Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-07-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 juillet 1926 27 juillet 1926
Description : 1926/07/27 (A27,N115). 1926/07/27 (A27,N115).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63971621
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
- ▼fNGT-SliPrilÎME ANE. Mo n. - -- - - --- - - - - - - - - - - - LB NUMKBO : 1)0 CENUMKS MARDI SOIR, 27 JUILLET lWltt.
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
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ABONNEMEIITS t France et Colonia 80. 45 0 25 »
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On ̃'•bonne dans tOUt le« Bureaux de porte et chez 1.. principaux librairee
Le problème des transports aux colonies
« Le pays peut se sauver lui-même », di-
•ait Léon Blum dans son magnifique discours
- 7 juillet dont certains passages avaient été
salués par les applaudissements unanimes de
la Chambre entière. Avec Blum, nous répétons
qu'il y a chez nous assez d'énergies, assez de
lelsources pour suffire à notre complet rétablis-
sement financier sans faire appel au dangereux
concours de la finance américaine. La France
possède tous les éléments de son propre sa-
lut, surtout si, par France, on n'entend pas
seulement la métropole, mais aussi la France
foutre-mer, toutes ces magnifiques possessions
qoe le monde entier nous envie.
L' œuvre de redressement national sera aisée
si nous faisons largement appel à nos colonies,
si nous savons rapidement les mettre en va-
leur, si nous savons exploiter toutes les formi-
dables ressources qu'elles contiennent. Les
colonies sauveront le franc si une administration
intelligente sait préparer la mobilisation de
leurs inépuisables richesses naturelles pour les
faire affluer vers nos ports et nos centres in-
flustriels. Riz et caoutchouc de l'Indochine,
minerai et bétail de Madagascar, phosphates
et blé de l'Afrique du Nord, arachides et bois
précieux de l'Afrique occidentale et équato-
riale, tout cela peut venir vers nous en quan-
tités très rapidement croissantes ; tout cela,
après transformation peut être rétrocédé moyen-
nant de beaux dollars et de superbes livres ster-
Iinas. Sachons gérer notre vaste empire colo-
nial de façon à n'y rien laisser en jachère, à
n'y r;en laisser perdre de ce que la nature y
prodigue, et nous verrons bientôt notre balance
commerciale accuser en notre faveur un im-
portant solde créditeur, au plus grand profit de
aotze pauvre petit franc.
Mise en Valeur des colonies, ces quelques
taots constituent tout un programme de relève-
ment financier. Mais comment mettre en va-
leur notre domaine d'outre-mer ? Que faire
immédiatement pour liquéfier, pour dynamiser
ces immenses ressources naturelles qui existent
patentiellement dans nos colonies ? Examinons
lie problème sous toutes ses faces, précisons les
tIonnées, éliminons les inconnues, procédons
par analyse ou par synthèse, peu importe ;
nous arriverons toujours à la même conclusion :
la valeur d'une colonie est fonction directe des
tonditions de transport des marchandises. Le
problème des transports domine tout le pro-
blème colonial, et pour chacune de nos pos-
sessions, on peut poser le dilemne suivant :
faire une route et un rail. ou partir. Que pou-
WIIs-nous attendre de l'A. E. F., par exem-
ple, sans le Brazzaville-Océan) A peu près
rien. Que nous donnera-t-elle, une fois le rail
posé ? Tout.
Mais construire une route, poser un rail
n'est rien si on n' a pas à sa disposition une
source d'énergie permettant de faire circuler à
bon marché les véhicules, camions, trains, etc.
Donc, en dernière analyse, le problème de la
mise en valeur des colonies se ramène à ce-
hi-ci : trouver sur place des sources d'énergie
abondantes et peu coûteuses.
En avons-nous dans nos possessions > De la
houille ? point, sauf en Indochine. Du charbon
de bois ? On peut, en avoir en quantités illi-
mitées, surtout en A. O. F. et en A. E. F. ;
mais si, techniquement, la question des trac-
teurs à gazogène est à peu près résolue, bien
iIe. déboires peuvent encore être réservés à
ceux qui voudraient employer systématique.
ment le charbon de bois colonial. Du pétrole
Pas du tout, pour le moment. De l'éleclridté
Oui, surtout en Afrique Equatoriale, et l'idée
dTélectrifier le Brazzaville-Océan était particu-
lièrement heureuse.
Inventaire décourageant de nos ressources
Énergétiques, n'est-ce pas ? Oui, si nous
n'avions pas volontairement omis une source
abondante de calories que toutes nos colonies
possèdent. Nous voulons parler cle Valcool.
L'alcool, comme carbivant pour moteur, a
hit ses preuves, soit qu'on l'emploie seul, soit
qu'on utilise un mélange d'alcool et de benzol,
wu d'alcool et d'essence de pétrole. D'autre
part, grâce à de récentes découvertes, à de
nouveaux procédés de fermentation et de distil-
lation, la fabrication de l'alcool aux colonies
ne se heurte plus à aucune difficulté sérieuse.
Enfin, la matière première nécessaire à la fa-
brication de l'alcool existe partout surtout dans
notre domaine africain. Riz, mais, sorgho, ma-
nioc, patate douce, banane surtout, peuvent
aisément donner par un traitement sur place
- quantités considérables d'alcool. Mais,
dans l'exposé de la valeur comparative des
matières premières qui peuvent être utilisées
peur la fabrication des carburants coloniaux,
notamment en Afrique, la première place doit
vevenir incontestablement à une plante très peu
connue en France, mais très largement exploi-
tée dans le monde entier, qui est l'agaoe.
La question de l'agave est certainement fa-
milière aux lecteurs des Annales Coloniales,
aussi n'exposerons-nous pas l'histoire de cette
plante. Qu'il nous suffise de dire que des cen-
taines de milliers d'hectares, en Afrique du
Nord et en Afrique Occidentale peuvent être
plantés en agave, que ces terrains sont, pour
m plupart, complètement stériles, que, cfici
feois ans, ils peuvent donner une récolte repré-
sentant comme valeur en alcool plusieurs cen-
taines de millions. Si nos Gouverneurs Géné-
rant veulent encourager efficacement la culture
de l'agave, d'ici peu de temps le problème du
carburant colonial sera résolu, et l'exploitation
complète et rationnelle de nos colonies pourra
enfin commencer. Ce jour-là, la France aura
recouvré son indépendance et retrouvé sa pros-
périté financière.
Georges Nouelle,
Député de Sadna-et-Loire,
Secrétaire de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats, secré-
taire de la Commission de l'Enseigne-
ment.
.,. –-–-
un chemin as 1er en Casamance
Bien que cette création nous semble encore
prématurée, nous devons noter ce vœu de la
Chambre de Commerce de Ziguinchor en fa-
veur de la construction d'une voie ferrée en
Haute-Casamance.
Les dépenses qu'exigeraient de tels travaux
paraissent à beaucoup de coloniaux hors de
proportion avec les recettes que produirait
r exploitation.
La Casamance est, sans conteste, une ré-
gion fertile, mais pour en extraire suffisam-
ment de produits alimentant une voie ferrée,
la main-d' œuvre est insuffisante. La baisse des
matières premières, l'accroissement de la po-
pulation permettront plus tard de réaliser les
vœux des commerçants de Ziguinchor, vœux
qui. comme je le disais plus haut, doivent dès
maintenant être pris en considération.
Il la recMt d'un carburant national
--0-0-
La semaine de carbonisation, d'industria-
lisation forestière et de véhicules à gazogène,
organisée dans le Sud-Ouest de la France
à l'occasion de la Foire de Bordeaux, a
confirmé de façon éclatante les espoirs qui
sont placés dans le « charbon de bois, car-
burant national ».
Expériences diverses de carbonisation dans
des fours mobiles, concours de véhicules et
de tracteurs fonctionnant à l'aide de gazo-
gènes, ont obtenu un égal succès. Le reten-
tissement des résultats des épreuves a été
considérable dans tout le pays.
Dès maintenant l'on peut considérer que
les divers modèles de fours à carboniser,
s'ils diffèrent par certains côtés, sont parfai-
tement au point. Le rendement en charbon
de bois est de 40 à 50 supérieur à celui
qui est obtenu par la fabrication en meules;
les frais de fabrication sont, tout compte fait,
moins élevés; de plus, certains appareils
permettent de récupérer des sous-produits,
tels que goudron, acide pyroligneux, etc.,dont
la valeur couvre souvent les frais totaux de
l'opération de carbonisation.
