Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-07-29
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 juillet 1926 29 juillet 1926
Description : 1926/07/29 (A27,N116). 1926/07/29 (A27,N116).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397163f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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VINGT-SEPTIEME ANNEE. - No 116 - -- -- - L8 NUMERO : au CBNTlAifCS JEUDI SOIR, 29 JUILLET 1900
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Les Annales Coloniales
¥1 JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBUts PAR "LU ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE OU JOURNAL
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France et Colonie» 80 a 41.
Etrange,. 120 » M w SI a
On • abonna du» tom lm Bumum de poste et chez les principaux librairee
Les phosphates Nord'Africains
@tel
Qui dcverait He l'avenu réservé à l'in-
dustrie phosphatièrl nord-africaine à voir la
progression des tonnes exportées chaque an-
née et à comparer la production dans le Nord
de l'Afrique et aux Etats-Unis? Pourtant,
si l'on considère avec une attention plus sou-
tenue les conditions dans lesquelles se déve-
loppe l'extraction dans chacune de nos pos-
sessions, des indices apparaissent qui, sans
être des annonciateurs d'une crise prochaine,
exigent un sérieux examen _et peut-être
l'adoption de mesures de sauvegarde. Une
politique française des phosphates s'impose;
elle est nécessaire pour empêcher la dépré-
ciation sur les marchés internationaux d une
matière première indispensable à la vie agri-
cole. D'autres pays, et les exemples sont ré-
cents et nombreux, ont su par des disposi-
tions habiles et prises à des heures oppor-
tuqes arrêter l'effondrement des cours sur des
marchandises dont elles avaient des stocks
considérables; pourquoi la France, dont la
destinée en ces dernières années à été de
payer très cher et de vendre bon marché, ne
profiterait-elle pas de l'heureuse circonstance
où elle se trouve de posséder les gisements
JJe phosphates les plus riches et les plus
iltendus qui soient connus au monde?
Pénible, en effet, est la constatation à la-
quelle on est amené quand on observe la si-
tuation du marché mondial. Les seules ma-
tières dont le prix reste très bas sont celles
que notre pays offre aux autres nations; et
11 ne faut pas en chercher l'unique raison
dans un change de plus en plus défavorable
à la monnaie nationale. Il y a quelques an-
nées à peine, les lièges algériens et tunisiens
étaient vendus presque à perte et les stocks
l'accumulaient dans les forêts ou les entre-
pôts. Les prix ont monté depuis, mais pro-
portionnellement moins que ceux des cotons
, ou des laines de l'Amérique et de la Répu-
blique Argentine. Les phosphates ne rappor-
tent aussi que de faibles bénéfices. D'après
: La Vie Economique d'octobre dernier « alors
que, depuis la guerre, tout a - augmenté dans
de notables proportions, le prix des phospha-
tes a baissé au point que certaines sociétés
'de second plan allaient cesser leur exploita-
tion au grand détriment de l'agriculture fran-
çaise. L imité de phospliate de qualité cou-
rante cote o,8o (soit 20 centimes-or) contre
8,35 centimes-or, le plus bas prix pratiqué
avant la guerre. »
Aussi avait-on assisté en juillet 1935 à une
tentative de relèvement des prix des phos-
phates; à cet effet les producteurs d'Algérie
et de Tunisie avaient formé une association
générale; les principales sociétés adhérentes
étaient la Compagnie de Gafsa, les Phos-
phates Tunisiens, les sociétés du Dyr, de
M'zaïta et de M'dilla. Les Phosphates de
Constantine n avaient point voulu faire par-
tie de l'union mais elles se déclaraient favo-
rables au but poursuivi.
Relever les prix de vente des phosphates
n'était pas d'ailleurs la. seule chose qu'elles
recherchaient; elles s'efforçaient aussi de se
prémunir contre un danger commun et qui
leur paraissait des plus redoutables. Le Pré-
sident de la Compagnie des Phosphates de
Constantine précisa dans son rapport la me-
nace : a L'industrie phosphatière nord-afri-
caine, disait-il, est née en Algérie. Mais,
tandis qu'il a fallu à celle-ci, faute de
moyens de transport par chemin de fer, 28
ans pour passer d'une extraction de 5.000 à
500.000 tonnes, la Tunisie en 14 ans élevait
sa production de 65.000 à 2.094.689 tonnes.
L'extraction tunisienne, venue après nous sur
le marché, n'a cependant point gêné notre
------------ entreprise parce qu'elle a procédé progressi-
vement, prenant sa place au fur et à mesure
que la consommation s'élargissait. Si nous
en croyons les programmes de l'Office Ché-
rifien, il n'en sera pas de même pour le Ma-
roc qui se propose d'exporter promptement
des quantités massives, de nature à sub-
merger rapidement le marché. On parle d'une
production de 4 millions de tonnes à bref
délai, soit plus que l'ensemble de la consom-
mation européenne de ces dernières années.
Quelle place restera-t-il sur les marchés eu.
ropéens pour les phosphates algériens et tu-
nisiens, évincés par une industrie detat créée
grâce à l'aide de capitaux fournis par les
contribuables métropolitains ou coloniaux et
qu'aucun souci de prix de revient ni de ca-
pital de premier établissement ne viendra
eontenir ou aviserl 8
Nous avons tenu à reproduire le passage 1
tout entier parce qu'il résume fort bien la si-
tuation actuelle et montre les dangers aux-
quels court l'industrie phosphatière par suite
le la surproduction marocaine. Menace plus
rapprochée que l'on ne croyait en juillet der-
nier ; les moyens de transport au Maroc, di-
sait-on, sont insuffisants, il n'existe qu'une
voie étroite pour écouler les phosphates; or,
elle va être remplacée en 1926 par une voie
normale. L'équipement du port de Casa.
blanca se complète d'autre part. Rappelons
enfin que le Maroc a pu exporter l'année der.
nière 711.000 tonnes.
Si une concurrence active s'établissait en-
tre le Maroc d'un côté et l'Algérie-Tunisie
'de l'autre, les conséquences en seraient dé-
sastreuses pour les producteurs eux-mêmes,
pour les pays auxquels ils Appartiennent et
pour la France elle-même. On assisterait
d'abord à une dépréciation plus grande des
prix, si bien que, les dépenses de main-d'œu-
vre augmentant, tout bénéfice serait illusoire.
Même si l'Office chérifien était victorieux
dans la lutte, il ne pourrait le faire qu'au
détriment des finances du Protectorat et il
n'arriverait qu'à créer un état du marché fac-
tice et des plus instables. D'autant qu'il
contribuerait à obérer les- finances des pays
voisins; l'Algérie et la Tunisie ont, en effet,
frappé la production phosphatière de taxes
qui viennent alimenter leur budget ; sûrement
elles n'assisteraient pas indifférentes à la di-
minution de recettes fiscales sur lesquelles
elles comptaient et elles pourraient insister
en rappelant l'origine des capitaux investis
par l'Office Chérifien dans l'exploitation des
phosphates. La France elle-même serait tou-
chée; elle ne pourrait pas longtemps espérer
recevoir la matière première à bon marché et
ses nationaux perdraient les sommes prêtées
aux Compagnies algériennes et tunisiennes.
La lutte ne doit donc pas s engager ; la
métropole a le droit de s'y opposer sans
vouloir brimer les activités de l'une ou de
l'autre de ses possessions, sans prétendre
aussi s'immiscer brutalement dans la con-
duite d'entreprises commerciales. Le pro-
blème a été discuté à la conférence de Tunis;
il n'a pas été entièrement résolu et ne pouvait
l'être sans un accord des Sociétés intéressées.
