Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-09-03
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 septembre 1926 03 septembre 1926
Description : 1926/09/03 (A27,N135). 1926/09/03 (A27,N135).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63971836
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
1
VINGT-SEPTIEME ANNEE. - No 135 LB NUMERO : » CSNTOBB _YFiNDHI £ l>!~ SOIR, 3 SEPTEMBRE lt»8
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Les Annales Coloniales
MA nna es r il
JOURNAL QUOTIDIEN
lu ARTICLES PUBLIÉS PAR "LU ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOUENAL
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Qm • mboaam èmm tmmm I– »«>̃̃̃ 4m t cfcea I– prfaripwu H lu «h m
Travailleurs indigènes en France
-–– 8..
J'ai, ici même, à propos de l'affaire du
Sidi Ferruch, protesté contre le régime
inefficace et que l'expérience révélait si
tragiquement dangereux, institué par la
circulaire du 8 août 1934, qui faisait
obligation aux indigènes, désireux de
venir travailler en France, de produire,
au moment de leur embarquement, un
certificat d'engagement visé par l'Office
de placement du département où se
trouvait le lieu du travail.
Une requête fut introduite devant le
Conseil d'état, par trois indigènes d'Al-
ger aux Uns d'obtenir l'annulation des
circulaires du ministre de l'Intérieur et
du Gouverneur Général, ainsi que des
arrêtés préfectoraux qui avaient ordon-
né les mesures en vigueur. Et, par un
arrêt en date du 29 juin 1926, le Conseil
d'Etat donnait gain de cause aux requé-
rants et annulait circulaires et arrêtés
pour incompétence ou excès de pouvoir.
Mais un décret du Président de la Ré-
publique, en date du 4 août 1926, vient
de prescrire que les indigènes algé-
riens, désireux de venir travailler en
France devront, au moment de leur em-
barquement, produire : io une carte
iririantitÀL avec DhotosrraDhie. établis-
- -----.--- - - -
sant que le titulaire a satisfait aux exi-
gences du service militaire ; 20 un ex-
trait du casier judiciaire constatant que
l'intéressé n'a pas été frappé de con-
damnations graves ; 3° un certificat mé-
dical attestant que l'indigène n'est at-
teint d'aucune maladie contagieuse et
a été vacciné depuis moins de cinq ans;
A9 la justification d'un certain pécule
permettant de subsister en attendant
d'avoir trouvé du travail.
Voici donc supprimée l'obligation de
produire uti certificat d'engagement,
ferait le départ, qui avait donné lieu à
de si nombreux et si graves abus. Et
c'est un grand progrès.
Mais le nouveau décret ne supprime
rette formalité que pour en ajouter
plusieurs autres : il faut que l'intéressé
ait satisfait aux exigences du service mi-
litaire. qu'il n'ait pas été frappé de
« condamnations graves », qu'il possède
,tln « certain pécule » permettant de sub-
sister en attendant d'avoir trouvé du
ll-avail.
Comment ne pas être frappé par l'im-
précision de certains termes de ce tex-
te : Qu'est-ce que des condamnations
graves ? Qu'un certain pécule ? La porte
Il'estrelle pas ouverte à tous ies arbi-
traires ?
-- - - - - -
Sans doute, l'exposé des motifs qui
précède le dispositif du décret dit bien,
non sans une douce ironie : Le
but poursuivi est uniquement de per-
mettre aux travailleurs indigènes de
se rendre dans la métropole sans diffi-
'eulté. » 11 ajoute que ces formalités
* faoiles à remplir, répondent au dou-
ble souci d'éviter aux intéressés de
'cruelles déceptions et de garantir l'hy-
iriène et la sécurité publiques ».
Mais il est permis de craindre que ces
formalités « faciles à remplir » ne ser-
vent qu'à fournir matière à une exploi-
tation nouvelle des indigènes désireux
de se rendre dans la métropole pour tra-
« cailler. On leur fournira les pièces con-
tre bonnes espèces sonnantes ou papiers
trébuchants. Et ces abus, hélas ! cer-
tains, ne pourraient être évités que si
l'Administration voulait rendre vrai-
ment « faciles à remplir M, dans la pra-
tique, toutes ces formalités. Mais alors,
elles ne présenteraient plus d'intérêt, on
le devine bien, pour ceux qui les ont
réclamées. Car on désire, n'est-ce pas,
qu'elles soient difficiles à remplir.
Pour ma part, je persiste à penser,
malgré l'opinion que je connais des ser-
vices du ministère du Travail, que la
liberté de circulation des indigènes en
France, dont le principe est inscrit dans
la loi, doit devenir une réalité.
Pourquoi faire une distinction entre
« les indigènes algériens désireux de ve-
nir travailler en France », comme dit le
nouveau décret et les autres indigènes
qui vont, en France, se promener ou
faire leurs prières, à la nouvelle mos-
Quée ?
On invoque cc l'impérieuse nécessité
de remédier à la situation critique dans
plusieurs centres, au point de vue de
l'hygiène et de la sécurité publiques, ré-
sultant d'un nombre de plus en plus
élevé de chômeurs indigènes. »
Mais il y a là, uniquement, un pro-
blème de police sanitaire locale. J'en
parle en connaissance de cause, par ex-
périence. Les travailleurs indigènes
sont les premiers à se plaindre de la
honteuse exploitation dont ils sont l'ob-
jet de la part de leurs logeurs. A plu-
sieurs reprises des faits révoltants, par-
ticulièrement dangereux pour la santé
publique, ont été dénoncés aux auto-
rités qui ne sont jamais intervenues, à
ma connaissance, parce qu'il faut bien
tolérer les logements insalubres quand
en n'en a point d'autres.
Interdises l'oooupation des logements
insalubres, défendez aux logeurs d'en-
tasser dans la même chambre 6 et 7 in-
digènes qui paient chacun comme s'ils
occupaient seuls la chambre et vous
n'aurez plus à remédi^rà cette situation
critique et les travailleurs indigènes
vous remercieront.
Qu'on agite l'épouvantail du « nom-
bre de plus en plus élevé de chômeurs
indigènes »; qu'on se targue « d'éviter
à ceux qui projettent de venir en Fran-
ce les conséquences déplorables pour
eux d'un départ précipité et inconsi-
déré M, c'est bien, mais c'est trahir une
très imparfaite connaissance de ces mi-
lieux de travailleurs indigènes. En fait.
il n'y a pas de véritable chômage invo-
lontaire parmi les travailleurs indigè-
nes. Dans le grand centre industriel
lyonnais, notre association pour la pro-
tection des travailleurs nord-africains
n'a jamais rencontré aucune difficulté
pour assurer le placement des travail-
leurs qui s'adressent à elle.
On se plaint encore qu'il a fallu par-
fois procéder à des rapatriements oné-
reux pour les collectivités administra-
tives. C'est exact, mais la faute en est
trop souvent ici encore je parle par
expérience - aUx administrations com-
pétentes qui prolongent, sans aucune
raison, les formalités du rapatriement.
Certes, le goût atavique du nomadis-
me caractérise cette main-d'œuvre. Exi-
gez donc des indigènes, qui veulent ve-
nir en France, une carte d'identité sé-
rieuse qu'ils devront faire viser dans
toutes les localités où ils séjourneront,
soumettez-Jes à une surveillance spé-
ciale et appliquez-leur avec toute la ri-
gueur nécessaire, les lois sur le vaga-
bondage. Enfin, facilitez la tâche des
associations de protection des travail-
leurs nord-africains qui se donnent
pour but de les défendre contre leurs
exploiteurs et de faire leur éducation
morale, civique et hygiénique. -
Et si nous réclamons ainsi pour le
travailleur indigène en France, le régi-
me du droit commun, ce n'est pas seu-
lement dans un souci de justice abs-
traite et idéale, qui suffirait à nous jus-
tifier, c'est aussi dans un but de poli-
tique réaliste. Nous pensons que le tra-
vailleur indigène, s'il est respecté dans
sa liberté et ses droits, est appelé à de-
venir le meilleur pionnier de cette plus
grande France de l'avenir que nous ap-
pelons tous de nos vœux, n'est-ce pas ?
et qui n'est pas seulement celle des co-
lons, mais celle des Français, indigènes
et métropolitains.
