Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-06-28
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 juin 1926 28 juin 1926
Description : 1926/06/28 (A27,N98). 1926/06/28 (A27,N98).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397145h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. N® 98 LE NUMERO : 20 CENTIMES
- JAJND1 SOIR, 28 JUIN Hfll-
M --"-'
1 ",.' '.# JOURNAL QUOTIDIEN -
LU Aimcus rauts PAR "LES ANNALES COLONIALES" tONT LA PBOMUftTi
EXCLUSIVE DU JOUMtAL
U ftnnmnif ~f Pf-1– "f ̃«-/ l-iJ–*- Af xn-imu
DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THÊBAULT
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ft. i fr"111 < Cshm'w» M » If"*!
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u.-- -- .J Il' lie t "A.-
L'tipaiii intellectuelle française dans le lOonde
cr IL. n j
Comme celle d'un individu, la vie d'une
nation a deux faces. Par l'une, elle est tra-
vail intérieur, nutrition; par l'autre, elle est
expansion, fécondité. Un peuple sain et vi-
goureux ne peut vivre replié sur lui-même;
son expansion est une nécessité, et, comme
chaque individu, chaque peuple agit au
dehors selon son caractère.
Un navire anglais devant une maison de
commerce ou une banque symboliserait assez
bien l'activité de l'Angleterre qui a couvert
le monde de ses comptoirs, et dont les na-
vires sillonnent les mers.
Avant la guerre, hors de chez elle, l'Alle-
magne exportait, avec les produits de ses
manufactures, ses commis-voyageurs et ses
instructeurs militaires.
Il y a quelque trente ans, la France fai-
sait figure modeste à l'étranger. La période
de recueillement qui suivit la guerre de 70
était à peine terminée, la Tunisie venait
l'être placée sous le protectorat ; la conquête
3u Tonkin était à peine achevée, celle de
Madagascar commençait. On disait couram-
ment alors que les colonies françaises
l'étaient peuplées que de missionnaires, de
nilitaires, de cuisiniers et de chanteuses de
afé-concert. Expansion religieuse, expansion
militaire, expansion gastronomique, expan-
ion artistique : c'est sous ce quadruple as-
¡lOCt qu'apparaissait certains l'action de la
France à l'étranger. Exagération railleuse de
concurrents qui suivaient d'un œil jaloux le
Jelèvement de la France. La vérité est que,
tt c'est un des traits caractéristiques de la
physionomie de notre pays, son expansion
"st moins commerçante qu'intellectuelle; ce
qu'elle exporte, c'est plus encore des idées
que des produits manufacturés. « Deux ca-
ractères particuliers nous distinguent de tous
'es peuples du monde, fait dire avec âpreté
foseph de Maistre à un de ses personnages
(les « Soirées de Saint-Pétersbourg » : l'es-
prit d'association et celui de prosélytisme.
Les idées chez nous sont toutes nationales et
eûtes passionnées. Il me semble qu'un pro-
phète, d'un seul trait de son fier pinceau,
mus a peints d'après nature, il y a vingt-cinq
siècles, lorsqu'il a dit : « Chaque parole de
ce peuple est une conjuration. »
Mais cette question de l'influence intellec-
tuelle de la France est trop vaste pour être
traitée ici, et c'est uniquement de l'expansion
par l'école que nous entendons parler.
C'est un fait : il y a hors de France, même
en Europe, un nombre considérable d'écoles
françaises, et l'esprit de prosélytisme dont
parle Joseph de Maistre n'est pas moins ar-
dent en France aujourd'hui qu'autrefois. Il
semble même que les efforts qu'il -inspire
sont plus systématiques qu'il y a quelques
années, Depuis la guerre, notamment, des
hommes qui ne se souciaient pas de cette
question, il y a dix ans, y témoignent un
intérêt immense. Peut-être l'action parallèle
de l'Allemagne excite-t-elle une certaine
'émulation? Peut-être aussi le désarroi où se
iJébat le monde, et bien que, nous le voyons
tous les jours, les égoïsmes nationaux ne
cessent de se heurter, la France éprouve-t-
élle un impérieux besoin d'avoir des amitiés
------- Utrangères fondées sur les échanges d'idées,
la connaissance mutuelle des productions de
l'esprit ? A cette tâche, de nombreuses œuvres
privées se consacrent, pendant qù'au Minis-
tère des Affaires étrangères fonctionne un
'Service des Œuvres françaises à l'étranger,
et au Ministère de l'I.P. un Service d'expan-
sion universitaire ; enfin, un Office national
des Universités français coordonne les efforts
de nos Universités, fondant dans .les diffé-
rents pays des bureaux de liaison pour unir les
Universitaires français et étrangers et les en-
fants des écoles. D'autre part, on s'efforce
'attirer en France, dans les grandes écoles
et les universités, des élèves étrangers.
il serait trop long d'énumérer les écoles
françaises existant soit dans les pays de lan-
gue française, soit dans les pays de civili-
sation grecque ou latine, soit dans le monde
slave ou dans le monde anglo-saxon. Mais
au sujet de ces écoles, une observation capi-
tale est à faire: si, dans toutes l'enseignement
au français occupe une place importante,
leur fonctionnement est tel qu'il ne gêne en
aucune façon celui des écoles nationales. Nos
professeurs donnent un enseignement com-
plémentaire, de même qu'en France des pro-
fesseurs étrangers enseignent les langues et
les pensées étrangères. Nos écoles, nos ins-
tituts se proposent simplement de cultiver
l'amitié des peuples auxquels ils s'adressent.
C'est une œuvre de rapprochement intellec-
tuel extrêmement importante, une œuvre d'in-
terpénétration de pensée qui peut avoir pour
l'avenir les plus beaux résultats.
Ce qui manque au monde pour atteindre 1
la paix'l ce sont des idées communes. Un
enseignement étroitement national, fermé à
tout souffle du dehors, accentuerait sans
doute le caractère national, mais il serait
dangereux. Il faut donc louer sans réserve
tout effort qui permet aux différents peuples
de se mieux comprendre. L'action scolaire
n'est certes pas la seule qui conduise à ce
résultat, mais elle est des plus efficaces, et
les écoles françaises dont nous venons de
parler ne méritent que des éloges.
Peut-on en dire autant pour les écoles
françaises fondées chez des peuples dont la
civilisation diffère profondément de la civi-
lisation européenne? La question se pose-t-
elle de la même façon qu'en Europe lorsqu'il
s'agit d'écoles fondées en Orient, chez les
Arabes musulmans ; en Extrême-Orient, chez
les Annamites ou les Chinois boudhistes, à
Madagascar et même parmi nos populations
noires de l'Afrique occidentale et de l'Afri-
que équatoriale. Non, le problème est tout
différent, et nous nous attacherons à en dé-
gager les données essentielles.
Georges Nouelle,
Député de Saônc-et-Loire,
Secrétaire de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats, secré-
taire de la Commission de l'Enseigne-
ment.
8.a
A la Banque de l'Algérie
M. Emile Moreau, directeur général de
la Banque de l'Algérie, devient gouverneur
de la Banque de t rance.
Le nouveau gouverneur de la Banque de
France fut le collaborateur de M. Rouvier,
au ministère des Finances d'abord et, plus
tard. au ministère des Affaires étrangères.
Au moment où M. Rouvier l'appela à la
direction de son cabinet, M. Moreau était,
au Louvre, contrôleur des dépenses enga-
gées.
Quelques mois après avoir quitté M. Rou-
vier. en 1906, M. Moreau devint directeur
de la Banque d'Algérie et, en 1911, direc-
teur général de cet établissement qu'il dé-
veloppa considérablement.
M. Emile Moreau est un administrateur
hors de pair. On peut dire de lui qu'en vingt
ans il a fait de la Banque d'Algérie la plus
puissante des banques d'émission françaises
après celle, bien entendu, qu'il va gou-
verner.
Nous lui adressons nos bien cordiales fé-
licitations.
C'est avec satisfaction que nous appre-
nons qu'il a pour successeur boulevard Saint-
Germain, M. Ernest Picard.
M. Ernest Picard, unanimement estimé et
aimé, a fait sa carrière à la Banque de
France où il fut secrétaire général avant
d'être sous-gouverneur. Il saura maintenir
le grand établissement d'émission de l'Afri-
que du Nord dans la prospérité où l'a si
heureusement mené l'habileté de M. Emile
Moreau.
