Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-09-10
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 septembre 1926 10 septembre 1926
Description : 1926/09/10 (A27,N138). 1926/09/10 (A27,N138).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397187v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
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nCLUMV» DU JOUHÂL
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DIRECTEURS : MARCEL RUEPEL et' L.-G. THÊBAULT
Réfcdisi et léabiitmiM : 34, Rut du Mcnt-T)t*ttM, PARIS-1" Néfhm : LWVftl It-Ir
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Quelle est la véritable population
de l'Afrique Équatoriale Française?
–-– ..8
On a répandu sur l'Afrique Equato-
riale une série d'appréciations qui
n'étaient que des erreurs, mais qui res-
semblaient fort à des calomnies. Des
gens mal informés ont incriminé son
climat qu'ils ont qualifié de « meurtrier »
alors qu'il est égal et semblable au cli-
mat de toute région tropicale. Il est mê-
me établi que la mortalité infantile n'est
pas en Afrique Equatoriale supérieure
au taux qu'elle présente en France. Lors-
qu'il s'agit de mettre en valeur cette con-
trée riche où les produits les plus ré-
munérateurs sont livrés par la Dature,
sans qu'on ait.. cultivé son sol, on invo-
que le nombre faible de ses habitants.
On clame sur un ton pathétique : l'Afri-
que Equatoriale Française se dépeuple.
D'abord quel est, le chiffre de cette
population ? Les évaluations, les estima-
tions ou mieux les opinions ont beau-
coup varié ; en réalité celui-ci n'a été
longtemps qu'une impression parce
qu'il ne reposait sur aucune base sérieu-
se. Aussi les uns et les autres en
ftxaient-ils le chiffre avec désinvolture a
5 millions, à 8 millions, à 10 millions.
Chacun n'écoutait que son tempérament,
pour jouer avec les chiffres.
U est vrai que le caractère parfois no-
made des habitants de Certaines con-
trées a pu se prêter à ces évaluations
fantaisistes.
Un dénombrement de la population
réelle basé sur des méthodes presque eu-
ropéennes, fut ordonné en 1921 par M.
le Gouverneur Général Augagneur, 1 Ad-
ministration recensa alors 3.122.000 in-
dividus se décomposant comme suit :
Gabon 3a.(jw
Moyen-Congo 649.000
Oubangui-Chari. 1.005.0000
Tchad 1.205.0000
Cette opération reprise récemment
par M. Antonetti atteste d'une augmen-
tation de plusieurs dizaines de milliers
d'habitants.
Ces chiffres admis, la population de
l'Afrique Equatoriale Française quoique
faible par rapport à sa superficie, est
encore intéressante.
L'Afrique Equatoriale, en effet, offre
une surface de deux millions et demi de
kilomètres carrés environ, elle a donc,
un habitant et deux dixièmes et demi
par kilomètre, carré. C'est à peu près la
proportion du Brésil et de l'Argentine.
Nombre maigre, mais suffisant si l'on
sait l'employer.
- - - -, __A
L Afrique Kquaioriaie Française est
évidemment très étendue et son outil-
lage économique lui a fait défaut jus-
qu'ici mais son Gouverneur Général ac-
tuel, M. Antonetti, s'emploie à le cons-
tituer. En effets outre les travaux de
construction du chemin de fer Brazza-
ville-Océan qu'il fait pousser avec vi-
gueur, un réseau de routes, chaque jour
plus complet, sillonne le pays offrant à
la circulation automobile de plus en
plus active la possibilité d'amener aux
principaux centres économiques la pro-
duction du pays.
La route et la machine tiennent donc
compenser le petit nombre des habi-
tants. Ils sont les coefficients au progrès.
Comme je - le disais au début de cet
article, les imaginations des explorateurs
ont été souvent fabuleuses. Certains
nous ont décrit, une Afrique Equato-
riale grouillante de populations variées.
Leurs affirmations ont été déposées aux
archives avant que dre vérifiées. Et la
polémique peut aujourd'hui s'emparer
de ces récits pour reprocher à notre ci-
vilisation d'avoir dévoré les sombres en-
fants du Centre Africain.
Or, ces récits contiennent des légen-
des, hâtivement tissées, que la logique
des,
rejette facilement. On ne peut guère ad-
mettre que la population de l'Afrique
Equatoriale Française ait perdu 5 mil-
lions d'unités entre 1913 et 1910, com-
me d'aucuns l'assurent. Ca maladie du
sommeil est aussi un spectre que l'on se
plaît souvent à sortir du magasin des ar-
guments. Ce fléau est redoutable pour
les noirs, mais il sévit peut-être encore
plus douloureusement dans les articles
que parmi les populations. Si cette jpa-
itadie, dont personne ne songe à nier les
maux qu'elle occasionne et qui sont au-
jourd'hui en régression marquée, frap-
pait aussi cruellement que semblent en
témoigner les photographies sensation-
nelles qu'on a pu présenter, il ne res-
terait plus personne dans certaines con-
trées de l'Afrique ftquatorile Française.
M. le Gouverneur Général Auga-
gneur a écrit lui-même :
« La diminution de la population
dans l'ensemble des territoires consti-
tuant l'Afrique Equatoriale Française
n'est pas établie. Des disparitions de
population ont pu être constatées loca-
lement soit à la suite d'une épidémie,
soit par suite de migrations fréquentes
ehel tes indigènes. Aucun document
sérieux ne justifie l'opinion d'une ré-
duction du nombre des habitants 1.
o' Il Indique encore que la proportion
des enfants par rapport aux adultes
est de 45, 4 en A. E. F., la moyenne
de l'Europe est de 40,5 et en France,
la proportion est de 32
M. Antonettie depuis qu'il est Gou-
verneur Général de l'Afrique Equato-
riale Française, a augmenté les moyens
de prophylaxie et la lutte est devenue
efficace contre la maladie uu sommeil.
D'un autre côté, nous avons enrayé les"
progrès de la variole, maladie qui,
avant le développement de notre oc-
cupation, décimait les populations.
Nous avons supprimé la traite des es-
claves qui coûtait des quantités de vies
humaines et faisait véritablement le
vide dans un pays. Nous avons répandu
dans toute la colonie une sécurité réelle
qui favorise l'accroissement de la po-
pulation. D'ailleurs l'augmentation dit
nombre des habitants est nettement
sensible dans l'Oubangui-Chari.
Continuons à ifaire des routes, qui
suppriment le portage, lueur d'hom-
mes, poussons activement les organi-
sations d'hygiène, aidons l'indigène à
se nourrir mieux et la population se
développera dans toute la colonie, des
bords de l'Océan aux rives emhrous-
saillées du Tchad. Routes, hy" giène,
cultures vivrières, habitations, n'est-
ce pas tout le programme de M. le Oou-
verneur Général Antonetti T
Charles Debierre,
Sénateur du Nord.
Membre de la Commission
des Alfaf,,, étrangères
La sécurité de l'Indochine
00
Au moment où de graves événements se pré-
parent en Chine, il est opportun de rappeler les
récentes discussions auxquelles la défense mili-
taire de nos possessions indochinoise, ont donné
lieu.
Dans le budget de l'Indochine, les dépenses
pour la défense nationale s'élèvent à 10 mil-
lions 727.500 piastres. Ce chift. qui repré-
sente 15 des recettes du pays, n'esit pas exa-
géré, ma is il est presque entièrement ordonnancé
par la Métropole, dans des conditions souvent
critiques.
On considère à Hanoi que le ministère de la
Guerre ne tient pas suffisamment compte des
nécessités des colonies du groupe indochinoie
et se préoccupe trop peu de la spécialisation
des cadres, envoyant là-bas des officiers qui
semblent seulement venir à leur tour bénéficier
- - -
des avantages de la piastre.
Ce que les Indochinois réclament, c'est la
réduction au minimum des effectifs dépendant
du Ministère de la Guerre et la création, à côté
des troupes régulières, d' un corps spécial avec
des officiers, des cadres, voire des troupes mé-
tropolitaines avec un armement approprié et
dépendant uniquement du Gouvernement Géné-
l ral de l'Indochine.
-000
u cominclien « rnHeiiiniim ces rotres
: MMMM
--0-0-
La dotation prévue par la loi de 11)12 était
la suivante :
Routes du Tonkin. Fr. 2.000.000
Route de Dongha au Mekong. C.OW.OW
Route de Bienhoa à Baria 750.000
Route de Kratié 750.000
Au total I. 9.500.000
Cette dotation a été ramenée à 8.913.000
francs par la loi du 6 mai 1924. Sur les
chiffres réservés aux routes du Tonkin, un
crédit de 1.500.000 francs a été ouvert par
décret du 24 février 1917, pour être em-
ployé à l'amélioration de la route de Hanoi
a Nganson et Caobang. Il a été épuisé en
1920. Los travaux ont été poursuivis sur
les fonds du budget général.