Le vœu qui a été émis laisse entendre que
les autorités locales exerceront une surveil-
lance vigilante ; il s'exprime ainsi : « Qu'aient
lieu périodiquement (en principe deux fois
par an, au printemps et à l'automne) des
réunions des services intéressés des trois
gouvernements de l'Afrique du Nord, a l'ef-
fet d'examiner la situation d'ensemble de
cette industrie, de procéder à des échanges
de vues sur le marché mondial des phospha-
tes, de prendre chacun en ce qui le concerne
les mesures nécessaires pour satisfaire dans
tous les cas aux besoins de la consommation,
en assurant, dans la mesure du possible, la
bonne marche des entreprises productives. »
De toute évidence le mieux à espérer se-
rait un accord entre les producteurs; aujour-
d'hui, à travers l'Europe, pourtant si divi-
sk, des conventions sont signées entre indus..
triels de différents pays en vue de maintenir
les prix sur les marchés et aussi d'assurer à
rihaque partie l'écoulement d'une quantité
déterminée de marchandises. Pourquoi vrai -
ment dce engagements semblables n'inter-
viendraient-ils pas entre les industriels df.
l'Algérie, de la Tunisie et du Maroc, tous
citoyens ou protégés français? La consom-
mation des superphosphates et par suite celle
des phosphates minéraux qui entrent pour la
majeure partie dans la fabrication des pre-
miers, cette consommation, dis-je, augmente
dans le monde; des marchés qui s'étaiqii
fermés pendant la guerre s'ouvrent à nou-
veau. Nétait la menace d'une production
surabondante et désordonnée, l'industrie
phosphatière nord-africaine aurait devant
elle les plus belles prospectives d'avenir.
Victor Demont..
chargé de cours au Collège de France.
8.8
La rtsuH routier
le l'omise occifleaiale irancaisi
--00--
D'après les derniers renseignements reçus
de Dakar, le réseau routier de r Afrique Occi-
dentale Française, en plein développement de-
puis ces dernières années, comprendrait actuel-
lement environ 28.400 kilomètres, se divisant
en 1.550 kil omètres de routes empi errées et
<•> X AliA 11*. • m
zo.OjU uns de pistes non empierrées automo-
bilisables soit toute l'année, soit uniquement
en bonne saison. Les seules colonies possé-
dant des routes empierrées sont le Sénégal
(206 Ions), la Guinée française (563 kms) et
le Dahomey (779 kms).
Quant aux pistes automobilisables, elles se
répartissent ainsi : Sénégal 4.960 kms ; Gui-
née française 354 kms ; Côte d'Ivoire 3.635
kms ; Dahomey 3.564 kms ; Soudan français
6.903 kms ; Haute-Volta 3.964 kms ; Niger
2.690 luns; Mauritanie 785 kms.
Ce réseau est sillonné par environ 2.000 au-
tomobiles dont 1.344 ont été importées dans
l'année 1925.
On peut se rendre compte de l'effort fourni
dans les différentes colonies du groupe, si l'on
rappelle qu'avant la guerre le réseau routier
était pour ainsi dire inexistant et que la Guinée
française seule avait amorcé le sien.
L'effort administratif se poursuit d'ailleurs
et les divers budgets de l'Afrique Occiden-
tale française prévoient en 1926, plus de onze
millions de francs à la construction de nou-
velles routes ou pistes et à l'entretien des an-
ciennes.
LE TAUX DE LA PIASTRE
.-0-
T.e Gouverneur Général de l'Indochine vient de
faire connaître au ministre des colonies qu'à
la date du tl Juillet 1926, le taux officiel de la
piastre était de 24 fr., de 23 fr. 50 le 25 et de
D fr. 50 le M du même mois.
8.1
LE TAUX DE LA ROUPIE
..-
Le Gouverneur des établissements français.
dans l'Inde vient de faire connaître au minis-
tre des Colonies qu'à la date du 15 juillet 19W,
le taux ofndel de la roupie était de Il fr., et
de 19 fr. 70 le 27 du même mois.
L'aviation et nos colonies
de l'Océan indien
---0-0--
A
L'aviation qui marche à pas de
géant ou mieux qui va à tire-d'aile
- va nous permettre sous Peu de sui-
vre deux tentatives de raid aérien de France
vers nos colonies de l'Océan Indien.
Madagascar fêtera comme il convient nos
pilotes. Mais il me sera permis d'exprimer
le voeu que les hydravions qui auront par-
couru 10.000 kilométrés pour se rendre de
France à Madagascarr prolongent leur vol
vers la vieille terre française de la Réunion,
française depuis trois siècles, terre natale de
cet as de Voir entre les as. Roland Garros
et distante seulement de 700 kilométrés de
Madagascar. Cet essai de liaison aérienne
serait d'autant plus apprécié que, depuis la
guerre, la Réunion se sent en quelque sorte
un peu plus éloignée de la France. Avant
1914, les paquebots des Messageries Mariti-
mes mettaient dix-neuf jours pour aller de
Marseille à Saint-Denis. Le même trajet en
exige aujourd'hui trente trois.
Nul doute que l'expérience démontre qu'il
y aurait possibilité technique et commerciale
et créer une jonction régulière par la voie des
airs entre Madagascar et la Réunion. Vile
anglaise voisine de Maurice donnerait sans
doute aussi des voyageurs et du fret postal.
La distance à franchir est inférieure à celle
de la ligne directe Marseille-Alger, sur la-
quelle vont bientôt voler nos hydravions.
Le port de Madagascar, qui est touché le
premier par les bateaux venus de Marseille,
est Majunga, sur la Côte occidentale. C'est
aussi Majunga qui est la dernière escale des
mêmes vapeurs quand ils regagnent la Fran-
ce. C'est pourquoi le projet est né de relier
par chemin de fer Majunga à Tananarive,
chef-lieu de la Grande Ile. Le projet som-
meille dans quelque carton des archives du
Gouvernement Général. En l'état actuel des
fmances de la Colonie et bien qu'il soit
meilleur certes que l'état des ftnances de la
métropole l'entreprise peut être ajournée.
Une bonne route, qui existe déjà en grande
fartie, suffira au trafic, à condition qu'elle
soit achevée et pourvue des ponts qui sont
indispensables four assurer une liaison ré-
gulière. Mais la création d'une ligne aérien-
ne serait moins coûteuse et les distances plus
vite franchies. Des appareils amphibies des..
serviraient parfaitement la ligne : ils pour-
raient à la fois se poser sur les hauts pla-
teaux à Tananarive et survoler l'Océan entra
Madagascar et la Réunion.
Je connais tiop les qualités de réalisateur
de M. Léon Perrier qui, depuis bientôt un
an fait une si utile besogne rue Oudinot,
pour ne pas être certain qu'il étudiera d'ac-
cord avec les services de VAéronautique cette
suggestion et qu'il fera tout pour mener à
bonne finA si cela est comme je le crois très
possible, un projet semblable.
Les populations de nos colonies de YOcéan 1
Indien lui en seraient reconnaissantes.
Lucien Gasparin.
Député do la Rlunfon.
RUE OUDINOT
eo
Le Journal officiel d'hier a publié la nou-
velle composition du cabinet de M. Léon Pei-
ner ministre des Colonies, établie par décret.
La voici :
Chef du cabinet du ministre
M. Gaston Joseph, gouverneur des colonies,
directeur de l'Agence Economique de l'Afri-
que Occidentale française.
Chefs adjoints
MM. Yvon (René), administrateur de
1" classe des services civils de l'Indochine;
Aubert (Pierre), administrateur en chef des co-
lonies.
Chef du secrétariat particulier
Mlle Maria Durand, secrétaire rédacteur
du Conseil général de l'Isère.
Chargé de mission
M. Juvanon (Adrien), gouverneur des co-
lonies.
Allachà au cabinet
MM. Tajasque, chef de bureau des ser-
vices civils de l'Indochine; Brassat-Lapey-
rière (Pierre-Henri), administrateur des colo-
nies.
Officier d'ordommee
M. le commandant Fauché, de l'infanterie
coloniale.
La Missmd de M. Alexaidre Varene
en Indochine
Par décret en date du 27 juillet 1926, rendu
sur la proposition du ministre des Colonies,
M. Alexandre Varenne, député, a été chargé,
à titre de mission temporaire, des fonctions de
gouverneur général de l' Indochine, pour une
période de six mois, à compter du 28 juillet
1926.
A la Présidence du Conseil
1
M. Poincaré, président du Conseil, a reçu
Hier M. Viollelte, Gouftmeur Général de
l'Algérie, accompagné de M. Picard, direc-
teur général de la Banque de l'Algérie. La
conversation a roulé exclusivement sur des
questions ifnancières concernant notre grande
possession méditerranéenne.
AU SENAT
- 00
COMMISSION DES COLONIES
Cette importante commission se réunira
vendredi 30 juillet 1926 à 15 heures.