Etienne Antenelli,
Député de la Haute-Savoie, profes-
Itetn" de législation coloniale et dlléco-
nomie politique A la Faculté de Droit
de Lvon.
_.-
L'aviation coloniale
0
Croisière en Méditerranée
Trois hydravions français venant de Bi-
zerte, sont arrivés à Malte, en route pour
la Grèce et Beyrouth.
Le destroyer Enseignè-Rotix les escorte.
811'
Le retour du bey de Tunis
Le bey est arrivé hier à ao heures au pa-
lais de Carthage, où Il à été reçu en grande
pompe par les dignitaires de la cour.
De grandes fêtés sont organisées à Car-
thage en l'honneur du souverain et dureront
quatre jours.
8.1 –-
Le général Trochu et le Maroc
DO
Le mot « marocain » qu'étudiaient hier
sept académiciens demeurés à Paris, porta
bonheur au général Trochu; en attendant
l'heure de l'examen pour le baccalauréat,
il feuilleta un dictionnaire, tomba sur le
mot Marocain, fut interrogé sur. le Maroc,
et répondit brillamment grâce à son érudi-
tion. de fralche date.
Il est vrai qu'à cette époque déjà loin-
taine, on connaissait fort peu de chose sur
le Maroc, et les réponses du défenseur de
Paris ne furent guère précises!
..8
Le cours du riz
----0-0-
SAIOOM
1* septembre
(les 100 kilos en piastres)
Riz nO 1, 25 0/0 brisures. 11 20
Riz nO 2, 40 0/0 brisures 10 60
Riz no 2, 50 0/0 brisures 10 10
Brisures nOI 1 et 2 9 40
Brisures nos 3 et 4 8 »
Farines 3 10
Paddy Vinh-Long 6 75
Paddy Co-Cong 7 »
Paddy Baixau 7 15
Paddy Bac-Lieu 7 05
Coprah.. , .-. 18 85
(Indopacifi.)
TAUX DB LA PUSIM
.-
A la date du 2 septembre 1906, le taux ofltctel
de la piastre rmigon était de 18 fr. 75.
La production
de la laine au Japon
n (b
Le Japon fait de grands efforts
pour développer la production 'de
la laine. La raison? C'est la néces-
sité de se procurer une matière première in-
dispensable à l'tlllt des grandes industries
de transformation qui s'y sont créées et ne
demandent qu'à se développer.
Le Japon, en effet, ne produit pas de laine.
Le mouton y était encore inconnu à une
date relativement récente. Il est donc obligé
de la demander à l'Australie, à l'Argentine,
à l'Afrique du Sud. Pour de multiples rai-
sons il voudrait bien se libérer sinon complè-
tement au moins en partie des marchés étran-
gers. Car l'Empire du Soleil Levant est en-
tré comme presque tous les grands pays, dans
le tourbillon qui semble les emporter vers un
nationalisme économique dont if triomphe
réserve bien des désillusions à ceux qui le
préconisent si ardemment.
Avoir d'immenses pâturages que parcour-
raient d'innombrables troupeaux à la belle
toison blanche a été depuis déjà de longues
années un des buts de la politique de Tokio.
La guerre russo-japonaise a eu, il y a
quelque vingt ans, bien des causes, mais
l'une d'entre elles tilt les convoitises des
Nippons sur les territoires de Mandchourie
propres à l'élevage du mouton.
mais la fortune des armes est changeante
et ce qu'un destin heureux vous a donné peut
vous être enlevé par un destin contraire. Et
prévoy ants, les Japonais se préoccupent
d'obtenir sur leur propre sol ce qu'ils sont
obligés d'aller encore chercher ailleurs.
L'Etat, comme en bien d'autres domaines,
s'est mis à la tête de l'entreprise ou tout au
moins l'encourage de la façon la plus déter-
minée. Le budget de l'Agrtculture pour 1927
comprend un crédit de 500.000 yens destiné
à encourager l'élevage au mouton.
L'entreprise est considérée comme hardie
et mime risquée par des connaisseurs qui
prétendent que Vhumidité du climat et l'exis-
tence de certaines herbes constituent un em-
pêchement total.
Cette opinion est peut-être trop 'absolue.
Et l'on fait remarquer qu'avec le progrès de
la science moderne et de Vkygihne, la chose
n'est pas tout à fait impossible.
Quoi qu'il en soit, le Gouvernement offre
aux éleveurs des primes tout à fait encou-
rageantes, leur promet des avances pour la
construction de ber vertes modernes. et se
u , - - - -
propose 'd'aider les bouchers qui s'emploie.
ront à répandre dans la population Vemploi
de la viande de mouton inconnue jusqu'alors
dans l'alimentation japonaise. Mais la réa-
lisation de ces dernières promesses est subor.
donnée à une condition : ne vendre que la
viande des animaux élevés dans le pays.
Enfin, une active propagande est faite
dans les campagnes en faveur de l'élevage
du mouton grâce auquel on utilisera les ter-
rains impropres à toute autre forme d'exploi-
tation. Cet élevage constituerait une ressource
complémentaire.
Cette tentative ne manque pas d'intérêt et
nous serions surpris, si les conditions clima-
térique et biologiques ne s'y opposent pas,
qu'elle n'obtînt pas un certain succès.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission
des Allaires Etrangères
membre de la Commission
des ÇolonieB.
8..
Paquebots français
et paquebots belges
---0.0--
Notre COGfrèr, "Afrique belge, du 1er sep-
tembre 1926, publie un récit de traversée d'un
de ses correspondants, de Matadi à Bordeaux,
à bord de r Alle, des Chargeurs Réunis.
Les remarques de M. V. Mas, citoyen
belge, « pour une fois savez-vous » ne sont
pas sans quelque exactitude, mais un peu plus
d'aménité n'aurait pas nui au récit.
Comme M. V. Mas, je reconnais que sur
VElisabethoiUe, paquebot belge, il y a plus de
confort : cabines spacieuses, avec ventilateur.
Mais aussi quelle discipline frisant le capora-
lisme allemand règne à bord. N'ai-je pas vu le
garçon de cabine me défendre formellement à
11 heures moins 5 de me laver les mains dans
ma cabine, le commandant devant passer son
inspection !
M. V. Mas parle du manque d'égards dont
eont victimes les passagers de réquisition sur les
paquebots français.
Il peut aussi critiquer les difficultés pour se
tendre à tene pendant les escales. Il n a qu'à
songer comment les paquebots belges font leur
charbon en rade de Dakar, sans accoster aux
quais, impoeant aux passagers un long trajet pour
aner à terre. réduisant à rien la durée de l'es-
cale.
Pour trouver que l'Alle sue la contrainte
et J'ennui. il faut réellement ne pas connaître
la vie des Français à bord des paquebots bel-
ges, où tout est aux Belges, la discipline res-
tant la seule distraction des Français, à qui on
essuie une réduction de 20 sur le billet
de retour, mais qu'on ne ramène pas en France,
tes navires belges sqpprmtant les escales de te-
int.
Eugène Owm
Larache et Tanger
-CH)-
La question de Tanger recevra tôt ou tard
une solution qui exigera des compensations
pour ceux dont la situation se trouvera de par
cette solution quelque peu amoindrie.
C'est une de ces compensations éventuelles
qu'envisale un correspondant du Temps très au
courant de la situation politique et économique
de la zone espagnole et de la région de La-
rache en particulier.
En échange de ses droits sur l anger, la
France pourrait demander, écrit le correspon-
dant du Temps, que la limite de sa zone d'in-
fluence soit reportée au Loukk08, c est-à-dire
que la région de Larache soit réintégrée dans
le Gharb, dont elle est le débouché naturel.
La région de Larache était des plus prospères
jusqu. en 1911, c'est-à-dire jusqu'au moment
de l'occupation espagnole. Ce n'est, du reste,
qu'à cause de sa situation au-dessus du 35° de
latitude que Larache et ses environs ont été
attribués à la zone espagnole.
