Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-07-26
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 juillet 1926 26 juillet 1926
Description : 1926/07/26 (A27,N114). 1926/07/26 (A27,N114).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397161m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. N. 114 LB NUMEltU : 0) CBNTtMKS LL\M sOin, Ai Jl ll.l.l T W',!ti -
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Les Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBUts PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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LES MAROCAINS CHEZ EUX
A la veille du dépari de Paris de notre
hôte Moulay Youssef, sultan du Maroe,
j'ai parcouru avec plaisir une étude fort
intéressante de M. Paul Odinot sur le
« Monde Marocain ».
Que le Marocain soit orgueilleux, on
ne saurait le lui reprocher. Quand dans
ce Sahara on rencontre un lier Targui
dont les yeux vous regardent fièrement
au-dessus du « litham » derrière lequel
on ne peut entrevoir le visage, on éprou-
ve une admiration instinctive pour cet
homme « superbe » qui veut rester indé-
pendant tout en payant un impôt à la
race conquérante.
l'n rapide aspect du pays précède
ttUudo de ceux qui l'habitent.
Par leurs rives encaissées les fleuves
marocains: Sebou, Bou neg Reg, Ouni et
Rebia, Moulouya et Loukkos n'ont pu
fitre suivis par les routes qui ont dû se
tracert perpendiculairement à leur
cours, c'est une des caractéristiques
du Maroc. L'Atlas marocain dont les
points culminants atteignent 4.000 mè-
tres est franchi par ces routes, peu nom-
breuses par où arrivent les grandes in-
vasions .l»erbères des Zenètes et des
Senhadju. Connue dans le Hif. les races
de l'Atlas sont très mélangées et leur
rtude apportera un peu de lumière sur
la question des autochtones du Maroc.
Mongaguo et plaine ainsi se partage
le pays « froid où le soleil est chaud ».
En février, des pluies diluviennes dans
te Nord sont amenées par le vent
d'ouest, tandis que le chcrgui con-
fondu souvent avec, le sirocco, le vent du
aud, brûle et dessèche de juin à novem-
bre.
- - De nos jours on trouve au Maroc des
hommes parlant l'arabe, d'autres le ber-
bère. La plupart des Juifs, qui y sont
nombreux (150 à 200.000) parlent l'arabe.
Berbères, Arabes et Juifs y sont mé*-
langés,, beaucoup de citadins descen-
dent des familles andalouses, chassées
tI Espagne et ce type est fort beau quand
il s'est conservé pur. II y avait au Maroc
4 à 5 millions d'Araibo-Berbères, puis
les Noirs venus du Soudan.
Nous assistons présentement à l'ara-
bisation de beaucoup de tribus berw-
tes, qui habitent dans l'Altas et l'Anti-
Atlas. Ils sont loin de présenter les ca-
ractères nets comme les races arabe et
Juive. Le Berbère est surtout un mon-
tagnard dont il a tous les aspects. Il est
essentiellement éleveur de troupeaux et
par là nomade, fier, indépendant tant
qu'il lutte, mais plat et abattu dans la
défaite. Ses coutumes, qu'il nous faut
bien connaître, découlent de cette in-
dépendance. La terre est soumise au ré-
gime de la communauté des biens, et
les Berbères se sont empressés à notre
approche de se partager leurs biens,
te qui nécessite d'interminables recher-
ches pour prélever pour la colonisation
les lots nécessaires.
Des Arabes venus au Maroc ce sont
les tribus Guich, chargées de protéger
les capitales des Sultans, qui ont le
mieux conservé leur caractère.
Les Arabo-Berbères sont maintenant
devenus sédentaires et cultivateurs, les
nomades semblent avoir hérité de leurs
ancêtres le goût du mouvement qui,
d'après le proverbe oriental, est une bé-
nédiction. Sous l'égide de la France,
des limites se fixent, qui peu ë peu de-
meureront, il n'y a guère que chez les
Ouled Delim et les lleguibat, au sud de
l'Atlas que quelques déplacements peu-
vent encore se produire.
Il faut cependant noter une espèce de
migration lente et pacifique des gens du
Sous vers la Chaouïa où ils se fixent
comme boutiquiers et artisans.
Comment tous ces hommes d'origines
si différentes, causent, trafiquent et vi-
vent ctye à côte ? M. Paul Odinot l'in-
dique avec détails et perspicacité.
En Casablanca, il trouve la preuve de
cet étonnant axiome géographique : Que
les ports et les villes ne se créent pas
toujours aux points qui semblent jouir
de la situation la plus favorisée. Marra-
kech et Fez sont les deux pôles du Ma-
roc. Fez est l'âme du pays, les Maro-
cains y viennent prier, toucher le tom-
beau de Moulay Idriss, voir et écouter
-les ulémas, c'est un carrefour de routes,
un marché national, c'est le cœur du
Maroc.
Marrakech est une ville où l'on vend,
où l'on habite, c'est la capitale du Sud,
mais elle ne commande pas le Maroc et
sa réunion à Fez par la reconstruction
de la route qui existait au xvi" sièclé fe-
rait tourner le Sud vers le Nord, l'orien-
tation vers les ports de l'Atlantique pa-
raît à l'auteur du « Monde Marocain »
factice et momentanée. Ce n'est sans
doute pas l'avis de ceux qui ont créé et
développé Casablanca.
La puissance atteinte par les Juifs au
Maroc en fait les mattres du'march6, ils
y sont « uf^ Etat dans letat ». Désireux
d'échapper au joug musulman, ils se
sont jetés dans les bras de la France et
ils se font naturaliser Français quand
c'est nécessaire. Ils s'européanisent ra-
pidement et sont au Maroc ce que 1
Chinois est en Indochine.
Si la femme des campagnes est sur-
tout une véritable bêle de somme, celle
des villes a souvent, dans sa maison,
une grande autorité. Si elle est igno-
rante, la femme marocaine a toutefois
un bon sens naturel et elle est en géné-
ral intelligente. Par suite de la religion
musulmane l'homme a droit a plusieurs
femmes appelées « chercka » c'est-à-dire
celles entre qui se partage le mari et il
lui faut, parait-il, beaucoup de diplo-
matie pour conserver la paix dans son
ménage et bien souvent de graves con-
flits éclatent dans ce petit harem que
les vieilles négresses surveillent et cal-
ment s'il y a lieu.
Notons que si les femmes des villes ne
sont pas tatouées, les femmes berbères
ont le corps presque entièrement cou-
vert de dessins, sauf les femmes Djc-
bala
Les enfants ont grand respect pour
leurs parents ; avec, leurs jeux : palet,
cerceau, osselets, ils occupent les loi-
sirs laissés par leur travail, car de bon-
ne heure on les emploie comme cireurs,
porteurs, marchands de journaux et
dans les souks, ils remplacent souvent
leur père à la boutique. Dans le Sous,
chez les Ouled Sidi Ahmed ou Moussen,
beaucoup d'enfants sont acrobates.
Malheureusement, tous ces bambins,
richesse d'une race, sont fort mal soi-
gnés et la mortalité infantile est énor-
me. Là nous devons, comme dans nos
autres colonies, sauver de la mort des
milliers de Marocains et cette question
de l'assistance médicale est des plus im-
portantes.
Dispensaires, cliniques, laboratoire
de recherches et d'études, groupes sa-
nitaires, mobiles, tout l'organisme de
"assistance médicale indigène se orée
au fur et à mesure des progrès de notre
occupation et nous pouvons en escomp-
ter les plus heureux résultats.
Les Français vivant au Maroc ont
déjà fait à la France une telle réputa-
tion que notre adversaire Abel-el-Krim
s'est rendu à la grande puissance mu-
sulmane de l'Afrique du Nord, la
France.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-président de la Commission
des Douanes.
.11
M. Léon Perrier reste aux colonies
-0-0--
M. Léon Perrier reste à la tête des services
de la rue Oudinot. A une époque où l'insta-
bilité ministérielle semble une règle, réjouis-
sons-nous de voir le sénateur de l'Isère pour-
suivre l'œuvre qu'il a entreprise il y a neuf
mois et que la fugitive apparition de M.
