Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-09-13
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 septembre 1926 13 septembre 1926
Description : 1926/09/13 (A27,N139). 1926/09/13 (A27,N139).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63971888
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. N° 13tJ - - - - - -' - -- -- - - - - - - - - - - -' - - - - LE NUMEku ; VU CENTIMES - - -- - - - ---- _- - -- - -- ..- - ----- LFNDI SOIN, 1;1 SEPTEMnIU ltXAi
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
ICI ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
£8An.n J lJ. _s.-"A,.
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Le Maroc et la vie chère
La lutte entreprise par le Gouvernement con-
tre la vie chère a déterminé un certain nombre
de journaux à faire un recensement de nos res-
sources coloniales. Excellente idée, puisqu'elle
donne l' occasion à beaucoup de Français de
connaître fût-ce même avec quelque exagé-
ration - les richesses de nos possessions d'ou-
tre-mer.
Il y a bien, dans cet inventaire, quelques pe-
tites erreurs et aussi des traces d'optimisme que
l' avenir ne vérifiera pas toujours. On sème quel-
ques illusions qui, si elles peuvent stimuler une
activité qui tend à s'endormir. sont, d'autre part,
susceptibles de créer des déceptions assez fâ-
cheuses.
M. Victor Augagneur, ancien gouverneur gé-
néral des Colonies, s'est appliqué, dans u- ;
série d'articles, à ramener les enquêteurs :. un
sentiment plus exact de la réalité et à détruire
quelques espoirs injustifiés.
Il n'a pas eu de peine à montrer qu'au point
Ge vue alimentaire, nos colonies ne peuvent
gmre nous fournir, immédiatement du moins, ce
Bue nous serions tentés d'exiger d'elles. D'autre
part, il faut tenir compte de leur situation géo-
graphique qui commande en partie leurs relations
commerciales, Ce qui est vrai pour le Canada
Anglais l'est avec la même rigueur de l'Indo-
chine française. Et contre ces phénomènes quasi
naturels, nous ne pouvons pas srand' chose, à
moins d'établir un immense mur douanier qui
Engloberait dans son enceinte la métropole et
toutes les colonies. Mais l'expérience en a été
ten!ée en Angleterre, il y a quelque 25 ans,
Jtar Joseph Chamberlain, et elle a échoué de-
vant les résistances qu'elle a soulevées. Aujour-
d'hui, elle se heurterait aux mêmes difficultés,
car le monde n'évolue pas dans ce sens, et rien
n'est mqins sage que de vouloir s'opposer à la
direction quasi fatale que prennent les faits.
Enfin, la mise en oeuvre de nos colonies sup-
pose des capitaux, de la main-d oeuvre et du
temps, de sorte que jamais leurs ressources ne
seront prêtes pour conjurer la crise que nous tra-
versons et qui exige des remèdes immédiats et
S'une efficacité pour ainsi dire instantanée. M.
Augagneur, pas plus que nous, n'a l' intention
«le jeter le découragement parmi ses compa-
Motes. Loin de U, puisqu'il énumère ensuite
Jes ressources que nous pouvons attendre de nos
colonies, mais qui ne sont pas celles que certains
veulent leur, demander en ce moment. Mais il
a eu raison de dissiper certaines illusions. II
convient de connaître la vérité, mais sans ces
Ornemepts, sans ces enjolivements qui, sous pré-
texte de la rendre agréable, finissent par la dé-
former.
C'est une vérité bien souriante que M. Steeg
nous présente au sujet du Maroc. 1' a déjà, ici
même, il y a quelque temps, dans un article que
nos lecteurs n'ont pas oublié. donné les grandes
lignes de sa politique et expliqué ce qu'exigeait
tta pacification du protectorat.
1 Aujourd'hui, dans une interview accordée à
M. Emile Desvaux, un rédacteur au Petit Pa-
pisien, il examine la mise en valeur des terri-
toires qu'il administre.
, Nos possessions de l'Afrique du Nord sont
les seules susceptibles de nous donner immédia-
tement certains des produits alimentaires les
plus nécessaires à notre consommation. Elles
Kiuvent notamment nous fournir les céréales, le
6 en particulier, dont nous avons un besoin
fergent, et remédier ainsi au déficit de notre pro-
duction nationale, déficit susceptible d'être ré-
Huit, mais non supprimé, parce que la culture
du blé est régie par certaines conditions sociales
it. économiques dont les effets ne sont pas sur
te point de disparaftre.
De toute l'Afrique mineure, le Maroc est,
jfens aucun doute, le plus favorisé par la na-
ture. C' est probablement la région où les sols
friches en humus occupent les plus larges espa-
ces. C'est celle où le climat convient le mieux
Aux cultures. Les pluies sont abondantes, et les
hauts sommets de l'Atlas se couvrent tous les
fcns de couches de neige qui constituent peur les
périodes s èches de véritables réservoirs d'eau.
Rien de semblable en Tunisie ou en Algérie,
qui ne bénéficient, à aucun degré, d'une situa-
tion géographique aussi avantageuse.
Cela ne suffit pas à dispenser l'administration
de songer aux travaux hydrauliques. Dans la ré-
ja du Sous, qui est plus rapprochée du maxi-
|num subtropical, et où les vents du large sont
Plùs secs, le sol est plus chaud et la condensa-
lion de
ïgu' s secs, l'humidité se fait plus difficilement.
plus secs, l'humidité se fait plus difficilement.
Aussi est-il nécessaire d'envisager des aména-
gements d'eau analogues à ceux qu'on a entre-
pris en Algérie et dont M. Steeg, ainsi qu'il a
raison de le rappeler à son interlocuteur, a eu
l'initiative, Il est même probable que des tra-
vaux semblables seront nécessaires dans d'autres
parties de la colonie.
Quoi qu'il doive ackenir de la réalisation de
ees projets, le Maroc peut assurer dès mainte-
nant à la métropole une partie importante de son
approvisionnement en céréales, en mufs, en
InOUtons, en volailles, en huiles d'olive, en
iniandes, en fèves, en mais, etc. Il est suscep-
tible de lui fournir de la viande de boeuf et de
la viande de porc. Mais il serait nécessaire, si
en veut donner à cette exportation toute son
importance, de créer un grand nombre d'établis-
sements frigarifiques. C'est désirable pour le
jtaeuf, c'est indispensable. pour le porc qui ne
supporte pas la traversée et doit être tué sur
place.
Mais l'avenir contient des possibilités de dé-
veloppement qui sont encore peu comme en
Franc* qui sont considérables, 1 rwrftiim
que la paix Permette aux habitants de déployer
leur activité en toute liberté et en toute sécurité.
Les cultures industrielles telles que le lin, le
chanvre. la betterave sucrière et ie coton sont
appelées à prendre une grande extension. En
ce qui concerne le coton, des efforts sont tentés
dans la région de Marrakech, où existent des
terres d'alluvions éminemment propices à cette
plante. Les tentatives faites avec bonheur en
Algérie peuvent être reprises ici avec beaucoup
plus de succès.
Une réserve cependant : je pense, comme M.
Steeg, que le Maroc présente de grands espaces
propres à être cultivés en coton ; le climat, d'au-
tre part, s'y prête. Mais il est une question à
laquelle on ne paraît pas donner une attention
suffisante : c'est celle de la main-d' oeuvre. La
culture du coton, ainsi que le prouve l'exemple
des Etats-Unis, exige encore beaucoup de bras,
malgré l'intervention de machines qui ont ré-
duit l'importance du rôle de l'homme ; or, je
ne sais pas si le Maroc possède les ressources
humaines suffisantes.
La production des céréales peut facilement
être augmentée. Les terres en friches, et qui
pourraient porter de belles récoltes, représentent
presque la moitié des surfaces cultivables. Deux
millions d'hectares sont labourés et ensemencés ;
il en reste autant à défricher.
Le rendement est encore faible : de 8 à 9
quintaux à l'hectare pour le blé, de 8 quintaux
pour l'orge, de 6 pour l' avoine, dont la culture
est récente. Des progrès considérables sont à
envisager dans ce domaine, et il ne sera pas dif-
ficile d'atteindre les rendements de la métro-
pole qui sont encore, il est vrai, assez éloignés
de ceux obtenus dans des pays comme la Bel-
gique ou l' Allemagne.