Sa séparation du Gharb, attribué à la France
et dont elle avait vécu jusqu'alors, a été, de-
Stis, la cause de sa complète déchéance, si
bien qu'automd hui, une crise qui ne cesse de
s'amplifier y sévit dans toute sa rigueur. La ré-
gion du Gharb français, d'autre part, coupée
de son débouché aaturel, est contrainte d' avoir
recours à une voie occasionnelle pour le déve-
loppement, avec l'extérieur, de ses tractations
commerciales.
Les différents gouvernements qui se sont suc-
cédé chez nos voisins ont tous reconnu l'inanité
de leurs efforts à vouloir donner à cette région
la moindre vie. Ainsi, malgré quinze années
d' occupation, n'y existe-t-il pas une seule rou-
te, pas un seul édifice public, pas une seule
industrie dignes de ce nom, et le port de La-
rache qui, par son importance, était autrefois
!e second du Maroc après le port de Casa-
blanca, se trouve être aujourd'hui le dernier,
ne voyant apparaître que quelques voiliers et
quelques rares bateaux de faible tonnage.
Tout, en effet, y a été livré à l'abandon le
plus complet, à tel point que ses habitants tant
musulmans et israélites qu'espagnols mêmes, en
présence de la misère en perspective, se de-
mandent pourquoi l'Espagne persisterait à
vouloir conserver cette région, source pour elle
de - dépenses et de soucis continuels.
Let personnes les plus haut placées, comme
celles de condition toute modeste, qui forment
la population de Larache, sont unanimes à
reconnaître que jamais rEtpepe ne pourra
mettre en valeur cette région du fait surtout de
la situation de cette demi, puisque accolée
au sud à la zone française et limitée au nord
par la rivière le LoukkOl, elle se trouve enser-
rée dans un étroiti couloir qui lui interdit le
moindre mouvement et l'étouffé.
Si donc l'Espagne soutient que Tanger ne
peut prospérer sans lui être attri. il est
encore plus vrai que Larache périra si elle n'est
pas reliée à la zone française à laquelle, de
par la nature, elle demeure attachée. La limite
entre les deux zones doit être le Loukkos, ainsi
qu'un rapide regard sur la carte pourra vous en
convaincre.
Cette idée qui, bien que cela puisse paraître
étrange, a pris naissance chez nos amis espa-
gnols sans avoir jamais semblé faire jusqu ici
Pobjet de la moindre étude de la part de nos
compatriotes. Cependant elle est d'importance,
car il est hors de doute que cette région, aus-
sitôt reliée à celle voisine du Gharb, dont elle
n'aurait jamais dû être séparée, recouvrera son
Importance d'autrefois,
A la mémoire de Léopold Il
L'Avenir Colonial de Bruxelles se pro-
pose d'élever, eu 1900, année du centenaire
d' l'indépendance de la Belgique, un monu-
ment pour glorifier l'œuvre du roi Léo-
pold Il.
Ce monument comprendra une statue en-
tourée de motifs symboliques et elle sera
placée devant l'arcade du Cinquantenaire,
à Bruxelles.
1 La production du coton
dans nos colonies
alo-
Le Matin, dans sa manchette du jour, dé-
clare :
<( Nous payons chaque année un tribut de
cinq milliards à l'Amérique pour nos adats
de coton.
« Ne pourrions-nous nous procurer ce coton
dans nos colonies ? »
Notre grand confrère a raison, mais il serait
injuste Je nier les remarquables efforts faits
par MM. Dalaèier et Léon Perrier. ministres
des Colonies et par les Gouverneurs Généraux de
nos Colonies, notamment M. Carde, Gou-
Oemeor Général de l'A. O. F., pour faire du
coton en Afrique et dans nos autres possessions.
Les efforts sont déjà couronnés de succès et
permettent d'escompter de grandioses résultats
dans peu d* années.
Il faut aussi se rappeler que les Etats-Unis,
avec une population bianche de pfus 'de 80 mil-
lions, ont mis soixante-quinze ans aoant les tnmds tfoducteurs du monde en coton.
.1
JVotis publierons lundi 6 septembre, un
numéro spécial illustré sur « Vessor écono-
mique de Madagascar n.
Dépêches de l'Indochine
---(H)--
M. Varenne à Bangkok
Le 28 août, dans l'après-midi, le. Gouver-
neur Général de VIndochine et la mission
qui L'accompagne ont visité les locaux du
Comité de l'Alliance Française. Le soir,
leurs Majestés présidèrent à la légation de
France un dîner de soixante-dix couverts,
auquel assistèrent le. Gouverneur. Général,
le Ministre de France, de nombreux prin-
ces, ministres, hauts fonctionnaires sia-
mois et les chefs de la diplomatie étrangère.
Au dessert, le ministre de France, M. Wil-
den, s'est félicité de t'établissement solide
et définitif des relations de bon voisinage
entre la France et le Siam, essentielles
pour l'aboutissement d'une politique de
paix amicale, d'entente et de féconde colla-
boration.
Le lIui a remercié en ces termes : ((J'ap-
précie l'heureux gage d'amitié que consti-
tue pour nous la visite du Gouverneur Gé-
néral Varenne, Il me plaît d'y voir la haute
expression de la cordiale entente qui règne
entre la France et le Siam, Je suis heureux
d'avoir t'occaswn d'être l'hôte de la léga-
tion de France. C'est toujours un grand
plaisir pour la Reine et pour moi d'évo-
quer l'année si agréable et si intéressante
que nous avons passée dans votre beau
navs. »
.- Ensuite le Roi leva son verre à la pros-
périté de la France et porta la santé du
Président de la République Française.
A 22 heures, eut lieu une réception of-
ferte par le prince l'lagor Svarga, ministre
de la Guerre, dans son palais, où se trouve
une collection célèbre de porcelaines sia-
moises et de bleus de Chine inestimables,
Le 29, sur invitation du ministre du Com-
merce et des Communications la mission et
les invités ont quitté Bangkok à 9 heures,
par train spécial pour visiter le viaduc sur
le Menam, en voie d'achèvement, qui relie
la Chine du Sud et le Tonkin à Pénang,
en réduisant de dix jours les communica-
tions postales.
Au retour, un déjeuner fut offert au
Pitya-titai-Palace par le Ministre, au per-
sonnel de la. légation, aux hauts fonction-
naires siamois et aux notabilités françai-
ses. Le ministre exprima le désir de voir
établir des voies de communication rapides
entre le Siam et l'Indochine: « Nos rails,
dit-il, ont atteint il y a quelques mois, à
Arangz et Pradesa, une route non encore
empierrée, mais par où cependant les auto-
mobiles peuvent arriver à la frontière
cambodgienne. Tout contribue a démontrer
les intentions amicales du Gouvernement
pour activer la Construction de. grandes ar-
tères entre le Siam et l'Indochine française.
Je suis convaincu qu'une étroite collabora-
tiqn entre les services compétents des
deux pays amènera un développement éco-
nomique qui formera des liens non moins
importants que les liens politiques. »
Le Gouverneur Général Varenne répon-
dit que les désirs étaient réciproques, de
voir créer des facilités de relations et ou-
vrir des voies de communication entre les
deux pays. Il s'efforcera de faire rejoindre
dans le plus bref délai possible les réseaux.
ferrés et les routes siamoises et Irançaises.
En terminant, il pria les princes et minis-
tres présents, ainsi que leurs Majestés,
d'agréer ses remerciements sincères pour
leur hospitalité somptueuse, dans laquelle
il a distingué une volonté manifeste de
prouver pour la France, et l'Indochine une
haute sympathie. Le Gouverneur Général
leva son verre, A la santé et au bonheur de
leurs Majestés et à la prospérité du Siam.
La Mission s'est embarquée à 15 hèures
A bord d'un navire de querre siamois avec
le même cérémonial qu'à l'arrivée, pour re-
foindre à la barre le bateau français.
Concours sSHcicole
En présence du Gouverneur Général in-
térimaire de la Cochinchine vient d'avoir
lieu le concours séricicole annuel de la pro-
vince de ladiait. L'augmentation des lots
de cocons exposés est considérable: cinq au
nremier concours de l'an dernier : oua-
rante aujourd'hui, preuve éclatante des ré-
sultats obtenus et démonstration évidente
de l'intérêt que présente pour la popula-
tion indigène le développement de la séri-
ciculture en Cochinchine, qui serait certai-
nement rémunérateur en raison des condi-
tions favorables du climat et du sol.
