Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-08-23
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 août 1926 23 août 1926
Description : 1926/08/23 (A27,N128). 1926/08/23 (A27,N128).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63971762
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
V
VINGT-SEPTIEME ANNEE. - No 1*8 * -. JL, ., LE NUMERO : J0 CENTIMES LUNDI SOIR, 23 AOUT lU'16-
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
ua AMICUS PUBLIÉS PAR "LM ANNALES COLONIALES" SONT LA PKOPMÉTt
1 EXCLUSIVE DU JOURNAL
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DIRECTEURS ; MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
RMactiN « iàililMiN : 34, Ru. du Mont-Thabor. PARIS-1" NMni : LOOVU te-9
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France et Colonim 10. 41 a a e
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L'Europe et l'Asie
1
--
Allons-nous assister à une dislocation rapide
et peut-être définitive de la Société des Na-
tions ? L'institution de Genève est-elle sur le
point de se scinder en trois groupes indépen-
dants en attendant qu'ils deviennent antago-
nistes : groupe européen, groupe américain,
groupe asiatique ?
Du point strictement colonial, la création
d'un groupe américain ne présente pas un grand
intérêt, encore que son existence puisse avoir
une répercussion sur l'avenir des possessions
européennes des Antilles. Mais on ne saurait
en dire autant de la formation d'une Société
des Nations asiatiques.
Il y a quelque vingt ans, M. Victor Bérard
publiait un ouvrage sur la Révolte de l'Asie et
montrait la réaction que provoquait la domina-
tion européenne sur les classes instruites de cet
hpoiense continent. Il était, si je ne me trompe,
ïe premier à noter l'effervescence que susci-
taient parmi l'élite des grands pays comme
l'Inde, la Chine, le Japon, les prétentions des
Etats de l'Occident qui tendaient partout où
ils ne dominaient pas déjà à établir leur em-
prise sur des pays jugés de civilisation infé-
rieure. Et il marquait l'importance des vic-
toires japonaises d'abord sur la Chine, et en-
suite sur la Russie. Les études de M. Bérard
ont vieilli par bien des côtés et pour de nom-
breuses raisons, mais elles mériteront encore
d'être consultées par quiconque voudra saisir
l'origine des mouvements qui, en ce moment,
affilent le monde asiatiaue.
Cette divergence entre l'Europe et l'Asie
s'est naturellement accentuée en vertu de cette
loi qui s'applique aussi bien aux peuples qu'aux
individus et qui veut que les groupements hu-
mains s'opposent dans la mesure où ils prennent
conscience d'eux-mêmes.
L'exemple du Japon d'abord, qui a été d'une
inluence si grande sur les rives du Pacifique et
4e l'Océan Indien, et la guerre dp, 1914-18
ensuite, ont hâté le mouvement. La Révolution
russe est venue par-dessus tout cela et s'est
e fforcée, pour des raisons que nous avons
exposées trop de fois pov qu'il soit nécessaire
d'y revenir, de donner à cette agitation une
vigueur, une acuité qui devaient la faire tourner
en révolte année, en guerre véritable. Que la
propagande bolchevique se soit beaucoup moins
préoccupée de propager la - doctrine communiste
que de surexciter les sentiments nationaux et
même nationalistes, c'est ce que personne ne
pourra sérieusement contester même parmi les
défenseurs de la politique de Moscou. Que
cette action puisse, dans un lape de temps assez
court, se retourner contre ceux qui l'ont entre-
prise, c'est une éventualité qui n'a rien d'in-
vraisemblable et qui ne saurait surprendre ceux
qui n'ont pas oublié les leçons de l'histoire si
fertile en chocs en retour de ce genre.
L'attitude de l'Europe, ou plus exactement
celle des grandes puissances qui dirigent la po-
litique européenne n'a pas été étrangère à ce
ril de PAsie. C'est un fait d'expérience,
comme on dit, que les peuples, à l'exception
d'une élite, ne prennent conscience d'eux-mêmes
jque sous l'empire de quelque grand événement
iqui les éprouve durement et les touche jusque
dans leurs sentiments les plus intimes. Les con-
sidérations d'ordre philosophique, historique,
politique passent, par-dessus la tête de la masse,
et il faut un fait tangible pour qu'elle ouvre les
veux à la réalité.
- En Europe, et partipulièrement en France et
en Allemagne, ce sont des événements de ce
eenre, conquête, domination étrangère, qui ont
ait éclore le sentiment national et lui ont donné
quelque vigueur. Et pendant ce longues années,
! le patriotisme a été beaucoup moins fait d'un
sentiment de fraternité entre des hommes habi-
tant le même pays, parlant la même langue, vi-
vant la même vie intellectuelle et morale, que
tIe l'animosité, de la haine même contre l'étran-
ger qui avait en même temps été l'oppresseur.
Le sentiment patriotique en Asie, et en par-
ticulier dans les pays dont l'indépendance a
disparu ou a été menacée par les Européens,
présente des caractères analogues. Le collabo-
rateur distingué de l'Information qui signe Ar-
naud et qui a parcouru l' Asie, note cet état
'd'esprit. Les peuples de ce continent se défient
Ides institutions européennes, même de celles
oui, si elles n'étaient détournées de leur esprit,
sevraient leur inspirer la plus grande confiance.
C'est ainsi que la Société des Nations, dont
les efforts tendent ou devraient tendre à prot.
y ger les faibles, à faire régner l'égalité entre
les peuples, leur apparaît surtout comme un
instrument de domination européenne. C'est ce
que l'on dit en Perse, dans les Indes, en Afgha-
nistan, en Turquie même, et, ajoute M. Arnaud,
c'est ce oui est en partie vrai, ou tout au moins
---- présente - les apparences de la vérité.
L on comprend que, dans ces conditions,
l'idée soit venue à quelques esprits audacieux de
constituer une Société des Na'.ions asiatiques.
Un Congrès s'est réuni dans ce but à Nagasaki.
Nous en avons lu de brefs comptes rendus dans
Jes dépêches d'agences et, pour autant que nous
soyons renseignés, l'accord le plus parfait n'y
a pas régné. Certains en concluront un peu
hâtivement peut-être que ces querelles indiquent
l'impossibilité d'une entente finale.
Cette déduction est peut-être téméraire, et
les faits pourraient bien lui donner un démenti,
à condition, toutefois, que les désaccords des
Météttués traduisissent des divergences prof on-
cles d'intérêt. Car il convient de se débarrasser
de cette méthode puérile et désuète qui prétend
eiquer à peu près uniquement par les ca-
prices des individus le rapprochement ou Top*
position des peuples.
La question est donc de savoir si les peuples
d'Asie ont assez d'intérêts communs pour s'unir
en faisant taire les divergences et les antago-
nismes secondaires. A examiner la chose de
près, on ne tarde pas à constater que nous en-
globons sous le nom d'Asie des peuples qui
sont beaucoup plus différents par la race, par
les conceptions morales, intellectuelles, politi-
ques, que ne le sont les divers peuples de notre
continent.
Il est devenu banal de citer la diversité des
populations de l'Inde ; mais il n'y a pas que
cet exemple. Le Turc de l'Anatolie, le Syrien
de Damas ou de Beyrouth, l'Arabe du Hedjaz
n'ont pas grand' chose de commun avec le Chi-
nois de Shanghai ou de Canton, le Japonais de
Tokio, l'Hindou de Bombay, et même avec le
Malais de l'Insulinde. Ces peuples n'ont pas
la même. civilisation, ni les mêmes intérêts. Ils
ne parlent pas la même langue. Et la variété
des dialectes, en prenant ce mot au sens le plus
étendu, est telle que s'ils veulent communiquer
entre eux, ils sont obligés d'employer une lan-
gue européenne comme l'anglais.
D'un autre côté, les rivalités économiques les
opposent. Le Japon, par exemple, où l'indus-
trie textile a pris depuis quelques années un
essor considérable, ne saurait s'entendre faci.
lement avec l' Inde, où la même industrie tend,
ette aussi, à se développer de façon à alimenter
le march é national. L entente n est même pas
parfaite entre la Chine et l'Empire du Soleil-
Levant. Il serait facile de poursuivie par des
exemples topiques cette démonstration.