Pour les gazogènes, les progrès enregistrés
sur les appareils présentés aux concours pré-
cédents sont très sensibles. Le concours a
prouvé que tous les véhicules, camions, ca-
mionnettes, voitures de tourisme, qui étaient
munis de ces appareils marchaient dans
d'excellentes conditions, tout en faisant réa-
liser à leurs propriétaires une économie de
carburant atteignant 70 à 80 %, par rap-
port aux véhicules fonctionnanr à l'essence.
Qu'on en juge, du reste ̃: Une voiture de
tourisme a fait, pendant les trois journées
du concours, une moyenne de 55 kilomètres à
l'heure, dépassant 70 en palier. Consomma-
tion : 32 kilos de charbon (valeur 12 fr. aux
100 kilomètres ;
Un camion, parti de Paris, a fait pendant
plusieurs journées consécutives du 46 de
moyenne à l'heure, consommant de 45 à 50
kilos de carbornite (agglomérés de charbon
de bois) aux 100 kilomètres. Un seul Ittre
d'essence fut utilisé pour l'allumage pendant
tout le parcours;
Deux - camions portant 4 et 5 tonnes de
charge utile, ont accompli gaillardement tout
le circuit. Marchant à 20, 22 à l'heure, ils
ont consommé de 40 à 50 kilos de carbonite
aux 100 kilomètres.
Un fort omnibus (16 places), des camions
et camionnettes employant des bois durs,
bois sec, déchets de scierie, charbonnette
hachée, ont effectué tout le parcours sans
incident. Consommation : de 70 à 100 kilos
valeur 10 à 12 fr. aux 100 kilomètres;
D'autres véhicules employant des bois di-
vers, dont le pin maritime, ont fait des
prouesses, du 40 et même du 60 à l'heure,
s'approvisionnant rapidement tous les 30 ou
40 kilomètres et faisant réaliser une économie
invraisemblable : 40 kilos de bois de pin,
valant 4 fr. remplaçant 20 litres d'essence
valant 60 fr. !
Les Annales Coloniales ont été les pre-
mières, parmi les journaux coloniaux, à si-
gnaler le très grand intérêt que pouvait pré-
senter, aussi bien pour la métropole que pour
la plupart de nos possessions d'outre-mer,
l'utilisation de véhicules fonctionnant à
l'aide de gazogènes. Le gaz pauvre, qu'il
soit fourni par le bois ou par le charbon de
bois, est un carburant d'avenir. Par le prix
très modique auquel on peut l'obtenir, il
est plus que l'alcool, plus que les huiles
végétales, destiné à devenir rapidement notre
vrai carburant national et colonial.
A quand les premiers équipements, avec
des gazogènes, des véhicules industriels exis.
tant dans nos colonies. Le Parlement vient,
par une loi du ,fil' juillet courant, de favoriser
les véhicules qui en sont munis en Franre,
en réduisant jusqu'à concurrence de 50 les
taxes diverses dont ils sont frappés.
Ne pourrait-on prendre une mesure analo-
gue dans les colonies où l'utilisation du bois
comme carburant ne risque pas de porter
atteinte à la conservation des richesses fo-
restières? Au prix que nous payons l'essence,
la moindre économie dans la consommation se
traduit Immédiatement par une réduction
Importante des paiements que nous devons
faire à l'étranger.
J. kieniamd
Administrateur 'des colonies.
Le Plle Norg et l'aviagos
Chacun connaît les efforts héroï-
ques aux prix desquels le Pôle
Nord a été exploré et découvert du-
rant la deuxième partie du XIXO siècle et les
premières années du xxO. Les noms de Peary,
d'Amundsen, de Nansen, pour ne citer que
les plus connus, sont célèbres et leurs exploits
méritent d'être donnés en exemple à une
jeunesse qui aurait trop tendance à s'imagi-
nre qu'il n'existe plus de dévouement désin-
téressé.
Mais voici que les aviateurs sont à leur
tour tentés par les expéditions polaires et
veulent survoler cette région qu'un géogra-
phe appelle on ne sait trop pourquoi « le
sommet du monde ». Le capitaine Roald
Amundsen vient de le faire sur le dirigea-
ble Norge. Quelques jours auparavant l'Amé-
ricain Byrd l'avait essayé. Et Amundsen
lui-même l'an dernier l'avait entrepris mais
n'avait pu atteindre que le 87 "43' de lati-
tude.
Il est probable que ces expéditions seront
suivies d'autres. Des journalistes proposent
d'organiser des voyages de plaisir en avions
ou dirigeables dans la région arctique. Le
projet ne manque pas d'originalité. Et il sera
curieux de voir les désœuvrés et les snobs
chercher leurs distractions dans ces pays où
durant un siècle des explorateurs ont bravé
le scorbut, le froid et la glace, les tempêtes
pour arracher son mystère à cette nature ter-
rible.
Mais dans quelle mesure ces expéditions
aériennes serviront-elles la science géogra-
phique Certains géographes et des plus esti-
més les tiennent pour à peu près stériles.
Et ils donnent leurs raisons. Sans doute la
nécessité de survoler le bassin articque à
grande vitesse, parfois par la brume et sous
des températures extrêmes obligera ceux qui
le tenteront « à résoudre de délicats problè-
mes techniques et à réaliser des merveilles
d'ingéniosité ib. Mais cela, les constructeurs
d'appareils et les aéronautes et pas le moins
du monde le géographe.
Il est non moins évident que des traversées
entreprises dans de pareilles conditions té-
moignent de la part de ceux qui s'y essayent
de grandes qualités de courage. Mais ces qua-
lités seront-elles employées au service de la
sciencel Nullement.
Quels sont les buts des explorations scien-
tifiques dans cette partie du monde ? i° Dres-
ser la carte des régions qui peuvent exister;
20 faire des sondages; 30 mesurer l'épaisseur
et la dérive des glaces, analyser leur nature;
40 recueillir toutes les données utiles pour
l'étude de la météorologie, de l'électricité at-
mosphérique et du magnétisme terrestre de-
puis la température jusqu'aux aurores boréa-
les. Autrement dit il s'agit d'apporter des
éléments nouveaux à la météorologie et à
l'océanographie, car la carte des régions con-
nues est à peu près achevée.
De quelle utilité peuvent être les raids
d'avions pour ce genre d'observation? Bien
faible sinon nulle. Car ces études météorolo-
giques ou océanographiques exigent deux con-
ditions indispensables et qui ne sont pas
remplies ni par les dirigeables, ni par les
aéroplanes: le temps et le contact de la
glace.
Certains d'autre part prétendent que ces
vols permettront de découvrir des terres, s'il
en existe dans la partie inconnue de la mer
de Beaufort, au nord de l'Alaska. Ce n'est
pas du tout certain. Car si les terres sont
plates, comme les îles de l'archipel Parry,
elles pourront fort bien échapper aux regards
des observateurs aériens et se confondre
avec la banquise.
En résumé, l'expérience nous apprend que
pour avoir sur ces régions des renseignements
sérieux il faut ou bien s'installer sur quelque
point bien choisi, y séjourner longtemps et
rayonner de là en divers sens comme le firent
Greely et ses compagnons ou bien se laisser
dériver pendant trois ans à travers le bassin
arctique, comme le fit Nansen sur le Fram,
ou enfin comme Amundsen et Sverdrup croi-
ser durant des mois et des mois le long de
la banquise.
Rien de semblable avec les avions ou les
dirigeables. Aussi, les expéditions arctiques
entreprises par ces moyens ne peuvent, en
dépit de l'intérêt qu'elles présentent par ail-
leurs, apporter une contribution sérieuse à la
connaissance des régions polaires.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission des Af-
faires Elrangêre., membre de ta
Commission des Colonies.
111.
Les cololles.. cOllris
(mm* l'avascenest des sdeaces
Dans sa conférence sur le mouvement scien-
tifique, M. Lacroix, président du Congrès, a
exposé le rôle important joué par les sciences
géophysique et botanique et par l'écoftomie ru-
rale dans la mise en valeur de notre domaine
colonial.
On ne saurait donc trop insister sur la né-
cessité de donner à ces sciences la plus large
place dans les programmes d'enseignement des
écoles dont les él se destinent à la car-
rière coloniale, au titre militaire ou civil.
) e --..-
Moulay Youssef en France
---0-0-
A travers Paris
Le sultan Moulay Youssef a visité Hier
mutin le Jardin des Plantes, où il a été
reçu par MM. Mungin, directeur du Mu-
séum, et Guichard, directeur de la police
municipale. Le cortège ofticiel a fait le tour
du Jardin. Cette promenade a particulié-
rement intéressé le sultan.
