Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-06-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 juin 1926 24 juin 1926
Description : 1926/06/24 (A27,N96). 1926/06/24 (A27,N96).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397143p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
\1NGT-SEPTIliME ANNEE. NO 96
- - - -- - -
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LK NUMERO : 20 CENTIMES - -'-- - --- - ----- ----- --- - - - - - - - - --- - - JKUDI bUlll, 24 JLïtf }¿U.
Les Annales Coloniales
15
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JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUIILID PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIETE
EXCLUSIVE DU JOURNAL
LuAnnoneu etr*kmu»ni rffles OURDur«m dujoumdd dm&»AgmmdePuMdU
DIRECTEURS : MARCEL RUEOEL et L.-G. THEBAULT
RédieUu il Atetaiilnltoi : 34, Ru. du Mont-Thabor, PARIS-1. TMphiM : LOUYRI 19-17
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On • abonna dus toos I– Bw–« «UpoiUtt «h–l–prhwlp–» Iftrifaw
Le développement
de la colonisation
A LA COTE-D'IVOIRE
--0-0--
Les premières plantations de cacaoyers à
la Côte d'Ivoire étaient collectives elles
.UI8i. Elles avaient été imposées en quelque
sorte aux villages par un Gouverneur per-
suadé que le cacaoyer devait réussir aussi
frifn dans sa colonie que dans la colonie an-
glaise voisine et navré de constater que la
culture de cet arbuste, malgré toute la pro-
pagande faite, ne paraissait prendre chez lui
aucune extension. Ces plantations, bien en-
tretenues tant que dura la surveillance ad-
ministrative, furent abandonnées à leur sort
dès que cette surveillance se relâcha. Elles
dépérirent rapidement. Fort heureusement,
nombre d'indigènes, autochtones ou étran-
gers au pays, avaient eu le temps de saisir
tout l'intérêt que présentait cette culture .ar-
bustive ; les plantations officielles n'étaient
pas encore disparues que déjà se mulipliaient,
en arrière des terres revendiquées collective-
ment par les villages, des plantations indi-
viduelles. L'Administration 'locale favorisa
l'installation de ces petits colons en leur don-
nant une « autorisation d'occuper » transfor-
mable en titre de propriété le jour où le ter-
rain choisi par eux serait complètement mis
en valeur. Inutile de dire que cette mesure,
amorce de la propriété individuelle, fit plus
pour la diffusion du cacaoyer que toutes les
palabres et toutes les dispositions prises an-
térieurement.
Actuellement c'est par milliers que se
comptent ces petites cacaoyères indigènes et
leur nombre croit tous les jours. Les Euro-
péens opt suivi plutôt que dirigé le mouve-
ment. Leurs plantations, dont une trentaine
aU moins couvrent des -surfaces supérieures
à cent hectares, sont néanmoins fort nom-
breuses ; si la main-d'œuvre dont elles dis-
posent n'était parfois insuffisante (i), nul
doute qu'elles se développeraient d'une façon
trêibement rapide.
Dès maintenant, la colonie exporte plus de
6.000 tonnes de cacao, et la production aug-
mente très régulièrement. Avant cinq ans,
- jëllè. dépassera 10.000 tonnes. Dans vingt ans,
bauf événement imprévu (la consommation
mondiale augmentant aussi rapidement que
ta production et les prix devant rester rému-
nérateurs), elle atteindra de. 25 à 30.000 ton.
nés, chiffre correspondant presque aux be-
soins actuels de la métropole (2).
Le. caféier s'est- répandu beaucoup moins
vite. 11 croit cependant spontanément dans
certaines régions du pays (Haut Cavally et
Haut-Sassandra, notamment) et vient parfai-
tement dans toute la zone forestière. La zone
d'extension de sa culture est donc beaucoup
plus vaste encore que celle du cacaoyer. Le
plant est d'autre part plus robuste, moins
exigeant au point de vue richesse du sol. Il
complète admirablement les plantations de
cacaoyers en comblant les vides qui se pro-
duisent sur les emplacements arides ou in-
suffisamment protégés contre le soleil ou les
vents secs. 11 faut, par conséquent, suppo-
ser que sa culture est moins rémunératrice
que celle du cacaoyer, ou plutôt que le tra-
vail de cueillette et de préparation des grai..
nés étant plus long, les indigènes lui préfè-
rènt de beaucoup la culture de ce dernier
arbuste. C'est-à peine, en tout cas, s'il sort
de la colonie jusqu'à présent 100 tonnes de
-café par an, la presque totalité étant fournie
par des plantations européennes (4).
Cacaoyer et caféier s'accommodent très
bien du voisinage du palmier à huile. L'om-
bre est même indispensable au cacaoyer, sur-
tout pendant les premières années de sa
çroissance, et le palmier, plus que tout autre
arbre, doit être conseillé pour abriter les
plants contre la violence des rayons solaires.
On ne peut guère toutefois utiliser dans ce
but que des palmiers déjà âgés, au tronc
levé. dont l'otnbfe se déplace rapidement et
protège un assez grand espace. Il est facile,
partout où il y en a, de réserver un nombre
Suffisant de ces arbres au moment du défri-
chement.
Pierre Valude.
Député du Cher.
N. B. 11 est à peine besoin de. noter que cet
article, dont nous avons publié la première par-
tie la semaine dernière et dont la conclusion pa-
raîtra incessamment, nous avait été envoyé par
notre aimi et collaborateur, M. IPierrc Valuide,
avant son entrée dans les conseils du Gouver.
nement.
-
L'AVIATION COLONIALE
- Le raid Hirschauer
En raison de la chaleur accablante (380 à
5 hemres du matin en vol, 49° à l'ombre à
11 heures, -38° à minuit) et du siroco qui
soufflait avec vialemcei, soulevant de véri-
tables nuages die swlble, n;tjngénieut' en chef
tal)les nuag.(xs de
Hirschauer avait dû s'arrêter a Bengar-
dane. 11 a repris son voyaigc lundi. Le soue-
Bôcrètaire d',t(Lt de l'Aéronautique a reçu
en effet le télégramme suivant :
« Bengardane-Trlpoli, 180 kilomètres, en une
heure vingt, vitesse 135 à l'heure tout bien. 1
jané : Hirschouer.
(t) En réalité, la main-d'œuvre pour exploita.
lions agricoles est essez facile à recruter à la
Côte-d'Ivoire. Mais beaucoup d'Européens qui
sont exploitants forestiers en même temps que
colons emploient sur leurs chantiers iprestpie
toute la main-d'œuvre dont ils disposent.
(2) Si l'on se basait, pour faire des prévi-
S'OTtR, sur le développement de la production
sions, la colonie anglaise voisine (Gold-Coast),
dans
ce n'est ipas 510.000 tonnes que l'on pourrait
fixer, comme chiffre d'exportation dans vingt
ans, mais 100.000 temms au moins.-Nos cmr.
Tres sont donc excessivement modères,
(3) Ces plantations sont déjà assez floinbreu-
-. notamment dnns Te cercle (Trtssinie. 11 con-
tient de signaler en outre cpTorre dizaine de.
tJBTtcessions partant au total sur plus de tUm
Ttertarcv vîemrent d'être demandées, en vue
de la culture du caféier, dans le voisinage de
fSSclil (cercle d'AgTimmél.
Pourquoi colonisons-Dons ?
---0.0-
J'ai reçu trop tardivement pour
attelle puisse prendre place dans
V enquête que les Annales Colo-
niales ont publiée sur cette question, la ré-
ponse ci-dessous.
Elle m'est adressée par un des princes de
la science, par un des chirurgiens les plus
appréciés non seulement de France mais du
monde Entier : M. Jean-Louis Faure, membre
de VAcadémie de Médecine, chirurgien de
l'hôpital Broca, professeur de clinique gyné-
cologique à la Faculté de Médecine de Paris.
Les grands problèmes qui sollicitent si
anxieusement l attention de tous les Français
ne le laissent pas enfermé dans sa tour
d'ivoire. Il suit les questions, examine les
solutions et motive son opinion.
Votci sa lettre :
Monsieur,
Vous avez bien voulu me demander mon
sentiment au sujet de la vente des colonies.
Je m'excuse d'avoir tant tardé à vous ré-
pondre.
