Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-06-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 juin 1926 18 juin 1926
Description : 1926/06/18 (A27,N93). 1926/06/18 (A27,N93).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397140f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. N° 93 DE NUMERO : 20 CENTIMES 1 VENDREDI SOIR. 18 JUIN 19dO !
Les Annales €SMoniales
, JOURNAL QUOTIDIE
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IBOIIIEMUTS. 5. Franee et Coloniu. 80 » 4S. 25 *
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Le développement
de la colonisation
A LA COTE-D'IVOIRE
- 00
La Côte d'Ivoire est certainement celle de
nos colonies de l'Afrique occidentale où la
colonisation a le plus bel avenir. Par colo-
nisation, nous entendons mise en valeur du
pays par introduction ou développement de
cultures riches, telles que celles du cacaoyer,
du caféier, du cocotier, du bananier, etc. et
non intensification des cultures indigènes, vi-
vrières, comme le mil et le mais, ou indus-
trielles comme l'arachide. Ces dernières pré-
sentent incontestablement, elles aussi; un très
grand intérêt (la preuve en est faite depuis
longtemps au Sénégal), mais il s'agit là de
cultures annuelles n'exigeant pas, comme les
précédentes, l'investissement de capitaux im-
portants et qui, en outre, ne paraissent pou-
voir être entreprises avec succès que par les
populations autochtones.
Nous disons donc que la Côte d'Ivoire offre
à la colonisation de très belles perspectives.
A la faveur d'un climat chaud et humide, la
plupart des produits dits « exotiques », y
viennent à plaisir. La zone cotière, sur une
profondeur de ioo à 200 kilomètres est par-
ticulièrement favorisée à cet égard : recou*
verte en majeure partie par la grande forêt
équatoriale, elle contient déjà des peuple-
ments très importants de palmiers à huile ;
cacaoyers, caféiers, bananiers, cocotiers, peu-
vent être répandus presque partout ; le tabac
y pousse parfaitement, les différentes variétés
# d'arbres à caoutchouc y trouveraient très pro*
bablement des terrains favorables à leur cul-
ture (1). En arrière, c'est, avec celle du ca-
féier encore, la zone du colatier ; enfin, plus
au nord, dans les savanes, coton et sisal peu-
vent trouver des conditions de végétation plus
favorables qu'en aucun autre point do
l'A. O. F.
Les peuplements de palmiers à huile cou-
vrent, au voisinage des lagunes ou du lit-
toral, des superficies considérables. Ces pal-
meraies n'ont toutefois, pour la plupart, été
l'objet d'aucun aménagement ; elles sont par
suite peu productives. Les trois quarts des
arbres restent inexploités ; trop serrés, étouf-
fés par la brousse ou la végétation parasite
qui les entourent, ils sont, du reste, étiolés
.- et fructifient, à peine. L'indigène ne donne,
d'autre part, qu'un minimum de soins aux
palmeraies qu'il exploite et ce n'est guère
qu'aux abords immédiats des villages que
l'on rencontre des arbres suffisamment espa*
cés, forts, vigoureux, donnant régulièrement
des régimes nombreux et lourds. <
La production d'huile et d'amandes pro-
gresse peu à peu (2); elle reste néanmoins
bien faible par rapport à l'importance des
palmeraies et aux possibilités du pays. C'est
que les palmeraies, d'après la coutume, ap-
partiennent en bloc aux collectivités indi-
gènes. Or, si celles-ci montrent un esprit de
solidarité et se tiennent étroitement unies au-
tour des chefs lorsqu'il s'agit de défendre
leurs prérogatives, contre l'emprise de tiers,
par exemple, elles font preuve de beaucoup
moins de zèle et de cohésion lorsqu'il s'agit
d'entreprendre des ..travaux d intérêt com-
mun. Aux colonies comme en Europe, le col-
lectivisme n'engendre pas précisément les
initiatives ni le progrès. Chacun veut pro-
fiter au maximum du bien collectif ; per-
sonne ne veut travailler pour améliorer ce
bien et en augmenter le rendement.
L'Administration locale pousse cependant
,1e plus qu'elle le peut les populations à dé-
brousser et à aménager leurs palmeraies.
Elle se heurte malheureusement trop souvent
à une force d'inertie contre laquelle ses
efforts restent vains.
Le traitement des fruits récoltés par les
indigènes laisse également beaucoup à dé-
sirer. Les méthodes primitives qui conti-
nuent à être employées ne permettent guère
d'obtenir que la moitié de l'huile contenue
dans la pulpe et, presque toujours cette huile
est de qualité inférieure par suite de la pré-
sence d'acides gras, due à une fermentation
préalable des graines. Les amandes sont
d'autre part, encore obtenues en grande par-
tie par concassage à la main des noix de
palme ; il en est perdu de fortes quantités
faute de temps pour les préparer. Les indi-
gènes n'ignorent pas (1 exemple leur est
donné par les plantées européens), que
l'utilisation de presses à huile et de concas-
..seurs mécaniques leur permettrait, avec uu
• travail moindre, d'augmenter considérable-
• ment leur production, mais la routine est an-
crée chez eux à tel point que les progrès en-
registrés à cet égard sont excessivement lents
et qu'il faudra bien des années encore avant
que se généralise l'emploi de ce matériel.
- Pierre Valude.
Député du Cher.
»
M. Marcel Olivier à Nancy
M. Marcel Olivier, gouverneur général de
Madagascar, a fait devant les membres de
la Chambre de commerce de Nancy une
conférence mettant en lumière le dévelop-
pement économique continu de la Grande
Ile et les ressources qu'elle peut fournir
à la Métropole, au point de vue alimentaire
et industriel. M. Marcel Olivier a exposé
en même temps son programme de grands
travaux qui va pouvoir être mis à exécu-
tion grAce ^^utilisation de la deuxième
portion du I8tmgent militaire coioniai,
soit 3 à 4.ommes, ci en plein accord
avec les indigènes eux-mêmes.
l.es capitaux français peuvent trouver a
Madagascar des placements variés et ré-
munérateurs. Au surplus, l'essor de la
Grande Ile fait partie d'un vaste program-
me de mise-en valeur de nos colonies.