Adrien Dariac n' a pas interrompue.
Tous les coloniaux apprécient les solides
qualités du ministre actuel des Colonies : sa
puissance de travail, sa haute probité, sa vo-
lonté d'agir et de réaliser qui, malgré les cir-
constances défavorables, lui ont permis de mar-
quer sa présence à la tête de cet important
département ministériel par bon nombre d'oeu-
vres utiles et de réformes attendues.
L hommage des noirs à Schœlcher
--0-0--
Ainsi que nous l'avions annoncé, le Comité
de Défense de la race nègre s'était donné ren-
dez-vous, hier matin, à 10 h. 30, à l'entrée
principale du Père-Lachaise, pour aller en
pèlerinage suc la tombe de Victor Schœlcher,
qui consacra une grande partie de - ses efforts
et de ses travaux à l'abolition de I esclavage.
La tombe de Schœlcher a été fleurie de ro-
ses de toutes les couleurs. Des discours ont
été prononcés pleins d'émotion et de recon-
naissance.
Les noirs savent se souvenir, et beaucoup,
les mains jointes, s'inclinaient pieusement de-
vant la tombe de celui qui se fit le protagoniste
le plus ardent de leur libération.
DANS LA LEGION D'HONNEUR
00 ̃
Ministère de rtntérieur
Est nommé Chevalier : M. Maurice Man-
tout, architecte de la Mosquée de Paris.
Ministère des Colonies
Est nommé Chevalier ; M. Yvon (René),
administrateur de 1N classe des services
civils de d'Indochine.
'11'.
L'AVIATION COLONIALE
00
Parte-Onut-tes Indes
Le colonel Vuillemin,qui avait quitté l'aé-
rodrome de Villacoublay vendredi sur l'ap-
pareil avec lequel il se propose de battre
le record de distance en ligne droite, est
arrivé à Toulouse, d'où il va gagner Oran.
Le colonel vutiiemm compte tenter ce
record en direction des Indes avant la lin
de la période actuelle de pleine lune, si
toutes les conditions matérielles sont fa-
vorables, sinon il remettrait sa tentative
à la fin du moia" d'août, de façon à se re-
trouver dans la même période hmaire.
-. Les salariés iodfcèies
de l'administration de Madagascar
Sous l'influence de l'élévation
des changes, le prix des denrées de
première nécessité a augmenté à
Madagascar d une façon dont on ne se rend
pas suffisamment compte. L'administration
locale tarde trop, j'estime, à prendre des me-
sur £ s pour relever les salaires de ses travail-
leurs. Il y a là, outre un manque d'équité
envers un personnel qui subit ce préjudice
sans en être la cause, et une faute, car elle
incite ce personnel, sur le dévouement du-
quel repose toute notre autorité, à déserter
en masse Vadministration.
Les salariés de la Grande-Ile peuvent se
diviser en deux classes : ceux qui, outre un
salaire journalier ou mensuel payé en espèces
et garanti par des contrats, reçoivent en na-
ture une ration normale fixée en général à
o k. 800 de riz, o k. 100 de viande et un
peu de sel. Sous la pression de la vie chère,
presque tous les commerçants et colons ont
au accepter ces condittons qui assurent la
vie matérielle des indigènes. La seconde ca-
tégorie comprend les travailleurs qui ne re-
çoivent qu'un salaire fixe. En dehors du ser-
vice des travaux publics, tous les autres ser-
vices administratifs payent, de cette façon,
leurs fonctionnaires, agents ou journaliers.
Et voici les résultats auxquels on arrive,
le riz étant la denrée primordiale pour l'exis-
tence des malgaches comme le pain en
France.
Le riz, qui valait avant la guerre de
o Ir. 10 à o fr. 20 le kilo, suivant les ré-
gions, vaut maintenant de 2 fr. 50 à 3 fr.,
soit une augmentation de 1.500 au mini-
mum.
Etablissons maintenant le budget d'une
famille indigène, homme et femme. On peut
le chiffrer ainsi par jour ;
Ris, 1 hg. 500, soit 4 francs.
200 grammes de viande, soit 1 franc.
Le sel, quelques feuilles de « b'rèdes à,
sorte d'éptnard qui parfume le bouillon,
sont indiquées pour mémoire. Nous arrivons
au chiffre de 5 fr. 50 environ pour la dé-
pense journalière. Dans ces chiffres ne fi-
gure pas la dépense des enfants, ni tout ce
qui est nécessaire à l'existence en plus de
la nourriture : bougie, savon, vêlements.
C'est donc seulement pour Valimentation,
160 francs qu'il faut à un ménage indigène.
Or, les agents inférieurs de V administration
et les journaliers gagnent actuellement de
75 fr- à 90 francs. Il faut déjà atteindre un
certain grade pour avoir 120 à 150 francs.
Quoi d'étonnant, dès lors, à ce que le per-
sonnel, découragé, cherche de plus en plus à
quitter l'administration, à moins que, par
des exactions ou détournements d'impôts, il
se procure ce qui lui manque.
Il y a là réellement une situation des plus
sérieuses, et qui réclame une amélioration
urgente.
Il paraît juste que l'administration lo-
cale, en présence du renchérissement conti-
nuel des denrées indigènes de première né-
cessité, adopte le système des particuliers,
c'est-à-dire applique un salaire fixe et une
indemnité de cherté de vie qui serait fixée
chaque mois dans chaque région par l'Of
lice du travail.
Maurice Bouilloux-Lmfont
Député du Finistère.
Vies-Président de la Chambre,
Une trève de l'alicentalion
-0-0--
Non, ce ne sont pas des garçons épiciers ou
bouchers qui ont cessé le travail, c'est bien
moins banal. Des consommateurs tunisiens,
écœurés de payer la viande des prix astrono-
miques, ont décidé de s'en passer momentané-
ment.
Ce furent les ouvriers de l'Arsenal de Fer-
ryville qui prirent l'initiative courageuse de
cette gtève de l'estomac. Ils décidèrent de ne
pas acheter de viande, durant deux jours, en
manière de protestation contre les prix. Des
papillons furent glissés sous les portes et dis-
tribués en ville, invitant la population à s' abs-
tenir de manger de la viande pendant quarante-
huit heures.
Un Tunisois qui se trouvait dans cette ville
a pu constater avec quelle unanimité la popu-
lation a accepté cette restriction qui n'était pas
tout à fait du goût des bouchers.
Quelques-uns ont fermé leurs boutiques,
mais d'autres qui ont voulu persister en ont été
pour leurs frais.
Sic transit. Ainsi pourraient bien passer,
du moins, la gloire et le règne de la mercante,
si l'exemple des ouvriers de Ferryville était
suivi. Sans compter que les consommateurs
s'apercevraient, pour le plus grand bien du
franc, qu'il n'est pas si difficile de se res-
treindre.
Audion
–-*
Lt - à - - a -- r--
Le ilinliéinB ihad
00
Invité à prendre la parole à l'Instttut
"our la culture de la politique d'Etat, le
Ule Kuelzz, ministre. de l'Intérieur du Reich,
a proclamé la nécessité pour l'Allemagne
de posséder des colonies.
le quatrième Ministère Poincaré
am
Présidence dit Conseil et MM.
binatices Raymond POINCARE, sénateur de la Meuse, Union républicaine.
Vive-Président du Con-
seil, fustice et Alsace-
Lorraine, Louis BARTHOU, sénateur des B^'-Py rénées, Union républicaine.
Affaires étrangères. Aristide BRIAND, député de la Loire-Inf., républicain-socialiste.
CMCf~ Paul PAINLEVÉ, député de Paris, républicain-socialiste.
Marine,. Georges LEYGUES, député de Lot-et-Gar., républicain de gauche.
Intérieur. , ., Albert SARRAtJT, sénateur de l'Aude, Gauche démocratique.
Travaux publics, Marine
marchande, Régions li-
bérées, Aéronautique André TARDIEU, député de Belfort, non inscrit.
