Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-08-03
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 août 1926 03 août 1926
Description : 1926/08/03 (A27,N119). 1926/08/03 (A27,N119).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397166p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. No 119 LFi NUMEHO : M CENTUU MARDI SOIR, 3 AOUT 1928 .J'
.- -- - - - - '- - - - -- - - - - -
e 4
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LEI ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIETE
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lm Annonce» dHéc/anm iiwit rcy–i mr Burtmu émJtmrnalttéÊmlmAgmtm daPmiHrëi
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IBQRREMEITS
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Fronce H Colonie» 10.
Btrongv - I» a « 9 M m
Ob a'abouM dUafteos U* krwa dU pu» «t chu Im prisciptu lArtira
Questions Sahariennes
.1.
La conférence nord-africaine de Tu-
lais, où, pour la première fois, l'Afri-
que Occidentale française était repré-
sentée, a examiné longuement, paraît-il,
le problème de la police et des communi-
cations transsahariennes.
En ce qui concerne la police, on sait
que nous connaissons, au Sahara, 3
groupements et 3 politiques.
Dans le Sahara Algérien, existe une
police d'occupation sérieuse et totale.
Toute la zone des territoires du Sud est
aujourd'hui reconnue, pacifiée, surveil-
lée et on y peut circuler en toute sécu-
rité.
En A. 0. F., la situation est assez
différente. Le Sahara nigérien-souda-
nais est occupé, pacifié en ce sens
que les tribus sédentaires ou noma-
des qui l'occupent sont soumises.
Mais le territoire reste ouvert aux .ban-
ides de pilliards qui viennent de l'exté-
térieur, du Sahara oriental. Le Sahara
mauritanien n'est pas encore entière-
ment soumis. Entre la zone française oc-
cupée et la colonie espagnole du Rio
ide Oro sont installées des tribus indé-
pendantes, dont la principale est celle
de Regueybat. Ces tribus, abondam-
ment et facilement fournies d'armes par
la contrebande intense qui s'exerce à
travers la colonie espagnole, sont une
menace constante pour notre Sahara
mauritanien.
Enfin le Sahara marocain n'est ni oc-
cnpé, ni pacifié. Les Beraber et les Ou-
lad Djerir du Draa et de la Saoura for-
ment de véritables foyers de piraterie
-Poù partent vers le Niger et le Sahara
lîoudano-mauritanien d'incessantes ex-
péditions de pillage.
La police du Sahara algérien est par-
faitement assurée, sous notre direction,
par des éléments empruntés aux tribus
nomades et surtout aux, tribus arabes.
Le Sahara soudano-mauritanien a été
MlŒUpé jusqu'ici par des troupes noires.
Enfin au Maroc nous n'avons aucune
(tohoe saharienne. Que ce soit vers le
fl afilalet ou le Sahel atlantique, nous rég-
lons dans l'expectative. Les deux Com-
pagnies du Ziz et du Guir n'ont qu'un
très faible rayon d'action et n'assurent,
.'a fait, aucune police saharienne. On se
tmtente d'exercer sur les tribus pil-
lardes, une action purement nominale,
,'.tU l'intermédiaire politique des grands
1. iÜds de la région de Marrakech.
En ce qui concerne les communica-
1 tons, même dissemblance.
Vers le Sahara algérien il existe, au-
jourd'hui, trois grandes voies princi-
pales de communication : la voie cen-
> aie (Alger, Djelfa, Laghouat, Ghar-
dentale (Aïn Sefra, Colomb Bechar, Be-
t,i-Abbès, Touat), la voie orientale
Bijpkra, Touggourt, puargla:, Un-Sa-
iih). Ce sont pistes bien aménagées et
Varfaitement accessibles aux automo-
biles.
Mais plus loin, du côté du Sahara
oudanien, nous trouvons seulement
lieux amorces de voies qui ont été suivies
Imr des automobiles (missions Haardt,
Audouin-Dubreuii et Estienne, Gradis,
Vudouin-Dubreuil), mais qui ne présen-
tent pas un caractère de viabilité sé-
rieux.
En Tunisie, s'annonce une voie nou-
velle sur la vieille piste caravanière de
Gabès au Tchad.
Enfin, bien entendu, du côté du Ma-
toc, il n'existe aucune voie, ni aucune
amorce de voie vers l'A. O. F.
Telle est la façon dont se pose le dou-
ble problème de la police et des commu-
nications sahariennes, d'après une ré-
cente étude de M. le capitaine L. Le-
buraux.,
A Tunis, la conférence Nord-Africai-
ne a envisagé séparément les deux pro-
blèmes. On a établi un plan d'action
pour la campagne d'hiver 1926-27. On
a décidé de faire collaborer la police du
Sahara algérien, au jourd'hui moins oc-
cupée dans sa zone, à la pacification
des autres régions, en établissant des
liaisons plus étroites, plus régulières,
avec la police soudanaise et maurita-
nienne.
En ce qui concerne les voies de com-
munication, on a décidé le prolonge-
ment de la piste automobile Gabès-
Fort-Saint jusqu'à Fort-Polignac et
Djanet, et ensuite par une piste carava-
nière aménagée jusqu'au Tchad ; le pro-
longement des pistes transsahariennes
de l'Algérie vers Tombouctou et le
Tchad ; le jalonnement et l'équipement
des routes automobiles par des dépôts
d'essence et des ateliers de réparations.
Certes, ce sont là progrès importants,
je me hâte d'en convenir.
Mais je pense que, dans un avenir
prochain, il sera nécessaire de repren-
dre tout le problème avec des méthodes
un peu nouvelles.
On ne peut pas concevoir la police
du Sahara avec les automobiles, l'avia-
tion et la T. S. F. d'après les mêmes
méthodes qu'il y a trente ou quarante
ans. D'autre part, on peut admettre
qu'un trafic important sinon de mar-
chandises, du moins de personnes est
appelé à se développer entre l'Afrique
Mineure et l'Afrique Occidentale ou
Equatoriale, et que, dès lors, les deux
problèmes de police et de communica-
tions commerciales doivent être liés.
Au fond, le Sahara n'est et ne sera
jamais, je crois, qu'un réseau de pis-
tes, de voies de communication. La po-
lice saharienne ne sera jamais qu'une
police de ces voies de communications,
car les tribus pillardes d'aujourd'hui
devront bien changer de genre de vie,
le jour où une police bien faite sur les
voies de communication ne leur permet-
tra plus de se livrer impunément à leur
industrie de piraterie.
Est-il impossible de concevoir qu'on
puisse mener de front l'aménagement
d'un certain nombre de voies de com-
munication pour l'automobile et l'avia-
tion, du Maroc, de l'Algérie et de la
Tunisie vers l'Afrique Occidentale et
l'organisation d'une police de ces voies
de communication, par des postes d'au-
tomobiles armées et d'avions reliés par
des postes de T. S. F.
Sans doute, on m'objecterà que le
Sahara n'en vaut pas, aujourd'hui, la
peine, qu'une telle organisation très coû-
teuse est en disproportion avec les be-
soins actuels. Soit. Mais demain ?
Pourquoi ne regardons-nous pas tou-
jours vers demain, en Afrique et ail-
leurs ?
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, prof es-
teur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
.1.
Pour devenir immortel aa Sahara
0-0
Dans Larrousse, une Poute est une voie
de terre pratiquée pour aller d'un point à
un autre, et ajoute le ministère des Colo-
nies dans une lettre à l'explorateur Gradis:
une route terrestre est une voie ménagée et
entretenue par la main des hommes, bien
délimitée avec les travaux d'art nécessaires
et dont t'usager ne peut s'écarter sans s'en
apercevoir immédiatement ; or, l'itinéraire
suivi par M. Gradis ne présente aucune de
ces caractéristiques : ce n'est donc pas une
« route » et la Société de Géographie, qui
avait demandé au Ministre des Colonies de
donner à la voie tfacée par la mission Gra-
dis le nom de uroute Gradis n, n'a pas eu
satisfaction.
