Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-06-21
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 juin 1926 21 juin 1926
Description : 1926/06/21 (A27,N94). 1926/06/21 (A27,N94).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397141v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT SEPTIEME ANNEE. N* 94
«
LE NUMERO s 20 CENTIMES
Ll/NTM SOin, 21 jl IN vm
Les Annules !. Coloniales
6 JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PKOPRltTt
EXCLUSIVE DU JOUIUtAL
lM Annonce» etRidaate» ton/ reçue» aux Bureau* Ju Journal et Jatulet Agences JtPubUdU
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAUL T
RédaetiM et MoixbtntiM i 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1" Téléphone : LOUTRE (9-17
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Le problème marocain
La reddition d. Abd-el-Krim n' a pas clos
l'ère des difficultés au Maroc. Elles sont moins
nombreuses, mais celles qui subsistent restent
encore graves. EJles sont de deux ortkes : diffi-
cultés d' organisation, difficultés internationales.
Il faut tout d' abord achever la pacification
du Rif. La capitulation d. Abd-el-Ktim a été
un grand succès, mais elle ne met pas absolu-
ment fin aux troubles et à la guerre. La per-
sonne même du chef rifain, que va-t-elle deve-
nir ? Quel va être son sort ? Voilà un point
assez délicat. Les Espagnols, fort irrités contre
lui, veulent le traiter d'une façon exemplaire :
ils parlent de le fusiller. Ils le considèrent
comme un rebelle dont la révolte ne mérite pas
d'autre châtiment. Dans quelle mesure leur
thèse est-elle juridiquement vraie ? Je ne veux
pas le rechercher et je ne m'en préoccupe pas
le moins du monde. La question est non seule-
ment une question d* humanité, mais aussi et
surtout une question politique. En ces matières,
la colère est mauvaise conseillère, et nous com-
mettrions une très lourde faute si nous suivions
ses suggestions. - u.
Il nous faut donc régler d abord ce point en
nous montrant à la fois généreux et politiques.
A quoi bon nous assujettir à la loi barbare du
talion ? Nous jouissons auprès des Marocains
d'un prestige qui n'est comparable qu à celui
'des Anglais, pourquoi le compromettre par un
acte sans excuse et sans raison d'être ?
Aussi je ne pense pas que nos gouvernants
soient animés de cet esprit étroit qui voudrait
faite payer à un vaincu œil pour oeil, dent pour
dent. Tout permet de supposer, au contraire,
que l'espoir qu a mis le chef rifain en notre
grandeur d âme ne sera pas déçu. On cite com-
me lieux de sa résidence que nous hi désigne-
rions, la Corse ou Madagascar. C'est une solu-
tion acceptable, mais pourquoi ne I envernons-
rc us pas en Algérie ? Ce geste qui serait un
it-inoignage éclatant du sentiment que nous
avons de notre sécurité ne manquerait pas
6 avoir un heureux effet dans le monde musul-
man. El je puis bien le dire, c'est I opinion que
soutient un de nos parlementaires les plus dis-
tingués. ministre de demain probablement, et
qui a vécu de longues années dans les milieux
de FMan:
Le problème de la pacification est évident-
ment pha délicat. Pour nous Français, il ne
présente pu les mêmes obstacles que pour nos
voisins et associés les Etpapols. Nous avons
'depuis longtemps l'habitude de ces choses-là ;
notre politique, certes, n'a pas toujours été
éxempte d'erreurs ou de fautes, mais nous nous
en sommes peu à peu corrigés et avons su ap-
porter à notre conduite les modifications que
commandent les circonstances. Je pense, quant
à mot, qu avec l'expérience que nous avons de
ce genre d'opérations, nous devons, si nous sa-
vons être habiles et prudents, régler assez rapi-
dement ces difficultés.
La tache des Espagnols sera plus délicate
parce que plus nouvelle. Jusqu'ici et c'est
là un fait historique nos voisins s 'étaient
bornés, pour des raisons que nous n' avons pas
à apprécier, à occuper certains points de la côte
et avaient laissé les tribus de l'intérieur vivre
comme elles l'entendaient. Cette politique fut-
elle prudente, sage ? Les événements ont donné
à cette question une réponse qui ne manque pas
de netteté. La conquête était peut-être une im-
prudence, mais le désintéressement total en
était une aussi, et il aurait été possible d'ima-
giner entre ces deux méthodes un système de
pénétration pacifique qui leur aurait évité bien
des ennuis.
Mais ceci est le passé sur lequel à récnml-
ner nous ne perdrons pas notre temps. Pour le
moment, »l nous suffit de constater que si l'Es-
pagne est, depuis de longs siècles, en rapport
avec le monde musulman, ce contact n'a pas
déterminé entre l'un et l'autre un rapproche-
ment moral, utile. Le Marocain et l'Espagnol
nourrissent l'un à l'égard de l'autre les senti-
ments qu'avaient leurs ancêtres d'il y a cinq
cents ans. C'est l'esprit de la croisade qui les
anime l'un et l'autre. Le Marocain professe à
l'égard de l'Espagnol à la fois de la haine et
du mépris. Et, de son côté, l'Espagnol regarde
l'homme du Rif avec un œil aussi peu sympa-
thique.
Ces sentiments sont peut-être justifiés, peut-
être respectables, je n'en sais rien et ne veux
pas m'en préoccuper. Ce qu'il faut retenir,
c'est que leur existence ne facilite pas du tout
les rapports de deux peuples qui, par les hasards
de l'histoire et la force des choses, sont appelés
à vivre côte à côte.
Aussi r œuvre de pacification dans la zone
espagnole va-t-elle se heurter à de nombreux
et graves obstacles dont nos voisins sauront pro-
bablement triompher. Mais il est de notre de-
voir de ne pas nourrir des illusions à cet égard.
Le Gouvernement espagnol se rend parfaite-
ment compte de la situation. L'organe qui passe
pour exprimer son opinion déclare que « la sou-
mission d'Abd-el-Krim a beaucoup éclairci la
situation et que le problème du Maroc se pré-
sente sous un nouvel aspect favorable et encou-
rageant » ; mais il ajoute : « Nous tenons à
« insister sur ce point que la solution définitive
« n'est pas atteinte, car il reste à accomplir
« là-bas la grande tache pacificatrice, mission
« que se sont imposée tes deux nations protec-
« trices. 11
« Il reste encore à soumettre et à désarmer
« une grande partie du territoire protégé, et
« c'est la t&che à accomplir par nos armes et
n par notre politique. Cette oeuvre, ainsi que
n l'organisation administrative, demande du
n temps, des soucis et des sacirfices. »
Un autre journal consacre une longue étude
à tous lei aspects du Ipa obibus wameain, poli.
tique, militaire, administratif, moral, économi-
que et conclut en montrant la grandeur de l'ef-
fort à accomplir.
La presse est presque toute entière de cet
avis ; de même qu'elle proclame la nécessité de
maintenir l'union franco-espagnole.
La période pendant laquelle l'Espagne et la
France ont feint de s'ignorer si elles ne se sont
pas combattues, est passée, complètement révo-
lue ; mais il serait, je crois, imprudent aussi
bien au point de vue moral qu'au point de vue
politique de lier d' une façon trop intime nos
deux actions. Une collaboration cordiale peut
nous éviter des désagréments et nous aider à
résoudre bien des difficultés, mais nous devons,
je pense, éviter que l'on ne confonde nos e f-
forts. Ceci est évidemment affaire de mesure,
et les circonstances seules peuvent marquer la
limite au delà de laquelle il n'est pas possible
d'aller.
La reddition d'Abd-el-Krim a, d'autre part,
fait naître dans certains esprits en Angleterre et
en Italie, l'idée que la position internationale
du Maroc s'en trouvait modifiée, et qu'il était
nécessaire de réunir une conférence internatio-
nale. afin d'examiner la révision de son statut.
Un journal anglais, le Dorfy Telegraph, dont
l'autorité en matière de politique étrangère est
considérable à l'étranger aussi bien que dans
les lies britanniques, a soutenu la thèse que la
défaite du chef rifain modifiait la situation de
Tanger et qu'il était indispensable de convo-
quer pour examiner ce problème une conférence
où, outre l'Espagne et la France, la Grande-
Bretagne, rltalie, la Belgique, les FJats-Unis.
la Hollande et le Portugal seraient appelés. Il
est possible que le statut de Tanger, qui a été
établi en 1923, demande quelques retouches,
mais il m'est impossible de saisir le rapport
entre les deux choees.