Instruction publique, Ept.
seignement teclmique., Edouard HERRIOT, député du Rhône, groupe radical-socialiste.
Agriculture. QUEUILLE, député de la Corrèze, groupe radical-socialiste.
Cc~t~c~cc, Postes, Télé-
Commerce, Téléphones. Maurice BOKANOWSKI député de la Seine, Gauche rép. démocr.
graphes,
Colonies Léon PERRIER sénateur de l'Isère, Gauche démocratique.
Travail André FALLIERES, député du Lot-et-Garonne, Gauche radicale.
Pensions Louis MARIN, député de Meurthe-et-Moselle, Union rép. démocr.
Le 4e ministère Poincaré compte 6 anciens présidents du Conseil : MM. Poincaré,
Briand, Barthou, Painlevé, Herriot et Georges Leygues. Tous ses membres sont anciens
ministres sauf M. André Fallières, fils de l'ancien Président de la République, qui fut
sous-secrétaire d'Etat de M. Raoul Pcret aux Finances.
Les 4 sénateurs appartiennent aux deux groupes les plus nombreux du Sénat : MM.
Léon Perrier et Albert Sarraut à la gauche démocratique (157 membres) et MM. Poin-
caré et Barthou à l'Union républicaine (90 membres).
Les groupes de la Chambre sont ainsi représentés :
Groupe radical et radical socialiste : 135 membres; 2 ministres : MM. Herriot et
Queuille.
Républicains socialistes et socialistes français : 40 membres; 2 ministres: MM. Aris-
tide Briand et Painlevé.
Gauche radicale : 40 membres ; 1 ministre : M. André Fallières.
Gauche républicaine démocratique : 34 membres ; 1 ministre : M. Bokanowski.
Républicains de gauche : 32 membres ; i ministre : Georges Leygues.
Union républicaine démocratique*: t02 membres; 1 ministre : M. Louis Marin.
Non inscrits : 4 membres; 1 ministre: M. André Tardieu.
Les autres groupes communistes (28 membres), socialistes (97 membres), gauche indé-
pendante (16 membres), démocrates (14 membres, aucun groupe (27 membres) (droite il la
presque unanimité) ne sont pas représentés dans les Conseils du Gouvernement.
Tous les sous-secrétariats d'Etat sont supprimés et seront remplacés par des direc-
tions générales.
Moulay Youssef en France
0-0-
Le sultan du Maroc s'eut rendu vendredi,
il 10 heures, il lu cuserne Curpeullx, pour
nasister aux exercices des 'pompiers do
Pu'ris.
Moulay Youesof, accompagné de ses
deux peUta-tHs, était entouré de MM. Bou-
ju, préfet de la Seine ; Morain, préfet de
police; le général Mougin ,1e colonel Pou-
deroux et M. Guichard.
Devant toutea ces personnalités, les
pompiers exécutèrent dos exercices d'ex-
tinction d'incendie.
Fit se retirant, le sultanfl, vivement inté-
4 é. a exprimé son émerveillement.
Dons l'après-midi le sultan a été prier à
la. Mosquée.
A Sèvres et à Versailles
S. M. Moulay Youasef s'est rendu sa-
medi dernier vers 10 heures, OÙ Sèvres.
Il a vistô la manufacture, puis il s'est
rendu à Versailles.
A midi, il a été reçu dans la Cour fle
Manbre du château par le (Conseil muni-
cipal et par île moire de Versailles, qui
lui a souhaité la bienvenue.
Pendant le repas, les grandes eaux
ont joué. Le déjeuner a été présidé par le
sultan, assité de M. Bonnefoy-Sibour, pré-
fet de Seine-et-Oise.
Après le repas a eu lieu, sous la con-
duite de M. Brière, la visite des grands
appartements, de la chapelle, des salles
d'Algérie, de Crimée et d'Italie.
Puis, en automobile, le sultan et sa
suite ont traversé le porc, tandis que les
grandes eaux jouaient dans les bassins.
Le sultan s'est rendu, cnsllil, aux 1 rui-
nons, où il a admiré les carrosses. Il s'est
assis quelques instants dans le carrosse
de gala de l'Empereur Napoléon.
Le retour du sultan il Paris s'est effec-
tué sans incident.
A Fontainebleau
Le Sultan Moulay Youssef et sa suite sont
arrivés hier, à 10 h. 45, à Fontainebleau.
Ils ont été reçus à la mairie par le doc-
teur Matry, maire de Fontainebleau, en-
touré du Conseil municipal. Le maire a
souhaité la bienvenue au souverain, qui a
ensuite apposé sa signature sur le Livre
d'or de la ville de Fontainebleau.
Puis, Moulay Youssef, sous la conduite
de M. G. d'Kspar.bès, conservateur du
Palais, a visité le château.
Le -- Sultan a pris à cette visite le plus
grand intérêt. Lee souvenirs napoléoniens
ont, surtout éveillé la curiosité de Moulay
Youssef, qui n'a cessé de poser des ques-
tions à son guide, montrant ainsi eombien
les souvenirs de l'Empereur étaient restés
vivaoes dans la mémoire de son pays.
Après la visite du chMcan, la municipa-
lit6 de Fontainebleau a offert un d'é.ifunf-t-
en l'honneurt du Sultan, dans le salon des
Reines-Mères, salon qu'occupait le pape
Pie VU pendant sa captivité à Fontaine-
bleau. Ce salon est tapissé de magnifiques
Ciobolins, représentant VhScole. d'Athènes,
d'après les cartons de Raphaël. -
Le Sultan avait à sa droite M. Garipuy,
préfet de Seine-et-'Mame ; à sa gauche, le
général Dumas, commandant rRcnle d'ap-
plication d'artillerie de Fontainebleau, et,
en face de lui, le docteur Matry, maire de
Fontainebleau
A la T. S. P.
Après avoir pris quelque repos, le Sultan,
accompagné de sa suite, s'est rendu à la
station de T. S. F. de Sainte-Assise, dont
les hauts pylénes de 250 mètres ont pro-
voqué son admiration.
Sous la conduite du hant personnel de
la Compagnie générale de T. S. F. et de
la Radio-France, S. M. Moulay Youssef a
vivement apprécié les installations techni-
ques dont les émissions a ondes longues
et a ondes courtes atteignent tous les pays
du monde.
S. M. Moulay Youssef a alors exprimé le
désir d'envoyer un message a son peuple.
La direction de la station a aussitôt accé-
dé à ce désir et transmis le télégramme
suivunt :
« Su Majesté Moulay Youssef uu délégué de la
Hésidence, ltubat :
CI Je vous prie de dire a toutes les populations
du Maroc l'émotion que me cause l'accueil cha-
leureux que le peuple de France iL Paris et dans
les départements a bien voulu nie ruscrvcr. J'y
vois l'attachement mutuel des deux nations et
je me réjouis de la collaboration de plus en plus
amicale avec le gouvernement franguis et son
représentant, M. Steeg. »
Le Sultan a pris ensuite quelques rafraî-
chissements dans un des salons de la sta-
tion ; et, au moment où il quittait Sainte-
ASHisc, le directeur lui u remis Ja réponse
suivunte parvenue entre temps do iHa'bat
CI Le délégué de la Hésidence iL S. M. Moulay
Youssef. a Paris :
« Les populations musulmanes et françaises tu
Maroc commissent l'accueil chaleureux que tous
les Français réservent à Votre Majesté. Elles sui-
vent aviv une ardent»; sympathie les étapes du
voyage impérial, pendant lequel le ca-ur du Ma-
roc est plus iprès du cœur de la France. Les ]}o-
nulutious, il qui je m'empresse de communiquer
le message de Votre Majesté, seront td'; h)u'<'h<'t'.s
de votre souvenir. Fn h'ur nom, je prie Votre
Majesté, d'agréer l'hommage de leur respectueux
attachement et leurs souhaits d'heureux voyage. »
Le Sultun est rentré ensuite ù Paris. Au-
jourd'hui, lu journée a été consacrée à la
visite de la capitale.
