Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-09-20
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 septembre 1926 20 septembre 1926
Description : 1926/09/20 (A27,N143). 1926/09/20 (A27,N143).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63971925
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. N° 143 LE NUMERO : 30 CENTIMES v LUNDI SOUl, 20 SEPTEMBRE 192»
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
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DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAULT
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Les DOiS cmiiB rilrnue daas ntflistrte 1
Cette « contribution à l'étude des Bois co-
loniaux d'Afrique dans Pïndustrie » me peut
importante et digne d'être signalée. Les deux
auteurs, MM. Jean Meniaud et Frédéric Bte-
tonnet, savent de quoi ils parlent, et en parlent
arec conscience, avec précision. Le premier,
qui a été chef du service forestier à la Côte
'Ivoire, était déjà connu par des travaux du
même genre ; son collaborateur, inspecteur-ad-
joint des eaux et forêts, apportait à l'oeuvre
commune des connaissances non moins pré-
cieuses. De cet effort .partagé est né cet ouvrage
qui rendra les plus grands services à tous ceux
qui, prêts à utiliser nos essences coloniales, dé-
sireraient auparavant être fixés sur les bois fran-
çais que chacune de ces essences peut rempla-
cer.
Car c' est là le but pratique poursuivi par les
deux auteurs. Certes, ils n' ont pas eu l'ambi-
tion de faire une oeuvre strictement scientifique.
Ils savent trop combien les bois indigènes et
les bois coloniaux sont dissembtabtètTpour que
des assimilations soient possibles, et ils se bor-
nent à faire des rapprochements du plus grand
intérêt ; ils déclarent modestement que leurs
classifications sont loin d'être oarfaites. et que
leur utilité ne serait-elle aue d'en faire propo-
ser d'autres, ils n' auraient pas perdu leur
temps. Mais ces classifications ont une autre
utilité, et il suffit d'en examiner quelques-unes
de près pour s'en assurer.
C'est d'abord le « classement industriel des
essences les plus connues de la Côte Occi-
dentale d. Afrique ». Industriel, on entend
bien. Je prends deux exemples parmi les sept
catégories : « Bois pouvant convenir à certains
usages des pins et des sapins : bois pouvant
convenir à certains usages de l'orme, du frêne
et de r acacia. » Chaque tableau est rangé sous
les mêmes rubriques : « Emplois. Dimensions
usuelles du commerce. Noms des essences. »
Ainsi, pour la première des deux catégories
que j'ai citées : « Emplois : charpente, menui-
serie, ébénisterie légère. Dimensions : rondins
de 0,50 de diamètre et au-dessus : longueurs
de 3,50 à 6 m. ; équarris de 0,35 de côté et
au-dessus ; longueurs de 3,50 à 6 m.) ; pou-
bel, poutièlles, madriers. bastins, planches,
pUiwKaHm (anwe les dmensioal). Essences
Wee les principaux pays producteurs. le poids
an nkn cube à l'état sec ou demi-sec, la cou-
leur, la production actuelle, la production pos-
sible après organisation des exploitations et
marchés. n Telles sont les divisions de ce clas-
sement « industriel » clair, commode, pratique.
Vient ensuite la « classification, par nature
(Templois, des essences les plus Ilonnues de la
Côte Occidentale d'Afrique ; les rubriques sont
les suivantes : « Espèce botanique ; dénomi-
nation commerciale; colonie d'origine; em-
plois. » Exemple : ébénacées, deospyros sp,
ébène, Gabon et Cameroun ; ébénisterie, mar-
queterie, divers : une récapitulation permet des
groupements qui résument ceux-là : bois de dé-
roulage. bois de tranchage, bois d'ébénisterie
massive, bois de moulure, bois de menuiserie,
bois de parquet et marches d'escalier. bois de
charbonnage, bois de charpente spéciale et
d'emplois divers, le suppose que j'aie besoin
d'être éclairé sur les bois de parquets et mar-
ches d'escalier que je puis me procurer là-bas,
un simple coup d'oeil m'indique: Azobé, Badi,
Blinga, Dabeina, Iroko. Miama, Rikio,
Tsoumbou, et ie n'ai qu'à me reporter aux ta-
bleaux précédents pour connaître tous les carac-
tères de chacune de ces essences.
C'est alors la partie importante de l'ouvrage:
« Fiches signalétiques et renseignements divers
se rapportant aux principaux bois d'Afrique. »
Ici encore nous retrouverons des rubriques, tou-
jours les mêmes, et qui facilitent les recherches
dans un ouvrage qui n'a pas la prétention d'être
lu comme un roman, sur une plage à la mode
ou dans une ville d'eau, tandis que le jazz-
band sévit, mais qui a réussi à être un réper-
toire aisé à manier et à consulter : « Nom com.
mercial. Nom scientifique. Noms vernaculaires.
: Aspect et texture du bois. Propriétés physiques
et mécaniques. Facilités de travail. Tenue du
bois débité. Usages. Remarques. » A noter la
rubrique: « Principaux emplois connus dans l'in-
dustrie » où nous trouverons souvent les gran-
des firmes. Compagnies de chemins de fer,
Chambres syndicales, boiseries industrielles,
grosses entreprises, etc. qui ont fait usage de
telle ou telle essence. C'est une invitation à
vous adresser à ces maisons pour savoir si elles
ont eu à se féliciter de l'avoir employé. S
vous êtes content et satisfait, etc., etc.
« L'effet est superbe, lit-on à propos de
l'emploi de telle variété chez un particulier ou
dans une société dont on nous donne l'adresse :
les bois n'ont pas bougé. » Voilà dTexcellentes
références. Ajoutez à cela quelques photogra-
phies fort bien venues, et qui ne sont pas là
uniouement pour joindre l'agréable à l'utile.
Et nous passons à la deuxième partie : « Ta.
bleaux généraux de classement industriel des
principales essences pouvant être fournies par
les forêts de la C6te d'Ivoire, du Gabon, du
Cameroun et du Moyen Congo. » Ici, nous
reprenons la classification déjà indiquée : « Ca-
tégorie s bois pouvant convenir à certains
usages des pins. sapins et ptichpina M, nous re-
trouvons les « fiches signalétiques des essences
africaines retenues dans la classification géné-
rale, mais non visées dans la première partie M:
on se reportera à ce que nous avons dit préci-
sément de la méthode de classement et d'expo-
sition.
Nous relevnM, enfin, dans les « Documents
'e!' », des études au pourrissoir, examen
à l'oeil nu ou à la loupe des bois de la
Côte d'Ivoire, et un tableau des principaux
bois de cette région classés d' après leurs carac-
tères de structure visibles à f'œu nu, ou à
I aide d'une loupe, et d'après leurs propriétés
physiques.
On comprendra, d' après cette énumération
dont on voudra bien excuser la rapidité et la
sécheresse, pourquoi il était juste et raison-
nable qu'un si gros effort ne passât pas ina-
perçu. C'est plus qu'une oeuvre de vulgarisa-
tion, quoi qu'en disent les auteurs dont la mo-
destie est vraiment excessive, c'est plus qu'un
traité élémentaire pour l'étude des bois colo-
niaux d'Afrique, et nous voulons bien que ce
soit un travail « essentiellement provisoire »,
mais nous serions étonnés d'abord que les in-
dustriels, que les praticiens ne trouvassent pas
là des guides de tout premier ordre, puis que
leur propre expérience ne vtnt pas confirmer
ce que les techniciens leur auront ou enseigné
ou présenté sous une forme précise.
« Les ressources offertes par nos forêts co-
loniales sont considérables, déclarent les au-
teurs. Lorsque les bois fournis seront mieux
connus, que des débouchés sérieux leur seront
offerts, les exploitants, dont l'outillage peut
être beaucoup amélioré, pourront donc abattre,
utiliser sur place ou exporter, débités ou non,
la majeure partie des arbres existant dans leurs
coupes ou chantiers, au lieu de se borner à
l'exploitation des seules essences riches, comme
ils le font actuellement. Le prix de revient,
sensiblement abaissé de ce fait, sera un facteur
de plus en faveur de l'utilisation de ces bois. »
Sans doute, mais alors il nous vient un re-
irret que nous exprimons en terminant. Quand
ils parlent. dans le courant de leur ouvrage.
des possibilités de production des diverses es-
sences, les auteurs, avec leur prudence habi-
tuelle et leur conscience qui ne saurait être trop
remarouée, font les réserves les plus expresses.
