Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-09-16
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 septembre 1926 16 septembre 1926
Description : 1926/09/16 (A27,N141). 1926/09/16 (A27,N141).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397190b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. No 141
LE NUMERO : 30 CENTIMES
."Et Di sum. h, septembue
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Les Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
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EXCLUSIVE DU JOURNAL
LmAnntuon*Ri\Un h mmt «flinmAi/iWMiddwhiV-iAPilllf
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
sim" « itataklnliN : 34, Rue du Mont^Thabor, PARIS-I* Tiépta» : UNJTU It-W
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,'"
La cession de nos colonies
Il importe qu'il ne se crée pas de malenten-
dus au sujet de nos colonies.
Louis XV, Napoléon, avec une mentalité
rêJe souverains, de propriétaires, ont abandonné
des terres lointaines et encore peu peuplées,
peu productives pour concentrer leur attention
et leur effort sur leurs Etats européens.
Il importe de souligner qu'une grande démo-
cratie ne peut sentir, penser, ni agir de même.
D'abord - et ceci n'est pas un paradoxe,
mais une vérité psychologique - 1 humeur du
Français, de façon gé nérale, n a pas été et
n'est pas la mentalité du conquérant. Il y a
toujours chez les nôtres l'inclination d'esprit,
les manières du missionnaire, de l'émancipa-
teur, du civilisateur. Nos grands « décou-
vreurs », nos grands « Africains » ont toujours
Aé humains ; soldats, ils ne massacraient pas ;
ils délivraient, ils alimentaient, ils adminis-
traient ; colons, ils associaient. Où donc y a-t-
1 un autre peuple, dans 1 histoire ou dans le
trisent, qui traite avec la même équité frater-
•elle les hommes de races différentes 1
Les Américains. éduqués par leur propre
aventure, par leur libre expansion vers 1 ouest
tur une terre quasi vide, par leurs villes et leurs
Etats tracés au cordeau, ne voient dans un pays
que le sol, un sol dont ils ignorent l' orogra-
tJhie et rhydaphie. Pour eux, qui datent
de 300 ans, l'histoire est importune et dénuée
- toute signification, et ils ont inventé ces
deux opérations ethnographiques ahurissantes :
Ict plébisciste, qui remplace l'indication des
siècles et des lieux par la fantaisie d'un ins-
tant, et l'échange des populations qui anéantit
des millénaires de vie sédentaire. Dans ce
tnëme ordre d'idées, et toujours uniquement
attentifs au sol, indépendamment des habitants,
ils répandent de par le monde cette pensée dé-
létère, primitive et immorale : les terres se ven-
dent d'Etat à Etat, les terres s'offrent et se
cèdent volontairement, un Etat paye les dettes
nationales avec ses oossessions au delà des
lien. Et les Etats-Unis ont acheté l'Alaska
la Russie, mais il n'y avait alors là, selon
l'expression fameuse, que des « arpents de
Heige » ; ils ont acheté les Antilles au Dane-
mark, à un moment où le pauvre Danemark se
recomposait de peur devant l' A llemagne : il
acceptait la rupture d'avec rlslnde, il ne con-
teintait à reprendre du Sleswig que ce que
F Allemagne permettait, et admettait sur ce
point, entre le projet premier et la signature,
-.ne correction au Traité de Versailles ; il a
lait marché avec les Américains pour ses An-
tilles. Alors, les Etats-Unis croient qu'on peut
procéder ainsi avec quiconque. Je suis de ceux
qui ont reçu de là-bas un projet d'annulation
partielle de notre dette moyennant la cession
-au Etats-Unis de nos possessions dans l'hé-
misphère américain entre le parallèle de Was-
hington et le parallèle sud correspondant.
Nous autres Français, nous sommes autres.
Notre patriotisme est le plus terrien des patrio-
.umes, c'est-à-dire celui qui unit le plus for-
tement l'homme à la terre. Le patriotisme
'Orientale c'elt l'attachement à un sanctuaire et
4 un Livre Sacré. Mais, même en Europe, le
patr iotisme anglo-saxon, par exemple - et
c'est ce qui a fait des Britanniques des voya-
̃geurs si aisés - est loin d'être terrien comme
le notre. Notre culte des morts, et par consé-
-cIuent des cimetières, notre amour du clocher
nous marient étroitement, constamment au sol
que nous avons cultivé, où nous avons vécu,
sur lequel et pour lequel nous avons combattu.
La terre où a coulé le sang des nôtres, dans
- invincible sentiment, demeure nôtre.
Aussi, dans nos possessions, avant toute
chose et dès que nous y avons travaillé, voyons-
sous surtout les habitants, ceux que nous y
avons connus ou que nous en avons connus, et
qui, peut-être, ne sont plus, et' ceux qui y vi-
vent encore, et aussi l'œuvre des nôtres, leurs
traces. Une foii qu'une population est entrée
dans la famille française, que nous avons com-
mencé à mettre à la portée de ses lèvres notre
civilisation, nous nous sommes attachés à elle.
Ht nous estimons c'est toute notre vieille
ascendance qui parle en nous - que l'on ne
trafique pas d'êtres humains ; tous ceux qui sont
sôtres et dont nous avons reçu la charge des
plus allants d'entre nous, nous les gardons : ils
mous sont chers.
Nous ne pouvons, d'ailleurs, nous bomer à
laisser parler les sentiments, même si profonds
« si traditionnels chez nous. Notre conception
de l'Etat vient corroborer notre respect de la
dignité humaine et nous mener aux mêmes con-
clusions.
Un Etat moderne, l'Etat d'une puissance
mondiale doit constituer un tout économique.
Cette expression signifie pour nous deux choses.
t) abord, un grand Etat doit, par la variété
de ses produits, et donc par la savante répar-
tition de ses possessions à travers les climats,
Itre à même, en tout domaine et en tout temps,
de se suffire à lui-même.
Et, en second lieu, il doit être à même d'as-
surer lui-même le cheminement des matières
et des denrées qu'il exporte et qu'il importe,
dont il accomplit la répartition ou la collecte
dans tout son empire, Or. de ce point de vue,
la France, pays qui s'étend du Rhin au Congo
et qui est divisé en deux par la Méditerranée,
se possède à cette heure rien de trop. La né-
emaité vitale, pour elle, est la sécurité des
nhtions entre la France d'Europe et la France
o Afrique, et pour en être IMIbesIe, elle ne
y* w Pfwer de flanegarder les routes mari-
limu à 1 ouest et à l'est, d'être proche des
tnai portes de la Méditerranée : Gibraltar,
Dwdwefles, Canal de Suez.
D'autre part, ses possessions, divergentes de
l'axe central Rhin-Congo, sont sans exception
aux entrées et aux sorties de tous les grands
chenaux du monde et lui permettent de ne de-
mander son chemin, le droit d. à per-
sonne. Grâce à la France et à ses possessions,
la Botte de Cronstadt a pu, en 1905, d'abri
français en abri français, par nos ports de la
mer Rouge, Madagascar et la baie d'Along,
se rendre aux mers de Chine. Nos possessions
américaines présentent nos vaisseaux au Canal
de Panama, que nos îles du Pacifique recueil-
lent de l'autre ctit. Et le jour où nous vou-
drons refaire notre trésor-or, nous n'aurons que à
mettre en exploitation les gisements de la
Guyane.
La volont é persévérante des ancêtres a bien
fait les choses. Nous lui demeurons ardemment
fidèles.
Êdouard Soulier,
Député de la Seine.
.-
Les travaux d'irrijalioa eilldocbi.
De
La loi de 1912 prévoyait une dotation to-
tale de 19,100,000 francs se répartissant
ainsi :
Vmh-Yôn 1. 500.000 fr.
Song-Cau 9,000,000 fr.
Thanh-Hos 8,200,000 fr.
Thus-Thien 400. ooo fr.
Cette dotation a été ramenée à 1.800.000
francs par la loi de 1924.
La dotation de l'emprunt a été entièrement
absorbée en ce qui concerne les travaux du
Vinh-Yôn; le complément de. la dépense,
soit 363.000 francs a été supporté par le
budget général. Le réseau, qui intéresse
17.000 hectares, a été mis en service en fé-
vrier 1923.
Aucune ouverture de crédits n'a été faite
sur l'emprunt de 90 millions, pour les ré-
seaux du Seng-Cau et du Thanh-Nos qui in-
téressent respectivement 33.000 et 67.000
hectares. Les travaux, mis en exécution avec
les seules ressources du budget général sont,
en ce qui concerne le réseau de Thanhos, en
voie d'achèvement et, en ce qui concerne le
réseau du Song-Cau, en voie d'exécution nor-
male.
L'exécution du réseau du Thus-Thien a
fait l'objet d'une ouverture de crédit de
200.000 francs (décret du i9 décembre
1916). Les études définitives sont actuelle-
ment en cours.