Une seule chose peut unir ces peuples : la
nécessité de lutter contre la domination euro-
péenne. Elle seule est capable d'étouffer les
divergences qui les séparent, de réaliser notam-
ment l'unité du monde islamique, beaucoup
moins cohérent que nous nous plaisons à le figu-
rer. LJIe seule est susceptible de fournir une
raison solide à la constitution d'une ligue des
puissances asiatiques.
Le sort de l'institution de Genève est
donc entre les mains des grandes puissances
européennes. Celles-ci sont à un moment de leur
histoire où il leur faut faire un choix délicat,
prendre une décision susceptible d'avoir les plus
graves conséquences. Il leur appartient d'ap-
porter à leur politique asiatique les modifica-
tions qu'imposent des circonstances nouvelles,
ou bien de s'entêter dans des méthodes dange-
reuses. Ce ne sont pas uniquement des consi-
dérations morales, le respect de certains prin-
cipes qui leur commandent de se prononcer dans
tel ou tel sens, mais aussi leur intérêt bien com-
pris.
- Les puissances qui possèdent en Asie un
grand Empire, comme c'est le cas de la France,
ont le devoir de prêter à cette question une
attention particulière. Un des hommes qui con-
naissent lè mieux l'Indochine et que rien n'in-
cline à quelque sympathie à l'égard de ce qu'on
appelle les idées révolutionnaires, déclarait ré-
cemment qu'il était frappé à chacun des voyages
qu'il faisait en Extrême-Orient, à SaIgon, à
Haiphong, à Hanoi, à Shanghai, etc., des
changements qu'il constatait dans la mentalité
des peuples qu'il visitait. Il n'en concevait pas
des inquiétudes. Mais ce qui l'effrayait, c'était
l'immobilité de nos conceptions politiques. C'est
là qu'était le danger.
On ne saurait mieux due. Il faut se rendre
compte que l'Asie n'est pas le continent immo-
bile et somnolent qu'aiment à nous représenter
quelques écrivains plus disposés d'ailleurs à
nous dresser le tableau d'un monde convention-
nel que celui d'une humanité réelle et vivante.
Les constatations que notre compatriote fai-
sait à propos de l'Extrême-Orient et surtout
de l'Indochine valent pour tout le monde. Im-
primons à nos conceptions politiques l'évolution
nécessaire et les difficultés qui peuvent opposer
l'Asie à l'Europe, ne disparaîtront certes pas
mais seront en grande partie aplanies.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission des AI
faires Etrangères, membre de la
Commission des Colonies.
Le Bey de Tunis en France
.- 1 00 l
Le bey de Tunis, entouré des princes ses
fils, de ses ministres et de M. Lucien Saint,
a présidé hier la fête des fleurs donnée À
Luchon en son honneur par un temps mer-
veilleux. La colonie étrangère avait répondu
à l'appel du comité et les voitures fleuries
ont animé la fête de leurs couleurs chatoyan-
tes. Le bey et sa suite ont pris part au com-
bat fleuri qui a eu lieu devant une assistance
de plusieurs milliers de personnes, venues de
toutes parts.
Le bey a ensuite présidé la distribution des
récompenses.
Ainsi parlait, à Carthare,
Saint-Augustin.
00
Un religieux Italien vient de faire une
importante découverte parmi les manus-
crite de la bibliothèque ambrosienne de Mi-
lan. Il s'agit de deux sermons inédits de
Mint Auguetin. Le premier sermon fut pro-
noncé à Carthage par saint Augustin, pour
commémorer l'anniversaire des chrétiens
martyrisés sous Valérien, et le eecond
exalte la figure d'un évêque qui fut lui
aussi massacré avec tout son clergé et non
peuple, en l'an 259.
Propagande coloniale
00
Pour visiter l' Annam
In-
A
Un bon point au Bureau du Tou-
risme de Hué. Il nous envoie une
plaquette de propagande qui est
une mervetlle. t Ht citons-le, et dang ce pal-
marès rapide et improvisé, accordons un pre-
mier prix ex-aequo aux Imprimeurs des Pres.
ses de VExtrême-Orient, aux amis du Vieux
flué dont le Bulletin a fourni des dessins
tout à fait admirables, aux photographes du
Bureau Officiel du Tourisme de Hué qui,
eux aussi, ont collaboré au succès de cette
jolie et originale brochure.
J'ai lu avec intérêt la Notice Touristique
sur l'Annam qui finit par cette phrase qui
précise le but des éditeurs : « C'est pour
mettre l'Annam à la portée de la curiosité de
ceux qui voyagent que cette courte notice a
été rédigée. » Curiosité bienfaisante et qui
devrait porter tous les Français qui voyagent
à visiter nos colonies, puisqu'elles leur of-
frent tant de merveilles inconnues. le ne se-
rais même pas étonné que cette plaquette
donnât Venvie de voyager à cette immense
majorité de Français qui ne voyage pas.
Vtent ensuite une courte étude sur la
situation et l'aspect général de l'Annam, sur
le climat, sur les curiosités qui sont ainsi
classées :
Sites naturels incomparables par leur
beauté rare et leur diversité;
Monuments qui s'imposent à Vadmiration
de Vartiste et du servant par leur architecture
originale;
Population qui a conservé encore intacts
des usages archaïques, des coutumes pittores-
que s, des industries et des arts des plus pri-
mitifs aux plus raffinés.
Et nous avons, sous les yeux, la liste des
principales excursions à effectuer en Annam,
du Sud au Nord, toutes possibles en automo-
bile sauf les exceptions indiquées, excur-
sions à Phan/ilt, à Phanrang, au Lang Bian,
à Dalat, à Djiring, aux cascades de Prin et
de Bobla, aux chutes d'Ankroët, aux chutes
du Dauhim à Pongour, Lién-Khan, Gou-
ga", aux pics du Langbian, au lac de Tak
Lak, à Nhatrang, à Banmethuot, à Qutn-
kon, à Koutum, à Quang-Ngai, à Tourane,
à Mi Son, l'Angkor de l'Annam, à Hué bai-
gné par la Rivière des Parfums, avec ses en-
virons enchanteurs, ses musées et ses monu-
ments. De là, nous sommes conduits comme
par la main à Quang-Tri, à Dong-Hoi, dans
la province de Hatinll, à Vinh, dans la pro-
vince de Thanh-Hoa aux promenades non
moins pittoresques que les autres.
Ajoutez à cela un chapitre sur la chasse,
car, dans ce pays privilégié, il suffit de
s'éloigner d'une ville ou d'un chef-lieu à une
faible distance pour pouvoir faire de magni-
fiques tableaux; à deux ou trois heures de
marche, à une nuit de sampan, on est en
pleine forêt ou en pleine brousse, et toutes
les espèces de grand et de petit gibier n'at-
tendent que le coup de fusil.
Un dernier résumé des moyens de com-
munication en Annam, routes, sentiers, voies
maritimes, chemins de fer, services automo-
biles, automobiles en location, et des progrès
de l'industrie hOtelière, tout cela illustré avec
beaucoup d'art et pour le charme des yeux.
C'est une plaquette qui est une merveille, je
le répète volontiers, et aucun de ceux aux-
quels j'aurai donné envie de la connaître ne
me contredira.
C'est de la propagande excellente, et que
nous ne saurions trop encourager. Elle réus-
sira, nous en sommes certains, à faire dis-
paraître contre. le Cfrand Empire du Sud.
des préjugés ou injustes ou absurdes, et à
attirer, dans la belle saison qui va de février
aux premiers jours de juin, des touristes
français auxquels il ne suffira plus qu'une
colonie soit une provincelointaine de la
France pour qu'on soit décidé du coup à
voyager chez le voisin.
- Mario Rouai an,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
.1.
A la mosquée de Paris
0-0
U faut quatre mihrabs
M. Robert Bos, conseiller municipal du
quartier du Val de GrAce qui a acquis à
l'Université égyptienne d'Êl Ar de gran-
des connaissances coraniquesréclame pour
les trois rite3 autres que le rite Malékite
(celui des Marocains) trois mihrabs. Et ce
afin de permettre aux musulmans des qua-
tre rites sunnites d'entendre avec profit la
prière de l'imain.