Pour la route ae Dongha au Mékong, le
budget général pourvoit également à l'in-
suffisance de lia dotation prévue.
Cette route a été ouverte à la circulation
automobile en saison sèche, depuis 1923 *,
les terrassements, ouvrages d'art et empier-
rement restant à terminer sur 30 kilomè-
tres environ sont presque achevés pour
rendre la route praticable en toute saison.
La dotation prévue pour les routes de Co-
chinchine a été de même épuisée depuis
1920. Les travaux se poursuivent sur les
fonds du budget général, comme pour les
autres routes coloniales.
Lois, Décrets, Arrêtés
0-0
Décret du 22 août 1926 relatif à l'organila-
tion judiciaire du protectorat français
dans l'empire chéritien.
En vertu de ce décret les juridictions fran-
çalses du Maroc continueront à fonctionner
dans les conditions fixées et suivant les rè-
gles établies par le dahir d'organisn'ion judi-
ciaire de Sa Majesté chértlleime du 12 août
1913 modifié par -les dahirs du 1er septembre
1920, du 20 novembre 1922, du 10 juin 1924
et du Il Juillet 1M.
Les magistrats français appelés à faire par-
tie desditea Juridictions, conformément à l'ar-
ticle 23 du dahir organique mentionné ci-des-
sus, sont nommés par le Président de la Ré-
publique, sur le rapport du ministre dèS Affai-
res étrangères et du gante des sceaux, mi-
nistre de la justice.
Le tribunal de première Instance de Mar.
Ia" mm de la de À:ne la IP
rakech est rangé dans la Il olaass.
I. O. du 20 ieptcaUé iM,
Droits de douane
aux colonies
oo -- -
J'ai souvent parlé à cette place
des droits de douane aux ,(Jl".
J'ai notamment signalé ce para-
doxe : l'Amérique, sèche et ennemie du inn,
jusqu'à nouvel ordre et en apparence sinon
en réalité, VAmérique qui a déclaré aux
rhums une guerre mortelle,aii profit des breu-
vages alcooliques les plus invraisemblables,
au bénéfice de la morphine et de l'opium,
n'hésite pas cependant à fabriquer les fûts
destinés à renfermer les boissons abhorrées
et à inonder plus particulièrement la Marti-
nique, la Guadeloupe et la Réunion des pro-
duits de ses tonnelleries.
Nos tonneliers, à nous, l'ont trouvée mau-
vaise et ils n'ont pas cessé de faire enten-
dre des proie si liions soit rue Oudinot, soit
rue de Grenelle, au nom de leurs intérêts,
sans doute, mais aussi au nom du bon sens
outragé. Ils n'ont pas prêché dans le désért
et ils ont obtenu quelques résultats.
Le Bulletin Mensuel du Syndicat de la
Tonnellerie Française, dans son numéro du
mois dernier, se félicite de ce qu'il appelle
un succès « assez important m. Il demandait
que les droits de douane fussent rétablis sur
les fûts d'origine étrangère qui entrent jour.,
nettement à la Martinique, à la Guadeloupe,
à la Réunion ; ces droits sont rétablis à la
Réunion et à la Martinique, /désormais, les
futailles étrangères et plus particulièrement
celles qu'etwoie l'Amérique prohibitionniste,
payent 3 francs aux 100 kilogs, majorés du
coefficient 5.5, ce qui porte pour une Id-
taille de 250 litres-les droits à 6,75.
Ce n'est pas énorme, dira-t-on, étant
donné le prix courant des fûts. Oui, mais
d'abord il ne faut pas que ce soit énorme.
Puis, il est bon d'ajouter la majoration de
i lora #- on
3° que la loi de Finances applique à tous
les droits de douane. Appliquée aux colo-
nies, cette mesure portera les droits à 9 ft.
par fût environ. Ils ne sont pas prohibitifs,
tant s'en faut, mais, pour parler vulgaire-
ment, ils servent à marquer le coup. Et c'est
bien quelque chose.
Vérité à la Réunion et à la Martinique,
erreur à la Guadeloupe: pourquoi? On se de-
mande les raisons, ou plutôt on ne se les
demande plus lorsqu'on voit que le Syndicat
Général de la Tonnellerie Française affirme
que ce n'est qu'une affaire de temps et que
le même système va être étendu à nos trois
colonies. Les tonneliers français en ont reçu
l'assurance, notamment de la bouche d'un
ancien gouverneur de la Guadeloupe, qui se
trouvait à Paris, et qui leur a annoncé l'heure
prochaine où les taxes douanières sur les
fûts qui viennent d'Amérique seront votés.
Je ne suis pas de ceux qui. sont au comble
de la joie chaque fois qu'ils voient s'insti-
tuer un droit de douane, et pour lesquels
chaque nouvelle barrière dressée entre les peu-
ples paraît un monument de plus pour assurer
le honllcur de l'humanité et la paix universelle.
Je relisais, ces jours derniers, la « Pétition
des fabricants de chandelles, bougies, lam-
pes, réverbères, mouchettes, éteignoirs et des
producteurs de suif, huile, résine, alcool, et
généralement de tout ce qui concerne l'éclai-
rage. où Bastiai exerce sa verve contre les
chevaliers servants du protectionnisme. Mais
les temps sont passés où l'on pouvait des-
cendre en champ clos pour protéger la cause
du libre échangisme ou du protectionnisme.
Primum vivere, la philosophie vient ensuite,
et la doctrine aussi. Toujours est-il que,
même aux yeux les moins prévenus, si un
droit de douane se justifie, c'est bien dans
le cas qui nous occupe. Que les tonneliers
américains s'en prennent à leurs quakers,
pasteurs, et autres sacrés personnages qui ont
maudit le jus de la treille, de la pomme et
de la canne à sucre. Comment peuvent-ils
craindre la flamme éternelle s'ils s'abreuvent
du contenu et ne pas la redouter s'ils fabri-
quent le contenant ?
Mario Roustan,
Sénateur de VHérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonie..
L'affaire du Lotus
Le lieutenant Desmons qui est toujours
incarcéré à Constant inophei doit être jugé
Huiourd'hui.
Deux de ses camarades du Chili ont été
le voir dans sa prison et l'ont mis au cou-
rant elles démarches tentées on sa faveur.
1a presse de Constantinople continue à
f!,MC campagne <'< mons et contre la France. L'opinion des
\< nuirais do Constant impie est qu'une ntli-
tndc énergique s"irnpo,t pour en finir nvN
les vexations de toutes sortes dont sont
victimes tas M rangers dans l'ancienne
m pi taie turque. 1
fja Ligiuici des chefs de section a demandé
un Gouvernement, une action énoirgiquo nu.
près des autorités d'Angora on vive d'ohtc.
nir la miso en liberté immédiate diu licutt-
nant Desmons.
.l.e chargé d'affaires de France a commu-
niqué au Gouvernement turc la réponse du
Gouvernement français, lequel accepte de
Aoumettre le différend relatif au Lotus à la
Cour de la Hâve, et sollicite en même
te mps, en attendant la dérision de lA cour
de justice, la mise en liberté sous caution
(tu Moutonont rxwmone et t'ajournement
d'L's débaU du procèr.
LA GUERRE EN CHINE
O0
La guerre civile sévit en Chine sur deux
théâtres d'opérations entre les armées des
maréchaux* alliés Tchung-Sao-Lin et Ou-
PeI-Fou d'une part et les armées rouges
d'autre part. L'un de ces théâtres d'opéra-
tions est situé au Nord-Ouest de Pékin que
l'armée rouge du général chrétien bolche-
visant a été obligée d'évacuer et l'autre
sur le Vang-Tsé aux environs de Han-
kéou occupé par les troupes de Ou-PHI-
Fou.
Depuis quelque temps, un mois environ,
t'armée rouge de Canton faisait de grands
efforts pour s'emparer de Hankéou et des
nouvelles (ontradictoites ont annoncé suc-
cessivement la défaite de Ou-Peï-Fou
qu'on a même dit avoir été blessé et la re-
traite de l'armée euntonOisc.
Une dépêche de Pékin annonce cette fois
avec précision que l'armée rouge a occupé
le 7 septembre Ou-Tchang et lllankéou et
s'est emparée de l'arsenal de llan-Yang et
que l'année d'Ou-Peï-Kou se replie sur le
Honnu et s'est retranchée A 70 kilomètres
uu nord de. Hajukéou.
Pendant ces opérations le grave incident
suivant est survenu entre les troupes
d'Ou-Peï-Kou et deux navires anglais se
trouvant sur le Yang-Tsé.