A l'ordre du jour :
1° Désignation d'un rapporteur au fond
du projet de loi autorisant le Gouvernement
de l'A. E. F. à contracter un emprunt pour
l'achèvement du dhemin de fer de Urazza-
ville à l'Océan.
20 Désignation d'un rapporteur pour a.vis
aux projets de lois concernant des droits
de douanes et portant les nwnéros 301, 302,
303, 304, 305, 306, 307, 308, 309.
3° Discussion d'une proposition de M.
Lauraine au sujet d'une étude à faire par
la Commission sur la situation de chacune
de nos Colonies.
A LA CHAMBRE
-<>-0- !"
PROPOSITION DE LOI
La médaille militaire
aux militaires de Syrie et du Maroc
M. Jean Goy vient de déposer une propo-
sition de loi ayant pour objet d'attribuer la
médaille militaire, après quinze ans de
services, aux militaires de carrière ayant
pris part à la guerre 1914-11918 ou aux cam-
pagnes de Syrie ou du Maroc.
Dans l'exposé des motifs, M. Goy ne de-
mande pas qu'elle soit attribuée à tous les
militaires ayant servi pendant quinze ans.
Une distinction doit être faite et nous limi-
tons, pour cela, notre proposition à ceux
qui ont combattu contre l'Allemagne, au
Maroc et en Syrie, en un mot sur mus les
Micat-res d'opérations.
III n'en coûterait rien à l'Etat., puisque
aucun traitement n'y serait attaché.
Ce serait simplement une compensation
donnée à ceux qui constituent l'armature
de notre armée, sous-offleiers et soldats de
carrière dont l'esprit de sacrifice a puis-
samment contribué à nous assurer la vic-
toire.
.'8
Au Conseil d'État
Rejet de la requête des Services
civils de l'Indochine
Cette haute juridiction a rejeté !a requête
qu'un certain nombre de commis dos ser-
vices civils do l'Indochine uvaieul intro-
duite contre le tableau d'avancement sup-
plémentaire, pour l'année 1U2G, dJa corn-
niW desdits services, pour l'empli d'udmi-
tiisiratour de 5° C'lase,
Les requérants faisaient y.dotr que
d'après les dispositions Ou décret du
16 septembre. 18M), modifié par celui du
24 juin 1914, les H178 des emplois d'admi-
nistrateurs de 58 classe vacants, étaient
attribués aux commis des services civils
des deux classes supérieures, munis d'un
certificat de langues indochinoises, et ayant
subi avec succès les épreuves d'un exa-
men d'aptitude : que le décret du 26 février
1C20 a dispensé de cette double condition
les commis qui ont été mobilisés ou se sont
engagés pendant la guerre ; que, d'autre
part, une circulaire du ministre des Colo-
nies, en date du 26 janvier 1920, a pres-
crit de tenir compte aux fonctionnaires de
leurs blessures et de la durée de leur
jsùpuur au front ; mais que cette circu-
laire ayant été portée à la connaissance
des intéressés, seulement par une circu-
laire du résident supérieur au Cambodge,
en date du 21 avril 1920, il ne semble pas
qu'il ait été attribué aux requérants, pour
1 établissement du tableau supplémentaire
de 1920, les points supplémentaires aux-
quels leur donnaient droit leurs services
militaires, que par suite de cette omission,
les requérants n'ont pas été portés sur le
tableau publié au Journal officiel de la
codonie le 19 mai 1920, pour l'emploi d'ad-
ministrateur de 5° classe, alors qu'ils
auraient dû y figurer en raison de leur
ancienneté.
Le Conseil d'Etat a répondu à cette argu-
mentation en rejetant la requête dont s'agit
et ce, pour .les motifs ci-après :
Le Conseil,
Considérant que les commis n'ont pas
un droit acquis à être nommés administra-
teurs de 5e classe., que l'Administration
reste toujours libre de choisir, dans l'inté-
rêt du service, parmi les candidats, ceux
qui lui semblent les plus aptes à remplir
les fonctions d'administrateurs. ; que si
le décret du 26 février 1920 a dispensé les
fonctionnaires mobilisés ou engagés pen-
dant la durée de la guerre, d'une part, de
la production du brevet de connaissance
des langues orientales, et d'autre part
d'avoir satisfait à un examen d'aptitude
professionnelle, ce décret n'a pas eu pour
effet de retirer de l'Administration la facul-
té d'apprécier les mérites des différents
candidats et d'exercer librement son choix
pnrmi eux.
Ai Cabnet da Ministre de la Marine
M. Bienès, administrateur - adjoint des
Colonies, a été nommé attaché au cabinet de
M. Georges Leygues, ministre de la Marine,
dont le contre-amiral Pirot demeura chef du
cabinet militaire.
L'aviation coloniale
0
Paril-Oran-Les Indes
Le colomel VuSIlemin, qui était parti du
Bourget pour Oran, d'où il devait prendre
l'air pour tenter de battre le record de la
plus longue dlstanoe en ligne droite, avait
été contraint d'atterrir à Toulouse pour ré-
parer son moteur comme noue l'avions
annoncé.
Le colonel Vuillemin abandonne définiti-
vement son projet de record pour des rai-
eone d'ordre militeire.
Moulay Youssef en France
A Lyon
A son arrivée à
A son arrivée ù. Lyon mardi, après-midi,
le sultan passa les troupes en revue, sa-
lua le drapeau, monta en voiture, et ç'en
fut vers un. palace proche la gare des
Brotteaux.
La Municipalité de la ville, obéissant à
des sentiments de parti, n'avait pas cru
devoir se faire représenter à l'arrivée du
sultan. Seul le préfet du Rhône reçut S.M.
Moulay Youssef, M. Steeg, El Mokri, Si
Kaddour, !e général Mougin, le colonel Au-
dibert, le commandant André.
Après une courte station à l'hôtel de ville,
le cortège se reforma et gagna la Foire
de Lyon, qu'il visita rapidement. Le soleil
à ce moment venait do s'assurer un légèr
avantage sur l'ondée, signe qu'on inter-
préta favorablement pour la soirée.
Le sultan a quitté son hôtel à 10 h. 30,
hier, accompagné des personnages de sa
suite, du général Mougin, du préfet du
Rhône, M. Valette, et de diverses nota-
bilités, et s'est rendu à la basilique de
Fourvière.
Le cortège reformé traversa la ville en-
tière, gagna le faubourg des Charpennes,
où il visita une usine de soieries.
A Aix-les-Bains
Le sultan a quitté Lyon à 15 heures pour
Aix-les-Bains, où il est arrivé à 17 heures.
Il a été reçu par le maire, M. Navarro.
Après une courte promenade un banquet a
été offert à Sa Majesté chérifienne.
Après le dlncl',ellc assista a un feu d'arti-
fice tiré dans le jardin de la Villa des
Fleurs, puis ù une représentation au Théâ-
Ire du Grand Cercle, où l'on donnait le
Médecin malgré lui, de Gounod, avec Lu-
cien Fugère, et le clianmant baélet de Ta-
filioni chez Musette, musique de l'époque
do 1830, transcrite par Henri Busser et
dansé jipr Mlle Zambelli et M. Aveline.
Et pour achever cette soirée de ville
d'eaux le sultan fit un tour à la salle
de baccara.
Générosité du sultan
M. Pierre Godin, président du Conseil
munfcipaJ, a reçu de Sa Majesté le sultan
du Maroc un chèque de 3.000 francs à des-
tination des pauvres des 5' et 8* arrondis-
sements.
Le président du Conseil municipal a im-
médialemeul udrosHé à :.u. le siU-
un ses trou vils reinci-dements v:.Ur eu
don généreux.
Les petits cOte du vovage
'--()'V-'A'
L'étiquetlt musulmane
A présent que la mosquée est inaugurée,
chacun rêve de l'aller visiter. Mais les gens
délicats craignent de commettre quelque
impair.
Au début de ce siècle, on vendait à Alger
un petit manuel de civilité puérile et honnête
suivant Mahomet. Voici quelques choses
« à ne pas faire » :
Brûler des pelures d'ail. Marcher pendant
le dîner. Raccommoder ses habits sur soi.
