Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-09-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 septembre 1926 24 septembre 1926
Description : 1926/09/24 (A27,N146). 1926/09/24 (A27,N146).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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VINGT-SEPTIEME ANNEE. Ne It6 LE NUMERO : 80 CENTIMES VKNDItRDl SOin, 24 SEPTEMBRE IM
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PBOPIlltlt
EXCLUSIVE DU JOURNAL
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LIS IDrmatilns MM en Herberle
La répartition des formations botaniques n in-
£ res$e pas seulement le savant, qui y trouve des
exemples propres à illustrer les considérations
pufois abstraites de la géographie générale,
mais encore ceux qui se préoccupent de mettre
- valeur un , pays déterminé. Elle fournit des
ÏDcIications utiles à l'agriculteur, au colon, en
sème temps qu' elle permet aux curieux de se
faire une image réelle et vivante d' une région.
La géographie botanique de l'Afrique du
Nord est depuis longtemps l'objet d'études
aétieuses. Les savants ont été voilà déjà de
longues années frappés de la répart;tion carac-
téristique des régions végétales et des rapports
étroits entre le climat et les associations végé-
tales.
La conquête; et la reconnaissance du Maroc
eat apporté un tribut considérable à ces études
et ont permis de dresser un tableau d ensemble
des formations botaniques de cette partie de
r Afrique.
L'Afrique du Nord ou Berbérie fait partie
se la région méditerranéenne classique dont le
climat est caractérisé par des pluies hivernales
et une période de sécheresse prolongée. La vé-
gétation forestière y est composée surtout d'ar-
bres et d'arbustes xérophiles.
Le Maroc bien qu'il soit baigné par l'Atlan-
tique en fait partie : les cultures et les végétaux
- effet sont essentiellement méditerranéens ou
se rattachent à des groupes méditerranéens.
Les géographes, et notamment M. Augustin
Bernard qui connaît fort bien cette partie de
fafrique, y comprennent encore les hauts
plateaux et l'Atlas saharien dont le climat con-
serve somme toute le caractère de celui de la
aégion méditerranéenne.
Quêtas sont les formations botaniques qu' on
I rencontre? On en compte trois : 1 0 les forma-
tions forestières ; 2° les formations de brous-
sailles ou frutescentes ; 3 Il les formations step-
yiques.
Les principales formations forestières sont
celles du cnêncf-liège, du chêne vert, des
cfaeae. à feuilles caduques, de l'orme, du frêne,
du cèdre de l'Atlas, des. genévriers de Phéni-
cie, du pin maritime, du pin d'Alep, du thuya
, de Barbarie, de l'olivier lentisque, de l'arga-
ttter, du gommier, etc.
Le climat et le sol exercent sur la répartition
- chacune de ces essences une influence pré-
pondérante et assignent à chacune d'elles une
aire bien déterminée. Il ne saurait être question
d'examiner cette répartition daD le détail, bor-
ems-nous à indiquer quelques exemples.
Le chêne-liège exige une assez grande humi-
dité : il lui faut près d'un mètre de pluie an-
auelle; mais cette quantité peut être ramenée
à 400 ou 500 millimètres si les brouillards, les
visées nocturnes, l'état hygrométrique élevé
compensent la faiblesse des précipitations.
Il occupe deux grandes zones : l'une dans le
Maroc occidental, l' autre en Algérie-Tunisie,
de la Kabylie à la Kroumirie. En Algérie où
Ife pluie est plus abondante, le sous-bois est
constitué par une broussaille très dense et sou-
vent impénétrable ; au Maroc où les précipita-
tions no dépassent pas 500 mm. (dans cette
ame s'entend) le sous-bois disparaît et M.
Maire oui a fait de cette formation botanique
wne étude particulière, la compare à un immense
parc saccagé et abandonné.
Le cèdre occupe dans - le Moyen-Atlas en-
won 300.000 hectares, 28.000 en Algérie et
"existe pas en Tunisie. On ne le trouve pas
Avantage dans le Haut Atlas occidental où il
est remplacé par le genévrier thurifère; mais
- le rencontre dans le Haut-Atlas oriental,
ou Djebel Aïachi et dans le Rif, de Tetouan
ïTarguist.
Le pin d'Alep très répandu en Algérie et
Tunisie, n'occupe des surfaces importantes que
dans certaines parties du Moyen-Atlas et du
Haut-Atlas au sud de Demnat.
Dans les hautes montagnes marocaines, on a
reconnu une zone alpine. « Le Haut-Atlas pos-
sède une véritable flore alpine, pauvre mais
bien caractérisée ; il a de véritables pelouses
alpines comparables à celles des Alpes fran-
çaises et suisses ».
On a relevé, comme on l'a fait pour les mon-
agnes d'Europe, les limites en hauteur des dif-
férentes formations. Le climat, la nature et
fexposition du sol, la proximité ou 1 éloigne-
Jnenf- ds la mer ou du Sahara, les modifient
sensiblement. On peut cependant indiquer.
d'après M. Augustin Bernard, les limites sui-
vantes :
Olivier-lentisque. 0 à I 000 mètres
Chêne-liège 0 à 1.600
Thuya de Barbarie.. 0 à 1.600
Pin d'Alep. 0 à 2.200
Chêne vert 400 à 2.500
Chêne-zen ..,., 600 à t.800
Genévrier de Phéni-
cie .,. 1.000 à 2. 300 -
Cèdre t 300 à 2 500
Genévrier thurifère.. 1 800 à 3.000 -
Ouant aux formations de broussailles vraies
m frutescentes, elles sont peu nombreuses quoi
Pu'elles paraissent former la végétation
dominante. Elles ne sont en effet le plus
souvent QUe des stades /de dégradation de for-
mations forestières. Ainsi « taMocMOon de
lolivier-lentisque et celle du cnente-liège
Misent fréoueimnent à la brousse à pahmer
Min et à litltaciet, si caractéristiques de
ont de contrées de la Betbéne n. Laissée a
eïle-mftne, cette brousse évoluerait-elle vers la
forêt > Certains botanistes le soutiennent, mais
M. Augustin Bernard, en invoquant des exem-
ples topiques, prétend le contraire. El il faut,
je crois, lui donner raison.
Il existe cependant dans l'Afrique du Nord
quelques groupements broussailleux déterminés
par le climat, c'est la brousse à jujubier. Elle
se développe partout où les précipitations atmo-
sphériques varient entre 30 et 40 centimètres.
Elle consiste en broussailles élevées, plus ou
moins serrées, parsemées de petits arbres à
feuilles caduques ne dépassant pap 5 à 6* mètres
de hauteur.
La steppe est elle aussi en liaison intime avec
le climat. Elle s'établit, dans les régions de
climat continental, là où les précipitations va-
rient entre 200 et 290 millimètres. Lorsque la
pluie augmente, les buissons apparaissent de-ci
de-là, puis les arbres et l'on passe insensible-
ment de la brousse à la forêt. En revanche
quand l'ead diminue, la steppe passe au désert.
On distingue plusieurs types de steppe : la
steppe à alfa, la steppe à chih, la steppe à
sparte et à drinn.
Quant au désert, il caractérise la région
saharienne avec ses oasis, ses dunes et ses
steppes sableuses à drinn, ses steppes argileuses
et caillouteuses, ses hamadas, etc..
Ces différentes formations botaniques se ré-
partissent en un certain nombre de domaines.
M.' Augustin Bernard s' appuyant sur les tra-
vaux des géographes botanistes, en distingue
cinq : 1° le domaine méditerranéo-Iusitanien ;
2° le maurétano-atlantique : 3° le domaine
maurétano-méditerranéen; 40 le domaine mauré-
tano-steppique ; 5° le domaine des hautes mon-
tanes atlantiques.
Le domaine méditerraneo-tusitanien est de
fort petites dimensions : il correspond à la par-
tie occidentale des massifs littoraux du Maroc
Le climat est celui de l'Algérie et de l' Anda-
lousie méridionale. La végétation y rappelle
celle de ces parties de l'Europe.
Le domaine maurétano-at 1 antique, comprend
au contraire presque toute la partie du Maroc.
située à l'ouest de l'Atlas. Il est très étendu
et se divise en plusieurs secteurs déterminés par
le climat et le relief; U végétation alpine s'y
rencontre avec les formations dont nous avons
parlé plus haut. Sur les lfancs de l'Atlas. la
végétation est disposée en étages.
Le domaine maurétano-méditerranéen pour-
rait aussi s' appeler le domaine du Tell algérien
et tunisien. La forêt y domine grâce à l' abon-
dance des pluies, mais présente des essences
et une vigueur qui sont en rapport avec la hau-
teur des précipitations atmosphériques.
