Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-07-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 juillet 1926 30 juillet 1926
Description : 1926/07/30 (A27,N117). 1926/07/30 (A27,N117).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397164v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. N° 117 - --_u --- -- -- --'------------------ '--",- - L* NUMERO : 30 CENTIMES - --- VENDREDI SOIR, 30 JUILLET 1926
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Les Annales Coloniales
1 - -, i - , 4
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS PAR -LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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On t'tbonnw dans toaal.. Bureaux de pocta et ehes laa principaux Ubrairaa .-
LI YIE. ÉCNIMIQUE EN IIIYELLE-ZÉLiNDE
La Nouvelle-Zélande est un pays jeune qui
joue un rôle encore limité dans l'économie
mondiale, mais qui pourrait, dans un laps de
temps assez court, tenir une grande place parmi
les pays du Pacifique.
Nos lecteurs sont assez familiers avec la
géographie physique de ce pays pittoresque et
agréable pour qu'il soit inutile d'y insister. Les
conditions de la vie économique et les ressour-
ces latentes qu'il possède sont moins connues.
Jusqu'à l'heure présente, la Nouvelle-Zé-
lande est essentiellement un pays d'élevage et
de forêts. Un climat humide, très humide
même, une température assez douce favorisent
les pâturages et la végétation forestière. L'éle-
vage constitue en ce moment la première de
toutes les ressources. En 1924, un recensement
du bétail a donné les chiffres suivants :
Moutons 23.775.776
Chèvres 18.196
Bêtes à cornes,.,. 3.563.497
Porcs 414.271
Chevaux 330.490
Anes et mulets. , 148
Ainsi que l'indiquent les chiffres ci-dessus,
l'élevage du mouton est la principale richesse
du pays. La Nouvelle-Zélande ne vient pas
cependant à ce point de vue-là au premier rang
dans le monde. Elle est distancée très sérieuse-
ment, par l' Australie avec 80.110.000 bêtes,
mais elle se rapproche de l'Union sud-africaine
dont le cheptel est de 31.418.466 têtes, et de
là République-Argentine qui en a 30.671.841.
L'élevage, sans être à l'abri des fluctuations,
y présente cependant plus de sécurité que dans
r Australie où la sécheresse décime parfois le
troupeau d'une façon épouvantable.
L élevage s est surtout développé dans les
quarante dernières années, et notamment de
1886 à 1918. Dans l'lie du Nord, le chiffre
da cheptel ovin est passé entre ces deux dates
de 5.285.907 têtes à 14.758.278. On a cons-
taté une légère régression depuis lors. Dans
file, il a présenté, de 1914 à 1924, des ftuc
tuations sensibles, puisque de 11.780.000 têtes
que comprenait le troupeau en 19143, il n en
comptait plus que 10.126.000 en 1922. L an-
- née 1918 a marqué un maximum, puisque cette
année le total des moutons nourris dans les
Jeux îles s'élevait à 26.538.000. Depuis lors,
il v a eu une régression.
: Les espèces élevées sont naturellement toutes
d'importation : elles sont d'origine anglaise ;
le Leicester, le Rottney, le Southdown. Ces
faces donnent à la fois de la bonne laine et de
la bonne viande.
Elles ont un ennemi redoutable en un per-
roquet qui s'appelle le hea. Le hea a donné
un curieux exemple d'évolution des instincts.
-- Avant l'introduction du mouton, il vivait d'in-
sectes. Depuis lors, il recherche cet animal.
Il s'abat sur son dos, arrache la laine, déchire
les chairs et va droit sans hésiter à la graisse
qui entoure le rein et dont il se nourrit sans
toucher aux autres parties de l'animal. C'est un
étrange mystère que ce changement de régime
et la formation de ce nouvel instinct.
- La laine ainsi produite est en grande partie
envoyée en Grande-Bretagne. Elle représentait
en 1924 le premier article d'exportation avec
£ 15.267.544, dépassant de £ 4 millions le
beurre qui vient immédiatement après.
Les industries locales n en travaillent que
fort peu. En 1924, les manufactures néo-zélan-
daiaes ont consommé à peine 5 de la pro-
duction totale.
L'élevage du gros bétail s'est développé
rapidement au cours des vingt dernières an-
nées. De 1908 à 1920, le nombre des bêtes
1 corne a doublé. Ainsi que pour le troupeau
ovin, les espèces sont d'origine extérieure et
viennent, ainsi que cela se comprend facile-
ment, toutes d'Angleterre. 11 ne s'est pas cons-
titué de races indigènes, et les races anglaises
sont restées pures. L'élevage est surtout pra-
tiqué en vue de la fabrication du beurre et du
fromage, destinés 1 un et l'autre à l'exporta-
tion.
En 1924, l'exportation du beurre représen-
tait £ 11.641.000, et celle des fomages 7 mil-
lions 23.297, soit £ 18.664.297 sur un total
de £ 49.000.000 en chiffres ronds. La Gran-
de-Bretagne absorbait cette année-là 88 du
beure et 99,1 des fromages. Les Etats-Unis,
le Canada, la France et les îles Ha val se sont
partagé ce qui restait de l'exportation de
- beurre.
La fabrication du beurre et celle du fro-
mage occupent 10 de la population. Au
beurre, au fromage, à la laine, il faut ajouter
ta viande frigorifiée qui alimentait en 1924 un
chiffre d'exportation à peine inférieur à 10 mil-
lions de livres sterling.
En résumé, les produits de l'élevage four-
nissent plus de 95 des exportations du Do-
minion.
La production des céréales, des légumes,
des fruits, des plantes textiles, du houblon
vient assez loin après l'élevage. Le climat
est favorable aux cultures des pays tempérés,
le sol n'est pas dépourvu de valeur agricole,
mais le voisinage de l'Australie, les conditions
de la vie économique mondiale n'invitent pas
frs habitants à les développer. La Nouvel le-
Zélande ne parait nourrir d'autre ambition que
celle de produire assez de céréales pour Pali-
- mentatiOft de ses habitants.
Les ressources forestières sont autrement im-
portantes. LonqiTen 1840, l'Angleterre prit
possession du pays, près des deux tiers de sa
mnerficie étaient couverts d'arbres. Aujour-
d'hui. il en reste à peine un cinquième, et en-
rore le déboisement1 n'est pas fini. L'expaita-
tion du bois a été. pendant plusieurs années,
l' une des principales formes de l'activité com-
merciale. Les colons d'Australie qui en man-
amc i a l e.
quaient venaient se le procurer dans cet archi-
pel voisin de leur continent.
Dans ces îles qui se développent du nord
au sud sur une distance de plus de 2.000 kilo-
mètres, et dont le relief est fort varié, on ren-
contre plusieurs zones forestières. Dans la ré-
gion du Nord qui est, naturellement, la plUt
chaude, on trouve les arbres qui aiment les
températures douces. Le plus répandu et le
plus couru est le pin Kaouri, dont le fût
atteint souvent 30 mètres jusqu'à la naissance
des branches, et 60 mètres jusqu'au sommet.
Associé à d'autres conifères, à des liliacées
arborescentes, il constitue de belles forêts. mais
que l' absence des chants d'oiseaux .rend tristes
et monotones.
Dans le sud et dans les zones plus sèches,
le hêtre domine, et notamment dans la partie
centrale de l'île du Nord et sur la côte orien-
tale de l'île du Sud.
A côté de la gomme que fournit le pin
Kaouri et qui imite l'ambre, la forêt fournit du
gibier et particulièrement des .lapins dont la
peau constitue un article d'exportation notable.
Les ingénieurs qui ont visité la Nouvelle-
Zélande lui prédisent un bel avenir industriel.
Le sol possède des richesses nombreuses, et
même abondantes. Mais, jusqu'ici, on n'a
exploité que les mines d'or, d'argent et de
charbon.
Le soufre, le jade, la pierre ponce,, le cui-
vre, l'étain, le fer, le tungstène, le manganèse
ont été reconnus, mais sauf le manganèse et le
tungstène, n'ont encore tenté aucun capitaliste.
L'archipel possède, dit-on, du pétrole.
L'industrie manufacturière s'est développée
à l'abri de tarifs protecteurs. Elle tend à four-
nir exclusivement à la consommation locale.
C'est à cela que se limitent pour le moment
ses ambitions.
