Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-08-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 août 1926 24 août 1926
Description : 1926/08/24 (A27,N129). 1926/08/24 (A27,N129).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397177g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. - « C8NTDI8J \IAHDI SOIR, 2. AOUT !U26 -
----------..---------------.. NUMERO : » CSNTHOS MARDI SOIR, 24 AOUT 4926
,
Les Annales Coloniales
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au ASTICLB8 PUBLIÉS PAS -LES AIIMLU COLOIIlALU8 SONT LA PROMIlta
EXCLUSIVE DU JOURNAL
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DIRECTEURS ; MARCEL -- RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
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L'Allemagne et les mandats coloniaux
8'.
J'ai dénoncé ici même, il y a quelques
mois, les menées ténébreuses de certains
cercles colonialistes allemands qui -n'ont
pas encore pris leur parti de la perte des
colonies allemandes qui offraient un si
parfait instrument d'excitation aux na-
tionalistes en délire de la Weltpolitik.
J'ai dit alors, avec toute la netteté né-
cessaire, je crois, qu'aucun européen
je ne disais point « français », à dessein
ne pouvait encourager ni même tolérer
de telles prétentions si dangereuses pour
la paix européenne. Cela me met d'au-
tant plus à l'aise aujourd'hui pour com..
menter les textes votés lors de la récente
« semaine coloniale de Hambourg », et
que les Annales Coloniales ont reproduit
dans leur numéro du 12 août, en ces ter-
mes :
« i Il Le système des mandats devra
être maintenu tant qu'on n'aura pas res-
titué à l'Allemagne ses colonies. Il est
'donc nécessaire que l'Allemagne ait son
siège permanent au Conseil de la S. D.
N. pour pouvoir s'opposer à l'éventuelle
politique annexionniste des puissantes
mandataires ;
2° Reconnaître que tous les protecto-
rats, à l'exception de l'Afrique Occiden-
tale allemande, la Nouvelle Guinée et
l'ile de Samoa, forment un territoire ad-
ministratif complet et ne font point par-
tie du territoire d'un autre Etat;
3° Ces protectorats ne doivent pas être
unis pour des raisons administratives
"SIIIIY rr»1r»ni*»cî ^tranir^rp«» :
--. --.------ 0 T
4° Les terrains domaniaux, les che-
mins de fer, les ports et les travaux pu-
blics sont la propriété du protectorat et
non du mandataire. La S. D. N. doit en
contrôler les conditions en tenant compte
'des travaux commencés à l'aide d'em-
prunts contractés auprès de tiers ;
SOLe commerce allemand doit être
mis sur un pied d'égalité dans toutes les
colonies et principalement dans les an-
ciens protectorats allemands ».
Je n'attache pas une très grande im-
portance pratique au membre de phrase,
« tant qu'on n'aura pas restitué à l'Alle-
magne ses colonies » qui m'apparatt, ici,
comme une formule de style, qu'on eut
été surpris de ne point trouver dans une
motion de congrès colonial allemand et
dont la portée se trouve ici considérable-
ment atténuée par le contexte. Hors ce
membre de phrase tout me paraît parfai..
tement correct dans ce vœu de Ham-
hniircr
--.b'
Il est incontestable que les territoires
de mandat doivent constituer, en vertu
même du pacte qui les a créés, des terri-
toires administratifs autonomes qui ne
doivent, en aucun cas, pour des raisons
administratives ou autres, être rattachés
aux colonies de l'Etat mandataire, à
l'exception toutefois de l'ancienne Afri-
que occidentale allemande, de la Nou-
velle Guinée et de l'île de Samoa pour
lesquelles un régime spécial a été prévu
au pacte lui-même, en vertu duquel elles
doivent être administrées sous les lois
et règlements des colonies voisines de
l'Etat mandataire.
Il est non moins incontestable que tous
les travaux publics exécutés sur les ter-
ritoires de mandat sont la propriété du
souverain, indéterminé peut-être, mais
------ qui n'est certainement pas - - la puissance
mandataire.
Enfin, le traité de Versailles ayant
consacré d'une façon formelle le principe
de la liberté commerciale la plus étendue
sur tous les territoires coloniaux enlevés
à l'Allemagne, il est évident que ce prin-
cipe doit être appliqué à l'Allemagne -
non, sans doute, dans toutes les colonies
comme le dit le texte de Hambourg •
mais dans tous les territoires de mandat.
Et je connais beaucoup de démocra..
tes, même en France, à approuver et
même à encourager le contrôle que pour-
rait exercer l'Allemagne, comme mem-
bre de la S. D. N., sur l'exercice des
mandats coloniaux par les puissances
mandataires.
Il n'est, hélas, que trop vrai que le ré-
gime des mandats coloniaux ne fut
qu'une concession pleine de réticences et
d'arrière-pensées faite par les colonialis-
tes traditionnels aux généreuses concep-
tions du président Wilson. »
Sans doute, dès -- le - mois - de février
1919 des esprits courageux acceptaient,
loyalement, l'expérience. Lord Balfour
ne craignait pas de déclarer que le ré-
gime du mandat international,. prévu
pour les anciennes colonies allemandes,
constituait un nouveau type de souve-
raineté coloniale, tout à fait original,
dont l'expérience dirait la valeur et qui
pourrait, peut-être, être étendu plus
tard à d'autres territoires coloniaux.
Mais dès ce moment, aussi et notamment
en France, on voyait des colonialistes of-
ficiels et même des ministres contester,
par exemple, que la France eût accepté
un mandat quelconque sur le Togo et le
Cameroun.
Depuis lors, il est vrai, la S- D. N. a
affirmé énergiquement ses droits et tous
les Etats mandataires les ont reconnus.
Le contrôle de la S. D. N. s'exerce
régulièrement. La commission des man-
dats de la S. D. N., dans sa neuvième
session, tenue à Genève du 8 au 25 juin
et où M. Merlin, gouverneur général ho-
noraire, a remplacé M. Ernest Roume,
noraire, délégué de la France, a entendu
comme
le rapport sur le mandat du Cameroun,
présenté par M. Duchêne, directeur au
ministère des Colonies et par M. le
gouverneur Marchand, commissaire de
la République au Cameroun.
La commission des mandats s'est dé-
clarée satisfaite des rapports français
sur le Cameroun et le Togo, mais on sait
qu'elle a, à plusieurs reprises, affirmé sa
volonté bien nette d'exercer un contrôle
sérieux, utile, sur l'exercice de ces man-
dats. Que l'Allemagne fût-ce même
dans une arrière-pensée d'intérêt person-
nel, contribue, comme membre de la S.
D. N. a rendre ce contrôle toujours plus
effectif, je n'y vois pour ma part aucun
inconvénient.
On sait, par exemple, que de violentes
attaques, venues d'Allemagne, ont été
recueillies par la commission des man-
dats de la S. D. N. contre l'insuffisance
des moyens do lutte contre la maladie
du sommeil dans le Cameroun Français.
Un décret ministériel du 8 juillet der-
nier, « considérant le péril que constitue
la maladie du sommeil pour les popula-
tions indigènes du territoire du Came-
roun et les résultats très importants déjà
obtenus par les moyens mis en œuvre
contre cette endémie et estimant qu'il y
a lieu de rendre plus efficace la lutte en-
gagée contre la trypanosomiase et de la
poursuivre jusqu'au complet assainisse-
ment du pays » a créé, au Cameroun, une
mission permanente de la maladie du
sommeil. La mission comprendra 10 mé-
decins, 20 agents sanitaires européens et
150 infirmiers, écrivains et interprètes in-
digènes. De larges indemnités suscepti-
bles de faciliter le recrutement du person..
nel ont été prévues. Un arrêté ministé-
riel du 8 juillet a placé à la tête de la
mission permanente le docteur Jamot,
médecin major de première classe des
troupes coloniales dont la compétence en
la matière, est indiscutée.
