Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-08-26
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 août 1926 26 août 1926
Description : 1926/08/26 (A27,N130). 1926/08/26 (A27,N130).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397178w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE.
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La NUMERO : M CKKTIMM - -- -- JEUDI SOin, 26 AOUT lWe
1 f 1 '- 4i .,
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
IBS AKIKUt PUMJÉ» PAS «US ANMALCSCOLOMAUn" «OUÏ LA HMOTUnt
EXCLUSIVE DU JOWBIAL
- do
DIRECTEURS t MARCEL RUBDEL et L.-G. THÉBAUL T
IMb et liriiÉtuiM 1 34, Ru. du Mont-Tluibor, PARIS-1* Wéyhm : LMJVM It-H
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&V« = - m - 1",.",., 81 a
A propos de Tanger
moeiw
L'Espagne revendique la possession de
Tanger, tout au moins le protectorat exclu-
ait sur le fort et la zone qui l'avoisine. Les
raisons qu'elle en donne ne sont pas dépour-
vues de valeur. Il est notamment logique que
le pays qui a assumé la mise en exploitation,
la pacification du Rif, désire avoir la haute
main sur le principal port de la côte qui longe
cette montagne. El il est, je crois, difficile de
contester que le régime paradoxal de Tanger
a favorisé le mouvement dont Abd el Krim
avait pris la direction. La contrebande des
armes, des munitions et de tout ce qui pouvait
aider les Rifains à poursuivre les hostilités se
faisait par là en toute liberté. Les prétentions
espagnoles considérées de ce point de vue peu-
vent donc se justifier facilement.
Mais cela ne suffit pas. Et l'on peut s' éton-
ner que le pays qui n'a jamais pu - et l'on sait
pour quelles raisons recouvrer Gibraltar qui
fait pourtant partie intégrante de son terri-
toire, n'ait pas compris les résistances qu'al-
lait provoquer la démarche qu'il a faite la se-
maine dernière.
- - - - -. 8-
Le général Primo de Rivera s est-il tait
illusion sur les complaisances possibles de
f Angleterre ? Il est permis de supposer qu'il
l'a pas eu cette naïveté.
La question de Tanger pose en effet une
question vitale pour l'empire britannique. Il
ne s'agit pas de dresser une fois de plus le
tableau des possessions répandues à travers le
monde et où flotte le drapeau anglais, mais
il faut bien rappeler, - puisque c'est ce qui
donne sa gravité au problème que pose le gou-
vernement espagnol, les grandes lignes de
sa structure.
Cet empire, qui rêvait de s'étendre sur des
espaces aussi grands que des continents, fut
surtout insulaire - la Jamaïque fut son pre-
mier élément importanll et littoral. Les sta-
tions de la côte ont cessé depuis tantôt un siè-
de d'en constituer les parties les plus consi-
dérables, mais elles conservent encore une im-
portance que maintient jalousement le gouver-
nement de Londres, que celui-ci soit conser-
vateur, libéral ou même travailliste. En 1924.
Mac Donald, au pouvoir, ne s'exprimait pas
et n'agissait pu autrement au sujet du canal
de Suez que ne l'auraient fait Asquith, Uoyd
George, Baldwin ou Austen Cham6erlain.
C'est qu'on se trouve en présence d'une
question capitale pour la politique mondiale,
impérialiste de la Grande-Bretagne : être ou
ne pas être comme aurait dit Hamlet.
De tout temps, runité, la cohésion des
grands empires ont reposé sur un réseau de
Voies de communication. Dans l'antiquité, ce
fut le cas pour l'empire perse où un service
de poste rapide reliait les capitales les unes
aux autres. De même pour l'empire romain
dont les provinces étaient rattachées au centre
par de belles chaussées sur lesquelles les mes-
sagers de l'empereur circulaient à raison de
180 kilomètres par jour. C'est un système
semblable de communications qui donne « un
ciment à l'appareil universel de l'Empire bri-
tannique ».
De tout temps, ou plus exactement, depuis
la fin du xvie siècle, depuis le règne d'Elisa-
beth, les Anglais occupent tous les points né-
cessaires à la sécurité de leur circulation. Ce
furent cTabord les lieux indispensables à l'ap-
provisionnement des navires en eau douce. A
l'époque où l'on ne distillait pas encore l'eau
de mer, on ne pouvait emporter à bord assez
d'eau douce pour la durée d'un long voyage.
La liberté des mouvements maritimes s'en
trouvait limitée comme elle fut plus tard pour
le charbon. Il est des possessions britanniques
qui n'ont pas eu d'autre origine. Occupation
de station d'eau potable, d'abord, occupation
de station de charbon ensuite, occupation des
points d'appui, des points d'atterrissement des
cibles plus tard, telles sont les principales
étapes de la constitution de ce réseau dont
les fils convergent tous vers ce petit groupe
d'tles perdues dans les brumes de rAUanti-
que, et qui est devenu la tête de la plus vaste
domination qu'ait connue le monde. Aujour-
d'hui, il faut y ajouter les dépôts de pétrole,
et sous peu aussi les points d'atterrissage des
lignes aériennes. u
L'examen d'une mappemonde ou d'un
planisphère est extrêmement intéressant à ce
point de vue. On y lit, pour peu que l'on ait
quelques notions d'histoire générale et de géo.
graphie, toute la politique britannique. On a
proposé parfois des explications simples de l'at-
titude de la diplomatie britannique durant les
temps modernes. Et certains esprits qui préten-
dent à la distinction les ont rejetées. Mais elles
sont pourtant vraies. Et si elles sont simples,
d'une simplicité élémentaire, si je puis dire,
ce qui éveille quelque méfiance à l'égard de
ceux qui1 les produisent, c'est que l'action du
Foreign Office est beaucoup moins tortueuse et
difficile à saisir que l'on se l'imagine commu-
nément. Le meilleur traité de politique étran-
gère anglaise est une bonne carte du monde.
Il suffit de savon la lire pour y découvrir sans
peine les desseins de la politique de Londres.
C'est pourquoi le problème de Tanger n'est
pas un problème isolé, que l'on puisse résou-
dre sans se préoccuper des conséquences que
telle ou telle solution peut entratner. Ouvrez
un atlas, jetez un regard sur la position
qu'occupe cette ville au point où se joignent
deux nom, les plus passantes du globe, que
- sillonnent les voies de communication qui
relient les pavs industriels et de civilisation
avancée de l'Europe de l'Ouest avec les lé-
sions qui le sont moins du Pacifique, de
l'Océan Indien ou de l'Atlantique Sud. De là
on commande l'entrée de la Méditerranée ou
tout au moins on peut traiter d'égal. à égal
avec l'Etat qui possède Gibraltar. Si on a les
deux, on est complètement le maître, et la sé-
curité est complète, absolue, totale quand on
y ajoute Malte, Chypre et Suez. De plus, on
a un oeil sur i Atlantique sud, d'où, dans
rlques années, l'Europe recevra une partie
de son ravitaillement en produits alimentaires
ou en matières premières nécessaires à l'indus-
trie. N'oublions pas, en outre, que langer
n'est qu'une partie dans un immense tout, et
que, si on y touche, l'édifice risque d'être sé-
rieusement atteint.
Et alors l'on comprend sans effort la ré-
ponse que le Gouvernement et la presse bri-
tannique de toute? nuances ont faite aux préten-
tions espagnoles. Ce fut un « non » sur toute
la ligne. Le ton seul a différé- Refus poli,
courtois, mais ferme de la part du ministère,
refus brutal des organes conservateurs teintés
d'impérialisme comme le Times ou la Momin,
Post, refus plus enveloppé des organes libé-
raux de gauche comme les Daily News, mais
refus quand m&ne.
Il est possible que le* dictateur espagnol
ait prévu les résistances que soulève sa propo-
sition. A dire vrai, je ne puis supposer le cabi-
net de Madrid assez ignorant des conditions
générales et immuables de la politique anglaise
pour ne pas avoir conjectwé l'opposition qu'il
rencontre.
Mais alors, que peut-il bien rechercher?.
S'agit-il d'une manœuvre tendant à se faire
accorder un siège permanent au Conseil de la
Société des Nations ? Bien qu'il ne soit guère
le lieu ici de traiter pareil sujet, on permet-
tra de juger d'un mot cette combinaison et
d'en envisager l'échec comme assuré. A-t-il
en vue le problème méditerranéen ? C'est fort
possible. La signature de l'accord hispano-ita-
lien dont nous connaissons le texte officiel qui
n'a pas grand intérêt, mais dont nous ignorons
les lettres explicatives plus importantes
sans doute, comme permet de le supposer le
secret dans lequel on les tient autorise dans
cette voie toutes les suppositions.