Telle est la vie économique de cet agréable
pays qui unit le climat de la Sicile à celui de
l'Ecosse. C'est un pays de vie facile. Il
n'existe pas au monde une collectivité plus heu-
reuse que la population blanche de la Nou-
velle-Zélande. Nulle part le revenu annuel par
tète d'habitant n'est plus élevé.
Mais c'est un pays dont les ressources sont
encore peu exploitées. Une très grande partie
attendent les hommes qui viendront les mettre
en oeuvre. Mais les Néo-Zélandais ne sont pas
disposés à appeler dans leur archipel les habi-
tants qui lui manquent et le mettraient en va-
leur. Leur égoïsme insulaire les porte à dres-
ser des obstacles devant les immigrants, même
quand ceux-ci sont d'origine européenne et
anglo-saxonne.
L'avenir de la Nouvelle-Zélande dépend de
l'augmentation de sa population. Or. celle-ci
n'accroît très lentement, à peine 18.000 par
an, si l'on en excepte l'immigration qui n'at-
teint pas 10.000 personnes. C'est peu.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission des Af-
faires Etrangères, membre de to
Commission des Colonies.
tow
1 La limite d'émission 1
de la Banque de l'Algérie
00
En raison des besoins de l'escompte à
l'agriculture au commerce et à l'indus-
trie en Algérie, la circulation algé-
rienne est très voisine du maximum auto-
risé. La Banque die l'Algérie a dû provi-
soirement suspendre les crédits de campa-
gne sollicités par sa clientèle.
Sur la demande du Gouverneur Général
dfe l'Algérie, un projet de iloi va, en con-
séquence, être soumis au Parlement en vue
d'édevier la limite d'émission de la Banque
de l'Algérie de 1 milliard 700 millions à 2
milliards 100 millions.
Depuis 1920, aucune avance n'étant con-
sentie (par l'institut d'émission à l'Etat
français, à l'Algérie ou à la Tunisie, la
mesure envisagée n'est nécessitée que par
les besoins de l'Agriculture et du Commerce
1 dans un pays dont la prospérité économi-
que est en plein développement.
e..
nmCNMRERElICMTffi lU SULTAn M MKY
Les grandes lignes du programme du sé-
jour à Marseille de S. A. H. le bey de Tunis
et de S. M. le sultan du Maroc sont arrêtées
comme suit : le mercredi 4 août au soir,
arrivée de S.A. R. le bey de Tunis. Le ven-
dredi 6 au matin, arrivée de S.M. le sultan
du Maroc, rencontre des deux souverains.
Le samedi 7, départ de S. A. R. le bey de l'u-
nis pour Paris, départ de S.M. le sultan
à bord du cuirassé Paris.
LE COMMERCE ITALIE-TUNISIE EN 1925
--0.0--
Au point de vue des importations, l'Italie
tient le troisième rang en Tunisie, après
la France 'E!t l'Algérie. Maia en matière
d'exportation, elle a la seconde place, immé-
diatement après la France. Les importa-
lions italiennes dans la Régence ont atteint
une valeur de 72 millions de francs en 1925,
contre 54 millions en 1924. Par ailleurs, la
Tunisie a exporté sur l'Italie pour 144 mil-
lions de produits, soit 42 mimons de plus
qu'en 1924.
Comme on jpeut le constater, l'Italie a
acheté l'année dernière à la Régence, 71
millions de francs de plus qu'elle ne lui
a vendiu.
Les Agenls lecboiqnes aUI Colonies
Dans la crise actuelle, le Pays
compte sur le développement éco-
nomique de nos possessions d1 Ou-
tre-Mer pour aider au relèvement du franc.
Nos colonies, de ce fait, doivent développer
le plus rapidement possible leur productivité.
Pour le faire, il y a lieu de perfection-
ner immédiatement leurs services techniques
et scientifiques.
Il arrive fréquemment que l'administra-
teur professe certaine hostilité contre le fonc-
tionnaire technique qui veut imposer des ini-
tiatives et les expériences qu'il déclare hors
de la compétence et de l'autorité. D'autre
part, le technicien réclame souvent de l'ar-
gent, beaucoup d'argent pour étudier et pour
vérifier la valeur de ses conceptionsl
Une lamentable illustration de cette con-
ception est fournie par la Cochinchine où, en
1896, et malgré la grande richesse dès cette
époque de notre colonie, M. Doumer ne trou-
vait que des services' agricoles et forestiers
rudimentaires. L'ancien gouverneur général
entreprit de doter VIndochine des organis-
mes économiques qui devaient lui rendre des
services identiques à ceux des possessions
étrangères voisines. Pour faire aboutir cette
conception, M. Doumer eut à triompher des
mêmes résistances acharnées de la part des
administrateurs d'alors, que celles qu'ils op-
posèrent à Vétablissement de son système fi-
nancier auquel V/nJtochine doit d'être ce
qu'elle est actuellement et sur lequel elle vit
toujours. A son départ, une réaction furieuse
contre tout ce qu'il avait fait se produisit.
Les services économiques furent traités en
parias. Leur personnel fut réduit, recruté
sans garanties sérieuses. Leur budget fut di-
minué dans de telles proportions qu'il leur
fut impossible de rien étudier et de rien en-
treprendre.
il y a lieu d'ajouter pour compléter ce
tableau que ces organismes presque tous Pla-
cés sous la direction absolue des gouverneurs,
ont manqué de l'indépendance nécessaire à
leur extension.
D'autre part, les techniciens, indignés de
se trouver sous la direction d'hommes incom-
pétents se sont souvent découragés du fait des
besognes inutiles qu'on leur imposait" se
désintéressant de travaux ne devant produire
aucune œuvre utile.
Aussi la prospérité de cette colonie est seu-
lement due à Vinitiative privée. La culture
de l'hévéa qui fait aujourd'hui sa fortune fut
;ntroduit.' par des particuliers sans interven-
tion des services officiels.
Puisse cet exemple amener l'Administra-
tion à provoquer, par une meilleure utilisation
des services techniquess l'évolution rapide de
nos colotlies.,
Pierre Taittinger,
Véputh de Paris, Vice président
de la Commission de raigérie,
des Colonies et des Protectorats.
-000
A LA CHAMBRE
0
DANS LES COMMISSIONS
Notre ami et collaborateur M. Mallarmé,
député d'Alger, sous-secrétaire d'Etat à la
Marine marchande dans le dernier cabinet
Herriot, a été réélu à l'unanimité président
de la commission d'Alsace et de Lorraine.
060-
A L'OFFICIEL
Par arrêté du ministre des Colonies du 17 juil-
let 1926, la démission offerte par M. Carjat, pro-
fesseur chargé de cours de 56 classe au lycée
de la Réunion, a été acceptée, pour compter du
18 juin 1926, date d'expiraubn du congé de
convalescence dont il était titulaire.
-080,
Deux poids, deux mesures
,--:-0.0-
En janvier dernier, un cyclone s'abattait sur
la riche région de Vohémar, à Madagascar,
faisant une trentaine de victimes, dévastant de
riches concessions et la ville elle-même, cau-
sant la mort de plus de 2.000 têtes de bétail.
Les dégâts se sont élevés à plusieurs millions.
M. le Gouverneur Général p. i. s'est rendu
immédiatement sur les lieux. Des souscriptions
en faveur des victimes ont été ouvertes, et le
budget local a fourni un secours très important.
Tout cela est des plus justes, et nous applau-
dissons de tout cœur à ces gestes de solidarité
à l'égard de la laborieuse population de Vohé-
mar.
Mais oui! nous soit permis d'évoquer le
souvenir d'une autre catastrophe datant de
1922. Un cyclone dévasta alors la région de
Manantenina, à Fort-Dauphin. Une pluie di-
luvienne tomba pendant deux nuits et trois
jours. Tous les villages sur plus de 100 kilo
mètres furent détruits, 6.000 bœufs périrent
tous les champs de culture furent bouleversés
et les rizières comblées par les apports de sa-
ble. Les dégâts furent officiellement éva-
lués à plusieurs millions. Or, il ne fut ouvert
aucune subvention en faveur des victimes, et
la colonie donna une centaine de mille francs
pour rétablir les lignes télégraphiques détruites,
réparer les immeubles officiels et les routes et
distribuer 6.000 francs de secours à trois co-
lons, La population indigène si éprouvée ne fut
même pas exemptée d'impôt.