(1) l .es eAsais que l'on a tentés à ce point
de vue ne peuvent être considérés comme con-
cluants. Ils devraient être repris en terres spé-
cialement étudiées. - _u
-- - ---
(2) 20.000 tonnes d'huile, dont 8 A 9.000 ven-
dues voiir l'exportation, et 14 à 15.000 tonnes
d'amandes.
La Route des Indes
Il était tout naturel que le séna-
teur de VInde française nous don-
"ât tin avis sur la route des Indes.
Depuis trente ans je connais Paul Bluysen.
C'est un homme exquis dont je me rappelle
toujours les somptueuses invitations avec
émotion.
Ce journaliste de race, qui fut arraché il
y a seize ans, au Journal des Débats pour
devenir député des Etablissements français
de Vlttde est un écrivain de bon aloi à la
plume alerte duquel on doit maints souvenirs
de voyages allègrement troussés et de nom-
breuses études de politique étrangère et co-
loniale marquées au coin du plus ferme bon
sens.
Aujourd'hui, profitant des loisirs que lui
ont laissés les délibérations de la Hagte As-
semblée. M. Paul Bluysen se promène et
nous promène à sa sutte sur la Route des
Indes à travers ces paysages merveilleux de
la Méditerranée orientale dont - les - coloris
laissent aux touristes a inoubliables visions.
Le sénateur radical-socialiste de l'Inde
aborde au courant de la plume. et de l'eau
tous les sujets : en Italie le fascisme répu-
gne à son âme de vieille barbe démocrate, le
sionisme en Palestine pique sa curiosité, le
mouvement nationaliste égyptien lui montre
et que peut un vieux peuple dont le coeur est
resté jeune.
C'est grâce à l'obligeance des Messageries
Maritimes qui avaient groupé sur le Pierre
Loti quelques invités de marque, que nous
avons fait ce beau voyage, de cœur avec M.
Bluysen assh sur un fauteuil 'devant notre
bureau.
Félicitons cette Compagnie qui frerid tou-
jours des initiatives aussi heureuses et qui
sait n'inviter qu'à bon escient.
Souhaitons que Vexemple des Messageries
Maritimes soit suivi. La propagande et la
publicité revêtent les formes les plus di-
verses et prennent des allures inconnues au-
trefois.
Ce tiest pas parce que le maréchal Lyau-
tey oublie si allègrement ses vieilles amitiés,
que je ne me souviendrai point de l'admi-
rable impulsion qu'il a donnée au Maroc.
Animateur il le fut jusqu'au bout des on-
gles et les invitations qu'il lança dans les
milieux dirigeants pour venir aux foires de
Casablanca, de Fez et de Rabat, aux heures
les plus douloureuses de la guerre et assister
à Vadmirable essor économique du protecto-
rat chérifien, ont contribué plus puissamment
à sa prospérité et à sa pacification que des
mesures administratives, même les plus sa-
ges, ou que les raids militaires ou aéronauti-
que s les plus hardis.
De cette œuvre-là, M. Paul Bluysen fut
V historiographe autorisé et lu. Sa collabora-
tion à cette nouvelle propagande sur la route
des Indes est naturelle. Elle s'imposera de-
main lorsque des initiatives hardies invite-
ront parlementaires, ingénieurs, professeurs,
hommes d'affaires et même journalistes à VI-
siter VIndochine pour l'exposition de Saigon,
Madagascar ou l'Afrique Occidentale fran-
çaise pour telle autre solennité comme c'est
le secret dessein des éminents gouverneurs
généraux actuels, MM. Varenne, Marcel
Olivier et Carde.
Louons les Messageries Maritimes de con-
tinuer une tradition qui sert Vexpansion fran-
"aise et coloniale au plus haut point.
Marcel Ruedel
L'A VIA nON COLONIALE
Le 2° raid Bruxelles-Congo
L'Aéro-Club fête les aviateurs du. raid
Bruxelles-Congo.
Le dlner mensuel de l'Aéro-Clu de
France a été donné hier, à l'hôtel .tetia,
en l'honneur des aviateurs belges qui, en
mars dernier, accomplirent le raid Bruxel-
les-Congo belge et retour, les lieutenant Me-
daets et Verhaegen et l'adjudant Coppens.
On y fêta donc les vaillants aviateurs
belges, mais aussi l'industrie française
qu'ils firent triompher, car c'est sur un
avion Bréguet., à moteur Hispano-Suiza
qu'ils accomplirent leur merveilleuse ran-
donnée.
Après une brève allocution du conseiller
ambassade belge, M. Laurent Eynac sou-
ligna l'heureuse entente qui existe entre
les aviations françaises et belge,
- Il en est, dit-il, qui prétendent nue la cons-
truction française est. en djcJin. Vraiment, le
raid admirable de Medaets et de ses compa-
gnons est venu fort a propos leur prouver.
qu'ils exagéraient
M. Laurent Eynnc .remit ensuite la croix
de la Légion d'honneur au lieutenant Me-
daets et au lieutenant Verhaetgen, eit l'étoile
noire du Bénin à l'adjudant Coppens.
L'aéronautique Maritime
L'amiral numesnil, revenant de sa vaste
tournée aéronautique d'inspection de nos
ports sur la Méditerranée et du terrain des
opérations rifaines, est arrivé hier matin
à Paris.
J'ai fait une randonnée très vaste, a déclaré
l'Amiral a un de nos confrères, et je suis allé
voir ce qui fut le théfttre des opérations rifaines.