,D'Adrar à Bourem (sur le Niger), en pas-
sant par OuaHen et Tassalit, il n'y a qu une
piste que le sable se charge de recouvrir
fréquemment et celà menace de durer long-
temps. C'est déjà bien beau d'avoir par-
couru cette piste en automobile.
818 '1
Aa Conseil des Ministres
---(H)--
Les travailleurs algériens
M. Albert Sarraut, ministre de l'Inté-
.rIeur, a soumis à la signature du Prési-
dent
rieur, de la République un décret fixant les
conditions dans lesquelles les indigènes
algériens sont admis à venir travailler en
France.
Est maintenue l'obligation pour les indigènes
de produire lors de leur embarquement une
carie d'identité ainsi qu'un certificat médical
établissant qu'ils ne sont atteints d'aucune ma-
ladie contagieuse.
Le certiilcat d'embauchge n'est plus obligatoi-
re, car il est àpparu qu'à distance il était diffi-
cile de se procurer cette picce. Il a semblé pré-
férable de remplacer cette formalité par l'exi-
gence d'un certain pécule que doivent posséder
les indigènes afin de pouvoir subsister en atten-
dant d'avoir trouvé du travail.
Enfin, les indigènes doivent représenter un ex-
trait de leur casier judiciaire établissant qu'ils
n'ont pas été frappés de condamnations graves.
Ainsi l'immigration indigène en France sera
soumise à un régime prudent et libéral.
La situation au Maroc et en Syrie
M. Painlevé, ministre de la Guerre, a
rendu compte au Conseil des progrès très
satisfaisants de la pacification au Maroc et
en Syrie.
n
L'aviation coloniale
Raid Biserte-Alger-Bizerte
Les deux derniers appareils hydravions
Goliath partis de Karouba le 15 juillet, ont
quitté Alger le 25 juillet pour Bizerte.
Un appareil a rallié Rarouba à 13 heu-
res en nne traite, effectuant le voyage
dans de bonnes conditions malgré un vent
fort.
Le deuxième appareil a amerri et est de-
meuré à Bune pour son ravitaillement.
Les Conflits religieux
dans l'Inde
--0-0--
A
Les journaux de Londres nous
apprennent que les principaux
- chefs de la pensée politique et reli-
gieuse de Vlnde viennent de signer un mani-
feste contre V esprit sectaire.
Ces hauts personnages, ajoutent les in-
formations, ont formé un groupement où
sont représentées toutes les nuances politi-
ques et qui proclame la liberté religieuse, la
tolérance et le recours à la loi pour le règle-
ment des conflits entre les deux religions de
la péninsule.
Ce sont là d'excellentes intentions et des
gestes nécessaires et de la plus grande utilité.
Rien n'a été aussi favorable à l'établisse-
ment de la domination anglaise dans ce pays
que les divisions entre les Musulmans et les
Hindous. Les Anglais ont su en profiter. Ils
ont longtemps favorisé les Musulmans qui
représentaient l'élément le plus actif de la
population contre les fidèles de Brahma,
plus nombreux, mais moins redoutables. Ils
ne sont pas intervenus pour atténuer, pour
dissiper les préjugés qui poussent de temps
en temps les adeptes des deux croyances à se
jeter les uns sur les autres. Ces troubles,
cette mésintelligence constante entre les deux
principaux éléments de la population in-
dienne servaient trop efficacement la politi-
que britannique pour que celle-ci tentât quel-
que effort sérieux pour y mettre fin.
Seulement, grâce à l'évolution naturelle de
la pensée, fruit de l'influence européenne,
les ckefs des deux groupements religieux
sentaient combien les inimitiés confessionnel-
les poussées jusqu'à Vexaspération et au fa-
natisme, étaient néfastes à la cause nationale
et s'efforçaient de répandre l'esprit de tolé-
rance. Quoique très difficile, leur effort
avait fini par produire d'heureux résultats.
Un rapprochement s'était produit entre Hin-
dous et Musulmans. Et M. Maurice Pernot,
voyageant dans l'Inde était frappé de la
bonne entente qui régnait entre les chefs des
deux croyances.
Mais il était bien obligé de convenir que
dans les classes non instruites et c est
hélasl la grande majorité de la population
fanimosité restait encore très vive. Pour
VHindou la vache est un animal sacré, tan-
dis que le Musulman la sacrifie aussi vtJlon-
tiers que nous le faisons. Aussi quand les
esprits sont un peu montés, les brahmanistes
vont-ils faire des concerts devant les mos-
quées. Les conséquences f On les devine. Ce
sont les bagarres, les 'troubles qui s'étendent
à des provinces entières et dont nous avons
eu récemment de nombreux exemples.
Le grand patriote de l'Inde Mahatma
Gandi en souffrait et déplorait ces conflits
sans cesse renaissants. Il employait sa haute
autorité à les apaiser. Et quand ses exhor-
tations ne suffisaient, il avait imaginé de
jeuner en pénitence de ces haines qu'il ne
partageait pas. Il a jeune une fois pendant
14 jours. Mais sans grand succès car avant
la fin 'du quatorzième jour une délégation
vint le prier de s alimenter à nouveau. Les
haines ne s'apaisaient pas.
Elles ne s'apaisent guère, en effet. Ella
consentent à se taire. Mais il suffit d'un lé-
ger incident pour les faire éclater avec une
violence qui ne diminue pas.
Ces explosions du ressentiment religieux,
sont Tun des plus utiles moyens d'action de
la politique britannique. Sur ces divisions
repose en partie la puissance anglaise. C'est
pourquoi l'on comprend l'appel à la tolé-
rance que viennent de lancer les leaders du
parti national.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission des Af-
faires Etrangères, membre de ta
Commission des Colonies.
AU SÈNA.T
DANS :aES COMMISSIONS
Le chemin de fer de Brazzaville à la mer
Jjx Commission sénatorialfc des Colonies
s'est réunie aujourd'hui, matdi ; elle a
adopté ravis de M. Chagnaud, sénateur die
la Creuse, sur le projet concernant le ehe-
ni'i'n de fer de Brazzaville à la îrier.
Le projet viendra cette semaine en dis-
cussion au Sénat.
moi@%
Le Bey de Tunis en France
Ainsi que nous l'avons annoncé, le bey
de Tunis est parti hier soir à minuit pour
la France, à bord du paquebot Vue-el' Au-
male.
La suite du souverain comprend les prin-
ces Sidi Mohamed el Aminé et Sidi Ezza-
dine, Sidi Mustapha Dinguizli, premier mi-
nistre ; Sidi Khelil bou lIadjeb, ministre
de la Plume ; Sidi Tahar Khcreciddine, mi-
nistre de la Justice ; Si Hamida Berrals,
garde du Sceau ; le général Hamida Me-
gyirbi, le général. Zounes Hadjouj direc-
teur du Protocole ; le général Rechid Zac-
çharia, commandant de la garde ; le colo-
nel Saïd Zaccharia, colonel de la gaVde ;
Si Allala Ben S'midi, aide de camp du bey,
et Si Hamida Turqui.
M. Rietelhiiober, directeur général de
l'Intérieur, accompagnent le souverain
ainsi que le coniman ranent t le souverain
ainsi que le commandant de Tournemire,
directeur de l'armée tunisienne.
Le souverain profitera de l'escaile de Bi-
zerte pour recevoir les autorités françaises
et indigènes de la ville ainsi que les nota-
bilités de la région.
La Question Ethiopienne
--0-0--
Le Secrétaire général de la Société des
Nations a transmis au Conseil et à tous
les Etats membres de la Société la corres-
pondance qu'il vient d'échanger avec le
ras Taffari, ainsi que les notes britanni-
que et italienne qui l'ont motivée. Dans une
lettre, en date du 22 juillet, le secrétaire
général demande au régent d'Abyssinie s'il
désire que la question soit portée au pro-
gramme d'une des prochaines sessions du
Conseil de la Société des Nations. Ces notes
échangées entre les gouvernements britan-
nique et italien à Rome, datées des 14 et
20 décembre 1925, ont été enregistrées par
la Société des Nations à la demande des
deux gouvernements intéressés, le 30 juin
1926. Un important débat s'est ouvert
lundi soir à la Chambre des Communes
touchant l'accord anglo-italien. MM. Ken-
worthy, libéral, Ponsonby, travailliste, et
plusieurs autres députés de l'opposition ont
demandé à interpeller le gouvernement.