Le domaine maurétano-steppique s' étend sur
les régions à climat continental avec courte sai-
son pluvieuse, chaleurs d'été très élevées et
froids d'hiver très accusés. C'est ainsi que l'in-
dique son nom, le domaine de la steppe et
aussi par endroits celui de la brousse. Il occupe
d'immenses espacer : la région du Maroc située
entre le cours moven de l'Oued oum er Rhia,
et les hauteurs de l'Atlas Moyen et du Haut
Atlas, les hauts plateaux algéro-marocains qui
sont jusqu' au Hodna le domaine par excel-
lence de l' alfa, les hauts plateaux constanti-
nois qui, mieux arrosés, sont cultivés, une
grande partie de l'Atlas saharien, de la Tu-
nisie et des pays au sud fie Gabès.
Le domaine des hautes montagnes atlantiques
s'étend surtout au Maroc où sur les hauts som-
mets l'hiver est rigoureux et la neige abon-
dante. Il y a là une véritable zone alpine. Elle
n'existe pas en Algérie où l'on rencontre seu-
lement une zone subalpine.
Telles sont les différentes formations végé-
tales de la Berberie et leur distribution en quel-
ques grands domaines qui se subdivisent à leur
tour en un nombre variable de secteurs. A exa-
miner ces zones dans le détail on a 1 impression
d'une grande variété, mais si ensuite on s'ef-
force de rapprocher certains traits essentiels et
communs on est amené à conclure, avec M.
Augustin Bernard, qu' « il y a peu d unités
géographiques mieux caractérisées au point de
vue de la végétation que l'Afrique du Nord de
Tanger à Tunis, de Rabat à Sfax, d'Agadir
à Gabès. M C'est cette vérité que les récentes
études et les dernières explorations, ont mise en
lumière.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission
des Allaires Etrangères
membre de ta Commission
des Colonies.
8.8 -
M. VMMtc à UfrtsMwtt 4« C« leil
00
M. Viollette, Gouverneur Général de l'Al-
gérie, a été reçu par M. Poincaré, Ptésident du
Conseil, avec lequel il s'est entretenu de diver-
ses questions de politique ssénérale intéressant
l'Algérie.
Le désarmement du Chili
L'équipage du paquebot Chili dont nous
avions annoncé le refus d'embarquer, ayant mis
sac à terre, à Marseine, la compagnie a décidé
de désarmer le navire.
; Saisie d'opium
CM)
Les autorités douanières de Singapour ont
saisi 350 kilos d'opium dans des soutes de navi-
lei.
Ça ira
00
A
Un décret du 15 septembre der
nier (publié le 21 par le Journal
Officiel et par les Annales Colo-
niales) établit c un Budget annexe au Bud-
get local de Madagascar et Dépendances
dit Budget spécial des Grands Travaux P.
Ce décret est, à mon avis, un événement. Il
donne Madagascar comme un fameux exem-
ple.
J'ai déjà rappelé, dans le numéro illustré
d,:s Annales du 6 septembre, les progrès re-
marquables obtenus par. une Administration
française de 30 années à peine et sans le se-
cours du budget métropolitain, Vœuvre no-
tamment, accomplie ou en voie de L'être par
M. Marcel Olivier et indiqué ceux. des
grands travaux que l'éminent Gouverneur
Général a choisis comme visant les objectifs
les plus urgents : équipement des ports, réor-
ganisation du service côtier et électrification
du Tananarive côte est, prospections, etc.
Au total, on le sait, ces travaux, dont la liste
a été arrêtée le 30 mai 1925, représentent
une dépense de plus de 140 millions.
Et voici V événement. : sans rien demander
à la Métropole, sans recourir à Vemprunt,
la - Grande lie se fait forte, tout bien exa-
mine et calclllé par le Gouverneur Général
en collaboration avec les Délégations finan-
cières, de trouver, sur son propre fonds, les
crédits nécessaires.
C'est pourquoi le ministre des Colonies a
pu écrire dans son rapport au Président de
la République :
Les difllcuttés du marché linancier, ayant
amené l'Administration locale à conclure qu'il
y avnit lieu de renoncer aux formules ancien-
nes de l'emprunt pour faire face aux dépenses
Importantes qu'entrainerait lia réalisation d'un
programme de .grands travaux, le Gouverneur
Général d'accoitl avec nos départements, a pré-
conisé la création d'un budget spécial alimenté
par une contribution du budget local et par des
versements effectués par la caisse de réserve.
Il y a lieu de considérer d'autre part, que la
constitution d'un budget spécial des Grands
Travaux évitera l'absorption par le budget local
des ressources fournies par îles nouveaux impôts.
Dans ces conditions, nous ne pouvons que
donner notre approbation aux propositions dont
il s'agit qui permettront à la grande ne d'en-
trer dans la vole des réalisations, et d'apporter
à la Mère Patrie un supplément de ressources
par l'Intensification de ses productions de toute
natUft.
Ainsi, Madagascar va pouvoir soit réa-
liser, soit achever : le chemin de fer de
Fianarantsoa à la côte est, l'électrification
partielle du chemin de fer de Tananarive à
la côte est, le canal des Pangalattes, les
ports de Tamatave, de Manahara et de Ma-
junga, Vèclairagc des côtes, l'agrandisse-
ment et le perfectionnement de V Institut
Pasteur. le tout avec des millions qui ne
devront rien à personne.
Que les autres parties de notre domaine
colonial fassent un effort semblable et, mal-
gré le lourd passif financier de notre pays,
malgré tant de fardeaux mjllstcmellt, pour
la plupart, accumulés sur nos épaules, en
vérité, ça iraI
Pierre Valu de,
Député du Cher
Ancien sous-secrétaire d'Etat
Apprentissage colonial
0
M. Bunge vient de doter l'Ecole colo-
niale supérieure belge d'une section spé-
ciale pour futurs colons. Cette institution
répond parfaitement aux besoins de l'heure
présente. M. Bunge a considéré que beau-
coup de vocations coloniales s'ignoraient et
que tous les parents n'étaient pas en me-
sure de supporter la charge représentée par
plusieurs années d'études universitaires. Il
a donc fondé et généreusement doté une
institution dans laquelle des jeunes gens de
bonne valeur intellectuelle, ayant terminé
leurs études d'athénée ou de collège, ou
ayant subi un examen satisfaisant, puissent
bénéficier pendant un an de cours supé-
rieurs orientés - par -- les trois grands aspects
de la vie coloniale : le commerce, les cul-
tures et l'industrie. Il espère donner ainsi
à la pratique coloniale une viaie prépara-
tion théorique, inspirée des besoins réels
des entreprises congolaises. Elle formera
dans leurs cerveaux le casier où les no-
tions de l'expérience se classeront plus
tard. Elle fera du colon, du négociant, de
l'industriel colonial, autre chose et plus
qu'un empirique. Elle lui donnera des vues
d'ensemble, des conceptions mûries, une
éducation spécialisée.
Les professeurs ne sont pas des théori-
ciens : ce sont des spécialistes. Mais ils ont
ce grand avantage d'avoir beaucoup vu et
sdrtout, d'avoir vécu au Congo. De plus, ils
connaissent les affaires coloniales.
En dehors des cours spéciaux de cette
nouvelle Faculté - qui s'ouvre en octobre
les élèves pourront suivre parmi les le-
çons ordinaires de l'Université, celles qui
leur seront utiles : langues indigènes paj
exemple, hygiène coloniale, etc.
Toutes les grandes sociétés et entrepri-
ses congolaises étant représentées dans le
Comité de patronage, attendent de la nou-
velle section ainsi formée qu'elle porte vers
les carrières économiques de la Colonie un
choix excellent de jeunes candidats.
Cette idée de M. Bunge parait être un
premier lp* vers cet apprentissage colo-
nial qui devrait pouvoir se faire en face due
réalités et par tout l'élément robuste - tant
au moral qu'au physique de la jeunesse
belge.
Ne pourrions-nous pas rattacher une ins-
titution analogue a notre Ecole de l'avenue
de l'Observatoire t
La propagande coloniale
-0-0
Il est toujours très agréable de constater
l'immixtion de la grande presse métropolitai-
ne dans les questions coloniales. Matheureuse-
ment nos confrères ne sont pas très au courant
de la géographie coloniale, comme celui qui
dernièrement plaçait i'Oubangui-Chari en A.
O. F. et interviewait le gouverneur Lamblin
sur la situation de l'Ouest africain.