Deux navires marchands appartenant à
in Compagnie Butlerlield et Swire se trou-
vaient sur le YUlIg-Tsé lorsqu'ils furent
saisis sur les ordres du général Yang Sen,
l'un des licutcnunts de Ou Peï Fou, et des
soldats chinois furent placés a bord. Cela
ne s'est pas passé sans résistance de la
part des ofliciers et des équipages anglais;
pendant la inOlée, deux jonques chinoises
coulèrent et un certain nombre de soldats
chinois furent noyés. Le général Yang Sen
fit. alors arrêter les officiers des deux na-
vires inurchunds. Les efforts du consul bri-
tannique pour résoudre ce différend
n'ayant pu nboutir, les deux canonnières
anglaises Wiilacon et Kiawa, faisant par-
tie - de la flottille anglaise de 10 canonnières,
rcmouitèrcnt jusqu'à Wan-Sien, où s'étoit
produit l'incident. A leur arrivée, les deux
canonnières essuyèrent un feu violent do
mitrailleuses et de canons de campagne
placés sur les deux rives.
1 [La ville de Wan-Sien est située sur le
,bout Yung-Tsé, à l'est de la province du
«Seu-Tchouan, à un coude que fait le
'fleuve avant de descendre vers Tchung-
King.]
b-
LE RICIN
0
En 1925 nous avons dil importeç des Indes
anglaises IV..042 kilos fie graines de ricin,
d'une valeur d'environ 40 millions de frImes.
Or, le ricin trouve dans l'Afrique du Nord,
de la Tunisie au Maroc, des zones très favo-
rables il sa végétation. Il vient- a l'état spon-
tané dans les terres incultes mais fraîches de
la légion littorale et dans les oasis saharien-
nes. Cultivé pour la graine, ses rendements
peuvent atteindre par hectare I.« il 1.500 et
niêiiKî 2.000 kilos de graines capables de don-
ner 36 à 40 d'huilo employée dans la phar-
macie et surtout dans l'industrie : gruwsage
des moteurs, d'avions, savonnerie, tan-
nage, etc.
lin dehors de sa graine, le ricin parait appelé
il rendre encore d'autres services. Des expé-
riences récentes semblent avoir montré, en
effet, que cette plante est précieuse à un autre
point de vue. Ses feuilles peuvent servir a
l'élevagc d'un ver à soie spécial, dit « ver à
soie du ricin » (phylosonin. ricini). espèce poly-
voltine, c'est-à-dire capable de donner annuel-
lement plusieurs révoltes de cocons (quatre il
six, parait-il), au lieu d'une comme le ver à
soie du mûrier.
Par suite de sélections multiples et judicieu-
ses, ce ver, issu du croisement d'espèces sau-
vages originaires des Indes, a pu être domes-
tiqué et il est possible, à l'heure actuelle. de
l'utiliser en vue d un élevage industriel. Attei-
gnant 9 à 10 centimètres de long, il est à la
fois très proliîique et très résistant aux mala-
dies.
Le service agricole de la Compagnie P.-L.-M.,
signale notre confrère I.a. Journée Industrielle,
n réuni une I.We documentation et s'est con-
sacré il l'élude de cette question.
De ses documents, il résulte que de nom-
breux essais d'éducation, faits en Palestine par
M. Léon, ingénieur agronome, directeur de la
station séricicole de Nnhlnth-Yehoudll, et par
certains colons d'Algérie, ont donné des résul-
tats intéressants, Ces expérimentateurs ont
obtenu de hauts rendements grâce aux pontes
multiples des vers (jusqu'il 6 en Algérie), et la
matière première provenant de leurs élevages
a retenu l'attention des industriels.
Il est important de remarquer, toutefois, que
les cocons du ricin sont percés naturellement
il l'une de leurs extrémités, caractère qui les
différencie nettement de ceux du mori. (Cette
ouverture permet an papillon de sortir sans
avoir à briser les fils de son enveloppe.
Mais les cocons ainsi percés n'ont pu, du
moins jusqu'à ce jour, être dévidés à la fila-
ture. comme ceux des vers il soie ordinaires.
Si, malgré cette ouverture, leur dévidage était
possible (l'expérience seule pourra tixer il cet
égard), des dispositifs spéciaux seraient néces-
saires pour l'effectuer. POl' contre, on peut les
carder en vue de la fabrication de la schllppe;
cette industrie de la schappe spéciale serait des
maintenant un intéressant débouché.
«Si les quelques essais effectués dans ce sens,
Jusqu'à ce jour, n'ont pas encore été tout ti fait
concluants, rela tient a ce qu'ils ont porté
sur des quantités de cocons beaucoup trop fni-
bles. Pour faire une expérience sérieuse, il en
faudrait nu moins 100 kilos.
Les fabricants de schappe sent disposés, il la
demande des T.rvices agricoles du P.-L.-M., il
l'effectuer.
La Commission de l'Agriculture de la Cham-
bre aura prochainement il s'occuper de cette
question. Des députés, parmi lesquels MM. Bar-
tne, Antériou, Léon Bérard, Capus, Chnrlot,
Georges Ronnèt, de Monieault, Robert Sérot et
Victor norct., viennent en effet de soumettre
il son examen la proposition de résolution sui-
vante :
« La Chambre des députés invite le gouver-
nement à faire, de tÓute urgence, étudier, en-
courager et développer la culture du ricin, en
France et aux Colonies, spécialement en Algé-
rie, pour concourir au ravitaillement du pays
en cocons de soie et en huile pour le graissage
IMlmtê, «
NUER DE L'ALGERIE
ae
LA VIE ECONOMIQUE
La situation vi&ioO',
La maturité difc *• iisin est très avancée le
long du littoral algérien. La cueillette com-
mencera dans quelques jours.
Les vignobles de l'Algérie (Salcl, Mitid-
ju, Oranie) ont été sérieusement atteints
pur le siroco, en juillet. Les plaines ont
souffert de la sécheresse.
Malgré tout, la récolte s'annonce à peu
près égulc, à présent, au rendement de PJ25,
qui .fut de 12 millions d'hectolitres.
En Orunie, par suite d'une chaleur tor-
ride, certains vignobles ont perdu les trois
quarts de' leur vendange.
Lu sécheresse du sol, conséquence de plu-
sieurs hivers sans pluies suffisantes, a nui
au développement des raisins qui sunt res-
tés petits.
Au milieu de juillet, on croyait la récolte
des vins réduite d'un quart dans le dépar-
tement d'Orun, de 10 pour cent dans le dé-
partement d'Alger, de 20 pour cent dans le
département de ConStnntine.
La vigne algérienne a été, eu effet, éprou-
vée par lu coulure, provoquée par les
grHnds vlnls. Mais les maladies l'ont épar-
gnée et les insectes n'ont pas porté grand
préjudice.
Au ltlr juillet dernier, l'Algérie avait ven-
du i). 1)20.581) hectolitres sur sa récolte de
1025 et sur son stock de vins vieux (ré-
colle : 12 millions 300.115 hectolitres;
stocks de vins vieux : 150.200 hectolitres
ensemble: l: £ .51G.tf$i heclos). Au moment où
nous SOliuncs, l'Algérie n'a plus de vins de
11)25 à vendre. Les vins algériens sont de-
venus si rares, depuis un mois, que plu-
sieurs ports ont cessé de les coter. Les
vins blancs d'Algérie sont complètement
épuisés depuis six semaines.
A llercy, on olll'e des vins rouges algé-
riens de 10 degrés, il 155 fr. et des 11 degrés
à .170 fr. t'hecto. La Bourse de Commerce
de Puris cote les vins d'Algérie rouges, de
11 à 12 degrés, 170 il 190 fr. l'hecto (prix
de gros). Dans les ports d'urrivée, il faut
compter 14 à 15 fr. le degré hecto.
C'est le département d'Alger qui vient en
tétie de la production vinicole de l'Algérie
avec 6 millions d'heetolitres. Le départe-
ment d'Oran vient ensuite avec 4.788.000
hectolitres. Le département de Constantine
-non produit que 1.42LOOO hectolitres en 1925.
Précédemment, l'Algérie ne récoltait guè-
re que dix millions d'hectolitres de vin :
Hécolte de 1922, 7.500.000 hectolitres.
Récolte do 1923, 10.243.000 hectolitrcs.
Récolte de li»i, 10.1G7.000 hectolitres.
Los colons eux-mêmes jugent excessif le
développement de leur production vinicole.
Il y a quelques jours, une délégation des
nssociutions agricoles algériennes est ve-
nue s'entretenir avec le président du Grou-
pe vitieole de la Chambre des moyens à
chercher pour empêcher l'augnwntahon des
plantations de vignes en Algérie et pour
remplacer, le plus possible, le vignoble par
la culture de la bellerave sueriere, Ou (H.
hue, du coton, du ricin, etc.
lui futurs vins d'Algérie, il s'est déjà
traité de nombreuses affaires sur souches
entre 8 fr. 50 et 8 fr. 75 le degré-hecto. Pour
les vins blancs de 1920 à venir, il faut payer
à Alger 9 francs ii î) fr. 25 le degré. et la
haussc continue 1
Cuirs et peaux
Ont été accordées les autorisations de
sorties individuelles pour les catégories sui-
vantes :
1° Les peaux tlq. bovin et de chèvre dans
la proportion de 33 0/0 des quantités dispo-
nibles ; to les peaux de veau dans la pro-
portion de 20 0/O des quantités disponibles ;
3° lee veaux d'agneau de lait et de brou-
tard pesant au maximum 10 kilos à la
douzaine, dans la proportion de 50 des
quantités disponibles ; -il, les peaux de che-
val dans la proportion de 25 des quanti-
tés disponibles.