Ils estiment oue les chiffres qu'ils donnent peu-
vent être facilement atteints, mais ils observent
fort justement nue l'evnloitaticyn des bois dont
il s' asit eat fonction de l'emploi qui en sera
fait : plus ces essences seront utilisées non seu-
lement sur place, mais dans toutes les parties
du monde, à commencer par la France. bien
entendu, plus les possibilités s'étendront. Nous
croyons, et nous l'avons montré plus d'une fois
à cette place. qu'il y al d'autres facteurs dont
on doit tenir le plus grand compte, et quand
nos auteurs s'excusent de ne pas avoir abordé
les très nombreux problèmes que soulève l' amé-
nagement forestier de nos colonies, nous les
approuvons de ne pas avoir « alourdi » leur
ouvrage, mais nous estimons qu'ils nous en doi-
vent un autre où ces problèmes seront abordés
et examinés avec la même volonté de servir et
la France et ses colonies. Tous deux sont hom-
mes à mener à bien cette tâche : exploitation,
importation, débit et séchage des bois colo-
niaux, etc.. etc., rien de tout - cela -- ne leur - est
étranger. Qu'ils y songent. Ils ont voulu, di-
sent-ils, rédiger une notice de propagande. On
leur rendra cette justice qu'à ce point de vue,
leur livre mérite un «rand succès. Mais la pro-
pagande est incomplète là où elle ne prévoit
pas les objections les plus fréquentes et où elle
ne dissipe pas les préjuRés et les méfiances :
MM. Jean Meniaud et Frédéric Bretonnet ont,
en même temps, le respect de la vérité scienti-
fique et la foi qui triomphe des obstacles : nous
attendons l'ouvrage complémentaire de celui
qu'ils livrent au public au)ourd hui.
Mario Roaatan,
Sénateur de l'HéMule. ancien mtntstra
Vice-président de la Commission
ténaloriale des Colonies.
Le gouvernement général
par intérim de l'Indochine
- 00 -
Le Journal officiel du 18 septembre publie
un décret en date du 11 septembre 1926, par
lequel M. Pasquier Pierre-Marie- Antoine,
Résident Supérieur en Annam, a été chargé
des fonctions de Gouverneur Général par in-
térim de l' Indochine, pendant la durée de l'ab-
sence du titulaire, ce qui indique le prochain
départ, en mission en France, de M. Alexan-
dre Varenne.
L'AVIATION COLONIALE
--- 04J --
Marseille-Alger en 5 h. 20
L'hydravion Lat-21, piloté par l'aviateur
Knderlin, ayant à bord le -radiotélégraphiste
Conan et le mécanicien Villettc, parti de
Marseille à 8 h. fô, est arrivé à Alger à
14 il.. 7. *
Le voyage s'est effectue dans d'excellen-
tes conditions.
De Bizerte à BAne
Le commandant du centre d'aviation de
Hizertc est parti vendredi, à 7 heures, pour
Bône, à bord d'un hydravion. 11 est ren-
tré à la base de Rizefte à 14 h. M.
Lisbonne-Tanger
Procédant à une expérience de courrier
aérien sur le pareoufs Lisbonne-Tanger,
un avion lAlécoftre est parti hier matin,
transportant le courrier de plusieurs pays
européens;
-
DANS LA LEGION D'HONNBUJ
00
awainiamd DU commerce
Est nommO chevalier : M. Maillard, directeur
du service des CAbles sous-marins de l'Ouest
africain.
-4
Il n'y a plis de péril italien
en Tniiisle
-00--
A
On juge un arbre à ses fruits,
une politique à ses résultats. Or,
quels résultats sont plus instructifs
que ceux qui r essor te ni d'une stattsttque ? Le
recensement de cette année, en Tunisie, est
édifiant à cct égard. En 1921, on comptait
dans la Régence moins de 50.000 Français
et 85.000 Italiens. En 1926, on enregistre
71.000 Français chiffre où n'est pas
compris l'élément militaire, d'ailleurs très
faible et environ 89.500 Italiens.
Rappelons qu'il y a trente ans, il n' y avait
en Tunisie que 16.000 Français pour 50.000
Italiens et qu'au début du siècle, ces der-
niers approchaient de 100.000. On pouvait
alors parler de péril. Mais après une pé-
riode de stagnation, la décroissance a com-
mencé et Von constate aujourd'Irui que si,
depuis cinq ans, la population italienne s'est
augmentée de 4.500 unités, la française en
a gagné 21.000.
Les mesures prises par M. Lucien Saint,
Résident Général, ont donc été remarquable-
ment efficaces. Sa politique qui a permis,
depuis la loi du 8 novembre 1920, la natu-
ralisation de 5.000 Maltais, semble bien dé-
sormais avoir fait ses preuves et, à l'heure
où le problème de la nécessaire assimilation
terres lointaines, mais sur le sol métropoli-
tain, est impérieusement posé par l'insuffi-
sance de notre natalité, il est de première
importance que nous puissions nous guider,
dans la recherche de la solution, sur des
exemples probants. La Tunisie après l'Al-
gérie nous en donne un qui n'est pas à dé-
daiRner.
Mais il s'agit ici de ce qu'on a appelé,
concernant la Régence, « le péril italien ».
Naturalisation n'est pas forcément assimi-
lation, disent les esprits chagrins. Eh bien!
ne craignons pas de dire, nous, qu'en cette
matière, le sentiment se mêle étroitement à
la mathématique. Qu'est-ce qu'assimiler, si-
non posséder d'une façon absolue, définitive,
l'af fection des naturalisést Là jouent, avec
une incomparable puissance, les impondéra-
bles et nous sommes en droit de croire qu'ils
jouent en notre faveur. Maltais, Italiens,
Espagnols qui deviennent légalement Fran-
çais, l'étaient déjà du fond de l'âme. Là-
contre, les plus grattdes violences de langage
sont tout aussi vaines que le plus subtil
machiavélisme.
Ernest HaaJo.,
Sénateur de la Marne,
Vice-président de la Commission
des Douanes
k
Retour de France
----<)-0-
Il n'est sans doute pas un Français qui,
ayant rencontré ces temps derniers sur son
chemin un musulman à fez ou à burnous, ne
se soit demandé : « Que peut bien penser
ce visiteur de la France et des Français? »
Grâce à notre excellent confrère Le Petit
Matin de Tunis nous connaissons une émou-
vante réponse à cette question : c'est celle
qu'a faite à un rédacteur de ce journal
le jeune et érudit cadi de Djerba, notaire
honoraire dé Tunis et professeur de l'Uni-
versité Zitouna, Si Habib el Moktar el Cahdi :
qui faisait partie de la délégation tunisienne
et qui a séjourné deux mois en France.
« Je crois, a-t-il dit, qu'un Musulman a
l'esprit sincère ne peut revenir du beau pays
de France sans un grand bouleversement de
ses idées sur tout.
« Il n'est pas douteux que son sentiment
pour votre patrie soit transformé en une
affection reconnaissante. C'est pourquoi je
pense que le rapprochement franco-tunisien
ne se fera pas mieux qu'à l'aide de voyages
de Musulmans en France.
« Il y a dans l'accueil de vos compatriotes
de la Métropole une spontanéité et une
gentillesse qui ne peuvent qu'émouvoir le
cocur du Musulman. Oui, sûrement, nous
n'apprendrons à bien connaître les Français
qu'en voyant - ceux de - France. ------- ----
« J'ai remarqué chez tous mes coreligion-
naires revenant de leu, voyage un étonnc-
ment et une admiration sincères dus à ce
contact premier avec le pays de Frace.
« L'impression qui saisit le Musulman À
la Mosquée de Paris, par exemple, est uni-
que. Il y rencontre, grâce à un geste géné-
reux de la France, des coreligionnaires v,..
nus de tous les points du monde. C'est une
minute extraordinaire, très émouvante.
« Personnellement, j'ai fait un voyage en-
chanteur, longuement attardé. J'ai visité plus
de trente grandes villes françaises, y admi-
rant avec une émotion sans limites, que ma
parole même est impuissante à traduire, des
chefs-d'œuvre d'architecture, des musées in-
comparables, un raffinement de civilisation « t
d'éducation, des gens affables, bons, accueil-
lant l'étranger musulman avec une sympa-
thie directe.
« Une chose aussi a ému mon cœur 1*
façon dont vos compatriotes ont reçu mon
souverain. C'était une preuve de l'affection
ffue l'on a chez vous pour la Tunisie. Tous
les Musulmans présents l'ont compris.
« Te ne puis mieux résumer ma nensce
qu'ainsi : l'âme musulmane en France
éprouve un saisissement. une joie, et une con-
fiance extrême qui sont la preuve de la légi-
timité des liens IndissolAles qui l'attachent
à la nation protectrice. »
Tout commentaire affaiblirait de telles dé-
clarations. Nous dédierons celles-ci. simple-
ment. à notre collaboratetir et ami M. Er-
¡ nest Haudos qui, dans son article d'aujour-
d'hui même, fait allusion à la puissance de
sympathie dont notre pays est doue.