M. Henri Bernay, du Figaro, montre au
contraire des notions plus précises quand il écrit
sur la mise en valeur de nos Colonies, sur l'exé-
cution du programme que les Armâtes Colonia-
les ont souvent réclamé. C'est avec raison que
M. Henri Bernay écrit que la recherche des
moyens financiers est le point délicat mais qu'il
y a bien d'autres questions à régler, surtout la
mSnn-d' œuvre, son utilisation, son développe-
ment et son éducation.
Il ne faut pas non plus être trop pressé com-
me le sont la plupart de ceux qui veulent bien
coopérer au lancement d'une affaire coloniale.
Les méthodes actuelles d'exploitation de nos
8- ,.
produits coloniaux sont plus lentes que celles
de jadis, mais plus rationnelles assurant un plus
grand rendement tout en ménageant la source
des produits et surveillant leur entretien.
L'effort ne suffit pas. il faut la patience et
notre soi-disant inaptitude à la colonisation de-
vient de plus en plus un vieux cliché. Nous nous
en apercevons chaque jour en comparant les
chiffres de nos exportations coloniales avec ce
qu'ils étaient il y a seulement une quinzaine
o années.
Ajoutons que la presse est un précieux adju-
vant à l' essor de nos colonies et nos1 confrères
politiques et littéraires quand ils seront bien
renseignés, seront toujours les auxiliaires d' une
bonne propagande en faveur de nos colonies.
Mais il faut que ce qu'ils disent soit exact.
Mnrtnf.
W
Dépêches de l'Indochine
--0-0--
Le régime des concessions
te Gouverneur général, M. Alexandre
Varenne, a siyné à la date du 19 septem-
bre, un arrêté instituant un nouveau ré-
gime général des concessions rurales en
Indochine.
Il place les indigènes et les Européens
sur le pied d'égalité, il assurera de larges
ressources aux budgets locaux par la sup-
pression des concessions gratuites, sauf
pour les petits colons, dans la limite de
300 hectares.
Il donne une situation privilégiée à la pe
tite et à la moyenne colonisation, par l'ins-
titution de marchés de gré à gré et le paie-
ment échelonné sur cinq ou dix ans au-des-
sous de 1.000 hectares.
obée.
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur Général ide l'Indochine vient
do faire connaître au ministre des Colonies qu'à
la date dlll 23 septembre 1926 le taux oflieiel de
lu piastre était de lU fr. 75.
Mise au point nécessaire
N'en déplaise à notre virulent confrère
l' Humanite qui, cependant, dit souvent des
choses exactes, quand elle cite des hécatom-
bes inutiles tant au Maroc qu'en Syrie et
des négligences graves des médecins mili-
taires, cette fois, en prétendant que les
noirs de la Côte d'Ivoire sont traités
comme des esclaves, notre confrère, sous la
signature de M. Rémy, porte des accusa-
tions qu'on ne saurait laisser passer..
Les noirs ne sont nullement recrutés « de
force. » avec le concours de l'administration.
Cette dernière, nous l'avons vu l'an der-
nier, Brunot régnants si elle ne favorise
pas le recrutement, elle ne s'y oppose pas,
elle observe à ce sujet une neutralité bien-
veillante, un peu plus bienveillante depuis
que le Gouverneur Lapalud dirige la colo-
nie.
L'exploitant forestier se rend dans les 1
centres où la population est le plus disposée
à s'expatrier, et c'est de concert avec les j
chefs de village qu'il recrute ses travail-
leurs, qu'il doit, après exécution du travail,
rapatrier soit par voie ferrée, soit en auto-
mobile.
Sur le centre du chantier, les travailleurs
qui ont emmené avec eux plusieurs femmes,
sont installés en un village tenu propre-
ment ; chaque matin, le chef de chantier
passe la visite des malades, distribue aux
femmes les rations pour les repas de la jour-
née et les travailleurs partent en ordre au
travail. 1
C'est, certainement, le tirage des billes
qui exige le plus de force, mais il est exé-
cuté avec entrain, ce qu'on ne pourrait
constater si les indigènes étaient maltraités.
Signalons aussi qu'à expiration de contrat,
beaucoup d'ouvriers spécialisés demandent
à le renouveler. Il y a bien quelques excep-
tions à ces louables et justes procédés, mais
n'y eut-il jamais de brebis galeuses dans un
troupeau? et ces exceptions se font de plus
en plus rares.
Le soin scrupuleux de l'administration à
exiger des exploitants l'exécution des con-
trats, est la meilleure garantie d'un boa
traitement des travailleurs, et l'on peut af-
firmer que les indigènes sont partout bien
traités par les exploitants qui se rendent
compte que c'est aussi leur intérêt.
Eu gène Devaax
Lois, Décrets, Arrêtés
Décret du Il septembre 1936 modifiant le
décret du 91 mai 19N portant règlement
sur la solde et les renea des troupes co-
loniales stationnées dans la métropole.
(.1. 0. du 21 aoplonul ro lî>2C.)
A Tanger
Touristes allemands
70 touristes allemands, les premiers de-
puis la guerre, ont débarqué à Tanger
avec la (permission du Sultan.
–-– 8.
Sur le chemin de l'exil
--O-
Le paquebot français Amiral-Pierre, voya-
geant à destination de l'île de la Réunion, à
bord duquel se trouve Abd et Krim, a fait esca-
à Kilindini (Kenya).
- e..
LA PAIX AU MAROC
0
La situation militaire
Dans la tache de Taza, un officier du ser-
vice d0 renseignements du poste de Tam-
toucht a patrouillé sans incident, avec un
gouim, chez les Aït-Abd-el-Aziz.
Chez les Espagnols
Les colonnes Pozas et Capaz ont opéré
leur liaison chez les Ktama, à Androus,
sur la rive droite d'e l'oued Amzez. Toutes
les fractions Iîeni-Khaled et Ktama au-
raient fait leur soumission et seraient en
cours de désarmement. Mais les dissidents
occupant le pays ont réussi à s'échapper
chez les Ghonuùu de l'ouest. On signale la
tonnât ion d'une nouvelle harka destinée ti
renforcer les Klnnès. Un autre parti de dis.
sidents s'est rassemblé a filoutaf, en
arrière des lignes espagnoles.
Les propositions d'Abd el Krim
Le 11 juin dernier, M. Doriot, au cours
d'une interpellation, donnait lecture à la
Chambre de deux documents. Le premier
était une lettre du caïd Haddou ben Ham-
mon, représentant d'Abd el Krim, adres-
sée au maréchal Lyautey, et demandant
que cessent les provocations* et vexations
des Français Ù l'lgnrd des Hifnins. Le se-
cond était une loltre d'Abd el Krim nu ma-
réchal Lyautey, lettre datée du 14 février
1925, et offrant très nettement l'ouverture
do pourparlers de paix.
La chute du ministère fit tomber l'inter-
pellation de M. Doriot, et le 'gouvernement
ne s'expliqua pas au sujet de ces docu-
menta,
•La Ligue des Droits de l'Homme de-
manda quelques jours plus tard au minis-
tre de la Guerre si ces documents étaient
authentiques.
M. Painlevé, dans une lettre adressée ré-
cemment Il la Ligue, vient de déclarer
Ni comme ministre de la Guerre, ni comme
président du Conseil, je n'ai eu connuissnncc
de lettres ou de propositions authentiques adres-
sées par Abd el Krim à M. le maréchal Lyau-
tey en ou 1925.
En juillet 1925, M. le maréchal Lyautey, sur
une question officielle que je lui ni posée, a
déclaré que jamais telle correspondance ne lui
était parvenue.
.1. –-
A la Chambre de Commerce
de Casa blanca
- 0 - 0-
Au cours d'une récenle réunion de la
Chambre de Commerce de Casablanca, il a
été donné connaissance d'une lettre du mi-
nistère de d'Agriculture exprimant le regret
qu'il ne puisse être accédé, pour l'instant,
à la demande formulée par le Maroc en
vue de l'admission en franchise douanière
en France des niistelles marocaines. La po
sition prise par les viticulteurs français et
notamment lu Confédération Générale des
vignerons du Midi, ne laisse pas l'espoir
que le Gouvernement français puisse admet-
tre un contingentement.
Les délégués ont remarqué que la de-
mande d'introduction en France des mis-
telles marocaines parait bien prématurée.
