Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-09-09
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 septembre 1926 09 septembre 1926
Description : 1926/09/09 (A27,N137). 1926/09/09 (A27,N137).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. N° 137
LE NUMKHU : 00 CENTIMES
JEUDI SOIR, 9 SKPTEMBftlî IMi -
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
m ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lm jI–iiiim rtfTÉf–̃ nutfnmu tut fTiirru ft/iamaf dbm lr> If m ru frr Pr **^Tf
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( Etranger
0.abe- j– »– j-r ̃ i ̃ i«Ht rtrt» «t An lu prafirfpiBi IIIihIim
La Chine et la Belgique
Allons-nous assister à une modification
totale des relations commerciales des puissances
étrangères avec la Chine ? Des dépêches de
Londres annonçaient à la fin de la semaine
dernière que le Gouvernement de Pékin avait
cecidé de dénoncer les traités de commerce
avec les puissances européennes.
Le Gouvernement de Pékin, c'est probable-
ment l' un des deux aventuriers qui semblent
pour le moment maîtres de la Chine : 1 chang-
tso-lin et Ou Pei Pou. Car le gouvernement
si central n'a qu'une existence de façade et
purement artificielle. Le cabinet actuel n a rien
de ce qui peut procurer à un ministère quelque
stabilité. Dans ce pays où le seul pouvoir re-
connu est celui du poing ou si l'on veut de
l'épée, il n'y a ni armée, ni argent. 11 n'est donc
qu'une manière de figurant, agissant pour le
compte de personnages qui se tiennent dans la
coulisse en attendant. d'affronter les feux de la
rampe.
Mais cette manifestation emprunte, quoi-
que cela puisse paraître paradoxal, à ce fait
une importance plus grande. Elle répond au
sentiment profond de ce qui en Chine s' inté-
resse à la chose publique et qu'il nous faut
bien comprendre. Ce n' est pas de la xénopho-
bie, mais l'expression d'un sentiment national
fort respectable et qui mérite d'être pris en
considération ainsi qu'on le fait, lorsqu 'il
s'agit des puissances occidentales. L' exemple
du Japon, au sujet du Chan-Toung, nous ap-
prend qu'il n'est pas adroit de heurter trop vio.
lemment ces dispositions d'esprit.
Depuis la deuxième partie du XtX* siècle,
les puissances européennes avaient cnnclu avec
la Chine des traités inégaux : elles avaient ou
à peu près imposé leurs conditions et s' étaient
notamment réservé le droit exclusif de dénon-
cer les accords signés. Pékin ne supportait pas
sans une certaine impatience ce régime défa-
vorable et cette situation intérieure. La guerre,
et les événements qui s' en suivirent et en parti-
culier l'entrée- de la Chine à la Société des
Nations n'avaient fait qu'accentuer ce senti-
ment.
La Belgique vient d' en sentir les effets.
Malgré la faible étendue de son territoire, ce
pays avait pris dans les entreprises européennes
dans l'Empire du Milieu une place considéra-
ble et qui n'était pas en rapport avec sa super-
ficie et sa population. Cet exemple montre
d'une façon tvigiSI-s quel rôle peut jouer dans
la civilisation contemporaine ur. Etat. fort petit,
mais dont la puissance industrielle est fort dé-
loppée.
Effectivement sous 1 impulsion du roi Léo-
rId et de quelque* capitalistes audacieny, les
elges s'étaient, à l'imitation des grandes
puissances et un peu à leur ombre protectrice,
niés sur la Chine. Ils avaient exigé des conces-
sions dans les ports, avaient obtenu des autori-
sations de prospecter les terrains supposés ri-
ches en houille ou en fer et avaient financé les
entreprises de construction des voies ferrées.
Dans ce dernier domaine, ils avaient conquis.
si mes souvenirs sont exacts, une place émi-
nente, disputant victorieusement aux Anglais ou
aux Américains le contrôle des chemins de
fer. Ainsi la petite Belgique prenait dans cette
partie de l'Extrême-Orient figure de grande
puissance.
Auiourd'hui, elle se trouve en conflit grave
avec Pékin, qui vient de dénoncer le traité de
commerce qui liait les deux pays, depuis 1863
et qui depuis lors avait été renouvelé régulière.
ment de dix en dx ans.
Le gouvernement belge n'a pas été naturel-
lement fort satisfait de cette décision. On le
comprend aisément. Mais il ne s'est pas perdu
en récriminations violentes ou vaines. Son mi-
nistre des affaires étrangères, M. Emile Van-
Clervelde, élève de l'école de cette doctrine qui
réprouve également toutes les formes de chau-
vinisme et s' attache à examiner en soi les ques-
tions nationales sans se laisser égarer par des
partis-pris fâcheux, a fait à la presse une dé-
claration où il s'efforce de calmer les ressen-
timents en mettant les choses au point.
M. Vandervelde n'est pas à proprement
parler surpris du geste du gouvernement chinois,
Il le comprend parfaitement et il y voit l'éveil
de la conscience d'un peuple qui ne comprend
peut-être pas grand'chose aux événements qui
se passent chez lui, mais qui en a assez d'être
exploité et soumis au droit du plus fort. On ne
saurait contredire ce jugement au moins dans sa
dernière partie. Et nous nous permettons de le
soumettre aux réflexions des hommes qui, dans
les grands Etats européens, ont la responsabilité
de la politique extérieure de leur pays.
Quant aux revendications de la Chine, le
ministre belge les résume ainsi t abolition des
traités inégaux, autonomie douanière et sup-
pression des privilèges d'extraterritorialité. Il
n'y est pas opposé. Bien plus, il s'y montre
favorable sous réserve cependant de transi-
tions indispensables. « A la conférence doua-
nière, dit M. Vandervelde, comme à la con-
férence d'extraterritorialité, la Belgique s'est
ralliée aux formules les plus larges et les plus
libérales. En des termes dont le gouverne-
ment chinois l'a remerciée, elle se déclare
prête, pour ce qui concerne les traités iné-
gaux à renoncer au système indéfendable du
èIroit unilatéral de dénonciation ».
Ces paroles sont fort sages et répondent bien
à la conception que l'on se fait des rapports
oitre peuples libres. Il est à présumer que la
Belgique n' a pas été seule à soutenir une
thèse aussi profondément juste. L'Amérique
w a pas parlé autrement et nous aimons à sup-
poser que le langage de notre Quai d'Orsay
n a pas été différent.
Cependant M. Vandervelde fait certaines
réserves, beaucoup moins de tonne que de
fond, et concernant plutôt les circonstances pré-
sentes qu'un avenir lointain. La Chine est
dans un état de troubles que l'on peut juger in-
quiétant, sans toutefois prendre à la lettre cer-
taines dépêches destinées à semer l'alarme en
Occident. C'est pourquoi on ne saurait sup-
primer pour l'instant certains avantages et cer-
taines garanties. Car cette mesure radicale
mettrait ta Belgique « en état d'infériorité fla-
grante à l'égard des autres puissances ayant
des intérêts en Chine. La suppression des droits
d'extraterritorialité présenterait des dangers
pour les affaires commerciales ; elle menace-
rait d'être funeste pour les entreprises belges,
dont les agents n' auraient plus aucune protec-
tion contre les vexations continuelles de cer-
taines autorités locales ».
La Belgique ne demande pas mieux que de
conclure un nouveau traité, qui ne soit pas un
traité inégal. Mais, ajoute M. Vandervelde,
cela ne sera possible que le jour où la Chine
aura un gouvernement stable et comme les élé-
ments des traités à conclure se rapportent à
des questions que tra" A les conférences des
douanes et de l' ex' .erritorialité lorsque ces
conférences auront terminé leurs travaux ».
Le ministre belge, que r on doit tenir pour
un homme loyal, dépourvu d'arrière-pensée, est
somme toute conciliant. Mais la Chine n' a pas
été satisfaite de cette réponse et le gouverne-
ment chinois a déclaré que le traité prendrait
fin automatiquement le 26 octobre 1926. Mais
M. Vandervelde qui ne veut pas pousser les
choses à l' extrême, a répondu qu'il était prêt
à conclure un modus ûiûcnâi provisoire dont
les clauses, exception faite pour certaines dis-
positions, qui seraient adoptées par les deux
conférences, resteraient en vigueur jusqu'à la
conclusion d'un nouvel accord.
Si la Chine n'accepte pas cette manière de
voir. le différend sera porté devant la Cour In-
ternationale de la Have.
L'affaire en est là, M. Vandervelde ex-
prime l'espoir qu'elle sera résolue dans un es-
prit amical. C'est fort vraisemblable et aussi
fort désirable.