11'.
Les tabacs des colonies
Au cours de la réunion du Conseil d'admi-
nistration de la « Caisse autonome d'amortis-
sement », hier matin, M. Lebrun, vice-prési-
dent du Sénat, président, en ouvrant la séance,
a prononcé un important discours où il a traité
du Monopole des Tabacs et a déclaré :
« Au sujet de son approvisionnement en
tabacs en fentes. le Monopole ne négligera
aucun effort pour se libérer de plus en plus de
l'importation des tabacs exotiques.
« A cet effet, il doit, d'une part, tendre à
l'amélioration de la récolte indigène et à l'ac-
climatation de variétés nouvelles ; ce sera
l' œuvre des champs d'expérience et des la-
boratoires de Bergerac, dont la création a été
décidée déjà par la loi de Finances de 1926.
Il doit, d'autre part, poursuivre avec énergie
l'utilisation des ressources de nos colonies. Les
résultats déjà acquis en Algérie, à Madagascar,
au Cameroun, ceux qu'une mission en cours
en Indochine permet d'espérer, montrent com-
bien cette voie s'annonce féconde. »
L'affaire du Lotus
--0-0.-
Le lieutenant Desmons, second du Lotus,
qui avait été mis lundi en liberté provi-
soire sous caution, a été condamné hier à
quatre-vingt jours de prison et à 22 livres
d'amende par la Cour pénale de Conatanti-
riople.
D'autre part, le tribunal a condamné a
quatre mois de prison et à 33 livres d'amen-
de le capitaine turc du navire coulé. Le
lieutenant Desmons, qui s'est pourvu en
cassation, est laissé en liberté provisoire.
Dans sa sentence sur l'affaire du Lotus,
le tribunal déclare en outre que la Com-
pagnie des Messageries Maritimes et l'ar-
mateur du Bozcourt sont condamnés cha-
cun à 5.000 livree de dommages et intérêts
envers les familles des victimes.
Avant que le procès ne revienne en ap-
pel à Angora, l'affaire du Lotus aura déjà
été, sans doute, jugée par la Cour interna-
tionale de justice de La Haye.
Tout porte à croire que l'illégalité du ver-
Tnut porte à crodire e lu'ce m prisonnernen t du
dict l'illégalité de l'emprisonnement du
lieutenant Desmons seront stigmatisées par
la Cour d'arbitrage.
Lois, Décrets, Arrêtés
on
Décrets du tDr septembre 1926 modifiant les
décrets sur les tarifs de solde des trou-
pes métropolitaines, des troupes saharien-
nes et des militaires en service au Ma-
roc.
Décret du 28 août 1US portant réduction de
l'effectif du détachement de gendarmerie
de Saint-Pierre et IIIqueIoD.
(J. 0. du 15 septembre 1W6.)
L'Allemagne, l'Italie
et les mandats coloniaux
-– 0-0
AI' ai suivi pas à pas les manifesta*
lions de la tresse allemande et de
l'opinion allemande en général
pour les mandats coloniaux D'autres font
comme moi, en France et à l'étranger, Un
article paru, il y a quelques jours, dans un
journal italien. Le Tevere, nous donne
encore à réfléchir.
VItalie surveille l'Allemagne. Les rap-
ports entre les deux nations ne vont pas tou-
jours sans difficulté. A la suite des fêtes na-
tionales italiennes à Botnano, dans le Tyrol
annexé, il y a eu quelques réactions; les
trois universités de l'Allemagne du Sud ont
protesté publiquement contre V italianisation
forcée, et la question dit Tessin est revenue
sur le tapis. Les journaux italiens font
observer que l'agitation antiitalienne est,
dans le Tessi". assen déplacée, puisque Von
y compte 8 ou 10.000 Allemands en face de
no.000 Italiens, dont 30.000 du royaume.
Il y a attssi les problèmes qui se Posent dès
qu'on parle du rattachement de l'Autriche.
Bref, un journal allemand, le Kolnische
Zeitung se faisait écrire par un de ses cor-
respondants de Rome : « On peut aujour-
d'hui dire qu'il n'y a peut-être -pas tléla
Etats d'Europe divisés sur autant de sujets
que l'Allemagne et l'Italie n; l'article
rappelait que l'industrie italienne considé-
rait comme une menace le rattachement de
l'Autriche à l'Allemagne, que la question
du Tyrol était fort irritante, et notait, non
sans mauvaise humeur, que la presse ita-
lienne parlait constamment de vainqueurs et
de vaincus « quoiqu'on puisse se demander
dans quelle bataille les Allemands ont été
vaincus flar les Italiens. *
C'est dans cette atmosphère qu'il faut si-
tuer l'article du Tevere concernant les am-
bitions coloniales de l'Allemagne. Notre
confrère italien prévoit, comme nous tOtU,
qu'une fois admise dans la Société des Na-
tions, elle réclamera sa part de mandats.
Orajoute-t-il, le problème des mandau co-
loniaux se fose pour l'Italie avec non moins
d'urgence et non moins de force, et, sans
doute, avec plus de justice puisque l'Italie
est une des nations qui ont gagné la guerre.
De là à donner fin coup de patte aux
« prétendus alliés », il n'y a qu'un pas, et
il est vite franchi. Les « prétendus alliés »,
qui sont-ilst Evidemment, l'Angleterre et
la France, mais c'est à la France plus par-
ticulièrement que le coup de patte est des-
tiné. C'est à elle que s'adresse le reproche
1 de ne pas vouloir accorder la Priorité au
problème colonial italien; la preuve éclate
immédiatement dans cette phrase : « De
cela rendent témoignage, entre autres cha.
ses, certains écrits récents de Poincaré, au-
jourd'hui chef du Gouvernement français. »
D'autre pa,t.. la France a signé une dé-
claration, annexe à la convention commer-
ciale franco-allemande du 5 août dernier, où
elle prend l'engagement d'examiner avec
bienveillance les demandes présentées par
les citoyens allemands' qui désirent être
admis dans les colonies françaises ou dans
les territoires soumis au régime du mandat,
c'est-à-dire dans les anciennes provinces de
l'empire colonial allemand. Ces citoyens
allemands doivent jouir dit traitement de la
nation la plus favorisée pour ce qui con-
cerne la protection des biens et des person-
nes, l'exercice des professions, l'acquisition
des biens meubles el immeubles.
« Ainsi la France permet que les anciens
colonisateurs, par exemple du Togo et du
Cameroun, reprennent leurs anciennes rela-
tions avec les indigènes et préparent le ter-
rain aux diplomates qui à Genève, récla-
meront tôt ou tard la rétrocession des co-
lonies perdues. n
C'esf aller un peu vite, et cela n'entraîne
pas nécessairement ceci. La reprise des
anciennes relations des citoyens allemands
avec les indigènes dans telle ou telle de
leurs colonies d'autrefois peut être une
chose fort bonne en soi, sans qu'immédiate-
ment elle constitue un fait pouvant être
exploité par les diplomates de Genève pour
justifier des réclamations dont nous restons
les maîtres d'apprécier la légitimité.
Mais on conçoit l'impatience des Italiens
qui s'écrient : Et pour nous, quoi de nou-
veau? Que l'Allemagne fasse son jeu, c'est
tout naturel; mais les « ex-alliés » de l'Ita-
lie songent-ils que pafir elle l'expansion co-
loniale est non moins une chose qui presse.
« La rentrée de Genève approche, la cam-
pagne coloniale allemande se développe sé-
rieusement (nous l'avons montré, nous-
même, plus d'une fois), d'étranges préféren-
ces et condescendances se révèlent. Il sera
bon d'affirmer de nouveau le bon droit de
l'Italie et sa volonté de ne pas être l'objet
d'une nouvelle tromperie. »
Affirmer le bon droit de l'Italie, cela est
juste et raisonnable; cela le paraît même
davantage lorsqu'on supprime la deuxième
partie de la phrase. Le bon droit, la justice,
se suffisent à eux-mêmes sans y ajouter des
récriminations intempestives. Mais on nous
permettra, avant tout, de faire observer que
les ex-alliés, c'est à la fois la France et tou-
tes les nations qui, dans la guerre de 1914,
ont lutté avec elle pour la défense dit droit.
Si des « préférences » et des « condescen-
dances » doivent être accordées à notre
sœur latine, elles doivent l'être non pas aux
frais de la France serlle. mais aux frais de
tous ceux qui ont mis en commun leurs
armées et leurs espérances. Et peut.être
cela n'est-il pas vrai seulement en ce qui
concerne l'Italie. On voit bien où j'en veux
venir, et j'y viendrai.