S. M. Moulay Youssef s'est rendue ensuite
à l'Hôtel des Monnaies, où M. Formery,
directeur, et ses principaux chefs de ser-
vice, l'ont fait assister aux différentes pha-
ses de la frappe. Une médaille d'or, com-
mémorant sa visite, lui a été remise. Les
personnes de sa suite ont reçu des mé-
dailles d'argent. En sortant de l'Hôtel des
Monnaies, il a été conduit à la Tour Eiffel
et a tenu à monter tout en haut de l'édi-
fice.
Dans l'après-midi, le sultan du Maroc a
visité la Bibliothèque nationale et les In-
valides, où un thé lui a été offert par le
général Gouraud. A 22 heures, il a assisté-
à la soirée donnée en son honneur par le
Cercle interallié.
Au Cercle interallié
Une foule élégante, composée de tout ce
que Paris compte de notabilités dans le
monde des ambassades, de l'armée, de la
politique et des lettres, se pressait dans les
valons de l'ancien hôtel de Rotliscliild, 33,
faubourg Saint-Honore.
A sa descente de voilure, le sultan fut
reçu par le maréchal Foch, président de
l'Union interalliée ; Mme la vicomtesse
Benoist d'Azy, vice-présidente du Comite
des dames ; le général Gouraud, MM. Er-
nest Flandin, le duc de Camastra, lord
Charles Montaigu, l'Honorable Philippe
Hoy, le colonel Heywood, attaché militaire
adjoint à l'ambassade britannique.
Accompagné de M. Stceg résident géné-
ral, de ses lils et de ses ministres, le sultan
fut conduit dans le grand salon, où le ma-
réchal Foch lui souhaita la bienvenue et
lui présenta les notabilités présentes. Puis
une brillante soirée artistique termina la
réception officielle.
Ce matin, à 9 heures, Sa Majesté chéri-
flenne est partie pour Lyon et la Savoie.
LA PAIX AU MAROC
Dans la Tache de Taza
Le général Dosse a reçu, à Laderg, le
notable Aït Lahssem Ou Mimoun, qui a
promis que toute sa tribu se rendrait le
lendemain dans la cuvette de Tafergtnt
et livrerait ses armes.
Les chérif Ilammounl et son fils Touami
ont fait leur soumission à Aouja et une ré-
sidence obligatoire leur a été fixée à ia-
lalia. On annonce, d'autre part, que les
Ait-Segrouchen se seraient réfugiés A
Tountit, dans l'extrême sud.
Au sud, dans le secteur de la première
division, une colonne légère procède actuef-
lement au nettoyage de la région de Ksar,
infestée par des dissidents iVlarmbucha et
Beni-Bou-N'Sor.
La colonne Materne-Jouannetaud a oc-
cupé la zaouïa Sidi-Abdullah et reçu une dé-
légation des Ouled-Ali qui lui a remis uix
otages et des chevaux pris au détachement
Mimar.
Le détachement Burnel s'est installé à
Djemaa-Souk-Ala.
On estime que les deux tiers des dlssi-
dents de la tache ont fait leur soumission
à l'heure actuelle.
Le général Boichut a dû se rendre au-
jourd'hui à Tetouan.
La déportation d'Abd-el-Krim
Un de nos confrères de la presse pari-
sienne annonce que, contrairement & cer-
taines déclarations officielles faites récem-
ment <\ la presse, Abd-el-Krim ne sera pas
déporté à la Réunion.
C'est dans lMle de Madagascar et vrai-
semblablement aux environs de Tanana-
rive que l'ex-rogui serait définitivement in-
terné.
M. Steeg, Résident Général au Maroc, doit
conférer incessamment à ce sujet avec M.
Olivier, Gouverneur Général de Madagas-
car, actuellement à Paris.
Compliments
Le général Boichut a télégraphié au géné-
ral Sanjurjo :
L'ornée française 1111 Maroc est particuliè-
rement touchée des félicitations si cordiales de
sa cnimnrnde de combat, la vaillante ann<'in
espngnoJe; elle lui adresse par ma voix ses cha-
leureuses félicitations.
Les plantes médicinales en Guyane
0-0-
La terre guyanaise est riche en produits de
toutes espèces et offre en particulier toute la
flore des plantes médicinales.
Actuellement, parmi les plantes médicinales
reconnues et exportées, citons : le bois piquant
qui est un succédané du quinquina ; la salse-
pareille, dépuratif énergique ; le semen-contra,
vermifuge puissant ; le pari ira-lerava, amer
diurétique ; le copaïer, dont la résine (le co-
pahu) est employée comme médicament ; le
quassis-amara (couachi), amer tonique apéritif ;
le simiarouba, amer tonique ; le cassia-alata.
employé contre les dartres, diverses rubiacées
(cépbélis). fournissent ripèca, se ridn, dont les
graines donnent l'huile purgative ; l'ayapana,
contre le venin des serpents ; le gatac, qui four-
nit le gaiacol et le gatacène.
Une propagande active pounait amener les
droguistes français à utiliser plias complètement
ces produits guyanais, évigart aivoi des achats
ces produits
coOleux à l'étranger.
La marine française
et la guerre du Maroc
Nul n'ignore le rote important joué par la di-
vision nuvuio de l'Amiral Huilier dans le blocus
des côtes marocaines. En juillet W:!a, en longeant
la côte atlantique d'Agadir au Cap SparteL on
pouvait apercevoir de temps à autre quelque
croiseur léger patrouillant dans les criques et
les ports de Sali, Mogador, Mazagan.
Il faut remonter à 18U pour voir dans les
eaux marocaines semblable déploiement de for-
l'es navales.
Pour appuyer et « soulager » les troupes
françaises qui se battaient contre (Vbd-el-Kader
sur la frontière algèro-marocaine, le 6 août
lWvt, l'escadre française composée du Suf-
¡l'en, battant pavillon aurait du prince de
Joinville,du Jemlllupcs, du Triton, de la HeLte-
Poule; 3 bricks et des bateaux a vapeur atta-
quait au matin, les batteries de Tanger, les con-
versations entamées n'ayant donne aucune sa-
tisfaction. Un peu avant 10 heures du mutin,
deux batteries seulement prolongeaient leur feu.
c'est-à-dire la casemate située au-dessus du fort
de la Marine, et les canons de la Casbah. A 10
heures, tout était fini. Les navires français
avaient eu trois tués et dix-sept blessés; on por-
tait à cent cinquante tués et trois cents blessés
les pertes de la garnison de Tanger.
Il fallait porter un coup plus au Sud, et Mo-
gador étuit la propriété particulière de l'« ISmpo
retir comme dit le prince français, du Sui-
reur », A l'autre bout de l'Empire >», Moulai-Ab-
tan. «
der-nhulllnn en touchait les revenus publics, les
maisons et les terrains lui appartenaient, et
c'était la source la plus claire de ses revenus.
1/escudre était devant Mogador le 11 août; la dé-
Tense fut vive. Mais les troupes et les marins
de débarquement occultèrent la petite île qui
longe le port, malgré la résistance de trois cent
vingt Marocains. Maures ou Kubyles, dont les
derniers se retranchèrent furieusement dans une
petite mosquée. Les bateaux a vapeur, nouveaux
venus dans les escadres, furent d'un puissant se-
cours. Les cinq cents hommes, jetés contre les
murailles de la ville eucloutcrent et jetèrent les
canons à la mer; les magasins a poudre furent
noyés. Un membre de la thambro des députés,
le capitaine de vaisseau Ilernoux arrivé à Tou-
Ion la veille du départ pour prend re le comman
dement de la Hulle-l'oute, dirigeait les colonnes
d'attaque. Le capitaine de corvette Duquesne, di-
gne de son nom illustre est blessé au bras en
chargeant à la baïonnette. L'amiral l'a suivi :
un oflicier d'ordonnance du roi, le capitaine Da-
badle, reçoit une balle dans son képi, tandis
qu'il s'efforce d'arrêter l'élan de Joinviile. Le
soir, on envoie le lieutenant de vniRseriu Tou-
ehard, alde-de-cainp du prince, escalader une
tour d'angle; il rapport que la ville est évacuée
par les trompes régulières de l'cmpereur, mais
que les Kabyles du plat pays en font le sae et y
mettent le feu. On n'est jamais trahi que par
les siens.
Après cette dure leçon, l'escadre se retire, no
lalssjvnt devant Mogador qu'une petite garnison
sur l'île, commandée par le lieutenant-colonel
du génie Chauchard. Mais les coups combinés de
la marine sur les côtes, et la victoire du maréchil
Rugeaud sur l'Isly, permettent au prince de
Jolnville d'envoyer le 10 septembre suivant, de
Tanger, au ministre de la marine, cette dépêche
télégraphique :
« Tanger, le 10 septembre 1944.
« Le gouvernement marocain a demandé 111
paix. L'escadre est venue aujourd'hui à Tan-
ger. Le gouverneur de la ville s'est rendu à bord
pour renouveler sa demande ; nos conditions ont
été, signifiées et acceptées, et te traité signé.