Nous avons eu trop souvent l'occasion de si-
gnater les desseins plus ou moins avoués de
a politique italienne pour écarter une sembla-
ble hypothèse. L'Italie, quelles que soient les
raisons qui l'y déterminent, veut s'agrandir.
Elle juge insuffisante la part qui lui a été faite
lors de la distribution des territoires coloniaux.
Et on ne saurait prétendre raisonnablement que
quelques-uns de ces griefs ne soient pas justi-
fiés. A-t-elle cru que l'appui de l'Espagne suf-
firait pour résoudre à son profit la question mé-
diterranéenne) Si elle l' a cru, elle s'est lourde-
ment trompée. Il n'y a pour elle rien d'utile à
tenter dans l'Afrique du Nord sans l' assenti-
ment d'Albion. Or, Albion a appris dans son
jeune âge la géographie; elle ne l'a pas oubliée
depuis qu'elle a atteint l'âge mûr. Et la géo-
graphie lui conseille de laisser la Tunisie à la
France comme elle lui suggère de refuser Tan-
ger à Primo de Rivera. Et sans vouloir risquer
une prophétie, on peut supposer que la Grande-
Bretagne est encore assez ferme dans ses des-
seins pour qu'elle ne laisse pas transgresser son
veto dans une question de cette importance.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission des AI
faire s Etrangères, membre de de
Commission des Colonies.
–-
L'avation coloniale
0
Villacoublay-Tunis Casablanca-Villacoublay
Pelletier Doisy et son camarade Gouin,
qui avaient quitté Villacoublay avant-hier
matin à 5 h. 30, ont atterri à Rome à midi.
Ils en sont partis aussitôt après un ravitail-
lement rapide pour Tunis où ils sont arri-
vés à 19 h. 40. A 20 h. 40, ils repartaient
pour Casablanca où ils sont arrivés ce ma-
tin à 8 h. 30.
Le raid Hirschauer
L'ingénieur en chef Hirschauer et le pi-
lote Couret, de retour de leur voyage autour
de la Méditerranée, ont atterri à Villacou-
blay hier entre 12 heures et 13 heures.
L'ingénieur Hirschauer est parti avant-
hier matin d'Istres, à 8 h. 45 ; il a atterri
à Bron, à 10 h. 30.
8..
Volcans africains
0111
En 1920, le docteur P. Chalmen Mitchell
qui montait l'aéroplane The Ttmes fut forcé
d'attenir à la sation 6. du chemin de fer de
Wady, Halpa à Khartoum. Pendant qu'on ré-
parait son appareil il cibla au Temps que peu
après avoir traversé la courbe sud-ouest du Nil.
il survola à une heure de vol, un pays déserti-
que et montagneux, renfermant des cratères, et
de )a lave volcanique.
Cette découverte vient d'être confirmée par
M. H.-C. Jackson. Gouverneur de la province
de Berber qui s'est rendu récemment dans cette
région en motocar. il en a rapporté des échan-
tillons de lave et de tuf prélevés sur les cra-
tères.
Cette découverte présente un grand intérêt,
car on ne connaît pas d'autres terrains volca-
niques que ceux d'Abyssinie et du Darfour, à
des centaines de milles dans le sud.
Ces mantapes volcaniques ont reçu les nom
de Djebel Mazrng et Hosk el Datam et s*
trouvent au sud de Sani entre Mefowe et
Atban,
La politique coloniale
de la France
00
C'est une belle page, une très
belle page que mon ami, M. Steeg,
a écrite dans les Annales Coloniales,
sous ce titre : Ma politique; je l'ai lue et re-
lue, avec cette satisfaction pleine et entière
que donnent les ouvrages où l'idée, sobre et
forte, s'exprime avec force et sobriété. Je
voudrais qu'on la fît connaître à nos élèves
de l'Ecole Coloniale, à tous ceux qui ont
l'ambition de travailler à faire aimer la
France dans nos provinces lointaines. Ne
cherchez plus ailleurs le modèle de ce qu'on
appelle la « littérature coloniale P. Vous
1 avez, et précisément parce qu'il n'y a là
rien, absolument rien pour la littérature.
Le problème indigène est exposé avec une
clarté saisissante. D'abord et avant tout, la
psychologie de la race. Deux hommes chez
le Berbère : le guerrier, qui aime la poudre;
le paysan, qui aime le sol. On connaît le
distique fameux : H
Il avait la charrue et l'épée en horreur,
Etant, comme l'on dit, un soldat laboureur.
Le Berbère aime la charrue et le fusil; il
les manie avec une joie égale. Mais, comme
ceux de Sabolas, comme ces rustres dont
Henri Béraud nous peint les longs siècles
d'oppression et de misère, il n'a pas connu
l'allégresse de récolter pour soi ce qu'on a
semc; sur les latifundia où il a peiné, d'au-
tres régnaient en maîtres; le voici le maître
à son tour; l'ère du Sic vos non vobis est
close r le Berbère, quand il prendra dans ses
mains une poignée de cette glèbe qu'il ar-
rose de ses sueurs, qu'il féconde de son tra-
vail, pourra crier joyeux : cette terre est à
moi.
Af ais ttla suffira-t-il à nous conquérir les
populations marocaines f Voici les leçons de
l'histoire après les données de la psychologie.
D'autres grands peuples ont mené à bien
« leur mission de réparation et de récréation
économique ils ont fait succéder l'ordre
au gdchis, la sécurité au trouble; ils ont tout
réglé, tout mis en place : les populations in-
digènes n'ont renoncé en rien à leurs reven-
dications héréditaires, ni rien abdiqué de
leur intransigeance farouche.
Et alors, écoutes la voix humaine, la voix
de la France civilisatrice et pacificatrice, j'ai
envie et écrire, au risque de passer pour une
vieille barbe, de la France de Michelet et de
Victor Hugo : « C'est que tout n'est pas de
bien administrer, de niveler des routes, de
fonder des marchés, de parer aux famines
et à la disette. Il faut se ménager le cœur
des hommes, les intégrer moralement dans
- l'organisation dont on les dote. » Belles et
généreuses paroles, idéaltnlle pratique, où le
réel se fait généreux comme l'idéal, où l'idéal
se fait souple comme le réel. Elles ont comme
corollaire cette leçon à peine voilée qui
s'adresse aux coloniaux trop portés à tenir
pour négligeables les idées. les sentiments,
les traditions, les haines et les amours des
humanités attardées dont nous nous sommes
constitués les protecteurs. Contre cet « orgueil
civilisé. M. Steeg s'élève sans déclamation,
sans rhétorique, avec cette sûreté de coup
d'ail et de doigté qui sont chez lui si remar-
quables. Il sait, lui aussi, dire à la force
qu'elle n'est pas tout, et que puissance égale
bonté. Elevant le débat plus haut encore, il
écrit : « Mais il n'est pas de puissance vrai-
ment agissante qui n'ait un caractère moral. »
Nous sommes emportés d'un coup d'aile dans
les régions sereines où l'idée resplendit.
Allons-nous donc nous perdre dans fas
airs? Que non pas. D'autres reprocheraient
à l'auteur de cette pensée superbe de ne pas
voir qu'elle est dangereuse pour qui doit veil-
ler au péril toujours menaçant. M. Steeg va
au devant du reproche : il ne s'agit ni de re-
noncement, ni de condescendance. Le Rési-
dent général est à son poste de vigie, ses tol-
laborateurs imitent son exemple et montent
la garde, nuit et jour. « Mais il s'agit à
présent de méthode ». Le problème est le sui-
vant : une masse d'hommes doit être déter-
minée à préférer une condition politique à
une autre, à voir dans la France la raison
d'être des améliorations d'aujourd'hui, des
espérances de demain. Mieux encore, M.