Mario Roaatan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
> k
LE TAUX DE LA PIASTRE
-0-
J. nouvernlIr gt"nl-rnl do l'indorliinfl viont
do fnirc oonnnHre nu ministre ties Colonkxs qu'ik
la dnte du 15 septembre WÔ6 le taux officiel de
la piastre h Saïffon (ofllil 111 10 froncs.
A LA CHAMBRE
---0-0--
, QUESTIONS ECRITES
La Caisse intercoloniale des retraites
M. Léon Barély, député,"rappelle à M. le mi-
nistre des Colonies que l'article 71 de la loi du
14 avril H»24 portait réforme du régime des pen-
sions civiles et des pensions militaires stipule :
« Il est créé une caisse intercoloniale de retraites
a laquelle seront assujettis les ronstionnaires et
agents des cadres locaux européens des colonies,
pays de protectorat et territoires à mandat, etc.»,
et demande quand cette caisse intercoloniale
sera créée et à quelle époque les intéressés pour-
ront avoir connaissance de son fonctionnement,
ajoutant que les fonctionnaires de l'enseigne-
ment public du cadre local désireraient être fixés
au plus tôt, afin de pouvoir opter, soit pour la
caisse intercoloniale, soit pour la caisse des pen-
sions civiles (bénNlce de 1 article 33 de la loi du
30 décembre 1913, par application de la loi du
5 septembre 1923), la demande devant être faite
avant le l'e octobre 192G. (Question du 17 mai
1020.)
Réponse. - L'envoi au Conseil d'Etat du pro-
jet de règlement d'administration publique pré-
paré par la Commission spéciale constituée au
ministère des Colonies portant organisation de
la caisse intercoloniale de retraites a dû être
ajourné en raison de l'opposition du ministère
des Finances à l'adoption d'une de ses clauses
essentielles, qui a pour but d'incorporer le sup-
plément colonial dans le traitement servant de
tluse a la liquidation de la pension et d'une au-
tre disposition importante fendant à affilier au
régime de la caisse l'ensemble du personnel en
service aux colonies, y compris celui pouvant
prétendre actuellement a pension de l'Etat. Ce
retard ne lose d'ailleurs pas !es intérêts de la
plupart des agents en cause, puisque ceux-ci
peuvent prétendre, pour compter du 17 avril 192-1
et jusqu nu moment de la revision de leur re-
traite, à une allocation temporaire provisoire
qui s'ajoute, a partir de la même date, a la pen-
sion dont ils sont titulaires et nui est calculée
de telle sortf que ces deux sommes réunies attei-
gnent un total rémunérateur. En ce qui con-
cerne les titulaires de grades universitaires don-
nant accès aux fonctions de l'enseignement dans
la métropole visés à la loi du 5 septembre 1923,
il ne saurait être question pour eux d'un droit
d'option entre le régime des pensions de l'Etat
et celui de la caisse intercoloniale, puisque ce
d'-rnicr est applicable aux seuls fonctionnaires
des cadres locaux européens des colonies, pays
de protectorat ou territoires sous mandat dpnt
les emplois ne conduisent pas 8 pension sur le
Trésor public.
Le statut de Tanger
00
Déclarations du général Primo de Rivera
cc Si nous n'avons pas le contrôle de Tan-
ger, a déclaré le général Primo de Rivera
à un de nos confrères - de la presse pari-
sienne, il y restera un foyer d'agitation,
d'intrigues, de combinaisons. et - malheu-
reusement je suis toujours bon prophète
dans deux, trois ou cinq ans, la rébellion
reprendra.
Dans ces conditions, la tâche de protecto-
rat est trop lourde. Pourquoi nous en char-
ger?
Le statut actuel de Tanger est un vérita-
ble bouillon de culture pour les microbes des
discussions internationales. Croyez-moi, non
seulement peur nous, mais pour la France,
mais pour tout le monde, il vaut mieux que
Tanger soit à l'Espagne.
Oh ! nous n'y ferons pas de travaux mili-
taires ! Et il y règnera l'égalité commer-
ciale.
- Et en attendant?
- Je le répète, nous n'envisageons pas
l'abandon de notre protectorat dans les cir-
constances actuelles. Nous attendrons, pour
prendre une décision, la situation qui nous
sera faite à Tanger. »
La démarche du Gouvernement soviétique
Le chargé d'araires des Soviets à Lon-
dres a remis récemment au Foreign Office
une note au sujet de Tanger.
M. Tcbitchérine, se basant sur le fait que
la Russie tzariste fut l'une des puissances
signataires de l'acte d'Algésiras réclame,
pour la Russie soviétique, le droit de parti-
ciper à toute conférence internationale qui
pourrait se réunir pour discuter les modifi-
cations à apporter au statut de Tanger et
aux principes fixés par l'acte d'Algésiras.
Au cas où il ne serait pas invité à parti-
ciper à une telle confélence, le Gouverne-
'ment de Moscou refuserait de reconnaître la
validité des modifications qui seraient faites
sans sa collaboration et sans son assenti-
ment.
- nr
Italie et France
Une entrevue aurait lieu prochainement
entre M. Briand et M. Mussolini, dont les
principaux sujets traités seraient le statut
méditerranéen tout entier, le problème de
Tunisie et la question d'Abyssinie.
- ..1.
A la Société des Nations
0«–
L'Abyssinie et les traités anglo-italiens
Le différend qui avait surgi entre l'Abys-
sinie, d'une part, l'Italie et la Grande-Bre-
tagne, d'autre part, au sujet de certains ac-
cords projetés entre ces deux derniers pays,
paraît dissipé.
Le gouvernement abyssin n'a pas fait par-
venir à Genève la communication qu'il avait
annoncée pour le 10 septembre. On en con-
clut que ses délégués à Genève, dans leurs
conversations, ont obtenu tous les apaise-
ments nécessaires. Mais l'on attribue à l'ac-
tion médiatrice de la S. D. N., qui a per-
mis l'échange de notes et de conversations,
l'amélioration qui s'est produite dans les
rapports entre les trois pays.
TROUPES COLONIALES
--0-0--
W élèves do l'Ecole spéciale militaire do Saint-
Cvr l't 48 élèves de l'Ecole militaire de nint.
Mni'\l'at ont été promus sous-lieutenants dans
l'infanterie coloniale.
Le commerce en Gaioée Française
Le mouvement commercial de la Guinée
française pour le 20 trimestre 1926 s'est
élevé à 48.787.925 francs, dont 34.140.442
francs à l'importation, et 14.641.484 fr. à
l'exportation.
Pour la même période de 1925, le mou-
vement avait atteint 38.016.1W fr. dont
27.710.092 fr. aux importations et 10.300.017
francs aux exportations.
La comparaison du mouvement commer-
cial des deux trimestres fait ressortir pour
1926, une progression de 6.130.350 fr. à l'im-
portation, de 4.341.467 fr. à l'exportation,
soit au total 10.771.817 francs.
Pendant ce trimestre, la part de la Fran-
ce s'élève à 12.825.408 fr. aux importations,
soit 37 56 ; celle des colonies françaises
est de 412.643 francs.
Cette progression du commerce avec la
métropole est due principalement à l'aug-
mentation des importations des produits
alimentaires, des tissus de coton, etc.
Les exportations pour la France accusent
Vour le 241 trimestre 1926 une augmentation
de 2.009.439 fr. sur le trimestre correspon-
dant de 1925. Exprimée en pourcentage, la
part de la France est sensiblement la même
que l'année dernière : 45 92
La progression porte sur les produits sui-
vants - quantités en plus : peaux de bœufs
60.743 kgs ; laines 12.474 kgs ; cire 11.804
kilos ; bananes 45.980 kgs; arachid-es 129.251
kilogs ; amandes de palme 187.909 kgs ;
coton 3.249 kgs ; or 4.668 gr. ; beurre de
karité 48.839 kgs ; colas 9.656 kgs ; huile
d\orachidç.s 1.958 kgs.
Par contre, les grftifles de ricin et de sé-
sames, l'huile de palme, l'indigo et le ru
sont en régression.
Deux produits sont en diminution de ton-
nage et en augmentation de valeur : la
gomme copal qui avec, 14.814 kgs en moins,
est en augmentation de 122.886 fr. et le
caoutchouc qui offre 589.252 fr. en plus
malgré une régression de 70.941 kgs
Le Illvelent cOllental do Dahomey
--0-0--
Le commerce général de la Colonie s'est
élevé pendant le deuxième trimestre à
89.215.491 francs, dont 40.394.285 francs à
l'importation et 48.831.206 francs à l'ex-
portation.
Pendant la période correspondante de
1925, le mouvement commercial avait at-
teint 52.076.776 francs dont 22.305.973 fr.
à l'importation et 29,770.800 francs à l'ex-
portation ; soit un accroissement de
37.138.715 francs en faveur de 1926.
