Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-08-20
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 20 août 1926 20 août 1926
Description : 1926/08/20 (A27,N127). 1926/08/20 (A27,N127).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397175n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. - No 127 Lft NUMi £ HO : Ml CENTUflEB -- -- - - - YKNDHEDI SOIR, *20 AOUT UWti
L es Annales C oloniaV li. £ e*GÀL s*1
JOURNAL QUOTIDIEN AL
US ARTICLES PUBLIÉS PAR -LES ANNALES COLONIALES" IOIIT LA MOfMtnt
EXCLUSIVE PU JOUHNAL
LmAmtnmetRûitmu MFI H nmtm*+iJmrml«témmtmAgmem+PullkMi
DIRECTEURS : MARCEL RUEPEL et L.-G. THeBAUL T
Martin a làWM* : 34, Rua du Mont-Thabor, PARI8-1* WUftaM : mmum n
umEn , Va.,.
l'ce. { France tî Colonim /s • "V? 4# • * »* •
tac f BIr.,.,. U0i «S M
OiiabMnwduilMNkilwNiiiipMia«tdMlM»iiaciptnUbi«ii«i
y 1 0 .0
L'économie mixte aux colonies
J'ai, dans mon dernier article paru ici, à
propos d'un projet de modification du régime
des concessions en Indochine, fait allusion
au système plus général de l'Economie mixte,
Imt l'application, dans la politique colo-
niale, me parait particulièrement désirable
- perce que parfaitement adaptée, en général,
aux conditions économiques du milieu.
Une étude récente dé M. Georges La fond
sur les chemins de fer argentins me paraît si
suggestive pour l'étude de ce problème es-
sentiel de politique économique coloniale que
je veux en résumer ici les observations prin-
cipales et essayer d'en tirer quelques con-
clusions personnelles.
Tout d'abord, l'auteur rappelle le carac-
tère que prend, dans un pays neuf comme
l'Argentine, et tout pays de colonisation, le
'développement d'un réseau de voies ferrées.
la Le chemin de fer, dit-il, fut l'instrument
Ide colonisation par excellence. Alors que
dans l'Europe occidentale il ne fut, en géné-
ral, qu'une conséquence des progrès accom-
plis et que l'on y attendit pour ouvrir une
ligne nouvelle que les centres à traverser fus-
sent d'une importance propre à alimenter le
trafic, en Argentine il s'élança vers des
points géographiques choisis pour faire sur-
gir une ville ou mettre en valeur une indus-
trie latente. En Europe, le chemin de fer
marque l'achèvement d'une organisation; en
Amérique il, en est le créateur. 8
Mais précisément parce que le chemin de
• fer est, aux colonies, créateur d'organisation
et de vie économique et sociale, il importe
que cette œuvre de création soit ordonnée.
, En Argentine, on se préoccupe 1Iu début,
uniquement d'encourager les initiatives pri-
ses en leur accordant de considérables pri-
vilèges. Un décret de 1855 décide que les
Compagnies de chemins de fer concession-
naires obtiendront 40 cuadras de terre de
chaque côté de la voie, soit une lieue de
chaque côté, les terrains n'appartenant pas
I l'Etat devant être expropriés pour son
compte et payés par lui, et que les mines
eo toute nature qui seraient découvertes,
smt sur le parcours de la voie que dans les
terrains concédés, seront la propriété de l'en-
tieprise ou de ceux à qui elle les cédera.
Bn 1861, une loi accorde au capital des
Compagnies une garantie d'intérêt de 7
Ce n'est qu'en 1898 que l'Etat se libérera
de ces lourds engagements, par rachat de
ces charges. Et, depuis lors, le régime légal,
extrêmement complexe, où l'intervention des
pouvoirs fédéraux et des pouvoirs provin-
ciaux fait naître d'incessants et souvent inex-
tricables conflits est resté, en fait, très
désordonné.
Sans doute, ce régime a encouragé le déve-
loppement du réseau qui de 732 kilomètres
en 1870 est passé à 16.563 kilomètres en
1900, à 29.414 kilomètres en 1910, à 35.870
kilomètres en 1924. Mais l'expérience a ré-
vélé le grand mal dont. a souffert la légis-
lation argentine des chemins de fer et qui est
le système des concessions à outrance, qui
sont trop souvent accordées sans étude ap-
profondie et en dehors de tout plan de déve-
loppement économique d'ensemble.
Les Compagnies concessionnaires ne pou-
Tarent, très légitimement, avoir qu'un but, le
développement de leur trafic. Elles furent
donc amenées à donner à toute l'économie
nationale un caractère nettement commercial.
Elles furent, essentiellement, des transpor-
teurs de récoltes des lieux de production aux
ports d'embarquement et des transporteurs
'de produits importés des ports de débarque-
ment aux lieux de consommation. Elles en.
couragèrent exclusivement les productions
qui fournissaient un aliment à leur trafic, et
même, avec le temps, des spécialisations fu-
ient favorisées : la Compagnie du chemin
'de fer de Buenos-Ayres al Pacifico se préoc-
cupa presqu'exclusivement du transport des
tins et des fruits de la région de Mendoga,
celle du « Central Norte et Central Cor-
lioba » de la production sucriè-e du nord est,
la Compagnie française de Santa-Fé de l'ex-
ploitation des bois de quebracho, etc.
.- Mais alors, leur prospérité financière fut
à la merci d'une série de mauvaises récoltes,
la crise des chemins de fer se répercutant en-
suite sur l'ensemble de l'économie nationale.
Pour se mettre à l'abri de ce danger et assu-
rer la régularité de rémunération de leur
capital, les Compagnies durent élever leurs
tarifs de transport, soulevant ainsi de vio-
fentes récriminations dans la presse, les mi-
lieux commerciaux, le Parlement.
- -
Les pouvoirs publics qui pendant long-
temps n'avaient exercé qu'un contrôle illu-
soire sur les tarifications, durent intervenir.
La loi du Ier octobre 1907, connue sous le
nom de loi Mitre, tenta une systématisation
ttn régime ferroviaire et créa l'organisme
central de la « Direccion General de Ferro-
ctriles ib, mais ne put empêcher des crises
graves, comme celle de 1921, d'ébranler toute
Véconomie nationale du pays. - --
Les pouvoirs publics allèrent plus loin.
Pour provoquer des abaissements de tarifs
les Compagnies, le gouvernement national et,
à son exemple, plusieurs provinces, suscitè-
rent la création de chemins de fer économi-
ques à voie étroite, non seulement (tans le
bat de compléter les réseaux généraux, mais
même de leur faire concurrence, ce qui en-
traîne des gaspillages de capital.
Enfin, sur certains points, l'Etat a dû se
substituer aux Compagnies défaillantes et
créer un réseau d'Etat. En Argentine, com-
me ailleurs, on se plaint beaucoup de la ges-
tion du réseau de l'Etat. M. Georges La-
fond fait justice de ces critiques par des
arguments qui valent pour bien d'autres pays
que l'Argentine.: 1 L'Etat construit des che-
mins de fer aux endroits où l'entreprise pri-
vée hésite à en construire; son objectif, com-
plètement distinct de celui des compagnies
particulières, consiste à apporter la vie éco-
nomique dans des régions délaissées ou iso-
lées qu'il importe, pour des raisons beau-
coup plus politiques que commerciales, de
relier au reste du territoire. On peut ob-
jecter, sans doute, que ces sacrifices sont faits
aux dépens du contribuable, mais la mise en
valeur de toutes les parties du territoire, par
la création d'un outillage économique assu-
rant l'avenir et la prospérité de la nation
n'est-elle pas d'un intérêt général bien supé-
rieur à l'intérêt particulier?. »
Et depuis quelques années, les hommes
d'Etat d'Argentine s'efforcent de développer
une politique d'économie nationale complexe
qui est en opposition avec les principes d'éco-
nomie exclusivement commerciale qui présida
à la construction des voies ferrées par les
grandes Compagnies ferroviaires privées.