Se faisant le champion de l'Abyssinie,
M. Ponsonby, a déclaré que la Grande-
Bretagne devrait accepter la décision du
Conseil de la S. D. N. quelle que soit celle-
ci, et môme s'assurer que toutes facilités
étaient données aux représentants du ras
Taffari pour exposer son point de vue.
Sir Austen Chamberlain, après avoir fait
l'historique de la question et rappelé l'ac-
cord tripartite de 1906, a assuré que les
puissances intéressées avaient pour but
unique de maintenir l'intégrité et l'indépen-
dance de l'Abyssinie, fait qui se trouvait
mentionné d'ailleurs dans le récent accord.
Il a ajouté qu'aucune lettre de protesta-
tion n'avait été reçue du régent d'Abys-
sinie.
Des explications lui ont cependant été
offertes lorsque son inquiétude a été con-
nue.
- Je crois, a conclu le ministre que les
accords du gouvernement italien, comme
ceux de celui de Sa Majesté, seront tout à
l'avantage de l'Abyssinie. L'idée que la li-
berté de ce pays est en péril est ridicule,
tout autant que celle d'après laquelle nous
chercherions à lui imposer notre volonté et
notre autorité.
Les notes échangées entre les gouverne-
ments de Rome et de Londres en décembre
1925 n'ont été communiquées au gouverne-
ment éthiopien que le 9 juin 1926 et, comme
on vient de le voir, enregistrées à Genève
le 30 juin.
Selon le Times, le Foreign Office sera in-
vité d'abord à s'expliquer sur ce retard,
mais il n'y a pas lieu de croire qu'il sera
embarrassé par les critiques de l'opposi-
tion. Le but que poursuit le gouvernement
britannique en Abyssinie, d'après le journal
de la Cité, n'a aucun caractère politique.
Le barrage du lac Tsana, qui sera d'un
immense avantage pour le Soudan et indi-
rectement pour 1 Ethiopie, n'élèvera jamais
le niveau des eaux au-dessus de l'étiage des
fortes crues ; il n'y a donc rien à craindre
pour les monastère éthiopiens établis dans
les îles du lac Tsana. Aucuiri effort ne sera
fait du reste pour contraindre le gouverne-
ment abyssin à prendre une décision hâtive.
Cet article conclut : « L'accord anglo-ita-
lien ne vise pas à exercer une pression
sur l'Abyssinie, mais à empêcher que les
deux gouvernements européens contractants
ne gênent mutuellement leur action à Addis-
Ababa n.
Me-
L'élevage à la Guadeloupe
00 -
Les dernières statistiques du Service de
r Agriculture accusent les chiffres suivants pour
le cheptel de la colonie :
8.500 chevaux, 4.000 ânes, 3.600 mulets,
13.500 taureaux et boeufs, 12.500 vaches,
11.500 béliers et moutons, 16.900 boucs et
chèvres, 51.000 porcs.
Les chevaux sont de petite taille, sobres et
d'une grande endurance. Les habitants du
Camp Jacob et des environs de Basse-Terre
font entrer la banane dans leur alimentation.
La banane leur - est donnée mûre, à l'état cru
avec la peau.
On utilise également la paille de canne.
L'extrémité de la canne à sucre fournit un
fourrage excellent, mais la bagasse, autrement
dit la substance de la tige elle-même, bien que
ne renfennant pas tous les éléments indispen
sables à un aliment parfait, constitue aussi pour
les. animaux une très bonne nourriture. Sa cons-
titution chimique varie suivant le moment de la
coupe, et afin d'éviter les troubles digestifs
qu'occasionne parfois l'aborption fréquente de
ce fourrage, on ne s'en sert, en général, que
comme accessoire ajouté à un fourrage sec.
Des expériences ont démontré que le broyage
de la tige et le séchage au soleil transforment
avantageusement cet aliment. Les animaux
nourris de cette façon ont un poil lisse et bril-
lant.
1
La Légion d'a.r aux soldats da Maroc
et an grands maillés
ao
Lo Commission st'>mitorinlo do l'exa-
men des projets et propositions relatifs aux
ivNoomppnsos nationales réunie hier sous la pré-
side-nw de M. Jeannoney, a (ldpt.é deux mp-
ports de M. François Snimt-Maur sur un projet
et une pmposilion, tendant l'un A la eiYntion
d'un continrent spécial de eroix de la. Ib-
fiion d'honneur et de m{>tll/\illt'S militaires en fa-
veur des militaires ayant pris part aux opéra-
tions du Maroc et du Tvcvnnt, l'flutre A l'attri-
bution de croix de chevalier de la légion
d'honneur sans trnAlnment, aux grands invali-
des de guerre déjj\ titulaires (le la rmVIni'Ue mi-
litaire, réft>nrwV5 définitivement avec 100 pour
in validités multiples, la- principale de ces inva-
lidités devant être d'au moins 80 et consécu-
tive à une blessure de guerre. M. François
Saint-Maur conclut fit l'adoiption des textes tels
que la Chambre les a votés.
Moulay Youssef en France
00
S. M. Moulay Youssef est allé hier après-
midi, à 17 h. 30, à l'iilysée faire au-Prési-
dient de la République une visite d'adieu.
Les honneurs militaires lui ont été rendus
par un bataillon du 58 régiment d'infanterie,
avec drapeau et musique. A l'arrivée du
Sultan dana la cout de l'Elysée, la musique
a exécuté l'hymne marocain.
Le Président de la République accompa-
gné de M. Jules Michel, secrétaire général
de la présidence ; de M. Georges Michel,
directeur adjoint de son Cabinet, et de M.
André Sauver, chef du secrétariat particu-
lier, est allé au-devant de Sa Majesté jus-
qu'à la porte du vestibule et a conduit le
Sultan dans le salon des Ambassadeurs, où
tous deux se sont cordialement entretenus
pondant quelues instants en présence de M.
Poincaré, président du Conseil, qui avait
tenu à vemr saluer le Sultan, de M. Steec,
résident général au Maroc et de Si Kad-
dour ben Chabrit.
Après la réception, le Sultan a été reçois
duit à sa voiture avec le même cérémonial
qu'à l'arrivée.
Le Sultan du Maroc a quitté Paris ce
matin à 10 heures à la gare d'Orsay à des-
tination de Bordeaux .où il est arrivé à
17 h. 24.
Un peloton de la garde républicaine a
rendu les honneurs.
S.E. Si Kaddour ben Gabrit nous a dé-
claré que le sultan part dans l'enchante-
ment le plus complet. Son voyage l'a con-
tenté à tous les points de vue. Il a été tou-
ché d'une façon qu'on ne saurait dire par
l'accueil affectueux et enthousiaste que lui
a réservé la population parisienne et plus
exactement toute la population française.
Partout, dans l'Est, à Aix-les-Bains au
Creusot, à Dijon, on l'a acclamé et fêté.
Le sultan a fait un voyage inoubliable.
Ce sera sûrement le plus charmant souve-
nir de sa vie.
- é
Le record du Sultan
Pendant son séjour en France, S. M.
Moulay Youssef aura parcouru 8.343 kilo-
mèlrcs. Jamais souverain n'en fit autant
et surtout avec une si bonne humeur.
Les abstentionnistes
La Municipalité bordelaise a décidé, à
l'instar de celle de Lyon, de ne pas rece-
voir le sultan du Maroc. Malgré une dé-
marche du Président dé la Chambre de
Commerce, le député-maire M. Marquet a
dû 9'incliner devant les ordres de son
parti.
aiel
LA PAIX AU MAROC
-0-0 -
Dans le Nord
On estime à 1.200 le nombre des dissi-
dents Beni-Zeroual et Zaïal 'réfugj( chez
les Ktama.
