Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-09-23
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 23 septembre 1926 23 septembre 1926
Description : 1926/09/23 (A27,N145). 1926/09/23 (A27,N145).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63971940
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
*
VINGT-SEPTIEME ANNHEL N* 146 LE NUMERO : 30 G3SNTIMBS SEPTEMBRE IM -
Les Annales Coloniales
JOURNALI QUOTIDIEN
un ARTICLES rmufts PAB "UB ANNALES COLOMALU" WKT LA MOVULli
BOJUaiVI DU JQWWAL
La%d&,Mo»d R 0 1 - T - .--a.-.¡.ItI" .,
DIRECTEURS 1 MARCEL RlfEPEL et L.-G. THEBAUL T
1111111.1. n âteUrtmiM 1 M., Ru. du Mont-Thikwr, PAR18-1" tflipbm : mm wu
u. - 1
j Frmce“ m". JT? iTt I
ImM ( Etranger ISO i m i M»
te.. lM. -- J .- 1
i 1 1 - .- - --
pAlegugne et les mandats coloniaux
L J.I
1 - J'ai, au mois de mars dernier, déjà,
à propos d'un -discours retentissant du
Dr Sehacht, signalé la campagne des
milieux colonialistes allemands qui
l'amorçait alors.
Depuis, cette campagne s'est dévelop-
pée et coordonnée. Derrière la fameuse
« Société Coloniale H, qui possède 250
filiales et groupe 30.000 membres, « so-
ciétés d'études coloniales » et manifes-
tations, comme celles du Congrès de
Hambourg, tenu au début du mois
d'août, se sont multipliées. Toutes ces
sociétés sont, aujourd'hui, groupées
Idans un - organisme central, qui est le
Kolonial Reichsarbeits gemeinschaft (le
Korag) présidé par le Dr Seitz, ancien
gouverneur des possessions allemandes
'de l'Afrique Occidentale du Sud et ac-
tuel président de la « Société Colo-
niale ».
Les membres de ces associations colo-
niales, parmi lesquels ofi remarque en-
core, au premier rang, le Dr Heinrich
Schnee, ancien gouverneur de l'Afrique
Orientale allemande, sont, pour la plu-
part, d'anciens fonctionnaires coloniaux,
d'anciens officiers ou planteurs qui nour-
rissent ainsi leur rancœur de « demi-
801de ».
Mais toute la presse nationaliste alle-
mande soutient, bien entendu, le mouve-
ment. Ainsi, la Gazette de Cologne écri-
vait, il y a quelques semaines : « Il est
peut-être exact que nous ne puissions
pas encore arrêter notre choix sur tel
ou tel territoire, mais il serait, en tout
cas, erroné de taire complètement nos
désirs. Il est nécessaire de faire compren-
Ure à tous les peuples qui font partie de
la S. D. N. que nous sommes tenus
cFaméliorer notre ravitaillement en ma-
, tières premières, afin He pouvoir trouver
plus tard des débouchés plus nombreux
et aussi d'écouler l'excédent de notre po-
, pulation. n Ce petit morceau nous
,. donne le ton général..
,'7 ",: Entre cette active campagne colonia-
liste allemande et les incidents qui vien-
nent CIe se dérouler à Genève, au conseil
3e la S. D. N., il est impossible de ne
pas faire un rapprochement.
On sait que la « Commission des man-
dats » a soumis à l'examen du Conseil
- une liste de 118 questions qui devraient
être posées aux puissances chargées d'un
mandat et auxquelles celles-ci devraient
répondre obligatoirement dans leurs
rapports annuels.
Ces questions, que la Commission
voudrait poser aux Etats mandataires,
intéressent l'administration générale, les
impôts directs, les impôts indirects, le
régime douanier, les règles et conditions
du travail, les règles et conditions de
la orooriété.
Quelques exemples montreront le ca-
ractère général donné à ce questionnaire.
Parmi les 118 questions nous relevons les
suivantes :
Des places sont-elles réservées aux in-
digènes dans l'administration et dans
quelles proportions ? Des conseils de no-
tables indigènes ont-ils été créés ?
- Les impôts directs perçus sur les indi-
gènes sont-ils payés collectivement ou
individuellement? Le taux des impôts
est-il le même dans toute l'étendue du
territoire ou varie-t-il suivant les ré-
6 gions? Les impôts sont-ils perçus en es-
pèces ou en nature ? Peut-on remplacer
le paiement en espèces ou en nature par
- du travail obligatoire?
Le territoire sous mandat est-il lié
par une union douanière avec des colo-
- nies voisines appartenant à la puissance
mandataire ? Si tel est le cas, comment
sont réparties les recettes et les dépenses
'des douanes ?
Les produits exportés par la puissance
nous mandat sur le territoire de la puis-
sance mandataire jouissent-ils d'un tarif
préférentiel ou sont-ils soumis aux mê-
mes droits que les produits analogues
provenant de pays étrangers?
En somme tout colonial un peu
averti en » conviendra, je crois la
Commission des mandats de la S. D.
N. semble s'être surtout préoccupée
d'étendre son contrôle sur toutes les me-
sures qui pourraient préparer ou faciliter
,..-,,la. fusion des territoires sous mandat
avec des colonies voisines de la puis-
sance mandataire.
On sait que sa méfiance n'est pas sans
raisons sérieuses. M. Mario Roustan,avec
toute la haute autorité qui est la sienne
en de telles matières, a - signalé, ici mê-
me, les protestations auxquelles a donné
lieu, en Allemagne, le récent congrès
ële Nairobi où l'Angleterre réunissait des
lègues de l'Afrique Australe, de la
Rhodésie du sud, de l'Ouganda, rdu
*
Tanganyika, du Nyassaland, de Zanzi-
bar, de l'Afrique Orientale portugaise,
du territoire italien des Somalis, du
Congo belge et du Soudan. Et signalant
la nature de ces protestations, M. Mario
Roustan terminait son article par cette
phrase, dont il avait certainement pesé
tout le sens et les conséquences : « Peut-
être serait-il sage de ne pas attendre
qu'elles aient été formulées « officielle-
ment » pour songer à la réponse que
nous devrons y faire, étant bien entendu
qu'il sera bien dillicile que cette réponse
soit purement et simplement une fin de
non-recevoir. »
En fait, nous ne pouvons pas, nous ne
devons pas ignorer que l'administration
britannique a dépassé les limites des
pouvoirs qui lui sont dévolus, par le
pacte de la Société des Nations qu'elle
a signé, dans les territoires de l'ancienne
Afrique Orientale allemande. Elle tend
à appliquer à tout l'Est africain un ré-
gime uniforme, à grouper les divers élé-
ments du point de vue économique, à les
mettre en valeur l'un par l'autre, sans
tenir aucun compte de ce que ces diver-
ses régions sont placées sous des statuts
politiques différents. Dès la fin du mois
de juillet, un article officieux du Times,
qui fit quelque bruit, faisait remarquer
que légalement, la S. D. N. ne peut re.
tirer son mandat à une puissance man-
dataire, qu'en cas d'insuffisance notoire
et, naturellement, faisait un panégyrique
de l'administration britannique dans les
territoires du Tanganyika. Mais on peut
faire remarquer, semble-t-il, au Times,
que le système 'des mandats coloniaux
n'a pas été institué par le pacte dans le
but de décerner des « bons points » co-
loniaux, mais pour instaurer un régime
d'internationalisation coloniale que la
puissance mandataire a mission de faire
respecter et. de respecter.
Telle était la position de la question
au moment où la Commission des man-
dats a saisi le Conseil de la S. D. N.
de son questionnaire.
Cette proposition a soulevé une vive
opposition de la part de Sir Austen
Chamberlain ainsi que de M. Briand et
du vicomte Ishii. Les trois délégués sou-
tinrent que si les puissance mandataires
étaient soumises à la surveillance inqui-
sitoriale et méticuleuse instituée par le
questionnaire proposé, leur position de-
viendrait impossible, qu'elles n auraient
plus aucune autorité et que ce serait la
« Commission des mandats x qui gou-
vernerait, en fait, les régions placées
sous leur mandat.