Session de la Chambre des Représentants
Le Résident supérieur Robin a présidé le
31 août la séance d'ouverture de la session
ordinaire de la Chambre des représentants
du peuple du Tonkin, en présence des
principales notabilités françaises et indigè-
nes. Le Chef du Protectorat, prenant la pa-
role, après avoir défini le rôle de la Cham-
bre, dont la nouvelle désignation répond
bien aux aspirations du pays, et après
avoir mis en lumière l'importance du man-
dat qui leur est confié par la population,
les a invités à exprimer nettement leurs
avis et leurs desiderata.
Puis, énumérant les progrès réalisés en
matière d'enseignement, d'assistance, médi-
calede, cadastre, ile travaux publics de-
puis la dernière session, le Résident Supé-
rieur exposa le programme des diverses
améliorations envisagées par son adminis-
tration, et qui s'appuient essentiellement
sur la co mm Il ur,cdlu.'c. de la vie annamite,
mais qui ne peuvent être effectuées que
dans l'ordrr et la tranquillité publùiue.
Le discours du Résident Supérieur fut très
applaudi.
IJC Président de l'Assemblée répondit en
assurant le Chef du Protocole et la nation
prof Actrice du concours dévoué et confiant
de la Chambre pour continuer l'œurrf> com-
mencée dans rïnlérêt des deux peuples.
–-– 8..
IMH mvvriRwiiw*
Il WltUfUltt lltirMMMltt
Pi
Le coefficient applicable aux taxes télégraphi-
ques et téléphoniques internationales sera ré-
duit de 7 à 6,8 à partir du 5 septembre cou-
rant.
Lois, Décrets, Arrêtés
--(J-O--
Décret du 20 août 1926 portant ouverture
d'un crédit destiné à l'exécution d'un
legs en faveur de l'hôpital militaire de
Cayenne.
(J. O. du 2 septembre 1926).
Décret du 31 août 1926 modifiant les condi-
tions d'exploitation du tramway d'Oran à
Hammam-bou-Had jar.
Décret du lpr septembre 1926 modifiant les
prix de vente de poudres et explosifs de
mines.
Aux termes de ce décret, les prix de vente
des poudres et explosifs de mine que la réirie
des contributions indirectes livrera, sous le
régime de l'exportation, aux gouvernements
des colonies françaises et des pays do protec-
torat sont inodiliés ainsi qu'il suit :
Désignation prix
des poudres et explosifs pur 100 kilogr.
de mine en entrepôt
Coton azotique pour la fabrication de
la dynamite jfr. 2.100
Coton azotique n* 4 pour usages au-
tres que la fabrication de la dyna-
mite 2.260
Les tarifs fixes par le décret du 14 avril 19M
restent applicables aux commandes remises
antérieurement à la promulgation du présent
décret.
Décret du 31 août 1926 habilitant les guet-
teurs des électro-sémaphores de la côte
d'Algérie à rechercher et constater les dé-
lits de pêche.
Décret du 27 août 1926 instituant à la Gua-
deloupe une taxe à l'importation.
Aux tonnes de ce décret, une taxe de Z p. 100
est perçue à la Guadeloupe au profit du budget
local sur la valeur des marchandises impor-
tées déclarées pour la consommation, A l'excep-
tion du riz, de la farine et des morues.
Ne sont pas soumis au payement de ladite
taxe :
1* Les effets usagés et effets mobiliers ac-
compagnant ou non les voyageurs et qui, des-
tinés a des personnes établies ou venant s'éta-
blir dans lu colonie, portent des signes ma-
nifestes d'usage et ne doivent moniiestement
faire l'objet d'aucune transaction commer-
ciale ;
2* Les marchandises déchirées pour l'entre-
pôt, le dépôt ou la réexportation ainsi que les
emballages vides admis temporairement et des-
tinés h être réexportés ;
3* Les cmballoges admis nu bénéfice du
retour ;
4' Les armes, munitions, effets d'habillement
confectionnés et objets d'équipement destinés
exclusivement aux troupes, à la gendarmerie
et au service actif des douanes ;
5* Les objets de trmto nature importés pour
le compte de la colonie ou des communes.
La taxe d'importation est liquidée par le
service des douanes et perçue par le Trésor
dans les mêmes conditions et suivant les mê-
mes règles que pour les droits de douane, no-
tamment en ce qui concerne la constatation
et la Tépression des infractions.
La valeur sur laquelle sera perçue la taxe
d'importation est eelle que les marchandises
représentent au moment où elles sont décla-
rées à la douane, déduction faite de tous les
droits exigibles a l'entrée.
Cette valeur est établie soit à l'aide des fac.
tures, connaissements et tous autres docu-
ments agréés par le service, soit au moyen
des mercuriales et des cours officiels.
(J. 0. du 3 septembre 1926.)
Arrêté du ministre des Colonies en date du
27 août 1926, portant admission à suivre
les cours institués à l'école coloniale en
faveur des adjoints des services civils
et commis principaux des bureaux des
secrétariats généraux, par application
des dispositions de l'article 6 du décret
du 16 juillet 1920.
Sont admis, MM. :
Lainé (Paul), commis principal du secréta-
riat général de la Nouvelle-Calédonie.
Cliapoulie (Hugues), adjoint principal des
services civils du Cameroun.
Lamundour 'Martel;, adjoint des services ci.
vils de Madagascar.
Bruniqucl (Adolphe), adjoint des services ci-
vils de Madagascar.
Capurro (Max), adjoint des services civils de
l'Afrique équatoriale française.
Tliizy (Robert), adjoint des services civils
de "Afrique occidentale irançaise.
Cundé (paHl), adjoint des services civils de
l'Afrique occidentale française.
Clmlvel (Jean), adjoint principal des services
civils de l'Afrique occidentale française.
Le Rolle (Pierre), adjoint des scn ¡ccs civils
de l'Afrique occidentale française.
Mercndier (All>crt), adjoint principal des
services civils de l'Afrique occidentale fran-
çaise.
iîrob (Georges), adjoint priucipal des servi-
ces civils de l'Afrique occidentale française.
Le.febvre (Kernand1, adjoint principal des
services civils de l'Afrique occidentale françai-
se.
Audebert iJacques), adjoint principal des
services civils de l'Afrique occidentale françai-
se.
Mattel (Louis), adjoint principal des services
civils de Madagascar.
Thine ("Louis), commis principal du secréta-
riat. général de la Martinique.
Laurentic. (Henri), adjoint des services civils
du Cameroun; Romani Pierre), adjoint prin
ripai îles services «jvils de l'Afrique occiden-
tale française; Augins (Marcel , commis prin-
cipal du secrétariat général de la Nouvelle-Ca-
lédonie; Ponvienne i.Paul), adjoint des servi-
ces civils île Madagascar, r.r ei/uo.
Maestrncci (Pierre), adjoint principal des ser-
vices civils do l'Afrique occidentale française.
Pannetier (Pnul\ adjoint principal des ser-
vices civils de l'Afrique eqqatoriale française;
(.ïamon (Robert;, adjoint des services civils de
l'Afrique équatoriale franç«yfce ; Lnnglo
(Jules), adjoint des services civils de Ma-
dagascar ; Mathoq Jean), adjoint principal
des services civils de l'Afrique occidentale
française; Rosmann :I lonam, uajoini ues ser-
vices civils de Madagascar, e.r :rquo.
De Couturesservices civils de l'Afrique occidentale frnnçai-
gp.
Fourneau (Jacques), adjoint des services ci-
vils du Cameroun.
Tiverné (Marcel), adjointde Madagascar.