La situation et l'avenir de l'élevage provo-
quent des observations analogues. Ici aussi, nous
nous trouvons devant une production rudimen-
taire. M. Steeg le reconnaît, le proclame même,
afin de mieux foire saisir l'impérieuse nécessité
de oerfectionner rapidement le mécanisme agri-
col e de ce pays.
Le Résident Général ne compte pas unique-
ment sur les progrès de l'outillage, il fonde les
plus grands espoirs sur l'activité du paysan
moghrebin dont il fait le plus vif éloge. « Notre
« traysan moghrebin, déclare-t-il, combien je
« l'apprécie et comme il mérite d'être connu !
ft Ah ! certes, qu'il survive en lui. par un iné-
» vitable atavisme, des instincts de lutte et de
« violence, qui en pourrait disconvenir.
» 'Mai!l te Berbère, dans sa plus lointaine. et
et troublnrite histoire, ne fut pas qu'un guerrier
« Rrisé de poudre. avide de sang et de raoines.
rt De tout temps, l'amour de la terre le disputa
(f en lui à la 'passion des aventures meurtrières.
« 11 aime et sa terre et ses troupeaux, et les
ff fruits de son sol féccnd, »
Ainsi s'exprima M. Steeg, répétant avec for-
ce sa foi dans l'avenir du pays qu'il administre.
Ses espoirs sont justifiés, ou plutôt seraient par-
faitement justifiés si la métropole, au lieu de se
laisser entraîner aux aventures et de céder au
mirage décevant de l'espace, concentrait son
activité sur les terres qui sont à sa portée.
Henry Fontanier,
Député du CantaL
Secrétaire de la Commission
des Allaites Etrangères
membre de la Commission
des Colonies.
Des magistrats coloniaux réclament
Aux termes de l'article 8 du décret du
3 août 1924, « peuvent être nommés directe-
ment aux fonctions judiciaires dans les colonies
les fonctionnaires des colonies, licenciés en
droit, ayant exercé pendant un an au moins les
fonctions dé magistrat à titre intérimaire ».
Ce qui revient à dire que, sans examen préa-
lable, un simple adjoint des services civils
le cas s'est produit, parait-il, à plusieurs re-
prises est nommé juge suppléant après un an
de fonctions intérimaires, tandis que l'attaché
de parquet issu du concours, qui est une garan-
tie de capacité professionnelle, doit remplir un
stage de deux CUII.
11 y a là, en effet, une anomalie très préju-
diciable à l' avancement de ceux qui sont en-
très dans la carrière par voie d'examen, et l'on
ne peut comprendre) qu'un adjoint des services
civils, dont les aptitudes n'ont pas été contrô-
lées, soit nommé juge suppléant à l'expiration
de douze mois de services, alors que l'attaché
de parquet qui, lui, est issu d'un concours, doit
assurer au minimum deux années de fonctions
effectives avaflt de prétendre à l'avancement.
LES IHSTlTtlTEBIS IHIHfcKES AUCllENS
00
Les instituteurs indigènes algériens ne
bénéncient pas, à égalité de titres, des
avantages consentis à leurs collègues re-
crutés dans la métropole, et ils s'en plai-
gnent.
Les instituteurs indigènes n'accèdent Ja-
mais aux fonctions de directeur, ils sont
exclus des commissions d'examene, et
quels que soient leur ancienneté et leurs ti-
tres universitaires, ils peuvent être subor-
donnés 11 un stagiaire français.
La Ligue des Droits de l'Homme a de-
mandé au gouverneur général de l'Algérie
de faire droit aux revendications de ces
fonctionnaires qui dèsidont être traitée "de
la même façon que leurs collègues originai-
res de la métropole.
La consommation de l'alcool
dans la grande lie
---0-0--
L'alcoolisme, une des causes de
la dépopulation de Madagascar a
été combattu jusqu'à ce jour par di-
verses mesures qui avaient donné d'heureux
résultats.
En cette maticre une politique intransi-
geante portant interdiction de consommer
de l'alcool t'tit été une solution excellente.
Mais il faut tenir compte des nécessités bud-
gétaires : or, la fabrication et la vente de
l'alcool fournissent des ressources appré-
ciables au budget local.
Tant que. l'indigène n'a disposé que de
modestes ressources un sage équilibre avait
été trouvé entre les deux nécessités indiquées.
Mais depuis que les malgaches, par suite des
prix élevés atteints par tous les produits
d'élevage, de culture ou de cueillette, connais-
sent une grande prospérité, la consommation
de l'alcool a progressé pattout dans de gran-
des proportions et l'équilibre des années pas-
sées est rompu.
Toutes les mesures restrictives : limitation
du nombre des débits, interdiction de la vente
à emporter par moins d'un litre n'ont plus
aucune efficacité ci on observe même des
faits graves à cet égard. Dans certaines ré-
gions où les rizières ont été atteintes par la
sécheresse ou les sauterelles, les habitants se
trouvent privés de leur nourriture essentielle
- cependant, bien pourvus d'argent, ils dé-
pensent leurs ressources en achat d'alcool et
vivent de racines ou autres produits de la
forêt.
Les marchands clandestins sont nombreux
et l'administration locale est impuissante
contre ces gens protégés par la complicité de
toute la population. Les indigènes font des
bénéfices considérables revendant 40 à 50
francs le litre d'alcool qu'ils ont payé 12
francs.
Contre une telle situation qui, si elle de-
vait durer, porterait préjudice aux exploita-
tions de la Grande Ile et annihilerait, les
efforts faits par les services de VAssistance
Médicale Obligatoire, que faire?
11 semble qu'une seule décision puisse être
réellement efficace et aussi ménager les res-
sources du budget : augmenter dans de for-
tes proportions, jusqu'à 2.500 francs l'hec-
tolitre par exemple, les droits de consomma-
tion actuellement de 1.100 francs. Il est a
prévoir que lorsque le litre d'alcool qui vaut
12 francs eoûterù 35 ou 40 francs, la vente,
sera certainement moins active, tout en pro.
curant au Trésor les mêmes ressources. C'est
là une question importante dont l'étude et la
solution s'imposent d'urgence à M. Marcel
Olivier.
Lucien Gamparin.
Député de la RluraWft.
..a
Les économies
dans les Services publics
OG 1
Sous-Préfets et Secrétariats Généraux !
Sur le rapport de M. Albert Sarraut, mi-
nistre de l'Intérieur, 10G sous-préfectures
sur 271 et 70 emplois de secrétaires géné-
raux. sur 89 ont été supprimés.
Ces suppressions visent uniquement le
personnel métropolitain et ne visent ni les
Rous-préfets, ni les secrétaires généraux de
l'Algérie.
Concours des administrations publiques
En raison de l'exécution du programme
d'économies le gouvernement a décidé qu'il
ne sera procédé a aucun concours d ad-
mission dans les administrations publiques,
d'ici au 1er janvier 1927.
Production et développement
de l'outillage national
Le dernier conseil de cabinet présidé par
M. R. Poincaré a été consacré à l'examen
des mesures concernant l'organisation de la
production métropolitaine et coloniale et le
développement de l'outillage économique.
Le conseil a chargé, sous le contrôle du
président du conseil, ministre des Finances,
les ministres de l'Intérieur, de l'Agricul-
ture, du Commerce, des Travaux publics
et des Colonies,, -d'établir, dans le plus bref
délai, un premier programme destiné à être
mis immédiatement à exécution.
Il a décidé d'affecter aux mesures inté-
ressant la mise en œuvre de la politique
de production des ressources déterminées,
notamment une part des crédits actuelle-
ment prévus pour des travaux neufs dont
l'affectation demande à être révisée et une
partie importante des disponibilités créées
par les réformes administratives.
Les réformes administratives
Toutes les réformes faites pour la com-
pression des services administratifs, ne
s'appliquent pas aux colonies où d'ailleurs
le nombre des fonctonnnires est déjà frop
restreint le travail dans la plupart des gou-
vernements et des gouvernements généraux
étant rendu difficile par la pénurie de per-
sonnel.
En ce qui concerne la ratification par les
Chambres de ces mesures, la loi du 3 août
lfl&f» a spécifié que les décrets pris par le
gouvernement devraient être ratifiés ulté-
rieurement par le Parlement. Or, les votes
sur de tels décrets se font, sans nmende-
ment ni discussion, par oui ou par non.