Le cheikh Mohamed el Kasti, cadi de
Beyrouth, nuirait été fort eené lors de l'inau-
guration do la Mosquée de Paris de n'avoir
ipu, en bon hanéfite, profiter de la prière
prononcée dans la chaire du rite maiékite,l«.
seule qui ait été élevée dans notre mosquée
parisienne.
LA MEDAILLE COLONIALE
La médaille coloniale avec agrafe « Maroc »
a été accordée aux états-majors et équipages
des navires de la flotille de protection des côtes
Marocaines et des escadrilles aériennes en
1925.
(/. 0. du 20 AOUT 1986.)« »
- v
Dépêches de l'Indochine
Les inondations
Par suite de la montée continue des eaux
dans les secteurs inondés, le trafic de la
ligne Halphong-llanoi est complètement
suspendu à dater du 17 courant, Ilalphong
est complètement envahi par les eaux.
- Départ
M. Suga, chargé du consulat général du
Japon à Hanoï, a quitté le 17 cette ville pour
se rendre à Tokio. Il doit assister à la con-
férence qui désignera les titulaires des pos-
tes consulaires japonais en Extrême-Orient.
Convocation d'un collège électoral
Par arrdté du Gouverneur de la Cochin-
chine en date du 14 août, le collège électo-
rat des commerçants français et indigènes
sujets français est convoqué pour le 26 oc-
tobre, pour élire neuf membres français et
trois indigènes en remplacement des mem-
bres de la Chambre de Commerce dont le
mandat arrive à expiration et des membres
démissionnaires.
La souscription volontaire
M Sargon, dans la séance du 17- août, sur
ta proposition de l'administration, le conseil
•limitai a accepté dfi foire abandon à la mé-
tropole du montant total des titres de rente
détenus par le budget local ; soit 610.377
francs de rente, représentant un capital de
ll.iS2.400 francs. Le Gouverneur de la Co-
chinchine prit la parole à cette occasion :
« En vaut remerciant de ce geste géné-
tg reux, a-t-il dit, le liens. à vous fournir
le quelques indications sur la souscription,
« dont le total atteint déjà 4 millions de
« francs, auxquels il convient d'ajouter
« 50.000 francs de titres de rente qui furent
a remis par la Société des anciens militai-
« res et marins. Je tiens à déclarer ici, de-
« vant l'assemblée, pour éviter tout com-
u mentaire tendancieux, qu'aucune espèce
n de pression ne fut exercée. J'ai insisté tout
u particulièrement pour que cette souscrip-
CI tion soit laissée à la libre générosité de
u chacun, et j'ai reçu l'entière assurance
n que toutes les sommes versées l'ont été
le volontairement.
« Sur la demande réitérée des représen-
u tants indigènes, je me propose d'autoriser
M de verser à t'administration pour la sous-
ii cription, les titres de rente détenus par
m les communes. On m'a fait observer en
m effet que le total est réparti sur un grand
le nombre de villages et que la perception
u des titres de rente oblige à des déplace-
ii ments parfois lointains et à des formalités
« assez longues. En conséquence, tous les
Il villages qui en feront la demande, seront
it autorisés à verser pour la souscription
« leurs titres de rente. »
EN INDOCHINE
Nous recevons la lettre suivante :
Paris, le 14 août 1926.
Mon cher directeur,
J'ai constaté avec une certaine surprise que
le et Bulletin de l'Agence Radiotélégraphique
de l'Indochine et du Pacifique », dont le siège
est à Paris, 20, rue La Boétie, annonçait
que M. Héraud aurait été nommé président
du Conseil colonial.
Or, il résulte d'un télégramme reçu d'In-
dochine, que c'est M. Henri de Lachevrotière,
directeur de « l'Impartial », et ancien pré-
sident du Conseil colonial, qui aurait été
réélu président de cette assemblée.
Deux de mes amis, M. Héraud et le doc-
teur Le Quang Trinh, ont été réélus vice-
présidents.
Je vous serais donc très .ligé de vouloir
bien rectifier cette erreur.
Veuillez agréer, mon cher directeur, l'as-
surance de mes sentiments dévoués.
Ernest Outrey.
9660-
TAUX DE LA PIASTRE
A la date du 20 août, 1020), le taux officiel de
la piastre, à Saigon, était de 18 fr. 60.
-601
TAUX DE LA ROUPIE
"0-
A la date du 20 août 102C, le taux officiel dt
la roupie, dans l'Inde, était de 11 fr. 80.
8.e
un amours fie m. de jouvenei
----0+-
M. Henry de Jouvenel, sénateur de la
Corrèze, haut commissaire de la République
française en Syrie et au Liban, a prononcé
hier, au cours du banquet de clôture du
concours régional agricole de Meymac (Cor.
rèzc), un discours au cours duquel il a dit
notamment :
La tâche que je m'étais assignée et que
j'avais publiquement définie, fi la veille de mou
départ pour la Syrie, est achevée.
Aujourd'hui, la rébellion est vaincue.
C'est la paix qu'il s'agit d'atteindre en éta-
blissant l'ordre, la justice, la prospérité et en
faisant succéder a l'ère des combats l'ère des
progrès économiques.
Quand on aura compris que la Syrie et le
Liban sont des pays complémentaires de la
France, que si notre richesse demeure mnl as-
sise, c'est que nous manquons de matières pre-
mières pour les industries textiles, que, le jour
où ces industries auront trouvé en Syrie, non
seulement la laine et la soie qu'on y recueille
déjà, mais des étendues appelées a devenir la
terre à coton de la France, la fortune de notre
nation et celle des nations libanaises et syrien.
nes se trouveront associées et le mandat con-
sacré par une force plus forte que la force :
relie de l'intérêt commun.
La Syrie « terre à coton de la France n.
Puisse le sénateur de la Corrèze avoir vu
juste.
Le statut de Tanger
D'après une note officielle espagnole :
u L'agitation qui s'êsl manifestée dans la
ville de Tanger coïncidait avec la reprise
de la question de Tanger dans le domaine
international. Il faut éviter que certains es-
prits méfiants croient que cette agitation
est produite par l'Espagne dans le but de
montrer l'inefficacité du statut et la néces-
sité de modifier le régime de Tanger. »
D'autre part, au Quai d'Orsay, on dé-
ment toutes les nouvelles alarmistes pu-
bliées par certains journaux anglais sur la
situation à Tanger. 11 n'a jamais été ques-
tion de faire appel aux compagnies de dé-
barquement des navires da guerre station-
nant en rade. L'ordre n'a jamais été trou-
blé.
Au cours d'une récente entrevue avec M.
Aristide Briand, M. Quinones de Léon, am-
bassadeur d'Espagne, s'est fait cette fois
à titre officiel, l'interprète des revendica-
tions du général Primo de Rivera au su-
jet de la question de Tanger.
Pour mettre fin aux insinuations de cer-
tains journaux étrangers, M. Quinones de
Léon a nettement précisé que son gouver-
nement, loin de vouloir porter atteinte à la
souveraineté du sultan du Maroc sur la
zone internationale, se bornait à réclamer,
afin de faciliter son action auprès des Ri-
fains, une situation prédominante dans
l'administration du port et des territoires
limitrophes.
Ayant ainsi écarté la thèse de l'annexion
pure et simple que l'on avait prêtée au ca-
binet de Madrid, l'ambassadeur d'Espagne
a ajouté que le chef du directoire entendait
agir en plein accord avec les gouverne-
ments français et anglais.
Lois, Décrets, Arrêtés
-Q-O-
Décret du 12 août 1926 relatif à l'admission
en franchise en France de produits ori-
gin aires de la Guinée française.
Aux termes de ce décrut, sont admis en
franchise des droits de douane à leur entrée
en France et en Algérie les ananas conser-
vés sans sucre ni miel, originaires de la
Guinée française.
Le traitement de faveur ainsi accordé est
subordonné aux conditions suivantes :
a) Les ananas seront importés en droiture.
b) ils seront accompagnés d'un certificat
d'origine délivré par des autorités locales.
Des décrets du Président de la Hépublique,
rendus sur la proposition du ministre des
colonies et du ministre des finances, déter-
minent, chaque année, les quantités auxquel-
les s'appliquera ce régime de faveur.
(J. O. du 19 août 1926.)
Décret du 12 août 1926 portant fixation des
taxes à percevoir pour l'affranchissement
des colis postaux expédiés de la France
continentale, de la Corse et de l'Algérie à
destination des colonies françaises et des
pays étrangers.