Je considère cette idée comme impie. On
n'abandonne pas des compatriotes courageux
qui ont été loin de leur pays travailler pour
la France.. On n'abandonne pas davantage
les indigènes qui nous ont fait confiance. Il
y a là une véritable faillite morale à laquelle
on ne peut penser sans répugnance. J'ajoute
que cette vente serait absurde. - -
On ne vendra jamais des colonies ce
qu'elles valent.
Car nous pouvons les mettre en valeur et
en tirer des ressources considérables. Et que
serait leur prix de vente dans notre budget?
Or, nous avons en nous-mêmes si nous
voulons bien remplacer les concepts actuels,
par des concepts conformes au sens commun,
le pouvoir non seulement d'avoir tout l'ar-
gent nécessaire à la transformation de la si-
tuation financière, mais encore à l'exploita-
tion de nos colonies.
lean-Louis Faure.
La mise en valeur 'des coloniest
Voilà une belle chose dont on parle beau-
coup et dont on. ne constate pas suffisam-
ment la réalisation. Elle existe cependant en
ÍJeltÓrs des programmes de mise en valeur des
'discours officiels, 'des palabres et des arti-
cles 'de journaux.
On en constate la réalisation dans Us sta-
tistiques officielles : celle que les Annales
Coloniales ont publiée hier sur le commerce
extérieur 'de la France avec ses colonies, en
est une preuve. Preuve tangibles mais incom.
plète. car le commerce de certaines colonies
comme l'Indochine et la Côte d'Afrique avec
V étranger est aussi considérable et dépasse
parfois pour certains produits celui fait par
les colonies avec la métropole.
Tel quel le commerce ae la France avec ses
colonies (Algérie, Tunisie et Maroc compris)
est considérable.
Nos importations en provenance des colo-
nies françaises et pays de protectorat ont été,
pendant les cinq premiers mois de 1926, de
2.510.709.000 francs, au lieu de t.544 mil-
lions 178.000 francs pendant la période cor-
respondante de 1925, et nos ventes se sont
élevées à 3.257.012.000 francs, contre 2.433
millions 371.000 trancs.
Ce sont des francs-papier, me 'direz-vous.
Cela fait tout de même presque 6 milliards
d'échange en cinq mois et si la progression
contintie, 15 milliards environ pour toute
l'année 1926.
Nos colonies sont des fournisseurs intéres-
sants. -
Elles arrivent ensemble avec 2.510.709.000
francs 'au troisième rdng 'de nos vendeurs
après les Etats-Unis et VAngleterre bien
avant l'Union belgo-lwcembotlrgeoise, l'Alle-
magne, l'Italie (qui n'atteint pas un mil-
liard), l Argentine, les Pays-Bas et le Brésil.
Comme acheteurs, nos colonies se classent
encore au troisième rang derrière la Grande-
Bretagne et l'Union belgo-luxembourgeoise,
bien avant la Suisse. les Etats-Utlis. rAtle-
magne t. 2 00.000.000 de francs, T Italie, les
Pays-Bas, 676.000.000 tze francs, l'Espagne
et la République Argentine, 524 millions.
Voilà qui est suggestif et réconfortant.
Voilà qui permet d'espérer qu'avec une
prudente gestion, les finances de la France
peuvent être sauvées.
Une nétusité s'impose : une action 'de
grande envergure du ministère des Colonies
en liaison avec la marine marcltanàe. Comme
le disait si justement lé groupe patlemen.
taire des Sénateurs et Députes des colonies,
les colonies sont appelé^ à remplir dans
Véconomie nationale pour le relèvement du
franc et le-, ravitaillement en matières pre-
mières des industries de la métropole, un
rôle prépondérant.
A cette tâche toits les Français je ne
dis pas seulement tous les coloniaux doi-
vent s'atteler.
En ces temps de grande pénitence, c'est
un peu aussi pour cela qUe nffus devons colo-
niser.
Marcel Raedel
Au berceau - de l'Islam
Au cours des cérémonies du Kurbam Bei-
mm, qui se déroutaient près de la Mecque,
la procession des ipeterins égyptiens rat
attaquoo par un parti de Bédouins. Dans
le combat qui s'ensuivit, vingt-cinq Oua*
hatoittee furent tués ; un officier égyipiien a
fié Tmrtel lorracmt, blessé.
- -- -- - "- '., ..-
Le dixième Ministère Briand
l IL'TUl H J
Présidence du Corueil, Affaires MM.
, étrangères Aristide BRIAND, député de la Loire-Inférieure (rép. soc.).
Vice-présld. du Conseil et Fin. Joseph CAILLAUX. sénateur de la Sarthe (gauche démoc.).
Justice et AHair. d'Afsace-Lor. Pieite LAVAL, député de la Se ine (indépendant).
Intérieur. Jean DURAND, sénateur de l'Aude (gauche démocratique).
Guerre Gal GUILLAUMAT, memb. du Cons. Sup. de la Guerre.
Marine. Georges LEYGUES, député du Lot-et-G. (rép. de gauche).
Instruction publique NOGARO, député des Hautes-Pyrénées (fadical-soc.).
Commerce CHAPSAL, sénateur de la Charente-Infér. (gauche dém.).
Travaux publics DANIEL-VINCENT, député du Nord (gauche radicale).
rM~ux pM~M ., ,
Agriculture François BINET, député de la Creuse (radical-socialiste).
Colonies. , , - Léon PERRIER, sénateur de l'Isère (gauche démocratique).
Pensions JOURDAIN, député du Haut-Rhin (républicain de gauche).
Travail DURAFOUR, député de la Loire (radical-SOCJalaste).
SOUS-SECRÉTAIRES D'ETAT
MM.
Présidence du Conseil DANIELOU, député du Finistère (gauche radicale).
Finances : Budget PIETRI, député de la Corse (républicain de gauche).
Ftnoncea : Bu~~e~
TréJor. DUBOIN, député de la Haute-Savoie (ractical-socialiste).
Guerre Coloftl Plr député d la Gironde (gauche démocrat.).
AéronautiqUe., LAURENt ËYNAC, dép. de la Hte-Loire (gauche rad.).
Enseign. techn. et Beaux-Arts.. Pierre RAMEIL, député des Pyrén.-Orient. (rép. socialiste).
Marine marchande VALUDE, député du Cher (radical-socialiste),
Régions libérées DUTREIL, député de la Mayenne (républic, de gauche).
P. T. T Marcel ASTIER, député de rArdche (gauche radicale).
Haut-commissaire à l'habitation. LEVASSEUR, député de la Seine (républ. socialiste).
La composition du Ministère
Le dixième Ministère Briand est constitué.
Nos lecteurs seront curieux de savoir la répar-
tition par groupes de ses membres.
Les quatre sénateurs : MM. Joseph Cail-
laux, Jean Durand, Qiapsal et Léon Perrier,
appartiennent à la gauche démocratique du
Sénat (157 membreS), qui, par son effectif,
représente la majorité absolue de la Haute-
Assemblée.
A la Chambre, appartiennent aux groupes
de gauche :
10 Républicains socialistes (43 membres),
le président du Conseil, M. Aristide -Briand,
un sous-seciétaire d'Etat, M. Rameil ; un
haut-commissaire aux habitations (M. Arthur
Levasleuf) ;
2° Radicaux-socialistes (Va lois 1er s) (137
membres), trois ministres, MM. François Bi-
net, Durafour et Nogaro, et deux sous-secré-
taires d'Etat : MM. -Pierre Valude et Jacques
Duboin.
Aucun ministre n'appartient au groupe so-
cialiste S. F. 1. 0. (97 membres), ni au parti
communiste (28 membres).
Au centre :
Gauche radicale (41 membres) : 1 ministre,
M. Daniel Vincent et trois sous-secrétaires
d'Etat : MM. Daniélou, Laurent- Eynac et
Marcel Astier.
A droite :
*1 0 Républicains de gauche (32 membres) :
deux ministres, MM. Georges Leygues et
Jourdain, et deux sous-secrétaires d'Etat,
MM. François Pietri et Maurice Dutreil ;
2° Gaucne républicaine démocratique (34.
membres), un sous-secrétaire d Etat : le colo-
nel Picot ;
30 Inscrits à aucun groupe (27 membres),
à»! ministre, M; Pierre Laval,
Aucun membre du cabinet n'appartient aux
trois groupes de droite ci-dessous :
Démocrates (14), gauche indépendante (16),
Union républicaine démocratique (102).