Dans la tache de Taza
Les forces supplétives opérant dans le
djebel Graa ont surpris un groupe d'irré-
ductibles qui lelUt huit tués et laissa entre
nos mains douze fusils, mille moutons,
quarante bovins, des chevaux, des mu-
lets, etc. Quarante familles puflont s'échap-
per à la faveur de la nuit, mais, mais,
ayant trouvé la route coupée, firent leur
soumission à Immouzer.
La région dite de Bledscgha est vide
d'ennemis
Une centaine de famille Ait-Youb ont dis-
paru ; on fouille lo pays pour les retrouver.
Vers Itzer, vingt-huit dissidents échap-
pes de Taza, furent rejoints par un groupe
de Moghazenis. Les dissidents constrUIsI-
rent des murettes et opposèrent une résis-
tance désespérée. 116 furent tous tués, mais
nos Moghazenis eurent quatorze tués et dix-
blessés.
Les récompenses
Le général Ho i chut a remis le 31 juillet
a Meknès la fourragère d'os théâtres des
opérations extérieures au 6Ho régiment die
tirailleurs marocains à la suite des brillan-
tes citations obtenues par le régiment au
cours des opérations du Rif et de la tache
de Taza.
Le 66" régiment, de tirailLeuns partira
incessamment :L destination du Levant.
00 00
COUHJtl MAROC
LA VIE ADMINISTRATIVE
Plus-value immobilière
Les dispositions des dahirs des 5 juillet
1920, 23 janvier 1924 relatifs à la taxe de
plus-value immobilière ont cessé d'être ap-
pliquées à toutes mutations d'immcubles
consenties à compter du 20 juillet 1926.
A titre transitoire, aucune poursuite ne
eera exercée, aucune amende fiscale ne
sera répétée contre les redevables qui,
après le 20 juillet 15)26, ayant omia de sous-
crire des déclaratins de plus-value ou
fourni des déclarations exagérées, ou in-
diqué pour le calcul de la taxe des prix
inexacts ou des impenses inexistantes,
auront spontanément, avant le 20 janvier
1927, ré/paro leur émission ou rectifié
leurs déclarations antérieures en acquit-
tant le montant des droite simples recon-
nus exigibles.
Le droit de mutation immobilière iï titre
onéreux fixé par l'article lo$l#r du dahir
du 19 juin 1921 relatif à l'enregistrement,
est porté de 5 à 7 %, à partir du 20 juil-
let 1926. .,
Toutefois, le droit de 5 continuera a
être perçu sur les ventes de lots de colo-
nisation consenties par l'administration.
Le délai d'enregistrement, des actro des
secrétaires-greffiers, prévu à l'article 29 du
dahir du li mars 1915 relatif fi l'enregis-
trement, est porté à 20 jours.
Pour la récolte des échantillons
de roches et minéraux
Ga -
Afin de faciliter la réunion des documenta
nécessaires à un premier inventaire litho-
logique de l'A. E. F., et pour compléter sa
carte géologique, le J. O. de la Colonie du
15 juin a publié les instructions suivantes
de M. le professeur Lacroix, du Muséum
d'Histoire Naturelle de Paris.
Observations générales
Pour chaque roche ou minéral, il faudra
réunir deux échantillons ayant au moins !a.
dimension d'un savon ; chacun d'eux sera
pourvu 'd'une étiquette ; l'un des échantil-
lons est destiné à être envoyé à Paris, aa
Muséum, où il sera déterminé, l'autre res-
tera dans la Colonie.
Prélèvement des échantillons
Ne jamais prendre de prélèvement sur det
surfaces de rochers exposées à l'air eau
elles sont toujours plus ou moins allérées.,
Briser un bloc et tailler l'échantillon dana
sa partie centrale. Recueillir des échantil-
lons de la roche la plus abondante dans le
pays, puis celles qui sont accidentelles.
Rechercher les minéraux se présentant
sous la forme de cristaux pourvus de (aces
géométriques dinstinctes. Porter une atten-
non spéciale sur les minerais générale»-
ment lourds et avoir soin de recueillir la
roche dans laquelle ils se trouvent.
Faire de fréquents prélèvements dans
les rivières, de préférence dans leurs cou-
des, laver le sable à la batée et recueillir
seulement (quelques centaines de grammes)
les parties lourdes généralement riches en
minerais ferrugineux noirs.
Indications à joindre aux échantillons
Joindre à chaque échantillon une ou plu-
sieurs étiquettes de papier sur lesquelles
seront inscrits distinctement, au crayon,
plusieurs lois, le même numéro.
Joindre aux envois la feuille signaléti-
que dont le modèle est donné avec les ins-
tructions et sur laquelle sera donnée une
réponse aux questions posées.
Préciser la position géographique de la
localité afin qu'on puisse la retrouver sur
la carte de la Colonie.
Chaque échantillon doit être emballé à
part. Dans le cas de cristaux ayant des
formes géométriques, veiller à ce qu'ils
soient emballés avec précaution pour que
les cristaux ne soient pas brisés dans le
voyage.
Ces instructions pourront rendre les plus
grands services à tous les fonctionnaires
ou colons de nos possessions d'outre-mer
qui veulent bien collaborer aux rechercher
des richesses de ces régions.
EN SYME
ENJ™®
La mission de M. de Jouvenel
M. Henry de Juuvenel, haut-commissaire
en Syrie, a longuement conféré hier matin
avec M. Aristide Briand, ministre des
Affaires étrangères.
A l'issue de cet entretien, on apprit que
le sénateur de la Corrèze se proposait de
s'embarquer à la lin du mois pour rejoindre
son poste, Dans les milieux autorisés, on
déclare que si M .de Jouvenel retourne en
Syrie pour achever de mettre en œuvre
son programme, il ne sollicitera pas le re-
nouvellement de sa mission quand elle
viendra à expiration, en octobre prochain.
Sa. succession à la tète du mandat fran-
çais serait dévolue, assuie-t-on, à un fonc-
tionnaire de carrière appartenant à l'Ad-
ministration civile.
La pacification
D'après un communiqué du ministère de
la Guerre, la ville de Damas n'est pas iso-
lée et les communications sont normales.
Dans le Djebel Druse, les soumissioïm
continuent dans les régions. de Kalouat-cl-
Kefer, Ualata et dans les villages du Mo-
kron de l'Ouest. Dans la région de Ghouta,
les colonnes françaises ont atteint leurs
objectifs après de légers engagements, les
troupes sont ensuite rentrées à Damas
sans incident. Les pertes des rebelles sont
évaluées à 400 tués.
Le désarmement des tribus de la région
de Merdj par le groupement Collet se pour-
suit.
Manifestation agricole
La Chambre d'agriculture du Grand-Li-
ban vient de dérider d'organiser une im-
portante manifestation agricole dans la
banlieue de Beyrouth. Il y sera mis en lu-
mière les ressources agricoles de Syrie et
du Liban : céréales, fèves, lentilles, co-
lon, lin, chanvre, dont, les cultures sont en
constant développement, ainsi que les res-
sonrees de l'élevage. lus moutons notam-
ment, dans les croisements avec les méri-
nos peuvent augmenter la valeur du chcp-
tel ovin de ce pnYR.
Celte manifestation permettra également
de constater la restaunil ion de la séricicul-
ture, industrie qui semble appelée pren-
dre une place Irès importante en Syrie.
En même temps, seront exposés les projets
d'aménagements hydrauliques grâce aux-
quels les Etals de Syrie et, <1n Liban peu-
vent voir leur production agricole augmen-
ter dans «les proportions jusqu'à présent
insoupçonnées.
BAGARRE ENTRE ARABES
ET AGENTS
Hier après-midi, place Rouaix, nu momont où
trois 11\'t\h de la Sûreté capturaient, un Arabe
nommé Sahid t{,,i, ouvrier boulanger, des ca-
marades sortnnl d'un bar, 'I'III' firent, lftchcr
prise. I.'Arabe lira alors trois coups de revolver,
sur les policiers et Hes.-n l'agent. Fournior.