La part de la Métropole dans le com.
merce total de la colonie se chiffre par
37.246.690 francs, soit 41.75 du mouve-
ment commercial. Cette proportion pour le
premier trimestre de 1 année en cours
n'était que de 28,10
Les échanges avec les colonies françai-
ses passent de 131.983 francs en 1925 à
1.506.409 francs en 1926, soit une augmen-
tation de 1.374.426 francs.
L'ensemble du commerce avec l'étran-
ger, au cours du deuxième trimestre 1926
s'inscrit avec 50.462.392 francs contre
33.710.799 francs pendant la période corres-
pondante de 1925, représentant 56,56 du
mouvement total.
A part les houilles et les sels, l'augmen-
tation est générale sur toutes les denrées
importées.
Les principaux accroissements de tonna-
ge et de valeur portent sur les sucres
(305 t. contre 319), les vins (788 t. contre
482), les^ières et limonades, les matériaux
de construction (1.878 t. contre 1.479 t.),
les fers (302 t. contre 128 t.).
Les exportations offrent une plus-value
de 19.050.403 francs sur le deuxième tri-
mestre de 1925, soit une progression de
64 Leur valeur excède de 8.426.921 fr.
celle des importations.
Le part de la Métropole dans les expor-
tations est de 23.418.830 francs et repré-
sente 48 ; celle des colonies françaises
progresse de 547.800 francs.
L'augmentation globale de 19.050.-403 fr.
porte principalement sur les produits sui.
vants : peaux de lîœufs 15.181 fr. en plus;
arachides 40.012 fr. en plus ; amandes de
karité 43.740 fr. en plus ; amandes de
palme 6.810.666 francs en plus ; huile de
palme 11.830. francs en plus ; co-
ton 211.437 francs en plus ; graines
de ricin 86.849 francs en plus ; coprah
18.106 francs en plus.
Les exportations n'ont pas seulement
augmenté en valeurs ; on remarque pour
certains produits une progression en quan-
tité, par exemple sur l'huile de palme, les
graines et le beurre de karité, le coprah et
le coton, etc.
L'AVIATION COLONIALE
--0-0--
Croisière méditerranéenne
C'est sur une distance de 5.500 kilomètres
qu'a porté la randonnée de l'cscadrille de
six hydravions effectuée sous le commande-
ment du lieutenant de vaisseau Paris, au-
tour de la Méditerranée orientale, sur le
parcours mlcrtc, Grèce, Syrie, Egypte et
retour.
La première partie de cette croisière d'en-
durance est accomplie. L'escadrille signale
par T.S. F. qu'elle est arrivée à Malte dans
de bonnes conditions, après avoir reçu l'ac-
cueil le plus cordial dans tous les ports où
elle a relAché. Elle est rentrée iL Bizerte le
15 septembre dans l'après-midi.
L'amiral Bertliolot, préfet maritime, avait
quitté Rizerte à bord d'un torpilleur pour
aller à sa rencontre.
VERS LTXIL
Le paquehol Amiral-Pierre, j\ bord cin-
quel se trouve .\hd-F.l-Krim. n fait escale
hier jY Djibouti.
LA PAIX AU MAROC
r » Oj>»-–
La situation militaire
Sur le (roui nord. - Le général Duffièux
s'est rendu hier à Ouezzah pour étudier la
situulion militaire-et politique du secteur.
On confirme une amélioration de la si-
tuation politique dans la région de la
zaouïa de Moulai Amrane.
Dans le secteur du Haut-Ouergha, on si-
gnale la présence du caïd Haddi des
llioua, parti en dissidence à fin juillet, à
'l'aberrant, où il serait en relations avec
les autorités espagnoles.
Dans la tache de l'usa, nos troupes et
les forces supplétives poursuivent le net-
toyage de la région entre Tizi Nonidel et
le Djebel des Beni Chaïb.
Dans la région de Marrakech, chez le4
Beni Mellal, une patrouille de partisans a
rencontré, vers la tour de Tolounaz, cin-
quante dissidents, qui ont été rejetés par
le Maclizen de Moudje appuyé par l'artil-
lerie.
Chez les Espagnols
On signale la présence de contingents
Khmès à Koudia et Boni Ahmed à la li-
sière nord de cette tribu ; de contingents
Beni-Hassan et Ghomara sur les pentes OU
djebel Tezighène et à Bab-Borret. Des
contingents Ktama, signalés en mouve-
ment hier, sont urrivés dans la région de
Turorrout.
Ces rassemblements étaient décidés à
barrer, au nord, la route du colonel Cauaz,
dont l'aviation signale en dernière heure le
mouvement vers 16 nord-ouest avec l'in-
tention de gagner la vallée de l'oued
Aoulay pour se replier sur notre zon â
Aoulay détachement français, commandé par
le colonel Calais, s'était porté en obser-
vation au confluent des Oucds-Aoulay et
Séghina, aux confins des Beni-Ahmed et
Beni-Khaled.
Le colonel Capaz avait fait savoir qu'il
manquait de munitions. Fort heureusement,
le commandant Ilongria, officier espagnol
près le commandement supérieur, reçut un
radiotélégramme l'avisant que Capaz était
sauvé, les renforts ayant pu le rejoindre.
Contre-ordre fut immédiatement donné au
'g.roupe Calais qui s'apprêtait à protéger
la rentrée de Capaz dans nos lignes. Au
cours des reconnaissances effectuées* ce
matin pour retrouver les harkas espa-
gnoles, un avion français et tombé en ter-
ritoire soumis, entre Rokba et Pjebcl
Outka.
Le caïd Abd es Selem et Ouarigha, ded
Beni-Ouriaghel du Bibane. a été destitué
par le sultan en raison de sa complicité
établie avec Abd el Krim en avril dernier.
Les forces espagnoles auraient. subi des
revers a l'est de letouan, c'est ce que rap-
portent des indigènes qui sont arrivés à
Tanger.
Les Djeballas, qui avaient récemment
livré 25.000 fusils aux autorités militaires
espagnoles, ont reçu de nouveaux appro-
visionnements en armes et en munitions,
et leur résistance s'accentuerait dans plu-
sieurs secteurs.
Il se confirme que la colonne Capaz se-
rait entièrement dégagée et aurait retrouvé
toute sa liberté de manœuvre. la harka
espagnole du capitaine Ostariz, qui s'était
également avancée au sud jusqu'à Bab-
Slib, après y avoir installé un détachement
a quitté ce point pour se rapprocher de
Targuist. Ainsi, et cola cadre absolument
avec les déclarations du général Primo dq
Bivera, que nous publions d'autre part,
nos alliés, à défaut d'une occupation to-
tale, semblent couvrir le sud de leur zone
par de petits postes permanents. Cette tac-
tique, d'aillcurs, pourrait leur être impo-
sée par les circonstances, car diverses
fractions Beni Ahmed et Senhadja de Sraïr
se prépareraient à repartir en dissidence,
tandis que le chef irréductible Keriro lance
un nouvel appel aux armes en annonçant
aux tribus qu'Abd el Krim, qui ne fut ja-
mais fait prisonnier, va retraitrc dans
le Rif et y ramener une puissante harka.
A la suite de nombreux vols de bétalï
commis par les dissidents chez les Tagh-
zout, les Espagnols durent leur distribuer
quelques fusils pour se défendre.
Déclarations du général Primo de Rivera
Interviewé par un de nos confrères de
la presse parisienne, le général Primo de
Rivera a déclaré qu'il est exarl que l'éva-
cuation par l'Espagne de la zone, espa-
gnole du Maroc a été envisagée, mais elle
ne l'est plus pour le moment. Quant a
Melilla, Ceuta, enrobées dans cette zone,
ce ne sont pas des villes de protectorat.
Elles appartiennent a la couronne d'Es..
pagne.
L'aviation v
Hier matin sont rentrés du front du Ma-
roc, par le rapide de Marseille, les soixante
officicrs, sous-officiers et hommes compo-
sant, sous les ordres du lieutenant man-
ger, la 14P ecadrille du 3^ d'aviation, de
Longvic-lès-Dijon, dont une récente cita-
tion du général Boichut signala l'activité
dans la guerre marocaine.
Les officiers du régiment firent aux
avialeurs une chaleureuse réception à !a
gare de Dijon-ville.
IàI douzième escadrille .lu régiment de-
1""111'(' an M.-iroc.
EN SYRIE
Une nouvelle soumission
Mohamed Mamoiul Diah. chot d'une haiulft
de rebolllcs, ient Ih: faire sa soumission d
Mouteifo.
l.a famille du elirf, suivant son exemple, ft
demandé à faire sa soumission.
Au Liban
Oans le I.ihnn Su,i. lo* autorités ont roau la
soumission de \ingt-.. i" familles druses.
