Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-08-02
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 août 1926 02 août 1926
Description : 1926/08/02 (A27,N118). 1926/08/02 (A27,N118).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63971658
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. No 118 LE NliMLriO : tf) GBNTIMXS LljDI sOIn, 2 AOUT leM
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
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EXCLUSIVE DU JOURNAL
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mS'B'ïSlL mJi i ^"onca Colonim Ma X : S :
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d–te–I–B«r–db–1–pri–iln«B HhMiMt -
Un aspect du problème de l'immigration
Voici un aspect spécial et non dès moins
importants du problème de l'immigration :
le mélange des races est considéré, en gé-
néral, dans ses conséquences économiques et
politiques. Le livre d'Edwin Grant Couklin,
professeur à l'Université de Princeton, nous
invite à réfléchir sur ses conséquences biolo-
giques, les plus graves pour l'évolution de
l'humanité. On trouvera dans l'ouvrage inti-
tulé : « L'Hérédité et le Milieu 9 un certain
nombre de considérations de la plus haute
importance. J'en condense quelques-unes à
cette place. - -
L'auteur part de cette loi générale : le dé-
veloppement de la société moderne est tout
entier dirigé vers la solidarité et vers la sup-
pression des classes héréditaires. L'idéal in-
dividuel moderne c'est « le type généralisé 9,
qui doit réunir les meilleures qualités de plu-
sieurs types distincts, l'homme assez souple
pour combiner en lui-même, si les circons-
tances l'exigent « les fonctions de l'ouvrier,
de l'homme d'affaires, du soldat et -de l'édu-
cateur ». Le type le plus rapproché de l'idéal
eugénique, ce n'est pas le savant, c'est
l'homme à tout faire. Je remarque que nous
revenons, par d'autres voies au type grec, ou
plutôt athénien, tel que Périclès le définis-
sait dans la fameuse oraison funèbre, mais
eci est une autre histoire. Serrons de près
le raisonnement.
D'autre part, tout homme qui parcourt sa
généalogie pendant plusieurs générations se
'end compte qu'elle comporte des lignées hé-
réditaires de valeur très inégale. « La signi-
fication de la reproduction sexuelle réside
précisément dans ce fait qu'elle réalise la
fusion de lignées distinctes et fait aussi en
10rte que chaque individu est différent de
tous les autres. » Peut-être pourrait-on aller
plus loin : la valeur d'un individu, même
dans une aristocratie, est d'autant plus émi-
nente que les lignées distinctes sont plus
nombreuses et que la fusion se fait entre élé-
ments plus divers. Variété, force, simplicité,
faiblesse. L'horticulteur le sait, l'éleveur
aussi, de là leur mérite à maintenir des va-
riétés pures; maintien, d'ailleurs, précaire
et momentané. L'eugéniste, par contre, ne
peut éviter l'influence du sang étranger.
Heureusement, car sans cela le prqgrès de la
tace serait vite arrêté.
Il y a interpénétration des races, c'est une
loi fatale, absolue. Elle triomphe de la dis-
tance, des préjugés, des barrières même les
plus résistantes que certains peuples veulent
lui opposer. Le mélange se produit partout
et toujours; dès qu'il est commencé, rien
n'en arrête le développement. L'ouvrage du
professeur à l'Université de Princeton date
de quelques années. A ce moment, en Aus-
tralie et en Nouvelle-Zélande, un siècle de
contact avec les races blanches avait donné
ce résultat qu'il y avait autant de métis que
d'autochtones; aux Etats-Unis le quart de
tous les individus de descendance africaine
contiennent plus ou moins de sang blanc;
8 millions de nègres pur * sang contre 2 mil-
lions de mulâtres, voilà les chiffres et en
vingt ans le deuxième croissait deux fois plus
vite que le premier. A la Jamaïque, la pro-
portion était de 15.000 blancs, 700.000 noirs,
50.000 mulâtres. Il n'est pas jusqu'aux
Juifs qui, malgré tout, aient reçu de larges
- apports de sang des « Gentils ».
- Cette loi fatale, absolue, tout au con-
traire lui donne une force d'année en an-
née plus irrésistible. L'isolement géographi-
que est devenu un fait à peu près fantasti-
que. Il nous paraît invraisemblable qu'il y
ait quelque part un peuple sans aucune re-
lation avec d'autres peuples. Cela a été une
.véritable révélation due à certains films ciné-
matographiques, auxquels d'ailleurs le pu-
blic français a prêté une attention beaucoup
plus soutenue qu'à d'autres films étrangers
dont les fadaises et les sottises ont fini par
le lasser. L'hybridation des races humaines
croit rapidement. Pouvons-nous la faire
servir à des fins supérieures, ou, si l'on veut
• parler avec moins d'ambition, pouvons-nous
: empêcher qu'elle ait pour l'humanité tout en-
tière des conséquences défavorables?
Non pas que les races hybrides ne soient
pas supérieures aux races dites pures. Le
professeur Edwin Grant Couklin déclare
avec prudence que l'expérience seule peut
démontrer si tel croisement fournira des
• types supérieurs et tel autre des types infé-
rieurs. De là à conclure que la Société a pour
devoir d'encourager les premiers et de pro-
hiber les seconds, il n'y a qu'un pas et le
professeur le franchit bien vite. « Dans peu
de temps, dit-il, ces individus de race et de
sang étrangers seront incorporés à notre race.
On peut attendre de bons résultats d'un mé-
lange de bonnes races ; mais la fusion avec
'des races inférieures, si elle peut aider cel-
les-ci à s'élever, tend beaucoup à amoindrir
la race supérieure. »
Tout cela est-il bien vrai? Tout cela est-
il bien scientifique? Cela est vraisemblable, j
'dira quelqu'un. La question n'est pas là.
D'autres théories sont non moins vraisem-
hlables, tout en étant exactement le con-
traire de celle-ci. Onv connaît celle qui
affirme que ce sont les races européennes,
avec leurs vieux cadres et leurs civilisations
éprouvées, qui, au bout de deux ou trois gé-
nérations, ont vite fait d'assimiler, d'adapter
étroitement les fils des races des autres con-
tinents. D'autres demanderaient des distinc-
tions indispensables : races inférieures, di-
raient-ils, oui, au point de vue des arts, des
sciences, de l'industrie, du commerce, etc. ;
non, pour qui se place au point de vue de
l'énergie, de la vitalité, de la force, de l'en-
durance; on devine la suiie. D'autres objec-
teraient plus simplement encore qu'il n'y a
pas de races qui n'aient des qualités à porter
dans le creuset de la nation qui les accueille,
ou aussi que la question est un peu hors de
l'ordre pratique puisque cette hybridation
des races est un phénomène universel qu'il
est vain de vouloir diriger, que le courant
dépasse nos moyens d'action et qu'il est
trop violent pour être canalisé, que cette loi
du mélange est enfin limitée dans son jeu
et dans "ses résultats par d'autres lois non
moins impérieuses et non moins générales.
Toujours est-il que c'est bien là un des
aspects les plus dramatiques du problème de
l'immigration et que le professeur Edwin
Grant Thuklin a bien raison d'écrire :
« En accueillant l'immigrant sur nos cô-
tes, nous ne partageons pas seulement avec
lui notre pays, nous l'accueillons dans nos
familles, nous lui donnons en mariage nos
enfants ou les enfants de nos enfants.
Combien les considérations de main-d'œuvre
à bon marché et de développement rapide des
ressources naturelles sont insignifiantes en
présence de ces conséquences biologiques! »
Mario RouBtan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
Vers "Afrique centrale
----0-0-
M. Bruneau de Laborie, chargé d'une nou-
velle mission dans l'Afrique centrale, s'em-
barquera le 10 août, à Bordeaux, pour Libre-
ville.