Décret du 10 août 1926 approuvant des mo-
difications à la répartition des crédits
entre divers chapitres du budget général
de l'Indochine (exercice 1926).
Décret du 10 août 1926 renouvelant le man-
dat d'un membre titulaire du Conseil pri-
vé des établissements français dans
nnde.
Aux termes do ce décret, les pouvoirs con-
férés par le décret du 26 septembre 11)24, à
M. Ponnaya-Hassou en qualité de membre titu-
laire du Conseil privé des établissements fran-
çais dans l'Inde sont renouvelés pour une
période de deux années.
Décret du 10 août 1926 autorisant un prélè-
vement sur la caisse de réserve de la
Côte française des Somalis (contribution
volontaire).
Aux termes de ce décret, est approuvé l'ar-
rêté pris par le Gouverneur de la Côte fran-
çaise des Somalis, en Conseil d'administra-
tion, à la date du 29 mai 1926, autorisant le
prélèvement sur la caisse de réserve de la
colonie de la somme de 25.000 fr. de rente
3 destinée à être versée à la onisse autonome
d'amortissement instituée par la lQi du 29
nvril 109(5.
_'U8 ----. (J. 0. du 20 août 1U26.)
Décret du Il août 1926 portant création
d'auxiliaires indigènes à rattacher aux
détachements de gendarmerie de l'Afri-
que occidentale française.
Décret du 10 août 1926 réglementant la
police sanitaire générale dans la colonie
de Madagascar et dépendances.
(. 0. du 21 août 19'26.)
Décret du 14 août 1926 portant classement
d'une station thermale.
Aux termes de ce décret la station thermale
d'Encausse-les-'iliermes (liante-Garonne) est
ajoutée à celles où les fonctionnaires du ser-
vice colonial et des services locaux des colo-
nies peuvent ôl^e envoyés en trnnomcnt dans
les conditions prévues à l'article 12, position 5,
du décret du 3 juillet 1807, modifié par les
décrets d«'s 0 octobre 1021, 3 juillet et ïw août
19(22, 15 septembre 1023, 4 mai et :10 août 1024
et 7 mai 1025.
La durée du traitement dan* cette station
est fixée à vingt et un jours.
(J. 0. du 22 août V.m.)
-–
A L'OFFICIEL
---0-0--
Le « Journal Officiel Il du 21 août, publie le
relevé des produits d'origine et de provenance
tunisiennes importés en France ou en Algérie
pendant la première décade d'août 1926.
Le « Journal Officiel Il du même jour public
le rapport du Ministre des Colonies au Prési-
dent de la République sur la situation au 3t dé-
cembre 1024 des travaux relatifs aux chemins
de fer de l'Indochine et du Yunnan.
Y MACAO
Le gouvernement portugais a reçu un nouveau
télégramme du gouverneur de la < olonie portu-
gaise de Macao l'informant t,ue les grévistes
chinois ont, une fois de plus, attaqué les sol-
dats portugais, mais que les assaillants i!ht été
repoussés avec de lourdes pertes.
Le gouvernement portugais a décidé d'en-
voyer deux navires de guerre sur les lieux.
Dans la Légion d'Honneur
----()-o-
MINISTERE DES COLONIES
Sont promus et nommés :
Grand officier
M. Nguyen Huu liai, président da Con-
seil des Ministres de l'Annam. Msnistro
de l'Intérieur. -
Commandeur
MM.
Kourn, gouverneur de lr6 classe des Co-
lcuiies, Lieutenant-Gouverneur du Daho-
mey.
Uiao Sisouphan, Latsavong du Royau-
me de Luang-Prabang (Laos).
Pham Van Tuoi, ancien Doc Phu Su en
Cochinchine.
Officier
MM.
Birthe, agent principal de la Compugnie
Française de l'Afrique Occidentale à la
Côte-d' Ivoire.
Battini, administrateur en chef des Co-
lonies.
Billecocq, chef de bureau à l'administra-
tion Centrale du Ministère des Colonies.
Blanchard de la Brosse, Résident supé-
rieur de 2e classe en Indochine.
Ducroiset, fondé de pouvoirs de la Com-
pagnie de Commerce et de Navigation
d'Extrême-Orient.
F rager, administrateur de Sociétés co-
loniales, ancien chargé de missions.
Hayot Simon, industriel et agriculteur à
ta Martinique.
Sasias, administrateur en chef des Co-
lonies.
Alimet Saloum Ould Brahiin Saloum,
Emir des Trarzas en Mauritanie.
Chevalier
MM.
Alban, administrateur de la Presse Co-
loniale.
Aulard, sous-chef de bureau à l'Admi-
nistration Centrale du Ministère des Colo-
nies.
Bouchet, chef de bureau hors classe des
Secrétariats généraux des colonies.
Breda, administrateur de lr" classe des
services civils de l'Indochine.
Buhot Launay, administrateur en chef
des colonies.
Bundervoet, inspecteur de 1re classe,
chef du service des Contributions directes
à La Réunion.
Carrière, publiciste, chef-adjoint du Ca-
binet du Gouverneur Général de l'Indo-
chine.
Casaux, directeur de l'Institut Ophtal-
mologique de Hanot, professeur & l'Ecole
de Médecine de l'Indochine.
Chardon, administrateur en chef des
Colonies.
Chazelas, administrateur de Ire classe
des Colonies.
- - -- - - -
Chenu, directeur général de Société In-
dustrielle en Jndodhine.
Deletic, professeur principal hors
classe, chef du service de renseignement
en Annam.
Delogere, agent technique principal à
l'Inspection générale des Travuux publics
des Colonies.
Demaison, directeur de Sociétés colonia-
les et homme de lettre.
Deney, agent général de société com-
merciale au Sénégal.
Hevaux, inspecteur de l'Enseignement
primaire, adjoint au directeur de l'Ensei-
gnement à Madagascar.
Dyé, chef de travaux pratiques à l'Insti-
tut de Médecine coloniale.
Favreau, négociant à Pointe-à-Pitre
(Guadeloupe).
Florance, professeur chargé de cours au
Lycée Leconte de l'Isle, à Saint-Denis
(Héunion).
Frangeul, capitaine au long cours. Pi-
lote au service du pilotage a Saigon (Co-
chinchine).
Grnffeuil, administrateur de lr0 classe
des Services civils ds l'Indochine.
Jessula, négociant industriel à Saigon
(Cochinchine).
iLaban, directeur d'Ecole à Basse-Terre
(Guadeloupe).
Lagarde, inspecteur de la Garde Indi-
gène de l'Indochine.
Lamy, adminisuraleur en chef des co-
lonies.
Londry, receveur des Postes et Télé-
graphes en Inllochinc.
Laporte, administrateur en chef des
colonies.
li)e la llocca, administrateur en chef des
colonies.
Le Moucher, sous-chef de bureau à
l'Administration Centrale du Ministère des
Colonies.
Lintanff, adjoint principal do classe ex-
ceptionnelle des services civils de l'Afri-
que Occidentale Française.
Mt'londes, industriel.
Meneaull, procureur de la République,
chef du Service judiciaire des Etablisse-
ments Français d'Océanie.
Michel ,Je,m, administrateur en chef des
Colonies.
Michel Gustave, directeur do la eucour-
snle au Dahomey do la Manque de l'Afri-
que Occidentale Française.
Michellef, vice-président de la Cour d'ap-
pel de l'Afrique Occidentale Française.
Montezer, administrateur de Ir classe des
Colonies.
l'ellè juge de paix à Cayonne (Guyane).
din-eteur de la succursale de la
Panque l, de l'Indochine à Pondichéry.
Phel'ivong, administrateur de lrs classe
des Colonies.
Pitoy, commis principal d'ordre et de
comptabilité à l'administration centrale du
ministère des Colonies.
Poulet, directeur et président du Conseil
d'administration de la Banque de la
Guvane.
Raud, colon à Madagascar.