Laurent de Villedeuil Marc), adjoint princi-
fial des services civils de l'Afrique occidentale
rançaise; fîoujon (Daniel), adjoint principal
des services civils de l'Afrique occidentale
française, en service au Togo; Duclos (André),
tdjoint principal dos services civils do rAnt-
que occidentale française; De Gaillande (Adol-
VINGT-SEPTIEME ANNEE. - No 135 LB NUMERO : » CSNTOBB _YFiNDHI £ l>!~ SOIR, 3 SEPTEMBRE lt»8
-------- -----.---- -------.--_.- -. --.Y't- ----- - - - - - - ---=--=--------------- --..------. IM
Les Annales Coloniales
MA nna es r il
JOURNAL QUOTIDIEN
lu ARTICLES PUBLIÉS PAR "LU ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOUENAL
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DIRECTEURS: MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Rétetiaa a Mahiiuniii : 34, Ruu Mont-Thabor, PARIS-111 Téléyhi– : LMJYRI 11*0
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Qm • mboaam èmm tmmm I– »«>̃̃̃ 4m t cfcea I– prfaripwu H lu «h m
Travailleurs indigènes en France
-–– 8..
J'ai, ici même, à propos de l'affaire du
Sidi Ferruch, protesté contre le régime
inefficace et que l'expérience révélait si
tragiquement dangereux, institué par la
circulaire du 8 août 1934, qui faisait
obligation aux indigènes, désireux de
venir travailler en France, de produire,
au moment de leur embarquement, un
certificat d'engagement visé par l'Office
de placement du département où se
trouvait le lieu du travail.
Une requête fut introduite devant le
Conseil d'état, par trois indigènes d'Al-
ger aux Uns d'obtenir l'annulation des
circulaires du ministre de l'Intérieur et
du Gouverneur Général, ainsi que des
arrêtés préfectoraux qui avaient ordon-
né les mesures en vigueur. Et, par un
arrêt en date du 29 juin 1926, le Conseil
d'Etat donnait gain de cause aux requé-
rants et annulait circulaires et arrêtés
pour incompétence ou excès de pouvoir.
Mais un décret du Président de la Ré-
publique, en date du 4 août 1926, vient
de prescrire que les indigènes algé-
riens, désireux de venir travailler en
France devront, au moment de leur em-
barquement, produire : io une carte
iririantitÀL avec DhotosrraDhie. établis-
- -----.--- - - -
sant que le titulaire a satisfait aux exi-
gences du service militaire ; 20 un ex-
trait du casier judiciaire constatant que
l'intéressé n'a pas été frappé de con-
damnations graves ; 3° un certificat mé-
dical attestant que l'indigène n'est at-
teint d'aucune maladie contagieuse et
a été vacciné depuis moins de cinq ans;
A9 la justification d'un certain pécule
permettant de subsister en attendant
d'avoir trouvé du travail.
Voici donc supprimée l'obligation de
produire uti certificat d'engagement,
ferait le départ, qui avait donné lieu à
de si nombreux et si graves abus. Et
c'est un grand progrès.
Mais le nouveau décret ne supprime
rette formalité que pour en ajouter
plusieurs autres : il faut que l'intéressé
ait satisfait aux exigences du service mi-
litaire. qu'il n'ait pas été frappé de
« condamnations graves », qu'il possède
,tln « certain pécule » permettant de sub-
sister en attendant d'avoir trouvé du
ll-avail.
Comment ne pas être frappé par l'im-
précision de certains termes de ce tex-
te : Qu'est-ce que des condamnations
graves ? Qu'un certain pécule ? La porte
Il'estrelle pas ouverte à tous ies arbi-
traires ?
-- - - - - -
Sans doute, l'exposé des motifs qui
précède le dispositif du décret dit bien,
non sans une douce ironie : Le
but poursuivi est uniquement de per-
mettre aux travailleurs indigènes de
se rendre dans la métropole sans diffi-
'eulté. » 11 ajoute que ces formalités
* faoiles à remplir, répondent au dou-
ble souci d'éviter aux intéressés de
'cruelles déceptions et de garantir l'hy-
iriène et la sécurité publiques ».
Mais il est permis de craindre que ces
formalités « faciles à remplir » ne ser-
vent qu'à fournir matière à une exploi-
tation nouvelle des indigènes désireux
de se rendre dans la métropole pour tra-
« cailler. On leur fournira les pièces con-
tre bonnes espèces sonnantes ou papiers
trébuchants. Et ces abus, hélas ! cer-
tains, ne pourraient être évités que si
l'Administration voulait rendre vrai-
ment « faciles à remplir M, dans la pra-
tique, toutes ces formalités. Mais alors,
elles ne présenteraient plus d'intérêt, on
le devine bien, pour ceux qui les ont
réclamées. Car on désire, n'est-ce pas,
qu'elles soient difficiles à remplir.
Pour ma part, je persiste à penser,
malgré l'opinion que je connais des ser-
vices du ministère du Travail, que la
liberté de circulation des indigènes en
France, dont le principe est inscrit dans
la loi, doit devenir une réalité.
Pourquoi faire une distinction entre
« les indigènes algériens désireux de ve-
nir travailler en France », comme dit le
nouveau décret et les autres indigènes
qui vont, en France, se promener ou
faire leurs prières, à la nouvelle mos-
Quée ?
On invoque cc l'impérieuse nécessité
de remédier à la situation critique dans
plusieurs centres, au point de vue de
l'hygiène et de la sécurité publiques, ré-
sultant d'un nombre de plus en plus
élevé de chômeurs indigènes. »
Mais il y a là, uniquement, un pro-
blème de police sanitaire locale. J'en
parle en connaissance de cause, par ex-
périence. Les travailleurs indigènes
sont les premiers à se plaindre de la
honteuse exploitation dont ils sont l'ob-
jet de la part de leurs logeurs. A plu-
sieurs reprises des faits révoltants, par-
ticulièrement dangereux pour la santé
publique, ont été dénoncés aux auto-
rités qui ne sont jamais intervenues, à
ma connaissance, parce qu'il faut bien
tolérer les logements insalubres quand
en n'en a point d'autres.
Interdises l'oooupation des logements
insalubres, défendez aux logeurs d'en-
tasser dans la même chambre 6 et 7 in-
digènes qui paient chacun comme s'ils
occupaient seuls la chambre et vous
n'aurez plus à remédi^rà cette situation
critique et les travailleurs indigènes
vous remercieront.
Qu'on agite l'épouvantail du « nom-
bre de plus en plus élevé de chômeurs
indigènes »; qu'on se targue « d'éviter
à ceux qui projettent de venir en Fran-
ce les conséquences déplorables pour
eux d'un départ précipité et inconsi-
déré M, c'est bien, mais c'est trahir une
très imparfaite connaissance de ces mi-
lieux de travailleurs indigènes. En fait.
il n'y a pas de véritable chômage invo-
lontaire parmi les travailleurs indigè-
nes. Dans le grand centre industriel
lyonnais, notre association pour la pro-
tection des travailleurs nord-africains
n'a jamais rencontré aucune difficulté
pour assurer le placement des travail-
leurs qui s'adressent à elle.
On se plaint encore qu'il a fallu par-
fois procéder à des rapatriements oné-
reux pour les collectivités administra-
tives. C'est exact, mais la faute en est
trop souvent ici encore je parle par
expérience - aUx administrations com-
pétentes qui prolongent, sans aucune
raison, les formalités du rapatriement.
Certes, le goût atavique du nomadis-
me caractérise cette main-d'œuvre. Exi-
gez donc des indigènes, qui veulent ve-
nir en France, une carte d'identité sé-
rieuse qu'ils devront faire viser dans
toutes les localités où ils séjourneront,
soumettez-Jes à une surveillance spé-
ciale et appliquez-leur avec toute la ri-
gueur nécessaire, les lois sur le vaga-
bondage. Enfin, facilitez la tâche des
associations de protection des travail-
leurs nord-africains qui se donnent
pour but de les défendre contre leurs
exploiteurs et de faire leur éducation
morale, civique et hygiénique. -
Et si nous réclamons ainsi pour le
travailleur indigène en France, le régi-
me du droit commun, ce n'est pas seu-
lement dans un souci de justice abs-
traite et idéale, qui suffirait à nous jus-
tifier, c'est aussi dans un but de poli-
tique réaliste. Nous pensons que le tra-
vailleur indigène, s'il est respecté dans
sa liberté et ses droits, est appelé à de-
venir le meilleur pionnier de cette plus
grande France de l'avenir que nous ap-
pelons tous de nos vœux, n'est-ce pas ?
et qui n'est pas seulement celle des co-
lons, mais celle des Français, indigènes
et métropolitains.