Eteindre la lumière en soufflant dessus.
Placer la paume de sa main sous son nez.
Couper ses ongles avec ses dents et les avaler.
Se caresser la barbe.
Et trois dernières recommandations, les
plus importantes : Ne pas quitter la mosquée
avec empressement ; ne pas jeter sur les
passants des poux vivants et ne pas se laisseï
étrangler pendant son sommeil.
Nous ne saurions trop encourager nos lec-
teurs à se conformer à ces indications, sur-
tout à la dernière.
Le Sultan et l'Empereur
Le prestige de Napoléon est toujours aussi
grand, on n'en peut douter quand on va hors
de France, surtout. La dernière preuve est
l'émotion avec laquelle Moulay Yousset con-
sidéra tout ce qui, de près où de loin, rap-
pelle le souvenir de l'Empereur.
A Versailles, visitant Trianon, il voulut
monter dans le carrosse impérial ; ensuite,
aux Invalides, il est resté en méditation de-
vant le petit chapeau, l'épée et le collier d'or
qui sont enfermés dans la crypte, près du
tombeau.
Et c'est touchant de penser que Napoléon,
son histoire et sa légende ornent ainsi l'ima-
gination des hommes à travers tous les pays
de la terre..
I ̃' ̃
Lois, Décrets, Arrêtés
-G-O--
Décret du 17 juillet 1926 allouant une vaca-
tion aux membres du jury du concours
pour l'emploi de rédacteur stagiaire à
l'Administration centrale du ministère
des Colonies.
Décret du 17 juillet 1926 étendant aux co-
lonies de l'Indochine. de la Guyane, de
la Martinique, de la Guadeloupe, de la
Réunion de Saint-Pierre et Miquelon, de
la Nouvelle-Calédonie, aux Etablissements
français de l'Inde et de l'Océanie les dis-
positions de la loi du 22 avril 1925 ad-
mettant l'appel incident en matière ré.
oressive.
Décret du 17 juillet 1926 étendant à la Côte
Française des Somalis l'article 2 de la
loi du 22 avril 1925 admettant l'appel in-
cident en matière répressive.
Décret du 17 juillet 1926 modifiant les arti-
cles 174 et 20a du Code d'instruction cri-
minelle local promulgué au Sénégal et dé-
pendances par l'ordonnance du 14 février
183S
Décret du 17 Juillet 1926 complétant l'article
2 du décret du 24 juillet 1893 relatit à
l'exercice de la contrainte par corps en
Indochine.
Décret du 17 juillet 1926 modifiant le décret
du 9 mai 1969 portant réorganisation de
la iustice indigène à Madagascar.
J. 0. du 29 juillet 1006.
Promotion Violette
-0-0-
Sont promus officiers de l'Instruction pur
blique :
Mlle Arlès-Dufour, professeur au lycéen
de jeunes tilles d'Alger.
M. Arnuuù, directeur d'école à Alger.
M. Auclerc, directeur du petit lycée dq
Tunis.
Mlle Auouurd, économe au lycée Ar-
mUlld-Fullieres à Tunis.
M. Autigeon, professeur p. i., censeur du
lycée d'Hanoi.
M. Auzas, professeur de physique au
lycie d'oran.
M. Airnaut, instituteur à Alger.
Mlle Barbé, directrice d'école maternelle!
à Philippeville.
M. Barbeau, conservateur de la bibliothè-
que à Tunis.
M. Beaurieux, professeur, lycée Gouraud
à Rabat.
Mme Beylier, institutrice à Oran.
M. Bonnet, secrétaire adjoint de l'Inspec-
tion académique d'Oran.
M. Bourgarit, directeur des écoles de
Hungyen (Indochine).
Mme Boulin, sous-chef de bureau à la
direction de l'Instruction publique et dgs
Beaux-Arts à Rabat. --
M. Butel, instituteur a BOne.
M. Cadrot, directeur d'école à la Marti-
nique.
M. Caillal, répétiteur au lycée d'Alger.
M. Carlin, professeur au collège colonial
à Dlidah.
M. Chabrol, professeur au lycée de Tana-
narive.
M. Chaloud, directeur d'école au Marin
(Martinique).
Mme Changeant, directrice d'école à
h-puiiol.
Mlle Chcniaux, directrice d'école à Bou-
Saada.
M. Coince, instituteur général à l'Ecole
professionnelle do Tunis.
M. Crouzet, professeur à l'Ecole Normale
de Bouzaréa (Algérie).
M. Décélis, directeur d'école à la Calle.
(Algérie).
Mlle Deproge, institutrice à Fort-det-
France.
Mme Desanti, directrice d'école & Tunis.
M. Doucet, professeur à la faculté d £ 9
lettres d'Alger.
M. Ducros, professeur au collège de
; wé-i.
M. Uuîiias, eomvuis d'inspection acadé-
mique A, Aly,'r.
Mlle Dutruge, directrice d'écolo en se.-
truU'i à Consuiiilino.
M. Duvormia, directeur d'école à Pl-
i zerte. -- - .,'
Mme E!.rr.'8rsançrk\ professeur à 1 école rrt-
rnalro supmiwe de Sidi-bel-Alibùs.
MJle Mm'nti, professeur à l'Ecole supé-
rieure de Blida.
Mme Faurel, directrice d'école à Ferry-
ville (Tunisie).
Mme Franc, institutrice à Nouméa.
M. Gallin, inspecteur des écoles du Daho-
mey.
M. Gambier, chargé de cours au lycée
de Constantine.
Mme Gambier, professeur à l'école nor-
male d'institutrices de Constantine.
M. Gandolphe, professeur au lycée de
Tunis.
M. Garoby, professeur au lycée d'Alger.
M. Gauvin, inspecteur des écoles a
Conakry..
M. Gendron, inspecteur des écoles à Co-
nakry..
M. George, directeur de l'école indigène
à Miliana (Algérie).
Mme Girard, professeur au lycée Ar-
mand-Fallières à Tunis.
Mme Godin, directrice de l'école primaire
supérieure de Sidi-bel-Abbès.
M. Goualard, professeur au lycée d'Alger.;
M. Goussé, instituteur à Tunis.
M. Guenard, instituteur à Saïda.
M. Hautavoine, instituteur adjoint à
Tunis.
M. Hugon, instituteur à constantme.
M. Kors, surveillant général au lycée de
Tananarive.
,M. Latfont-Legraa, instituteur, détaché
au lycée d'Alger.
M. Lnmberton, professeur au lycée de
Tananarive.
M. Le Breton, directeur du collège de
Vinh (Indochine).
M. Madcc, directeur des écoles de Cho-
lon (Indochine).
M. Maki llabid ben Mohammed, profes-
seur au collège musulman de Fez.
M. Marcellot, professeur à l'école supé-
rieure d'Alger.
M. Marlinean, professeur au lycée de la
Réunion, à Saint-Denis.
M. Massé, professeur à la Faculté des
lettres d'Alger.
Mme Mathieu, institutrice a Mosta-
canem..
-, M. Nadarasin, au laboratoire ne 1 ecoia
de chimie de Pondichéry.
M. Nljnc, directeur de l'école de Menzel-
Temimc (Tunisie).
Mlle Naville, surveillante générale du
pensionnnt. de Fort-de-France.
M. Nicod, professeur an collège Alaoui.
de Tunis.
Mme Periès, institutrice, détachée au
petit lveée Jules-Forry, à Tunis.
M. Phelippot, professeur au collège co.
irvnirtl nhdn.
.'-JI 1 .,. - -- -.
M. Picard, répétiteur au lycée de Tunis.
M. Pinelli, professeur de mathématiques
au collège colonial de Bône.
M. Porez, professeur au lycée d'Hanoï.
Mlle Rohnrdet, professeur à l'école pri-
maire supérieure ne nlidn.
M. Ronert, professeur à l'Ecole Normale
de Rou74\réa.
Mme Romnnetti, professeur au lycec de
garçons de Tunis.
M. Roiisset, professeur adjoint h 1 Ecolue
Normale de Rouraréa.