En somme, le conflit actuel pose, à
nouveau, la question controversée dès
Je début - du « souverain » dans les
territoires de mandat colonial. Que
vaut, en ce moment, la thèse des puis-
sances mandataires ?
C'est ce que je me permettrai d exa-
miner, librement, objectivement, dans
un prochain article.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, pd rojet-
eur de législation coloniale et éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
A la Société des Nations 1
08
Commission des mandata
La Commission consultative des man-
dats de la Société dee nations avait suggéré
on s'en souvient, l'idée d'ontendre tes au-
teurs de pétUions, au besoin contradictol-
rement avec les représentants des puissan-
ces mandataires. Cette proposition avait
provoqué au sein du Conseil de la Société
des nations des réserves expresses, notam-
ment de sir Austen Chamberlain et de M.
Aristide lfAand.
Le docteur Naneen a tenté de soulever,
un débat à ce sujet devant la commission
politique, en. prenant fait et cause pour la
proposition de la commission des mandats.
M. Henry de Jouvenel a montré les
abus auxquels donnent lieu les pétitions.
Puis, faisant allusion à ce dont il a été té-
moin en Syrie, il a déclaré que nombre de
pétitions syriennes ne portaient même pas
ld signature de citoyens du pays. -
Finalement, M. Henry de Jouvenel a con-
vaincu ses collègues que la question devait
rester du ressort du tonseid et de la com-
mission des mandata.
v– +*+
La qvesliti itsnMei tfkaMles
---0-0-
Au cours d'une soirée organisée par la
colonie allemande de Genève, en l'honneur
de la délégation allemande à la S.D.N., M.
Stresemann, minittte des Affaires letran-
Ikas d'Allemagne, a prononcé un discours
ans lequel, parlanf de la question colo-
niale, il a rappelé la fidélité avec e
les Indigènes ont gardé leur foi à l'Empire,
preuve nouvelle que FAllemagne est parfai-
tement capable d'administrer des territoi-
res coloniaux.
Les difficultés en Syrie
d'après un livre récent
• 0 -
Je renvoie au livre de Paul
Bluysen (Sur la Route des In-
des, Paris, La Renaissance du Li-
vre), ceux qui veulent, en quelques pages,
connaître les principales difficultés que ren-
contre Vaction de la France en Syrie.
C'est en Syrie même que ces notes ont été
écrites. Elles ont été prises sur le vif. L'au-
teur n'est pas suspect de partialité. Il dé-
clare franchement, fi certain endroit, qu'il
n'a jamais été un chaud partisan de l'en-
treprise, et on sent qu'il a eu envie de dire :
de Vaventure. Le maréchal Lyautey l'avait,
dit-il, avisé t du péril rifain et de ses
conséquences et répercussions 8. Mais auoiî
Il ne s'agit plus de récriminer, mais de se
sortir d'affaire : « la France, en accep-
tant le mandat, a cédé à des directives tra-
ditionnelles, Iristoriques, littéraires, com-
mercialisantes (lill peu), ambitieuses et igno-
rantes. Elle s'est installée, dispendieuse-
ment, en Syrie. Il faut d'abord sauver la-
face militaire, coûte que coûte. On sauvera
l'autre, plus tard, ou en même temps, si la
chance des armes nous sourit. ̃»
Cela était écrit à Beyrouth, le 14 mars.
Avant même sa rentrée en France, Paul
Bluysen savait que la chance des arnies
nous avait souri. Son livre nous indique
qu'il a dû conserver quelques inquiétudes.
D'abord, les Druses; une poignée d'hom-
mes, dit-il, à peine quinze mille; mais très
courageux, et - habiles à là guérilla; leur
double avantage est leur connaissance de la
montagne et leur adresse de tireurs.
Vaincus au jour d1 /mi, ne seront-ils pas en-
couragés demain à user de ce double avan-
tage f Ils connaissent nos difficultés de ra-
vitaillementet combien il nous est pénible
d'établir « une liaison entre nos troupes
en campagne et leurs bases de munitions,
eau et soutien ». D'autre part, Vobligation
où nous sommes de relever les soldats libé-
rables, nous empêche d'avoir des troupes
exercées. Ces considérations ne sont pas
faites pour diminuer l'importance et le mé-
rite de nos victoires : au contraire, mais
peut-être nous induisent-elles à estimer que
la face militaire n est pas sauvée défini.
tivement.
Ta face politique apparaissait à Paul
Bluysen « comme plus satisfaisante 9. Il
rendait hommage à l'œuvre accomplie par
Henri de Jouvenel; il n'a certainement pas
changé d'opinion au moment où de Jouve-
nel abandonne ces fonctions où il a affirmé
les hautes qualités que nous connaissons
tous. Elles devaient suppléer à bien des rai-
sons d'insuccès :
« Comment est-il possible, interrogeait
Paul Bluysen, de mettre d'accord les popu-
lations des quatre Etats formant la Syrie,
que le caractère ethnique, les sentiments re-
ligieux, les coutumes locales, entretiennent
en perpétuelle agitation, hostilité, dé-
tiance? » Cette interrogation se posera de
nouveau quelque jour, quand les mêmes
obstacles se dresseront devant nous. Paul
Bluysen compare notre succès rapide au
Cameroun et au Togo, et nos embarras en
Syrie. C'est que dans les pays à mandat
où existe l'unité des mœurs indigènes, la tâ-
che est infiniment plus aisée.
La France en Syrte « n'est pas engagée
seulement pour elle-même, pour son hon-
neur, pour des profits, à nos yeux, très aléa-
toires; elle est engagée vis-à-vis de la So-
ciété des Nations; Beyrouth est tributaire
de Genève, plutôt 'encore que de Paris ».
Henri de Jouvenel était mieux placé que
personne pour s'en rendre compte, et Paul
Bluysen l'en félicite vivement. Mais il n'est
pas tendre pour les prédécesseurs qui, eux,
n'ont rien compris à ce « principe" primor-
dial », et qui ont échoué sans contestation .;
a Ils ne se sont pas souciés du mandat, et
ils ont gouverné, administré, ou militarisé,
selon leur tempérament; ils ont perdu, ainsi,
six années. 8
Paul Bluysen ajoute : * Je n'en dis pas
davantage ». Je pense, en effet, que c'est
inutile. Il rappelle sa propre -intervention
au Sénat, et la réponse de M. Briand décla-
rant que l'esprit de Locarno devait s'èxercer
de telle sorte que la Société des Nations eût
le sentiment qu'il s'étendait sur tout l'uni-
vers, « la Syrie comprise ».
Nul ne le souhaite plus que nous. Mais
le 14 mars, Paul Bluysen écrimit qu'il fer-
mait son carnet de reporter sur un espoir.
Dirait-il à prisent, qu'il le fermerait sur
une certitude t Nous partageons volontiers
son optimisme, mais nous-, avons le devoir
de veiller ; les difficultés rencontrées en
Syrie ne sont pas de celles que de vaillants
généraux et d'habiles administrateurs font
disparbitre à force de courage et de dévoue-
ment; elles sont « permanentes Yi, ce qui
ne signifie pas qu'on ne doive pas en triom-
pha, mais ce qui signifie qu'il faut être
toujours prêt à lutter contre elles. *.
Mario Roantan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
nénafortole de, CehMttf.
ht-
Un arbre utile
M. Jutnelle a signalé à l'Académie des
Sciences un arbre malgache, la ravattea,
qui donné du sel quand on brûle ses braD-
ches et fournit aussi par ses ramures aux
indigènes la matière de leurs chapeaux.
»
Le Bey et la championne
Le bey de Tunis, au cours de son récent
séjour à Luchon, avait organisé des courses
pour les enfants de 9 à 11 ans. Il ne fut pas
peu étonné de voir, en dépit du règlement
de l'épreuve, une petite personne de 4 ans
prendre le départ.
L'audacieuse fit de son mieux, elle « en
mit » de toutes ses forces, mais arriva na-
turellement bonne dernière.
Le bey, honorant le courage malheureux,
Le bey, l'enfant et lui remit un prix spé-
embrassa l'enfant et lui remit un prix spé-
cial.
- J'ai gagn'é une course au Racing,
m'sieur! Aujourd'hui, j'ai pas de chance!
fit la minuscule championne.