Ainsi l'histoire des voies ferrées de ce mer-
veilleux pays de colonisation qu'est l'Argen-
tine montre, me semble-t-il, sur un exemple
frappant, combien il peut être dangereux,
dans un pays colonial à large expansion éco-
nomique, de laisser les initiatives privées im-
poser leurs directions, nécessairement égoïs-
tes à l'économie nationale du pays. Il arrive
fatalement un moment où l'opposition s'af-
firme entre ces intérêts privés devenus tout-
puissants et les intérêts de la collectivité. La
sagesse et l'expérience commandent d'établir,
dès le début, entre ces intérêts collectifs et
ces intérêts particuliers une bonne harmonie
ce qui est précisément le but de la politique
'd'économie mixte, qui s'impose ainsi dans les
territoires coloniaux plus que partout ail-
leurs.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, protêt-
textr de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
A LA CHAMBRE
PROPOSmON DE LOI
Monopole des concessions dans les colonies
M. Edmond Boycr, député de Maine-et-
Loire, vient de déposer une proposition de
loi tendant a instituer un monotpole des
concessions accordées dans les colonies
françaises.
M. hdinond BOYCl' propose la création
d'une Société nationale ayant le monopole
de toutes les concessions à accorder Elle
sera administrée par un conseil de douze
membres, dont six nommés par Je ministre
des Finances, et six par les souscripteurs
de tilres, et son capital sera fixé a 10 mil-
liards de francs or, qm l'Etat recevra en
échange de l'apport du monopole. Il con-
servera. In moitié de son capital sous forme
d'actions, et il cédera l'autre moitié pour
être ipiaoee dans île puhUc. Les souscrip-
tions ipourront être cffcctuées,soft en francs
papier ramenés A la valeur or calculée sui-
vant le coefficient six, soit on devises étran-
gères, évaluées suivant leur cotation, par
rap.port A leur valeur.
La. Société nationale sera, en outre, auto-
risée, pour assurer son fonds de -roulement,
A émettre jusqu'à. 500 mililions d'obligations
l'aieur or, portant intérêt A 3 1/2 0/0 or, et
libérables de la même façon que les actions.
Ce fonds de roulement sera, destiné A assu-
-- - - - -----
rer le développement des colonies.
Aucune concession dans les colonies ne
pourra être accordée sans passer par l'in-
termédiaire de la Société nationale, et
après accord de celle-ci avec l'Etat et la
colonie intéressée. La Société nationale- dé-
terminera les conditions de l'octroi do la
concession, en fixera les rcdevances, fcn
contrôlera
contrôlera l'administration et pourra parti-
ciper à son exploitation, d'accord avec Je
concessionnaire.
IJCS bénéfices réalisés seront répartis,
Ilprès prélèvement des sommes nécessaires
au service des intérêts, par moi hé entre
t'Etat et les actionnaires.
A dater dti la dixième année qui suivra
la constitution de la Société, après paie-
ment des intérêts, il sera réservé, avant
tout partage de hénéfices, un somme néces-
saire pour amortir 1/90® des titras émis
dans le ipublic, et cet nmortissemr.ent sera
continué chaque année, sans interruption,
Jusqu'à l'absorption complète de ces titres.
De An sorte, à la ooe année, il ni restera
plus que l'Etat comme actionnaire.
D'après l'auteur de cette proposition, sans
nliéner A qui que ce soit une parcelle de
notre patrimoine colonial, puisque le mono-
ol emvisagé laisse intacts les droits de
l'Etat, cette proposition présente donc,
t'avantage d'assurer à l'Etat, dans un court
Irps de temps, une nst':z grande quantité
de devises et de francs, et de permettre
ainsi la revalorisation de notna franc.
EN CHINE
ce
Un prêtre espagnol, le père Marquez, a
été assassiné le 4 août par des soldats chi-
nois, près de Sianfou, dans la province du
Chang-Si.
9 "t
Autour de la visite
du bey de Tunis
––
A
Le bey de Tunis Sidi Moham-
med el Habib poursuit sa randon-
née à travers la France aussi bien
que Moula y Youssef, sultan du Maroc, a
achevé la sienne.
D'aucuns se sont émus de voir les hon-
neurs rendus au sultan d'un ordre de gran-
deur plus considérable que ceux qui entou-
rent aujourd'llUi le bey. Pourquoi cette dif-
férenceî D'abord le bey de Tunis n'en est
pas, comme dans Manon, à son premier
voyage à Paris, et un grand apparat lui fut
réservé lors de sa première venue officielle.
Ensuite A/oulay Youssef, l'empereur chêri-
fien, collaborateur loyal de Vœuvre de pa-
cification entreprise par la France au Ma-
roc, est un souverain religieux, un descen-
dant du prophète et son prestige de chef
d'Etat n'est pas comparable à celui de des-
cendant du prophète.
Ces deux - visites concordantes permettent
de souligner la prospérité de I'oeuvre fran-
çaise dans l'Atrigue mineure.
Mon distingué collègue Th. Steeg a exposé
lui-même dans les colonnes des Annales Co-
loniales, la semaine dernière, avec une élo-
quente simplicité, sa politique au Maroc.
Je voudrais aujourd'hui dire quelques
mots de la politique de M. Lucien Saint en
Tunisie.
Ce n'est une révélation pour personne
qu'il trouva, il y a six ans, la Régence dans
un état de désorganisation telle que son pré-
décesseur y était devenu tout à tait impos-
sible.
Ses rares qualités d administrateur lui
permirent de remettre sans trop de heurts
tout en état.
Politique d'association avec les indigènes,
politique d'application des lois métropoli-
taines sur le travail et les accidents du tra-
vail, mesures d'hygiène et de prévoyance so-
ciales, M. Lucien Saint a fait le maximum
avec le minimum de fonds.
Quant au point épineux, les relations
franco-italiennes dans la Régence, elles sem-
blent entrer dans une voie d'apaisement à
laquelle la prudente fermeté du Résident
Général de France à Tunis n'est point
étrangère.
Les récentes déclarations qu'il a faites à
une agence italienne sont tout à fait rassu-
rantes, en voici la partie principale :
Les colons italiens jouent des rôles bien
divers dans l'activité économique tunisienne,
depuis les simples manœuvres jusqu'aux ri-
chissimes négociants. Nous n'avons qu'à
nous féliciter de leur attitude à tous.
De leur côté, aucune plainte acrimonieuse
contre notre administration non plus n'est à
relever.
J'ai toujours été appelé à participer à tou-
tes les fêtes, à toutes les cérémonies de la
colonie italienne.
- L'autre jour, je présidais à l'inauguration
de la « Casa di Dante ». Et le jour de mon
départ pour la France, avec S. A. le bey
Mohammed el Habib, parmi toutes les per-
sonnalités présentes sur le quai, nos amis
italiens n'étaient pas les mains nombreux,
ni les moins affectueux.
Parler d'agitation italienne est un non-
séns ; voilà tout ce que je puis vous dire.
Pouvons-nous désirer mieux 1 Il est vrai
que la population civile française se rappro-
che de plus en plus de l'effectif de la popu-
lation italienne et certainement « le péril ita-
lien. en Tunisie, si péril italien il y a, n'exis-
tera plus le jour où, à peu près égaux en
nombre, Français et Italiens cohabiteront et
collaboreront dans l'antique Numidie pour la
prospérité générale et formeront une nou-
velle race latine toute proche des néo-Algé-
riens et de nous-mêmes. ;
Ernest Haados,
Sénateur de ta Marne,
Vice-président de la Commission
des Douanes
-a$*-
LA PAIX AU MAROC
Opérations franco-espagnoles
D'après le Chicago Tribune, une offen-
sive - dont la date est tenue secrète va
être entreprise -contre les lUfains par les
forces combinées franco-espagnoles. La dé-
cision a été (prise A la suite d'une confé-
rence entre le général San Jurjo et l'amiral
Hallier, commandant l'escadre .francaise
dans les eaux marocaines.
La situation militaire
La seule tribu encore totalement insou-
mise dans la zone française, les Ghezaoua
du nord-est d'Ouezzan, que certaines nou-
velles disaient prête à accueillir sane résis-
tance toute avance française, yient, au
contraire, de se signaler par un coup de
main contre un de nos détachements en
corvée d'eau, tuant un officier et neuf hom-
mes près du poste avancé de Zendoula.