Steg a trouvé la formule définitive : « Mon-
tagnards ou gens de plaine, ce sont des rus-
tiques sans horizon et sans patrie. Il leur
adviendra quelque jour d'avoir. besoin d'en
posséder une : il faut qu'ils la trouvent pen-
chée sur eux et prête à les recevoir. »
Une patrie, la France ; un horizon, celui
du tavs qui- a ai) tri s aux autres à aimer la
liberté, à mourir pour elle. le n'ai pas voulu
noter ici ce qui, dans cette page qui restera
comme un document précieux, a trait plus
spécialement au Maroc destiné, dans la pen-
sée de son Résident Général, à devenir « le
foyer où se conjugueront dans une harmonie
originale l'idéal de la France initiatrice et
maternelle et la pensée de l'Islam réveillée
de son long et morne sommeil. - Je me suis
attaché à mettre en lumière ce qui est vrai
de toute - notre France coloniale.
Et celq, non pas pour affaiblir par un
commentaire une sorte de manifeste émou-
vant que j'admire et que je voudrais voir
connu de tous, mais d'abord parce que je
me souviens de l'époque toute proche où
quelques cruels va t'cor guerre faisaient le
procès de la politique pacificatrice de M.
Steeg juste à la veille du jour où elle allait
triompher et débarrasser le nord de l'Afrique
du cauchtmar qui durait depuis de longs
mois, et ensuite parce que j'y trouve les prin-
cipes généraux qui guidentt qui seuls doivent
guider une démocratie qui a pour mission de
conduire par la main des peuples dont elle
a pris en charge les intérêts matériels et mo-
raux. Et, pour finir par une critique qui est
aussi un tort bel éloge, je voudrais qu'on
changeât le titre de cette page écrite par M.
Steeg, et qu'au lieu de : - Ma politique 9,
on l'appelât d'un titre plus exact et plus pré-
cis : - La politique coloniale de la France. »
Mario Routtan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre.
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
Echo de l'inauguration
de la Mosquée
El iHadj Mokhtar rendant compte dans la
Vigie Marocaine du voyage de S. M. Moulay
Youssef en France, signale que lors de
l'inauguration de la Mosquée de Paris, la
prière fut dite au nom du Sultan du Maroc,
S. M, Moulay Youssef. Or, ajoute le cor-
.,respondaft de notre confrère, vous savez
que la prière musulnjane ne peut se faire
qu'au nom du Commandeur des Croyants.
Les Sultans Chérifiens du Maroc ont tou-
jours été reconnus comme tels pour le
Maroc. Mais en d'autres temps, cette prière
en commun qui unissait des délégués de
tous les musulmans du monde, eut été
faite au nom du Khalife de Stamooul. Il n'y
a plus de Khalife à Stumboul et le dernier
essai de congrès panislamique pour lui
trouver un successeur n'a pas abouti. Des
deux khalifes traditionnels de l'Islam, seul
le Sultan du Maroc subsiste et ce Jour-là
Justement il venait de marquer une splen-
dide victoire pacifique de l'Islam moderne
en inaugurant en plein Paris cette mosquée
merveilleuse, véritable Terre d'Islam, libru
et riche, présent de l'alliance franco-mu-
su'mane. C'est pourquoi spontanément tous
les musulmans réunis ont fait la prière au
nom du Sultan du Maroc et ce fait équiviltlt,
liturgiquement, juridiquement, à la recon-
naissance de S. M. Moulay Youssef comme
Commandeur des Croyants non seulement
du Motghreb, mais de tout l'Islam.
Nous avons en effet remarqué l'ambassa-
deur turc, celui de l'Afghanistan, de la Perse
du Hedjaz, d'Egypte, de l'Irak, et tous s-j
sont associés à la prière commune au nom
de S. M. Moulay Youssef - que Dieu per-
pétue son règne.
Il n'est donc pas besoin des trois autres
mirhabs que réclamait M. Bos, le conseil-
ler municipal du Val-de-Gràce, El Hadj
Moktar cite la reconnaissance de tous les
musulmans envers Ben Ghabrit, l'instiga-
teur -- et l'animateur -- de cette œuvre qui n'u
pas seulement une grande importance reli-
gieuse mais aussi une grande portée poli-
tique parce quelle resserre les liens entre
la France et les musulmans.
-080
Le statut de Tanger
Ce que demanderait l'Espagne
D'après le Daily Telegraplt :
Le Gouvernement de Madrid s'étant as-
suré que la première de ses propositions,
consistant en l'incorporation pure et sim-
ple de Tanger dans la zone espagnole, ren-
contrerait partout une opposition opiniâtre,
concentre maintenant ses efforts sur une
autre propositioTi : celle d'un mandat de la
Société des Nations sur Tanger.
Il avait été déjà question de ce mandat
au cours de la récente visite du roi
Alphonse à .Londres, mais alors, on n'avait
parlé que d'un mandat de cinq ans, renou-
velable, auquel on 11e s'était pas montré
favorable dans les milieux britanniques.
Opinion anglaise
Dans les cercles officiels britanniques on
adopte, à l'égard - du statut de la ville et
ne son ninteriand une attitude dexpecta-
tive : « L'afrait.el répèlCr-t-on couramment,
n'intéresse pas seulement la Grai-ide-Breta-
grw. EJle relève de tous les signataires de
l'acte d'Algési-ras. L'intérêt. de la Grande-
Bretagne est d'ordre indirect et en quelque
manière négatif et si les Etats les plus
directements en cause s'accordent pour
nous soumettre des suggestions, nous les
examinerons avec sympathie. »
On ne saurait indiquer plus clairement,
que la Grande-Bretagne ne veut pas se lier
d'avnnce en précisant d'une manière pré-
cise sa poflitiquei sur le règlement éventuel
du problème.
Note espagnole à l'Italie
Le Gouvernement espagnol a fait remet-
tre à M. Mussolini line not{1 ayant, trait a
la quesTTon de Tanger. On estime que ce
document, précisant la thèse espagnole,
offrira au Gouvernement italien le moyen
do prendre une attitude on présence du
problème que posent les d'omandos de l'Es-
pogne.
Semences sélectionnées
CH)
L'usage se répand de plus en plus en
Indochine, - et particulièrement en Co-
chinchine, - de procéder au tri mécanique
des riz, qui permet d'une part de sélection-
ner ce produit en vu des semences et dTau-
tre part de le standardiser et die le valoriser
eur les marchés mondiaux. Toujours plus
perfectionnés, les appareils mécaniques
employés permettent de procéder k un net-
toyage général des u paddys », de classer
les grains par épaisseur, puis par longueur
DUIS Dar densité.
Ces triages permettent d'obtenir des se-
mences de premier ordre, dont 78 0/0 des
grains germent au U/m de 50 0/0 quand la
sélection n'est pas faite. ,
Le craunerce de la France avec ses colonies
Les tableaux ci-dessous donnent, le pre-
mier, les chiffres relatifs à la valeur de nos
importations en provenance de colonies
françaises et pays de protectorat pendant les
sept premiers mois de 1926, comparés à ceux
de la période correspondate de 1925, le se-
cond, les chiffres relatifs à la valeur de nos
exportations sur ces mêmes colonies et pays
de protectoxat, pour les mêmes périodes com-
parées.
Importations (en milliers de francs)
1926 1925
Algérie 1.562.476 835, 58.1
Tunisie 335.825 178-936
Maroc 168.368 90.734
Afriq. Occ. franç. (A) 652.692 332.411
Madagasc. et dépend. 236.187 162.461
Indochine française.. 472.798 318.020
Autres colon, et pays
de protectorat (A).. 4S0.422 418.100
Totaux des colonies
françaises et pays
de protectorat 3.908.768 2.336.244
Exportations (en milliers de francs)
1926 1925
Algérie : 1.842.509 1.478.080
Tunisie 475.744 3°3-436
Maroc ,. 692.772 436.806
Afriq. Occ. franç. (A) 455-489 185.617
Madagasc. et dépend. 208.163 217.836
Indochine française. 718.635 415.145
Autres colon, et pays
de protectorat (A).. 285.227 318.681
Totaux des colonies
françaises et pays
de protectorat. 4.678.539 3.355'ûo1
(A) Pour 1924 et 1925, les chiffres figurant
à ce compte se rapportent au Sénégal, à
l'exclusion des autres établissements fran-
çais de la côte occidentale d'Afrique qui sont
alors groupés avec les <( autres colonies fran-
çaises et pays de protectorat u.
Dépêches de l'Indochine
L'aide aux sinistrés du Tonkin
Un comité cochinchinois, composé de no-
tabilités françaises et indigènes, sous la
présidence du Gouverneur général, est
constitué à Saigon pour venir en aide aux
populations du Tonkin éprouvées par les
inondations.