Ces faits illustrent hélas 1 l'abandon dans
lequel se trouve plongée la région de Fort-
Dauphin. Nous espérons que les budgets région
naox qui sont à l'étude remédieront à cette si -
| I tuation anormale.
Les grands travaux publics en Algérie
Voici quelques précisions sur le program-
me des grands travaux publics à exécuter
en Algérie, dont la dépense totale sera de
100.580.000 -- francs. -.
Travaux hydrauliflues
Département d'Oran. Utilisation des
eaux de la Tafna et mise en valeur des
terres qui les bordent, 900.000 francs ; pro-
tection de Sidi bel Abbés contre les inonda-
tions, 200.000 francs ; aménagement des ir-
rigations de la plaine de la Mina," 3 mil-
lions ; dévasement du barrage de l'ouçd
Fergoug, 170.000 francs; bétonnage des tra-
vaux d'irrigation du Sig, 400.000 francs.
Départements d'Oran et d'Alger. Amé-
nagement des irrigations de la plaine du
Chélif, 22.000.000 francs.
Département d'Alger. Dessèchement
des marais de Uoufarik, 70.000 francs ; bar-
rages et travaux hydrauliques en Grande
Kabylie, 300.000 francs ; assainissement et
dessèchement de la plaine de Bougie,
200.000 francs ; aménagement des eaux du
bassin du Hodna, 500.000 francs.
Département de Conatantine. Utilisa-
tion des eaux du versant nord de l'Aurès,
irrigation de ta plaine de Chemofa, aména-
gement de la plaine d'Enchir Gorai, bar-
rage-réservoir. de Goum el Gueiss. 500.000
francs ; barrage-réservoir des Zardesas ou
aménagement des irrigations de la plaine
du. Saf Saf, 500.000 francs ; aménagement
des irrigations de la plaine de Bône par
les eaux de la Seybouse et des oueds Na-
moussa et Kl Kébir, 450.000 francs ; amé-
nagement du lac Oubéira et rectification
de l'oued El Kébir, 50.000 francs ; mise en
vuleur des hauts plateaux, 450.000 Trancs ;
bétonnage et amélioration des canaux des
vallées du Bou Merzoug et du Rhumel,
50.000 francs.
Total des travaux hydrauliques, 29 mil-
lions 800.000 francs.
Travaux maritimes
Port d'Oran : amélioration et extension,
t million ; port d'Alger : travaux du bas-
sin do Mustapha, 3 millions ; port do Bou-
gie : avant-port et arrière-port, 7 millions;
port de Nemours : brise-lames, 2 millions;
port de Mostaganem : extension, 1.800.000
francs.
Total de ces travaux, 14.800.000 francs.
Chemins de fer
Achèvement des lignes en construction
pour un total d6 6 millions, et ligne de Bi-
zot-Djidjolli. construction, aménagement,
pour 0 millions. Au total, 15 millions de
francs.
Mise en état des chemins de fer en.ex-
plollation : programmo normal, 20 mil-
ons ; programme exceptionnel d'achat de
matériel roulant, 10 millions, Soit, au total,
30 millions de franca.
Coloriisation -..-
Le crédit total pour la colonisation est de
15.380.000 francs. Il est affecté à l'achève-
ment ou à la création des centres suivants :
Département d'Oran : Bcrkech, Abdel-
lys, El Harnri, Aïn Morlaz, Nedroussa, Me-
drissa, Tamtit, Tagremarct.
Département d'Alger : Aïn Behair, Sidr
Yakout, Chellala des Adaourae, Sidi La-
kroute.
Département de Constantine : Aïn Ameur
Kebira, Bou Othman, Dira el Baissis.
La création d'un centre comprend les
travaux de limitation de la propriété, les
voies d'accès, l'installation de l'eau et les
travaux d'assainissement.
Forêts
Une somme de 1 million est affectée à.
l'amélioration de quelques postes défec-
tueux et à des travaux de défense contre
le feu.
Moulay Youssef en France
4 -
A Annecy
A son arrivée, hier à Annecy, et sur tout
le parcours, jusqu'à l'Hôtel de Ville, le Sul-
tan du Maroc a été très vivement acclamé.
Sur te perron de l'Hôtel de Ville, il a été
reçu par MM. Rochat, préfet de la Haute-
Savoie Blanc, maire d'Annecy. Après les
souhaits de bienvenue, traduits par Si Kad-
dour Ben Gliabrit, le Sultan est monté au
grand salon où étaient groupés le conseil
municipal, les autorités civiles et mili-
taires.
Le Sultan a parcouru il pied la distance
séparant l'Hôtel de Ville du bateau à vapeur
France sur lequel il a fait le tour du lac.
La promenade, lui a eu lieu par un temps
bunaux a pris fin à 19 heures.
Au départ, les honneurs militaires lui ont
été rendus comme à l'arrivée.
A Chamonix
Le Sultan Moulay Youssef a commencé
Idoer sa randonnée alpestre. Il a gagné Cha-
monix par le col des Aravis, Mégéve et
Suint-Gervais.
L'arrivée à Chamonix fut épique, et une
fou Le enthousiaste roinspit le service d'ordre
pour mieux acclamer notre hôte. Ainsi le
Sultan connut-il l'ivresse populaire. Sans
protocole, ou l'accompagna au palace, sa
résidence.
Le Sultan déjeuna et, après un court
repos, s'accorda line excursion fi la mer de
Glace.
Mais il dut compter avec l'obstruction die
la brume qui couvrait le paysage d'une
vaste nappe laiteuse. Devant ce coup du
sort, on s'en fut dans le petit chemin de
fer, pavoisé de fleurs comme pour une KHe
champêtre.
Le soir, Moulay Youssef assistait an ban-
quoi que lui oITirait la municipalité de Cha-
monix.
TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître nu ministre dos colonies qu'à
la date du 28 juillet. 19Î6, le tmix officiel de la
piastre était de 22 fr, 25.
llBBoraMje Saftarienna
11 y a, par les résultats obtenus, une
différence appréciable entre les touristes
et les explorateurs. C'est surtout de ces
derniers que peut s'accroître la somme de
nos connaissances géographiques et ethno-
graphiques si nécessaires par ailleurs à la
pacification et à l'administration de nos pos-
sessions d'outre-mer.
Le lieutenant suédois, Costa Moberg,
chargé de mission par le Musée royal de
Stockholm et l'Université d'Oslo, vient de
parcourir le sud Tunisien, le Sahara Orien-
tal, de Ghadamès à Agadès en passant
par le Huggar et In-Salah.
Ce fut un voyage difficile ù. cause de la
chaleur suffocante, à cause aussi de la
mort d'un des deux chameaux qui, avec
un guide indigène, formaient tout le train
de l'explorateur : l'unique chameau qui res-
tait portait les provisions et surtout l'eau
indispensable pour ne pas mourir de soif,
et le lieutenant Moberg dut faire à pied la
moitié de la route. On se figure quelle éner-
gie cela représente par 50 degrés de tem-
pérature à l'ombre.
Il atteignit ensuite Zinder, puis, après une
pointe en Nigeria, le lac Tchad. Il y ren-
contra la mission du capitaine de Boyve,
qui réalisa cette prouesse de traverser le
lac dans toute sa largeur sur une pirogue
en paille, menacée de couler à chaque ins-
tant.
Et c'est, pour le voyageur suédois, une
occasion de dire tout le bien qu'il pense
des Français qu'il a vus a l'oeuvre en Afri-
que. Qu'il ait été reçu par eux avec cor-
dialité, cela ne saurait nous surprendre.
Mais ce qui l'a surtout frappé, c'est le
petit nombre d'officiers et de soldats qui
suffisent, répartis entre des postes que
séparent des journées dts marche, à main-
tenir l'ordro et la paix chez les indigènes
de caractère souvent difficile, et soumis
depuis si peu de temps. L'hommage ainsi
rendu par le lieutenant Moberg est de ceux
dont nos coloniaux peuvent être fiers.
L'explorateur fut arrêté au Tchad par
une forte attaque de paludisme. Rétabli, il
aurait voulu retourner vers le Nord, chez
les Touareg de Djanet, aux confins de la
Lybie, Mais cette région étant alors trou-
blée par quelques rczzous, les autorités
françaises le dissuadèrent de s'y rendre, et
il acheva son voyage en traversant le Sou-
dan jusqu'à la mer Rouge.
Il en rapporte une remarquable collec-
tion d'armes, de fossiles et d'objets divers
destinés aux musées Scandinaves.