Nous croyons, du reste, savoir qu'il est
dans les intentions du président du con-
seil de poser la question de confiance, au
nom du ROuvel'nemelll.,Aur le vote de chaque
décret et, par conséquent, sur l'ensemble
de la réforme administrative qui sera sou-
mis* au Parlement à la rentrée.
Dépêches de l'Indochine
00
Les représentants du peuple à Hanoï
La séance de clôture de la Chambre des
représentants du IJeulJle du Tonkin a eu
lieu jeudi après-midi en présence de M. le
llésident Supérieur Hobin.
En réponse au discours du Président de
la Chambre, (lui exposa les questions exa-
minées au cours de la session, le Résident
Supérieur déclara qu'il examinerait avec la
plus grande attention le vœu émis par t'asa
semblée, notamment le plan de défense
contre les inondations, élaboré par les re-
présentants pour compléter le projet admi-
nistratif.
Les représentants dit peuple de l'Annam,
à Hué, adressèrent leurs hommages au
Gouverneur Général. en exprimant leur
sentill/ent de reconnaissance et l'espoir
(HIC l'organe nouveau, institué grdee à sa
politique libérale, sera un lien indestructi-
ble entre le peuple français ^t le peuple
tlllnamite,
Chambre consultative du Cambodge
La Chambre Iconsltltalive indigène du
Cambodge, au cours de sa dernière séance
du 3 septembre, a voté une adresse de sen-
timents respectueux et dévoués (lU Gouver-
neur général, des vœux lJOur le succès de
sa mission en France et son prompt retour
dans la (,'o/onie,Bllc a demandé qu'on trans-
mette an Président de la liépublique et au
Ministre des Colonies l'hommage de son
profond, logulisme et de son inaltérable re-
cbnnaissance pour l'a'uvre tlt salut et de
civilisation réalisée par la. France pour le
bien matériel et moral du peuple Khmer.
Le crédit populaire agricole
Le Gouverneur général de l'Indochine
vient, par deux arrêtés en date du 4 sep-
tembre, de résoudre enfin le problème du
crédit populaire agricole, posé depuis de
longues années devant l'opinion indochi-
noise. La réforme, qui doit apporter à la
population indigène une immense majorité
agricole, une aide permanente et lui pro-
curer une vie mieux assurée, se trouve réa-
lisée var deux mesures :
1° Un premier arrêté crée l'institution
du crédit populaire agricole, avec une or-
ganisation inspirée de celle (lui fonctionne
avec succès aux Indes néerlandaises,
comportant à la base des banques commu-
'U,afcs,puis des banques provinciales et enfin
au sommet, une caisse centrale ;
20 Un deuxième arrêté crée un service
cllamé de aérer provisoirement le crédit
populaire agricole, jusqu'à ce que la caisse
centrale soit en état de fonctionner,
Une convention signée, le même jour avec
ta Banque de VIndochine assuré A l'insti-
tution une première mise de fonds d'un
million' de piastres, qu'on estime suffi-
sante pour la première ann(!e d'appli-
cation.
41»
Le cours du riz
n
SAIGON
10 septembre
(Les 100 kilos en piastres)
Riz n° 1, 2T) 0/0 brisures ":",,., 11 10 j
Riz tf 2, H) 0/0 brisures 10 56
Hiz n° 2, 50 0/0 brisures., , , , ,.. 10 n
Brisures n 08 1 et 2 9 15
Brisures H08 3 et 4 7 80
Farines ",.,., , 3 06
Paddy Vinli-Long ti 05
Paddy Co-Cong 7 »
Paddy Baixau 7 05
Paddy Bac-Lieu 7 10
Copràh 18 Il
LE TAUX DE LA PIASTRE -
0
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient de
(aire conmnître nu ministre des Colonies qu'à
la date du 9 septembre 12(j, le taux oltlciel de
la piastre était de 18 fr. 15, de 18 50 le 10.
11'.
LE TAUX DE LA ROUPIE
0
Le (louvcrncur des établissements français
dans l'Inde vient de faire connaître au minis-
tre des Colonies qu'à la date du 11 septembre
192(5, le taux olliciel de la roupie .était de 12
francs
Le statut de Tanger
---0-0--
Ruasie et Italie
La note que le gouvernement soviétique
vient d'adresser aux gouvernements fran-
çais, espagnol, anglais et italien, au sujet
de la question de Tanger, fait l'objet de
nombreux commentaires dans les milieux
diplomatiques romaine, pour autant qu'elle
était inattendue. Mais, quant à sa teneur
et à la thèse qu'elle met en avant, c'est-à-
dire quant au fond, on ne trouve à Home
pas d'objections à soulever. Le gouverne.
ment italien s'est inspiré, dans son atti-
tude relative à la question marocaine, de
ce principe : que la conférence éventuelle
devrait réunir tous les signataires de l'acte
d'Algésiras et qu'on ne pourrait faire ex-
ception que ipour l'Allemagne, dont le cas
est prévu par le traité de Versailles, ainsi
que certains journaux officieux l'ont af-
firmé. Par conséquent, la Russie se trou-
vant au nombre des Etats qui participèrent
à la conférence d'Algésiras, on ne saurait
contester son droit à prendre aussi part au
règlement définitif de ce problème. Telles'
sont les première impressions recueillies
au sujet do la démarche russe, car les
Journaux n'ont pas encore donné leur avis.
Ëcéleits kMfaes trieatales tivaales
00
M. Cohen (Marcel-Samuel-Raphaël), pro-
fesseur adjoint à l'école des langues orien-
tales vivantes, est nommé professeur titu-
laire de la chaire d'abyssin (amharique) de
cette écolo (chaire nouvelle).
L'AVIATION COLONIALE
Raid nocturne Paris-Rabat
Les lieutenants iGeiurdot, pilote et COr-
nilloll, navigateur, sont partis jeudi dernier
à 18 h. ;j effectuer de nuit le voyage de Paris à Ha-
bat et retour la nuit suivante à bord d'un
lïi'éjju'et (Lorraine ,itJO CV),
L'intérêt ike eu raid sans cscaic résidait
en ce que les aviateurs ne fcc dirigèrent
qu'au moyen de la radiogoniométrie. Pen-
dant leur voyage, ils restèrent en liaison
constante IIVt., les poles de T. S. F. de
Yiry-Chûtilkm, Bordeaux, Toulouse, Alger
et Casablanca. O.tI( expérience est COli-
cluunle, prouvant que l'on peut parlaite-
mpnt. se diriger la nuit sans voir le so"l.
L'avion a transmis en morse, sur on-
des amorties de (it)\) tIlNns, Les polt\<; lui
.répondirent en radiotéléphonie, celui de Vi-
ry-CliAlillon sur l.HH) mètres, lies autres
sur l.HK) mètres.
Les lieutenants aviateurs ont effectué
Bans incident leur retour.
Partis die Rabat samedi à 8 1). 10, à Ixird
de leur Dréguet-Lorraine, ils atterrissaient
au B()\tl'W'I à 17 h. :1:-" ayant donc nus
U h. 25 pour eouvriir 1.080 kilomètres.
L'aviateur Cobham au Siam
L'aviateur Cobham, que l'on croyait
perdu, avait été simplement obligé manfo
d'atterrir dans l'Ile dn' Pucket sur la côte
{II Sium, et il comptnit repartir pour
Rangoom dès «pie la tempéle aurait cessé.
Accident
Au cours «l'exereiees d'évolutions, un
hydravion de la base de Kurouen (Tunisie),
à la suite d'une panne «h; moteur surveoi.ue
vers 10 ln'iires, a d''t amerrir dans le canal.
Cii-flce au sang-froid du pilote, aucun
accident de personm; n'est ù déplorer l'appareil a été irimomué à sa base par la
marine du port. •*
Marseille-Alger et retour
Le pilote Euderliji a effectué le voyage
Marseille-Alger et retour sur un hydravion
«onnni'ix'ial bimoteur, il quitta Marseille
same«lii matin ù GJi. 50. A midi 18, il amer-
rissait à Alger où il procéda à son ravitail-
lement. Ix' voyage aller «'«-si, effectué à
une vitesse de 1155 km. il l'heure environ.
L'aviateur Euderlin est reparti d'Alger,
hMr malin, il G h. 52. A 14 h. précises, il
arrivait à Marignane, sur l'étang de lierre,
ayant donc franchi à nouveau la Méditer
rntnec sans escale en 7 h. 8. Le parcours
étant do 800 kilomètres environ, en comn*
laint le détour au-«lossu3 des Baléares la
vitesse moyenne ressort ù 112 kilomètres
l'heure
Ce voyage marque l'inauguration die la
ligne nèrieiuu! postale. Mars<;iIle-Alger-Mar-
seille par hydravion.