LE NUMERO : 30 CENTIMES
."Et Di sum. h, septembue
0
Les Annales Coloniales
-. 4 , A , I1
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ABT1ÇLES flMUâ» PAS MLS8 ANNALES COLONIALES** SONT LA PBOPRlM
EXCLUSIVE DU JOURNAL
LmAnntuon*Ri\Un h mmt «flinmAi/iWMiddwhiV-iAPilllf
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
sim" « itataklnliN : 34, Rue du Mont^Thabor, PARIS-I* Tiépta» : UNJTU It-W
un m 0 mom 8 mom
MQIBEi^ljH 1 Fsm d Ceimw. - - - M a 49 9 m 0
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0.--. lei de-pub Il'8 8 mbmm
,'"
La cession de nos colonies
Il importe qu'il ne se crée pas de malenten-
dus au sujet de nos colonies.
Louis XV, Napoléon, avec une mentalité
rêJe souverains, de propriétaires, ont abandonné
des terres lointaines et encore peu peuplées,
peu productives pour concentrer leur attention
et leur effort sur leurs Etats européens.
Il importe de souligner qu'une grande démo-
cratie ne peut sentir, penser, ni agir de même.
D'abord - et ceci n'est pas un paradoxe,
mais une vérité psychologique - 1 humeur du
Français, de façon gé nérale, n a pas été et
n'est pas la mentalité du conquérant. Il y a
toujours chez les nôtres l'inclination d'esprit,
les manières du missionnaire, de l'émancipa-
teur, du civilisateur. Nos grands « décou-
vreurs », nos grands « Africains » ont toujours
Aé humains ; soldats, ils ne massacraient pas ;
ils délivraient, ils alimentaient, ils adminis-
traient ; colons, ils associaient. Où donc y a-t-
1 un autre peuple, dans 1 histoire ou dans le
trisent, qui traite avec la même équité frater-
•elle les hommes de races différentes 1
Les Américains. éduqués par leur propre
aventure, par leur libre expansion vers 1 ouest
tur une terre quasi vide, par leurs villes et leurs
Etats tracés au cordeau, ne voient dans un pays
que le sol, un sol dont ils ignorent l' orogra-
tJhie et rhydaphie. Pour eux, qui datent
de 300 ans, l'histoire est importune et dénuée
- toute signification, et ils ont inventé ces
deux opérations ethnographiques ahurissantes :
Ict plébisciste, qui remplace l'indication des
siècles et des lieux par la fantaisie d'un ins-
tant, et l'échange des populations qui anéantit
des millénaires de vie sédentaire. Dans ce
tnëme ordre d'idées, et toujours uniquement
attentifs au sol, indépendamment des habitants,
ils répandent de par le monde cette pensée dé-
létère, primitive et immorale : les terres se ven-
dent d'Etat à Etat, les terres s'offrent et se
cèdent volontairement, un Etat paye les dettes
nationales avec ses oossessions au delà des
lien. Et les Etats-Unis ont acheté l'Alaska
la Russie, mais il n'y avait alors là, selon
l'expression fameuse, que des « arpents de
Heige » ; ils ont acheté les Antilles au Dane-
mark, à un moment où le pauvre Danemark se
recomposait de peur devant l' A llemagne : il
acceptait la rupture d'avec rlslnde, il ne con-
teintait à reprendre du Sleswig que ce que
F Allemagne permettait, et admettait sur ce
point, entre le projet premier et la signature,
-.ne correction au Traité de Versailles ; il a
lait marché avec les Américains pour ses An-
tilles. Alors, les Etats-Unis croient qu'on peut
procéder ainsi avec quiconque. Je suis de ceux
qui ont reçu de là-bas un projet d'annulation
partielle de notre dette moyennant la cession
-au Etats-Unis de nos possessions dans l'hé-
misphère américain entre le parallèle de Was-
hington et le parallèle sud correspondant.
Nous autres Français, nous sommes autres.
Notre patriotisme est le plus terrien des patrio-
.umes, c'est-à-dire celui qui unit le plus for-
tement l'homme à la terre. Le patriotisme
'Orientale c'elt l'attachement à un sanctuaire et
4 un Livre Sacré. Mais, même en Europe, le
patr iotisme anglo-saxon, par exemple - et
c'est ce qui a fait des Britanniques des voya-
̃geurs si aisés - est loin d'être terrien comme
le notre. Notre culte des morts, et par consé-
-cIuent des cimetières, notre amour du clocher
nous marient étroitement, constamment au sol
que nous avons cultivé, où nous avons vécu,
sur lequel et pour lequel nous avons combattu.
La terre où a coulé le sang des nôtres, dans
- invincible sentiment, demeure nôtre.
Aussi, dans nos possessions, avant toute
chose et dès que nous y avons travaillé, voyons-
sous surtout les habitants, ceux que nous y
avons connus ou que nous en avons connus, et
qui, peut-être, ne sont plus, et' ceux qui y vi-
vent encore, et aussi l'œuvre des nôtres, leurs
traces. Une foii qu'une population est entrée
dans la famille française, que nous avons com-
mencé à mettre à la portée de ses lèvres notre
civilisation, nous nous sommes attachés à elle.
Ht nous estimons c'est toute notre vieille
ascendance qui parle en nous - que l'on ne
trafique pas d'êtres humains ; tous ceux qui sont
sôtres et dont nous avons reçu la charge des
plus allants d'entre nous, nous les gardons : ils
mous sont chers.
Nous ne pouvons, d'ailleurs, nous bomer à
laisser parler les sentiments, même si profonds
« si traditionnels chez nous. Notre conception
de l'Etat vient corroborer notre respect de la
dignité humaine et nous mener aux mêmes con-
clusions.
Un Etat moderne, l'Etat d'une puissance
mondiale doit constituer un tout économique.
Cette expression signifie pour nous deux choses.
t) abord, un grand Etat doit, par la variété
de ses produits, et donc par la savante répar-
tition de ses possessions à travers les climats,
Itre à même, en tout domaine et en tout temps,
de se suffire à lui-même.
Et, en second lieu, il doit être à même d'as-
surer lui-même le cheminement des matières
et des denrées qu'il exporte et qu'il importe,
dont il accomplit la répartition ou la collecte
dans tout son empire, Or. de ce point de vue,
la France, pays qui s'étend du Rhin au Congo
et qui est divisé en deux par la Méditerranée,
se possède à cette heure rien de trop. La né-
emaité vitale, pour elle, est la sécurité des
nhtions entre la France d'Europe et la France
o Afrique, et pour en être IMIbesIe, elle ne
y* w Pfwer de flanegarder les routes mari-
limu à 1 ouest et à l'est, d'être proche des
tnai portes de la Méditerranée : Gibraltar,
Dwdwefles, Canal de Suez.
D'autre part, ses possessions, divergentes de
l'axe central Rhin-Congo, sont sans exception
aux entrées et aux sorties de tous les grands
chenaux du monde et lui permettent de ne de-
mander son chemin, le droit d. à per-
sonne. Grâce à la France et à ses possessions,
la Botte de Cronstadt a pu, en 1905, d'abri
français en abri français, par nos ports de la
mer Rouge, Madagascar et la baie d'Along,
se rendre aux mers de Chine. Nos possessions
américaines présentent nos vaisseaux au Canal
de Panama, que nos îles du Pacifique recueil-
lent de l'autre ctit. Et le jour où nous vou-
drons refaire notre trésor-or, nous n'aurons que à
mettre en exploitation les gisements de la
Guyane.
La volont é persévérante des ancêtres a bien
fait les choses. Nous lui demeurons ardemment
fidèles.
Êdouard Soulier,
Député de la Seine.
.-
Les travaux d'irrijalioa eilldocbi.
De
La loi de 1912 prévoyait une dotation to-
tale de 19,100,000 francs se répartissant
ainsi :
Vmh-Yôn 1. 500.000 fr.
Song-Cau 9,000,000 fr.
Thanh-Hos 8,200,000 fr.
Thus-Thien 400. ooo fr.
Cette dotation a été ramenée à 1.800.000
francs par la loi de 1924.
La dotation de l'emprunt a été entièrement
absorbée en ce qui concerne les travaux du
Vinh-Yôn; le complément de. la dépense,
soit 363.000 francs a été supporté par le
budget général. Le réseau, qui intéresse
17.000 hectares, a été mis en service en fé-
vrier 1923.
Aucune ouverture de crédits n'a été faite
sur l'emprunt de 90 millions, pour les ré-
seaux du Seng-Cau et du Thanh-Nos qui in-
téressent respectivement 33.000 et 67.000
hectares. Les travaux, mis en exécution avec
les seules ressources du budget général sont,
en ce qui concerne le réseau de Thanhos, en
voie d'achèvement et, en ce qui concerne le
réseau du Song-Cau, en voie d'exécution nor-
male.