Le lieutenant Mobûrg, a tout d'abord
étudié les mœurs des Troglodytes des
Montagnes de Matmata, qui sont bien la
peuplade la plus sauvage, la plus primitive
qu'on puisse imaginer. Venus du Maroc au
XlII" siècle, les Troglodytes se réfugièrent
d'abord dans les montagnes, où ils cons-
truisirent de petits châteaux-forts. Ce
n'est qu'au milieu du XVJlO siècle qu'ils
creusèrent, pour y habiter, des demeures
souterraines, tant pour se défendre contre
la chaleur que contre les attaques des tri-
bus voisines. Aujourd'hui, ils sont tout à
fait arabisés : les hommes, grands, min-
ces, pas très musclés, mais assez en-
durants, révèlent par la blancheur de
leur visage, leurs origines berbères ; les
femmes sont petites et d'un physique agréa-
ble. Les Troglodytes sont polygames, mais
si leurs lois leur permettent d'avoir jus-
qu'à quatre épouses, elles n'ont pu extir-
per de leurs cœurs la jalousie qui est leur
plus grand défaut. Ils n'admettent pas
que leurs femmes parlent à des Européens,
et -- ils - ne tolèrent - de - leur part - - aucun - - écart
de conduite. Aussi le divorce est-il aussi
courant chez eux que dans nos pays civi-
lisés. Leur cadi passe son temps à tenter
d'hypothétiques conciliations, et les qua-
torze notaires qu'il a sous ses ordres grif-
fonnent chaque jour des procédures de
- ruptures légales de mariages. ----
Chez les Touareg, l'explorateur suédois
fut étonné de trouver chez eux des goûts
musioaux qu'il ne soupçonnait pas. Au
campement, chaque soir, la jeunesse se
rassemble en des réunions musicales, ou
w haal », et, s'accompagnant au violon u
une corde, chante do prenantes mélodies en
mineur, de très douces mélopées terminées
par un long point d'orgue.
Avant d'arriver au terme de son intéres-
sante randonnée, le lieutenant Moberg eut
à surmonter de terribles difficultés. Par
une chaleur de 70° centigrades, le guide
targui qui le conduisait dans le Tnnnez-
rouft prit en voulant éviter la cité peu sûre
d'Iferouan un itinéraire plus long et plus
pénible. Pendant près de 500 kilomètres, il
erra, dans une région non encore explorée,
Enfin, par Zinder, N'Guigmi, Mao, Fort.
Lamy et Abéché, où les autorités françai-
ses lui réservèrent un accueil chaleureux,
l'officier suédois arriva au Soudan anglais
et à la mer Rouge.
-. <1 ï
Avant de regagner Stockholm, Gosta Mo-
berg a tenu à s'arrêter en France, qui est
pour lui une seconde patrie, car il s'enor-
gueillit d'avoir du sang français dans les
veines et de compter, parmi ses anêtros
mnternels, un commandant de Cliarpentier
qui, au xvie siècle, servit avec éclat dans le
régiment du duc de Riron.
,.,.
DANS LA LEGION D'HONNEUR
--0-0--
Ministère de l'Agriculture
Est. nommé ( hevatier :
M. Millot agriculteur Philippeville.
--- <>► -
TEMPÊTE AUX ANTILLES
Les goélettes Franrini, Pcaccfnl ot Mar-
coris, se dirigeant vers les Iles Sous-lo-Vonl,
ont sombré au largo de l'Ile Snonn, à tft.
suite die la récentp tempête. La mer a déjiï
rejeté 51 cadavres.
Le Haut-Commissariat de Syrie
0
M; Henry de Jouvenel, qui mercredi der-
nier avait eu une entrevue avec M. Briand,
ministre des Affaires étrangères, a été
prié par MM. Poinearé et Briand de ne pas
insister pour être relevé de sa mission
comme haut commissaire en Syrie, où il a
brillamment réussi.
Le gouvernement a demandé à M. Henry
de Jouvenel de consentir à retourner, pour
quelques semaines, à Damas, afin d'y com-
pléter son plan de réorganisation, jusqu'à
ce que soit nommé son successeur, qui
sera désigné sous peu et qui serait un
membre du Parlement.
La Societe des ScIences Medicales
de Madagascar
00
Cette Société, qui avait cessé ses séances et
la publication de son Bulletin depuis 1918
vient de reprendre un nouvel essor, grâce aux
efforts de M. le docteur Fontoynont, directeur
de ,. Ecole de Médecine de iananarive, son
président, du médecin-major de lru classe
Koun, directeur-adjoint de l'Ecole de Méde-
cine, et de M. Poisson, vétérinaire, trésorier.
L'action de cette Société aura pour résultat
pratique immédiat de faire connaître au monde
médical malgache l'état de nos connaissances
chimiques, bactériologiques et pathologiques.
Un grand nombre de médecins indigènes de
l' A. M. I. a déjà adhéré à la Société.
La première réunion a eu lieu le* 10 juin
1926 à 16 heures à Ambohidahy.
M. le docteur Koun a exposé les résultats
de la vaccination antipneumococcique. des'
échanges de vues ont eu lieu à ce propos entre
divers membres, et une discussion d'ordre pa-
thologique et biologique des plus intéressantes
s'en est suivie ; diverses opinions ont été émises
par le Dr Fontoynont, président de la Société.
le Dr Girard, directeur de l'Institut Pasteur,
et M. Poisson ; ce dernier a exposé ses opi-
nions sur la tuberculose du porc et sa prophy-
laxie.
Des radiographies très nettes et très instruc-
tives sur des cas de fracture des membres ont
été présentées par le lY Kaharijaona.
.Ia 1
CONTRE L'ESCLAVAGE
-«" 0--
Le Comité do l'œuvre du secours aux
derniers esclaves vient de se réunir. Etaient
présents ou s'étaient fait représenter :
Mme la duchesse d'Uzès, Mme Valério-
Jousselin, Mme F. de Jaonnia, lo président
H. l'oiricaré, l'umiral Guépratte, le profes-
seur Albert Calmette.
M° M. Prévost, après avoir souhaité la
bienvenue aux personnalités présentes, a
donné la parole à M. Rostaing, ex-commis-
saire d,c la marine marchande, explorateur
colonial, qui a fait une importante cause-
rie sur l'existence et la pratique intense de
l'csclavago sur divers points du inonde.
M. Rostaing se propose de partir en Afri
que équatnruxlc dans quelques semaines
pour compléter sans doute sa documenta-
tion et formuler à soit retour les moyens de
supprimer totalement l'esclavage dont l'abo-
lition fut décrétée en 18i8.
DANS LES MISSIONS
--0-0--
Mgr Le Hoy, archéquo titulaire de Carie,
ayant donné pour raison de santé sa dé-
mission de Supérieur général des Pères du
Saint-Esprit, le Chapitre, réuni à Chcvilly,
a élu canoniquenvent pour son successeur
Mgr Lo Itunsec, vicaire apostolique de la
Sénégambie.
Nommé évéque d'Europus, vicaire apos-
tolique de la Sénégambie et préfet du Séné-
gaI le 22 avril IO, il fut sucré à Paris 10
IX) mai 192U. Né le 6 janvier 1878 h Plff.
meur, dans le diocèse de Vannes, il lut
ordonné prêtre le 21 septembre IVOI. - a
consécration à l'apostolat date du 10 juillet
1902.
En résidence A Dakar, où il succéda au.
regretté Père Julalwrl, victime du naufrage
de [',\f/'ilflll', Mgr Le Ilunsec était venu
pour élire le Supérieur général et participer
aux travaux du Chapitre des Pères du
Sainl-prit.
-
MI Congres pour l'avancement ces sciences
-0-0---
Au cours de la séance d'hitr, il a été dis-
cuté un rapport du docteur Voronof sur les
résultats des greffes glandulaires subies
i>ar les troupeaux de moutons des rermti
expérimentales d'Algérie.
MM. A. et J. Poreherel ont exposé leurs
travaux sur la production de la laine dans
les colonies françaises. Ils concluent qu'on.
peut obtenir (les races améliorées du mou.
ton d'Afrique, qui donne des laines de qua-
lité supérieure, tout en évitant rinlion du cheptel étranger, trop dispendieux.
M. Let!)l'e} a montré la valeur de celle pro-
duction au point de vue économique.