Les crédits votés Tfr le Parlement, ne
permettent, momentanément, qu'un seul
voyage par semaine, dans chaque sens.
Le nombre (kg voyages pourra être aug-
menté dans l'avenir, suivant, les appuis
accordés à cette lign.-> d'un intérêt nnlionnl,
Hydravion en détresse
La station vadioélectrique d'Oran-Ain-El-
Turck a sigllnl hier qu'ii 15 h. 30 un hy-
dravion u été fon-é d'amerrir ù douze mil-
les au si ni d'il cap Palos.
8..
L'affaire du 11 Lotus
--0-0--
11 est probable que c'est hier que le Con-
seil des ministres turc a désigné le délégué
diploltmlique qui doit réxbger avec le déUégué
dip]omnliqtw français, M. Kromageot, le
rapport sur l'affaire du Lotus, qui sera
soumis ù l'arbitrage die la cour intermÜlo-
nale de justice de La Haye.
011 sait (Ille ks laurcs considereail quils
sont autorisés ù juger les délits commis au
détriment de leur marine par les bateaux
qui font relùche dans leurs ports.
Li thèse française est au contraire, quVii
ce qui concerne k'S sinistres en mer libre
eu mêni»! oil eaux t or rit or i aies étrangères
la loi maritime française, et les usages
internationaux recommandent de faine juger
le responsable, c'est-à-dire le capitaine du
navire Il)o{\l' le tribunal de sa nationalité.
Notre thèse eist d'aceoixl avec les lois wit«M'-
nnlionak's et notamment avec la loi an-
glaise qui est très stricte sur ce point. Entre
la France ("i'ailileurs et la plupart des puis-
sances, H y a une convention i n tanna tio-
naile d'arbiiragn: ma ri Unie. Mais la Turquie
n'a pas adhéré a cet.te convention.
M. Poincaré reçoit l'ambassadeur
de Turquie
D'aivord avec, lie Conseil des ministres el.
avec M. Briand, le Président du CJonftéU a
prié l'ambassadeur de Turquie, en villé-
giature il Biiiard, de venir conférer avec lui
au sujet de l'alraire du Lotus.
L'ambassadeur a été reçu hier matin par
M. Poinearé, qui a insisité sur la nécessite
d'ime libération immédiate du commandant
Des 11 loir. et a déclaré que le (iouvernenient,
cl'(' la République ne saurait a('.(ep"-'r de non-
xeaux retards.
Au cours «le l'audience qui a en lieu ven.
flredi à Constantinople au sujet d*' cette
affaire, l'avocat du lieutenant Résinons a
d'e'mamlé la mise en li lier lé provisoire de
son client.
I.iO tribunal stuatuera probablement nu-
jourd'liu.i.
Le point de vue turc
D'après l'agence Anatolie, le Gouverne-
ment turc considère la détention du com-
mandant du T.olll. comme une question
d'ordre purement judiciaire. Elle rappelle
égnltemmt que la France a prnposé IVlabo-
ration d'un compromis à la suite de la coni-
municmtion du Conveimement turc annon-
çnnl f\UW\\ la Turquie était pr«M.e A «léfen«lre
son riroi «levant la Ouïr internatiionale de
justice «lie Li. Haye au ca.s oÙ In France,
puissance amie, .'n l'xprimel'llirt. 1\ désir.
Lois, Décrets, Arrêtés
-0-0--
Décret du 5 septembre 1926 en vertu duquel
est approuvé l'arrêté du 23 juillet 1926 du
commissaire de la République au Togo
portant ouverture du budget local du ter-
ritoire (exercice 1926) du crédit supplé-
mentaire suivant :
« Chap. 15. -.- Dépenses diverses (matériel),
1.500.000 francs. »
Il sera fait face à l'ouverture de ce crédit
supplémentaire au moyen des ressources
générales de l'exercice.
Décret du 5 septembre 1926 en vertu duquel
est déclarée applicable à la colonie de
Madagascar et dépendances la loi du
3 février 1919 prorogeant, en raison de la
guerre, la durée des droits de propriété
littéraire et artistique.
Décret du 1" septembre 1926 fixant les
frais de tournées alloués aux gouverneurs
généraux et chefs de colonies.
Décret du 1er septembre 1926 relevant des
frais de représentation du gouverneur de
la Nouvelle-Calédonie et du commissaire
de la République au Togo.
Décret du llr septembre 1926 fixant les nou-
velles soldes des surveillants des établis-
sements pénitentiaires coloniaux.
U. du 11 septembre l'.i^O.
Décret du 7 septembre 1526 portant modifi-
cation au décret du 18 août 1922, régle-
mentant l'importation, la vente, la ces-
sion et la détention des armes à feu et des
munitions au Togo.
Décret du 7 septembre 1926 approuvant un
prélèvement sur la caisse de réserve des
établissements français de l'Océanle
(contribution volontaire de la colonie).
Décret du 7 septembre 1926 approuvant
l'ouverture de crédits supplémentaires et
de modifications dans la répartition des
crédits du budget de l'exploitation des
chemins de fer et du budget dé"l'emprunt
de 6.180.000 piastres, annexes du budget
général de l'Indochine, exercice 1925.
Décret du 2 septembre 1926 créant à Mada-
gascar une caisse de retraite du person-
nel des cadres spéciaux.
J. O. du 12 septembre 1926.
..8
DANS L'INDE BRITANNIQUE
LA SITUATION ECONOMIQUE
Au cours des cinq dernières années, des
perturbations d'origine politique avaient
causé d'impartants changements dans le
courant normal du trafic commercial.
La situation politique s'est dernièrement
améliorée et de ce fait la balance corpiner-
ciale est redevenue favorable.
Voici, exprimés ('11 millions de roupies,
les chiffre** de IDRMi et des trois dernières
urinées (l'année fiscale commence le l('r
avril).
Ii>J3-li 19^-2'* l'>2i-25 r.er.-2G
- - - -
Imporlatiolls I.&IO 2.370 :!,fO 2.240
Exportations 2.41)0 3.U3U 4.0Uu 3, t)Ü
La situation linancière du Gouvernement
est également favorable - le budget qui,
jusqu'en 1921 était délicitaire a montré en
l!>2i-2t"» un excédent de recettes de 50 mil-
lions et celui de H);?¡'.;.W. 13 millions de rou-
pies.
L INDUSTRIE MINIERE
L'industrie minière est relativement peu
développée si l'on en juge par ll'fi mNhudo::;
d'extraction employées, cependant les ri-
chesses minérales sont nombreuses et la
production est très imporlunte.
Des usines de Jameshedpur exploitant les
gisements de fer des régions de Mayurbhan
et Singbhum traitent environ 1 million et
demi. de tonnes de minerai par an.
La production du charbon est d'environ
20 à 21 millions de tonnes, production de
beaucoup supérieure aux besoins locaux.
L'tnde est devenue le principal produc-
teur de manganèse du monde. La produc-
tion a dépassé ces dernières années 800.000
tonnes.
Les mines d'or produisent près de 100.000
ounces d'or.
Les puits pêl roi itères fournissent plus de
300 millions de gallons de pétrole.
L'AGRICULTURE
Les principales cultures sont le riz, puis
viennent le blé, les céréales et les pois.. 197
miHions d'acres de terrain sont consacrés
à ces cultures.
Les graines oléagineuses, le coton, le su-
cre, le jute, le thé, le caR; et le tabac ont
aussi des récoltes hnportantcs.
Eu 1921. l'Inde a récolté U\UO.OOO tonnes
de blé, 23 millions de livres de café, 375 mil-
lions de livres de }.hé, G millions de balles
de coton ('bnlll\" de MO 1. b.), S.MO.OOO balles
de jute, 3 millions de tonnes de graines
oléagineuses, 3.300.'HH) tonnes de sucre et
H. millions de livres de caoutchouc.
LES IRRIGATIONS
Des grands travaux d'irrigations qui per-
mettent de mettre en valeur d'innneneea
étendues de terres incultes se poursuivent
activement. \l y a actuellement 28 millions
diacres de terres irriguées et les projets à
l'étude ou en cours dVNévution porteront
C-1 chiffre de io millions d'acres.