Prochain départ en exil
Abd-el-Krim quittera sans doute Fez le
28 août, accompagné par l'officier inter-
prète de 1re classe Sagné, du Service des
renseignements. Cet interprète doit escor-
ter le prisonnier jusqu'au lieu de sa déten-
tion, qui serait, en définitive, rUe de la
Réunion
Il est très probable qu'au lien de s'effec-
tuer par Oudjda et Oran, son départ aura
lieu ae Casablanca sur l'aviso Bellatrix,
stationnaire de Madagascar, actuellement
au Maroc.
«
«., .1..
- m if̃ y.
ta situation nancière
de l'A. O. F.
OO --
La nouvelle politique financière mise en pra-
tique par M. le Gouverneur Général Carde
dans les colonies du groupe de l' A. 0. F. a
eu pour but de donner à ces colonies des res-
tources suffisantes susceptibles d'activer la mise
en valeur de leurs richesses latentes et, par voie
de conséquence, l'augmentation du rendement
de leur production. M. Carde, soucieux d'ap-
porter à la métropole un concours efficace, sa-
vait que ce concours ne pouvait être qu'en fonc-
tion directe de l'état des finances locales. C'est
donc en comptant sur leurs propres revenus que
les colonies du groupe ont cherché à réaliser le
programme de leurs grands travaux.
Par suite du chiffre des exportations (676.000
tonnes en 1925), les recettes douanières ont
atteint 133 millions de francs et ont permis de
verser 50 millions à la caisse de réserve.
Loin d'affecter ces ressources, au fur et à
mesure de leur rentrée, à des dépenses fraimen.
taires, et par cela même sans réel intérêt pour
l' avenir du pays, une politique de sévères éco-
nomies a été pratiquée parallèlement. Les dis-
ponibilités ainsi constituées forment maintenant
une masse qui autorise la réalisation, sans au-
cune crainte d'arrêt, d'un programme de mise
en valeur vraiment digne de ce nom. Le succès
en définitive a couronné l'ensemble de ces sages
mesures.
Grâce à elles, en effet, pour la première fois
depuis la guene, l'Afrique Occidentale fran-
çaise a pu consacrer en 1926 des crédits très
importants à r extension de son outillage éco-
nomique ; sur un budget total de 145 millions,
69.300.000 francs sont consacrés au programme
des grands travaux.
Dans le budget général de I A. O. F., il
y a lieu de signaler une très heureuse innova-
tion : afin de centraliser, pour pouvoir en mesu-
rer mieux l'importance, toutes les dépenses de
mise en valeur, celles-ci ont été groupées,
quelles que soient l'origine et la nature des
ressources qui y sont consacrées, dans une sec-
tion nouvelle indépendante du reste du budget.
Donc, plus de longues rec herches dans les dif-
férents chapitres pour y découvrir les dépenses
relatives aux grands travaux. -
Et un compte particulier, alimenté par 1 en-
semble des crédits prévus à cette section spé-
ciale, a été ouvert le Ier janvier dernier dans
les écritures du trésorier-payeur. Il permettra de
reporter d'un exercice sur 1. autre les reliquats
non employés et, assurant la pérennité de l'oeu-
vre entreprise, apportera la régularité nécessaire
dans l'apport des ressources indispensables au
fonctionnement des grands chantiers de travaux
publics.
Ces améliorations jettent sur 1. ensemble du
budget une note de clarté indiscutable et con-
tribuent à lui donner sa physionomie vraie de
budget de réalisations. Celui-ci fournit, en som-
me, la meilleure preuve que r Afrique Occiden.
tale française est entrée résolument dans la voie
vraiment productive et dont l'aboutissement sera
un état de prospérité également profitable à la
colonie et à la mère-patrie.
Monof.
–-–
Les missions religieuses
0-0--
Nous écrivions dans les Annaics Colonia.
les du 26 juillet que les prêtres indigènes
de l'A. O. F. rendent déjà de grands ser-
vices dans les paroisses. Leur nombre en
Afrique est de 115. Voici du reste, les chif-
fres publiés par VEcho des Missions Afri-
caines de Lyon. -
Grands
Prêtres séminaristes
Asie a. 87» 1.873
Afrique 145 240
Amérique 66 6(;
ucéanie il 18
4.096 2.206
A ces chiffres, il convient d'aouter l'ap-
port éventuel de 7.393 élèves de petits sé-
minaires et qui se décomposent comme
suit : 5.ÎM5 élèves en Asie, 1.300 en Afrique,
8r) en Amérique et 93 en Océanie.
go--
La question de Tanger
<>-O-
Le calme est rétabli
GrAce au tact et à l'attitude conciliante
du Mendoub (le délégué du sultan) et de
M. Caiilat, inspecteur des forces chéri-
liennes, à l'égard de la population musul-
mane, le calme a été rétabli à Tanger. De
leur côté, les consuls généraux ont usé de
leur influence auprès de leurs nationaux
pour faire respecter l'ordre et la loi.
L'attitude de l'Italie
, Dans les milieux italiens autorisés, on
tient à faire remarquer que la question de
Tanger, en ce qui concerne l'Italie, conti-
nue à être présentée sous un faux jour par
la presse internationale. L'Italie n'a pas
d'intérêt directs au Maroc et c'est pour-
quoi le problème de Tanger a plutôt pour
elle une portée morale qu'une importance
véritable et matérielle, c'est ce qui expli-
que que la diplomatie italienne n'ait nul-
lement cherché à multiplier les démarches
et les conversations sur ce sujet, comme
on lui en a trop souvent prêté l'intention.
Lire lundi prochain l'article d HENRF FON-
TANIER, député du Cantal.
Lmanme et ) Atie
Une requête des musulmans
nord-africains
M. Albert Sarraut, ministre de l'Intérieur,
vient de recevoir de la Commission exécu-
tive de l'Association des Musulmans Nord-
Africains la lettre suivante :
Monsieur le Minisire,
Malgré le sénatus-consulte de 1803, qui sti-
pule que les Algériens sont Frunçais et au mé-
pris de la loi du 14 juillet 14J14, qui a supprimé
pour nous l'obligation du permis de voyage,
une circulaire, en date du 10 septembre 11)24. a
rétabli en fait les mesures d'exception qu en
1HH le législateur avuit voulu faire dispa-
ruike.
Les conséquences de cette circulaire, que
nous oserons qualifier d'inique, ont été tra-
giques pour nos frères musulmans : douze
d'entre eux ont perdu la vie sur le « Sidi-
Ferrucli Il,
Le 11 juillet dernier, le Conseil d'Etal a re-
connu l'illégnlité de cette circulaire et l'a an-
nulée. Nous étions donc en droit d'espérer quc
désormais nous serions libres de venir gagner
notre pain en France. Aussi, nous avons été
péniblement surpris d'apprendre que r Admi-
nistration nIgérienne, passant outre aux déci-
sions du Conseil d'Etat, continuait à appliquer
les mesures dictées pur une circulaire dunt l'il-
légalité était reconnue.
Aujourd'hui, c'est avec douleur que nous
enregistrons la décision du Conseil des minis.
très qui, loin de laire disparaître les entraves
apportées à notre liberté de voyage, les ag-
grave, puisque l'on exige maintenant la pré-
sentation d'un pécule avant l'embarquement.
Nos conditions --- de vie sont - si précaires, eu
Algérie, que la plupart do nos frères seront
dans t'nnpossibitic de remplir la nouvelle obli-
gation qui aboutit donc il nous interdire de
venir en France.
Contre une telle décision, nous élevons une
vive protestation. En raison des sucriliees un-
posés il nos coreligionnaires pour lu défense
du sol français, en raison deseburges qu'on
nous fait supporter, pour le Relèvement des
llnances et de l'économie *le la France^ nous
avons au moins lo Uroit, Monsieur le Ministre,
de ne pas être traités aussi intérieurement.
Nous demandons que pleine justice nous soit
rendue et que la liberté de vovage soit appli-
quée suns restrictions à tous les ';\urll.Afl'l.
cains.