Ainsi la lutte contre ce fléau est, en-i
fin, sérieusement engagée. Je me garde-
rais bien d'insinuer que les violentes at-
taques, portées devant la commission des
mandats, ont contribué à hâter cette heu-
reuse solution. Mais c'est, vous' le devi-
nez, parce que j'ai bon caractère.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savate, profei-
Beur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
<»
Le pain cher
et les succédanés de nos colonies
00
De juillet 1924 à février 1925, la taxe
moyenne et officielle du pain a été de 1.448 le
kilo. Il est vrai qu'alers le pain était fait avec
le concours des succédanés coloniaux.
Depuis, nos maniocs de Madagascar et nos
riz coloniaux ont cédé le pas aux seigles et
blés étrangers et progressivement depuis deux
ans le prix dto kilo de pain s'est élevé jusqu à
2 fr. 85.
Pourquoi ne pas revenir - aux essais déjà
faits par l'introduction dans - la farine de blé,
d'une proportion de 15 à 20 de farine de
riz >
Les résultats obtenus sont excellents. On
obtient un beau et bon pain avec un rendement
supérieur en poids à celui obtenu avec la farine
de blé pur.
L'intérêt des finances du pays, celui des fa-
milles nombreuses et de la grande population
laborieuse doivent amener les pouvoirs publics
a revenir à l'incorporation dans le pain des suc-
oédanés coloniaux.
L'aviation coloniale
0
Vlllacoublay-Casa-Tunis-Villacoublay
Tel est le circuit de fc.000 kilomètres que
doit entreprendre aujourd'hui stfns escale
l'aviateur Pelletier d'Oisy.
La vanille à Madagascar
---0-0---
On évalue à 75 la fart des co-
lonies françaises dans la produc-
tion mondiale de la vanille. Mada-
gascar et les Comores à elles seules entrent
dans ce chiffre pour plus de 60 et nos
établissements de l'Océanie, la Réunion, la
Guadeloupe et la Martinique pour environ
13 Sous l'influence des cottrs très élevés
atteints par ces produits entre 1920 et 1925,
les plantations ont été augmentées et multi-
pliées. Et cependant, la production de Ma-
dagascar et des Comores a subi une baisse
constante, sauf en 1922, comme le fait ap-
paraître le tableau des exportations ci-des-
sous, emprunté à un article paru dans le
Tamatave, sous la signature de M. Luc, in-
génieur en chef de VAgriculture coloniale.
1920 539 OI7
1921. 497.161
1922 518.249
1923 283.391
1924 268.192
A quelles causes faut-il attribuer ce résul-
tat t Sécheresse exceptionnelle, disent les
producteurs ; soit, mais un produit aussi de-
mandé que la vanille se raréfiant sur le
marché par suite d'une crise de la produc-
tion ne devrait pas baisser de prix. Or, c'est
ce qui vient de se produire : la vanille est
tombée de 500 francs le kilo en 1924 à 300
francs en juin 1925, à 150 francs six mois
plus tard et 120, 130 francs vers mai 1926.
C'est qu'en ellet la vanille de Madagas-
car a été classée « première » sur les marchés
mondiaux, mais que Vappât des gros prix a
fait négliger cette qualité pour la quantité.
Le marché a réagi, comme on vient de le
voir. Les planteurs auront maintenant à re-
conquérir la confiance ébranlée en multi-
pliant les soins à un produit d'une trépara-
tion très délicate dans laquelle, d ailleurs,
ils sont maîtres.
Diminuer le nombre de gousses sur les
lianes, surveiller leur maturité complète de
manière à récolter le plus grand nombre pos-
sible de vanilles « premières » seules haute-
ment cotées, donner à la préparation de ces
gousses des soins minutieux et enfin procéder
à une éviction impitoyable de toute prépa-
ration douteuse, voilà ce qui importe.
Mais s'il est vrai comme on nous l'écrit
que la prospérité de cette industrie ait attiré
de nombreux étrangers et des Malgaches sans.
aucune connaissance de cette culture et des
procédés qu'elle tlemande. la Colonie ne de-
vra pas hésiter par un contrôle sévère à
s'opposer à la sortie de toute vanille qui ne
serait pas parfaitement préparée.
Lucien Gasparin.
Député de la Réunion.
--Odb
Le marché du riz de Saigon 1
- 1>0
On enregistre une hausse importante et
continue du paddy. I.B arrivages de l'in-
lériaur à Cholou sont toujours faibles, les
usinière refusent de s'engager pour des
embarquements éloign. toutefois. on a
noté une reprise générale des affaires,
mais qui n'a pas cl toutes les suites qu'on
pouvait escompter, Pii raison de l'élévation
des cours du paddv.
La Chine et ICI Japon firent quelques de-
mandes. Quelques affaires turent traitées
pour une époque rapprochée mais les ache-
teurs retirèrent II/mrs offres en raison de
l'élévation des prix. Les usiniers désirant
se couvrir contre la hausse probable du
paddy augmentèrent leurs exigences d'où
retrait deS offres. En clôture les prix
étaient orientés vers la hausse.
Quelques affaires de brisures ont été trai-
les sur Java et la France où les opéra-
tions redeviennent possibles par suite de
l'amélioration des elvangcs. Les stocks sont
peu importants. I.es prix sont fermes.
Exportations : Pendant la première quin-
utino d'août les exportations ont atteint :
39.043 tonnes ainsi reparties :
Hl/, bltmc : sur la France, 3 467 tonnes ;
sur l'étranger, 21).579.
Riz cargo : néant.
Paddy : né:mt.
Brisures : sur la Franco, 1.837 tonnes ;
sur l'étranger, 2.301 tonnes.
Farines : tout, sur l'étranger, 1.859 tonnes.
Le total général des exportations pour la
\.oehinehinc depuis le 1er janvier 192G est
d,e 935.013 tonnes.
Dépêches de l'Indochine
- 0-0-
M. Varenne à Bangkok
Le Gouverneur généralM. Alexandre Va
renne, qui s'élait embarqué, dimanche der-
nier. à 23 heures, à bord du Gouverneur.
Ronmc, à destination de Hanglwl" est ar-
rivé hier. Il a signé avec le roi de Siam., au
t'wm du Président de la République fran-
çaise et en qualité de plénipotentiaire, la
convention relative à la réglementation des
rapports entre VIndochine et le Siam, pré-
vue par l'article 26 et protocole annexe du
nouveau traité d'amitié, de commerce et de
navigation, conclu par la France et le Siam
le 14 février 1925.
Le Gouverneur GnrraJ. est accompagné
de Mme Varenne. S'embarquèrent aussi
avec le Gouverneur Général et font, partie
de la mission : les résidents supérieurs du
Cambodge, de l'Annam et du f.aos, le direc-
teur du Cabinet, le directeur des Affaires
politiques, le commandant de la Marine et
le chef du Cabinet militaire, ainsi que deux
officiers d'ordonnance et un attaché dit
Cabinet.
La préhistoire de Tonlé-Sap
--0.0--
La préhistoire du Fonlé Sap est tout en-
tière remplie par la lutte de la mer et d'un
fleuve. Le Mékong, charriant son milliard et
demi de limon arraché à l'Himalaya ou au
Laos devait peu à peu empiéter sur le domaine
marin jusqu'à former la péninsule cochinchi-
DOIse.
Mais, afin de comprendre ce travail géolo-
gique millénaire et latent, il faut tenter de re-
constituer, ce qu'était aux premières ères, la
topographie du Grand Lac et du Cambodge.
En ces temps plus que lointains, la mer pé-
nétrait au cœur même du Cambodge, formant
une sorte de lac intérieur immense, encaissé en-
tre des montagnes assez é levées telles que la
chaîne annamitique à l'est et les monts de
l'Eléphant à l'ouest, ces derniers occupant
a lors l'emplacement actuel de Ha Tien et de
Kep. Ce lac communiquait avec la mer par
une vaste échancrure obstruée par une série
d'îlots granitiques dont les monts de Chaudoc
sont aujourd hui les seu ls vestiges.