L'exécution du réseau du Thus-Thien a
fait l'objet d'une ouverture de crédit de
200.000 francs (décret du i9 décembre
1916). Les études définitives sont actuelle-
ment en cours.
11'.
Les tabacs des colonies
Au cours de la réunion du Conseil d'admi-
nistration de la « Caisse autonome d'amortis-
sement », hier matin, M. Lebrun, vice-prési-
dent du Sénat, président, en ouvrant la séance,
a prononcé un important discours où il a traité
du Monopole des Tabacs et a déclaré :
« Au sujet de son approvisionnement en
tabacs en fentes. le Monopole ne négligera
aucun effort pour se libérer de plus en plus de
l'importation des tabacs exotiques.
« A cet effet, il doit, d'une part, tendre à
l'amélioration de la récolte indigène et à l'ac-
climatation de variétés nouvelles ; ce sera
l' œuvre des champs d'expérience et des la-
boratoires de Bergerac, dont la création a été
décidée déjà par la loi de Finances de 1926.
Il doit, d'autre part, poursuivre avec énergie
l'utilisation des ressources de nos colonies. Les
résultats déjà acquis en Algérie, à Madagascar,
au Cameroun, ceux qu'une mission en cours
en Indochine permet d'espérer, montrent com-
bien cette voie s'annonce féconde. »
L'affaire du Lotus
--0-0.-
Le lieutenant Desmons, second du Lotus,
qui avait été mis lundi en liberté provi-
soire sous caution, a été condamné hier à
quatre-vingt jours de prison et à 22 livres
d'amende par la Cour pénale de Conatanti-
riople.
D'autre part, le tribunal a condamné a
quatre mois de prison et à 33 livres d'amen-
de le capitaine turc du navire coulé. Le
lieutenant Desmons, qui s'est pourvu en
cassation, est laissé en liberté provisoire.
Dans sa sentence sur l'affaire du Lotus,
le tribunal déclare en outre que la Com-
pagnie des Messageries Maritimes et l'ar-
mateur du Bozcourt sont condamnés cha-
cun à 5.000 livree de dommages et intérêts
envers les familles des victimes.
Avant que le procès ne revienne en ap-
pel à Angora, l'affaire du Lotus aura déjà
été, sans doute, jugée par la Cour interna-
tionale de justice de La Haye.
Tout porte à croire que l'illégalité du ver-
Tnut porte à crodire e lu'ce m prisonnernen t du
dict l'illégalité de l'emprisonnement du
lieutenant Desmons seront stigmatisées par
la Cour d'arbitrage.
Lois, Décrets, Arrêtés
on
Décrets du tDr septembre 1926 modifiant les
décrets sur les tarifs de solde des trou-
pes métropolitaines, des troupes saharien-
nes et des militaires en service au Ma-
roc.
Décret du 28 août 1US portant réduction de
l'effectif du détachement de gendarmerie
de Saint-Pierre et IIIqueIoD.
(J. 0. du 15 septembre 1W6.)
L'Allemagne, l'Italie
et les mandats coloniaux
-– 0-0
AI' ai suivi pas à pas les manifesta*
lions de la tresse allemande et de
l'opinion allemande en général
pour les mandats coloniaux D'autres font
comme moi, en France et à l'étranger, Un
article paru, il y a quelques jours, dans un
journal italien. Le Tevere, nous donne
encore à réfléchir.
VItalie surveille l'Allemagne. Les rap-
ports entre les deux nations ne vont pas tou-
jours sans difficulté. A la suite des fêtes na-
tionales italiennes à Botnano, dans le Tyrol
annexé, il y a eu quelques réactions; les
trois universités de l'Allemagne du Sud ont
protesté publiquement contre V italianisation
forcée, et la question dit Tessin est revenue
sur le tapis. Les journaux italiens font
observer que l'agitation antiitalienne est,
dans le Tessi". assen déplacée, puisque Von
y compte 8 ou 10.000 Allemands en face de
no.000 Italiens, dont 30.000 du royaume.
Il y a attssi les problèmes qui se Posent dès
qu'on parle du rattachement de l'Autriche.
Bref, un journal allemand, le Kolnische
Zeitung se faisait écrire par un de ses cor-
respondants de Rome : « On peut aujour-
d'hui dire qu'il n'y a peut-être -pas tléla
Etats d'Europe divisés sur autant de sujets
que l'Allemagne et l'Italie n; l'article
rappelait que l'industrie italienne considé-
rait comme une menace le rattachement de
l'Autriche à l'Allemagne, que la question
du Tyrol était fort irritante, et notait, non
sans mauvaise humeur, que la presse ita-
lienne parlait constamment de vainqueurs et
de vaincus « quoiqu'on puisse se demander
dans quelle bataille les Allemands ont été
vaincus flar les Italiens. *
C'est dans cette atmosphère qu'il faut si-
tuer l'article du Tevere concernant les am-
bitions coloniales de l'Allemagne. Notre
confrère italien prévoit, comme nous tOtU,
qu'une fois admise dans la Société des Na-
tions, elle réclamera sa part de mandats.
Orajoute-t-il, le problème des mandau co-
loniaux se fose pour l'Italie avec non moins
d'urgence et non moins de force, et, sans
doute, avec plus de justice puisque l'Italie
est une des nations qui ont gagné la guerre.
De là à donner fin coup de patte aux
« prétendus alliés », il n'y a qu'un pas, et
il est vite franchi. Les « prétendus alliés »,
qui sont-ilst Evidemment, l'Angleterre et
la France, mais c'est à la France plus par-
ticulièrement que le coup de patte est des-
tiné. C'est à elle que s'adresse le reproche
1 de ne pas vouloir accorder la Priorité au
problème colonial italien; la preuve éclate
immédiatement dans cette phrase : « De
cela rendent témoignage, entre autres cha.
ses, certains écrits récents de Poincaré, au-
jourd'hui chef du Gouvernement français. »
D'autre pa,t.. la France a signé une dé-
claration, annexe à la convention commer-
ciale franco-allemande du 5 août dernier, où
elle prend l'engagement d'examiner avec
bienveillance les demandes présentées par
les citoyens allemands' qui désirent être
admis dans les colonies françaises ou dans
les territoires soumis au régime du mandat,
c'est-à-dire dans les anciennes provinces de
l'empire colonial allemand. Ces citoyens
allemands doivent jouir dit traitement de la
nation la plus favorisée pour ce qui con-
cerne la protection des biens et des person-
nes, l'exercice des professions, l'acquisition
des biens meubles el immeubles.
« Ainsi la France permet que les anciens
colonisateurs, par exemple du Togo et du
Cameroun, reprennent leurs anciennes rela-
tions avec les indigènes et préparent le ter-
rain aux diplomates qui à Genève, récla-
meront tôt ou tard la rétrocession des co-
lonies perdues. n
C'esf aller un peu vite, et cela n'entraîne
pas nécessairement ceci. La reprise des
anciennes relations des citoyens allemands
avec les indigènes dans telle ou telle de
leurs colonies d'autrefois peut être une
chose fort bonne en soi, sans qu'immédiate-
ment elle constitue un fait pouvant être
exploité par les diplomates de Genève pour
justifier des réclamations dont nous restons
les maîtres d'apprécier la légitimité.
Mais on conçoit l'impatience des Italiens
qui s'écrient : Et pour nous, quoi de nou-
veau? Que l'Allemagne fasse son jeu, c'est
tout naturel; mais les « ex-alliés » de l'Ita-
lie songent-ils que pafir elle l'expansion co-
loniale est non moins une chose qui presse.
« La rentrée de Genève approche, la cam-
pagne coloniale allemande se développe sé-
rieusement (nous l'avons montré, nous-
même, plus d'une fois), d'étranges préféren-
ces et condescendances se révèlent. Il sera
bon d'affirmer de nouveau le bon droit de
l'Italie et sa volonté de ne pas être l'objet
d'une nouvelle tromperie. »
Affirmer le bon droit de l'Italie, cela est
juste et raisonnable; cela le paraît même
davantage lorsqu'on supprime la deuxième
partie de la phrase. Le bon droit, la justice,
se suffisent à eux-mêmes sans y ajouter des
récriminations intempestives. Mais on nous
permettra, avant tout, de faire observer que
les ex-alliés, c'est à la fois la France et tou-
tes les nations qui, dans la guerre de 1914,
ont lutté avec elle pour la défense dit droit.
Si des « préférences » et des « condescen-
dances » doivent être accordées à notre
sœur latine, elles doivent l'être non pas aux
frais de la France serlle. mais aux frais de
tous ceux qui ont mis en commun leurs
armées et leurs espérances. Et peut.être
cela n'est-il pas vrai seulement en ce qui
concerne l'Italie. On voit bien où j'en veux
venir, et j'y viendrai.