On pourrait être assez tenté et 1 on n au-
rait pas tort, je crois, de le faire d'établir
entre cette suggestion d'un puissant organe lon-
donien et l'attitude de la presse italienne, une
certaine corrélation.
Les journaux de la péniniule qui, avec le
régime de la censure, ne sont autre chose que
les interprètes de la pensée gouvemementale,
ont entrepris une campagne dans le même sens
que leur confrère anglais. Ils se sont efforcés
avec beaucoup dé subtilités de montrer que la
soumiuion d. Abd-el-Krim allait renforcer la
position de la France au nord de l'Ouergha,
que nous allions, en fait, dominer le Rif et, par
suite, nous trouver en mesure d'exercer un con-
trôle sur la côte. Par là, l'équilibre méditer-
ranéen serait rompu à notre avantage et à leur
détriment, et par voie de conséquence, les sti-
putatiom d Atgésiras deviendraient caduques.
D autres expliquaient que l'Italie, n ayant
pas reçu avec Tripoli l'équivalent de ce que la
France avait trouvé au Maroc, le pacte conclu
avait été pour elle un marché de dupe qu'il
était équitable de reviser.
M. Briand a fait, la semaine dernière, une
réponse fort nette à ces suggestions qui n'étaient
apparemment que quelques-uns de ces ballons
d'essai par lesquels se manifeste l'activité un
peu brouillonne de la nouvelle école diploma-
tique italienne.
La presse anglaise, ou plus exactement le
Times, a remis les choses au point et montré
tout ce qu'avaient d'injustifié et même de sau-
grenu les prétentions italiennes. Et il insiste
sur la nécessité d'éviter de provoquer aussi légè-
rement des litiges méditerranéens. La presse
italienne a compris et elle a adopté une attitude
plus raisonnable.
Mais cette auerelle peut renaître demain ou
plus tard. L'affaire, à notre sens, n'est pas ter-
minée. C'est aussi notre conclusion en ce qui
touche la pacification du Maroc.
Henry Fontanier, •
Député du Cantal
11..8
Chez ma tante d"Alger 1
Ces jours derniers, les bureaux du Crédit
Municipal d'Alger ont été soudain envahis
par une foule de femmes indigènes, empres-
sées à dégager bijoux el hardes. 396 gages
ont été retirés en une seule journée.
Le bruit avait couru en ville que le Gou-
vernement allait s'approprier manu militari
les reconnaissance détenues par les indigènes
pour retirer les gages notamment l'or -
dont il a besoin.
Des indigènes employèrent leurs derniers
sous à rentrer en possession des objets aux-
quels ils tenaient. Quant aux malheureux dé-
pourvus de pécune, ils étaient autant de
érémie.
« Ma tante n, un peu affolée, dut faire dé-
mentir le stupide racontar, dont la nocive
étrangeté rappelle certains jours de la grande
guerre.
«
Vol de documents
-– 00 "i
A son arrivée à Marseille, M. Paul Penet,
contrôleur civil à Béja (Tunisie) qui s'était
embarqué sur le paquebot Marèchal-Bugeaud,
a constaté, lors des formalités de douane, la
disparition d'une mallette contenant divers
objets valant 1.400 francs et de deux docu-
ments importants relatifs à la mission qu'il
venait d'accomplir pour le Gouvernement.
T1 est à présumer que l'auteur du vol con-
voitait ces documents plutôt que les riches-
ses problématiques d'un contrôleur civil. Cet
adroit explorateur de bagages subvient-il à
ses besoins au moyen de lires, de livres, de
rentenmarks ?
That is the question.
Et c'est la question qui ne se poserait pas,
si l'esprit de Locarno régnait vraiment sur
le terre.
Antàon
Attendons les actes
Au cours d'une réception donnée
récemment en Vhonneur de M. le
Gouverneur Général Marcel O/i-
vier. ce haut fonctionnaire déclarait qu'il se
préoccupait de faire obtenir à ses subordon-
nés les armes indispensables pour « réprimer
les abus et altes délictuels devenus de plus
en plus fréquents ». Il s'agissait de la crise
de main-d'oeurre et des ruptures fréquentes
de contrats qui sévissent à l'état aigu dans la
Grande lie.
Il faut reconnaître le courage que M. Mar-
cel Olivier a montré en dévoilant ainsi publi-
quement une opinion juste malheureusement
souvent contestée dans :ertains milieux po-
litiques. Ce qu'il importe de dire, c'est que
tous les initiés savent que la situation à Ma-
dagascar est plus grave que ne laissent sup.
poser les paroles prononcées par le Gouver-
neur Général,
C'est presque et ce sera bientôt tout à fait
la faillite de l'autorité si fine réaction n'in-
tervient pas. Car c'est tout de même un
moyen un peu sommaire que d'accumule, sur
la tête des autorités des responsabilités tou-
jours plus nombreuses, de faire montre de
sévérité, de les menacer de sanctions et par
ailleurs de diminuer de plus en plus les
moyens d'action dont disposent les fonction-
naires.
La situation est sérieuse : d'une part, une
masse d'indigènes sans besottes, gagnant, arec
une facilité extraordinaire les quelques
francs d'impôts qui leur sont imposés, et ce
devoir rempli avec plus ou moins (le bonne
tJtJlonté, se refusant à toute sollicitation gou-
vernementale ou privée.
L'impossibilité existe pour les colons et les
industriels de se procurer une main-d'ceuitre
qui ne devrait pas faire détaut.
Cette même impossibilité existe pour les
travaux publics, aussi bien pour les manœu-
vres que pour les ouvriers d'art qui se mo-
quent complètement des engagements pris.
Il y a de par la Grande Ile un millier et en-
gagés qui ont reçu des avances importantes
et n'ont jamais paru sur les chantiers. Ils
fuient ainsi sans motifs; et certains d'entre
eux par leur absence arrivent tout un atelier.
Des sanctions il n'en est jamais pris et les
indigènes le savent bien.
Voilà donc le résultat auquel aboutissent
les décrets sur le travail, l'arbitrage et l'in-
digénatf
Voudrait-on même essayer 'd'appliquer des
sanctions au risque d'être boycotté par les in-
digènes, que les moyens d'eirécutiops manque-
raient absolument.
On ne dispose à cet effet que d'un person-
nel indigène de police mal payé, ignorant de
ses droits et de ses devoirs, facile à corrom-
pre. Ce sont là les seuls instruments que pos-
sèdent les agents d'autorité pour assurer une
tâche répressive.
Il s ensuit un découragement des jOlllfio,,-
noires qui ayant passé leur vie à la colonie,
possèdent une expérience complète de Vindi-1
gène.
D'autre part on leur refuse les avantages
de soldes et les indemnités qui sont libéra-
lement accordées au personnel militaire et
trop souvent on les heurte dan s leur dignité,
en ne les soutenant pas ènergiquement contre
la diffamation et la calomnie.
Toutes ces questions, je le sais, préoccu-
pent le Gouverneur Général de la Grande
lie. Il doit voir le problème dans toute son
ampleur et se proposer de le résoudre dans
son entier au mieux des intérêts de la colo-
nie et des fonctionnaires dont on ne saurait
trop vanter le dévouement.
Maurice Bouilloax-ulont
Député du Finistère.
Vice-Priiident de la Chambre,
<–
Il Comité d'tcta RtyilciiM aux Ctlonits
Sous les auepicos du Comité d'Action Ré-
publicaine aux Colonies, le vendredi 25 cou-
rant, à 17 heures, A la jnairie du 9e arron-
dissement, rue Drouot, M. Carde, Gouver-
neur général de l'A. O. F., fera une commu-
nication sur le développement économique
d^ notre empire oucst-africaîn.
PONTY VILLE
Nous apprenons qu'un groupe ff altCitlls
collaborateurs et amis de William Pont y,
ancien Gouverneur du Soudait, ancien Gou-
verneur Général de l'A. O. F., se concertent
pour l'érection d'un monument à la mémoire
de ce grand animateur du Soudan, dont M.
Jacques Meniaud, ancien Secrétaire Général
de la Colonie, a proposé de donner le nom
à la capitale administrative du Soudan, cons-
truite par le capitaine du génie Lepoiwe,
suivant les conceptions et sous la direction
de M. Pont y. Koulouba, qui signifie en
bambara « Gros Caillou » deviendrait ainsi
Pontyuillt. Ce serait un juste tribut à la
mémoire du grand colonial mort à la tâche,
après un séjour de vingt-cinq alu sur la terre
africaine.