S.o) méfait ;),r:nmpli, \'l'\I''I'o.:lIlII,'ni prit la
fuile. L'agent llej^c c->t a l'Iiôt.l-Dieu.
.- -- - - - - '- - - - -- - - - - -
e 4
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LEI ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIETE
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lm Annonce» dHéc/anm iiwit rcy–i mr Burtmu émJtmrnalttéÊmlmAgmtm daPmiHrëi
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IBQRREMEITS
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UlU fMig la*
Fronce H Colonie» 10.
Btrongv - I» a « 9 M m
Ob a'abouM dUafteos U* krwa dU pu» «t chu Im prisciptu lArtira
Questions Sahariennes
.1.
La conférence nord-africaine de Tu-
lais, où, pour la première fois, l'Afri-
que Occidentale française était repré-
sentée, a examiné longuement, paraît-il,
le problème de la police et des communi-
cations transsahariennes.
En ce qui concerne la police, on sait
que nous connaissons, au Sahara, 3
groupements et 3 politiques.
Dans le Sahara Algérien, existe une
police d'occupation sérieuse et totale.
Toute la zone des territoires du Sud est
aujourd'hui reconnue, pacifiée, surveil-
lée et on y peut circuler en toute sécu-
rité.
En A. 0. F., la situation est assez
différente. Le Sahara nigérien-souda-
nais est occupé, pacifié en ce sens
que les tribus sédentaires ou noma-
des qui l'occupent sont soumises.
Mais le territoire reste ouvert aux .ban-
ides de pilliards qui viennent de l'exté-
térieur, du Sahara oriental. Le Sahara
mauritanien n'est pas encore entière-
ment soumis. Entre la zone française oc-
cupée et la colonie espagnole du Rio
ide Oro sont installées des tribus indé-
pendantes, dont la principale est celle
de Regueybat. Ces tribus, abondam-
ment et facilement fournies d'armes par
la contrebande intense qui s'exerce à
travers la colonie espagnole, sont une
menace constante pour notre Sahara
mauritanien.
Enfin le Sahara marocain n'est ni oc-
cnpé, ni pacifié. Les Beraber et les Ou-
lad Djerir du Draa et de la Saoura for-
ment de véritables foyers de piraterie
-Poù partent vers le Niger et le Sahara
lîoudano-mauritanien d'incessantes ex-
péditions de pillage.
La police du Sahara algérien est par-
faitement assurée, sous notre direction,
par des éléments empruntés aux tribus
nomades et surtout aux, tribus arabes.
Le Sahara soudano-mauritanien a été
MlŒUpé jusqu'ici par des troupes noires.
Enfin au Maroc nous n'avons aucune
(tohoe saharienne. Que ce soit vers le
fl afilalet ou le Sahel atlantique, nous rég-
lons dans l'expectative. Les deux Com-
pagnies du Ziz et du Guir n'ont qu'un
très faible rayon d'action et n'assurent,
.'a fait, aucune police saharienne. On se
tmtente d'exercer sur les tribus pil-
lardes, une action purement nominale,
,'.tU l'intermédiaire politique des grands
1. iÜds de la région de Marrakech.
En ce qui concerne les communica-
1 tons, même dissemblance.
Vers le Sahara algérien il existe, au-
jourd'hui, trois grandes voies princi-
pales de communication : la voie cen-
> aie (Alger, Djelfa, Laghouat, Ghar-
t,i-Abbès, Touat), la voie orientale
Bijpkra, Touggourt, puargla:, Un-Sa-
iih). Ce sont pistes bien aménagées et
Varfaitement accessibles aux automo-
biles.
Mais plus loin, du côté du Sahara
oudanien, nous trouvons seulement
lieux amorces de voies qui ont été suivies
Imr des automobiles (missions Haardt,
Audouin-Dubreuii et Estienne, Gradis,
Vudouin-Dubreuil), mais qui ne présen-
tent pas un caractère de viabilité sé-
rieux.
En Tunisie, s'annonce une voie nou-
velle sur la vieille piste caravanière de
Gabès au Tchad.
Enfin, bien entendu, du côté du Ma-
toc, il n'existe aucune voie, ni aucune
amorce de voie vers l'A. O. F.
Telle est la façon dont se pose le dou-
ble problème de la police et des commu-
nications sahariennes, d'après une ré-
cente étude de M. le capitaine L. Le-
buraux.,
A Tunis, la conférence Nord-Africai-
ne a envisagé séparément les deux pro-
blèmes. On a établi un plan d'action
pour la campagne d'hiver 1926-27. On
a décidé de faire collaborer la police du
Sahara algérien, au jourd'hui moins oc-
cupée dans sa zone, à la pacification
des autres régions, en établissant des
liaisons plus étroites, plus régulières,
avec la police soudanaise et maurita-
nienne.
En ce qui concerne les voies de com-
munication, on a décidé le prolonge-
ment de la piste automobile Gabès-
Fort-Saint jusqu'à Fort-Polignac et
Djanet, et ensuite par une piste carava-
nière aménagée jusqu'au Tchad ; le pro-
longement des pistes transsahariennes
de l'Algérie vers Tombouctou et le
Tchad ; le jalonnement et l'équipement
des routes automobiles par des dépôts
d'essence et des ateliers de réparations.
Certes, ce sont là progrès importants,
je me hâte d'en convenir.
Mais je pense que, dans un avenir
prochain, il sera nécessaire de repren-
dre tout le problème avec des méthodes
un peu nouvelles.
On ne peut pas concevoir la police
du Sahara avec les automobiles, l'avia-
tion et la T. S. F. d'après les mêmes
méthodes qu'il y a trente ou quarante
ans. D'autre part, on peut admettre
qu'un trafic important sinon de mar-
chandises, du moins de personnes est
appelé à se développer entre l'Afrique
Mineure et l'Afrique Occidentale ou
Equatoriale, et que, dès lors, les deux
problèmes de police et de communica-
tions commerciales doivent être liés.
Au fond, le Sahara n'est et ne sera
jamais, je crois, qu'un réseau de pis-
tes, de voies de communication. La po-
lice saharienne ne sera jamais qu'une
police de ces voies de communications,
car les tribus pillardes d'aujourd'hui
devront bien changer de genre de vie,
le jour où une police bien faite sur les
voies de communication ne leur permet-
tra plus de se livrer impunément à leur
industrie de piraterie.
Est-il impossible de concevoir qu'on
puisse mener de front l'aménagement
d'un certain nombre de voies de com-
munication pour l'automobile et l'avia-
tion, du Maroc, de l'Algérie et de la
Tunisie vers l'Afrique Occidentale et
l'organisation d'une police de ces voies
de communication, par des postes d'au-
tomobiles armées et d'avions reliés par
des postes de T. S. F.
Sans doute, on m'objecterà que le
Sahara n'en vaut pas, aujourd'hui, la
peine, qu'une telle organisation très coû-
teuse est en disproportion avec les be-
soins actuels. Soit. Mais demain ?
Pourquoi ne regardons-nous pas tou-
jours vers demain, en Afrique et ail-
leurs ?
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, prof es-
teur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
.1.
Pour devenir immortel aa Sahara
0-0
Dans Larrousse, une Poute est une voie
de terre pratiquée pour aller d'un point à
un autre, et ajoute le ministère des Colo-
nies dans une lettre à l'explorateur Gradis:
une route terrestre est une voie ménagée et
entretenue par la main des hommes, bien
délimitée avec les travaux d'art nécessaires
et dont t'usager ne peut s'écarter sans s'en
apercevoir immédiatement ; or, l'itinéraire
suivi par M. Gradis ne présente aucune de
ces caractéristiques : ce n'est donc pas une
« route » et la Société de Géographie, qui
avait demandé au Ministre des Colonies de
donner à la voie tfacée par la mission Gra-
dis le nom de uroute Gradis n, n'a pas eu
satisfaction.
,D'Adrar à Bourem (sur le Niger), en pas-
sant par OuaHen et Tassalit, il n'y a qu une
piste que le sable se charge de recouvrir
fréquemment et celà menace de durer long-
temps. C'est déjà bien beau d'avoir par-
couru cette piste en automobile.