M. Saurai, directeur d'école, a *! £ cr\
M. Seta professeur an lyeée de Tunis.
M. Quîlia, inspecteur de l'Instruction
VINGT-SEPTIEME ANNEE. - No 116 - -- -- - L8 NUMERO : au CBNTlAifCS JEUDI SOIR, 29 JUILLET 1900
0
01 1 izi l
Les Annales Coloniales
¥1 JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBUts PAR "LU ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE OU JOURNAL
IMA_efRIcIata au a.re.,,,.,.PaIIIcfM
DIRECTEURS : MARCEL - RUEDEL et L.-G. THeBAUL T
Rédaedu 4t AteiaittraliM : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1. Téléphue : LOIJYRI 11-17
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France et Colonie» 80 a 41.
Etrange,. 120 » M w SI a
On • abonna du» tom lm Bumum de poste et chez les principaux librairee
Les phosphates Nord'Africains
@tel
Qui dcverait He l'avenu réservé à l'in-
dustrie phosphatièrl nord-africaine à voir la
progression des tonnes exportées chaque an-
née et à comparer la production dans le Nord
de l'Afrique et aux Etats-Unis? Pourtant,
si l'on considère avec une attention plus sou-
tenue les conditions dans lesquelles se déve-
loppe l'extraction dans chacune de nos pos-
sessions, des indices apparaissent qui, sans
être des annonciateurs d'une crise prochaine,
exigent un sérieux examen _et peut-être
l'adoption de mesures de sauvegarde. Une
politique française des phosphates s'impose;
elle est nécessaire pour empêcher la dépré-
ciation sur les marchés internationaux d une
matière première indispensable à la vie agri-
cole. D'autres pays, et les exemples sont ré-
cents et nombreux, ont su par des disposi-
tions habiles et prises à des heures oppor-
tuqes arrêter l'effondrement des cours sur des
marchandises dont elles avaient des stocks
considérables; pourquoi la France, dont la
destinée en ces dernières années à été de
payer très cher et de vendre bon marché, ne
profiterait-elle pas de l'heureuse circonstance
où elle se trouve de posséder les gisements
JJe phosphates les plus riches et les plus
iltendus qui soient connus au monde?
Pénible, en effet, est la constatation à la-
quelle on est amené quand on observe la si-
tuation du marché mondial. Les seules ma-
tières dont le prix reste très bas sont celles
que notre pays offre aux autres nations; et
11 ne faut pas en chercher l'unique raison
dans un change de plus en plus défavorable
à la monnaie nationale. Il y a quelques an-
nées à peine, les lièges algériens et tunisiens
étaient vendus presque à perte et les stocks
l'accumulaient dans les forêts ou les entre-
pôts. Les prix ont monté depuis, mais pro-
portionnellement moins que ceux des cotons
, ou des laines de l'Amérique et de la Répu-
blique Argentine. Les phosphates ne rappor-
tent aussi que de faibles bénéfices. D'après
: La Vie Economique d'octobre dernier « alors
que, depuis la guerre, tout a - augmenté dans
de notables proportions, le prix des phospha-
tes a baissé au point que certaines sociétés
'de second plan allaient cesser leur exploita-
tion au grand détriment de l'agriculture fran-
çaise. L imité de phospliate de qualité cou-
rante cote o,8o (soit 20 centimes-or) contre
8,35 centimes-or, le plus bas prix pratiqué
avant la guerre. »
Aussi avait-on assisté en juillet 1935 à une
tentative de relèvement des prix des phos-
phates; à cet effet les producteurs d'Algérie
et de Tunisie avaient formé une association
générale; les principales sociétés adhérentes
étaient la Compagnie de Gafsa, les Phos-
phates Tunisiens, les sociétés du Dyr, de
M'zaïta et de M'dilla. Les Phosphates de
Constantine n avaient point voulu faire par-
tie de l'union mais elles se déclaraient favo-
rables au but poursuivi.
Relever les prix de vente des phosphates
n'était pas d'ailleurs la. seule chose qu'elles
recherchaient; elles s'efforçaient aussi de se
prémunir contre un danger commun et qui
leur paraissait des plus redoutables. Le Pré-
sident de la Compagnie des Phosphates de
Constantine précisa dans son rapport la me-
nace : a L'industrie phosphatière nord-afri-
caine, disait-il, est née en Algérie. Mais,
tandis qu'il a fallu à celle-ci, faute de
moyens de transport par chemin de fer, 28
ans pour passer d'une extraction de 5.000 à
500.000 tonnes, la Tunisie en 14 ans élevait
sa production de 65.000 à 2.094.689 tonnes.
L'extraction tunisienne, venue après nous sur
le marché, n'a cependant point gêné notre
------------ entreprise parce qu'elle a procédé progressi-
vement, prenant sa place au fur et à mesure
que la consommation s'élargissait. Si nous
en croyons les programmes de l'Office Ché-
rifien, il n'en sera pas de même pour le Ma-
roc qui se propose d'exporter promptement
des quantités massives, de nature à sub-
merger rapidement le marché. On parle d'une
production de 4 millions de tonnes à bref
délai, soit plus que l'ensemble de la consom-
mation européenne de ces dernières années.
Quelle place restera-t-il sur les marchés eu.
ropéens pour les phosphates algériens et tu-
nisiens, évincés par une industrie detat créée
grâce à l'aide de capitaux fournis par les
contribuables métropolitains ou coloniaux et
qu'aucun souci de prix de revient ni de ca-
pital de premier établissement ne viendra
eontenir ou aviserl 8
Nous avons tenu à reproduire le passage 1
tout entier parce qu'il résume fort bien la si-
tuation actuelle et montre les dangers aux-
quels court l'industrie phosphatière par suite
le la surproduction marocaine. Menace plus
rapprochée que l'on ne croyait en juillet der-
nier ; les moyens de transport au Maroc, di-
sait-on, sont insuffisants, il n'existe qu'une
voie étroite pour écouler les phosphates; or,
elle va être remplacée en 1926 par une voie
normale. L'équipement du port de Casa.
blanca se complète d'autre part. Rappelons
enfin que le Maroc a pu exporter l'année der.
nière 711.000 tonnes.
Si une concurrence active s'établissait en-
tre le Maroc d'un côté et l'Algérie-Tunisie
'de l'autre, les conséquences en seraient dé-
sastreuses pour les producteurs eux-mêmes,
pour les pays auxquels ils Appartiennent et
pour la France elle-même. On assisterait
d'abord à une dépréciation plus grande des
prix, si bien que, les dépenses de main-d'œu-
vre augmentant, tout bénéfice serait illusoire.
Même si l'Office chérifien était victorieux
dans la lutte, il ne pourrait le faire qu'au
détriment des finances du Protectorat et il
n'arriverait qu'à créer un état du marché fac-
tice et des plus instables. D'autant qu'il
contribuerait à obérer les- finances des pays
voisins; l'Algérie et la Tunisie ont, en effet,
frappé la production phosphatière de taxes
qui viennent alimenter leur budget ; sûrement
elles n'assisteraient pas indifférentes à la di-
minution de recettes fiscales sur lesquelles
elles comptaient et elles pourraient insister
en rappelant l'origine des capitaux investis
par l'Office Chérifien dans l'exploitation des
phosphates. La France elle-même serait tou-
chée; elle ne pourrait pas longtemps espérer
recevoir la matière première à bon marché et
ses nationaux perdraient les sommes prêtées
aux Compagnies algériennes et tunisiennes.
La lutte ne doit donc pas s engager ; la
métropole a le droit de s'y opposer sans
vouloir brimer les activités de l'une ou de
l'autre de ses possessions, sans prétendre
aussi s'immiscer brutalement dans la con-
duite d'entreprises commerciales. Le pro-
blème a été discuté à la conférence de Tunis;
il n'a pas été entièrement résolu et ne pouvait
l'être sans un accord des Sociétés intéressées.