––-– ..8
Le Tanger-Fez
--00--
Le premier tronçon de la ligne de chemin
cie fer Tanger-Fez a été inauguré hier. Il
s'étend depuis la mer jusqu'à la zone espa-
gnole, traversant complètement la zone de Tan-
ger sur un trajet de 17 kilomètres jusqu'au pont
international sur l'oued Mhanar.
Un service d'automobiles reliera ce point
terminus à celui du chemin de fer de la zone
espagnole qui est près d'arriver à louachna.
Nous savons qu'il existe déjà un service ana-
logue entre le terminus de notre zone à Ksar et
Kebir sur le Loukkos. -
La Mosquée de Paris
Sauf la maison des hôtes où descendront
les musulmans de passage à Paris; sauf une
grande porte en marqueterie de bois de cè-
dre et de corail dont on achève de clouter
de cuivre le second battant; sauf quelques
parterres qu'il reste à planter de roses, le
dernier lait de cftiaux qui va donner aux mu-
railles la blancheur éclatante obligatoire, la
mosquée de Paris est maintenant prête pour
la double cérémonie du 15 et du 16 juillet,
lisons-nous dans l'lntransigeantl la remise
solennelle où les chrétiens assisteront, et la
consécration, qui sera bien entendu stricte-
ment musulmane.
Et déjà commencent à s'y installer le si-
lence et le ciel bleu qui distinguent essen-
tiellement une vraie mosciuée d'un clou d'ex-
position coloniale; les derniers artistes oc-
cupés à lustrer le carrelage vert de la cour
d'honneur avec de la sciure de bois humec-
tée d'huile, les visiteurs potables en djella-
bah et turban, le pacha de Meknès logé
dans l'appartement du muphti, ces person-
nages calmes au sourire courtois et qui ré-
pondent à votre salut la main sur le cœur,
on les sent aujourd'hui chez eux dans cet
asile de grâce et de recueillement au cœur
de 1"immense et tumultueux chez nous.
D'ici peu, les chrétiens n'auront plus
droit couramment qu'au café maure dont
l'estrade attend ses musiciens, au hammam
dont les vitraux diaprés tamisent un demi-
jour pudique, dans le restaurant où l'on sa-
vourera le meilleur couscous de tout l'Oe.
cident et dans les boutiques de la rue Geof-
froy-Saint-Hitaire, louées 15.000 francs cha-
cune aux plus fameux marchands de Fez,
de Tunis et d'Alger
L'inauguration
Par le paquebot Gouverneur-Général-
Grivy, venant de Tunis, est arrivé hier soir
le colonel Courtot, chef du cabinet mili-
taire de M. Lucien Saint, Résident Géné.
rat en Tunisie.
Le colonel Courtot ce rend à Paris pour
arrêter le programme définitif de la parti.
cipation tunisienne à l'inauguration de la
grande mosquée et du voyage du bey de Tu.
nis en France.
Le 10 juillet partira de Tubi-s, pour ar-
river le 11 à Marseille une délégation de dix
personnalités : le ministre de la Plume Boi-
5eb, le cheik Ut-Islam et des professeurs
e là grande mosquée de Tunis.
Quant au voyage du bey, il serait fixé à
la fin de juillet ou au commencement d'août.
Évolution fatale
Les journaux nous ont annoncé,
il y a quelques jours, que le Com-
momvealth australien demandait à
avoir sa représentation diplomatique à
l'étranger.
Le Canada jouit déjà depuis longtemps de
ce privilège. Z'Afrique du Sud est à la veille
de le revendiquer. Et, peu à peu, les Domi-
nions tendent à passer de l'autonomie à l'in-
dépendance à peu près complète. Car que!
lien sérieux rattachera les colonies et la mé-
tropole lorsque ce trait d'union se réduira,
comme le demande le représentant de l'Afri-
que du Sud, à la personnalité du roif Les
liens du sang commencent à ne plus guère
compter, ainsi que les affinités politiques, et
les intérêts économiques, seule base véritable-
ment solide des rapports entre Etats. s'oppo-
sent la plupart du temps.
L'évolution dont le geste de l'Australie est
un épisode est, comme nos lecteurs le savent,
déjà ancieti. En 1911, cette tendance centri-
fuge s'était manifestée sous une forme parti-
euïièrement vive à la Conférence impériale
tenue à Londres. Le Premier anglais prési-
dait, mais ses collègues des Dominions ne lui
laissaient que cette prééminence honorifique
et discutaient avec lui comme avec un égal.
Ils repoussèrent presque sans discussion le
projet du premier ministre néo-zélandais
Ward qui tendait à établir un Conseil d'Etat
impérial assisté d'un secrétariat permanent.
Certains premiers ministres coloniaux préten-
dirent même négocier et contracter par leurs
propres moyens.
La guerre atténua cette évolution vers la
séparation de la métropole avec les colo.
nies. Mais elle ne la supprima pas, ainsi que
nous avons eu l'occasion de le marquer plu.
sieurs fois à cette même place.
Le fait que nous signalons aujourd'hui en
est une nouvelle reuve..Les forces qui ten-
dent à dissocier 1 Empire britannique Oarais-
gent prendre le dessus et l'emporter sur celles
qui, au contraire, voudraient en resserrer les
éléments autour de la métropole.
Nous n'avons ni à nous en réjouir ni à en
être affectés. Nos sentiments personnels ne
thangeraient rien à ce phénomène qui est
comme une de ces forces de la nature contre
lesquelles toute résistance est vouée d'avance
à l'échec.
Cet aveu est certainement pénible à beau-
toup tl' Européens qui vivent dans l'illusion
entretient la contemplation du passé, et
qui croient que notre Continent continuera de
tenir groupés autour de lui, à la façon de
sujets auxquels on commande, tous les autres
Etats du monde.
Le monde évolue vers une autre forme
d'organisation. La guerre a, sans aucun
doute, précipité le mouvement. Nous devons
adopter notre politique à ces conditions nou-
velles. VAngleterre en comprend la néces-
sité. La France, qui vient après elle comme
puissance coloniale, doit, à son tour, se pi-
nétrer de cette obligation et ne pas se borner
tt remâcher des fornrules qui ne répondent
plus à la réalité.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission des Af-
faires Etrangères, membre de la
Commission des Colonies.
Au Sous-Secrétariat
de la Marine Marchande
00 -
M. Pierre Valudc, sous-secrétaire à la
Marine marchande a ainsi composé son
cabinet : chef, M. Marcel Peyrega, chef de
bureau au soys-secrétariat d'Etat de la ma-
rine marchande ; chef du cabinet techni-
que. M. Adrien Gardanez, administrateur
de 1M classe de l'inscription maritime ; chef
du secrétariat particulier, M. Solovici ; atta-
chés, MM. Jules Andrieux et Georges Mi-
diarski
A MARSEILLE
L'exposition de l'Institut colonial
--0-0----
L'Institut Colonial de Marseille a inauguré
samedi dernier, sous la présidence de M.
Adrien Artaud, son exposition annuelle. Une
importance toute particulière a été donnée cette
année à l'Afrique du Nord. Le Gouvernement
Général de l'Algérie a envoyé, dans ce but, à
l'Institut colonial, la série des agrandissements
photographiques constituant une centaine de
magnifiques tableaux que la direction de l'Agri-
culture, du Commerce et de la Colonisation a
fait exécuter par ses services pour représenter
les beautés pittoresques de l'Algérie et montrer
l'effort économique accompl i.
Le Maroc est représenté plus particulière-
ment par deux grands dioramas dus au talent
de M. G. François, représentant deux des plus
beaux sites du Grand et Moyen Atlas et une
très belle frise de M. Joseph de la Nezière,
déroutant les aspects les plus caractéristiques
du Maroc.
Le Gouvernement tunisien a envoyé des spé-
cimens très intéressants des industries d'art de
la Régence et une documentation des plus pré-
cises sur l'importance de la colonisation fran-
çaise «n Tunisie.
Enfin, une très belle exposition artistique et
touristique, des documents du Service géogra-
phique de l'armée et un matériel agricole im-
portant complètent cette exposition qui durera
jusqu'au 15 juillet.
- :t-..
i".