M. Albert Sarraut à Carcasson ne 1
La candidature de M. Albert Sarraut a été
acclamée hier à Carcassonne, à la réunion
des délégués sénatoriaux. L'élection de l'an-
cien Gouverneur Général de l'Indochine ne
fait aucun doute pour juillet prochain.
Au Conseil d État
--0-0--
Les travailleurs algériens en France
Comme suite aux circulaires du ministre
de l'Intérieur et du Gouverneur Général de
l'Algérie, les préfets d'Alger, de Constantine
et d Oran prirent un arrêté interdisant aux
ouvriers musulmans algériens de se rendre
en France pour y travailler s'ils ne pou-
vaient produire une carte d'identité spéciale,
un certificat médical et un contrat de l'em-
ployeur.
Le Conseil d'Etat, saisi d'une requête de
protestation présentée par un grand nombre
d'ouvriers algériens, aux fins d'obtenir l'an-
nulation des circulaires ministérielles du
Gouverneur Général et des arrêtés préfecto-
raux en question, a statué sur cette impor-
tante affaire.
Dans ses observations présentées en dé-
fense au Conseil d'Etat, le ministre de l'In-
térieur déclarait que l'attention du Gouver-
nement avait été appelée sur le fait qu'un
grand nombre d'indigènes algériens venus
en France sans ressources suffisantes dans
l'espoir de trouver à s'employer, y tombaient,
faute de travail, dans une grande misère.
Les nombreux rapatriements auxquels on
"avait dû procéder étaient très onéreux pour
les collectivités administratives et n'assu-
raient pas, pour les indigènes, la certitude
de retrouver à leur retour en Algérie la si-
tuation qu'ils avaient abandonnée.
Pour mettre fin à cet état de choses, dans
l'intérêt des indigènes eux-mêmes, il avait
été constitué une commission interministé-
rielle qui avait préconisé un ensemble de me-
sures faisant l'objet de la circulaire du
8 août io24, tendant à organiser la main-
d'œuvre indigène dans la métropole dans
l'intérêt des Algériens, de l'ordre et de la
santé publics.
En dépit de cette argumentation, le Con-
seil d'Etat a annnulé les dispositions admi-
nistratives précitées, et ce pour les motifs ci-
après :
Le Conseil, considérant :
Que le ministre de l'Intérieur ne possède
à l'égard de l'Algérie aucun droit de régle-
mentation ; que s'il avait, par les instruc-
tions données, entendu prendre des décisions
exécutoires, lesdites décisions devraient être
annulées pour incompétence.
Mais, considérant que le ministre de l'In-
térieur s'est borné à prescrire au Gouverneur
Général de prendre ou de faire prendre les
mesures qu il estimait nécessaires, qu'ainsi
il n'a pris personnellement aucune décision
susceptible de faire l'objet d'un recours pour
excès de pouvoirs.
Considérant que les requérants soutien-
nent que la réglementation du Gouverneur
Général porte atteinte au droit de la libre
circulation des indigènes algériens.
Considérant que ces mesures, bien que pri-
ses dans un intérêt d'hygiène et de sécurité
publics, ne pouvaient, en raison de l'impor-
tance des atteintes qu'elles portent à la li-
berté individuelle des indigènes algériens,
être édictées valablement que par le chef de
l'Etat dns l'exercice du pouvoir législatif
qui lui appartient pour l'Algérie, quelle que
puisse être l'utilité de la réglementation ins-
tituée, il y a lieu d'annuler pour excès de
pouvoir les circulaires du Gouverneur Géné-
ral de l'Algérie.
Les laines Nord-Africaines
-0-0--
Les cours cotés à Tunis lors de l'essai de
ventes publiques aux enchères de laines organisé
le 15 juin par la Société Nord-Africaine de
Ventes publiques, au milieu d'une grande at-
fluence d'acheteurs de France et d'Afrique du
Nord, ont été les suivants : -
Mérinos, 13 50 à 13 80 ; croisés prime I,
2, 3, de 10 à 12 10; croisés 4 et 5, de 9 60
à II 20.
'ne'e
CONSEIL MUNICIPAL
--0-0--
Réception de S. M. le sultan du Maroe
\1. Godin, président du Conseil municipal
et les autres membres <111 Bureau de l'As-
semblée, ont arrêté avee le général Mou-
gin, directeur du Cabinet militaire du Rési-
dent Général de France nu Maroc et avec
M. Ben filiabrit, président de la Société
des Haboux des Lieux-Saints de l'Islam, les
grandes lignes de la réception h THAtel de
Ville, fixée au 1.3 juillet, de 8. M. le Sultan
du Maroc.
Le fils du sultan du Naroc est reparti
0-0
Moulaï Hassan, fils du sultan du Maroc,
arrivé vendredi à Madrid, a été reçu par le
colonel Penamaria, représentant la direction du
Maroc et des colonies au Ministère des Affaires
étrangères, et par M. Maignon, conseiller-ad-
joint à l' Ambassade de France ; le prince est
reparti pour le Maroct où il est arrivé avant-
hier.
Les autos d'Abd-el-Krim
--0-0--
On vient d'amener au campement de Car-
denosa, près de Mclilla, les six automobiles
d'Abd-el-Krim. Celles-ci furent découvertes
dans un endroit cache et soigneusement dis-
simulées sous un amas de branches, afin de
les soustraire à la vue des avions. Elles ne
sont pas, paraît-il, en brillant état les unes
ont leur moteur avarié et les autres ont leurs
roues dépourvues de pneumatiques. Il est
probable que ces reliques vont être envoyées
à Melilla, puis expédiées à Madrid pour être
montrées au roi.
8..
TAUX DE LA ROUPIE
C.
A la date du 19 juin 102fi, le tnux officiel de
la roupie, dans Undc, était de 12 fr. 30.
AU SENAT
DANS LES COMMISSIONS
Les émissions de billets par la Banque
d'Algérie
La Commission sénatoriale des finances
s'est réunie vendredi après-midi, sous la
présidence de M. Milliès-Lacroix.
EII., a entendu "un exposé de M. Hervcy,
sénateur de !'Fure,rapporteur du budget de
l'Algérie, sur la situation des émissions de
billets par la Banque d'Algérie.
Après une discussion à laquelle ont pris
part MM. Raphaël-George Lévy, Bouctot et
Cuillaux, elle a décidé d'insérer dans la
prochaine loi des linances, une disposition
spécifiant que la faculté d'émission de la
Banque d'Algérie 11e pourra être désormais
élevée que par la loi.
Celte disposition est analogue à colle qui
a été prise antérieurement par la Banque
de France, Il s'agit d'une simple régulari-
sai ion législative.
La situation au Maroc
Devant la Commission de d'Armée que
présidait M. Albert Lebrun. M. Charles Du-
mout, rapporteur du budget fait un compte rendu de sa récente mission
ou Maroc.
Dans un extposé fort documenté, précis
et d'une forme souvent émouvante, M.
Charles Dumonl a fait l'historique des
événements qui se sont, démolies au Vku-oc
depuis le printemps l'J&f.
Il a rendu hommage à la fois a la ma-
gnifique attitude de nos troupes lors de la
première ruée sur Fez et aux résultats ob-
tenus ultérieuremont par l'action combi-
née des opérations militaircs et de la pro-
pagande politique de notre service de ren-
seignements.
Enfin. il a indiqué la situation actuelle
et l'drurt qui reste il accomplir.
L'aviation coloniale
'0
Les lignes aériennes italiennes
Parmi les lignes aériennes dont le Gou-
vernement italien envisagerait l'expluita-
tion, nous avons noté les lignes Italie-
Tripoli-Tunis ; Tripoli - Bengnzi - lkrna ;
Milan-Brindisi-Candie-Cyrène et Egypte ;
Bl'indisiNaple-HomlU:IlC - Barcelone et
éventuellement Tanger.
.1. ̃ '̃ »
Les stations agricoles eDHaote-V olta
---0-0--'
La colonie de la Haute-Votta comprend trois
stations agricoles, situées à Bantora, Bananké-
iedaga (cercle de Bobo-Dioulasso) et à Saria
(cercle de Koudougou).
La station de Bantora, créée depuis vingt
ans, est spécialement destinée à la reproduction
des plantes à caoutchouc, et notamment à l'étu-
de de la liane gohine existant en peuplements
naturels dans toute la région. Elle enseigne
également aux enfants des écoles les principes
rationnels de saignée et apprend aux indigènes
les modes de présentation du caoutchouc né-
cessa ires pour que le produit ait la plus forte
valeur marchande.