M. Steeg au Marais poitevin
C'est au milieu d'une affluence considéra-
ble et enthousiaste, que les fêtes de Coulon,
jolie localité du Marais poitevin,. ont com-
mencé hier matin par un grand concours de
pêche à la ligne, réunissant 150 concurrents.
M. Steeg, Résident Général au Iaroc. ac-
compagné de M. Auchier, maire de Coulon,
a félicité tous les pêcheurs et particulière-
ment le vainqueur, M. Raymond Thuner.
La course cycliste a réuni ensuite 36 con-
currents. Le départ a donné lieu à une ma-
nifestation sympathique à l'égard des cou-
reurs de la région, qui se sont fait applaudir
sur le parcours Benet-N iort-MagnCoulon.
Les reines des Sables, accompagnées de
M. Delalet, adjoint au maire de cette ville,
arrivèrent à Il heures. Après leur réception
a eu lieu le banquet offert par M. Auchier,
maire de Coulon, à l'issue duquel M. Steeg,
Résident Général du Maroc, répondant à une
allocution chaleureuse du maire, a prononcé
ces paroles extrêmement applaudies :
- Ne me félicitez pas d'avoir mis au service
de la pnix nu Maroc, et l'autorité que je tenais
de lu confiance de la République et tout mon
cœur et toute mon activité.
C'était mon devoir d'homme. de Français.
de démocrate.
La pnix clnns l'indépendance, lu 'paix dans
le travail, lu pnix dims la clignil('. n'est-ce oas
le plus précieux des biens auxquels notre pa-
trie plus .que toute autre a droit ? Elle mérite
la paix non seulement parce qu'elle a pour
ses enfants la vi^ilau rt la tendresse d'une
mère, non seulement pa r(l eue pour hier la
guerre 1'111' a consenti le* sacrifiées les plus
cruels et les plus lourds de sang et d'argent,
perdu les plus beaux, les plus vaillants et les
plus utiles de ses llls, prodigué sans compter
ses richesses, au risque de se trouver épuisée
et ruinée, mais aussi parce que la paix est la
condition de son effort vers le progrès, la forme
vivifiante de son idéal de générosité sociale
et de fraternité humaine.
Aussitôt après le déjeuner, les élèves de
l'Ecole de Saint-Maixent, déguisés en cava-
liers marocains, portant la perruque destinée
à les faire ressembler aux vieux Mokrassins,
défilèrent dans les rues de Coulon, parmi une
foule qui les acclama. La grande fête ma-
rocaine se déroula ensuite au stade Brunet,
au village marocain, où toute la région s'est
donné rendez-vous.
Après la réception du caïd, la fantasia, ad-
mirablement exécutée par les hardis cava-
liers indigènes, M. Steeg se tourne vers M.
Auchier et lui dit :
-Cet! e journée, monsieur le maire, me rap-
pelle celle où j'ai assisté à la soumission des
10.000 guerriers de Denis Zeroual, a la Zaoula.
Après la fantasia, la reine des Sables cou-
ronna la reine des Marais, alors que la mu-
sique du 3078 d'artillerie, de Niort, et la mu-
sique de Coulon faisaient entendre aux visi-
Iteurs les meilleurs morceaux de leur réper-
toire.
Après la cavalcade où cavaliers marocains
et femmes indigènes, chaussées de sandales
et portant le croissant bleu au front, se firent
admirer de nouveau dans la localitié, un ban-
quet réunit officiels et organisateurs.
M. Steeg, dans une causerie amicale, re-
mercia cette commune de e.500 habitants
d'avoir su reconstituer de si belle façon un
Itoin du Maroc, puis il retraça l'aventure ri-
faine devant les gens du Marais, qui ont pu
se rendre compte des difficultés de certains
moments et aussi de la valeur de notre po-
litique de pacification.
La soirée se termina par une fête de nuit
splendide avec embrasement du Marais, et
fête nautique sur les canaux de la Sèvre.
M. Stecg a pris hier soir le dernier train
pour Paris.
Bourses coloniales de voyage
Il est de mode dans certaines associations
d'accorder une bourse de voyage aux jeu-
nes gens les plus méritants. Jusqu'à pré-
sent ces bourses n'ont guère été accordées
qu'à des artistes peintres qui en ont tiré
un assez bon parti, pour la plupart.
Pourquoi n'imiterions-nous pas cet ancien
colonial belge qui envoya son fils, âgé de
18 ans, passer ses vacances au Congo?
Le jeune Prevaire,lisons-nous dans l'Afri-
que Belge, partit un beau matin de juin, à
bord d'une des malles de la Compagnie
Belge Maritime du Congo.
Vous vous imaginez ce que fut le séjour,
sur notre sol colonialJ-o de ce garçon, avide
de sa.voir et de voir, déambulant durant
trois mois dans le Bas-Congo : une succes-
sion d'études et d'observations où, au con-
tact direct avec les éteints, le jeune étu-
diant put mieux apprécier et discerner les
différents problèmes et aspects de la colon-
sation et de la vie coloniale qui s'offraient
à lui. 11 ne les vit plus cette fois à travers
les verres fumés du théoricien, mais bien à
la grande lumière des réalités 1
A sa descente du Thysville, notre con-
frère demanda au jeune voyageur son im-
pression sur le Congo.
-4 Excellente! dit-il. Ce voyage confir-
me nies convictions - que dis-je, il les for-
tifie! sur les possibilités formidables
qu'offre notre territoire africain à toutes les
bonnes volontés
Ahl l'Afrique, quelle belle école pour
nous former le caractère, parfaire nos con-
naissances, élargir nos horizons!
- Sans doute allez-vous dire cela à tous
vos camarades et semer la bonne parole ?
J'y compte bien 1 ,
Quel exemple pouvons-nous en tirer pOUf
l'éducation coloniale de notre jeunesse.
C'est là une excellente propagande qui, ap-
pliquée en France ne pourrait avoir que
d'excellents résultats.
.1. -
a ruina tel temhn It Nhi-wtnt
–00_
1,'Académie des in":f'l'iplion..; a entendu nn<*
Intéressante communication au cours d'une ré-
rente séance, de M. TVné nut;SflUIL constatant
que, sous le mandat français institué en Sv*
rie, les fouilles archéologiques venaient de livrer
des témoins de la civilisation phénicienne ie
montant A 3.000 ans avant n 'tre ère.
L'enseignement des indigènes
00
Depuis que j' ai constaté les heureux résul-
tats obtenus en Nigéria par l'enseignement des
indigènes en langues haoussa, avant de les ins-
truire en langue anglaise, j' ai à plusieurs repri-
ses préconisé ce mode d' enseignement pour les
indigènes de nos colonies, me basant sur cet
avantage que nous en tirerions de mieux con-
naître la mentalité de nos sujets et entre autres
de nos futurs chefs indigènes ou agents locaux
de I Administration. Mais cette méthode ne
peut être employée que vis-à-vis d'indf^ènes
dont le loyalisme ne fait aucun doute.
Je lis. en effet, dans la France Militaire,
qu aux Indes Néerlandaises, les écoles primai-
res, où le néerlandais est la langue véhiculaire,
étaient, à la fin de 1921, au nombre de 564,
avec 21.523 indigènes enseignants, et 45.000
élèves ; l' année suivante, il y avait 599 écoles,
avec 24.000 maîtres et 51.000 élèves. Mais
comparez ces progrès avec ceux des écoles où
la langue véhiculaire est un idiome indigène ;
en un an, le nombre des écoles a passé de 231
à 14.289, avec 24.000 maîtres et 1.066.630
élèves. Les Malais instruits à l'égal des Euro-
péens sont de plus en plus nombreux ; on
trouve parmi eux des sujets d'élite, docteurs en
droit et en médecine, professeurs, savants, fai-
sant presque tous partie de la Boudi-Outomo
ou de la Sarekal Izlam, ou d'une autre société
secrète.
Sauf cette affiliation à des sociétés secrètes.
qui n est sans doute pas très favorable au gou-
vernement néerlandais, l'enseignement en idio-
me indigène semble assez pratique. Malheureu-
sment, les Hollandais n'auraient pas su effacer
les souvenirs odieux du régime-de la culture
forcée et toute cette remarquable érudition de
leurs sujets asiatiques pourrait mal tourner si
l'orage qui gronde là-bas venait à éclater.
Monof.
L'élevage des mérinos
et des chèvres angoras au Sénégal
Bergerie Je Y an- Y cm. Le troupeau que
la colonie du Sénégal possède à Y an- Y an (cer-
cle de Louga) compte 276 têtes d'ovins se
répartissant ainsi : béliers mérinos, 9 ; brebis
indigènes, 244 ; bélier indigène greffé, I ;
boucs angoras, 4 ; chèvres angoras, 17 ; che-
vrette angora, 1.