Les chemins de fer algériens
O'«>---
Les recettes de l'exploitation des che-
mins de fer d'intérêt général (cliillres pro-
visoires) ont été les suivantes en lifcw et
en 11)24 :
Désignation Total
des réseaux des quatre trimestres
1 ltttt
Chemins de fer
algériens d
l'Etat :
Est-Algérien (u) 02.8atf.UL4 54.464. l-tti
Etat-Urunuis 27. UV'-J .22 ..ijt¡;
Bône-Phiiippeville à
Constuntine (b) » »
Totaux. Jt.'1-. :IW,'-"J'lj(Jij
Paris-Lyon-Médi-
terrunée &;I.\¡¡VJ.i W.OO\l.\)J
Compagnie d u
Moklu-el-Hudid :
Bône ù Aïji-Mo-
kra TiiS.Oà'H 017.1%
Totaux généraux 218.342.522 170.281.317
Rappelons l'aspect général du système
ferroviaire algérien.
Au point de vue de leur tracé, on dis-
tingue dans les chemins de fer de l'Algérie
une grande artère sensiblement parallèle
iL la côte, passant par Oran, Alger et Cons-
tuntine, aboutissant a Oudjdu, d'où cette
ligne sera prolongée sur Fez, et allant vers
l'est jusqu'il Tunis. Cette grande artère est
reliée, soit directement, soit par des trans-
versales, aux principaux ports d'Algérie,
Béni-Saf, Oran, Arzew, Mostaganem, Té-
nès, Alger, Bougie, Phiiippeville et Done.
Perpendiculairement à cette grande ar-
tère, le réseau comprend un certain nom-
bre de lignes de pénétration vers le sud
qui sont, de l'ouest à l'est : les lignes de
Tabia à Bedeau et Crampel, de Perregaux
a AIn-Serra et Colomb-Béchnr. de Helizane
à l'iaret, de Blida à Djelru, de Constantine
il Biskra et Touggourt, des Ouled-Hah-
moun à Aïn-Beïda et Khenchela, enfin la
ligne de Souk-Ahras a Tébessa.
Au sud de la grande artère .parallèle il
la côte est amorcée, en cours de construc-
tion ou en projet, une deuxième rocade
partant de Sidi-Bel-Abbès sur la ligne
d'Oran à Tlemcen pour aboutir à Boulra
sur la ligne d'Alger à Constantine, en pas-
sant par Mascara, Uzès-le-Duc, Tiaret,
Trumelet, Boghari, Berroughia et Aïn-
Bessem dans les départements d'Oran et
d'Alger.
Dans le département de Constantine, la
deuxième rocade est constituée, par la li-
gne en exploitation des Ouled-Rahmoun
à AIn-Belda, par la ligne en construction
d'Aln-Baïda à Tébessa par l'embranche-
ment du KoulX et par une ligne en projet
du Kouïf à Kalaa-Djerda, point terminus
d'une ligne tunisienne aboutissant à Tu-
nis.
Quelques chiffres donneront une idée
de l'importance du réseau. La longueur
totale des lignes en exploitation est un
peu supérieure iL 4.000 kilomètres, le nom-
bre des agents est d'environ 12.000, le
parcours cumulé des locomotives est d'un
méridien et quart par jour (50.000 kilo-
mètres par jour), le nombre des locomoti-
ves est de («0 pour 12.000 wagons de toute
nature dont 850 voitures ù voyageurs.
Le capital de premier établissement
peut être chiffré à ÎK)0 millions environ
pour les lignes en exploitation et à 350 mil-
lions pour les lignes en construction. Il est
aujourd'hui fourni entièrement par l'Algé-
rie. Dans !e passé il a été fourni partielle-
ment par l'Algérie et par la métropole, soit
sous forme de subvention, soit sous forme
de garantie d'intérêt.
Des travaux complétementaires assez
Importants sont en cours sur les différen-
tes lignes en exploitation ; renouvellement
et renforcement des voies, rajeunissement
du matériel, transformation des ateliers.
La dotation annuelle pour ces -travaux est
actuellement de 20 millions.
Au 1er janvier 1905, la colonie a pris la
suite de la métropole dans la gestion des
chemins de fer algériens. Elle s'est appli-
quée, par des rachats successifs, à réduire
le nombre des exploitations et à simplifier
les rouages. Aujourd'hui, la totalité du ré-
seau d'intérêt général est rachetée, il l'ex-
ception de la ligne secondaire de BAne à
Aïn-Mokra.
Notons encore qu'à l'heure actuelle, la
majoration des tarifs par rapport aux
taux d'avant-guerre est, pour lea voya-
geurs de i:îT> %, pour la grande vitesse de
158 et pour la petite vitesse de 125
(céréales, paille, et fourrages, engrais),
180 (vins), et 195 (autres marchandi-
ses). Ces coefficients de majoration restent
très inférieurs au coefficient de relève-
ment des salaires, lesquels ont été aug-
mentés dans les mêmes conditions que
dans la métropole.
A ruiltm tu bstriittiEi tt Mln-Uttm
Au cours d'une récente séance, le prési-
dent, M. l'abbé Chabot, a offert à l'Acadé-
mie, au nom du colonel de Castries, son au-
teur, un ouvrage sur « Les Sources de l'his-
toire du Maroc ». C'est une suite de docu-
ments, tirés des archives du Maroc, et al-
lant de 1500 à 1625. L'ouvrage apporte une
heureuse contribution à l'histoire de ce pays.
8.8
TAUX DE LA ROUPIE
0
A la date du 26 juin 19M, le taux officiel de
la roupie, dnns l'Inde, était de 12 fr. 15.
(a) Y compris le parcours Alger-Maison-
Carrée 1:11 kilomètres) commun avec la li-
gne Alger-Oran (P.L.M.).
(b) La ligne de Phiiippeville a été incor-
porée dans le réseau de l'Est-Algérien.
Les réseaux Paris-Lyon-Méditerranée et
Ouest-Algérien, mhetéA par Ja colonie,
sont exploités par la Compagnie P.L.M.
1.
Dépêches de l'Indochine
Un navire en feu
En rade d'HaIphong, un incendie a éclaté
à bord du paquebot Compagnie des Chargeurs lléunis à la fin
des opérations de déchargement.
Aucun passager ne se trouvait à bord ;
les dégdts sont purement matériels.
Arrivée d'une mission japonaise
Une mission japonaise composée d'ingé-
nieurs du Gouvernement et de ('iverses en-
treprises privées de Tokio est arrivée au
Cambodtje. Après réception A la résidence
supérieure, elle est allée reconnaître la va-
leur des minerais de fer à PlIom-Decli, à
70 kilomètres de Kompong Thon et à 2i0
kilomètres de Pnompenh. Les ingénieurs
viennent étudier, comme clients éventuels,
les ressources que présenteraient les mine-
rais pour les industries métallurgiques.
-000
Le cours du riz
25 juin
SAIGON
(Les 1.000 kilos en piastres)
Riz nO 1 25 0/0 brisures HO teo
Riz n° 2 40 0/0 brisures K>
Riz n° 2 50 0/0 brisures 00 'H>
Orisurra nO) d 2 80.7u
Brisures no 3 d, .,.. 73 2o
Farines tH W
Çaddv Yinh-Long 04 Il
Paddy Co-Cong 70 »
PadVlv Raixau .,.,. (if) ¡,u
Paddy Bac-lieu 00 50
Coprah (les 14X) kilos) 1X »
(Par dépêche Indopacifi.)
ee'e
Le prince --0-0--
Le prince d'Annam et la princesse d'An-
nam sont arrivés à Marseille à bord du Goit-
verneur-Général-de-Gueydon. Ils se rendent
à Versailles.
TAUX DE LA PIASTRE
0
A la date du 25 juin 1920, le taux oflicicl de
la piastre à SUïgon, était de 19 fr. 90.
8.8
AUX PHILIPPINES
.6 00 –-
La commission, chargée de contrôler les
Importations de bétail pour les labours et
la boucherie. ayant décidé dç lever tempo-
rairement Vinterdiction d'importer des ani-
maux, pour permettre l'entrée de 5.000 buf-
fles Indochinois demandée pan; les plan-
teurs de sucre, les éleveurs locaux protes-
tent et demandent que la décision soit réuf-
sée.
Mouvement de Gouverneurs
--0.0-
On unnonee que M. Chanel, Couverncur
du la Guyane, serait nommé très prochai-
nement (iouvemeur de la Martinique en
remplacement de M. de (luise qui rempla-
cerait M. Chanel en Guyane.