En terminant son expo!. le ministre belge
« noté le caractère international de la ques-
tion qui se pose actuellement entre la Belgi-
que ; la Chine. C'est l'évidenco même. Aussi
est-il pour nous vre attentivement les phases successive».
Henry Fontanier.,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission
des Allaires Elrangères
membre de la Commission
des Colonies.
–<–-–
Le recrutement des administrateurs
de tMfiqM du Nord
0-0
« Améliorer ce recrutement, donner aux
candidats uu contrôle civil une quasi cer-
titude d'arriver, avec un bon travail et
une spécialisation il la fois théorique et
pratique, à une situation du début honora-
ble qui leur ouvrira les rangs de lu grande
équipe administrative de VAfrique 'fran-
çaise du Nord, Il Ce sont les desiderata dont
M. Henri Vallères se fait l'écho (latig la
Dépr.'clw Tunisienne après avoir exposé la
situation réellement digne d'intérêt des
jeunes gens qui se préparent aux fonctions
de contrôleurs civils après avoir suivi en
qualité d'auditeurs 'les cours de la section
de l'Afrique du Nord de l'Ecole Coloniale.
Ayant satisfait à l'examen de sortie, ces
jeunes gens reçoivent un diplôme et non
un brevet comme les élèves proprement
dits, qui sont, eux, assurés d'une place
d'éiève-administrateur dans une kle nos
colonies.
Au contraire, Vauditeur de la section de
l'Afrique du Nord, même s'il obtient au
bout de deux uns des notes remarquables
pour son diplôme, n'a devant lui que la
possibilité de se présenter au concours an-
nuel du contrôle civil du Maroc (à l'ex-
ception du major de la promotion admis
d'office), au concours du contrôle civil de
Tunisie quand il y en a un, ou même au
concours pour l'udniinistration des com-
munes mixtes d'Algérie.
A côté de leurs camarades élèves, les
auditeurs sont donc dans une situation in-
férieure, car ils travaillent tout autant
sans être sûrs d'avoir un emploi à leur
sortie, puisqu'il n'y a que quelques places
mises au concours par la Tunisie et le Ma-
roc, et que ce darnier concours est ou-
vert à tous les cairdidats de formations di-
verses et qu'il s'y présente des élèves de
l'Ecole des Sciences Politiques, de la Sôr-
bonne, de l'Institut agronomique, etc.
D'autre part, ajoute M. Henri Vallères,
il se trouve que les futurs contrôleurs ci-
vils de Tunisie et du Maroc sont astreints
à suivre les cours d'organisation adminis-
trative, judiciaire et financière des colonies
françaises et pays a mandat, de comptahi-
lité coloniale et (li, cultures tropicales. Par
contre ils ne jouissent pas d'un cours sur
les questions nord-africaines vues d'ensem-
ble et avec comparaisons des trois posses-
sions, alors que les questions posép8 aux
concours des contrôles civils portent sou-
vent sur l'Afrique du Nord tout entière.
iLa réforme que demande M. Henri Val-
lères nous semble donc nécessaire et nous
ne pouvons qu'en souhaiter la réalisation
pour assurer le recrutement des contrôles
civils de notre Afrique du Nord.
L'IBseignement professionnel
à Madagascar
-o--
Cette importante question se
pose pour la Grande lie, alors gue
M. le Gouverneur Général, Marcel
Olivier se préoccupe d'apporter une solution
à la crise de la maipi-d'oeiîvre.
Dès la conquête, le maréchal G allié, ni or ec
la sûreté de jugement qu'il apportait en
toutes choses, avait compris que la formation
d'artisans indigènes était de la plus haute
importance dans un pays présentant un ave-
nir agricole, industriel et minier. Mais l'en-
seignement professionnel alors créé ne de-
vait pas résister à des préoccupations d'ordre
politique après le départ du pacificateur de
la Grande lie.
Aujourd'hui Venseignement professionnel
comprend trois degrés :
Dans le programme des écoles du 1er de-
gré de la colonie une place est faite à des
notions de travail manuel.
Au 2e degré, les écoles régionales établis-
sements d'enseignement supérieur indigène,
comprennent des notions industrielles et
agricoles avec travaux à l'atelier ou à la
ferme.
Enfin, au 3* degré, les élèves devant de-
venir contremaîtres, continuent leurs études
soit dans les ateliers de la colonie, soit dans
les ateliers des particuliers.
Cette organisation était demeurée .pré-
caire dans la pratique, surtout Cil ce qui
concerne les écoles du ior degré. Les élèves
nont pas d'outils, pas d'atelier et les maî-
tres d'école ne peuvent que rarement leur
fournir des notions utiles.
Un récent arrêté viellt heureusement de
compléter, en la perfectionnant, cette orga-
nisation. Les écoles du 1er dfgré seront dé-
sormais pourvues d'un atelier dirigé par un
des professionnels. Mais la colonie prend
seulement à sa charge le salaire du person-
nel enseignant. Ta construction des ateliers,
l'achat des machines et outils, les frais de
fonctionnement sont mis à la charge du bud-
get des prestationst Or, la plupart de ces
budgets alimentés par les rachats de présta-
tions sont fort peu élevés. C'est donc édicter
l'impossibilité pour le plus grand nombre de
districts de la colonie de pouvoir crier des
ateliers convenait!es aménagé*, tour V'.tncl-
gne/nent professionnel.
Un nouveau /è^cmei/t devrait ;,.'It.I,',lIit
four Incorporer les d-p^nset dr premier ad.
blissement de toutes f écoles dons le bad-
gc: local.
Ces ateliers jonct>onu<.h>t sont 1<> surveil-
lance directe des cfnfs de. distri, fa. nous
pouvons, connaissant i.t i'{': (IF '¡if ;(;:." v ad-
ministratif de la Grande lle. en escompter
d'heureux résultats.
Charles Deloncle,
Sénateur de la Seine
Membre de la Commission des Colonies.
- , .1. –-
A la Société des Nations
Ofb
Jn G" grande Commission constituée par
la Société des Nations dans sa 7e assem-
blée comprend parmi ses membres : MM
de Jouvenel et Sérot en qualité de délé
gués de la France.
Cette Commission, présidée par M. de
nroucklrc, délégué belge, est chargée
spécialement de l'esclavage, des mandats.
.,.
L'aviation coloniale
--()-
Croisière en Méditerranée
Les trois hydravions appartenant au centre
de Bizerte sont arrivés avant-hier dans la
matinée à Beyrouth, ayant à bord 10 passa-
gers dont trois officiers.
Ces trois appareils ont dû quitter hier Bey-
routh à destination de Bizerte.
Avion égaré
Un avion militaire de la 2° escadrille, du
premier groupe d'Hussein-Dey, ayant pour
pilote le sergent Brevet et comme observa-
teur le sergent Chazerand, a atterri sur le
territoire de Djelfa.
Cet avion, parti de Fez le 25 août, a tou-
ché successivement à Guercif, à Oudjda et
à Oran, dont il devait partir le 29 au matin.
Trompé par une brume épaisse et déporté
par un vent violent du Nord-Ouest il avait
atterri à nouveau, le 2 septembre, faute d'es-
sence à Feid-el-Batine, au Sud de l'annexe
de Djelfa.
Les autorités militaires avaient fait aussi-
tôt le nécessaire pour son ravitaillement.
L'avion est reparti le lendemain pour Hus-
sein-Dey.
41»
Une cure merveilleuse
Le doCtuir Ahhaluc-ol, des troupes colo-
niales T'une oleservatiion hiieiv curieuse. (Yrsi ceUe
d'un noir qui, soulevant, un fardeau, avait
vu survenir dînais une du se>s aines une tu-
méfaeti'on subitie, qui n'était autre qu'une
hernie. N'ayant pu ila Taire rentrer,
rhonume avait pratiqué une inwision explo-
ratrice ,avee un fragment de veriv, pour re-
connaître ln. cause, de cette nralaidie incon-
nue. Voyant. s'éoha.pper par la plaie des
anses blanches et mi crées, il les dévidui ot
extériorisa ainsi presque tout son intestin.
Alors seulement il ramassa dans la pièce
d'étoffe qui lui servait de vêtement tout le
paquet ilnt'(sHnn.l et vint le montrer au mé-
deein. h namlOko, Il fut repéré incontinent
ri guériit sans avoir eu un seul moment
une température anormale.