Dans la journée, le consulat général a été réins-
tallé, et son pavillon salué par la place. L'ordre
de cesser toute hostilité et d'évacuer t'lfc de Mo-
gador partira ce soir. »
.,.
Pour vivre vleux-Ji Madagascar
Le H. P. Cambouet, missionnaire à Ma-
dagascar depuis de très longues années, et
connu par certaine travaux biologiques, a
récemment repris les expériences d'Edmond
Perrier qui, en 1911, avait signalé à rAca-
démie des Sciences, que certaines chenilles,
lorsqu'on les décapite avec précaution, de
manière ù éviter les épanchements de sang
trop considérables, survivent à cette opé-
ration et, après avoir passé à Vétat de
chrysalides, se transforment en papillons
sans tête parfaitement viables. Le 1t P.
a fait subir cette ablation aux papillons
mêmes. Plus de quatre-vingts papillons, ap-
partenant à deux familles très différentes,
ont survécu à la décapitation effectuée sans
épanchement de sang. Tous ces papillons
ont, en outre, vécu un temps très sensible-
ment plus long que ceux des mêmes fa-
milles n'ayant pas subi le mémo traite-
ment. Cet accroissement de longévité parait
d'ailleurs devoir être simplement attribué à
l'activité nécessairement réduile des ani-
maux décapités, qui entraine une diminu-
tion de l'usure physiologique. C'est du
moins l'explication qu'en donne M. Bou-
vier, professeur au Muséum, qui présentait,
hier, à l'Académie des sciences, le travail
du R. P. Cambouet.
«»
Le cours du riz
-0..0-
SAIGON
(En piastres les 100 Idlos)
Riz ji° 1 2T> O/0 hri^ires 10 W
Ri7. iin 2 44) O/O brisures 10 yo
Riz. n° 2 50 0/0 brisures N NO
Rrisures n08 1 et 2 * W»
Rrisures n0* Il «it i 7 .^0
Farines 2 uo
Paddy Vinli-l.ong ., ti ;;)
Pnddv (Jn-Cnn fi lm
Paddv Raivau ') -f?
Paddy Bac-Lieu (i Ii;)
Coprah .,.,.,. 1S
Le coton pur
-0
Dans le but de conserver au colon égyptien
sa vaieur marchande, le Conseil des ministres
du Gouvernement d'Egypte a approuvé un projet.
de loi nul sera probablement déposé au cours de
la session acluclle du Parlement et, interdisant
le mélange du colon. 11 appartient donc h 1 Ad-
ministration d*1 nos colonies eotonnieres de
prendre une mesure analogue.
ce usIF.1 DE L 9 ALGERE
LA VIE ECONOMIQUE
Exportation autorisée
Le Gouverneur Général a autorisé jus-
qu au -i août inclus l'exportation des brebis
de moins de cinq ans.
Le viynoble
Le vignoble algérien 11'cst pas dans un
état très florissant, à l'exceptlun de certai-
nes régions qui sont favorisées par la quan-
tité et la grosseur des grappes, mais (lui
sont rares.
Les plants teinturiers ont déjà tourne, les
Alicanle Mousehet sont noirs.
Ouelques journées de forte chaleur ont
encore éprouvé les pieds atteints de dépé-
1 iftseuient.
Plus s'approche ia date de la cllcillette,
[dus s'accentue ie déchet de récoltc, et l'Ura-
nie est particulièrement éprouvée.
G: déi'liii déjà été constaté sur les chas-
selas du littoral ; pour ces raisins d'expé-
dition on l'évalue à trente pour cent de la
récolte de i'an dernier.
Les cours
On cotait à Alger ces jours derniers :
Les 100 kilos : blé tendre colon supérieur
:.];, h 228. ':olun toutes provenances, 22z
h 221. Blé dur colon supérieur, 225 à 227,
toutes provenances, 220 à 22-1.
Orge colon machinée, 138 à. 110, mar-
chande, 13:" Avoines, 13S à 110. Foin 38
il 42. Paill:, 22 à 21.
Huiles d'olive. Suivant qualité et aci-
dité oléique, lampantes, UXJo à 1.100.
Vins algéri(tI.-; : Nus quai d'Alger ; Vin
rouge loulcf» qualités réunies, le degré y 50
h 10 50. V i ri blanc de raisins rouges 8 75
à ; de raisins blancs. S 75 à 0 25. Achats
sur souches, 7 75 à 8 50 pris à la propriélé.
Peaux de moutons lamées fraîches 1&
pièce 13. P'a\l:'< de broutards 28 25. Peaux
d'agneaux de lait et rasons, 19 50
Peaux de moutons lai nées écrue, 1.2UU
h 1.300 ; rasons, 1.700 à l.SOO. Peaux
d'ngneunx el broutards (suivant poids), la
douzaine, 200 a 300 de chèvres, 10/12 k.
saléeg. sèches, 2G0 ¡\ 280.
Laines : l*aine colon toison les 100 kilos,
1.050 iV 1.075. Laine arabe toison, 750 à
850. Débris de laine non triés, 500 à 550.
Triés, 550 à GOO. lAtine de tannerie (pelade)
toison blanche, 1.800 A 2.000. Rason blan-
che. 1.(iOO à 1.800. Toison grise, 1.G50 à
1.750, rason grise, 1.150 à 1.250.
Taxations, interdictions.
L'Algérie a fermé ses portes it tout envoi
de blé et de bétail sur la Tunisie.
dette interdiction vise également l'orge,
l'avoine, le seigle, et le mais, lille englobe
les dérivés du blé, farines, démoules, etc.,
qui alimentaient le marché de la Régence
concurremment avec les minoteries locales.
Les interdictions de sortie prises par le
Gouvernement Général de l'Algérie visent
la Tunisie, tandis que les exportations algé-
riennes sur la France restent librrs et ne
sont soumises à aucun droit. Une seule
exception peut être mentionnée à cette
règle, il s'agit do l'Oranie où la récolte
est telleini-iit nulle que certains agricul-
teurs in.* récupèrent même pas leur semen-
ce : en présence d'une situation aussi
exceptionnel^- le Gnuverncni-nt a interdit
mais pour 1 s
vement, les sorties de blé dur et d'orge.
Cette interdiction n'a pas été étendue aux
blés tendres.
La houille
Dès 1007, un gisement de houille était
découvert à Kcnudza, dans les environs de
Colomb-Réehur et la description en fut faite
par M. Flamand tant à l'Académie des
Sciences que dans les Bulletins de l'Admi-
nistration des Territoires du Sud. Puis, on
n'en entendit plus parler. Ce n'est qu'en
1918 que le capitaine Cao Van, de la légion
étrangère, commandant le poste de Ben-
Iladi, signala de nouveau ce gisement au
commandant Pouget qui en informa le pu-
blic et la mine fut mise en exploitation par
la Compagnie des Chemins de fer de l'Etat
Algérien.
Dépôt de fonds au Trésor
Au. cours d'une récente réunion, la Cham-
bre de Commerce d'Alger a pris acte qu'un
décret en date du 15 juin a autorisé le tré-
sorier général, les payeurs principaux et
les payeurs particuliers de l'Algérie à re-
cevoir pour le compte de l'Etat des dépôts
de fonds des particuliers en compte cou-
rant.
Le taux de l'intérêt payé pal' le Trésor
sera de 3 p. 100 pour les fonus remboursa-
bles à vue et de 3,60 p. 100 pour ceux rem-
boursables avec préavis.
Ces intérêts seront liquidés en fin de cha-
que trimestre.
D'aillcurs, un arrêté ministériel en date
du 30 juin, tjiiii peut être consulté iL la biblio-
thèque de la Chambre de Commerce, publié
au Journal officiel du 3 juillet 102(5, fixe les
modalités d'application dudit décret.
Hygiène et sécurité
La Chambre de Commerce d'Alger, sur
rapport de M. F. Robert et après examen
du projet soumis au Conseil supérieur du
Travail, tendant à la création de délégués
ouvriers A l'hygiène et à la sécurité dans.
tous les établissements industriels et com-
merciaux a émis le vœu qu'il ne soit donnô
aucune suite ;\ la réglementation envisagée
qu'elle considère comme inutile en faisant.
doubla emploi avec le contrôle déjà exercé
par les Bourses du Travail comme dange-
reuse pour la production et en particulier
pour 1 industrie algérienne naissante dont
il Importe de ne point paralyser l'essor par
une réglementation excessive ; comme sus-
ceptible enfin d'aggraver les conflits du tra-
vail et de créer des dépenses nouvelles in-
justifiées.