818 '1
Aa Conseil des Ministres
---(H)--
Les travailleurs algériens
M. Albert Sarraut, ministre de l'Inté-
.rIeur, a soumis à la signature du Prési-
dent
rieur, de la République un décret fixant les
conditions dans lesquelles les indigènes
algériens sont admis à venir travailler en
France.
Est maintenue l'obligation pour les indigènes
de produire lors de leur embarquement une
carie d'identité ainsi qu'un certificat médical
établissant qu'ils ne sont atteints d'aucune ma-
ladie contagieuse.
Le certiilcat d'embauchge n'est plus obligatoi-
re, car il est àpparu qu'à distance il était diffi-
cile de se procurer cette picce. Il a semblé pré-
férable de remplacer cette formalité par l'exi-
gence d'un certain pécule que doivent posséder
les indigènes afin de pouvoir subsister en atten-
dant d'avoir trouvé du travail.
Enfin, les indigènes doivent représenter un ex-
trait de leur casier judiciaire établissant qu'ils
n'ont pas été frappés de condamnations graves.
Ainsi l'immigration indigène en France sera
soumise à un régime prudent et libéral.
La situation au Maroc et en Syrie
M. Painlevé, ministre de la Guerre, a
rendu compte au Conseil des progrès très
satisfaisants de la pacification au Maroc et
en Syrie.
n
L'aviation coloniale
Raid Biserte-Alger-Bizerte
Les deux derniers appareils hydravions
Goliath partis de Karouba le 15 juillet, ont
quitté Alger le 25 juillet pour Bizerte.
Un appareil a rallié Rarouba à 13 heu-
res en nne traite, effectuant le voyage
dans de bonnes conditions malgré un vent
fort.
Le deuxième appareil a amerri et est de-
meuré à Bune pour son ravitaillement.
Les Conflits religieux
dans l'Inde
--0-0--
A
Les journaux de Londres nous
apprennent que les principaux
- chefs de la pensée politique et reli-
gieuse de Vlnde viennent de signer un mani-
feste contre V esprit sectaire.
Ces hauts personnages, ajoutent les in-
formations, ont formé un groupement où
sont représentées toutes les nuances politi-
ques et qui proclame la liberté religieuse, la
tolérance et le recours à la loi pour le règle-
ment des conflits entre les deux religions de
la péninsule.
Ce sont là d'excellentes intentions et des
gestes nécessaires et de la plus grande utilité.
Rien n'a été aussi favorable à l'établisse-
ment de la domination anglaise dans ce pays
que les divisions entre les Musulmans et les
Hindous. Les Anglais ont su en profiter. Ils
ont longtemps favorisé les Musulmans qui
représentaient l'élément le plus actif de la
population contre les fidèles de Brahma,
plus nombreux, mais moins redoutables. Ils
ne sont pas intervenus pour atténuer, pour
dissiper les préjugés qui poussent de temps
en temps les adeptes des deux croyances à se
jeter les uns sur les autres. Ces troubles,
cette mésintelligence constante entre les deux
principaux éléments de la population in-
dienne servaient trop efficacement la politi-
que britannique pour que celle-ci tentât quel-
que effort sérieux pour y mettre fin.
Seulement, grâce à l'évolution naturelle de
la pensée, fruit de l'influence européenne,
les ckefs des deux groupements religieux
sentaient combien les inimitiés confessionnel-
les poussées jusqu'à Vexaspération et au fa-
natisme, étaient néfastes à la cause nationale
et s'efforçaient de répandre l'esprit de tolé-
rance. Quoique très difficile, leur effort
avait fini par produire d'heureux résultats.
Un rapprochement s'était produit entre Hin-
dous et Musulmans. Et M. Maurice Pernot,
voyageant dans l'Inde était frappé de la
bonne entente qui régnait entre les chefs des
deux croyances.
Mais il était bien obligé de convenir que
dans les classes non instruites et c est
hélasl la grande majorité de la population
fanimosité restait encore très vive. Pour
VHindou la vache est un animal sacré, tan-
dis que le Musulman la sacrifie aussi vtJlon-
tiers que nous le faisons. Aussi quand les
esprits sont un peu montés, les brahmanistes
vont-ils faire des concerts devant les mos-
quées. Les conséquences f On les devine. Ce
sont les bagarres, les 'troubles qui s'étendent
à des provinces entières et dont nous avons
eu récemment de nombreux exemples.
Le grand patriote de l'Inde Mahatma
Gandi en souffrait et déplorait ces conflits
sans cesse renaissants. Il employait sa haute
autorité à les apaiser. Et quand ses exhor-
tations ne suffisaient, il avait imaginé de
jeuner en pénitence de ces haines qu'il ne
partageait pas. Il a jeune une fois pendant
14 jours. Mais sans grand succès car avant
la fin 'du quatorzième jour une délégation
vint le prier de s alimenter à nouveau. Les
haines ne s'apaisaient pas.
Elles ne s'apaisent guère, en effet. Ella
consentent à se taire. Mais il suffit d'un lé-
ger incident pour les faire éclater avec une
violence qui ne diminue pas.
Ces explosions du ressentiment religieux,
sont Tun des plus utiles moyens d'action de
la politique britannique. Sur ces divisions
repose en partie la puissance anglaise. C'est
pourquoi l'on comprend l'appel à la tolé-
rance que viennent de lancer les leaders du
parti national.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission des Af-
faires Etrangères, membre de ta
Commission des Colonies.
AU SÈNA.T
DANS :aES COMMISSIONS
Le chemin de fer de Brazzaville à la mer
Jjx Commission sénatorialfc des Colonies
s'est réunie aujourd'hui, matdi ; elle a
adopté ravis de M. Chagnaud, sénateur die
la Creuse, sur le projet concernant le ehe-
ni'i'n de fer de Brazzaville à la îrier.
Le projet viendra cette semaine en dis-
cussion au Sénat.
moi@%
Le Bey de Tunis en France
Ainsi que nous l'avons annoncé, le bey
de Tunis est parti hier soir à minuit pour
la France, à bord du paquebot Vue-el' Au-
male.
La suite du souverain comprend les prin-
ces Sidi Mohamed el Aminé et Sidi Ezza-
dine, Sidi Mustapha Dinguizli, premier mi-
nistre ; Sidi Khelil bou lIadjeb, ministre
de la Plume ; Sidi Tahar Khcreciddine, mi-
nistre de la Justice ; Si Hamida Berrals,
garde du Sceau ; le général Hamida Me-
gyirbi, le général. Zounes Hadjouj direc-
teur du Protocole ; le général Rechid Zac-
çharia, commandant de la garde ; le colo-
nel Saïd Zaccharia, colonel de la gaVde ;
Si Allala Ben S'midi, aide de camp du bey,
et Si Hamida Turqui.
M. Rietelhiiober, directeur général de
l'Intérieur, accompagnent le souverain
ainsi que le coniman ranent t le souverain
ainsi que le commandant de Tournemire,
directeur de l'armée tunisienne.
Le souverain profitera de l'escaile de Bi-
zerte pour recevoir les autorités françaises
et indigènes de la ville ainsi que les nota-
bilités de la région.
La Question Ethiopienne
--0-0--
Le Secrétaire général de la Société des
Nations a transmis au Conseil et à tous
les Etats membres de la Société la corres-
pondance qu'il vient d'échanger avec le
ras Taffari, ainsi que les notes britanni-
que et italienne qui l'ont motivée. Dans une
lettre, en date du 22 juillet, le secrétaire
général demande au régent d'Abyssinie s'il
désire que la question soit portée au pro-
gramme d'une des prochaines sessions du
Conseil de la Société des Nations. Ces notes
échangées entre les gouvernements britan-
nique et italien à Rome, datées des 14 et
20 décembre 1925, ont été enregistrées par
la Société des Nations à la demande des
deux gouvernements intéressés, le 30 juin
1926. Un important débat s'est ouvert
lundi soir à la Chambre des Communes
touchant l'accord anglo-italien. MM. Ken-
worthy, libéral, Ponsonby, travailliste, et
plusieurs autres députés de l'opposition ont
demandé à interpeller le gouvernement.