AU SENAT 1
AU SENAT
DANS LES COMMISSIONS
Le chemin de fer de Brazzaville & la mer
La Commission sénatoriale des Colonies
s'est réunie vendredi après-midi, sous la
présidence du général iMossimy.
Bile a chargé M. Néron de rédiger des vrap-
ports sur 'les .projeta concernant les doua-
nos aux colonies.
M. Chagnaud a été invité a rédiger au
nom do la Commission un devis sur le pro-
jet concernant le chemin de fer de Brazza-
ville ii la mer.
M. Albert Lebrun u donné lecture de son
rapport sur ce projet uu nom de la Com-
mission des finances. Ce rapport qui con-
clut à l'adoption du texte de la Chambre
a été adopté.
La Commission se réunira mardi pro-
chain pour statuer définitivement sur ce
projet qui doit être adopté avantles vacan-
ces parlementaires.
A LA CHAMBRE
RAPPORTS
Le Chemin de fer de Saint-Charles
à Guelma
Au nom de la commission de l'Algérie,
des colonies et des protectorats, M. Roux-
Fireissineng émet un avis favorable il
l'adoption du projet de loi relatif ii la dé-
claration d'utilité publique d'un chemin de
fer à voie normale de Saint-Charles à Guel-
ma, par Gastui (département de Constan-
tine).
Expropriation algérienne
La Chambre vient d'adopter un projet de
loi rotatif aux expropriations pour cause
d'utilité publique, avec prise de posses-
sion d'urgence, en Algérie.
PROPOSITION DE RESOLUTION
L'iiqportation en franchise de sels tunisiens
M. Cadic, dépvW; du Morbihan, a déposé
une proposition de résolution invitant le
Gouvernement à déposer un projet de loi
autorisant l'importation en franchise d'un
contingentement de sels tunisiens jusqu'à
concurrence du déficit de la production des
sa limes de l'Ouest,.
lewNrwr H'imyi «i vacances
S. M. B10 tDwï, empereur d'Annarn, ot, sa
suite, sont arrivés à Prades (Pyrénées-
Orientailes) où ils séjourneront plusieurs se-
maines.
Le cours du riz
-0-0-
A SAIGON
(les 100 kilos en piastres)
fiix n° 1, 25 brisures. 10 86
ïliz n° 2, 40 brisures 10 25
Riz n° 2, >50 brisures 9 75
lîrisures n° 1 et 2 865
Brisures n° 3 et 4 7 30
Fairines 2 90
Paddy Vinh-Long 7 36
Paddy Go-Cong. 6 60
Paddy Raixau 61%
Paddy Bac-Lieu 0 65
Coprah. 18 50
LE TAUX DE LA PIASTRE
0
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître nu ministre des colonies qu'à
la date du 30 juillet 1926, le taux officiel de la
piastre était de 13 francs.
Des travailleurs
pour la Grande Ile
––
A plusieurs reprises dans les
Annales Coloniales j'ai indiqué
qu'à mon avis il y avait assez de
matn-d œuvre à Madagascar. L'importation
dans l'Ile d'ouvriers étrangers me paraît inu-
tile et serait exagérément coûteuse. Le sou-
venir des introductions d'Annamitès à Tama-
tave et d'Arabes à Majunga ne constitue pas
un encouragement pour ces opérations. Il y
a lieu aussi de remarquer que les travailleurs
étrangers s'expatriant ne sont pas, en géné-
ral, des éléments de population bien intéres-
sants, voire souvent éléments de désordres.
Si la colonisation et même la colonie
étaient décidées à faire des sacrifices pour se
procurer des engagés, il me semblerait préfé-
rable qu'elles les consentent à leur profit,
l'argent ainsi dépensé restant dans le pays.
Car c'est un reproche fait avec raison aux
introductions d'étrangers : Varient écono-
misé par ces émigrants est ensuite expatrié.
Il n'y a plus rien présentement à tirer des
races qui ont jusqu'à ce jour fourni les con-
tingents de travailleurs. Les Merina, les
Betsiléo, les Antaimoro ont donné tout ce
qu'ils pouvaient fournir.
Mais tout le pays Sud de Madagascar a
des ressources encore inexploitées. En tirant
sur la carte une ligne à peu près droite est-
nord-ouest de Manantenina (au nord de
Fort-Dauphin) à Ambohibe (sur le canal du
Mozambique) en passant par Betroka, dé-
liniitez un pays où la colonisation n'a encore
presque rien tenté. Ce pays comprend deux
grandes provinces : Fort-Dauphin et Tuléar
et cinq tribus importantes : Antanosy, Bar a,
Masikoro, Mahafaly et Antandroy. Des ren-
seignements qui me sont fournis, il résulte
que ces provinces pourraient donner ; Fort-
Dauphin, 6.000 travailleurs, Antanosy et
Antandroy et Tuléar 8 à 10.000. Déjà Fort-
Dauphin a fourni 3.000 travailleurs Antan-
droy à la Réunion qui ont été tous rapatriés.
Voici donc au minimum 14 à 15.000 hom-
mes disponibles. Or, si l'action administra-
tive en 1921 et 1922 a obtenu que les An-
tandroy consentent à quitter leurs pays où la
sécheresse fait régner la misère périodique-
ment, il y a lieu de penser que les mimes
moyens pourraient être employés avec suc-
cès auprès des autres tribus, les Mahafaly
surtout qui ne sont pas mieux favorisés au
point de vue climat.
De plus il se trouve que ces indigènes,
peut-être plus frustes que les Antaimoro et
les Betsileo sont en général robustes et dis-
ciplinés. Il y a donc là une précieuse res-
source de main-d'œuvre pour la colonie.
Le jour où l'administration et les colons
décideront de s'y intéresser, une entente et
une collaboration étroite permettra d'éviter
le jeu de surenchères néfastes comme cela
s"est produit pour le recrutement des An-
taimoro.
Maurice Bouilloux-IAFont
Député du Finistère.
Vice-Président de la Chambre,
l
OA HOMITION IE Lit - D'BONNEUR
La promotion de la Légion d' honneur du
Ministère des Colonies doit être envoyée à la
Grande Chancellerie dans le courant de cette
semaine.
..8
Les cinémas aux colonies
Voici une statistique des établissements ciné-
matographiques dans nos colonies ; elle offre le
double avantage de fournir des précisions et
aussi des inexactitudes :
Algérie, 118; Tunisie, 25; Maroc, 34;
Somalis, 2 ; Guyane, 3 ; Indes, 1 ; Indochine,
29 ; Martinique, 9 ; La Réunion, 8 ; Mada-
gascar, 6 ; Nouvelle-Calédonie, 5 ; Saint-
Pierre et Miquelon, 1 ; Sénégal, 2 ; Syrie, 2 ;
Tahiti, 7.
Soit au total 252 salles pour une population
indigène et française évaluée à plus de soixante
millions d'âmes.
Et Tahiti, l'île heureuse, vient bonne pre-
mière en tête du classement par habitant avec
sept cinémas pour quelque trente mille habi-
tants. ,-
Au reste, tout cela est-il bien précis > Nos
lecteurs veulent-ils nous dire s'il n'y a pas un
cinéma à Conakry, à Porto-Novo ou à Douata)
Nous publierons les renseignements concer-
nant ces colonies omises et les autres aussi, si
l'on veut bien nous en faire parvenir.
Les oaVda a Paris
Au studio
Une visite au Studio ayant été prévue
parmi les distractions offertes aux caïds,
nos hôtes de passage, ils furent conuits
aux Buttes-Chaumont. Léonce Perret les
nocueillit avec son amabilité habituelle, et
ils purent admirer de nombreux décors du
Ci lui en cours de réalisation.