Et elle ajouta, reconnaissante et peu pro-
tocolaire :
- Merci tout de même.
Ce qui fit bien rire Son Altesse, qui adore
les enfants.
Une retraite
- 0 -
L'amiral Dumesnil qui fut commandant
en chef de l'escadre de la Méditerranée et
inspecteur général des services aéronautiques
de la marine, a pris ces jours-ci, prématuré-
ment, sa retraite.
On dit que l'amiral a l'intention de consa-
crer la meilleure partie de ses loisirs à
l'agriculture. Il dirigerait une importante
exploitation agricole en Tunisie. Il y re-
trouvera un de ses anciens, l'amiral Da-
veluy, qui fut avant la guerre un as de la
marine..
A moins que les rares qualités d'intelli-
gence et d'activité de l'amiral Dumesnil
trouvent ailleurs un emploi où il pourra en-
core servir son pays.
-
Fâcheuse routine
00
Ce ne peut être en effet que le résultat d'une
fâcheuse routine que cet appel à la concur-
rence pour la fourniture des bois d'un groupe
scolaire à Diourbel qu'a adressé le chef du pre-
mier arrondissement des Travaux Publics du
Sénégal en spécifiant que ces bois doivent être
en sapin ou pitchpin, à l'exclusion des bois co-
loniaux similaire*..
Notre confrère le Matin qui relate ce fait
ahurissant s'en étonne à bon droit car il n'igno-
re pas là propagande si habile et si tenace de
M. le Gouverneur Général Carde pour rutilisa-
tion des bois de notre forêt tropicale. N'est-ce
pas sous les auspices de 1 Agence Générale des
Cotoniet que vient de paraitre la brochure sur
les Bols Coloniaux d'Afrique JtIIU l'Industrie.
de MM. Jean Meniaud et Frédéric Bretonnet
dans laquelle nous lisons que le Bahia, le
Framiré, le Niangon peuvent convenir aux mê-
mes usages que le. pins et les sapins.
C'est bien aussi en vertu de la routine qu'il
y a deux ans, au large de la côte occidentale
d'Afrique on voyait des navires transportant en
France des traverses de chemins de fer prove-
nant des forêts du Cameroun alors que des na-
vires transportaient pour la construction du rail-
way Brazzaville-Océàiif des traversés provenant
des forêts de la Scandinavie !
A la Côte-d Ivoire où 1 Azoobé est un bois
imputrescible, pouvant donner de très bonnes
traverses à raison de 15 francs, on a fait venir
des traverses métalliques pour le chemin de
fer à raison de 30 à 40 fr. pièce !
Le Sénégal peut, il est vrai, objecter qu'il
lui manque de quoi débiter ces bois de notre
forêt tropicale, mai -% ce n'est pas une grosse
affaire que d'organiser des scieries, analogues
I à celles de MM. Vizioz et Lachumann de la
à ce l les de
Côte d'Ivoire, qui n'ont pas assez de produits
pour feurnir le bois à exporter. Ce n - est qu une
question d'organisation et il est facile et même
indispensable de réagir contre cette routine ad-
ministrative et on peut compter sur la vigilance
de la Haute Administration Coloniale pour le
faire.
Eugène Devaax
atmtrc a i. D. f.'a es MmrmeT
.0
Le ministre de la Marine organise deux
nouvelles croisières composées de deux di-
visions.
La première sera. composée par des con-
tre-torpiMcurs, des torpilleurs et des sous-
marins. Elle- s'appellera division Tigre-
Jaguar et visitera l'Afrique occidentale.
La seconde, formée des croiseurs La
Motte-Picquet et Primauguet, se rendrait
dans la Méditerranée orientale et serait
commandée par un contre-amiral.
Toutes deux doivent avoir lieu avant la
fin de l'année courante.
L'affaire du Lotus W
* *
! ., .., Appel a minima I
Le procureur général a interjeté appel
centre la décision de la cour criminelle à
f égard du lieutenant Desmons et du capi-
taine du Boscourt, arguant que le tribunal
ne devait pas retenir les circonstances at-
l, ténuantes, vu la non-constatation d'efforts
sérieux de la part des deux capitalhes dans
le but d'viter ou d'atténuer l'accident
La délégation qui, sous la présidence du
ministre de Id Justice, représentera la Tur-
quie à la Haye, est partie aujourd'hui par
le Simplon-Express pour Genève.
Le retour du lieutenant Desmons
Le vapeur italien Teresa*Schiaffino, ve-
nant d'Odessa et de CoDstantiDOple, à bord
duquel a pris passage le lieutenant Des-
mons, du Lotus, est attendu à Marseille à
la fin de la semaine, samedi ou dimanche.
«
p «
La graade pèche
sur la Côte Octidealak d Afrique
--0-0-
L'industrie nazairienne du poisson con-
siste à extraire du poisson les produits in-
dustriels suivants : margarine, savon, pro-
duits pharmaceutiques, comme l'huile de
foie de morue, généralement fabriquée avec
des intestins de poissons non comestibles; à
extraire surtout l'azote, qui vaut 20 livres
sterling la tonne.
Mais les ports de pêche français ne sont
pas tout à fait dépourvus d'installations in-
dustrielles, absorbant une partie notable du
poisson. Ce sera donc des côtes du Maroc,
du Sénégal, de l'Afrique occidentale que
Saint-Nazaire a décidé de tirer sa matière
première.
Un navire spécial, le Calgary, va pren-
dre la mer pour la première saison de pê-
che. C'est un bateau de 1.500 tonnes, ayant
85 mètres de long, 14 de large, 7 de creux;
muni de deux machines de 1.200 chevaux,
il file neuf nœuds.
Les chambres froides occupent à son bord
nm mètres cubes et une température de 15
degrés au-dessous de zéro y est maintenue.
Il y a en outre sur le navire des machines
d'extraction d'huile et de cet engrais qu'on
appelle farine de poisson, des appareils
d extraction de la gélatine de cuisson et de
préparation des crustacés.
Il y a même une scierie mécanique qui
fabrique les caisses garnies de papier sul-
furé destinées à l'emballage des poissons
de première qualité.
L équipage comprend soixante matelots et
trente pêcheurs.
La pêche aura lieu de nuit, à l'aide d'un
chalut de grand fond manœuvré par des
treuils puissants. Un projecteur de o m. 70
de diamètre éclairera le travail.
Sous les ordres du commandant Baugé,
dirigé par l'ingénieur Rech, le Calgary va
explorer la côte africaine, d'Agadir à Co-
nakry.
C'est la première tentative 4e grande en-
vergure entreprise pour concurrencer les
ports de Hambourg et de Brême dans l'uti-
lisation du poisson, non seulement comme
aliment, mais comme source d'azote et de
produits chimiques.
L'iulidiu ittinls i«li|tu 10 tatyil
Ce service, créé le 8 février 1905, com-
prend actuellement 13 médecins européens,
1 hygiéniste adjoint, 4 médecins auxiliaires,
6 sages-femmes, 18 aides-médecins, ca infir-
miers, 8 infirmières et 97 gardes d'hygiène.
Les formations dont il dispose sont les sui-
vantes : à Saint-Louis, un hôpital civil et
un Service d'hygiène avec quatre dispensai-
res ; à Rufisque, un hôpital ; & Thiès, un dis-
pensaire avec maternité ; à Tivaouane, un
dispensaire ; à Louga, un dispensaire ; à
Dagana, un poste médical ; à Bakel, un
poste médical ; à Podor, un dispensaire à
Matam, un dispensaire ; à Diourbel, un dis-
pensaire et une maternité; à Kaolack, un
dispensaire ; à Tambacounda, un dispen-
saire ; à Ziguinchor, un dispensaire et une
maternité.