Celle lettre pose une grave question, mais
la pose-t-elle bien ? Nous ne sommes pas
suspects, aux Annales Coloniales, d' uindi.
génophobie », mais les membres de la Com-
mission exécutive qui ont rédigé la requête
doivent bien rcconnultre, en leur for inté-
rieur, que l'Afrique du Nord ne nous envoie
pas toujours les meilleurs éléments de sa
population. Témoin la rubrique quotidienne
des crimes et délits commis par des Nord-
Africains. Comme il est de l'intérêt du com-
merce de prendre des précautions à l'encon.
tre de la mcrcnnlc, il y a tout avantage,
pour les musulmans honnêtes qui viennent
en France chercher du t.ravail, A évincer de
leurs rangs les brebis gnleuRos. Nous avons
dans la métropole une suffisante collection
de chevaliers du couteau, d'hommes-pois-
sons, de vide-goussef. et autres tire-laine
pour n'éprouver nul besoin d'en importer
de supplémentaires. Ce n'est pas là que le
bat nous blesse.
L'Association des Musulmans nord-afri-
cains serait donc mieux inspirée en cher-
chant en accord avec les Pouvoirs puhlies,
les mesures propres a épurer l'immigration
sur le sol de'France, qu'en demandant « la
liberté de voyage sans restrictions pour tous
les Nord-Africains Il.
Enltn, il est un peu exagéré de dire que la
tragédie du Sidi-l'orruch est une consé-
quence de la circulaire du 10 septembre
1H2L Elle est le fait des fripouilles des
agences clandestines.
R. B. de Laromilluière
-00%
Lois, Décrets, Arrêtés
-0-0--
Décret du 12 août 1926 complétant le règle-
ment d'administration publique pour l'ap-
plication, en ce qui concerne le minis-
tère des colonies, de l'article 69 de la loi
du 14 avril 1924 sur les pensions.
Décret du 14 août 1926 autorisant des échan-
ges de terrain militaire au Tonkin.
(J. 0. du 19 août W:W.)
Le Bey de Tunis en France -
- 0-0»-
Hier, après s'être reposé dans ses appar-
tements,le bey de Tunis a parcouru Luchon;
il a visité les établissements thermaux et a.
commencé son traitement.
Le bey est resté dans ses appartements,
pendant que les princes Azzedin et Lamine,
suivis des ministres et des ufticiers, assis-
taient à une démonstration de chasse au
faucon.
Dans raprètHltid, le bey est monté à Su-
perbugnèrcs, où un. thé lui a été ol'feri, ainsi
qu'au Hésidcnt. général, M. Lucien Saint, et
A tous les grands dignitaires de la suite du
bey.
Le soir, a eu liou une soirée de gala au
Casino.
I. bey a décidé de prolonger son séjour à
Luchon jusqu'à, la fin du mois.
La succession de H. de Jouveoel ?
M. Poincaré a reçu hier après-midi M.
Henry de Jouvenel, haut commissaire de
France en Syrie.
On sait, mie Ho sénateur de lu Corrè/.e a
manifesté TC désir d'être relevé prochaine-
mont des liantes fonctions qui lui ont été
confiées il y a de longs mois déjà.
La nomination du successeur de M. de
Jou\'em.'l au haut commissariat en Syrie a
fait l'objet, A la veille du départ des Cham-
bres de plusieurs conversations entre le
ministre des Affaires étrangères et le chef
du (îouverneinent.
Parmi U's noms des parlementaires dont
on parle pour leniplaeer M. de JouveuH,
celui de M. Pieive-Ktienne FLindin, député
de l'Yonne, a été, <•«̃*» temps derniers, le
plus souvent cité.
UN FLEAU
Madagascar, qui exporte généralement du riz.
a eu, cette année, une récolte déticitaire. La
Grande lie a dû faire appel à t Indochine pour
combler le déficit.
L'lie de La Réunion. qui importe générale-
ment de fortes quantités de Madagascar, a dû
également s' adresser à l'Indochine pour son
ravitaillement.
C'est aux invasions de sauterelles et de cri-
quets qu' est due la médiocrité de la récolte à
Madagascar. Les Hauts-Plateaux n' ont été que
peu atteints par les méfaits des acridiens, mais
les parties basses du Sud et du Centre de la
colonie, ont subi des dégâts importants.
On sait que M. Marcel Olivier, Gouverneur
Général, lutte avec toute la vigueur possible
contre ce fléau. On sait également qu'il a été
fait appel aux ressources de la science. Le pro-
blème ressortit en effet à l'esprit inventif. On
aimerait, en pareil cas. que l'Office des Inven-
tions pût disposer de fonds sufifsants pour ins-
tituer de? concours bien dotés.
R. B. a
.1.
La 3e Foire Coloniale d'Anvers
La 3° Foire Officielle Coloniale et Inter-
nationale d'Anvers se tiendra, cette année,
dans le Parc de l'Harmonie d'Anvers, du
Il septembre au 3 octobre, et revêtira un
éclat tout particulier, en raison des partici-
pations officielles dont cette manifestation est
assurée.
On sait que celle-ci a pour but de diffuser
l'idée coloniale mondiale en favorisant l'ex-
pansion de l'exportation vers les pays tro-
picaux, de même que l'importation dea
produits originaires de ces pays.
La participation du Congo belge sera par-
ticulièrement intéressante. Celles de. nom-
breuses colonies, entre autres Madagascar et
dépendances est également certaine.
Les firmes spécialisées dans l'exportation
y trouveront l'occasion de ttaiter un volume
considérable d'affaires,
La situation politique, économique
et financière du Gabon
aiel
M. J.-P. Bernard, Lieutenant-Gouverneur
du Gabon, accompagné de son chef de cabi.
net, l'Administrateur des Colonies Garnier-
Laroche, vient de rentrer en France pour
jouir d'un repos bien mérité.
Sous l'énergique et intelligente impulsion
du Gouverneur Bernard, la colonie du Ga-
bon, tant décriée, connaît depuis deux ans
une prospérité qui a dépassé les prévisions
les plus optimistes et qui lui permet de con-
sacrer une partie de ses ressources à la cons-
titution de son outillage économique
Pour des raisons diverses, d'ordre politi-
que, administratif ou financier, le Gabon
n'avait jamais pu, jusqu'à présent, trouver
les ressources suffisantes pour constituer un
minimum de routes, de travaux d'utilité gé-
nérale, sans lesquels il n'y a pas de déve-
loppement économique possible.
La situation politique est actuellement des
plus satisfaisantes, ainsi que le Gouverneur a
pu s'en rendre compte personnellement au
cours de ses différentes tournées d'inspection
dans toute la colonie.
Partout il a constaté que les indigènes tra-
vaillent paisiblement à la cueillette des pro-
duits naturels et à l'exploitation forestière.
La situation alimentaire quelque peu trou-
blée, en raison des perturbations atmosphéri-
ques, a été vite rétablie par des mesures
énergiques dont les résultats ne se sont pas
fait attendre longtemps. La culture des pro-
duits hâtifs (patates et manioc doux) a été
obligatoirement entreprise dans toutes les
circonscriptions de la colonie.
La situation économique de la colonie est
actuellement brillante. En 1925, le mouve-
ment commercial s'est élevé à la somme de
77.456.000 francs contre 38.833.400 francs er*
1924, soit une augmentation de 100
Les importations atteignent le total de
43.401.334 francs en TQ25, contre 19,881.243
francs en 1924, d'où une différence en plus
pour 1925 de 23.520.091 francs.
Les importations de France et des colonies
françaises atteignent le total de 31. 736. 52. fr.
contre 11.664.811 francs pour les importations
de l'étranger.
Les exportations à destination de la France
et des colonies françaises s'élèvent en 1925 à
T0.99Q.342 trancs et pour l'étranger à 24 mil-
lions 55.324 francs, au total 34.054.666 un ex-
contre 18.952.165 francs en 1924, d'où un ex.
cédent de 15.102.501 francs.
En résumé, le mouvement commercial de
1^25 est en progression de 38.622.59a francs
sur l'année 1934.
Cette progression n'es pas due uniquement,
comme on serait tenté de le croircl à la
hausse des changes. Le meilleur critérium de
cette évolution économique est dans l'aug-
mentation des tonnages importés et expottü.
Aux importations, on note les principal^!