LES EVENEMENTS ET LES HOMMLS
Pour les blessés du Maroc
GrArc à l'aide financière de plusieurs
groupes du Syndicat Gunmereial Nigérien,
- a
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
US ARTICLES PUBUÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES- SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
L Lu Annonça et Réclame» tont reçue» aux Bureaux dujoumal et dan» kt Agence» de Publicité
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Un 11 6 mois$mois
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Le problème des transports aux colonies
« Le pays peut se sauver lui-même », di-
•ait Léon Blum dans son magnifique discours
- 7 juillet dont certains passages avaient été
salués par les applaudissements unanimes de
la Chambre entière. Avec Blum, nous répétons
qu'il y a chez nous assez d'énergies, assez de
lelsources pour suffire à notre complet rétablis-
sement financier sans faire appel au dangereux
concours de la finance américaine. La France
possède tous les éléments de son propre sa-
lut, surtout si, par France, on n'entend pas
seulement la métropole, mais aussi la France
foutre-mer, toutes ces magnifiques possessions
qoe le monde entier nous envie.
L' œuvre de redressement national sera aisée
si nous faisons largement appel à nos colonies,
si nous savons rapidement les mettre en va-
leur, si nous savons exploiter toutes les formi-
dables ressources qu'elles contiennent. Les
colonies sauveront le franc si une administration
intelligente sait préparer la mobilisation de
leurs inépuisables richesses naturelles pour les
faire affluer vers nos ports et nos centres in-
flustriels. Riz et caoutchouc de l'Indochine,
minerai et bétail de Madagascar, phosphates
et blé de l'Afrique du Nord, arachides et bois
précieux de l'Afrique occidentale et équato-
riale, tout cela peut venir vers nous en quan-
tités très rapidement croissantes ; tout cela,
après transformation peut être rétrocédé moyen-
nant de beaux dollars et de superbes livres ster-
Iinas. Sachons gérer notre vaste empire colo-
nial de façon à n'y rien laisser en jachère, à
n'y r;en laisser perdre de ce que la nature y
prodigue, et nous verrons bientôt notre balance
commerciale accuser en notre faveur un im-
portant solde créditeur, au plus grand profit de
aotze pauvre petit franc.
Mise en Valeur des colonies, ces quelques
taots constituent tout un programme de relève-
ment financier. Mais comment mettre en va-
leur notre domaine d'outre-mer ? Que faire
immédiatement pour liquéfier, pour dynamiser
ces immenses ressources naturelles qui existent
patentiellement dans nos colonies ? Examinons
lie problème sous toutes ses faces, précisons les
tIonnées, éliminons les inconnues, procédons
par analyse ou par synthèse, peu importe ;
nous arriverons toujours à la même conclusion :
la valeur d'une colonie est fonction directe des
tonditions de transport des marchandises. Le
problème des transports domine tout le pro-
blème colonial, et pour chacune de nos pos-
sessions, on peut poser le dilemne suivant :
faire une route et un rail. ou partir. Que pou-
WIIs-nous attendre de l'A. E. F., par exem-
ple, sans le Brazzaville-Océan) A peu près
rien. Que nous donnera-t-elle, une fois le rail
posé ? Tout.
Mais construire une route, poser un rail
n'est rien si on n' a pas à sa disposition une
source d'énergie permettant de faire circuler à
bon marché les véhicules, camions, trains, etc.
Donc, en dernière analyse, le problème de la
mise en valeur des colonies se ramène à ce-
hi-ci : trouver sur place des sources d'énergie
abondantes et peu coûteuses.
En avons-nous dans nos possessions > De la
houille ? point, sauf en Indochine. Du charbon
de bois ? On peut, en avoir en quantités illi-
mitées, surtout en A. O. F. et en A. E. F. ;
mais si, techniquement, la question des trac-
teurs à gazogène est à peu près résolue, bien
iIe. déboires peuvent encore être réservés à
ceux qui voudraient employer systématique.
ment le charbon de bois colonial. Du pétrole
Pas du tout, pour le moment. De l'éleclridté
Oui, surtout en Afrique Equatoriale, et l'idée
dTélectrifier le Brazzaville-Océan était particu-
lièrement heureuse.
Inventaire décourageant de nos ressources
Énergétiques, n'est-ce pas ? Oui, si nous
n'avions pas volontairement omis une source
abondante de calories que toutes nos colonies
possèdent. Nous voulons parler cle Valcool.
L'alcool, comme carbivant pour moteur, a
hit ses preuves, soit qu'on l'emploie seul, soit
qu'on utilise un mélange d'alcool et de benzol,
wu d'alcool et d'essence de pétrole. D'autre
part, grâce à de récentes découvertes, à de
nouveaux procédés de fermentation et de distil-
lation, la fabrication de l'alcool aux colonies
ne se heurte plus à aucune difficulté sérieuse.
Enfin, la matière première nécessaire à la fa-
brication de l'alcool existe partout surtout dans
notre domaine africain. Riz, mais, sorgho, ma-
nioc, patate douce, banane surtout, peuvent
aisément donner par un traitement sur place
- quantités considérables d'alcool. Mais,
dans l'exposé de la valeur comparative des
matières premières qui peuvent être utilisées
peur la fabrication des carburants coloniaux,
notamment en Afrique, la première place doit
vevenir incontestablement à une plante très peu
connue en France, mais très largement exploi-
tée dans le monde entier, qui est l'agaoe.
La question de l'agave est certainement fa-
milière aux lecteurs des Annales Coloniales,
aussi n'exposerons-nous pas l'histoire de cette
plante. Qu'il nous suffise de dire que des cen-
taines de milliers d'hectares, en Afrique du
Nord et en Afrique Occidentale peuvent être
plantés en agave, que ces terrains sont, pour
m plupart, complètement stériles, que, cfici
feois ans, ils peuvent donner une récolte repré-
sentant comme valeur en alcool plusieurs cen-
taines de millions. Si nos Gouverneurs Géné-
rant veulent encourager efficacement la culture
de l'agave, d'ici peu de temps le problème du
carburant colonial sera résolu, et l'exploitation
complète et rationnelle de nos colonies pourra
enfin commencer. Ce jour-là, la France aura
recouvré son indépendance et retrouvé sa pros-
périté financière.
Georges Nouelle,
Député de Sadna-et-Loire,
Secrétaire de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats, secré-
taire de la Commission de l'Enseigne-
ment.
.,. –-–-
un chemin as 1er en Casamance
Bien que cette création nous semble encore
prématurée, nous devons noter ce vœu de la
Chambre de Commerce de Ziguinchor en fa-
veur de la construction d'une voie ferrée en
Haute-Casamance.
Les dépenses qu'exigeraient de tels travaux
paraissent à beaucoup de coloniaux hors de
proportion avec les recettes que produirait
r exploitation.
La Casamance est, sans conteste, une ré-
gion fertile, mais pour en extraire suffisam-
ment de produits alimentant une voie ferrée,
la main-d' œuvre est insuffisante. La baisse des
matières premières, l'accroissement de la po-
pulation permettront plus tard de réaliser les
vœux des commerçants de Ziguinchor, vœux
qui. comme je le disais plus haut, doivent dès
maintenant être pris en considération.
Il la recMt d'un carburant national
--0-0-
La semaine de carbonisation, d'industria-
lisation forestière et de véhicules à gazogène,
organisée dans le Sud-Ouest de la France
à l'occasion de la Foire de Bordeaux, a
confirmé de façon éclatante les espoirs qui
sont placés dans le « charbon de bois, car-
burant national ».
Expériences diverses de carbonisation dans
des fours mobiles, concours de véhicules et
de tracteurs fonctionnant à l'aide de gazo-
gènes, ont obtenu un égal succès. Le reten-
tissement des résultats des épreuves a été
considérable dans tout le pays.
Dès maintenant l'on peut considérer que
les divers modèles de fours à carboniser,
s'ils diffèrent par certains côtés, sont parfai-
tement au point. Le rendement en charbon
de bois est de 40 à 50 supérieur à celui
qui est obtenu par la fabrication en meules;
les frais de fabrication sont, tout compte fait,
moins élevés; de plus, certains appareils
permettent de récupérer des sous-produits,
tels que goudron, acide pyroligneux, etc.,dont
la valeur couvre souvent les frais totaux de
l'opération de carbonisation.
Pour les gazogènes, les progrès enregistrés
sur les appareils présentés aux concours pré-
cédents sont très sensibles. Le concours a
prouvé que tous les véhicules, camions, ca-
mionnettes, voitures de tourisme, qui étaient
munis de ces appareils marchaient dans
d'excellentes conditions, tout en faisant réa-
liser à leurs propriétaires une économie de
carburant atteignant 70 à 80 %, par rap-
port aux véhicules fonctionnanr à l'essence.
