Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-08-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 août 1926 30 août 1926
Description : 1926/08/30 (A27,N132). 1926/08/30 (A27,N132).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397180z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
YINGT-SEPTIEME ANNEE. N° 132 - L* NUMERO : 30 CENTIMES
------_ --.-- ---.-.---- - --- _-_.--.--_----.- -- -
- - - ----------------
LUNDI SOIR, 30 AOUT 126-'
.-. --.-.-.- a
Les Annales Colcniâles
1 -, A e e~s , i 11
JOURNAL QUOTIDIEN
ua ARTICLES PUBLIÉS PAR -LES ANNALES COLONIALES" Son LA noPaIiTt
EXCLUSIVE DU JOUENAL
..A_---s.-48/¡"A.-.
DIRECTEURS T MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
a UminhtoHm : 34, Ru. du Mont-Thabor, PARIS-1. Tipbm : MttM M W
ABQRNEHEITS
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1 _4 '-.
L'Agriculture en Nouvelle-Calédonie
..1.
J'ai lu, avec beaucoup d'attention et 'de
profit, les brochures dans lesquelles M. J.
Guyon, Gouverneur de la Nouvelle-Calé-
'donie et dépendances, a publié ses rapports
et ses discours. J'extrais ce qui concerne
l'agriculture et son avenir dans cette partie
'de la plus grande France.
La question de la main-d'œuvre est encore
ici primordiale. Le concours. des indigènes
aux colons pour les travaux de récolte est
tout à fait insuffisant, étant donné la faible
densité de la population autochtone; on a re-
cours à la main-d'œuvre asiatique, indo-chi-
noise et javanaise, mais les Javanais et Indo-
chinois coûtent fort cher, puisque le franc
est une devise dépréciée et les colons débu-
tants, ceux qui n'ont pour capital que leur
courage, leur amour du sol et leurs espé-
tancés, ne peuvent guère les utiliser. Et
pourtant ils sont nombreux ceux qui, riches
surtout de leur bonne volonté, ont l'ambition
Ide créer des domaines agricoles et d'y con-
tinuer les traditions des vieilles familles
terriennes de la Nouvelle-Calédonie. « Quel
essor ne prendrait pas la colonie et combien
rapide, si nous pouvions aider leurs dé-
buts! »
Pour les aider, on a créé une Commission.
'Ne nous hâtons pas de sourire. Commission,
Je le sais, fournit une rime riche à solution,
mais on est payé, en France, pour ne pas
confondre. Dans la nouvelle-Calédonie, la
Commission permanente des terres iib a
pris sa besogne au sérieux, si j'en juge par
sa composition même et par l'arrêté organi-
se qui règle son fonctionnement ; elle fonc-
tionne avec l'appui, et la participation de la
Chambre d'Agriculture, des présidents des
Commissions municipales, des colons. Elle
il à déterminer a les conditions d'application
Vu progràmme de colonisation culturale dont
rorganisation de la main-d'œuvre est partie
essentielle »; elle a toute compétence pour
cela; le plan d'action comprend trois par-
les principales : la recherche de terres à met-
tre à la disposition des colons, l'organisation
'du métayage (afin de fixer dans la contrée
les immigrés Javanais et Indochinois),
l'étude de la constitution du bien de famille.
La Nouvelle-Calédonie et ses dépendances
offrent, contrairement à l'opinion répandue
\,ans la métropole, de larges possibilités de
culture : leur climat, leur salubrité convien-
nent à l'Européen; la Nouvelle-Calédonie est,
dans toute la force du terme, une colonie de
peuplement, avec cet avantage sur l'Afrique
du nord, que ses produits ne sont pas de ceux
qui entrent en concurrence avec les produits
de la métropole, mais de ceux que la "France
est forcée d'acquérir de l'étranger. Les fa-
milles françaises n'y sont pas des familles
'de commerçants et d'industriels principale-
ment, mais elles sont attachées à la terre et
ae demandent qu'à ne pas l'abandonnei.
Avant tout, il faut se préoccuper de la co-
lonisation par les Calédoniens; non pas, en
vertu d'un particularisme étroit et inintelli-
gent, mais au contraire à la suite d'un rai-
sonnement dont l'évidence frappe tous les
iesprits : les Calédoniens constituent l'élé-
ment le mieux préparé, le plus apte à la co-
lonisation agricole et ils sont incomparable-
ment mieux armés que les nouveaux venus
pour vivre sur le pays et s'installer avec le
minimum de frais.
Or, ce pays à faible population est à la
'fais celui où la terre fait défaut aux chefs
e famille qui veulent fonder une exploita-
tion agricole : en effet, on doit tenir compte
'de la difficulté des voies de communication
intérieure qui rendent les terrains inaccessi-
bles, et, d'un autre côté, de larges espaces
sont soustraits à la colonisation sous prétexte
qu'ils sont réservés à l'élevage : en fait, ils
sont réservés à la végétation parasitaire, qui
tend tout élevage impossible.
Le cheptel est en diminution; c'est l'Aus-
tralie qui importe le fromage et le beurre,
bien que la race bovine soit superbe; le lait
fait défaut. Les pays à productions pasto-
rales, comme l'Australie et la Nouvelle-Zé-
lande, ont fait l'expérience suivante : les vas-
tes stations paralysent l'activité agricole; il
a fallu, par des mesures fiscales, amorcer et
encourager les morcellements de ces latifun-
dia pour développer la culture et l'élevage.
Cest la petite et la moyenne propriété qui
là-bas sont les plus actives et les plus pro-
ductives. -
Cette expérience doit servir à la Nouvelle-
Calédonie. En l'appliquant, on attirera en
Nouvelle-Calédonie des calons plus nom-
breux, venus TTé France ou d'ailleurs. Pour-
quoi la colonie ne consentirait-elle pas, tous
les ans, un sacrifice financier employé à venir
en aide à des familles de cultivateurs, d'ou-
wiers agricoles métropolitains? Ceux-ci
accompliraient d'abord, auprès des colons
'déjà établis, un apprentissage à titre de mé-
tayers par exemple, et ils s'établiraient eux-
mêmes a leur compte dès que leur adaptation,
j'allais écrire : leur éducation serait ache-
vée? L'idée est excellente. Métayage, ap-
prentissage : les nouveaux colons ne crée-
Talent qu'à coup sur.
Pour le métayage, l'idée est venue d'en
faire l'essai avec les immigrés Indochinois
et Javanais. Il y a là, semble-t-il, une étape
vers la fixation de ces éléments actifs dans la
Nouvelle-Calédonie. « Ce peuplement dé-
fiaitif paraîtrait pouvoir être formé progres-
sivement avec des Javanais et des Indochi-
nois, placés en résidence libre, au moyen de
la détermination de périmètres spéciaux de
culture aménagés dans la proximité des cen-
tres européens de colonisation. Ainsi se for-
merait progressivement un réservoir de main-
d'œuvre qui, suivant des obligations impo-
sées aux Asiatiques, bénéficiaires, concourrait
notamment aux travaux saisonniers des co-
lons. 8
Quant à la création du Bien de Famille,
il est nécessaire, pour en apprécier l'impor-
tance, de se souvenir de la caractéristique de
la colonisation agricole calédonienne : elle
est, nous l'avons vu, en majeure partie fami-
liale. Cette forme si française est donc là
tout à fait à sa place. Si la collectivité con-
sent des sacrifices, elle a le droit de veiller
à ce qu'ils ne soient pas perdus, à prendre
des garanties pour s'assurer qu'ils n'auront
pas été consentis en pure perte; de là, la
création du Bien de Famille, incessible sans
l'autorisation des pouvoirs publics, insaisis-
sable.
- &_- - - '- - -
Voilà le champ des travaux de la Com-
mission permanente des terres. Pour la réa-
lisation de ce plan, une première dotation 'de
150.000 francs a été prévue au budget extra-
ordinaire de 1926. Les autres suivront. Il ma
reste à signaler d'autres mesures non moins
heureuses.