L es Annales C oloniaV li. £ e*GÀL s*1
JOURNAL QUOTIDIEN AL
US ARTICLES PUBLIÉS PAR -LES ANNALES COLONIALES" IOIIT LA MOfMtnt
EXCLUSIVE PU JOUHNAL
LmAmtnmetRûitmu MFI H nmtm*+iJmrml«témmtmAgmem+PullkMi
DIRECTEURS : MARCEL RUEPEL et L.-G. THeBAUL T
Martin a làWM* : 34, Rua du Mont-Thabor, PARI8-1* WUftaM : mmum n
umEn , Va.,.
l'ce. { France tî Colonim /s • "V? 4# • * »* •
tac f BIr.,.,. U0i «S M
OiiabMnwduilMNkilwNiiiipMia«tdMlM»iiaciptnUbi«ii«i
y 1 0 .0
L'économie mixte aux colonies
J'ai, dans mon dernier article paru ici, à
propos d'un projet de modification du régime
des concessions en Indochine, fait allusion
au système plus général de l'Economie mixte,
Imt l'application, dans la politique colo-
niale, me parait particulièrement désirable
- perce que parfaitement adaptée, en général,
aux conditions économiques du milieu.
Une étude récente dé M. Georges La fond
sur les chemins de fer argentins me paraît si
suggestive pour l'étude de ce problème es-
sentiel de politique économique coloniale que
je veux en résumer ici les observations prin-
cipales et essayer d'en tirer quelques con-
clusions personnelles.
Tout d'abord, l'auteur rappelle le carac-
tère que prend, dans un pays neuf comme
l'Argentine, et tout pays de colonisation, le
'développement d'un réseau de voies ferrées.
la Le chemin de fer, dit-il, fut l'instrument
Ide colonisation par excellence. Alors que
dans l'Europe occidentale il ne fut, en géné-
ral, qu'une conséquence des progrès accom-
plis et que l'on y attendit pour ouvrir une
ligne nouvelle que les centres à traverser fus-
sent d'une importance propre à alimenter le
trafic, en Argentine il s'élança vers des
points géographiques choisis pour faire sur-
gir une ville ou mettre en valeur une indus-
trie latente. En Europe, le chemin de fer
marque l'achèvement d'une organisation; en
Amérique il, en est le créateur. 8
Mais précisément parce que le chemin de
• fer est, aux colonies, créateur d'organisation
et de vie économique et sociale, il importe
que cette œuvre de création soit ordonnée.
, En Argentine, on se préoccupe 1Iu début,
uniquement d'encourager les initiatives pri-
ses en leur accordant de considérables pri-
vilèges. Un décret de 1855 décide que les
Compagnies de chemins de fer concession-
naires obtiendront 40 cuadras de terre de
chaque côté de la voie, soit une lieue de
chaque côté, les terrains n'appartenant pas
I l'Etat devant être expropriés pour son
compte et payés par lui, et que les mines
eo toute nature qui seraient découvertes,
smt sur le parcours de la voie que dans les
terrains concédés, seront la propriété de l'en-
tieprise ou de ceux à qui elle les cédera.
Bn 1861, une loi accorde au capital des
Compagnies une garantie d'intérêt de 7
Ce n'est qu'en 1898 que l'Etat se libérera
de ces lourds engagements, par rachat de
ces charges. Et, depuis lors, le régime légal,
extrêmement complexe, où l'intervention des
pouvoirs fédéraux et des pouvoirs provin-
ciaux fait naître d'incessants et souvent inex-
tricables conflits est resté, en fait, très
désordonné.
Sans doute, ce régime a encouragé le déve-
loppement du réseau qui de 732 kilomètres
en 1870 est passé à 16.563 kilomètres en
1900, à 29.414 kilomètres en 1910, à 35.870
kilomètres en 1924. Mais l'expérience a ré-
vélé le grand mal dont. a souffert la légis-
lation argentine des chemins de fer et qui est
le système des concessions à outrance, qui
sont trop souvent accordées sans étude ap-
profondie et en dehors de tout plan de déve-
loppement économique d'ensemble.
Les Compagnies concessionnaires ne pou-
Tarent, très légitimement, avoir qu'un but, le
développement de leur trafic. Elles furent
donc amenées à donner à toute l'économie
nationale un caractère nettement commercial.
Elles furent, essentiellement, des transpor-
teurs de récoltes des lieux de production aux
ports d'embarquement et des transporteurs
'de produits importés des ports de débarque-
ment aux lieux de consommation. Elles en.
couragèrent exclusivement les productions
qui fournissaient un aliment à leur trafic, et
même, avec le temps, des spécialisations fu-
ient favorisées : la Compagnie du chemin
'de fer de Buenos-Ayres al Pacifico se préoc-
cupa presqu'exclusivement du transport des
tins et des fruits de la région de Mendoga,
celle du « Central Norte et Central Cor-
lioba » de la production sucriè-e du nord est,
la Compagnie française de Santa-Fé de l'ex-
ploitation des bois de quebracho, etc.
.- Mais alors, leur prospérité financière fut
à la merci d'une série de mauvaises récoltes,
la crise des chemins de fer se répercutant en-
suite sur l'ensemble de l'économie nationale.
Pour se mettre à l'abri de ce danger et assu-
rer la régularité de rémunération de leur
capital, les Compagnies durent élever leurs
tarifs de transport, soulevant ainsi de vio-
fentes récriminations dans la presse, les mi-
lieux commerciaux, le Parlement.
- -
Les pouvoirs publics qui pendant long-
temps n'avaient exercé qu'un contrôle illu-
soire sur les tarifications, durent intervenir.
La loi du Ier octobre 1907, connue sous le
nom de loi Mitre, tenta une systématisation
ttn régime ferroviaire et créa l'organisme
central de la « Direccion General de Ferro-
ctriles ib, mais ne put empêcher des crises
graves, comme celle de 1921, d'ébranler toute
Véconomie nationale du pays. - --
Les pouvoirs publics allèrent plus loin.
Pour provoquer des abaissements de tarifs
les Compagnies, le gouvernement national et,
à son exemple, plusieurs provinces, suscitè-
rent la création de chemins de fer économi-
ques à voie étroite, non seulement (tans le
bat de compléter les réseaux généraux, mais
même de leur faire concurrence, ce qui en-
traîne des gaspillages de capital.
Enfin, sur certains points, l'Etat a dû se
substituer aux Compagnies défaillantes et
créer un réseau d'Etat. En Argentine, com-
me ailleurs, on se plaint beaucoup de la ges-
tion du réseau de l'Etat. M. Georges La-
fond fait justice de ces critiques par des
arguments qui valent pour bien d'autres pays
que l'Argentine.: 1 L'Etat construit des che-
mins de fer aux endroits où l'entreprise pri-
vée hésite à en construire; son objectif, com-
plètement distinct de celui des compagnies
particulières, consiste à apporter la vie éco-
nomique dans des régions délaissées ou iso-
lées qu'il importe, pour des raisons beau-
coup plus politiques que commerciales, de
relier au reste du territoire. On peut ob-
jecter, sans doute, que ces sacrifices sont faits
aux dépens du contribuable, mais la mise en
valeur de toutes les parties du territoire, par
la création d'un outillage économique assu-
rant l'avenir et la prospérité de la nation
n'est-elle pas d'un intérêt général bien supé-
rieur à l'intérêt particulier?. »
Et depuis quelques années, les hommes
d'Etat d'Argentine s'efforcent de développer
une politique d'économie nationale complexe
qui est en opposition avec les principes d'éco-
nomie exclusivement commerciale qui présida
à la construction des voies ferrées par les
grandes Compagnies ferroviaires privées.