Enfin, un ministre, le général Guillaiimat,
n'appartient pas au Parlement.
Pierre Valude 1
sous-secrétaire J- Etat à la Marine marchande.
-----0-0-
Notre ami Pierre Valude, auquel nous lient
dix années d'affection et six ans die campagne
bien remplis pour mener ensemble le bon com-
bat colonial, devient sous-secrétaire d'bat à
la Marine marchande. Depuis 1919, il est un
des espoirs du Parlement. Né à Paris le 21
septembre 1891, élève breveté de l' Ecole co-
loniale. docteur en droit, il finissait son service
militaire et se préparait à remplir les fonctions
d' administrateur des Colonies dans notre chère
Afrique, lorsque la guerre le surprit et le ren-
dit, après quelques semaines, terriblement
blessé. Mais ses souffrances n'ont altéré ni sa
bonne humeur, ni sa gaîté.
D'un cœur d'or, d'une amitié très sûre, il
a su se créer au Parlement une place de
choix. Doué d'une éloquence chaude et
puissante, habile dans la discussion et la ri-
poste, ayant le mot toujours fin et souvent vif,
intelligent et travailleur, sachant débrouiller
un dossi er comme personne, il s'est spécialisé
dans les problèmes maritimes et coloniaux.
Dans l'ancienne législature, il fut notamment
rapporteur de l'important projet de conventions
[de la Compagnie contractuelle des Messageries
Maritimes et de celui sur le renouvellement
du privilège -de la Banque de l'Indochine.
Meiribre assidu de la Commission de l'Algé-
rie, des Colonies et des protectorats et de la
Commission de la Marine marchande, ses avis
y étaient toujours écoutés et suivis.
Fàut-il rappeler à nos lecteurs qu'il n'a, de-
puis six ans, 11 teuompu sa collaboration à
notre journal que pour accomplir ses belles et
grandes randonnées en Afrique Occidentale,
en Indochine et en Malaisie, dans r Afrique
du Nord, en Egypte, en Syrie.
Député du Cher, d'où sa famille est origi-
naire et où elle réside une grande partie de
l'année, depuis le 16 novembre 1919, il avait
occupé auparavant les fonctions de chef du
Secrétariat particulier du Haut-Commissariat
d'Alsace-Lorraine.
Pierre Valude est le fils du célèbre oculiste
des Quinze-Vingts, le IY Valude, dont le
nom est universellement connu dans le monde
scientifique. If. R.
il péavric imiaeate da cawtclovc
0
Il parait certain que la consomnvaittoin du
caoutchouc s'accroîtra eensiblemémt dans
IP-S années à venir. La production y sup-
pléera - cette année et sans - doute Ponnéx
prochaine, mais à partir de 1, il y a de
fortes présomptions pour qu'il y ait pénu-
rie. Les plantations faites de 1919 à 19B5
ayant été puisque insignifiantes, on ne peut
compter, pour satisfaire à Taccruissieimcnt
des demandes de croiitchooic qnc sur les
plantations faites à partir de IM, lesquelles
ne ccimmcncerônt à rendra qu'en U.3'l..
MARIO ROUSTAN
----0-0---
Notre éminent collaborateur et ami Mario
Roustan, qui vient d'ocqucer dans le ge ca-
binet Briand le sous-serlliltaTiat d'Etat à la
Marine marchande, rentre dans le rang.
Nous nous en réjouissons pour nos lecteurs
qui auront le plaisir de retrouver dans ces
colonnes les articles si appréciés du sénateur
de 1 Hérault. Nous nous en réjouissons aussi
un peu pour lui et sans paradoxe, car ce dé-
part n'est qu'un intermède et nous sommes
persuadés qu'un jour viendra prochain où il
retrouvera dans les conseils du Gouverne-
ment une place plus digne encore de sa va-
leur et digne de l'estime unanime que lui
portent ses collègues de la Haute Assem-
blée.
Au «M» :
Au Conseil d'État
-
Congé aux fonctionnaires pour exercer
un commerce en Indochine
Lors de la liquidation de sa pension, M.
Daufès, inspecteur principal de la garde indi-
gène de i'Indo-Chine, ayant constaté que l'ad-
ministration n'avait pas fait état d'une pério-
de de 9 mois, 25 jours passée par lui en congé
pour se.livrer au commerce en Indo-Chine
du 30 septembre 1901 au 24 juillet 1902,
congé accordé dans les conditions de l'article
68 du décret du 23 décembre 1897 réclama
en vain.
Sa protestation, contre le décret du 31 dé-
cembre 1922 lui concédant sa pension qu'il
estimait insuffisante, ayant été sans effet,
il introduisit une requête au Conseil d'Etat
mit fins d'annulation.
Statuant sur cette affaire, cette haute juri-
diction a donné gain de cause au requérant
et ce, pour les motifs ci-après :
Le Conseil :
Considérant qu'il résulte des dispositions
de t'art. 68 du décret du 23 décembre 1897 et
de 1 art, 1J6 du décret du 23 décembre 1897,
nue des congés pour servir nu commerce nu à
Vindustrie sont accordés à tous les fonction-
naires coloniaux par le gouverneur de la co-
lonie où ils sont en service, et que ces fonc-
tionnaires supportent des retenues pour le ser-
vice de leur pension pendant la durée desdits
congés. -
Considérant, qu'un congé a été accordé
au requérant par arrêté du gouverneur géné-
ral de l'Indo-Chine pour se livrer au com-
trrerce dans la colonie. que le requérant jus-
tifie avoir versé les retenues pour la retraite
dans les conditions fixées par l'autorité.
Dès lors, M. Daufès est fondé à soutenir
que le congé dont il a régulièrement bénéfi-
cié du 30 septembre 1901 au 24 juillet 1002,
S résente tous les caractères réglementaires
de nature à justifier son entrée en compte
dans le calcul de la liquidation de sa pen-
sion. dès Ion, le décret en date du 3t dé-
cembre 1922 est annulé.
TAUX DE LA Ruurltl
..00-
la date du ta juin 1ÎIZR, le tnuy officiel de
la roupie dans Hndc était de 11 fr. 20.
lu Conseil Général de la Wonvelle-Calftlonie
---0-0--
Le 14 avril dernier M. le Gouverneur
Guyon a ouvert la session extraordinaire
du Conseil général par un discours dans
lequel il a exposé les nombreuses affaires
qu'il avait à soumettre à l'assemblée lo-
cale qu'il avait convoquée.
Dans le discours qu'il avaLt prononcé le
26 novembre dernier à d'ouverture de la
session ordinaire, M. Guyon avait dit :
« C'est sur l'extension 4e la colonisation
par les Calédoniens que doivent tout
d'abord être concentrés tous nos ejforts.
Aussi en ouvrant la session, ex t raordi-
naire du 14 avril il a dit :
En tête de notre programme sont les
questions :
- Des routes et des communications tant
intérieures qu'extérieures : nos ressour-
ces pour 1926 y oS ont en majeure partie con-
sacrées et de budget extraordinaire £ st
surtout un budget de routes ;
des terres pour les colons, enfants du
paye et immigrants de la Métropole ;
de la main-d'œ'lW"e importée pour les
besoins de la colonisation ;
du port de Nouméa.
La question des routes a été d'abord trai-
tée, par le Gouverneur qui a exposé à l'as-
semblée les principes d'organisation des
chantiers, ce qui l'a amené à. dire :
« Avec les moyens d'action dont la co-
lonie a disposé jusqu'à mainignant les tra-
vaux n'ont pu être exécutés que suivant un
rythme lent, beaucoup trop lent, bien que
ce rythme ait été accéléré au cours des
neufs derniers mois.
Or, après un an d'études faites en
grande partie sur les lieux des besoins
et des possibilités dû pays, j'ai la convic-
tion qu'il nous faut désormais aller vite
dans la création ou l'extension de l outil-
lage économique essentiel. Nous ne visons
pas à faire du luxe Mais nous avons pris,
ensemble, la ferme résolution de faire le
nécessaire ; l'imlispensaible doit être ra-
pidement réalisé. Nous avons à cet effet,
a nous assurer un minimum permanent
de moyens correspondants à nos objectifs.