Qu'on en juge, du reste ̃: Une voiture de
tourisme a fait, pendant les trois journées
du concours, une moyenne de 55 kilomètres à
l'heure, dépassant 70 en palier. Consomma-
tion : 32 kilos de charbon (valeur 12 fr. aux
100 kilomètres ;
Un camion, parti de Paris, a fait pendant
plusieurs journées consécutives du 46 de
moyenne à l'heure, consommant de 45 à 50
kilos de carbornite (agglomérés de charbon
de bois) aux 100 kilomètres. Un seul Ittre
d'essence fut utilisé pour l'allumage pendant
tout le parcours;
Deux - camions portant 4 et 5 tonnes de
charge utile, ont accompli gaillardement tout
le circuit. Marchant à 20, 22 à l'heure, ils
ont consommé de 40 à 50 kilos de carbonite
aux 100 kilomètres.
Un fort omnibus (16 places), des camions
et camionnettes employant des bois durs,
bois sec, déchets de scierie, charbonnette
hachée, ont effectué tout le parcours sans
incident. Consommation : de 70 à 100 kilos
valeur 10 à 12 fr. aux 100 kilomètres;
D'autres véhicules employant des bois di-
vers, dont le pin maritime, ont fait des
prouesses, du 40 et même du 60 à l'heure,
s'approvisionnant rapidement tous les 30 ou
40 kilomètres et faisant réaliser une économie
invraisemblable : 40 kilos de bois de pin,
valant 4 fr. remplaçant 20 litres d'essence
valant 60 fr. !
Les Annales Coloniales ont été les pre-
mières, parmi les journaux coloniaux, à si-
gnaler le très grand intérêt que pouvait pré-
senter, aussi bien pour la métropole que pour
la plupart de nos possessions d'outre-mer,
l'utilisation de véhicules fonctionnant à
l'aide de gazogènes. Le gaz pauvre, qu'il
soit fourni par le bois ou par le charbon de
bois, est un carburant d'avenir. Par le prix
très modique auquel on peut l'obtenir, il
est plus que l'alcool, plus que les huiles
végétales, destiné à devenir rapidement notre
vrai carburant national et colonial.
A quand les premiers équipements, avec
des gazogènes, des véhicules industriels exis.
tant dans nos colonies. Le Parlement vient,
par une loi du ,fil' juillet courant, de favoriser
les véhicules qui en sont munis en Franre,
en réduisant jusqu'à concurrence de 50 les
taxes diverses dont ils sont frappés.
Ne pourrait-on prendre une mesure analo-
gue dans les colonies où l'utilisation du bois
comme carburant ne risque pas de porter
atteinte à la conservation des richesses fo-
restières? Au prix que nous payons l'essence,
la moindre économie dans la consommation se
traduit Immédiatement par une réduction
Importante des paiements que nous devons
faire à l'étranger.
J. kieniamd
Administrateur 'des colonies.
Le Plle Norg et l'aviagos
Chacun connaît les efforts héroï-
ques aux prix desquels le Pôle
Nord a été exploré et découvert du-
rant la deuxième partie du XIXO siècle et les
premières années du xxO. Les noms de Peary,
d'Amundsen, de Nansen, pour ne citer que
les plus connus, sont célèbres et leurs exploits
méritent d'être donnés en exemple à une
jeunesse qui aurait trop tendance à s'imagi-
nre qu'il n'existe plus de dévouement désin-
téressé.
Mais voici que les aviateurs sont à leur
tour tentés par les expéditions polaires et
veulent survoler cette région qu'un géogra-
phe appelle on ne sait trop pourquoi « le
sommet du monde ». Le capitaine Roald
Amundsen vient de le faire sur le dirigea-
ble Norge. Quelques jours auparavant l'Amé-
ricain Byrd l'avait essayé. Et Amundsen
lui-même l'an dernier l'avait entrepris mais
n'avait pu atteindre que le 87 "43' de lati-
tude.
Il est probable que ces expéditions seront
suivies d'autres. Des journalistes proposent
d'organiser des voyages de plaisir en avions
ou dirigeables dans la région arctique. Le
projet ne manque pas d'originalité. Et il sera
curieux de voir les désœuvrés et les snobs
chercher leurs distractions dans ces pays où
durant un siècle des explorateurs ont bravé
le scorbut, le froid et la glace, les tempêtes
pour arracher son mystère à cette nature ter-
rible.
Mais dans quelle mesure ces expéditions
aériennes serviront-elles la science géogra-
phique Certains géographes et des plus esti-
més les tiennent pour à peu près stériles.
Et ils donnent leurs raisons. Sans doute la
nécessité de survoler le bassin articque à
grande vitesse, parfois par la brume et sous
des températures extrêmes obligera ceux qui
le tenteront « à résoudre de délicats problè-
mes techniques et à réaliser des merveilles
d'ingéniosité ib. Mais cela, les constructeurs
d'appareils et les aéronautes et pas le moins
du monde le géographe.
Il est non moins évident que des traversées
entreprises dans de pareilles conditions té-
moignent de la part de ceux qui s'y essayent
de grandes qualités de courage. Mais ces qua-
lités seront-elles employées au service de la
sciencel Nullement.
Quels sont les buts des explorations scien-
tifiques dans cette partie du monde ? i° Dres-
ser la carte des régions qui peuvent exister;
20 faire des sondages; 30 mesurer l'épaisseur
et la dérive des glaces, analyser leur nature;
40 recueillir toutes les données utiles pour
l'étude de la météorologie, de l'électricité at-
mosphérique et du magnétisme terrestre de-
puis la température jusqu'aux aurores boréa-
les. Autrement dit il s'agit d'apporter des
éléments nouveaux à la météorologie et à
l'océanographie, car la carte des régions con-
nues est à peu près achevée.
De quelle utilité peuvent être les raids
d'avions pour ce genre d'observation? Bien
faible sinon nulle. Car ces études météorolo-
giques ou océanographiques exigent deux con-
ditions indispensables et qui ne sont pas
remplies ni par les dirigeables, ni par les
aéroplanes: le temps et le contact de la
glace.
Certains d'autre part prétendent que ces
vols permettront de découvrir des terres, s'il
en existe dans la partie inconnue de la mer
de Beaufort, au nord de l'Alaska. Ce n'est
pas du tout certain. Car si les terres sont
plates, comme les îles de l'archipel Parry,
elles pourront fort bien échapper aux regards
des observateurs aériens et se confondre
avec la banquise.
En résumé, l'expérience nous apprend que
pour avoir sur ces régions des renseignements
sérieux il faut ou bien s'installer sur quelque
point bien choisi, y séjourner longtemps et
rayonner de là en divers sens comme le firent
Greely et ses compagnons ou bien se laisser
dériver pendant trois ans à travers le bassin
arctique, comme le fit Nansen sur le Fram,
ou enfin comme Amundsen et Sverdrup croi-
ser durant des mois et des mois le long de
la banquise.
Rien de semblable avec les avions ou les
dirigeables. Aussi, les expéditions arctiques
entreprises par ces moyens ne peuvent, en
dépit de l'intérêt qu'elles présentent par ail-
leurs, apporter une contribution sérieuse à la
connaissance des régions polaires.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission des Af-
faires Elrangêre., membre de ta
Commission des Colonies.
111.
Les cololles.. cOllris
(mm* l'avascenest des sdeaces
Dans sa conférence sur le mouvement scien-
tifique, M. Lacroix, président du Congrès, a
exposé le rôle important joué par les sciences
géophysique et botanique et par l'écoftomie ru-
rale dans la mise en valeur de notre domaine
colonial.
On ne saurait donc trop insister sur la né-
cessité de donner à ces sciences la plus large
place dans les programmes d'enseignement des
écoles dont les él se destinent à la car-
rière coloniale, au titre militaire ou civil.
) e --..-
Moulay Youssef en France
---0-0-
A travers Paris
Le sultan Moulay Youssef a visité Hier
mutin le Jardin des Plantes, où il a été
reçu par MM. Mungin, directeur du Mu-
séum, et Guichard, directeur de la police
municipale. Le cortège ofticiel a fait le tour
du Jardin. Cette promenade a particulié-
rement intéressé le sultan.
S. M. Moulay Youssef s'est rendue ensuite
à l'Hôtel des Monnaies, où M. Formery,
directeur, et ses principaux chefs de ser-
vice, l'ont fait assister aux différentes pha-
ses de la frappe. Une médaille d'or, com-
mémorant sa visite, lui a été remise. Les
personnes de sa suite ont reçu des mé-
dailles d'argent. En sortant de l'Hôtel des
Monnaies, il a été conduit à la Tour Eiffel
et a tenu à monter tout en haut de l'édi-
fice.