L'interdiction de sortie est maintenue
pour les peaux de mouton. Seront seuls au-
torisés les envois d'échantillons.
Le marché d'Alger
Voici les derniers cours pratiqués sur la (
ptace d'Alger :
Céréales. Blé tendre : colon supérieur,
hauts-plateaux, 224 à 228 ; marchand, iS
kilos, 212 à 215.
lné dur. - Colon supérieur hnuts-pm-
teaux, 222 à 224 ; marchand, 77 kil., 211 î*
213.
Orge, colon supérieur, 138 à 142 ; mar-
chande, 132 à 135.
Avoines, suivant qualité et provenance,
134 à 140.
Foin, 40 à 42.
Paille, 20 à 22.
Huiles d'olive. Surlines, suivant qua-
lité et acidité oléique, manquent ; llnes,
-suivant qualité et acidité oteique, man
quont ; lampantes, suivant acidité oléique,
1.060 à 1.100.
Observations : marchandise très rare.
Vins algériens, nus, quai Alger. Vin
rouge, toutes qualités réunies, le degré.
10 a Il 25.
Vin blanc, de raisins rouges, le degré,
9 25 à 9 75 ; de raisins blancs, le degré,
9 50 à 10 25 ; achat sur couche, pris à la
propriété : rouge et rosé, 8 50 a 50 ;
bianc de blanc, 9 50 à 10. -,
Observations : marchandise très rare.
Tissus de coton. Cretonne écrue 80-10
kilos, 5 30 ; langotte blanchie, 85-8 kil., a 70}
calicot blanchi 3-4 18-16, 3 65.
Cuirs salés verts, intérieur, les 100 ktl.,
650 à 700 ; peaux de moutons, rasonl
écrues, intérieur, les 100 kil., 1.500 à 1.700 ;
peaux d'agneaux et broutards écrues, inté-
rieur (suivant poids), la douzaine, 225 à
275 ; peaux de chèvres 10-12 kil., saléee sè-
ches, intérieur suivant poids), la douzaine,
200 a 245.
Laines. Laine de tannerie (pelade) :
toison blanche, 100 kil., 1.800 à 2.000 ; ra-
ton blaatbe. les KO kil., 1.600 à 1 ttW S
toison grise, les 100 kil., 1.650 à 1.750 ; ra-
son grise, les 100 kil., 1.150 à 1.250.
Les lièges
Au cours du premier trimestre de 1920,
les exportations du liège ont atteint M.OCO
quintaux.
Parmi les principaux pays de destination,
il faut citer : les Etats-Unis (47.851 quin-
taux), la France (15.110 quintaux), le Japon
^.200 quintaux), la Belgique (0.900 quin-
taux), l'Allemagne (3.920 quintaux), les
,P.ays-Das v 2.090 quintaux), l'Italie (1.010
quintaux), etc.
Les exportations ont subi une diminution
de t6.2fJU quintaux sur celles du premier
trimestre de 1925. Les achats de la métro-
pole avaient atteint 20.530 quintaux en l'JfcSj
et 39.470 quintaux en 1024 ; ceux de l'étrun-
ger se chiffrent par 00.550 quintaux contre
90.420 en 1925 et 00.151 en 1924.
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
Noyade
M. Richardot, âgé de 10 ans, qui ne sa-
vait pas nager, a été entraîné par une va-
gue, sur la plage du uhlin d'essais, a
Alger. Son beuu-Trère, M. Hoda, n'a pu le
secourir et le cadavre n'a pu être retrouvé.
tOUIllUEll DE LI TUNISIE
, LA VIE ECONOMIQUE
La situation viticole
En Tunisie,. les vendanges sont en re-
tard et ne commenceront que le 25 aoUt.
Le vignoble tunisien est très beau. La Tuni-
sie ne peut envoyer en France, par année,
que 500.000 hectolitres de vin bénéficiant
Ue la franchise des droits de douane.
Récolte des olives
Cette ainuée, Les upipurences dts olivettes
permebtont d'espérer une récolte assez
bonne.
C'est le Suihel qui donne actuellement les
plus bellt's espérances ; la campagne sera
assez bonne à SOUStiC, bonne iL Mon.u.stir
et Mwlidiu et moyenne dans la région des
Souussi. La région sfoxienne déjà éprou-
vée le usinées précédentes, n'aura pas
cette anméc encore une récolte bnll&nte.
Le rendement en olives gel-a faible à
Max, bon à Djcbeniana, et mauvais à la
Skihira.
Le groupement dit de la Ghaba du Nord
semble mieux partagé. On escompte que
la cueillette sera assez bonne dans la ré-
Kion du Cap Uon et de Tunis, bonne à Te-
bourbn, moyenne à Zaghouan.
A Bizerte assez éprouvée, la récolte sera
mauvaise.
La région du Sud ne permet guère d'es-
compter de brillants résultats. On prévoit
pour Zarzis un rondement faible ainsi qu'à
Djerba et Gabès. La situation est mauvaise
à Gafsa. A Matumita par contre, on es-
compte une bcle récolle.
A Kairouon, elHie sera moyenne et dans
le caïdat dus Zilass elle sera faible.
La région des limite Plateaux semble
avoir moins souffert et (Il peut espérer
une cueiMette moyenne il Inklarl Tebour-
souk, et le Kef, bonme à Sotik-el-Arba et
mauvaise dans la région die \ll'djcz-('II.n,ah
seulement.
Lelle année grâce a la vigueur des oli-
viers et aux ptluics de printemps tombées
dans certaines régions, le développement
des olives à la fin d'août était remarqua-
ble par Sl précocité sur i'ensenuble du
territoire.
Il faudrait que les pluies d'au-lomine fus-
sent précoces ; si cette, heureuse éventua-
lité se produit, le renflement en huile sera
certainement élevé.
Importations de bois
Les importations de bois ont, ces telllp-
ci, une tendance très marquée à accroî-
tre.
Le navire danois « Knub » arrivé de
11U'laga, a déchargé sur les quais du port
plusieurs centaines de tonnes de bois pro-
venant des forêts Scandinaves.
Le munie jour, le lui te au italien IJoverr,
dont le port d'ntil.ad\(, est iL
apporté du bois coupé ckins les forêts di.-s
Muures et de lV^térel. Les bois de nos co-
lonies pourraient sans doute trouver un
débouché en Tllllisie,
Les minerais de fer
lJ''Uii semestre à l'autre, un constate
une diminution de 82.000 tonnes dans la
production et de 94.0(10 tonnes dans les
exportations, limitées à auo,uoo tunnes, de
minerais de fer tunisiens.
Les pays importateurs sont : la France
avec 90.240 tonnes ; la Belgique avec 7.971
tonnes ; l'Angleterre avec I21.3i34 tonnes ;
l'Allemagne avec M.C71 tonnes ; les Fitale-
Unis avec 29.410 tonnes et l'Italie avec
i.857 tonnes.
En 1925, l'Allemagne avait importé
300.127 tonnes de minerais de fer tunisiens,
outïtre 18.071 tonnes pendant le premier se-
mestre de 1920.
La pêche des éponges
Kamalii. –-La pèche vient de se terminer.
On attend seulement de petits arrivages
définitifs, les derniers, environ 200 kilos.
Ensuite, les barques rel ou nieront dans
leurs pays, soit à Djerba, Zarzis et Adijiim,
en attendant de re< oininiencer :a pèche.
O11 a vendu dernièrement entre 100 et
1.10 francs le kilo, marchandise médioore.
.sidli,'nnf'. - D'ici quelques jours, le^s
lia ru pu-s siciliennes viendront reprendre la
pôe.lie.
- Fotuiazza. - Il v a environ, sur place,
um stock de 3.000 kilos.
Le prix se maintient à 85 fr. le kilo avec
escompte de 20 à 25 ':' suivant Iwunidité.
La. moitié des barques gangavières tra-
vaillent encore cette qualité. On attend des
arrivages d'ici M courant.
Traqana - Environ 1.200 kH08 ont
été vendus dernièrement, au prix de 88 fr.
It kilo, aveo escompte de 28 à 36 %, sui-
vant humidité.