Etienne Antenelli,
Député de la Haute-Savoie, profes-
Itetn" de législation coloniale et dlléco-
nomie politique A la Faculté de Droit
de Lvon.
_.-
L'aviation coloniale
0
Croisière en Méditerranée
Trois hydravions français venant de Bi-
zerte, sont arrivés à Malte, en route pour
la Grèce et Beyrouth.
Le destroyer Enseignè-Rotix les escorte.
811'
Le retour du bey de Tunis
Le bey est arrivé hier à ao heures au pa-
lais de Carthage, où Il à été reçu en grande
pompe par les dignitaires de la cour.
De grandes fêtés sont organisées à Car-
thage en l'honneur du souverain et dureront
quatre jours.
8.1 –-
Le général Trochu et le Maroc
DO
Le mot « marocain » qu'étudiaient hier
sept académiciens demeurés à Paris, porta
bonheur au général Trochu; en attendant
l'heure de l'examen pour le baccalauréat,
il feuilleta un dictionnaire, tomba sur le
mot Marocain, fut interrogé sur. le Maroc,
et répondit brillamment grâce à son érudi-
tion. de fralche date.
Il est vrai qu'à cette époque déjà loin-
taine, on connaissait fort peu de chose sur
le Maroc, et les réponses du défenseur de
Paris ne furent guère précises!
..8
Le cours du riz
----0-0-
SAIOOM
1* septembre
(les 100 kilos en piastres)
Riz nO 1, 25 0/0 brisures. 11 20
Riz nO 2, 40 0/0 brisures 10 60
Riz no 2, 50 0/0 brisures 10 10
Brisures nOI 1 et 2 9 40
Brisures nos 3 et 4 8 »
Farines 3 10
Paddy Vinh-Long 6 75
Paddy Co-Cong 7 »
Paddy Baixau 7 15
Paddy Bac-Lieu 7 05
Coprah.. , .-. 18 85
(Indopacifi.)
TAUX DB LA PUSIM
.-
A la date du 2 septembre 1906, le taux ofltctel
de la piastre rmigon était de 18 fr. 75.
La production
de la laine au Japon
n (b
Le Japon fait de grands efforts
pour développer la production 'de
la laine. La raison? C'est la néces-
sité de se procurer une matière première in-
dispensable à l'tlllt des grandes industries
de transformation qui s'y sont créées et ne
demandent qu'à se développer.
Le Japon, en effet, ne produit pas de laine.
Le mouton y était encore inconnu à une
date relativement récente. Il est donc obligé
de la demander à l'Australie, à l'Argentine,
à l'Afrique du Sud. Pour de multiples rai-
sons il voudrait bien se libérer sinon complè-
tement au moins en partie des marchés étran-
gers. Car l'Empire du Soleil Levant est en-
tré comme presque tous les grands pays, dans
le tourbillon qui semble les emporter vers un
nationalisme économique dont if triomphe
réserve bien des désillusions à ceux qui le
préconisent si ardemment.
Avoir d'immenses pâturages que parcour-
raient d'innombrables troupeaux à la belle
toison blanche a été depuis déjà de longues
années un des buts de la politique de Tokio.
La guerre russo-japonaise a eu, il y a
quelque vingt ans, bien des causes, mais
l'une d'entre elles tilt les convoitises des
Nippons sur les territoires de Mandchourie
propres à l'élevage du mouton.
mais la fortune des armes est changeante
et ce qu'un destin heureux vous a donné peut
vous être enlevé par un destin contraire. Et
prévoy ants, les Japonais se préoccupent
d'obtenir sur leur propre sol ce qu'ils sont
obligés d'aller encore chercher ailleurs.
L'Etat, comme en bien d'autres domaines,
s'est mis à la tête de l'entreprise ou tout au
moins l'encourage de la façon la plus déter-
minée. Le budget de l'Agrtculture pour 1927
comprend un crédit de 500.000 yens destiné
à encourager l'élevage au mouton.
L'entreprise est considérée comme hardie
et mime risquée par des connaisseurs qui
prétendent que Vhumidité du climat et l'exis-
tence de certaines herbes constituent un em-
pêchement total.
Cette opinion est peut-être trop 'absolue.
Et l'on fait remarquer qu'avec le progrès de
la science moderne et de Vkygihne, la chose
n'est pas tout à fait impossible.
Quoi qu'il en soit, le Gouvernement offre
aux éleveurs des primes tout à fait encou-
rageantes, leur promet des avances pour la
construction de ber vertes modernes. et se
u , - - - -
propose 'd'aider les bouchers qui s'emploie.
ront à répandre dans la population Vemploi
de la viande de mouton inconnue jusqu'alors
dans l'alimentation japonaise. Mais la réa-
lisation de ces dernières promesses est subor.
donnée à une condition : ne vendre que la
viande des animaux élevés dans le pays.
Enfin, une active propagande est faite
dans les campagnes en faveur de l'élevage
du mouton grâce auquel on utilisera les ter-
rains impropres à toute autre forme d'exploi-
tation. Cet élevage constituerait une ressource
complémentaire.
Cette tentative ne manque pas d'intérêt et
nous serions surpris, si les conditions clima-
térique et biologiques ne s'y opposent pas,
qu'elle n'obtînt pas un certain succès.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission
des Allaires Etrangères
membre de la Commission
des ÇolonieB.
8..
Paquebots français
et paquebots belges
---0.0--
Notre COGfrèr, "Afrique belge, du 1er sep-
tembre 1926, publie un récit de traversée d'un
de ses correspondants, de Matadi à Bordeaux,
à bord de r Alle, des Chargeurs Réunis.
Les remarques de M. V. Mas, citoyen
belge, « pour une fois savez-vous » ne sont
pas sans quelque exactitude, mais un peu plus
d'aménité n'aurait pas nui au récit.
Comme M. V. Mas, je reconnais que sur
VElisabethoiUe, paquebot belge, il y a plus de
confort : cabines spacieuses, avec ventilateur.
Mais aussi quelle discipline frisant le capora-
lisme allemand règne à bord. N'ai-je pas vu le
garçon de cabine me défendre formellement à
11 heures moins 5 de me laver les mains dans
ma cabine, le commandant devant passer son
inspection !
M. V. Mas parle du manque d'égards dont
eont victimes les passagers de réquisition sur les
paquebots français.
Il peut aussi critiquer les difficultés pour se
tendre à tene pendant les escales. Il n a qu'à
songer comment les paquebots belges font leur
charbon en rade de Dakar, sans accoster aux
quais, impoeant aux passagers un long trajet pour
aner à terre. réduisant à rien la durée de l'es-
cale.
Pour trouver que l'Alle sue la contrainte
et J'ennui. il faut réellement ne pas connaître
la vie des Français à bord des paquebots bel-
ges, où tout est aux Belges, la discipline res-
tant la seule distraction des Français, à qui on
essuie une réduction de 20 sur le billet
de retour, mais qu'on ne ramène pas en France,
tes navires belges sqpprmtant les escales de te-
int.
Eugène Owm
Larache et Tanger
-CH)-
La question de Tanger recevra tôt ou tard
une solution qui exigera des compensations
pour ceux dont la situation se trouvera de par
cette solution quelque peu amoindrie.
C'est une de ces compensations éventuelles
qu'envisale un correspondant du Temps très au
courant de la situation politique et économique
de la zone espagnole et de la région de La-
rache en particulier.
En échange de ses droits sur l anger, la
France pourrait demander, écrit le correspon-
dant du Temps, que la limite de sa zone d'in-
fluence soit reportée au Loukk08, c est-à-dire
que la région de Larache soit réintégrée dans
le Gharb, dont elle est le débouché naturel.
La région de Larache était des plus prospères
jusqu. en 1911, c'est-à-dire jusqu'au moment
de l'occupation espagnole. Ce n'est, du reste,
qu'à cause de sa situation au-dessus du 35° de
latitude que Larache et ses environs ont été
attribués à la zone espagnole.