Une voiture automobile est affectée à cha-
cun des postes de Matam, Tivaouane,
Thiès, Diourbel et Kaolack pour faciliter
les visites et l'évacuation des malades. Il a
été fait chaque année, depuis 1921, entre
120.000 et 180.000 vaccinations anti-varioli-
tlues. Pour circonscrire les épidémies de
peste, plus de 625.000 rats ont été détruits
en 1924, et 325.000 dans les six premiers
mois de 1925. Une lutte active a été menée
contre le paludisme, en supprimant les eaux
stagnantes et en développant l'usage de la
quinine. Deux léproseries assurent la sur-
veillance des lépreux. La maladie du som-
meil est en voie de régression grâce aux
mesures d'isolement et de traitement. Enfin,
le Service étudie la prophylaxie des mala-
dies dites (t endémies de misère n : misère
du vêtement, de l'habitation, de l'alimenta-
tion, ignorance de la propreté, ainsi que
leurs nombreuses conséquences.
ïouiliiige tàoflomiiiue
ib lAtriquo EquaioriilB Française
-0-0---
Le programme des grands travaux entrepris
en Afrique Equatoriale Française s' effectue ré-
gulièrement et méthodiquement. Ainsi, malgré
des difficultés provenant de la rencontre impré-
vue d'un banc de rochers dans le sable les tra-
vaux du wharf de Pointé-Noire avancent très
rapidement. Chaque jour, de nouvelles construc-
tions sont mises en chantier et les terrassements
progressent. On commencera incessamment la
pose des voies définitives, un premier charge-
ment de rails de 30 kilogs ayant été apporté par
le paquebot Capafric.
- .8
En outre, un programme de nouvelles lignes
télégraphiques va être exécuté. L'Afrique Equa-
toriale Française ne dispose, en effet, que d'une
seule liçne télégraphique allant d'un côté de
Brazzaville vers le Tchad (en empruntant d'ail-
leurs sur 500 kilomètres, la ligne belge) et d un
autre côté de Brazzaville à Pointe-Noire et
Po»t-Vjentil. On construira en 1926, 1.000 kilo-
mètres de lignes : Loudima-Sibiti qui est déjà
achevée; Mogoumba, Carnot, Berberi, Fort-Si-
but, Banbari. Pour 1927, il est prévu un pro-
sramme de même importance.
- De plus, on a commencé à Brazzaville d im-
portants travaux d'assainissement.
En raison de l'embouteillage du chemin de
fer belge, beaucoup de particuliers et même de
commerçants s'approvisionnent par colis-postaux.
Un des derniers courriers en a apporte 3.000.
Enfin de divers côtés on signale qu'on étudie
très sérieusement le sous-sol si riche de 1 Afri-
que Equatoriale Française et qu on s y livre à
de nombreuse.- prospections minières.
Le commerce géiral
de l'Alri,ul icÉiitali frll.
en 1Q25
OxQ
Le mouvement du commerce extérieur de
1 Afrique Occidentale Française qui, depuis la
crise économique de 1921 n' a pas interrompu
sa marche régulièrement ascendante, a mar-
qué, au cours de l'année 1925 une nouvelle et
importante progression. Les échanges se sont
élevés en effet, pendant l'année écoulée,
d après les statistiques du service des douanes,
pour les importations à 1.114.970.591 fr. contre
764.370.275 francs en 1924, et pour les ex-
portations à 899.063.623 francs contre
653.740.634 francs en 1924, soit, au total,
2.014.034.214 francs contre 1.418.110.909
francs en 1924 présentant ainsi en faveur de
1925 un excédent de 595.923.305 fr. Il con-
vient de signaler que ces chiffres ne font pas
état des opérations commerciales de la colo-
nie du Niger qui ne possède pas de service
douanier, et dont on peut évaluer les importa-
tions en 1925 à environ 10.450.000 fr. et les
exportations à environ 15.580.000 fr. Le com-
merce extérieur total de l'A. O. F. représen-
terait donc environ 2 milliards 40 millions
dont 1 milliard 125 millions 12 aux importa-
tions et 914 millions 1/2 aux exportations.
En tonnage, les chiffres des dernières années
comparées à ceux de 1913, dernière année nor-
male d" avant-guerre, et en ce qui concerne uni-
quement le commerce spécial (c est-à-dire non
compris. les réexportations) sont également in-
téressants. C'est ainsi que si en 1913 il était
importé 325.000 tonnes de marchandises, on
constate en 1925 après le fléchissement des an-
nées de guerre et d' après-guerre un chiffre de
383.000 tonnes d'Importations. Aux exporta-
tions. les quantités sont en progression crois-
sante : en 1913, 382.000 tonnes ; en 1919,
435.000 tonnes : en f920, 420.000 tonnes ;
en 1921, 380.000 tonnes: en 1922, 462.000
tonnes : en 1923. 492.000 tonnes : en 1924,
563.000 tonnes et en 1925, 693.000 tonnes.
1 Ces derniers chiffres sont un indice certain de
la mise en valeur de la colonie.
Principales marchandises importées. - Les
tissus de coton ( viennent toujours en tête des
marchandises d'importation. Pour la première
fois depuis la guerre les quantités de tissus de
coton importées (guinées comprises) dépassent
le chiffre de 1913 ; il a été introduit en effet,
en 1925. 10.015 tonnes de tissus de coton con-
tre 7.874 tonnes en 1924 et 9.601 tonnes en
1913. L' Angleterre fournit le plus fort contin-
gent; en ce qui concerne les tissus de coton pro-
prement dit, elle a introduit en A. O. F. en
1925, 4.768 tonnes sur un total de 7.370 ;
mais il importe de noter que les fournitures
frança:ses, si elles sont encore loin d'atteindre
le tonnage des tissus anglais, sont, depuis 1919,
en accroissement très sensible. Ce sont elles qui
de beaucoup, ont le plus progressé. Dans l'in-
tervalle des six année considérées les impor-
tations ont augmenté de 2.166 tonnes et dans
ce total les tissus français entrent pour 903
tonnes, les tissus anglais pour 463 tonnes et les
tissus <4' autre provenance pour 700 tonnes. La
proportion des tissus français est passée de 12
en 1919, à 22 en 1925 et a, par conséquent,
presque doubtée. - Avant la guerre (moyenne
1909-1913) elle n'était également que de
12 'Ces chiffres montrent la sensible amélio-
ration de la position de l'industrie nationale sur
le marché local.
Pour les autres marchandises, les accroisse-
ments It:s plus importants en quantités constatés
en 1925 par rapport à 1924, portent sur le riz
dont le tonnage a été doubTé, sur les sucres (ac-
croissement de 43 %), sur les pétroles (246 %)
sur les automobiles (176 %), sur les ouvrages en
fer (43 %), sur les bois de construction (48 %),
sur les bâches et sacs (47 %).
Le progrès du commerce des automobiles est
des plus frappants ; il a été introduit 1.353
véhicules en 1925 contre 490 en 1924 et cet
article dont la valeur représente plus de 22
millions de francs en 1925, se classe au
onzième rang des importations de l'A. 0. F.
- lorsqu'il n' occupait encore que le vingt-
deuxième en 1924.
L'énorme augmentation du tonnage des pé-
troles tient au dépôt de mazout qui a été récem-
ment créé dans le port de Dakar pour satisfaire
aux besoins de la navigation.
La fone quantité de riz importée, anormale
par rapport aux moyennes constatées, s'expli-
que par un déficit dans la récolte vivrière du
Sénégal.
La régression la plus importante porte sur les
importations de charbon ; elle a pour cause la
transformation qui s' opère dans la construction
navale par la substitution du pétrole au charbon (
pour la rhauffe des navires. Presque tout le
charbon importé en A. O. F. en effet est des-
tiné à t'avitaittement des navires.
-- Une mention particulière doit être faite à
I augmentation des importations de vins, bières
et limonades, toutes boissons Hygiéniques qui
doivent restreindre l'usage de l'alcool dans nos
possessions de l'ouest africain ; c'est ainsi
qu'en 1921. n a été importé 39.000 hectolitres
de vin et 4.399 hectolitres de bières et limo-
nades, et. en 1925, 103.528 hectolitres de vins
et 13.913 hectolitres de bières et limonades.
Les progrès de la conrommation de ces bois-
sons s'affirment donc d'une manière frappante.