Le cours du riz
0
A SAIGON ,"
(L,'. 100 kilos on piastres)
Hiz nf) 1, ?T> brisures 10 '.«»
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Les Annales Coloniales
1 - -, i - , 4
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS PAR -LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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LM Annonce»€iR4cl*met–nireçae*awt Bureau émJmtmaltHmuktAfnce$4*PaUdié
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u. 8 mou 8 mois
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On t'tbonnw dans toaal.. Bureaux de pocta et ehes laa principaux Ubrairaa .-
LI YIE. ÉCNIMIQUE EN IIIYELLE-ZÉLiNDE
La Nouvelle-Zélande est un pays jeune qui
joue un rôle encore limité dans l'économie
mondiale, mais qui pourrait, dans un laps de
temps assez court, tenir une grande place parmi
les pays du Pacifique.
Nos lecteurs sont assez familiers avec la
géographie physique de ce pays pittoresque et
agréable pour qu'il soit inutile d'y insister. Les
conditions de la vie économique et les ressour-
ces latentes qu'il possède sont moins connues.
Jusqu'à l'heure présente, la Nouvelle-Zé-
lande est essentiellement un pays d'élevage et
de forêts. Un climat humide, très humide
même, une température assez douce favorisent
les pâturages et la végétation forestière. L'éle-
vage constitue en ce moment la première de
toutes les ressources. En 1924, un recensement
du bétail a donné les chiffres suivants :
Moutons 23.775.776
Chèvres 18.196
Bêtes à cornes,.,. 3.563.497
Porcs 414.271
Chevaux 330.490
Anes et mulets. , 148
Ainsi que l'indiquent les chiffres ci-dessus,
l'élevage du mouton est la principale richesse
du pays. La Nouvelle-Zélande ne vient pas
cependant à ce point de vue-là au premier rang
dans le monde. Elle est distancée très sérieuse-
ment, par l' Australie avec 80.110.000 bêtes,
mais elle se rapproche de l'Union sud-africaine
dont le cheptel est de 31.418.466 têtes, et de
là République-Argentine qui en a 30.671.841.
L'élevage, sans être à l'abri des fluctuations,
y présente cependant plus de sécurité que dans
r Australie où la sécheresse décime parfois le
troupeau d'une façon épouvantable.
L élevage s est surtout développé dans les
quarante dernières années, et notamment de
1886 à 1918. Dans l'lie du Nord, le chiffre
da cheptel ovin est passé entre ces deux dates
de 5.285.907 têtes à 14.758.278. On a cons-
taté une légère régression depuis lors. Dans
file, il a présenté, de 1914 à 1924, des ftuc
tuations sensibles, puisque de 11.780.000 têtes
que comprenait le troupeau en 19143, il n en
comptait plus que 10.126.000 en 1922. L an-
- née 1918 a marqué un maximum, puisque cette
année le total des moutons nourris dans les
Jeux îles s'élevait à 26.538.000. Depuis lors,
il v a eu une régression.
: Les espèces élevées sont naturellement toutes
d'importation : elles sont d'origine anglaise ;
le Leicester, le Rottney, le Southdown. Ces
faces donnent à la fois de la bonne laine et de
la bonne viande.
Elles ont un ennemi redoutable en un per-
roquet qui s'appelle le hea. Le hea a donné
un curieux exemple d'évolution des instincts.
-- Avant l'introduction du mouton, il vivait d'in-
sectes. Depuis lors, il recherche cet animal.
Il s'abat sur son dos, arrache la laine, déchire
les chairs et va droit sans hésiter à la graisse
qui entoure le rein et dont il se nourrit sans
toucher aux autres parties de l'animal. C'est un
étrange mystère que ce changement de régime
et la formation de ce nouvel instinct.
- La laine ainsi produite est en grande partie
envoyée en Grande-Bretagne. Elle représentait
en 1924 le premier article d'exportation avec
£ 15.267.544, dépassant de £ 4 millions le
beurre qui vient immédiatement après.
Les industries locales n en travaillent que
fort peu. En 1924, les manufactures néo-zélan-
daiaes ont consommé à peine 5 de la pro-
duction totale.
L'élevage du gros bétail s'est développé
rapidement au cours des vingt dernières an-
nées. De 1908 à 1920, le nombre des bêtes
1 corne a doublé. Ainsi que pour le troupeau
ovin, les espèces sont d'origine extérieure et
viennent, ainsi que cela se comprend facile-
ment, toutes d'Angleterre. 11 ne s'est pas cons-
titué de races indigènes, et les races anglaises
sont restées pures. L'élevage est surtout pra-
tiqué en vue de la fabrication du beurre et du
fromage, destinés 1 un et l'autre à l'exporta-
tion.
En 1924, l'exportation du beurre représen-
tait £ 11.641.000, et celle des fomages 7 mil-
lions 23.297, soit £ 18.664.297 sur un total
de £ 49.000.000 en chiffres ronds. La Gran-
de-Bretagne absorbait cette année-là 88 du
beure et 99,1 des fromages. Les Etats-Unis,
le Canada, la France et les îles Ha val se sont
partagé ce qui restait de l'exportation de
- beurre.
La fabrication du beurre et celle du fro-
mage occupent 10 de la population. Au
beurre, au fromage, à la laine, il faut ajouter
ta viande frigorifiée qui alimentait en 1924 un
chiffre d'exportation à peine inférieur à 10 mil-
lions de livres sterling.
En résumé, les produits de l'élevage four-
nissent plus de 95 des exportations du Do-
minion.
La production des céréales, des légumes,
des fruits, des plantes textiles, du houblon
vient assez loin après l'élevage. Le climat
est favorable aux cultures des pays tempérés,
le sol n'est pas dépourvu de valeur agricole,
mais le voisinage de l'Australie, les conditions
de la vie économique mondiale n'invitent pas
frs habitants à les développer. La Nouvel le-
Zélande ne parait nourrir d'autre ambition que
celle de produire assez de céréales pour Pali-
- mentatiOft de ses habitants.
Les ressources forestières sont autrement im-
portantes. LonqiTen 1840, l'Angleterre prit
possession du pays, près des deux tiers de sa
mnerficie étaient couverts d'arbres. Aujour-
d'hui. il en reste à peine un cinquième, et en-
rore le déboisement1 n'est pas fini. L'expaita-
tion du bois a été. pendant plusieurs années,
l' une des principales formes de l'activité com-
merciale. Les colons d'Australie qui en man-
amc i a l e.
quaient venaient se le procurer dans cet archi-
pel voisin de leur continent.
Dans ces îles qui se développent du nord
au sud sur une distance de plus de 2.000 kilo-
mètres, et dont le relief est fort varié, on ren-
contre plusieurs zones forestières. Dans la ré-
gion du Nord qui est, naturellement, la plUt
chaude, on trouve les arbres qui aiment les
températures douces. Le plus répandu et le
plus couru est le pin Kaouri, dont le fût
atteint souvent 30 mètres jusqu'à la naissance
des branches, et 60 mètres jusqu'au sommet.
Associé à d'autres conifères, à des liliacées
arborescentes, il constitue de belles forêts. mais
que l' absence des chants d'oiseaux .rend tristes
et monotones.
Dans le sud et dans les zones plus sèches,
le hêtre domine, et notamment dans la partie
centrale de l'île du Nord et sur la côte orien-
tale de l'île du Sud.
A côté de la gomme que fournit le pin
Kaouri et qui imite l'ambre, la forêt fournit du
gibier et particulièrement des .lapins dont la
peau constitue un article d'exportation notable.
Les ingénieurs qui ont visité la Nouvelle-
Zélande lui prédisent un bel avenir industriel.
Le sol possède des richesses nombreuses, et
même abondantes. Mais, jusqu'ici, on n'a
exploité que les mines d'or, d'argent et de
charbon.
Le soufre, le jade, la pierre ponce,, le cui-
vre, l'étain, le fer, le tungstène, le manganèse
ont été reconnus, mais sauf le manganèse et le
tungstène, n'ont encore tenté aucun capitaliste.
L'archipel possède, dit-on, du pétrole.
L'industrie manufacturière s'est développée
à l'abri de tarifs protecteurs. Elle tend à four-
nir exclusivement à la consommation locale.
C'est à cela que se limitent pour le moment
ses ambitions.
Telle est la vie économique de cet agréable
pays qui unit le climat de la Sicile à celui de
l'Ecosse. C'est un pays de vie facile. Il
n'existe pas au monde une collectivité plus heu-
reuse que la population blanche de la Nou-
velle-Zélande. Nulle part le revenu annuel par
tète d'habitant n'est plus élevé.