Demain mardi, départ de Paris pour
Lyon d la Savoie. S. M. Moulay Youssef
doit être de retour h Paris samedi soir.
m mmMunmm 1
Du
Le sultan et M. Steeg
Interviewé hier par un de nos confrères, le
sultan déclara en scandant ses paroles :
« Je suis heureux d'avoir fait ce voyage
avec M. Steeg. Je me sens avec lui en par-
faite confiance, et constate souvent combien
sa carrière algérienne lui a donné une coni-
préhensive pénétration de l'âme musul-
mane. »
Moulay Youssef entendit du théâtre moral
S. E. Si Kaddour ben Ghabrit est décidé-
ment l'un de nos plus fins Parisiens et de
nos plus adroits auteurs dramatiques.
Dans la pièce, on ne voit point paraître,
l'inévitable trio : le mari, la femme et
l'amant. Et elle est charmante cette pièce.
Alors ? Vous voyez que S. M. Moulay Yous-
sef put voir jouer une pièce morale et
attrayante.
Les caïds ne sont pas des « rigolos »
M. Jean de Pierrcfeu a vu l'autre jour un
groupe de caïds, vêtus de mousselines éblouis-
santes, emplissant un autocar arrêté au pas-
sage du cortège. La foule bruyante, joyeuse
et familière, entourant dans un tumulte ex-
pansif l'essaim blanc des hommes sombre:"
leur faisait fête et de ce ton de voix bourru
et engageant qu'on adopte à leur usage, leur
jetait force lazzis : « Toi content être à Pa-
ris, besef p'tites femmes, ti veux cigarettes,
etc., etc. »
Les beaux visages de bronze restaient im-
passibles, cérémonieux, quelques Marocains
s'inclinèrent, touchant de la main successive-
ment le coïur, la bouche et le turban, de ce
geste rituel qui a tant de dignité et de grâce.
Nos badauds un peu déconcertés se calmè-
rent. Visiblement ce n'était pas sur ce modèle
qu'ils s'imaginaient les sujets de ce brave
Moulay Youssef.
Et l'un d'eux, résumant l'impression com-
mune, dit à mi-voix en s'éloignant : a Y sont
pas rigolos au Maroc n, A quoi son voisin
nt cette réponse baroque - « C'est peut-être
bien des prisonniers rifains ».
Car le Français est devenu très fort en géo-
graphie et en histoire, conclut spirituellement
M. Jean de Pierrefeu.
Les nuisions religieuses
au Maroc
---0-0--
L'évangélisation des tribus marocaines
semble chose très difficile, car cet empire ché-
rifien est essentiellement terre d Islam et qui
plus est, terre propice à l'extension de la re-
ligion de Mahomet.
Malgré ces obstacles presque insurmonta-
bles, des missionnaires catholiques, français
et espagnols, ces derniers les plus anciens et
en majorité, se sont installés au Maroc et leur
situation religieuse respective doit être défi-
nie exactement, maintenant que la paix est
presque tout à fait rétablie au Mai oc.
Généralement, dit le Tcmp, le Vatican
confie aux religieux appartenant au pays qui
détient les territoires coloniaux Vadministra-
tion spirituelle ainsi que la propagande de la
foi, pour éviter les conflits avec les autorités
civiles et militaires. Pour le Maroc, la répar-
tition des territoires entre missionnaires fran-
çais et espagnols s'était heurtée aux établisse-
ments religieux espagnols antérieurs à l'occu-
pation militaire jrtlllçaise, Vautre part la
rupture des relations diplomatiques entre la
France et le Sainf-Siève aiait arrêté les né-
gociations sur cette question.
Le Vatican, voulant réserver l'avenir, tem-
porisa. Il résista aux sollicitations de l'Espa-
gne, qui voulait profiter de cette situation
pour obtenir des privilèges en ta-, cur de ses
missionnaires au Maroc.
Actuellement, la victoire franco-espagnole
et les rapports cordiaux entre les deux puis-
sances permettront d'assigner deç rdigicltx
français à la zone française et des religieux
espagnols à la zone espagnole. Tant que du-
reront les opérations militaires, ces religieux
seront considérés comme des aumôniers utili-
taires. Après la pacification, ils > e prendront
leur apostolat de missionnaires.
Pie XI, fidèle à ses intentions soui'ent
exprimées de créer dans les pays de missions
un clergé indigène, s'efforcera d'appliquer ce
système au Maroc pour désarmer l'hostilité
deÈ populations et donner à la religion catho-
lique des racines locales, permettant à ses
prêtres d'iwvoqllu la protection des autorités.
En cas de persécutions, comme au Mexique,
les missionnaires étrangers ou sont chassés
ou bien tombent victimes de leur foi ; les prê-
tres indigènes restent et Entretiennent la
flamme de la croyance chrétienne, qui autre-
ment s'éteindrait.
Notons qu'en Afrique Occidentale françai-
se les prêtres indigènes rendent déjà de
grands services dans les paroisses.
Dans les régions primitives comme dans la
Forêt de la Côte d'Ivoire, ce sont de simples
cathéchistes, sachant lire et écrire qui ensei-
gnent le catéchisme à leurs compatriotes, les
réunissent aux heures des Offices religieux
qui sont célébrés sans prêtre mais par la lec-
ture des prières, et oraisons d'usage. C'est
scuvent le même local qui sert aux catholi-
ques et aux protestants, à tour de rôle, et sans
soulever la moindre difficulté.
S'il y avait des musulmans dans ces mê-
mes villages, ils feraient de l'église leur
mosquée, sans aucun inconvénient puisque à
la base de chacune.de ces religions il y a le
seul et même Dieu. « Allah ouahad ou
bar ha, »
E. D
LES PYOMDO
-0-0--
Ce sont des stalnettes funéraires que
M. l'Administrateur des Colonir-s s. Hier a
déeouverles à Oueridé dans l,. Cercle de
-on
'Les gens de celle partie du Kissi eonsi-
dèrenl ces stal nettes comme le refuge de
l'Ame du mort.
îLe parent préféré du mort. écrit M. S.
Itier dans h; HvUclin du Comité d'éludés
historiques et seirntifiques de l'A. 0. F., est
visité la nuit par celui-ci qui 'ni indique
la place où il se tient, sous la tv.rme d'un
pupmdo." , .1' - --
La siaineue. qui esi e,n pêne, décou-
verte par le paire,nt, est emporter par celui-
ci ('t honorée de sacrifices (sang et poulet,
riz cuit, calice, huile, ef«\) que l'on dépose
soit auprès du IiI, soit dans une petite
nielie fermé»! par deux cloisons en terre.
Placé dans la case, le, pynmdo dicte ses
volontés aux vivants et réclame des sacri-
ficos.
Quant à en commander une reproduction
quelconque aux. indigènes, il n'y faut pas
songer : les Kissiens ne croient, pas qu'il
puisse être fabriqué d:: main d'homme.
C'est la concrétisation du mort lui-même.
En mai I92r>, M. S. Hier a surpris des
indigènes de Hannnnkoro (\n train de sculp-
ter de la pierre tendre, mais ils ont pré-
tendu qu'ils fabriquaient des pipes : gens-là font myslère. de tout.
A bord du paquebot Angkor"
L'.tdes Messageries Maritimes,
courrier d'KxtiAme-Orient, arrivé hier, fi
Marseille, avait bH'd lt princI' Cham.h-
hot. neveu de S. M. le roi de Siam, qui
vient en France et en \ngletenv pour sui-
vre ses études.
Cepaquobot a également, ramené en
France, de Djibouti, l'équipage du paque-
bot Fontainbleau, incendié en mer Ronge.
Le commandant Guillaud et le chef méca-
nicien restés à Djibouti, reviendront par
le prochain courrier.
LE TAUX DE LA ROUPIE
0
T.e (Viuvornour tirs Elflhli.,,;;pllwnls français
dans l'Inde vient de faire connaître au minis-
tre des Colonies qu'à la date du *2-i juillet
1986, le taux officiel (Je la roupie était tle
l.i fr. »5.