Le gouvernement de la colonie a été frappé
« des inconvénients du déracinement tempo-
raire des jeunes gens pour l'accomplissement
du service militaire ». Vous comprenez ce
que parler veut dire, et vous n'avez pas be-
soin d'aller en Nouvelle-Calédonie poyr le
comprendre. Bref, le gouvernement a trans-
formé le poste militaire de Koué en un éta-
blissement de perfectionnement agricole mu-
tuel. Koué est un centre militaire dont je me
garderais bien de nier l'importance et je m'en
rapporte à l'opinion des gens autorisés en la
matière; mais c'est peut-être davantage un
centre de production de coton et de caféj et
on ne saurait trop louer le commandant 2 su-
périeur, chef du bataillon, d'avoir prêté les
mains à un projet qui consistait à combler
les vides des mois de garnison au profit de
l'agriculture de la colonie.
On envisage enfin l'institution d'un service
agronomique, non pas une suite de stations
d'expériences qui apporteraient trop peu de
résultats pratiques, mais un service techni-
que, actif, dont les efforts seront immédia-
tement appréciés : il donnera aux agricul-
teurs les conseils nécessaires, les instructions
Indispensables, il suivra leurs essais, il col-
laborera avec eux, ce qui ne l'empêchera pas
de concentrer tous les renseignements qui
pourraient être pour les colons de quelque
utilité ou de quelque intérêt.
Je sais gré à M. J. Guyon de nous avoir
fait connaître ses projets, non seulement ceux
qui sont en voie de réalisation, mais ceux
qui viendront s'y ajouter à. brève échéance;
des terres pour les colons, une aide constante
êV efficace à ceux qui cultivent le sol, nous
savons tous que c'est la première tâche qui
incombe à un peuple qui ne sépare pas sa
prospérité de celle des provinces lointaines
dont il est le père et le tuteur.
Mario Routtant
Sénateur de l'Hérault, ancien minisirs.
Vice-président de ta Commission
sénatoriale des Coloni.
iniel
Dépêches de l'Indochine
Les inondatona
Grâce aux travaux exécutés par la Com-
pagnie Yunnan, le trafic par voie terrée est
rétabli depuis vendredi entre Hanoi et
Yenvien, point de bifurcation des lignes
Hanor-Nacham et Hanoi-Laokay. Sur la li-
gne Hanoï-Haïphong le trafic est encore in-
terrompu. le niveau des eaux augmentant
dans les secteurs inondés, par suite des
récentes pluies, la voie ferrée est aussi
coupée entre Hafphona, et Hakluong. Le ser-
vice postal est assuré chaque jour par hy.
dravions et chaloupes entre Hanoï et Ha!-
phong..
Visiteurs de marque
Le marquis Yarisada Tokugawa, ancien
ministre de l'Instruction publique, et le
professeur Shimazone quitteront Tokio, fin
septembre, pour une tournée de quatre
mois en Indochine, au Siam et dans les
(les de la Sonde.
Le cours du riz
--0-0-
SAlOON
27 août
(les 100 kilos en piastres)
Riz n" 1, 25 brieures 11 40
Riz n ° 2, 40 brisures 10 70
Riz no 2, 50 brisures 10 15
Rrisures nOl 1 et 2 n 905
Rrisures nO' 2 et 3 7 80
"'urines. 3 05
Paddv Vinh-Long ti 75
Paddy eo-Cong 6 90
Paddy Daixau 6 95
Paddy Bac-Lieu.,.,. 7 10
Cojprah 18 25
(Par dépêche Indopacifi.)
–-– «w–
TAUIL M LA PIAMM
A la date du 27 août, 1926, le taux officiel de
la piastre à Saigon était de 19 fr. 20.
Étendons la culture
de la banane
--«0-0-
A Le gouvernement a entrepris la
lutte contre la vie chère. Nous
n'avons naturellement pas dans ce
journal, à juger les méthodes qu'il emploie
ni à nous prononcer sur la valeur 'des me-
sures qu'il édicté.
Il est cependant un point sur,lequel un or-
gane colonial peut avoir son mot à dire, c'est
lorsqu'on fait appel à la production natio-
nale pour assurer le ravitaillement en denrées
alimentaires de la population française. La
part que l'on assigne aux colonies ou que
celles-ci prennent est encore faible même
quand il s'agit de produits aussi importants
que le blé ou le café.
- Il y a des faits beaucoup moins connus et
qui ne sont cependant pas aussi iléPoUTVUS
d'intérêt qu'on pourrait de prime abord se le
figurer. Certes, ces denrées ne tiennent
qu'une place assez restreinte dans la vie du
pays. Mais y a-t-il pour un gouvernement
soucieux de l'intérêt public des questions
qu'on doive totalement négliger?
C'est le cas des bananes. la consommation
de ce produit a atteint des proportions qui
s'étendent tous les jours. Mais la banane
n'est pas uniquement un fruit qui sert de aes-
sert, elle fournit une farine qui forme avec
de l'eau et du lait, une pâte très digestive
recommandée aux malades, aux convales-
cents, aux enfants, aux vieillards. Desséchés
les fruits mûrs donnent un « pruneau de
banane 9, très recherché au Danemark, en
Scandinavie, en Allemagne, en llollande.
On vient de l'introduire en France et on as-
sure qu'il est déjà fort apprécié. Avec la
pulpe que l'on prend soin d'évaporer avant
de la mettre 'dalls des boites en fer blanc sou-
dées et stérélisées, on a une sorte de compote
ou de confiture d'un goût très agréable. En..
fin, par la fermentation des sucres que Con-
tient ce fruit, on peut obtenir des quantités
intéressantes d'alcool, vingt hectolitres par
hectare planté en bananiers. Il n'est pas
jusqu'à la tige qui ne puisse fournir un four-
rage pour le bétail et l'arbre lui-même qui ne
soit susceptible de donner une fibre 'de qua-
lité médiocre mais bonne pour la fabrication
du papier.
Tels sont les multiples usages "du bananier
et de son fruit. Ils peuvent jouer un rôle
dans notre économie. La France consomme
par an 43.686.400 kgs de bananes, en tant
que denrées de dessert et 43.200 kgs de fari-
ne. Il n'existe pas pour l'instant de statistique
concernant les autres usages de ce produit.
Or, nos colonies ne fournissent qu'une
très faible partie de cette consommation.
Y.320.000 kilos pour les Iruits, dont 659.000
pour l'Afrique Occidentale et 2.600 kilos de
farine, le reste provenant de Suisse, d' Espa-
farine, 'd'Allemagne et d'autres pays asiati-
gne,
ques.
- Il serait possible, facile tnême "d'augmen-
ter cette proportion : soit en consacrant à
cette culture des espaces plus considérables
- il n'en manque pas en A. O. F., notam-
ment - soit en donnant aux planteurs les
moyens de transporter sans trop 'de frais et
d'aléas les produits de leurs récoltes. La cul-
ture de la bayane peut devenir une ressource
appréciable pour certaines de nos possessions
et fournir à la métropole une denrée qu'elle
se procure à l'étranger. Il y a là une situa-
tion que les pouvoirs publics peuvent et doi-
vent modifier à l'avantage de la collectivité.
Henry Fontanier,
Député du Cardai
Secrétaire de la Commission
des Affaires Etrangères
membre de la Commission
des Colonies.
a.a
Une opinion de Mme Herriot
sur les missionnaires
Mme Herriot vient de revenir d'un
voyage en Extrême-Orient. Elle a commu-
niqué ses impressions à un de nos confrè-
res du Lyon Républicain, à qui, notam-
ment, eUe a dit son admiration pour nos
missionnaires et l'œuvre admirable de ci-
vilisation pacifique qu'ils ont accomplie là-
bas :
« C'est à ces gons, dit-eille, qui s'efforcent
avant toute dhosc de convertir l'indigène à
la cause française, que nous sommes rede-
vables de la plus Jarge part de notre in-
fluence. »
.18 –-–
L'aviation coloniale
0
Paris-Rabat et retour
Le lieutenant CorniHon, qui avait pris 3e
départ jenidi soir, à 20 heures, de l'aéro-
drome du Bourget, en vue die tenter en
comjpotfnio du lieutenant (lirardot un essai
de radiogoniométrie sur l'itinéraire Paris-
Rabat et retour, à bord d'un avion BrÓ-
guet 19-A-2, est tomM en panne iprès de
Cazeaux. Un nouvel essai sera tenté à nou-
veau dans une dizaine de jours.
..8 –-
Le bey de Tunis en France
Le Bey de Tuni, venant de Laiehon, arri-
vera le I août ii Marseille. Il s'embarquera
pour Tunis le 1er septembre.
–-– .,.
TAUX DE LA aouPIB
-4-
A la date du 27 aotit 1926, le taux officiel de
la roupie dons l'Inde était de 11 fr. 90.