Celte qualité n'txiste las sur place,
• f
VINGT-SEPTIBME ANNEE. N° 138 NUMKHU î ŒNTOŒ8 - - - - - - - - -"- ._----.-:- - ------- - - - -. - - .----- l-.NDHLDI SOIH, 10 sKPIKMBRB I9B0
, 1
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
un AKTICUtft PUBLIÉS PAS -LES ANNALKSCOUMIIALIS- aONT LA PROPMiTt
nCLUMV» DU JOUHÂL
&8.:1 .- ---.,. 1 ¡(Ir"
DIRECTEURS : MARCEL RUEPEL et' L.-G. THÊBAULT
Réfcdisi et léabiitmiM : 34, Rut du Mcnt-T)t*ttM, PARIS-1" Néfhm : LWVftl It-Ir
o.
'J~X~TThSNrE~L'! ~M~c~M~w M abus
Etranger IM a M e M e
.a..-. r -
Quelle est la véritable population
de l'Afrique Équatoriale Française?
–-– ..8
On a répandu sur l'Afrique Equato-
riale une série d'appréciations qui
n'étaient que des erreurs, mais qui res-
semblaient fort à des calomnies. Des
gens mal informés ont incriminé son
climat qu'ils ont qualifié de « meurtrier »
alors qu'il est égal et semblable au cli-
mat de toute région tropicale. Il est mê-
me établi que la mortalité infantile n'est
pas en Afrique Equatoriale supérieure
au taux qu'elle présente en France. Lors-
qu'il s'agit de mettre en valeur cette con-
trée riche où les produits les plus ré-
munérateurs sont livrés par la Dature,
sans qu'on ait.. cultivé son sol, on invo-
que le nombre faible de ses habitants.
On clame sur un ton pathétique : l'Afri-
que Equatoriale Française se dépeuple.
D'abord quel est, le chiffre de cette
population ? Les évaluations, les estima-
tions ou mieux les opinions ont beau-
coup varié ; en réalité celui-ci n'a été
longtemps qu'une impression parce
qu'il ne reposait sur aucune base sérieu-
se. Aussi les uns et les autres en
ftxaient-ils le chiffre avec désinvolture a
5 millions, à 8 millions, à 10 millions.
Chacun n'écoutait que son tempérament,
pour jouer avec les chiffres.
U est vrai que le caractère parfois no-
made des habitants de Certaines con-
trées a pu se prêter à ces évaluations
fantaisistes.
Un dénombrement de la population
réelle basé sur des méthodes presque eu-
ropéennes, fut ordonné en 1921 par M.
le Gouverneur Général Augagneur, 1 Ad-
ministration recensa alors 3.122.000 in-
dividus se décomposant comme suit :
Gabon 3a.(jw
Moyen-Congo 649.000
Oubangui-Chari. 1.005.0000
Tchad 1.205.0000
Cette opération reprise récemment
par M. Antonetti atteste d'une augmen-
tation de plusieurs dizaines de milliers
d'habitants.
Ces chiffres admis, la population de
l'Afrique Equatoriale Française quoique
faible par rapport à sa superficie, est
encore intéressante.
L'Afrique Equatoriale, en effet, offre
une surface de deux millions et demi de
kilomètres carrés environ, elle a donc,
un habitant et deux dixièmes et demi
par kilomètre, carré. C'est à peu près la
proportion du Brésil et de l'Argentine.
Nombre maigre, mais suffisant si l'on
sait l'employer.
- - - -, __A
L Afrique Kquaioriaie Française est
évidemment très étendue et son outil-
lage économique lui a fait défaut jus-
qu'ici mais son Gouverneur Général ac-
tuel, M. Antonetti, s'emploie à le cons-
tituer. En effets outre les travaux de
construction du chemin de fer Brazza-
ville-Océan qu'il fait pousser avec vi-
gueur, un réseau de routes, chaque jour
plus complet, sillonne le pays offrant à
la circulation automobile de plus en
plus active la possibilité d'amener aux
principaux centres économiques la pro-
duction du pays.
La route et la machine tiennent donc
compenser le petit nombre des habi-
tants. Ils sont les coefficients au progrès.
Comme je - le disais au début de cet
article, les imaginations des explorateurs
ont été souvent fabuleuses. Certains
nous ont décrit, une Afrique Equato-
riale grouillante de populations variées.
Leurs affirmations ont été déposées aux
archives avant que dre vérifiées. Et la
polémique peut aujourd'hui s'emparer
de ces récits pour reprocher à notre ci-
vilisation d'avoir dévoré les sombres en-
fants du Centre Africain.
Or, ces récits contiennent des légen-
des, hâtivement tissées, que la logique
des,
rejette facilement. On ne peut guère ad-
mettre que la population de l'Afrique
Equatoriale Française ait perdu 5 mil-
lions d'unités entre 1913 et 1910, com-
me d'aucuns l'assurent. Ca maladie du
sommeil est aussi un spectre que l'on se
plaît souvent à sortir du magasin des ar-
guments. Ce fléau est redoutable pour
les noirs, mais il sévit peut-être encore
plus douloureusement dans les articles
que parmi les populations. Si cette jpa-
itadie, dont personne ne songe à nier les
maux qu'elle occasionne et qui sont au-
jourd'hui en régression marquée, frap-
pait aussi cruellement que semblent en
témoigner les photographies sensation-
nelles qu'on a pu présenter, il ne res-
terait plus personne dans certaines con-
trées de l'Afrique ftquatorile Française.
M. le Gouverneur Général Auga-
gneur a écrit lui-même :
« La diminution de la population
dans l'ensemble des territoires consti-
tuant l'Afrique Equatoriale Française
n'est pas établie. Des disparitions de
population ont pu être constatées loca-
lement soit à la suite d'une épidémie,
soit par suite de migrations fréquentes
ehel tes indigènes. Aucun document
sérieux ne justifie l'opinion d'une ré-
duction du nombre des habitants 1.
o' Il Indique encore que la proportion
des enfants par rapport aux adultes
est de 45, 4 en A. E. F., la moyenne
de l'Europe est de 40,5 et en France,
la proportion est de 32
M. Antonettie depuis qu'il est Gou-
verneur Général de l'Afrique Equato-
riale Française, a augmenté les moyens
de prophylaxie et la lutte est devenue
efficace contre la maladie uu sommeil.
D'un autre côté, nous avons enrayé les"
progrès de la variole, maladie qui,
avant le développement de notre oc-
cupation, décimait les populations.
Nous avons supprimé la traite des es-
claves qui coûtait des quantités de vies
humaines et faisait véritablement le
vide dans un pays. Nous avons répandu
dans toute la colonie une sécurité réelle
qui favorise l'accroissement de la po-
pulation. D'ailleurs l'augmentation dit
nombre des habitants est nettement
sensible dans l'Oubangui-Chari.
Continuons à ifaire des routes, qui
suppriment le portage, lueur d'hom-
mes, poussons activement les organi-
sations d'hygiène, aidons l'indigène à
se nourrir mieux et la population se
développera dans toute la colonie, des
bords de l'Océan aux rives emhrous-
saillées du Tchad. Routes, hy" giène,
cultures vivrières, habitations, n'est-
ce pas tout le programme de M. le Oou-
verneur Général Antonetti T
Charles Debierre,
Sénateur du Nord.
Membre de la Commission
des Alfaf,,, étrangères
La sécurité de l'Indochine
00
Au moment où de graves événements se pré-
parent en Chine, il est opportun de rappeler les
récentes discussions auxquelles la défense mili-
taire de nos possessions indochinoise, ont donné
lieu.
Dans le budget de l'Indochine, les dépenses
pour la défense nationale s'élèvent à 10 mil-
lions 727.500 piastres. Ce chift. qui repré-
sente 15 des recettes du pays, n'esit pas exa-
géré, ma is il est presque entièrement ordonnancé
par la Métropole, dans des conditions souvent
critiques.
On considère à Hanoi que le ministère de la
Guerre ne tient pas suffisamment compte des
nécessités des colonies du groupe indochinoie
et se préoccupe trop peu de la spécialisation
des cadres, envoyant là-bas des officiers qui
semblent seulement venir à leur tour bénéficier
- - -
des avantages de la piastre.
Ce que les Indochinois réclament, c'est la
réduction au minimum des effectifs dépendant
du Ministère de la Guerre et la création, à côté
des troupes régulières, d' un corps spécial avec
des officiers, des cadres, voire des troupes mé-
tropolitaines avec un armement approprié et
dépendant uniquement du Gouvernement Géné-
l ral de l'Indochine.
-000
u cominclien « rnHeiiiniim ces rotres
: MMMM
--0-0-
La dotation prévue par la loi de 11)12 était
la suivante :
Routes du Tonkin. Fr. 2.000.000
Route de Dongha au Mekong. C.OW.OW
Route de Bienhoa à Baria 750.000
Route de Kratié 750.000
Au total I. 9.500.000
Cette dotation a été ramenée à 8.913.000
francs par la loi du 6 mai 1924. Sur les
chiffres réservés aux routes du Tonkin, un
crédit de 1.500.000 francs a été ouvert par
décret du 24 février 1917, pour être em-
ployé à l'amélioration de la route de Hanoi
a Nganson et Caobang. Il a été épuisé en
1920. Los travaux ont été poursuivis sur
les fonds du budget général.