Grâce à un canal de dérivation établi en
1924, cette station a pu continuer ses études
d'introduction et d' acclimatement de végétaux
utiles divers importés, par l'établissement de
pépinières arrosées, le greffage de manguiers
améliorés, la culture d' autres arbres fruitiers et
par des plantations de sisal.
Enfin, on y a commencé une ceuvTe de vulga-
risation de nos méthodes de culture grâce à
l'emploi d' un matériel complet des machines
et au dressage effectif de boeufs du pays. Cet
enseignement est donné à des élèves, fils de
chefs de la région, qui sont placés à cet effet
en apprentissage à la station.
Les deux autres établissements agricoles :
Saria, créé en 1924, et Banankélédaga. en voie
d' installation, sont consacrés principalement à
la culture du coton. Leur superficie de 200
hectares permettra d'y poursuivre les recherches
de sélections de graines (1) et de vulgarisation
des procédés de mise en état du sol. Dans ce
but, ces deux fermes cotonnières recevront tout
le matériel agricole nécessaire et formeront éga-
lement des élèves pour la divulgation des
moyens d'utilisation des animaux et des machi-
nes. Enfin, pour éviter l'écueil de la monocul-
ture, les stations de Saria et Banankéledaga étu-
dieront en même temps la culture de l' arachide
et celle de différents produits vivriers.
La vulgarisation des méthodes européennes
de culture est déjà entrée dans l' è re des réali-
sations : le chef indigène Baloum Naba, depuis
quatre années, cultive des champs cotonniers
avec un matériel approprié ; d' autres chefs ont
envoyé du personnel dans les stations agricoles
et ont fourni des animaux au dressage. Quand
cet apprentissage sera terminé, les chefs en
question recevront, à titre d encouragement, et
selon leurs moyens d'action, le matériel sui-
vant : une ou plusieurs charrues à un déversoir,
une herse, un cultivateur à sept dents flexibles,
une houe à bras pour biner et butter les cul-
tures, les boeufs d'attelage nécessaires. Les tra-
vaux seront effectués par l'indigène lui-même,
sur ses terrains, et sous le contrôle des agents
d'agriculture.
(1) Los pssms entrepris fi la station dr. Sn-
rln. depuis deux années, somblont dcji, per-
mo'4ro de conclure une l('s types de cotonniers
locaux se sont révélés supérieurs par l'impor.
tance dit nombre des cnp«ulos rt. la rAsîstnnco
de 1n fibre, nux coton* importas do Cx'ito
d'Ivoire, du Togo (Soa Islandt et de Ntgérta
(Allen).
Dépêches de l'Indochine
---0-0--
Pour le franc
Les premiers résultais de III souscription
volontaire pour /<• relèvement du franc sont
publiés par les pjui'nuu.r de Saïifon. Bien
IJue l'appel lancé par l'administration ait
été adressé exclusivement (lU.I' i'nincois, les
souscriptions spontanées Il (' S Anaanùh's
affluent. On relève dans la premierc liste
deux souscriptions : une de 24).tM-N) iranrs
et une de 200.000 francs.
Les recettes des chemins de fer
Les recettes des chemins de 1er en Indo-
chine pour la période du 1er janvier à (in
avril 1930, s'élevant à 3.157.(XX) piastres en-
viron accusent une auymcntation de
851.000 piastres environ par rapport aux
chiffres de la même période 19^5, ce qui
revient à une augmentation hilom(jtl'ÍAlUl de
12 1/3 0/0.
Les recettes se répartissent comme suit :
Ligne Hanoi Mtlcllam, 210.000 piastres en-
viron, augmentation : 7.100 ;
Ligne Hanoi-ltnntlum, 190.000 piastres,
augmentation : 1.880 ;
l.ûjne Touranr-Uongh, 85.380 piastres, di-
minution : 17.700 ;
Ligne Salgori-Milho, 125.360 piastres, aug-
mentation : 570 ;
Ligne Saryull-/d,a/dlUll, 32&380 piastres,
augmentation : 44J.0Q0 ;
Ligne llaïphong-Yunnan-Fim, 1.918.0*»
piastres, augmentation : 313.000.
Le cours du riz
00
SAIGON
17 juin
[les 1.0(i0 liilos en piastres)
Riz UO 1, 25 brisures 107 !J0
Biz HU 3, .W brisures 109 90
Biz n° 2, 50 brisures 9f -WJ
Bi-isui-es iio 1 et 2 85 70
iHt8un'8n"~ct .i- 71 iU
Farines 29 10
Paddy Yiuh-Lolig U2 »
Paddy Cu-Cong 04 50
Paddy Baixau H'})I
Paddy Bac-Lieu 64 X»
Coprah (les 100 kilos) 18 10
WU,,' dépêche Indopaciji.)
TAUX DE LA PIASTRE
0
lu date du l'J juin 14.>2G, le tnux oîiiciel de
la piastre, à Suïgon, était de 20 fr.
lot*.
PHILA TÉLIE
()a
Annam et Tonkin
Ces deux pays forment depuis 1889, avec la
Cochinchine, le Cambodge et le Laos, notre
colonie d'Indochine et emploient les timbres
Il Indochine » depuis 1X92.
De janvier 18X3 à fin 1891, les bureaux de
l'Annam et du 'lonkin utilisèrent les timbres
passe-partout des colonies frani;aiïC3, type
Déesse de l'émission de iSSi, en dehors de
la poste aux armées, qui fonctionnait pour
les troupes d'occupation.
Ces deux pays n'auraient, par conséquent,
pas eu de timbres spéciaux ju.-qu'à ce jour
si un manque de vignettes de 1 à 5 centi-
mes n'avait, en janvier 1888 nécessité une
surcharge exceptionnelle.
Cette surcharge autorisée par décret du
Résident Général, en date du 21 janvier 18XX,
devait porter sur 20.X50 timbres à 0,02 trans-
formés en 1 centime; 30.000 timbres à 0,04
transformés en i centime; 45.000 timbres à
0,10 transformés en 5 ceQtimcs; mais il en
fut fait, postérieurement un peu plus ^au
moins 100.000 de chaque catégoric).
La surcharge comportait les lettres A &T
et l'indication de la nouvelle valeur. Elle
était apposée à la main, au moyen de tam-
pons en bois, aussi les variétés sont-elles
aussi nombreuses que les timbres eux-mêmes,
car il n'y a pas deux surcharges rigoureuse-
ment identiques.
Un trouve des surcharges I101 izontales,
verticales, obliques, renversées, doubles, tri-
ples, incomplètes, nettes, empâtées, baveu-
ses, cassées, tronquées, etc., etc.
Les tampons authentiques n'ayant pas été
détruits après épuisement du stock prévu,
des amateurs réussirent à se faire établir
d'innombrables variétés. Aussi convient-il de
rechercher pour ces trois timbres des pièces
garanties.
Les timbres normaux ont une valeur de 7
à 10 francs. Les variétés vont de 50 à 100
francs.
Un certain nombre de timbres turent sur-
chargés A. T. t.sans tres) avec indication de la nouvelle valeur
en typographie.
Ces pièces authentiques sont assez rares.
Valeur ; 00 fr. pour le 1 c., 25 fr. pour le
5 c.
Enfin on connaît des « essais » (?) sur 2,
15, 20, 25, 30, 35, 40, 75 centimes et 1 fr.
Ils sont dus à des initiatives privées et n'ont
aucune valeur philatélique,
Ainsi que nous l'avons annoncé, le Cam-
bodge, la Cochinchine, l'Annam, le Laos et
le Tonkin vont avoir chacun leurs timbres
spéciaux.
spéciaiix. Guadeloupe et Océanie
Ont paru le 14 juin : Guadeloupe, 1 fr. 05
sur .2 francs rouge ; 1 fr. 25 sut i fr. bleu 5
Océanie. 1 fr. 25 sur 1 fr. bleu; 3 fr. sut
5 fr. gris et bleu, 10 fr. sur 5 fr. vert et noir.
Toutes colonies
Un timbre de 1 fr. 25 sur t fr. bleu, pour
toutes les autres colonies.
Algérie
Le 40 c. vert vient de sortir au nouveau
type.
Madagascar
Pour colis postaux a paru un timbre de
to c. noir et rouge sur orange, émission lo-
cale.