Le vœu qui a été émis laisse entendre que
les autorités locales exerceront une surveil-
lance vigilante ; il s'exprime ainsi : « Qu'aient
lieu périodiquement (en principe deux fois
par an, au printemps et à l'automne) des
réunions des services intéressés des trois
gouvernements de l'Afrique du Nord, a l'ef-
fet d'examiner la situation d'ensemble de
cette industrie, de procéder à des échanges
de vues sur le marché mondial des phospha-
tes, de prendre chacun en ce qui le concerne
les mesures nécessaires pour satisfaire dans
tous les cas aux besoins de la consommation,
en assurant, dans la mesure du possible, la
bonne marche des entreprises productives. »
De toute évidence le mieux à espérer se-
rait un accord entre les producteurs; aujour-
d'hui, à travers l'Europe, pourtant si divi-
sk, des conventions sont signées entre indus..
triels de différents pays en vue de maintenir
les prix sur les marchés et aussi d'assurer à
rihaque partie l'écoulement d'une quantité
déterminée de marchandises. Pourquoi vrai -
ment dce engagements semblables n'inter-
viendraient-ils pas entre les industriels df.
l'Algérie, de la Tunisie et du Maroc, tous
citoyens ou protégés français? La consom-
mation des superphosphates et par suite celle
des phosphates minéraux qui entrent pour la
majeure partie dans la fabrication des pre-
miers, cette consommation, dis-je, augmente
dans le monde; des marchés qui s'étaiqii
fermés pendant la guerre s'ouvrent à nou-
veau. Nétait la menace d'une production
surabondante et désordonnée, l'industrie
phosphatière nord-africaine aurait devant
elle les plus belles prospectives d'avenir.
Victor Demont..
chargé de cours au Collège de France.
8.8
La rtsuH routier
le l'omise occifleaiale irancaisi
--00--
D'après les derniers renseignements reçus
de Dakar, le réseau routier de r Afrique Occi-
dentale Française, en plein développement de-
puis ces dernières années, comprendrait actuel-
lement environ 28.400 kilomètres, se divisant
en 1.550 kil omètres de routes empi errées et
<•> X AliA 11*. • m
zo.OjU uns de pistes non empierrées automo-
bilisables soit toute l'année, soit uniquement
en bonne saison. Les seules colonies possé-
dant des routes empierrées sont le Sénégal
(206 Ions), la Guinée française (563 kms) et
le Dahomey (779 kms).
Quant aux pistes automobilisables, elles se
répartissent ainsi : Sénégal 4.960 kms ; Gui-
née française 354 kms ; Côte d'Ivoire 3.635
kms ; Dahomey 3.564 kms ; Soudan français
6.903 kms ; Haute-Volta 3.964 kms ; Niger
2.690 luns; Mauritanie 785 kms.
Ce réseau est sillonné par environ 2.000 au-
tomobiles dont 1.344 ont été importées dans
l'année 1925.
On peut se rendre compte de l'effort fourni
dans les différentes colonies du groupe, si l'on
rappelle qu'avant la guerre le réseau routier
était pour ainsi dire inexistant et que la Guinée
française seule avait amorcé le sien.
L'effort administratif se poursuit d'ailleurs
et les divers budgets de l'Afrique Occiden-
tale française prévoient en 1926, plus de onze
millions de francs à la construction de nou-
velles routes ou pistes et à l'entretien des an-
ciennes.
LE TAUX DE LA PIASTRE
.-0-
T.e Gouverneur Général de l'Indochine vient de
faire connaître au ministre des colonies qu'à
la date du tl Juillet 1926, le taux officiel de la
piastre était de 24 fr., de 23 fr. 50 le 25 et de
D fr. 50 le M du même mois.
8.1
LE TAUX DE LA ROUPIE
..-
Le Gouverneur des établissements français.
dans l'Inde vient de faire connaître au minis-
tre des Colonies qu'à la date du 15 juillet 19W,
le taux ofndel de la roupie était de Il fr., et
de 19 fr. 70 le 27 du même mois.
L'aviation et nos colonies
de l'Océan indien
---0-0--
A
L'aviation qui marche à pas de
géant ou mieux qui va à tire-d'aile
- va nous permettre sous Peu de sui-
vre deux tentatives de raid aérien de France
vers nos colonies de l'Océan Indien.
Madagascar fêtera comme il convient nos
pilotes. Mais il me sera permis d'exprimer
le voeu que les hydravions qui auront par-
couru 10.000 kilométrés pour se rendre de
France à Madagascarr prolongent leur vol
vers la vieille terre française de la Réunion,
française depuis trois siècles, terre natale de
cet as de Voir entre les as. Roland Garros
et distante seulement de 700 kilométrés de
Madagascar. Cet essai de liaison aérienne
serait d'autant plus apprécié que, depuis la
guerre, la Réunion se sent en quelque sorte
un peu plus éloignée de la France. Avant
1914, les paquebots des Messageries Mariti-
mes mettaient dix-neuf jours pour aller de
Marseille à Saint-Denis. Le même trajet en
exige aujourd'hui trente trois.
Nul doute que l'expérience démontre qu'il
y aurait possibilité technique et commerciale
et créer une jonction régulière par la voie des
airs entre Madagascar et la Réunion. Vile
anglaise voisine de Maurice donnerait sans
doute aussi des voyageurs et du fret postal.
La distance à franchir est inférieure à celle
de la ligne directe Marseille-Alger, sur la-
quelle vont bientôt voler nos hydravions.
Le port de Madagascar, qui est touché le
premier par les bateaux venus de Marseille,
est Majunga, sur la Côte occidentale. C'est
aussi Majunga qui est la dernière escale des
mêmes vapeurs quand ils regagnent la Fran-
ce. C'est pourquoi le projet est né de relier
par chemin de fer Majunga à Tananarive,
chef-lieu de la Grande Ile. Le projet som-
meille dans quelque carton des archives du
Gouvernement Général. En l'état actuel des
fmances de la Colonie et bien qu'il soit
meilleur certes que l'état des ftnances de la
métropole l'entreprise peut être ajournée.
Une bonne route, qui existe déjà en grande
fartie, suffira au trafic, à condition qu'elle
soit achevée et pourvue des ponts qui sont
indispensables four assurer une liaison ré-
gulière. Mais la création d'une ligne aérien-
ne serait moins coûteuse et les distances plus
vite franchies. Des appareils amphibies des..
serviraient parfaitement la ligne : ils pour-
raient à la fois se poser sur les hauts pla-
teaux à Tananarive et survoler l'Océan entra
Madagascar et la Réunion.
Je connais tiop les qualités de réalisateur
de M. Léon Perrier qui, depuis bientôt un
an fait une si utile besogne rue Oudinot,
pour ne pas être certain qu'il étudiera d'ac-
cord avec les services de VAéronautique cette
suggestion et qu'il fera tout pour mener à
bonne finA si cela est comme je le crois très
possible, un projet semblable.
Les populations de nos colonies de YOcéan 1
Indien lui en seraient reconnaissantes.
Lucien Gasparin.
Député do la Rlunfon.
RUE OUDINOT
eo
Le Journal officiel d'hier a publié la nou-
velle composition du cabinet de M. Léon Pei-
ner ministre des Colonies, établie par décret.
La voici :
Chef du cabinet du ministre
M. Gaston Joseph, gouverneur des colonies,
directeur de l'Agence Economique de l'Afri-
que Occidentale française.
Chefs adjoints
MM. Yvon (René), administrateur de
1" classe des services civils de l'Indochine;
Aubert (Pierre), administrateur en chef des co-
lonies.
Chef du secrétariat particulier
Mlle Maria Durand, secrétaire rédacteur
du Conseil général de l'Isère.
Chargé de mission
M. Juvanon (Adrien), gouverneur des co-
lonies.
Allachà au cabinet
MM. Tajasque, chef de bureau des ser-
vices civils de l'Indochine; Brassat-Lapey-
rière (Pierre-Henri), administrateur des colo-
nies.
Officier d'ordommee
M. le commandant Fauché, de l'infanterie
coloniale.
La Missmd de M. Alexaidre Varene
en Indochine
Par décret en date du 27 juillet 1926, rendu
sur la proposition du ministre des Colonies,
M. Alexandre Varenne, député, a été chargé,
à titre de mission temporaire, des fonctions de
gouverneur général de l' Indochine, pour une
période de six mois, à compter du 28 juillet
1926.
A la Présidence du Conseil
1
M. Poincaré, président du Conseil, a reçu
Hier M. Viollelte, Gouftmeur Général de
l'Algérie, accompagné de M. Picard, direc-
teur général de la Banque de l'Algérie. La
conversation a roulé exclusivement sur des
questions ifnancières concernant notre grande
possession méditerranéenne.