Quant au Tonlé Sap, son point de contact
avec la mer était une large ouverture de plus
de trente lieues ; sa superficie dépassait de
beaucoup celle de nos jours car il recouvrait
toute la dépression comprise vers l'ouest, de-
puis les montagnes de Pursat jusqu'aux Pnom
Teng au nord-est. Sa pointe septentrionale
s'étendait jusqu'à Lisophon où le fleuve, re-
cueillant les pluies de la contrée, mélangeait
ses eaux à celles du golfe dont le niveau était
alors de sept à huit mètres plus bas que main-
tenant ; de plus, il y a tout lieu de penser qu'à
cet endroit, la marée commençait à se faire
sentir.
Les rives du lac étaient un véritable paradis
terrestre : les aborigènes y menaient une vie
édenique un peu similaire à celle de nos Tahi-
tiens encore que ces derniers sont plus avan-
tagés par la douceur de leur climat. La pêche
était intensément pratiquée sur les rives méri -
dionales et la chasse dans les parties sèches de
la forêt. On prétend que ces Autochtones
avaient une civilisation rappelant celle de nos
ancêtres des cités lacustres de l'ancienne
Gaule et que la plupart de leurs maisons étaient
bâties sur pilotis. Des traces de ces popula-
tions primitives ont été trouvées sur l'empla-
cement actuel de Somrong-Seng.
Cependant ces hommes si doux devaient être
les victimes des combats géologiques les plus
terribles. En effet, les îles formées par le
Mékong devenaient un véritable obstacle au
déversement de ses eaux ; de plus, les limons
resserraient sans cesse le lit du fleuve à ce point
que les eaux salées étaient insensiblement re-
foulées dans la direction de la mer vaincue.
Ces phénomènes préhistoriques s accentuèrent
d* ailleurs au commencement! de notre ère ; la
quantité cr alluvions charriées par le fleuve était
telle, qu'entrant dans le Grand Lac, elle y em-
piétait peu à peu sur l'eau marine, d'où un
exhaussement des fonds du lac et des larges dé-
pôts d'alluvions. Quelques siècles plus tard,
la magnifique Angkor devait d' ailleurs trouver
sa mort du fait de ces envasements du fleuve.
A ce moment, Angkor Thom était à son
apogée. La ville, forte de ses 800.000 âmes,
devenait une Babylone extrême-orientale. Or.
les envasements provoquaient des élévations de
niveau qui couvrirent d'une boue saunâtre et
pestilentielle les superbes terrasses dont il ne
subsiste aujourd'hui que quelques larges dalles.
La Grande Rivière, n'ayant plus d'écoule-
ment, se rejeta vers l'ouest et le Mékong, ré-
gularisant son cours, amena un dessèchement
quasi complet du lac. En vain, des digues fu-
rent élevées, des travaux entrepris. Le travail
des Khmers luttant contre le fleuve n' avait
d'égal que la ténacité des Hollandais du
XVIe siècle luttants contre la mer ; seulement,
moins heureux que ces derniers, les habitants
d'Angkor périrent dans la lutte ; des inonda-
tions ravagèrent la ville qui fut bientôt sé-
parée du lac ; les alluvions malsaines rendirent
non potable l'eau dont l'absorption provoqua
des épidémies terribles. Les quelques malheu-
reux qui purent échapper au désastre s'enfui -
rent et la forêt triomphante reprit ses droits.
C'est pour cela que les tours du Bayon sont
aujourd'hui enfouies dans un inextricable
fouillis de lianes et que le silence seul est roi,
là où jadis régnait un peuple si prospère.
Pierre Lévy
Importantes missions en Extrème-Orient 1
Répondant à l'invitation des savants japo-
nais, M. Lacroix, secrétaire perpétuel de
l'Académie dps Sciences, a quitté hier
Paris i destination de Tokin où un congrès
tiendra ses assises en octobre ot en novem-
bre.
Rn prenant congé de ses confrères de
rinstihit. M. Lacroix a précisé l'objet de co
congrès, dont le but principal est. d'établir
des relations plus étroites entre les savants
du monde, en vue d'intensifier les recher-
ches scientifiques dans toute la région du
Pacifique et d'améliorer le sort des popula-
tions.
En se rendant au Japon, M. Lacroix a
l'intention de visiter l'Indochine, la Corée
et même la Chine, si toutefois les événe-
ments politiques lui permettent d'accomplir
une randonnée au pays des perpétuelles ré-
volutions.
LA PAIX AU MAROC
-0-0 "-
Les récompenses
Le roi d'Espagne a signé un décret dé-
cernant la grand'croix de l'ordre du Mérite
militaire au commandant en chef de l'ar-
mée française au Maroc, le général Boi-
chut, et au général, chef de'son état-major,
le général Hellé.
L'exil est proche
Le paquebot Amiral-Pierre, des Message-
ries Marihmet;, doit quitter Marseille le 2
septembre, à destination de Madagascar et
de La Réunion.
C'est vraisemblablement à bord de cette
unité que sera embarqué Abd-el-Krim, que
le Rclllltrix, partant de Casablanca le 28
août, doit amener à Marseille.
Le statut de Tanger
--0-0--
Le président du Conseil du Gouvernement
espagnol a eu avant-hier un long entretien
avec le ministre des Affaires étrangères.
Le Noticiero del Lunes déclare que le ca-
binet de Madrid semble disposé 4 maintenir
sa thèse au sujet de Tanger sans la moin-
dre défaillance.
Le même journal a interrogé le Haut-
Commissaire d'Espagne au 'Maroc, le géné-
l'al Sanjurjo, qui a fait cette déclurqtion :
Il est indispensable, quelle que soit la formule
choisie, que notii uyans des garanties nécessai-
l'es afin (pie la zone Fle ne puisse plus
devenir le foyer de la contrebande des armes
et des munitions.
•
• »
Le « fiiornnle d'Italia » écrit que l'Italie
devra participer à la discussion sur la
transformation du régime de Tanger, die.
cussion proposée par le gouvernement es-
pagnol.
EN SYRIE
La pacification
Grùcc aux efforts de l'armée frnnyuLse agissant
d'accord avec le gouvernement libanais, les der-
niers troubles qui ont un moment agité le nord
et l'extrême sud du Liban sont maintenant entlè-
rement terminés. Comme on le sait, une bande
de brigands s'était réfugiée dans les montagnes
presque inaccessibles de l'Akroull, au nord-est
de Tripoli ; grossie de bandes venant de Moins
et de l'Anti-Libnn, cette bundo était descendue
jusque dans les environs de Tripoli. Les troupes
françaises et libanaises avaient été Immédiale-
ment concentrées dans cette région, ce qui
amena le chef de bande Zcin Northi Jaffaï à
demander a faire sa soumission ; les autorités
françaises refusèrent, n'acceptant que des sou-
missions sans aucune condition.
L'expédition fut menée rapidement et vigou-
reusement ; en quarante-huit heures, le village
d'Akroun était occupé, tous les bandits tués,
faits prisonniers ou chassés de la région.
11 est a remarquer que l' Akl'II\IJ i est situé dan*
le DjebeMIemmel, qui avait été du temps des
Turcs, le théâtre df nombreuses révoltes, et oi¡'
les troupes turques n'avaient j(\JfIJ/1 is pli' pénétrer
tant donné le caractère montagneux et presque
Inaccessible du pays.
La facilité avec laquelle les colonnes françaises
ont exécuté cette opération réputée impassible a
montré aux bandits l'inutilité de la résistance
à la loi ; quelques éléments qui cherchaient en-
core a semer des troubles dans la Bekaa sont
Immédiatement rentrés dans l'ordre.
Dans l'Hermon
Le nettoyage du massif de d'Uernion est com-
mencé.
Deux colonnes parties de Huchaya-Katnna ont
occupé les cols et visité Kalaat-Jandal.
Une bande a été surprise au djebel Hel'ltCl' ;
un vif combat s'est engagé.
Les bandits ont perdu sept tués. Seize prison-
niers et 22 fusils sont restés entre nos mains.