La production marocaine est loin d'équili-
brer la consommation du pays en vins tic
table. Le Maroc est gros importateur de
vins étrangers, de vins d'Espagne notam-
ment. Il doit doue s'efforcer de conquérir
son propre marché avant de rechercher ce-
lui de la Métropole. Par la suite, il n'y a
uas de doute que, malgré l'opposition très
compréhensible des viticulteurs français,
une place lui soit faite pour les produits
que la Métropole achète actuellement .'1
l'étranger (mistelleç et vins de liqueur) si
sa production est judicieusement dirigée sur
les \1B de choix tels que vins de liqueur,
muscat et grenache.
La Chambre a été saisie d'une note dans
laquelle M. le Directeur des Finances dé-
veloppait des considérations d'ordre budgé-
taire qu'il avait déjà. exposées en Conseil
Supérieur du Commerce. Cette note, tend
à prouver que l'équilibre du budget est
tout juste assuré, malgré les excédents qui
apparaissent, en fin d'exercice, et qu'il n'est
pas possible, dans ces conditions, d'appli-
quer des réductions somptuaires.
Les délégués indiquent qu'à l'issue de la
discussion, M. le Résident Général a lui-
même résolu le problème en déclarant qu'il
était matériellement impossible de s'en te-
nir A une simple suppression de taxe. Le
Maroc, a-t-il ajouté, a des travaux à faire
et, ne pent ponrtant. pas négocier d'em-
prunts. S'il y a des excédents ils trouveront
là leur utilisation. F.t M. le Résident Géné-
ral H conclu 1\l relèvement à 7 °(\ des
droits de 3 appliqués ù l'enregistrement
des mutations immobilières.
Les délégués ont objecté qu'ils se réser-
vaient de reprendre la question à la Com-
mission du hudgd.
La valise d Il aanoaier de Casablanca
0-0-
t,è pasteur Charles Serfass, aumônier militaire
de Casablanca, venu à Paris pour quelques
jours, a oulilié tlnns un taxi qui l'emmenait de
la gare de l',,:,c;t au boulevard Montparnasse
une valise en cuir contenant, la garde-robe rl.
sa femme, de nombreuses décorations et une
croix d'aumônerie. en argent,, décorée d'nn filet
ql'emnil bleu, surmontée d'une étoile et fixée il
un ruban noir et jaune.
A bas la Képabliqle
(Suite et fin) :;.
Sur papier de « l'Union Nationale des
Associations d'étudiants de France », un M.
Albert BoUisseau m'a écrit une lettre bien
singulière, intitulée n mise au point » et qui
j'en suis peiné pour son auteur ne
fait qu'embrouiller une affaire fort simple
et d'ailleurs de mince importance.
* J'avais exprimé, dans les Annales Colo-
niales du 17 septembre, mon regret que des
étudiants indigènes, fêtant à Jemmapes des
succès naguère obtenus devant l'Université
de Paris, eussent jugé spirituel de crier à
cette occasion, autour d'une statue de Ma-
rianne : (t A bas la République ! Vivent les
Soviets ! » Et j'avais ajouté :
Oh ! ce ne fut pus bien grave, et l'on doit
une souriante indulgenœ à la jeunesse des éco-
les, en Algérie comme au quartier lutin, sur-
tout lorsqu'elle est échauffée oar un renus dhine
de figurer dans un chupitre dt Hubelais. -
Mais, "Iliti, on; est étonné d'entendre des
étudiants crier A bas la République », alor^'
que l' « Aima mater » répuiMiaenc vient d'éle-
ver leur esprit.
Au demeurant, mon « papier » n'était
que le commentaire d'une information par-
faitement précise tirée d'un des journaux
les plus sérieux d'Algérie.
Pourquoi diable M. lloujs('au, dont le
nom 'a rien de musulman. a-t-il pris ce
comnicutaire pour une injure personnelle?
Mais voici sa fI mise au point" :
Etant du nombre de ceux uui liivnt honneur
à la « (lilla » pantagruélique dont le retentisse-
ment a très indiscrètement Irunchi l'enceinte de
la modeste Jenuuapes, je serais heureux de pou-
voir souligner chez ce reporter improvisé qui
signe H. U. L. un réel souci de la vérité. Les
étudiants en question n'ont jamais l'ri," « A bas
la République ». Ils ont simplement été surpris
qu'on uit spécialement privé l'effigie de « l'Alma
mater » de son socile, pour lui faire présider,
suprême Ironie, les réjouissance d'une succur-
suie de la rue Suint-André-des-ArU. Si les roya-
listes jciniun i>eis ont été blessé^ 'lans leurs sen-
timents républicains, la faute en ,.,;f. imputable
à une erreur de lactique qui leur a laissé sup-
poser que les principes de H9 pouvaient à leur
gré symboliser leur monarchisme décadent.
Vous auriez dû comprendre R. R. L. que,
d'une plaisanterie manquée à un reportage inco-
hérent, Il n'y a aucune relation de cause a effet.
Notre conscience républicaine, san.c. f-tre fleur-
delysée n'a encore rien perdu de pn htnncheur.
Sic!
Si je sentais en moi une suffisante auto-
rité (et si j'étais moins enclin à une dou-
ceur tout évangélique) je répondrais, par
exemple, ceci :
Mon jeune correspondant, je dois le re-
connaître, écrit bien (je veux dire que ses
lettres sont formées de façon que les lino-
typistes des Annales ne courent aucun ris-
que de les mal reproduire) et pourtant son
ouvrage me parait plus hermétique qu'un
palimpseste. Qu'est-ce, en effet, qu'une effi-
gie que l'on a privée de son socle pour lui
faire présider des réjouissances?. Et des
royalistes blessés dans leurs sentiments ré-
publicains par la faute d'une ejrreur de tac-
tique qui leur -- a laissé supposer que les prin-
cipes de 80 pouvaient à leur gré symbo-
liser leur monarchisme décadent ? Et que
peut-on bien entendre par ces mots : I( D'une
plaisanterie manquée à un reportage in-
cohérent, il n'y a aucune relation de cause
à effet » ?.
Mais non ! Je me icfuse h une exégèse
que je me sens indigne de tenter. Je pré-
fère en toute humilité rendre hommage à la
cohérence de M. Rouisseau et m'indiner de-
vant sa conscience républicaine, que j'ad-
mets volontiers être vêtue de probité can-
dide et de lin blanc, sinon de fleurs de lys.
R. B. de Laromiguière
N. B. - Lorsque j'étais moi-même étu-
diant, Alma mater s'appliquait t VUniver-
sité. Mais on a changé tout cela. Derechef,
je m'incline : cette fois, devant la puissance
d'innovation des jeunes couches.
IR. B. L
Une mosquée à Londres
---O-()--
Le fils du sultan Ibn Séoud, venant de
La Mecque, est arrivé à Londres hier. Il est
délégué par son pere pour inaugurer offi-
ciellement la nouvelle mosquée (li, Wimble-
don, le 3 octobre prochain.
..8
Cartographie coloniale
Le Gouwniciiu nt Général (!•• l'A. O. F.
vient de publier les carb-s suivantes : 1°
quatre feuilles de la carie du Sénégal au
ôiMUKMr : Dakar. Zi^uinehor. R.i!\e! et. Tam-
baeounda. ;ic« oinpa^'nées cha< i::..; d'une
notice cartoi;ia|ïiiii|iif, au (>ii\ :!e t francs
la feuille ;
2" l'ne curie du Dahomey (M 1; feuillu#
au IdO.OiMi'- 'Vniiputv dérivant. Je la carte
internationale du inonde, au ]> 1 i\ de 4 fr.
la feuille.
Ces cartes son! en vente au v • 1 v ice Géo-
graphique du ministère des (Venins, 27,
rue Oudinol, Paris. 11°.
Cwolcl C<.os1:
Avant de retourner en (îold ('^r 1, ir (iordon
(ili;..rgj..;ht'I';,:. le distingué (iouverneur «le cette
colonie, a d< r.]aré à l-\ dia.mhrc de iioinmeree
de l.iverpoul qu'il se prapi.si» d>> fai«*c prolon-
ger le railwav de Cixiina^ic île • ii'^s vers 'e
Nord, pour ouvrir au eommc'-'v tip.ipéen les
terril-lires du Nord.
t
TAUX DE LA ROUPG:
Le Gouverneur des K tablas en* i.u français
dans l'Inde vient de faire eonnaStie au ministre
des colonies qu'a la I!Q¡f., du septembre 12R.
le taux officie] de In roupie était de I2"fr. TA
VINGT-SEPTIEME ANNEE. Ne It6 LE NUMERO : 80 CENTIMES VKNDItRDl SOin, 24 SEPTEMBRE IM
'c',.