AU SENAT
- 00
COMMISSION DES COLONIES
Cette importante commission se réunira
vendredi 30 juillet 1926 à 15 heures.
A l'ordre du jour :
1° Désignation d'un rapporteur au fond
du projet de loi autorisant le Gouvernement
de l'A. E. F. à contracter un emprunt pour
l'achèvement du dhemin de fer de Urazza-
ville à l'Océan.
20 Désignation d'un rapporteur pour a.vis
aux projets de lois concernant des droits
de douanes et portant les nwnéros 301, 302,
303, 304, 305, 306, 307, 308, 309.
3° Discussion d'une proposition de M.
Lauraine au sujet d'une étude à faire par
la Commission sur la situation de chacune
de nos Colonies.
A LA CHAMBRE
-<>-0- !"
PROPOSITION DE LOI
La médaille militaire
aux militaires de Syrie et du Maroc
M. Jean Goy vient de déposer une propo-
sition de loi ayant pour objet d'attribuer la
médaille militaire, après quinze ans de
services, aux militaires de carrière ayant
pris part à la guerre 1914-11918 ou aux cam-
pagnes de Syrie ou du Maroc.
Dans l'exposé des motifs, M. Goy ne de-
mande pas qu'elle soit attribuée à tous les
militaires ayant servi pendant quinze ans.
Une distinction doit être faite et nous limi-
tons, pour cela, notre proposition à ceux
qui ont combattu contre l'Allemagne, au
Maroc et en Syrie, en un mot sur mus les
Micat-res d'opérations.
III n'en coûterait rien à l'Etat., puisque
aucun traitement n'y serait attaché.
Ce serait simplement une compensation
donnée à ceux qui constituent l'armature
de notre armée, sous-offleiers et soldats de
carrière dont l'esprit de sacrifice a puis-
samment contribué à nous assurer la vic-
toire.
.'8
Au Conseil d'État
Rejet de la requête des Services
civils de l'Indochine
Cette haute juridiction a rejeté !a requête
qu'un certain nombre de commis dos ser-
vices civils do l'Indochine uvaieul intro-
duite contre le tableau d'avancement sup-
plémentaire, pour l'année 1U2G, dJa corn-
niW desdits services, pour l'empli d'udmi-
tiisiratour de 5° C'lase,
Les requérants faisaient y.dotr que
d'après les dispositions Ou décret du
16 septembre. 18M), modifié par celui du
24 juin 1914, les H178 des emplois d'admi-
nistrateurs de 58 classe vacants, étaient
attribués aux commis des services civils
des deux classes supérieures, munis d'un
certificat de langues indochinoises, et ayant
subi avec succès les épreuves d'un exa-
men d'aptitude : que le décret du 26 février
1C20 a dispensé de cette double condition
les commis qui ont été mobilisés ou se sont
engagés pendant la guerre ; que, d'autre
part, une circulaire du ministre des Colo-
nies, en date du 26 janvier 1920, a pres-
crit de tenir compte aux fonctionnaires de
leurs blessures et de la durée de leur
jsùpuur au front ; mais que cette circu-
laire ayant été portée à la connaissance
des intéressés, seulement par une circu-
laire du résident supérieur au Cambodge,
en date du 21 avril 1920, il ne semble pas
qu'il ait été attribué aux requérants, pour
1 établissement du tableau supplémentaire
de 1920, les points supplémentaires aux-
quels leur donnaient droit leurs services
militaires, que par suite de cette omission,
les requérants n'ont pas été portés sur le
tableau publié au Journal officiel de la
codonie le 19 mai 1920, pour l'emploi d'ad-
ministrateur de 5° classe, alors qu'ils
auraient dû y figurer en raison de leur
ancienneté.
Le Conseil d'Etat a répondu à cette argu-
mentation en rejetant la requête dont s'agit
et ce, pour .les motifs ci-après :
Le Conseil,
Considérant que les commis n'ont pas
un droit acquis à être nommés administra-
teurs de 5e classe., que l'Administration
reste toujours libre de choisir, dans l'inté-
rêt du service, parmi les candidats, ceux
qui lui semblent les plus aptes à remplir
les fonctions d'administrateurs. ; que si
le décret du 26 février 1920 a dispensé les
fonctionnaires mobilisés ou engagés pen-
dant la durée de la guerre, d'une part, de
la production du brevet de connaissance
des langues orientales, et d'autre part
d'avoir satisfait à un examen d'aptitude
professionnelle, ce décret n'a pas eu pour
effet de retirer de l'Administration la facul-
té d'apprécier les mérites des différents
candidats et d'exercer librement son choix
pnrmi eux.
Ai Cabnet da Ministre de la Marine
M. Bienès, administrateur - adjoint des
Colonies, a été nommé attaché au cabinet de
M. Georges Leygues, ministre de la Marine,
dont le contre-amiral Pirot demeura chef du
cabinet militaire.
L'aviation coloniale
0
Paril-Oran-Les Indes
Le colomel VuSIlemin, qui était parti du
Bourget pour Oran, d'où il devait prendre
l'air pour tenter de battre le record de la
plus longue dlstanoe en ligne droite, avait
été contraint d'atterrir à Toulouse pour ré-
parer son moteur comme noue l'avions
annoncé.
Le colonel Vuillemin abandonne définiti-
vement son projet de record pour des rai-
eone d'ordre militeire.
Moulay Youssef en France
A Lyon
A son arrivée à
A son arrivée ù. Lyon mardi, après-midi,
le sultan passa les troupes en revue, sa-
lua le drapeau, monta en voiture, et ç'en
fut vers un. palace proche la gare des
Brotteaux.
La Municipalité de la ville, obéissant à
des sentiments de parti, n'avait pas cru
devoir se faire représenter à l'arrivée du
sultan. Seul le préfet du Rhône reçut S.M.
Moulay Youssef, M. Steeg, El Mokri, Si
Kaddour, !e général Mougin, le colonel Au-
dibert, le commandant André.
Après une courte station à l'hôtel de ville,
le cortège se reforma et gagna la Foire
de Lyon, qu'il visita rapidement. Le soleil
à ce moment venait do s'assurer un légèr
avantage sur l'ondée, signe qu'on inter-
préta favorablement pour la soirée.
Le sultan a quitté son hôtel à 10 h. 30,
hier, accompagné des personnages de sa
suite, du général Mougin, du préfet du
Rhône, M. Valette, et de diverses nota-
bilités, et s'est rendu à la basilique de
Fourvière.
Le cortège reformé traversa la ville en-
tière, gagna le faubourg des Charpennes,
où il visita une usine de soieries.
A Aix-les-Bains
Le sultan a quitté Lyon à 15 heures pour
Aix-les-Bains, où il est arrivé à 17 heures.
Il a été reçu par le maire, M. Navarro.
Après une courte promenade un banquet a
été offert à Sa Majesté chérifienne.
Après le dlncl',ellc assista a un feu d'arti-
fice tiré dans le jardin de la Villa des
Fleurs, puis ù une représentation au Théâ-
Ire du Grand Cercle, où l'on donnait le
Médecin malgré lui, de Gounod, avec Lu-
cien Fugère, et le clianmant baélet de Ta-
filioni chez Musette, musique de l'époque
do 1830, transcrite par Henri Busser et
dansé jipr Mlle Zambelli et M. Aveline.
Et pour achever cette soirée de ville
d'eaux le sultan fit un tour à la salle
de baccara.
Générosité du sultan
M. Pierre Godin, président du Conseil
munfcipaJ, a reçu de Sa Majesté le sultan
du Maroc un chèque de 3.000 francs à des-
tination des pauvres des 5' et 8* arrondis-
sements.
Le président du Conseil municipal a im-
médialemeul udrosHé à :.u. le siU-
un ses trou vils reinci-dements v:.Ur eu
don généreux.
Les petits cOte du vovage
'--()'V-'A'
L'étiquetlt musulmane
A présent que la mosquée est inaugurée,
chacun rêve de l'aller visiter. Mais les gens
délicats craignent de commettre quelque
impair.
Au début de ce siècle, on vendait à Alger
un petit manuel de civilité puérile et honnête
suivant Mahomet. Voici quelques choses
« à ne pas faire » :
Brûler des pelures d'ail. Marcher pendant
le dîner. Raccommoder ses habits sur soi.