Un court métrage souvenir fut tourné
avec eux, ce qui les intrigua fort ; et après
avoir été photographiés avec les interprè-
tes et les collaborateurs de La Femme Nue,
ils se retirèrent en ee déclarant enchantés
de leur visite.
«
Le MMMre Puseart obtient me najirïie te tNm
-–-– Ob
L'ensemble du projet de loi concernant les nouvelles ressources fiscales, sur lequel le
Gouvernement avait posé la question de confiance, a été voté par 304 voix contre 177 sur 481
votants.
Voici comment les groupes se sont répartis dans le scrutin :
Ont voté Abate- Absents
Effectifs Groupes pour contre nus par congé
- - - - - -
136 Groupe radical et radical-socialiste. 56 31 32 17
97 Socialistes. » 94 1 2
40 Républicains social. et social. franç. 19 12 1 8
40 Gauche radicale. 34 » 4 2
34 Gauche républicaine démocratique 29 » 4 1
16 Gauche indépendante 15 » » 1
32 Républicains de gauche 30 » » 2
102 Union républicaine démocratique 97 1 » 4
14 Démocrates 13 » » 1
28 Communistes » 28 » »
27 Aucun groupe 9 10 7 1
4 Non inscrits 2 1 » 1
.--.- - - -
570 Totaux. 304 177 49 40
Tous les députés de l'Algérie et des Colonies ont voté pour le Gouvernement. MM.
"Edouard Daladier et André Hesse, anciens ministres des Colonies, M. Lassalle, député des
Landes, délégué de Madagascar au Conseil Supérieur des Colonies, ont voté contre.
M. Proust, député d'Indre-et-Loire, délégué du Soudan et de la Haute-Volta au Con-
seil Supérieur des Colonies, s'est abstenu.
M. Pierre Valude, ancien sous-secrétaire d'Etat à la Marine marchande, était absent
par congé.
M. Fougère, député de l'Indre, délégué de Saint-Pierre et Miquelon au Conseil Supé-
rieur des Colonies, a voté pour.
LA PAIX AU MAROC
- ̃ O-O––
Le haut commandement
Le général Doichut et ses ofllciers sont
rentrés de leur voyuge ii Tanger. Ceuta et
l'etouan, où un accueil chaleureux leur fut
réservé.
Dans la tache de Taza
Le général Duffleux, qui assuma l'exé-
cution des plans arrêtés pour la réduction
de la tache, vient de publier un ordre du
jour. Il adresse ses félicitations aux trou-
pes sous ses ordres et rend hommage à
l'étroite et ardente coopération des forces
régulières et supplétives entralnées par des
officiers audacieux qui permirent d'avan-
cer dans un terrain difficile, dans des con-
ditions climatériques déplorables et en pré-
sence des réactions puissantes d'un ennemi
farouche déterminé à disputer jusqu'à la
mort les parties les plus abruptes de ses
montagnes.
Dans le sud-est, la totalité des Ouled-
Ali ont réoccupé leurs ksour après avoir
versé 175 fusils. Un petit noyau d'irréduc-
tibles de diverses fractions s apprête à ga-
gner le Tafilalet.
Quatorze familles An-Hou-Alssa, sous-
fraction des Aït-Youb, se sont présentées
au poste de commandement du général de
Heynies, au djebel de Sidi-Ameur et ont
fait leur soumission. Un vieillard a annoncé
que 'les autres familles se présenteraient le
lendemain à 8 heures du (matin, saul quel-
ques- familles AïUBou-Aïssa et Mllrmoucha,
qui restent irréductibles.
Effervescence sur le front nord
L'ennemi fuit toujours preuve d'une cer-
taine activité sur le front nord. Cette acti-
vité se manifeste par des djouch et des
attaques nocturnes contre nos convois et
les villages soumis. Un petit convoi a été
.lltaC(II( vers Meitoun ; des hôtes enlevées
ont été reprises en cours de ipoursuites.
Un djich a blnilé le village d'Azib de Mcha
e t volé un troupeau qui a été repris par
nos partisans, poursuivant les agresseurs
jusque chez les Klitama.
Des familles lieni Ouriaghol rentrant de
dissidence sont tombées dans une embus-
cudie à Tabza.
Chez les Ghczaoua, une seule fraction, les
Beni Faghloun, serait favorable au magh-
;'.l'n ; les autres fractions sont résolument
hostiles et achètent des armes, lvcs Heni
Ahmed, les Foukhia et les Bcniuk manifes-
tent une grande nervosité, voire de
T inquiétude, à la suite de la pression des
h hmès et des djouch incessants.
La collaboration franco-espagnole
Les généraux Sanjurjo et Boichut ont
arrêté un plan ¡pou.r les prochaines opéra-
tions du Maroc. Les Français pacielieront
les tribus situées au nord d'Ouezzan et les
l&spagnole occuperont la totalité de leur
zone.
Chez les Espagnols
Des rassemblements chez les Kmès, chez
les Beni Khaled, les chefs Kheriro et Bcg-
gar seraient au djebel Tizighène.. avec une
forte harka. l.e village de Tmcrrout a été
incendié.
L'anarchie est complète chez les i>civad.hja
de Srair, et particulièrement chez les Boni
Srdda.t, le pays est aux mains de dissidents
nombreux et armés.
Fouiih Trfibowli aurait écrit aux Djeballa,
leur enjoignant, d'exécuter les ordres du
rogihi Moula y Ahmcd el Bagigar. Celte dé*-
marche aurait été provoquée par El Baggar
qui sentirait chanceler son influence chez
les Djcballn.
Dans la tache de Taza
Sur deux cents familles Ait Youib du
njll Grao avant promis de faire leur sou-
mission hier matin, quatorze seulement ont
demandé l'aman,les autres hésiteraient à se
laisser désarmer avant le départ des tiroupes
jvar crainte de représailles. Un avion est
tombé en tlammes A Tizi Tilghomine ; ses
occupants ont été carbonisés.
LE TAUX DE LA ROUPIE
--0-
Le gouverneur des établissements français
1 dans l'tnrle vient, de faire connaître nu ministre
des Colonies qu'A la date du 29 juillet 1926, le
t.nux officiel de la roupie était de 13 fr. 80 de
14 fr. 30 et de 14 fr. 15 le 31 du même mois.
Lei pelllS dlls du VOUIUI
Oco
C'est beau Ja famille
(Revenu à Paris, après son voyage dans
l'Est, Moulay Youssef se remit à visiter des
palais. Des automobiles, dont les chauffeurs
.portaient ostensiblement la croix du Ouis-
sam-Alaouite le transportèrent successive-
ment à Versailles, à Sèvres et à Fontaine-
bleau.
La suite du roi admira beaucoup les de-
meures princières et les musées, sans d'ail-
leurs très bien identifier tout ce qu'elle
contemplait. C'est ainsi que dans la cham-
bre de Louis XIV, à Versailles, un ministre
désigna un tableau du xvii" siècle, repré-
sentant la vierge et l'enfant Jésus et pro-
féra, d'un air compétent : « Famille 1 n
Joyeuses facéties
A Fontainebleau, l'orphéon! municipal
avait cru nécesairc de jouer l'hymne ché-
rifien sur un rythme de danse du ventre.
Moulay Youssef ne s'en fâcha pas. Il était
d'excellente humeur. Il fit distribuer jus-
qu'au soir une profusion de croix et de
cravates. Tout le inonde était décoré.
Au jardin d'acclimatation Sa Majesté de-
vint facétieuse. Klle fit mine de précipiter
son grand vizir dans la cage d'un léopard
et, son premier chambellan dons le bassin
aux crocodiles. Elle daigna même rire aux
éclats en contemplant le chimpanzé qui
danse le charleston, et fit demander par
ben Ghabrit si ce charmant animal avait
fait une saison chez le docteur Voronolf.