.1.
-. -.- -
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
ICI ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
£8An.n J lJ. _s.-"A,.
DIRECTEURS - MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
ItééaetiM el kémmlMm : 34, Ru. du Mont-Thabor, PARIS-1. Tdépkm : LOOTU H-V
--- - - - -
u. la
AlaREMENTS U& « a mois & gèww
mÎTI! iiSSIL* { jpranco « comnim SO 0 48 i a 9
( Rtranfr 12* > «8 • M •
Om s'aboiUM cUm «m* Us Iran 4» pm+m «* cfces Us priaripMM librairw
Le Maroc et la vie chère
La lutte entreprise par le Gouvernement con-
tre la vie chère a déterminé un certain nombre
de journaux à faire un recensement de nos res-
sources coloniales. Excellente idée, puisqu'elle
donne l' occasion à beaucoup de Français de
connaître fût-ce même avec quelque exagé-
ration - les richesses de nos possessions d'ou-
tre-mer.
Il y a bien, dans cet inventaire, quelques pe-
tites erreurs et aussi des traces d'optimisme que
l' avenir ne vérifiera pas toujours. On sème quel-
ques illusions qui, si elles peuvent stimuler une
activité qui tend à s'endormir. sont, d'autre part,
susceptibles de créer des déceptions assez fâ-
cheuses.
M. Victor Augagneur, ancien gouverneur gé-
néral des Colonies, s'est appliqué, dans u- ;
série d'articles, à ramener les enquêteurs :. un
sentiment plus exact de la réalité et à détruire
quelques espoirs injustifiés.
Il n'a pas eu de peine à montrer qu'au point
Ge vue alimentaire, nos colonies ne peuvent
gmre nous fournir, immédiatement du moins, ce
Bue nous serions tentés d'exiger d'elles. D'autre
part, il faut tenir compte de leur situation géo-
graphique qui commande en partie leurs relations
commerciales, Ce qui est vrai pour le Canada
Anglais l'est avec la même rigueur de l'Indo-
chine française. Et contre ces phénomènes quasi
naturels, nous ne pouvons pas srand' chose, à
moins d'établir un immense mur douanier qui
Engloberait dans son enceinte la métropole et
toutes les colonies. Mais l'expérience en a été
ten!ée en Angleterre, il y a quelque 25 ans,
Jtar Joseph Chamberlain, et elle a échoué de-
vant les résistances qu'elle a soulevées. Aujour-
d'hui, elle se heurterait aux mêmes difficultés,
car le monde n'évolue pas dans ce sens, et rien
n'est mqins sage que de vouloir s'opposer à la
direction quasi fatale que prennent les faits.
Enfin, la mise en oeuvre de nos colonies sup-
pose des capitaux, de la main-d oeuvre et du
temps, de sorte que jamais leurs ressources ne
seront prêtes pour conjurer la crise que nous tra-
versons et qui exige des remèdes immédiats et
S'une efficacité pour ainsi dire instantanée. M.
Augagneur, pas plus que nous, n'a l' intention
«le jeter le découragement parmi ses compa-
Motes. Loin de U, puisqu'il énumère ensuite
Jes ressources que nous pouvons attendre de nos
colonies, mais qui ne sont pas celles que certains
veulent leur, demander en ce moment. Mais il
a eu raison de dissiper certaines illusions. II
convient de connaître la vérité, mais sans ces
Ornemepts, sans ces enjolivements qui, sous pré-
texte de la rendre agréable, finissent par la dé-
former.
C'est une vérité bien souriante que M. Steeg
nous présente au sujet du Maroc. 1' a déjà, ici
même, il y a quelque temps, dans un article que
nos lecteurs n'ont pas oublié. donné les grandes
lignes de sa politique et expliqué ce qu'exigeait
tta pacification du protectorat.
1 Aujourd'hui, dans une interview accordée à
M. Emile Desvaux, un rédacteur au Petit Pa-
pisien, il examine la mise en valeur des terri-
toires qu'il administre.
, Nos possessions de l'Afrique du Nord sont
les seules susceptibles de nous donner immédia-
tement certains des produits alimentaires les
plus nécessaires à notre consommation. Elles
Kiuvent notamment nous fournir les céréales, le
6 en particulier, dont nous avons un besoin
fergent, et remédier ainsi au déficit de notre pro-
duction nationale, déficit susceptible d'être ré-
Huit, mais non supprimé, parce que la culture
du blé est régie par certaines conditions sociales
it. économiques dont les effets ne sont pas sur
te point de disparaftre.
De toute l'Afrique mineure, le Maroc est,
jfens aucun doute, le plus favorisé par la na-
ture. C' est probablement la région où les sols
friches en humus occupent les plus larges espa-
ces. C'est celle où le climat convient le mieux
Aux cultures. Les pluies sont abondantes, et les
hauts sommets de l'Atlas se couvrent tous les
fcns de couches de neige qui constituent peur les
périodes s èches de véritables réservoirs d'eau.
Rien de semblable en Tunisie ou en Algérie,
qui ne bénéficient, à aucun degré, d'une situa-
tion géographique aussi avantageuse.
Cela ne suffit pas à dispenser l'administration
de songer aux travaux hydrauliques. Dans la ré-
ja du Sous, qui est plus rapprochée du maxi-
|num subtropical, et où les vents du large sont
Plùs secs, le sol est plus chaud et la condensa-
lion de
ïgu' s secs, l'humidité se fait plus difficilement.
plus secs, l'humidité se fait plus difficilement.
Aussi est-il nécessaire d'envisager des aména-
gements d'eau analogues à ceux qu'on a entre-
pris en Algérie et dont M. Steeg, ainsi qu'il a
raison de le rappeler à son interlocuteur, a eu
l'initiative, Il est même probable que des tra-
vaux semblables seront nécessaires dans d'autres
parties de la colonie.
Quoi qu'il doive ackenir de la réalisation de
ees projets, le Maroc peut assurer dès mainte-
nant à la métropole une partie importante de son
approvisionnement en céréales, en mufs, en
InOUtons, en volailles, en huiles d'olive, en
iniandes, en fèves, en mais, etc. Il est suscep-
tible de lui fournir de la viande de boeuf et de
la viande de porc. Mais il serait nécessaire, si
en veut donner à cette exportation toute son
importance, de créer un grand nombre d'établis-
sements frigarifiques. C'est désirable pour le
jtaeuf, c'est indispensable. pour le porc qui ne
supporte pas la traversée et doit être tué sur
place.
Mais l'avenir contient des possibilités de dé-
veloppement qui sont encore peu comme en
Franc* qui sont considérables, 1 rwrftiim
que la paix Permette aux habitants de déployer
leur activité en toute liberté et en toute sécurité.
Les cultures industrielles telles que le lin, le
chanvre. la betterave sucrière et ie coton sont
appelées à prendre une grande extension. En
ce qui concerne le coton, des efforts sont tentés
dans la région de Marrakech, où existent des
terres d'alluvions éminemment propices à cette
plante. Les tentatives faites avec bonheur en
Algérie peuvent être reprises ici avec beaucoup
plus de succès.
Une réserve cependant : je pense, comme M.
Steeg, que le Maroc présente de grands espaces
propres à être cultivés en coton ; le climat, d'au-
tre part, s'y prête. Mais il est une question à
laquelle on ne paraît pas donner une attention
suffisante : c'est celle de la main-d' oeuvre. La
culture du coton, ainsi que le prouve l'exemple
des Etats-Unis, exige encore beaucoup de bras,
malgré l'intervention de machines qui ont ré-
duit l'importance du rôle de l'homme ; or, je
ne sais pas si le Maroc possède les ressources
humaines suffisantes.
La production des céréales peut facilement
être augmentée. Les terres en friches, et qui
pourraient porter de belles récoltes, représentent
presque la moitié des surfaces cultivables. Deux
millions d'hectares sont labourés et ensemencés ;
il en reste autant à défricher.
Le rendement est encore faible : de 8 à 9
quintaux à l'hectare pour le blé, de 8 quintaux
pour l'orge, de 6 pour l' avoine, dont la culture
est récente. Des progrès considérables sont à
envisager dans ce domaine, et il ne sera pas dif-
ficile d'atteindre les rendements de la métro-
pole qui sont encore, il est vrai, assez éloignés
de ceux obtenus dans des pays comme la Bel-
gique ou l' Allemagne.