Pour la route ae Dongha au Mékong, le
budget général pourvoit également à l'in-
suffisance de lia dotation prévue.
Cette route a été ouverte à la circulation
automobile en saison sèche, depuis 1923 *,
les terrassements, ouvrages d'art et empier-
rement restant à terminer sur 30 kilomè-
tres environ sont presque achevés pour
rendre la route praticable en toute saison.
La dotation prévue pour les routes de Co-
chinchine a été de même épuisée depuis
1920. Les travaux se poursuivent sur les
fonds du budget général, comme pour les
autres routes coloniales.
Lois, Décrets, Arrêtés
0-0
Décret du 22 août 1926 relatif à l'organila-
tion judiciaire du protectorat français
dans l'empire chéritien.
En vertu de ce décret les juridictions fran-
çalses du Maroc continueront à fonctionner
dans les conditions fixées et suivant les rè-
gles établies par le dahir d'organisn'ion judi-
ciaire de Sa Majesté chértlleime du 12 août
1913 modifié par -les dahirs du 1er septembre
1920, du 20 novembre 1922, du 10 juin 1924
et du Il Juillet 1M.
Les magistrats français appelés à faire par-
tie desditea Juridictions, conformément à l'ar-
ticle 23 du dahir organique mentionné ci-des-
sus, sont nommés par le Président de la Ré-
publique, sur le rapport du ministre dèS Affai-
res étrangères et du gante des sceaux, mi-
nistre de la justice.
Le tribunal de première Instance de Mar.
Ia" mm de la de À:ne la IP
rakech est rangé dans la Il olaass.
I. O. du 20 ieptcaUé iM,
Droits de douane
aux colonies
oo -- -
J'ai souvent parlé à cette place
des droits de douane aux ,(Jl".
J'ai notamment signalé ce para-
doxe : l'Amérique, sèche et ennemie du inn,
jusqu'à nouvel ordre et en apparence sinon
en réalité, VAmérique qui a déclaré aux
rhums une guerre mortelle,aii profit des breu-
vages alcooliques les plus invraisemblables,
au bénéfice de la morphine et de l'opium,
n'hésite pas cependant à fabriquer les fûts
destinés à renfermer les boissons abhorrées
et à inonder plus particulièrement la Marti-
nique, la Guadeloupe et la Réunion des pro-
duits de ses tonnelleries.
Nos tonneliers, à nous, l'ont trouvée mau-
vaise et ils n'ont pas cessé de faire enten-
dre des proie si liions soit rue Oudinot, soit
rue de Grenelle, au nom de leurs intérêts,
sans doute, mais aussi au nom du bon sens
outragé. Ils n'ont pas prêché dans le désért
et ils ont obtenu quelques résultats.
Le Bulletin Mensuel du Syndicat de la
Tonnellerie Française, dans son numéro du
mois dernier, se félicite de ce qu'il appelle
un succès « assez important m. Il demandait
que les droits de douane fussent rétablis sur
les fûts d'origine étrangère qui entrent jour.,
nettement à la Martinique, à la Guadeloupe,
à la Réunion ; ces droits sont rétablis à la
Réunion et à la Martinique, /désormais, les
futailles étrangères et plus particulièrement
celles qu'etwoie l'Amérique prohibitionniste,
payent 3 francs aux 100 kilogs, majorés du
coefficient 5.5, ce qui porte pour une Id-
taille de 250 litres-les droits à 6,75.
Ce n'est pas énorme, dira-t-on, étant
donné le prix courant des fûts. Oui, mais
d'abord il ne faut pas que ce soit énorme.
Puis, il est bon d'ajouter la majoration de
i lora #- on
3° que la loi de Finances applique à tous
les droits de douane. Appliquée aux colo-
nies, cette mesure portera les droits à 9 ft.
par fût environ. Ils ne sont pas prohibitifs,
tant s'en faut, mais, pour parler vulgaire-
ment, ils servent à marquer le coup. Et c'est
bien quelque chose.
Vérité à la Réunion et à la Martinique,
erreur à la Guadeloupe: pourquoi? On se de-
mande les raisons, ou plutôt on ne se les
demande plus lorsqu'on voit que le Syndicat
Général de la Tonnellerie Française affirme
que ce n'est qu'une affaire de temps et que
le même système va être étendu à nos trois
colonies. Les tonneliers français en ont reçu
l'assurance, notamment de la bouche d'un
ancien gouverneur de la Guadeloupe, qui se
trouvait à Paris, et qui leur a annoncé l'heure
prochaine où les taxes douanières sur les
fûts qui viennent d'Amérique seront votés.
Je ne suis pas de ceux qui. sont au comble
de la joie chaque fois qu'ils voient s'insti-
tuer un droit de douane, et pour lesquels
chaque nouvelle barrière dressée entre les peu-
ples paraît un monument de plus pour assurer
le honllcur de l'humanité et la paix universelle.
Je relisais, ces jours derniers, la « Pétition
des fabricants de chandelles, bougies, lam-
pes, réverbères, mouchettes, éteignoirs et des
producteurs de suif, huile, résine, alcool, et
généralement de tout ce qui concerne l'éclai-
rage. où Bastiai exerce sa verve contre les
chevaliers servants du protectionnisme. Mais
les temps sont passés où l'on pouvait des-
cendre en champ clos pour protéger la cause
du libre échangisme ou du protectionnisme.
Primum vivere, la philosophie vient ensuite,
et la doctrine aussi. Toujours est-il que,
même aux yeux les moins prévenus, si un
droit de douane se justifie, c'est bien dans
le cas qui nous occupe. Que les tonneliers
américains s'en prennent à leurs quakers,
pasteurs, et autres sacrés personnages qui ont
maudit le jus de la treille, de la pomme et
de la canne à sucre. Comment peuvent-ils
craindre la flamme éternelle s'ils s'abreuvent
du contenu et ne pas la redouter s'ils fabri-
quent le contenant ?
Mario Roustan,
Sénateur de VHérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonie..
L'affaire du Lotus
Le lieutenant Desmons qui est toujours
incarcéré à Constant inophei doit être jugé
Huiourd'hui.
Deux de ses camarades du Chili ont été
le voir dans sa prison et l'ont mis au cou-
rant elles démarches tentées on sa faveur.
1a presse de Constantinople continue à
f!,MC campagne <'<
\< nuirais do Constant impie est qu'une ntli-
tndc énergique s"irnpo,t pour en finir nvN
les vexations de toutes sortes dont sont
victimes tas M rangers dans l'ancienne
m pi taie turque. 1
fja Ligiuici des chefs de section a demandé
un Gouvernement, une action énoirgiquo nu.
près des autorités d'Angora on vive d'ohtc.
nir la miso en liberté immédiate diu licutt-
nant Desmons.
.l.e chargé d'affaires de France a commu-
niqué au Gouvernement turc la réponse du
Gouvernement français, lequel accepte de
Aoumettre le différend relatif au Lotus à la
Cour de la Hâve, et sollicite en même
te mps, en attendant la dérision de lA cour
de justice, la mise en liberté sous caution
(tu Moutonont rxwmone et t'ajournement
d'L's débaU du procèr.
LA GUERRE EN CHINE
O0
La guerre civile sévit en Chine sur deux
théâtres d'opérations entre les armées des
maréchaux* alliés Tchung-Sao-Lin et Ou-
PeI-Fou d'une part et les armées rouges
d'autre part. L'un de ces théâtres d'opéra-
tions est situé au Nord-Ouest de Pékin que
l'armée rouge du général chrétien bolche-
visant a été obligée d'évacuer et l'autre
sur le Vang-Tsé aux environs de Han-
kéou occupé par les troupes de Ou-PHI-
Fou.
Depuis quelque temps, un mois environ,
t'armée rouge de Canton faisait de grands
efforts pour s'emparer de Hankéou et des
nouvelles (ontradictoites ont annoncé suc-
cessivement la défaite de Ou-Peï-Fou
qu'on a même dit avoir été blessé et la re-
traite de l'armée euntonOisc.
Une dépêche de Pékin annonce cette fois
avec précision que l'armée rouge a occupé
le 7 septembre Ou-Tchang et lllankéou et
s'est emparée de l'arsenal de llan-Yang et
que l'année d'Ou-Peï-Kou se replie sur le
Honnu et s'est retranchée A 70 kilomètres
uu nord de. Hajukéou.
Pendant ces opérations le grave incident
suivant est survenu entre les troupes
d'Ou-Peï-Kou et deux navires anglais se
trouvant sur le Yang-Tsé.