M. de Guise n'étant que lïouverneur in-
térimaire ù la Martinique, M. Chanel ne
va-t-il être chargé que d'un intérim et M.
de Guise va-t-il devenir Gouverneur titu-
laire ?
, ̃
Le voyage du sultan Moulay Y oussel
-0-0-
Le cuirassé Paris, buttant pavillon du
contre-amiral Ohni, qui doit aller au Mm'oc
chercher le sultan, a procédé à * lu l'égultl-
tion du compas et à son complet appro-
visionnement. Le départ de Toulon du
Paris est prévu pour mardi prochain. -
C'est sur le vapeur Souirah, parti de
Marseille vendredi pour Casablanca, que
seront embarquées la suite du sultan du
Maroc et sa garde noire. Leur arrivée à
Marseille est prévue pour le 0 juillet.
Vingt notables marocains des régions de
Fez. MekntA, Casablanca, Rabat et Marra-
kech, accompagneront, en France, le sultan
Moulay Youssef. Parmi eux, se trouvent
les caïds Medboch et Anmr d'Ilamidou,
qui recevront solennellement le 14 juillet,
à Paris, le premier, la rosette ; le second,
le ruban de la Légion d'honneur.
Pour la revue du 14 juillet
Des régiments, dont les noms suivent, en-
verront chacun à Parie un détachement
conduit par un capitaine avec le drapeau
du régiment à l'occasion du voyage en
France du sultan Moulay Youssef.
Ces détachements dénieront à la revue
du 14 juillet:
Les lfr et 2' zouaves, le 2G régiment d'in-
fanterie coloniale du Maroc, le 13° tirail-
leurs algériens d'Alger, le 14° tirailleurs al-
gériens d'Oran, le 2Re tirailleurs tunisiens,
les 15° et, 30e tirailleurs algériens de Cons-
tantine, les 62e et 00° tirailleurs, les 5® et
12" tirailleurs sénënlais, les 2° et 38 régi-
ments de la Légion étrangère.
.'81
L'AVIATION COLONIALE
--+0--
Le raid Hirschauer
L'ingénieur Hirschauer a atterri norma-
lement à Héliopolis samedi dernier.
.e.
T/nvinleur Robert Landieeh, qui revient
de l'A.K.F., est passé à Cotonou te 25 ilin
et s'est arrêté il Grand-Rnssam le lende-
main.
DANS LA LEGION O'HONNEIJR
––OO––
MINISTERE DU COMMERCE
Kst nommé chevalier M. iéon, graveur-
imprim-eur à Alger.
F. du comilé d aclioh républicaile
m cOlonies françaises
-o--
Sous les auspices du Comité d'Action Répu-
blicaine aux Colonies, présidé par M. Ac-
cambray, député de l'Aisne, qu'entouraient
MM. Diagne, Boussenot, Némorin, M. le
gouverneur général Carde a fait un exposé
clair et précis de la situation actuelle de
l'A. 0. F. en ce qui concerne les questions
économiques, les travaux publics et l'outil-
lage et, en terminant, la politique indigène.
Le commerce général de l'A. O. F., nous
dit M. Carde, a été en 1925, d après les sta-
tistiques générales, de 2 milliards, mais étant
donné qu'on ne peut connaître le commerce
fait sur les frontières terrestres, 011 peut éva-
luer à 2 milliards et demi, j milliards le
commerce total de nos possessions ouest-afri-
caines
Si l'on remarque que les matières premiè-
res n'ont pas été payées plus cher aux indi-
gènes, on constate que le pays a dû se dé-
velopper singulièrement et c'est ainsi que, de
Il millions en igo4,, les droits de douane ont
atteint en 1924 le chiffre de 125 millions. Le
mouvement commercial a donc triplé.
Au fur et à mesure que le rail avance, le
chiffre cTaffaires augmente, c'est ce que pro-
duit en ce moment l'ouverture du Thiès-
Nigei et il faut s'attendre à une vitalité con-
sidérable de l'A. O. F. quand le chemin de
fer de la Côte d'hoin' atteindra Bobo-Diou-
lasso et Ouagadougou et quand celui du Da-
homey aboutira au Niger
Il faut donc aller au plus vite dans la
construction de l'A. 0. F.
En demandant un crédit à l'Etat, l'A. O. F.
pourra doubler le travail de chaque année,
et c'est par des prestations en nature four-
nies par l'Allemagne que ce crédit est envi-
sagé. L'A. 0. F. aurait un moratoire pour
s'acquitter successivement, et ce, d'autant
plus aisément qu'elle pourra fournir à la
métropole dans un délai rapproché Jes ma-
tières premières dont elle a besoin. M. Carde
se porte garant de sa colonie, débiteur tout
à fait sûr et qui saura tenir ses engage-
ments.
Politique indigène
Par la collaboration de plus en plus étroite
avec les éléments indigènes, l'accord le plus
complet n'a cessé de régner depuis plusieurs
années. La transformation en Conseil colo-
nial du Conseil général du Sénégal a donné,
à l'usage, des résultats tout à fait heureux.
L'union entre les conseillers élus par le
suffrage universel et ceux qui sont élus par
les assemblées des chefs a été réalisé, ces
derniers apportant très heureusement leur
expérience de gens de la brousse qui, somme
toute, créent la richesse de la colonie. (N'a-
t-on pas sorti, grâce à ces indigènes, 450.000
tonnes d'arachides en 1925 ?)
De cet amalgame des idées et des opinions
est résulté une mise en valeur du pays per-
mettant de porter le budget du Sénégal de
86 à 110 millions, dont plus de la moitié sera
consacrée aux travaux publics : chemins de
fer, canaux, ports et routes.
Par sa science, sa bonne volonté et son dé-
vouement aux intérêts de l'A. 0. F., ajouta
M. Carde, le député du Sénégal, M. Diagne,
a été un précieux collaborateur du gouver-
neur général. Par son autorité personnelle
au Sénégal et son heureuse influence à Paris,
on peut le considérer comme le gouverneur
cénéral in ùartihus de l'A. 0. F.
Dans notre empire ouest-africain, on ne
saurait redouter un mouvement bolcheviste
ou antifrançais, car les populations sont d'un
loyalisme parfait.
Par la création des Conseils d'administra-
tion des colonies, composés de trois membres
notables européens et de trois membres nota-
bles indigènes, M. Carde a voulu donner à
l'élément indigène la part qui lui revient
dans la direction des affaires de leur pays,
car, sur un budget total de 700 millions pour
1927, l'indigène est en réalité celui qui paiera
l'impôt.
Tfagricuhure et l'industrie jouent un rôle
de plus en plus grand dans l'évolution éco-
nomique de l'A. 0. F., il fallait donc com-
prendre dans les Conseils d'administration
de chaque colonie du groupe, ceux qui créent
la richesse. Certains d'entre eux ont, à plu-
sieurs reprises, apporté des avis éclairés et
on ne pouvait admettre qu'ils ne seraient ja-
mais à hauteur du rôle qui leur est réservé
dans ce que nous cherchons à réaliser : la
collaboration indigène.
La propriété
Par un récent arrlté, M. Carde a donné aux
indigènes la possibilité d'établir leurs d'oits
de propriété par ta simplification des forma-
lités. C'est un premier stade dans les réfor-
mes envisagées, car fixer l'indigène au sol,
comnfïC t'a fait le gouverneur Poiret en Gui-
née, apportera une véritable transformation
dans la mentalité des indigènes et dans leurs
méthodes de travail.
Incessamment va paraître un décret per-
mettant aux indigènes de se construire des
habitations confortables par l'CEuvrc des ha-
bitations à bon marché.
Justice
Pour la justice indigène, M. Carde a en-
visagé une décentralisation par la création
de tribunaux d'homologation dans chaque co-
lonie du groupe ; seules les condamnations
à mort et de plus de dix années de prison
seront soumises a la Chambre d'homologa-
tion de Dakar.
Il est indiscutable que. depuis trois ans,
des progrès ont été réalisés par ces réformes
touchant à l'évolution des races.
Enseignement
Malgré un recrutement 'assez défectueux,
auquel il sera aisé de remédier, l'enseigne-
ment des indigènes, élargi à la base. a pro-
voqué de la part des Anglais" des Beiges et
,
des Hollandais des félicitations sincères.