Eteindre la lumière en soufflant dessus.
Placer la paume de sa main sous son nez.
Couper ses ongles avec ses dents et les avaler.
Se caresser la barbe.
Et trois dernières recommandations, les
plus importantes : Ne pas quitter la mosquée
avec empressement ; ne pas jeter sur les
passants des poux vivants et ne pas se laisseï
étrangler pendant son sommeil.
Nous ne saurions trop encourager nos lec-
teurs à se conformer à ces indications, sur-
tout à la dernière.
Le Sultan et l'Empereur
Le prestige de Napoléon est toujours aussi
grand, on n'en peut douter quand on va hors
de France, surtout. La dernière preuve est
l'émotion avec laquelle Moulay Yousset con-
sidéra tout ce qui, de près où de loin, rap-
pelle le souvenir de l'Empereur.
A Versailles, visitant Trianon, il voulut
monter dans le carrosse impérial ; ensuite,
aux Invalides, il est resté en méditation de-
vant le petit chapeau, l'épée et le collier d'or
qui sont enfermés dans la crypte, près du
tombeau.
Et c'est touchant de penser que Napoléon,
son histoire et sa légende ornent ainsi l'ima-
gination des hommes à travers tous les pays
de la terre..
I ̃' ̃
Lois, Décrets, Arrêtés
-G-O--
Décret du 17 juillet 1926 allouant une vaca-
tion aux membres du jury du concours
pour l'emploi de rédacteur stagiaire à
l'Administration centrale du ministère
des Colonies.
Décret du 17 juillet 1926 étendant aux co-
lonies de l'Indochine. de la Guyane, de
la Martinique, de la Guadeloupe, de la
Réunion de Saint-Pierre et Miquelon, de
la Nouvelle-Calédonie, aux Etablissements
français de l'Inde et de l'Océanie les dis-
positions de la loi du 22 avril 1925 ad-
mettant l'appel incident en matière ré.
oressive.
Décret du 17 juillet 1926 étendant à la Côte
Française des Somalis l'article 2 de la
loi du 22 avril 1925 admettant l'appel in-
cident en matière répressive.
Décret du 17 juillet 1926 modifiant les arti-
cles 174 et 20a du Code d'instruction cri-
minelle local promulgué au Sénégal et dé-
pendances par l'ordonnance du 14 février
183S
Décret du 17 Juillet 1926 complétant l'article
2 du décret du 24 juillet 1893 relatit à
l'exercice de la contrainte par corps en
Indochine.
Décret du 17 juillet 1926 modifiant le décret
du 9 mai 1969 portant réorganisation de
la iustice indigène à Madagascar.
J. 0. du 29 juillet 1006.
Promotion Violette
-0-0-
Sont promus officiers de l'Instruction pur
blique :
Mlle Arlès-Dufour, professeur au lycéen
de jeunes tilles d'Alger.
M. Arnuuù, directeur d'école à Alger.
M. Auclerc, directeur du petit lycée dq
Tunis.
Mlle Auouurd, économe au lycée Ar-
mUlld-Fullieres à Tunis.
M. Autigeon, professeur p. i., censeur du
lycée d'Hanoi.
M. Auzas, professeur de physique au
lycie d'oran.
M. Airnaut, instituteur à Alger.
Mlle Barbé, directrice d'école maternelle!
à Philippeville.
M. Barbeau, conservateur de la bibliothè-
que à Tunis.
M. Beaurieux, professeur, lycée Gouraud
à Rabat.
Mme Beylier, institutrice à Oran.
M. Bonnet, secrétaire adjoint de l'Inspec-
tion académique d'Oran.
M. Bourgarit, directeur des écoles de
Hungyen (Indochine).
Mme Boulin, sous-chef de bureau à la
direction de l'Instruction publique et dgs
Beaux-Arts à Rabat. --
M. Butel, instituteur a BOne.
M. Cadrot, directeur d'école à la Marti-
nique.
M. Caillal, répétiteur au lycée d'Alger.
M. Carlin, professeur au collège colonial
à Dlidah.
M. Chabrol, professeur au lycée de Tana-
narive.
M. Chaloud, directeur d'école au Marin
(Martinique).
Mme Changeant, directrice d'école à
h-puiiol.
Mlle Chcniaux, directrice d'école à Bou-
Saada.
M. Coince, instituteur général à l'Ecole
professionnelle do Tunis.
M. Crouzet, professeur à l'Ecole Normale
de Bouzaréa (Algérie).
M. Décélis, directeur d'école à la Calle.
(Algérie).
Mlle Deproge, institutrice à Fort-det-
France.
Mme Desanti, directrice d'école & Tunis.
M. Doucet, professeur à la faculté d £ 9
lettres d'Alger.
M. Ducros, professeur au collège de
; wé-i.
M. Uuîiias, eomvuis d'inspection acadé-
mique A, Aly,'r.
Mlle Dutruge, directrice d'écolo en se.-
truU'i à Consuiiilino.
M. Duvormia, directeur d'école à Pl-
i zerte. -- - .,'
Mme E!.rr.'8rsançrk\ professeur à 1 école rrt-
rnalro supmiwe de Sidi-bel-Alibùs.
MJle Mm'nti, professeur à l'Ecole supé-
rieure de Blida.
Mme Faurel, directrice d'école à Ferry-
ville (Tunisie).
Mme Franc, institutrice à Nouméa.
M. Gallin, inspecteur des écoles du Daho-
mey.
M. Gambier, chargé de cours au lycée
de Constantine.
Mme Gambier, professeur à l'école nor-
male d'institutrices de Constantine.
M. Gandolphe, professeur au lycée de
Tunis.
M. Garoby, professeur au lycée d'Alger.
M. Gauvin, inspecteur des écoles a
Conakry..
M. Gendron, inspecteur des écoles à Co-
nakry..
M. George, directeur de l'école indigène
à Miliana (Algérie).
Mme Girard, professeur au lycée Ar-
mand-Fallières à Tunis.
Mme Godin, directrice de l'école primaire
supérieure de Sidi-bel-Abbès.
M. Goualard, professeur au lycée d'Alger.;
M. Goussé, instituteur à Tunis.
M. Guenard, instituteur à Saïda.
M. Hautavoine, instituteur adjoint à
Tunis.
M. Hugon, instituteur à constantme.
M. Kors, surveillant général au lycée de
Tananarive.
,M. Latfont-Legraa, instituteur, détaché
au lycée d'Alger.
M. Lnmberton, professeur au lycée de
Tananarive.
M. Le Breton, directeur du collège de
Vinh (Indochine).
M. Madcc, directeur des écoles de Cho-
lon (Indochine).
M. Maki llabid ben Mohammed, profes-
seur au collège musulman de Fez.
M. Marcellot, professeur à l'école supé-
rieure d'Alger.
M. Marlinean, professeur au lycée de la
Réunion, à Saint-Denis.
M. Massé, professeur à la Faculté des
lettres d'Alger.
Mme Mathieu, institutrice a Mosta-
canem..
-, M. Nadarasin, au laboratoire ne 1 ecoia
de chimie de Pondichéry.
M. Nljnc, directeur de l'école de Menzel-
Temimc (Tunisie).
Mlle Naville, surveillante générale du
pensionnnt. de Fort-de-France.
M. Nicod, professeur an collège Alaoui.
de Tunis.
Mme Periès, institutrice, détachée au
petit lveée Jules-Forry, à Tunis.
M. Phelippot, professeur au collège co.
irvnirtl nhdn.
.'-JI 1 .,. - -- -.
M. Picard, répétiteur au lycée de Tunis.
M. Pinelli, professeur de mathématiques
au collège colonial de Bône.
M. Porez, professeur au lycée d'Hanoï.
Mlle Rohnrdet, professeur à l'école pri-
maire supérieure ne nlidn.
M. Ronert, professeur à l'Ecole Normale
de Rou74\réa.
Mme Romnnetti, professeur au lycec de
garçons de Tunis.
M. Roiisset, professeur adjoint h 1 Ecolue
Normale de Rouraréa.
M. Saurai, directeur d'école, a *! £ cr\
M. Seta professeur an lyeée de Tunis.
M. Quîlia, inspecteur de l'Instruction
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