La situation et l'avenir de l'élevage provo-
quent des observations analogues. Ici aussi, nous
nous trouvons devant une production rudimen-
taire. M. Steeg le reconnaît, le proclame même,
afin de mieux foire saisir l'impérieuse nécessité
de oerfectionner rapidement le mécanisme agri-
col e de ce pays.
Le Résident Général ne compte pas unique-
ment sur les progrès de l'outillage, il fonde les
plus grands espoirs sur l'activité du paysan
moghrebin dont il fait le plus vif éloge. « Notre
« traysan moghrebin, déclare-t-il, combien je
« l'apprécie et comme il mérite d'être connu !
ft Ah ! certes, qu'il survive en lui. par un iné-
» vitable atavisme, des instincts de lutte et de
« violence, qui en pourrait disconvenir.
» 'Mai!l te Berbère, dans sa plus lointaine. et
et troublnrite histoire, ne fut pas qu'un guerrier
« Rrisé de poudre. avide de sang et de raoines.
rt De tout temps, l'amour de la terre le disputa
(f en lui à la 'passion des aventures meurtrières.
« 11 aime et sa terre et ses troupeaux, et les
ff fruits de son sol féccnd, »
Ainsi s'exprima M. Steeg, répétant avec for-
ce sa foi dans l'avenir du pays qu'il administre.
Ses espoirs sont justifiés, ou plutôt seraient par-
faitement justifiés si la métropole, au lieu de se
laisser entraîner aux aventures et de céder au
mirage décevant de l'espace, concentrait son
activité sur les terres qui sont à sa portée.
Henry Fontanier,
Député du CantaL
Secrétaire de la Commission
des Allaites Etrangères
membre de la Commission
des Colonies.
Des magistrats coloniaux réclament
Aux termes de l'article 8 du décret du
3 août 1924, « peuvent être nommés directe-
ment aux fonctions judiciaires dans les colonies
les fonctionnaires des colonies, licenciés en
droit, ayant exercé pendant un an au moins les
fonctions dé magistrat à titre intérimaire ».
Ce qui revient à dire que, sans examen préa-
lable, un simple adjoint des services civils
le cas s'est produit, parait-il, à plusieurs re-
prises est nommé juge suppléant après un an
de fonctions intérimaires, tandis que l'attaché
de parquet issu du concours, qui est une garan-
tie de capacité professionnelle, doit remplir un
stage de deux CUII.
11 y a là, en effet, une anomalie très préju-
diciable à l' avancement de ceux qui sont en-
très dans la carrière par voie d'examen, et l'on
ne peut comprendre) qu'un adjoint des services
civils, dont les aptitudes n'ont pas été contrô-
lées, soit nommé juge suppléant à l'expiration
de douze mois de services, alors que l'attaché
de parquet qui, lui, est issu d'un concours, doit
assurer au minimum deux années de fonctions
effectives avaflt de prétendre à l'avancement.
LES IHSTlTtlTEBIS IHIHfcKES AUCllENS
00
Les instituteurs indigènes algériens ne
bénéncient pas, à égalité de titres, des
avantages consentis à leurs collègues re-
crutés dans la métropole, et ils s'en plai-
gnent.
Les instituteurs indigènes n'accèdent Ja-
mais aux fonctions de directeur, ils sont
exclus des commissions d'examene, et
quels que soient leur ancienneté et leurs ti-
tres universitaires, ils peuvent être subor-
donnés 11 un stagiaire français.
La Ligue des Droits de l'Homme a de-
mandé au gouverneur général de l'Algérie
de faire droit aux revendications de ces
fonctionnaires qui dèsidont être traitée "de
la même façon que leurs collègues originai-
res de la métropole.
La consommation de l'alcool
dans la grande lie
---0-0--
L'alcoolisme, une des causes de
la dépopulation de Madagascar a
été combattu jusqu'à ce jour par di-
verses mesures qui avaient donné d'heureux
résultats.
En cette maticre une politique intransi-
geante portant interdiction de consommer
de l'alcool t'tit été une solution excellente.
Mais il faut tenir compte des nécessités bud-
gétaires : or, la fabrication et la vente de
l'alcool fournissent des ressources appré-
ciables au budget local.
Tant que. l'indigène n'a disposé que de
modestes ressources un sage équilibre avait
été trouvé entre les deux nécessités indiquées.
Mais depuis que les malgaches, par suite des
prix élevés atteints par tous les produits
d'élevage, de culture ou de cueillette, connais-
sent une grande prospérité, la consommation
de l'alcool a progressé pattout dans de gran-
des proportions et l'équilibre des années pas-
sées est rompu.
Toutes les mesures restrictives : limitation
du nombre des débits, interdiction de la vente
à emporter par moins d'un litre n'ont plus
aucune efficacité ci on observe même des
faits graves à cet égard. Dans certaines ré-
gions où les rizières ont été atteintes par la
sécheresse ou les sauterelles, les habitants se
trouvent privés de leur nourriture essentielle
- cependant, bien pourvus d'argent, ils dé-
pensent leurs ressources en achat d'alcool et
vivent de racines ou autres produits de la
forêt.
Les marchands clandestins sont nombreux
et l'administration locale est impuissante
contre ces gens protégés par la complicité de
toute la population. Les indigènes font des
bénéfices considérables revendant 40 à 50
francs le litre d'alcool qu'ils ont payé 12
francs.
Contre une telle situation qui, si elle de-
vait durer, porterait préjudice aux exploita-
tions de la Grande Ile et annihilerait, les
efforts faits par les services de VAssistance
Médicale Obligatoire, que faire?
11 semble qu'une seule décision puisse être
réellement efficace et aussi ménager les res-
sources du budget : augmenter dans de for-
tes proportions, jusqu'à 2.500 francs l'hec-
tolitre par exemple, les droits de consomma-
tion actuellement de 1.100 francs. Il est a
prévoir que lorsque le litre d'alcool qui vaut
12 francs eoûterù 35 ou 40 francs, la vente,
sera certainement moins active, tout en pro.
curant au Trésor les mêmes ressources. C'est
là une question importante dont l'étude et la
solution s'imposent d'urgence à M. Marcel
Olivier.
Lucien Gamparin.
Député de la RluraWft.
..a
Les économies
dans les Services publics
OG 1
Sous-Préfets et Secrétariats Généraux !
Sur le rapport de M. Albert Sarraut, mi-
nistre de l'Intérieur, 10G sous-préfectures
sur 271 et 70 emplois de secrétaires géné-
raux. sur 89 ont été supprimés.
Ces suppressions visent uniquement le
personnel métropolitain et ne visent ni les
Rous-préfets, ni les secrétaires généraux de
l'Algérie.
Concours des administrations publiques
En raison de l'exécution du programme
d'économies le gouvernement a décidé qu'il
ne sera procédé a aucun concours d ad-
mission dans les administrations publiques,
d'ici au 1er janvier 1927.
Production et développement
de l'outillage national
Le dernier conseil de cabinet présidé par
M. R. Poincaré a été consacré à l'examen
des mesures concernant l'organisation de la
production métropolitaine et coloniale et le
développement de l'outillage économique.
Le conseil a chargé, sous le contrôle du
président du conseil, ministre des Finances,
les ministres de l'Intérieur, de l'Agricul-
ture, du Commerce, des Travaux publics
et des Colonies,, -d'établir, dans le plus bref
délai, un premier programme destiné à être
mis immédiatement à exécution.
Il a décidé d'affecter aux mesures inté-
ressant la mise en œuvre de la politique
de production des ressources déterminées,
notamment une part des crédits actuelle-
ment prévus pour des travaux neufs dont
l'affectation demande à être révisée et une
partie importante des disponibilités créées
par les réformes administratives.
Les réformes administratives
Toutes les réformes faites pour la com-
pression des services administratifs, ne
s'appliquent pas aux colonies où d'ailleurs
le nombre des fonctonnnires est déjà frop
restreint le travail dans la plupart des gou-
vernements et des gouvernements généraux
étant rendu difficile par la pénurie de per-
sonnel.
En ce qui concerne la ratification par les
Chambres de ces mesures, la loi du 3 août
lfl&f» a spécifié que les décrets pris par le
gouvernement devraient être ratifiés ulté-
rieurement par le Parlement. Or, les votes
sur de tels décrets se font, sans nmende-
ment ni discussion, par oui ou par non.