Les -trois fils du sultan .furent récemment
envoyés, sous la surveillance de leur pré-
cepteur, Si Mammeri, dans un grand mu-
sie-hall parisien. Ils en revinrent les yeux
brillants et la mine surexcitée. On décida
donc de 11e plus renouveler cette impru-
dence.
Comme Abd el Krim
De nombreux caïds marocains étaient
dans les tribunes de la Chambre, le jour où
M. Herriot tomba.
Quand le président du Conseil se retira,
et que la' séance fut levée, l'interprète ex-
pliqua aux caïds :
Il fait comme Abd-el-Krim, il va se
rendre au sultan.
Le sultan, dans la pensée de l'interprète,
c'était M. Doumcrgue.
Au cercle interallié
Elle fut très belle, cette fête que l'on
donna au cercle interallié, en l'il 1011111 • 11 r du
sultan du Maroc. Malheureusement, les
trois quarts des personnes qui y avaient
été priées ne purent pénétrer dans la salle
de Sipectacle. pleine <\ craquer.
Pour détruire œtte vieille légende que
l'exactitude est la politesse des rois, Sa Ma-
jesté, les princes et, ses ministres arrivèrent
vingt, minutes en retard. On s'écrasait pour
les mieux voir.. Et c'est à ce moment
qu'une jeune femme, particulièrement
avide d'orientalisme, bouscula la duchesse
de Camastra, qui protesta discrètement :
Quand on - est - vieille et laide, on reste
chez soi ! lança l'invitée insolente.
- Il est vrai, madame, répondit la du-
chesse dans un sourire do très grande
dame, que j'ai 51 ans, mais, à votre Age,
j'étais très jolie, et vous, vous ne l'êtes
pas 1
La jeune femme ne sut que dire et s'en
fnt
Je te baptise.
Le sultan Moulay Youssef, quoiqu'il soit
musulman, ne dédaigne pas le Champagne
Allah, dit-il, a défendu de boire du vin,
mais il n'a pas défendu de se soigner, et
le médecin m'a dit que le vin me ferait du
bien.
Quelques-uns des cheikhs marocains ont,
été faire un tour il Montmartre. Et, naturel-
lement, ils y burent du Champagne.
Quelqu'un leur lit remarquer que le Co-
ran interdit, A ses tldéles t'usage du vin.
-- - C'est exact, répondit l'un des cikh,
mais le vin est le vin, et ceci c'est du
gazonz.
L'élevage en Haote- Volta en 1925
D'après un recensement fait à la fin de
1925, le cheptel de la Haute-Volta com-
prenait :
375.918 bovins, 465.856 ovins, 54* 543
caprins, 98.922 équidés.
Les centres de peuplement les plus impor-
tants sont : Ouahigouya pour les équidés
(32.000. têtes), et les bovins (102.000 têtes),
Gaoua pour les caprins (149.000 têtes) et
les ovins (143.000 têtes).
En 1925, les épixooties ont été assez meur-
trières; la peste bovine, notamment, a causé
.des ravages dans les cercles de Ouahigouya
et de Bobo. La lutte par la sérothérapie a
été organisée grâce aux envois de sérum des
laboratoires de Bamako et de Niamey ; c'est
ainsi que 1.700 séro-vaccinations ou sérumni-
sations ont été pratiquées en 1925. De plus,
d'importantes réserves de sérum ont été
constituées qui permettront de réaliser une
prophylaxie plus efficace dans l'avenir.
Le commerce du bétail a été moins actif
qu'en 1924. On estime le nombre des
exportations vers la Gold-Coast à environ
20.000 lxieufs et 3.000 moutons et chèvres,
alors que l'année précédente, plus de 42.000
bœufs et 17.000 moutons étaient sortis de
la colonie. Cette diminution tient d'abord
aux mesures sanitaires prises qui ont para-
lysé les échanges et également au relèvement
des prix d'achat ; les indigènes estiment que
le bénéfice à réaliser actuellement ne com-
pense plus les risques de perte en cours de
route.
L'Allemagne pense à ses colonies
0-0 -
Le Comité d'action coloniale vient
d'adresser une lettre au chancelier pour le
prier de demander la restitution d'une par-
ti des colonies allemandes comme condi-
tion de l'entrée de l'Allemagne dans la So-
ciété des nations.
La question éthiopienne
Au cas où la Société des Nations rejetterait
la requête d l'Abyssinie au sujet de l'accord
anglo-italien, l'Evening Standard envisage la
possibilité que les Abyssins, munis d'armes
modernes, puissent opposer la force armée
dans les deux concessions envisagées.
oib
Le bey de Tunis en France
Avant son départ pour la France, qui a eu
lieu aujourd'hui, par le Duc-d'Aumale, Sidi
Mohammed en Nacer a reçu, au palais de
Carthage, les personnalités du protectorat et
la délégation tunisienne qui a assisté derniè-
rement à l'inauguration de l'Institut musul-
man de Paris.
Le souverain a visité différentes zaouias et
fait des offrandes.
CONFÉRENCE
---0-
Le Sud-Tunisien
Sous la présidence de M. Lucien Saint,
ministre plénipotentiaire, résident général
de France en Tunisie, s'est tenue à Luchon
une réunion au cours de laquelle M. le doc-
teur Gérard, président du syndicat d'initia-
tive de Tunis, a présenté des lilms du Sud-
Tunisien. M. Lucien Saint a montré quel
puissant intérêt il y a avait pour la France
à mieux connaître ses colonies et particu-
lièrement te protectorat. Puis, il a félicité
le docteur Gérard et. remercié M. Portcllt,
directeur du Journal de. Tunis, organisa-
teur de la réunion.
Moulay Youssef en France
- 0
En Savoie
Le siilîun n'aura pas vu le Mont B'ianc.
Le maire de Chanionix en était tout cons-
terné. Ainsi le juillet, s'en fut-un vers
Kviun, en laissant sur des échappées glaciers moins farouches une admiration
qui n'i'ùl demandé qu'à s'aflirmer.
A Il h. ;!Uun eutiu dans livian, où lu
première visite fut pour une source, la se-
conde pour une autre source, la troisième
pour rétablissement ! l:el'llIul. Moulay Yous-
sef étail émerveillé. Puis on alla déjeuner
face au iae de Genève, luisant comme après
une soigneuse loilelte. Le menu n'elllpècila
pas d'admirer Lausanne. Le café pris et le
sultan dûment photographie par d'enthou-
siastes Américains du Sud, on reprit le che-
mi.il d'Ai\-les-13a.ins en longeant un moment
la frontière francu-suisse.
Dès son arrivée, U; sultan se rendit à
l'établissement thyrmal où il prit un bain et
se fit masser. Puis, protocole ordinaire, il
dina, échangea quelques mots aral>es avec
li maire M. Navarro, qui n'oublie pas son.
origine médilorrnnéenn poiir Lyon, où il arriva à Il heures.
Le voyage en Savoie était terminé.
Au Creusot
Le sultan du Maroc., revenant, de Lyon,
a visité hier lvs établissements Schneider
nu Creusot.
Peçu i>ar M. Schneider, qui était entouré
de ses principaux collaborateurs, Moulay
Youssef a suivi a\*ee grand intérêt les di-
verses opérations en cours dans les ateliers
qu'il a parcourus. Son attention a été rete-
nue particulièrement par la puissance des
appareils exécutés dans les ateliers de mé-
canique (t pnr les installations des plus mo-
dernes des aciéries et laminoirs de l'usine
du Breuil. Le sultan a été également imprrs-
sionné tant par la diversité des fabrications
que par l'amplcur des usines et l'impor-
tance de leurs moyens de production.
Un déjeuner intime a été offert par M.