A LA CHAMBRE
--()-G-
PROPOSITION DE RESOLUTION
Pour la mise en valeur des colonies
A la suite des deux remarquables arti-
cles qu'il a insérés dans nos numéros des
2 et 7 septembre, notre ami et collabo-
rateur, M. de Warren, député de la Meur-
the-et-Moselle, membre de la Commission
de l'Algérie, des Colonies et des Protec-
torats, vient de formuler les conclusions
suivantes dans une proposition de réso-
lution qu'il a déposée sur le bureau de la
Chambre des députés pour être examinée
dès la rentrée parlementaire.
« iPlus que jamais une politique colo-
niale poursuivie avec persévérance s'jm-
pose à lo France si elle veut se libérer du
formidable tribut financier payé à l'étran-
ger et défendre son indépendance au mi-
lieu des difficultés où elle se débat.
Au point de vue de notre sécurité, l'ap-
port humain de nos colonies nous consti-
tue un pays non pas de -iO millions d'ha-
bitants, comme trop malheureusement on
le dit à chaque instant, mémo à la tribune,
mais suivant la forte parole du général
Mangin, un pays de cent millions d'habi-
tants. La possession réelle de la force en
évite rornploi.
La France, nation civilisatrice par excel-
lente, se doit de faire rayonner dans le
monde, particulièrement grÙcc à ses colo-
nies, les précieuses qualités qui caracté-
risent notre race et qui se développent
dans tous les territoires où flotte notre
drapeau tricolore.
'Le décret du 30 juin lie26 semble avoir
voulu IIllter ce travail par la création
d'une section spéciale au Conseil supérieur
des Colonies, sous la présidence d'un
homme trèe averti des questions coloniales.
mon collègue, M. le sénateur Lucien Hu-
bert. Il faut que ce Conseil économique,
sorte de Comité exécutif des Colonies,
passe aux actes en s'entourant des avis
des représentants de l'Administration char-
gés d'exposer les besoins d'outillage de
nos diverses possessions dans t'ordre
d'urgence où il y aurait lieu de les satis-
faire ; de ceux des techniciens capables
de créer cet outillage, et d'en chiffrer le
coût ; d'accord avec les financiers suscep-
tibles de fournir les fonds nécessaires à
l'exécution des travaux. »
0
iLa Chambre invite le Gouvernement :
A compléter, ,:i sérier par ordre d'nr.
,(. I'i' et à faire UH-itre t mi 1 iMi a » 0 mari 1
pe ;'xl!clJtinn d.i'is ie.* colonie* k travaux
•puMicM p)'!):' 4Hi prugiairune Albert rtur-
i' ii , j , ;
lit ipavUeulièrernont :
1° A accroître sur-le-champ les impor-
tations "ie nus colonies .(spécialement de
produits -alimentaires) par une étude sé-
rieuse de lu carte des éehmitges entre ta
métropole et les colonies, par une régle-
mentation des importations réciproques,
par les facilifés douanières et de transport
appropriées ;
20 A s'entendre sans retard avec les Gou-
vernements des colonies et les Associations
d'initiative privée pour assurer la réali-
sation de la mise en valeur des richesses
du sol et du sous-sol de nos provinces d'ou-
tre-mer.
Manœuvres de l'Escadre
de la Méditerranée
L'esicudire de la Méditerranée, comman-
dée par le viee-aiinirai Violette, quittera
Toulon le 4 octobre pour la Gorst, la Tuni-
sie et l'Allgérie. t'L'c mouillera, notamment,
à Tunis, Phi lippe ville et Oran et regagnera
Toulon vers le 29 octobre.
LE YÉMEN
Le Yemen tend de plus en plus à dé-
velopper ses ressources grâce à la sage
administration du sultan linan Yaya, qui
se montre véritable protecteur de l'agricul-
ture et du commerce, lisons-nous dans le
Courrier d'Ethiopie.
Le Yemen forme une magnifique bande
de moins de 200 kilomètres de largeur en
bordure de la mer Houge, dont la pointe
S. 0. se termine presque en face de Dji.
bouti, dans le détroit de Bab el Mandeb
près de Cheik Saïd, d'où sa côte remonte
jusqu'à la hauteur des Iles Farsan.
Depuis la côte, le pays s'étage par pla-
teaux successifs pour atteindre la chalnfc
formée du Djebel Hadhour (1.575 m.), du
Djebel el Hamma (2.400 m.), du Djebel
Sabor (3.000 m.). Nous connaissons déjà
la réputation du café « Moka », dont les
cultures s'améliorent sans cesse, et il n'est
pas sans intérêt d'apprendre que des es-
sais de coton viennent d'être entrepris dans
des terrains où cette plante a toute chance
de s adapter.
Toute la côte du Ycmen se prête admira-
blement à l'étublissement de petits ports
naturels : Gizan, Koka, Medi, LÓhcitijah,
Hodeidah, Kuukha, Moka et Cheik Saïd, ce
dernier à environ 80 kilomètres d'Obok et
à moins de 140 kilomètres de Djibouti.
Djibouti doit donc prétendre à ne pas
se laisser dépasser dans le trafic des ports
du Yémen. 1-e s /s Ethiopie de la Cnm-
pagnie de l'Afrique Orientale y fait régu-
lièrement deux voyages chaque mois, assu-
rant les transports Avec les ports de Moka,
Kauhka et Hodeidah, après avoir touché
Aden à l'aller.
LE TAUX DE LA PIASTRÇ
--0-
Ll' gouverneur g('nt"I'l11 de Undochinc vient
rie faire connaître an ministre des Colonies l;U'it
la date du fi septembre 1î)2<> le taux ofllciel de
la piastre était de aR fr. 25.
Pâte a papier coloniale
« Quand passerons-nous des vœux et des
discours aux faits tangibles ? » se demandait
un de nos confrères de la presse métropoli-
taine qui se plaignait, avec assez de bon
sens, de la lenteur avec laquelle les produits
de nos colonies prennent, sur les marchés eu-
ropéens, la place qu'on ne cesse de préco-
niser afin de lutter contre les produits étran-
gers.
L'Institut National d'Agronomie Colo
niale que dirige à Nogent-sur-Marne M. Em.
Prudhomme vient de passer des paroles aux
actes et, qui plus est, aux actes tangibles, en
publiant et faisant éditer chez Larose, une
brochure de 72 pages in-8 Jésus sur papier
fait avec de la pâte de bois de parasolier qui
pousse en Afrique Occidentale et en Afrique
Equatoriale.
Les 32 premières pages sont en papier se
composant de :
Cellulose de Parasolier blanchie, 70 ;
cellulose bisulfitique de sapin blanchie,
30
Des pages 33 à 64 :
Cellulose de Parasolier blanchie, 75 ;
celhilose bisulfitique de sapin blanchie,
25
Des pages 65 à 72 :
Cellulose de Parasolier blanchie, 100'
Le texte comprend les différentes études
publiées par l'Institut National d'Agronomie
Coloniale sur le bois de parasolier et son
utilisation en papeterie.
Découvert le 27 août 1816. près de l'em-
bouchure du Congo, par Christens Smith,
norvégien de la Mission anglaise Tuckey, le
Musanga Smithii a été rencontré par les ex-
plorateurs dé la Côte d'Afrique, dans une
zone comprise- entre le 108 degré de latitude
Nord et le 108 degré de latitude Sud.
Cet arbre, qui atteint une vingtaine de mè-
tres de hauteur, est facile à reconnaître par
ses feuilles qui ont l'aspect de celles du mar-
ronnier d'Inde retombant en parasol pouvant
couvrir un demi-mètre carré et assez distan-
tes l'une de l'autre pour que la lumière
arrive tamisée au pied de l'arbre. C'est pour-
quoi le parasolier est excellent pour proté-
ger les jeunes cacaoyères. A la Côte d'Ivoire
c'est athsi qu'on le rencontre le plus souvent.
Il se trouve fréquemment dans la forÊt se-
condaire reconstituée -n>rî-s abatage on in-
reiiilie de IH grCln!:1.:" LorOt ilersc. Sa îVé
qiKnco diminue en rai «or.» vise di: ;'i" -
de.s massifs.
n pt.'ti.sse nos lapideiucnl pernkjit les f)"" -
miètes années.
;';n : ou ̃> an s. ,l"! semis ,1'' parasoiier
[I.eut fournir 200 a 1ÛO stèles de bois à t'hec
| tare j-roduîsani ."o à jo irmn^s
s ensuit qu'une usine dont la production
journalière voudrait atteindre ce chiffre de-
vait disposer de 1.000 à 1. 500 hectares de
taillis aménagés.
Pour la qualité du papier obtenu avec la
pâte de parasolier on ne peut mieux se ren-
seigner qu'en examinant la brochure de
l'Institut National d'Agronomie Coloniale.