De Rivaud la Raffinière, administrateur
de sociétés.
nnhichon, publiciste, fions-préfet.
rjollot, ingénieur "n chef de 2* claeee.\
VINGT-SEPTIEME ANNEE. - No 1*8 * -. JL, ., LE NUMERO : J0 CENTIMES LUNDI SOIR, 23 AOUT lU'16-
r_ - - - - - - - - - - - - - - - - ----=--';"'---':""-------..;;.-----------.:.-.:.-=----=-:;.-..:.-:-.-.=----------------- - - - - - - - - - - - -- - - - -.- -..-
-.; 4 II..
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
ua AMICUS PUBLIÉS PAR "LM ANNALES COLONIALES" SONT LA PKOPMÉTt
1 EXCLUSIVE DU JOURNAL
.IUII8.,,_S--"
DIRECTEURS ; MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
RMactiN « iàililMiN : 34, Ru. du Mont-Thabor. PARIS-1" NMni : LOOVU te-9
âlOIREMUTS -
-
et comnin va «a I mit s mIi
France et Colonim 10. 41 a a e
Etranger ut. «g, M ,
UII.°abo- el .Ir.
L'Europe et l'Asie
1
--
Allons-nous assister à une dislocation rapide
et peut-être définitive de la Société des Na-
tions ? L'institution de Genève est-elle sur le
point de se scinder en trois groupes indépen-
dants en attendant qu'ils deviennent antago-
nistes : groupe européen, groupe américain,
groupe asiatique ?
Du point strictement colonial, la création
d'un groupe américain ne présente pas un grand
intérêt, encore que son existence puisse avoir
une répercussion sur l'avenir des possessions
européennes des Antilles. Mais on ne saurait
en dire autant de la formation d'une Société
des Nations asiatiques.
Il y a quelque vingt ans, M. Victor Bérard
publiait un ouvrage sur la Révolte de l'Asie et
montrait la réaction que provoquait la domina-
tion européenne sur les classes instruites de cet
hpoiense continent. Il était, si je ne me trompe,
ïe premier à noter l'effervescence que susci-
taient parmi l'élite des grands pays comme
l'Inde, la Chine, le Japon, les prétentions des
Etats de l'Occident qui tendaient partout où
ils ne dominaient pas déjà à établir leur em-
prise sur des pays jugés de civilisation infé-
rieure. Et il marquait l'importance des vic-
toires japonaises d'abord sur la Chine, et en-
suite sur la Russie. Les études de M. Bérard
ont vieilli par bien des côtés et pour de nom-
breuses raisons, mais elles mériteront encore
d'être consultées par quiconque voudra saisir
l'origine des mouvements qui, en ce moment,
affilent le monde asiatiaue.
Cette divergence entre l'Europe et l'Asie
s'est naturellement accentuée en vertu de cette
loi qui s'applique aussi bien aux peuples qu'aux
individus et qui veut que les groupements hu-
mains s'opposent dans la mesure où ils prennent
conscience d'eux-mêmes.
L'exemple du Japon d'abord, qui a été d'une
inluence si grande sur les rives du Pacifique et
4e l'Océan Indien, et la guerre dp, 1914-18
ensuite, ont hâté le mouvement. La Révolution
russe est venue par-dessus tout cela et s'est
e fforcée, pour des raisons que nous avons
exposées trop de fois pov qu'il soit nécessaire
d'y revenir, de donner à cette agitation une
vigueur, une acuité qui devaient la faire tourner
en révolte année, en guerre véritable. Que la
propagande bolchevique se soit beaucoup moins
préoccupée de propager la - doctrine communiste
que de surexciter les sentiments nationaux et
même nationalistes, c'est ce que personne ne
pourra sérieusement contester même parmi les
défenseurs de la politique de Moscou. Que
cette action puisse, dans un lape de temps assez
court, se retourner contre ceux qui l'ont entre-
prise, c'est une éventualité qui n'a rien d'in-
vraisemblable et qui ne saurait surprendre ceux
qui n'ont pas oublié les leçons de l'histoire si
fertile en chocs en retour de ce genre.
L'attitude de l'Europe, ou plus exactement
celle des grandes puissances qui dirigent la po-
litique européenne n'a pas été étrangère à ce
ril de PAsie. C'est un fait d'expérience,
comme on dit, que les peuples, à l'exception
d'une élite, ne prennent conscience d'eux-mêmes
jque sous l'empire de quelque grand événement
iqui les éprouve durement et les touche jusque
dans leurs sentiments les plus intimes. Les con-
sidérations d'ordre philosophique, historique,
politique passent, par-dessus la tête de la masse,
et il faut un fait tangible pour qu'elle ouvre les
veux à la réalité.
- En Europe, et partipulièrement en France et
en Allemagne, ce sont des événements de ce
eenre, conquête, domination étrangère, qui ont
ait éclore le sentiment national et lui ont donné
quelque vigueur. Et pendant ce longues années,
! le patriotisme a été beaucoup moins fait d'un
sentiment de fraternité entre des hommes habi-
tant le même pays, parlant la même langue, vi-
vant la même vie intellectuelle et morale, que
tIe l'animosité, de la haine même contre l'étran-
ger qui avait en même temps été l'oppresseur.
Le sentiment patriotique en Asie, et en par-
ticulier dans les pays dont l'indépendance a
disparu ou a été menacée par les Européens,
présente des caractères analogues. Le collabo-
rateur distingué de l'Information qui signe Ar-
naud et qui a parcouru l' Asie, note cet état
'd'esprit. Les peuples de ce continent se défient
Ides institutions européennes, même de celles
oui, si elles n'étaient détournées de leur esprit,
sevraient leur inspirer la plus grande confiance.
C'est ainsi que la Société des Nations, dont
les efforts tendent ou devraient tendre à prot.
y ger les faibles, à faire régner l'égalité entre
les peuples, leur apparaît surtout comme un
instrument de domination européenne. C'est ce
que l'on dit en Perse, dans les Indes, en Afgha-
nistan, en Turquie même, et, ajoute M. Arnaud,
c'est ce oui est en partie vrai, ou tout au moins
---- présente - les apparences de la vérité.
L on comprend que, dans ces conditions,
l'idée soit venue à quelques esprits audacieux de
constituer une Société des Na'.ions asiatiques.
Un Congrès s'est réuni dans ce but à Nagasaki.
Nous en avons lu de brefs comptes rendus dans
Jes dépêches d'agences et, pour autant que nous
soyons renseignés, l'accord le plus parfait n'y
a pas régné. Certains en concluront un peu
hâtivement peut-être que ces querelles indiquent
l'impossibilité d'une entente finale.
Cette déduction est peut-être téméraire, et
les faits pourraient bien lui donner un démenti,
à condition, toutefois, que les désaccords des
Météttués traduisissent des divergences prof on-
cles d'intérêt. Car il convient de se débarrasser
de cette méthode puérile et désuète qui prétend
eiquer à peu près uniquement par les ca-
prices des individus le rapprochement ou Top*
position des peuples.
La question est donc de savoir si les peuples
d'Asie ont assez d'intérêts communs pour s'unir
en faisant taire les divergences et les antago-
nismes secondaires. A examiner la chose de
près, on ne tarde pas à constater que nous en-
globons sous le nom d'Asie des peuples qui
sont beaucoup plus différents par la race, par
les conceptions morales, intellectuelles, politi-
ques, que ne le sont les divers peuples de notre
continent.
Il est devenu banal de citer la diversité des
populations de l'Inde ; mais il n'y a pas que
cet exemple. Le Turc de l'Anatolie, le Syrien
de Damas ou de Beyrouth, l'Arabe du Hedjaz
n'ont pas grand' chose de commun avec le Chi-
nois de Shanghai ou de Canton, le Japonais de
Tokio, l'Hindou de Bombay, et même avec le
Malais de l'Insulinde. Ces peuples n'ont pas
la même. civilisation, ni les mêmes intérêts. Ils
ne parlent pas la même langue. Et la variété
des dialectes, en prenant ce mot au sens le plus
étendu, est telle que s'ils veulent communiquer
entre eux, ils sont obligés d'employer une lan-
gue européenne comme l'anglais.
D'un autre côté, les rivalités économiques les
opposent. Le Japon, par exemple, où l'indus-
trie textile a pris depuis quelques années un
essor considérable, ne saurait s'entendre faci.
lement avec l' Inde, où la même industrie tend,
ette aussi, à se développer de façon à alimenter
le march é national. L entente n est même pas
parfaite entre la Chine et l'Empire du Soleil-
Levant. Il serait facile de poursuivie par des
exemples topiques cette démonstration.