Il nous faudrait pour cela, a-t-il dit, dis-
poser en outre des éléments locaux d'un
contingent supplémentaire de main-d'œu-
vre importée, de 500 hommes environ
soit une dépeinse annuelle de 2 millions. »
- M. le Gouverneur Guyon a parlé ensuite
du mouvement do colonisation en Frnnce
vers la Nouvelle Calédonie, de l'arrivée à
Nouméa le 12 janvier dernier, de 86 colons
venant du Nord de la France, de cinquante
autres personnes arrivées le 13 mars, et
d'un (troisième groupe d'une quarantaine
de personnes qui étaient annoncées. Il a
fait connaître au Conseil général les dis-
positions qu'il avait prises et la nécessité
où il s'était trouvé, de faire construire un
chemin pour assurer les communications
du premier groupe qui s'était installé sur
le domaine de Nessadiou et lui permettre
de se ravitailler.
Il a entretenu ensuite l'Assemblée locale
des Travaux de la Commission ferma-
nente des terres et de l'organisation d'une
ibrigadie topograplïique spéciale 'flite de
Colonisation. Il lui a annoncé qu'il allait
faire appel aux compétences locales pour
la rédaction d'un Guide pratique dit Colon
en Nouvelle-Calédonie en instituariit un
concours doté de 5.000 francs de prix.
Nous pensons qu'avant de mettre ce
projet à exécution, M. Guyon, aura pris
connaissance de plusieurs Gui clos qui ont
déjà été publiés sur cette question. Le
dernier, à notre connaissance avait été pu-
blié par le Comité Duplcix en 1806.
Après s'être longuement étendue sur la
Colonisation, le Goiivernaiia, a parlé des
taxes à la sortie sur les minerais et mat-
tes, du, port de Nouméa, du warf et des
emprises maritimes de la Société des
Hauts-Fourneaux à la pointe Doniambo et
M a terminé par les relatiions radiotélégra-
phiques et le réseau télégraphique et télé-
phonique.
L'Exposition Coloniale
Choix de l'emplacement
En dépit des réunions tenues par les élus
de la Seine, c'est-il-dire sénateurs, députés,
conseillers municipaux, le choix des terrains
sur lesquels doit être édifiée l'Exposition Co-
loniale, n'est pas encore fixé.
Et l'on continue à motet de Ville à exa-
miner, à accepter puis à repousser telle ou
telle proposition d'emplacement.
C'est ainsi alors que l'accord semblait
fait que le projet des pelouses entourant
le lac Daumesnil semble être abandonne pour
reprendre celui du Polygone de Vincenncs.
lequel ne peut être pris en considération en
raison du refus d autorisation presque
certain de l'administration de la guerre.
Cependant il est un point sur lequel tout le
monde est d'accord, c'est que l'Exposition
aura lieu dans le bois de Vincennes. Où ?
Comme solution, la 30 commission municipa-
le a invité l'administration préfectorale à lui
soumettre. un projet.
E. T.
̃ ̃
Le voyage du Sultan du Maroc en France
Après les réceptions officielles faites en
son honneur le 14 juillet à Paris, suivies de
l'inauguration de In. Mosquée et de cérémo-
nies mahométanes les 15 et 16, le sultan du
Maroc Moulay Youssef f ira saluer le maré-
chal Lyautey à Nancy le 17 et le 18 juillet.
Il remettra à Verdun l'ordre militaire, chéri-
ifen, récemment décerné à la ville.
L'Italie et le statut de Tanger
---000--
Le comte Vanmitclli, ministre d'Italie à
Tanger, est parti pour Rabat en voyage d'ex-
cursion. On pense toutefois qu'il aura, au
COÛTS de son séjour, des conversations relati-
ves à la prochaine adhésion de l'Italie au sta-
tut de Tanger.
Dépêches de l'Indochine
o-
Elections
On vient de procéder à Saigon au second
tour de scrutin pour les élections au Conseil
coLonial. Ont été élus :
MM. Caffort, commerçant, 664 voix tî-
Quintrie-Lamothç, avocat, 647 voix.
Q,uiiitrie-Lamath lPar dépêche Indopacifi.).
Le marché du riz de Saigon
-0-0-
Situation générale. Marché calme sauf
pour les brisures. Les agriculteurs conser-
vent le paddll qui arrive toujours aux usi.
nes en quantité insuffisante. Les prix res-
tent très élevés rendant les affaires diffi-
ciles.
Riz. Rares demandes. Marché saM.
affaires sur Europe, Quelques demandes dut.
Japon et de Java non suivies d'effets JHIt'
suîtç des prix élevés.
Brisures. Forte demande sur Burope.
l/ausse sensible des stocks inexistants.
Farines basses. Aucwne affaire.
Paddy. Arrivages à l'intérieur très ln-
suffisants pour assurér le marché des usi-
nes et l'exécution des contrats. Forte had-
se. La chute régulière des pluies permet
les labours et la préparation des marais
dans presque toutes les provinces.
Exportations riz Saigon. Au cours de
la première quinzaine de mai, elles attei-
gnent 60.256 tonnes savoir :
Riz blanc. Sur France, 3.293 tonnes ;
vers étranger, 40.&23 tonnes.
Riz Cargo. Sur France, 422 tonnes;
vers étranger, 1.671 tonnes.
Paddy. Tout vers l'étranger. 338 ton-
nes.
Brisures. Sur France, 6.514 tonnes:
vers étranger, 4.367 tonnes.
Farines. Tout vers l'étranger, 3.0ÙÎT1
tonnes.
Total général Cochinchine. Depuis le
1er janvier 751.920 tonnes.
(Par dépêche Indopacifi,)
Le cours du riz
--0-0---
SAIGON
21 juin
(les 1.000 kilos en piastres)
IUz n» 1, 26 0/0 brisures 108 40
Riz no 2, 40 0/0 «brisures 100 40
Riz no 2, 50 0/0 brisures 97 40
Brisures non 1 et 2 86 20
Brisures n08 3 et 4 73 20
Farines 29 00
Paddy Vinh-Long 68 60
Paddy Co-Cong M 60
Paddy Baixau 64 »
Paddy Bac-Lieu. 66 »
CoDràh îles 100 kilos1* 18 25
1
(Pa.r dépêche Indopacifi.)
.,.
Le Cameroun
devant la Société des Nations
0
Ainsi que le Togo avait été représenté l'an
dernier par son Commissaire, le Cameroun
le fut cette année par le sien, M. le Gouver-
neur des Colonies Marchand.
La Commission des Mandats a pu se ren-
dre compte de auSitu que la France a. réussi
à faire disparaître du Cameroun les guerres
de tribus à tribus, les razzias, la traite des
noirs et l'esclavage et ce, avec de faibles
moyens : ï.500 miliciens environ pour une
population de 2 millions et demi d'habitants.
L'absence de service militaire a d'ailleurs
permis à l'administration de poursuivre avec
succès l'achèvement de grands travaux d uti-
lité publique, en lui assurant la main-d'œu-
vre nécessaire. C'est ainsi qu'elle compte
terminer dans cinq ans la grande route pour
automobiles qui doit rejoindre l'Afrique
équatoriale française et dont un embranche-
ment se dirige vers le Nord du Cameroun,
en contournant la. partie désertique du pays
qui sépare le Sud et l'Est, très prospère,
du Septentrion, prospère également, et qui
entretient un cheptel de 600.000 tête< de bé-
tail. L'arrivée du camion automobile libère
les indigènes de la pénible obligation du
portage interminable su r les pistes.
D'autre part. le réseau de voies ferrées-
s'étend, ajoutant ses bienfaits économiques
à ceux des routes. C'est ainsi que l'adminis-
tration attend de la mise en exploitation,;
vers la fin de cette année ou le début de
1927, des deux lignes Njock-Yaoundé (106
kilom.) et Otellé-Mbalmayo (35 - kU_am),.
des conséquences démographiques incalcula-.-
bles : disparition plus complète, encore du
portage, accélération du ravitaillement. ac-
tion -médicale, facilitée.
C'est en effet pour la conservation du
cheptel humain que le douzième de la popu-
lation a été ou soigné ou vacciné.
Armô contre la maladie, délivré des abus
et protégé contre l'alcoolisme, l'indigène du
Cameroun est de plus en plus associé à.
l'Administration locale .qui ne peut que s'en
féliciter et être complimentée par le haut
aréopage de Genève pour les résultats
ohtenus.
A Tatefcer
Une grève
Lrs criivrirrs employés à la construction
du port de Tanger, nnt déclaré aujourd'hui
la. grâvr. Ils réclament une augmentation
de salaires.