Voilà ce qu'il faut avoir vu. Il faut avoir sur-
volé les terrains pour se rendre compte des dit-
ficultés Inouïes que devaient surmonter nos
aviateurs.
Nos aviateurs de marine ont permis de faire,
au Maroc, de grandes choses; le général Boichut
n'a, du reste, pas tari d'éloges à leur sujet.
Et nos pertes 7
Trois avions dont un seul avec son équt-
pjiffe et notez que, depuis fin septembre der-
nier, notre escadrille de marine a accompli 1.200
heures *de vol et pris 5.000 photos sur le front.
AU SENAT
---PROJET DE LOI
La représentation de l'Algérie
dans les assurances sociales
On vient do distribuer au Sénat l'avis de
M. Jacques Duroux, au nom de la Commis-
sion du Commerce, de l'Industrie et du Tra-
vail sur le projet de loi créant les assu-
rances sociales.
Conformément à la demande du sénateur
d'Alger, la Commission a proposé de modi-
fier le'texte dp la Commission de l'Hygiène
en ce qui concerne la composition du con-
seil supérieur des Assurances sociaies.
Nous vous demandons, dit M. Duroux,
que le directeur de la Banque de l'Algérie
fasse partie du Conseil supérieur au même
titre que le Gouverneur de la Banque de
France et que les délégations financières
algériennes soient appelées à désigner un
représentant pour l'Algérie.
« La loi devant être rendue applicable à
l'Algérie, il est. en effet, nécessaire que le
conseil financier de nos trois départements
africains soit représenté au Conseil supé-
rieur des Assurances Sociales. »
En conséquence, l'article 72 du projet est
modifié. Dans le Conseil qui. au Ministère
du Travail et sous sa présidence examine
toutes les questions se rattachant au fonc-
tionnement des assurances sociales, il fait
place au Gouvemeur de la Banque d'Algé-
rie, ou à son représentant : à un repré-
sentant de l'Algérie désigné par les délé-
gations financières. En outre le même arti-
cle prévoit que le Gouverneur de la Ban-
que d'Algérie ou son représentant figure-
ront dans la Section permanente du Con-
seil supérieur.
DANS LES COMMISSIONS
Nomination de rapporteurs
La Commission sénatoriale des Colonies
s'est réunie jeudi après-midi sous la prési-
dence de M. Mcssimy.
Elle a entendu deux exposés de M. Au-
ber, sur les Banques Coloniales et un troi-
sième du même auteur sur les Bois de la
Réunion.
!Elle a approuvé les rapports du sénateur
de La Réunion sur ces diverses questions.
La Commission a désigné M. Néron
comme rapporteur du. projet tendant à ra-
tifier et à convertir en loi le décret du 22
mars portant modification des droits de
sortie en Indodhine.
Elle a nommé M. Lauraine rapporteur du
projet tendant à rendre applicable aux co-
lonies la loi sur les sociétés à responsabi-
lité limitée.
A LA CHAMBRE
QUESTIONS ECRITES
Droit à bonification
AI. Fiori, ùéputé, demande à AI. le minisire
de la guerre : I* si un officier de complément.
classe 1884. retraité proportionnel en 1890, an-
cien combattant, mobilisé le 2 août 1914 et rayé
des cadres le 18 novembre 1915, du fait de
maladies contractées dans une unité combat-
tante au cours de la guerre, bénéficiaire d'une
pension d'invalidité en vertu de l'article 60 de
la loi du 31 mars Htm, en fonctions dans une
administration de l'Etat, en Algérie, depuis
1800 à la suite d'un examen institué par la loi
du 18 mars 1880 sur les emplois civils, a droit
aux bonifications pour l'avancement et pour la
retraite prévues par la loi du 17 avril 1924 par
l'article 4 de l'arrêté du 20 novembre 1924,
par l'instruction ministérielle du 12 jan-
vier 1925 et par l'avis du Conseil d'Etat du
1er décembre 1025, pour le temps pendant lequel
il a été mobilisé, c'est-à-dire du 2 août 1014 au
18 novembre 1915 : 2° dans le cas de l'affir-
mative. s'il n'y aurait pas lieu d adresser a
co5 effet des instructions au Gouvernement gé-
néral de l'Algérie. (Question du 28 avril 1926.)
Réponse. - L'application des dispositions de
la loi du 17 avril 1024 a fait l'objet de règle-
ments particuliers à chacune des administra-
tions de l'Etat ; l'arrêté du 20 novembre 1024
et l'instruction du 12 janvier 1925, cités par
l'honorable député, visent uniquement les fonc-
tionnaires et agentà de l'administration de la
guerre et leurs dispositions ne peuvent être con-
sidérées comme s'appliquant. « Ipso facto 1). aux
personnels ressortissant nu Gouvernement géné-
ral de l'Algérie. La question posée comporterait
une (réponse affirmative si le fonctionnaire en
cause appartenait a l'administration de la
guerre, sous réserve, toutefois, que l'intéressé
au point de vue de l'avancement, se trouve
remplir les conditions prévues par le statut du
personnel de sa catégorie.
La nomination de trois receveurs des Postes
M. Piétri, députés, demande à M. le ministre
du commerce : 1° s'il est exact que les trois
candidats algériens reçus au concours des 8 et
9 mars 1025 pour l'emploi de receveur de
Go classe des postes n'ont pas encore été nom-
més ; 2° dans 1 aiurmauve, quelles sont les rai-
sons qui s'opposrnl ii ces nominations. (Qucs.
tion du 27 niai 1020.)
Réponse. les facteurs-receveurs d'Algérie,
admis à l'emploi de receveur de (Jo classe a la
suite de l'examen des 8 et 9 mars 1025, ont
demandé a être promus en Algérie exclusive-
ment. Or, les nominations des agents de cette
colonie sont bien effectuées par l'administration
métropolitaine, mais sur la proposition du gou-
verneur général. Cette proposition étana récem-
ment. parvenue, les intéressés vont recevoir très
prochainement satisfaction.