La création de plantations de parasoliers
peut donc être entreprise avec de grands es-
poirs de réussite. La forêt défrichée et brûlée
permettra les semis qui, tous les 4 ou 5 ans,
donneront de quoi alimenter une usine à la-
quelle les débouchés ne manqueront certes
pas.
La pulpe de bois se raréfie, écrit dans le
Daily Mail le vicomte Rothermert. Dans
trente ans, les forêts du monde entier seront
décimées et on ne pourra plus trouver de
pulpe pour fournir aux Etats-Unis les
2.980.000 tonnes de papier nécessaires au
tirage des journaux. En attendant qu'on uti-
lise en France les sarments de vigne, nous
pouvons, d'ores et déjà, utiliser la pâte de
bois de parasolier, puisque MM. Anmann,
Hertin, Bretonnet, Cholot et Noaqfioutch, de
l'Institut d'Agronomie Coloniale, nous en
ont démontré les propriétés et les possibilités.
Eugène Devaux
4»
Lois, Décrets, Arrêtés
Loi du 3 septembre 1926 en vertu de
laquelle les propriétés de la congrégation
de Saint-Cnarles-Borromée (Schwaster
des heiligen Karl Borromâus), affectées
au service de l'hôpital Saint-Charles à
Beyrouth, sont remises au Conseil d'ad-
ministration de la Compagnie des Filles
de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul,
habilité à cette fin et érigé en conseil
d'administration dudit hôpital.
Ces propriétés continueront à recevoir
l'affectation de mission dont elles sont
l'objet et leur gestion devra être à tous
égards assurée conformément au pacte de
la Société des Nations, au mandat donné
à la France sur la Syrie et le Liban, le
24 juillet 1922. et au statut organique éla-
boré en exécution dudit mandat.
Les personnes par lesquelles la mission
est dirigée resteront placées sous le con-
trôle du Gouvernement de la République
française, puissance mandataire.
(.1. O. du 8 septembre ItWl.l
Décret du 4 septembre 1926 relevant le taux
des primes de travail et des gratifications
allouées aux militaires des ections
annexes aux colonies
Décret du 19 août 1926 autorisant l'entrepôt
fictif des marchandises à Fort-de-France,
'Arrêté du 6 septembre 1926 approuvant le
classement parmi les monuments histori-
ques d'immeubles et objets mobiliers
(Indochine).
(J. 0. du 0 septembre 1020.)
L'affaire du Lotus
00
Notre chargé d'utfuires ̃ il Turquie a eu'
beau renouveler le6 démarches les plus
pressantes et nous espérons les plus
comminatoires - auprès du gouvernement
d'Angora, le lieutenant Démons n'u pas
encore été remis en liberté ; il est loujoure
maintenu en prison.
Il est temps, cependant, que les diri-
geants de lu nouvelle Turquie comprennent
que ce scandale a trop duré. Nous avons
consenti 't supprimer les cupitulations, c'est
entendu, mais ce n'est pas pour que noe
ressortissants soient le sujet de brimades
les plus contraires au droit international. Il
faut que les maîtres actuels de l'nncien em-
pire ottoman respectent le pavillon et les
citoyens français comme le faisaient le Sul-
tan et ses ministres.
Nous sommes persuadés qu'en la ircons-
tance le Quai d'Orsay saura parler haut et
fort.
Au ministère des Travaux Publics
Mardi après-midi, M. Tnrdiru. ministre
des Travaux publics, a reçu la délégation
des gens de mer du port de Marseille, ve-
nus pour lui exposer leur point de vue dans
la question. La délégation a protesté une
foie de plus contre le maintien en prison
du lieutenant Démons, pt demandé que le
fionvernement français n'accepte pas* de
porter l'affaire du IA)III. devant le tribunal
de Ln Haye, tant que l'oflieier en second de
ce bâtiment ne sera pas mis en liberté.
A la Présidence du Conseil
M. Poinearé a reçu hier après-midi une
délégation des gens (le mer conduite par M.
Tosso. député des Rouches-du-Rhône. Cette
délégation comprenait. : MM. Mas, prési-
dent de la Fédération internationale des of-
ficiers de marine : Autran, président du
syndicat des capitaines au long cours du
port de Marseille : André, secrétaire du
syndicat des capitaines de la marine mar-
chande : Lafon, président de la Fédération
des officiels mécaniciens brevetés de la ma-
rine marchande ; Elhers, secrétaire de la
Fédération des inscrits maritimes ; Prat,
secrétaire du syndicat des inscrits mariti-
mes du port de Marseille.
La délégation a fait valoir que ni des me-
sures n'étaient prises immédiatement, des
faits aussi fâcheux risqueraient de se re-
produire dane l'avenir.
M. Poincnré a reconnu le bien-fondé de
cette protestation et a promis d'en misir a
nouveau t.. gouvernement d'wiiif.urt. lot.'
• ifl ïnf du Conseil eo (",II,', ;,rl:rni
;-:i -elle ,] • : ! 1 ; t i i : ï. • Tr<;bO':M.S«?ni? ;; .]•> r,r. r.-
:" ,J ! !,1'", 1 ,¡ :' résolutiorv. t"'c!' .¡ , , f;'
"h -.---.--.-. "-U' --.--..-..-. -.-
lia murlaH,: iÉiifiig 1 Congo belge
_-'>).- .-
.',\) '>! !- ," 1' - • ,,'" -4 Koeu; ; ,' -
Ciciiiou mielucuiuiiiue pour la protection de
l'enfance, le docteur J. Rodhain a exposé
la situation sanitaire générale des enfants
au Congo belfe, dont la mortalité atteint
en certaines regions des chiffres impression-
nants.
Voici quelques-unes des observation- pré-
sentées par l'éminent professeur de l'Ecole
de médecine tropicale : *
L'allaitement étant partout naturel, en
général, malgré le manque total -de mé-
thode, on peut considérer l'alimentation des
jeunes nourrissons comme assez satisfai-
sante. Ce sont plutôt les erreurs grossibres
commises par les mères, sous l'influence des
coutumes et croyances raciales (tel que le
gavage des enfants de lait de vache en at-
tendant que la mère soit débarrassée du co-
lostrum) qui élèvent à des taux anormaux
la mortalité de la première année. L'enfant,
durant les premiers mois de son existence,
avant qu'il ne marche seul reste sous la sur-
veillance très attentive de la mère. qui se
consacre exclusivement à son rôle de nour-
rice, évitant de reprendre les relations con-
jugales. Le nourrisson se trouve ainsi rela-
tivement à l'abri d'une série d'influences
morbides qui l'atteindront au cours de la
seconde année et de celles qui vont suivre.
Quant à la mortalité de la deuxième en-
fance et de l'adolescence, qui est notable-
ment plus élevée qu'elle ne l'est en Europe,
c'est une situation que des recherches atten-
tives confirmeront, sans doute, pour toutes
les régions. Dès que l'enfant est en état dè
marcher et qu'il est abandonné par la mère,
il est soumis à des conditions hygiéniques
désastreuses, résultant du climat et de l'état
primitif de son jnilicu ajicestr-^ Jouant non
*«, i , sol nu, il
plus sur une natte, mais sur le sol nu, il
se souille les pieds et les mains ; il mange
sans discernement les substances les plus
variées qu'il rencontre, s'infecte de parasi.
tes intestinaux divers qui diminuent sa ré-
sistance aux atteintes d'affections broncho-
pulmonaires, auxquel les la promiscuité avec
les autres enfants l'expose encore davan-
tage.
Une des causes de la morti-natalité,
ajoute le docteur J. Rodhain, est la vie
même des femmes indigènes, qui peinent
durement aux travaux des champs et con-
tinuent leur labeur jusqu'aux derniers jours
de leur pro??e~se.
I.a société indigène est ainsi ()ran.fsé
qu'une bonne partie de l'effort "ocial est
fourni par la femme. T.'homme, le mâle, le
maître, l'omnipotent personnage nui préside
aux destinées de la famille indigène, fai-
néante la plupart du tcmp ou choisit les
besognes agréables, douces, divertissantes.
T.'exploitation inhumaine dont est victime
la femme indigène est bien une des causes
importantes de la régtession de la natalité
et de la mortalité infantile. En s'élevant
contre les mesures préconisées pour obtenir
du travail de la population mâle, on encou-
rage donc une honteuse situation de fait.
En contraignant le noir à se vctir, on le
protégera contre les broncho-pneumonies
auxquelles il est très sujet, et cela le pro-
tégera aussi contre les piqûres d'insectes qui
lui inoculent tant de jnaladies.