111 ,.
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PBOPIlltlt
EXCLUSIVE DU JOURNAL
LmAimmtemetR4ckmeêim^i9fmm»utDmrmuréKjminial§UmmlmAt»meiiJtiSâlMt
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÈBAULT
a AtaMitntiN : 34, Rue du Mont-TII.r. PARIS-1" Tâéttae : LOIJfII 41-17
u.
•M?V'HSSSMLI i France et Csfuiit. 80 b o"»
I Etranger 120 i M i Ma
0.---. 17" pdmàlmm ir-à- m
LIS IDrmatilns MM en Herberle
La répartition des formations botaniques n in-
£ res$e pas seulement le savant, qui y trouve des
exemples propres à illustrer les considérations
pufois abstraites de la géographie générale,
mais encore ceux qui se préoccupent de mettre
- valeur un , pays déterminé. Elle fournit des
ÏDcIications utiles à l'agriculteur, au colon, en
sème temps qu' elle permet aux curieux de se
faire une image réelle et vivante d' une région.
La géographie botanique de l'Afrique du
Nord est depuis longtemps l'objet d'études
aétieuses. Les savants ont été voilà déjà de
longues années frappés de la répart;tion carac-
téristique des régions végétales et des rapports
étroits entre le climat et les associations végé-
tales.
La conquête; et la reconnaissance du Maroc
eat apporté un tribut considérable à ces études
et ont permis de dresser un tableau d ensemble
des formations botaniques de cette partie de
r Afrique.
L'Afrique du Nord ou Berbérie fait partie
se la région méditerranéenne classique dont le
climat est caractérisé par des pluies hivernales
et une période de sécheresse prolongée. La vé-
gétation forestière y est composée surtout d'ar-
bres et d'arbustes xérophiles.
Le Maroc bien qu'il soit baigné par l'Atlan-
tique en fait partie : les cultures et les végétaux
- effet sont essentiellement méditerranéens ou
se rattachent à des groupes méditerranéens.
Les géographes, et notamment M. Augustin
Bernard qui connaît fort bien cette partie de
fafrique, y comprennent encore les hauts
plateaux et l'Atlas saharien dont le climat con-
serve somme toute le caractère de celui de la
aégion méditerranéenne.
Quêtas sont les formations botaniques qu' on
I rencontre? On en compte trois : 1 0 les forma-
tions forestières ; 2° les formations de brous-
sailles ou frutescentes ; 3 Il les formations step-
yiques.
Les principales formations forestières sont
celles du cnêncf-liège, du chêne vert, des
cfaeae. à feuilles caduques, de l'orme, du frêne,
du cèdre de l'Atlas, des. genévriers de Phéni-
cie, du pin maritime, du pin d'Alep, du thuya
, de Barbarie, de l'olivier lentisque, de l'arga-
ttter, du gommier, etc.
Le climat et le sol exercent sur la répartition
- chacune de ces essences une influence pré-
pondérante et assignent à chacune d'elles une
aire bien déterminée. Il ne saurait être question
d'examiner cette répartition daD le détail, bor-
ems-nous à indiquer quelques exemples.
Le chêne-liège exige une assez grande humi-
dité : il lui faut près d'un mètre de pluie an-
auelle; mais cette quantité peut être ramenée
à 400 ou 500 millimètres si les brouillards, les
visées nocturnes, l'état hygrométrique élevé
compensent la faiblesse des précipitations.
Il occupe deux grandes zones : l'une dans le
Maroc occidental, l' autre en Algérie-Tunisie,
de la Kabylie à la Kroumirie. En Algérie où
Ife pluie est plus abondante, le sous-bois est
constitué par une broussaille très dense et sou-
vent impénétrable ; au Maroc où les précipita-
tions no dépassent pas 500 mm. (dans cette
ame s'entend) le sous-bois disparaît et M.
Maire oui a fait de cette formation botanique
wne étude particulière, la compare à un immense
parc saccagé et abandonné.
Le cèdre occupe dans - le Moyen-Atlas en-
won 300.000 hectares, 28.000 en Algérie et
"existe pas en Tunisie. On ne le trouve pas
Avantage dans le Haut Atlas occidental où il
est remplacé par le genévrier thurifère; mais
- le rencontre dans le Haut-Atlas oriental,
ou Djebel Aïachi et dans le Rif, de Tetouan
ïTarguist.
Le pin d'Alep très répandu en Algérie et
Tunisie, n'occupe des surfaces importantes que
dans certaines parties du Moyen-Atlas et du
Haut-Atlas au sud de Demnat.
Dans les hautes montagnes marocaines, on a
reconnu une zone alpine. « Le Haut-Atlas pos-
sède une véritable flore alpine, pauvre mais
bien caractérisée ; il a de véritables pelouses
alpines comparables à celles des Alpes fran-
çaises et suisses ».
On a relevé, comme on l'a fait pour les mon-
agnes d'Europe, les limites en hauteur des dif-
férentes formations. Le climat, la nature et
fexposition du sol, la proximité ou 1 éloigne-
Jnenf- ds la mer ou du Sahara, les modifient
sensiblement. On peut cependant indiquer.
d'après M. Augustin Bernard, les limites sui-
vantes :
Olivier-lentisque. 0 à I 000 mètres
Chêne-liège 0 à 1.600
Thuya de Barbarie.. 0 à 1.600
Pin d'Alep. 0 à 2.200
Chêne vert 400 à 2.500
Chêne-zen ..,., 600 à t.800
Genévrier de Phéni-
cie .,. 1.000 à 2. 300 -
Cèdre t 300 à 2 500
Genévrier thurifère.. 1 800 à 3.000 -
Ouant aux formations de broussailles vraies
m frutescentes, elles sont peu nombreuses quoi
Pu'elles paraissent former la végétation
dominante. Elles ne sont en effet le plus
souvent QUe des stades /de dégradation de for-
mations forestières. Ainsi « taMocMOon de
lolivier-lentisque et celle du cnente-liège
Misent fréoueimnent à la brousse à pahmer
Min et à litltaciet, si caractéristiques de
ont de contrées de la Betbéne n. Laissée a
eïle-mftne, cette brousse évoluerait-elle vers la
forêt > Certains botanistes le soutiennent, mais
M. Augustin Bernard, en invoquant des exem-
ples topiques, prétend le contraire. El il faut,
je crois, lui donner raison.
Il existe cependant dans l'Afrique du Nord
quelques groupements broussailleux déterminés
par le climat, c'est la brousse à jujubier. Elle
se développe partout où les précipitations atmo-
sphériques varient entre 30 et 40 centimètres.
Elle consiste en broussailles élevées, plus ou
moins serrées, parsemées de petits arbres à
feuilles caduques ne dépassant pap 5 à 6* mètres
de hauteur.
La steppe est elle aussi en liaison intime avec
le climat. Elle s'établit, dans les régions de
climat continental, là où les précipitations va-
rient entre 200 et 290 millimètres. Lorsque la
pluie augmente, les buissons apparaissent de-ci
de-là, puis les arbres et l'on passe insensible-
ment de la brousse à la forêt. En revanche
quand l'ead diminue, la steppe passe au désert.
On distingue plusieurs types de steppe : la
steppe à alfa, la steppe à chih, la steppe à
sparte et à drinn.
Quant au désert, il caractérise la région
saharienne avec ses oasis, ses dunes et ses
steppes sableuses à drinn, ses steppes argileuses
et caillouteuses, ses hamadas, etc..
Ces différentes formations botaniques se ré-
partissent en un certain nombre de domaines.
M.' Augustin Bernard s' appuyant sur les tra-
vaux des géographes botanistes, en distingue
cinq : 1° le domaine méditerranéo-Iusitanien ;
2° le maurétano-atlantique : 3° le domaine
maurétano-méditerranéen; 40 le domaine mauré-
tano-steppique ; 5° le domaine des hautes mon-
tanes atlantiques.
Le domaine méditerraneo-tusitanien est de
fort petites dimensions : il correspond à la par-
tie occidentale des massifs littoraux du Maroc
Le climat est celui de l'Algérie et de l' Anda-
lousie méridionale. La végétation y rappelle
celle de ces parties de l'Europe.
Le domaine maurétano-at 1 antique, comprend
au contraire presque toute la partie du Maroc.
située à l'ouest de l'Atlas. Il est très étendu
et se divise en plusieurs secteurs déterminés par
le climat et le relief; U végétation alpine s'y
rencontre avec les formations dont nous avons
parlé plus haut. Sur les lfancs de l'Atlas. la
végétation est disposée en étages.