(Pnr d{l-pch('
- - - -- - -
J
LK NUMERO : 20 CENTIMES - -'-- - --- - ----- ----- --- - - - - - - - - --- - - JKUDI bUlll, 24 JLïtf }¿U.
Les Annales Coloniales
15
d l es' "nlB es
".-
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUIILID PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIETE
EXCLUSIVE DU JOURNAL
LuAnnoneu etr*kmu»ni rffles OURDur«m dujoumdd dm&»AgmmdePuMdU
DIRECTEURS : MARCEL RUEOEL et L.-G. THEBAULT
RédieUu il Atetaiilnltoi : 34, Ru. du Mont-Thabor, PARIS-1. TMphiM : LOUYRI 19-17
u.
., FNftM C ce ia. : : 80 1 te 9 » a
.w l B",. 110 1 «s» M •
On • abonna dus toos I– Bw–« «UpoiUtt «h–l–prhwlp–» Iftrifaw
Le développement
de la colonisation
A LA COTE-D'IVOIRE
--0-0--
Les premières plantations de cacaoyers à
la Côte d'Ivoire étaient collectives elles
.UI8i. Elles avaient été imposées en quelque
sorte aux villages par un Gouverneur per-
suadé que le cacaoyer devait réussir aussi
frifn dans sa colonie que dans la colonie an-
glaise voisine et navré de constater que la
culture de cet arbuste, malgré toute la pro-
pagande faite, ne paraissait prendre chez lui
aucune extension. Ces plantations, bien en-
tretenues tant que dura la surveillance ad-
ministrative, furent abandonnées à leur sort
dès que cette surveillance se relâcha. Elles
dépérirent rapidement. Fort heureusement,
nombre d'indigènes, autochtones ou étran-
gers au pays, avaient eu le temps de saisir
tout l'intérêt que présentait cette culture .ar-
bustive ; les plantations officielles n'étaient
pas encore disparues que déjà se mulipliaient,
en arrière des terres revendiquées collective-
ment par les villages, des plantations indi-
viduelles. L'Administration 'locale favorisa
l'installation de ces petits colons en leur don-
nant une « autorisation d'occuper » transfor-
mable en titre de propriété le jour où le ter-
rain choisi par eux serait complètement mis
en valeur. Inutile de dire que cette mesure,
amorce de la propriété individuelle, fit plus
pour la diffusion du cacaoyer que toutes les
palabres et toutes les dispositions prises an-
térieurement.
Actuellement c'est par milliers que se
comptent ces petites cacaoyères indigènes et
leur nombre croit tous les jours. Les Euro-
péens opt suivi plutôt que dirigé le mouve-
ment. Leurs plantations, dont une trentaine
aU moins couvrent des -surfaces supérieures
à cent hectares, sont néanmoins fort nom-
breuses ; si la main-d'œuvre dont elles dis-
posent n'était parfois insuffisante (i), nul
doute qu'elles se développeraient d'une façon
trêibement rapide.
Dès maintenant, la colonie exporte plus de
6.000 tonnes de cacao, et la production aug-
mente très régulièrement. Avant cinq ans,
- jëllè. dépassera 10.000 tonnes. Dans vingt ans,
bauf événement imprévu (la consommation
mondiale augmentant aussi rapidement que
ta production et les prix devant rester rému-
nérateurs), elle atteindra de. 25 à 30.000 ton.
nés, chiffre correspondant presque aux be-
soins actuels de la métropole (2).
Le. caféier s'est- répandu beaucoup moins
vite. 11 croit cependant spontanément dans
certaines régions du pays (Haut Cavally et
Haut-Sassandra, notamment) et vient parfai-
tement dans toute la zone forestière. La zone
d'extension de sa culture est donc beaucoup
plus vaste encore que celle du cacaoyer. Le
plant est d'autre part plus robuste, moins
exigeant au point de vue richesse du sol. Il
complète admirablement les plantations de
cacaoyers en comblant les vides qui se pro-
duisent sur les emplacements arides ou in-
suffisamment protégés contre le soleil ou les
vents secs. 11 faut, par conséquent, suppo-
ser que sa culture est moins rémunératrice
que celle du cacaoyer, ou plutôt que le tra-
vail de cueillette et de préparation des grai..
nés étant plus long, les indigènes lui préfè-
rènt de beaucoup la culture de ce dernier
arbuste. C'est-à peine, en tout cas, s'il sort
de la colonie jusqu'à présent 100 tonnes de
-café par an, la presque totalité étant fournie
par des plantations européennes (4).
Cacaoyer et caféier s'accommodent très
bien du voisinage du palmier à huile. L'om-
bre est même indispensable au cacaoyer, sur-
tout pendant les premières années de sa
çroissance, et le palmier, plus que tout autre
arbre, doit être conseillé pour abriter les
plants contre la violence des rayons solaires.
On ne peut guère toutefois utiliser dans ce
but que des palmiers déjà âgés, au tronc
levé. dont l'otnbfe se déplace rapidement et
protège un assez grand espace. Il est facile,
partout où il y en a, de réserver un nombre
Suffisant de ces arbres au moment du défri-
chement.
Pierre Valude.
Député du Cher.
N. B. 11 est à peine besoin de. noter que cet
article, dont nous avons publié la première par-
tie la semaine dernière et dont la conclusion pa-
raîtra incessamment, nous avait été envoyé par
notre aimi et collaborateur, M. IPierrc Valuide,
avant son entrée dans les conseils du Gouver.
nement.
-
L'AVIATION COLONIALE
- Le raid Hirschauer
En raison de la chaleur accablante (380 à
5 hemres du matin en vol, 49° à l'ombre à
11 heures, -38° à minuit) et du siroco qui
soufflait avec vialemcei, soulevant de véri-
tables nuages die swlble, n;tjngénieut' en chef
tal)les nuag.(xs de
Hirschauer avait dû s'arrêter a Bengar-
dane. 11 a repris son voyaigc lundi. Le soue-
Bôcrètaire d',t(Lt de l'Aéronautique a reçu
en effet le télégramme suivant :
« Bengardane-Trlpoli, 180 kilomètres, en une
heure vingt, vitesse 135 à l'heure tout bien. 1
jané : Hirschouer.
(t) En réalité, la main-d'œuvre pour exploita.
lions agricoles est essez facile à recruter à la
Côte-d'Ivoire. Mais beaucoup d'Européens qui
sont exploitants forestiers en même temps que
colons emploient sur leurs chantiers iprestpie
toute la main-d'œuvre dont ils disposent.
(2) Si l'on se basait, pour faire des prévi-
S'OTtR, sur le développement de la production
sions, la colonie anglaise voisine (Gold-Coast),
dans
ce n'est ipas 510.000 tonnes que l'on pourrait
fixer, comme chiffre d'exportation dans vingt
ans, mais 100.000 temms au moins.-Nos cmr.
Tres sont donc excessivement modères,
(3) Ces plantations sont déjà assez floinbreu-
-. notamment dnns Te cercle (Trtssinie. 11 con-
tient de signaler en outre cpTorre dizaine de.
tJBTtcessions partant au total sur plus de tUm
Ttertarcv vîemrent d'être demandées, en vue
de la culture du caféier, dans le voisinage de
fSSclil (cercle d'AgTimmél.
Pourquoi colonisons-Dons ?
---0.0-
J'ai reçu trop tardivement pour
attelle puisse prendre place dans
V enquête que les Annales Colo-
niales ont publiée sur cette question, la ré-
ponse ci-dessous.
Elle m'est adressée par un des princes de
la science, par un des chirurgiens les plus
appréciés non seulement de France mais du
monde Entier : M. Jean-Louis Faure, membre
de VAcadémie de Médecine, chirurgien de
l'hôpital Broca, professeur de clinique gyné-
cologique à la Faculté de Médecine de Paris.
Les grands problèmes qui sollicitent si
anxieusement l attention de tous les Français
ne le laissent pas enfermé dans sa tour
d'ivoire. Il suit les questions, examine les
solutions et motive son opinion.
Votci sa lettre :
Monsieur,
Vous avez bien voulu me demander mon
sentiment au sujet de la vente des colonies.
Je m'excuse d'avoir tant tardé à vous ré-
pondre.