Assemblée convoquée
La Chambre des représentants du peuple
du Tonkin est convoquée en session ordi-
naire pour le 30 aoîlt. (Indopacift.)
<>►
Le cours du riz
---0-0-
SAIGON
21 août lltëfl
(les 100 kilos en piastres)
Riz no 1 25 0/0 brisures 11
Iliz i-to 2 40 0/0 brisures 10 75
niz no 2 50 0/0 brisures 10 30
Brisures no 1 et 2 .,.. »
Brisures n° 3 et .1, 7 75
Fal'incs 3 »
23 août 1926
Riz. n° 1, 25 brisures. 11 50
Riz n0 2, iO brisures 10 80
Riz no 2, 50 brisures. 10 30
Brisures no 1 et 2 9 »
Brisures no J el 4 780
Farines 3 05
Paddy Vinh-Long 0 80
Paddy Co-Cong 6 95
Paddy Dac-Lieu. 6 95
Paddy Baixau 7 550
Coprah 18 »
HANOI
(Cours moyen de la semaine précédente lob
llaïphong-Ffuncc en piastres par 100 kil.)
iRiz Tonkin, «ans brisures incoté
Riz Tonkin, 15 25 brisures Il 50
Riz Tonkin. 35/15 brisures 11 »
Rrisures no 0 incoté
Rrisures no 1 et 2 .,.. 9 50
Maïs blanc.,. incoté
Maïs roux 5 70
Ricin manque
(Par dépêche Indopacifi.)
TAUX DE LA PIASTRE
0
A la date du 25 août 1)2(j le toux officiel de
la piastre à Saigon était de 19 fr. 40.
TAUX DE LA ROUPIE
0
A la date du 25 août 1924», le taux officiel de
la roupie dons l'Inde était de 12 francs.
Une séance mouvementée
au Conseil Colonial à Saïgon
---()..()--
Nous avons reçu ce malin de Saigon^ un
cdblogramme (iflté du 25 août, 18 heures,
signalant qiïune séance houleuse a eu lieu
hier -- au Conseil Colonial.
M. Jjallcl, conseiller colonial, a prononce
un violent réquisitoire avec preuves à
Vappui contre M. Cognacq, gouverneur titu-
laire de la Vochinchine, actuellement en
congé en France.
il a accusé M. Cognacq de lorfaiturc, de
ml de pièces administratives et de sup-
pression de dossiers appartenant au Çon-
seil Colonial.
M. Le Fol, gouverneur par intérim a du
quitter la salle des séances au milieu de
manifestations violemment hostiles du pu-
blic.
La séance a été levée peu après au
milieu d'une agitation extrême et des pro-
testations contre le parti-pris évident du
président.
Lois, Décrets, Arrêtés
00
Décrets du 20 août 1926 fixant les nouveaux
traitements des magistrats de la cour
d'appel, des tribunaux de première ins-
tance et des justices de paix d'Algérie ; le
traitement du secrétaire de la première
présidence de la cour d'appel d'Alger;
nouveaux traitements des secrétaires de
parquet d'Algérie ; les traitements des in-
terprètes judiciaires d'Algérie.
Aux termes de ces décrets :
Les traitements des magistrats de la cour
d appel d'Alger et des tribunaux de première
instance l'Algérie sont les mêmes que ceux
des IIlugistrats des cours et des tribunaux de
classe correspondante de la métropole. Toute-
tefois, le traitement des juges suppléants du
ressort de la cour ù Afgcr est lixé à
12.000 fi,.
Les traitements des juges de paix d'Algérie
sont les suivants :
Hors dusse linclusse 10.000 -
28 classe 14.000
30 e asse 13.000
<° classe 12.000
Les suppléants rétribués de juges de paix
reçoivent un traitement de 11.000 [r.
Le nouveau traitement du secrétaire de la
première présidence est lixé à 10.500 îr.
Les nouveaux traitements et les classes que
comportent les emplois de secrétaires de par-
quet, en Algérie, sont fixés ainsi qu'il suit :
Parquet général de la cour d'appel
Secrétaire en chef et secrétaire attaché au
service musulman :
i™ «lusse 11.500 lr.
2e classe 10.000
3e classe 8.500 •-
Secrétaires :
Isolasse 10.500 Ir.
te clusse. 700 -
3" classe. U.000
4° classe 8.300
5" c asse 7.700
6° <.:Iusse. 7.100
7» ciussc (J.500
Parquets do première instance
Secrétaires :
lro classe 10.000 tr.
5* t-" asse y.700
3° classe. 9.000 -
cjusse 8.300
5e classe 7,700
60 classe 7.100
S ciasse. 6.500
Sous-secrétaires :
Jre classe.,. 6.500 'r.
2" classe 6.200
3e classe 5.900
4° classe 5.6Q0 -
Les nouveaux traitements des interprètes
Judiciaires sont fixés ainsi qu'il suit :
Interprètes près la cour d'appel. 11.500 1r.
Interprètes près les tribunaux
de lre classe 8.500
Interprètes près les tribunaux
de classe 6.000
Interprètes près les justices de
Paix 5.G00
Décret du 20 août 1926 portant inscription
d'office au budget local de la Réunion pour
l'exercice 1926 d'un crédit afférent à une
dépense obligatoire.
Aux termes de Ce décret esf. inscrit d'office
au budget des dépenses du service local de
la Hcunion pour l'exercice Mtërt, en vue de
faire face a une dépense obligatoire, le cré-
dit ci-après :
Chapitre 111. « Dépenses des exploi-
tations pre-
mier c postes, télégraphes, téléphones IÔlé-
graphie sans fll », en addition aux crédits
votés par le Conseil général auxdits cha-
pitre ot. î'ilicle: dix-huit mille cent cinquante
francs (I.S.I"»(> francs).
Il sera pourvu a celte dépende au moyen
d'un prélèvement de pareille somme sur le
crédit inscrit au chapitre XVI du mémo
budget « dépenses imprévues ».
Décret du 15 août 1926 accordant à la So-
ciété des Huileries Africaines une con-
cession provisoire de dix mille hectares
à la Côte d'Ivoire.
Aux termes de ce décret, il est accordé à
la Société des Huileries Africaines, société
anonyme au capital de 8.000.000 de francs.
ayant, son siège social à Paris, 13, rue Notre-
Dame des Victoires, et son domicile élu à
Grand-Devin, cercle du Bas-Sassandre (Côte-
t-ii vue de l'installation et de
l'exploitation de plantations de palmiers &
huile, la concession provisoire d'un terrain
situé au lieu dit « Savane de Dahou », eerrle
des I.agunes (C.nte-d'lvoire), d'une superlicie
approximative de 10.000 hectares, tel qu'il
est délimité à l'article^ nremiei' .III miner df
charges annexé au présent décret. HW
Ln concession est soumise aux clauses et
conditions déterminées par le cahier des
charges susvisé.
Décret du 19 août 1926 modifiant l'article 2
du décret du 19 décembre 1915 sur la re-
légation en Indochine.
(J, O. du 24 a01U
Décret du 22 août 1926 portant délimitation
du rivaqe de la mer sur la plage de Tipa-
sa (Algérie).
'J. O. dn 25 août 1925.)
2!. )
L'affaire du il Lotus
---0-0--
A la suite de la décision du gouvernement
turc de traduire devant un tribunal l'officier du
Lotus, le vapeur français qui aborda le vapeur
turc Bozcourt. les corporations maritimes de
Marseille ont adressé au président du Conseil
un télégramme demandant au Gouvernement
d'intervenir énergiquement auprès du gouver-
nement turc, l'officier du Lotus ne relevant
que de la juridiction française. l'abordage
s'étant produit hors des eaux territoriales tur-
ques.
L'équipage du Lotus, afin de protester con-
tre les poursuites exercées par les autorités
turques contre le lieutenant du bord, a re-
fusé de prendre le départ hier après-midi à
trois heures et le navire, qui devait appareiller
ce jour pour Beyrouth, est demeuré à quai.
On apprend, d'autre part, que le Comité In-
tersyndical des gens de mer a reçu, dans la
oirée, un télégramme ministériel l'informant
qu'un attaché de l'Ambassade de France mon-
terait à bord du Lotus dès son arrivée à Cons-
tantinople. et faisant, en outre, prévoir la mise
en liberté de l'officier arrêté.
Dans ces conditions, le Lotus a appareillé
hier soir. à 20 heures, avec plus de 600 passa-
gers à bord.