Mœurs et Coutumes
sahariennes
-0-0---
Les tribus" sahariennes se distinguent
nettement des autres nomades du conti-
nent africain par un esprit d'indépendance
très accentué. Si nous nous rapportons aux
remarquables études du Père Gharles de
Foucauld nous y voyons la grandeur de la
tache de nos Sahariens chargés d'amener
à nous, de civiliser et de franciser les
Touareg.
C'est à cette Iflche que s'est attelé chez
les Toubou du Tibesti un de nos officiers
méharistes, le capitaine Gamory Dubour-
deau pendant six années qu'il a passées
parmi les tribus tédo tant au Kaouar qu'au
milieu môme des campements.
En véritable missionnaire laïque, M. Ga-
mory-Dubourdeau a cherché à connaître
par leurs coutumes et leurs moeurs l'âme
des Toubou qui par leur indépendance stu-
péfient les Touareg eux-mêmes.
Des rapports de la, colonne Lœfler qui
ocoopa le Tibesti en juillet 1914, nous sa-
vons déjà que lo massif de Tou, ou Tibesti,
dominé par le cône noirâtre du Toussidé
(3.000 tfn.) est déshérité et inhospitalier et
que les ressources alimentaires ne suffisent
Il nourrir la population, cependant très
cluirsemée, que pendant quelques mois. Et
ce n'est "uère que par le pillage que le
Toubou doit assurer son existence.
Audacieux et prudent à la fois, rusé, vin-
dicatif, âpre au gain et d'un individualisme
poussé à l'extrême, tel est le Toubou isla-
misé il y a quelque cent cinquante ans par
des Senoussistes,
Ils sont tellement indépendants que s'ils
se sont faite musulmans, ils n'ont pas vou-
lu tolérer la présence parmi eux d'un clergé
musulman tant ils craignaient les empiète-
ments de gens qu'ils respectent cependant
profondément. Aussi, ajoute M. Gabory-
Dubourdeau. les tentatives des Khoan
pour s'établir dans le massif du Tibesti
ont-elles été infructueuses et si l'on peut
remarquer qu'au Kaouar, une Zaouïa De-
noussiste a pu substituer jusque vers 1875,
son déclin, puis sa disparition ont con-
cordé avec l'extension des Toubou sur
toute la surface des oasis. Notons que con-
tralrement à tous les musulmans, les Tou-
bou ont un grand respect pour la liberté de
la femme. Chez les Touareg, nous le sa-
vons. la femme prend part aux graves déli-
bérations. Les groupements en tribus sont
purement théoriques, la famille est la seule
cellule sociale fortement constituée. La
propriété fermière, terres, dattiers, salines
se concentre de plus en plus ejitre les
mains des Gounda ou Thomaghéra, tribus
nobles qui s'entourent d'une clientèle de
toubou libres grossie de leurs affranchis et
de leurs captifs.
Comme les maltres sont souvent miséra-
bles, le sort des captifs est des plus mal-
heureux et ils sont souvent dans un état
incroyable de - déchéance physique.
S'ils sont en génénal monogames (car la
femme coûte cher) certains Toubous ont
une femme au Tibesti, une au Fezzan et
une troisième au Kaouar, où ils les retrou-
vent au cours de leurs longues pérégrina-
tions.
Pour les fiançailles, mariage, divorce,
droit coutumier, nos lecteurs en trouveront
un long exposé dans le Bulletin du Comité
d'études historiques et scientifiques de
VA. O. F. de janvier-mars 1926. Citons seu-
lement l'application de la loi du talion en
matière de crime et une sorte de vendetta
qui se poursuit quelquefois pendant des
générations. Le Toubou nomade de bonne
souche se fait honneur du meurtre qu'il a
commis et, pour ne point lo laisser -igno-
rer, il répond, si on lui demande, son nom :
« Je suis un tel et je portai» jadis tel autre
nom. »
Sous l'influence française, l'astuce et
l'audace de ces anciens pillards se sont ap-
pliqués tout naturellement à l'exercice du
commerce et ils y ont réussi au point que
les négociants arabes, jadis nombreux, ont
dû plier bagage devant eux et cela, non
seulement au Kaouar. mais aussi au Bor-
nou anglais où ils étaient jadis les maîtres
incontestés des marchés.
En 1920, le chef, le Derdé, des tribus du
Tibesti, a fait sa soumission à Bilma.
Une vue plus juste des -réalités saharien-
nes a succédé à la conception par trop ri-
gide de l'occupation militaire permanente
et on lui a substitué une surveillance mo-
bile plus efficace.
Pasteurs et caravaniers, les Toubous sont
maintenant les intermédiaires entre les
pays de Syrie et le Soudan Central. Ils sont
devenus un facteur de développement éco-
nomique pour le Niger, contribuant à faire
revivre la vieille route de Tripoli sillonnée
<1 nouveau par les caravanes.
Toile est l'oeuvre française de nos soldats
méharistes.
Eugène Deoaux
aie
La navigation sar l'Oubangui
---0-0-
En vue de faciliter la navigation sur le
fleuve Oubangui, l'administration a établi
un programme de balisage dont il a conlié
l'exécution au capitaine Cazengol. Les tra-
vaux prévus pour 1920 sont terminés, qua-
ranie et une bouées ont été posées de Li-
ranga à M'Bali, elles l'cnrlcnt. los plus
grands services, malgré ,ln. montée des
eaux.
Ce balisage n'est pas définitif. Il sera
complété par rétablissement d'un certain
nombre d'épis destinés à détourner une
partie des eaux vers les passes peu profon-
des. En immergeant des gabions, on espère
arriver A former des bancs de sable que
l'on fixera en y plantant des « Mompombo »
arbustes qui poussent dans le sable et dont
les racines extrêmement longues et crépues
maintiennent les terres.
DANS LA LEGION D'HONNEUR
O
MINISTERE
DES AFFAIRES ETRANGERES
Est promu au grade de commandeur :
M. Ponsot, ministre plénipotentiaire,
ex-sous-directeur d'Afrique et du Levant au
ministère des Affaires étrangères, haut
commissaire de la République française en
Syrie.
Est promu officier :
M. Cayla, gouverneur de l'Etat du Liban.
Sont nommés chevaliers :
M. Martin, consul à Tétouan ; M. Not-
ton, premier interprète, chargé du consu-
lat de France à Xieng-Maï (Siam) ; M. Du-
mont, délégué adjoint du Haut-Commissuirc
auprès du gouvernement de l'Etat des Al-
laouites( Syrie) ; M. Fortier, contrôleur ci-
vil à Sousse ; M. Pradère-Niquet, conseiller
légiste du gouvernement siamois ; M. Sel-
lier, agent général pour la Chine de la
banque franco-chinoise ; M. Trouillet, né-
gociant à Addis-Ababa.
–-
Lois, Décrets, Arrêtés
-e-o--
Décret du 22 août 1926 portant promulga-
tion de la convention entre la République
française, agissant en sa qualité de puis-
sance mandataire pour la Syrie et le Li-
ban, et la République turque.
(/. O. du 27 août 1926.)
Décret du 31 juillet 1926 transférant un
crédit.
Aux termes de ce décret :
Art. 1er. Le crédit du chapitre 74 « Rap-
pel des dépenses payables sur revues anté-
rieures à fexercice 1925 et non frappées de
déchéance » ouvert au budget du départe-
ment des colonies pour l'annee 1925, est fixé
À la somme de 471.028 fr. 45, montant de rap-
pels de solde ot autres dépenses y assimilées
provisoirement acquittés sur les fonds des cha-
pitres étiumérés iL l'article 2 ci-après et dont
es résultats par exercice se repartissent com-
me il suit : >
Exercice 1921 2.432 58
imqrcBee i iixercioq- ma ?J. 63 14
lixercice iffl ~?78
471.688 45 --
Art. 2. Les crédits ouverts par la loi du
13
Art. juillet 11)25, ainsi que les dépenses im-
putées aux chapitres suivants, sont, en con-
séquence, atténués dans les proportions ci-
après :
Uiapitre 33 80S 50
Chapitre 34 .u 3.600 93
Ulapitre 35 90.95993
Chapitre 36 275.176 2a
Chapitre 37 ;'t.-. 1. 29.357 37
Chapitre 38 19.439 12
GbapUre 39 16.481 38
Chapitre 40 35.714 99
471.628 45
(J. O. du 28 août 1920.)