Les primes de rengagement
Af. Auçinslr lirunel, député, demande a M,
le ministre Sic, la. (luerre à quel moment doit,
inlcrvernir le décret, abrogeant la disposition
illégale du décret du 22 février 1922 disposition
suivant laquelle les sous-officiers des troupes
coloniales en rours de rengagement ne pour-
ront prétendre à la différence entre le taux an-
cien (800 fr.) et le :mx nouveau (1.475 fr.) de
la prime de rengagement, alors que la loi du
21 mars 1905 stipule expressément que si, pen-
dant le cours d'un rengagement, la prime
venait a être augmentée, les intéressés auraient
droi!, an rappel de la différence de prime pour
la période de leur contrat restant a courir
(Ouestion du 27 mai 19 £ 6.)
Réponse. lin projet de décret pour l'appli-
cation du décret du 22 février 1922 aux contrats
d'engagement et de rengagement en cours nu
1«f décembre 1021 dans les troupes coloniales
est actuellement soumis au contre-seing du
ministre des finances,
A la Société des Nations
-0+--
Le mandat syrien
La Commission permanente des mandat?
que préside le marquis Theodoli a consa-
cré toute la matinée d'hier à l'audition de
M. Henry de Jouvenel.
M. Heifrv de Jouvenel annonce qu'une
enquête a été décidée sur les événements
qui ont précédé sa venue en Syrie. Mais en
ce qui concerne sa propre gestion, M. de
Jouvenel est prêt à faire devant la Commis-
siun un exposé cpmplet.
Le haut-commissaire montre que la Sy-
rie de môme que les autres Etats qui com-
posent le territoire confié à la gestion de
la France sont des pays dont les nationa-
lités sont perpétuellement en mouvement.
L'unité nationale n'existe pas dans ces ré-
pions, bouleversées par les guerres reli-
gieuses. Certes la puissance mandataire
aurait pu tenter de réaliser cette unité,
mais elle entend que des changements poli-
tiques quelconques soient réalisés par la
volonté même des habitants.
Lors de son arrivée dans cette région,
le Liban était à feu et à sang. Fallait-il
laisser les massacres se poursuivre ? Lu
France, par son action militaire, les a fait
cesser, puis elle a passé au travail politi-
que qui a abouti au Liban à l'élaboration
d'une Constitution.
Chez les Alaouites, la situation était con-
sidérée comme bonne ; aussi, M. de Jouve-
nel n'est-il point intervenu.
Il en était tout autrement en ce qui con-
cerne le Djebcl-Drusc. Que voulait la puis-
sance mandataire ? Elle déclarait que, par-
tout où régnerait la paix, la liberté serait
instaurée par elle. Mais lorsque finalement
le njebcl-Druse, escomptant la faiblesse de
la France, n. posé des conditions inaccepta-
bles, l'expédition militaire a été décidée.
Pour ce qui regarde plus particulière-
ment la Syrie, M. de Jouvenel montre que
là, comme partout, ses efforts se sont heur-
tés à l'action du comiité syro-palestinien qui
réclame l'abolition du mandat et le retrait
des troupes françaises. Il fallait tout
d'abord savoir ce que voulait la population.
C'est pour le savoir qu'il a organisé des
élections qui, en dépit des menaces de mort
des nationalistes, ont réussi et lui ont mon-
tré la voie à suivre.
Le haut commissaire français parle en-
suite de la convention d'Angora.
Mais, à ce moment, l'émir Chekib Ares-
lau, qui se trouve dans le public, commence
fi s'aigiter, faisant de nombreux signes de
protestation et de dénégation. Aussi l'huls-
sier est-il obligé de venir le ramener au
calme et de le menacer d'expulsion s'il con-
tinue.
Parlant du « bombardement de Damas »
le haut-commisaire s'est rendu compte que
permettre l'existence de foyers d'insurrec-
tion sur le flanc de la ville était à la longue
lQ. livror aux sévices des insurgés. C'est
pourquoi il a accepté que l'on procédât à sa
réduction au moyen des armes.
M. de Jouvenel fait le procès d'e l'acuon
néfaste du comité ayro-palestinien dont le
président n'est mémo pas Syrien. Le repré-
sentant de la France se demande donc de
par quel droit ce comité assaille la commis-
sion des mandats de protestaitions menson-
gères.
Il croit qu'il est possible (I'obtenir enfin
une paix durable dans ces régions trou-
blées, par des traités, par exempLe, entre
la Syrie et le Liban. Il suiggère donc finale-
ment que la commission prenne en consi-
dération le désir du Gouvernement fran-
çais de tâcher de conclure un traité avec
la Syrie, traité dont le modèle est celui qui
lie rïrak à la Grande-Bretagne.
Le président d'e la commission a remercié
M. de Jouvenel, qui a donné l'après-midi,
en séance privée, h la commission, quel-
ques renseignements compLémentaires.
Le mandat belge
sur le Ruanda-Urundi
Dans la matinée de mercredi dernier la
commission des mandats avait examiné le
rapport du Gouvernement belge sur l'admi-
nistration par ce pays d'u temtoire du
Ruanda-Urundi.
M. Marzorati, administrateur du territoire
a fait un exposé de l'œuvre entreprise en
vue de développer le bien-être matériel et
moral dlCS indigènes. Le Gouvernement
belge se propose de tirer parti des terrains
actuellement incultes situés dans la plaine
du lac Tanganvika en les cédant à des
Compagnies privées pour la culture (tu
coton. -
Les artistes coloniaux al Salon
--0-0.-
Le palmarès
Les différentes commissions de l'Académie
des Beaux-Arts, de la Société des Artistes
français, de la Société Nationale des Beaux-
Arts, du Salon d'Automne et de la Société
Coloniale, Téunics en jury sous la présidence
du sénateur Henry Bérengcr, président de la
Société Coloniale des Artistes français, ont
procédé comme il suit à l'attribution des prix
coloniaux décernés par la Société Coloniale :
Prix de Il l pidoc h ine -
Prix de l'Indochine : M. I-cgourz, peintre.