Les béliers et les angoras se portent de façon
remarquable. Le bélier greffé par le docteur
Voronoff en janvier 1925 a été offert à la
colonie du Sénégal par le Gouvernement Géné-
ral ; il va être croisé avec un lot de brebis
indigènes.
Les brebis indigènes confiées auparavant à la
bergerie de la Taouey ont été remises à la
bergerie de Yan- Yan depuis environ trois
semaines.
Un certain nombre d'entre elles, qui portent
encore des traces été gale « sarcoptique », sont,
par mesure de prudence, maintenues en obser-
vation.
La bergerie de Yan- Y an est dirigée par un
vétérinaire européen ; en cas d'absence de celui-
ci, le troupeau est visité tous les huit jours par
un vétérinaire du Serv ice Zootechnique.
Bergerie de la Taouev. --- On sait que le
Comité d'études de la Chambre de Commerce
de Tourcoing possède une bergerie près de
Richard Toll, sur les rives de la Taouey, La
direction de cet établissement est assurée par
un Européen. -
Le troupeau comprend des mérinos importes
d'Afrique du Sud, en 1923-25-26; des brebis
indigènes, des angoras et quelques produits de
croisement.
Au 19 juillet, ce troupeau se décomptait
ainsi :
1° Mérinos, contingent de 1923 : 3 béliers,
71 brebis, 6 agneaux; de 1925 : 1 bélier, 29
brebis, 4 agneaux ; 1926 : 17 béfiers, 116 bre-
bis, 10 agneaux.
2° Angoras : 17 chèvres. 8 boucs, 2 che-
vreaux ;
30 Troupeau de croisement : brebis indigè-
nes 95, agneaux mérinos métis 4, chèvres indi-
gènes 20, chevreaux métis angoras 7.
Ce qui donne un total de 410 têtes.
L'aspect général des mérinos est satisfaisant
quoique certains sujets présentent des signes de
faiblesse.
Les brebis indigènes sont en bon état ; les
angoras sont en excellent état ainsi que les chè-
vres indigènes.
-------_ <
L'anniversaire de Tabora
Il y a eu dix ans hier que les troupes belges,
sous la conduite du général I ombeur, firent
leur entrée triomphale à Tahora. le rempart de
l'Est-Africain allemand.
A l'occasion de ce glorieux anniversaire,
la colonie belge du littoral, fondée à Ostendr.
en 1922, avait organisé une conférence, qui a
été faite par le major Libert, qui était, à I épo-
que, chef d' état-major des troupes en opéra-
tion dans l'Est-Africain allemand.
Il avait été décide*, en outre, que I inaugu-
ration du monument aux soldats belges mOt:
en Afrique au cours vie la grande guerre aurait
lieu également à Kinshassa (Congo beige) en
présence du vainqueur de Tabora, le général
Tombeur.
Par suite de circonstances imprévues, le
monument n'a pu être prêt à temps, et l' inau-
guration a dû être remise à une date ultérieure.
Le statut de Tanger
--0-0--
Accord italo-espagnol
Sous toutes rêsorv»-^ des né il" c: jtioria-
très actives et seeietcs s" poursui-
vraient ..ntre l'Espagne et l'ltall, Le gou-
vernement de Home se serait engage a sou-
tenir le gouvernement de Madrid dans ses
revendications au sujet de langer et des
modifications ù apporter au statut de la
zone iutel'natiunal.',
On ignore t"ut"!"is n; 4lllf l'Italie rece-
vrait en retour de c''ttr aide.
Mercredi dernier, l'ambassadeur d'Italie
est venu spécialement de .Saint-JSébasticn
pour s'entretenir avec Primo de Hivera, et
l'acrord au HUj..¡ de Tanger aurait été éta-
bli 111 principe.
Que voudrait ! Espagne ?
D'après une source autorisée br Lunnquc,
le gouvernement espagnol aurait fait re-
mettre au l'oreign Ullke, il y a une huitaine
de jouis, par l'intermédiaire de «ou repré-
sentant à Londres, une nouvelle note au
Bujet de Tanger.
Dans cette communication, le gouverne-
ment de Madrid ne demanderait plus que
Tanger fut incluse dUII la zone espagnole,
mais désirerait que de prochaines discus-
sions aient lieu entre lu Franco, la Grande-
Bretagne et l'Espagne, en vue uddmettre
l'Italie dans un. statut révisé.
Les milieux officiels anglais déclarent &
nouveau que, bien que satisfait du statu
IJW) aduel, le uouverneinent de Londres ne
se refuserait ibit"; à coopérer avec les gou-
vernements intéressés, ^i ceux-ci intimaient
qu'il convient d'apporter certaines moditl-
cutions au régime actuel de la zone du Tan-
ger.
11 ne faut toutefois pas prévoii qu'une
conférence plénière des puissances signa-
taires du l'acte d'Algésiras ait lieu. La con-
vention de langer, dit-on, a été signée en
1UKJ entre la France, la Grande-Bretagne
et l'Espagne. Il y a tout lieu de supposer
que les discussions ù venir auront lieu en-
tre ces trois gouvernement.
Dans le Conseil des ministres qui 6e tient
aujourd'hui à Saint-Sébastien, il a dû être
question des affaires internationales et prin-
cipalement de l'état des négociations en-
gagées pour obtenir la révision du statut
de Tangel'.
Le problème posé par l'Espagne intéresse
au moins tout autant l'italie. En effet, le
nouveau statut demandé par les deux puis-
sances d'une part donnerait à l'Espagne la
prépondérance dans l'administration de
Tanger, où le représentant du sultan serait
remplacé par le délégué du khalifat de Té-
tOUilII, et, d'autre part, mettrait l'Italie sur
le même plan que l'Angleterre et la France.
En outre, afin de diminuer autant que
possible les effets des accords anglo-franco-
espagnols passés au sujet du Maroc depuis
l'.KH. cette révision serait faite par une con-
férence des pays signataires de l'acte d'Al-
gésiras, ce tlui marquerait le retour à l'in-
ternationalisation des affaires marocaines.
Ce premier succès permettrait, à l'Italie
de pousser plus avant la réalisation de son
programme dans la Méditerranée.
On continue à garder la plus grande ré-
serve d sur la portée des accords navals qui
précédèrent la conclusion du traité d'arbi-
trage ilalo-cspagnol du 7 août dernier.
-060.
LA PAIX AU MAROC
00
La situation militaire
IUnis le Moyi.n-Atlas région de l'oued El-
Abid et du Tadki; la liurka dissidente des
Ail Isla el des Ait. Sholiman, en marche
vers Ltinelouidane, a continué son avance
lenlt en forme d.'iniillration et pénétré dans
la Inmcle de l'oued UWlIsnl aftluent de
gauche de l'oueil El-Abid. C.onime elle Se
rapprochait avec, seimble-t-il, l'intention
d'attaquer les Ait llaniza soumis, nous
avons fait occuper par nos partisans tuu-
tes Les forteresses commandant les routes
vers la plaine. En même temps l'aviation,
appuyée par l'artillerie de nos postes de
Binelouidane et du blokhaus d'U-Had,
bombarda Soukeihad. important village des
Aitma/igh, qui venaient de faire dNection,
Sur le front nord d-- la division Monho-
ven, nous avons terminé le désarmement
de.s villages de Mokasseb el Takmecht et
récupéré dans la dernière semaine plus de
trois cents fusils.
Dans l'ancienne tache de Ta/.a, trois sou-
kiers furent attaqués, vers le djebel Sidi-
Anieur, par quatre rôdeurs armés de mous-
quetons qui tuèent deux d'entre eux. Le ^fr'
gouni esl parti ii la poursuite des agres-
seurs.
On signale toujours sur notre front nord
des attaques d'indigènes Isolés qui par pe-
tits groupes sèment le désordre et. l'in-
quiétude dans la région des Boni Kamilccb
et & Fcdjel-Kolaa.
Alill d'effectuer la liaison indispensable,
le c'hef d'élal-major île la division maro-
caine. accompagné île deux sous-ofliciers
et d'un peloton de spahis, s'est rendu,
avant-hier à Tar^uisi par Souk-et-Tnine,
pour s'entendre d\t't' le général Oirasco,
commandant h-s Ironies espagnoles île.
Targuist.
Adieux au général Bertrand
Par un ordre de service, le générai Daii-
gan, commandant intérimaire des troupes
du Maroc, a exprimé \a reconnaissante do
la population et de l'armée au général Ber-
trand, commandait! supérieur dis troupes
de la cAle, placé dons le cadre de résene.
Les récompenses
Le général de brigade Colornbnt es' élevé
à la dignité de grand officier.