- a
Les Annales Coloniales
ad d - e , k , Id 4
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBUts PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Le* Annonces et Réclame* sont reçue» aux BoréauxduJoummlctdeiulaAgtnces dcPubhdté
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Un i ftboniii daMtoMiM BaraviMpoititt ckes 1m principaux libraine
LES MAROCAINS CHEZ EUX
A la veille du dépari de Paris de notre
hôte Moulay Youssef, sultan du Maroe,
j'ai parcouru avec plaisir une étude fort
intéressante de M. Paul Odinot sur le
« Monde Marocain ».
Que le Marocain soit orgueilleux, on
ne saurait le lui reprocher. Quand dans
ce Sahara on rencontre un lier Targui
dont les yeux vous regardent fièrement
au-dessus du « litham » derrière lequel
on ne peut entrevoir le visage, on éprou-
ve une admiration instinctive pour cet
homme « superbe » qui veut rester indé-
pendant tout en payant un impôt à la
race conquérante.
l'n rapide aspect du pays précède
ttUudo de ceux qui l'habitent.
Par leurs rives encaissées les fleuves
marocains: Sebou, Bou neg Reg, Ouni et
Rebia, Moulouya et Loukkos n'ont pu
fitre suivis par les routes qui ont dû se
tracert perpendiculairement à leur
cours, c'est une des caractéristiques
du Maroc. L'Atlas marocain dont les
points culminants atteignent 4.000 mè-
tres est franchi par ces routes, peu nom-
breuses par où arrivent les grandes in-
vasions .l»erbères des Zenètes et des
Senhadju. Connue dans le Hif. les races
de l'Atlas sont très mélangées et leur
rtude apportera un peu de lumière sur
la question des autochtones du Maroc.
Mongaguo et plaine ainsi se partage
le pays « froid où le soleil est chaud ».
En février, des pluies diluviennes dans
te Nord sont amenées par le vent
d'ouest, tandis que le chcrgui con-
fondu souvent avec, le sirocco, le vent du
aud, brûle et dessèche de juin à novem-
bre.
- - De nos jours on trouve au Maroc des
hommes parlant l'arabe, d'autres le ber-
bère. La plupart des Juifs, qui y sont
nombreux (150 à 200.000) parlent l'arabe.
Berbères, Arabes et Juifs y sont mé*-
langés,, beaucoup de citadins descen-
dent des familles andalouses, chassées
tI Espagne et ce type est fort beau quand
il s'est conservé pur. II y avait au Maroc
4 à 5 millions d'Araibo-Berbères, puis
les Noirs venus du Soudan.
Nous assistons présentement à l'ara-
bisation de beaucoup de tribus berw-
tes, qui habitent dans l'Altas et l'Anti-
Atlas. Ils sont loin de présenter les ca-
ractères nets comme les races arabe et
Juive. Le Berbère est surtout un mon-
tagnard dont il a tous les aspects. Il est
essentiellement éleveur de troupeaux et
par là nomade, fier, indépendant tant
qu'il lutte, mais plat et abattu dans la
défaite. Ses coutumes, qu'il nous faut
bien connaître, découlent de cette in-
dépendance. La terre est soumise au ré-
gime de la communauté des biens, et
les Berbères se sont empressés à notre
approche de se partager leurs biens,
te qui nécessite d'interminables recher-
ches pour prélever pour la colonisation
les lots nécessaires.
Des Arabes venus au Maroc ce sont
les tribus Guich, chargées de protéger
les capitales des Sultans, qui ont le
mieux conservé leur caractère.
Les Arabo-Berbères sont maintenant
devenus sédentaires et cultivateurs, les
nomades semblent avoir hérité de leurs
ancêtres le goût du mouvement qui,
d'après le proverbe oriental, est une bé-
nédiction. Sous l'égide de la France,
des limites se fixent, qui peu ë peu de-
meureront, il n'y a guère que chez les
Ouled Delim et les lleguibat, au sud de
l'Atlas que quelques déplacements peu-
vent encore se produire.
Il faut cependant noter une espèce de
migration lente et pacifique des gens du
Sous vers la Chaouïa où ils se fixent
comme boutiquiers et artisans.
Comment tous ces hommes d'origines
si différentes, causent, trafiquent et vi-
vent ctye à côte ? M. Paul Odinot l'in-
dique avec détails et perspicacité.
En Casablanca, il trouve la preuve de
cet étonnant axiome géographique : Que
les ports et les villes ne se créent pas
toujours aux points qui semblent jouir
de la situation la plus favorisée. Marra-
kech et Fez sont les deux pôles du Ma-
roc. Fez est l'âme du pays, les Maro-
cains y viennent prier, toucher le tom-
beau de Moulay Idriss, voir et écouter
-les ulémas, c'est un carrefour de routes,
un marché national, c'est le cœur du
Maroc.
Marrakech est une ville où l'on vend,
où l'on habite, c'est la capitale du Sud,
mais elle ne commande pas le Maroc et
sa réunion à Fez par la reconstruction
de la route qui existait au xvi" sièclé fe-
rait tourner le Sud vers le Nord, l'orien-
tation vers les ports de l'Atlantique pa-
raît à l'auteur du « Monde Marocain »
factice et momentanée. Ce n'est sans
doute pas l'avis de ceux qui ont créé et
développé Casablanca.
La puissance atteinte par les Juifs au
Maroc en fait les mattres du'march6, ils
y sont « uf^ Etat dans letat ». Désireux
d'échapper au joug musulman, ils se
sont jetés dans les bras de la France et
ils se font naturaliser Français quand
c'est nécessaire. Ils s'européanisent ra-
pidement et sont au Maroc ce que 1
Chinois est en Indochine.
Si la femme des campagnes est sur-
tout une véritable bêle de somme, celle
des villes a souvent, dans sa maison,
une grande autorité. Si elle est igno-
rante, la femme marocaine a toutefois
un bon sens naturel et elle est en géné-
ral intelligente. Par suite de la religion
musulmane l'homme a droit a plusieurs
femmes appelées « chercka » c'est-à-dire
celles entre qui se partage le mari et il
lui faut, parait-il, beaucoup de diplo-
matie pour conserver la paix dans son
ménage et bien souvent de graves con-
flits éclatent dans ce petit harem que
les vieilles négresses surveillent et cal-
ment s'il y a lieu.
Notons que si les femmes des villes ne
sont pas tatouées, les femmes berbères
ont le corps presque entièrement cou-
vert de dessins, sauf les femmes Djc-
bala
Les enfants ont grand respect pour
leurs parents ; avec, leurs jeux : palet,
cerceau, osselets, ils occupent les loi-
sirs laissés par leur travail, car de bon-
ne heure on les emploie comme cireurs,
porteurs, marchands de journaux et
dans les souks, ils remplacent souvent
leur père à la boutique. Dans le Sous,
chez les Ouled Sidi Ahmed ou Moussen,
beaucoup d'enfants sont acrobates.
Malheureusement, tous ces bambins,
richesse d'une race, sont fort mal soi-
gnés et la mortalité infantile est énor-
me. Là nous devons, comme dans nos
autres colonies, sauver de la mort des
milliers de Marocains et cette question
de l'assistance médicale est des plus im-
portantes.
Dispensaires, cliniques, laboratoire
de recherches et d'études, groupes sa-
nitaires, mobiles, tout l'organisme de
"assistance médicale indigène se orée
au fur et à mesure des progrès de notre
occupation et nous pouvons en escomp-
ter les plus heureux résultats.
Les Français vivant au Maroc ont
déjà fait à la France une telle réputa-
tion que notre adversaire Abel-el-Krim
s'est rendu à la grande puissance mu-
sulmane de l'Afrique du Nord, la
France.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-président de la Commission
des Douanes.
.11
M. Léon Perrier reste aux colonies
-0-0--
M. Léon Perrier reste à la tête des services
de la rue Oudinot. A une époque où l'insta-
bilité ministérielle semble une règle, réjouis-
sons-nous de voir le sénateur de l'Isère pour-
suivre l'œuvre qu'il a entreprise il y a neuf
mois et que la fugitive apparition de M.