LE NUMKHU : 00 CENTIMES
JEUDI SOIR, 9 SKPTEMBftlî IMi -
A 0 01 1. a,
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
m ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lm jI–iiiim rtfTÉf–̃ nutfnmu tut fTiirru ft/iamaf dbm lr> If m ru frr Pr **^Tf
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
RMmUn el AMaiitMiiM : 34, Ru. du Mont. Thabor, PARIS.1. TélépktM : L«M 11-17
o.
.TI { Frmnc* ti Colonim Ma 4i • # Ï §
( Etranger
0.abe- j– »– j-r ̃ i ̃ i«Ht rtrt» «t An lu prafirfpiBi IIIihIim
La Chine et la Belgique
Allons-nous assister à une modification
totale des relations commerciales des puissances
étrangères avec la Chine ? Des dépêches de
Londres annonçaient à la fin de la semaine
dernière que le Gouvernement de Pékin avait
cecidé de dénoncer les traités de commerce
avec les puissances européennes.
Le Gouvernement de Pékin, c'est probable-
ment l' un des deux aventuriers qui semblent
pour le moment maîtres de la Chine : 1 chang-
tso-lin et Ou Pei Pou. Car le gouvernement
si central n'a qu'une existence de façade et
purement artificielle. Le cabinet actuel n a rien
de ce qui peut procurer à un ministère quelque
stabilité. Dans ce pays où le seul pouvoir re-
connu est celui du poing ou si l'on veut de
l'épée, il n'y a ni armée, ni argent. 11 n'est donc
qu'une manière de figurant, agissant pour le
compte de personnages qui se tiennent dans la
coulisse en attendant. d'affronter les feux de la
rampe.
Mais cette manifestation emprunte, quoi-
que cela puisse paraître paradoxal, à ce fait
une importance plus grande. Elle répond au
sentiment profond de ce qui en Chine s' inté-
resse à la chose publique et qu'il nous faut
bien comprendre. Ce n' est pas de la xénopho-
bie, mais l'expression d'un sentiment national
fort respectable et qui mérite d'être pris en
considération ainsi qu'on le fait, lorsqu 'il
s'agit des puissances occidentales. L' exemple
du Japon, au sujet du Chan-Toung, nous ap-
prend qu'il n'est pas adroit de heurter trop vio.
lemment ces dispositions d'esprit.
Depuis la deuxième partie du XtX* siècle,
les puissances européennes avaient cnnclu avec
la Chine des traités inégaux : elles avaient ou
à peu près imposé leurs conditions et s' étaient
notamment réservé le droit exclusif de dénon-
cer les accords signés. Pékin ne supportait pas
sans une certaine impatience ce régime défa-
vorable et cette situation intérieure. La guerre,
et les événements qui s' en suivirent et en parti-
culier l'entrée- de la Chine à la Société des
Nations n'avaient fait qu'accentuer ce senti-
ment.
La Belgique vient d' en sentir les effets.
Malgré la faible étendue de son territoire, ce
pays avait pris dans les entreprises européennes
dans l'Empire du Milieu une place considéra-
ble et qui n'était pas en rapport avec sa super-
ficie et sa population. Cet exemple montre
d'une façon tvigiSI-s quel rôle peut jouer dans
la civilisation contemporaine ur. Etat. fort petit,
mais dont la puissance industrielle est fort dé-
loppée.
Effectivement sous 1 impulsion du roi Léo-
rId et de quelque* capitalistes audacieny, les
elges s'étaient, à l'imitation des grandes
puissances et un peu à leur ombre protectrice,
niés sur la Chine. Ils avaient exigé des conces-
sions dans les ports, avaient obtenu des autori-
sations de prospecter les terrains supposés ri-
ches en houille ou en fer et avaient financé les
entreprises de construction des voies ferrées.
Dans ce dernier domaine, ils avaient conquis.
si mes souvenirs sont exacts, une place émi-
nente, disputant victorieusement aux Anglais ou
aux Américains le contrôle des chemins de
fer. Ainsi la petite Belgique prenait dans cette
partie de l'Extrême-Orient figure de grande
puissance.
Auiourd'hui, elle se trouve en conflit grave
avec Pékin, qui vient de dénoncer le traité de
commerce qui liait les deux pays, depuis 1863
et qui depuis lors avait été renouvelé régulière.
ment de dix en dx ans.
Le gouvernement belge n'a pas été naturel-
lement fort satisfait de cette décision. On le
comprend aisément. Mais il ne s'est pas perdu
en récriminations violentes ou vaines. Son mi-
nistre des affaires étrangères, M. Emile Van-
Clervelde, élève de l'école de cette doctrine qui
réprouve également toutes les formes de chau-
vinisme et s' attache à examiner en soi les ques-
tions nationales sans se laisser égarer par des
partis-pris fâcheux, a fait à la presse une dé-
claration où il s'efforce de calmer les ressen-
timents en mettant les choses au point.
M. Vandervelde n'est pas à proprement
parler surpris du geste du gouvernement chinois,
Il le comprend parfaitement et il y voit l'éveil
de la conscience d'un peuple qui ne comprend
peut-être pas grand'chose aux événements qui
se passent chez lui, mais qui en a assez d'être
exploité et soumis au droit du plus fort. On ne
saurait contredire ce jugement au moins dans sa
dernière partie. Et nous nous permettons de le
soumettre aux réflexions des hommes qui, dans
les grands Etats européens, ont la responsabilité
de la politique extérieure de leur pays.
Quant aux revendications de la Chine, le
ministre belge les résume ainsi t abolition des
traités inégaux, autonomie douanière et sup-
pression des privilèges d'extraterritorialité. Il
n'y est pas opposé. Bien plus, il s'y montre
favorable sous réserve cependant de transi-
tions indispensables. « A la conférence doua-
nière, dit M. Vandervelde, comme à la con-
férence d'extraterritorialité, la Belgique s'est
ralliée aux formules les plus larges et les plus
libérales. En des termes dont le gouverne-
ment chinois l'a remerciée, elle se déclare
prête, pour ce qui concerne les traités iné-
gaux à renoncer au système indéfendable du
èIroit unilatéral de dénonciation ».
Ces paroles sont fort sages et répondent bien
à la conception que l'on se fait des rapports
oitre peuples libres. Il est à présumer que la
Belgique n' a pas été seule à soutenir une
thèse aussi profondément juste. L'Amérique
w a pas parlé autrement et nous aimons à sup-
poser que le langage de notre Quai d'Orsay
n a pas été différent.
Cependant M. Vandervelde fait certaines
réserves, beaucoup moins de tonne que de
fond, et concernant plutôt les circonstances pré-
sentes qu'un avenir lointain. La Chine est
dans un état de troubles que l'on peut juger in-
quiétant, sans toutefois prendre à la lettre cer-
taines dépêches destinées à semer l'alarme en
Occident. C'est pourquoi on ne saurait sup-
primer pour l'instant certains avantages et cer-
taines garanties. Car cette mesure radicale
mettrait ta Belgique « en état d'infériorité fla-
grante à l'égard des autres puissances ayant
des intérêts en Chine. La suppression des droits
d'extraterritorialité présenterait des dangers
pour les affaires commerciales ; elle menace-
rait d'être funeste pour les entreprises belges,
dont les agents n' auraient plus aucune protec-
tion contre les vexations continuelles de cer-
taines autorités locales ».
La Belgique ne demande pas mieux que de
conclure un nouveau traité, qui ne soit pas un
traité inégal. Mais, ajoute M. Vandervelde,
cela ne sera possible que le jour où la Chine
aura un gouvernement stable et comme les élé-
ments des traités à conclure se rapportent à
des questions que tra" A les conférences des
douanes et de l' ex' .erritorialité lorsque ces
conférences auront terminé leurs travaux ».
Le ministre belge, que r on doit tenir pour
un homme loyal, dépourvu d'arrière-pensée, est
somme toute conciliant. Mais la Chine n' a pas
été satisfaite de cette réponse et le gouverne-
ment chinois a déclaré que le traité prendrait
fin automatiquement le 26 octobre 1926. Mais
M. Vandervelde qui ne veut pas pousser les
choses à l' extrême, a répondu qu'il était prêt
à conclure un modus ûiûcnâi provisoire dont
les clauses, exception faite pour certaines dis-
positions, qui seraient adoptées par les deux
conférences, resteraient en vigueur jusqu'à la
conclusion d'un nouvel accord.
Si la Chine n'accepte pas cette manière de
voir. le différend sera porté devant la Cour In-
ternationale de la Have.
L'affaire en est là, M. Vandervelde ex-
prime l'espoir qu'elle sera résolue dans un es-
prit amical. C'est fort vraisemblable et aussi
fort désirable.