Ainsi l'histoire des voies ferrées de ce mer-
veilleux pays de colonisation qu'est l'Argen-
tine montre, me semble-t-il, sur un exemple
frappant, combien il peut être dangereux,
dans un pays colonial à large expansion éco-
nomique, de laisser les initiatives privées im-
poser leurs directions, nécessairement égoïs-
tes à l'économie nationale du pays. Il arrive
fatalement un moment où l'opposition s'af-
firme entre ces intérêts privés devenus tout-
puissants et les intérêts de la collectivité. La
sagesse et l'expérience commandent d'établir,
dès le début, entre ces intérêts collectifs et
ces intérêts particuliers une bonne harmonie
ce qui est précisément le but de la politique
'd'économie mixte, qui s'impose ainsi dans les
territoires coloniaux plus que partout ail-
leurs.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, protêt-
textr de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
A LA CHAMBRE
PROPOSmON DE LOI
Monopole des concessions dans les colonies
M. Edmond Boycr, député de Maine-et-
Loire, vient de déposer une proposition de
loi tendant a instituer un monotpole des
concessions accordées dans les colonies
françaises.
M. hdinond BOYCl' propose la création
d'une Société nationale ayant le monopole
de toutes les concessions à accorder Elle
sera administrée par un conseil de douze
membres, dont six nommés par Je ministre
des Finances, et six par les souscripteurs
de tilres, et son capital sera fixé a 10 mil-
liards de francs or, qm l'Etat recevra en
échange de l'apport du monopole. Il con-
servera. In moitié de son capital sous forme
d'actions, et il cédera l'autre moitié pour
être ipiaoee dans île puhUc. Les souscrip-
tions ipourront être cffcctuées,soft en francs
papier ramenés A la valeur or calculée sui-
vant le coefficient six, soit on devises étran-
gères, évaluées suivant leur cotation, par
rap.port A leur valeur.
La. Société nationale sera, en outre, auto-
risée, pour assurer son fonds de -roulement,
A émettre jusqu'à. 500 mililions d'obligations
l'aieur or, portant intérêt A 3 1/2 0/0 or, et
libérables de la même façon que les actions.
Ce fonds de roulement sera, destiné A assu-
-- - - - -----
rer le développement des colonies.
Aucune concession dans les colonies ne
pourra être accordée sans passer par l'in-
termédiaire de la Société nationale, et
après accord de celle-ci avec l'Etat et la
colonie intéressée. La Société nationale- dé-
terminera les conditions de l'octroi do la
concession, en fixera les rcdevances, fcn
contrôlera
contrôlera l'administration et pourra parti-
ciper à son exploitation, d'accord avec Je
concessionnaire.
IJCS bénéfices réalisés seront répartis,
Ilprès prélèvement des sommes nécessaires
au service des intérêts, par moi hé entre
t'Etat et les actionnaires.
A dater dti la dixième année qui suivra
la constitution de la Société, après paie-
ment des intérêts, il sera réservé, avant
tout partage de hénéfices, un somme néces-
saire pour amortir 1/90® des titras émis
dans le ipublic, et cet nmortissemr.ent sera
continué chaque année, sans interruption,
Jusqu'à l'absorption complète de ces titres.
De An sorte, à la ooe année, il ni restera
plus que l'Etat comme actionnaire.
D'après l'auteur de cette proposition, sans
nliéner A qui que ce soit une parcelle de
notre patrimoine colonial, puisque le mono-
ol emvisagé laisse intacts les droits de
l'Etat, cette proposition présente donc,
t'avantage d'assurer à l'Etat, dans un court
Irps de temps, une nst':z grande quantité
de devises et de francs, et de permettre
ainsi la revalorisation de notna franc.
EN CHINE
ce
Un prêtre espagnol, le père Marquez, a
été assassiné le 4 août par des soldats chi-
nois, près de Sianfou, dans la province du
Chang-Si.
9 "t
Autour de la visite
du bey de Tunis
–
A
Le bey de Tunis Sidi Moham-
med el Habib poursuit sa randon-
née à travers la France aussi bien
que Moula y Youssef, sultan du Maroc, a
achevé la sienne.
D'aucuns se sont émus de voir les hon-
neurs rendus au sultan d'un ordre de gran-
deur plus considérable que ceux qui entou-
rent aujourd'llUi le bey. Pourquoi cette dif-
férenceî D'abord le bey de Tunis n'en est
pas, comme dans Manon, à son premier
voyage à Paris, et un grand apparat lui fut
réservé lors de sa première venue officielle.
Ensuite A/oulay Youssef, l'empereur chêri-
fien, collaborateur loyal de Vœuvre de pa-
cification entreprise par la France au Ma-
roc, est un souverain religieux, un descen-
dant du prophète et son prestige de chef
d'Etat n'est pas comparable à celui de des-
cendant du prophète.
Ces deux - visites concordantes permettent
de souligner la prospérité de I'oeuvre fran-
çaise dans l'Atrigue mineure.
Mon distingué collègue Th. Steeg a exposé
lui-même dans les colonnes des Annales Co-
loniales, la semaine dernière, avec une élo-
quente simplicité, sa politique au Maroc.
Je voudrais aujourd'hui dire quelques
mots de la politique de M. Lucien Saint en
Tunisie.
Ce n'est une révélation pour personne
qu'il trouva, il y a six ans, la Régence dans
un état de désorganisation telle que son pré-
décesseur y était devenu tout à tait impos-
sible.
Ses rares qualités d administrateur lui
permirent de remettre sans trop de heurts
tout en état.
Politique d'association avec les indigènes,
politique d'application des lois métropoli-
taines sur le travail et les accidents du tra-
vail, mesures d'hygiène et de prévoyance so-
ciales, M. Lucien Saint a fait le maximum
avec le minimum de fonds.
Quant au point épineux, les relations
franco-italiennes dans la Régence, elles sem-
blent entrer dans une voie d'apaisement à
laquelle la prudente fermeté du Résident
Général de France à Tunis n'est point
étrangère.
Les récentes déclarations qu'il a faites à
une agence italienne sont tout à fait rassu-
rantes, en voici la partie principale :
Les colons italiens jouent des rôles bien
divers dans l'activité économique tunisienne,
depuis les simples manœuvres jusqu'aux ri-
chissimes négociants. Nous n'avons qu'à
nous féliciter de leur attitude à tous.
De leur côté, aucune plainte acrimonieuse
contre notre administration non plus n'est à
relever.
J'ai toujours été appelé à participer à tou-
tes les fêtes, à toutes les cérémonies de la
colonie italienne.
- L'autre jour, je présidais à l'inauguration
de la « Casa di Dante ». Et le jour de mon
départ pour la France, avec S. A. le bey
Mohammed el Habib, parmi toutes les per-
sonnalités présentes sur le quai, nos amis
italiens n'étaient pas les mains nombreux,
ni les moins affectueux.
Parler d'agitation italienne est un non-
séns ; voilà tout ce que je puis vous dire.
Pouvons-nous désirer mieux 1 Il est vrai
que la population civile française se rappro-
che de plus en plus de l'effectif de la popu-
lation italienne et certainement « le péril ita-
lien. en Tunisie, si péril italien il y a, n'exis-
tera plus le jour où, à peu près égaux en
nombre, Français et Italiens cohabiteront et
collaboreront dans l'antique Numidie pour la
prospérité générale et formeront une nou-
velle race latine toute proche des néo-Algé-
riens et de nous-mêmes. ;
Ernest Haados,
Sénateur de ta Marne,
Vice-président de la Commission
des Douanes
-a$*-
LA PAIX AU MAROC
Opérations franco-espagnoles
D'après le Chicago Tribune, une offen-
sive - dont la date est tenue secrète va
être entreprise -contre les lUfains par les
forces combinées franco-espagnoles. La dé-
cision a été (prise A la suite d'une confé-
rence entre le général San Jurjo et l'amiral
Hallier, commandant l'escadre .francaise
dans les eaux marocaines.
La situation militaire
La seule tribu encore totalement insou-
mise dans la zone française, les Ghezaoua
du nord-est d'Ouezzan, que certaines nou-
velles disaient prête à accueillir sane résis-
tance toute avance française, yient, au
contraire, de se signaler par un coup de
main contre un de nos détachements en
corvée d'eau, tuant un officier et neuf hom-
mes près du poste avancé de Zendoula.
Prochain départ en exil
Abd-el-Krim quittera sans doute Fez le
28 août, accompagné par l'officier inter-
prète de 1re classe Sagné, du Service des
renseignements. Cet interprète doit escor-
ter le prisonnier jusqu'au lieu de sa déten-
tion, qui serait, en définitive, rUe de la
Réunion
Il est très probable qu'au lien de s'effec-
tuer par Oudjda et Oran, son départ aura
lieu ae Casablanca sur l'aviso Bellatrix,
stationnaire de Madagascar, actuellement
au Maroc.