- Prix de l'Afrique Occidentale Française :
M. André Humbert, peintre. - Prix de l'Afri-
que Equatoriale Française : M. Herviault,
peintre. Prix de Madagascar : M. Christo-
phe, scuplteur. Prix du Maroc : M. Moré-
teau, peintre. Prix Louis Pumouhn : M.
Selmy, peintre. Prix de la Tunisie : Mlle
Barrier, peintre. Prix de la Compagnie Gé-
nérale Transatlantique : M. Rascoulès, pein-
tre. - Prix de la Compagnie de Navigation
Mixte : M. Halbout, sculpteuT. Prix de la
Compagnie Paquet : M. Canniccioni, peintre.
- 1.1
TAUX DE LA ROUPIE
-
A la date du 17 juin 1020. le taux officiel de
la roupie dnns l'Inde était de 12 fr. 00.
Lis ventes de laines aUI enta publiques
en tlfique du Nord
O-C-
Les essais de ventes publiques aux enchè-
res de laines organisés par la Société Nortl-
Africaine de Ventes Publiques, ont eu lieu le
10 jjia à Oudjda, le 12 à Alger, le 15 à Tu-
nis. De nombreux acheteurs assistaient à ces
ventes.
A Oudjda, 120.000 kilos de croisés de tou-
tes catégories ont été présentés. La majorité
des lots étaient composés de croijés de caté-
gories 2 à 5.
On a coté de 6 fr. 50 à 10 fr. 60 suivant ics
qualités.
Un lot de mérinos Cap importés par une
Société d'élevage marocaine a coté 23 fr. 15.
A Alger, on a coté :
Suint colons, 9 fr. 60 à 15 fr. 20.
Suint indigènes blanches, 11 fr. 30.
Suint indigènes noires, 11 fr.
Agneaux, 10 fr. 60.
Débris, 6 fr.
Les cours cotés à Tunis ne nous sont point
encore parvenus ; ils seront communiqués ul-
térieurement.
Rappelons que c'est à l'Union Ovine de
l'Afrique du Nord que sont dus les efforts en
vue de développer et de moderniser le mar-
ché des laines nord-africaines. Deux Socié-
tés ont été spécialement créées dans ce but :
la Société Nord-Africaine de Tonte ayant
pour objet d'organiser en Afrique du Nord
la tonte mécanique des moutons, le classe-
ment et l'emballage des toisons, et la So-
ciété Nord-Africaine de Ventes Publiques,
qui vient de procéder aux essais relatés plus
haut.
L'Union Ovine de l'Afrique du Nord a pu
organiser ses sections au Maroc, en Algérie
et en Tunisie, avec le concours de person-
nalités particulièrement autorisées et l'appui
absolu de l'Administration des trois pays.
Elle a dès maintenant étudié les principales
améliorations à apporter aux conditions de
vie des troupeaux de l'Afrique du Nord et
elle a prévu dans son programme leur réali-
sation progressive.
Ce groupement économique s'est préoccupé
également de l'importante question de la
production des laines fines indispensables à
l'industrie métropolitaine. Elle prépare à cet
effet, d'accord avec ses correspondants d'Aus-
tralie et du Cap, une importation prochaine
de mérinos dans ces pays.
Le rapport du dernier Conseil d'adminis-
tration de l'Union Ovine est accompagné de
lettres du ministre du Commerce, du Gou-
verneur Général de l'Algérie et des Rési-
dents Gcnéraux à Tunis et à Rabat, qui re-
connaissent unanimement l'opportunité et le
caractère d'intérêt général de l'action en-
treprise.
La production cotonnière
de la Haute. Votta
--0-0--
D'une enquête entreprise par le Service des
Textiles de la Haute-Volta, il résulte que la
production cotonnière de cette colonie était éva-
luée, pour les années antérieures à la campagne
1923-1924, à une moyenne de 7.275 tonnes de
coton brut, dont 6.000 consommées sur place
et 1.275 exportées dans les colonies voisines
sous forme de pagnes ou de bandes.
Pour la campagne 1923-1924, l'évaluation
est la suivante : production totale : 8.395 ton-
nes de coton brut dont 6.995 consommées sur
place, et 1.400 tonnes vendues au commerce
sous forme de pagnes ou de bandes, exception
faite de 60 tonnes de fibres (soit 300 tonnes de
coton brut) exporté es en Elurope. -
La campagne IVZ4-z5 a produit, au total,
11.733 tonnes de coton brut, dont 8.195 ton-
nes ont été consommées sur pl ace ou vendues
au commerce indigène dans les mêmes condi-
tions que ci-dessus, et 3.538 tonnes (,)it envi-
ron 700 tonnes de fibres) vendues aux commer-
çants européens pour l' exportation.
Les prévisions pour la campagne 1925-26
sont les suivantes : production totale, 13.500
tonnes de coton brut, dont 7.000 réservées à la
consommation locale et 6.500 tonnes (soit ap-
proximativement 1.300 tonnes de fibres) dispo-
nibles pour l'exportation.
Ces chittres, en ce qui concerne la produc-
tion et la consommation indigène, ne sont qu'ap-
proximatifs, étant donné les difficultés d'éva-
luation. Il n'en reste pas moins qu'une intéres-
sante progression peut être constatée. Cette pro-
gression ira en s' accentuant grâce à l' applica-
tion méthodique des différentes mesures envisa-
gées pour accroître le rendement des champs
cotonniers indigènes ; elles consistent : 1 0 dans
l' amélioration des procédés de culture (travaux
à la charrue, assolement, fumures) ; 2° dans la
sélection des espèces et la fixation de variétés
bien adaptées aux différents terrains : 3° dans
la conservation, pour une deuxième année, de
certaines espèces de cotonniers qui donneraient
une seconde récolte plus belle que les variétés
annuelles.