Je considère cette idée comme impie. On
n'abandonne pas des compatriotes courageux
qui ont été loin de leur pays travailler pour
la France.. On n'abandonne pas davantage
les indigènes qui nous ont fait confiance. Il
y a là une véritable faillite morale à laquelle
on ne peut penser sans répugnance. J'ajoute
que cette vente serait absurde. - -
On ne vendra jamais des colonies ce
qu'elles valent.
Car nous pouvons les mettre en valeur et
en tirer des ressources considérables. Et que
serait leur prix de vente dans notre budget?
Or, nous avons en nous-mêmes si nous
voulons bien remplacer les concepts actuels,
par des concepts conformes au sens commun,
le pouvoir non seulement d'avoir tout l'ar-
gent nécessaire à la transformation de la si-
tuation financière, mais encore à l'exploita-
tion de nos colonies.
lean-Louis Faure.
La mise en valeur 'des coloniest
Voilà une belle chose dont on parle beau-
coup et dont on. ne constate pas suffisam-
ment la réalisation. Elle existe cependant en
ÍJeltÓrs des programmes de mise en valeur des
'discours officiels, 'des palabres et des arti-
cles 'de journaux.
On en constate la réalisation dans Us sta-
tistiques officielles : celle que les Annales
Coloniales ont publiée hier sur le commerce
extérieur 'de la France avec ses colonies, en
est une preuve. Preuve tangibles mais incom.
plète. car le commerce de certaines colonies
comme l'Indochine et la Côte d'Afrique avec
V étranger est aussi considérable et dépasse
parfois pour certains produits celui fait par
les colonies avec la métropole.
Tel quel le commerce ae la France avec ses
colonies (Algérie, Tunisie et Maroc compris)
est considérable.
Nos importations en provenance des colo-
nies françaises et pays de protectorat ont été,
pendant les cinq premiers mois de 1926, de
2.510.709.000 francs, au lieu de t.544 mil-
lions 178.000 francs pendant la période cor-
respondante de 1925, et nos ventes se sont
élevées à 3.257.012.000 francs, contre 2.433
millions 371.000 trancs.
Ce sont des francs-papier, me 'direz-vous.
Cela fait tout de même presque 6 milliards
d'échange en cinq mois et si la progression
contintie, 15 milliards environ pour toute
l'année 1926.
Nos colonies sont des fournisseurs intéres-
sants. -
Elles arrivent ensemble avec 2.510.709.000
francs 'au troisième rdng 'de nos vendeurs
après les Etats-Unis et VAngleterre bien
avant l'Union belgo-lwcembotlrgeoise, l'Alle-
magne, l'Italie (qui n'atteint pas un mil-
liard), l Argentine, les Pays-Bas et le Brésil.
Comme acheteurs, nos colonies se classent
encore au troisième rang derrière la Grande-
Bretagne et l'Union belgo-luxembourgeoise,
bien avant la Suisse. les Etats-Utlis. rAtle-
magne t. 2 00.000.000 de francs, T Italie, les
Pays-Bas, 676.000.000 tze francs, l'Espagne
et la République Argentine, 524 millions.
Voilà qui est suggestif et réconfortant.
Voilà qui permet d'espérer qu'avec une
prudente gestion, les finances de la France
peuvent être sauvées.
Une nétusité s'impose : une action 'de
grande envergure du ministère des Colonies
en liaison avec la marine marcltanàe. Comme
le disait si justement lé groupe patlemen.
taire des Sénateurs et Députes des colonies,
les colonies sont appelé^ à remplir dans
Véconomie nationale pour le relèvement du
franc et le-, ravitaillement en matières pre-
mières des industries de la métropole, un
rôle prépondérant.
A cette tâche toits les Français je ne
dis pas seulement tous les coloniaux doi-
vent s'atteler.
En ces temps de grande pénitence, c'est
un peu aussi pour cela qUe nffus devons colo-
niser.
Marcel Raedel
Au berceau - de l'Islam
Au cours des cérémonies du Kurbam Bei-
mm, qui se déroutaient près de la Mecque,
la procession des ipeterins égyptiens rat
attaquoo par un parti de Bédouins. Dans
le combat qui s'ensuivit, vingt-cinq Oua*
hatoittee furent tués ; un officier égyipiien a
fié Tmrtel lorracmt, blessé.
- -- -- - "- '., ..-
Le dixième Ministère Briand
l IL'TUl H J
Présidence du Corueil, Affaires MM.
, étrangères Aristide BRIAND, député de la Loire-Inférieure (rép. soc.).
Vice-présld. du Conseil et Fin. Joseph CAILLAUX. sénateur de la Sarthe (gauche démoc.).
Justice et AHair. d'Afsace-Lor. Pieite LAVAL, député de la Se ine (indépendant).
Intérieur. Jean DURAND, sénateur de l'Aude (gauche démocratique).
Guerre Gal GUILLAUMAT, memb. du Cons. Sup. de la Guerre.
Marine. Georges LEYGUES, député du Lot-et-G. (rép. de gauche).
Instruction publique NOGARO, député des Hautes-Pyrénées (fadical-soc.).
Commerce CHAPSAL, sénateur de la Charente-Infér. (gauche dém.).
Travaux publics DANIEL-VINCENT, député du Nord (gauche radicale).
rM~ux pM~M ., ,
Agriculture François BINET, député de la Creuse (radical-socialiste).
Colonies. , , - Léon PERRIER, sénateur de l'Isère (gauche démocratique).
Pensions JOURDAIN, député du Haut-Rhin (républicain de gauche).
Travail DURAFOUR, député de la Loire (radical-SOCJalaste).
SOUS-SECRÉTAIRES D'ETAT
MM.
Présidence du Conseil DANIELOU, député du Finistère (gauche radicale).
Finances : Budget PIETRI, député de la Corse (républicain de gauche).
Ftnoncea : Bu~~e~
TréJor. DUBOIN, député de la Haute-Savoie (ractical-socialiste).
Guerre Coloftl Plr député d la Gironde (gauche démocrat.).
AéronautiqUe., LAURENt ËYNAC, dép. de la Hte-Loire (gauche rad.).
Enseign. techn. et Beaux-Arts.. Pierre RAMEIL, député des Pyrén.-Orient. (rép. socialiste).
Marine marchande VALUDE, député du Cher (radical-socialiste),
Régions libérées DUTREIL, député de la Mayenne (républic, de gauche).
P. T. T Marcel ASTIER, député de rArdche (gauche radicale).
Haut-commissaire à l'habitation. LEVASSEUR, député de la Seine (républ. socialiste).
La composition du Ministère
Le dixième Ministère Briand est constitué.
Nos lecteurs seront curieux de savoir la répar-
tition par groupes de ses membres.
Les quatre sénateurs : MM. Joseph Cail-
laux, Jean Durand, Qiapsal et Léon Perrier,
appartiennent à la gauche démocratique du
Sénat (157 membreS), qui, par son effectif,
représente la majorité absolue de la Haute-
Assemblée.
A la Chambre, appartiennent aux groupes
de gauche :
10 Républicains socialistes (43 membres),
le président du Conseil, M. Aristide -Briand,
un sous-seciétaire d'Etat, M. Rameil ; un
haut-commissaire aux habitations (M. Arthur
Levasleuf) ;
2° Radicaux-socialistes (Va lois 1er s) (137
membres), trois ministres, MM. François Bi-
net, Durafour et Nogaro, et deux sous-secré-
taires d'Etat : MM. -Pierre Valude et Jacques
Duboin.
Aucun ministre n'appartient au groupe so-
cialiste S. F. 1. 0. (97 membres), ni au parti
communiste (28 membres).
Au centre :
Gauche radicale (41 membres) : 1 ministre,
M. Daniel Vincent et trois sous-secrétaires
d'Etat : MM. Daniélou, Laurent- Eynac et
Marcel Astier.
A droite :
*1 0 Républicains de gauche (32 membres) :
deux ministres, MM. Georges Leygues et
Jourdain, et deux sous-secrétaires d'Etat,
MM. François Pietri et Maurice Dutreil ;
2° Gaucne républicaine démocratique (34.
membres), un sous-secrétaire d Etat : le colo-
nel Picot ;
30 Inscrits à aucun groupe (27 membres),
à»! ministre, M; Pierre Laval,
Aucun membre du cabinet n'appartient aux
trois groupes de droite ci-dessous :
Démocrates (14), gauche indépendante (16),
Union républicaine démocratique (102).
Enfin, un ministre, le général Guillaiimat,
n'appartient pas au Parlement.