Mais c'est un pays dont les ressources sont
encore peu exploitées. Une très grande partie
attendent les hommes qui viendront les mettre
en oeuvre. Mais les Néo-Zélandais ne sont pas
disposés à appeler dans leur archipel les habi-
tants qui lui manquent et le mettraient en va-
leur. Leur égoïsme insulaire les porte à dres-
ser des obstacles devant les immigrants, même
quand ceux-ci sont d'origine européenne et
anglo-saxonne.
L'avenir de la Nouvelle-Zélande dépend de
l'augmentation de sa population. Or. celle-ci
n'accroît très lentement, à peine 18.000 par
an, si l'on en excepte l'immigration qui n'at-
teint pas 10.000 personnes. C'est peu.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission des Af-
faires Etrangères, membre de to
Commission des Colonies.
tow
1 La limite d'émission 1
de la Banque de l'Algérie
00
En raison des besoins de l'escompte à
l'agriculture au commerce et à l'indus-
trie en Algérie, la circulation algé-
rienne est très voisine du maximum auto-
risé. La Banque die l'Algérie a dû provi-
soirement suspendre les crédits de campa-
gne sollicités par sa clientèle.
Sur la demande du Gouverneur Général
dfe l'Algérie, un projet de iloi va, en con-
séquence, être soumis au Parlement en vue
d'édevier la limite d'émission de la Banque
de l'Algérie de 1 milliard 700 millions à 2
milliards 100 millions.
Depuis 1920, aucune avance n'étant con-
sentie (par l'institut d'émission à l'Etat
français, à l'Algérie ou à la Tunisie, la
mesure envisagée n'est nécessitée que par
les besoins de l'Agriculture et du Commerce
1 dans un pays dont la prospérité économi-
que est en plein développement.
e..
nmCNMRERElICMTffi lU SULTAn M MKY
Les grandes lignes du programme du sé-
jour à Marseille de S. A. H. le bey de Tunis
et de S. M. le sultan du Maroc sont arrêtées
comme suit : le mercredi 4 août au soir,
arrivée de S.A. R. le bey de Tunis. Le ven-
dredi 6 au matin, arrivée de S.M. le sultan
du Maroc, rencontre des deux souverains.
Le samedi 7, départ de S. A. R. le bey de l'u-
nis pour Paris, départ de S.M. le sultan
à bord du cuirassé Paris.
LE COMMERCE ITALIE-TUNISIE EN 1925
--0.0--
Au point de vue des importations, l'Italie
tient le troisième rang en Tunisie, après
la France 'E!t l'Algérie. Maia en matière
d'exportation, elle a la seconde place, immé-
diatement après la France. Les importa-
lions italiennes dans la Régence ont atteint
une valeur de 72 millions de francs en 1925,
contre 54 millions en 1924. Par ailleurs, la
Tunisie a exporté sur l'Italie pour 144 mil-
lions de produits, soit 42 mimons de plus
qu'en 1924.
Comme on jpeut le constater, l'Italie a
acheté l'année dernière à la Régence, 71
millions de francs de plus qu'elle ne lui
a vendiu.
Les Agenls lecboiqnes aUI Colonies
Dans la crise actuelle, le Pays
compte sur le développement éco-
nomique de nos possessions d1 Ou-
tre-Mer pour aider au relèvement du franc.
Nos colonies, de ce fait, doivent développer
le plus rapidement possible leur productivité.
Pour le faire, il y a lieu de perfection-
ner immédiatement leurs services techniques
et scientifiques.
Il arrive fréquemment que l'administra-
teur professe certaine hostilité contre le fonc-
tionnaire technique qui veut imposer des ini-
tiatives et les expériences qu'il déclare hors
de la compétence et de l'autorité. D'autre
part, le technicien réclame souvent de l'ar-
gent, beaucoup d'argent pour étudier et pour
vérifier la valeur de ses conceptionsl
Une lamentable illustration de cette con-
ception est fournie par la Cochinchine où, en
1896, et malgré la grande richesse dès cette
époque de notre colonie, M. Doumer ne trou-
vait que des services' agricoles et forestiers
rudimentaires. L'ancien gouverneur général
entreprit de doter VIndochine des organis-
mes économiques qui devaient lui rendre des
services identiques à ceux des possessions
étrangères voisines. Pour faire aboutir cette
conception, M. Doumer eut à triompher des
mêmes résistances acharnées de la part des
administrateurs d'alors, que celles qu'ils op-
posèrent à Vétablissement de son système fi-
nancier auquel V/nJtochine doit d'être ce
qu'elle est actuellement et sur lequel elle vit
toujours. A son départ, une réaction furieuse
contre tout ce qu'il avait fait se produisit.
Les services économiques furent traités en
parias. Leur personnel fut réduit, recruté
sans garanties sérieuses. Leur budget fut di-
minué dans de telles proportions qu'il leur
fut impossible de rien étudier et de rien en-
treprendre.
il y a lieu d'ajouter pour compléter ce
tableau que ces organismes presque tous Pla-
cés sous la direction absolue des gouverneurs,
ont manqué de l'indépendance nécessaire à
leur extension.
D'autre part, les techniciens, indignés de
se trouver sous la direction d'hommes incom-
pétents se sont souvent découragés du fait des
besognes inutiles qu'on leur imposait" se
désintéressant de travaux ne devant produire
aucune œuvre utile.
Aussi la prospérité de cette colonie est seu-
lement due à Vinitiative privée. La culture
de l'hévéa qui fait aujourd'hui sa fortune fut
;ntroduit.' par des particuliers sans interven-
tion des services officiels.
Puisse cet exemple amener l'Administra-
tion à provoquer, par une meilleure utilisation
des services techniquess l'évolution rapide de
nos colotlies.,
Pierre Taittinger,
Véputh de Paris, Vice président
de la Commission de raigérie,
des Colonies et des Protectorats.
-000
A LA CHAMBRE
0
DANS LES COMMISSIONS
Notre ami et collaborateur M. Mallarmé,
député d'Alger, sous-secrétaire d'Etat à la
Marine marchande dans le dernier cabinet
Herriot, a été réélu à l'unanimité président
de la commission d'Alsace et de Lorraine.
060-
A L'OFFICIEL
Par arrêté du ministre des Colonies du 17 juil-
let 1926, la démission offerte par M. Carjat, pro-
fesseur chargé de cours de 56 classe au lycée
de la Réunion, a été acceptée, pour compter du
18 juin 1926, date d'expiraubn du congé de
convalescence dont il était titulaire.
-080,
Deux poids, deux mesures
,--:-0.0-
En janvier dernier, un cyclone s'abattait sur
la riche région de Vohémar, à Madagascar,
faisant une trentaine de victimes, dévastant de
riches concessions et la ville elle-même, cau-
sant la mort de plus de 2.000 têtes de bétail.
Les dégâts se sont élevés à plusieurs millions.
M. le Gouverneur Général p. i. s'est rendu
immédiatement sur les lieux. Des souscriptions
en faveur des victimes ont été ouvertes, et le
budget local a fourni un secours très important.
Tout cela est des plus justes, et nous applau-
dissons de tout cœur à ces gestes de solidarité
à l'égard de la laborieuse population de Vohé-
mar.
Mais oui! nous soit permis d'évoquer le
souvenir d'une autre catastrophe datant de
1922. Un cyclone dévasta alors la région de
Manantenina, à Fort-Dauphin. Une pluie di-
luvienne tomba pendant deux nuits et trois
jours. Tous les villages sur plus de 100 kilo
mètres furent détruits, 6.000 bœufs périrent
tous les champs de culture furent bouleversés
et les rizières comblées par les apports de sa-
ble. Les dégâts furent officiellement éva-
lués à plusieurs millions. Or, il ne fut ouvert
aucune subvention en faveur des victimes, et
la colonie donna une centaine de mille francs
pour rétablir les lignes télégraphiques détruites,
réparer les immeubles officiels et les routes et
distribuer 6.000 francs de secours à trois co-
lons, La population indigène si éprouvée ne fut
même pas exemptée d'impôt.
Ces faits illustrent hélas 1 l'abandon dans
lequel se trouve plongée la région de Fort-
Dauphin. Nous espérons que les budgets région
naox qui sont à l'étude remédieront à cette si -
| I tuation anormale.