M. Carde a opposé à t'inspecteur de l'ensei-
gnemént des colonies anglaises notre système
à celui qui consiste à instruire l'élève dans
sa larTgue maternelle. Système qui, à mon
avis, facflte le choix ultérieur des chefs in-
- JAJND1 SOIR, 28 JUIN Hfll-
M --"-'
1 ",.' '.# JOURNAL QUOTIDIEN -
LU Aimcus rauts PAR "LES ANNALES COLONIALES" tONT LA PBOMUftTi
EXCLUSIVE DU JOUMtAL
U ftnnmnif ~f Pf-1– "f ̃«-/ l-iJ–*- Af xn-imu
DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THÊBAULT
Marias ti AWÉMiii : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1* Tifrbii : UMfflU IM7
va m 6 mah -8 MM
ft. i fr"111 < Cshm'w» M » If"*!
- f Mtnmfftt U0 • Ma Me
u.-- -- .J Il' lie t "A.-
L'tipaiii intellectuelle française dans le lOonde
cr IL. n j
Comme celle d'un individu, la vie d'une
nation a deux faces. Par l'une, elle est tra-
vail intérieur, nutrition; par l'autre, elle est
expansion, fécondité. Un peuple sain et vi-
goureux ne peut vivre replié sur lui-même;
son expansion est une nécessité, et, comme
chaque individu, chaque peuple agit au
dehors selon son caractère.
Un navire anglais devant une maison de
commerce ou une banque symboliserait assez
bien l'activité de l'Angleterre qui a couvert
le monde de ses comptoirs, et dont les na-
vires sillonnent les mers.
Avant la guerre, hors de chez elle, l'Alle-
magne exportait, avec les produits de ses
manufactures, ses commis-voyageurs et ses
instructeurs militaires.
Il y a quelque trente ans, la France fai-
sait figure modeste à l'étranger. La période
de recueillement qui suivit la guerre de 70
était à peine terminée, la Tunisie venait
l'être placée sous le protectorat ; la conquête
3u Tonkin était à peine achevée, celle de
Madagascar commençait. On disait couram-
ment alors que les colonies françaises
l'étaient peuplées que de missionnaires, de
nilitaires, de cuisiniers et de chanteuses de
afé-concert. Expansion religieuse, expansion
militaire, expansion gastronomique, expan-
ion artistique : c'est sous ce quadruple as-
¡lOCt qu'apparaissait certains l'action de la
France à l'étranger. Exagération railleuse de
concurrents qui suivaient d'un œil jaloux le
Jelèvement de la France. La vérité est que,
tt c'est un des traits caractéristiques de la
physionomie de notre pays, son expansion
"st moins commerçante qu'intellectuelle; ce
qu'elle exporte, c'est plus encore des idées
que des produits manufacturés. « Deux ca-
ractères particuliers nous distinguent de tous
'es peuples du monde, fait dire avec âpreté
foseph de Maistre à un de ses personnages
(les « Soirées de Saint-Pétersbourg » : l'es-
prit d'association et celui de prosélytisme.
Les idées chez nous sont toutes nationales et
eûtes passionnées. Il me semble qu'un pro-
phète, d'un seul trait de son fier pinceau,
mus a peints d'après nature, il y a vingt-cinq
siècles, lorsqu'il a dit : « Chaque parole de
ce peuple est une conjuration. »
Mais cette question de l'influence intellec-
tuelle de la France est trop vaste pour être
traitée ici, et c'est uniquement de l'expansion
par l'école que nous entendons parler.
C'est un fait : il y a hors de France, même
en Europe, un nombre considérable d'écoles
françaises, et l'esprit de prosélytisme dont
parle Joseph de Maistre n'est pas moins ar-
dent en France aujourd'hui qu'autrefois. Il
semble même que les efforts qu'il -inspire
sont plus systématiques qu'il y a quelques
années, Depuis la guerre, notamment, des
hommes qui ne se souciaient pas de cette
question, il y a dix ans, y témoignent un
intérêt immense. Peut-être l'action parallèle
de l'Allemagne excite-t-elle une certaine
'émulation? Peut-être aussi le désarroi où se
iJébat le monde, et bien que, nous le voyons
tous les jours, les égoïsmes nationaux ne
cessent de se heurter, la France éprouve-t-
élle un impérieux besoin d'avoir des amitiés
------- Utrangères fondées sur les échanges d'idées,
la connaissance mutuelle des productions de
l'esprit ? A cette tâche, de nombreuses œuvres
privées se consacrent, pendant qù'au Minis-
tère des Affaires étrangères fonctionne un
'Service des Œuvres françaises à l'étranger,
et au Ministère de l'I.P. un Service d'expan-
sion universitaire ; enfin, un Office national
des Universités français coordonne les efforts
de nos Universités, fondant dans .les diffé-
rents pays des bureaux de liaison pour unir les
Universitaires français et étrangers et les en-
fants des écoles. D'autre part, on s'efforce
'attirer en France, dans les grandes écoles
et les universités, des élèves étrangers.
il serait trop long d'énumérer les écoles
françaises existant soit dans les pays de lan-
gue française, soit dans les pays de civili-
sation grecque ou latine, soit dans le monde
slave ou dans le monde anglo-saxon. Mais
au sujet de ces écoles, une observation capi-
tale est à faire: si, dans toutes l'enseignement
au français occupe une place importante,
leur fonctionnement est tel qu'il ne gêne en
aucune façon celui des écoles nationales. Nos
professeurs donnent un enseignement com-
plémentaire, de même qu'en France des pro-
fesseurs étrangers enseignent les langues et
les pensées étrangères. Nos écoles, nos ins-
tituts se proposent simplement de cultiver
l'amitié des peuples auxquels ils s'adressent.
C'est une œuvre de rapprochement intellec-
tuel extrêmement importante, une œuvre d'in-
terpénétration de pensée qui peut avoir pour
l'avenir les plus beaux résultats.
Ce qui manque au monde pour atteindre 1
la paix'l ce sont des idées communes. Un
enseignement étroitement national, fermé à
tout souffle du dehors, accentuerait sans
doute le caractère national, mais il serait
dangereux. Il faut donc louer sans réserve
tout effort qui permet aux différents peuples
de se mieux comprendre. L'action scolaire
n'est certes pas la seule qui conduise à ce
résultat, mais elle est des plus efficaces, et
les écoles françaises dont nous venons de
parler ne méritent que des éloges.
Peut-on en dire autant pour les écoles
françaises fondées chez des peuples dont la
civilisation diffère profondément de la civi-
lisation européenne? La question se pose-t-
elle de la même façon qu'en Europe lorsqu'il
s'agit d'écoles fondées en Orient, chez les
Arabes musulmans ; en Extrême-Orient, chez
les Annamites ou les Chinois boudhistes, à
Madagascar et même parmi nos populations
noires de l'Afrique occidentale et de l'Afri-
que équatoriale. Non, le problème est tout
différent, et nous nous attacherons à en dé-
gager les données essentielles.
Georges Nouelle,
Député de Saônc-et-Loire,
Secrétaire de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats, secré-
taire de la Commission de l'Enseigne-
ment.
8.a
A la Banque de l'Algérie
M. Emile Moreau, directeur général de
la Banque de l'Algérie, devient gouverneur
de la Banque de t rance.
Le nouveau gouverneur de la Banque de
France fut le collaborateur de M. Rouvier,
au ministère des Finances d'abord et, plus
tard. au ministère des Affaires étrangères.
Au moment où M. Rouvier l'appela à la
direction de son cabinet, M. Moreau était,
au Louvre, contrôleur des dépenses enga-
gées.
Quelques mois après avoir quitté M. Rou-
vier. en 1906, M. Moreau devint directeur
de la Banque d'Algérie et, en 1911, direc-
teur général de cet établissement qu'il dé-
veloppa considérablement.
M. Emile Moreau est un administrateur
hors de pair. On peut dire de lui qu'en vingt
ans il a fait de la Banque d'Algérie la plus
puissante des banques d'émission françaises
après celle, bien entendu, qu'il va gou-
verner.
Nous lui adressons nos bien cordiales fé-
licitations.
C'est avec satisfaction que nous appre-
nons qu'il a pour successeur boulevard Saint-
Germain, M. Ernest Picard.
M. Ernest Picard, unanimement estimé et
aimé, a fait sa carrière à la Banque de
France où il fut secrétaire général avant
d'être sous-gouverneur. Il saura maintenir
le grand établissement d'émission de l'Afri-
que du Nord dans la prospérité où l'a si
heureusement mené l'habileté de M. Emile
Moreau.