Schneider au sultan et à sa suite, qui, aprèa
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
us ARTICLES PUBLIÉS PAR "LU ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
LmAMinmtMkiam m nmimtéaJmtrmmlstéÊmksAgmtemJsPulUtiH
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RéfaeliN ta iéaiiistittiM : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS.1- TWfkm : LOCfM 11-17
u.
mS'B'ïSlL mJi i ^"onca Colonim Ma X : S :
1 1 Btr",.,.,. u :
d–te–I–B«r–db–1–pri–iln«B HhMiMt -
Un aspect du problème de l'immigration
Voici un aspect spécial et non dès moins
importants du problème de l'immigration :
le mélange des races est considéré, en gé-
néral, dans ses conséquences économiques et
politiques. Le livre d'Edwin Grant Couklin,
professeur à l'Université de Princeton, nous
invite à réfléchir sur ses conséquences biolo-
giques, les plus graves pour l'évolution de
l'humanité. On trouvera dans l'ouvrage inti-
tulé : « L'Hérédité et le Milieu 9 un certain
nombre de considérations de la plus haute
importance. J'en condense quelques-unes à
cette place. - -
L'auteur part de cette loi générale : le dé-
veloppement de la société moderne est tout
entier dirigé vers la solidarité et vers la sup-
pression des classes héréditaires. L'idéal in-
dividuel moderne c'est « le type généralisé 9,
qui doit réunir les meilleures qualités de plu-
sieurs types distincts, l'homme assez souple
pour combiner en lui-même, si les circons-
tances l'exigent « les fonctions de l'ouvrier,
de l'homme d'affaires, du soldat et -de l'édu-
cateur ». Le type le plus rapproché de l'idéal
eugénique, ce n'est pas le savant, c'est
l'homme à tout faire. Je remarque que nous
revenons, par d'autres voies au type grec, ou
plutôt athénien, tel que Périclès le définis-
sait dans la fameuse oraison funèbre, mais
eci est une autre histoire. Serrons de près
le raisonnement.
D'autre part, tout homme qui parcourt sa
généalogie pendant plusieurs générations se
'end compte qu'elle comporte des lignées hé-
réditaires de valeur très inégale. « La signi-
fication de la reproduction sexuelle réside
précisément dans ce fait qu'elle réalise la
fusion de lignées distinctes et fait aussi en
10rte que chaque individu est différent de
tous les autres. » Peut-être pourrait-on aller
plus loin : la valeur d'un individu, même
dans une aristocratie, est d'autant plus émi-
nente que les lignées distinctes sont plus
nombreuses et que la fusion se fait entre élé-
ments plus divers. Variété, force, simplicité,
faiblesse. L'horticulteur le sait, l'éleveur
aussi, de là leur mérite à maintenir des va-
riétés pures; maintien, d'ailleurs, précaire
et momentané. L'eugéniste, par contre, ne
peut éviter l'influence du sang étranger.
Heureusement, car sans cela le prqgrès de la
tace serait vite arrêté.
Il y a interpénétration des races, c'est une
loi fatale, absolue. Elle triomphe de la dis-
tance, des préjugés, des barrières même les
plus résistantes que certains peuples veulent
lui opposer. Le mélange se produit partout
et toujours; dès qu'il est commencé, rien
n'en arrête le développement. L'ouvrage du
professeur à l'Université de Princeton date
de quelques années. A ce moment, en Aus-
tralie et en Nouvelle-Zélande, un siècle de
contact avec les races blanches avait donné
ce résultat qu'il y avait autant de métis que
d'autochtones; aux Etats-Unis le quart de
tous les individus de descendance africaine
contiennent plus ou moins de sang blanc;
8 millions de nègres pur * sang contre 2 mil-
lions de mulâtres, voilà les chiffres et en
vingt ans le deuxième croissait deux fois plus
vite que le premier. A la Jamaïque, la pro-
portion était de 15.000 blancs, 700.000 noirs,
50.000 mulâtres. Il n'est pas jusqu'aux
Juifs qui, malgré tout, aient reçu de larges
- apports de sang des « Gentils ».
- Cette loi fatale, absolue, tout au con-
traire lui donne une force d'année en an-
née plus irrésistible. L'isolement géographi-
que est devenu un fait à peu près fantasti-
que. Il nous paraît invraisemblable qu'il y
ait quelque part un peuple sans aucune re-
lation avec d'autres peuples. Cela a été une
.véritable révélation due à certains films ciné-
matographiques, auxquels d'ailleurs le pu-
blic français a prêté une attention beaucoup
plus soutenue qu'à d'autres films étrangers
dont les fadaises et les sottises ont fini par
le lasser. L'hybridation des races humaines
croit rapidement. Pouvons-nous la faire
servir à des fins supérieures, ou, si l'on veut
• parler avec moins d'ambition, pouvons-nous
: empêcher qu'elle ait pour l'humanité tout en-
tière des conséquences défavorables?
Non pas que les races hybrides ne soient
pas supérieures aux races dites pures. Le
professeur Edwin Grant Couklin déclare
avec prudence que l'expérience seule peut
démontrer si tel croisement fournira des
• types supérieurs et tel autre des types infé-
rieurs. De là à conclure que la Société a pour
devoir d'encourager les premiers et de pro-
hiber les seconds, il n'y a qu'un pas et le
professeur le franchit bien vite. « Dans peu
de temps, dit-il, ces individus de race et de
sang étrangers seront incorporés à notre race.
On peut attendre de bons résultats d'un mé-
lange de bonnes races ; mais la fusion avec
'des races inférieures, si elle peut aider cel-
les-ci à s'élever, tend beaucoup à amoindrir
la race supérieure. »
Tout cela est-il bien vrai? Tout cela est-
il bien scientifique? Cela est vraisemblable, j
'dira quelqu'un. La question n'est pas là.
D'autres théories sont non moins vraisem-
hlables, tout en étant exactement le con-
traire de celle-ci. Onv connaît celle qui
affirme que ce sont les races européennes,
avec leurs vieux cadres et leurs civilisations
éprouvées, qui, au bout de deux ou trois gé-
nérations, ont vite fait d'assimiler, d'adapter
étroitement les fils des races des autres con-
tinents. D'autres demanderaient des distinc-
tions indispensables : races inférieures, di-
raient-ils, oui, au point de vue des arts, des
sciences, de l'industrie, du commerce, etc. ;
non, pour qui se place au point de vue de
l'énergie, de la vitalité, de la force, de l'en-
durance; on devine la suiie. D'autres objec-
teraient plus simplement encore qu'il n'y a
pas de races qui n'aient des qualités à porter
dans le creuset de la nation qui les accueille,
ou aussi que la question est un peu hors de
l'ordre pratique puisque cette hybridation
des races est un phénomène universel qu'il
est vain de vouloir diriger, que le courant
dépasse nos moyens d'action et qu'il est
trop violent pour être canalisé, que cette loi
du mélange est enfin limitée dans son jeu
et dans "ses résultats par d'autres lois non
moins impérieuses et non moins générales.
Toujours est-il que c'est bien là un des
aspects les plus dramatiques du problème de
l'immigration et que le professeur Edwin
Grant Thuklin a bien raison d'écrire :
« En accueillant l'immigrant sur nos cô-
tes, nous ne partageons pas seulement avec
lui notre pays, nous l'accueillons dans nos
familles, nous lui donnons en mariage nos
enfants ou les enfants de nos enfants.
Combien les considérations de main-d'œuvre
à bon marché et de développement rapide des
ressources naturelles sont insignifiantes en
présence de ces conséquences biologiques! »
Mario RouBtan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
Vers "Afrique centrale
----0-0-
M. Bruneau de Laborie, chargé d'une nou-
velle mission dans l'Afrique centrale, s'em-
barquera le 10 août, à Bordeaux, pour Libre-
ville.