Nous n'avons, de notre côté, aucune perte A
déplorer.
Le moachoir d'Alain GerbanH
00
Le Firecrest, le petit bateau justement fa-
meux d'Alain Gerbault, arborait à son mal
une flamme rouge, lorsqu'il aborda à Anto-
na, chef-lieu des îles Marquises. A l'arrière,
également, flottait au gré de la brise comme
un drapeau rouge.
Un gendarme veillait, au bout du quai
Il prit le Firecrest pour un bateau commu-
niste, Alain Gerbault par le bras et préten-
dit emmener au poste le vaillant naviga-
teur. Un fonctionnaire survenant, eut toutes
les peines du monde à faire admettre au re-
présentant de l'autorité que {;erbault ne ve-
nait pas soviétiser les Marquises.
Ce que l'irascible pandore avait pris pour
un drapeau n'était qu'un « parcu n. sorte de
grand mouchoir aux couleurs écarlates qui
sert de culotte aux Océaniens, et que Ger-
bault avait mis à sécher.
ta mort
de Kl. le aoBverneur de Lamothe
--c-o-
M. ll< >nri de Lauiothe, fîouvcnieur hono-
raire des colonies, vient de mourir à \elizy
(Seine-et-Oise) à l'Age do 8;l ans. notait
entré dans l'adininislralion coloniale le l)
octobre. 180)5. Après une longue carrière au
Sénégal, il en devint lieutenant-gouverneur
et resta un des npde la valeur économique de la plus ancienne
des colonies du groupe de l'A. O. 1'. Après
avoir rempli les fondions de (îouverneur
du Gabon. M. de Lamothe était nomme'*
Gouverneur honoraire le 2 nllllt 1 no.. l't
râpé des cadres le rr janvier 1!N><. il ne
cessa pendant sa retraite de s'intéresser
très activement et pour ninsi dire jusqu'au
dernier moment aux questions coloniales et
dans les nombreux comités dont il rninif
partie, son expérience et sa compétence
jouaient un r«Me important dans les délibé-
ral ions.
NmmatEL'UDiaB
LA VIE ECONOMIQUE
Produits polonais à Alger
Une exposition économique des produits
polonais vient d'être organisée à Alger par
la <1 Chambre de Commerce frunco-pulonai-
se » de Varsovie. Cette exposition d'échan-
tillons a reçu l'hospitalité de l'Ecote supé-
rieure de Commerce à l'Aglia. On y trouve
notamment des bois, des tissus, des mine-
rais, des produits chimiques, etc.
Ladite exposition a pris le nom de « Mu-
sée commercial polonais ».
Les ensemencements
L'effort d'ensemencement qui a été fait
pur les colons et les agriculteurs indigènes
au cours de l'automne et de l'hiver derniers
est tout à fait remarquable.
Le chiffre d'hectares consacré aux céréa-
les, pendant la campagne agricole 1925-26,
a été de 3. 1 G8. 500, soit 130.0W hectares de
plus qu'en 1924-25. Ces superticies n'avaient
jamais été atteintes jusqu'à présent, et la
progression des cultures de coton n'a pas
porté tort aux surfaces consacrées aux cé-
réales. 11 est d'autant plus regrettable que
la récolte ait été assez médiocre cette an-
née.
Sur l'ensemble de ces ensemencements 1
million 2I&.000 hectares avaient été consa-
crés au blé dur soit 58.000 de plus que l'an-
née précédente) et 281.000 hectares au blé.
tendre (10.000 hectares d'augmentation).
Le camphre
Les expériences officielles et privées de
culture du camphre, qui ont été faites en
Algérie, ont donné des résultats très encou-
rageants. Si cette culture était développée,
elle permettrait a notre grande colonie mé-
diterranéenne de concurrencer efficacement
certains pays producteurs comme l'Italie et
surtout le Japon qui fournit chaque année
à la France pour près de 30 millions de
francs de ce produit. Le seul gros inconvé-
nient qu'offre le cunphre, c'est la lenteur de
croissance de cet arbre, qui ne permet pas
d'espérer un plein développement avant
une LI'I'I"ailll d'années. Ma is, en attendant,
on peut procéder chaque nnnée à une récolte
de feuilles, qui donne déjà un rendement
intéressant.
Les importations
Pendant le premier semestre de 1926, il
a été importé en Algérie 114.000 têtes de bé-
tail (des ovins pour la plupart, venant du
Maroc) ; 27.500 tonnes de céréales ; 12.500
tonnes de riz ; 26.000 tonnes de sucre ;
73.500 tonnes de chaux et ciments ; 1.400
tonnes de laines ; 2.300 tonnes de bois de
construction ; 335.000 tonnes de houille ;
45.000 tonnes de combustibles liquides (hy-
drocarbures) ; 4.700 tonnes d'engrais phos-
Shâtés ; 6.000 tonnes de tissus de coton ;
9.000 tonnes de papier ; 4.000 tonnes do ma-
chines agricoles ; 3.700 automobiles; 732.000
colis postaux.
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
Bonne prise
Le cheik Tourcche l'aieb lui Turki, du
Kroubs, a arrélé, avec l'aide des agents de
la sûreté, un nommé l\egig l.oucif, de llone,
« (il i avait «ouslrail. à llone au nommé 13en-
u'ic/.ougu llocine, propriétaire, une somme
de îH.iHH) frnncH. l'on i lié, il était i-ncore "11
possession de 30.900 francs,
Un pêcheur noyé
Uni/. Francisco, ùgé de 30 ans, demeu-
rant à Ovan, élail parti pécher des moules
£ Ui* les rochers de Monte-Christo, en ci'in-
pugiiic d'un voisin. Miondoisa .lunn.
Kutevé .par une vague de fond,l!ui/. tomba
à la nier el, malgré les elforls surhumains
de son camarade, ou ne put retirer qu'un
cadavre.. Il a fallu faire appel a une
vedette, pour retirer le corps de l eau
Le* malheureux laisse une \euvr et trois
enfants.
Les vols de volts
M. Hagard, juge d'instruction, a pour-
suivi l'examen du dossier concernant les
volfl de courant électrique au préjudice de
|\ Compagnie l.ehmi, signalés par k%s An-
îwiles Colonial*'* du 10 août.
Le magistral instructeur entendit \1. Jler-
tin, ingénieur de la Compagnie, qui lui
fournit des renseignements précieux.
Ces interrogatoires précisèrent l'accusa-
tion et déterminèrent le juge d'iniflruction
à décerner un mandat de dépftt contre \(h'
nommés Cohen, Antoine Napoli et Honichc
qui ont été écroués à la prison de Barbe
rousse.
D'autres industriels d'Alger sont (illt
ment, inculpés de vol de courant. Co sont
Albert Zaoni, directeur de la scierie Merlo
Lillo. propriétaire d'une scierie ; Vincei
Saecone, lh\pti«tin Saccone, Christini, pr.
priétaires de scieries ; Cacciiitolo, direcîei
de r m Aquarium el Lauaidère. direcler
du cinéma <<. La Perl-' •>. C'est ;'i la sni
d'une longue empiète faite par des che
di1 service de la Compagnie 1 t des aveux (!̃
Napoli que les personnes en question o<
été inculpées.
M. Hagard a encore entendu M. Albt
Znoui. directeur de la scierie Merlo, et A
dré Napoli. ans. chauffeur de taxi, anci
ei 11 pli i\ r de lit t-I
fiontatioii (Mit lieu entie /aoui «d les de
Napoli. Le juge d'instruction se lit donn
des précisions techniques par M. de L;
glade. chef du lal>orntoire de la Compagi
Ivbon, après quoi il décernait un mata
de depAI Contre /.aoui et André Napoli,
qui porto à cinq le nombre des ineulj
écroués.
La Compagnie l.ehon ey» trrffîemenl d<
dée poursuivre toutes ces affaires. »
s'est portée partie civile par l'organe
M11 Lefèvre-Panl. son avocat.