«
LE NUMERO s 20 CENTIMES
Ll/NTM SOin, 21 jl IN vm
Les Annules !. Coloniales
6 JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PKOPRltTt
EXCLUSIVE DU JOUIUtAL
lM Annonce» etRidaate» ton/ reçue» aux Bureau* Ju Journal et Jatulet Agences JtPubUdU
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAUL T
RédaetiM et MoixbtntiM i 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1" Téléphone : LOUTRE (9-17
Oiid I mois S moia
J•J̃Ç»̃ÏÏ̃»5»Jλ 5,. | , Frmu de Coknin. - - - » a 45 w 25 »
ftaM ( Etranger ISO» «5» 38a
On l'aboutdaM (Ml 1–Bw–i parti «i eh–l–yHBdp–Uh«mlr»i
Le problème marocain
La reddition d. Abd-el-Krim n' a pas clos
l'ère des difficultés au Maroc. Elles sont moins
nombreuses, mais celles qui subsistent restent
encore graves. EJles sont de deux ortkes : diffi-
cultés d' organisation, difficultés internationales.
Il faut tout d' abord achever la pacification
du Rif. La capitulation d. Abd-el-Ktim a été
un grand succès, mais elle ne met pas absolu-
ment fin aux troubles et à la guerre. La per-
sonne même du chef rifain, que va-t-elle deve-
nir ? Quel va être son sort ? Voilà un point
assez délicat. Les Espagnols, fort irrités contre
lui, veulent le traiter d'une façon exemplaire :
ils parlent de le fusiller. Ils le considèrent
comme un rebelle dont la révolte ne mérite pas
d'autre châtiment. Dans quelle mesure leur
thèse est-elle juridiquement vraie ? Je ne veux
pas le rechercher et je ne m'en préoccupe pas
le moins du monde. La question est non seule-
ment une question d* humanité, mais aussi et
surtout une question politique. En ces matières,
la colère est mauvaise conseillère, et nous com-
mettrions une très lourde faute si nous suivions
ses suggestions. - u.
Il nous faut donc régler d abord ce point en
nous montrant à la fois généreux et politiques.
A quoi bon nous assujettir à la loi barbare du
talion ? Nous jouissons auprès des Marocains
d'un prestige qui n'est comparable qu à celui
'des Anglais, pourquoi le compromettre par un
acte sans excuse et sans raison d'être ?
Aussi je ne pense pas que nos gouvernants
soient animés de cet esprit étroit qui voudrait
faite payer à un vaincu œil pour oeil, dent pour
dent. Tout permet de supposer, au contraire,
que l'espoir qu a mis le chef rifain en notre
grandeur d âme ne sera pas déçu. On cite com-
me lieux de sa résidence que nous hi désigne-
rions, la Corse ou Madagascar. C'est une solu-
tion acceptable, mais pourquoi ne I envernons-
rc us pas en Algérie ? Ce geste qui serait un
it-inoignage éclatant du sentiment que nous
avons de notre sécurité ne manquerait pas
6 avoir un heureux effet dans le monde musul-
man. El je puis bien le dire, c'est I opinion que
soutient un de nos parlementaires les plus dis-
tingués. ministre de demain probablement, et
qui a vécu de longues années dans les milieux
de FMan:
Le problème de la pacification est évident-
ment pha délicat. Pour nous Français, il ne
présente pu les mêmes obstacles que pour nos
voisins et associés les Etpapols. Nous avons
'depuis longtemps l'habitude de ces choses-là ;
notre politique, certes, n'a pas toujours été
éxempte d'erreurs ou de fautes, mais nous nous
en sommes peu à peu corrigés et avons su ap-
porter à notre conduite les modifications que
commandent les circonstances. Je pense, quant
à mot, qu avec l'expérience que nous avons de
ce genre d'opérations, nous devons, si nous sa-
vons être habiles et prudents, régler assez rapi-
dement ces difficultés.
La tache des Espagnols sera plus délicate
parce que plus nouvelle. Jusqu'ici et c'est
là un fait historique nos voisins s 'étaient
bornés, pour des raisons que nous n' avons pas
à apprécier, à occuper certains points de la côte
et avaient laissé les tribus de l'intérieur vivre
comme elles l'entendaient. Cette politique fut-
elle prudente, sage ? Les événements ont donné
à cette question une réponse qui ne manque pas
de netteté. La conquête était peut-être une im-
prudence, mais le désintéressement total en
était une aussi, et il aurait été possible d'ima-
giner entre ces deux méthodes un système de
pénétration pacifique qui leur aurait évité bien
des ennuis.
Mais ceci est le passé sur lequel à récnml-
ner nous ne perdrons pas notre temps. Pour le
moment, »l nous suffit de constater que si l'Es-
pagne est, depuis de longs siècles, en rapport
avec le monde musulman, ce contact n'a pas
déterminé entre l'un et l'autre un rapproche-
ment moral, utile. Le Marocain et l'Espagnol
nourrissent l'un à l'égard de l'autre les senti-
ments qu'avaient leurs ancêtres d'il y a cinq
cents ans. C'est l'esprit de la croisade qui les
anime l'un et l'autre. Le Marocain professe à
l'égard de l'Espagnol à la fois de la haine et
du mépris. Et, de son côté, l'Espagnol regarde
l'homme du Rif avec un œil aussi peu sympa-
thique.
Ces sentiments sont peut-être justifiés, peut-
être respectables, je n'en sais rien et ne veux
pas m'en préoccuper. Ce qu'il faut retenir,
c'est que leur existence ne facilite pas du tout
les rapports de deux peuples qui, par les hasards
de l'histoire et la force des choses, sont appelés
à vivre côte à côte.
Aussi r œuvre de pacification dans la zone
espagnole va-t-elle se heurter à de nombreux
et graves obstacles dont nos voisins sauront pro-
bablement triompher. Mais il est de notre de-
voir de ne pas nourrir des illusions à cet égard.
Le Gouvernement espagnol se rend parfaite-
ment compte de la situation. L'organe qui passe
pour exprimer son opinion déclare que « la sou-
mission d'Abd-el-Krim a beaucoup éclairci la
situation et que le problème du Maroc se pré-
sente sous un nouvel aspect favorable et encou-
rageant » ; mais il ajoute : « Nous tenons à
« insister sur ce point que la solution définitive
« n'est pas atteinte, car il reste à accomplir
« là-bas la grande tache pacificatrice, mission
« que se sont imposée tes deux nations protec-
« trices. 11
« Il reste encore à soumettre et à désarmer
« une grande partie du territoire protégé, et
« c'est la t&che à accomplir par nos armes et
n par notre politique. Cette oeuvre, ainsi que
n l'organisation administrative, demande du
n temps, des soucis et des sacirfices. »
Un autre journal consacre une longue étude
à tous lei aspects du Ipa obibus wameain, poli.
tique, militaire, administratif, moral, économi-
que et conclut en montrant la grandeur de l'ef-
fort à accomplir.
La presse est presque toute entière de cet
avis ; de même qu'elle proclame la nécessité de
maintenir l'union franco-espagnole.
La période pendant laquelle l'Espagne et la
France ont feint de s'ignorer si elles ne se sont
pas combattues, est passée, complètement révo-
lue ; mais il serait, je crois, imprudent aussi
bien au point de vue moral qu'au point de vue
politique de lier d' une façon trop intime nos
deux actions. Une collaboration cordiale peut
nous éviter des désagréments et nous aider à
résoudre bien des difficultés, mais nous devons,
je pense, éviter que l'on ne confonde nos e f-
forts. Ceci est évidemment affaire de mesure,
et les circonstances seules peuvent marquer la
limite au delà de laquelle il n'est pas possible
d'aller.
La reddition d'Abd-el-Krim a, d'autre part,
fait naître dans certains esprits en Angleterre et
en Italie, l'idée que la position internationale
du Maroc s'en trouvait modifiée, et qu'il était
nécessaire de réunir une conférence internatio-
nale. afin d'examiner la révision de son statut.
Un journal anglais, le Dorfy Telegraph, dont
l'autorité en matière de politique étrangère est
considérable à l'étranger aussi bien que dans
les lies britanniques, a soutenu la thèse que la
défaite du chef rifain modifiait la situation de
Tanger et qu'il était indispensable de convo-
quer pour examiner ce problème une conférence
où, outre l'Espagne et la France, la Grande-
Bretagne, rltalie, la Belgique, les FJats-Unis.
la Hollande et le Portugal seraient appelés. Il
est possible que le statut de Tanger, qui a été
établi en 1923, demande quelques retouches,
mais il m'est impossible de saisir le rapport
entre les deux choees.