––-– ..8
Le Tanger-Fez
--00--
Le premier tronçon de la ligne de chemin
cie fer Tanger-Fez a été inauguré hier. Il
s'étend depuis la mer jusqu'à la zone espa-
gnole, traversant complètement la zone de Tan-
ger sur un trajet de 17 kilomètres jusqu'au pont
international sur l'oued Mhanar.
Un service d'automobiles reliera ce point
terminus à celui du chemin de fer de la zone
espagnole qui est près d'arriver à louachna.
Nous savons qu'il existe déjà un service ana-
logue entre le terminus de notre zone à Ksar et
Kebir sur le Loukkos. -
La Mosquée de Paris
Sauf la maison des hôtes où descendront
les musulmans de passage à Paris; sauf une
grande porte en marqueterie de bois de cè-
dre et de corail dont on achève de clouter
de cuivre le second battant; sauf quelques
parterres qu'il reste à planter de roses, le
dernier lait de cftiaux qui va donner aux mu-
railles la blancheur éclatante obligatoire, la
mosquée de Paris est maintenant prête pour
la double cérémonie du 15 et du 16 juillet,
lisons-nous dans l'lntransigeantl la remise
solennelle où les chrétiens assisteront, et la
consécration, qui sera bien entendu stricte-
ment musulmane.
Et déjà commencent à s'y installer le si-
lence et le ciel bleu qui distinguent essen-
tiellement une vraie mosciuée d'un clou d'ex-
position coloniale; les derniers artistes oc-
cupés à lustrer le carrelage vert de la cour
d'honneur avec de la sciure de bois humec-
tée d'huile, les visiteurs potables en djella-
bah et turban, le pacha de Meknès logé
dans l'appartement du muphti, ces person-
nages calmes au sourire courtois et qui ré-
pondent à votre salut la main sur le cœur,
on les sent aujourd'hui chez eux dans cet
asile de grâce et de recueillement au cœur
de 1"immense et tumultueux chez nous.
D'ici peu, les chrétiens n'auront plus
droit couramment qu'au café maure dont
l'estrade attend ses musiciens, au hammam
dont les vitraux diaprés tamisent un demi-
jour pudique, dans le restaurant où l'on sa-
vourera le meilleur couscous de tout l'Oe.
cident et dans les boutiques de la rue Geof-
froy-Saint-Hitaire, louées 15.000 francs cha-
cune aux plus fameux marchands de Fez,
de Tunis et d'Alger
L'inauguration
Par le paquebot Gouverneur-Général-
Grivy, venant de Tunis, est arrivé hier soir
le colonel Courtot, chef du cabinet mili-
taire de M. Lucien Saint, Résident Géné.
rat en Tunisie.
Le colonel Courtot ce rend à Paris pour
arrêter le programme définitif de la parti.
cipation tunisienne à l'inauguration de la
grande mosquée et du voyage du bey de Tu.
nis en France.
Le 10 juillet partira de Tubi-s, pour ar-
river le 11 à Marseille une délégation de dix
personnalités : le ministre de la Plume Boi-
5eb, le cheik Ut-Islam et des professeurs
e là grande mosquée de Tunis.
Quant au voyage du bey, il serait fixé à
la fin de juillet ou au commencement d'août.
Évolution fatale
Les journaux nous ont annoncé,
il y a quelques jours, que le Com-
momvealth australien demandait à
avoir sa représentation diplomatique à
l'étranger.
Le Canada jouit déjà depuis longtemps de
ce privilège. Z'Afrique du Sud est à la veille
de le revendiquer. Et, peu à peu, les Domi-
nions tendent à passer de l'autonomie à l'in-
dépendance à peu près complète. Car que!
lien sérieux rattachera les colonies et la mé-
tropole lorsque ce trait d'union se réduira,
comme le demande le représentant de l'Afri-
que du Sud, à la personnalité du roif Les
liens du sang commencent à ne plus guère
compter, ainsi que les affinités politiques, et
les intérêts économiques, seule base véritable-
ment solide des rapports entre Etats. s'oppo-
sent la plupart du temps.
L'évolution dont le geste de l'Australie est
un épisode est, comme nos lecteurs le savent,
déjà ancieti. En 1911, cette tendance centri-
fuge s'était manifestée sous une forme parti-
euïièrement vive à la Conférence impériale
tenue à Londres. Le Premier anglais prési-
dait, mais ses collègues des Dominions ne lui
laissaient que cette prééminence honorifique
et discutaient avec lui comme avec un égal.
Ils repoussèrent presque sans discussion le
projet du premier ministre néo-zélandais
Ward qui tendait à établir un Conseil d'Etat
impérial assisté d'un secrétariat permanent.
Certains premiers ministres coloniaux préten-
dirent même négocier et contracter par leurs
propres moyens.
La guerre atténua cette évolution vers la
séparation de la métropole avec les colo.
nies. Mais elle ne la supprima pas, ainsi que
nous avons eu l'occasion de le marquer plu.
sieurs fois à cette même place.
Le fait que nous signalons aujourd'hui en
est une nouvelle reuve..Les forces qui ten-
dent à dissocier 1 Empire britannique Oarais-
gent prendre le dessus et l'emporter sur celles
qui, au contraire, voudraient en resserrer les
éléments autour de la métropole.
Nous n'avons ni à nous en réjouir ni à en
être affectés. Nos sentiments personnels ne
thangeraient rien à ce phénomène qui est
comme une de ces forces de la nature contre
lesquelles toute résistance est vouée d'avance
à l'échec.
Cet aveu est certainement pénible à beau-
toup tl' Européens qui vivent dans l'illusion
entretient la contemplation du passé, et
qui croient que notre Continent continuera de
tenir groupés autour de lui, à la façon de
sujets auxquels on commande, tous les autres
Etats du monde.
Le monde évolue vers une autre forme
d'organisation. La guerre a, sans aucun
doute, précipité le mouvement. Nous devons
adopter notre politique à ces conditions nou-
velles. VAngleterre en comprend la néces-
sité. La France, qui vient après elle comme
puissance coloniale, doit, à son tour, se pi-
nétrer de cette obligation et ne pas se borner
tt remâcher des fornrules qui ne répondent
plus à la réalité.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission des Af-
faires Etrangères, membre de la
Commission des Colonies.
Au Sous-Secrétariat
de la Marine Marchande
00 -
M. Pierre Valudc, sous-secrétaire à la
Marine marchande a ainsi composé son
cabinet : chef, M. Marcel Peyrega, chef de
bureau au soys-secrétariat d'Etat de la ma-
rine marchande ; chef du cabinet techni-
que. M. Adrien Gardanez, administrateur
de 1M classe de l'inscription maritime ; chef
du secrétariat particulier, M. Solovici ; atta-
chés, MM. Jules Andrieux et Georges Mi-
diarski
A MARSEILLE
L'exposition de l'Institut colonial
--0-0----
L'Institut Colonial de Marseille a inauguré
samedi dernier, sous la présidence de M.
Adrien Artaud, son exposition annuelle. Une
importance toute particulière a été donnée cette
année à l'Afrique du Nord. Le Gouvernement
Général de l'Algérie a envoyé, dans ce but, à
l'Institut colonial, la série des agrandissements
photographiques constituant une centaine de
magnifiques tableaux que la direction de l'Agri-
culture, du Commerce et de la Colonisation a
fait exécuter par ses services pour représenter
les beautés pittoresques de l'Algérie et montrer
l'effort économique accompl i.
Le Maroc est représenté plus particulière-
ment par deux grands dioramas dus au talent
de M. G. François, représentant deux des plus
beaux sites du Grand et Moyen Atlas et une
très belle frise de M. Joseph de la Nezière,
déroutant les aspects les plus caractéristiques
du Maroc.
Le Gouvernement tunisien a envoyé des spé-
cimens très intéressants des industries d'art de
la Régence et une documentation des plus pré-
cises sur l'importance de la colonisation fran-
çaise «n Tunisie.
Enfin, une très belle exposition artistique et
touristique, des documents du Service géogra-
phique de l'armée et un matériel agricole im-
portant complètent cette exposition qui durera
jusqu'au 15 juillet.
- :t-..
i".