Pierre Valude 1
sous-secrétaire J- Etat à la Marine marchande.
-----0-0-
Notre ami Pierre Valude, auquel nous lient
dix années d'affection et six ans die campagne
bien remplis pour mener ensemble le bon com-
bat colonial, devient sous-secrétaire d'bat à
la Marine marchande. Depuis 1919, il est un
des espoirs du Parlement. Né à Paris le 21
septembre 1891, élève breveté de l' Ecole co-
loniale. docteur en droit, il finissait son service
militaire et se préparait à remplir les fonctions
d' administrateur des Colonies dans notre chère
Afrique, lorsque la guerre le surprit et le ren-
dit, après quelques semaines, terriblement
blessé. Mais ses souffrances n'ont altéré ni sa
bonne humeur, ni sa gaîté.
D'un cœur d'or, d'une amitié très sûre, il
a su se créer au Parlement une place de
choix. Doué d'une éloquence chaude et
puissante, habile dans la discussion et la ri-
poste, ayant le mot toujours fin et souvent vif,
intelligent et travailleur, sachant débrouiller
un dossi er comme personne, il s'est spécialisé
dans les problèmes maritimes et coloniaux.
Dans l'ancienne législature, il fut notamment
rapporteur de l'important projet de conventions
[de la Compagnie contractuelle des Messageries
Maritimes et de celui sur le renouvellement
du privilège -de la Banque de l'Indochine.
Meiribre assidu de la Commission de l'Algé-
rie, des Colonies et des protectorats et de la
Commission de la Marine marchande, ses avis
y étaient toujours écoutés et suivis.
Fàut-il rappeler à nos lecteurs qu'il n'a, de-
puis six ans, 11 teuompu sa collaboration à
notre journal que pour accomplir ses belles et
grandes randonnées en Afrique Occidentale,
en Indochine et en Malaisie, dans r Afrique
du Nord, en Egypte, en Syrie.
Député du Cher, d'où sa famille est origi-
naire et où elle réside une grande partie de
l'année, depuis le 16 novembre 1919, il avait
occupé auparavant les fonctions de chef du
Secrétariat particulier du Haut-Commissariat
d'Alsace-Lorraine.
Pierre Valude est le fils du célèbre oculiste
des Quinze-Vingts, le IY Valude, dont le
nom est universellement connu dans le monde
scientifique. If. R.
il péavric imiaeate da cawtclovc
0
Il parait certain que la consomnvaittoin du
caoutchouc s'accroîtra eensiblemémt dans
IP-S années à venir. La production y sup-
pléera - cette année et sans - doute Ponnéx
prochaine, mais à partir de 1, il y a de
fortes présomptions pour qu'il y ait pénu-
rie. Les plantations faites de 1919 à 19B5
ayant été puisque insignifiantes, on ne peut
compter, pour satisfaire à Taccruissieimcnt
des demandes de croiitchooic qnc sur les
plantations faites à partir de IM, lesquelles
ne ccimmcncerônt à rendra qu'en U.3'l..
MARIO ROUSTAN
----0-0---
Notre éminent collaborateur et ami Mario
Roustan, qui vient d'ocqucer dans le ge ca-
binet Briand le sous-serlliltaTiat d'Etat à la
Marine marchande, rentre dans le rang.
Nous nous en réjouissons pour nos lecteurs
qui auront le plaisir de retrouver dans ces
colonnes les articles si appréciés du sénateur
de 1 Hérault. Nous nous en réjouissons aussi
un peu pour lui et sans paradoxe, car ce dé-
part n'est qu'un intermède et nous sommes
persuadés qu'un jour viendra prochain où il
retrouvera dans les conseils du Gouverne-
ment une place plus digne encore de sa va-
leur et digne de l'estime unanime que lui
portent ses collègues de la Haute Assem-
blée.
Au «M» :
Au Conseil d'État
-
Congé aux fonctionnaires pour exercer
un commerce en Indochine
Lors de la liquidation de sa pension, M.
Daufès, inspecteur principal de la garde indi-
gène de i'Indo-Chine, ayant constaté que l'ad-
ministration n'avait pas fait état d'une pério-
de de 9 mois, 25 jours passée par lui en congé
pour se.livrer au commerce en Indo-Chine
du 30 septembre 1901 au 24 juillet 1902,
congé accordé dans les conditions de l'article
68 du décret du 23 décembre 1897 réclama
en vain.
Sa protestation, contre le décret du 31 dé-
cembre 1922 lui concédant sa pension qu'il
estimait insuffisante, ayant été sans effet,
il introduisit une requête au Conseil d'Etat
mit fins d'annulation.
Statuant sur cette affaire, cette haute juri-
diction a donné gain de cause au requérant
et ce, pour les motifs ci-après :
Le Conseil :
Considérant qu'il résulte des dispositions
de t'art. 68 du décret du 23 décembre 1897 et
de 1 art, 1J6 du décret du 23 décembre 1897,
nue des congés pour servir nu commerce nu à
Vindustrie sont accordés à tous les fonction-
naires coloniaux par le gouverneur de la co-
lonie où ils sont en service, et que ces fonc-
tionnaires supportent des retenues pour le ser-
vice de leur pension pendant la durée desdits
congés. -
Considérant, qu'un congé a été accordé
au requérant par arrêté du gouverneur géné-
ral de l'Indo-Chine pour se livrer au com-
trrerce dans la colonie. que le requérant jus-
tifie avoir versé les retenues pour la retraite
dans les conditions fixées par l'autorité.
Dès lors, M. Daufès est fondé à soutenir
que le congé dont il a régulièrement bénéfi-
cié du 30 septembre 1901 au 24 juillet 1002,
S résente tous les caractères réglementaires
de nature à justifier son entrée en compte
dans le calcul de la liquidation de sa pen-
sion. dès Ion, le décret en date du 3t dé-
cembre 1922 est annulé.
TAUX DE LA Ruurltl
..00-
la date du ta juin 1ÎIZR, le tnuy officiel de
la roupie dans Hndc était de 11 fr. 20.
lu Conseil Général de la Wonvelle-Calftlonie
---0-0--
Le 14 avril dernier M. le Gouverneur
Guyon a ouvert la session extraordinaire
du Conseil général par un discours dans
lequel il a exposé les nombreuses affaires
qu'il avait à soumettre à l'assemblée lo-
cale qu'il avait convoquée.
Dans le discours qu'il avaLt prononcé le
26 novembre dernier à d'ouverture de la
session ordinaire, M. Guyon avait dit :
« C'est sur l'extension 4e la colonisation
par les Calédoniens que doivent tout
d'abord être concentrés tous nos ejforts.
Aussi en ouvrant la session, ex t raordi-
naire du 14 avril il a dit :
En tête de notre programme sont les
questions :
- Des routes et des communications tant
intérieures qu'extérieures : nos ressour-
ces pour 1926 y oS ont en majeure partie con-
sacrées et de budget extraordinaire £ st
surtout un budget de routes ;
des terres pour les colons, enfants du
paye et immigrants de la Métropole ;
de la main-d'œ'lW"e importée pour les
besoins de la colonisation ;
du port de Nouméa.
La question des routes a été d'abord trai-
tée, par le Gouverneur qui a exposé à l'as-
semblée les principes d'organisation des
chantiers, ce qui l'a amené à. dire :
« Avec les moyens d'action dont la co-
lonie a disposé jusqu'à mainignant les tra-
vaux n'ont pu être exécutés que suivant un
rythme lent, beaucoup trop lent, bien que
ce rythme ait été accéléré au cours des
neufs derniers mois.
Or, après un an d'études faites en
grande partie sur les lieux des besoins
et des possibilités dû pays, j'ai la convic-
tion qu'il nous faut désormais aller vite
dans la création ou l'extension de l outil-
lage économique essentiel. Nous ne visons
pas à faire du luxe Mais nous avons pris,
ensemble, la ferme résolution de faire le
nécessaire ; l'imlispensaible doit être ra-
pidement réalisé. Nous avons à cet effet,
a nous assurer un minimum permanent
de moyens correspondants à nos objectifs.