On pourrait être assez tenté et 1 on n au-
rait pas tort, je crois, de le faire d'établir
entre cette suggestion d'un puissant organe lon-
donien et l'attitude de la presse italienne, une
certaine corrélation.
Les journaux de la péniniule qui, avec le
régime de la censure, ne sont autre chose que
les interprètes de la pensée gouvemementale,
ont entrepris une campagne dans le même sens
que leur confrère anglais. Ils se sont efforcés
avec beaucoup dé subtilités de montrer que la
soumiuion d. Abd-el-Krim allait renforcer la
position de la France au nord de l'Ouergha,
que nous allions, en fait, dominer le Rif et, par
suite, nous trouver en mesure d'exercer un con-
trôle sur la côte. Par là, l'équilibre méditer-
ranéen serait rompu à notre avantage et à leur
détriment, et par voie de conséquence, les sti-
putatiom d Atgésiras deviendraient caduques.
D autres expliquaient que l'Italie, n ayant
pas reçu avec Tripoli l'équivalent de ce que la
France avait trouvé au Maroc, le pacte conclu
avait été pour elle un marché de dupe qu'il
était équitable de reviser.
M. Briand a fait, la semaine dernière, une
réponse fort nette à ces suggestions qui n'étaient
apparemment que quelques-uns de ces ballons
d'essai par lesquels se manifeste l'activité un
peu brouillonne de la nouvelle école diploma-
tique italienne.
La presse anglaise, ou plus exactement le
Times, a remis les choses au point et montré
tout ce qu'avaient d'injustifié et même de sau-
grenu les prétentions italiennes. Et il insiste
sur la nécessité d'éviter de provoquer aussi légè-
rement des litiges méditerranéens. La presse
italienne a compris et elle a adopté une attitude
plus raisonnable.
Mais cette auerelle peut renaître demain ou
plus tard. L'affaire, à notre sens, n'est pas ter-
minée. C'est aussi notre conclusion en ce qui
touche la pacification du Maroc.
Henry Fontanier, •
Député du Cantal
11..8
Chez ma tante d"Alger 1
Ces jours derniers, les bureaux du Crédit
Municipal d'Alger ont été soudain envahis
par une foule de femmes indigènes, empres-
sées à dégager bijoux el hardes. 396 gages
ont été retirés en une seule journée.
Le bruit avait couru en ville que le Gou-
vernement allait s'approprier manu militari
les reconnaissance détenues par les indigènes
pour retirer les gages notamment l'or -
dont il a besoin.
Des indigènes employèrent leurs derniers
sous à rentrer en possession des objets aux-
quels ils tenaient. Quant aux malheureux dé-
pourvus de pécune, ils étaient autant de
érémie.
« Ma tante n, un peu affolée, dut faire dé-
mentir le stupide racontar, dont la nocive
étrangeté rappelle certains jours de la grande
guerre.
«
Vol de documents
-– 00 "i
A son arrivée à Marseille, M. Paul Penet,
contrôleur civil à Béja (Tunisie) qui s'était
embarqué sur le paquebot Marèchal-Bugeaud,
a constaté, lors des formalités de douane, la
disparition d'une mallette contenant divers
objets valant 1.400 francs et de deux docu-
ments importants relatifs à la mission qu'il
venait d'accomplir pour le Gouvernement.
T1 est à présumer que l'auteur du vol con-
voitait ces documents plutôt que les riches-
ses problématiques d'un contrôleur civil. Cet
adroit explorateur de bagages subvient-il à
ses besoins au moyen de lires, de livres, de
rentenmarks ?
That is the question.
Et c'est la question qui ne se poserait pas,
si l'esprit de Locarno régnait vraiment sur
le terre.
Antàon
Attendons les actes
Au cours d'une réception donnée
récemment en Vhonneur de M. le
Gouverneur Général Marcel O/i-
vier. ce haut fonctionnaire déclarait qu'il se
préoccupait de faire obtenir à ses subordon-
nés les armes indispensables pour « réprimer
les abus et altes délictuels devenus de plus
en plus fréquents ». Il s'agissait de la crise
de main-d'oeurre et des ruptures fréquentes
de contrats qui sévissent à l'état aigu dans la
Grande lie.
Il faut reconnaître le courage que M. Mar-
cel Olivier a montré en dévoilant ainsi publi-
quement une opinion juste malheureusement
souvent contestée dans :ertains milieux po-
litiques. Ce qu'il importe de dire, c'est que
tous les initiés savent que la situation à Ma-
dagascar est plus grave que ne laissent sup.
poser les paroles prononcées par le Gouver-
neur Général,
C'est presque et ce sera bientôt tout à fait
la faillite de l'autorité si fine réaction n'in-
tervient pas. Car c'est tout de même un
moyen un peu sommaire que d'accumule, sur
la tête des autorités des responsabilités tou-
jours plus nombreuses, de faire montre de
sévérité, de les menacer de sanctions et par
ailleurs de diminuer de plus en plus les
moyens d'action dont disposent les fonction-
naires.
La situation est sérieuse : d'une part, une
masse d'indigènes sans besottes, gagnant, arec
une facilité extraordinaire les quelques
francs d'impôts qui leur sont imposés, et ce
devoir rempli avec plus ou moins (le bonne
tJtJlonté, se refusant à toute sollicitation gou-
vernementale ou privée.
L'impossibilité existe pour les colons et les
industriels de se procurer une main-d'ceuitre
qui ne devrait pas faire détaut.
Cette même impossibilité existe pour les
travaux publics, aussi bien pour les manœu-
vres que pour les ouvriers d'art qui se mo-
quent complètement des engagements pris.
Il y a de par la Grande Ile un millier et en-
gagés qui ont reçu des avances importantes
et n'ont jamais paru sur les chantiers. Ils
fuient ainsi sans motifs; et certains d'entre
eux par leur absence arrivent tout un atelier.
Des sanctions il n'en est jamais pris et les
indigènes le savent bien.
Voilà donc le résultat auquel aboutissent
les décrets sur le travail, l'arbitrage et l'in-
digénatf
Voudrait-on même essayer 'd'appliquer des
sanctions au risque d'être boycotté par les in-
digènes, que les moyens d'eirécutiops manque-
raient absolument.
On ne dispose à cet effet que d'un person-
nel indigène de police mal payé, ignorant de
ses droits et de ses devoirs, facile à corrom-
pre. Ce sont là les seuls instruments que pos-
sèdent les agents d'autorité pour assurer une
tâche répressive.
Il s ensuit un découragement des jOlllfio,,-
noires qui ayant passé leur vie à la colonie,
possèdent une expérience complète de Vindi-1
gène.
D'autre part on leur refuse les avantages
de soldes et les indemnités qui sont libéra-
lement accordées au personnel militaire et
trop souvent on les heurte dan s leur dignité,
en ne les soutenant pas ènergiquement contre
la diffamation et la calomnie.
Toutes ces questions, je le sais, préoccu-
pent le Gouverneur Général de la Grande
lie. Il doit voir le problème dans toute son
ampleur et se proposer de le résoudre dans
son entier au mieux des intérêts de la colo-
nie et des fonctionnaires dont on ne saurait
trop vanter le dévouement.
Maurice Bouilloax-ulont
Député du Finistère.
Vice-Priiident de la Chambre,
<–
Il Comité d'tcta RtyilciiM aux Ctlonits
Sous les auepicos du Comité d'Action Ré-
publicaine aux Colonies, le vendredi 25 cou-
rant, à 17 heures, A la jnairie du 9e arron-
dissement, rue Drouot, M. Carde, Gouver-
neur général de l'A. O. F., fera une commu-
nication sur le développement économique
d^ notre empire oucst-africaîn.
PONTY VILLE
Nous apprenons qu'un groupe ff altCitlls
collaborateurs et amis de William Pont y,
ancien Gouverneur du Soudait, ancien Gou-
verneur Général de l'A. O. F., se concertent
pour l'érection d'un monument à la mémoire
de ce grand animateur du Soudan, dont M.
Jacques Meniaud, ancien Secrétaire Général
de la Colonie, a proposé de donner le nom
à la capitale administrative du Soudan, cons-
truite par le capitaine du génie Lepoiwe,
suivant les conceptions et sous la direction
de M. Pont y. Koulouba, qui signifie en
bambara « Gros Caillou » deviendrait ainsi
Pontyuillt. Ce serait un juste tribut à la
mémoire du grand colonial mort à la tâche,
après un séjour de vingt-cinq alu sur la terre
africaine.