Deux navires marchands appartenant à
in Compagnie Butlerlield et Swire se trou-
vaient sur le YUlIg-Tsé lorsqu'ils furent
saisis sur les ordres du général Yang Sen,
l'un des licutcnunts de Ou Peï Fou, et des
soldats chinois furent placés a bord. Cela
ne s'est pas passé sans résistance de la
part des ofliciers et des équipages anglais;
pendant la inOlée, deux jonques chinoises
coulèrent et un certain nombre de soldats
chinois furent noyés. Le général Yang Sen
fit. alors arrêter les officiers des deux na-
vires inurchunds. Les efforts du consul bri-
tannique pour résoudre ce différend
n'ayant pu nboutir, les deux canonnières
anglaises Wiilacon et Kiawa, faisant par-
tie - de la flottille anglaise de 10 canonnières,
rcmouitèrcnt jusqu'à Wan-Sien, où s'étoit
produit l'incident. A leur arrivée, les deux
canonnières essuyèrent un feu violent do
mitrailleuses et de canons de campagne
placés sur les deux rives.
1 [La ville de Wan-Sien est située sur le
,bout Yung-Tsé, à l'est de la province du
«Seu-Tchouan, à un coude que fait le
'fleuve avant de descendre vers Tchung-
King.]
b-
LE RICIN
0
En 1925 nous avons dil importeç des Indes
anglaises IV..042 kilos fie graines de ricin,
d'une valeur d'environ 40 millions de frImes.
Or, le ricin trouve dans l'Afrique du Nord,
de la Tunisie au Maroc, des zones très favo-
rables il sa végétation. Il vient- a l'état spon-
tané dans les terres incultes mais fraîches de
la légion littorale et dans les oasis saharien-
nes. Cultivé pour la graine, ses rendements
peuvent atteindre par hectare I.« il 1.500 et
niêiiKî 2.000 kilos de graines capables de don-
ner 36 à 40 d'huilo employée dans la phar-
macie et surtout dans l'industrie : gruwsage
des moteurs, d'avions, savonnerie, tan-
nage, etc.
lin dehors de sa graine, le ricin parait appelé
il rendre encore d'autres services. Des expé-
riences récentes semblent avoir montré, en
effet, que cette plante est précieuse à un autre
point de vue. Ses feuilles peuvent servir a
l'élevagc d'un ver à soie spécial, dit « ver à
soie du ricin » (phylosonin. ricini). espèce poly-
voltine, c'est-à-dire capable de donner annuel-
lement plusieurs révoltes de cocons (quatre il
six, parait-il), au lieu d'une comme le ver à
soie du mûrier.
Par suite de sélections multiples et judicieu-
ses, ce ver, issu du croisement d'espèces sau-
vages originaires des Indes, a pu être domes-
tiqué et il est possible, à l'heure actuelle. de
l'utiliser en vue d un élevage industriel. Attei-
gnant 9 à 10 centimètres de long, il est à la
fois très proliîique et très résistant aux mala-
dies.
Le service agricole de la Compagnie P.-L.-M.,
signale notre confrère I.a. Journée Industrielle,
n réuni une I.We documentation et s'est con-
sacré il l'élude de cette question.
De ses documents, il résulte que de nom-
breux essais d'éducation, faits en Palestine par
M. Léon, ingénieur agronome, directeur de la
station séricicole de Nnhlnth-Yehoudll, et par
certains colons d'Algérie, ont donné des résul-
tats intéressants, Ces expérimentateurs ont
obtenu de hauts rendements grâce aux pontes
multiples des vers (jusqu'il 6 en Algérie), et la
matière première provenant de leurs élevages
a retenu l'attention des industriels.
Il est important de remarquer, toutefois, que
les cocons du ricin sont percés naturellement
il l'une de leurs extrémités, caractère qui les
différencie nettement de ceux du mori. (Cette
ouverture permet an papillon de sortir sans
avoir à briser les fils de son enveloppe.
Mais les cocons ainsi percés n'ont pu, du
moins jusqu'à ce jour, être dévidés à la fila-
ture. comme ceux des vers il soie ordinaires.
Si, malgré cette ouverture, leur dévidage était
possible (l'expérience seule pourra tixer il cet
égard), des dispositifs spéciaux seraient néces-
saires pour l'effectuer. POl' contre, on peut les
carder en vue de la fabrication de la schllppe;
cette industrie de la schappe spéciale serait des
maintenant un intéressant débouché.
«Si les quelques essais effectués dans ce sens,
Jusqu'à ce jour, n'ont pas encore été tout ti fait
concluants, rela tient a ce qu'ils ont porté
sur des quantités de cocons beaucoup trop fni-
bles. Pour faire une expérience sérieuse, il en
faudrait nu moins 100 kilos.
Les fabricants de schappe sent disposés, il la
demande des T.rvices agricoles du P.-L.-M., il
l'effectuer.
La Commission de l'Agriculture de la Cham-
bre aura prochainement il s'occuper de cette
question. Des députés, parmi lesquels MM. Bar-
tne, Antériou, Léon Bérard, Capus, Chnrlot,
Georges Ronnèt, de Monieault, Robert Sérot et
Victor norct., viennent en effet de soumettre
il son examen la proposition de résolution sui-
vante :
« La Chambre des députés invite le gouver-
nement à faire, de tÓute urgence, étudier, en-
courager et développer la culture du ricin, en
France et aux Colonies, spécialement en Algé-
rie, pour concourir au ravitaillement du pays
en cocons de soie et en huile pour le graissage
IMlmtê, «
NUER DE L'ALGERIE
ae
LA VIE ECONOMIQUE
La situation vi&ioO',
La maturité difc *• iisin est très avancée le
long du littoral algérien. La cueillette com-
mencera dans quelques jours.
Les vignobles de l'Algérie (Salcl, Mitid-
ju, Oranie) ont été sérieusement atteints
pur le siroco, en juillet. Les plaines ont
souffert de la sécheresse.
Malgré tout, la récolte s'annonce à peu
près égulc, à présent, au rendement de PJ25,
qui .fut de 12 millions d'hectolitres.
En Orunie, par suite d'une chaleur tor-
ride, certains vignobles ont perdu les trois
quarts de' leur vendange.
Lu sécheresse du sol, conséquence de plu-
sieurs hivers sans pluies suffisantes, a nui
au développement des raisins qui sunt res-
tés petits.
Au milieu de juillet, on croyait la récolte
des vins réduite d'un quart dans le dépar-
tement d'Orun, de 10 pour cent dans le dé-
partement d'Alger, de 20 pour cent dans le
département de ConStnntine.
La vigne algérienne a été, eu effet, éprou-
vée par lu coulure, provoquée par les
grHnds vlnls. Mais les maladies l'ont épar-
gnée et les insectes n'ont pas porté grand
préjudice.
Au ltlr juillet dernier, l'Algérie avait ven-
du i). 1)20.581) hectolitres sur sa récolte de
1025 et sur son stock de vins vieux (ré-
colle : 12 millions 300.115 hectolitres;
stocks de vins vieux : 150.200 hectolitres
ensemble: l: £ .51G.tf$i heclos). Au moment où
nous SOliuncs, l'Algérie n'a plus de vins de
11)25 à vendre. Les vins algériens sont de-
venus si rares, depuis un mois, que plu-
sieurs ports ont cessé de les coter. Les
vins blancs d'Algérie sont complètement
épuisés depuis six semaines.
A llercy, on olll'e des vins rouges algé-
riens de 10 degrés, il 155 fr. et des 11 degrés
à .170 fr. t'hecto. La Bourse de Commerce
de Puris cote les vins d'Algérie rouges, de
11 à 12 degrés, 170 il 190 fr. l'hecto (prix
de gros). Dans les ports d'urrivée, il faut
compter 14 à 15 fr. le degré hecto.
C'est le département d'Alger qui vient en
tétie de la production vinicole de l'Algérie
avec 6 millions d'heetolitres. Le départe-
ment d'Oran vient ensuite avec 4.788.000
hectolitres. Le département de Constantine
-non produit que 1.42LOOO hectolitres en 1925.
Précédemment, l'Algérie ne récoltait guè-
re que dix millions d'hectolitres de vin :
Hécolte de 1922, 7.500.000 hectolitres.
Récolte do 1923, 10.243.000 hectolitrcs.
Récolte de li»i, 10.1G7.000 hectolitres.
Los colons eux-mêmes jugent excessif le
développement de leur production vinicole.