.,., l
La NUMERO : M CKKTIMM - -- -- JEUDI SOin, 26 AOUT lWe
1 f 1 '- 4i .,
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
IBS AKIKUt PUMJÉ» PAS «US ANMALCSCOLOMAUn" «OUÏ LA HMOTUnt
EXCLUSIVE DU JOWBIAL
- do
DIRECTEURS t MARCEL RUBDEL et L.-G. THÉBAUL T
IMb et liriiÉtuiM 1 34, Ru. du Mont-Tluibor, PARIS-1* Wéyhm : LMJVM It-H
Us m 4 Ulm 8 maft
niSCISSCL | 5r"eS * Oolonim M 41.
&V« = - m - 1",.",., 81 a
A propos de Tanger
moeiw
L'Espagne revendique la possession de
Tanger, tout au moins le protectorat exclu-
ait sur le fort et la zone qui l'avoisine. Les
raisons qu'elle en donne ne sont pas dépour-
vues de valeur. Il est notamment logique que
le pays qui a assumé la mise en exploitation,
la pacification du Rif, désire avoir la haute
main sur le principal port de la côte qui longe
cette montagne. El il est, je crois, difficile de
contester que le régime paradoxal de Tanger
a favorisé le mouvement dont Abd el Krim
avait pris la direction. La contrebande des
armes, des munitions et de tout ce qui pouvait
aider les Rifains à poursuivre les hostilités se
faisait par là en toute liberté. Les prétentions
espagnoles considérées de ce point de vue peu-
vent donc se justifier facilement.
Mais cela ne suffit pas. Et l'on peut s' éton-
ner que le pays qui n'a jamais pu - et l'on sait
pour quelles raisons recouvrer Gibraltar qui
fait pourtant partie intégrante de son terri-
toire, n'ait pas compris les résistances qu'al-
lait provoquer la démarche qu'il a faite la se-
maine dernière.
- - - - -. 8-
Le général Primo de Rivera s est-il tait
illusion sur les complaisances possibles de
f Angleterre ? Il est permis de supposer qu'il
l'a pas eu cette naïveté.
La question de Tanger pose en effet une
question vitale pour l'empire britannique. Il
ne s'agit pas de dresser une fois de plus le
tableau des possessions répandues à travers le
monde et où flotte le drapeau anglais, mais
il faut bien rappeler, - puisque c'est ce qui
donne sa gravité au problème que pose le gou-
vernement espagnol, les grandes lignes de
sa structure.
Cet empire, qui rêvait de s'étendre sur des
espaces aussi grands que des continents, fut
surtout insulaire - la Jamaïque fut son pre-
mier élément importanll et littoral. Les sta-
tions de la côte ont cessé depuis tantôt un siè-
de d'en constituer les parties les plus consi-
dérables, mais elles conservent encore une im-
portance que maintient jalousement le gouver-
nement de Londres, que celui-ci soit conser-
vateur, libéral ou même travailliste. En 1924.
Mac Donald, au pouvoir, ne s'exprimait pas
et n'agissait pu autrement au sujet du canal
de Suez que ne l'auraient fait Asquith, Uoyd
George, Baldwin ou Austen Cham6erlain.
C'est qu'on se trouve en présence d'une
question capitale pour la politique mondiale,
impérialiste de la Grande-Bretagne : être ou
ne pas être comme aurait dit Hamlet.
De tout temps, runité, la cohésion des
grands empires ont reposé sur un réseau de
Voies de communication. Dans l'antiquité, ce
fut le cas pour l'empire perse où un service
de poste rapide reliait les capitales les unes
aux autres. De même pour l'empire romain
dont les provinces étaient rattachées au centre
par de belles chaussées sur lesquelles les mes-
sagers de l'empereur circulaient à raison de
180 kilomètres par jour. C'est un système
semblable de communications qui donne « un
ciment à l'appareil universel de l'Empire bri-
tannique ».
De tout temps, ou plus exactement, depuis
la fin du xvie siècle, depuis le règne d'Elisa-
beth, les Anglais occupent tous les points né-
cessaires à la sécurité de leur circulation. Ce
furent cTabord les lieux indispensables à l'ap-
provisionnement des navires en eau douce. A
l'époque où l'on ne distillait pas encore l'eau
de mer, on ne pouvait emporter à bord assez
d'eau douce pour la durée d'un long voyage.
La liberté des mouvements maritimes s'en
trouvait limitée comme elle fut plus tard pour
le charbon. Il est des possessions britanniques
qui n'ont pas eu d'autre origine. Occupation
de station d'eau potable, d'abord, occupation
de station de charbon ensuite, occupation des
points d'appui, des points d'atterrissement des
cibles plus tard, telles sont les principales
étapes de la constitution de ce réseau dont
les fils convergent tous vers ce petit groupe
d'tles perdues dans les brumes de rAUanti-
que, et qui est devenu la tête de la plus vaste
domination qu'ait connue le monde. Aujour-
d'hui, il faut y ajouter les dépôts de pétrole,
et sous peu aussi les points d'atterrissage des
lignes aériennes. u
L'examen d'une mappemonde ou d'un
planisphère est extrêmement intéressant à ce
point de vue. On y lit, pour peu que l'on ait
quelques notions d'histoire générale et de géo.
graphie, toute la politique britannique. On a
proposé parfois des explications simples de l'at-
titude de la diplomatie britannique durant les
temps modernes. Et certains esprits qui préten-
dent à la distinction les ont rejetées. Mais elles
sont pourtant vraies. Et si elles sont simples,
d'une simplicité élémentaire, si je puis dire,
ce qui éveille quelque méfiance à l'égard de
ceux qui1 les produisent, c'est que l'action du
Foreign Office est beaucoup moins tortueuse et
difficile à saisir que l'on se l'imagine commu-
nément. Le meilleur traité de politique étran-
gère anglaise est une bonne carte du monde.
Il suffit de savon la lire pour y découvrir sans
peine les desseins de la politique de Londres.
C'est pourquoi le problème de Tanger n'est
pas un problème isolé, que l'on puisse résou-
dre sans se préoccuper des conséquences que
telle ou telle solution peut entratner. Ouvrez
un atlas, jetez un regard sur la position
qu'occupe cette ville au point où se joignent
deux nom, les plus passantes du globe, que
- sillonnent les voies de communication qui
relient les pavs industriels et de civilisation
avancée de l'Europe de l'Ouest avec les lé-
sions qui le sont moins du Pacifique, de
l'Océan Indien ou de l'Atlantique Sud. De là
on commande l'entrée de la Méditerranée ou
tout au moins on peut traiter d'égal. à égal
avec l'Etat qui possède Gibraltar. Si on a les
deux, on est complètement le maître, et la sé-
curité est complète, absolue, totale quand on
y ajoute Malte, Chypre et Suez. De plus, on
a un oeil sur i Atlantique sud, d'où, dans
rlques années, l'Europe recevra une partie
de son ravitaillement en produits alimentaires
ou en matières premières nécessaires à l'indus-
trie. N'oublions pas, en outre, que langer
n'est qu'une partie dans un immense tout, et
que, si on y touche, l'édifice risque d'être sé-
rieusement atteint.
Et alors l'on comprend sans effort la ré-
ponse que le Gouvernement et la presse bri-
tannique de toute? nuances ont faite aux préten-
tions espagnoles. Ce fut un « non » sur toute
la ligne. Le ton seul a différé- Refus poli,
courtois, mais ferme de la part du ministère,
refus brutal des organes conservateurs teintés
d'impérialisme comme le Times ou la Momin,
Post, refus plus enveloppé des organes libé-
raux de gauche comme les Daily News, mais
refus quand m&ne.
Il est possible que le* dictateur espagnol
ait prévu les résistances que soulève sa propo-
sition. A dire vrai, je ne puis supposer le cabi-
net de Madrid assez ignorant des conditions
générales et immuables de la politique anglaise
pour ne pas avoir conjectwé l'opposition qu'il
rencontre.
Mais alors, que peut-il bien rechercher?.
S'agit-il d'une manœuvre tendant à se faire
accorder un siège permanent au Conseil de la
Société des Nations ? Bien qu'il ne soit guère
le lieu ici de traiter pareil sujet, on permet-
tra de juger d'un mot cette combinaison et
d'en envisager l'échec comme assuré. A-t-il
en vue le problème méditerranéen ? C'est fort
possible. La signature de l'accord hispano-ita-
lien dont nous connaissons le texte officiel qui
n'a pas grand intérêt, mais dont nous ignorons
les lettres explicatives plus importantes
sans doute, comme permet de le supposer le
secret dans lequel on les tient autorise dans
cette voie toutes les suppositions.