Les grands travaux publics en Algérie
Voici quelques précisions sur le program-
me des grands travaux publics à exécuter
en Algérie, dont la dépense totale sera de
100.580.000 -- francs. -.
Travaux hydrauliflues
Département d'Oran. Utilisation des
eaux de la Tafna et mise en valeur des
terres qui les bordent, 900.000 francs ; pro-
tection de Sidi bel Abbés contre les inonda-
tions, 200.000 francs ; aménagement des ir-
rigations de la plaine de la Mina," 3 mil-
lions ; dévasement du barrage de l'ouçd
Fergoug, 170.000 francs; bétonnage des tra-
vaux d'irrigation du Sig, 400.000 francs.
Départements d'Oran et d'Alger. Amé-
nagement des irrigations de la plaine du
Chélif, 22.000.000 francs.
Département d'Alger. Dessèchement
des marais de Uoufarik, 70.000 francs ; bar-
rages et travaux hydrauliques en Grande
Kabylie, 300.000 francs ; assainissement et
dessèchement de la plaine de Bougie,
200.000 francs ; aménagement des eaux du
bassin du Hodna, 500.000 francs.
Département de Conatantine. Utilisa-
tion des eaux du versant nord de l'Aurès,
irrigation de ta plaine de Chemofa, aména-
gement de la plaine d'Enchir Gorai, bar-
rage-réservoir. de Goum el Gueiss. 500.000
francs ; barrage-réservoir des Zardesas ou
aménagement des irrigations de la plaine
du. Saf Saf, 500.000 francs ; aménagement
des irrigations de la plaine de Bône par
les eaux de la Seybouse et des oueds Na-
moussa et Kl Kébir, 450.000 francs ; amé-
nagement du lac Oubéira et rectification
de l'oued El Kébir, 50.000 francs ; mise en
vuleur des hauts plateaux, 450.000 Trancs ;
bétonnage et amélioration des canaux des
vallées du Bou Merzoug et du Rhumel,
50.000 francs.
Total des travaux hydrauliques, 29 mil-
lions 800.000 francs.
Travaux maritimes
Port d'Oran : amélioration et extension,
t million ; port d'Alger : travaux du bas-
sin do Mustapha, 3 millions ; port do Bou-
gie : avant-port et arrière-port, 7 millions;
port de Nemours : brise-lames, 2 millions;
port de Mostaganem : extension, 1.800.000
francs.
Total de ces travaux, 14.800.000 francs.
Chemins de fer
Achèvement des lignes en construction
pour un total d6 6 millions, et ligne de Bi-
zot-Djidjolli. construction, aménagement,
pour 0 millions. Au total, 15 millions de
francs.
Mise en état des chemins de fer en.ex-
plollation : programmo normal, 20 mil-
ons ; programme exceptionnel d'achat de
matériel roulant, 10 millions, Soit, au total,
30 millions de franca.
Coloriisation -..-
Le crédit total pour la colonisation est de
15.380.000 francs. Il est affecté à l'achève-
ment ou à la création des centres suivants :
Département d'Oran : Bcrkech, Abdel-
lys, El Harnri, Aïn Morlaz, Nedroussa, Me-
drissa, Tamtit, Tagremarct.
Département d'Alger : Aïn Behair, Sidr
Yakout, Chellala des Adaourae, Sidi La-
kroute.
Département de Constantine : Aïn Ameur
Kebira, Bou Othman, Dira el Baissis.
La création d'un centre comprend les
travaux de limitation de la propriété, les
voies d'accès, l'installation de l'eau et les
travaux d'assainissement.
Forêts
Une somme de 1 million est affectée à.
l'amélioration de quelques postes défec-
tueux et à des travaux de défense contre
le feu.
Moulay Youssef en France
4 -
A Annecy
A son arrivée, hier à Annecy, et sur tout
le parcours, jusqu'à l'Hôtel de Ville, le Sul-
tan du Maroc a été très vivement acclamé.
Sur te perron de l'Hôtel de Ville, il a été
reçu par MM. Rochat, préfet de la Haute-
Savoie Blanc, maire d'Annecy. Après les
souhaits de bienvenue, traduits par Si Kad-
dour Ben Gliabrit, le Sultan est monté au
grand salon où étaient groupés le conseil
municipal, les autorités civiles et mili-
taires.
Le Sultan a parcouru il pied la distance
séparant l'Hôtel de Ville du bateau à vapeur
France sur lequel il a fait le tour du lac.
La promenade, lui a eu lieu par un temps
bunaux a pris fin à 19 heures.
Au départ, les honneurs militaires lui ont
été rendus comme à l'arrivée.
A Chamonix
Le Sultan Moulay Youssef a commencé
Idoer sa randonnée alpestre. Il a gagné Cha-
monix par le col des Aravis, Mégéve et
Suint-Gervais.
L'arrivée à Chamonix fut épique, et une
fou Le enthousiaste roinspit le service d'ordre
pour mieux acclamer notre hôte. Ainsi le
Sultan connut-il l'ivresse populaire. Sans
protocole, ou l'accompagna au palace, sa
résidence.
Le Sultan déjeuna et, après un court
repos, s'accorda line excursion fi la mer de
Glace.
Mais il dut compter avec l'obstruction die
la brume qui couvrait le paysage d'une
vaste nappe laiteuse. Devant ce coup du
sort, on s'en fut dans le petit chemin de
fer, pavoisé de fleurs comme pour une KHe
champêtre.
Le soir, Moulay Youssef assistait an ban-
quoi que lui oITirait la municipalité de Cha-
monix.
TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître nu ministre dos colonies qu'à
la date du 28 juillet. 19Î6, le tmix officiel de la
piastre était de 22 fr, 25.
llBBoraMje Saftarienna
11 y a, par les résultats obtenus, une
différence appréciable entre les touristes
et les explorateurs. C'est surtout de ces
derniers que peut s'accroître la somme de
nos connaissances géographiques et ethno-
graphiques si nécessaires par ailleurs à la
pacification et à l'administration de nos pos-
sessions d'outre-mer.
Le lieutenant suédois, Costa Moberg,
chargé de mission par le Musée royal de
Stockholm et l'Université d'Oslo, vient de
parcourir le sud Tunisien, le Sahara Orien-
tal, de Ghadamès à Agadès en passant
par le Huggar et In-Salah.
Ce fut un voyage difficile ù. cause de la
chaleur suffocante, à cause aussi de la
mort d'un des deux chameaux qui, avec
un guide indigène, formaient tout le train
de l'explorateur : l'unique chameau qui res-
tait portait les provisions et surtout l'eau
indispensable pour ne pas mourir de soif,
et le lieutenant Moberg dut faire à pied la
moitié de la route. On se figure quelle éner-
gie cela représente par 50 degrés de tem-
pérature à l'ombre.
Il atteignit ensuite Zinder, puis, après une
pointe en Nigeria, le lac Tchad. Il y ren-
contra la mission du capitaine de Boyve,
qui réalisa cette prouesse de traverser le
lac dans toute sa largeur sur une pirogue
en paille, menacée de couler à chaque ins-
tant.
Et c'est, pour le voyageur suédois, une
occasion de dire tout le bien qu'il pense
des Français qu'il a vus a l'oeuvre en Afri-
que. Qu'il ait été reçu par eux avec cor-
dialité, cela ne saurait nous surprendre.
Mais ce qui l'a surtout frappé, c'est le
petit nombre d'officiers et de soldats qui
suffisent, répartis entre des postes que
séparent des journées dts marche, à main-
tenir l'ordro et la paix chez les indigènes
de caractère souvent difficile, et soumis
depuis si peu de temps. L'hommage ainsi
rendu par le lieutenant Moberg est de ceux
dont nos coloniaux peuvent être fiers.
L'explorateur fut arrêté au Tchad par
une forte attaque de paludisme. Rétabli, il
aurait voulu retourner vers le Nord, chez
les Touareg de Djanet, aux confins de la
Lybie, Mais cette région étant alors trou-
blée par quelques rczzous, les autorités
françaises le dissuadèrent de s'y rendre, et
il acheva son voyage en traversant le Sou-
dan jusqu'à la mer Rouge.
Il en rapporte une remarquable collec-
tion d'armes, de fossiles et d'objets divers
destinés aux musées Scandinaves.