Il y a quelques jours, une délégation des
nssociutions agricoles algériennes est ve-
nue s'entretenir avec le président du Grou-
pe vitieole de la Chambre des moyens à
chercher pour empêcher l'augnwntahon des
plantations de vignes en Algérie et pour
remplacer, le plus possible, le vignoble par
la culture de la bellerave sueriere, Ou (H.
hue, du coton, du ricin, etc.
lui futurs vins d'Algérie, il s'est déjà
traité de nombreuses affaires sur souches
entre 8 fr. 50 et 8 fr. 75 le degré-hecto. Pour
les vins blancs de 1920 à venir, il faut payer
à Alger 9 francs ii î) fr. 25 le degré. et la
haussc continue 1
Cuirs et peaux
Ont été accordées les autorisations de
sorties individuelles pour les catégories sui-
vantes :
1° Les peaux tlq. bovin et de chèvre dans
la proportion de 33 0/0 des quantités dispo-
nibles ; to les peaux de veau dans la pro-
portion de 20 0/O des quantités disponibles ;
3° lee veaux d'agneau de lait et de brou-
tard pesant au maximum 10 kilos à la
douzaine, dans la proportion de 50 des
quantités disponibles ; -il, les peaux de che-
val dans la proportion de 25 des quanti-
tés disponibles.
L'interdiction de sortie est maintenue
pour les peaux de mouton. Seront seuls au-
torisés les envois d'échantillons.
Le marché d'Alger
Voici les derniers cours pratiqués sur la (
ptace d'Alger :
Céréales. Blé tendre : colon supérieur,
hauts-plateaux, 224 à 228 ; marchand, iS
kilos, 212 à 215.
lné dur. - Colon supérieur hnuts-pm-
teaux, 222 à 224 ; marchand, 77 kil., 211 î*
213.
Orge, colon supérieur, 138 à 142 ; mar-
chande, 132 à 135.
Avoines, suivant qualité et provenance,
134 à 140.
Foin, 40 à 42.
Paille, 20 à 22.
Huiles d'olive. Surlines, suivant qua-
lité et acidité oléique, manquent ; llnes,
-suivant qualité et acidité oteique, man
quont ; lampantes, suivant acidité oléique,
1.060 à 1.100.
Observations : marchandise très rare.
Vins algériens, nus, quai Alger. Vin
rouge, toutes qualités réunies, le degré.
10 a Il 25.
Vin blanc, de raisins rouges, le degré,
9 25 à 9 75 ; de raisins blancs, le degré,
9 50 à 10 25 ; achat sur couche, pris à la
propriété : rouge et rosé, 8 50 a 50 ;
bianc de blanc, 9 50 à 10. -,
Observations : marchandise très rare.
Tissus de coton. Cretonne écrue 80-10
kilos, 5 30 ; langotte blanchie, 85-8 kil., a 70}
calicot blanchi 3-4 18-16, 3 65.
Cuirs salés verts, intérieur, les 100 ktl.,
650 à 700 ; peaux de moutons, rasonl
écrues, intérieur, les 100 kil., 1.500 à 1.700 ;
peaux d'agneaux et broutards écrues, inté-
rieur (suivant poids), la douzaine, 225 à
275 ; peaux de chèvres 10-12 kil., saléee sè-
ches, intérieur suivant poids), la douzaine,
200 a 245.
Laines. Laine de tannerie (pelade) :
toison blanche, 100 kil., 1.800 à 2.000 ; ra-
ton blaatbe. les KO kil., 1.600 à 1 ttW S
toison grise, les 100 kil., 1.650 à 1.750 ; ra-
son grise, les 100 kil., 1.150 à 1.250.
Les lièges
Au cours du premier trimestre de 1920,
les exportations du liège ont atteint M.OCO
quintaux.
Parmi les principaux pays de destination,
il faut citer : les Etats-Unis (47.851 quin-
taux), la France (15.110 quintaux), le Japon
^.200 quintaux), la Belgique (0.900 quin-
taux), l'Allemagne (3.920 quintaux), les
,P.ays-Das v 2.090 quintaux), l'Italie (1.010
quintaux), etc.
Les exportations ont subi une diminution
de t6.2fJU quintaux sur celles du premier
trimestre de 1925. Les achats de la métro-
pole avaient atteint 20.530 quintaux en l'JfcSj
et 39.470 quintaux en 1024 ; ceux de l'étrun-
ger se chiffrent par 00.550 quintaux contre
90.420 en 1925 et 00.151 en 1924.
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
Noyade
M. Richardot, âgé de 10 ans, qui ne sa-
vait pas nager, a été entraîné par une va-
gue, sur la plage du uhlin d'essais, a
Alger. Son beuu-Trère, M. Hoda, n'a pu le
secourir et le cadavre n'a pu être retrouvé.
tOUIllUEll DE LI TUNISIE
, LA VIE ECONOMIQUE
La situation viticole
En Tunisie,. les vendanges sont en re-
tard et ne commenceront que le 25 aoUt.
Le vignoble tunisien est très beau. La Tuni-
sie ne peut envoyer en France, par année,
que 500.000 hectolitres de vin bénéficiant
Ue la franchise des droits de douane.
Récolte des olives
Cette ainuée, Les upipurences dts olivettes
permebtont d'espérer une récolte assez
bonne.
C'est le Suihel qui donne actuellement les
plus bellt's espérances ; la campagne sera
assez bonne à SOUStiC, bonne iL Mon.u.stir
et Mwlidiu et moyenne dans la région des
Souussi. La région sfoxienne déjà éprou-
vée le usinées précédentes, n'aura pas
cette anméc encore une récolte bnll&nte.
Le rendement en olives gel-a faible à
Max, bon à Djcbeniana, et mauvais à la
Skihira.
Le groupement dit de la Ghaba du Nord
semble mieux partagé. On escompte que
la cueillette sera assez bonne dans la ré-
Kion du Cap Uon et de Tunis, bonne à Te-
bourbn, moyenne à Zaghouan.
A Bizerte assez éprouvée, la récolte sera
mauvaise.
La région du Sud ne permet guère d'es-
compter de brillants résultats. On prévoit
pour Zarzis un rondement faible ainsi qu'à
Djerba et Gabès. La situation est mauvaise
à Gafsa. A Matumita par contre, on es-
compte une bcle récolle.
A Kairouon, elHie sera moyenne et dans
le caïdat dus Zilass elle sera faible.
La région des limite Plateaux semble
avoir moins souffert et (Il peut espérer
une cueiMette moyenne il Inklarl Tebour-
souk, et le Kef, bonme à Sotik-el-Arba et
mauvaise dans la région die \ll'djcz-('II.n,ah
seulement.
Lelle année grâce a la vigueur des oli-
viers et aux ptluics de printemps tombées
dans certaines régions, le développement
des olives à la fin d'août était remarqua-
ble par Sl précocité sur i'ensenuble du
territoire.
Il faudrait que les pluies d'au-lomine fus-
sent précoces ; si cette, heureuse éventua-
lité se produit, le renflement en huile sera
certainement élevé.
Importations de bois
Les importations de bois ont, ces telllp-
ci, une tendance très marquée à accroî-
tre.
Le navire danois « Knub » arrivé de
11U'laga, a déchargé sur les quais du port
plusieurs centaines de tonnes de bois pro-
venant des forêts Scandinaves.
Le munie jour, le lui te au italien IJoverr,
dont le port d'ntil.ad\(, est iL
apporté du bois coupé ckins les forêts di.-s
Muures et de lV^térel. Les bois de nos co-
lonies pourraient sans doute trouver un
débouché en Tllllisie,
Les minerais de fer
lJ''Uii semestre à l'autre, un constate
une diminution de 82.000 tonnes dans la
production et de 94.0(10 tonnes dans les
exportations, limitées à auo,uoo tunnes, de
minerais de fer tunisiens.
Les pays importateurs sont : la France
avec 90.240 tonnes ; la Belgique avec 7.971
tonnes ; l'Angleterre avec I21.3i34 tonnes ;
l'Allemagne avec M.C71 tonnes ; les Fitale-
Unis avec 29.410 tonnes et l'Italie avec
i.857 tonnes.
En 1925, l'Allemagne avait importé
300.127 tonnes de minerais de fer tunisiens,
outïtre 18.071 tonnes pendant le premier se-
mestre de 1920.
La pêche des éponges
Kamalii. –-La pèche vient de se terminer.
On attend seulement de petits arrivages
définitifs, les derniers, environ 200 kilos.
Ensuite, les barques rel ou nieront dans
leurs pays, soit à Djerba, Zarzis et Adijiim,
en attendant de re< oininiencer :a pèche.
O11 a vendu dernièrement entre 100 et
1.10 francs le kilo, marchandise médioore.
.sidli,'nnf'. - D'ici quelques jours, le^s
lia ru pu-s siciliennes viendront reprendre la
pôe.lie.
- Fotuiazza. - Il v a environ, sur place,
um stock de 3.000 kilos.
Le prix se maintient à 85 fr. le kilo avec
escompte de 20 à 25 ':' suivant Iwunidité.
La. moitié des barques gangavières tra-
vaillent encore cette qualité. On attend des
arrivages d'ici M courant.
Traqana - Environ 1.200 kH08 ont
été vendus dernièrement, au prix de 88 fr.
It kilo, aveo escompte de 28 à 36 %, sui-
vant humidité.
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