«
«., .1..
- m if̃ y.
ta situation nancière
de l'A. O. F.
OO --
La nouvelle politique financière mise en pra-
tique par M. le Gouverneur Général Carde
dans les colonies du groupe de l' A. 0. F. a
eu pour but de donner à ces colonies des res-
tources suffisantes susceptibles d'activer la mise
en valeur de leurs richesses latentes et, par voie
de conséquence, l'augmentation du rendement
de leur production. M. Carde, soucieux d'ap-
porter à la métropole un concours efficace, sa-
vait que ce concours ne pouvait être qu'en fonc-
tion directe de l'état des finances locales. C'est
donc en comptant sur leurs propres revenus que
les colonies du groupe ont cherché à réaliser le
programme de leurs grands travaux.
Par suite du chiffre des exportations (676.000
tonnes en 1925), les recettes douanières ont
atteint 133 millions de francs et ont permis de
verser 50 millions à la caisse de réserve.
Loin d'affecter ces ressources, au fur et à
mesure de leur rentrée, à des dépenses fraimen.
taires, et par cela même sans réel intérêt pour
l' avenir du pays, une politique de sévères éco-
nomies a été pratiquée parallèlement. Les dis-
ponibilités ainsi constituées forment maintenant
une masse qui autorise la réalisation, sans au-
cune crainte d'arrêt, d'un programme de mise
en valeur vraiment digne de ce nom. Le succès
en définitive a couronné l'ensemble de ces sages
mesures.
Grâce à elles, en effet, pour la première fois
depuis la guene, l'Afrique Occidentale fran-
çaise a pu consacrer en 1926 des crédits très
importants à r extension de son outillage éco-
nomique ; sur un budget total de 145 millions,
69.300.000 francs sont consacrés au programme
des grands travaux.
Dans le budget général de I A. O. F., il
y a lieu de signaler une très heureuse innova-
tion : afin de centraliser, pour pouvoir en mesu-
rer mieux l'importance, toutes les dépenses de
mise en valeur, celles-ci ont été groupées,
quelles que soient l'origine et la nature des
ressources qui y sont consacrées, dans une sec-
tion nouvelle indépendante du reste du budget.
Donc, plus de longues rec herches dans les dif-
férents chapitres pour y découvrir les dépenses
relatives aux grands travaux. -
Et un compte particulier, alimenté par 1 en-
semble des crédits prévus à cette section spé-
ciale, a été ouvert le Ier janvier dernier dans
les écritures du trésorier-payeur. Il permettra de
reporter d'un exercice sur 1. autre les reliquats
non employés et, assurant la pérennité de l'oeu-
vre entreprise, apportera la régularité nécessaire
dans l'apport des ressources indispensables au
fonctionnement des grands chantiers de travaux
publics.
Ces améliorations jettent sur 1. ensemble du
budget une note de clarté indiscutable et con-
tribuent à lui donner sa physionomie vraie de
budget de réalisations. Celui-ci fournit, en som-
me, la meilleure preuve que r Afrique Occiden.
tale française est entrée résolument dans la voie
vraiment productive et dont l'aboutissement sera
un état de prospérité également profitable à la
colonie et à la mère-patrie.
Monof.
–-–
Les missions religieuses
0-0--
Nous écrivions dans les Annaics Colonia.
les du 26 juillet que les prêtres indigènes
de l'A. O. F. rendent déjà de grands ser-
vices dans les paroisses. Leur nombre en
Afrique est de 115. Voici du reste, les chif-
fres publiés par VEcho des Missions Afri-
caines de Lyon. -
Grands
Prêtres séminaristes
Asie a. 87» 1.873
Afrique 145 240
Amérique 66 6(;
ucéanie il 18
4.096 2.206
A ces chiffres, il convient d'aouter l'ap-
port éventuel de 7.393 élèves de petits sé-
minaires et qui se décomposent comme
suit : 5.ÎM5 élèves en Asie, 1.300 en Afrique,
8r) en Amérique et 93 en Océanie.
go--
La question de Tanger
<>-O-
Le calme est rétabli
GrAce au tact et à l'attitude conciliante
du Mendoub (le délégué du sultan) et de
M. Caiilat, inspecteur des forces chéri-
liennes, à l'égard de la population musul-
mane, le calme a été rétabli à Tanger. De
leur côté, les consuls généraux ont usé de
leur influence auprès de leurs nationaux
pour faire respecter l'ordre et la loi.
L'attitude de l'Italie
, Dans les milieux italiens autorisés, on
tient à faire remarquer que la question de
Tanger, en ce qui concerne l'Italie, conti-
nue à être présentée sous un faux jour par
la presse internationale. L'Italie n'a pas
d'intérêt directs au Maroc et c'est pour-
quoi le problème de Tanger a plutôt pour
elle une portée morale qu'une importance
véritable et matérielle, c'est ce qui expli-
que que la diplomatie italienne n'ait nul-
lement cherché à multiplier les démarches
et les conversations sur ce sujet, comme
on lui en a trop souvent prêté l'intention.
Lire lundi prochain l'article d HENRF FON-
TANIER, député du Cantal.
Lmanme et ) Atie
Une requête des musulmans
nord-africains
M. Albert Sarraut, ministre de l'Intérieur,
vient de recevoir de la Commission exécu-
tive de l'Association des Musulmans Nord-
Africains la lettre suivante :
Monsieur le Minisire,
Malgré le sénatus-consulte de 1803, qui sti-
pule que les Algériens sont Frunçais et au mé-
pris de la loi du 14 juillet 14J14, qui a supprimé
pour nous l'obligation du permis de voyage,
une circulaire, en date du 10 septembre 11)24. a
rétabli en fait les mesures d'exception qu en
1HH le législateur avuit voulu faire dispa-
ruike.
Les conséquences de cette circulaire, que
nous oserons qualifier d'inique, ont été tra-
giques pour nos frères musulmans : douze
d'entre eux ont perdu la vie sur le « Sidi-
Ferrucli Il,
Le 11 juillet dernier, le Conseil d'Etal a re-
connu l'illégnlité de cette circulaire et l'a an-
nulée. Nous étions donc en droit d'espérer quc
désormais nous serions libres de venir gagner
notre pain en France. Aussi, nous avons été
péniblement surpris d'apprendre que r Admi-
nistration nIgérienne, passant outre aux déci-
sions du Conseil d'Etat, continuait à appliquer
les mesures dictées pur une circulaire dunt l'il-
légalité était reconnue.
Aujourd'hui, c'est avec douleur que nous
enregistrons la décision du Conseil des minis.
très qui, loin de laire disparaître les entraves
apportées à notre liberté de voyage, les ag-
grave, puisque l'on exige maintenant la pré-
sentation d'un pécule avant l'embarquement.
Nos conditions --- de vie sont - si précaires, eu
Algérie, que la plupart do nos frères seront
dans t'nnpossibitic de remplir la nouvelle obli-
gation qui aboutit donc il nous interdire de
venir en France.
Contre une telle décision, nous élevons une
vive protestation. En raison des sucriliees un-
posés il nos coreligionnaires pour lu défense
du sol français, en raison deseburges qu'on
nous fait supporter, pour le Relèvement des
llnances et de l'économie *le la France^ nous
avons au moins lo Uroit, Monsieur le Ministre,
de ne pas être traités aussi intérieurement.
Nous demandons que pleine justice nous soit
rendue et que la liberté de vovage soit appli-
quée suns restrictions à tous les ';\urll.Afl'l.
cains.