Ces méthodes sont déjà expérimentées dans
les deux fermes cotonnières de Banankélédaga
(cercle de Bobc>-Dioula,,sol et de Saria (cercle
de Koudougou) ; dans cette dernière station. vn
terrain de 5 hectares, cultivé rationnellement, a
produit 830 kilos de coton brut à l'hectare,
alors oue la moyenne de rendement à l'hectare,
pour l'ensemble des cercles cotonniers de la
colonie, en 1925, a été seulement de 140 kilos
de coton brut.
-a$*-
Le voyate de TVoilay Ytesset e. Fraace
--()-o-::-
Ben Ghanrit; représentant du sultan du
Maroc, accompagné du général Mougin. a
été reçu, hier mitin, par le Bureau du Con-
seil municipal. L'objet de cette visite était la
préparation de la réception du sultan :\
l'Hôtel de Ville, le. 13 juillet prochain.
MNeidujijnptiimt
Le budget local de la colonie du Sénégal
pour l'exercice 1926 a été arrêté à la somme
de 85.801.324 francs, en augmentation de
37,585,996 francs sur celui de 19:5.
Des ressources supplémentaires ont été
trouvées d'abord dans un développement de
la matière imposable et dans un redressement
des prévisions de l'année précédente
(12.975.996 francs) ; ensuite dans des mo-
difications du régime fiscal et hotamment
dans l'élévation de 3 à 5 de la taxe addi-
tionnelle à la patente (19.610.000 francs);
enfin dans un prélèvement de 5.000.000 de
francs sur la caisse de réserve dont l'avoir,
en fin 1925, était de 12 millions 1/ 2.
L'augmentation des charges fiscales peut
être supportée sans difficulté par la popula-
tion et le commerce car elle correspond à
l'accroissement de la prospérité économique
de la colonie dont le mouvement commercial
qui était en 1922 de 416.653.633 francs est
passé en 1925 à 1.277.903.263 francs.
Les dépenses se répartissent de la manière
suivante :
Dépenses d'ordre Fr. 16.904.695
Dépenses de gouvernement et
d administration civile et fi-
nancière 17.332.21 [
Dépenses d'intérêt économique
et social 51,564.418
On voit que ce budget est surtout un ins-
trument de réalisations puisque les dépenses
de gouvernement et d'administration ne re-
présentent que 38 du total (elles étaient
de 57,25 dans le budget de 1913), tandis
que les dépenses productives tigut ent pour
63
Ces dernières comprennent :
1° 22.070.000 francs pour les travaux du
plan de campagne triennal de mise en va-
leur élaboré et amorcé en 1925 et qui se pour-
suit cette année. Pour 1926 les prévisions se
classent ainsi :
Chemins de fcr.:. Fr. 4.500.000
Routes et ponts 1.900.000
Travaux maritimes 2.900.000
Travaux hydrauliques 5.400.000
Travaux d'édilité 3.150.000
Réseaux télégraphiques et télé-
phoniques - 500.000
Enseignement. - 600.000
Travaux agricoles 1.120.000
Prospection minière 500.000
Achat de gros matériel 1.500.000
20 5.384. T 4 francs pour le petsonnel des
Travaux publics et des services d'agriculture
et zootechniques.
30 23.305.548 francs pour d'autres dé-
penses d'intérêt économique et sccial
(P. T. T., hygiène, assistance médicale,
éducation, matériel de travaux publics et
d'agriculture, etc.).
L'efïort budgétaire de la colonie du Sé-
négal - qui est de 8 fois supérieur à et lui
de 1913, alors que dans la métropole il n'a
augmenté que de 7 fois permettra d'in-
tensifier sa mise en va leur et d' J lIgmn.ter
encore par la suite sa capacité économique.
LA PAIX AU MAROC
La conférence franco-espagnole
Les délégués français et espagnols se sont
réunis liit'T pour discuter du soi t a réser-
ver à Alxl el Kriui.
Cette question est la première que devra
résoudre la Conférence.
La résidence qu'un lui attribuera n'est
pas encore fixée, niais les- Français et les
Espagnols sont d'accord pour lui donner
une surveillance très étroite et pour ne le
traiter en aucune favori comme un souve-
rain déchu.
Les Espagnols et les Français sont d'ac-
cord aussi pour epi'Abd el Krini, qui s'est
rendu à la Fa-an ce, soit gardé eu terre
française.
Chez les Rifains
Dans toute la région au nord-Cit d'Ouez-
znn, on signale des luttes intestines entre
tribus on entre chefs. La liarka opérant en
pays rWni-Klialeil, et dont jusqu'ici l'action
semblait limitée à des actes de pillage, pa-
raît prendre position contre nous. Son chef,
Ould Si Thaini Oue/.zanni. a fait parvenir
aux gens soumis de Tazaugert une lettre
dans laquelle il les invite à se joindre à lui
pour inquiéter le djebel
Le désarmement des tribus
Le désarmement. des tribus, qui se pour-
suit favorablement, constitue une besogne
délicate et qui sera d'une certaine durée.
On estime à environ un quart de l'arme-
ment. total le nombre des armes actuelle-
ment. remises entre nos mains. Certaines
t:ribus, comme les Beiii-Zeroual, n'ont pas
encore été désarmées, car elles doivent four-
nir des partisans charges do coopérer fi
nos cAtés en raison de la menace que font
i cser sur la région les Choumaïa et les
bjebatta.