Sont promus commandeurs : :t':-. géné-
raux de brigade Vemhol, au Maroc, et
Soulé, au Levant : les colonels d'infanterie
fîoudot. commandant la :1" brigade de mar-
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LIS AKTKLKS PUUÉIPAIMUS ANNALES OOUMOALIS" SONT LA PIOPIÉlt
ucuusivc DU JOUMAL
<<
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAULT
lliiiiii «i iteWMiM : 34>, Rut du Monfc-Thabor. PARIS-t. NUm : LMVKI Ifjr
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¡.::r-f
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Les DOiS cmiiB rilrnue daas ntflistrte 1
Cette « contribution à l'étude des Bois co-
loniaux d'Afrique dans Pïndustrie » me peut
importante et digne d'être signalée. Les deux
auteurs, MM. Jean Meniaud et Frédéric Bte-
tonnet, savent de quoi ils parlent, et en parlent
arec conscience, avec précision. Le premier,
qui a été chef du service forestier à la Côte
'Ivoire, était déjà connu par des travaux du
même genre ; son collaborateur, inspecteur-ad-
joint des eaux et forêts, apportait à l'oeuvre
commune des connaissances non moins pré-
cieuses. De cet effort .partagé est né cet ouvrage
qui rendra les plus grands services à tous ceux
qui, prêts à utiliser nos essences coloniales, dé-
sireraient auparavant être fixés sur les bois fran-
çais que chacune de ces essences peut rempla-
cer.
Car c' est là le but pratique poursuivi par les
deux auteurs. Certes, ils n' ont pas eu l'ambi-
tion de faire une oeuvre strictement scientifique.
Ils savent trop combien les bois indigènes et
les bois coloniaux sont dissembtabtètTpour que
des assimilations soient possibles, et ils se bor-
nent à faire des rapprochements du plus grand
intérêt ; ils déclarent modestement que leurs
classifications sont loin d'être oarfaites. et que
leur utilité ne serait-elle aue d'en faire propo-
ser d'autres, ils n' auraient pas perdu leur
temps. Mais ces classifications ont une autre
utilité, et il suffit d'en examiner quelques-unes
de près pour s'en assurer.
C'est d'abord le « classement industriel des
essences les plus connues de la Côte Occi-
dentale d. Afrique ». Industriel, on entend
bien. Je prends deux exemples parmi les sept
catégories : « Bois pouvant convenir à certains
usages des pins et des sapins : bois pouvant
convenir à certains usages de l'orme, du frêne
et de r acacia. » Chaque tableau est rangé sous
les mêmes rubriques : « Emplois. Dimensions
usuelles du commerce. Noms des essences. »
Ainsi, pour la première des deux catégories
que j'ai citées : « Emplois : charpente, menui-
serie, ébénisterie légère. Dimensions : rondins
de 0,50 de diamètre et au-dessus : longueurs
de 3,50 à 6 m. ; équarris de 0,35 de côté et
au-dessus ; longueurs de 3,50 à 6 m.) ; pou-
bel, poutièlles, madriers. bastins, planches,
pUiwKaHm (anwe les dmensioal). Essences
Wee les principaux pays producteurs. le poids
an nkn cube à l'état sec ou demi-sec, la cou-
leur, la production actuelle, la production pos-
sible après organisation des exploitations et
marchés. n Telles sont les divisions de ce clas-
sement « industriel » clair, commode, pratique.
Vient ensuite la « classification, par nature
(Templois, des essences les plus Ilonnues de la
Côte Occidentale d'Afrique ; les rubriques sont
les suivantes : « Espèce botanique ; dénomi-
nation commerciale; colonie d'origine; em-
plois. » Exemple : ébénacées, deospyros sp,
ébène, Gabon et Cameroun ; ébénisterie, mar-
queterie, divers : une récapitulation permet des
groupements qui résument ceux-là : bois de dé-
roulage. bois de tranchage, bois d'ébénisterie
massive, bois de moulure, bois de menuiserie,
bois de parquet et marches d'escalier. bois de
charbonnage, bois de charpente spéciale et
d'emplois divers, le suppose que j'aie besoin
d'être éclairé sur les bois de parquets et mar-
ches d'escalier que je puis me procurer là-bas,
un simple coup d'oeil m'indique: Azobé, Badi,
Blinga, Dabeina, Iroko. Miama, Rikio,
Tsoumbou, et ie n'ai qu'à me reporter aux ta-
bleaux précédents pour connaître tous les carac-
tères de chacune de ces essences.
C'est alors la partie importante de l'ouvrage:
« Fiches signalétiques et renseignements divers
se rapportant aux principaux bois d'Afrique. »
Ici encore nous retrouverons des rubriques, tou-
jours les mêmes, et qui facilitent les recherches
dans un ouvrage qui n'a pas la prétention d'être
lu comme un roman, sur une plage à la mode
ou dans une ville d'eau, tandis que le jazz-
band sévit, mais qui a réussi à être un réper-
toire aisé à manier et à consulter : « Nom com.
mercial. Nom scientifique. Noms vernaculaires.
: Aspect et texture du bois. Propriétés physiques
et mécaniques. Facilités de travail. Tenue du
bois débité. Usages. Remarques. » A noter la
rubrique: « Principaux emplois connus dans l'in-
dustrie » où nous trouverons souvent les gran-
des firmes. Compagnies de chemins de fer,
Chambres syndicales, boiseries industrielles,
grosses entreprises, etc. qui ont fait usage de
telle ou telle essence. C'est une invitation à
vous adresser à ces maisons pour savoir si elles
ont eu à se féliciter de l'avoir employé. S
vous êtes content et satisfait, etc., etc.
« L'effet est superbe, lit-on à propos de
l'emploi de telle variété chez un particulier ou
dans une société dont on nous donne l'adresse :
les bois n'ont pas bougé. » Voilà dTexcellentes
références. Ajoutez à cela quelques photogra-
phies fort bien venues, et qui ne sont pas là
uniouement pour joindre l'agréable à l'utile.
Et nous passons à la deuxième partie : « Ta.
bleaux généraux de classement industriel des
principales essences pouvant être fournies par
les forêts de la C6te d'Ivoire, du Gabon, du
Cameroun et du Moyen Congo. » Ici, nous
reprenons la classification déjà indiquée : « Ca-
tégorie s bois pouvant convenir à certains
usages des pins. sapins et ptichpina M, nous re-
trouvons les « fiches signalétiques des essences
africaines retenues dans la classification géné-
rale, mais non visées dans la première partie M:
on se reportera à ce que nous avons dit préci-
sément de la méthode de classement et d'expo-
sition.
Nous relevnM, enfin, dans les « Documents
'e!' », des études au pourrissoir, examen
à l'oeil nu ou à la loupe des bois de la
Côte d'Ivoire, et un tableau des principaux
bois de cette région classés d' après leurs carac-
tères de structure visibles à f'œu nu, ou à
I aide d'une loupe, et d'après leurs propriétés
physiques.
On comprendra, d' après cette énumération
dont on voudra bien excuser la rapidité et la
sécheresse, pourquoi il était juste et raison-
nable qu'un si gros effort ne passât pas ina-
perçu. C'est plus qu'une oeuvre de vulgarisa-
tion, quoi qu'en disent les auteurs dont la mo-
destie est vraiment excessive, c'est plus qu'un
traité élémentaire pour l'étude des bois colo-
niaux d'Afrique, et nous voulons bien que ce
soit un travail « essentiellement provisoire »,
mais nous serions étonnés d'abord que les in-
dustriels, que les praticiens ne trouvassent pas
là des guides de tout premier ordre, puis que
leur propre expérience ne vtnt pas confirmer
ce que les techniciens leur auront ou enseigné
ou présenté sous une forme précise.
« Les ressources offertes par nos forêts co-
loniales sont considérables, déclarent les au-
teurs. Lorsque les bois fournis seront mieux
connus, que des débouchés sérieux leur seront
offerts, les exploitants, dont l'outillage peut
être beaucoup amélioré, pourront donc abattre,
utiliser sur place ou exporter, débités ou non,
la majeure partie des arbres existant dans leurs
coupes ou chantiers, au lieu de se borner à
l'exploitation des seules essences riches, comme
ils le font actuellement. Le prix de revient,
sensiblement abaissé de ce fait, sera un facteur
de plus en faveur de l'utilisation de ces bois. »
Sans doute, mais alors il nous vient un re-
irret que nous exprimons en terminant. Quand
ils parlent. dans le courant de leur ouvrage.
des possibilités de production des diverses es-
sences, les auteurs, avec leur prudence habi-
tuelle et leur conscience qui ne saurait être trop
remarouée, font les réserves les plus expresses.