D'autres accroissements de moindre impor-
tance peuvent être signalés sur les importa-
tions de farine de freinent et de biscuits, de fils
de coton, de futailles vides, de chaussures et
babouches en cuir, des vêtements confection-
nés. de bois de construction, de parfumeries, de
VINGT-SEPTIEME ANNHEL N* 146 LE NUMERO : 30 G3SNTIMBS SEPTEMBRE IM -
Les Annales Coloniales
JOURNALI QUOTIDIEN
un ARTICLES rmufts PAB "UB ANNALES COLOMALU" WKT LA MOVULli
BOJUaiVI DU JQWWAL
La%d&,Mo»d R 0 1 - T - .--a.-.¡.ItI" .,
DIRECTEURS 1 MARCEL RlfEPEL et L.-G. THEBAUL T
1111111.1. n âteUrtmiM 1 M., Ru. du Mont-Thikwr, PAR18-1" tflipbm : mm wu
u. - 1
j Frmce“ m". JT? iTt I
ImM ( Etranger ISO i m i M»
te.. lM. -- J .- 1
i 1 1 - .- - --
pAlegugne et les mandats coloniaux
L J.I
1 - J'ai, au mois de mars dernier, déjà,
à propos d'un -discours retentissant du
Dr Sehacht, signalé la campagne des
milieux colonialistes allemands qui
l'amorçait alors.
Depuis, cette campagne s'est dévelop-
pée et coordonnée. Derrière la fameuse
« Société Coloniale H, qui possède 250
filiales et groupe 30.000 membres, « so-
ciétés d'études coloniales » et manifes-
tations, comme celles du Congrès de
Hambourg, tenu au début du mois
d'août, se sont multipliées. Toutes ces
sociétés sont, aujourd'hui, groupées
Idans un - organisme central, qui est le
Kolonial Reichsarbeits gemeinschaft (le
Korag) présidé par le Dr Seitz, ancien
gouverneur des possessions allemandes
'de l'Afrique Occidentale du Sud et ac-
tuel président de la « Société Colo-
niale ».
Les membres de ces associations colo-
niales, parmi lesquels ofi remarque en-
core, au premier rang, le Dr Heinrich
Schnee, ancien gouverneur de l'Afrique
Orientale allemande, sont, pour la plu-
part, d'anciens fonctionnaires coloniaux,
d'anciens officiers ou planteurs qui nour-
rissent ainsi leur rancœur de « demi-
801de ».
Mais toute la presse nationaliste alle-
mande soutient, bien entendu, le mouve-
ment. Ainsi, la Gazette de Cologne écri-
vait, il y a quelques semaines : « Il est
peut-être exact que nous ne puissions
pas encore arrêter notre choix sur tel
ou tel territoire, mais il serait, en tout
cas, erroné de taire complètement nos
désirs. Il est nécessaire de faire compren-
Ure à tous les peuples qui font partie de
la S. D. N. que nous sommes tenus
cFaméliorer notre ravitaillement en ma-
, tières premières, afin He pouvoir trouver
plus tard des débouchés plus nombreux
et aussi d'écouler l'excédent de notre po-
, pulation. n Ce petit morceau nous
,. donne le ton général..
,'7 ",: Entre cette active campagne colonia-
liste allemande et les incidents qui vien-
nent CIe se dérouler à Genève, au conseil
3e la S. D. N., il est impossible de ne
pas faire un rapprochement.
On sait que la « Commission des man-
dats » a soumis à l'examen du Conseil
- une liste de 118 questions qui devraient
être posées aux puissances chargées d'un
mandat et auxquelles celles-ci devraient
répondre obligatoirement dans leurs
rapports annuels.
Ces questions, que la Commission
voudrait poser aux Etats mandataires,
intéressent l'administration générale, les
impôts directs, les impôts indirects, le
régime douanier, les règles et conditions
du travail, les règles et conditions de
la orooriété.
Quelques exemples montreront le ca-
ractère général donné à ce questionnaire.
Parmi les 118 questions nous relevons les
suivantes :
Des places sont-elles réservées aux in-
digènes dans l'administration et dans
quelles proportions ? Des conseils de no-
tables indigènes ont-ils été créés ?
- Les impôts directs perçus sur les indi-
gènes sont-ils payés collectivement ou
individuellement? Le taux des impôts
est-il le même dans toute l'étendue du
territoire ou varie-t-il suivant les ré-
6 gions? Les impôts sont-ils perçus en es-
pèces ou en nature ? Peut-on remplacer
le paiement en espèces ou en nature par
- du travail obligatoire?
Le territoire sous mandat est-il lié
par une union douanière avec des colo-
- nies voisines appartenant à la puissance
mandataire ? Si tel est le cas, comment
sont réparties les recettes et les dépenses
'des douanes ?
Les produits exportés par la puissance
nous mandat sur le territoire de la puis-
sance mandataire jouissent-ils d'un tarif
préférentiel ou sont-ils soumis aux mê-
mes droits que les produits analogues
provenant de pays étrangers?
En somme tout colonial un peu
averti en » conviendra, je crois la
Commission des mandats de la S. D.
N. semble s'être surtout préoccupée
d'étendre son contrôle sur toutes les me-
sures qui pourraient préparer ou faciliter
,..-,,la. fusion des territoires sous mandat
avec des colonies voisines de la puis-
sance mandataire.
On sait que sa méfiance n'est pas sans
raisons sérieuses. M. Mario Roustan,avec
toute la haute autorité qui est la sienne
en de telles matières, a - signalé, ici mê-
me, les protestations auxquelles a donné
lieu, en Allemagne, le récent congrès
ële Nairobi où l'Angleterre réunissait des
lègues de l'Afrique Australe, de la
Rhodésie du sud, de l'Ouganda, rdu
*
Tanganyika, du Nyassaland, de Zanzi-
bar, de l'Afrique Orientale portugaise,
du territoire italien des Somalis, du
Congo belge et du Soudan. Et signalant
la nature de ces protestations, M. Mario
Roustan terminait son article par cette
phrase, dont il avait certainement pesé
tout le sens et les conséquences : « Peut-
être serait-il sage de ne pas attendre
qu'elles aient été formulées « officielle-
ment » pour songer à la réponse que
nous devrons y faire, étant bien entendu
qu'il sera bien dillicile que cette réponse
soit purement et simplement une fin de
non-recevoir. »
En fait, nous ne pouvons pas, nous ne
devons pas ignorer que l'administration
britannique a dépassé les limites des
pouvoirs qui lui sont dévolus, par le
pacte de la Société des Nations qu'elle
a signé, dans les territoires de l'ancienne
Afrique Orientale allemande. Elle tend
à appliquer à tout l'Est africain un ré-
gime uniforme, à grouper les divers élé-
ments du point de vue économique, à les
mettre en valeur l'un par l'autre, sans
tenir aucun compte de ce que ces diver-
ses régions sont placées sous des statuts
politiques différents. Dès la fin du mois
de juillet, un article officieux du Times,
qui fit quelque bruit, faisait remarquer
que légalement, la S. D. N. ne peut re.
tirer son mandat à une puissance man-
dataire, qu'en cas d'insuffisance notoire
et, naturellement, faisait un panégyrique
de l'administration britannique dans les
territoires du Tanganyika. Mais on peut
faire remarquer, semble-t-il, au Times,
que le système 'des mandats coloniaux
n'a pas été institué par le pacte dans le
but de décerner des « bons points » co-
loniaux, mais pour instaurer un régime
d'internationalisation coloniale que la
puissance mandataire a mission de faire
respecter et. de respecter.
Telle était la position de la question
au moment où la Commission des man-
dats a saisi le Conseil de la S. D. N.
de son questionnaire.
Cette proposition a soulevé une vive
opposition de la part de Sir Austen
Chamberlain ainsi que de M. Briand et
du vicomte Ishii. Les trois délégués sou-
tinrent que si les puissance mandataires
étaient soumises à la surveillance inqui-
sitoriale et méticuleuse instituée par le
questionnaire proposé, leur position de-
viendrait impossible, qu'elles n auraient
plus aucune autorité et que ce serait la
« Commission des mandats x qui gou-
vernerait, en fait, les régions placées
sous leur mandat.
En somme, le conflit actuel pose, à
nouveau, la question controversée dès
Je début - du « souverain » dans les
territoires de mandat colonial. Que
vaut, en ce moment, la thèse des puis-
sances mandataires ?