----------..---------------.. NUMERO : » CSNTHOS MARDI SOIR, 24 AOUT 4926
,
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTÏDÏEN r -"
au ASTICLB8 PUBLIÉS PAS -LES AIIMLU COLOIIlALU8 SONT LA PROMIlta
EXCLUSIVE DU JOURNAL
f -
i–I wcii –g ftwi àUtmmtlêUmmlmÂgtmmétPaièM
DIRECTEURS ; MARCEL -- RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
lééMliM et iÉÉktiiliH : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1* TétyhM» : LWJYRI 19-17
Un m 4 mom a mom
--IfQfMf - ( Frvu* H Celonim to a 41.
WkmSJé 1 Etranger 1M M • M ̃
0.--. el "r 'I- ..â\
L'Allemagne et les mandats coloniaux
8'.
J'ai dénoncé ici même, il y a quelques
mois, les menées ténébreuses de certains
cercles colonialistes allemands qui -n'ont
pas encore pris leur parti de la perte des
colonies allemandes qui offraient un si
parfait instrument d'excitation aux na-
tionalistes en délire de la Weltpolitik.
J'ai dit alors, avec toute la netteté né-
cessaire, je crois, qu'aucun européen
je ne disais point « français », à dessein
ne pouvait encourager ni même tolérer
de telles prétentions si dangereuses pour
la paix européenne. Cela me met d'au-
tant plus à l'aise aujourd'hui pour com..
menter les textes votés lors de la récente
« semaine coloniale de Hambourg », et
que les Annales Coloniales ont reproduit
dans leur numéro du 12 août, en ces ter-
mes :
« i Il Le système des mandats devra
être maintenu tant qu'on n'aura pas res-
titué à l'Allemagne ses colonies. Il est
'donc nécessaire que l'Allemagne ait son
siège permanent au Conseil de la S. D.
N. pour pouvoir s'opposer à l'éventuelle
politique annexionniste des puissantes
mandataires ;
2° Reconnaître que tous les protecto-
rats, à l'exception de l'Afrique Occiden-
tale allemande, la Nouvelle Guinée et
l'ile de Samoa, forment un territoire ad-
ministratif complet et ne font point par-
tie du territoire d'un autre Etat;
3° Ces protectorats ne doivent pas être
unis pour des raisons administratives
"SIIIIY rr»1r»ni*»cî ^tranir^rp«» :
--. --.------ 0 T
4° Les terrains domaniaux, les che-
mins de fer, les ports et les travaux pu-
blics sont la propriété du protectorat et
non du mandataire. La S. D. N. doit en
contrôler les conditions en tenant compte
'des travaux commencés à l'aide d'em-
prunts contractés auprès de tiers ;
SOLe commerce allemand doit être
mis sur un pied d'égalité dans toutes les
colonies et principalement dans les an-
ciens protectorats allemands ».
Je n'attache pas une très grande im-
portance pratique au membre de phrase,
« tant qu'on n'aura pas restitué à l'Alle-
magne ses colonies » qui m'apparatt, ici,
comme une formule de style, qu'on eut
été surpris de ne point trouver dans une
motion de congrès colonial allemand et
dont la portée se trouve ici considérable-
ment atténuée par le contexte. Hors ce
membre de phrase tout me paraît parfai..
tement correct dans ce vœu de Ham-
hniircr
--.b'
Il est incontestable que les territoires
de mandat doivent constituer, en vertu
même du pacte qui les a créés, des terri-
toires administratifs autonomes qui ne
doivent, en aucun cas, pour des raisons
administratives ou autres, être rattachés
aux colonies de l'Etat mandataire, à
l'exception toutefois de l'ancienne Afri-
que occidentale allemande, de la Nou-
velle Guinée et de l'île de Samoa pour
lesquelles un régime spécial a été prévu
au pacte lui-même, en vertu duquel elles
doivent être administrées sous les lois
et règlements des colonies voisines de
l'Etat mandataire.
Il est non moins incontestable que tous
les travaux publics exécutés sur les ter-
ritoires de mandat sont la propriété du
souverain, indéterminé peut-être, mais
------ qui n'est certainement pas - - la puissance
mandataire.
Enfin, le traité de Versailles ayant
consacré d'une façon formelle le principe
de la liberté commerciale la plus étendue
sur tous les territoires coloniaux enlevés
à l'Allemagne, il est évident que ce prin-
cipe doit être appliqué à l'Allemagne -
non, sans doute, dans toutes les colonies
comme le dit le texte de Hambourg •
mais dans tous les territoires de mandat.
Et je connais beaucoup de démocra..
tes, même en France, à approuver et
même à encourager le contrôle que pour-
rait exercer l'Allemagne, comme mem-
bre de la S. D. N., sur l'exercice des
mandats coloniaux par les puissances
mandataires.
Il n'est, hélas, que trop vrai que le ré-
gime des mandats coloniaux ne fut
qu'une concession pleine de réticences et
d'arrière-pensées faite par les colonialis-
tes traditionnels aux généreuses concep-
tions du président Wilson. »
Sans doute, dès -- le - mois - de février
1919 des esprits courageux acceptaient,
loyalement, l'expérience. Lord Balfour
ne craignait pas de déclarer que le ré-
gime du mandat international,. prévu
pour les anciennes colonies allemandes,
constituait un nouveau type de souve-
raineté coloniale, tout à fait original,
dont l'expérience dirait la valeur et qui
pourrait, peut-être, être étendu plus
tard à d'autres territoires coloniaux.
Mais dès ce moment, aussi et notamment
en France, on voyait des colonialistes of-
ficiels et même des ministres contester,
par exemple, que la France eût accepté
un mandat quelconque sur le Togo et le
Cameroun.
Depuis lors, il est vrai, la S- D. N. a
affirmé énergiquement ses droits et tous
les Etats mandataires les ont reconnus.
Le contrôle de la S. D. N. s'exerce
régulièrement. La commission des man-
dats de la S. D. N., dans sa neuvième
session, tenue à Genève du 8 au 25 juin
et où M. Merlin, gouverneur général ho-
noraire, a remplacé M. Ernest Roume,
noraire, délégué de la France, a entendu
comme
le rapport sur le mandat du Cameroun,
présenté par M. Duchêne, directeur au
ministère des Colonies et par M. le
gouverneur Marchand, commissaire de
la République au Cameroun.
La commission des mandats s'est dé-
clarée satisfaite des rapports français
sur le Cameroun et le Togo, mais on sait
qu'elle a, à plusieurs reprises, affirmé sa
volonté bien nette d'exercer un contrôle
sérieux, utile, sur l'exercice de ces man-
dats. Que l'Allemagne fût-ce même
dans une arrière-pensée d'intérêt person-
nel, contribue, comme membre de la S.
D. N. a rendre ce contrôle toujours plus
effectif, je n'y vois pour ma part aucun
inconvénient.
On sait, par exemple, que de violentes
attaques, venues d'Allemagne, ont été
recueillies par la commission des man-
dats de la S. D. N. contre l'insuffisance
des moyens do lutte contre la maladie
du sommeil dans le Cameroun Français.
Un décret ministériel du 8 juillet der-
nier, « considérant le péril que constitue
la maladie du sommeil pour les popula-
tions indigènes du territoire du Came-
roun et les résultats très importants déjà
obtenus par les moyens mis en œuvre
contre cette endémie et estimant qu'il y
a lieu de rendre plus efficace la lutte en-
gagée contre la trypanosomiase et de la
poursuivre jusqu'au complet assainisse-
ment du pays » a créé, au Cameroun, une
mission permanente de la maladie du
sommeil. La mission comprendra 10 mé-
decins, 20 agents sanitaires européens et
150 infirmiers, écrivains et interprètes in-
digènes. De larges indemnités suscepti-
bles de faciliter le recrutement du person..
nel ont été prévues. Un arrêté ministé-
riel du 8 juillet a placé à la tête de la
mission permanente le docteur Jamot,
médecin major de première classe des
troupes coloniales dont la compétence en
la matière, est indiscutée.