Ils estiment oue les chiffres qu'ils donnent peu-
vent être facilement atteints, mais ils observent
fort justement nue l'evnloitaticyn des bois dont
il s' asit eat fonction de l'emploi qui en sera
fait : plus ces essences seront utilisées non seu-
lement sur place, mais dans toutes les parties
du monde, à commencer par la France. bien
entendu, plus les possibilités s'étendront. Nous
croyons, et nous l'avons montré plus d'une fois
à cette place. qu'il y al d'autres facteurs dont
on doit tenir le plus grand compte, et quand
nos auteurs s'excusent de ne pas avoir abordé
les très nombreux problèmes que soulève l' amé-
nagement forestier de nos colonies, nous les
approuvons de ne pas avoir « alourdi » leur
ouvrage, mais nous estimons qu'ils nous en doi-
vent un autre où ces problèmes seront abordés
et examinés avec la même volonté de servir et
la France et ses colonies. Tous deux sont hom-
mes à mener à bien cette tâche : exploitation,
importation, débit et séchage des bois colo-
niaux, etc.. etc., rien de tout - cela -- ne leur - est
étranger. Qu'ils y songent. Ils ont voulu, di-
sent-ils, rédiger une notice de propagande. On
leur rendra cette justice qu'à ce point de vue,
leur livre mérite un «rand succès. Mais la pro-
pagande est incomplète là où elle ne prévoit
pas les objections les plus fréquentes et où elle
ne dissipe pas les préjuRés et les méfiances :
MM. Jean Meniaud et Frédéric Bretonnet ont,
en même temps, le respect de la vérité scienti-
fique et la foi qui triomphe des obstacles : nous
attendons l'ouvrage complémentaire de celui
qu'ils livrent au public au)ourd hui.
Mario Roaatan,
Sénateur de l'HéMule. ancien mtntstra
Vice-président de la Commission
ténaloriale des Colonies.
Le gouvernement général
par intérim de l'Indochine
- 00 -
Le Journal officiel du 18 septembre publie
un décret en date du 11 septembre 1926, par
lequel M. Pasquier Pierre-Marie- Antoine,
Résident Supérieur en Annam, a été chargé
des fonctions de Gouverneur Général par in-
térim de l' Indochine, pendant la durée de l'ab-
sence du titulaire, ce qui indique le prochain
départ, en mission en France, de M. Alexan-
dre Varenne.
L'AVIATION COLONIALE
--- 04J --
Marseille-Alger en 5 h. 20
L'hydravion Lat-21, piloté par l'aviateur
Knderlin, ayant à bord le -radiotélégraphiste
Conan et le mécanicien Villettc, parti de
Marseille à 8 h. fô, est arrivé à Alger à
14 il.. 7. *
Le voyage s'est effectue dans d'excellen-
tes conditions.
De Bizerte à BAne
Le commandant du centre d'aviation de
Hizertc est parti vendredi, à 7 heures, pour
Bône, à bord d'un hydravion. 11 est ren-
tré à la base de Rizefte à 14 h. M.
Lisbonne-Tanger
Procédant à une expérience de courrier
aérien sur le pareoufs Lisbonne-Tanger,
un avion lAlécoftre est parti hier matin,
transportant le courrier de plusieurs pays
européens;
-
DANS LA LEGION D'HONNBUJ
00
awainiamd DU commerce
Est nommO chevalier : M. Maillard, directeur
du service des CAbles sous-marins de l'Ouest
africain.
-4
Il n'y a plis de péril italien
en Tniiisle
-00--
A
On juge un arbre à ses fruits,
une politique à ses résultats. Or,
quels résultats sont plus instructifs
que ceux qui r essor te ni d'une stattsttque ? Le
recensement de cette année, en Tunisie, est
édifiant à cct égard. En 1921, on comptait
dans la Régence moins de 50.000 Français
et 85.000 Italiens. En 1926, on enregistre
71.000 Français chiffre où n'est pas
compris l'élément militaire, d'ailleurs très
faible et environ 89.500 Italiens.
Rappelons qu'il y a trente ans, il n' y avait
en Tunisie que 16.000 Français pour 50.000
Italiens et qu'au début du siècle, ces der-
niers approchaient de 100.000. On pouvait
alors parler de péril. Mais après une pé-
riode de stagnation, la décroissance a com-
mencé et Von constate aujourd'Irui que si,
depuis cinq ans, la population italienne s'est
augmentée de 4.500 unités, la française en
a gagné 21.000.
Les mesures prises par M. Lucien Saint,
Résident Général, ont donc été remarquable-
ment efficaces. Sa politique qui a permis,
depuis la loi du 8 novembre 1920, la natu-
ralisation de 5.000 Maltais, semble bien dé-
sormais avoir fait ses preuves et, à l'heure
où le problème de la nécessaire assimilation
tain, est impérieusement posé par l'insuffi-
sance de notre natalité, il est de première
importance que nous puissions nous guider,
dans la recherche de la solution, sur des
exemples probants. La Tunisie après l'Al-
gérie nous en donne un qui n'est pas à dé-
daiRner.
Mais il s'agit ici de ce qu'on a appelé,
concernant la Régence, « le péril italien ».
Naturalisation n'est pas forcément assimi-
lation, disent les esprits chagrins. Eh bien!
ne craignons pas de dire, nous, qu'en cette
matière, le sentiment se mêle étroitement à
la mathématique. Qu'est-ce qu'assimiler, si-
non posséder d'une façon absolue, définitive,
l'af fection des naturalisést Là jouent, avec
une incomparable puissance, les impondéra-
bles et nous sommes en droit de croire qu'ils
jouent en notre faveur. Maltais, Italiens,
Espagnols qui deviennent légalement Fran-
çais, l'étaient déjà du fond de l'âme. Là-
contre, les plus grattdes violences de langage
sont tout aussi vaines que le plus subtil
machiavélisme.
Ernest HaaJo.,
Sénateur de la Marne,
Vice-président de la Commission
des Douanes
k
Retour de France
----<)-0-
Il n'est sans doute pas un Français qui,
ayant rencontré ces temps derniers sur son
chemin un musulman à fez ou à burnous, ne
se soit demandé : « Que peut bien penser
ce visiteur de la France et des Français? »
Grâce à notre excellent confrère Le Petit
Matin de Tunis nous connaissons une émou-
vante réponse à cette question : c'est celle
qu'a faite à un rédacteur de ce journal
le jeune et érudit cadi de Djerba, notaire
honoraire dé Tunis et professeur de l'Uni-
versité Zitouna, Si Habib el Moktar el Cahdi :
qui faisait partie de la délégation tunisienne
et qui a séjourné deux mois en France.
« Je crois, a-t-il dit, qu'un Musulman a
l'esprit sincère ne peut revenir du beau pays
de France sans un grand bouleversement de
ses idées sur tout.
« Il n'est pas douteux que son sentiment
pour votre patrie soit transformé en une
affection reconnaissante. C'est pourquoi je
pense que le rapprochement franco-tunisien
ne se fera pas mieux qu'à l'aide de voyages
de Musulmans en France.
« Il y a dans l'accueil de vos compatriotes
de la Métropole une spontanéité et une
gentillesse qui ne peuvent qu'émouvoir le
cocur du Musulman. Oui, sûrement, nous
n'apprendrons à bien connaître les Français
qu'en voyant - ceux de - France. ------- ----
« J'ai remarqué chez tous mes coreligion-
naires revenant de leu, voyage un étonnc-
ment et une admiration sincères dus à ce
contact premier avec le pays de Frace.
« L'impression qui saisit le Musulman À
la Mosquée de Paris, par exemple, est uni-
que. Il y rencontre, grâce à un geste géné-
reux de la France, des coreligionnaires v,..
nus de tous les points du monde. C'est une
minute extraordinaire, très émouvante.
« Personnellement, j'ai fait un voyage en-
chanteur, longuement attardé. J'ai visité plus
de trente grandes villes françaises, y admi-
rant avec une émotion sans limites, que ma
parole même est impuissante à traduire, des
chefs-d'œuvre d'architecture, des musées in-
comparables, un raffinement de civilisation « t
d'éducation, des gens affables, bons, accueil-
lant l'étranger musulman avec une sympa-
thie directe.
« Une chose aussi a ému mon cœur 1*
façon dont vos compatriotes ont reçu mon
souverain. C'était une preuve de l'affection
ffue l'on a chez vous pour la Tunisie. Tous
les Musulmans présents l'ont compris.
« Te ne puis mieux résumer ma nensce
qu'ainsi : l'âme musulmane en France
éprouve un saisissement. une joie, et une con-
fiance extrême qui sont la preuve de la légi-
timité des liens IndissolAles qui l'attachent
à la nation protectrice. »
Tout commentaire affaiblirait de telles dé-
clarations. Nous dédierons celles-ci. simple-
ment. à notre collaboratetir et ami M. Er-
¡ nest Haudos qui, dans son article d'aujour-
d'hui même, fait allusion à la puissance de
sympathie dont notre pays est doue.