C'est ce que je me permettrai d exa-
miner, librement, objectivement, dans
un prochain article.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, pd rojet-
eur de législation coloniale et éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
A la Société des Nations 1
08
Commission des mandata
La Commission consultative des man-
dats de la Société dee nations avait suggéré
on s'en souvient, l'idée d'ontendre tes au-
teurs de pétUions, au besoin contradictol-
rement avec les représentants des puissan-
ces mandataires. Cette proposition avait
provoqué au sein du Conseil de la Société
des nations des réserves expresses, notam-
ment de sir Austen Chamberlain et de M.
Aristide lfAand.
Le docteur Naneen a tenté de soulever,
un débat à ce sujet devant la commission
politique, en. prenant fait et cause pour la
proposition de la commission des mandats.
M. Henry de Jouvenel a montré les
abus auxquels donnent lieu les pétitions.
Puis, faisant allusion à ce dont il a été té-
moin en Syrie, il a déclaré que nombre de
pétitions syriennes ne portaient même pas
ld signature de citoyens du pays. -
Finalement, M. Henry de Jouvenel a con-
vaincu ses collègues que la question devait
rester du ressort du tonseid et de la com-
mission des mandata.
v– +*+
La qvesliti itsnMei tfkaMles
---0-0-
Au cours d'une soirée organisée par la
colonie allemande de Genève, en l'honneur
de la délégation allemande à la S.D.N., M.
Stresemann, minittte des Affaires letran-
Ikas d'Allemagne, a prononcé un discours
ans lequel, parlanf de la question colo-
niale, il a rappelé la fidélité avec e
les Indigènes ont gardé leur foi à l'Empire,
preuve nouvelle que FAllemagne est parfai-
tement capable d'administrer des territoi-
res coloniaux.
Les difficultés en Syrie
d'après un livre récent
• 0 -
Je renvoie au livre de Paul
Bluysen (Sur la Route des In-
des, Paris, La Renaissance du Li-
vre), ceux qui veulent, en quelques pages,
connaître les principales difficultés que ren-
contre Vaction de la France en Syrie.
C'est en Syrie même que ces notes ont été
écrites. Elles ont été prises sur le vif. L'au-
teur n'est pas suspect de partialité. Il dé-
clare franchement, fi certain endroit, qu'il
n'a jamais été un chaud partisan de l'en-
treprise, et on sent qu'il a eu envie de dire :
de Vaventure. Le maréchal Lyautey l'avait,
dit-il, avisé t du péril rifain et de ses
conséquences et répercussions 8. Mais auoiî
Il ne s'agit plus de récriminer, mais de se
sortir d'affaire : « la France, en accep-
tant le mandat, a cédé à des directives tra-
ditionnelles, Iristoriques, littéraires, com-
mercialisantes (lill peu), ambitieuses et igno-
rantes. Elle s'est installée, dispendieuse-
ment, en Syrie. Il faut d'abord sauver la-
face militaire, coûte que coûte. On sauvera
l'autre, plus tard, ou en même temps, si la
chance des armes nous sourit. ̃»
Cela était écrit à Beyrouth, le 14 mars.
Avant même sa rentrée en France, Paul
Bluysen savait que la chance des arnies
nous avait souri. Son livre nous indique
qu'il a dû conserver quelques inquiétudes.
D'abord, les Druses; une poignée d'hom-
mes, dit-il, à peine quinze mille; mais très
courageux, et - habiles à là guérilla; leur
double avantage est leur connaissance de la
montagne et leur adresse de tireurs.
Vaincus au jour d1 /mi, ne seront-ils pas en-
couragés demain à user de ce double avan-
tage f Ils connaissent nos difficultés de ra-
vitaillementet combien il nous est pénible
d'établir « une liaison entre nos troupes
en campagne et leurs bases de munitions,
eau et soutien ». D'autre part, Vobligation
où nous sommes de relever les soldats libé-
rables, nous empêche d'avoir des troupes
exercées. Ces considérations ne sont pas
faites pour diminuer l'importance et le mé-
rite de nos victoires : au contraire, mais
peut-être nous induisent-elles à estimer que
la face militaire n est pas sauvée défini.
tivement.
Ta face politique apparaissait à Paul
Bluysen « comme plus satisfaisante 9. Il
rendait hommage à l'œuvre accomplie par
Henri de Jouvenel; il n'a certainement pas
changé d'opinion au moment où de Jouve-
nel abandonne ces fonctions où il a affirmé
les hautes qualités que nous connaissons
tous. Elles devaient suppléer à bien des rai-
sons d'insuccès :
« Comment est-il possible, interrogeait
Paul Bluysen, de mettre d'accord les popu-
lations des quatre Etats formant la Syrie,
que le caractère ethnique, les sentiments re-
ligieux, les coutumes locales, entretiennent
en perpétuelle agitation, hostilité, dé-
tiance? » Cette interrogation se posera de
nouveau quelque jour, quand les mêmes
obstacles se dresseront devant nous. Paul
Bluysen compare notre succès rapide au
Cameroun et au Togo, et nos embarras en
Syrie. C'est que dans les pays à mandat
où existe l'unité des mœurs indigènes, la tâ-
che est infiniment plus aisée.
La France en Syrte « n'est pas engagée
seulement pour elle-même, pour son hon-
neur, pour des profits, à nos yeux, très aléa-
toires; elle est engagée vis-à-vis de la So-
ciété des Nations; Beyrouth est tributaire
de Genève, plutôt 'encore que de Paris ».
Henri de Jouvenel était mieux placé que
personne pour s'en rendre compte, et Paul
Bluysen l'en félicite vivement. Mais il n'est
pas tendre pour les prédécesseurs qui, eux,
n'ont rien compris à ce « principe" primor-
dial », et qui ont échoué sans contestation .;
a Ils ne se sont pas souciés du mandat, et
ils ont gouverné, administré, ou militarisé,
selon leur tempérament; ils ont perdu, ainsi,
six années. 8
Paul Bluysen ajoute : * Je n'en dis pas
davantage ». Je pense, en effet, que c'est
inutile. Il rappelle sa propre -intervention
au Sénat, et la réponse de M. Briand décla-
rant que l'esprit de Locarno devait s'èxercer
de telle sorte que la Société des Nations eût
le sentiment qu'il s'étendait sur tout l'uni-
vers, « la Syrie comprise ».
Nul ne le souhaite plus que nous. Mais
le 14 mars, Paul Bluysen écrimit qu'il fer-
mait son carnet de reporter sur un espoir.
Dirait-il à prisent, qu'il le fermerait sur
une certitude t Nous partageons volontiers
son optimisme, mais nous-, avons le devoir
de veiller ; les difficultés rencontrées en
Syrie ne sont pas de celles que de vaillants
généraux et d'habiles administrateurs font
disparbitre à force de courage et de dévoue-
ment; elles sont « permanentes Yi, ce qui
ne signifie pas qu'on ne doive pas en triom-
pha, mais ce qui signifie qu'il faut être
toujours prêt à lutter contre elles. *.
Mario Roantan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
nénafortole de, CehMttf.
ht-
Un arbre utile
M. Jutnelle a signalé à l'Académie des
Sciences un arbre malgache, la ravattea,
qui donné du sel quand on brûle ses braD-
ches et fournit aussi par ses ramures aux
indigènes la matière de leurs chapeaux.
»
Le Bey et la championne
Le bey de Tunis, au cours de son récent
séjour à Luchon, avait organisé des courses
pour les enfants de 9 à 11 ans. Il ne fut pas
peu étonné de voir, en dépit du règlement
de l'épreuve, une petite personne de 4 ans
prendre le départ.
L'audacieuse fit de son mieux, elle « en
mit » de toutes ses forces, mais arriva na-
turellement bonne dernière.
Le bey, honorant le courage malheureux,
Le bey, l'enfant et lui remit un prix spé-
embrassa l'enfant et lui remit un prix spé-
cial.
- J'ai gagn'é une course au Racing,
m'sieur! Aujourd'hui, j'ai pas de chance!
fit la minuscule championne.
Et elle ajouta, reconnaissante et peu pro-
tocolaire :
- Merci tout de même.