Nous avons eu trop souvent l'occasion de si-
gnater les desseins plus ou moins avoués de
a politique italienne pour écarter une sembla-
ble hypothèse. L'Italie, quelles que soient les
raisons qui l'y déterminent, veut s'agrandir.
Elle juge insuffisante la part qui lui a été faite
lors de la distribution des territoires coloniaux.
Et on ne saurait prétendre raisonnablement que
quelques-uns de ces griefs ne soient pas justi-
fiés. A-t-elle cru que l'appui de l'Espagne suf-
firait pour résoudre à son profit la question mé-
diterranéenne) Si elle l' a cru, elle s'est lourde-
ment trompée. Il n'y a pour elle rien d'utile à
tenter dans l'Afrique du Nord sans l' assenti-
ment d'Albion. Or, Albion a appris dans son
jeune âge la géographie; elle ne l'a pas oubliée
depuis qu'elle a atteint l'âge mûr. Et la géo-
graphie lui conseille de laisser la Tunisie à la
France comme elle lui suggère de refuser Tan-
ger à Primo de Rivera. Et sans vouloir risquer
une prophétie, on peut supposer que la Grande-
Bretagne est encore assez ferme dans ses des-
seins pour qu'elle ne laisse pas transgresser son
veto dans une question de cette importance.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission des AI
faire s Etrangères, membre de de
Commission des Colonies.
–-
L'avation coloniale
0
Villacoublay-Tunis Casablanca-Villacoublay
Pelletier Doisy et son camarade Gouin,
qui avaient quitté Villacoublay avant-hier
matin à 5 h. 30, ont atterri à Rome à midi.
Ils en sont partis aussitôt après un ravitail-
lement rapide pour Tunis où ils sont arri-
vés à 19 h. 40. A 20 h. 40, ils repartaient
pour Casablanca où ils sont arrivés ce ma-
tin à 8 h. 30.
Le raid Hirschauer
L'ingénieur en chef Hirschauer et le pi-
lote Couret, de retour de leur voyage autour
de la Méditerranée, ont atterri à Villacou-
blay hier entre 12 heures et 13 heures.
L'ingénieur Hirschauer est parti avant-
hier matin d'Istres, à 8 h. 45 ; il a atterri
à Bron, à 10 h. 30.
8..
Volcans africains
0111
En 1920, le docteur P. Chalmen Mitchell
qui montait l'aéroplane The Ttmes fut forcé
d'attenir à la sation 6. du chemin de fer de
Wady, Halpa à Khartoum. Pendant qu'on ré-
parait son appareil il cibla au Temps que peu
après avoir traversé la courbe sud-ouest du Nil.
il survola à une heure de vol, un pays déserti-
que et montagneux, renfermant des cratères, et
de )a lave volcanique.
Cette découverte vient d'être confirmée par
M. H.-C. Jackson. Gouverneur de la province
de Berber qui s'est rendu récemment dans cette
région en motocar. il en a rapporté des échan-
tillons de lave et de tuf prélevés sur les cra-
tères.
Cette découverte présente un grand intérêt,
car on ne connaît pas d'autres terrains volca-
niques que ceux d'Abyssinie et du Darfour, à
des centaines de milles dans le sud.
Ces mantapes volcaniques ont reçu les nom
de Djebel Mazrng et Hosk el Datam et s*
trouvent au sud de Sani entre Mefowe et
Atban,
La politique coloniale
de la France
00
C'est une belle page, une très
belle page que mon ami, M. Steeg,
a écrite dans les Annales Coloniales,
sous ce titre : Ma politique; je l'ai lue et re-
lue, avec cette satisfaction pleine et entière
que donnent les ouvrages où l'idée, sobre et
forte, s'exprime avec force et sobriété. Je
voudrais qu'on la fît connaître à nos élèves
de l'Ecole Coloniale, à tous ceux qui ont
l'ambition de travailler à faire aimer la
France dans nos provinces lointaines. Ne
cherchez plus ailleurs le modèle de ce qu'on
appelle la « littérature coloniale P. Vous
1 avez, et précisément parce qu'il n'y a là
rien, absolument rien pour la littérature.
Le problème indigène est exposé avec une
clarté saisissante. D'abord et avant tout, la
psychologie de la race. Deux hommes chez
le Berbère : le guerrier, qui aime la poudre;
le paysan, qui aime le sol. On connaît le
distique fameux : H
Il avait la charrue et l'épée en horreur,
Etant, comme l'on dit, un soldat laboureur.
Le Berbère aime la charrue et le fusil; il
les manie avec une joie égale. Mais, comme
ceux de Sabolas, comme ces rustres dont
Henri Béraud nous peint les longs siècles
d'oppression et de misère, il n'a pas connu
l'allégresse de récolter pour soi ce qu'on a
semc; sur les latifundia où il a peiné, d'au-
tres régnaient en maîtres; le voici le maître
à son tour; l'ère du Sic vos non vobis est
close r le Berbère, quand il prendra dans ses
mains une poignée de cette glèbe qu'il ar-
rose de ses sueurs, qu'il féconde de son tra-
vail, pourra crier joyeux : cette terre est à
moi.
Af ais ttla suffira-t-il à nous conquérir les
populations marocaines f Voici les leçons de
l'histoire après les données de la psychologie.
D'autres grands peuples ont mené à bien
« leur mission de réparation et de récréation
économique ils ont fait succéder l'ordre
au gdchis, la sécurité au trouble; ils ont tout
réglé, tout mis en place : les populations in-
digènes n'ont renoncé en rien à leurs reven-
dications héréditaires, ni rien abdiqué de
leur intransigeance farouche.
Et alors, écoutes la voix humaine, la voix
de la France civilisatrice et pacificatrice, j'ai
envie et écrire, au risque de passer pour une
vieille barbe, de la France de Michelet et de
Victor Hugo : « C'est que tout n'est pas de
bien administrer, de niveler des routes, de
fonder des marchés, de parer aux famines
et à la disette. Il faut se ménager le cœur
des hommes, les intégrer moralement dans
- l'organisation dont on les dote. » Belles et
généreuses paroles, idéaltnlle pratique, où le
réel se fait généreux comme l'idéal, où l'idéal
se fait souple comme le réel. Elles ont comme
corollaire cette leçon à peine voilée qui
s'adresse aux coloniaux trop portés à tenir
pour négligeables les idées. les sentiments,
les traditions, les haines et les amours des
humanités attardées dont nous nous sommes
constitués les protecteurs. Contre cet « orgueil
civilisé. M. Steeg s'élève sans déclamation,
sans rhétorique, avec cette sûreté de coup
d'ail et de doigté qui sont chez lui si remar-
quables. Il sait, lui aussi, dire à la force
qu'elle n'est pas tout, et que puissance égale
bonté. Elevant le débat plus haut encore, il
écrit : « Mais il n'est pas de puissance vrai-
ment agissante qui n'ait un caractère moral. »
Nous sommes emportés d'un coup d'aile dans
les régions sereines où l'idée resplendit.
Allons-nous donc nous perdre dans fas
airs? Que non pas. D'autres reprocheraient
à l'auteur de cette pensée superbe de ne pas
voir qu'elle est dangereuse pour qui doit veil-
ler au péril toujours menaçant. M. Steeg va
au devant du reproche : il ne s'agit ni de re-
noncement, ni de condescendance. Le Rési-
dent général est à son poste de vigie, ses tol-
laborateurs imitent son exemple et montent
la garde, nuit et jour. « Mais il s'agit à
présent de méthode ». Le problème est le sui-
vant : une masse d'hommes doit être déter-
minée à préférer une condition politique à
une autre, à voir dans la France la raison
d'être des améliorations d'aujourd'hui, des
espérances de demain. Mieux encore, M.