Le domaine maurétano-méditerranéen pour-
rait aussi s' appeler le domaine du Tell algérien
et tunisien. La forêt y domine grâce à l' abon-
dance des pluies, mais présente des essences
et une vigueur qui sont en rapport avec la hau-
teur des précipitations atmosphériques.
Le domaine maurétano-steppique s' étend sur
les régions à climat continental avec courte sai-
son pluvieuse, chaleurs d'été très élevées et
froids d'hiver très accusés. C'est ainsi que l'in-
dique son nom, le domaine de la steppe et
aussi par endroits celui de la brousse. Il occupe
d'immenses espacer : la région du Maroc située
entre le cours moven de l'Oued oum er Rhia,
et les hauteurs de l'Atlas Moyen et du Haut
Atlas, les hauts plateaux algéro-marocains qui
sont jusqu' au Hodna le domaine par excel-
lence de l' alfa, les hauts plateaux constanti-
nois qui, mieux arrosés, sont cultivés, une
grande partie de l'Atlas saharien, de la Tu-
nisie et des pays au sud fie Gabès.
Le domaine des hautes montagnes atlantiques
s'étend surtout au Maroc où sur les hauts som-
mets l'hiver est rigoureux et la neige abon-
dante. Il y a là une véritable zone alpine. Elle
n'existe pas en Algérie où l'on rencontre seu-
lement une zone subalpine.
Telles sont les différentes formations végé-
tales de la Berberie et leur distribution en quel-
ques grands domaines qui se subdivisent à leur
tour en un nombre variable de secteurs. A exa-
miner ces zones dans le détail on a 1 impression
d'une grande variété, mais si ensuite on s'ef-
force de rapprocher certains traits essentiels et
communs on est amené à conclure, avec M.
Augustin Bernard, qu' « il y a peu d unités
géographiques mieux caractérisées au point de
vue de la végétation que l'Afrique du Nord de
Tanger à Tunis, de Rabat à Sfax, d'Agadir
à Gabès. M C'est cette vérité que les récentes
études et les dernières explorations, ont mise en
lumière.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission
des Allaires Etrangères
membre de ta Commission
des Colonies.
8.8 -
M. VMMtc à UfrtsMwtt 4« C« leil
00
M. Viollette, Gouverneur Général de l'Al-
gérie, a été reçu par M. Poincaré, Ptésident du
Conseil, avec lequel il s'est entretenu de diver-
ses questions de politique ssénérale intéressant
l'Algérie.
Le désarmement du Chili
L'équipage du paquebot Chili dont nous
avions annoncé le refus d'embarquer, ayant mis
sac à terre, à Marseine, la compagnie a décidé
de désarmer le navire.
; Saisie d'opium
CM)
Les autorités douanières de Singapour ont
saisi 350 kilos d'opium dans des soutes de navi-
lei.
Ça ira
00
A
Un décret du 15 septembre der
nier (publié le 21 par le Journal
Officiel et par les Annales Colo-
niales) établit c un Budget annexe au Bud-
get local de Madagascar et Dépendances
dit Budget spécial des Grands Travaux P.
Ce décret est, à mon avis, un événement. Il
donne Madagascar comme un fameux exem-
ple.
J'ai déjà rappelé, dans le numéro illustré
d,:s Annales du 6 septembre, les progrès re-
marquables obtenus par. une Administration
française de 30 années à peine et sans le se-
cours du budget métropolitain, Vœuvre no-
tamment, accomplie ou en voie de L'être par
M. Marcel Olivier et indiqué ceux. des
grands travaux que l'éminent Gouverneur
Général a choisis comme visant les objectifs
les plus urgents : équipement des ports, réor-
ganisation du service côtier et électrification
du Tananarive côte est, prospections, etc.
Au total, on le sait, ces travaux, dont la liste
a été arrêtée le 30 mai 1925, représentent
une dépense de plus de 140 millions.
Et voici V événement. : sans rien demander
à la Métropole, sans recourir à Vemprunt,
la - Grande lie se fait forte, tout bien exa-
mine et calclllé par le Gouverneur Général
en collaboration avec les Délégations finan-
cières, de trouver, sur son propre fonds, les
crédits nécessaires.
C'est pourquoi le ministre des Colonies a
pu écrire dans son rapport au Président de
la République :
Les difllcuttés du marché linancier, ayant
amené l'Administration locale à conclure qu'il
y avnit lieu de renoncer aux formules ancien-
nes de l'emprunt pour faire face aux dépenses
Importantes qu'entrainerait lia réalisation d'un
programme de .grands travaux, le Gouverneur
Général d'accoitl avec nos départements, a pré-
conisé la création d'un budget spécial alimenté
par une contribution du budget local et par des
versements effectués par la caisse de réserve.
Il y a lieu de considérer d'autre part, que la
constitution d'un budget spécial des Grands
Travaux évitera l'absorption par le budget local
des ressources fournies par îles nouveaux impôts.
Dans ces conditions, nous ne pouvons que
donner notre approbation aux propositions dont
il s'agit qui permettront à la grande ne d'en-
trer dans la vole des réalisations, et d'apporter
à la Mère Patrie un supplément de ressources
par l'Intensification de ses productions de toute
natUft.
Ainsi, Madagascar va pouvoir soit réa-
liser, soit achever : le chemin de fer de
Fianarantsoa à la côte est, l'électrification
partielle du chemin de fer de Tananarive à
la côte est, le canal des Pangalattes, les
ports de Tamatave, de Manahara et de Ma-
junga, Vèclairagc des côtes, l'agrandisse-
ment et le perfectionnement de V Institut
Pasteur. le tout avec des millions qui ne
devront rien à personne.
Que les autres parties de notre domaine
colonial fassent un effort semblable et, mal-
gré le lourd passif financier de notre pays,
malgré tant de fardeaux mjllstcmellt, pour
la plupart, accumulés sur nos épaules, en
vérité, ça iraI
Pierre Valu de,
Député du Cher
Ancien sous-secrétaire d'Etat
Apprentissage colonial
0
M. Bunge vient de doter l'Ecole colo-
niale supérieure belge d'une section spé-
ciale pour futurs colons. Cette institution
répond parfaitement aux besoins de l'heure
présente. M. Bunge a considéré que beau-
coup de vocations coloniales s'ignoraient et
que tous les parents n'étaient pas en me-
sure de supporter la charge représentée par
plusieurs années d'études universitaires. Il
a donc fondé et généreusement doté une
institution dans laquelle des jeunes gens de
bonne valeur intellectuelle, ayant terminé
leurs études d'athénée ou de collège, ou
ayant subi un examen satisfaisant, puissent
bénéficier pendant un an de cours supé-
rieurs orientés - par -- les trois grands aspects
de la vie coloniale : le commerce, les cul-
tures et l'industrie. Il espère donner ainsi
à la pratique coloniale une viaie prépara-
tion théorique, inspirée des besoins réels
des entreprises congolaises. Elle formera
dans leurs cerveaux le casier où les no-
tions de l'expérience se classeront plus
tard. Elle fera du colon, du négociant, de
l'industriel colonial, autre chose et plus
qu'un empirique. Elle lui donnera des vues
d'ensemble, des conceptions mûries, une
éducation spécialisée.
Les professeurs ne sont pas des théori-
ciens : ce sont des spécialistes. Mais ils ont
ce grand avantage d'avoir beaucoup vu et
sdrtout, d'avoir vécu au Congo. De plus, ils
connaissent les affaires coloniales.
En dehors des cours spéciaux de cette
nouvelle Faculté - qui s'ouvre en octobre
les élèves pourront suivre parmi les le-
çons ordinaires de l'Université, celles qui
leur seront utiles : langues indigènes paj
exemple, hygiène coloniale, etc.
Toutes les grandes sociétés et entrepri-
ses congolaises étant représentées dans le
Comité de patronage, attendent de la nou-
velle section ainsi formée qu'elle porte vers
les carrières économiques de la Colonie un
choix excellent de jeunes candidats.
Cette idée de M. Bunge parait être un
premier lp* vers cet apprentissage colo-
nial qui devrait pouvoir se faire en face due
réalités et par tout l'élément robuste - tant
au moral qu'au physique de la jeunesse
belge.
Ne pourrions-nous pas rattacher une ins-
titution analogue a notre Ecole de l'avenue
de l'Observatoire t
La propagande coloniale
-0-0
Il est toujours très agréable de constater
l'immixtion de la grande presse métropolitai-
ne dans les questions coloniales. Matheureuse-
ment nos confrères ne sont pas très au courant
de la géographie coloniale, comme celui qui
dernièrement plaçait i'Oubangui-Chari en A.