M. Albert Sarraut à Carcasson ne 1
La candidature de M. Albert Sarraut a été
acclamée hier à Carcassonne, à la réunion
des délégués sénatoriaux. L'élection de l'an-
cien Gouverneur Général de l'Indochine ne
fait aucun doute pour juillet prochain.
Au Conseil d État
--0-0--
Les travailleurs algériens en France
Comme suite aux circulaires du ministre
de l'Intérieur et du Gouverneur Général de
l'Algérie, les préfets d'Alger, de Constantine
et d Oran prirent un arrêté interdisant aux
ouvriers musulmans algériens de se rendre
en France pour y travailler s'ils ne pou-
vaient produire une carte d'identité spéciale,
un certificat médical et un contrat de l'em-
ployeur.
Le Conseil d'Etat, saisi d'une requête de
protestation présentée par un grand nombre
d'ouvriers algériens, aux fins d'obtenir l'an-
nulation des circulaires ministérielles du
Gouverneur Général et des arrêtés préfecto-
raux en question, a statué sur cette impor-
tante affaire.
Dans ses observations présentées en dé-
fense au Conseil d'Etat, le ministre de l'In-
térieur déclarait que l'attention du Gouver-
nement avait été appelée sur le fait qu'un
grand nombre d'indigènes algériens venus
en France sans ressources suffisantes dans
l'espoir de trouver à s'employer, y tombaient,
faute de travail, dans une grande misère.
Les nombreux rapatriements auxquels on
"avait dû procéder étaient très onéreux pour
les collectivités administratives et n'assu-
raient pas, pour les indigènes, la certitude
de retrouver à leur retour en Algérie la si-
tuation qu'ils avaient abandonnée.
Pour mettre fin à cet état de choses, dans
l'intérêt des indigènes eux-mêmes, il avait
été constitué une commission interministé-
rielle qui avait préconisé un ensemble de me-
sures faisant l'objet de la circulaire du
8 août io24, tendant à organiser la main-
d'œuvre indigène dans la métropole dans
l'intérêt des Algériens, de l'ordre et de la
santé publics.
En dépit de cette argumentation, le Con-
seil d'Etat a annnulé les dispositions admi-
nistratives précitées, et ce pour les motifs ci-
après :
Le Conseil, considérant :
Que le ministre de l'Intérieur ne possède
à l'égard de l'Algérie aucun droit de régle-
mentation ; que s'il avait, par les instruc-
tions données, entendu prendre des décisions
exécutoires, lesdites décisions devraient être
annulées pour incompétence.
Mais, considérant que le ministre de l'In-
térieur s'est borné à prescrire au Gouverneur
Général de prendre ou de faire prendre les
mesures qu il estimait nécessaires, qu'ainsi
il n'a pris personnellement aucune décision
susceptible de faire l'objet d'un recours pour
excès de pouvoirs.
Considérant que les requérants soutien-
nent que la réglementation du Gouverneur
Général porte atteinte au droit de la libre
circulation des indigènes algériens.
Considérant que ces mesures, bien que pri-
ses dans un intérêt d'hygiène et de sécurité
publics, ne pouvaient, en raison de l'impor-
tance des atteintes qu'elles portent à la li-
berté individuelle des indigènes algériens,
être édictées valablement que par le chef de
l'Etat dns l'exercice du pouvoir législatif
qui lui appartient pour l'Algérie, quelle que
puisse être l'utilité de la réglementation ins-
tituée, il y a lieu d'annuler pour excès de
pouvoir les circulaires du Gouverneur Géné-
ral de l'Algérie.
Les laines Nord-Africaines
-0-0--
Les cours cotés à Tunis lors de l'essai de
ventes publiques aux enchères de laines organisé
le 15 juin par la Société Nord-Africaine de
Ventes publiques, au milieu d'une grande at-
fluence d'acheteurs de France et d'Afrique du
Nord, ont été les suivants : -
Mérinos, 13 50 à 13 80 ; croisés prime I,
2, 3, de 10 à 12 10; croisés 4 et 5, de 9 60
à II 20.
'ne'e
CONSEIL MUNICIPAL
--0-0--
Réception de S. M. le sultan du Maroe
\1. Godin, président du Conseil municipal
et les autres membres <111 Bureau de l'As-
semblée, ont arrêté avee le général Mou-
gin, directeur du Cabinet militaire du Rési-
dent Général de France nu Maroc et avec
M. Ben filiabrit, président de la Société
des Haboux des Lieux-Saints de l'Islam, les
grandes lignes de la réception h THAtel de
Ville, fixée au 1.3 juillet, de 8. M. le Sultan
du Maroc.
Le fils du sultan du Naroc est reparti
0-0
Moulaï Hassan, fils du sultan du Maroc,
arrivé vendredi à Madrid, a été reçu par le
colonel Penamaria, représentant la direction du
Maroc et des colonies au Ministère des Affaires
étrangères, et par M. Maignon, conseiller-ad-
joint à l' Ambassade de France ; le prince est
reparti pour le Maroct où il est arrivé avant-
hier.
Les autos d'Abd-el-Krim
--0-0--
On vient d'amener au campement de Car-
denosa, près de Mclilla, les six automobiles
d'Abd-el-Krim. Celles-ci furent découvertes
dans un endroit cache et soigneusement dis-
simulées sous un amas de branches, afin de
les soustraire à la vue des avions. Elles ne
sont pas, paraît-il, en brillant état les unes
ont leur moteur avarié et les autres ont leurs
roues dépourvues de pneumatiques. Il est
probable que ces reliques vont être envoyées
à Melilla, puis expédiées à Madrid pour être
montrées au roi.
8..
TAUX DE LA ROUPIE
C.
A la date du 19 juin 102fi, le tnux officiel de
la roupie, dans Undc, était de 12 fr. 30.
AU SENAT
DANS LES COMMISSIONS
Les émissions de billets par la Banque
d'Algérie
La Commission sénatoriale des finances
s'est réunie vendredi après-midi, sous la
présidence de M. Milliès-Lacroix.
EII., a entendu "un exposé de M. Hervcy,
sénateur de !'Fure,rapporteur du budget de
l'Algérie, sur la situation des émissions de
billets par la Banque d'Algérie.
Après une discussion à laquelle ont pris
part MM. Raphaël-George Lévy, Bouctot et
Cuillaux, elle a décidé d'insérer dans la
prochaine loi des linances, une disposition
spécifiant que la faculté d'émission de la
Banque d'Algérie 11e pourra être désormais
élevée que par la loi.
Celte disposition est analogue à colle qui
a été prise antérieurement par la Banque
de France, Il s'agit d'une simple régulari-
sai ion législative.
La situation au Maroc
Devant la Commission de d'Armée que
présidait M. Albert Lebrun. M. Charles Du-
mout, rapporteur du budget
ou Maroc.
Dans un extposé fort documenté, précis
et d'une forme souvent émouvante, M.
Charles Dumonl a fait l'historique des
événements qui se sont, démolies au Vku-oc
depuis le printemps l'J&f.
Il a rendu hommage à la fois a la ma-
gnifique attitude de nos troupes lors de la
première ruée sur Fez et aux résultats ob-
tenus ultérieuremont par l'action combi-
née des opérations militaircs et de la pro-
pagande politique de notre service de ren-
seignements.
Enfin. il a indiqué la situation actuelle
et l'drurt qui reste il accomplir.
L'aviation coloniale
'0
Les lignes aériennes italiennes
Parmi les lignes aériennes dont le Gou-
vernement italien envisagerait l'expluita-
tion, nous avons noté les lignes Italie-
Tripoli-Tunis ; Tripoli - Bengnzi - lkrna ;
Milan-Brindisi-Candie-Cyrène et Egypte ;
Bl'indisiNaple-HomlU:IlC - Barcelone et
éventuellement Tanger.
.1. ̃ '̃ »
Les stations agricoles eDHaote-V olta
---0-0--'
La colonie de la Haute-Votta comprend trois
stations agricoles, situées à Bantora, Bananké-
iedaga (cercle de Bobo-Dioulasso) et à Saria
(cercle de Koudougou).