Chez les Espagnols
1 }f' ie groupement au nord de Ta/a, les
fils (III cliôr dissident Mohamed Sedïlik sa
sont présentés à Targuist. Les forces espa-
gnoles ont occupé le djebel Ilanunam.
A. MACAO
Un détachement de troupes portugaises avait
nUaqué, près do Canton, une bande de pirates
chinois qui, depuis quelques semaines, terrori-
sait les nahitants de la colonie portugaise de
Macao.
Au cours du comhnt. qui s'engagea, prés de 300
bandits chinois furent titeq et ir>0 autres dont
leur ellef, Psctmng, firent hlessés.
Les Annales €SMoniales
, JOURNAL QUOTIDIE
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Les Annonces et Réclames sont reçues aux Bureaux du Journal et dans les Agences de Publicité
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Le développement
de la colonisation
A LA COTE-D'IVOIRE
- 00
La Côte d'Ivoire est certainement celle de
nos colonies de l'Afrique occidentale où la
colonisation a le plus bel avenir. Par colo-
nisation, nous entendons mise en valeur du
pays par introduction ou développement de
cultures riches, telles que celles du cacaoyer,
du caféier, du cocotier, du bananier, etc. et
non intensification des cultures indigènes, vi-
vrières, comme le mil et le mais, ou indus-
trielles comme l'arachide. Ces dernières pré-
sentent incontestablement, elles aussi; un très
grand intérêt (la preuve en est faite depuis
longtemps au Sénégal), mais il s'agit là de
cultures annuelles n'exigeant pas, comme les
précédentes, l'investissement de capitaux im-
portants et qui, en outre, ne paraissent pou-
voir être entreprises avec succès que par les
populations autochtones.
Nous disons donc que la Côte d'Ivoire offre
à la colonisation de très belles perspectives.
A la faveur d'un climat chaud et humide, la
plupart des produits dits « exotiques », y
viennent à plaisir. La zone cotière, sur une
profondeur de ioo à 200 kilomètres est par-
ticulièrement favorisée à cet égard : recou*
verte en majeure partie par la grande forêt
équatoriale, elle contient déjà des peuple-
ments très importants de palmiers à huile ;
cacaoyers, caféiers, bananiers, cocotiers, peu-
vent être répandus presque partout ; le tabac
y pousse parfaitement, les différentes variétés
# d'arbres à caoutchouc y trouveraient très pro*
bablement des terrains favorables à leur cul-
ture (1). En arrière, c'est, avec celle du ca-
féier encore, la zone du colatier ; enfin, plus
au nord, dans les savanes, coton et sisal peu-
vent trouver des conditions de végétation plus
favorables qu'en aucun autre point do
l'A. O. F.
Les peuplements de palmiers à huile cou-
vrent, au voisinage des lagunes ou du lit-
toral, des superficies considérables. Ces pal-
meraies n'ont toutefois, pour la plupart, été
l'objet d'aucun aménagement ; elles sont par
suite peu productives. Les trois quarts des
arbres restent inexploités ; trop serrés, étouf-
fés par la brousse ou la végétation parasite
qui les entourent, ils sont, du reste, étiolés
.- et fructifient, à peine. L'indigène ne donne,
d'autre part, qu'un minimum de soins aux
palmeraies qu'il exploite et ce n'est guère
qu'aux abords immédiats des villages que
l'on rencontre des arbres suffisamment espa*
cés, forts, vigoureux, donnant régulièrement
des régimes nombreux et lourds. <
La production d'huile et d'amandes pro-
gresse peu à peu (2); elle reste néanmoins
bien faible par rapport à l'importance des
palmeraies et aux possibilités du pays. C'est
que les palmeraies, d'après la coutume, ap-
partiennent en bloc aux collectivités indi-
gènes. Or, si celles-ci montrent un esprit de
solidarité et se tiennent étroitement unies au-
tour des chefs lorsqu'il s'agit de défendre
leurs prérogatives, contre l'emprise de tiers,
par exemple, elles font preuve de beaucoup
moins de zèle et de cohésion lorsqu'il s'agit
d'entreprendre des ..travaux d intérêt com-
mun. Aux colonies comme en Europe, le col-
lectivisme n'engendre pas précisément les
initiatives ni le progrès. Chacun veut pro-
fiter au maximum du bien collectif ; per-
sonne ne veut travailler pour améliorer ce
bien et en augmenter le rendement.
L'Administration locale pousse cependant
,1e plus qu'elle le peut les populations à dé-
brousser et à aménager leurs palmeraies.
Elle se heurte malheureusement trop souvent
à une force d'inertie contre laquelle ses
efforts restent vains.
Le traitement des fruits récoltés par les
indigènes laisse également beaucoup à dé-
sirer. Les méthodes primitives qui conti-
nuent à être employées ne permettent guère
d'obtenir que la moitié de l'huile contenue
dans la pulpe et, presque toujours cette huile
est de qualité inférieure par suite de la pré-
sence d'acides gras, due à une fermentation
préalable des graines. Les amandes sont
d'autre part, encore obtenues en grande par-
tie par concassage à la main des noix de
palme ; il en est perdu de fortes quantités
faute de temps pour les préparer. Les indi-
gènes n'ignorent pas (1 exemple leur est
donné par les plantées européens), que
l'utilisation de presses à huile et de concas-
..seurs mécaniques leur permettrait, avec uu
• travail moindre, d'augmenter considérable-
• ment leur production, mais la routine est an-
crée chez eux à tel point que les progrès en-
registrés à cet égard sont excessivement lents
et qu'il faudra bien des années encore avant
que se généralise l'emploi de ce matériel.
- Pierre Valude.
Député du Cher.