O. F. et interviewait le gouverneur Lamblin
sur la situation de l'Ouest africain.
M. Henri Bernay, du Figaro, montre au
contraire des notions plus précises quand il écrit
sur la mise en valeur de nos Colonies, sur l'exé-
cution du programme que les Armâtes Colonia-
les ont souvent réclamé. C'est avec raison que
M. Henri Bernay écrit que la recherche des
moyens financiers est le point délicat mais qu'il
y a bien d'autres questions à régler, surtout la
mSnn-d' œuvre, son utilisation, son développe-
ment et son éducation.
Il ne faut pas non plus être trop pressé com-
me le sont la plupart de ceux qui veulent bien
coopérer au lancement d'une affaire coloniale.
Les méthodes actuelles d'exploitation de nos
8- ,.
produits coloniaux sont plus lentes que celles
de jadis, mais plus rationnelles assurant un plus
grand rendement tout en ménageant la source
des produits et surveillant leur entretien.
L'effort ne suffit pas. il faut la patience et
notre soi-disant inaptitude à la colonisation de-
vient de plus en plus un vieux cliché. Nous nous
en apercevons chaque jour en comparant les
chiffres de nos exportations coloniales avec ce
qu'ils étaient il y a seulement une quinzaine
o années.
Ajoutons que la presse est un précieux adju-
vant à l' essor de nos colonies et nos1 confrères
politiques et littéraires quand ils seront bien
renseignés, seront toujours les auxiliaires d' une
bonne propagande en faveur de nos colonies.
Mais il faut que ce qu'ils disent soit exact.
Mnrtnf.
W
Dépêches de l'Indochine
--0-0--
Le régime des concessions
te Gouverneur général, M. Alexandre
Varenne, a siyné à la date du 19 septem-
bre, un arrêté instituant un nouveau ré-
gime général des concessions rurales en
Indochine.
Il place les indigènes et les Européens
sur le pied d'égalité, il assurera de larges
ressources aux budgets locaux par la sup-
pression des concessions gratuites, sauf
pour les petits colons, dans la limite de
300 hectares.
Il donne une situation privilégiée à la pe
tite et à la moyenne colonisation, par l'ins-
titution de marchés de gré à gré et le paie-
ment échelonné sur cinq ou dix ans au-des-
sous de 1.000 hectares.
obée.
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur Général ide l'Indochine vient
do faire connaître au ministre des Colonies qu'à
la date dlll 23 septembre 1926 le taux oflieiel de
lu piastre était de lU fr. 75.
Mise au point nécessaire
N'en déplaise à notre virulent confrère
l' Humanite qui, cependant, dit souvent des
choses exactes, quand elle cite des hécatom-
bes inutiles tant au Maroc qu'en Syrie et
des négligences graves des médecins mili-
taires, cette fois, en prétendant que les
noirs de la Côte d'Ivoire sont traités
comme des esclaves, notre confrère, sous la
signature de M. Rémy, porte des accusa-
tions qu'on ne saurait laisser passer..
Les noirs ne sont nullement recrutés « de
force. » avec le concours de l'administration.
Cette dernière, nous l'avons vu l'an der-
nier, Brunot régnants si elle ne favorise
pas le recrutement, elle ne s'y oppose pas,
elle observe à ce sujet une neutralité bien-
veillante, un peu plus bienveillante depuis
que le Gouverneur Lapalud dirige la colo-
nie.
L'exploitant forestier se rend dans les 1
centres où la population est le plus disposée
à s'expatrier, et c'est de concert avec les j
chefs de village qu'il recrute ses travail-
leurs, qu'il doit, après exécution du travail,
rapatrier soit par voie ferrée, soit en auto-
mobile.
Sur le centre du chantier, les travailleurs
qui ont emmené avec eux plusieurs femmes,
sont installés en un village tenu propre-
ment ; chaque matin, le chef de chantier
passe la visite des malades, distribue aux
femmes les rations pour les repas de la jour-
née et les travailleurs partent en ordre au
travail. 1
C'est, certainement, le tirage des billes
qui exige le plus de force, mais il est exé-
cuté avec entrain, ce qu'on ne pourrait
constater si les indigènes étaient maltraités.
Signalons aussi qu'à expiration de contrat,
beaucoup d'ouvriers spécialisés demandent
à le renouveler. Il y a bien quelques excep-
tions à ces louables et justes procédés, mais
n'y eut-il jamais de brebis galeuses dans un
troupeau? et ces exceptions se font de plus
en plus rares.
Le soin scrupuleux de l'administration à
exiger des exploitants l'exécution des con-
trats, est la meilleure garantie d'un boa
traitement des travailleurs, et l'on peut af-
firmer que les indigènes sont partout bien
traités par les exploitants qui se rendent
compte que c'est aussi leur intérêt.
Eu gène Devaax
Lois, Décrets, Arrêtés
Décret du Il septembre 1936 modifiant le
décret du 91 mai 19N portant règlement
sur la solde et les renea des troupes co-
loniales stationnées dans la métropole.
(.1. 0. du 21 aoplonul ro lî>2C.)
A Tanger
Touristes allemands
70 touristes allemands, les premiers de-
puis la guerre, ont débarqué à Tanger
avec la (permission du Sultan.
–-– 8.
Sur le chemin de l'exil
--O-
Le paquebot français Amiral-Pierre, voya-
geant à destination de l'île de la Réunion, à
bord duquel se trouve Abd et Krim, a fait esca-
à Kilindini (Kenya).
- e..
LA PAIX AU MAROC
0
La situation militaire
Dans la tache de Taza, un officier du ser-
vice d0 renseignements du poste de Tam-
toucht a patrouillé sans incident, avec un
gouim, chez les Aït-Abd-el-Aziz.
Chez les Espagnols
Les colonnes Pozas et Capaz ont opéré
leur liaison chez les Ktama, à Androus,
sur la rive droite d'e l'oued Amzez. Toutes
les fractions Iîeni-Khaled et Ktama au-
raient fait leur soumission et seraient en
cours de désarmement. Mais les dissidents
occupant le pays ont réussi à s'échapper
chez les Ghonuùu de l'ouest. On signale la
tonnât ion d'une nouvelle harka destinée ti
renforcer les Klnnès. Un autre parti de dis.
sidents s'est rassemblé a filoutaf, en
arrière des lignes espagnoles.
Les propositions d'Abd el Krim
Le 11 juin dernier, M. Doriot, au cours
d'une interpellation, donnait lecture à la
Chambre de deux documents. Le premier
était une lettre du caïd Haddou ben Ham-
mon, représentant d'Abd el Krim, adres-
sée au maréchal Lyautey, et demandant
que cessent les provocations* et vexations
des Français Ù l'lgnrd des Hifnins. Le se-
cond était une loltre d'Abd el Krim nu ma-
réchal Lyautey, lettre datée du 14 février
1925, et offrant très nettement l'ouverture
do pourparlers de paix.
La chute du ministère fit tomber l'inter-
pellation de M. Doriot, et le 'gouvernement
ne s'expliqua pas au sujet de ces docu-
menta,
•La Ligue des Droits de l'Homme de-
manda quelques jours plus tard au minis-
tre de la Guerre si ces documents étaient
authentiques.
M. Painlevé, dans une lettre adressée ré-
cemment Il la Ligue, vient de déclarer
Ni comme ministre de la Guerre, ni comme
président du Conseil, je n'ai eu connuissnncc
de lettres ou de propositions authentiques adres-
sées par Abd el Krim à M. le maréchal Lyau-
tey en ou 1925.
En juillet 1925, M. le maréchal Lyautey, sur
une question officielle que je lui ni posée, a
déclaré que jamais telle correspondance ne lui
était parvenue.
.1. –-
A la Chambre de Commerce
de Casa blanca
- 0 - 0-
Au cours d'une récenle réunion de la
Chambre de Commerce de Casablanca, il a
été donné connaissance d'une lettre du mi-
nistère de d'Agriculture exprimant le regret
qu'il ne puisse être accédé, pour l'instant,
à la demande formulée par le Maroc en
vue de l'admission en franchise douanière
en France des niistelles marocaines. La po
sition prise par les viticulteurs français et
notamment lu Confédération Générale des
vignerons du Midi, ne laisse pas l'espoir
que le Gouvernement français puisse admet-
tre un contingentement.
Les délégués ont remarqué que la de-
mande d'introduction en France des mis-
telles marocaines parait bien prématurée.