Les chemins de fer algériens
O'«>---
Les recettes de l'exploitation des che-
mins de fer d'intérêt général (cliillres pro-
visoires) ont été les suivantes en lifcw et
en 11)24 :
Désignation Total
des réseaux des quatre trimestres
1
Chemins de fer
algériens d
l'Etat :
Est-Algérien (u) 02.8atf.UL4 54.464. l-tti
Etat-Urunuis 27. UV'-J .22 ..ijt¡;
Bône-
Constuntine (b) » »
Totaux. Jt.'1-. :IW,'-"J'lj(Jij
Paris-Lyon-Médi-
terrunée &;I.\¡¡VJ.i W.OO\l.\)J
Compagnie d u
Moklu-el-Hudid :
Bône ù Aïji-Mo-
kra TiiS.Oà'H 017.1%
Totaux généraux 218.342.522 170.281.317
Rappelons l'aspect général du système
ferroviaire algérien.
Au point de vue de leur tracé, on dis-
tingue dans les chemins de fer de l'Algérie
une grande artère sensiblement parallèle
iL la côte, passant par Oran, Alger et Cons-
tuntine, aboutissant a Oudjdu, d'où cette
ligne sera prolongée sur Fez, et allant vers
l'est jusqu'il Tunis. Cette grande artère est
reliée, soit directement, soit par des trans-
versales, aux principaux ports d'Algérie,
Béni-Saf, Oran, Arzew, Mostaganem, Té-
nès, Alger, Bougie, Phiiippeville et Done.
Perpendiculairement à cette grande ar-
tère, le réseau comprend un certain nom-
bre de lignes de pénétration vers le sud
qui sont, de l'ouest à l'est : les lignes de
Tabia à Bedeau et Crampel, de Perregaux
a AIn-Serra et Colomb-Béchnr. de Helizane
à l'iaret, de Blida à Djelru, de Constantine
il Biskra et Touggourt, des Ouled-Hah-
moun à Aïn-Beïda et Khenchela, enfin la
ligne de Souk-Ahras a Tébessa.
Au sud de la grande artère .parallèle il
la côte est amorcée, en cours de construc-
tion ou en projet, une deuxième rocade
partant de Sidi-Bel-Abbès sur la ligne
d'Oran à Tlemcen pour aboutir à Boulra
sur la ligne d'Alger à Constantine, en pas-
sant par Mascara, Uzès-le-Duc, Tiaret,
Trumelet, Boghari, Berroughia et Aïn-
Bessem dans les départements d'Oran et
d'Alger.
Dans le département de Constantine, la
deuxième rocade est constituée, par la li-
gne en exploitation des Ouled-Rahmoun
à AIn-Belda, par la ligne en construction
d'Aln-Baïda à Tébessa par l'embranche-
ment du KoulX et par une ligne en projet
du Kouïf à Kalaa-Djerda, point terminus
d'une ligne tunisienne aboutissant à Tu-
nis.
Quelques chiffres donneront une idée
de l'importance du réseau. La longueur
totale des lignes en exploitation est un
peu supérieure iL 4.000 kilomètres, le nom-
bre des agents est d'environ 12.000, le
parcours cumulé des locomotives est d'un
méridien et quart par jour (50.000 kilo-
mètres par jour), le nombre des locomoti-
ves est de («0 pour 12.000 wagons de toute
nature dont 850 voitures ù voyageurs.
Le capital de premier établissement
peut être chiffré à ÎK)0 millions environ
pour les lignes en exploitation et à 350 mil-
lions pour les lignes en construction. Il est
aujourd'hui fourni entièrement par l'Algé-
rie. Dans !e passé il a été fourni partielle-
ment par l'Algérie et par la métropole, soit
sous forme de subvention, soit sous forme
de garantie d'intérêt.
Des travaux complétementaires assez
Importants sont en cours sur les différen-
tes lignes en exploitation ; renouvellement
et renforcement des voies, rajeunissement
du matériel, transformation des ateliers.
La dotation annuelle pour ces -travaux est
actuellement de 20 millions.
Au 1er janvier 1905, la colonie a pris la
suite de la métropole dans la gestion des
chemins de fer algériens. Elle s'est appli-
quée, par des rachats successifs, à réduire
le nombre des exploitations et à simplifier
les rouages. Aujourd'hui, la totalité du ré-
seau d'intérêt général est rachetée, il l'ex-
ception de la ligne secondaire de BAne à
Aïn-Mokra.
Notons encore qu'à l'heure actuelle, la
majoration des tarifs par rapport aux
taux d'avant-guerre est, pour lea voya-
geurs de i:îT> %, pour la grande vitesse de
158 et pour la petite vitesse de 125
(céréales, paille, et fourrages, engrais),
180 (vins), et 195 (autres marchandi-
ses). Ces coefficients de majoration restent
très inférieurs au coefficient de relève-
ment des salaires, lesquels ont été aug-
mentés dans les mêmes conditions que
dans la métropole.
A ruiltm tu bstriittiEi tt Mln-Uttm
Au cours d'une récente séance, le prési-
dent, M. l'abbé Chabot, a offert à l'Acadé-
mie, au nom du colonel de Castries, son au-
teur, un ouvrage sur « Les Sources de l'his-
toire du Maroc ». C'est une suite de docu-
ments, tirés des archives du Maroc, et al-
lant de 1500 à 1625. L'ouvrage apporte une
heureuse contribution à l'histoire de ce pays.
8.8
TAUX DE LA ROUPIE
0
A la date du 26 juin 19M, le taux officiel de
la roupie, dnns l'Inde, était de 12 fr. 15.
(a) Y compris le parcours Alger-Maison-
Carrée 1:11 kilomètres) commun avec la li-
gne Alger-Oran (P.L.M.).
(b) La ligne de Phiiippeville a été incor-
porée dans le réseau de l'Est-Algérien.
Les réseaux Paris-Lyon-Méditerranée et
Ouest-Algérien, mhetéA par Ja colonie,
sont exploités par la Compagnie P.L.M.
1.
Dépêches de l'Indochine
Un navire en feu
En rade d'HaIphong, un incendie a éclaté
à bord du paquebot
des opérations de déchargement.
Aucun passager ne se trouvait à bord ;
les dégdts sont purement matériels.
Arrivée d'une mission japonaise
Une mission japonaise composée d'ingé-
nieurs du Gouvernement et de ('iverses en-
treprises privées de Tokio est arrivée au
Cambodtje. Après réception A la résidence
supérieure, elle est allée reconnaître la va-
leur des minerais de fer à PlIom-Decli, à
70 kilomètres de Kompong Thon et à 2i0
kilomètres de Pnompenh. Les ingénieurs
viennent étudier, comme clients éventuels,
les ressources que présenteraient les mine-
rais pour les industries métallurgiques.
-000
Le cours du riz
25 juin
SAIGON
(Les 1.000 kilos en piastres)
Riz nO 1 25 0/0 brisures HO teo
Riz n° 2 40 0/0 brisures K>
Riz n° 2 50 0/0 brisures 00 'H>
Orisurra nO) d 2 80.7u
Brisures no 3 d, .,.. 73 2o
Farines tH W
Çaddv Yinh-Long 04 Il
Paddy Co-Cong 70 »
PadVlv Raixau .,.,. (if) ¡,u
Paddy Bac-lieu 00 50
Coprah (les 14X) kilos) 1X »
(Par dépêche Indopacifi.)
ee'e
Le prince
Le prince d'Annam et la princesse d'An-
nam sont arrivés à Marseille à bord du Goit-
verneur-Général-de-Gueydon. Ils se rendent
à Versailles.
TAUX DE LA PIASTRE
0
A la date du 25 juin 1920, le taux oflicicl de
la piastre à SUïgon, était de 19 fr. 90.
8.8
AUX PHILIPPINES
.6 00 –-
La commission, chargée de contrôler les
Importations de bétail pour les labours et
la boucherie. ayant décidé dç lever tempo-
rairement Vinterdiction d'importer des ani-
maux, pour permettre l'entrée de 5.000 buf-
fles Indochinois demandée pan; les plan-
teurs de sucre, les éleveurs locaux protes-
tent et demandent que la décision soit réuf-
sée.
Mouvement de Gouverneurs
--0.0-
On unnonee que M. Chanel, Couverncur
du la Guyane, serait nommé très prochai-
nement (iouvemeur de la Martinique en
remplacement de M. de (luise qui rempla-
cerait M. Chanel en Guyane.
M. de Guise n'étant que lïouverneur in-
térimaire ù la Martinique, M. Chanel ne
va-t-il être chargé que d'un intérim et M.
de Guise va-t-il devenir Gouverneur titu-
laire ?