Ce qui fit bien rire Son Altesse, qui adore
les enfants.
Une retraite
- 0 -
L'amiral Dumesnil qui fut commandant
en chef de l'escadre de la Méditerranée et
inspecteur général des services aéronautiques
de la marine, a pris ces jours-ci, prématuré-
ment, sa retraite.
On dit que l'amiral a l'intention de consa-
crer la meilleure partie de ses loisirs à
l'agriculture. Il dirigerait une importante
exploitation agricole en Tunisie. Il y re-
trouvera un de ses anciens, l'amiral Da-
veluy, qui fut avant la guerre un as de la
marine..
A moins que les rares qualités d'intelli-
gence et d'activité de l'amiral Dumesnil
trouvent ailleurs un emploi où il pourra en-
core servir son pays.
-
Fâcheuse routine
00
Ce ne peut être en effet que le résultat d'une
fâcheuse routine que cet appel à la concur-
rence pour la fourniture des bois d'un groupe
scolaire à Diourbel qu'a adressé le chef du pre-
mier arrondissement des Travaux Publics du
Sénégal en spécifiant que ces bois doivent être
en sapin ou pitchpin, à l'exclusion des bois co-
loniaux similaire*..
Notre confrère le Matin qui relate ce fait
ahurissant s'en étonne à bon droit car il n'igno-
re pas là propagande si habile et si tenace de
M. le Gouverneur Général Carde pour rutilisa-
tion des bois de notre forêt tropicale. N'est-ce
pas sous les auspices de 1 Agence Générale des
Cotoniet que vient de paraitre la brochure sur
les Bols Coloniaux d'Afrique JtIIU l'Industrie.
de MM. Jean Meniaud et Frédéric Bretonnet
dans laquelle nous lisons que le Bahia, le
Framiré, le Niangon peuvent convenir aux mê-
mes usages que le. pins et les sapins.
C'est bien aussi en vertu de la routine qu'il
y a deux ans, au large de la côte occidentale
d'Afrique on voyait des navires transportant en
France des traverses de chemins de fer prove-
nant des forêts du Cameroun alors que des na-
vires transportaient pour la construction du rail-
way Brazzaville-Océàiif des traversés provenant
des forêts de la Scandinavie !
A la Côte-d Ivoire où 1 Azoobé est un bois
imputrescible, pouvant donner de très bonnes
traverses à raison de 15 francs, on a fait venir
des traverses métalliques pour le chemin de
fer à raison de 30 à 40 fr. pièce !
Le Sénégal peut, il est vrai, objecter qu'il
lui manque de quoi débiter ces bois de notre
forêt tropicale, mai -% ce n'est pas une grosse
affaire que d'organiser des scieries, analogues
I à celles de MM. Vizioz et Lachumann de la
à ce l les de
Côte d'Ivoire, qui n'ont pas assez de produits
pour feurnir le bois à exporter. Ce n - est qu une
question d'organisation et il est facile et même
indispensable de réagir contre cette routine ad-
ministrative et on peut compter sur la vigilance
de la Haute Administration Coloniale pour le
faire.
Eugène Devaax
atmtrc a i. D. f.'a es MmrmeT
.0
Le ministre de la Marine organise deux
nouvelles croisières composées de deux di-
visions.
La première sera. composée par des con-
tre-torpiMcurs, des torpilleurs et des sous-
marins. Elle- s'appellera division Tigre-
Jaguar et visitera l'Afrique occidentale.
La seconde, formée des croiseurs La
Motte-Picquet et Primauguet, se rendrait
dans la Méditerranée orientale et serait
commandée par un contre-amiral.
Toutes deux doivent avoir lieu avant la
fin de l'année courante.
L'affaire du Lotus W
* *
! ., .., Appel a minima I
Le procureur général a interjeté appel
centre la décision de la cour criminelle à
f égard du lieutenant Desmons et du capi-
taine du Boscourt, arguant que le tribunal
ne devait pas retenir les circonstances at-
l, ténuantes, vu la non-constatation d'efforts
sérieux de la part des deux capitalhes dans
le but d'viter ou d'atténuer l'accident
La délégation qui, sous la présidence du
ministre de Id Justice, représentera la Tur-
quie à la Haye, est partie aujourd'hui par
le Simplon-Express pour Genève.
Le retour du lieutenant Desmons
Le vapeur italien Teresa*Schiaffino, ve-
nant d'Odessa et de CoDstantiDOple, à bord
duquel a pris passage le lieutenant Des-
mons, du Lotus, est attendu à Marseille à
la fin de la semaine, samedi ou dimanche.
«
p «
La graade pèche
sur la Côte Octidealak d Afrique
--0-0-
L'industrie nazairienne du poisson con-
siste à extraire du poisson les produits in-
dustriels suivants : margarine, savon, pro-
duits pharmaceutiques, comme l'huile de
foie de morue, généralement fabriquée avec
des intestins de poissons non comestibles; à
extraire surtout l'azote, qui vaut 20 livres
sterling la tonne.
Mais les ports de pêche français ne sont
pas tout à fait dépourvus d'installations in-
dustrielles, absorbant une partie notable du
poisson. Ce sera donc des côtes du Maroc,
du Sénégal, de l'Afrique occidentale que
Saint-Nazaire a décidé de tirer sa matière
première.
Un navire spécial, le Calgary, va pren-
dre la mer pour la première saison de pê-
che. C'est un bateau de 1.500 tonnes, ayant
85 mètres de long, 14 de large, 7 de creux;
muni de deux machines de 1.200 chevaux,
il file neuf nœuds.
Les chambres froides occupent à son bord
nm mètres cubes et une température de 15
degrés au-dessous de zéro y est maintenue.
Il y a en outre sur le navire des machines
d'extraction d'huile et de cet engrais qu'on
appelle farine de poisson, des appareils
d extraction de la gélatine de cuisson et de
préparation des crustacés.
Il y a même une scierie mécanique qui
fabrique les caisses garnies de papier sul-
furé destinées à l'emballage des poissons
de première qualité.
L équipage comprend soixante matelots et
trente pêcheurs.
La pêche aura lieu de nuit, à l'aide d'un
chalut de grand fond manœuvré par des
treuils puissants. Un projecteur de o m. 70
de diamètre éclairera le travail.
Sous les ordres du commandant Baugé,
dirigé par l'ingénieur Rech, le Calgary va
explorer la côte africaine, d'Agadir à Co-
nakry.
C'est la première tentative 4e grande en-
vergure entreprise pour concurrencer les
ports de Hambourg et de Brême dans l'uti-
lisation du poisson, non seulement comme
aliment, mais comme source d'azote et de
produits chimiques.
L'iulidiu ittinls i«li|tu 10 tatyil
Ce service, créé le 8 février 1905, com-
prend actuellement 13 médecins européens,
1 hygiéniste adjoint, 4 médecins auxiliaires,
6 sages-femmes, 18 aides-médecins, ca infir-
miers, 8 infirmières et 97 gardes d'hygiène.
Les formations dont il dispose sont les sui-
vantes : à Saint-Louis, un hôpital civil et
un Service d'hygiène avec quatre dispensai-
res ; à Rufisque, un hôpital ; & Thiès, un dis-
pensaire avec maternité ; à Tivaouane, un
dispensaire ; à Louga, un dispensaire ; à
Dagana, un poste médical ; à Bakel, un
poste médical ; à Podor, un dispensaire à
Matam, un dispensaire ; à Diourbel, un dis-
pensaire et une maternité; à Kaolack, un
dispensaire ; à Tambacounda, un dispen-
saire ; à Ziguinchor, un dispensaire et une
maternité.
Une voiture automobile est affectée à cha-
cun des postes de Matam, Tivaouane,
Thiès, Diourbel et Kaolack pour faciliter
les visites et l'évacuation des malades. Il a
été fait chaque année, depuis 1921, entre
120.000 et 180.000 vaccinations anti-varioli-
tlues. Pour circonscrire les épidémies de
peste, plus de 625.000 rats ont été détruits
en 1924, et 325.000 dans les six premiers
mois de 1925. Une lutte active a été menée
contre le paludisme, en supprimant les eaux
stagnantes et en développant l'usage de la
quinine. Deux léproseries assurent la sur-
veillance des lépreux. La maladie du som-
meil est en voie de régression grâce aux
mesures d'isolement et de traitement. Enfin,
le Service étudie la prophylaxie des mala-
dies dites (t endémies de misère n : misère
du vêtement, de l'habitation, de l'alimenta-
tion, ignorance de la propreté, ainsi que
leurs nombreuses conséquences.