Une seule chose peut unir ces peuples : la
nécessité de lutter contre la domination euro-
péenne. Elle seule est capable d'étouffer les
divergences qui les séparent, de réaliser notam-
ment l'unité du monde islamique, beaucoup
moins cohérent que nous nous plaisons à le figu-
rer. LJIe seule est susceptible de fournir une
raison solide à la constitution d'une ligue des
puissances asiatiques.
Le sort de l'institution de Genève est
donc entre les mains des grandes puissances
européennes. Celles-ci sont à un moment de leur
histoire où il leur faut faire un choix délicat,
prendre une décision susceptible d'avoir les plus
graves conséquences. Il leur appartient d'ap-
porter à leur politique asiatique les modifica-
tions qu'imposent des circonstances nouvelles,
ou bien de s'entêter dans des méthodes dange-
reuses. Ce ne sont pas uniquement des consi-
dérations morales, le respect de certains prin-
cipes qui leur commandent de se prononcer dans
tel ou tel sens, mais aussi leur intérêt bien com-
pris.
- Les puissances qui possèdent en Asie un
grand Empire, comme c'est le cas de la France,
ont le devoir de prêter à cette question une
attention particulière. Un des hommes qui con-
naissent lè mieux l'Indochine et que rien n'in-
cline à quelque sympathie à l'égard de ce qu'on
appelle les idées révolutionnaires, déclarait ré-
cemment qu'il était frappé à chacun des voyages
qu'il faisait en Extrême-Orient, à SaIgon, à
Haiphong, à Hanoi, à Shanghai, etc., des
changements qu'il constatait dans la mentalité
des peuples qu'il visitait. Il n'en concevait pas
des inquiétudes. Mais ce qui l'effrayait, c'était
l'immobilité de nos conceptions politiques. C'est
là qu'était le danger.
On ne saurait mieux due. Il faut se rendre
compte que l'Asie n'est pas le continent immo-
bile et somnolent qu'aiment à nous représenter
quelques écrivains plus disposés d'ailleurs à
nous dresser le tableau d'un monde convention-
nel que celui d'une humanité réelle et vivante.
Les constatations que notre compatriote fai-
sait à propos de l'Extrême-Orient et surtout
de l'Indochine valent pour tout le monde. Im-
primons à nos conceptions politiques l'évolution
nécessaire et les difficultés qui peuvent opposer
l'Asie à l'Europe, ne disparaîtront certes pas
mais seront en grande partie aplanies.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission des AI
faires Etrangères, membre de la
Commission des Colonies.
Le Bey de Tunis en France
.- 1 00 l
Le bey de Tunis, entouré des princes ses
fils, de ses ministres et de M. Lucien Saint,
a présidé hier la fête des fleurs donnée À
Luchon en son honneur par un temps mer-
veilleux. La colonie étrangère avait répondu
à l'appel du comité et les voitures fleuries
ont animé la fête de leurs couleurs chatoyan-
tes. Le bey et sa suite ont pris part au com-
bat fleuri qui a eu lieu devant une assistance
de plusieurs milliers de personnes, venues de
toutes parts.
Le bey a ensuite présidé la distribution des
récompenses.
Ainsi parlait, à Carthare,
Saint-Augustin.
00
Un religieux Italien vient de faire une
importante découverte parmi les manus-
crite de la bibliothèque ambrosienne de Mi-
lan. Il s'agit de deux sermons inédits de
Mint Auguetin. Le premier sermon fut pro-
noncé à Carthage par saint Augustin, pour
commémorer l'anniversaire des chrétiens
martyrisés sous Valérien, et le eecond
exalte la figure d'un évêque qui fut lui
aussi massacré avec tout son clergé et non
peuple, en l'an 259.
Propagande coloniale
00
Pour visiter l' Annam
In-
A
Un bon point au Bureau du Tou-
risme de Hué. Il nous envoie une
plaquette de propagande qui est
une mervetlle. t Ht citons-le, et dang ce pal-
marès rapide et improvisé, accordons un pre-
mier prix ex-aequo aux Imprimeurs des Pres.
ses de VExtrême-Orient, aux amis du Vieux
flué dont le Bulletin a fourni des dessins
tout à fait admirables, aux photographes du
Bureau Officiel du Tourisme de Hué qui,
eux aussi, ont collaboré au succès de cette
jolie et originale brochure.
J'ai lu avec intérêt la Notice Touristique
sur l'Annam qui finit par cette phrase qui
précise le but des éditeurs : « C'est pour
mettre l'Annam à la portée de la curiosité de
ceux qui voyagent que cette courte notice a
été rédigée. » Curiosité bienfaisante et qui
devrait porter tous les Français qui voyagent
à visiter nos colonies, puisqu'elles leur of-
frent tant de merveilles inconnues. le ne se-
rais même pas étonné que cette plaquette
donnât Venvie de voyager à cette immense
majorité de Français qui ne voyage pas.
Vtent ensuite une courte étude sur la
situation et l'aspect général de l'Annam, sur
le climat, sur les curiosités qui sont ainsi
classées :
Sites naturels incomparables par leur
beauté rare et leur diversité;
Monuments qui s'imposent à Vadmiration
de Vartiste et du servant par leur architecture
originale;
Population qui a conservé encore intacts
des usages archaïques, des coutumes pittores-
que s, des industries et des arts des plus pri-
mitifs aux plus raffinés.
Et nous avons, sous les yeux, la liste des
principales excursions à effectuer en Annam,
du Sud au Nord, toutes possibles en automo-
bile sauf les exceptions indiquées, excur-
sions à Phan/ilt, à Phanrang, au Lang Bian,
à Dalat, à Djiring, aux cascades de Prin et
de Bobla, aux chutes d'Ankroët, aux chutes
du Dauhim à Pongour, Lién-Khan, Gou-
ga", aux pics du Langbian, au lac de Tak
Lak, à Nhatrang, à Banmethuot, à Qutn-
kon, à Koutum, à Quang-Ngai, à Tourane,
à Mi Son, l'Angkor de l'Annam, à Hué bai-
gné par la Rivière des Parfums, avec ses en-
virons enchanteurs, ses musées et ses monu-
ments. De là, nous sommes conduits comme
par la main à Quang-Tri, à Dong-Hoi, dans
la province de Hatinll, à Vinh, dans la pro-
vince de Thanh-Hoa aux promenades non
moins pittoresques que les autres.
Ajoutez à cela un chapitre sur la chasse,
car, dans ce pays privilégié, il suffit de
s'éloigner d'une ville ou d'un chef-lieu à une
faible distance pour pouvoir faire de magni-
fiques tableaux; à deux ou trois heures de
marche, à une nuit de sampan, on est en
pleine forêt ou en pleine brousse, et toutes
les espèces de grand et de petit gibier n'at-
tendent que le coup de fusil.
Un dernier résumé des moyens de com-
munication en Annam, routes, sentiers, voies
maritimes, chemins de fer, services automo-
biles, automobiles en location, et des progrès
de l'industrie hOtelière, tout cela illustré avec
beaucoup d'art et pour le charme des yeux.
C'est une plaquette qui est une merveille, je
le répète volontiers, et aucun de ceux aux-
quels j'aurai donné envie de la connaître ne
me contredira.
C'est de la propagande excellente, et que
nous ne saurions trop encourager. Elle réus-
sira, nous en sommes certains, à faire dis-
paraître contre. le Cfrand Empire du Sud.
des préjugés ou injustes ou absurdes, et à
attirer, dans la belle saison qui va de février
aux premiers jours de juin, des touristes
français auxquels il ne suffira plus qu'une
colonie soit une provincelointaine de la
France pour qu'on soit décidé du coup à
voyager chez le voisin.
- Mario Rouai an,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
.1.
A la mosquée de Paris
0-0
U faut quatre mihrabs
M. Robert Bos, conseiller municipal du
quartier du Val de GrAce qui a acquis à
l'Université égyptienne d'Êl Ar de gran-
des connaissances coraniquesréclame pour
les trois rite3 autres que le rite Malékite
(celui des Marocains) trois mihrabs. Et ce
afin de permettre aux musulmans des qua-
tre rites sunnites d'entendre avec profit la
prière de l'imain.