Mario Roaatan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
> k
LE TAUX DE LA PIASTRE
-0-
J. nouvernlIr gt"nl-rnl do l'indorliinfl viont
do fnirc oonnnHre nu ministre ties Colonkxs qu'ik
la dnte du 15 septembre WÔ6 le taux officiel de
la piastre h Saïffon (ofllil 111 10 froncs.
A LA CHAMBRE
---0-0--
, QUESTIONS ECRITES
La Caisse intercoloniale des retraites
M. Léon Barély, député,"rappelle à M. le mi-
nistre des Colonies que l'article 71 de la loi du
14 avril H»24 portait réforme du régime des pen-
sions civiles et des pensions militaires stipule :
« Il est créé une caisse intercoloniale de retraites
a laquelle seront assujettis les ronstionnaires et
agents des cadres locaux européens des colonies,
pays de protectorat et territoires à mandat, etc.»,
et demande quand cette caisse intercoloniale
sera créée et à quelle époque les intéressés pour-
ront avoir connaissance de son fonctionnement,
ajoutant que les fonctionnaires de l'enseigne-
ment public du cadre local désireraient être fixés
au plus tôt, afin de pouvoir opter, soit pour la
caisse intercoloniale, soit pour la caisse des pen-
sions civiles (bénNlce de 1 article 33 de la loi du
30 décembre 1913, par application de la loi du
5 septembre 1923), la demande devant être faite
avant le l'e octobre 192G. (Question du 17 mai
1020.)
Réponse. - L'envoi au Conseil d'Etat du pro-
jet de règlement d'administration publique pré-
paré par la Commission spéciale constituée au
ministère des Colonies portant organisation de
la caisse intercoloniale de retraites a dû être
ajourné en raison de l'opposition du ministère
des Finances à l'adoption d'une de ses clauses
essentielles, qui a pour but d'incorporer le sup-
plément colonial dans le traitement servant de
tluse a la liquidation de la pension et d'une au-
tre disposition importante fendant à affilier au
régime de la caisse l'ensemble du personnel en
service aux colonies, y compris celui pouvant
prétendre actuellement a pension de l'Etat. Ce
retard ne lose d'ailleurs pas !es intérêts de la
plupart des agents en cause, puisque ceux-ci
peuvent prétendre, pour compter du 17 avril 192-1
et jusqu nu moment de la revision de leur re-
traite, à une allocation temporaire provisoire
qui s'ajoute, a partir de la même date, a la pen-
sion dont ils sont titulaires et nui est calculée
de telle sortf que ces deux sommes réunies attei-
gnent un total rémunérateur. En ce qui con-
cerne les titulaires de grades universitaires don-
nant accès aux fonctions de l'enseignement dans
la métropole visés à la loi du 5 septembre 1923,
il ne saurait être question pour eux d'un droit
d'option entre le régime des pensions de l'Etat
et celui de la caisse intercoloniale, puisque ce
d'-rnicr est applicable aux seuls fonctionnaires
des cadres locaux européens des colonies, pays
de protectorat ou territoires sous mandat dpnt
les emplois ne conduisent pas 8 pension sur le
Trésor public.
Le statut de Tanger
00
Déclarations du général Primo de Rivera
cc Si nous n'avons pas le contrôle de Tan-
ger, a déclaré le général Primo de Rivera
à un de nos confrères - de la presse pari-
sienne, il y restera un foyer d'agitation,
d'intrigues, de combinaisons. et - malheu-
reusement je suis toujours bon prophète
dans deux, trois ou cinq ans, la rébellion
reprendra.
Dans ces conditions, la tâche de protecto-
rat est trop lourde. Pourquoi nous en char-
ger?
Le statut actuel de Tanger est un vérita-
ble bouillon de culture pour les microbes des
discussions internationales. Croyez-moi, non
seulement peur nous, mais pour la France,
mais pour tout le monde, il vaut mieux que
Tanger soit à l'Espagne.
Oh ! nous n'y ferons pas de travaux mili-
taires ! Et il y règnera l'égalité commer-
ciale.
- Et en attendant?
- Je le répète, nous n'envisageons pas
l'abandon de notre protectorat dans les cir-
constances actuelles. Nous attendrons, pour
prendre une décision, la situation qui nous
sera faite à Tanger. »
La démarche du Gouvernement soviétique
Le chargé d'araires des Soviets à Lon-
dres a remis récemment au Foreign Office
une note au sujet de Tanger.
M. Tcbitchérine, se basant sur le fait que
la Russie tzariste fut l'une des puissances
signataires de l'acte d'Algésiras réclame,
pour la Russie soviétique, le droit de parti-
ciper à toute conférence internationale qui
pourrait se réunir pour discuter les modifi-
cations à apporter au statut de Tanger et
aux principes fixés par l'acte d'Algésiras.
Au cas où il ne serait pas invité à parti-
ciper à une telle confélence, le Gouverne-
'ment de Moscou refuserait de reconnaître la
validité des modifications qui seraient faites
sans sa collaboration et sans son assenti-
ment.
- nr
Italie et France
Une entrevue aurait lieu prochainement
entre M. Briand et M. Mussolini, dont les
principaux sujets traités seraient le statut
méditerranéen tout entier, le problème de
Tunisie et la question d'Abyssinie.
- ..1.
A la Société des Nations
0«–
L'Abyssinie et les traités anglo-italiens
Le différend qui avait surgi entre l'Abys-
sinie, d'une part, l'Italie et la Grande-Bre-
tagne, d'autre part, au sujet de certains ac-
cords projetés entre ces deux derniers pays,
paraît dissipé.
Le gouvernement abyssin n'a pas fait par-
venir à Genève la communication qu'il avait
annoncée pour le 10 septembre. On en con-
clut que ses délégués à Genève, dans leurs
conversations, ont obtenu tous les apaise-
ments nécessaires. Mais l'on attribue à l'ac-
tion médiatrice de la S. D. N., qui a per-
mis l'échange de notes et de conversations,
l'amélioration qui s'est produite dans les
rapports entre les trois pays.
TROUPES COLONIALES
--0-0--
W élèves do l'Ecole spéciale militaire do Saint-
Cvr l't 48 élèves de l'Ecole militaire de nint.
Mni'\l'at ont été promus sous-lieutenants dans
l'infanterie coloniale.
Le commerce en Gaioée Française
Le mouvement commercial de la Guinée
française pour le 20 trimestre 1926 s'est
élevé à 48.787.925 francs, dont 34.140.442
francs à l'importation, et 14.641.484 fr. à
l'exportation.
Pour la même période de 1925, le mou-
vement avait atteint 38.016.1W fr. dont
27.710.092 fr. aux importations et 10.300.017
francs aux exportations.
La comparaison du mouvement commer-
cial des deux trimestres fait ressortir pour
1926, une progression de 6.130.350 fr. à l'im-
portation, de 4.341.467 fr. à l'exportation,
soit au total 10.771.817 francs.
Pendant ce trimestre, la part de la Fran-
ce s'élève à 12.825.408 fr. aux importations,
soit 37 56 ; celle des colonies françaises
est de 412.643 francs.
Cette progression du commerce avec la
métropole est due principalement à l'aug-
mentation des importations des produits
alimentaires, des tissus de coton, etc.
Les exportations pour la France accusent
Vour le 241 trimestre 1926 une augmentation
de 2.009.439 fr. sur le trimestre correspon-
dant de 1925. Exprimée en pourcentage, la
part de la France est sensiblement la même
que l'année dernière : 45 92
La progression porte sur les produits sui-
vants - quantités en plus : peaux de bœufs
60.743 kgs ; laines 12.474 kgs ; cire 11.804
kilos ; bananes 45.980 kgs; arachid-es 129.251
kilogs ; amandes de palme 187.909 kgs ;
coton 3.249 kgs ; or 4.668 gr. ; beurre de
karité 48.839 kgs ; colas 9.656 kgs ; huile
d\orachidç.s 1.958 kgs.
Par contre, les grftifles de ricin et de sé-
sames, l'huile de palme, l'indigo et le ru
sont en régression.
Deux produits sont en diminution de ton-
nage et en augmentation de valeur : la
gomme copal qui avec, 14.814 kgs en moins,
est en augmentation de 122.886 fr. et le
caoutchouc qui offre 589.252 fr. en plus
malgré une régression de 70.941 kgs
Le Illvelent cOllental do Dahomey
--0-0--
Le commerce général de la Colonie s'est
élevé pendant le deuxième trimestre à
89.215.491 francs, dont 40.394.285 francs à
l'importation et 48.831.206 francs à l'ex-
portation.
Pendant la période correspondante de
1925, le mouvement commercial avait at-
teint 52.076.776 francs dont 22.305.973 fr.
à l'importation et 29,770.800 francs à l'ex-
portation ; soit un accroissement de
37.138.715 francs en faveur de 1926.