Décret du 25 août 1926 modifiant le décret
du 29 juillet 1924 déterminant le régime
des terres domaniales à la Côte française
des Somalis.
Décret du 24 août 1926 instituant un mode
de constatation des droits fonciers indi-
gènes au Togo.
Décret du 25 août 1926 approuvant des mo-
ditications à la répartition des crédits du
1925). t général de l'Indochine (exercice
budget général de l'Indochine (exercice
Décret du 24 août 1926 rendant applicable
aux colonies, pays de protectorat et ter-
ritoires sous mandat relevant du minis-
- - - --
tere des colonies, la loi du 2 août 1917
complétant les lois des 14 juin 1865 et 19
février 1874 sur la législation des chèques.
Décret du 24 août 1926 rendant applicable
dans les colonies, pays de protectorat et
territoires à mandat relevant du minis-
tère des Colonies non compris Saint-
Pierre et Miquelon, la loi du 26 mars
1924 réprimant l'usurpation des titres
professionnels.
Décret du 24 août 1926 réorganisant le déta-
chement de gendarmerie du Sénégal.
(J. 0. du 29 août 192»S.)
4ie.
Le statut de Tanger
-0.0--
De la polémique qui s'est ouverte depuis
quelques jours au sujet du statut de Tan-
ger, il résulte que c'est bien à tort que
l'Espagne veut associer et confondre la
question du statut de Tanger et celle de
son siège à la Société des étions.
Ainsi que l'écrit M. Rober-Raynaud qui
prit part aux négociations de 1923 sur le
statut de Tanger, il faut avoir une singu-
lière méconnaissance des textes, les plus
clairs cependant, pour imaginer comme
simplement possible un changement de
l'ordre de l'annexion ou du mandat à Tan-
ger, sauf à admettre que les traités ne sont
pas des traités, que les signatures les plus
solennellement èclwingées n'ont aucune va-
leur, et que les lois internationales ne
régissent plus les rapports des peuples. Et
tout cela dépasse de haut la question de
Tanger.
La revendication du gouvernement espa-
gnol ne semble donc pas plus fondée en
droit qu'elle ne l'est en fait :
On dit à Madrid que la pacification de la
zone d'influence espagnole ne sera obtenue
qu'après l'inclusion dans cette zone de
Tanger et de son port. C'est une opinion
soutenue par l'Espagne depuis ll,)12, mais
pas certaine à ce point que le gouvernement
espagnol, en 1923, n'ait, signé de bonne
grâce la convention de Tanger.
Le problème était alors ce qu'il est au-
jourd'hui : empêcher l'introduction par
Tanger de la contrebande do guerre. Ce
n'est cependant qu'une affaire d'organisa-
tion locale, et si sur ce point des insuffi-
sances se révèlent dans le régime adllcl,
le gouvernement français, nous ('11 avons la
conviciinn, se prêterait à l'étude sur place
des mesures »\ prendre dans un esprit
d'autant plus favorable que le Maroc fran-
çais autant que la zone espagnole subit
l'effet de celle contrebande. A cet égard,
les raisons de l'Espagne sont exactement
les nôtres.
M. Henri Ponsot
haut commissaire en Syrie
l III
Le dernier conseil de cabinet a décidé de
nommer, en remplacement de M. Henry de
Jouvenel, comme haut-commissaire de la Ré-
publique française en Syrie, M. Ponsot, mi-
nistre plénipotentiaire, sous-directeur d'Afri-
que et du Levant au ministère des Arfatreà
étrangères.
M. Henri Ponsot, on s'en souvient, fut un
de nos plénipotentiaires en avril dernier à la
conférence d'Oudjda et en juin et juillet, au
cotts des négociations franco-espagnoles. Né
en 1677, il a derrière lui une brillante car.
riète et fut, entre autres postes de choix, l'ad-
joint du général Le Rond, en Haute-Silésie.
Administrateur autant que diplomate, il fut
directeur de l'Intérieur à la Résidence géné-
rale de France à Tunis.
M. Ponsot est de ceux qui peuvent être
considérés, à juste titre, comme connaissant le
mieux la mentalité et les mœurs musulmanes.
En outre, tout indique que si ce haut fonc-
tionnaire quitte le Quai d'Orsay, c'est pour
entreprendre en Syrie une œuvre de longue
haleine. Le sentiment général est qu'il faut en
finir avec le régime d'instabilité des hauts-
commissaires. Or, le nouveau représentant-de
la France en a pleinement conscience, témoin
ce passage d'une interview qu'il vient d'ac-
corder, en présence de M. de Jouvenel, à
l'un de nos confrères :
« A mon sens, remarque M. Ponsot, la
Syrie doit s'orienter vers un large régime de
fédération. Française, elle restera dans un
vaste Sens internationale dans ses relations avec
les autres pays. Par contre, c'est notre devoir
de l'aider à devenir, chez elle et pour elle,
un véritable Etat national, indépendant, gou-
verné et policé par ses propres moyens.
- C'était cela mon idée, interrompit M.
de Jouvenel. C'est à cela que j'ai toujours
pensé. Seulement, il faut dur temps pour la
réaliser. cette idée.
- On prendra le temps qu'il faudra, ré-
pliqua gatment M. Ponsot.
.1.
L'affaire du Lotus
Conseil de Cabinet
M. Tardieu, ministre des Travaux pü-
blics, a informé le Conseil du refus d'une
partie de l'équipage du paquebot Lotus de
repartir pour le Levant avant la libération de
son commandant, incarcéré par les autorités
turques.
M. Briand, ministre des Affaires étrangères,
a rendu compte à cet égard de ses démar-
ches pressantes auprès du Gouvernement
Hirc et a fait connaître au Conseil qu'il avait
fait prier l'ambassadeur de Turquie, actuel-
lement absent de Paris, de venir sans délai
s'entretenir avec lui. Le ministre des Tra-
vaux publics a prescrit, d'autre part, les me-
sures nécessaires pour que nos services mari-
times sur le Levant ne souffrent pas d'un état
de choses qui ne saurait se prolonger pltîs
longtemps.
Un fait nouveau
On a reçu à Marseille une lettre du lieu-
tenant Démons, qui fait connaître que le ca-
pitaine du cargo turc n'avait aucun diplôme
maritime l'autorisant à naviguer. C'est là un
nouvel argument, et très fort, à l'appui de
la thèse du Gouvernement français.
Au quai d Orsay
M. Aristide Briand, ministre des Affaires
étrangères, a reçu l'ambassadeur de Turquie
à Paris et lui a exposé la thèse française l'affaire du Lotus.
A la suite de cet entretien, l'ambassadeur
a promis à M. Briand de télégraphier immé-
diatement à son gouvernement en vue d'ob-
tenir un prompt règlement de cet incident.
A MarseiUe
D'autre part, la Compagnie des Message-
ries Maritimes, après accord avec les passa-
gers du Lotus, a décidé de réaimer le navire
dont on avait pris soin de ne pas éteindre
les feux. Le paquebot partira dans deux
jours. Contrairement à certaines informa-
tiens, l'abordage, origine des incidents, s'est
produit dans les eaux grecques, mais en mer
libre.
A Constantinople
La Cour pénale de Constantinople a tenu
samedi sa première audience au sujet de l'af-
faire de l'abordage du Boz-Kourd par le Lo-
tus.
Le lieutenant Démons, officier de quart du
Lotus, et le capitaine du cargo turc ont com-
paru, inculpés d'infractions aux règlements
maritimes et d'homicide par imprudence.
La Cour, rejetant la requête du lieutenant
Démons sur l'incompétence de la juridictior
turque, a procédé aux premiers interrogatoi
res et s'est ajournée au 11 septembre pou-
l'audition des témoins de l'équipage du Lotu
et des experts maritimes.
Le charRe d'anaires de France est pari
pour Angora.
Il est. assure-t-on officiellement, compli
tement inexact que le chargé d'affaires d
France ait déclaré se désintéresser de l'a
faire. T1 a, au contraire, et dès le début, prl
senté. sur les instructions du Quai d'Orsay
d'énergiques protestations.
A LA CHAMBRI
---<)-0--
Interpellation
Notre collaborateur '"t ami M. Henry l'o,
tniiier, député du Cantal, a fait, part
Président du Conseil vi au ministre rlt-"
Affaires étrangères de son intention de l interpeller, à lo rentrée des Chambres, sur
le retard apporté à l'application 1 1;1 1
de 1SS1 sur les syndicats en Tunisie.