En terminant son expo!. le ministre belge
« noté le caractère international de la ques-
tion qui se pose actuellement entre la Belgi-
que ; la Chine. C'est l'évidenco même. Aussi
est-il pour nous vre attentivement les phases successive».
Henry Fontanier.,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission
des Allaires Elrangères
membre de la Commission
des Colonies.
–<–-–
Le recrutement des administrateurs
de tMfiqM du Nord
0-0
« Améliorer ce recrutement, donner aux
candidats uu contrôle civil une quasi cer-
titude d'arriver, avec un bon travail et
une spécialisation il la fois théorique et
pratique, à une situation du début honora-
ble qui leur ouvrira les rangs de lu grande
équipe administrative de VAfrique 'fran-
çaise du Nord, Il Ce sont les desiderata dont
M. Henri Vallères se fait l'écho (latig la
Dépr.'clw Tunisienne après avoir exposé la
situation réellement digne d'intérêt des
jeunes gens qui se préparent aux fonctions
de contrôleurs civils après avoir suivi en
qualité d'auditeurs 'les cours de la section
de l'Afrique du Nord de l'Ecole Coloniale.
Ayant satisfait à l'examen de sortie, ces
jeunes gens reçoivent un diplôme et non
un brevet comme les élèves proprement
dits, qui sont, eux, assurés d'une place
d'éiève-administrateur dans une kle nos
colonies.
Au contraire, Vauditeur de la section de
l'Afrique du Nord, même s'il obtient au
bout de deux uns des notes remarquables
pour son diplôme, n'a devant lui que la
possibilité de se présenter au concours an-
nuel du contrôle civil du Maroc (à l'ex-
ception du major de la promotion admis
d'office), au concours du contrôle civil de
Tunisie quand il y en a un, ou même au
concours pour l'udniinistration des com-
munes mixtes d'Algérie.
A côté de leurs camarades élèves, les
auditeurs sont donc dans une situation in-
férieure, car ils travaillent tout autant
sans être sûrs d'avoir un emploi à leur
sortie, puisqu'il n'y a que quelques places
mises au concours par la Tunisie et le Ma-
roc, et que ce darnier concours est ou-
vert à tous les cairdidats de formations di-
verses et qu'il s'y présente des élèves de
l'Ecole des Sciences Politiques, de la Sôr-
bonne, de l'Institut agronomique, etc.
D'autre part, ajoute M. Henri Vallères,
il se trouve que les futurs contrôleurs ci-
vils de Tunisie et du Maroc sont astreints
à suivre les cours d'organisation adminis-
trative, judiciaire et financière des colonies
françaises et pays a mandat, de comptahi-
lité coloniale et (li, cultures tropicales. Par
contre ils ne jouissent pas d'un cours sur
les questions nord-africaines vues d'ensem-
ble et avec comparaisons des trois posses-
sions, alors que les questions posép8 aux
concours des contrôles civils portent sou-
vent sur l'Afrique du Nord tout entière.
iLa réforme que demande M. Henri Val-
lères nous semble donc nécessaire et nous
ne pouvons qu'en souhaiter la réalisation
pour assurer le recrutement des contrôles
civils de notre Afrique du Nord.
L'IBseignement professionnel
à Madagascar
-o--
Cette importante question se
pose pour la Grande lie, alors gue
M. le Gouverneur Général, Marcel
Olivier se préoccupe d'apporter une solution
à la crise de la maipi-d'oeiîvre.
Dès la conquête, le maréchal G allié, ni or ec
la sûreté de jugement qu'il apportait en
toutes choses, avait compris que la formation
d'artisans indigènes était de la plus haute
importance dans un pays présentant un ave-
nir agricole, industriel et minier. Mais l'en-
seignement professionnel alors créé ne de-
vait pas résister à des préoccupations d'ordre
politique après le départ du pacificateur de
la Grande lie.
Aujourd'hui Venseignement professionnel
comprend trois degrés :
Dans le programme des écoles du 1er de-
gré de la colonie une place est faite à des
notions de travail manuel.
Au 2e degré, les écoles régionales établis-
sements d'enseignement supérieur indigène,
comprennent des notions industrielles et
agricoles avec travaux à l'atelier ou à la
ferme.
Enfin, au 3* degré, les élèves devant de-
venir contremaîtres, continuent leurs études
soit dans les ateliers de la colonie, soit dans
les ateliers des particuliers.
Cette organisation était demeurée .pré-
caire dans la pratique, surtout Cil ce qui
concerne les écoles du ior degré. Les élèves
nont pas d'outils, pas d'atelier et les maî-
tres d'école ne peuvent que rarement leur
fournir des notions utiles.
Un récent arrêté viellt heureusement de
compléter, en la perfectionnant, cette orga-
nisation. Les écoles du 1er dfgré seront dé-
sormais pourvues d'un atelier dirigé par un
des professionnels. Mais la colonie prend
seulement à sa charge le salaire du person-
nel enseignant. Ta construction des ateliers,
l'achat des machines et outils, les frais de
fonctionnement sont mis à la charge du bud-
get des prestationst Or, la plupart de ces
budgets alimentés par les rachats de présta-
tions sont fort peu élevés. C'est donc édicter
l'impossibilité pour le plus grand nombre de
districts de la colonie de pouvoir crier des
ateliers convenait!es aménagé*, tour V'.tncl-
gne/nent professionnel.
Un nouveau /è^cmei/t devrait ;,.'It.I,',lIit
four Incorporer les d-p^nset dr premier ad.
blissement de toutes f écoles dons le bad-
gc: local.
Ces ateliers jonct>onu<.h>t sont 1<> surveil-
lance directe des cfnfs de. distri, fa. nous
pouvons, connaissant i.t i'{': (IF '¡if ;(;:." v ad-
ministratif de la Grande lle. en escompter
d'heureux résultats.
Charles Deloncle,
Sénateur de la Seine
Membre de la Commission des Colonies.
- , .1. –-
A la Société des Nations
Ofb
Jn G" grande Commission constituée par
la Société des Nations dans sa 7e assem-
blée comprend parmi ses membres : MM
de Jouvenel et Sérot en qualité de délé
gués de la France.
Cette Commission, présidée par M. de
nroucklrc, délégué belge, est chargée
spécialement de l'esclavage, des mandats.
.,.
L'aviation coloniale
--()-
Croisière en Méditerranée
Les trois hydravions appartenant au centre
de Bizerte sont arrivés avant-hier dans la
matinée à Beyrouth, ayant à bord 10 passa-
gers dont trois officiers.
Ces trois appareils ont dû quitter hier Bey-
routh à destination de Bizerte.
Avion égaré
Un avion militaire de la 2° escadrille, du
premier groupe d'Hussein-Dey, ayant pour
pilote le sergent Brevet et comme observa-
teur le sergent Chazerand, a atterri sur le
territoire de Djelfa.
Cet avion, parti de Fez le 25 août, a tou-
ché successivement à Guercif, à Oudjda et
à Oran, dont il devait partir le 29 au matin.
Trompé par une brume épaisse et déporté
par un vent violent du Nord-Ouest il avait
atterri à nouveau, le 2 septembre, faute d'es-
sence à Feid-el-Batine, au Sud de l'annexe
de Djelfa.
Les autorités militaires avaient fait aussi-
tôt le nécessaire pour son ravitaillement.
L'avion est reparti le lendemain pour Hus-
sein-Dey.
41»
Une cure merveilleuse
Le doCtuir Ahhaluc-ol, des troupes colo-
niales T'une oleservatiion hiieiv curieuse. (Yrsi ceUe
d'un noir qui, soulevant, un fardeau, avait
vu survenir dînais une du se>s aines une tu-
méfaeti'on subitie, qui n'était autre qu'une
hernie. N'ayant pu ila Taire rentrer,
rhonume avait pratiqué une inwision explo-
ratrice ,avee un fragment de veriv, pour re-
connaître ln. cause, de cette nralaidie incon-
nue. Voyant. s'éoha.pper par la plaie des
anses blanches et mi crées, il les dévidui ot
extériorisa ainsi presque tout son intestin.
Alors seulement il ramassa dans la pièce
d'étoffe qui lui servait de vêtement tout le
paquet ilnt'(sHnn.l et vint le montrer au mé-
deein. h namlOko, Il fut repéré incontinent
ri guériit sans avoir eu un seul moment
une température anormale.