Steg a trouvé la formule définitive : « Mon-
tagnards ou gens de plaine, ce sont des rus-
tiques sans horizon et sans patrie. Il leur
adviendra quelque jour d'avoir. besoin d'en
posséder une : il faut qu'ils la trouvent pen-
chée sur eux et prête à les recevoir. »
Une patrie, la France ; un horizon, celui
du tavs qui- a ai) tri s aux autres à aimer la
liberté, à mourir pour elle. le n'ai pas voulu
noter ici ce qui, dans cette page qui restera
comme un document précieux, a trait plus
spécialement au Maroc destiné, dans la pen-
sée de son Résident Général, à devenir « le
foyer où se conjugueront dans une harmonie
originale l'idéal de la France initiatrice et
maternelle et la pensée de l'Islam réveillée
de son long et morne sommeil. - Je me suis
attaché à mettre en lumière ce qui est vrai
de toute - notre France coloniale.
Et celq, non pas pour affaiblir par un
commentaire une sorte de manifeste émou-
vant que j'admire et que je voudrais voir
connu de tous, mais d'abord parce que je
me souviens de l'époque toute proche où
quelques cruels va t'cor guerre faisaient le
procès de la politique pacificatrice de M.
Steeg juste à la veille du jour où elle allait
triompher et débarrasser le nord de l'Afrique
du cauchtmar qui durait depuis de longs
mois, et ensuite parce que j'y trouve les prin-
cipes généraux qui guidentt qui seuls doivent
guider une démocratie qui a pour mission de
conduire par la main des peuples dont elle
a pris en charge les intérêts matériels et mo-
raux. Et, pour finir par une critique qui est
aussi un tort bel éloge, je voudrais qu'on
changeât le titre de cette page écrite par M.
Steeg, et qu'au lieu de : - Ma politique 9,
on l'appelât d'un titre plus exact et plus pré-
cis : - La politique coloniale de la France. »
Mario Routtan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre.
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
Echo de l'inauguration
de la Mosquée
Vigie Marocaine du voyage de S. M. Moulay
Youssef en France, signale que lors de
l'inauguration de la Mosquée de Paris, la
prière fut dite au nom du Sultan du Maroc,
S. M, Moulay Youssef. Or, ajoute le cor-
.,respondaft de notre confrère, vous savez
que la prière musulnjane ne peut se faire
qu'au nom du Commandeur des Croyants.
Les Sultans Chérifiens du Maroc ont tou-
jours été reconnus comme tels pour le
Maroc. Mais en d'autres temps, cette prière
en commun qui unissait des délégués de
tous les musulmans du monde, eut été
faite au nom du Khalife de Stamooul. Il n'y
a plus de Khalife à Stumboul et le dernier
essai de congrès panislamique pour lui
trouver un successeur n'a pas abouti. Des
deux khalifes traditionnels de l'Islam, seul
le Sultan du Maroc subsiste et ce Jour-là
Justement il venait de marquer une splen-
dide victoire pacifique de l'Islam moderne
en inaugurant en plein Paris cette mosquée
merveilleuse, véritable Terre d'Islam, libru
et riche, présent de l'alliance franco-mu-
su'mane. C'est pourquoi spontanément tous
les musulmans réunis ont fait la prière au
nom du Sultan du Maroc et ce fait équiviltlt,
liturgiquement, juridiquement, à la recon-
naissance de S. M. Moulay Youssef comme
Commandeur des Croyants non seulement
du Motghreb, mais de tout l'Islam.
Nous avons en effet remarqué l'ambassa-
deur turc, celui de l'Afghanistan, de la Perse
du Hedjaz, d'Egypte, de l'Irak, et tous s-j
sont associés à la prière commune au nom
de S. M. Moulay Youssef - que Dieu per-
pétue son règne.
Il n'est donc pas besoin des trois autres
mirhabs que réclamait M. Bos, le conseil-
ler municipal du Val-de-Gràce, El Hadj
Moktar cite la reconnaissance de tous les
musulmans envers Ben Ghabrit, l'instiga-
teur -- et l'animateur -- de cette œuvre qui n'u
pas seulement une grande importance reli-
gieuse mais aussi une grande portée poli-
tique parce quelle resserre les liens entre
la France et les musulmans.
-080
Le statut de Tanger
Ce que demanderait l'Espagne
D'après le Daily Telegraplt :
Le Gouvernement de Madrid s'étant as-
suré que la première de ses propositions,
consistant en l'incorporation pure et sim-
ple de Tanger dans la zone espagnole, ren-
contrerait partout une opposition opiniâtre,
concentre maintenant ses efforts sur une
autre propositioTi : celle d'un mandat de la
Société des Nations sur Tanger.
Il avait été déjà question de ce mandat
au cours de la récente visite du roi
Alphonse à .Londres, mais alors, on n'avait
parlé que d'un mandat de cinq ans, renou-
velable, auquel on 11e s'était pas montré
favorable dans les milieux britanniques.
Opinion anglaise
Dans les cercles officiels britanniques on
adopte, à l'égard - du statut de la ville et
ne son ninteriand une attitude dexpecta-
tive : « L'afrait.el répèlCr-t-on couramment,
n'intéresse pas seulement la Grai-ide-Breta-
grw. EJle relève de tous les signataires de
l'acte d'Algési-ras. L'intérêt. de la Grande-
Bretagne est d'ordre indirect et en quelque
manière négatif et si les Etats les plus
directements en cause s'accordent pour
nous soumettre des suggestions, nous les
examinerons avec sympathie. »
On ne saurait indiquer plus clairement,
que la Grande-Bretagne ne veut pas se lier
d'avnnce en précisant d'une manière pré-
cise sa poflitiquei sur le règlement éventuel
du problème.
Note espagnole à l'Italie
Le Gouvernement espagnol a fait remet-
tre à M. Mussolini line not{1 ayant, trait a
la quesTTon de Tanger. On estime que ce
document, précisant la thèse espagnole,
offrira au Gouvernement italien le moyen
do prendre une attitude on présence du
problème que posent les d'omandos de l'Es-
pogne.
Semences sélectionnées
CH)
L'usage se répand de plus en plus en
Indochine, - et particulièrement en Co-
chinchine, - de procéder au tri mécanique
des riz, qui permet d'une part de sélection-
ner ce produit en vu des semences et dTau-
tre part de le standardiser et die le valoriser
eur les marchés mondiaux. Toujours plus
perfectionnés, les appareils mécaniques
employés permettent de procéder k un net-
toyage général des u paddys », de classer
les grains par épaisseur, puis par longueur
DUIS Dar densité.
Ces triages permettent d'obtenir des se-
mences de premier ordre, dont 78 0/0 des
grains germent au U/m de 50 0/0 quand la
sélection n'est pas faite. ,
Le craunerce de la France avec ses colonies
Les tableaux ci-dessous donnent, le pre-
mier, les chiffres relatifs à la valeur de nos
importations en provenance de colonies
françaises et pays de protectorat pendant les
sept premiers mois de 1926, comparés à ceux
de la période correspondate de 1925, le se-
cond, les chiffres relatifs à la valeur de nos
exportations sur ces mêmes colonies et pays
de protectoxat, pour les mêmes périodes com-
parées.
Importations (en milliers de francs)
1926 1925
Algérie 1.562.476 835, 58.1
Tunisie 335.825 178-936
Maroc 168.368 90.734
Afriq. Occ. franç. (A) 652.692 332.411
Madagasc. et dépend. 236.187 162.461
Indochine française.. 472.798 318.020
Autres colon, et pays
de protectorat (A).. 4S0.422 418.100
Totaux des colonies
françaises et pays
de protectorat 3.908.768 2.336.244
Exportations (en milliers de francs)
1926 1925
Algérie : 1.842.509 1.478.080
Tunisie 475.744 3°3-436
Maroc ,. 692.772 436.806
Afriq. Occ. franç. (A) 455-489 185.617
Madagasc. et dépend. 208.163 217.836
Indochine française. 718.635 415.145
Autres colon, et pays
de protectorat (A).. 285.227 318.681
Totaux des colonies
françaises et pays
de protectorat. 4.678.539 3.355'ûo1
(A) Pour 1924 et 1925, les chiffres figurant
à ce compte se rapportent au Sénégal, à
l'exclusion des autres établissements fran-
çais de la côte occidentale d'Afrique qui sont
alors groupés avec les <( autres colonies fran-
çaises et pays de protectorat u.
Dépêches de l'Indochine
L'aide aux sinistrés du Tonkin
Un comité cochinchinois, composé de no-
tabilités françaises et indigènes, sous la
présidence du Gouverneur général, est
constitué à Saigon pour venir en aide aux
populations du Tonkin éprouvées par les
inondations.