------_ --.-- ---.-.---- - --- _-_.--.--_----.- -- -
- - - ----------------
LUNDI SOIR, 30 AOUT 126-'
.-. --.-.-.- a
Les Annales Colcniâles
1 -, A e e~s , i 11
JOURNAL QUOTIDIEN
ua ARTICLES PUBLIÉS PAR -LES ANNALES COLONIALES" Son LA noPaIiTt
EXCLUSIVE DU JOUENAL
..A_---s.-48/¡"A.-.
DIRECTEURS T MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
a UminhtoHm : 34, Ru. du Mont-Thabor, PARIS-1. Tipbm : MttM M W
ABQRNEHEITS
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Franc* * QoUmim SO • atm$
gtranfr 12# • M.
.bo- BbMtr«
1 _4 '-.
L'Agriculture en Nouvelle-Calédonie
..1.
J'ai lu, avec beaucoup d'attention et 'de
profit, les brochures dans lesquelles M. J.
Guyon, Gouverneur de la Nouvelle-Calé-
'donie et dépendances, a publié ses rapports
et ses discours. J'extrais ce qui concerne
l'agriculture et son avenir dans cette partie
'de la plus grande France.
La question de la main-d'œuvre est encore
ici primordiale. Le concours. des indigènes
aux colons pour les travaux de récolte est
tout à fait insuffisant, étant donné la faible
densité de la population autochtone; on a re-
cours à la main-d'œuvre asiatique, indo-chi-
noise et javanaise, mais les Javanais et Indo-
chinois coûtent fort cher, puisque le franc
est une devise dépréciée et les colons débu-
tants, ceux qui n'ont pour capital que leur
courage, leur amour du sol et leurs espé-
tancés, ne peuvent guère les utiliser. Et
pourtant ils sont nombreux ceux qui, riches
surtout de leur bonne volonté, ont l'ambition
Ide créer des domaines agricoles et d'y con-
tinuer les traditions des vieilles familles
terriennes de la Nouvelle-Calédonie. « Quel
essor ne prendrait pas la colonie et combien
rapide, si nous pouvions aider leurs dé-
buts! »
Pour les aider, on a créé une Commission.
'Ne nous hâtons pas de sourire. Commission,
Je le sais, fournit une rime riche à solution,
mais on est payé, en France, pour ne pas
confondre. Dans la nouvelle-Calédonie, la
Commission permanente des terres iib a
pris sa besogne au sérieux, si j'en juge par
sa composition même et par l'arrêté organi-
se qui règle son fonctionnement ; elle fonc-
tionne avec l'appui, et la participation de la
Chambre d'Agriculture, des présidents des
Commissions municipales, des colons. Elle
il à déterminer a les conditions d'application
Vu progràmme de colonisation culturale dont
rorganisation de la main-d'œuvre est partie
essentielle »; elle a toute compétence pour
cela; le plan d'action comprend trois par-
les principales : la recherche de terres à met-
tre à la disposition des colons, l'organisation
'du métayage (afin de fixer dans la contrée
les immigrés Javanais et Indochinois),
l'étude de la constitution du bien de famille.
La Nouvelle-Calédonie et ses dépendances
offrent, contrairement à l'opinion répandue
\,ans la métropole, de larges possibilités de
culture : leur climat, leur salubrité convien-
nent à l'Européen; la Nouvelle-Calédonie est,
dans toute la force du terme, une colonie de
peuplement, avec cet avantage sur l'Afrique
du nord, que ses produits ne sont pas de ceux
qui entrent en concurrence avec les produits
de la métropole, mais de ceux que la "France
est forcée d'acquérir de l'étranger. Les fa-
milles françaises n'y sont pas des familles
'de commerçants et d'industriels principale-
ment, mais elles sont attachées à la terre et
ae demandent qu'à ne pas l'abandonnei.
Avant tout, il faut se préoccuper de la co-
lonisation par les Calédoniens; non pas, en
vertu d'un particularisme étroit et inintelli-
gent, mais au contraire à la suite d'un rai-
sonnement dont l'évidence frappe tous les
iesprits : les Calédoniens constituent l'élé-
ment le mieux préparé, le plus apte à la co-
lonisation agricole et ils sont incomparable-
ment mieux armés que les nouveaux venus
pour vivre sur le pays et s'installer avec le
minimum de frais.
Or, ce pays à faible population est à la
'fais celui où la terre fait défaut aux chefs
e famille qui veulent fonder une exploita-
tion agricole : en effet, on doit tenir compte
'de la difficulté des voies de communication
intérieure qui rendent les terrains inaccessi-
bles, et, d'un autre côté, de larges espaces
sont soustraits à la colonisation sous prétexte
qu'ils sont réservés à l'élevage : en fait, ils
sont réservés à la végétation parasitaire, qui
tend tout élevage impossible.
Le cheptel est en diminution; c'est l'Aus-
tralie qui importe le fromage et le beurre,
bien que la race bovine soit superbe; le lait
fait défaut. Les pays à productions pasto-
rales, comme l'Australie et la Nouvelle-Zé-
lande, ont fait l'expérience suivante : les vas-
tes stations paralysent l'activité agricole; il
a fallu, par des mesures fiscales, amorcer et
encourager les morcellements de ces latifun-
dia pour développer la culture et l'élevage.
Cest la petite et la moyenne propriété qui
là-bas sont les plus actives et les plus pro-
ductives. -
Cette expérience doit servir à la Nouvelle-
Calédonie. En l'appliquant, on attirera en
Nouvelle-Calédonie des calons plus nom-
breux, venus TTé France ou d'ailleurs. Pour-
quoi la colonie ne consentirait-elle pas, tous
les ans, un sacrifice financier employé à venir
en aide à des familles de cultivateurs, d'ou-
wiers agricoles métropolitains? Ceux-ci
accompliraient d'abord, auprès des colons
'déjà établis, un apprentissage à titre de mé-
tayers par exemple, et ils s'établiraient eux-
mêmes a leur compte dès que leur adaptation,
j'allais écrire : leur éducation serait ache-
vée? L'idée est excellente. Métayage, ap-
prentissage : les nouveaux colons ne crée-
Talent qu'à coup sur.
Pour le métayage, l'idée est venue d'en
faire l'essai avec les immigrés Indochinois
et Javanais. Il y a là, semble-t-il, une étape
vers la fixation de ces éléments actifs dans la
Nouvelle-Calédonie. « Ce peuplement dé-
fiaitif paraîtrait pouvoir être formé progres-
sivement avec des Javanais et des Indochi-
nois, placés en résidence libre, au moyen de
la détermination de périmètres spéciaux de
culture aménagés dans la proximité des cen-
tres européens de colonisation. Ainsi se for-
merait progressivement un réservoir de main-
d'œuvre qui, suivant des obligations impo-
sées aux Asiatiques, bénéficiaires, concourrait
notamment aux travaux saisonniers des co-
lons. 8
Quant à la création du Bien de Famille,
il est nécessaire, pour en apprécier l'impor-
tance, de se souvenir de la caractéristique de
la colonisation agricole calédonienne : elle
est, nous l'avons vu, en majeure partie fami-
liale. Cette forme si française est donc là
tout à fait à sa place. Si la collectivité con-
sent des sacrifices, elle a le droit de veiller
à ce qu'ils ne soient pas perdus, à prendre
des garanties pour s'assurer qu'ils n'auront
pas été consentis en pure perte; de là, la
création du Bien de Famille, incessible sans
l'autorisation des pouvoirs publics, insaisis-
sable.
- &_- - - '- - -
Voilà le champ des travaux de la Com-
mission permanente des terres. Pour la réa-
lisation de ce plan, une première dotation 'de
150.000 francs a été prévue au budget extra-
ordinaire de 1926. Les autres suivront. Il ma
reste à signaler d'autres mesures non moins
heureuses.
Le gouvernement de la colonie a été frappé
« des inconvénients du déracinement tempo-
raire des jeunes gens pour l'accomplissement
du service militaire ». Vous comprenez ce
que parler veut dire, et vous n'avez pas be-
soin d'aller en Nouvelle-Calédonie poyr le
comprendre. Bref, le gouvernement a trans-
formé le poste militaire de Koué en un éta-
blissement de perfectionnement agricole mu-
tuel. Koué est un centre militaire dont je me
garderais bien de nier l'importance et je m'en
rapporte à l'opinion des gens autorisés en la
matière; mais c'est peut-être davantage un
centre de production de coton et de caféj et
on ne saurait trop louer le commandant 2 su-
périeur, chef du bataillon, d'avoir prêté les
mains à un projet qui consistait à combler
les vides des mois de garnison au profit de
l'agriculture de la colonie.