Le cheikh Mohamed el Kasti, cadi de
Beyrouth, nuirait été fort eené lors de l'inau-
guration do la Mosquée de Paris de n'avoir
ipu, en bon hanéfite, profiter de la prière
prononcée dans la chaire du rite maiékite,l«.
seule qui ait été élevée dans notre mosquée
parisienne.
LA MEDAILLE COLONIALE
La médaille coloniale avec agrafe « Maroc »
a été accordée aux états-majors et équipages
des navires de la flotille de protection des côtes
Marocaines et des escadrilles aériennes en
1925.
(/. 0. du 20 AOUT 1986.)« »
- v
Dépêches de l'Indochine
Les inondations
Par suite de la montée continue des eaux
dans les secteurs inondés, le trafic de la
ligne Halphong-llanoi est complètement
suspendu à dater du 17 courant, Ilalphong
est complètement envahi par les eaux.
- Départ
M. Suga, chargé du consulat général du
Japon à Hanoï, a quitté le 17 cette ville pour
se rendre à Tokio. Il doit assister à la con-
férence qui désignera les titulaires des pos-
tes consulaires japonais en Extrême-Orient.
Convocation d'un collège électoral
Par arrdté du Gouverneur de la Cochin-
chine en date du 14 août, le collège électo-
rat des commerçants français et indigènes
sujets français est convoqué pour le 26 oc-
tobre, pour élire neuf membres français et
trois indigènes en remplacement des mem-
bres de la Chambre de Commerce dont le
mandat arrive à expiration et des membres
démissionnaires.
La souscription volontaire
M Sargon, dans la séance du 17- août, sur
ta proposition de l'administration, le conseil
•limitai a accepté dfi foire abandon à la mé-
tropole du montant total des titres de rente
détenus par le budget local ; soit 610.377
francs de rente, représentant un capital de
ll.iS2.400 francs. Le Gouverneur de la Co-
chinchine prit la parole à cette occasion :
« En vaut remerciant de ce geste géné-
tg reux, a-t-il dit, le liens. à vous fournir
le quelques indications sur la souscription,
« dont le total atteint déjà 4 millions de
« francs, auxquels il convient d'ajouter
« 50.000 francs de titres de rente qui furent
a remis par la Société des anciens militai-
« res et marins. Je tiens à déclarer ici, de-
« vant l'assemblée, pour éviter tout com-
u mentaire tendancieux, qu'aucune espèce
n de pression ne fut exercée. J'ai insisté tout
u particulièrement pour que cette souscrip-
CI tion soit laissée à la libre générosité de
u chacun, et j'ai reçu l'entière assurance
n que toutes les sommes versées l'ont été
le volontairement.
« Sur la demande réitérée des représen-
u tants indigènes, je me propose d'autoriser
M de verser à t'administration pour la sous-
ii cription, les titres de rente détenus par
m les communes. On m'a fait observer en
m effet que le total est réparti sur un grand
le nombre de villages et que la perception
u des titres de rente oblige à des déplace-
ii ments parfois lointains et à des formalités
« assez longues. En conséquence, tous les
Il villages qui en feront la demande, seront
it autorisés à verser pour la souscription
« leurs titres de rente. »
EN INDOCHINE
Nous recevons la lettre suivante :
Paris, le 14 août 1926.
Mon cher directeur,
J'ai constaté avec une certaine surprise que
le et Bulletin de l'Agence Radiotélégraphique
de l'Indochine et du Pacifique », dont le siège
est à Paris, 20, rue La Boétie, annonçait
que M. Héraud aurait été nommé président
du Conseil colonial.
Or, il résulte d'un télégramme reçu d'In-
dochine, que c'est M. Henri de Lachevrotière,
directeur de « l'Impartial », et ancien pré-
sident du Conseil colonial, qui aurait été
réélu président de cette assemblée.
Deux de mes amis, M. Héraud et le doc-
teur Le Quang Trinh, ont été réélus vice-
présidents.
Je vous serais donc très .ligé de vouloir
bien rectifier cette erreur.
Veuillez agréer, mon cher directeur, l'as-
surance de mes sentiments dévoués.
Ernest Outrey.
9660-
TAUX DE LA PIASTRE
A la date du 20 août, 1020), le taux officiel de
la piastre, à Saigon, était de 18 fr. 60.
-601
TAUX DE LA ROUPIE
"0-
A la date du 20 août 102C, le taux officiel dt
la roupie, dans l'Inde, était de 11 fr. 80.
8.e
un amours fie m. de jouvenei
----0+-
M. Henry de Jouvenel, sénateur de la
Corrèze, haut commissaire de la République
française en Syrie et au Liban, a prononcé
hier, au cours du banquet de clôture du
concours régional agricole de Meymac (Cor.
rèzc), un discours au cours duquel il a dit
notamment :
La tâche que je m'étais assignée et que
j'avais publiquement définie, fi la veille de mou
départ pour la Syrie, est achevée.
Aujourd'hui, la rébellion est vaincue.
C'est la paix qu'il s'agit d'atteindre en éta-
blissant l'ordre, la justice, la prospérité et en
faisant succéder a l'ère des combats l'ère des
progrès économiques.
Quand on aura compris que la Syrie et le
Liban sont des pays complémentaires de la
France, que si notre richesse demeure mnl as-
sise, c'est que nous manquons de matières pre-
mières pour les industries textiles, que, le jour
où ces industries auront trouvé en Syrie, non
seulement la laine et la soie qu'on y recueille
déjà, mais des étendues appelées a devenir la
terre à coton de la France, la fortune de notre
nation et celle des nations libanaises et syrien.
nes se trouveront associées et le mandat con-
sacré par une force plus forte que la force :
relie de l'intérêt commun.
La Syrie « terre à coton de la France n.
Puisse le sénateur de la Corrèze avoir vu
juste.
Le statut de Tanger
D'après une note officielle espagnole :
u L'agitation qui s'êsl manifestée dans la
ville de Tanger coïncidait avec la reprise
de la question de Tanger dans le domaine
international. Il faut éviter que certains es-
prits méfiants croient que cette agitation
est produite par l'Espagne dans le but de
montrer l'inefficacité du statut et la néces-
sité de modifier le régime de Tanger. »
D'autre part, au Quai d'Orsay, on dé-
ment toutes les nouvelles alarmistes pu-
bliées par certains journaux anglais sur la
situation à Tanger. 11 n'a jamais été ques-
tion de faire appel aux compagnies de dé-
barquement des navires da guerre station-
nant en rade. L'ordre n'a jamais été trou-
blé.
Au cours d'une récente entrevue avec M.
Aristide Briand, M. Quinones de Léon, am-
bassadeur d'Espagne, s'est fait cette fois
à titre officiel, l'interprète des revendica-
tions du général Primo de Rivera au su-
jet de la question de Tanger.
Pour mettre fin aux insinuations de cer-
tains journaux étrangers, M. Quinones de
Léon a nettement précisé que son gouver-
nement, loin de vouloir porter atteinte à la
souveraineté du sultan du Maroc sur la
zone internationale, se bornait à réclamer,
afin de faciliter son action auprès des Ri-
fains, une situation prédominante dans
l'administration du port et des territoires
limitrophes.
Ayant ainsi écarté la thèse de l'annexion
pure et simple que l'on avait prêtée au ca-
binet de Madrid, l'ambassadeur d'Espagne
a ajouté que le chef du directoire entendait
agir en plein accord avec les gouverne-
ments français et anglais.
Lois, Décrets, Arrêtés
-Q-O-
Décret du 12 août 1926 relatif à l'admission
en franchise en France de produits ori-
gin aires de la Guinée française.
Aux termes de ce décrut, sont admis en
franchise des droits de douane à leur entrée
en France et en Algérie les ananas conser-
vés sans sucre ni miel, originaires de la
Guinée française.
Le traitement de faveur ainsi accordé est
subordonné aux conditions suivantes :
a) Les ananas seront importés en droiture.
b) ils seront accompagnés d'un certificat
d'origine délivré par des autorités locales.
Des décrets du Président de la Hépublique,
rendus sur la proposition du ministre des
colonies et du ministre des finances, déter-
minent, chaque année, les quantités auxquel-
les s'appliquera ce régime de faveur.
(J. O. du 19 août 1926.)