AU SENAT 1
AU SENAT
DANS LES COMMISSIONS
Le chemin de fer de Brazzaville & la mer
La Commission sénatoriale des Colonies
s'est réunie vendredi après-midi, sous la
présidence du général iMossimy.
Bile a chargé M. Néron de rédiger des vrap-
ports sur 'les .projeta concernant les doua-
nos aux colonies.
M. Chagnaud a été invité a rédiger au
nom do la Commission un devis sur le pro-
jet concernant le chemin de fer de Brazza-
ville ii la mer.
M. Albert Lebrun u donné lecture de son
rapport sur ce projet uu nom de la Com-
mission des finances. Ce rapport qui con-
clut à l'adoption du texte de la Chambre
a été adopté.
La Commission se réunira mardi pro-
chain pour statuer définitivement sur ce
projet qui doit être adopté avantles vacan-
ces parlementaires.
A LA CHAMBRE
RAPPORTS
Le Chemin de fer de Saint-Charles
à Guelma
Au nom de la commission de l'Algérie,
des colonies et des protectorats, M. Roux-
Fireissineng émet un avis favorable il
l'adoption du projet de loi relatif ii la dé-
claration d'utilité publique d'un chemin de
fer à voie normale de Saint-Charles à Guel-
ma, par Gastui (département de Constan-
tine).
Expropriation algérienne
La Chambre vient d'adopter un projet de
loi rotatif aux expropriations pour cause
d'utilité publique, avec prise de posses-
sion d'urgence, en Algérie.
PROPOSITION DE RESOLUTION
L'iiqportation en franchise de sels tunisiens
M. Cadic, dépvW; du Morbihan, a déposé
une proposition de résolution invitant le
Gouvernement à déposer un projet de loi
autorisant l'importation en franchise d'un
contingentement de sels tunisiens jusqu'à
concurrence du déficit de la production des
sa limes de l'Ouest,.
lewNrwr H'imyi «i vacances
S. M. B10 tDwï, empereur d'Annarn, ot, sa
suite, sont arrivés à Prades (Pyrénées-
Orientailes) où ils séjourneront plusieurs se-
maines.
Le cours du riz
-0-0-
A SAIGON
(les 100 kilos en piastres)
fiix n° 1, 25 brisures. 10 86
ïliz n° 2, 40 brisures 10 25
Riz n° 2, >50 brisures 9 75
lîrisures n° 1 et 2 865
Brisures n° 3 et 4 7 30
Fairines 2 90
Paddy Vinh-Long 7 36
Paddy Go-Cong. 6 60
Paddy Raixau 61%
Paddy Bac-Lieu 0 65
Coprah. 18 50
LE TAUX DE LA PIASTRE
0
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître nu ministre des colonies qu'à
la date du 30 juillet 1926, le taux officiel de la
piastre était de 13 francs.
Des travailleurs
pour la Grande Ile
–
A plusieurs reprises dans les
Annales Coloniales j'ai indiqué
qu'à mon avis il y avait assez de
matn-d œuvre à Madagascar. L'importation
dans l'Ile d'ouvriers étrangers me paraît inu-
tile et serait exagérément coûteuse. Le sou-
venir des introductions d'Annamitès à Tama-
tave et d'Arabes à Majunga ne constitue pas
un encouragement pour ces opérations. Il y
a lieu aussi de remarquer que les travailleurs
étrangers s'expatriant ne sont pas, en géné-
ral, des éléments de population bien intéres-
sants, voire souvent éléments de désordres.
Si la colonisation et même la colonie
étaient décidées à faire des sacrifices pour se
procurer des engagés, il me semblerait préfé-
rable qu'elles les consentent à leur profit,
l'argent ainsi dépensé restant dans le pays.
Car c'est un reproche fait avec raison aux
introductions d'étrangers : Varient écono-
misé par ces émigrants est ensuite expatrié.
Il n'y a plus rien présentement à tirer des
races qui ont jusqu'à ce jour fourni les con-
tingents de travailleurs. Les Merina, les
Betsiléo, les Antaimoro ont donné tout ce
qu'ils pouvaient fournir.
Mais tout le pays Sud de Madagascar a
des ressources encore inexploitées. En tirant
sur la carte une ligne à peu près droite est-
nord-ouest de Manantenina (au nord de
Fort-Dauphin) à Ambohibe (sur le canal du
Mozambique) en passant par Betroka, dé-
liniitez un pays où la colonisation n'a encore
presque rien tenté. Ce pays comprend deux
grandes provinces : Fort-Dauphin et Tuléar
et cinq tribus importantes : Antanosy, Bar a,
Masikoro, Mahafaly et Antandroy. Des ren-
seignements qui me sont fournis, il résulte
que ces provinces pourraient donner ; Fort-
Dauphin, 6.000 travailleurs, Antanosy et
Antandroy et Tuléar 8 à 10.000. Déjà Fort-
Dauphin a fourni 3.000 travailleurs Antan-
droy à la Réunion qui ont été tous rapatriés.
Voici donc au minimum 14 à 15.000 hom-
mes disponibles. Or, si l'action administra-
tive en 1921 et 1922 a obtenu que les An-
tandroy consentent à quitter leurs pays où la
sécheresse fait régner la misère périodique-
ment, il y a lieu de penser que les mimes
moyens pourraient être employés avec suc-
cès auprès des autres tribus, les Mahafaly
surtout qui ne sont pas mieux favorisés au
point de vue climat.
De plus il se trouve que ces indigènes,
peut-être plus frustes que les Antaimoro et
les Betsileo sont en général robustes et dis-
ciplinés. Il y a donc là une précieuse res-
source de main-d'œuvre pour la colonie.
Le jour où l'administration et les colons
décideront de s'y intéresser, une entente et
une collaboration étroite permettra d'éviter
le jeu de surenchères néfastes comme cela
s"est produit pour le recrutement des An-
taimoro.
Maurice Bouilloux-IAFont
Député du Finistère.
Vice-Président de la Chambre,
l
OA HOMITION IE Lit - D'BONNEUR
La promotion de la Légion d' honneur du
Ministère des Colonies doit être envoyée à la
Grande Chancellerie dans le courant de cette
semaine.
..8
Les cinémas aux colonies
Voici une statistique des établissements ciné-
matographiques dans nos colonies ; elle offre le
double avantage de fournir des précisions et
aussi des inexactitudes :
Algérie, 118; Tunisie, 25; Maroc, 34;
Somalis, 2 ; Guyane, 3 ; Indes, 1 ; Indochine,
29 ; Martinique, 9 ; La Réunion, 8 ; Mada-
gascar, 6 ; Nouvelle-Calédonie, 5 ; Saint-
Pierre et Miquelon, 1 ; Sénégal, 2 ; Syrie, 2 ;
Tahiti, 7.
Soit au total 252 salles pour une population
indigène et française évaluée à plus de soixante
millions d'âmes.
Et Tahiti, l'île heureuse, vient bonne pre-
mière en tête du classement par habitant avec
sept cinémas pour quelque trente mille habi-
tants. ,-
Au reste, tout cela est-il bien précis > Nos
lecteurs veulent-ils nous dire s'il n'y a pas un
cinéma à Conakry, à Porto-Novo ou à Douata)
Nous publierons les renseignements concer-
nant ces colonies omises et les autres aussi, si
l'on veut bien nous en faire parvenir.
Les oaVda a Paris
Au studio
Une visite au Studio ayant été prévue
parmi les distractions offertes aux caïds,
nos hôtes de passage, ils furent conuits
aux Buttes-Chaumont. Léonce Perret les
nocueillit avec son amabilité habituelle, et
ils purent admirer de nombreux décors du
Ci lui en cours de réalisation.