Sa séparation du Gharb, attribué à la France
et dont elle avait vécu jusqu'alors, a été, de-
Stis, la cause de sa complète déchéance, si
bien qu'automd hui, une crise qui ne cesse de
s'amplifier y sévit dans toute sa rigueur. La ré-
gion du Gharb français, d'autre part, coupée
de son débouché aaturel, est contrainte d' avoir
recours à une voie occasionnelle pour le déve-
loppement, avec l'extérieur, de ses tractations
commerciales.
Les différents gouvernements qui se sont suc-
cédé chez nos voisins ont tous reconnu l'inanité
de leurs efforts à vouloir donner à cette région
la moindre vie. Ainsi, malgré quinze années
d' occupation, n'y existe-t-il pas une seule rou-
te, pas un seul édifice public, pas une seule
industrie dignes de ce nom, et le port de La-
rache qui, par son importance, était autrefois
!e second du Maroc après le port de Casa-
blanca, se trouve être aujourd'hui le dernier,
ne voyant apparaître que quelques voiliers et
quelques rares bateaux de faible tonnage.
Tout, en effet, y a été livré à l'abandon le
plus complet, à tel point que ses habitants tant
musulmans et israélites qu'espagnols mêmes, en
présence de la misère en perspective, se de-
mandent pourquoi l'Espagne persisterait à
vouloir conserver cette région, source pour elle
de - dépenses et de soucis continuels.
Let personnes les plus haut placées, comme
celles de condition toute modeste, qui forment
la population de Larache, sont unanimes à
reconnaître que jamais rEtpepe ne pourra
mettre en valeur cette région du fait surtout de
la situation de cette demi, puisque accolée
au sud à la zone française et limitée au nord
par la rivière le LoukkOl, elle se trouve enser-
rée dans un étroiti couloir qui lui interdit le
moindre mouvement et l'étouffé.
Si donc l'Espagne soutient que Tanger ne
peut prospérer sans lui être attri. il est
encore plus vrai que Larache périra si elle n'est
pas reliée à la zone française à laquelle, de
par la nature, elle demeure attachée. La limite
entre les deux zones doit être le Loukkos, ainsi
qu'un rapide regard sur la carte pourra vous en
convaincre.
Cette idée qui, bien que cela puisse paraître
étrange, a pris naissance chez nos amis espa-
gnols sans avoir jamais semblé faire jusqu ici
Pobjet de la moindre étude de la part de nos
compatriotes. Cependant elle est d'importance,
car il est hors de doute que cette région, aus-
sitôt reliée à celle voisine du Gharb, dont elle
n'aurait jamais dû être séparée, recouvrera son
Importance d'autrefois,
A la mémoire de Léopold Il
L'Avenir Colonial de Bruxelles se pro-
pose d'élever, eu 1900, année du centenaire
d' l'indépendance de la Belgique, un monu-
ment pour glorifier l'œuvre du roi Léo-
pold Il.
Ce monument comprendra une statue en-
tourée de motifs symboliques et elle sera
placée devant l'arcade du Cinquantenaire,
à Bruxelles.
1 La production du coton
dans nos colonies
alo-
Le Matin, dans sa manchette du jour, dé-
clare :
<( Nous payons chaque année un tribut de
cinq milliards à l'Amérique pour nos adats
de coton.
« Ne pourrions-nous nous procurer ce coton
dans nos colonies ? »
Notre grand confrère a raison, mais il serait
injuste Je nier les remarquables efforts faits
par MM. Dalaèier et Léon Perrier. ministres
des Colonies et par les Gouverneurs Généraux de
nos Colonies, notamment M. Carde, Gou-
Oemeor Général de l'A. O. F., pour faire du
coton en Afrique et dans nos autres possessions.
Les efforts sont déjà couronnés de succès et
permettent d'escompter de grandioses résultats
dans peu d* années.
Il faut aussi se rappeler que les Etats-Unis,
avec une population bianche de pfus 'de 80 mil-
lions, ont mis soixante-quinze ans aoant
.1
JVotis publierons lundi 6 septembre, un
numéro spécial illustré sur « Vessor écono-
mique de Madagascar n.
Dépêches de l'Indochine
---(H)--
M. Varenne à Bangkok
Le 28 août, dans l'après-midi, le. Gouver-
neur Général de VIndochine et la mission
qui L'accompagne ont visité les locaux du
Comité de l'Alliance Française. Le soir,
leurs Majestés présidèrent à la légation de
France un dîner de soixante-dix couverts,
auquel assistèrent le. Gouverneur. Général,
le Ministre de France, de nombreux prin-
ces, ministres, hauts fonctionnaires sia-
mois et les chefs de la diplomatie étrangère.
Au dessert, le ministre de France, M. Wil-
den, s'est félicité de t'établissement solide
et définitif des relations de bon voisinage
entre la France et le Siam, essentielles
pour l'aboutissement d'une politique de
paix amicale, d'entente et de féconde colla-
boration.
Le lIui a remercié en ces termes : ((J'ap-
précie l'heureux gage d'amitié que consti-
tue pour nous la visite du Gouverneur Gé-
néral Varenne, Il me plaît d'y voir la haute
expression de la cordiale entente qui règne
entre la France et le Siam, Je suis heureux
d'avoir t'occaswn d'être l'hôte de la léga-
tion de France. C'est toujours un grand
plaisir pour la Reine et pour moi d'évo-
quer l'année si agréable et si intéressante
que nous avons passée dans votre beau
navs. »
.- Ensuite le Roi leva son verre à la pros-
périté de la France et porta la santé du
Président de la République Française.
A 22 heures, eut lieu une réception of-
ferte par le prince l'lagor Svarga, ministre
de la Guerre, dans son palais, où se trouve
une collection célèbre de porcelaines sia-
moises et de bleus de Chine inestimables,
Le 29, sur invitation du ministre du Com-
merce et des Communications la mission et
les invités ont quitté Bangkok à 9 heures,
par train spécial pour visiter le viaduc sur
le Menam, en voie d'achèvement, qui relie
la Chine du Sud et le Tonkin à Pénang,
en réduisant de dix jours les communica-
tions postales.
Au retour, un déjeuner fut offert au
Pitya-titai-Palace par le Ministre, au per-
sonnel de la. légation, aux hauts fonction-
naires siamois et aux notabilités françai-
ses. Le ministre exprima le désir de voir
établir des voies de communication rapides
entre le Siam et l'Indochine: « Nos rails,
dit-il, ont atteint il y a quelques mois, à
Arangz et Pradesa, une route non encore
empierrée, mais par où cependant les auto-
mobiles peuvent arriver à la frontière
cambodgienne. Tout contribue a démontrer
les intentions amicales du Gouvernement
pour activer la Construction de. grandes ar-
tères entre le Siam et l'Indochine française.
Je suis convaincu qu'une étroite collabora-
tiqn entre les services compétents des
deux pays amènera un développement éco-
nomique qui formera des liens non moins
importants que les liens politiques. »
Le Gouverneur Général Varenne répon-
dit que les désirs étaient réciproques, de
voir créer des facilités de relations et ou-
vrir des voies de communication entre les
deux pays. Il s'efforcera de faire rejoindre
dans le plus bref délai possible les réseaux.
ferrés et les routes siamoises et Irançaises.
En terminant, il pria les princes et minis-
tres présents, ainsi que leurs Majestés,
d'agréer ses remerciements sincères pour
leur hospitalité somptueuse, dans laquelle
il a distingué une volonté manifeste de
prouver pour la France, et l'Indochine une
haute sympathie. Le Gouverneur Général
leva son verre, A la santé et au bonheur de
leurs Majestés et à la prospérité du Siam.
La Mission s'est embarquée à 15 hèures
A bord d'un navire de querre siamois avec
le même cérémonial qu'à l'arrivée, pour re-
foindre à la barre le bateau français.