Décret du 12 août 1926 portant fixation des
taxes à percevoir pour l'affranchissement
des colis postaux expédiés de la France
continentale, de la Corse et de l'Algérie à
destination des colonies françaises et des
pays étrangers.
Décret du 10 août 1926 approuvant des mo-
difications à la répartition des crédits
entre divers chapitres du budget général
de l'Indochine (exercice 1926).
Décret du 10 août 1926 renouvelant le man-
dat d'un membre titulaire du Conseil pri-
vé des établissements français dans
nnde.
Aux termes do ce décret, les pouvoirs con-
férés par le décret du 26 septembre 11)24, à
M. Ponnaya-Hassou en qualité de membre titu-
laire du Conseil privé des établissements fran-
çais dans l'Inde sont renouvelés pour une
période de deux années.
Décret du 10 août 1926 autorisant un prélè-
vement sur la caisse de réserve de la
Côte française des Somalis (contribution
volontaire).
Aux termes de ce décret, est approuvé l'ar-
rêté pris par le Gouverneur de la Côte fran-
çaise des Somalis, en Conseil d'administra-
tion, à la date du 29 mai 1926, autorisant le
prélèvement sur la caisse de réserve de la
colonie de la somme de 25.000 fr. de rente
3 destinée à être versée à la onisse autonome
d'amortissement instituée par la lQi du 29
nvril 109(5.
_'U8 ----. (J. 0. du 20 août 1U26.)
Décret du Il août 1926 portant création
d'auxiliaires indigènes à rattacher aux
détachements de gendarmerie de l'Afri-
que occidentale française.
Décret du 10 août 1926 réglementant la
police sanitaire générale dans la colonie
de Madagascar et dépendances.
(. 0. du 21 août 19'26.)
Décret du 14 août 1926 portant classement
d'une station thermale.
Aux termes de ce décret la station thermale
d'Encausse-les-'iliermes (liante-Garonne) est
ajoutée à celles où les fonctionnaires du ser-
vice colonial et des services locaux des colo-
nies peuvent ôl^e envoyés en trnnomcnt dans
les conditions prévues à l'article 12, position 5,
du décret du 3 juillet 1807, modifié par les
décrets d«'s 0 octobre 1021, 3 juillet et ïw août
19(22, 15 septembre 1023, 4 mai et :10 août 1024
et 7 mai 1025.
La durée du traitement dan* cette station
est fixée à vingt et un jours.
(J. 0. du 22 août V.m.)
-–
A L'OFFICIEL
---0-0--
Le « Journal Officiel Il du 21 août, publie le
relevé des produits d'origine et de provenance
tunisiennes importés en France ou en Algérie
pendant la première décade d'août 1926.
Le « Journal Officiel Il du même jour public
le rapport du Ministre des Colonies au Prési-
dent de la République sur la situation au 3t dé-
cembre 1024 des travaux relatifs aux chemins
de fer de l'Indochine et du Yunnan.
Y MACAO
Le gouvernement portugais a reçu un nouveau
télégramme du gouverneur de la < olonie portu-
gaise de Macao l'informant t,ue les grévistes
chinois ont, une fois de plus, attaqué les sol-
dats portugais, mais que les assaillants i!ht été
repoussés avec de lourdes pertes.
Le gouvernement portugais a décidé d'en-
voyer deux navires de guerre sur les lieux.
Dans la Légion d'Honneur
----()-o-
MINISTERE DES COLONIES
Sont promus et nommés :
Grand officier
M. Nguyen Huu liai, président da Con-
seil des Ministres de l'Annam. Msnistro
de l'Intérieur. -
Commandeur
MM.
Kourn, gouverneur de lr6 classe des Co-
lcuiies, Lieutenant-Gouverneur du Daho-
mey.
Uiao Sisouphan, Latsavong du Royau-
me de Luang-Prabang (Laos).
Pham Van Tuoi, ancien Doc Phu Su en
Cochinchine.
Officier
MM.
Birthe, agent principal de la Compugnie
Française de l'Afrique Occidentale à la
Côte-d' Ivoire.
Battini, administrateur en chef des Co-
lonies.
Billecocq, chef de bureau à l'administra-
tion Centrale du Ministère des Colonies.
Blanchard de la Brosse, Résident supé-
rieur de 2e classe en Indochine.
Ducroiset, fondé de pouvoirs de la Com-
pagnie de Commerce et de Navigation
d'Extrême-Orient.
F rager, administrateur de Sociétés co-
loniales, ancien chargé de missions.
Hayot Simon, industriel et agriculteur à
ta Martinique.
Sasias, administrateur en chef des Co-
lonies.
Alimet Saloum Ould Brahiin Saloum,
Emir des Trarzas en Mauritanie.
Chevalier
MM.
Alban, administrateur de la Presse Co-
loniale.
Aulard, sous-chef de bureau à l'Admi-
nistration Centrale du Ministère des Colo-
nies.
Bouchet, chef de bureau hors classe des
Secrétariats généraux des colonies.
Breda, administrateur de lr" classe des
services civils de l'Indochine.
Buhot Launay, administrateur en chef
des colonies.
Bundervoet, inspecteur de 1re classe,
chef du service des Contributions directes
à La Réunion.
Carrière, publiciste, chef-adjoint du Ca-
binet du Gouverneur Général de l'Indo-
chine.
Casaux, directeur de l'Institut Ophtal-
mologique de Hanot, professeur & l'Ecole
de Médecine de l'Indochine.
Chardon, administrateur en chef des
Colonies.
Chazelas, administrateur de Ire classe
des Colonies.
- - -- - - -
Chenu, directeur général de Société In-
dustrielle en Jndodhine.
Deletic, professeur principal hors
classe, chef du service de renseignement
en Annam.
Delogere, agent technique principal à
l'Inspection générale des Travuux publics
des Colonies.
Demaison, directeur de Sociétés colonia-
les et homme de lettre.
Deney, agent général de société com-
merciale au Sénégal.
Hevaux, inspecteur de l'Enseignement
primaire, adjoint au directeur de l'Ensei-
gnement à Madagascar.
Dyé, chef de travaux pratiques à l'Insti-
tut de Médecine coloniale.
Favreau, négociant à Pointe-à-Pitre
(Guadeloupe).
Florance, professeur chargé de cours au
Lycée Leconte de l'Isle, à Saint-Denis
(Héunion).
Frangeul, capitaine au long cours. Pi-
lote au service du pilotage a Saigon (Co-
chinchine).
Grnffeuil, administrateur de lr0 classe
des Services civils ds l'Indochine.
Jessula, négociant industriel à Saigon
(Cochinchine).
iLaban, directeur d'Ecole à Basse-Terre
(Guadeloupe).
Lagarde, inspecteur de la Garde Indi-
gène de l'Indochine.
Lamy, adminisuraleur en chef des co-
lonies.
Londry, receveur des Postes et Télé-
graphes en Inllochinc.
Laporte, administrateur en chef des
colonies.
li)e la llocca, administrateur en chef des
colonies.
Le Moucher, sous-chef de bureau à
l'Administration Centrale du Ministère des
Colonies.
Lintanff, adjoint principal do classe ex-
ceptionnelle des services civils de l'Afri-
que Occidentale Française.
Mt'londes, industriel.
Meneaull, procureur de la République,
chef du Service judiciaire des Etablisse-
ments Français d'Océanie.
Michel ,Je,m, administrateur en chef des
Colonies.
Michel Gustave, directeur do la eucour-
snle au Dahomey do la Manque de l'Afri-
que Occidentale Française.
Michellef, vice-président de la Cour d'ap-
pel de l'Afrique Occidentale Française.
Montezer, administrateur de Ir classe des
Colonies.
l'ellè juge de paix à Cayonne (Guyane).
din-eteur de la succursale de la
Panque l, de l'Indochine à Pondichéry.
Phel'ivong, administrateur de lrs classe
des Colonies.
Pitoy, commis principal d'ordre et de
comptabilité à l'administration centrale du
ministère des Colonies.
Poulet, directeur et président du Conseil
d'administration de la Banque de la
Guvane.
Raud, colon à Madagascar.
De Rivaud la Raffinière, administrateur
de sociétés.
nnhichon, publiciste, fions-préfet.
rjollot, ingénieur "n chef de 2* claeee.\
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