Dans l'après-midi, le sultan du Maroc a
visité la Bibliothèque nationale et les In-
valides, où un thé lui a été offert par le
général Gouraud. A 22 heures, il a assisté-
à la soirée donnée en son honneur par le
Cercle interallié.
Au Cercle interallié
Une foule élégante, composée de tout ce
que Paris compte de notabilités dans le
monde des ambassades, de l'armée, de la
politique et des lettres, se pressait dans les
valons de l'ancien hôtel de Rotliscliild, 33,
faubourg Saint-Honore.
A sa descente de voilure, le sultan fut
reçu par le maréchal Foch, président de
l'Union interalliée ; Mme la vicomtesse
Benoist d'Azy, vice-présidente du Comite
des dames ; le général Gouraud, MM. Er-
nest Flandin, le duc de Camastra, lord
Charles Montaigu, l'Honorable Philippe
Hoy, le colonel Heywood, attaché militaire
adjoint à l'ambassade britannique.
Accompagné de M. Stceg résident géné-
ral, de ses lils et de ses ministres, le sultan
fut conduit dans le grand salon, où le ma-
réchal Foch lui souhaita la bienvenue et
lui présenta les notabilités présentes. Puis
une brillante soirée artistique termina la
réception officielle.
Ce matin, à 9 heures, Sa Majesté chéri-
flenne est partie pour Lyon et la Savoie.
LA PAIX AU MAROC
Dans la Tache de Taza
Le général Dosse a reçu, à Laderg, le
notable Aït Lahssem Ou Mimoun, qui a
promis que toute sa tribu se rendrait le
lendemain dans la cuvette de Tafergtnt
et livrerait ses armes.
Les chérif Ilammounl et son fils Touami
ont fait leur soumission à Aouja et une ré-
sidence obligatoire leur a été fixée à ia-
lalia. On annonce, d'autre part, que les
Ait-Segrouchen se seraient réfugiés A
Tountit, dans l'extrême sud.
Au sud, dans le secteur de la première
division, une colonne légère procède actuef-
lement au nettoyage de la région de Ksar,
infestée par des dissidents iVlarmbucha et
Beni-Bou-N'Sor.
La colonne Materne-Jouannetaud a oc-
cupé la zaouïa Sidi-Abdullah et reçu une dé-
légation des Ouled-Ali qui lui a remis uix
otages et des chevaux pris au détachement
Mimar.
Le détachement Burnel s'est installé à
Djemaa-Souk-Ala.
On estime que les deux tiers des dlssi-
dents de la tache ont fait leur soumission
à l'heure actuelle.
Le général Boichut a dû se rendre au-
jourd'hui à Tetouan.
La déportation d'Abd-el-Krim
Un de nos confrères de la presse pari-
sienne annonce que, contrairement & cer-
taines déclarations officielles faites récem-
ment <\ la presse, Abd-el-Krim ne sera pas
déporté à la Réunion.
C'est dans lMle de Madagascar et vrai-
semblablement aux environs de Tanana-
rive que l'ex-rogui serait définitivement in-
terné.
M. Steeg, Résident Général au Maroc, doit
conférer incessamment à ce sujet avec M.
Olivier, Gouverneur Général de Madagas-
car, actuellement à Paris.
Compliments
Le général Boichut a télégraphié au géné-
ral Sanjurjo :
L'ornée française 1111 Maroc est particuliè-
rement touchée des félicitations si cordiales de
sa cnimnrnde de combat, la vaillante ann<'in
espngnoJe; elle lui adresse par ma voix ses cha-
leureuses félicitations.
Les plantes médicinales en Guyane
0-0-
La terre guyanaise est riche en produits de
toutes espèces et offre en particulier toute la
flore des plantes médicinales.
Actuellement, parmi les plantes médicinales
reconnues et exportées, citons : le bois piquant
qui est un succédané du quinquina ; la salse-
pareille, dépuratif énergique ; le semen-contra,
vermifuge puissant ; le pari ira-lerava, amer
diurétique ; le copaïer, dont la résine (le co-
pahu) est employée comme médicament ; le
quassis-amara (couachi), amer tonique apéritif ;
le simiarouba, amer tonique ; le cassia-alata.
employé contre les dartres, diverses rubiacées
(cépbélis). fournissent ripèca, se ridn, dont les
graines donnent l'huile purgative ; l'ayapana,
contre le venin des serpents ; le gatac, qui four-
nit le gaiacol et le gatacène.
Une propagande active pounait amener les
droguistes français à utiliser plias complètement
ces produits guyanais, évigart aivoi des achats
ces produits
coOleux à l'étranger.
La marine française
et la guerre du Maroc
Nul n'ignore le rote important joué par la di-
vision nuvuio de l'Amiral Huilier dans le blocus
des côtes marocaines. En juillet W:!a, en longeant
la côte atlantique d'Agadir au Cap SparteL on
pouvait apercevoir de temps à autre quelque
croiseur léger patrouillant dans les criques et
les ports de Sali, Mogador, Mazagan.
Il faut remonter à 18U pour voir dans les
eaux marocaines semblable déploiement de for-
l'es navales.
Pour appuyer et « soulager » les troupes
françaises qui se battaient contre (Vbd-el-Kader
sur la frontière algèro-marocaine, le 6 août
lWvt, l'escadre française composée du Suf-
¡l'en, battant pavillon aurait du prince de
Joinville,du Jemlllupcs, du Triton, de la HeLte-
Poule; 3 bricks et des bateaux a vapeur atta-
quait au matin, les batteries de Tanger, les con-
versations entamées n'ayant donne aucune sa-
tisfaction. Un peu avant 10 heures du mutin,
deux batteries seulement prolongeaient leur feu.
c'est-à-dire la casemate située au-dessus du fort
de la Marine, et les canons de la Casbah. A 10
heures, tout était fini. Les navires français
avaient eu trois tués et dix-sept blessés; on por-
tait à cent cinquante tués et trois cents blessés
les pertes de la garnison de Tanger.
Il fallait porter un coup plus au Sud, et Mo-
gador étuit la propriété particulière de l'« ISmpo
retir comme dit le prince français, du Sui-
reur », A l'autre bout de l'Empire >», Moulai-Ab-
tan. «
der-nhulllnn en touchait les revenus publics, les
maisons et les terrains lui appartenaient, et
c'était la source la plus claire de ses revenus.
1/escudre était devant Mogador le 11 août; la dé-
Tense fut vive. Mais les troupes et les marins
de débarquement occultèrent la petite île qui
longe le port, malgré la résistance de trois cent
vingt Marocains. Maures ou Kubyles, dont les
derniers se retranchèrent furieusement dans une
petite mosquée. Les bateaux a vapeur, nouveaux
venus dans les escadres, furent d'un puissant se-
cours. Les cinq cents hommes, jetés contre les
murailles de la ville eucloutcrent et jetèrent les
canons à la mer; les magasins a poudre furent
noyés. Un membre de la thambro des députés,
le capitaine de vaisseau Ilernoux arrivé à Tou-
Ion la veille du départ pour prend re le comman
dement de la Hulle-l'oute, dirigeait les colonnes
d'attaque. Le capitaine de corvette Duquesne, di-
gne de son nom illustre est blessé au bras en
chargeant à la baïonnette. L'amiral l'a suivi :
un oflicier d'ordonnance du roi, le capitaine Da-
badle, reçoit une balle dans son képi, tandis
qu'il s'efforce d'arrêter l'élan de Joinviile. Le
soir, on envoie le lieutenant de vniRseriu Tou-
ehard, alde-de-cainp du prince, escalader une
tour d'angle; il rapport que la ville est évacuée
par les trompes régulières de l'cmpereur, mais
que les Kabyles du plat pays en font le sae et y
mettent le feu. On n'est jamais trahi que par
les siens.
Après cette dure leçon, l'escadre se retire, no
lalssjvnt devant Mogador qu'une petite garnison
sur l'île, commandée par le lieutenant-colonel
du génie Chauchard. Mais les coups combinés de
la marine sur les côtes, et la victoire du maréchil
Rugeaud sur l'Isly, permettent au prince de
Jolnville d'envoyer le 10 septembre suivant, de
Tanger, au ministre de la marine, cette dépêche
télégraphique :
« Tanger, le 10 septembre 1944.
« Le gouvernement marocain a demandé 111
paix. L'escadre est venue aujourd'hui à Tan-
ger. Le gouverneur de la ville s'est rendu à bord
pour renouveler sa demande ; nos conditions ont
été, signifiées et acceptées, et te traité signé.