Un court métrage souvenir fut tourné
avec eux, ce qui les intrigua fort ; et après
avoir été photographiés avec les interprè-
tes et les collaborateurs de La Femme Nue,
ils se retirèrent en ee déclarant enchantés
de leur visite.
«
Le MMMre Puseart obtient me najirïie te tNm
-–-– Ob
L'ensemble du projet de loi concernant les nouvelles ressources fiscales, sur lequel le
Gouvernement avait posé la question de confiance, a été voté par 304 voix contre 177 sur 481
votants.
Voici comment les groupes se sont répartis dans le scrutin :
Ont voté Abate- Absents
Effectifs Groupes pour contre nus par congé
- - - - - -
136 Groupe radical et radical-socialiste. 56 31 32 17
97 Socialistes. » 94 1 2
40 Républicains social. et social. franç. 19 12 1 8
40 Gauche radicale. 34 » 4 2
34 Gauche républicaine démocratique 29 » 4 1
16 Gauche indépendante 15 » » 1
32 Républicains de gauche 30 » » 2
102 Union républicaine démocratique 97 1 » 4
14 Démocrates 13 » » 1
28 Communistes » 28 » »
27 Aucun groupe 9 10 7 1
4 Non inscrits 2 1 » 1
.--.- - - -
570 Totaux. 304 177 49 40
Tous les députés de l'Algérie et des Colonies ont voté pour le Gouvernement. MM.
"Edouard Daladier et André Hesse, anciens ministres des Colonies, M. Lassalle, député des
Landes, délégué de Madagascar au Conseil Supérieur des Colonies, ont voté contre.
M. Proust, député d'Indre-et-Loire, délégué du Soudan et de la Haute-Volta au Con-
seil Supérieur des Colonies, s'est abstenu.
M. Pierre Valude, ancien sous-secrétaire d'Etat à la Marine marchande, était absent
par congé.
M. Fougère, député de l'Indre, délégué de Saint-Pierre et Miquelon au Conseil Supé-
rieur des Colonies, a voté pour.
LA PAIX AU MAROC
- ̃ O-O––
Le haut commandement
Le général Doichut et ses ofllciers sont
rentrés de leur voyuge ii Tanger. Ceuta et
l'etouan, où un accueil chaleureux leur fut
réservé.
Dans la tache de Taza
Le général Duffleux, qui assuma l'exé-
cution des plans arrêtés pour la réduction
de la tache, vient de publier un ordre du
jour. Il adresse ses félicitations aux trou-
pes sous ses ordres et rend hommage à
l'étroite et ardente coopération des forces
régulières et supplétives entralnées par des
officiers audacieux qui permirent d'avan-
cer dans un terrain difficile, dans des con-
ditions climatériques déplorables et en pré-
sence des réactions puissantes d'un ennemi
farouche déterminé à disputer jusqu'à la
mort les parties les plus abruptes de ses
montagnes.
Dans le sud-est, la totalité des Ouled-
Ali ont réoccupé leurs ksour après avoir
versé 175 fusils. Un petit noyau d'irréduc-
tibles de diverses fractions s apprête à ga-
gner le Tafilalet.
Quatorze familles An-Hou-Alssa, sous-
fraction des Aït-Youb, se sont présentées
au poste de commandement du général de
Heynies, au djebel de Sidi-Ameur et ont
fait leur soumission. Un vieillard a annoncé
que 'les autres familles se présenteraient le
lendemain à 8 heures du (matin, saul quel-
ques- familles AïUBou-Aïssa et Mllrmoucha,
qui restent irréductibles.
Effervescence sur le front nord
L'ennemi fuit toujours preuve d'une cer-
taine activité sur le front nord. Cette acti-
vité se manifeste par des djouch et des
attaques nocturnes contre nos convois et
les villages soumis. Un petit convoi a été
.lltaC(II( vers Meitoun ; des hôtes enlevées
ont été reprises en cours de ipoursuites.
Un djich a blnilé le village d'Azib de Mcha
e t volé un troupeau qui a été repris par
nos partisans, poursuivant les agresseurs
jusque chez les Klitama.
Des familles lieni Ouriaghol rentrant de
dissidence sont tombées dans une embus-
cudie à Tabza.
Chez les Ghczaoua, une seule fraction, les
Beni Faghloun, serait favorable au magh-
;'.l'n ; les autres fractions sont résolument
hostiles et achètent des armes, lvcs Heni
Ahmed, les Foukhia et les Bcniuk manifes-
tent une grande nervosité, voire de
T inquiétude, à la suite de la pression des
h hmès et des djouch incessants.
La collaboration franco-espagnole
Les généraux Sanjurjo et Boichut ont
arrêté un plan ¡pou.r les prochaines opéra-
tions du Maroc. Les Français pacielieront
les tribus situées au nord d'Ouezzan et les
l&spagnole occuperont la totalité de leur
zone.
Chez les Espagnols
Des rassemblements chez les Kmès, chez
les Beni Khaled, les chefs Kheriro et Bcg-
gar seraient au djebel Tizighène.. avec une
forte harka. l.e village de Tmcrrout a été
incendié.
L'anarchie est complète chez les i>civad.hja
de Srair, et particulièrement chez les Boni
Srdda.t, le pays est aux mains de dissidents
nombreux et armés.
Fouiih Trfibowli aurait écrit aux Djeballa,
leur enjoignant, d'exécuter les ordres du
rogihi Moula y Ahmcd el Bagigar. Celte dé*-
marche aurait été provoquée par El Baggar
qui sentirait chanceler son influence chez
les Djcballn.
Dans la tache de Taza
Sur deux cents familles Ait Youib du
njll Grao avant promis de faire leur sou-
mission hier matin, quatorze seulement ont
demandé l'aman,les autres hésiteraient à se
laisser désarmer avant le départ des tiroupes
jvar crainte de représailles. Un avion est
tombé en tlammes A Tizi Tilghomine ; ses
occupants ont été carbonisés.
LE TAUX DE LA ROUPIE
--0-
Le gouverneur des établissements français
1 dans l'tnrle vient, de faire connaître nu ministre
des Colonies qu'A la date du 29 juillet 1926, le
t.nux officiel de la roupie était de 13 fr. 80 de
14 fr. 30 et de 14 fr. 15 le 31 du même mois.
Lei pelllS dlls du VOUIUI
Oco
C'est beau Ja famille
(Revenu à Paris, après son voyage dans
l'Est, Moulay Youssef se remit à visiter des
palais. Des automobiles, dont les chauffeurs
.portaient ostensiblement la croix du Ouis-
sam-Alaouite le transportèrent successive-
ment à Versailles, à Sèvres et à Fontaine-
bleau.
La suite du roi admira beaucoup les de-
meures princières et les musées, sans d'ail-
leurs très bien identifier tout ce qu'elle
contemplait. C'est ainsi que dans la cham-
bre de Louis XIV, à Versailles, un ministre
désigna un tableau du xvii" siècle, repré-
sentant la vierge et l'enfant Jésus et pro-
féra, d'un air compétent : « Famille 1 n
Joyeuses facéties
A Fontainebleau, l'orphéon! municipal
avait cru nécesairc de jouer l'hymne ché-
rifien sur un rythme de danse du ventre.
Moulay Youssef ne s'en fâcha pas. Il était
d'excellente humeur. Il fit distribuer jus-
qu'au soir une profusion de croix et de
cravates. Tout le inonde était décoré.
Au jardin d'acclimatation Sa Majesté de-
vint facétieuse. Klle fit mine de précipiter
son grand vizir dans la cage d'un léopard
et, son premier chambellan dons le bassin
aux crocodiles. Elle daigna même rire aux
éclats en contemplant le chimpanzé qui
danse le charleston, et fit demander par
ben Ghabrit si ce charmant animal avait
fait une saison chez le docteur Voronolf.