Ainsi la lutte contre ce fléau est, en-i
fin, sérieusement engagée. Je me garde-
rais bien d'insinuer que les violentes at-
taques, portées devant la commission des
mandats, ont contribué à hâter cette heu-
reuse solution. Mais c'est, vous' le devi-
nez, parce que j'ai bon caractère.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savate, profei-
Beur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
<»
Le pain cher
et les succédanés de nos colonies
00
De juillet 1924 à février 1925, la taxe
moyenne et officielle du pain a été de 1.448 le
kilo. Il est vrai qu'alers le pain était fait avec
le concours des succédanés coloniaux.
Depuis, nos maniocs de Madagascar et nos
riz coloniaux ont cédé le pas aux seigles et
blés étrangers et progressivement depuis deux
ans le prix dto kilo de pain s'est élevé jusqu à
2 fr. 85.
Pourquoi ne pas revenir - aux essais déjà
faits par l'introduction dans - la farine de blé,
d'une proportion de 15 à 20 de farine de
riz >
Les résultats obtenus sont excellents. On
obtient un beau et bon pain avec un rendement
supérieur en poids à celui obtenu avec la farine
de blé pur.
L'intérêt des finances du pays, celui des fa-
milles nombreuses et de la grande population
laborieuse doivent amener les pouvoirs publics
a revenir à l'incorporation dans le pain des suc-
oédanés coloniaux.
L'aviation coloniale
0
Vlllacoublay-Casa-Tunis-Villacoublay
Tel est le circuit de fc.000 kilomètres que
doit entreprendre aujourd'hui stfns escale
l'aviateur Pelletier d'Oisy.
La vanille à Madagascar
---0-0---
On évalue à 75 la fart des co-
lonies françaises dans la produc-
tion mondiale de la vanille. Mada-
gascar et les Comores à elles seules entrent
dans ce chiffre pour plus de 60 et nos
établissements de l'Océanie, la Réunion, la
Guadeloupe et la Martinique pour environ
13 Sous l'influence des cottrs très élevés
atteints par ces produits entre 1920 et 1925,
les plantations ont été augmentées et multi-
pliées. Et cependant, la production de Ma-
dagascar et des Comores a subi une baisse
constante, sauf en 1922, comme le fait ap-
paraître le tableau des exportations ci-des-
sous, emprunté à un article paru dans le
Tamatave, sous la signature de M. Luc, in-
génieur en chef de VAgriculture coloniale.
1920 539 OI7
1921. 497.161
1922 518.249
1923 283.391
1924 268.192
A quelles causes faut-il attribuer ce résul-
tat t Sécheresse exceptionnelle, disent les
producteurs ; soit, mais un produit aussi de-
mandé que la vanille se raréfiant sur le
marché par suite d'une crise de la produc-
tion ne devrait pas baisser de prix. Or, c'est
ce qui vient de se produire : la vanille est
tombée de 500 francs le kilo en 1924 à 300
francs en juin 1925, à 150 francs six mois
plus tard et 120, 130 francs vers mai 1926.
C'est qu'en ellet la vanille de Madagas-
car a été classée « première » sur les marchés
mondiaux, mais que Vappât des gros prix a
fait négliger cette qualité pour la quantité.
Le marché a réagi, comme on vient de le
voir. Les planteurs auront maintenant à re-
conquérir la confiance ébranlée en multi-
pliant les soins à un produit d'une trépara-
tion très délicate dans laquelle, d ailleurs,
ils sont maîtres.
Diminuer le nombre de gousses sur les
lianes, surveiller leur maturité complète de
manière à récolter le plus grand nombre pos-
sible de vanilles « premières » seules haute-
ment cotées, donner à la préparation de ces
gousses des soins minutieux et enfin procéder
à une éviction impitoyable de toute prépa-
ration douteuse, voilà ce qui importe.
Mais s'il est vrai comme on nous l'écrit
que la prospérité de cette industrie ait attiré
de nombreux étrangers et des Malgaches sans.
aucune connaissance de cette culture et des
procédés qu'elle tlemande. la Colonie ne de-
vra pas hésiter par un contrôle sévère à
s'opposer à la sortie de toute vanille qui ne
serait pas parfaitement préparée.
Lucien Gasparin.
Député de la Réunion.
--Odb
Le marché du riz de Saigon 1
- 1>0
On enregistre une hausse importante et
continue du paddy. I.B arrivages de l'in-
lériaur à Cholou sont toujours faibles, les
usinière refusent de s'engager pour des
embarquements éloign. toutefois. on a
noté une reprise générale des affaires,
mais qui n'a pas cl toutes les suites qu'on
pouvait escompter, Pii raison de l'élévation
des cours du paddv.
La Chine et ICI Japon firent quelques de-
mandes. Quelques affaires turent traitées
pour une époque rapprochée mais les ache-
teurs retirèrent II/mrs offres en raison de
l'élévation des prix. Les usiniers désirant
se couvrir contre la hausse probable du
paddy augmentèrent leurs exigences d'où
retrait deS offres. En clôture les prix
étaient orientés vers la hausse.
Quelques affaires de brisures ont été trai-
les sur Java et la France où les opéra-
tions redeviennent possibles par suite de
l'amélioration des elvangcs. Les stocks sont
peu importants. I.es prix sont fermes.
Exportations : Pendant la première quin-
utino d'août les exportations ont atteint :
39.043 tonnes ainsi reparties :
Hl/, bltmc : sur la France, 3 467 tonnes ;
sur l'étranger, 21).579.
Riz cargo : néant.
Paddy : né:mt.
Brisures : sur la Franco, 1.837 tonnes ;
sur l'étranger, 2.301 tonnes.
Farines : tout, sur l'étranger, 1.859 tonnes.
Le total général des exportations pour la
\.oehinehinc depuis le 1er janvier 192G est
d,e 935.013 tonnes.
Dépêches de l'Indochine
- 0-0-
M. Varenne à Bangkok
Le Gouverneur généralM. Alexandre Va
renne, qui s'élait embarqué, dimanche der-
nier. à 23 heures, à bord du Gouverneur.
Ronmc, à destination de Hanglwl" est ar-
rivé hier. Il a signé avec le roi de Siam., au
t'wm du Président de la République fran-
çaise et en qualité de plénipotentiaire, la
convention relative à la réglementation des
rapports entre VIndochine et le Siam, pré-
vue par l'article 26 et protocole annexe du
nouveau traité d'amitié, de commerce et de
navigation, conclu par la France et le Siam
le 14 février 1925.
Le Gouverneur GnrraJ. est accompagné
de Mme Varenne. S'embarquèrent aussi
avec le Gouverneur Général et font, partie
de la mission : les résidents supérieurs du
Cambodge, de l'Annam et du f.aos, le direc-
teur du Cabinet, le directeur des Affaires
politiques, le commandant de la Marine et
le chef du Cabinet militaire, ainsi que deux
officiers d'ordonnance et un attaché dit
Cabinet.
La préhistoire de Tonlé-Sap
--0.0--
La préhistoire du Fonlé Sap est tout en-
tière remplie par la lutte de la mer et d'un
fleuve. Le Mékong, charriant son milliard et
demi de limon arraché à l'Himalaya ou au
Laos devait peu à peu empiéter sur le domaine
marin jusqu'à former la péninsule cochinchi-
DOIse.
Mais, afin de comprendre ce travail géolo-
gique millénaire et latent, il faut tenter de re-
constituer, ce qu'était aux premières ères, la
topographie du Grand Lac et du Cambodge.
En ces temps plus que lointains, la mer pé-
nétrait au cœur même du Cambodge, formant
une sorte de lac intérieur immense, encaissé en-
tre des montagnes assez é levées telles que la
chaîne annamitique à l'est et les monts de
l'Eléphant à l'ouest, ces derniers occupant
a lors l'emplacement actuel de Ha Tien et de
Kep. Ce lac communiquait avec la mer par
une vaste échancrure obstruée par une série
d'îlots granitiques dont les monts de Chaudoc
sont aujourd hui les seu ls vestiges.