Adrien Dariac n' a pas interrompue.
Tous les coloniaux apprécient les solides
qualités du ministre actuel des Colonies : sa
puissance de travail, sa haute probité, sa vo-
lonté d'agir et de réaliser qui, malgré les cir-
constances défavorables, lui ont permis de mar-
quer sa présence à la tête de cet important
département ministériel par bon nombre d'oeu-
vres utiles et de réformes attendues.
L hommage des noirs à Schœlcher
--0-0--
Ainsi que nous l'avions annoncé, le Comité
de Défense de la race nègre s'était donné ren-
dez-vous, hier matin, à 10 h. 30, à l'entrée
principale du Père-Lachaise, pour aller en
pèlerinage suc la tombe de Victor Schœlcher,
qui consacra une grande partie de - ses efforts
et de ses travaux à l'abolition de I esclavage.
La tombe de Schœlcher a été fleurie de ro-
ses de toutes les couleurs. Des discours ont
été prononcés pleins d'émotion et de recon-
naissance.
Les noirs savent se souvenir, et beaucoup,
les mains jointes, s'inclinaient pieusement de-
vant la tombe de celui qui se fit le protagoniste
le plus ardent de leur libération.
DANS LA LEGION D'HONNEUR
00 ̃
Ministère de rtntérieur
Est nommé Chevalier : M. Maurice Man-
tout, architecte de la Mosquée de Paris.
Ministère des Colonies
Est nommé Chevalier ; M. Yvon (René),
administrateur de 1N classe des services
civils de d'Indochine.
'11'.
L'AVIATION COLONIALE
00
Parte-Onut-tes Indes
Le colonel Vuillemin,qui avait quitté l'aé-
rodrome de Villacoublay vendredi sur l'ap-
pareil avec lequel il se propose de battre
le record de distance en ligne droite, est
arrivé à Toulouse, d'où il va gagner Oran.
Le colonel vutiiemm compte tenter ce
record en direction des Indes avant la lin
de la période actuelle de pleine lune, si
toutes les conditions matérielles sont fa-
vorables, sinon il remettrait sa tentative
à la fin du moia" d'août, de façon à se re-
trouver dans la même période hmaire.
-. Les salariés iodfcèies
de l'administration de Madagascar
Sous l'influence de l'élévation
des changes, le prix des denrées de
première nécessité a augmenté à
Madagascar d une façon dont on ne se rend
pas suffisamment compte. L'administration
locale tarde trop, j'estime, à prendre des me-
sur £ s pour relever les salaires de ses travail-
leurs. Il y a là, outre un manque d'équité
envers un personnel qui subit ce préjudice
sans en être la cause, et une faute, car elle
incite ce personnel, sur le dévouement du-
quel repose toute notre autorité, à déserter
en masse Vadministration.
Les salariés de la Grande-Ile peuvent se
diviser en deux classes : ceux qui, outre un
salaire journalier ou mensuel payé en espèces
et garanti par des contrats, reçoivent en na-
ture une ration normale fixée en général à
o k. 800 de riz, o k. 100 de viande et un
peu de sel. Sous la pression de la vie chère,
presque tous les commerçants et colons ont
au accepter ces condittons qui assurent la
vie matérielle des indigènes. La seconde ca-
tégorie comprend les travailleurs qui ne re-
çoivent qu'un salaire fixe. En dehors du ser-
vice des travaux publics, tous les autres ser-
vices administratifs payent, de cette façon,
leurs fonctionnaires, agents ou journaliers.
Et voici les résultats auxquels on arrive,
le riz étant la denrée primordiale pour l'exis-
tence des malgaches comme le pain en
France.
Le riz, qui valait avant la guerre de
o Ir. 10 à o fr. 20 le kilo, suivant les ré-
gions, vaut maintenant de 2 fr. 50 à 3 fr.,
soit une augmentation de 1.500 au mini-
mum.
Etablissons maintenant le budget d'une
famille indigène, homme et femme. On peut
le chiffrer ainsi par jour ;
Ris, 1 hg. 500, soit 4 francs.
200 grammes de viande, soit 1 franc.
Le sel, quelques feuilles de « b'rèdes à,
sorte d'éptnard qui parfume le bouillon,
sont indiquées pour mémoire. Nous arrivons
au chiffre de 5 fr. 50 environ pour la dé-
pense journalière. Dans ces chiffres ne fi-
gure pas la dépense des enfants, ni tout ce
qui est nécessaire à l'existence en plus de
la nourriture : bougie, savon, vêlements.
C'est donc seulement pour Valimentation,
160 francs qu'il faut à un ménage indigène.
Or, les agents inférieurs de V administration
et les journaliers gagnent actuellement de
75 fr- à 90 francs. Il faut déjà atteindre un
certain grade pour avoir 120 à 150 francs.
Quoi d'étonnant, dès lors, à ce que le per-
sonnel, découragé, cherche de plus en plus à
quitter l'administration, à moins que, par
des exactions ou détournements d'impôts, il
se procure ce qui lui manque.
Il y a là réellement une situation des plus
sérieuses, et qui réclame une amélioration
urgente.
Il paraît juste que l'administration lo-
cale, en présence du renchérissement conti-
nuel des denrées indigènes de première né-
cessité, adopte le système des particuliers,
c'est-à-dire applique un salaire fixe et une
indemnité de cherté de vie qui serait fixée
chaque mois dans chaque région par l'Of
lice du travail.
Maurice Bouilloux-Lmfont
Député du Finistère.
Vies-Président de la Chambre,
Une trève de l'alicentalion
-0-0--
Non, ce ne sont pas des garçons épiciers ou
bouchers qui ont cessé le travail, c'est bien
moins banal. Des consommateurs tunisiens,
écœurés de payer la viande des prix astrono-
miques, ont décidé de s'en passer momentané-
ment.
Ce furent les ouvriers de l'Arsenal de Fer-
ryville qui prirent l'initiative courageuse de
cette gtève de l'estomac. Ils décidèrent de ne
pas acheter de viande, durant deux jours, en
manière de protestation contre les prix. Des
papillons furent glissés sous les portes et dis-
tribués en ville, invitant la population à s' abs-
tenir de manger de la viande pendant quarante-
huit heures.
Un Tunisois qui se trouvait dans cette ville
a pu constater avec quelle unanimité la popu-
lation a accepté cette restriction qui n'était pas
tout à fait du goût des bouchers.
Quelques-uns ont fermé leurs boutiques,
mais d'autres qui ont voulu persister en ont été
pour leurs frais.
Sic transit. Ainsi pourraient bien passer,
du moins, la gloire et le règne de la mercante,
si l'exemple des ouvriers de Ferryville était
suivi. Sans compter que les consommateurs
s'apercevraient, pour le plus grand bien du
franc, qu'il n'est pas si difficile de se res-
treindre.
Audion
–-*
Lt - à - - a -- r--
Le ilinliéinB ihad
00
Invité à prendre la parole à l'Instttut
"our la culture de la politique d'Etat, le
Ule Kuelzz, ministre. de l'Intérieur du Reich,
a proclamé la nécessité pour l'Allemagne
de posséder des colonies.
le quatrième Ministère Poincaré
am
Présidence dit Conseil et MM.
binatices Raymond POINCARE, sénateur de la Meuse, Union républicaine.
Vive-Président du Con-
seil, fustice et Alsace-
Lorraine, Louis BARTHOU, sénateur des B^'-Py rénées, Union républicaine.
Affaires étrangères. Aristide BRIAND, député de la Loire-Inf., républicain-socialiste.
CMCf~ Paul PAINLEVÉ, député de Paris, républicain-socialiste.
Marine,. Georges LEYGUES, député de Lot-et-Gar., républicain de gauche.
Intérieur. , ., Albert SARRAtJT, sénateur de l'Aude, Gauche démocratique.
Travaux publics, Marine
marchande, Régions li-
bérées, Aéronautique André TARDIEU, député de Belfort, non inscrit.