Le lieutenant Mobûrg, a tout d'abord
étudié les mœurs des Troglodytes des
Montagnes de Matmata, qui sont bien la
peuplade la plus sauvage, la plus primitive
qu'on puisse imaginer. Venus du Maroc au
XlII" siècle, les Troglodytes se réfugièrent
d'abord dans les montagnes, où ils cons-
truisirent de petits châteaux-forts. Ce
n'est qu'au milieu du XVJlO siècle qu'ils
creusèrent, pour y habiter, des demeures
souterraines, tant pour se défendre contre
la chaleur que contre les attaques des tri-
bus voisines. Aujourd'hui, ils sont tout à
fait arabisés : les hommes, grands, min-
ces, pas très musclés, mais assez en-
durants, révèlent par la blancheur de
leur visage, leurs origines berbères ; les
femmes sont petites et d'un physique agréa-
ble. Les Troglodytes sont polygames, mais
si leurs lois leur permettent d'avoir jus-
qu'à quatre épouses, elles n'ont pu extir-
per de leurs cœurs la jalousie qui est leur
plus grand défaut. Ils n'admettent pas
que leurs femmes parlent à des Européens,
et -- ils - ne tolèrent - de - leur part - - aucun - - écart
de conduite. Aussi le divorce est-il aussi
courant chez eux que dans nos pays civi-
lisés. Leur cadi passe son temps à tenter
d'hypothétiques conciliations, et les qua-
torze notaires qu'il a sous ses ordres grif-
fonnent chaque jour des procédures de
- ruptures légales de mariages. ----
Chez les Touareg, l'explorateur suédois
fut étonné de trouver chez eux des goûts
musioaux qu'il ne soupçonnait pas. Au
campement, chaque soir, la jeunesse se
rassemble en des réunions musicales, ou
w haal », et, s'accompagnant au violon u
une corde, chante do prenantes mélodies en
mineur, de très douces mélopées terminées
par un long point d'orgue.
Avant d'arriver au terme de son intéres-
sante randonnée, le lieutenant Moberg eut
à surmonter de terribles difficultés. Par
une chaleur de 70° centigrades, le guide
targui qui le conduisait dans le Tnnnez-
rouft prit en voulant éviter la cité peu sûre
d'Iferouan un itinéraire plus long et plus
pénible. Pendant près de 500 kilomètres, il
erra, dans une région non encore explorée,
Enfin, par Zinder, N'Guigmi, Mao, Fort.
Lamy et Abéché, où les autorités françai-
ses lui réservèrent un accueil chaleureux,
l'officier suédois arriva au Soudan anglais
et à la mer Rouge.
-. <1 ï
Avant de regagner Stockholm, Gosta Mo-
berg a tenu à s'arrêter en France, qui est
pour lui une seconde patrie, car il s'enor-
gueillit d'avoir du sang français dans les
veines et de compter, parmi ses anêtros
mnternels, un commandant de Cliarpentier
qui, au xvie siècle, servit avec éclat dans le
régiment du duc de Riron.
,.,.
DANS LA LEGION D'HONNEUR
--0-0--
Ministère de l'Agriculture
Est. nommé ( hevatier :
M. Millot agriculteur Philippeville.
--- <>► -
TEMPÊTE AUX ANTILLES
Les goélettes Franrini, Pcaccfnl ot Mar-
coris, se dirigeant vers les Iles Sous-lo-Vonl,
ont sombré au largo de l'Ile Snonn, à tft.
suite die la récentp tempête. La mer a déjiï
rejeté 51 cadavres.
Le Haut-Commissariat de Syrie
0
M; Henry de Jouvenel, qui mercredi der-
nier avait eu une entrevue avec M. Briand,
ministre des Affaires étrangères, a été
prié par MM. Poinearé et Briand de ne pas
insister pour être relevé de sa mission
comme haut commissaire en Syrie, où il a
brillamment réussi.
Le gouvernement a demandé à M. Henry
de Jouvenel de consentir à retourner, pour
quelques semaines, à Damas, afin d'y com-
pléter son plan de réorganisation, jusqu'à
ce que soit nommé son successeur, qui
sera désigné sous peu et qui serait un
membre du Parlement.
La Societe des ScIences Medicales
de Madagascar
00
Cette Société, qui avait cessé ses séances et
la publication de son Bulletin depuis 1918
vient de reprendre un nouvel essor, grâce aux
efforts de M. le docteur Fontoynont, directeur
de ,. Ecole de Médecine de iananarive, son
président, du médecin-major de lru classe
Koun, directeur-adjoint de l'Ecole de Méde-
cine, et de M. Poisson, vétérinaire, trésorier.
L'action de cette Société aura pour résultat
pratique immédiat de faire connaître au monde
médical malgache l'état de nos connaissances
chimiques, bactériologiques et pathologiques.
Un grand nombre de médecins indigènes de
l' A. M. I. a déjà adhéré à la Société.
La première réunion a eu lieu le* 10 juin
1926 à 16 heures à Ambohidahy.
M. le docteur Koun a exposé les résultats
de la vaccination antipneumococcique. des'
échanges de vues ont eu lieu à ce propos entre
divers membres, et une discussion d'ordre pa-
thologique et biologique des plus intéressantes
s'en est suivie ; diverses opinions ont été émises
par le Dr Fontoynont, président de la Société.
le Dr Girard, directeur de l'Institut Pasteur,
et M. Poisson ; ce dernier a exposé ses opi-
nions sur la tuberculose du porc et sa prophy-
laxie.
Des radiographies très nettes et très instruc-
tives sur des cas de fracture des membres ont
été présentées par le lY Kaharijaona.
.Ia 1
CONTRE L'ESCLAVAGE
-«" 0--
Le Comité do l'œuvre du secours aux
derniers esclaves vient de se réunir. Etaient
présents ou s'étaient fait représenter :
Mme la duchesse d'Uzès, Mme Valério-
Jousselin, Mme F. de Jaonnia, lo président
H. l'oiricaré, l'umiral Guépratte, le profes-
seur Albert Calmette.
M° M. Prévost, après avoir souhaité la
bienvenue aux personnalités présentes, a
donné la parole à M. Rostaing, ex-commis-
saire d,c la marine marchande, explorateur
colonial, qui a fait une importante cause-
rie sur l'existence et la pratique intense de
l'csclavago sur divers points du inonde.
M. Rostaing se propose de partir en Afri
que équatnruxlc dans quelques semaines
pour compléter sans doute sa documenta-
tion et formuler à soit retour les moyens de
supprimer totalement l'esclavage dont l'abo-
lition fut décrétée en 18i8.
DANS LES MISSIONS
--0-0--
Mgr Le Hoy, archéquo titulaire de Carie,
ayant donné pour raison de santé sa dé-
mission de Supérieur général des Pères du
Saint-Esprit, le Chapitre, réuni à Chcvilly,
a élu canoniquenvent pour son successeur
Mgr Lo Itunsec, vicaire apostolique de la
Sénégambie.
Nommé évéque d'Europus, vicaire apos-
tolique de la Sénégambie et préfet du Séné-
gaI le 22 avril IO, il fut sucré à Paris 10
IX) mai 192U. Né le 6 janvier 1878 h Plff.
meur, dans le diocèse de Vannes, il lut
ordonné prêtre le 21 septembre IVOI. - a
consécration à l'apostolat date du 10 juillet
1902.
En résidence A Dakar, où il succéda au.
regretté Père Julalwrl, victime du naufrage
de [',\f/'ilflll', Mgr Le Ilunsec était venu
pour élire le Supérieur général et participer
aux travaux du Chapitre des Pères du
Sainl-prit.
-
MI Congres pour l'avancement ces sciences
-0-0---
Au cours de la séance d'hitr, il a été dis-
cuté un rapport du docteur Voronof sur les
résultats des greffes glandulaires subies
i>ar les troupeaux de moutons des rermti
expérimentales d'Algérie.
MM. A. et J. Poreherel ont exposé leurs
travaux sur la production de la laine dans
les colonies françaises. Ils concluent qu'on.
peut obtenir (les races améliorées du mou.
ton d'Afrique, qui donne des laines de qua-
lité supérieure, tout en évitant rin
M. Let!)l'e} a montré la valeur de celle pro-
duction au point de vue économique.
Le cours du riz
0
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(L,'. 100 kilos on piastres)
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Brisures n° l et 2 ,.,. H 4)5
Brisures n° il et t. Î ;it)
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Paddy Vinh-Long ',.,. (j
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