Celle lettre pose une grave question, mais
la pose-t-elle bien ? Nous ne sommes pas
suspects, aux Annales Coloniales, d' uindi.
génophobie », mais les membres de la Com-
mission exécutive qui ont rédigé la requête
doivent bien rcconnultre, en leur for inté-
rieur, que l'Afrique du Nord ne nous envoie
pas toujours les meilleurs éléments de sa
population. Témoin la rubrique quotidienne
des crimes et délits commis par des Nord-
Africains. Comme il est de l'intérêt du com-
merce de prendre des précautions à l'encon.
tre de la mcrcnnlc, il y a tout avantage,
pour les musulmans honnêtes qui viennent
en France chercher du t.ravail, A évincer de
leurs rangs les brebis gnleuRos. Nous avons
dans la métropole une suffisante collection
de chevaliers du couteau, d'hommes-pois-
sons, de vide-goussef. et autres tire-laine
pour n'éprouver nul besoin d'en importer
de supplémentaires. Ce n'est pas là que le
bat nous blesse.
L'Association des Musulmans nord-afri-
cains serait donc mieux inspirée en cher-
chant en accord avec les Pouvoirs puhlies,
les mesures propres a épurer l'immigration
sur le sol de'France, qu'en demandant « la
liberté de voyage sans restrictions pour tous
les Nord-Africains Il.
Enltn, il est un peu exagéré de dire que la
tragédie du Sidi-l'orruch est une consé-
quence de la circulaire du 10 septembre
1H2L Elle est le fait des fripouilles des
agences clandestines.
R. B. de Laromilluière
-00%
Lois, Décrets, Arrêtés
-0-0--
Décret du 12 août 1926 complétant le règle-
ment d'administration publique pour l'ap-
plication, en ce qui concerne le minis-
tère des colonies, de l'article 69 de la loi
du 14 avril 1924 sur les pensions.
Décret du 14 août 1926 autorisant des échan-
ges de terrain militaire au Tonkin.
(J. 0. du 19 août W:W.)
Le Bey de Tunis en France -
- 0-0»-
Hier, après s'être reposé dans ses appar-
tements,le bey de Tunis a parcouru Luchon;
il a visité les établissements thermaux et a.
commencé son traitement.
Le bey est resté dans ses appartements,
pendant que les princes Azzedin et Lamine,
suivis des ministres et des ufticiers, assis-
taient à une démonstration de chasse au
faucon.
Dans raprètHltid, le bey est monté à Su-
perbugnèrcs, où un. thé lui a été ol'feri, ainsi
qu'au Hésidcnt. général, M. Lucien Saint, et
A tous les grands dignitaires de la suite du
bey.
Le soir, a eu liou une soirée de gala au
Casino.
I. bey a décidé de prolonger son séjour à
Luchon jusqu'à, la fin du mois.
La succession de H. de Jouveoel ?
M. Poincaré a reçu hier après-midi M.
Henry de Jouvenel, haut commissaire de
France en Syrie.
On sait, mie Ho sénateur de lu Corrè/.e a
manifesté TC désir d'être relevé prochaine-
mont des liantes fonctions qui lui ont été
confiées il y a de longs mois déjà.
La nomination du successeur de M. de
Jou\'em.'l au haut commissariat en Syrie a
fait l'objet, A la veille du départ des Cham-
bres de plusieurs conversations entre le
ministre des Affaires étrangères et le chef
du (îouverneinent.
Parmi U's noms des parlementaires dont
on parle pour leniplaeer M. de JouveuH,
celui de M. Pieive-Ktienne FLindin, député
de l'Yonne, a été, <•«̃*» temps derniers, le
plus souvent cité.
UN FLEAU
Madagascar, qui exporte généralement du riz.
a eu, cette année, une récolte déticitaire. La
Grande lie a dû faire appel à t Indochine pour
combler le déficit.
L'lie de La Réunion. qui importe générale-
ment de fortes quantités de Madagascar, a dû
également s' adresser à l'Indochine pour son
ravitaillement.
C'est aux invasions de sauterelles et de cri-
quets qu' est due la médiocrité de la récolte à
Madagascar. Les Hauts-Plateaux n' ont été que
peu atteints par les méfaits des acridiens, mais
les parties basses du Sud et du Centre de la
colonie, ont subi des dégâts importants.
On sait que M. Marcel Olivier, Gouverneur
Général, lutte avec toute la vigueur possible
contre ce fléau. On sait également qu'il a été
fait appel aux ressources de la science. Le pro-
blème ressortit en effet à l'esprit inventif. On
aimerait, en pareil cas. que l'Office des Inven-
tions pût disposer de fonds sufifsants pour ins-
tituer de? concours bien dotés.
R. B. a
.1.
La 3e Foire Coloniale d'Anvers
La 3° Foire Officielle Coloniale et Inter-
nationale d'Anvers se tiendra, cette année,
dans le Parc de l'Harmonie d'Anvers, du
Il septembre au 3 octobre, et revêtira un
éclat tout particulier, en raison des partici-
pations officielles dont cette manifestation est
assurée.
On sait que celle-ci a pour but de diffuser
l'idée coloniale mondiale en favorisant l'ex-
pansion de l'exportation vers les pays tro-
picaux, de même que l'importation dea
produits originaires de ces pays.
La participation du Congo belge sera par-
ticulièrement intéressante. Celles de. nom-
breuses colonies, entre autres Madagascar et
dépendances est également certaine.
Les firmes spécialisées dans l'exportation
y trouveront l'occasion de ttaiter un volume
considérable d'affaires,
La situation politique, économique
et financière du Gabon
aiel
M. J.-P. Bernard, Lieutenant-Gouverneur
du Gabon, accompagné de son chef de cabi.
net, l'Administrateur des Colonies Garnier-
Laroche, vient de rentrer en France pour
jouir d'un repos bien mérité.
Sous l'énergique et intelligente impulsion
du Gouverneur Bernard, la colonie du Ga-
bon, tant décriée, connaît depuis deux ans
une prospérité qui a dépassé les prévisions
les plus optimistes et qui lui permet de con-
sacrer une partie de ses ressources à la cons-
titution de son outillage économique
Pour des raisons diverses, d'ordre politi-
que, administratif ou financier, le Gabon
n'avait jamais pu, jusqu'à présent, trouver
les ressources suffisantes pour constituer un
minimum de routes, de travaux d'utilité gé-
nérale, sans lesquels il n'y a pas de déve-
loppement économique possible.
La situation politique est actuellement des
plus satisfaisantes, ainsi que le Gouverneur a
pu s'en rendre compte personnellement au
cours de ses différentes tournées d'inspection
dans toute la colonie.
Partout il a constaté que les indigènes tra-
vaillent paisiblement à la cueillette des pro-
duits naturels et à l'exploitation forestière.
La situation alimentaire quelque peu trou-
blée, en raison des perturbations atmosphéri-
ques, a été vite rétablie par des mesures
énergiques dont les résultats ne se sont pas
fait attendre longtemps. La culture des pro-
duits hâtifs (patates et manioc doux) a été
obligatoirement entreprise dans toutes les
circonscriptions de la colonie.
La situation économique de la colonie est
actuellement brillante. En 1925, le mouve-
ment commercial s'est élevé à la somme de
77.456.000 francs contre 38.833.400 francs er*
1924, soit une augmentation de 100
Les importations atteignent le total de
43.401.334 francs en TQ25, contre 19,881.243
francs en 1924, d'où une différence en plus
pour 1925 de 23.520.091 francs.
Les importations de France et des colonies
françaises atteignent le total de 31. 736. 52. fr.
contre 11.664.811 francs pour les importations
de l'étranger.
Les exportations à destination de la France
et des colonies françaises s'élèvent en 1925 à
T0.99Q.342 trancs et pour l'étranger à 24 mil-
lions 55.324 francs, au total 34.054.666 un ex-
contre 18.952.165 francs en 1924, d'où un ex.
cédent de 15.102.501 francs.
En résumé, le mouvement commercial de
1^25 est en progression de 38.622.59a francs
sur l'année 1934.
Cette progression n'es pas due uniquement,
comme on serait tenté de le croircl à la
hausse des changes. Le meilleur critérium de
cette évolution économique est dans l'aug-
mentation des tonnages importés et expottü.
Aux importations, on note les principal^!
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 72.54%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 72.54%.
- Auteurs similaires Agence économique des territoires africains sous mandat Agence économique des territoires africains sous mandat /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Agence économique des territoires africains sous mandat" or dc.contributor adj "Agence économique des territoires africains sous mandat")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/3
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6397175n/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6397175n/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6397175n/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6397175n
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6397175n