ïouiliiige tàoflomiiiue
ib lAtriquo EquaioriilB Française
-0-0---
Le programme des grands travaux entrepris
en Afrique Equatoriale Française s' effectue ré-
gulièrement et méthodiquement. Ainsi, malgré
des difficultés provenant de la rencontre impré-
vue d'un banc de rochers dans le sable les tra-
vaux du wharf de Pointé-Noire avancent très
rapidement. Chaque jour, de nouvelles construc-
tions sont mises en chantier et les terrassements
progressent. On commencera incessamment la
pose des voies définitives, un premier charge-
ment de rails de 30 kilogs ayant été apporté par
le paquebot Capafric.
- .8
En outre, un programme de nouvelles lignes
télégraphiques va être exécuté. L'Afrique Equa-
toriale Française ne dispose, en effet, que d'une
seule liçne télégraphique allant d'un côté de
Brazzaville vers le Tchad (en empruntant d'ail-
leurs sur 500 kilomètres, la ligne belge) et d un
autre côté de Brazzaville à Pointe-Noire et
Po»t-Vjentil. On construira en 1926, 1.000 kilo-
mètres de lignes : Loudima-Sibiti qui est déjà
achevée; Mogoumba, Carnot, Berberi, Fort-Si-
but, Banbari. Pour 1927, il est prévu un pro-
sramme de même importance.
- De plus, on a commencé à Brazzaville d im-
portants travaux d'assainissement.
En raison de l'embouteillage du chemin de
fer belge, beaucoup de particuliers et même de
commerçants s'approvisionnent par colis-postaux.
Un des derniers courriers en a apporte 3.000.
Enfin de divers côtés on signale qu'on étudie
très sérieusement le sous-sol si riche de 1 Afri-
que Equatoriale Française et qu on s y livre à
de nombreuse.- prospections minières.
Le commerce géiral
de l'Alri,ul icÉiitali frll.
en 1Q25
OxQ
Le mouvement du commerce extérieur de
1 Afrique Occidentale Française qui, depuis la
crise économique de 1921 n' a pas interrompu
sa marche régulièrement ascendante, a mar-
qué, au cours de l'année 1925 une nouvelle et
importante progression. Les échanges se sont
élevés en effet, pendant l'année écoulée,
d après les statistiques du service des douanes,
pour les importations à 1.114.970.591 fr. contre
764.370.275 francs en 1924, et pour les ex-
portations à 899.063.623 francs contre
653.740.634 francs en 1924, soit, au total,
2.014.034.214 francs contre 1.418.110.909
francs en 1924 présentant ainsi en faveur de
1925 un excédent de 595.923.305 fr. Il con-
vient de signaler que ces chiffres ne font pas
état des opérations commerciales de la colo-
nie du Niger qui ne possède pas de service
douanier, et dont on peut évaluer les importa-
tions en 1925 à environ 10.450.000 fr. et les
exportations à environ 15.580.000 fr. Le com-
merce extérieur total de l'A. O. F. représen-
terait donc environ 2 milliards 40 millions
dont 1 milliard 125 millions 12 aux importa-
tions et 914 millions 1/2 aux exportations.
En tonnage, les chiffres des dernières années
comparées à ceux de 1913, dernière année nor-
male d" avant-guerre, et en ce qui concerne uni-
quement le commerce spécial (c est-à-dire non
compris. les réexportations) sont également in-
téressants. C'est ainsi que si en 1913 il était
importé 325.000 tonnes de marchandises, on
constate en 1925 après le fléchissement des an-
nées de guerre et d' après-guerre un chiffre de
383.000 tonnes d'Importations. Aux exporta-
tions. les quantités sont en progression crois-
sante : en 1913, 382.000 tonnes ; en 1919,
435.000 tonnes : en f920, 420.000 tonnes ;
en 1921, 380.000 tonnes: en 1922, 462.000
tonnes : en 1923. 492.000 tonnes : en 1924,
563.000 tonnes et en 1925, 693.000 tonnes.
1 Ces derniers chiffres sont un indice certain de
la mise en valeur de la colonie.
Principales marchandises importées. - Les
tissus de coton ( viennent toujours en tête des
marchandises d'importation. Pour la première
fois depuis la guerre les quantités de tissus de
coton importées (guinées comprises) dépassent
le chiffre de 1913 ; il a été introduit en effet,
en 1925. 10.015 tonnes de tissus de coton con-
tre 7.874 tonnes en 1924 et 9.601 tonnes en
1913. L' Angleterre fournit le plus fort contin-
gent; en ce qui concerne les tissus de coton pro-
prement dit, elle a introduit en A. O. F. en
1925, 4.768 tonnes sur un total de 7.370 ;
mais il importe de noter que les fournitures
frança:ses, si elles sont encore loin d'atteindre
le tonnage des tissus anglais, sont, depuis 1919,
en accroissement très sensible. Ce sont elles qui
de beaucoup, ont le plus progressé. Dans l'in-
tervalle des six année considérées les impor-
tations ont augmenté de 2.166 tonnes et dans
ce total les tissus français entrent pour 903
tonnes, les tissus anglais pour 463 tonnes et les
tissus <4' autre provenance pour 700 tonnes. La
proportion des tissus français est passée de 12
en 1919, à 22 en 1925 et a, par conséquent,
presque doubtée. - Avant la guerre (moyenne
1909-1913) elle n'était également que de
12 'Ces chiffres montrent la sensible amélio-
ration de la position de l'industrie nationale sur
le marché local.
Pour les autres marchandises, les accroisse-
ments It:s plus importants en quantités constatés
en 1925 par rapport à 1924, portent sur le riz
dont le tonnage a été doubTé, sur les sucres (ac-
croissement de 43 %), sur les pétroles (246 %)
sur les automobiles (176 %), sur les ouvrages en
fer (43 %), sur les bois de construction (48 %),
sur les bâches et sacs (47 %).
Le progrès du commerce des automobiles est
des plus frappants ; il a été introduit 1.353
véhicules en 1925 contre 490 en 1924 et cet
article dont la valeur représente plus de 22
millions de francs en 1925, se classe au
onzième rang des importations de l'A. 0. F.
- lorsqu'il n' occupait encore que le vingt-
deuxième en 1924.
L'énorme augmentation du tonnage des pé-
troles tient au dépôt de mazout qui a été récem-
ment créé dans le port de Dakar pour satisfaire
aux besoins de la navigation.
La fone quantité de riz importée, anormale
par rapport aux moyennes constatées, s'expli-
que par un déficit dans la récolte vivrière du
Sénégal.
La régression la plus importante porte sur les
importations de charbon ; elle a pour cause la
transformation qui s' opère dans la construction
navale par la substitution du pétrole au charbon (
pour la rhauffe des navires. Presque tout le
charbon importé en A. O. F. en effet est des-
tiné à t'avitaittement des navires.
-- Une mention particulière doit être faite à
I augmentation des importations de vins, bières
et limonades, toutes boissons Hygiéniques qui
doivent restreindre l'usage de l'alcool dans nos
possessions de l'ouest africain ; c'est ainsi
qu'en 1921. n a été importé 39.000 hectolitres
de vin et 4.399 hectolitres de bières et limo-
nades, et. en 1925, 103.528 hectolitres de vins
et 13.913 hectolitres de bières et limonades.
Les progrès de la conrommation de ces bois-
sons s'affirment donc d'une manière frappante.
D'autres accroissements de moindre impor-
tance peuvent être signalés sur les importa-
tions de farine de freinent et de biscuits, de fils
de coton, de futailles vides, de chaussures et
babouches en cuir, des vêtements confection-
nés. de bois de construction, de parfumeries, de
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 70.24%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 70.24%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/3
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k63971940/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k63971940/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k63971940/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k63971940
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k63971940