Assemblée convoquée
La Chambre des représentants du peuple
du Tonkin est convoquée en session ordi-
naire pour le 30 aoîlt. (Indopacift.)
<>►
Le cours du riz
---0-0-
SAIGON
21 août lltëfl
(les 100 kilos en piastres)
Riz no 1 25 0/0 brisures 11
Iliz i-to 2 40 0/0 brisures 10 75
niz no 2 50 0/0 brisures 10 30
Brisures no 1 et 2 .,.. »
Brisures n° 3 et .1, 7 75
Fal'incs 3 »
23 août 1926
Riz. n° 1, 25 brisures. 11 50
Riz n0 2, iO brisures 10 80
Riz no 2, 50 brisures. 10 30
Brisures no 1 et 2 9 »
Brisures no J el 4 780
Farines 3 05
Paddy Vinh-Long 0 80
Paddy Co-Cong 6 95
Paddy Dac-Lieu. 6 95
Paddy Baixau 7 550
Coprah 18 »
HANOI
(Cours moyen de la semaine précédente lob
llaïphong-Ffuncc en piastres par 100 kil.)
iRiz Tonkin, «ans brisures incoté
Riz Tonkin, 15 25 brisures Il 50
Riz Tonkin. 35/15 brisures 11 »
Rrisures no 0 incoté
Rrisures no 1 et 2 .,.. 9 50
Maïs blanc.,. incoté
Maïs roux 5 70
Ricin manque
(Par dépêche Indopacifi.)
TAUX DE LA PIASTRE
0
A la date du 25 août 1)2(j le toux officiel de
la piastre à Saigon était de 19 fr. 40.
TAUX DE LA ROUPIE
0
A la date du 25 août 1924», le taux officiel de
la roupie dons l'Inde était de 12 francs.
Une séance mouvementée
au Conseil Colonial à Saïgon
---()..()--
Nous avons reçu ce malin de Saigon^ un
cdblogramme (iflté du 25 août, 18 heures,
signalant qiïune séance houleuse a eu lieu
hier -- au Conseil Colonial.
M. Jjallcl, conseiller colonial, a prononce
un violent réquisitoire avec preuves à
Vappui contre M. Cognacq, gouverneur titu-
laire de la Vochinchine, actuellement en
congé en France.
il a accusé M. Cognacq de lorfaiturc, de
ml de pièces administratives et de sup-
pression de dossiers appartenant au Çon-
seil Colonial.
M. Le Fol, gouverneur par intérim a du
quitter la salle des séances au milieu de
manifestations violemment hostiles du pu-
blic.
La séance a été levée peu après au
milieu d'une agitation extrême et des pro-
testations contre le parti-pris évident du
président.
Lois, Décrets, Arrêtés
00
Décrets du 20 août 1926 fixant les nouveaux
traitements des magistrats de la cour
d'appel, des tribunaux de première ins-
tance et des justices de paix d'Algérie ; le
traitement du secrétaire de la première
présidence de la cour d'appel d'Alger;
nouveaux traitements des secrétaires de
parquet d'Algérie ; les traitements des in-
terprètes judiciaires d'Algérie.
Aux termes de ces décrets :
Les traitements des magistrats de la cour
d appel d'Alger et des tribunaux de première
instance l'Algérie sont les mêmes que ceux
des IIlugistrats des cours et des tribunaux de
classe correspondante de la métropole. Toute-
tefois, le traitement des juges suppléants du
ressort de la cour ù Afgcr est lixé à
12.000 fi,.
Les traitements des juges de paix d'Algérie
sont les suivants :
Hors dusse l
28 classe 14.000
30 e asse 13.000
<° classe 12.000
Les suppléants rétribués de juges de paix
reçoivent un traitement de 11.000 [r.
Le nouveau traitement du secrétaire de la
première présidence est lixé à 10.500 îr.
Les nouveaux traitements et les classes que
comportent les emplois de secrétaires de par-
quet, en Algérie, sont fixés ainsi qu'il suit :
Parquet général de la cour d'appel
Secrétaire en chef et secrétaire attaché au
service musulman :
i™ «lusse 11.500 lr.
2e classe 10.000
3e classe 8.500 •-
Secrétaires :
Isolasse 10.500 Ir.
te clusse. 700 -
3" classe. U.000
4° classe 8.300
5" c asse 7.700
6° <.:Iusse. 7.100
7» ciussc (J.500
Parquets do première instance
Secrétaires :
lro classe 10.000 tr.
5* t-" asse y.700
3° classe. 9.000 -
cjusse 8.300
5e classe 7,700
60 classe 7.100
S ciasse. 6.500
Sous-secrétaires :
Jre classe.,. 6.500 'r.
2" classe 6.200
3e classe 5.900
4° classe 5.6Q0 -
Les nouveaux traitements des interprètes
Judiciaires sont fixés ainsi qu'il suit :
Interprètes près la cour d'appel. 11.500 1r.
Interprètes près les tribunaux
de lre classe 8.500
Interprètes près les tribunaux
de classe 6.000
Interprètes près les justices de
Paix 5.G00
Décret du 20 août 1926 portant inscription
d'office au budget local de la Réunion pour
l'exercice 1926 d'un crédit afférent à une
dépense obligatoire.
Aux termes de Ce décret esf. inscrit d'office
au budget des dépenses du service local de
la Hcunion pour l'exercice Mtërt, en vue de
faire face a une dépense obligatoire, le cré-
dit ci-après :
Chapitre 111. « Dépenses des exploi-
tations pre-
mier c postes, télégraphes, téléphones IÔlé-
graphie sans fll », en addition aux crédits
votés par le Conseil général auxdits cha-
pitre ot. î'ilicle: dix-huit mille cent cinquante
francs (I.S.I"»(> francs).
Il sera pourvu a celte dépende au moyen
d'un prélèvement de pareille somme sur le
crédit inscrit au chapitre XVI du mémo
budget « dépenses imprévues ».
Décret du 15 août 1926 accordant à la So-
ciété des Huileries Africaines une con-
cession provisoire de dix mille hectares
à la Côte d'Ivoire.
Aux termes de ce décret, il est accordé à
la Société des Huileries Africaines, société
anonyme au capital de 8.000.000 de francs.
ayant, son siège social à Paris, 13, rue Notre-
Dame des Victoires, et son domicile élu à
Grand-Devin, cercle du Bas-Sassandre (Côte-
t-ii vue de l'installation et de
l'exploitation de plantations de palmiers &
huile, la concession provisoire d'un terrain
situé au lieu dit « Savane de Dahou », eerrle
des I.agunes (C.nte-d'lvoire), d'une superlicie
approximative de 10.000 hectares, tel qu'il
est délimité à l'article^ nremiei' .III miner df
charges annexé au présent décret. HW
Ln concession est soumise aux clauses et
conditions déterminées par le cahier des
charges susvisé.
Décret du 19 août 1926 modifiant l'article 2
du décret du 19 décembre 1915 sur la re-
légation en Indochine.
(J, O. du 24 a01U
Décret du 22 août 1926 portant délimitation
du rivaqe de la mer sur la plage de Tipa-
sa (Algérie).
'J. O. dn 25 août 1925.)
2!. )
L'affaire du il Lotus
---0-0--
A la suite de la décision du gouvernement
turc de traduire devant un tribunal l'officier du
Lotus, le vapeur français qui aborda le vapeur
turc Bozcourt. les corporations maritimes de
Marseille ont adressé au président du Conseil
un télégramme demandant au Gouvernement
d'intervenir énergiquement auprès du gouver-
nement turc, l'officier du Lotus ne relevant
que de la juridiction française. l'abordage
s'étant produit hors des eaux territoriales tur-
ques.
L'équipage du Lotus, afin de protester con-
tre les poursuites exercées par les autorités
turques contre le lieutenant du bord, a re-
fusé de prendre le départ hier après-midi à
trois heures et le navire, qui devait appareiller
ce jour pour Beyrouth, est demeuré à quai.
On apprend, d'autre part, que le Comité In-
tersyndical des gens de mer a reçu, dans la
oirée, un télégramme ministériel l'informant
qu'un attaché de l'Ambassade de France mon-
terait à bord du Lotus dès son arrivée à Cons-
tantinople. et faisant, en outre, prévoir la mise
en liberté de l'officier arrêté.
Dans ces conditions, le Lotus a appareillé
hier soir. à 20 heures, avec plus de 600 passa-
gers à bord.
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