A LA CHAMBRE
--()-G-
PROPOSITION DE RESOLUTION
Pour la mise en valeur des colonies
A la suite des deux remarquables arti-
cles qu'il a insérés dans nos numéros des
2 et 7 septembre, notre ami et collabo-
rateur, M. de Warren, député de la Meur-
the-et-Moselle, membre de la Commission
de l'Algérie, des Colonies et des Protec-
torats, vient de formuler les conclusions
suivantes dans une proposition de réso-
lution qu'il a déposée sur le bureau de la
Chambre des députés pour être examinée
dès la rentrée parlementaire.
« iPlus que jamais une politique colo-
niale poursuivie avec persévérance s'jm-
pose à lo France si elle veut se libérer du
formidable tribut financier payé à l'étran-
ger et défendre son indépendance au mi-
lieu des difficultés où elle se débat.
Au point de vue de notre sécurité, l'ap-
port humain de nos colonies nous consti-
tue un pays non pas de -iO millions d'ha-
bitants, comme trop malheureusement on
le dit à chaque instant, mémo à la tribune,
mais suivant la forte parole du général
Mangin, un pays de cent millions d'habi-
tants. La possession réelle de la force en
évite rornploi.
La France, nation civilisatrice par excel-
lente, se doit de faire rayonner dans le
monde, particulièrement grÙcc à ses colo-
nies, les précieuses qualités qui caracté-
risent notre race et qui se développent
dans tous les territoires où flotte notre
drapeau tricolore.
'Le décret du 30 juin lie26 semble avoir
voulu IIllter ce travail par la création
d'une section spéciale au Conseil supérieur
des Colonies, sous la présidence d'un
homme trèe averti des questions coloniales.
mon collègue, M. le sénateur Lucien Hu-
bert. Il faut que ce Conseil économique,
sorte de Comité exécutif des Colonies,
passe aux actes en s'entourant des avis
des représentants de l'Administration char-
gés d'exposer les besoins d'outillage de
nos diverses possessions dans t'ordre
d'urgence où il y aurait lieu de les satis-
faire ; de ceux des techniciens capables
de créer cet outillage, et d'en chiffrer le
coût ; d'accord avec les financiers suscep-
tibles de fournir les fonds nécessaires à
l'exécution des travaux. »
0
iLa Chambre invite le Gouvernement :
A compléter, ,:i sérier par ordre d'nr.
,(. I'i' et à faire UH-itre t mi 1 iMi a » 0 mari 1
pe ;'xl!clJtinn d.i'is ie.* colonie* k travaux
•puMicM p)'!):' 4Hi prugiairune Albert rtur-
i' ii , j , ;
lit ipavUeulièrernont :
1° A accroître sur-le-champ les impor-
tations "ie nus colonies .(spécialement de
produits -alimentaires) par une étude sé-
rieuse de lu carte des éehmitges entre ta
métropole et les colonies, par une régle-
mentation des importations réciproques,
par les facilifés douanières et de transport
appropriées ;
20 A s'entendre sans retard avec les Gou-
vernements des colonies et les Associations
d'initiative privée pour assurer la réali-
sation de la mise en valeur des richesses
du sol et du sous-sol de nos provinces d'ou-
tre-mer.
Manœuvres de l'Escadre
de la Méditerranée
L'esicudire de la Méditerranée, comman-
dée par le viee-aiinirai Violette, quittera
Toulon le 4 octobre pour la Gorst, la Tuni-
sie et l'Allgérie. t'L'c mouillera, notamment,
à Tunis, Phi lippe ville et Oran et regagnera
Toulon vers le 29 octobre.
LE YÉMEN
Le Yemen tend de plus en plus à dé-
velopper ses ressources grâce à la sage
administration du sultan linan Yaya, qui
se montre véritable protecteur de l'agricul-
ture et du commerce, lisons-nous dans le
Courrier d'Ethiopie.
Le Yemen forme une magnifique bande
de moins de 200 kilomètres de largeur en
bordure de la mer Houge, dont la pointe
S. 0. se termine presque en face de Dji.
bouti, dans le détroit de Bab el Mandeb
près de Cheik Saïd, d'où sa côte remonte
jusqu'à la hauteur des Iles Farsan.
Depuis la côte, le pays s'étage par pla-
teaux successifs pour atteindre la chalnfc
formée du Djebel Hadhour (1.575 m.), du
Djebel el Hamma (2.400 m.), du Djebel
Sabor (3.000 m.). Nous connaissons déjà
la réputation du café « Moka », dont les
cultures s'améliorent sans cesse, et il n'est
pas sans intérêt d'apprendre que des es-
sais de coton viennent d'être entrepris dans
des terrains où cette plante a toute chance
de s adapter.
Toute la côte du Ycmen se prête admira-
blement à l'étublissement de petits ports
naturels : Gizan, Koka, Medi, LÓhcitijah,
Hodeidah, Kuukha, Moka et Cheik Saïd, ce
dernier à environ 80 kilomètres d'Obok et
à moins de 140 kilomètres de Djibouti.
Djibouti doit donc prétendre à ne pas
se laisser dépasser dans le trafic des ports
du Yémen. 1-e s /s Ethiopie de la Cnm-
pagnie de l'Afrique Orientale y fait régu-
lièrement deux voyages chaque mois, assu-
rant les transports Avec les ports de Moka,
Kauhka et Hodeidah, après avoir touché
Aden à l'aller.
LE TAUX DE LA PIASTRÇ
--0-
Ll' gouverneur g('nt"I'l11 de Undochinc vient
rie faire connaître an ministre des Colonies l;U'it
la date du fi septembre 1î)2<> le taux ofllciel de
la piastre était de aR fr. 25.
Pâte a papier coloniale
« Quand passerons-nous des vœux et des
discours aux faits tangibles ? » se demandait
un de nos confrères de la presse métropoli-
taine qui se plaignait, avec assez de bon
sens, de la lenteur avec laquelle les produits
de nos colonies prennent, sur les marchés eu-
ropéens, la place qu'on ne cesse de préco-
niser afin de lutter contre les produits étran-
gers.
L'Institut National d'Agronomie Colo
niale que dirige à Nogent-sur-Marne M. Em.
Prudhomme vient de passer des paroles aux
actes et, qui plus est, aux actes tangibles, en
publiant et faisant éditer chez Larose, une
brochure de 72 pages in-8 Jésus sur papier
fait avec de la pâte de bois de parasolier qui
pousse en Afrique Occidentale et en Afrique
Equatoriale.
Les 32 premières pages sont en papier se
composant de :
Cellulose de Parasolier blanchie, 70 ;
cellulose bisulfitique de sapin blanchie,
30
Des pages 33 à 64 :
Cellulose de Parasolier blanchie, 75 ;
celhilose bisulfitique de sapin blanchie,
25
Des pages 65 à 72 :
Cellulose de Parasolier blanchie, 100'
Le texte comprend les différentes études
publiées par l'Institut National d'Agronomie
Coloniale sur le bois de parasolier et son
utilisation en papeterie.
Découvert le 27 août 1816. près de l'em-
bouchure du Congo, par Christens Smith,
norvégien de la Mission anglaise Tuckey, le
Musanga Smithii a été rencontré par les ex-
plorateurs dé la Côte d'Afrique, dans une
zone comprise- entre le 108 degré de latitude
Nord et le 108 degré de latitude Sud.
Cet arbre, qui atteint une vingtaine de mè-
tres de hauteur, est facile à reconnaître par
ses feuilles qui ont l'aspect de celles du mar-
ronnier d'Inde retombant en parasol pouvant
couvrir un demi-mètre carré et assez distan-
tes l'une de l'autre pour que la lumière
arrive tamisée au pied de l'arbre. C'est pour-
quoi le parasolier est excellent pour proté-
ger les jeunes cacaoyères. A la Côte d'Ivoire
c'est athsi qu'on le rencontre le plus souvent.
Il se trouve fréquemment dans la forÊt se-
condaire reconstituée -n>rî-s abatage on in-
reiiilie de IH grCln!:1.:" LorOt ilersc. Sa îVé
qiKnco diminue en rai «or.» vise di: ;'i" -
de.s massifs.
n pt.'ti.sse nos lapideiucnl pernkjit les f)"" -
miètes années.
;';n : ou ̃> an s. ,l"! semis ,1'' parasoiier
[I.eut fournir 200 a 1ÛO stèles de bois à t'hec
| tare j-roduîsani ."o à jo irmn^s
s ensuit qu'une usine dont la production
journalière voudrait atteindre ce chiffre de-
vait disposer de 1.000 à 1. 500 hectares de
taillis aménagés.
Pour la qualité du papier obtenu avec la
pâte de parasolier on ne peut mieux se ren-
seigner qu'en examinant la brochure de
l'Institut National d'Agronomie Coloniale.