Il nous faudrait pour cela, a-t-il dit, dis-
poser en outre des éléments locaux d'un
contingent supplémentaire de main-d'œu-
vre importée, de 500 hommes environ
soit une dépeinse annuelle de 2 millions. »
- M. le Gouverneur Guyon a parlé ensuite
du mouvement do colonisation en Frnnce
vers la Nouvelle Calédonie, de l'arrivée à
Nouméa le 12 janvier dernier, de 86 colons
venant du Nord de la France, de cinquante
autres personnes arrivées le 13 mars, et
d'un (troisième groupe d'une quarantaine
de personnes qui étaient annoncées. Il a
fait connaître au Conseil général les dis-
positions qu'il avait prises et la nécessité
où il s'était trouvé, de faire construire un
chemin pour assurer les communications
du premier groupe qui s'était installé sur
le domaine de Nessadiou et lui permettre
de se ravitailler.
Il a entretenu ensuite l'Assemblée locale
des Travaux de la Commission ferma-
nente des terres et de l'organisation d'une
ibrigadie topograplïique spéciale 'flite de
Colonisation. Il lui a annoncé qu'il allait
faire appel aux compétences locales pour
la rédaction d'un Guide pratique dit Colon
en Nouvelle-Calédonie en instituariit un
concours doté de 5.000 francs de prix.
Nous pensons qu'avant de mettre ce
projet à exécution, M. Guyon, aura pris
connaissance de plusieurs Gui clos qui ont
déjà été publiés sur cette question. Le
dernier, à notre connaissance avait été pu-
blié par le Comité Duplcix en 1806.
Après s'être longuement étendue sur la
Colonisation, le Goiivernaiia, a parlé des
taxes à la sortie sur les minerais et mat-
tes, du, port de Nouméa, du warf et des
emprises maritimes de la Société des
Hauts-Fourneaux à la pointe Doniambo et
M a terminé par les relatiions radiotélégra-
phiques et le réseau télégraphique et télé-
phonique.
L'Exposition Coloniale
Choix de l'emplacement
En dépit des réunions tenues par les élus
de la Seine, c'est-il-dire sénateurs, députés,
conseillers municipaux, le choix des terrains
sur lesquels doit être édifiée l'Exposition Co-
loniale, n'est pas encore fixé.
Et l'on continue à motet de Ville à exa-
miner, à accepter puis à repousser telle ou
telle proposition d'emplacement.
C'est ainsi alors que l'accord semblait
fait que le projet des pelouses entourant
le lac Daumesnil semble être abandonne pour
reprendre celui du Polygone de Vincenncs.
lequel ne peut être pris en considération en
raison du refus d autorisation presque
certain de l'administration de la guerre.
Cependant il est un point sur lequel tout le
monde est d'accord, c'est que l'Exposition
aura lieu dans le bois de Vincennes. Où ?
Comme solution, la 30 commission municipa-
le a invité l'administration préfectorale à lui
soumettre. un projet.
E. T.
̃ ̃
Le voyage du Sultan du Maroc en France
Après les réceptions officielles faites en
son honneur le 14 juillet à Paris, suivies de
l'inauguration de In. Mosquée et de cérémo-
nies mahométanes les 15 et 16, le sultan du
Maroc Moulay Youssef f ira saluer le maré-
chal Lyautey à Nancy le 17 et le 18 juillet.
Il remettra à Verdun l'ordre militaire, chéri-
ifen, récemment décerné à la ville.
L'Italie et le statut de Tanger
---000--
Le comte Vanmitclli, ministre d'Italie à
Tanger, est parti pour Rabat en voyage d'ex-
cursion. On pense toutefois qu'il aura, au
COÛTS de son séjour, des conversations relati-
ves à la prochaine adhésion de l'Italie au sta-
tut de Tanger.
Dépêches de l'Indochine
o-
Elections
On vient de procéder à Saigon au second
tour de scrutin pour les élections au Conseil
coLonial. Ont été élus :
MM. Caffort, commerçant, 664 voix tî-
Quintrie-Lamothç, avocat, 647 voix.
Q,uiiitrie-Lamath lPar dépêche Indopacifi.).
Le marché du riz de Saigon
-0-0-
Situation générale. Marché calme sauf
pour les brisures. Les agriculteurs conser-
vent le paddll qui arrive toujours aux usi.
nes en quantité insuffisante. Les prix res-
tent très élevés rendant les affaires diffi-
ciles.
Riz. Rares demandes. Marché saM.
affaires sur Europe, Quelques demandes dut.
Japon et de Java non suivies d'effets JHIt'
suîtç des prix élevés.
Brisures. Forte demande sur Burope.
l/ausse sensible des stocks inexistants.
Farines basses. Aucwne affaire.
Paddy. Arrivages à l'intérieur très ln-
suffisants pour assurér le marché des usi-
nes et l'exécution des contrats. Forte had-
se. La chute régulière des pluies permet
les labours et la préparation des marais
dans presque toutes les provinces.
Exportations riz Saigon. Au cours de
la première quinzaine de mai, elles attei-
gnent 60.256 tonnes savoir :
Riz blanc. Sur France, 3.293 tonnes ;
vers étranger, 40.&23 tonnes.
Riz Cargo. Sur France, 422 tonnes;
vers étranger, 1.671 tonnes.
Paddy. Tout vers l'étranger. 338 ton-
nes.
Brisures. Sur France, 6.514 tonnes:
vers étranger, 4.367 tonnes.
Farines. Tout vers l'étranger, 3.0ÙÎT1
tonnes.
Total général Cochinchine. Depuis le
1er janvier 751.920 tonnes.
(Par dépêche Indopacifi,)
Le cours du riz
--0-0---
SAIGON
21 juin
(les 1.000 kilos en piastres)
IUz n» 1, 26 0/0 brisures 108 40
Riz no 2, 40 0/0 «brisures 100 40
Riz no 2, 50 0/0 brisures 97 40
Brisures non 1 et 2 86 20
Brisures n08 3 et 4 73 20
Farines 29 00
Paddy Vinh-Long 68 60
Paddy Co-Cong M 60
Paddy Baixau 64 »
Paddy Bac-Lieu. 66 »
CoDràh îles 100 kilos1* 18 25
1
(Pa.r dépêche Indopacifi.)
.,.
Le Cameroun
devant la Société des Nations
0
Ainsi que le Togo avait été représenté l'an
dernier par son Commissaire, le Cameroun
le fut cette année par le sien, M. le Gouver-
neur des Colonies Marchand.
La Commission des Mandats a pu se ren-
dre compte de auSitu que la France a. réussi
à faire disparaître du Cameroun les guerres
de tribus à tribus, les razzias, la traite des
noirs et l'esclavage et ce, avec de faibles
moyens : ï.500 miliciens environ pour une
population de 2 millions et demi d'habitants.
L'absence de service militaire a d'ailleurs
permis à l'administration de poursuivre avec
succès l'achèvement de grands travaux d uti-
lité publique, en lui assurant la main-d'œu-
vre nécessaire. C'est ainsi qu'elle compte
terminer dans cinq ans la grande route pour
automobiles qui doit rejoindre l'Afrique
équatoriale française et dont un embranche-
ment se dirige vers le Nord du Cameroun,
en contournant la. partie désertique du pays
qui sépare le Sud et l'Est, très prospère,
du Septentrion, prospère également, et qui
entretient un cheptel de 600.000 tête< de bé-
tail. L'arrivée du camion automobile libère
les indigènes de la pénible obligation du
portage interminable su r les pistes.
D'autre part. le réseau de voies ferrées-
s'étend, ajoutant ses bienfaits économiques
à ceux des routes. C'est ainsi que l'adminis-
tration attend de la mise en exploitation,;
vers la fin de cette année ou le début de
1927, des deux lignes Njock-Yaoundé (106
kilom.) et Otellé-Mbalmayo (35 - kU_am),.
des conséquences démographiques incalcula-.-
bles : disparition plus complète, encore du
portage, accélération du ravitaillement. ac-
tion -médicale, facilitée.
C'est en effet pour la conservation du
cheptel humain que le douzième de la popu-
lation a été ou soigné ou vacciné.
Armô contre la maladie, délivré des abus
et protégé contre l'alcoolisme, l'indigène du
Cameroun est de plus en plus associé à.
l'Administration locale .qui ne peut que s'en
féliciter et être complimentée par le haut
aréopage de Genève pour les résultats
ohtenus.
A Tatefcer
Une grève
Lrs criivrirrs employés à la construction
du port de Tanger, nnt déclaré aujourd'hui
la. grâvr. Ils réclament une augmentation
de salaires.
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