Dans la journée, le consulat général a été réins-
tallé, et son pavillon salué par la place. L'ordre
de cesser toute hostilité et d'évacuer t'lfc de Mo-
gador partira ce soir. »
.,.
Pour vivre vleux-Ji Madagascar
Le H. P. Cambouet, missionnaire à Ma-
dagascar depuis de très longues années, et
connu par certaine travaux biologiques, a
récemment repris les expériences d'Edmond
Perrier qui, en 1911, avait signalé à rAca-
démie des Sciences, que certaines chenilles,
lorsqu'on les décapite avec précaution, de
manière ù éviter les épanchements de sang
trop considérables, survivent à cette opé-
ration et, après avoir passé à Vétat de
chrysalides, se transforment en papillons
sans tête parfaitement viables. Le 1t P.
a fait subir cette ablation aux papillons
mêmes. Plus de quatre-vingts papillons, ap-
partenant à deux familles très différentes,
ont survécu à la décapitation effectuée sans
épanchement de sang. Tous ces papillons
ont, en outre, vécu un temps très sensible-
ment plus long que ceux des mêmes fa-
milles n'ayant pas subi le mémo traite-
ment. Cet accroissement de longévité parait
d'ailleurs devoir être simplement attribué à
l'activité nécessairement réduile des ani-
maux décapités, qui entraine une diminu-
tion de l'usure physiologique. C'est du
moins l'explication qu'en donne M. Bou-
vier, professeur au Muséum, qui présentait,
hier, à l'Académie des sciences, le travail
du R. P. Cambouet.
«»
Le cours du riz
-0..0-
SAIGON
(En piastres les 100 Idlos)
Riz ji° 1 2T> O/0 hri^ires 10 W
Ri7. iin 2 44) O/O brisures 10 yo
Riz. n° 2 50 0/0 brisures N NO
Rrisures n08 1 et 2 * W»
Rrisures n0* Il «it i 7 .^0
Farines 2 uo
Paddy Vinli-l.ong ., ti ;;)
Pnddv (Jn-Cnn fi lm
Paddv Raivau ') -f?
Paddy Bac-Lieu (i Ii;)
Coprah .,.,.,. 1S
Le coton pur
-0
Dans le but de conserver au colon égyptien
sa vaieur marchande, le Conseil des ministres
du Gouvernement d'Egypte a approuvé un projet.
de loi nul sera probablement déposé au cours de
la session acluclle du Parlement et, interdisant
le mélange du colon. 11 appartient donc h 1 Ad-
ministration d*1 nos colonies eotonnieres de
prendre une mesure analogue.
ce usIF.1 DE L 9 ALGERE
LA VIE ECONOMIQUE
Exportation autorisée
Le Gouverneur Général a autorisé jus-
qu au -i août inclus l'exportation des brebis
de moins de cinq ans.
Le viynoble
Le vignoble algérien 11'cst pas dans un
état très florissant, à l'exceptlun de certai-
nes régions qui sont favorisées par la quan-
tité et la grosseur des grappes, mais (lui
sont rares.
Les plants teinturiers ont déjà tourne, les
Alicanle Mousehet sont noirs.
Ouelques journées de forte chaleur ont
encore éprouvé les pieds atteints de dépé-
1 iftseuient.
Plus s'approche ia date de la cllcillette,
[dus s'accentue ie déchet de récoltc, et l'Ura-
nie est particulièrement éprouvée.
G: déi'liii déjà été constaté sur les chas-
selas du littoral ; pour ces raisins d'expé-
dition on l'évalue à trente pour cent de la
récolte de i'an dernier.
Les cours
On cotait à Alger ces jours derniers :
Les 100 kilos : blé tendre colon supérieur
:.];, h 228. ':olun toutes provenances, 22z
h 221. Blé dur colon supérieur, 225 à 227,
toutes provenances, 220 à 22-1.
Orge colon machinée, 138 à. 110, mar-
chande, 13:" Avoines, 13S à 110. Foin 38
il 42. Paill:, 22 à 21.
Huiles d'olive. Suivant qualité et aci-
dité oléique, lampantes, UXJo à 1.100.
Vins algéri(tI.-; : Nus quai d'Alger ; Vin
rouge loulcf» qualités réunies, le degré y 50
h 10 50. V i ri blanc de raisins rouges 8 75
à ; de raisins blancs. S 75 à 0 25. Achats
sur souches, 7 75 à 8 50 pris à la propriélé.
Peaux de moutons lamées fraîches 1&
pièce 13. P'a\l:'< de broutards 28 25. Peaux
d'agneaux de lait et rasons, 19 50
Peaux de moutons lai nées écrue, 1.2UU
h 1.300 ; rasons, 1.700 à l.SOO. Peaux
d'ngneunx el broutards (suivant poids), la
douzaine, 200 a 300 de chèvres, 10/12 k.
saléeg. sèches, 2G0 ¡\ 280.
Laines : l*aine colon toison les 100 kilos,
1.050 iV 1.075. Laine arabe toison, 750 à
850. Débris de laine non triés, 500 à 550.
Triés, 550 à GOO. lAtine de tannerie (pelade)
toison blanche, 1.800 A 2.000. Rason blan-
che. 1.(iOO à 1.800. Toison grise, 1.G50 à
1.750, rason grise, 1.150 à 1.250.
Taxations, interdictions.
L'Algérie a fermé ses portes it tout envoi
de blé et de bétail sur la Tunisie.
dette interdiction vise également l'orge,
l'avoine, le seigle, et le mais, lille englobe
les dérivés du blé, farines, démoules, etc.,
qui alimentaient le marché de la Régence
concurremment avec les minoteries locales.
Les interdictions de sortie prises par le
Gouvernement Général de l'Algérie visent
la Tunisie, tandis que les exportations algé-
riennes sur la France restent librrs et ne
sont soumises à aucun droit. Une seule
exception peut être mentionnée à cette
règle, il s'agit do l'Oranie où la récolte
est telleini-iit nulle que certains agricul-
teurs in.* récupèrent même pas leur semen-
ce : en présence d'une situation aussi
exceptionnel^- le Gnuverncni-nt a interdit
mais pour 1 s
vement, les sorties de blé dur et d'orge.
Cette interdiction n'a pas été étendue aux
blés tendres.
La houille
Dès 1007, un gisement de houille était
découvert à Kcnudza, dans les environs de
Colomb-Réehur et la description en fut faite
par M. Flamand tant à l'Académie des
Sciences que dans les Bulletins de l'Admi-
nistration des Territoires du Sud. Puis, on
n'en entendit plus parler. Ce n'est qu'en
1918 que le capitaine Cao Van, de la légion
étrangère, commandant le poste de Ben-
Iladi, signala de nouveau ce gisement au
commandant Pouget qui en informa le pu-
blic et la mine fut mise en exploitation par
la Compagnie des Chemins de fer de l'Etat
Algérien.
Dépôt de fonds au Trésor
Au. cours d'une récente réunion, la Cham-
bre de Commerce d'Alger a pris acte qu'un
décret en date du 15 juin a autorisé le tré-
sorier général, les payeurs principaux et
les payeurs particuliers de l'Algérie à re-
cevoir pour le compte de l'Etat des dépôts
de fonds des particuliers en compte cou-
rant.
Le taux de l'intérêt payé pal' le Trésor
sera de 3 p. 100 pour les fonus remboursa-
bles à vue et de 3,60 p. 100 pour ceux rem-
boursables avec préavis.
Ces intérêts seront liquidés en fin de cha-
que trimestre.
D'aillcurs, un arrêté ministériel en date
du 30 juin, tjiiii peut être consulté iL la biblio-
thèque de la Chambre de Commerce, publié
au Journal officiel du 3 juillet 102(5, fixe les
modalités d'application dudit décret.
Hygiène et sécurité
La Chambre de Commerce d'Alger, sur
rapport de M. F. Robert et après examen
du projet soumis au Conseil supérieur du
Travail, tendant à la création de délégués
ouvriers A l'hygiène et à la sécurité dans.
tous les établissements industriels et com-
merciaux a émis le vœu qu'il ne soit donnô
aucune suite ;\ la réglementation envisagée
qu'elle considère comme inutile en faisant.
doubla emploi avec le contrôle déjà exercé
par les Bourses du Travail comme dange-
reuse pour la production et en particulier
pour 1 industrie algérienne naissante dont
il Importe de ne point paralyser l'essor par
une réglementation excessive ; comme sus-
ceptible enfin d'aggraver les conflits du tra-
vail et de créer des dépenses nouvelles in-
justifiées.
LES EVENEMENTS ET LES HOMMLS
Pour les blessés du Maroc
GrArc à l'aide financière de plusieurs
groupes du Syndicat Gunmereial Nigérien,
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