Instruction publique, Ept.
seignement teclmique., Edouard HERRIOT, député du Rhône, groupe radical-socialiste.
Agriculture. QUEUILLE, député de la Corrèze, groupe radical-socialiste.
Cc~t~c~cc, Postes, Télé-
Commerce, Téléphones. Maurice BOKANOWSKI député de la Seine, Gauche rép. démocr.
graphes,
Colonies Léon PERRIER sénateur de l'Isère, Gauche démocratique.
Travail André FALLIERES, député du Lot-et-Garonne, Gauche radicale.
Pensions Louis MARIN, député de Meurthe-et-Moselle, Union rép. démocr.
Le 4e ministère Poincaré compte 6 anciens présidents du Conseil : MM. Poincaré,
Briand, Barthou, Painlevé, Herriot et Georges Leygues. Tous ses membres sont anciens
ministres sauf M. André Fallières, fils de l'ancien Président de la République, qui fut
sous-secrétaire d'Etat de M. Raoul Pcret aux Finances.
Les 4 sénateurs appartiennent aux deux groupes les plus nombreux du Sénat : MM.
Léon Perrier et Albert Sarraut à la gauche démocratique (157 membres) et MM. Poin-
caré et Barthou à l'Union républicaine (90 membres).
Les groupes de la Chambre sont ainsi représentés :
Groupe radical et radical socialiste : 135 membres; 2 ministres : MM. Herriot et
Queuille.
Républicains socialistes et socialistes français : 40 membres; 2 ministres: MM. Aris-
tide Briand et Painlevé.
Gauche radicale : 40 membres ; 1 ministre : M. André Fallières.
Gauche républicaine démocratique : 34 membres ; 1 ministre : M. Bokanowski.
Républicains de gauche : 32 membres ; i ministre : Georges Leygues.
Union républicaine démocratique*: t02 membres; 1 ministre : M. Louis Marin.
Non inscrits : 4 membres; 1 ministre: M. André Tardieu.
Les autres groupes communistes (28 membres), socialistes (97 membres), gauche indé-
pendante (16 membres), démocrates (14 membres, aucun groupe (27 membres) (droite il la
presque unanimité) ne sont pas représentés dans les Conseils du Gouvernement.
Tous les sous-secrétariats d'Etat sont supprimés et seront remplacés par des direc-
tions générales.
Moulay Youssef en France
0-0-
Le sultan du Maroc s'eut rendu vendredi,
il 10 heures, il lu cuserne Curpeullx, pour
nasister aux exercices des 'pompiers do
Pu'ris.
Moulay Youesof, accompagné de ses
deux peUta-tHs, était entouré de MM. Bou-
ju, préfet de la Seine ; Morain, préfet de
police; le général Mougin ,1e colonel Pou-
deroux et M. Guichard.
Devant toutea ces personnalités, les
pompiers exécutèrent dos exercices d'ex-
tinction d'incendie.
Fit se retirant, le sultanfl, vivement inté-
4 é. a exprimé son émerveillement.
Dons l'après-midi le sultan a été prier à
la. Mosquée.
A Sèvres et à Versailles
S. M. Moulay Youasef s'est rendu sa-
medi dernier vers 10 heures, OÙ Sèvres.
Il a vistô la manufacture, puis il s'est
rendu à Versailles.
A midi, il a été reçu dans la Cour fle
Manbre du château par le (Conseil muni-
cipal et par île moire de Versailles, qui
lui a souhaité la bienvenue.
Pendant le repas, les grandes eaux
ont joué. Le déjeuner a été présidé par le
sultan, assité de M. Bonnefoy-Sibour, pré-
fet de Seine-et-Oise.
Après le repas a eu lieu, sous la con-
duite de M. Brière, la visite des grands
appartements, de la chapelle, des salles
d'Algérie, de Crimée et d'Italie.
Puis, en automobile, le sultan et sa
suite ont traversé le porc, tandis que les
grandes eaux jouaient dans les bassins.
Le sultan s'est rendu, cnsllil, aux 1 rui-
nons, où il a admiré les carrosses. Il s'est
assis quelques instants dans le carrosse
de gala de l'Empereur Napoléon.
Le retour du sultan il Paris s'est effec-
tué sans incident.
A Fontainebleau
Le Sultan Moulay Youssef et sa suite sont
arrivés hier, à 10 h. 45, à Fontainebleau.
Ils ont été reçus à la mairie par le doc-
teur Matry, maire de Fontainebleau, en-
touré du Conseil municipal. Le maire a
souhaité la bienvenue au souverain, qui a
ensuite apposé sa signature sur le Livre
d'or de la ville de Fontainebleau.
Puis, Moulay Youssef, sous la conduite
de M. G. d'Kspar.bès, conservateur du
Palais, a visité le château.
Le -- Sultan a pris à cette visite le plus
grand intérêt. Lee souvenirs napoléoniens
ont, surtout éveillé la curiosité de Moulay
Youssef, qui n'a cessé de poser des ques-
tions à son guide, montrant ainsi eombien
les souvenirs de l'Empereur étaient restés
vivaoes dans la mémoire de son pays.
Après la visite du chMcan, la municipa-
lit6 de Fontainebleau a offert un d'é.ifunf-t-
en l'honneurt du Sultan, dans le salon des
Reines-Mères, salon qu'occupait le pape
Pie VU pendant sa captivité à Fontaine-
bleau. Ce salon est tapissé de magnifiques
Ciobolins, représentant VhScole. d'Athènes,
d'après les cartons de Raphaël. -
Le Sultan avait à sa droite M. Garipuy,
préfet de Seine-et-'Mame ; à sa gauche, le
général Dumas, commandant rRcnle d'ap-
plication d'artillerie de Fontainebleau, et,
en face de lui, le docteur Matry, maire de
Fontainebleau
A la T. S. P.
Après avoir pris quelque repos, le Sultan,
accompagné de sa suite, s'est rendu à la
station de T. S. F. de Sainte-Assise, dont
les hauts pylénes de 250 mètres ont pro-
voqué son admiration.
Sous la conduite du hant personnel de
la Compagnie générale de T. S. F. et de
la Radio-France, S. M. Moulay Youssef a
vivement apprécié les installations techni-
ques dont les émissions a ondes longues
et a ondes courtes atteignent tous les pays
du monde.
S. M. Moulay Youssef a alors exprimé le
désir d'envoyer un message a son peuple.
La direction de la station a aussitôt accé-
dé à ce désir et transmis le télégramme
suivunt :
« Su Majesté Moulay Youssef uu délégué de la
Hésidence, ltubat :
CI Je vous prie de dire a toutes les populations
du Maroc l'émotion que me cause l'accueil cha-
leureux que le peuple de France iL Paris et dans
les départements a bien voulu nie ruscrvcr. J'y
vois l'attachement mutuel des deux nations et
je me réjouis de la collaboration de plus en plus
amicale avec le gouvernement franguis et son
représentant, M. Steeg. »
Le Sultan a pris ensuite quelques rafraî-
chissements dans un des salons de la sta-
tion ; et, au moment où il quittait Sainte-
ASHisc, le directeur lui u remis Ja réponse
suivunte parvenue entre temps do iHa'bat
CI Le délégué de la Hésidence iL S. M. Moulay
Youssef. a Paris :
« Les populations musulmanes et françaises tu
Maroc commissent l'accueil chaleureux que tous
les Français réservent à Votre Majesté. Elles sui-
vent aviv une ardent»; sympathie les étapes du
voyage impérial, pendant lequel le ca-ur du Ma-
roc est plus iprès du cœur de la France. Les ]}o-
nulutious, il qui je m'empresse de communiquer
le message de Votre Majesté, seront td'; h)u'<'h<'t'.s
de votre souvenir. Fn h'ur nom, je prie Votre
Majesté, d'agréer l'hommage de leur respectueux
attachement et leurs souhaits d'heureux voyage. »
Le Sultun est rentré ensuite ù Paris. Au-
jourd'hui, lu journée a été consacrée à la
visite de la capitale.