Nous croyons, du reste, savoir qu'il est
dans les intentions du président du con-
seil de poser la question de confiance, au
nom du ROuvel'nemelll.,Aur le vote de chaque
décret et, par conséquent, sur l'ensemble
de la réforme administrative qui sera sou-
mis* au Parlement à la rentrée.
Dépêches de l'Indochine
00
Les représentants du peuple à Hanoï
La séance de clôture de la Chambre des
représentants du IJeulJle du Tonkin a eu
lieu jeudi après-midi en présence de M. le
llésident Supérieur Hobin.
En réponse au discours du Président de
la Chambre, (lui exposa les questions exa-
minées au cours de la session, le Résident
Supérieur déclara qu'il examinerait avec la
plus grande attention le vœu émis par t'asa
semblée, notamment le plan de défense
contre les inondations, élaboré par les re-
présentants pour compléter le projet admi-
nistratif.
Les représentants dit peuple de l'Annam,
à Hué, adressèrent leurs hommages au
Gouverneur Général. en exprimant leur
sentill/ent de reconnaissance et l'espoir
(HIC l'organe nouveau, institué grdee à sa
politique libérale, sera un lien indestructi-
ble entre le peuple français ^t le peuple
tlllnamite,
Chambre consultative du Cambodge
La Chambre Iconsltltalive indigène du
Cambodge, au cours de sa dernière séance
du 3 septembre, a voté une adresse de sen-
timents respectueux et dévoués (lU Gouver-
neur général, des vœux lJOur le succès de
sa mission en France et son prompt retour
dans la (,'o/onie,Bllc a demandé qu'on trans-
mette an Président de la liépublique et au
Ministre des Colonies l'hommage de son
profond, logulisme et de son inaltérable re-
cbnnaissance pour l'a'uvre tlt salut et de
civilisation réalisée par la. France pour le
bien matériel et moral du peuple Khmer.
Le crédit populaire agricole
Le Gouverneur général de l'Indochine
vient, par deux arrêtés en date du 4 sep-
tembre, de résoudre enfin le problème du
crédit populaire agricole, posé depuis de
longues années devant l'opinion indochi-
noise. La réforme, qui doit apporter à la
population indigène une immense majorité
agricole, une aide permanente et lui pro-
curer une vie mieux assurée, se trouve réa-
lisée var deux mesures :
1° Un premier arrêté crée l'institution
du crédit populaire agricole, avec une or-
ganisation inspirée de celle (lui fonctionne
avec succès aux Indes néerlandaises,
comportant à la base des banques commu-
'U,afcs,puis des banques provinciales et enfin
au sommet, une caisse centrale ;
20 Un deuxième arrêté crée un service
cllamé de aérer provisoirement le crédit
populaire agricole, jusqu'à ce que la caisse
centrale soit en état de fonctionner,
Une convention signée, le même jour avec
ta Banque de VIndochine assuré A l'insti-
tution une première mise de fonds d'un
million' de piastres, qu'on estime suffi-
sante pour la première ann(!e d'appli-
cation.
41»
Le cours du riz
n
SAIGON
10 septembre
(Les 100 kilos en piastres)
Riz n° 1, 2T) 0/0 brisures ":",,., 11 10 j
Riz tf 2, H) 0/0 brisures 10 56
Hiz n° 2, 50 0/0 brisures., , , , ,.. 10 n
Brisures n 08 1 et 2 9 15
Brisures H08 3 et 4 7 80
Farines ",.,., , 3 06
Paddy Vinli-Long ti 05
Paddy Co-Cong 7 »
Paddy Baixau 7 05
Paddy Bac-Lieu 7 10
Copràh 18 Il
LE TAUX DE LA PIASTRE -
0
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient de
(aire conmnître nu ministre des Colonies qu'à
la date du 9 septembre 12(j, le taux oltlciel de
la piastre était de 18 fr. 15, de 18 50 le 10.
11'.
LE TAUX DE LA ROUPIE
0
Le (louvcrncur des établissements français
dans l'Inde vient de faire connaître au minis-
tre des Colonies qu'à la date du 11 septembre
192(5, le taux olliciel de la roupie .était de 12
francs
Le statut de Tanger
---0-0--
Ruasie et Italie
La note que le gouvernement soviétique
vient d'adresser aux gouvernements fran-
çais, espagnol, anglais et italien, au sujet
de la question de Tanger, fait l'objet de
nombreux commentaires dans les milieux
diplomatiques romaine, pour autant qu'elle
était inattendue. Mais, quant à sa teneur
et à la thèse qu'elle met en avant, c'est-à-
dire quant au fond, on ne trouve à Home
pas d'objections à soulever. Le gouverne.
ment italien s'est inspiré, dans son atti-
tude relative à la question marocaine, de
ce principe : que la conférence éventuelle
devrait réunir tous les signataires de l'acte
d'Algésiras et qu'on ne pourrait faire ex-
ception que ipour l'Allemagne, dont le cas
est prévu par le traité de Versailles, ainsi
que certains journaux officieux l'ont af-
firmé. Par conséquent, la Russie se trou-
vant au nombre des Etats qui participèrent
à la conférence d'Algésiras, on ne saurait
contester son droit à prendre aussi part au
règlement définitif de ce problème. Telles'
sont les première impressions recueillies
au sujet do la démarche russe, car les
Journaux n'ont pas encore donné leur avis.
Ëcéleits kMfaes trieatales tivaales
00
M. Cohen (Marcel-Samuel-Raphaël), pro-
fesseur adjoint à l'école des langues orien-
tales vivantes, est nommé professeur titu-
laire de la chaire d'abyssin (amharique) de
cette écolo (chaire nouvelle).
L'AVIATION COLONIALE
Raid nocturne Paris-Rabat
Les lieutenants iGeiurdot, pilote et COr-
nilloll, navigateur, sont partis jeudi dernier
à 18 h. ;j
bat et retour la nuit suivante à bord d'un
lïi'éjju'et (Lorraine ,itJO CV),
L'intérêt ike eu raid sans cscaic résidait
en ce que les aviateurs ne fcc dirigèrent
qu'au moyen de la radiogoniométrie. Pen-
dant leur voyage, ils restèrent en liaison
constante IIVt., les poles de T. S. F. de
Yiry-Chûtilkm, Bordeaux, Toulouse, Alger
et Casablanca. O.tI( expérience est COli-
cluunle, prouvant que l'on peut parlaite-
mpnt. se diriger la nuit sans voir le so"l.
L'avion a transmis en morse, sur on-
des amorties de (it)\) tIlNns, Les polt\<; lui
.répondirent en radiotéléphonie, celui de Vi-
ry-CliAlillon sur l.HH) mètres, lies autres
sur l.HK) mètres.
Les lieutenants aviateurs ont effectué
Bans incident leur retour.
Partis die Rabat samedi à 8 1). 10, à Ixird
de leur Dréguet-Lorraine, ils atterrissaient
au B()\tl'W'I à 17 h. :1:-" ayant donc nus
U h. 25 pour eouvriir 1.080 kilomètres.
L'aviateur Cobham au Siam
L'aviateur Cobham, que l'on croyait
perdu, avait été simplement obligé manfo
d'atterrir dans l'Ile dn' Pucket sur la côte
{II Sium, et il comptnit repartir pour
Rangoom dès «pie la tempéle aurait cessé.
Accident
Au cours «l'exereiees d'évolutions, un
hydravion de la base de Kurouen (Tunisie),
à la suite d'une panne «h; moteur surveoi.ue
vers 10 ln'iires, a d''t amerrir dans le canal.
Cii-flce au sang-froid du pilote, aucun
accident de personm; n'est ù déplorer
marine du port. •*
Marseille-Alger et retour
Le pilote Euderliji a effectué le voyage
Marseille-Alger et retour sur un hydravion
«onnni'ix'ial bimoteur, il quitta Marseille
same«lii matin ù GJi. 50. A midi 18, il amer-
rissait à Alger où il procéda à son ravitail-
lement. Ix' voyage aller «'«-si, effectué à
une vitesse de 1155 km. il l'heure environ.
L'aviateur Euderlin est reparti d'Alger,
hMr malin, il G h. 52. A 14 h. précises, il
arrivait à Marignane, sur l'étang de lierre,
ayant donc franchi à nouveau la Méditer
rntnec sans escale en 7 h. 8. Le parcours
étant do 800 kilomètres environ, en comn*
laint le détour au-«lossu3 des Baléares la
vitesse moyenne ressort ù 112 kilomètres
l'heure
Ce voyage marque l'inauguration die la
ligne nèrieiuu! postale. Mars<;iIle-Alger-Mar-
seille par hydravion.