La création de plantations de parasoliers
peut donc être entreprise avec de grands es-
poirs de réussite. La forêt défrichée et brûlée
permettra les semis qui, tous les 4 ou 5 ans,
donneront de quoi alimenter une usine à la-
quelle les débouchés ne manqueront certes
pas.
La pulpe de bois se raréfie, écrit dans le
Daily Mail le vicomte Rothermert. Dans
trente ans, les forêts du monde entier seront
décimées et on ne pourra plus trouver de
pulpe pour fournir aux Etats-Unis les
2.980.000 tonnes de papier nécessaires au
tirage des journaux. En attendant qu'on uti-
lise en France les sarments de vigne, nous
pouvons, d'ores et déjà, utiliser la pâte de
bois de parasolier, puisque MM. Anmann,
Hertin, Bretonnet, Cholot et Noaqfioutch, de
l'Institut d'Agronomie Coloniale, nous en
ont démontré les propriétés et les possibilités.
Eugène Devaux
4»
Lois, Décrets, Arrêtés
Loi du 3 septembre 1926 en vertu de
laquelle les propriétés de la congrégation
de Saint-Cnarles-Borromée (Schwaster
des heiligen Karl Borromâus), affectées
au service de l'hôpital Saint-Charles à
Beyrouth, sont remises au Conseil d'ad-
ministration de la Compagnie des Filles
de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul,
habilité à cette fin et érigé en conseil
d'administration dudit hôpital.
Ces propriétés continueront à recevoir
l'affectation de mission dont elles sont
l'objet et leur gestion devra être à tous
égards assurée conformément au pacte de
la Société des Nations, au mandat donné
à la France sur la Syrie et le Liban, le
24 juillet 1922. et au statut organique éla-
boré en exécution dudit mandat.
Les personnes par lesquelles la mission
est dirigée resteront placées sous le con-
trôle du Gouvernement de la République
française, puissance mandataire.
(.1. O. du 8 septembre ItWl.l
Décret du 4 septembre 1926 relevant le taux
des primes de travail et des gratifications
allouées aux militaires des ections
annexes aux colonies
Décret du 19 août 1926 autorisant l'entrepôt
fictif des marchandises à Fort-de-France,
'Arrêté du 6 septembre 1926 approuvant le
classement parmi les monuments histori-
ques d'immeubles et objets mobiliers
(Indochine).
(J. 0. du 0 septembre 1020.)
L'affaire du Lotus
00
Notre chargé d'utfuires ̃ il Turquie a eu'
beau renouveler le6 démarches les plus
pressantes et nous espérons les plus
comminatoires - auprès du gouvernement
d'Angora, le lieutenant Démons n'u pas
encore été remis en liberté ; il est loujoure
maintenu en prison.
Il est temps, cependant, que les diri-
geants de lu nouvelle Turquie comprennent
que ce scandale a trop duré. Nous avons
consenti 't supprimer les cupitulations, c'est
entendu, mais ce n'est pas pour que noe
ressortissants soient le sujet de brimades
les plus contraires au droit international. Il
faut que les maîtres actuels de l'nncien em-
pire ottoman respectent le pavillon et les
citoyens français comme le faisaient le Sul-
tan et ses ministres.
Nous sommes persuadés qu'en la ircons-
tance le Quai d'Orsay saura parler haut et
fort.
Au ministère des Travaux Publics
Mardi après-midi, M. Tnrdiru. ministre
des Travaux publics, a reçu la délégation
des gens de mer du port de Marseille, ve-
nus pour lui exposer leur point de vue dans
la question. La délégation a protesté une
foie de plus contre le maintien en prison
du lieutenant Démons, pt demandé que le
fionvernement français n'accepte pas* de
porter l'affaire du IA)III. devant le tribunal
de Ln Haye, tant que l'oflieier en second de
ce bâtiment ne sera pas mis en liberté.
A la Présidence du Conseil
M. Poinearé a reçu hier après-midi une
délégation des gens (le mer conduite par M.
Tosso. député des Rouches-du-Rhône. Cette
délégation comprenait. : MM. Mas, prési-
dent de la Fédération internationale des of-
ficiers de marine : Autran, président du
syndicat des capitaines au long cours du
port de Marseille : André, secrétaire du
syndicat des capitaines de la marine mar-
chande : Lafon, président de la Fédération
des officiels mécaniciens brevetés de la ma-
rine marchande ; Elhers, secrétaire de la
Fédération des inscrits maritimes ; Prat,
secrétaire du syndicat des inscrits mariti-
mes du port de Marseille.
La délégation a fait valoir que ni des me-
sures n'étaient prises immédiatement, des
faits aussi fâcheux risqueraient de se re-
produire dane l'avenir.
M. Poincnré a reconnu le bien-fondé de
cette protestation et a promis d'en misir a
nouveau t.. gouvernement d'wiiif.urt. lot.'
• ifl ïnf du Conseil eo (",II,', ;,rl:rni
;-:i -elle ,] • : ! 1 ; t i i : ï. • Tr<;bO':M.S«?ni? ;; .]•> r,r. r.-
:" ,J ! !,1'", 1 ,¡ :' résolutiorv. t"'c!' .¡ , , f;'
"h -.---.--.-. "-U' --.--..-..-. -.-
lia murlaH,: iÉiifiig 1 Congo belge
_-'>).- .-
.',\) '>! !- ," 1' - • ,,'" -4 Koeu; ; ,' -
Ciciiiou mielucuiuiiiue pour la protection de
l'enfance, le docteur J. Rodhain a exposé
la situation sanitaire générale des enfants
au Congo belfe, dont la mortalité atteint
en certaines regions des chiffres impression-
nants.
Voici quelques-unes des observation- pré-
sentées par l'éminent professeur de l'Ecole
de médecine tropicale : *
L'allaitement étant partout naturel, en
général, malgré le manque total -de mé-
thode, on peut considérer l'alimentation des
jeunes nourrissons comme assez satisfai-
sante. Ce sont plutôt les erreurs grossibres
commises par les mères, sous l'influence des
coutumes et croyances raciales (tel que le
gavage des enfants de lait de vache en at-
tendant que la mère soit débarrassée du co-
lostrum) qui élèvent à des taux anormaux
la mortalité de la première année. L'enfant,
durant les premiers mois de son existence,
avant qu'il ne marche seul reste sous la sur-
veillance très attentive de la mère. qui se
consacre exclusivement à son rôle de nour-
rice, évitant de reprendre les relations con-
jugales. Le nourrisson se trouve ainsi rela-
tivement à l'abri d'une série d'influences
morbides qui l'atteindront au cours de la
seconde année et de celles qui vont suivre.
Quant à la mortalité de la deuxième en-
fance et de l'adolescence, qui est notable-
ment plus élevée qu'elle ne l'est en Europe,
c'est une situation que des recherches atten-
tives confirmeront, sans doute, pour toutes
les régions. Dès que l'enfant est en état dè
marcher et qu'il est abandonné par la mère,
il est soumis à des conditions hygiéniques
désastreuses, résultant du climat et de l'état
primitif de son jnilicu ajicestr-^ Jouant non
*«, i , sol nu, il
plus sur une natte, mais sur le sol nu, il
se souille les pieds et les mains ; il mange
sans discernement les substances les plus
variées qu'il rencontre, s'infecte de parasi.
tes intestinaux divers qui diminuent sa ré-
sistance aux atteintes d'affections broncho-
pulmonaires, auxquel les la promiscuité avec
les autres enfants l'expose encore davan-
tage.
Une des causes de la morti-natalité,
ajoute le docteur J. Rodhain, est la vie
même des femmes indigènes, qui peinent
durement aux travaux des champs et con-
tinuent leur labeur jusqu'aux derniers jours
de leur pro??e~se.
I.a société indigène est ainsi ()ran.fsé
qu'une bonne partie de l'effort "ocial est
fourni par la femme. T.'homme, le mâle, le
maître, l'omnipotent personnage nui préside
aux destinées de la famille indigène, fai-
néante la plupart du tcmp ou choisit les
besognes agréables, douces, divertissantes.
T.'exploitation inhumaine dont est victime
la femme indigène est bien une des causes
importantes de la régtession de la natalité
et de la mortalité infantile. En s'élevant
contre les mesures préconisées pour obtenir
du travail de la population mâle, on encou-
rage donc une honteuse situation de fait.
En contraignant le noir à se vctir, on le
protégera contre les broncho-pneumonies
auxquelles il est très sujet, et cela le pro-
tégera aussi contre les piqûres d'insectes qui
lui inoculent tant de jnaladies.
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