Quant au Tonlé Sap, son point de contact
avec la mer était une large ouverture de plus
de trente lieues ; sa superficie dépassait de
beaucoup celle de nos jours car il recouvrait
toute la dépression comprise vers l'ouest, de-
puis les montagnes de Pursat jusqu'aux Pnom
Teng au nord-est. Sa pointe septentrionale
s'étendait jusqu'à Lisophon où le fleuve, re-
cueillant les pluies de la contrée, mélangeait
ses eaux à celles du golfe dont le niveau était
alors de sept à huit mètres plus bas que main-
tenant ; de plus, il y a tout lieu de penser qu'à
cet endroit, la marée commençait à se faire
sentir.
Les rives du lac étaient un véritable paradis
terrestre : les aborigènes y menaient une vie
édenique un peu similaire à celle de nos Tahi-
tiens encore que ces derniers sont plus avan-
tagés par la douceur de leur climat. La pêche
était intensément pratiquée sur les rives méri -
dionales et la chasse dans les parties sèches de
la forêt. On prétend que ces Autochtones
avaient une civilisation rappelant celle de nos
ancêtres des cités lacustres de l'ancienne
Gaule et que la plupart de leurs maisons étaient
bâties sur pilotis. Des traces de ces popula-
tions primitives ont été trouvées sur l'empla-
cement actuel de Somrong-Seng.
Cependant ces hommes si doux devaient être
les victimes des combats géologiques les plus
terribles. En effet, les îles formées par le
Mékong devenaient un véritable obstacle au
déversement de ses eaux ; de plus, les limons
resserraient sans cesse le lit du fleuve à ce point
que les eaux salées étaient insensiblement re-
foulées dans la direction de la mer vaincue.
Ces phénomènes préhistoriques s accentuèrent
d* ailleurs au commencement! de notre ère ; la
quantité cr alluvions charriées par le fleuve était
telle, qu'entrant dans le Grand Lac, elle y em-
piétait peu à peu sur l'eau marine, d'où un
exhaussement des fonds du lac et des larges dé-
pôts d'alluvions. Quelques siècles plus tard,
la magnifique Angkor devait d' ailleurs trouver
sa mort du fait de ces envasements du fleuve.
A ce moment, Angkor Thom était à son
apogée. La ville, forte de ses 800.000 âmes,
devenait une Babylone extrême-orientale. Or.
les envasements provoquaient des élévations de
niveau qui couvrirent d'une boue saunâtre et
pestilentielle les superbes terrasses dont il ne
subsiste aujourd'hui que quelques larges dalles.
La Grande Rivière, n'ayant plus d'écoule-
ment, se rejeta vers l'ouest et le Mékong, ré-
gularisant son cours, amena un dessèchement
quasi complet du lac. En vain, des digues fu-
rent élevées, des travaux entrepris. Le travail
des Khmers luttant contre le fleuve n' avait
d'égal que la ténacité des Hollandais du
XVIe siècle luttants contre la mer ; seulement,
moins heureux que ces derniers, les habitants
d'Angkor périrent dans la lutte ; des inonda-
tions ravagèrent la ville qui fut bientôt sé-
parée du lac ; les alluvions malsaines rendirent
non potable l'eau dont l'absorption provoqua
des épidémies terribles. Les quelques malheu-
reux qui purent échapper au désastre s'enfui -
rent et la forêt triomphante reprit ses droits.
C'est pour cela que les tours du Bayon sont
aujourd'hui enfouies dans un inextricable
fouillis de lianes et que le silence seul est roi,
là où jadis régnait un peuple si prospère.
Pierre Lévy
Importantes missions en Extrème-Orient 1
Répondant à l'invitation des savants japo-
nais, M. Lacroix, secrétaire perpétuel de
l'Académie dps Sciences, a quitté hier
Paris i destination de Tokin où un congrès
tiendra ses assises en octobre ot en novem-
bre.
Rn prenant congé de ses confrères de
rinstihit. M. Lacroix a précisé l'objet de co
congrès, dont le but principal est. d'établir
des relations plus étroites entre les savants
du monde, en vue d'intensifier les recher-
ches scientifiques dans toute la région du
Pacifique et d'améliorer le sort des popula-
tions.
En se rendant au Japon, M. Lacroix a
l'intention de visiter l'Indochine, la Corée
et même la Chine, si toutefois les événe-
ments politiques lui permettent d'accomplir
une randonnée au pays des perpétuelles ré-
volutions.
LA PAIX AU MAROC
-0-0 "-
Les récompenses
Le roi d'Espagne a signé un décret dé-
cernant la grand'croix de l'ordre du Mérite
militaire au commandant en chef de l'ar-
mée française au Maroc, le général Boi-
chut, et au général, chef de'son état-major,
le général Hellé.
L'exil est proche
Le paquebot Amiral-Pierre, des Message-
ries Marihmet;, doit quitter Marseille le 2
septembre, à destination de Madagascar et
de La Réunion.
C'est vraisemblablement à bord de cette
unité que sera embarqué Abd-el-Krim, que
le Rclllltrix, partant de Casablanca le 28
août, doit amener à Marseille.
Le statut de Tanger
--0-0--
Le président du Conseil du Gouvernement
espagnol a eu avant-hier un long entretien
avec le ministre des Affaires étrangères.
Le Noticiero del Lunes déclare que le ca-
binet de Madrid semble disposé 4 maintenir
sa thèse au sujet de Tanger sans la moin-
dre défaillance.
Le même journal a interrogé le Haut-
Commissaire d'Espagne au 'Maroc, le géné-
l'al Sanjurjo, qui a fait cette déclurqtion :
Il est indispensable, quelle que soit la formule
choisie, que notii uyans des garanties nécessai-
l'es afin (pie la zone Fle ne puisse plus
devenir le foyer de la contrebande des armes
et des munitions.
•
• »
Le « fiiornnle d'Italia » écrit que l'Italie
devra participer à la discussion sur la
transformation du régime de Tanger, die.
cussion proposée par le gouvernement es-
pagnol.
EN SYRIE
La pacification
Grùcc aux efforts de l'armée frnnyuLse agissant
d'accord avec le gouvernement libanais, les der-
niers troubles qui ont un moment agité le nord
et l'extrême sud du Liban sont maintenant entlè-
rement terminés. Comme on le sait, une bande
de brigands s'était réfugiée dans les montagnes
presque inaccessibles de l'Akroull, au nord-est
de Tripoli ; grossie de bandes venant de Moins
et de l'Anti-Libnn, cette bundo était descendue
jusque dans les environs de Tripoli. Les troupes
françaises et libanaises avaient été Immédiale-
ment concentrées dans cette région, ce qui
amena le chef de bande Zcin Northi Jaffaï à
demander a faire sa soumission ; les autorités
françaises refusèrent, n'acceptant que des sou-
missions sans aucune condition.
L'expédition fut menée rapidement et vigou-
reusement ; en quarante-huit heures, le village
d'Akroun était occupé, tous les bandits tués,
faits prisonniers ou chassés de la région.
11 est a remarquer que l' Akl'II\IJ i est situé dan*
le DjebeMIemmel, qui avait été du temps des
Turcs, le théâtre df nombreuses révoltes, et oi¡'
les troupes turques n'avaient j(\JfIJ/1 is pli' pénétrer
tant donné le caractère montagneux et presque
Inaccessible du pays.
La facilité avec laquelle les colonnes françaises
ont exécuté cette opération réputée impassible a
montré aux bandits l'inutilité de la résistance
à la loi ; quelques éléments qui cherchaient en-
core a semer des troubles dans la Bekaa sont
Immédiatement rentrés dans l'ordre.
Dans l'Hermon
Le nettoyage du massif de d'Uernion est com-
mencé.
Deux colonnes parties de Huchaya-Katnna ont
occupé les cols et visité Kalaat-Jandal.
Une bande a été surprise au djebel Hel'ltCl' ;
un vif combat s'est engagé.