La production marocaine est loin d'équili-
brer la consommation du pays en vins tic
table. Le Maroc est gros importateur de
vins étrangers, de vins d'Espagne notam-
ment. Il doit doue s'efforcer de conquérir
son propre marché avant de rechercher ce-
lui de la Métropole. Par la suite, il n'y a
uas de doute que, malgré l'opposition très
compréhensible des viticulteurs français,
une place lui soit faite pour les produits
que la Métropole achète actuellement .'1
l'étranger (mistelleç et vins de liqueur) si
sa production est judicieusement dirigée sur
les \1B de choix tels que vins de liqueur,
muscat et grenache.
La Chambre a été saisie d'une note dans
laquelle M. le Directeur des Finances dé-
veloppait des considérations d'ordre budgé-
taire qu'il avait déjà. exposées en Conseil
Supérieur du Commerce. Cette note, tend
à prouver que l'équilibre du budget est
tout juste assuré, malgré les excédents qui
apparaissent, en fin d'exercice, et qu'il n'est
pas possible, dans ces conditions, d'appli-
quer des réductions somptuaires.
Les délégués indiquent qu'à l'issue de la
discussion, M. le Résident Général a lui-
même résolu le problème en déclarant qu'il
était matériellement impossible de s'en te-
nir A une simple suppression de taxe. Le
Maroc, a-t-il ajouté, a des travaux à faire
et, ne pent ponrtant. pas négocier d'em-
prunts. S'il y a des excédents ils trouveront
là leur utilisation. F.t M. le Résident Géné-
ral H conclu 1\l relèvement à 7 °(\ des
droits de 3 appliqués ù l'enregistrement
des mutations immobilières.
Les délégués ont objecté qu'ils se réser-
vaient de reprendre la question à la Com-
mission du hudgd.
La valise d Il aanoaier de Casablanca
0-0-
t,è pasteur Charles Serfass, aumônier militaire
de Casablanca, venu à Paris pour quelques
jours, a oulilié tlnns un taxi qui l'emmenait de
la gare de l',,:,c;t au boulevard Montparnasse
une valise en cuir contenant, la garde-robe rl.
sa femme, de nombreuses décorations et une
croix d'aumônerie. en argent,, décorée d'nn filet
ql'emnil bleu, surmontée d'une étoile et fixée il
un ruban noir et jaune.
A bas la Képabliqle
(Suite et fin) :;.
Sur papier de « l'Union Nationale des
Associations d'étudiants de France », un M.
Albert BoUisseau m'a écrit une lettre bien
singulière, intitulée n mise au point » et qui
j'en suis peiné pour son auteur ne
fait qu'embrouiller une affaire fort simple
et d'ailleurs de mince importance.
* J'avais exprimé, dans les Annales Colo-
niales du 17 septembre, mon regret que des
étudiants indigènes, fêtant à Jemmapes des
succès naguère obtenus devant l'Université
de Paris, eussent jugé spirituel de crier à
cette occasion, autour d'une statue de Ma-
rianne : (t A bas la République ! Vivent les
Soviets ! » Et j'avais ajouté :
Oh ! ce ne fut pus bien grave, et l'on doit
une souriante indulgenœ à la jeunesse des éco-
les, en Algérie comme au quartier lutin, sur-
tout lorsqu'elle est échauffée oar un renus dhine
de figurer dans un chupitre dt Hubelais. -
Mais, "Iliti, on; est étonné d'entendre des
étudiants crier A bas la République », alor^'
que l' « Aima mater » répuiMiaenc vient d'éle-
ver leur esprit.
Au demeurant, mon « papier » n'était
que le commentaire d'une information par-
faitement précise tirée d'un des journaux
les plus sérieux d'Algérie.
Pourquoi diable M. lloujs('au, dont le
nom 'a rien de musulman. a-t-il pris ce
comnicutaire pour une injure personnelle?
Mais voici sa fI mise au point" :
Etant du nombre de ceux uui liivnt honneur
à la « (lilla » pantagruélique dont le retentisse-
ment a très indiscrètement Irunchi l'enceinte de
la modeste Jenuuapes, je serais heureux de pou-
voir souligner chez ce reporter improvisé qui
signe H. U. L. un réel souci de la vérité. Les
étudiants en question n'ont jamais l'ri," « A bas
la République ». Ils ont simplement été surpris
qu'on uit spécialement privé l'effigie de « l'Alma
mater » de son socile, pour lui faire présider,
suprême Ironie, les réjouissance d'une succur-
suie de la rue Suint-André-des-ArU. Si les roya-
listes jciniun i>eis ont été blessé^ 'lans leurs sen-
timents républicains, la faute en ,.,;f. imputable
à une erreur de lactique qui leur a laissé sup-
poser que les principes de H9 pouvaient à leur
gré symboliser leur monarchisme décadent.
Vous auriez dû comprendre R. R. L. que,
d'une plaisanterie manquée à un reportage inco-
hérent, Il n'y a aucune relation de cause a effet.
Notre conscience républicaine, san.c. f-tre fleur-
delysée n'a encore rien perdu de pn htnncheur.
Sic!
Si je sentais en moi une suffisante auto-
rité (et si j'étais moins enclin à une dou-
ceur tout évangélique) je répondrais, par
exemple, ceci :
Mon jeune correspondant, je dois le re-
connaître, écrit bien (je veux dire que ses
lettres sont formées de façon que les lino-
typistes des Annales ne courent aucun ris-
que de les mal reproduire) et pourtant son
ouvrage me parait plus hermétique qu'un
palimpseste. Qu'est-ce, en effet, qu'une effi-
gie que l'on a privée de son socle pour lui
faire présider des réjouissances?. Et des
royalistes blessés dans leurs sentiments ré-
publicains par la faute d'une ejrreur de tac-
tique qui leur -- a laissé supposer que les prin-
cipes de 80 pouvaient à leur gré symbo-
liser leur monarchisme décadent ? Et que
peut-on bien entendre par ces mots : I( D'une
plaisanterie manquée à un reportage in-
cohérent, il n'y a aucune relation de cause
à effet » ?.
Mais non ! Je me icfuse h une exégèse
que je me sens indigne de tenter. Je pré-
fère en toute humilité rendre hommage à la
cohérence de M. Rouisseau et m'indiner de-
vant sa conscience républicaine, que j'ad-
mets volontiers être vêtue de probité can-
dide et de lin blanc, sinon de fleurs de lys.
R. B. de Laromiguière
N. B. - Lorsque j'étais moi-même étu-
diant, Alma mater s'appliquait t VUniver-
sité. Mais on a changé tout cela. Derechef,
je m'incline : cette fois, devant la puissance
d'innovation des jeunes couches.
IR. B. L
Une mosquée à Londres
---O-()--
Le fils du sultan Ibn Séoud, venant de
La Mecque, est arrivé à Londres hier. Il est
délégué par son pere pour inaugurer offi-
ciellement la nouvelle mosquée (li, Wimble-
don, le 3 octobre prochain.
..8
Cartographie coloniale
Le Gouwniciiu nt Général (!•• l'A. O. F.
vient de publier les carb-s suivantes : 1°
quatre feuilles de la carie du Sénégal au
ôiMUKMr : Dakar. Zi^uinehor. R.i!\e! et. Tam-
baeounda. ;ic« oinpa^'nées cha< i::..; d'une
notice cartoi;ia|ïiiii|iif, au (>ii\ :!e t francs
la feuille ;
2" l'ne curie du Dahomey (M 1; feuillu#
au IdO.OiMi'- 'Vniiputv dérivant. Je la carte
internationale du inonde, au ]> 1 i\ de 4 fr.
la feuille.
Ces cartes son! en vente au v • 1 v ice Géo-
graphique du ministère des (Venins, 27,
rue Oudinol, Paris. 11°.
Cwolcl C<.os1:
Avant de retourner en (îold ('^r 1, ir (iordon
(ili;..rgj..;ht'I';,:. le distingué (iouverneur «le cette
colonie, a d< r.]aré à l-\ dia.mhrc de iioinmeree
de l.iverpoul qu'il se prapi.si» d>> fai«*c prolon-
ger le railwav de Cixiina^ic île • ii'^s vers 'e
Nord, pour ouvrir au eommc'-'v tip.ipéen les
terril-lires du Nord.
t
TAUX DE LA ROUPG:
Le Gouverneur des K tablas en* i.u français
dans l'Inde vient de faire eonnaStie au ministre
des colonies qu'a la I!Q¡f., du septembre 12R.
le taux officie] de In roupie était de I2"fr. TA
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