La part de la Métropole dans le com.
merce total de la colonie se chiffre par
37.246.690 francs, soit 41.75 du mouve-
ment commercial. Cette proportion pour le
premier trimestre de 1 année en cours
n'était que de 28,10
Les échanges avec les colonies françai-
ses passent de 131.983 francs en 1925 à
1.506.409 francs en 1926, soit une augmen-
tation de 1.374.426 francs.
L'ensemble du commerce avec l'étran-
ger, au cours du deuxième trimestre 1926
s'inscrit avec 50.462.392 francs contre
33.710.799 francs pendant la période corres-
pondante de 1925, représentant 56,56 du
mouvement total.
A part les houilles et les sels, l'augmen-
tation est générale sur toutes les denrées
importées.
Les principaux accroissements de tonna-
ge et de valeur portent sur les sucres
(305 t. contre 319), les vins (788 t. contre
482), les^ières et limonades, les matériaux
de construction (1.878 t. contre 1.479 t.),
les fers (302 t. contre 128 t.).
Les exportations offrent une plus-value
de 19.050.403 francs sur le deuxième tri-
mestre de 1925, soit une progression de
64 Leur valeur excède de 8.426.921 fr.
celle des importations.
Le part de la Métropole dans les expor-
tations est de 23.418.830 francs et repré-
sente 48 ; celle des colonies françaises
progresse de 547.800 francs.
L'augmentation globale de 19.050.-403 fr.
porte principalement sur les produits sui.
vants : peaux de lîœufs 15.181 fr. en plus;
arachides 40.012 fr. en plus ; amandes de
karité 43.740 fr. en plus ; amandes de
palme 6.810.666 francs en plus ; huile de
palme 11.830. francs en plus ; co-
ton 211.437 francs en plus ; graines
de ricin 86.849 francs en plus ; coprah
18.106 francs en plus.
Les exportations n'ont pas seulement
augmenté en valeurs ; on remarque pour
certains produits une progression en quan-
tité, par exemple sur l'huile de palme, les
graines et le beurre de karité, le coprah et
le coton, etc.
L'AVIATION COLONIALE
--0-0--
Croisière méditerranéenne
C'est sur une distance de 5.500 kilomètres
qu'a porté la randonnée de l'cscadrille de
six hydravions effectuée sous le commande-
ment du lieutenant de vaisseau Paris, au-
tour de la Méditerranée orientale, sur le
parcours mlcrtc, Grèce, Syrie, Egypte et
retour.
La première partie de cette croisière d'en-
durance est accomplie. L'escadrille signale
par T.S. F. qu'elle est arrivée à Malte dans
de bonnes conditions, après avoir reçu l'ac-
cueil le plus cordial dans tous les ports où
elle a relAché. Elle est rentrée iL Bizerte le
15 septembre dans l'après-midi.
L'amiral Bertliolot, préfet maritime, avait
quitté Rizerte à bord d'un torpilleur pour
aller à sa rencontre.
VERS LTXIL
Le paquehol Amiral-Pierre, j\ bord cin-
quel se trouve .\hd-F.l-Krim. n fait escale
hier jY Djibouti.
LA PAIX AU MAROC
r » Oj>»-–
La situation militaire
Sur le (roui nord. - Le général Duffièux
s'est rendu hier à Ouezzah pour étudier la
situulion militaire-et politique du secteur.
On confirme une amélioration de la si-
tuation politique dans la région de la
zaouïa de Moulai Amrane.
Dans le secteur du Haut-Ouergha, on si-
gnale la présence du caïd Haddi des
llioua, parti en dissidence à fin juillet, à
'l'aberrant, où il serait en relations avec
les autorités espagnoles.
Dans la tache de l'usa, nos troupes et
les forces supplétives poursuivent le net-
toyage de la région entre Tizi Nonidel et
le Djebel des Beni Chaïb.
Dans la région de Marrakech, chez le4
Beni Mellal, une patrouille de partisans a
rencontré, vers la tour de Tolounaz, cin-
quante dissidents, qui ont été rejetés par
le Maclizen de Moudje appuyé par l'artil-
lerie.
Chez les Espagnols
On signale la présence de contingents
Khmès à Koudia et Boni Ahmed à la li-
sière nord de cette tribu ; de contingents
Beni-Hassan et Ghomara sur les pentes OU
djebel Tezighène et à Bab-Borret. Des
contingents Ktama, signalés en mouve-
ment hier, sont urrivés dans la région de
Turorrout.
Ces rassemblements étaient décidés à
barrer, au nord, la route du colonel Cauaz,
dont l'aviation signale en dernière heure le
mouvement vers 16 nord-ouest avec l'in-
tention de gagner la vallée de l'oued
Aoulay pour se replier sur notre zon â
Aoulay détachement français, commandé par
le colonel Calais, s'était porté en obser-
vation au confluent des Oucds-Aoulay et
Séghina, aux confins des Beni-Ahmed et
Beni-Khaled.
Le colonel Capaz avait fait savoir qu'il
manquait de munitions. Fort heureusement,
le commandant Ilongria, officier espagnol
près le commandement supérieur, reçut un
radiotélégramme l'avisant que Capaz était
sauvé, les renforts ayant pu le rejoindre.
Contre-ordre fut immédiatement donné au
'g.roupe Calais qui s'apprêtait à protéger
la rentrée de Capaz dans nos lignes. Au
cours des reconnaissances effectuées* ce
matin pour retrouver les harkas espa-
gnoles, un avion français et tombé en ter-
ritoire soumis, entre Rokba et Pjebcl
Outka.
Le caïd Abd es Selem et Ouarigha, ded
Beni-Ouriaghel du Bibane. a été destitué
par le sultan en raison de sa complicité
établie avec Abd el Krim en avril dernier.
Les forces espagnoles auraient. subi des
revers a l'est de letouan, c'est ce que rap-
portent des indigènes qui sont arrivés à
Tanger.
Les Djeballas, qui avaient récemment
livré 25.000 fusils aux autorités militaires
espagnoles, ont reçu de nouveaux appro-
visionnements en armes et en munitions,
et leur résistance s'accentuerait dans plu-
sieurs secteurs.
Il se confirme que la colonne Capaz se-
rait entièrement dégagée et aurait retrouvé
toute sa liberté de manœuvre. la harka
espagnole du capitaine Ostariz, qui s'était
également avancée au sud jusqu'à Bab-
Slib, après y avoir installé un détachement
a quitté ce point pour se rapprocher de
Targuist. Ainsi, et cola cadre absolument
avec les déclarations du général Primo dq
Bivera, que nous publions d'autre part,
nos alliés, à défaut d'une occupation to-
tale, semblent couvrir le sud de leur zone
par de petits postes permanents. Cette tac-
tique, d'aillcurs, pourrait leur être impo-
sée par les circonstances, car diverses
fractions Beni Ahmed et Senhadja de Sraïr
se prépareraient à repartir en dissidence,
tandis que le chef irréductible Keriro lance
un nouvel appel aux armes en annonçant
aux tribus qu'Abd el Krim, qui ne fut ja-
mais fait prisonnier, va retraitrc dans
le Rif et y ramener une puissante harka.
A la suite de nombreux vols de bétalï
commis par les dissidents chez les Tagh-
zout, les Espagnols durent leur distribuer
quelques fusils pour se défendre.
Déclarations du général Primo de Rivera
Interviewé par un de nos confrères de
la presse parisienne, le général Primo de
Rivera a déclaré qu'il est exarl que l'éva-
cuation par l'Espagne de la zone, espa-
gnole du Maroc a été envisagée, mais elle
ne l'est plus pour le moment. Quant a
Melilla, Ceuta, enrobées dans cette zone,
ce ne sont pas des villes de protectorat.
Elles appartiennent a la couronne d'Es..
pagne.
L'aviation v
Hier matin sont rentrés du front du Ma-
roc, par le rapide de Marseille, les soixante
officicrs, sous-officiers et hommes compo-
sant, sous les ordres du lieutenant man-
ger, la 14P ecadrille du 3^ d'aviation, de
Longvic-lès-Dijon, dont une récente cita-
tion du général Boichut signala l'activité
dans la guerre marocaine.
Les officiers du régiment firent aux
avialeurs une chaleureuse réception à !a
gare de Dijon-ville.
IàI douzième escadrille .lu régiment de-
1""111'(' an M.-iroc.
EN SYRIE
Une nouvelle soumission
Mohamed Mamoiul Diah. chot d'une haiulft
de rebolllcs, ient Ih: faire sa soumission d
Mouteifo.
l.a famille du elirf, suivant son exemple, ft
demandé à faire sa soumission.
Au Liban
Oans le I.ihnn Su,i. lo* autorités ont roau la
soumission de \ingt-.. i" familles druses.
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