Se faisant le champion de l'Abyssinie,
M. Ponsonby, a déclaré que la Grande-
Bretagne devrait accepter la décision du
Conseil de la S. D. N. quelle que soit celle-
ci, et môme s'assurer que toutes facilités
étaient données aux représentants du ras
Taffari pour exposer son point de vue.
Sir Austen Chamberlain, après avoir fait
l'historique de la question et rappelé l'ac-
cord tripartite de 1906, a assuré que les
puissances intéressées avaient pour but
unique de maintenir l'intégrité et l'indépen-
dance de l'Abyssinie, fait qui se trouvait
mentionné d'ailleurs dans le récent accord.
Il a ajouté qu'aucune lettre de protesta-
tion n'avait été reçue du régent d'Abys-
sinie.
Des explications lui ont cependant été
offertes lorsque son inquiétude a été con-
nue.
- Je crois, a conclu le ministre que les
accords du gouvernement italien, comme
ceux de celui de Sa Majesté, seront tout à
l'avantage de l'Abyssinie. L'idée que la li-
berté de ce pays est en péril est ridicule,
tout autant que celle d'après laquelle nous
chercherions à lui imposer notre volonté et
notre autorité.
Les notes échangées entre les gouverne-
ments de Rome et de Londres en décembre
1925 n'ont été communiquées au gouverne-
ment éthiopien que le 9 juin 1926 et, comme
on vient de le voir, enregistrées à Genève
le 30 juin.
Selon le Times, le Foreign Office sera in-
vité d'abord à s'expliquer sur ce retard,
mais il n'y a pas lieu de croire qu'il sera
embarrassé par les critiques de l'opposi-
tion. Le but que poursuit le gouvernement
britannique en Abyssinie, d'après le journal
de la Cité, n'a aucun caractère politique.
Le barrage du lac Tsana, qui sera d'un
immense avantage pour le Soudan et indi-
rectement pour 1 Ethiopie, n'élèvera jamais
le niveau des eaux au-dessus de l'étiage des
fortes crues ; il n'y a donc rien à craindre
pour les monastère éthiopiens établis dans
les îles du lac Tsana. Aucuiri effort ne sera
fait du reste pour contraindre le gouverne-
ment abyssin à prendre une décision hâtive.
Cet article conclut : « L'accord anglo-ita-
lien ne vise pas à exercer une pression
sur l'Abyssinie, mais à empêcher que les
deux gouvernements européens contractants
ne gênent mutuellement leur action à Addis-
Ababa n.
Me-
L'élevage à la Guadeloupe
00 -
Les dernières statistiques du Service de
r Agriculture accusent les chiffres suivants pour
le cheptel de la colonie :
8.500 chevaux, 4.000 ânes, 3.600 mulets,
13.500 taureaux et boeufs, 12.500 vaches,
11.500 béliers et moutons, 16.900 boucs et
chèvres, 51.000 porcs.
Les chevaux sont de petite taille, sobres et
d'une grande endurance. Les habitants du
Camp Jacob et des environs de Basse-Terre
font entrer la banane dans leur alimentation.
La banane leur - est donnée mûre, à l'état cru
avec la peau.
On utilise également la paille de canne.
L'extrémité de la canne à sucre fournit un
fourrage excellent, mais la bagasse, autrement
dit la substance de la tige elle-même, bien que
ne renfennant pas tous les éléments indispen
sables à un aliment parfait, constitue aussi pour
les. animaux une très bonne nourriture. Sa cons-
titution chimique varie suivant le moment de la
coupe, et afin d'éviter les troubles digestifs
qu'occasionne parfois l'aborption fréquente de
ce fourrage, on ne s'en sert, en général, que
comme accessoire ajouté à un fourrage sec.
Des expériences ont démontré que le broyage
de la tige et le séchage au soleil transforment
avantageusement cet aliment. Les animaux
nourris de cette façon ont un poil lisse et bril-
lant.
1
La Légion d'a.r aux soldats da Maroc
et an grands maillés
ao
Lo Commission st'>mitorinlo do l'exa-
men des projets et propositions relatifs aux
ivNoomppnsos nationales réunie hier sous la pré-
side-nw de M. Jeannoney, a (ldpt.é deux mp-
ports de M. François Snimt-Maur sur un projet
et une pmposilion, tendant l'un A la eiYntion
d'un continrent spécial de eroix de la. Ib-
fiion d'honneur et de m{>tll/\illt'S militaires en fa-
veur des militaires ayant pris part aux opéra-
tions du Maroc et du Tvcvnnt, l'flutre A l'attri-
bution de croix de chevalier de la légion
d'honneur sans trnAlnment, aux grands invali-
des de guerre déjj\ titulaires (le la rmVIni'Ue mi-
litaire, réft>nrwV5 définitivement avec 100 pour
in validités multiples, la- principale de ces inva-
lidités devant être d'au moins 80 et consécu-
tive à une blessure de guerre. M. François
Saint-Maur conclut fit l'adoiption des textes tels
que la Chambre les a votés.
Moulay Youssef en France
00
S. M. Moulay Youssef est allé hier après-
midi, à 17 h. 30, à l'iilysée faire au-Prési-
dient de la République une visite d'adieu.
Les honneurs militaires lui ont été rendus
par un bataillon du 58 régiment d'infanterie,
avec drapeau et musique. A l'arrivée du
Sultan dana la cout de l'Elysée, la musique
a exécuté l'hymne marocain.
Le Président de la République accompa-
gné de M. Jules Michel, secrétaire général
de la présidence ; de M. Georges Michel,
directeur adjoint de son Cabinet, et de M.
André Sauver, chef du secrétariat particu-
lier, est allé au-devant de Sa Majesté jus-
qu'à la porte du vestibule et a conduit le
Sultan dans le salon des Ambassadeurs, où
tous deux se sont cordialement entretenus
pondant quelues instants en présence de M.
Poincaré, président du Conseil, qui avait
tenu à vemr saluer le Sultan, de M. Steec,
résident général au Maroc et de Si Kad-
dour ben Chabrit.
Après la réception, le Sultan a été reçois
duit à sa voiture avec le même cérémonial
qu'à l'arrivée.
Le Sultan du Maroc a quitté Paris ce
matin à 10 heures à la gare d'Orsay à des-
tination de Bordeaux .où il est arrivé à
17 h. 24.
Un peloton de la garde républicaine a
rendu les honneurs.
S.E. Si Kaddour ben Gabrit nous a dé-
claré que le sultan part dans l'enchante-
ment le plus complet. Son voyage l'a con-
tenté à tous les points de vue. Il a été tou-
ché d'une façon qu'on ne saurait dire par
l'accueil affectueux et enthousiaste que lui
a réservé la population parisienne et plus
exactement toute la population française.
Partout, dans l'Est, à Aix-les-Bains au
Creusot, à Dijon, on l'a acclamé et fêté.
Le sultan a fait un voyage inoubliable.
Ce sera sûrement le plus charmant souve-
nir de sa vie.
- é
Le record du Sultan
Pendant son séjour en France, S. M.
Moulay Youssef aura parcouru 8.343 kilo-
mèlrcs. Jamais souverain n'en fit autant
et surtout avec une si bonne humeur.
Les abstentionnistes
La Municipalité bordelaise a décidé, à
l'instar de celle de Lyon, de ne pas rece-
voir le sultan du Maroc. Malgré une dé-
marche du Président dé la Chambre de
Commerce, le député-maire M. Marquet a
dû 9'incliner devant les ordres de son
parti.
aiel
LA PAIX AU MAROC
-0-0 -
Dans le Nord
On estime à 1.200 le nombre des dissi-
dents Beni-Zeroual et Zaïal 'réfugj( chez
les Ktama.