M. Steeg au Marais poitevin
C'est au milieu d'une affluence considéra-
ble et enthousiaste, que les fêtes de Coulon,
jolie localité du Marais poitevin,. ont com-
mencé hier matin par un grand concours de
pêche à la ligne, réunissant 150 concurrents.
M. Steeg, Résident Général au Iaroc. ac-
compagné de M. Auchier, maire de Coulon,
a félicité tous les pêcheurs et particulière-
ment le vainqueur, M. Raymond Thuner.
La course cycliste a réuni ensuite 36 con-
currents. Le départ a donné lieu à une ma-
nifestation sympathique à l'égard des cou-
reurs de la région, qui se sont fait applaudir
sur le parcours Benet-N iort-MagnCoulon.
Les reines des Sables, accompagnées de
M. Delalet, adjoint au maire de cette ville,
arrivèrent à Il heures. Après leur réception
a eu lieu le banquet offert par M. Auchier,
maire de Coulon, à l'issue duquel M. Steeg,
Résident Général du Maroc, répondant à une
allocution chaleureuse du maire, a prononcé
ces paroles extrêmement applaudies :
- Ne me félicitez pas d'avoir mis au service
de la pnix nu Maroc, et l'autorité que je tenais
de lu confiance de la République et tout mon
cœur et toute mon activité.
C'était mon devoir d'homme. de Français.
de démocrate.
La pnix clnns l'indépendance, lu 'paix dans
le travail, lu pnix dims la clignil('. n'est-ce oas
le plus précieux des biens auxquels notre pa-
trie plus .que toute autre a droit ? Elle mérite
la paix non seulement parce qu'elle a pour
ses enfants la vi^ilau rt la tendresse d'une
mère, non seulement pa r(l eue pour hier la
guerre 1'111' a consenti le* sacrifiées les plus
cruels et les plus lourds de sang et d'argent,
perdu les plus beaux, les plus vaillants et les
plus utiles de ses llls, prodigué sans compter
ses richesses, au risque de se trouver épuisée
et ruinée, mais aussi parce que la paix est la
condition de son effort vers le progrès, la forme
vivifiante de son idéal de générosité sociale
et de fraternité humaine.
Aussitôt après le déjeuner, les élèves de
l'Ecole de Saint-Maixent, déguisés en cava-
liers marocains, portant la perruque destinée
à les faire ressembler aux vieux Mokrassins,
défilèrent dans les rues de Coulon, parmi une
foule qui les acclama. La grande fête ma-
rocaine se déroula ensuite au stade Brunet,
au village marocain, où toute la région s'est
donné rendez-vous.
Après la réception du caïd, la fantasia, ad-
mirablement exécutée par les hardis cava-
liers indigènes, M. Steeg se tourne vers M.
Auchier et lui dit :
-Cet! e journée, monsieur le maire, me rap-
pelle celle où j'ai assisté à la soumission des
10.000 guerriers de Denis Zeroual, a la Zaoula.
Après la fantasia, la reine des Sables cou-
ronna la reine des Marais, alors que la mu-
sique du 3078 d'artillerie, de Niort, et la mu-
sique de Coulon faisaient entendre aux visi-
Iteurs les meilleurs morceaux de leur réper-
toire.
Après la cavalcade où cavaliers marocains
et femmes indigènes, chaussées de sandales
et portant le croissant bleu au front, se firent
admirer de nouveau dans la localitié, un ban-
quet réunit officiels et organisateurs.
M. Steeg, dans une causerie amicale, re-
mercia cette commune de e.500 habitants
d'avoir su reconstituer de si belle façon un
Itoin du Maroc, puis il retraça l'aventure ri-
faine devant les gens du Marais, qui ont pu
se rendre compte des difficultés de certains
moments et aussi de la valeur de notre po-
litique de pacification.
La soirée se termina par une fête de nuit
splendide avec embrasement du Marais, et
fête nautique sur les canaux de la Sèvre.
M. Stecg a pris hier soir le dernier train
pour Paris.
Bourses coloniales de voyage
Il est de mode dans certaines associations
d'accorder une bourse de voyage aux jeu-
nes gens les plus méritants. Jusqu'à pré-
sent ces bourses n'ont guère été accordées
qu'à des artistes peintres qui en ont tiré
un assez bon parti, pour la plupart.
Pourquoi n'imiterions-nous pas cet ancien
colonial belge qui envoya son fils, âgé de
18 ans, passer ses vacances au Congo?
Le jeune Prevaire,lisons-nous dans l'Afri-
que Belge, partit un beau matin de juin, à
bord d'une des malles de la Compagnie
Belge Maritime du Congo.
Vous vous imaginez ce que fut le séjour,
sur notre sol colonialJ-o de ce garçon, avide
de sa.voir et de voir, déambulant durant
trois mois dans le Bas-Congo : une succes-
sion d'études et d'observations où, au con-
tact direct avec les éteints, le jeune étu-
diant put mieux apprécier et discerner les
différents problèmes et aspects de la colon-
sation et de la vie coloniale qui s'offraient
à lui. 11 ne les vit plus cette fois à travers
les verres fumés du théoricien, mais bien à
la grande lumière des réalités 1
A sa descente du Thysville, notre con-
frère demanda au jeune voyageur son im-
pression sur le Congo.
-4 Excellente! dit-il. Ce voyage confir-
me nies convictions - que dis-je, il les for-
tifie! sur les possibilités formidables
qu'offre notre territoire africain à toutes les
bonnes volontés
Ahl l'Afrique, quelle belle école pour
nous former le caractère, parfaire nos con-
naissances, élargir nos horizons!
- Sans doute allez-vous dire cela à tous
vos camarades et semer la bonne parole ?
J'y compte bien 1 ,
Quel exemple pouvons-nous en tirer pOUf
l'éducation coloniale de notre jeunesse.
C'est là une excellente propagande qui, ap-
pliquée en France ne pourrait avoir que
d'excellents résultats.
.1. -
a ruina tel temhn It Nhi-wtnt
–00_
1,'Académie des in":f'l'iplion..; a entendu nn<*
Intéressante communication au cours d'une ré-
rente séance, de M. TVné nut;SflUIL constatant
que, sous le mandat français institué en Sv*
rie, les fouilles archéologiques venaient de livrer
des témoins de la civilisation phénicienne ie
montant A 3.000 ans avant n 'tre ère.
L'enseignement des indigènes
00
Depuis que j' ai constaté les heureux résul-
tats obtenus en Nigéria par l'enseignement des
indigènes en langues haoussa, avant de les ins-
truire en langue anglaise, j' ai à plusieurs repri-
ses préconisé ce mode d' enseignement pour les
indigènes de nos colonies, me basant sur cet
avantage que nous en tirerions de mieux con-
naître la mentalité de nos sujets et entre autres
de nos futurs chefs indigènes ou agents locaux
de I Administration. Mais cette méthode ne
peut être employée que vis-à-vis d'indf^ènes
dont le loyalisme ne fait aucun doute.
Je lis. en effet, dans la France Militaire,
qu aux Indes Néerlandaises, les écoles primai-
res, où le néerlandais est la langue véhiculaire,
étaient, à la fin de 1921, au nombre de 564,
avec 21.523 indigènes enseignants, et 45.000
élèves ; l' année suivante, il y avait 599 écoles,
avec 24.000 maîtres et 51.000 élèves. Mais
comparez ces progrès avec ceux des écoles où
la langue véhiculaire est un idiome indigène ;
en un an, le nombre des écoles a passé de 231
à 14.289, avec 24.000 maîtres et 1.066.630
élèves. Les Malais instruits à l'égal des Euro-
péens sont de plus en plus nombreux ; on
trouve parmi eux des sujets d'élite, docteurs en
droit et en médecine, professeurs, savants, fai-
sant presque tous partie de la Boudi-Outomo
ou de la Sarekal Izlam, ou d'une autre société
secrète.
Sauf cette affiliation à des sociétés secrètes.
qui n est sans doute pas très favorable au gou-
vernement néerlandais, l'enseignement en idio-
me indigène semble assez pratique. Malheureu-
sment, les Hollandais n'auraient pas su effacer
les souvenirs odieux du régime-de la culture
forcée et toute cette remarquable érudition de
leurs sujets asiatiques pourrait mal tourner si
l'orage qui gronde là-bas venait à éclater.
Monof.
L'élevage des mérinos
et des chèvres angoras au Sénégal
Bergerie Je Y an- Y cm. Le troupeau que
la colonie du Sénégal possède à Y an- Y an (cer-
cle de Louga) compte 276 têtes d'ovins se
répartissant ainsi : béliers mérinos, 9 ; brebis
indigènes, 244 ; bélier indigène greffé, I ;
boucs angoras, 4 ; chèvres angoras, 17 ; che-
vrette angora, 1.