On envisage enfin l'institution d'un service
agronomique, non pas une suite de stations
d'expériences qui apporteraient trop peu de
résultats pratiques, mais un service techni-
que, actif, dont les efforts seront immédia-
tement appréciés : il donnera aux agricul-
teurs les conseils nécessaires, les instructions
Indispensables, il suivra leurs essais, il col-
laborera avec eux, ce qui ne l'empêchera pas
de concentrer tous les renseignements qui
pourraient être pour les colons de quelque
utilité ou de quelque intérêt.
Je sais gré à M. J. Guyon de nous avoir
fait connaître ses projets, non seulement ceux
qui sont en voie de réalisation, mais ceux
qui viendront s'y ajouter à. brève échéance;
des terres pour les colons, une aide constante
êV efficace à ceux qui cultivent le sol, nous
savons tous que c'est la première tâche qui
incombe à un peuple qui ne sépare pas sa
prospérité de celle des provinces lointaines
dont il est le père et le tuteur.
Mario Routtant
Sénateur de l'Hérault, ancien minisirs.
Vice-président de ta Commission
sénatoriale des Coloni.
iniel
Dépêches de l'Indochine
Les inondatona
Grâce aux travaux exécutés par la Com-
pagnie Yunnan, le trafic par voie terrée est
rétabli depuis vendredi entre Hanoi et
Yenvien, point de bifurcation des lignes
Hanor-Nacham et Hanoi-Laokay. Sur la li-
gne Hanoï-Haïphong le trafic est encore in-
terrompu. le niveau des eaux augmentant
dans les secteurs inondés, par suite des
récentes pluies, la voie ferrée est aussi
coupée entre Hafphona, et Hakluong. Le ser-
vice postal est assuré chaque jour par hy.
dravions et chaloupes entre Hanoï et Ha!-
phong..
Visiteurs de marque
Le marquis Yarisada Tokugawa, ancien
ministre de l'Instruction publique, et le
professeur Shimazone quitteront Tokio, fin
septembre, pour une tournée de quatre
mois en Indochine, au Siam et dans les
(les de la Sonde.
Le cours du riz
--0-0-
SAlOON
27 août
(les 100 kilos en piastres)
Riz n" 1, 25 brieures 11 40
Riz n ° 2, 40 brisures 10 70
Riz no 2, 50 brisures 10 15
Rrisures nOl 1 et 2 n 905
Rrisures nO' 2 et 3 7 80
"'urines. 3 05
Paddv Vinh-Long ti 75
Paddy eo-Cong 6 90
Paddy Daixau 6 95
Paddy Bac-Lieu.,.,. 7 10
Cojprah 18 25
(Par dépêche Indopacifi.)
–-– «w–
TAUIL M LA PIAMM
A la date du 27 août, 1926, le taux officiel de
la piastre à Saigon était de 19 fr. 20.
Étendons la culture
de la banane
--«0-0-
A Le gouvernement a entrepris la
lutte contre la vie chère. Nous
n'avons naturellement pas dans ce
journal, à juger les méthodes qu'il emploie
ni à nous prononcer sur la valeur 'des me-
sures qu'il édicté.
Il est cependant un point sur,lequel un or-
gane colonial peut avoir son mot à dire, c'est
lorsqu'on fait appel à la production natio-
nale pour assurer le ravitaillement en denrées
alimentaires de la population française. La
part que l'on assigne aux colonies ou que
celles-ci prennent est encore faible même
quand il s'agit de produits aussi importants
que le blé ou le café.
- Il y a des faits beaucoup moins connus et
qui ne sont cependant pas aussi iléPoUTVUS
d'intérêt qu'on pourrait de prime abord se le
figurer. Certes, ces denrées ne tiennent
qu'une place assez restreinte dans la vie du
pays. Mais y a-t-il pour un gouvernement
soucieux de l'intérêt public des questions
qu'on doive totalement négliger?
C'est le cas des bananes. la consommation
de ce produit a atteint des proportions qui
s'étendent tous les jours. Mais la banane
n'est pas uniquement un fruit qui sert de aes-
sert, elle fournit une farine qui forme avec
de l'eau et du lait, une pâte très digestive
recommandée aux malades, aux convales-
cents, aux enfants, aux vieillards. Desséchés
les fruits mûrs donnent un « pruneau de
banane 9, très recherché au Danemark, en
Scandinavie, en Allemagne, en llollande.
On vient de l'introduire en France et on as-
sure qu'il est déjà fort apprécié. Avec la
pulpe que l'on prend soin d'évaporer avant
de la mettre 'dalls des boites en fer blanc sou-
dées et stérélisées, on a une sorte de compote
ou de confiture d'un goût très agréable. En..
fin, par la fermentation des sucres que Con-
tient ce fruit, on peut obtenir des quantités
intéressantes d'alcool, vingt hectolitres par
hectare planté en bananiers. Il n'est pas
jusqu'à la tige qui ne puisse fournir un four-
rage pour le bétail et l'arbre lui-même qui ne
soit susceptible de donner une fibre 'de qua-
lité médiocre mais bonne pour la fabrication
du papier.
Tels sont les multiples usages "du bananier
et de son fruit. Ils peuvent jouer un rôle
dans notre économie. La France consomme
par an 43.686.400 kgs de bananes, en tant
que denrées de dessert et 43.200 kgs de fari-
ne. Il n'existe pas pour l'instant de statistique
concernant les autres usages de ce produit.
Or, nos colonies ne fournissent qu'une
très faible partie de cette consommation.
Y.320.000 kilos pour les Iruits, dont 659.000
pour l'Afrique Occidentale et 2.600 kilos de
farine, le reste provenant de Suisse, d' Espa-
farine, 'd'Allemagne et d'autres pays asiati-
gne,
ques.
- Il serait possible, facile tnême "d'augmen-
ter cette proportion : soit en consacrant à
cette culture des espaces plus considérables
- il n'en manque pas en A. O. F., notam-
ment - soit en donnant aux planteurs les
moyens de transporter sans trop 'de frais et
d'aléas les produits de leurs récoltes. La cul-
ture de la bayane peut devenir une ressource
appréciable pour certaines de nos possessions
et fournir à la métropole une denrée qu'elle
se procure à l'étranger. Il y a là une situa-
tion que les pouvoirs publics peuvent et doi-
vent modifier à l'avantage de la collectivité.
Henry Fontanier,
Député du Cardai
Secrétaire de la Commission
des Affaires Etrangères
membre de la Commission
des Colonies.
a.a
Une opinion de Mme Herriot
sur les missionnaires
Mme Herriot vient de revenir d'un
voyage en Extrême-Orient. Elle a commu-
niqué ses impressions à un de nos confrè-
res du Lyon Républicain, à qui, notam-
ment, eUe a dit son admiration pour nos
missionnaires et l'œuvre admirable de ci-
vilisation pacifique qu'ils ont accomplie là-
bas :
« C'est à ces gons, dit-eille, qui s'efforcent
avant toute dhosc de convertir l'indigène à
la cause française, que nous sommes rede-
vables de la plus Jarge part de notre in-
fluence. »
.18 –-–
L'aviation coloniale
0
Paris-Rabat et retour
Le lieutenant CorniHon, qui avait pris 3e
départ jenidi soir, à 20 heures, de l'aéro-
drome du Bourget, en vue die tenter en
comjpotfnio du lieutenant (lirardot un essai
de radiogoniométrie sur l'itinéraire Paris-
Rabat et retour, à bord d'un avion BrÓ-
guet 19-A-2, est tomM en panne iprès de
Cazeaux. Un nouvel essai sera tenté à nou-
veau dans une dizaine de jours.
..8 –-
Le bey de Tunis en France
Le Bey de Tuni, venant de Laiehon, arri-
vera le I août ii Marseille. Il s'embarquera
pour Tunis le 1er septembre.
–-– .,.
TAUX DE LA aouPIB
-4-
A la date du 27 aotit 1926, le taux officiel de
la roupie dons l'Inde était de 11 fr. 90.