, ̃
Le voyage du sultan Moulay Y oussel
-0-0-
Le cuirassé Paris, buttant pavillon du
contre-amiral Ohni, qui doit aller au Mm'oc
chercher le sultan, a procédé à * lu l'égultl-
tion du compas et à son complet appro-
visionnement. Le départ de Toulon du
Paris est prévu pour mardi prochain. -
C'est sur le vapeur Souirah, parti de
Marseille vendredi pour Casablanca, que
seront embarquées la suite du sultan du
Maroc et sa garde noire. Leur arrivée à
Marseille est prévue pour le 0 juillet.
Vingt notables marocains des régions de
Fez. MekntA, Casablanca, Rabat et Marra-
kech, accompagneront, en France, le sultan
Moulay Youssef. Parmi eux, se trouvent
les caïds Medboch et Anmr d'Ilamidou,
qui recevront solennellement le 14 juillet,
à Paris, le premier, la rosette ; le second,
le ruban de la Légion d'honneur.
Pour la revue du 14 juillet
Des régiments, dont les noms suivent, en-
verront chacun à Parie un détachement
conduit par un capitaine avec le drapeau
du régiment à l'occasion du voyage en
France du sultan Moulay Youssef.
Ces détachements dénieront à la revue
du 14 juillet:
Les lfr et 2' zouaves, le 2G régiment d'in-
fanterie coloniale du Maroc, le 13° tirail-
leurs algériens d'Alger, le 14° tirailleurs al-
gériens d'Oran, le 2Re tirailleurs tunisiens,
les 15° et, 30e tirailleurs algériens de Cons-
tantine, les 62e et 00° tirailleurs, les 5® et
12" tirailleurs sénënlais, les 2° et 38 régi-
ments de la Légion étrangère.
.'81
L'AVIATION COLONIALE
--+0--
Le raid Hirschauer
L'ingénieur Hirschauer a atterri norma-
lement à Héliopolis samedi dernier.
.e.
T/nvinleur Robert Landieeh, qui revient
de l'A.K.F., est passé à Cotonou te 25 ilin
et s'est arrêté il Grand-Rnssam le lende-
main.
DANS LA LEGION O'HONNEIJR
––OO––
MINISTERE DU COMMERCE
Kst nommé chevalier M. iéon, graveur-
imprim-eur à Alger.
F. du comilé d aclioh républicaile
m cOlonies françaises
-o--
Sous les auspices du Comité d'Action Répu-
blicaine aux Colonies, présidé par M. Ac-
cambray, député de l'Aisne, qu'entouraient
MM. Diagne, Boussenot, Némorin, M. le
gouverneur général Carde a fait un exposé
clair et précis de la situation actuelle de
l'A. 0. F. en ce qui concerne les questions
économiques, les travaux publics et l'outil-
lage et, en terminant, la politique indigène.
Le commerce général de l'A. O. F., nous
dit M. Carde, a été en 1925, d après les sta-
tistiques générales, de 2 milliards, mais étant
donné qu'on ne peut connaître le commerce
fait sur les frontières terrestres, 011 peut éva-
luer à 2 milliards et demi, j milliards le
commerce total de nos possessions ouest-afri-
caines
Si l'on remarque que les matières premiè-
res n'ont pas été payées plus cher aux indi-
gènes, on constate que le pays a dû se dé-
velopper singulièrement et c'est ainsi que, de
Il millions en igo4,, les droits de douane ont
atteint en 1924 le chiffre de 125 millions. Le
mouvement commercial a donc triplé.
Au fur et à mesure que le rail avance, le
chiffre cTaffaires augmente, c'est ce que pro-
duit en ce moment l'ouverture du Thiès-
Nigei et il faut s'attendre à une vitalité con-
sidérable de l'A. O. F. quand le chemin de
fer de la Côte d'hoin' atteindra Bobo-Diou-
lasso et Ouagadougou et quand celui du Da-
homey aboutira au Niger
Il faut donc aller au plus vite dans la
construction de l'A. 0. F.
En demandant un crédit à l'Etat, l'A. O. F.
pourra doubler le travail de chaque année,
et c'est par des prestations en nature four-
nies par l'Allemagne que ce crédit est envi-
sagé. L'A. 0. F. aurait un moratoire pour
s'acquitter successivement, et ce, d'autant
plus aisément qu'elle pourra fournir à la
métropole dans un délai rapproché Jes ma-
tières premières dont elle a besoin. M. Carde
se porte garant de sa colonie, débiteur tout
à fait sûr et qui saura tenir ses engage-
ments.
Politique indigène
Par la collaboration de plus en plus étroite
avec les éléments indigènes, l'accord le plus
complet n'a cessé de régner depuis plusieurs
années. La transformation en Conseil colo-
nial du Conseil général du Sénégal a donné,
à l'usage, des résultats tout à fait heureux.
L'union entre les conseillers élus par le
suffrage universel et ceux qui sont élus par
les assemblées des chefs a été réalisé, ces
derniers apportant très heureusement leur
expérience de gens de la brousse qui, somme
toute, créent la richesse de la colonie. (N'a-
t-on pas sorti, grâce à ces indigènes, 450.000
tonnes d'arachides en 1925 ?)
De cet amalgame des idées et des opinions
est résulté une mise en valeur du pays per-
mettant de porter le budget du Sénégal de
86 à 110 millions, dont plus de la moitié sera
consacrée aux travaux publics : chemins de
fer, canaux, ports et routes.
Par sa science, sa bonne volonté et son dé-
vouement aux intérêts de l'A. 0. F., ajouta
M. Carde, le député du Sénégal, M. Diagne,
a été un précieux collaborateur du gouver-
neur général. Par son autorité personnelle
au Sénégal et son heureuse influence à Paris,
on peut le considérer comme le gouverneur
cénéral in ùartihus de l'A. 0. F.
Dans notre empire ouest-africain, on ne
saurait redouter un mouvement bolcheviste
ou antifrançais, car les populations sont d'un
loyalisme parfait.
Par la création des Conseils d'administra-
tion des colonies, composés de trois membres
notables européens et de trois membres nota-
bles indigènes, M. Carde a voulu donner à
l'élément indigène la part qui lui revient
dans la direction des affaires de leur pays,
car, sur un budget total de 700 millions pour
1927, l'indigène est en réalité celui qui paiera
l'impôt.
Tfagricuhure et l'industrie jouent un rôle
de plus en plus grand dans l'évolution éco-
nomique de l'A. 0. F., il fallait donc com-
prendre dans les Conseils d'administration
de chaque colonie du groupe, ceux qui créent
la richesse. Certains d'entre eux ont, à plu-
sieurs reprises, apporté des avis éclairés et
on ne pouvait admettre qu'ils ne seraient ja-
mais à hauteur du rôle qui leur est réservé
dans ce que nous cherchons à réaliser : la
collaboration indigène.
La propriété
Par un récent arrlté, M. Carde a donné aux
indigènes la possibilité d'établir leurs d'oits
de propriété par ta simplification des forma-
lités. C'est un premier stade dans les réfor-
mes envisagées, car fixer l'indigène au sol,
comnfïC t'a fait le gouverneur Poiret en Gui-
née, apportera une véritable transformation
dans la mentalité des indigènes et dans leurs
méthodes de travail.
Incessamment va paraître un décret per-
mettant aux indigènes de se construire des
habitations confortables par l'CEuvrc des ha-
bitations à bon marché.
Justice
Pour la justice indigène, M. Carde a en-
visagé une décentralisation par la création
de tribunaux d'homologation dans chaque co-
lonie du groupe ; seules les condamnations
à mort et de plus de dix années de prison
seront soumises a la Chambre d'homologa-
tion de Dakar.
Il est indiscutable que. depuis trois ans,
des progrès ont été réalisés par ces réformes
touchant à l'évolution des races.
Enseignement
Malgré un recrutement 'assez défectueux,
auquel il sera aisé de remédier, l'enseigne-
ment des indigènes, élargi à la base. a pro-
voqué de la part des Anglais" des Beiges et
,
des Hollandais des félicitations sincères.
M. Carde a opposé à t'inspecteur de l'ensei-
gnemént des colonies anglaises notre système
à celui qui consiste à instruire l'élève dans
sa larTgue maternelle. Système qui, à mon
avis, facflte le choix ultérieur des chefs in-
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