Les -trois fils du sultan .furent récemment
envoyés, sous la surveillance de leur pré-
cepteur, Si Mammeri, dans un grand mu-
sie-hall parisien. Ils en revinrent les yeux
brillants et la mine surexcitée. On décida
donc de 11e plus renouveler cette impru-
dence.
Comme Abd el Krim
De nombreux caïds marocains étaient
dans les tribunes de la Chambre, le jour où
M. Herriot tomba.
Quand le président du Conseil se retira,
et que la' séance fut levée, l'interprète ex-
pliqua aux caïds :
Il fait comme Abd-el-Krim, il va se
rendre au sultan.
Le sultan, dans la pensée de l'interprète,
c'était M. Doumcrgue.
Au cercle interallié
Elle fut très belle, cette fête que l'on
donna au cercle interallié, en l'il 1011111 • 11 r du
sultan du Maroc. Malheureusement, les
trois quarts des personnes qui y avaient
été priées ne purent pénétrer dans la salle
de Sipectacle. pleine <\ craquer.
Pour détruire œtte vieille légende que
l'exactitude est la politesse des rois, Sa Ma-
jesté, les princes et, ses ministres arrivèrent
vingt, minutes en retard. On s'écrasait pour
les mieux voir.. Et c'est à ce moment
qu'une jeune femme, particulièrement
avide d'orientalisme, bouscula la duchesse
de Camastra, qui protesta discrètement :
Quand on - est - vieille et laide, on reste
chez soi ! lança l'invitée insolente.
- Il est vrai, madame, répondit la du-
chesse dans un sourire do très grande
dame, que j'ai 51 ans, mais, à votre Age,
j'étais très jolie, et vous, vous ne l'êtes
pas 1
La jeune femme ne sut que dire et s'en
fnt
Je te baptise.
Le sultan Moulay Youssef, quoiqu'il soit
musulman, ne dédaigne pas le Champagne
Allah, dit-il, a défendu de boire du vin,
mais il n'a pas défendu de se soigner, et
le médecin m'a dit que le vin me ferait du
bien.
Quelques-uns des cheikhs marocains ont,
été faire un tour il Montmartre. Et, naturel-
lement, ils y burent du Champagne.
Quelqu'un leur lit remarquer que le Co-
ran interdit, A ses tldéles t'usage du vin.
-- - C'est exact, répondit l'un des cikh,
mais le vin est le vin, et ceci c'est du
gazonz.
L'élevage en Haote- Volta en 1925
D'après un recensement fait à la fin de
1925, le cheptel de la Haute-Volta com-
prenait :
375.918 bovins, 465.856 ovins, 54* 543
caprins, 98.922 équidés.
Les centres de peuplement les plus impor-
tants sont : Ouahigouya pour les équidés
(32.000. têtes), et les bovins (102.000 têtes),
Gaoua pour les caprins (149.000 têtes) et
les ovins (143.000 têtes).
En 1925, les épixooties ont été assez meur-
trières; la peste bovine, notamment, a causé
.des ravages dans les cercles de Ouahigouya
et de Bobo. La lutte par la sérothérapie a
été organisée grâce aux envois de sérum des
laboratoires de Bamako et de Niamey ; c'est
ainsi que 1.700 séro-vaccinations ou sérumni-
sations ont été pratiquées en 1925. De plus,
d'importantes réserves de sérum ont été
constituées qui permettront de réaliser une
prophylaxie plus efficace dans l'avenir.
Le commerce du bétail a été moins actif
qu'en 1924. On estime le nombre des
exportations vers la Gold-Coast à environ
20.000 lxieufs et 3.000 moutons et chèvres,
alors que l'année précédente, plus de 42.000
bœufs et 17.000 moutons étaient sortis de
la colonie. Cette diminution tient d'abord
aux mesures sanitaires prises qui ont para-
lysé les échanges et également au relèvement
des prix d'achat ; les indigènes estiment que
le bénéfice à réaliser actuellement ne com-
pense plus les risques de perte en cours de
route.
L'Allemagne pense à ses colonies
0-0 -
Le Comité d'action coloniale vient
d'adresser une lettre au chancelier pour le
prier de demander la restitution d'une par-
ti des colonies allemandes comme condi-
tion de l'entrée de l'Allemagne dans la So-
ciété des nations.
La question éthiopienne
Au cas où la Société des Nations rejetterait
la requête d l'Abyssinie au sujet de l'accord
anglo-italien, l'Evening Standard envisage la
possibilité que les Abyssins, munis d'armes
modernes, puissent opposer la force armée
dans les deux concessions envisagées.
oib
Le bey de Tunis en France
Avant son départ pour la France, qui a eu
lieu aujourd'hui, par le Duc-d'Aumale, Sidi
Mohammed en Nacer a reçu, au palais de
Carthage, les personnalités du protectorat et
la délégation tunisienne qui a assisté derniè-
rement à l'inauguration de l'Institut musul-
man de Paris.
Le souverain a visité différentes zaouias et
fait des offrandes.
CONFÉRENCE
---0-
Le Sud-Tunisien
Sous la présidence de M. Lucien Saint,
ministre plénipotentiaire, résident général
de France en Tunisie, s'est tenue à Luchon
une réunion au cours de laquelle M. le doc-
teur Gérard, président du syndicat d'initia-
tive de Tunis, a présenté des lilms du Sud-
Tunisien. M. Lucien Saint a montré quel
puissant intérêt il y a avait pour la France
à mieux connaître ses colonies et particu-
lièrement te protectorat. Puis, il a félicité
le docteur Gérard et. remercié M. Portcllt,
directeur du Journal de. Tunis, organisa-
teur de la réunion.
Moulay Youssef en France
- 0
En Savoie
Le siilîun n'aura pas vu le Mont B'ianc.
Le maire de Chanionix en était tout cons-
terné. Ainsi le juillet, s'en fut-un vers
Kviun, en laissant sur des échappées
qui n'i'ùl demandé qu'à s'aflirmer.
A Il h. ;!Uun eutiu dans livian, où lu
première visite fut pour une source, la se-
conde pour une autre source, la troisième
pour rétablissement ! l:el'llIul. Moulay Yous-
sef étail émerveillé. Puis on alla déjeuner
face au iae de Genève, luisant comme après
une soigneuse loilelte. Le menu n'elllpècila
pas d'admirer Lausanne. Le café pris et le
sultan dûment photographie par d'enthou-
siastes Américains du Sud, on reprit le che-
mi.il d'Ai\-les-13a.ins en longeant un moment
la frontière francu-suisse.
Dès son arrivée, U; sultan se rendit à
l'établissement thyrmal où il prit un bain et
se fit masser. Puis, protocole ordinaire, il
dina, échangea quelques mots aral>es avec
li maire M. Navarro, qui n'oublie pas son.
origine médilorrnnéenn
Le voyage en Savoie était terminé.
Au Creusot
Le sultan du Maroc., revenant, de Lyon,
a visité hier lvs établissements Schneider
nu Creusot.
Peçu i>ar M. Schneider, qui était entouré
de ses principaux collaborateurs, Moulay
Youssef a suivi a\*ee grand intérêt les di-
verses opérations en cours dans les ateliers
qu'il a parcourus. Son attention a été rete-
nue particulièrement par la puissance des
appareils exécutés dans les ateliers de mé-
canique (t pnr les installations des plus mo-
dernes des aciéries et laminoirs de l'usine
du Breuil. Le sultan a été également imprrs-
sionné tant par la diversité des fabrications
que par l'amplcur des usines et l'impor-
tance de leurs moyens de production.
Un déjeuner intime a été offert par M.
Schneider au sultan et à sa suite, qui, aprèa
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