Les bandits ont perdu sept tués. Seize prison-
niers et 22 fusils sont restés entre nos mains.
Nous n'avons, de notre côté, aucune perte A
déplorer.
Le moachoir d'Alain GerbanH
00
Le Firecrest, le petit bateau justement fa-
meux d'Alain Gerbault, arborait à son mal
une flamme rouge, lorsqu'il aborda à Anto-
na, chef-lieu des îles Marquises. A l'arrière,
également, flottait au gré de la brise comme
un drapeau rouge.
Un gendarme veillait, au bout du quai
Il prit le Firecrest pour un bateau commu-
niste, Alain Gerbault par le bras et préten-
dit emmener au poste le vaillant naviga-
teur. Un fonctionnaire survenant, eut toutes
les peines du monde à faire admettre au re-
présentant de l'autorité que {;erbault ne ve-
nait pas soviétiser les Marquises.
Ce que l'irascible pandore avait pris pour
un drapeau n'était qu'un « parcu n. sorte de
grand mouchoir aux couleurs écarlates qui
sert de culotte aux Océaniens, et que Ger-
bault avait mis à sécher.
ta mort
de Kl. le aoBverneur de Lamothe
--c-o-
M. ll< >nri de Lauiothe, fîouvcnieur hono-
raire des colonies, vient de mourir à \elizy
(Seine-et-Oise) à l'Age do 8;l ans. notait
entré dans l'adininislralion coloniale le l)
octobre. 180)5. Après une longue carrière au
Sénégal, il en devint lieutenant-gouverneur
et resta un des np
des colonies du groupe de l'A. O. 1'. Après
avoir rempli les fondions de (îouverneur
du Gabon. M. de Lamothe était nomme'*
Gouverneur honoraire le 2 nllllt 1 no.. l't
râpé des cadres le rr janvier 1!N><. il ne
cessa pendant sa retraite de s'intéresser
très activement et pour ninsi dire jusqu'au
dernier moment aux questions coloniales et
dans les nombreux comités dont il rninif
partie, son expérience et sa compétence
jouaient un r«Me important dans les délibé-
ral ions.
NmmatEL'UDiaB
LA VIE ECONOMIQUE
Produits polonais à Alger
Une exposition économique des produits
polonais vient d'être organisée à Alger par
la <1 Chambre de Commerce frunco-pulonai-
se » de Varsovie. Cette exposition d'échan-
tillons a reçu l'hospitalité de l'Ecote supé-
rieure de Commerce à l'Aglia. On y trouve
notamment des bois, des tissus, des mine-
rais, des produits chimiques, etc.
Ladite exposition a pris le nom de « Mu-
sée commercial polonais ».
Les ensemencements
L'effort d'ensemencement qui a été fait
pur les colons et les agriculteurs indigènes
au cours de l'automne et de l'hiver derniers
est tout à fait remarquable.
Le chiffre d'hectares consacré aux céréa-
les, pendant la campagne agricole 1925-26,
a été de 3. 1 G8. 500, soit 130.0W hectares de
plus qu'en 1924-25. Ces superticies n'avaient
jamais été atteintes jusqu'à présent, et la
progression des cultures de coton n'a pas
porté tort aux surfaces consacrées aux cé-
réales. 11 est d'autant plus regrettable que
la récolte ait été assez médiocre cette an-
née.
Sur l'ensemble de ces ensemencements 1
million 2I&.000 hectares avaient été consa-
crés au blé dur soit 58.000 de plus que l'an-
née précédente) et 281.000 hectares au blé.
tendre (10.000 hectares d'augmentation).
Le camphre
Les expériences officielles et privées de
culture du camphre, qui ont été faites en
Algérie, ont donné des résultats très encou-
rageants. Si cette culture était développée,
elle permettrait a notre grande colonie mé-
diterranéenne de concurrencer efficacement
certains pays producteurs comme l'Italie et
surtout le Japon qui fournit chaque année
à la France pour près de 30 millions de
francs de ce produit. Le seul gros inconvé-
nient qu'offre le cunphre, c'est la lenteur de
croissance de cet arbre, qui ne permet pas
d'espérer un plein développement avant
une LI'I'I"ailll d'années. Ma is, en attendant,
on peut procéder chaque nnnée à une récolte
de feuilles, qui donne déjà un rendement
intéressant.
Les importations
Pendant le premier semestre de 1926, il
a été importé en Algérie 114.000 têtes de bé-
tail (des ovins pour la plupart, venant du
Maroc) ; 27.500 tonnes de céréales ; 12.500
tonnes de riz ; 26.000 tonnes de sucre ;
73.500 tonnes de chaux et ciments ; 1.400
tonnes de laines ; 2.300 tonnes de bois de
construction ; 335.000 tonnes de houille ;
45.000 tonnes de combustibles liquides (hy-
drocarbures) ; 4.700 tonnes d'engrais phos-
Shâtés ; 6.000 tonnes de tissus de coton ;
9.000 tonnes de papier ; 4.000 tonnes do ma-
chines agricoles ; 3.700 automobiles; 732.000
colis postaux.
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
Bonne prise
Le cheik Tourcche l'aieb lui Turki, du
Kroubs, a arrélé, avec l'aide des agents de
la sûreté, un nommé l\egig l.oucif, de llone,
« (il i avait «ouslrail. à llone au nommé 13en-
u'ic/.ougu llocine, propriétaire, une somme
de îH.iHH) frnncH. l'on i lié, il était i-ncore "11
possession de 30.900 francs,
Un pêcheur noyé
Uni/. Francisco, ùgé de 30 ans, demeu-
rant à Ovan, élail parti pécher des moules
£ Ui* les rochers de Monte-Christo, en ci'in-
pugiiic d'un voisin. Miondoisa .lunn.
Kutevé .par une vague de fond,l!ui/. tomba
à la nier el, malgré les elforls surhumains
de son camarade, ou ne put retirer qu'un
cadavre.. Il a fallu faire appel a une
vedette, pour retirer le corps de l eau
Le* malheureux laisse une \euvr et trois
enfants.
Les vols de volts
M. Hagard, juge d'instruction, a pour-
suivi l'examen du dossier concernant les
volfl de courant électrique au préjudice de
|\ Compagnie l.ehmi, signalés par k%s An-
îwiles Colonial*'* du 10 août.
Le magistral instructeur entendit \1. Jler-
tin, ingénieur de la Compagnie, qui lui
fournit des renseignements précieux.
Ces interrogatoires précisèrent l'accusa-
tion et déterminèrent le juge d'iniflruction
à décerner un mandat de dépftt contre \(h'
nommés Cohen, Antoine Napoli et Honichc
qui ont été écroués à la prison de Barbe
rousse.
D'autres industriels d'Alger sont (illt
ment, inculpés de vol de courant. Co sont
Albert Zaoni, directeur de la scierie Merlo
Lillo. propriétaire d'une scierie ; Vincei
Saecone, lh\pti«tin Saccone, Christini, pr.
priétaires de scieries ; Cacciiitolo, direcîei
de r m Aquarium el Lauaidère. direcler
du cinéma <<. La Perl-' •>. C'est ;'i la sni
d'une longue empiète faite par des che
di1 service de la Compagnie 1 t des aveux (!̃
Napoli que les personnes en question o<
été inculpées.
M. Hagard a encore entendu M. Albt
Znoui. directeur de la scierie Merlo, et A
dré Napoli. ans. chauffeur de taxi, anci
ei 11 pli i\ r de lit t-I
fiontatioii (Mit lieu entie /aoui «d les de
Napoli. Le juge d'instruction se lit donn
des précisions techniques par M. de L;
glade. chef du lal>orntoire de la Compagi
Ivbon, après quoi il décernait un mata
de depAI Contre /.aoui et André Napoli,
qui porto à cinq le nombre des ineulj
écroués.
La Compagnie l.ehon ey» trrffîemenl d<
dée poursuivre toutes ces affaires. »
s'est portée partie civile par l'organe
M11 Lefèvre-Panl. son avocat.
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