Les béliers et les angoras se portent de façon
remarquable. Le bélier greffé par le docteur
Voronoff en janvier 1925 a été offert à la
colonie du Sénégal par le Gouvernement Géné-
ral ; il va être croisé avec un lot de brebis
indigènes.
Les brebis indigènes confiées auparavant à la
bergerie de la Taouey ont été remises à la
bergerie de Yan- Yan depuis environ trois
semaines.
Un certain nombre d'entre elles, qui portent
encore des traces été gale « sarcoptique », sont,
par mesure de prudence, maintenues en obser-
vation.
La bergerie de Yan- Y an est dirigée par un
vétérinaire européen ; en cas d'absence de celui-
ci, le troupeau est visité tous les huit jours par
un vétérinaire du Serv ice Zootechnique.
Bergerie de la Taouev. --- On sait que le
Comité d'études de la Chambre de Commerce
de Tourcoing possède une bergerie près de
Richard Toll, sur les rives de la Taouey, La
direction de cet établissement est assurée par
un Européen. -
Le troupeau comprend des mérinos importes
d'Afrique du Sud, en 1923-25-26; des brebis
indigènes, des angoras et quelques produits de
croisement.
Au 19 juillet, ce troupeau se décomptait
ainsi :
1° Mérinos, contingent de 1923 : 3 béliers,
71 brebis, 6 agneaux; de 1925 : 1 bélier, 29
brebis, 4 agneaux ; 1926 : 17 béfiers, 116 bre-
bis, 10 agneaux.
2° Angoras : 17 chèvres. 8 boucs, 2 che-
vreaux ;
30 Troupeau de croisement : brebis indigè-
nes 95, agneaux mérinos métis 4, chèvres indi-
gènes 20, chevreaux métis angoras 7.
Ce qui donne un total de 410 têtes.
L'aspect général des mérinos est satisfaisant
quoique certains sujets présentent des signes de
faiblesse.
Les brebis indigènes sont en bon état ; les
angoras sont en excellent état ainsi que les chè-
vres indigènes.
-------_ <
L'anniversaire de Tabora
Il y a eu dix ans hier que les troupes belges,
sous la conduite du général I ombeur, firent
leur entrée triomphale à Tahora. le rempart de
l'Est-Africain allemand.
A l'occasion de ce glorieux anniversaire,
la colonie belge du littoral, fondée à Ostendr.
en 1922, avait organisé une conférence, qui a
été faite par le major Libert, qui était, à I épo-
que, chef d' état-major des troupes en opéra-
tion dans l'Est-Africain allemand.
Il avait été décide*, en outre, que I inaugu-
ration du monument aux soldats belges mOt:
en Afrique au cours vie la grande guerre aurait
lieu également à Kinshassa (Congo beige) en
présence du vainqueur de Tabora, le général
Tombeur.
Par suite de circonstances imprévues, le
monument n'a pu être prêt à temps, et l' inau-
guration a dû être remise à une date ultérieure.
Le statut de Tanger
--0-0--
Accord italo-espagnol
Sous toutes rêsorv»-^ des né il" c: jtioria-
très actives et seeietcs s" poursui-
vraient ..ntre l'Espagne et l'ltall, Le gou-
vernement de Home se serait engage a sou-
tenir le gouvernement de Madrid dans ses
revendications au sujet de langer et des
modifications ù apporter au statut de la
zone iutel'natiunal.',
On ignore t"ut"!"is n; 4lllf l'Italie rece-
vrait en retour de c''ttr aide.
Mercredi dernier, l'ambassadeur d'Italie
est venu spécialement de .Saint-JSébasticn
pour s'entretenir avec Primo de Hivera, et
l'acrord au HUj..¡ de Tanger aurait été éta-
bli 111 principe.
Que voudrait ! Espagne ?
D'après une source autorisée br Lunnquc,
le gouvernement espagnol aurait fait re-
mettre au l'oreign Ullke, il y a une huitaine
de jouis, par l'intermédiaire de «ou repré-
sentant à Londres, une nouvelle note au
Bujet de Tanger.
Dans cette communication, le gouverne-
ment de Madrid ne demanderait plus que
Tanger fut incluse dUII la zone espagnole,
mais désirerait que de prochaines discus-
sions aient lieu entre lu Franco, la Grande-
Bretagne et l'Espagne, en vue uddmettre
l'Italie dans un. statut révisé.
Les milieux officiels anglais déclarent &
nouveau que, bien que satisfait du statu
IJW) aduel, le uouverneinent de Londres ne
se refuserait ibit"; à coopérer avec les gou-
vernements intéressés, ^i ceux-ci intimaient
qu'il convient d'apporter certaines moditl-
cutions au régime actuel de la zone du Tan-
ger.
11 ne faut toutefois pas prévoii qu'une
conférence plénière des puissances signa-
taires du l'acte d'Algésiras ait lieu. La con-
vention de langer, dit-on, a été signée en
1UKJ entre la France, la Grande-Bretagne
et l'Espagne. Il y a tout lieu de supposer
que les discussions ù venir auront lieu en-
tre ces trois gouvernement.
Dans le Conseil des ministres qui 6e tient
aujourd'hui à Saint-Sébastien, il a dû être
question des affaires internationales et prin-
cipalement de l'état des négociations en-
gagées pour obtenir la révision du statut
de Tangel'.
Le problème posé par l'Espagne intéresse
au moins tout autant l'italie. En effet, le
nouveau statut demandé par les deux puis-
sances d'une part donnerait à l'Espagne la
prépondérance dans l'administration de
Tanger, où le représentant du sultan serait
remplacé par le délégué du khalifat de Té-
tOUilII, et, d'autre part, mettrait l'Italie sur
le même plan que l'Angleterre et la France.
En outre, afin de diminuer autant que
possible les effets des accords anglo-franco-
espagnols passés au sujet du Maroc depuis
l'.KH. cette révision serait faite par une con-
férence des pays signataires de l'acte d'Al-
gésiras, ce tlui marquerait le retour à l'in-
ternationalisation des affaires marocaines.
Ce premier succès permettrait, à l'Italie
de pousser plus avant la réalisation de son
programme dans la Méditerranée.
On continue à garder la plus grande ré-
serve d sur la portée des accords navals qui
précédèrent la conclusion du traité d'arbi-
trage ilalo-cspagnol du 7 août dernier.
-060.
LA PAIX AU MAROC
00
La situation militaire
IUnis le Moyi.n-Atlas région de l'oued El-
Abid et du Tadki; la liurka dissidente des
Ail Isla el des Ait. Sholiman, en marche
vers Ltinelouidane, a continué son avance
lenlt en forme d.'iniillration et pénétré dans
la Inmcle de l'oued UWlIsnl aftluent de
gauche de l'oueil El-Abid. C.onime elle Se
rapprochait avec, seimble-t-il, l'intention
d'attaquer les Ait llaniza soumis, nous
avons fait occuper par nos partisans tuu-
tes Les forteresses commandant les routes
vers la plaine. En même temps l'aviation,
appuyée par l'artillerie de nos postes de
Binelouidane et du blokhaus d'U-Had,
bombarda Soukeihad. important village des
Aitma/igh, qui venaient de faire dNection,
Sur le front nord d-- la division Monho-
ven, nous avons terminé le désarmement
de.s villages de Mokasseb el Takmecht et
récupéré dans la dernière semaine plus de
trois cents fusils.
Dans l'ancienne tache de Ta/.a, trois sou-
kiers furent attaqués, vers le djebel Sidi-
Anieur, par quatre rôdeurs armés de mous-
quetons qui tuèent deux d'entre eux. Le ^fr'
gouni esl parti ii la poursuite des agres-
seurs.
On signale toujours sur notre front nord
des attaques d'indigènes Isolés qui par pe-
tits groupes sèment le désordre et. l'in-
quiétude dans la région des Boni Kamilccb
et & Fcdjel-Kolaa.
Alill d'effectuer la liaison indispensable,
le c'hef d'élal-major île la division maro-
caine. accompagné île deux sous-ofliciers
et d'un peloton de spahis, s'est rendu,
avant-hier à Tar^uisi par Souk-et-Tnine,
pour s'entendre d\t't' le général Oirasco,
commandant h-s Ironies espagnoles île.
Targuist.
Adieux au général Bertrand
Par un ordre de service, le générai Daii-
gan, commandant intérimaire des troupes
du Maroc, a exprimé \a reconnaissante do
la population et de l'armée au général Ber-
trand, commandait! supérieur dis troupes
de la cAle, placé dons le cadre de résene.
Les récompenses
Le général de brigade Colornbnt es' élevé
à la dignité de grand officier.
Sont promus commandeurs : :t':-. géné-
raux de brigade Vemhol, au Maroc, et
Soulé, au Levant : les colonels d'infanterie
fîoudot. commandant la :1" brigade de mar-
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