La station de Bantora, créée depuis vingt
ans, est spécialement destinée à la reproduction
des plantes à caoutchouc, et notamment à l'étu-
de de la liane gohine existant en peuplements
naturels dans toute la région. Elle enseigne
également aux enfants des écoles les principes
rationnels de saignée et apprend aux indigènes
les modes de présentation du caoutchouc né-
cessa ires pour que le produit ait la plus forte
valeur marchande.
Grâce à un canal de dérivation établi en
1924, cette station a pu continuer ses études
d'introduction et d' acclimatement de végétaux
utiles divers importés, par l'établissement de
pépinières arrosées, le greffage de manguiers
améliorés, la culture d' autres arbres fruitiers et
par des plantations de sisal.
Enfin, on y a commencé une ceuvTe de vulga-
risation de nos méthodes de culture grâce à
l'emploi d' un matériel complet des machines
et au dressage effectif de boeufs du pays. Cet
enseignement est donné à des élèves, fils de
chefs de la région, qui sont placés à cet effet
en apprentissage à la station.
Les deux autres établissements agricoles :
Saria, créé en 1924, et Banankélédaga. en voie
d' installation, sont consacrés principalement à
la culture du coton. Leur superficie de 200
hectares permettra d'y poursuivre les recherches
de sélections de graines (1) et de vulgarisation
des procédés de mise en état du sol. Dans ce
but, ces deux fermes cotonnières recevront tout
le matériel agricole nécessaire et formeront éga-
lement des élèves pour la divulgation des
moyens d'utilisation des animaux et des machi-
nes. Enfin, pour éviter l'écueil de la monocul-
ture, les stations de Saria et Banankéledaga étu-
dieront en même temps la culture de l' arachide
et celle de différents produits vivriers.
La vulgarisation des méthodes européennes
de culture est déjà entrée dans l' è re des réali-
sations : le chef indigène Baloum Naba, depuis
quatre années, cultive des champs cotonniers
avec un matériel approprié ; d' autres chefs ont
envoyé du personnel dans les stations agricoles
et ont fourni des animaux au dressage. Quand
cet apprentissage sera terminé, les chefs en
question recevront, à titre d encouragement, et
selon leurs moyens d'action, le matériel sui-
vant : une ou plusieurs charrues à un déversoir,
une herse, un cultivateur à sept dents flexibles,
une houe à bras pour biner et butter les cul-
tures, les boeufs d'attelage nécessaires. Les tra-
vaux seront effectués par l'indigène lui-même,
sur ses terrains, et sous le contrôle des agents
d'agriculture.
(1) Los pssms entrepris fi la station dr. Sn-
rln. depuis deux années, somblont dcji, per-
mo'4ro de conclure une l('s types de cotonniers
locaux se sont révélés supérieurs par l'impor.
tance dit nombre des cnp«ulos rt. la rAsîstnnco
de 1n fibre, nux coton* importas do Cx'ito
d'Ivoire, du Togo (Soa Islandt et de Ntgérta
(Allen).
Dépêches de l'Indochine
---0-0--
Pour le franc
Les premiers résultais de III souscription
volontaire pour /<• relèvement du franc sont
publiés par les pjui'nuu.r de Saïifon. Bien
IJue l'appel lancé par l'administration ait
été adressé exclusivement (lU.I' i'nincois, les
souscriptions spontanées Il (' S Anaanùh's
affluent. On relève dans la premierc liste
deux souscriptions : une de 24).tM-N) iranrs
et une de 200.000 francs.
Les recettes des chemins de fer
Les recettes des chemins de 1er en Indo-
chine pour la période du 1er janvier à (in
avril 1930, s'élevant à 3.157.(XX) piastres en-
viron accusent une auymcntation de
851.000 piastres environ par rapport aux
chiffres de la même période 19^5, ce qui
revient à une augmentation hilom(jtl'ÍAlUl de
12 1/3 0/0.
Les recettes se répartissent comme suit :
Ligne Hanoi Mtlcllam, 210.000 piastres en-
viron, augmentation : 7.100 ;
Ligne Hanoi-ltnntlum, 190.000 piastres,
augmentation : 1.880 ;
l.ûjne Touranr-Uongh, 85.380 piastres, di-
minution : 17.700 ;
Ligne Salgori-Milho, 125.360 piastres, aug-
mentation : 570 ;
Ligne Saryull-/d,a/dlUll, 32&380 piastres,
augmentation : 44J.0Q0 ;
Ligne llaïphong-Yunnan-Fim, 1.918.0*»
piastres, augmentation : 313.000.
Le cours du riz
00
SAIGON
17 juin
[les 1.0(i0 liilos en piastres)
Riz UO 1, 25 brisures 107 !J0
Biz HU 3, .W brisures 109 90
Biz n° 2, 50 brisures 9f -WJ
Bi-isui-es iio 1 et 2 85 70
iHt8un'8n"~ct .i- 71 iU
Farines 29 10
Paddy Yiuh-Lolig U2 »
Paddy Cu-Cong 04 50
Paddy Baixau H'})I
Paddy Bac-Lieu 64 X»
Coprah (les 100 kilos) 18 10
WU,,' dépêche Indopaciji.)
TAUX DE LA PIASTRE
0
lu date du l'J juin 14.>2G, le tnux oîiiciel de
la piastre, à Suïgon, était de 20 fr.
lot*.
PHILA TÉLIE
()a
Annam et Tonkin
Ces deux pays forment depuis 1889, avec la
Cochinchine, le Cambodge et le Laos, notre
colonie d'Indochine et emploient les timbres
Il Indochine » depuis 1X92.
De janvier 18X3 à fin 1891, les bureaux de
l'Annam et du 'lonkin utilisèrent les timbres
passe-partout des colonies frani;aiïC3, type
Déesse de l'émission de iSSi, en dehors de
la poste aux armées, qui fonctionnait pour
les troupes d'occupation.
Ces deux pays n'auraient, par conséquent,
pas eu de timbres spéciaux ju.-qu'à ce jour
si un manque de vignettes de 1 à 5 centi-
mes n'avait, en janvier 1888 nécessité une
surcharge exceptionnelle.
Cette surcharge autorisée par décret du
Résident Général, en date du 21 janvier 18XX,
devait porter sur 20.X50 timbres à 0,02 trans-
formés en 1 centime; 30.000 timbres à 0,04
transformés en i centime; 45.000 timbres à
0,10 transformés en 5 ceQtimcs; mais il en
fut fait, postérieurement un peu plus ^au
moins 100.000 de chaque catégoric).
La surcharge comportait les lettres A &T
et l'indication de la nouvelle valeur. Elle
était apposée à la main, au moyen de tam-
pons en bois, aussi les variétés sont-elles
aussi nombreuses que les timbres eux-mêmes,
car il n'y a pas deux surcharges rigoureuse-
ment identiques.
Un trouve des surcharges I101 izontales,
verticales, obliques, renversées, doubles, tri-
ples, incomplètes, nettes, empâtées, baveu-
ses, cassées, tronquées, etc., etc.
Les tampons authentiques n'ayant pas été
détruits après épuisement du stock prévu,
des amateurs réussirent à se faire établir
d'innombrables variétés. Aussi convient-il de
rechercher pour ces trois timbres des pièces
garanties.
Les timbres normaux ont une valeur de 7
à 10 francs. Les variétés vont de 50 à 100
francs.
Un certain nombre de timbres turent sur-
chargés A. T. t.sans
en typographie.
Ces pièces authentiques sont assez rares.
Valeur ; 00 fr. pour le 1 c., 25 fr. pour le
5 c.
Enfin on connaît des « essais » (?) sur 2,
15, 20, 25, 30, 35, 40, 75 centimes et 1 fr.
Ils sont dus à des initiatives privées et n'ont
aucune valeur philatélique,
Ainsi que nous l'avons annoncé, le Cam-
bodge, la Cochinchine, l'Annam, le Laos et
le Tonkin vont avoir chacun leurs timbres
spéciaux.
spéciaiix. Guadeloupe et Océanie
Ont paru le 14 juin : Guadeloupe, 1 fr. 05
sur .2 francs rouge ; 1 fr. 25 sut i fr. bleu 5
Océanie. 1 fr. 25 sur 1 fr. bleu; 3 fr. sut
5 fr. gris et bleu, 10 fr. sur 5 fr. vert et noir.
Toutes colonies
Un timbre de 1 fr. 25 sur t fr. bleu, pour
toutes les autres colonies.
Algérie
Le 40 c. vert vient de sortir au nouveau
type.
Madagascar
Pour colis postaux a paru un timbre de
to c. noir et rouge sur orange, émission lo-
cale.
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