Mœurs et Coutumes
sahariennes
-0-0---
Les tribus" sahariennes se distinguent
nettement des autres nomades du conti-
nent africain par un esprit d'indépendance
très accentué. Si nous nous rapportons aux
remarquables études du Père Gharles de
Foucauld nous y voyons la grandeur de la
tache de nos Sahariens chargés d'amener
à nous, de civiliser et de franciser les
Touareg.
C'est à cette Iflche que s'est attelé chez
les Toubou du Tibesti un de nos officiers
méharistes, le capitaine Gamory Dubour-
deau pendant six années qu'il a passées
parmi les tribus tédo tant au Kaouar qu'au
milieu môme des campements.
En véritable missionnaire laïque, M. Ga-
mory-Dubourdeau a cherché à connaître
par leurs coutumes et leurs moeurs l'âme
des Toubou qui par leur indépendance stu-
péfient les Touareg eux-mêmes.
Des rapports de la, colonne Lœfler qui
ocoopa le Tibesti en juillet 1914, nous sa-
vons déjà que lo massif de Tou, ou Tibesti,
dominé par le cône noirâtre du Toussidé
(3.000 tfn.) est déshérité et inhospitalier et
que les ressources alimentaires ne suffisent
Il nourrir la population, cependant très
cluirsemée, que pendant quelques mois. Et
ce n'est "uère que par le pillage que le
Toubou doit assurer son existence.
Audacieux et prudent à la fois, rusé, vin-
dicatif, âpre au gain et d'un individualisme
poussé à l'extrême, tel est le Toubou isla-
misé il y a quelque cent cinquante ans par
des Senoussistes,
Ils sont tellement indépendants que s'ils
se sont faite musulmans, ils n'ont pas vou-
lu tolérer la présence parmi eux d'un clergé
musulman tant ils craignaient les empiète-
ments de gens qu'ils respectent cependant
profondément. Aussi, ajoute M. Gabory-
Dubourdeau. les tentatives des Khoan
pour s'établir dans le massif du Tibesti
ont-elles été infructueuses et si l'on peut
remarquer qu'au Kaouar, une Zaouïa De-
noussiste a pu substituer jusque vers 1875,
son déclin, puis sa disparition ont con-
cordé avec l'extension des Toubou sur
toute la surface des oasis. Notons que con-
tralrement à tous les musulmans, les Tou-
bou ont un grand respect pour la liberté de
la femme. Chez les Touareg, nous le sa-
vons. la femme prend part aux graves déli-
bérations. Les groupements en tribus sont
purement théoriques, la famille est la seule
cellule sociale fortement constituée. La
propriété fermière, terres, dattiers, salines
se concentre de plus en plus ejitre les
mains des Gounda ou Thomaghéra, tribus
nobles qui s'entourent d'une clientèle de
toubou libres grossie de leurs affranchis et
de leurs captifs.
Comme les maltres sont souvent miséra-
bles, le sort des captifs est des plus mal-
heureux et ils sont souvent dans un état
incroyable de - déchéance physique.
S'ils sont en génénal monogames (car la
femme coûte cher) certains Toubous ont
une femme au Tibesti, une au Fezzan et
une troisième au Kaouar, où ils les retrou-
vent au cours de leurs longues pérégrina-
tions.
Pour les fiançailles, mariage, divorce,
droit coutumier, nos lecteurs en trouveront
un long exposé dans le Bulletin du Comité
d'études historiques et scientifiques de
VA. O. F. de janvier-mars 1926. Citons seu-
lement l'application de la loi du talion en
matière de crime et une sorte de vendetta
qui se poursuit quelquefois pendant des
générations. Le Toubou nomade de bonne
souche se fait honneur du meurtre qu'il a
commis et, pour ne point lo laisser -igno-
rer, il répond, si on lui demande, son nom :
« Je suis un tel et je portai» jadis tel autre
nom. »
Sous l'influence française, l'astuce et
l'audace de ces anciens pillards se sont ap-
pliqués tout naturellement à l'exercice du
commerce et ils y ont réussi au point que
les négociants arabes, jadis nombreux, ont
dû plier bagage devant eux et cela, non
seulement au Kaouar. mais aussi au Bor-
nou anglais où ils étaient jadis les maîtres
incontestés des marchés.
En 1920, le chef, le Derdé, des tribus du
Tibesti, a fait sa soumission à Bilma.
Une vue plus juste des -réalités saharien-
nes a succédé à la conception par trop ri-
gide de l'occupation militaire permanente
et on lui a substitué une surveillance mo-
bile plus efficace.
Pasteurs et caravaniers, les Toubous sont
maintenant les intermédiaires entre les
pays de Syrie et le Soudan Central. Ils sont
devenus un facteur de développement éco-
nomique pour le Niger, contribuant à faire
revivre la vieille route de Tripoli sillonnée
<1 nouveau par les caravanes.
Toile est l'oeuvre française de nos soldats
méharistes.
Eugène Deoaux
aie
La navigation sar l'Oubangui
---0-0-
En vue de faciliter la navigation sur le
fleuve Oubangui, l'administration a établi
un programme de balisage dont il a conlié
l'exécution au capitaine Cazengol. Les tra-
vaux prévus pour 1920 sont terminés, qua-
ranie et une bouées ont été posées de Li-
ranga à M'Bali, elles l'cnrlcnt. los plus
grands services, malgré ,ln. montée des
eaux.
Ce balisage n'est pas définitif. Il sera
complété par rétablissement d'un certain
nombre d'épis destinés à détourner une
partie des eaux vers les passes peu profon-
des. En immergeant des gabions, on espère
arriver A former des bancs de sable que
l'on fixera en y plantant des « Mompombo »
arbustes qui poussent dans le sable et dont
les racines extrêmement longues et crépues
maintiennent les terres.
DANS LA LEGION D'HONNEUR
O
MINISTERE
DES AFFAIRES ETRANGERES
Est promu au grade de commandeur :
M. Ponsot, ministre plénipotentiaire,
ex-sous-directeur d'Afrique et du Levant au
ministère des Affaires étrangères, haut
commissaire de la République française en
Syrie.
Est promu officier :
M. Cayla, gouverneur de l'Etat du Liban.
Sont nommés chevaliers :
M. Martin, consul à Tétouan ; M. Not-
ton, premier interprète, chargé du consu-
lat de France à Xieng-Maï (Siam) ; M. Du-
mont, délégué adjoint du Haut-Commissuirc
auprès du gouvernement de l'Etat des Al-
laouites( Syrie) ; M. Fortier, contrôleur ci-
vil à Sousse ; M. Pradère-Niquet, conseiller
légiste du gouvernement siamois ; M. Sel-
lier, agent général pour la Chine de la
banque franco-chinoise ; M. Trouillet, né-
gociant à Addis-Ababa.
–-
Lois, Décrets, Arrêtés
-e-o--
Décret du 22 août 1926 portant promulga-
tion de la convention entre la République
française, agissant en sa qualité de puis-
sance mandataire pour la Syrie et le Li-
ban, et la République turque.
(/. O. du 27 août 1926.)
Décret du 31 juillet 1926 transférant un
crédit.
Aux termes de ce décret :
Art. 1er. Le crédit du chapitre 74 « Rap-
pel des dépenses payables sur revues anté-
rieures à fexercice 1925 et non frappées de
déchéance » ouvert au budget du départe-
ment des colonies pour l'annee 1925, est fixé
À la somme de 471.028 fr. 45, montant de rap-
pels de solde ot autres dépenses y assimilées
provisoirement acquittés sur les fonds des cha-
pitres étiumérés iL l'article 2 ci-après et dont
es résultats par exercice se repartissent com-
me il suit : >
Exercice 1921 2.432 58
imqrcBee i
lixercice iffl ~?78
471.688 45 --
Art. 2. Les crédits ouverts par la loi du
13
Art. juillet 11)25, ainsi que les dépenses im-
putées aux chapitres suivants, sont, en con-
séquence, atténués dans les proportions ci-
après :
Uiapitre 33 80S 50
Chapitre 34 .u 3.600 93
Ulapitre 35 90.95993
Chapitre 36 275.176 2a
Chapitre 37 ;'t.-. 1. 29.357 37
Chapitre 38 19.439 12
GbapUre 39 16.481 38
Chapitre 40 35.714 99
471.628 45
(J. O. du 28 août 1920.)