Les crédits votés Tfr le Parlement, ne
permettent, momentanément, qu'un seul
voyage par semaine, dans chaque sens.
Le nombre (kg voyages pourra être aug-
menté dans l'avenir, suivant, les appuis
accordés à cette lign.-> d'un intérêt nnlionnl,
Hydravion en détresse
La station vadioélectrique d'Oran-Ain-El-
Turck a sigllnl hier qu'ii 15 h. 30 un hy-
dravion u été fon-é d'amerrir ù douze mil-
les au si ni d'il cap Palos.
8..
L'affaire du 11 Lotus
--0-0--
11 est probable que c'est hier que le Con-
seil des ministres turc a désigné le délégué
diploltmlique qui doit réxbger avec le déUégué
dip]omnliqtw français, M. Kromageot, le
rapport sur l'affaire du Lotus, qui sera
soumis ù l'arbitrage die la cour intermÜlo-
nale de justice de La Haye.
011 sait (Ille ks laurcs considereail quils
sont autorisés ù juger les délits commis au
détriment de leur marine par les bateaux
qui font relùche dans leurs ports.
Li thèse française est au contraire, quVii
ce qui concerne k'S sinistres en mer libre
eu mêni»! oil eaux t or rit or i aies étrangères
la loi maritime française, et les usages
internationaux recommandent de faine juger
le responsable, c'est-à-dire le capitaine du
navire Il)o{\l' le tribunal de sa nationalité.
Notre thèse eist d'aceoixl avec les lois wit«M'-
nnlionak's et notamment avec la loi an-
glaise qui est très stricte sur ce point. Entre
la France ("i'ailileurs et la plupart des puis-
sances, H y a une convention i n tanna tio-
naile d'arbiiragn: ma ri Unie. Mais la Turquie
n'a pas adhéré a cet.te convention.
M. Poincaré reçoit l'ambassadeur
de Turquie
D'aivord avec, lie Conseil des ministres el.
avec M. Briand, le Président du CJonftéU a
prié l'ambassadeur de Turquie, en villé-
giature il Biiiard, de venir conférer avec lui
au sujet de l'alraire du Lotus.
L'ambassadeur a été reçu hier matin par
M. Poinearé, qui a insisité sur la nécessite
d'ime libération immédiate du commandant
Des 11 loir. et a déclaré que le (iouvernenient,
cl'(' la République ne saurait a('.(ep"-'r de non-
xeaux retards.
Au cours «le l'audience qui a en lieu ven.
flredi à Constantinople au sujet d*' cette
affaire, l'avocat du lieutenant Résinons a
d'e'mamlé la mise en li lier lé provisoire de
son client.
I.iO tribunal stuatuera probablement nu-
jourd'liu.i.
Le point de vue turc
D'après l'agence Anatolie, le Gouverne-
ment turc considère la détention du com-
mandant du T.olll. comme une question
d'ordre purement judiciaire. Elle rappelle
égnltemmt que la France a prnposé IVlabo-
ration d'un compromis à la suite de la coni-
municmtion du Conveimement turc annon-
çnnl f\UW\\ la Turquie était pr«M.e A «léfen«lre
son riroi «levant la Ouïr internatiionale de
justice «lie Li. Haye au ca.s oÙ In France,
puissance amie, .'n l'xprimel'llirt. 1\ désir.
Lois, Décrets, Arrêtés
-0-0--
Décret du 5 septembre 1926 en vertu duquel
est approuvé l'arrêté du 23 juillet 1926 du
commissaire de la République au Togo
portant ouverture du budget local du ter-
ritoire (exercice 1926) du crédit supplé-
mentaire suivant :
« Chap. 15. -.- Dépenses diverses (matériel),
1.500.000 francs. »
Il sera fait face à l'ouverture de ce crédit
supplémentaire au moyen des ressources
générales de l'exercice.
Décret du 5 septembre 1926 en vertu duquel
est déclarée applicable à la colonie de
Madagascar et dépendances la loi du
3 février 1919 prorogeant, en raison de la
guerre, la durée des droits de propriété
littéraire et artistique.
Décret du 1" septembre 1926 fixant les
frais de tournées alloués aux gouverneurs
généraux et chefs de colonies.
Décret du 1er septembre 1926 relevant des
frais de représentation du gouverneur de
la Nouvelle-Calédonie et du commissaire
de la République au Togo.
Décret du llr septembre 1926 fixant les nou-
velles soldes des surveillants des établis-
sements pénitentiaires coloniaux.
U. du 11 septembre l'.i^O.
Décret du 7 septembre 1526 portant modifi-
cation au décret du 18 août 1922, régle-
mentant l'importation, la vente, la ces-
sion et la détention des armes à feu et des
munitions au Togo.
Décret du 7 septembre 1926 approuvant un
prélèvement sur la caisse de réserve des
établissements français de l'Océanle
(contribution volontaire de la colonie).
Décret du 7 septembre 1926 approuvant
l'ouverture de crédits supplémentaires et
de modifications dans la répartition des
crédits du budget de l'exploitation des
chemins de fer et du budget dé"l'emprunt
de 6.180.000 piastres, annexes du budget
général de l'Indochine, exercice 1925.
Décret du 2 septembre 1926 créant à Mada-
gascar une caisse de retraite du person-
nel des cadres spéciaux.
J. O. du 12 septembre 1926.
..8
DANS L'INDE BRITANNIQUE
LA SITUATION ECONOMIQUE
Au cours des cinq dernières années, des
perturbations d'origine politique avaient
causé d'impartants changements dans le
courant normal du trafic commercial.
La situation politique s'est dernièrement
améliorée et de ce fait la balance corpiner-
ciale est redevenue favorable.
Voici, exprimés ('11 millions de roupies,
les chiffre** de IDRMi et des trois dernières
urinées (l'année fiscale commence le l('r
avril).
Ii>J3-li 19^-2'* l'>2i-25 r.er.-2G
- - - -
Imporlatiolls I.&IO 2.370 :!,fO 2.240
Exportations 2.41)0 3.U3U 4.0Uu 3, t)Ü
La situation linancière du Gouvernement
est également favorable - le budget qui,
jusqu'en 1921 était délicitaire a montré en
l!>2i-2t"» un excédent de recettes de 50 mil-
lions et celui de H);?¡'.;.W. 13 millions de rou-
pies.
L INDUSTRIE MINIERE
L'industrie minière est relativement peu
développée si l'on en juge par ll'fi mNhudo::;
d'extraction employées, cependant les ri-
chesses minérales sont nombreuses et la
production est très imporlunte.
Des usines de Jameshedpur exploitant les
gisements de fer des régions de Mayurbhan
et Singbhum traitent environ 1 million et
demi. de tonnes de minerai par an.
La production du charbon est d'environ
20 à 21 millions de tonnes, production de
beaucoup supérieure aux besoins locaux.
L'tnde est devenue le principal produc-
teur de manganèse du monde. La produc-
tion a dépassé ces dernières années 800.000
tonnes.
Les mines d'or produisent près de 100.000
ounces d'or.
Les puits pêl roi itères fournissent plus de
300 millions de gallons de pétrole.
L'AGRICULTURE
Les principales cultures sont le riz, puis
viennent le blé, les céréales et les pois.. 197
miHions d'acres de terrain sont consacrés
à ces cultures.
Les graines oléagineuses, le coton, le su-
cre, le jute, le thé, le caR; et le tabac ont
aussi des récoltes hnportantcs.
Eu 1921. l'Inde a récolté U\UO.OOO tonnes
de blé, 23 millions de livres de café, 375 mil-
lions de livres de }.hé, G millions de balles
de coton ('bnlll\" de MO 1. b.), S.MO.OOO balles
de jute, 3 millions de tonnes de graines
oléagineuses, 3.300.'HH) tonnes de sucre et
H. millions de livres de caoutchouc.
LES IRRIGATIONS
Des grands travaux d'irrigations qui per-
mettent de mettre en valeur d'innneneea
étendues de terres incultes se poursuivent
activement. \l y a actuellement 28 millions
diacres de terres irriguées et les projets à
l'étude ou en cours dVNévution porteront
C-1 chiffre de io millions d'acres.
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