Demain mardi, départ de Paris pour
Lyon d la Savoie. S. M. Moulay Youssef
doit être de retour h Paris samedi soir.
m mmMunmm 1
Du
Le sultan et M. Steeg
Interviewé hier par un de nos confrères, le
sultan déclara en scandant ses paroles :
« Je suis heureux d'avoir fait ce voyage
avec M. Steeg. Je me sens avec lui en par-
faite confiance, et constate souvent combien
sa carrière algérienne lui a donné une coni-
préhensive pénétration de l'âme musul-
mane. »
Moulay Youssef entendit du théâtre moral
S. E. Si Kaddour ben Ghabrit est décidé-
ment l'un de nos plus fins Parisiens et de
nos plus adroits auteurs dramatiques.
Dans la pièce, on ne voit point paraître,
l'inévitable trio : le mari, la femme et
l'amant. Et elle est charmante cette pièce.
Alors ? Vous voyez que S. M. Moulay Yous-
sef put voir jouer une pièce morale et
attrayante.
Les caïds ne sont pas des « rigolos »
M. Jean de Pierrcfeu a vu l'autre jour un
groupe de caïds, vêtus de mousselines éblouis-
santes, emplissant un autocar arrêté au pas-
sage du cortège. La foule bruyante, joyeuse
et familière, entourant dans un tumulte ex-
pansif l'essaim blanc des hommes sombre:"
leur faisait fête et de ce ton de voix bourru
et engageant qu'on adopte à leur usage, leur
jetait force lazzis : « Toi content être à Pa-
ris, besef p'tites femmes, ti veux cigarettes,
etc., etc. »
Les beaux visages de bronze restaient im-
passibles, cérémonieux, quelques Marocains
s'inclinèrent, touchant de la main successive-
ment le coïur, la bouche et le turban, de ce
geste rituel qui a tant de dignité et de grâce.
Nos badauds un peu déconcertés se calmè-
rent. Visiblement ce n'était pas sur ce modèle
qu'ils s'imaginaient les sujets de ce brave
Moulay Youssef.
Et l'un d'eux, résumant l'impression com-
mune, dit à mi-voix en s'éloignant : a Y sont
pas rigolos au Maroc n, A quoi son voisin
nt cette réponse baroque - « C'est peut-être
bien des prisonniers rifains ».
Car le Français est devenu très fort en géo-
graphie et en histoire, conclut spirituellement
M. Jean de Pierrefeu.
Les nuisions religieuses
au Maroc
---0-0--
L'évangélisation des tribus marocaines
semble chose très difficile, car cet empire ché-
rifien est essentiellement terre d Islam et qui
plus est, terre propice à l'extension de la re-
ligion de Mahomet.
Malgré ces obstacles presque insurmonta-
bles, des missionnaires catholiques, français
et espagnols, ces derniers les plus anciens et
en majorité, se sont installés au Maroc et leur
situation religieuse respective doit être défi-
nie exactement, maintenant que la paix est
presque tout à fait rétablie au Mai oc.
Généralement, dit le Tcmp, le Vatican
confie aux religieux appartenant au pays qui
détient les territoires coloniaux Vadministra-
tion spirituelle ainsi que la propagande de la
foi, pour éviter les conflits avec les autorités
civiles et militaires. Pour le Maroc, la répar-
tition des territoires entre missionnaires fran-
çais et espagnols s'était heurtée aux établisse-
ments religieux espagnols antérieurs à l'occu-
pation militaire jrtlllçaise, Vautre part la
rupture des relations diplomatiques entre la
France et le Sainf-Siève aiait arrêté les né-
gociations sur cette question.
Le Vatican, voulant réserver l'avenir, tem-
porisa. Il résista aux sollicitations de l'Espa-
gne, qui voulait profiter de cette situation
pour obtenir des privilèges en ta-, cur de ses
missionnaires au Maroc.
Actuellement, la victoire franco-espagnole
et les rapports cordiaux entre les deux puis-
sances permettront d'assigner deç rdigicltx
français à la zone française et des religieux
espagnols à la zone espagnole. Tant que du-
reront les opérations militaires, ces religieux
seront considérés comme des aumôniers utili-
taires. Après la pacification, ils > e prendront
leur apostolat de missionnaires.
Pie XI, fidèle à ses intentions soui'ent
exprimées de créer dans les pays de missions
un clergé indigène, s'efforcera d'appliquer ce
système au Maroc pour désarmer l'hostilité
deÈ populations et donner à la religion catho-
lique des racines locales, permettant à ses
prêtres d'iwvoqllu la protection des autorités.
En cas de persécutions, comme au Mexique,
les missionnaires étrangers ou sont chassés
ou bien tombent victimes de leur foi ; les prê-
tres indigènes restent et Entretiennent la
flamme de la croyance chrétienne, qui autre-
ment s'éteindrait.
Notons qu'en Afrique Occidentale françai-
se les prêtres indigènes rendent déjà de
grands services dans les paroisses.
Dans les régions primitives comme dans la
Forêt de la Côte d'Ivoire, ce sont de simples
cathéchistes, sachant lire et écrire qui ensei-
gnent le catéchisme à leurs compatriotes, les
réunissent aux heures des Offices religieux
qui sont célébrés sans prêtre mais par la lec-
ture des prières, et oraisons d'usage. C'est
scuvent le même local qui sert aux catholi-
ques et aux protestants, à tour de rôle, et sans
soulever la moindre difficulté.
S'il y avait des musulmans dans ces mê-
mes villages, ils feraient de l'église leur
mosquée, sans aucun inconvénient puisque à
la base de chacune.de ces religions il y a le
seul et même Dieu. « Allah ouahad ou
bar ha, »
E. D
LES PYOMDO
-0-0--
Ce sont des stalnettes funéraires que
M. l'Administrateur des Colonir-s s. Hier a
déeouverles à Oueridé dans l,. Cercle de
-on
'Les gens de celle partie du Kissi eonsi-
dèrenl ces stal nettes comme le refuge de
l'Ame du mort.
îLe parent préféré du mort. écrit M. S.
Itier dans h; HvUclin du Comité d'éludés
historiques et seirntifiques de l'A. 0. F., est
visité la nuit par celui-ci qui 'ni indique
la place où il se tient, sous la tv.rme d'un
pupmdo." , .1' - --
La siaineue. qui esi e,n pêne, décou-
verte par le paire,nt, est emporter par celui-
ci ('t honorée de sacrifices (sang et poulet,
riz cuit, calice, huile, ef«\) que l'on dépose
soit auprès du IiI, soit dans une petite
nielie fermé»! par deux cloisons en terre.
Placé dans la case, le, pynmdo dicte ses
volontés aux vivants et réclame des sacri-
ficos.
Quant à en commander une reproduction
quelconque aux. indigènes, il n'y faut pas
songer : les Kissiens ne croient, pas qu'il
puisse être fabriqué d:: main d'homme.
C'est la concrétisation du mort lui-même.
En mai I92r>, M. S. Hier a surpris des
indigènes de Hannnnkoro (\n train de sculp-
ter de la pierre tendre, mais ils ont pré-
tendu qu'ils fabriquaient des pipes :
A bord du paquebot Angkor"
L'.tdes Messageries Maritimes,
courrier d'KxtiAme-Orient, arrivé hier, fi
Marseille, avait bH'd lt princI' Cham.h-
hot. neveu de S. M. le roi de Siam, qui
vient en France et en \ngletenv pour sui-
vre ses études.
Cepaquobot a également, ramené en
France, de Djibouti, l'équipage du paque-
bot Fontainbleau, incendié en mer Ronge.
Le commandant Guillaud et le chef méca-
nicien restés à Djibouti, reviendront par
le prochain courrier.
LE TAUX DE LA ROUPIE
0
T.e (Viuvornour tirs Elflhli.,,;;pllwnls français
dans l'Inde vient de faire connaître au minis-
tre des Colonies qu'à la date du *2-i juillet
1986, le taux officiel (Je la roupie était tle
l.i fr. »5.
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