Concours sSHcicole
En présence du Gouverneur Général in-
térimaire de la Cochinchine vient d'avoir
lieu le concours séricicole annuel de la pro-
vince de ladiait. L'augmentation des lots
de cocons exposés est considérable: cinq au
nremier concours de l'an dernier : oua-
rante aujourd'hui, preuve éclatante des ré-
sultats obtenus et démonstration évidente
de l'intérêt que présente pour la popula-
tion indigène le développement de la séri-
ciculture en Cochinchine, qui serait certai-
nement rémunérateur en raison des condi-
tions favorables du climat et du sol.
Session de la Chambre des Représentants
Le Résident supérieur Robin a présidé le
31 août la séance d'ouverture de la session
ordinaire de la Chambre des représentants
du peuple du Tonkin, en présence des
principales notabilités françaises et indigè-
nes. Le Chef du Protectorat, prenant la pa-
role, après avoir défini le rôle de la Cham-
bre, dont la nouvelle désignation répond
bien aux aspirations du pays, et après
avoir mis en lumière l'importance du man-
dat qui leur est confié par la population,
les a invités à exprimer nettement leurs
avis et leurs desiderata.
Puis, énumérant les progrès réalisés en
matière d'enseignement, d'assistance, médi-
calede, cadastre, ile travaux publics de-
puis la dernière session, le Résident Supé-
rieur exposa le programme des diverses
améliorations envisagées par son adminis-
tration, et qui s'appuient essentiellement
sur la co mm Il ur,cdlu.'c. de la vie annamite,
mais qui ne peuvent être effectuées que
dans l'ordrr et la tranquillité publùiue.
Le discours du Résident Supérieur fut très
applaudi.
IJC Président de l'Assemblée répondit en
assurant le Chef du Protocole et la nation
prof Actrice du concours dévoué et confiant
de la Chambre pour continuer l'œurrf> com-
mencée dans rïnlérêt des deux peuples.
–-– 8..
IMH mvvriRwiiw*
Il WltUfUltt lltirMMMltt
Pi
Le coefficient applicable aux taxes télégraphi-
ques et téléphoniques internationales sera ré-
duit de 7 à 6,8 à partir du 5 septembre cou-
rant.
Lois, Décrets, Arrêtés
--(J-O--
Décret du 20 août 1926 portant ouverture
d'un crédit destiné à l'exécution d'un
legs en faveur de l'hôpital militaire de
Cayenne.
(J. O. du 2 septembre 1926).
Décret du 31 août 1926 modifiant les condi-
tions d'exploitation du tramway d'Oran à
Hammam-bou-Had jar.
Décret du lpr septembre 1926 modifiant les
prix de vente de poudres et explosifs de
mines.
Aux termes de ce décret, les prix de vente
des poudres et explosifs de mine que la réirie
des contributions indirectes livrera, sous le
régime de l'exportation, aux gouvernements
des colonies françaises et des pays do protec-
torat sont inodiliés ainsi qu'il suit :
Désignation prix
des poudres et explosifs pur 100 kilogr.
de mine en entrepôt
Coton azotique pour la fabrication de
la dynamite jfr. 2.100
Coton azotique n* 4 pour usages au-
tres que la fabrication de la dyna-
mite 2.260
Les tarifs fixes par le décret du 14 avril 19M
restent applicables aux commandes remises
antérieurement à la promulgation du présent
décret.
Décret du 31 août 1926 habilitant les guet-
teurs des électro-sémaphores de la côte
d'Algérie à rechercher et constater les dé-
lits de pêche.
Décret du 27 août 1926 instituant à la Gua-
deloupe une taxe à l'importation.
Aux tonnes de ce décret, une taxe de Z p. 100
est perçue à la Guadeloupe au profit du budget
local sur la valeur des marchandises impor-
tées déclarées pour la consommation, A l'excep-
tion du riz, de la farine et des morues.
Ne sont pas soumis au payement de ladite
taxe :
1* Les effets usagés et effets mobiliers ac-
compagnant ou non les voyageurs et qui, des-
tinés a des personnes établies ou venant s'éta-
blir dans lu colonie, portent des signes ma-
nifestes d'usage et ne doivent moniiestement
faire l'objet d'aucune transaction commer-
ciale ;
2* Les marchandises déchirées pour l'entre-
pôt, le dépôt ou la réexportation ainsi que les
emballages vides admis temporairement et des-
tinés h être réexportés ;
3* Les cmballoges admis nu bénéfice du
retour ;
4' Les armes, munitions, effets d'habillement
confectionnés et objets d'équipement destinés
exclusivement aux troupes, à la gendarmerie
et au service actif des douanes ;
5* Les objets de trmto nature importés pour
le compte de la colonie ou des communes.
La taxe d'importation est liquidée par le
service des douanes et perçue par le Trésor
dans les mêmes conditions et suivant les mê-
mes règles que pour les droits de douane, no-
tamment en ce qui concerne la constatation
et la Tépression des infractions.
La valeur sur laquelle sera perçue la taxe
d'importation est eelle que les marchandises
représentent au moment où elles sont décla-
rées à la douane, déduction faite de tous les
droits exigibles a l'entrée.
Cette valeur est établie soit à l'aide des fac.
tures, connaissements et tous autres docu-
ments agréés par le service, soit au moyen
des mercuriales et des cours officiels.
(J. 0. du 3 septembre 1926.)
Arrêté du ministre des Colonies en date du
27 août 1926, portant admission à suivre
les cours institués à l'école coloniale en
faveur des adjoints des services civils
et commis principaux des bureaux des
secrétariats généraux, par application
des dispositions de l'article 6 du décret
du 16 juillet 1920.
Sont admis, MM. :
Lainé (Paul), commis principal du secréta-
riat général de la Nouvelle-Calédonie.
Cliapoulie (Hugues), adjoint principal des
services civils du Cameroun.
Lamundour 'Martel;, adjoint des services ci.
vils de Madagascar.
Bruniqucl (Adolphe), adjoint des services ci-
vils de Madagascar.
Capurro (Max), adjoint des services civils de
l'Afrique équatoriale française.
Tliizy (Robert), adjoint des services civils
de "Afrique occidentale irançaise.
Cundé (paHl), adjoint des services civils de
l'Afrique occidentale française.
Clmlvel (Jean), adjoint principal des services
civils de l'Afrique occidentale française.
Le Rolle (Pierre), adjoint des scn ¡ccs civils
de l'Afrique occidentale française.
Mercndier (All>crt), adjoint principal des
services civils de l'Afrique occidentale fran-
çaise.
iîrob (Georges), adjoint priucipal des servi-
ces civils de l'Afrique occidentale française.
Le.febvre (Kernand1, adjoint principal des
services civils de l'Afrique occidentale françai-
se.
Audebert iJacques), adjoint principal des
services civils de l'Afrique occidentale françai-
se.
Mattel (Louis), adjoint principal des services
civils de Madagascar.
Thine ("Louis), commis principal du secréta-
riat. général de la Martinique.
Laurentic. (Henri), adjoint des services civils
du Cameroun; Romani Pierre), adjoint prin
ripai îles services «jvils de l'Afrique occiden-
tale française; Augins (Marcel , commis prin-
cipal du secrétariat général de la Nouvelle-Ca-
lédonie; Ponvienne i.Paul), adjoint des servi-
ces civils île Madagascar, r.r ei/uo.
Maestrncci (Pierre), adjoint principal des ser-
vices civils do l'Afrique occidentale française.
Pannetier (Pnul\ adjoint principal des ser-
vices civils de l'Afrique eqqatoriale française;
(.ïamon (Robert;, adjoint des services civils de
l'Afrique équatoriale franç«yfce ; Lnnglo
(Jules), adjoint des services civils de Ma-
dagascar ; Mathoq Jean), adjoint principal
des services civils de l'Afrique occidentale
française; Rosmann :I lonam, uajoini ues ser-
vices civils de Madagascar, e.r :rquo.
De Coutures
gp.
Fourneau (Jacques), adjoint des services ci-
vils du Cameroun.
Tiverné (Marcel), adjoint
Laurent de Villedeuil Marc), adjoint princi-
fial des services civils de l'Afrique occidentale
rançaise; fîoujon (Daniel), adjoint principal
des services civils de l'Afrique occidentale
française, en service au Togo; Duclos (André),
tdjoint principal dos services civils do rAnt-
que occidentale française; De Gaillande (Adol-
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