Décret du 25 août 1926 modifiant le décret
du 29 juillet 1924 déterminant le régime
des terres domaniales à la Côte française
des Somalis.
Décret du 24 août 1926 instituant un mode
de constatation des droits fonciers indi-
gènes au Togo.
Décret du 25 août 1926 approuvant des mo-
ditications à la répartition des crédits du
1925). t général de l'Indochine (exercice
budget général de l'Indochine (exercice
Décret du 24 août 1926 rendant applicable
aux colonies, pays de protectorat et ter-
ritoires sous mandat relevant du minis-
- - - --
tere des colonies, la loi du 2 août 1917
complétant les lois des 14 juin 1865 et 19
février 1874 sur la législation des chèques.
Décret du 24 août 1926 rendant applicable
dans les colonies, pays de protectorat et
territoires à mandat relevant du minis-
tère des Colonies non compris Saint-
Pierre et Miquelon, la loi du 26 mars
1924 réprimant l'usurpation des titres
professionnels.
Décret du 24 août 1926 réorganisant le déta-
chement de gendarmerie du Sénégal.
(J. 0. du 29 août 192»S.)
4ie.
Le statut de Tanger
-0.0--
De la polémique qui s'est ouverte depuis
quelques jours au sujet du statut de Tan-
ger, il résulte que c'est bien à tort que
l'Espagne veut associer et confondre la
question du statut de Tanger et celle de
son siège à la Société des étions.
Ainsi que l'écrit M. Rober-Raynaud qui
prit part aux négociations de 1923 sur le
statut de Tanger, il faut avoir une singu-
lière méconnaissance des textes, les plus
clairs cependant, pour imaginer comme
simplement possible un changement de
l'ordre de l'annexion ou du mandat à Tan-
ger, sauf à admettre que les traités ne sont
pas des traités, que les signatures les plus
solennellement èclwingées n'ont aucune va-
leur, et que les lois internationales ne
régissent plus les rapports des peuples. Et
tout cela dépasse de haut la question de
Tanger.
La revendication du gouvernement espa-
gnol ne semble donc pas plus fondée en
droit qu'elle ne l'est en fait :
On dit à Madrid que la pacification de la
zone d'influence espagnole ne sera obtenue
qu'après l'inclusion dans cette zone de
Tanger et de son port. C'est une opinion
soutenue par l'Espagne depuis ll,)12, mais
pas certaine à ce point que le gouvernement
espagnol, en 1923, n'ait, signé de bonne
grâce la convention de Tanger.
Le problème était alors ce qu'il est au-
jourd'hui : empêcher l'introduction par
Tanger de la contrebande do guerre. Ce
n'est cependant qu'une affaire d'organisa-
tion locale, et si sur ce point des insuffi-
sances se révèlent dans le régime adllcl,
le gouvernement français, nous ('11 avons la
conviciinn, se prêterait à l'étude sur place
des mesures »\ prendre dans un esprit
d'autant plus favorable que le Maroc fran-
çais autant que la zone espagnole subit
l'effet de celle contrebande. A cet égard,
les raisons de l'Espagne sont exactement
les nôtres.
M. Henri Ponsot
haut commissaire en Syrie
l III
Le dernier conseil de cabinet a décidé de
nommer, en remplacement de M. Henry de
Jouvenel, comme haut-commissaire de la Ré-
publique française en Syrie, M. Ponsot, mi-
nistre plénipotentiaire, sous-directeur d'Afri-
que et du Levant au ministère des Arfatreà
étrangères.
M. Henri Ponsot, on s'en souvient, fut un
de nos plénipotentiaires en avril dernier à la
conférence d'Oudjda et en juin et juillet, au
cotts des négociations franco-espagnoles. Né
en 1677, il a derrière lui une brillante car.
riète et fut, entre autres postes de choix, l'ad-
joint du général Le Rond, en Haute-Silésie.
Administrateur autant que diplomate, il fut
directeur de l'Intérieur à la Résidence géné-
rale de France à Tunis.
M. Ponsot est de ceux qui peuvent être
considérés, à juste titre, comme connaissant le
mieux la mentalité et les mœurs musulmanes.
En outre, tout indique que si ce haut fonc-
tionnaire quitte le Quai d'Orsay, c'est pour
entreprendre en Syrie une œuvre de longue
haleine. Le sentiment général est qu'il faut en
finir avec le régime d'instabilité des hauts-
commissaires. Or, le nouveau représentant-de
la France en a pleinement conscience, témoin
ce passage d'une interview qu'il vient d'ac-
corder, en présence de M. de Jouvenel, à
l'un de nos confrères :
« A mon sens, remarque M. Ponsot, la
Syrie doit s'orienter vers un large régime de
fédération. Française, elle restera dans un
vaste Sens internationale dans ses relations avec
les autres pays. Par contre, c'est notre devoir
de l'aider à devenir, chez elle et pour elle,
un véritable Etat national, indépendant, gou-
verné et policé par ses propres moyens.
- C'était cela mon idée, interrompit M.
de Jouvenel. C'est à cela que j'ai toujours
pensé. Seulement, il faut dur temps pour la
réaliser. cette idée.
- On prendra le temps qu'il faudra, ré-
pliqua gatment M. Ponsot.
.1.
L'affaire du Lotus
Conseil de Cabinet
M. Tardieu, ministre des Travaux pü-
blics, a informé le Conseil du refus d'une
partie de l'équipage du paquebot Lotus de
repartir pour le Levant avant la libération de
son commandant, incarcéré par les autorités
turques.
M. Briand, ministre des Affaires étrangères,
a rendu compte à cet égard de ses démar-
ches pressantes auprès du Gouvernement
Hirc et a fait connaître au Conseil qu'il avait
fait prier l'ambassadeur de Turquie, actuel-
lement absent de Paris, de venir sans délai
s'entretenir avec lui. Le ministre des Tra-
vaux publics a prescrit, d'autre part, les me-
sures nécessaires pour que nos services mari-
times sur le Levant ne souffrent pas d'un état
de choses qui ne saurait se prolonger pltîs
longtemps.
Un fait nouveau
On a reçu à Marseille une lettre du lieu-
tenant Démons, qui fait connaître que le ca-
pitaine du cargo turc n'avait aucun diplôme
maritime l'autorisant à naviguer. C'est là un
nouvel argument, et très fort, à l'appui de
la thèse du Gouvernement français.
Au quai d Orsay
M. Aristide Briand, ministre des Affaires
étrangères, a reçu l'ambassadeur de Turquie
à Paris et lui a exposé la thèse française
A la suite de cet entretien, l'ambassadeur
a promis à M. Briand de télégraphier immé-
diatement à son gouvernement en vue d'ob-
tenir un prompt règlement de cet incident.
A MarseiUe
D'autre part, la Compagnie des Message-
ries Maritimes, après accord avec les passa-
gers du Lotus, a décidé de réaimer le navire
dont on avait pris soin de ne pas éteindre
les feux. Le paquebot partira dans deux
jours. Contrairement à certaines informa-
tiens, l'abordage, origine des incidents, s'est
produit dans les eaux grecques, mais en mer
libre.
A Constantinople
La Cour pénale de Constantinople a tenu
samedi sa première audience au sujet de l'af-
faire de l'abordage du Boz-Kourd par le Lo-
tus.
Le lieutenant Démons, officier de quart du
Lotus, et le capitaine du cargo turc ont com-
paru, inculpés d'infractions aux règlements
maritimes et d'homicide par imprudence.
La Cour, rejetant la requête du lieutenant
Démons sur l'incompétence de la juridictior
turque, a procédé aux premiers interrogatoi
res et s'est ajournée au 11 septembre pou-
l'audition des témoins de l'équipage du Lotu
et des experts maritimes.
Le charRe d'anaires de France est pari
pour Angora.
Il est. assure-t-on officiellement, compli
tement inexact que le chargé d'affaires d
France ait déclaré se désintéresser de l'a
faire. T1 a, au contraire, et dès le début, prl
senté. sur les instructions du Quai d'Orsay
d'énergiques protestations.
A LA CHAMBRI
---<)-0--
Interpellation
Notre collaborateur '"t ami M. Henry l'o,
tniiier, député du Cantal, a fait, part
Président du Conseil vi au ministre rlt-"
Affaires étrangères de son intention de l
le retard apporté à l'application 1 1;1 1
de 1SS1 sur les syndicats en Tunisie.
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