Dans la tache de Taza
Les forces supplétives opérant dans le
djebel Graa ont surpris un groupe d'irré-
ductibles qui lelUt huit tués et laissa entre
nos mains douze fusils, mille moutons,
quarante bovins, des chevaux, des mu-
lets, etc. Quarante familles puflont s'échap-
per à la faveur de la nuit, mais, mais,
ayant trouvé la route coupée, firent leur
soumission à Immouzer.
La région dite de Bledscgha est vide
d'ennemis
Une centaine de famille Ait-Youb ont dis-
paru ; on fouille lo pays pour les retrouver.
Vers Itzer, vingt-huit dissidents échap-
pes de Taza, furent rejoints par un groupe
de Moghazenis. Les dissidents constrUIsI-
rent des murettes et opposèrent une résis-
tance désespérée. 116 furent tous tués, mais
nos Moghazenis eurent quatorze tués et dix-
blessés.
Les récompenses
Le général Ho i chut a remis le 31 juillet
a Meknès la fourragère d'os théâtres des
opérations extérieures au 6Ho régiment die
tirailleurs marocains à la suite des brillan-
tes citations obtenues par le régiment au
cours des opérations du Rif et de la tache
de Taza.
Le 66" régiment, de tirailLeuns partira
incessamment :L destination du Levant.
00 00
COUHJtl MAROC
LA VIE ADMINISTRATIVE
Plus-value immobilière
Les dispositions des dahirs des 5 juillet
1920, 23 janvier 1924 relatifs à la taxe de
plus-value immobilière ont cessé d'être ap-
pliquées à toutes mutations d'immcubles
consenties à compter du 20 juillet 1926.
A titre transitoire, aucune poursuite ne
eera exercée, aucune amende fiscale ne
sera répétée contre les redevables qui,
après le 20 juillet 15)26, ayant omia de sous-
crire des déclaratins de plus-value ou
fourni des déclarations exagérées, ou in-
diqué pour le calcul de la taxe des prix
inexacts ou des impenses inexistantes,
auront spontanément, avant le 20 janvier
1927, ré/paro leur émission ou rectifié
leurs déclarations antérieures en acquit-
tant le montant des droite simples recon-
nus exigibles.
Le droit de mutation immobilière iï titre
onéreux fixé par l'article lo$l#r du dahir
du 19 juin 1921 relatif à l'enregistrement,
est porté de 5 à 7 %, à partir du 20 juil-
let 1926. .,
Toutefois, le droit de 5 continuera a
être perçu sur les ventes de lots de colo-
nisation consenties par l'administration.
Le délai d'enregistrement, des actro des
secrétaires-greffiers, prévu à l'article 29 du
dahir du li mars 1915 relatif fi l'enregis-
trement, est porté à 20 jours.
Pour la récolte des échantillons
de roches et minéraux
Ga -
Afin de faciliter la réunion des documenta
nécessaires à un premier inventaire litho-
logique de l'A. E. F., et pour compléter sa
carte géologique, le J. O. de la Colonie du
15 juin a publié les instructions suivantes
de M. le professeur Lacroix, du Muséum
d'Histoire Naturelle de Paris.
Observations générales
Pour chaque roche ou minéral, il faudra
réunir deux échantillons ayant au moins !a.
dimension d'un savon ; chacun d'eux sera
pourvu 'd'une étiquette ; l'un des échantil-
lons est destiné à être envoyé à Paris, aa
Muséum, où il sera déterminé, l'autre res-
tera dans la Colonie.
Prélèvement des échantillons
Ne jamais prendre de prélèvement sur det
surfaces de rochers exposées à l'air eau
elles sont toujours plus ou moins allérées.,
Briser un bloc et tailler l'échantillon dana
sa partie centrale. Recueillir des échantil-
lons de la roche la plus abondante dans le
pays, puis celles qui sont accidentelles.
Rechercher les minéraux se présentant
sous la forme de cristaux pourvus de (aces
géométriques dinstinctes. Porter une atten-
non spéciale sur les minerais générale»-
ment lourds et avoir soin de recueillir la
roche dans laquelle ils se trouvent.
Faire de fréquents prélèvements dans
les rivières, de préférence dans leurs cou-
des, laver le sable à la batée et recueillir
seulement (quelques centaines de grammes)
les parties lourdes généralement riches en
minerais ferrugineux noirs.
Indications à joindre aux échantillons
Joindre à chaque échantillon une ou plu-
sieurs étiquettes de papier sur lesquelles
seront inscrits distinctement, au crayon,
plusieurs lois, le même numéro.
Joindre aux envois la feuille signaléti-
que dont le modèle est donné avec les ins-
tructions et sur laquelle sera donnée une
réponse aux questions posées.
Préciser la position géographique de la
localité afin qu'on puisse la retrouver sur
la carte de la Colonie.
Chaque échantillon doit être emballé à
part. Dans le cas de cristaux ayant des
formes géométriques, veiller à ce qu'ils
soient emballés avec précaution pour que
les cristaux ne soient pas brisés dans le
voyage.
Ces instructions pourront rendre les plus
grands services à tous les fonctionnaires
ou colons de nos possessions d'outre-mer
qui veulent bien collaborer aux rechercher
des richesses de ces régions.
EN SYME
ENJ™®
La mission de M. de Jouvenel
M. Henry de Juuvenel, haut-commissaire
en Syrie, a longuement conféré hier matin
avec M. Aristide Briand, ministre des
Affaires étrangères.
A l'issue de cet entretien, on apprit que
le sénateur de la Corrèze se proposait de
s'embarquer à la lin du mois pour rejoindre
son poste, Dans les milieux autorisés, on
déclare que si M .de Jouvenel retourne en
Syrie pour achever de mettre en œuvre
son programme, il ne sollicitera pas le re-
nouvellement de sa mission quand elle
viendra à expiration, en octobre prochain.
Sa. succession à la tète du mandat fran-
çais serait dévolue, assuie-t-on, à un fonc-
tionnaire de carrière appartenant à l'Ad-
ministration civile.
La pacification
D'après un communiqué du ministère de
la Guerre, la ville de Damas n'est pas iso-
lée et les communications sont normales.
Dans le Djebel Druse, les soumissioïm
continuent dans les régions. de Kalouat-cl-
Kefer, Ualata et dans les villages du Mo-
kron de l'Ouest. Dans la région de Ghouta,
les colonnes françaises ont atteint leurs
objectifs après de légers engagements, les
troupes sont ensuite rentrées à Damas
sans incident. Les pertes des rebelles sont
évaluées à 400 tués.
Le désarmement des tribus de la région
de Merdj par le groupement Collet se pour-
suit.
Manifestation agricole
La Chambre d'agriculture du Grand-Li-
ban vient de dérider d'organiser une im-
portante manifestation agricole dans la
banlieue de Beyrouth. Il y sera mis en lu-
mière les ressources agricoles de Syrie et
du Liban : céréales, fèves, lentilles, co-
lon, lin, chanvre, dont, les cultures sont en
constant développement, ainsi que les res-
sonrees de l'élevage. lus moutons notam-
ment, dans les croisements avec les méri-
nos peuvent augmenter la valeur du chcp-
tel ovin de ce pnYR.
Celte manifestation permettra également
de constater la restaunil ion de la séricicul-
ture, industrie qui semble appelée pren-
dre une place Irès importante en Syrie.
En même temps, seront exposés les projets
d'aménagements hydrauliques grâce aux-
quels les Etals de Syrie et, <1n Liban peu-
vent voir leur production agricole augmen-
ter dans «les proportions jusqu'à présent
insoupçonnées.
BAGARRE ENTRE ARABES
ET AGENTS
Hier après-midi, place Rouaix, nu momont où
trois 11\'t\h de la Sûreté capturaient, un Arabe
nommé Sahid t{,,i, ouvrier boulanger, des ca-
marades sortnnl d'un bar, 'I'III' firent, lftchcr
prise. I.'Arabe lira alors trois coups de revolver,
sur les policiers et Hes.-n l'agent. Fournior.
S.o) méfait ;),r:nmpli, \'l'\I''I'o.:lIlII,'ni prit la
fuile. L'agent llej^c c->t a l'Iiôt.l-Dieu.
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