»
M. Marcel Olivier à Nancy
M. Marcel Olivier, gouverneur général de
Madagascar, a fait devant les membres de
la Chambre de commerce de Nancy une
conférence mettant en lumière le dévelop-
pement économique continu de la Grande
Ile et les ressources qu'elle peut fournir
à la Métropole, au point de vue alimentaire
et industriel. M. Marcel Olivier a exposé
en même temps son programme de grands
travaux qui va pouvoir être mis à exécu-
tion grAce ^^utilisation de la deuxième
portion du I8tmgent militaire coioniai,
soit 3 à 4.ommes, ci en plein accord
avec les indigènes eux-mêmes.
l.es capitaux français peuvent trouver a
Madagascar des placements variés et ré-
munérateurs. Au surplus, l'essor de la
Grande Ile fait partie d'un vaste program-
me de mise-en valeur de nos colonies.
(1) l .es eAsais que l'on a tentés à ce point
de vue ne peuvent être considérés comme con-
cluants. Ils devraient être repris en terres spé-
cialement étudiées. - _u
-- - ---
(2) 20.000 tonnes d'huile, dont 8 A 9.000 ven-
dues voiir l'exportation, et 14 à 15.000 tonnes
d'amandes.
La Route des Indes
Il était tout naturel que le séna-
teur de VInde française nous don-
"ât tin avis sur la route des Indes.
Depuis trente ans je connais Paul Bluysen.
C'est un homme exquis dont je me rappelle
toujours les somptueuses invitations avec
émotion.
Ce journaliste de race, qui fut arraché il
y a seize ans, au Journal des Débats pour
devenir député des Etablissements français
de Vlttde est un écrivain de bon aloi à la
plume alerte duquel on doit maints souvenirs
de voyages allègrement troussés et de nom-
breuses études de politique étrangère et co-
loniale marquées au coin du plus ferme bon
sens.
Aujourd'hui, profitant des loisirs que lui
ont laissés les délibérations de la Hagte As-
semblée. M. Paul Bluysen se promène et
nous promène à sa sutte sur la Route des
Indes à travers ces paysages merveilleux de
la Méditerranée orientale dont - les - coloris
laissent aux touristes a inoubliables visions.
Le sénateur radical-socialiste de l'Inde
aborde au courant de la plume. et de l'eau
tous les sujets : en Italie le fascisme répu-
gne à son âme de vieille barbe démocrate, le
sionisme en Palestine pique sa curiosité, le
mouvement nationaliste égyptien lui montre
et que peut un vieux peuple dont le coeur est
resté jeune.
C'est grâce à l'obligeance des Messageries
Maritimes qui avaient groupé sur le Pierre
Loti quelques invités de marque, que nous
avons fait ce beau voyage, de cœur avec M.
Bluysen assh sur un fauteuil 'devant notre
bureau.
Félicitons cette Compagnie qui frerid tou-
jours des initiatives aussi heureuses et qui
sait n'inviter qu'à bon escient.
Souhaitons que Vexemple des Messageries
Maritimes soit suivi. La propagande et la
publicité revêtent les formes les plus di-
verses et prennent des allures inconnues au-
trefois.
Ce tiest pas parce que le maréchal Lyau-
tey oublie si allègrement ses vieilles amitiés,
que je ne me souviendrai point de l'admi-
rable impulsion qu'il a donnée au Maroc.
Animateur il le fut jusqu'au bout des on-
gles et les invitations qu'il lança dans les
milieux dirigeants pour venir aux foires de
Casablanca, de Fez et de Rabat, aux heures
les plus douloureuses de la guerre et assister
à Vadmirable essor économique du protecto-
rat chérifien, ont contribué plus puissamment
à sa prospérité et à sa pacification que des
mesures administratives, même les plus sa-
ges, ou que les raids militaires ou aéronauti-
que s les plus hardis.
De cette œuvre-là, M. Paul Bluysen fut
V historiographe autorisé et lu. Sa collabora-
tion à cette nouvelle propagande sur la route
des Indes est naturelle. Elle s'imposera de-
main lorsque des initiatives hardies invite-
ront parlementaires, ingénieurs, professeurs,
hommes d'affaires et même journalistes à VI-
siter VIndochine pour l'exposition de Saigon,
Madagascar ou l'Afrique Occidentale fran-
çaise pour telle autre solennité comme c'est
le secret dessein des éminents gouverneurs
généraux actuels, MM. Varenne, Marcel
Olivier et Carde.
Louons les Messageries Maritimes de con-
tinuer une tradition qui sert Vexpansion fran-
"aise et coloniale au plus haut point.
Marcel Ruedel
L'A VIA nON COLONIALE
Le 2° raid Bruxelles-Congo
L'Aéro-Club fête les aviateurs du. raid
Bruxelles-Congo.
Le dlner mensuel de l'Aéro-Clu de
France a été donné hier, à l'hôtel .tetia,
en l'honneur des aviateurs belges qui, en
mars dernier, accomplirent le raid Bruxel-
les-Congo belge et retour, les lieutenant Me-
daets et Verhaegen et l'adjudant Coppens.
On y fêta donc les vaillants aviateurs
belges, mais aussi l'industrie française
qu'ils firent triompher, car c'est sur un
avion Bréguet., à moteur Hispano-Suiza
qu'ils accomplirent leur merveilleuse ran-
donnée.
Après une brève allocution du conseiller
ambassade belge, M. Laurent Eynac sou-
ligna l'heureuse entente qui existe entre
les aviations françaises et belge,
- Il en est, dit-il, qui prétendent nue la cons-
truction française est. en djcJin. Vraiment, le
raid admirable de Medaets et de ses compa-
gnons est venu fort a propos leur prouver.
qu'ils exagéraient
M. Laurent Eynnc .remit ensuite la croix
de la Légion d'honneur au lieutenant Me-
daets et au lieutenant Verhaetgen, eit l'étoile
noire du Bénin à l'adjudant Coppens.
L'aéronautique Maritime
L'amiral numesnil, revenant de sa vaste
tournée aéronautique d'inspection de nos
ports sur la Méditerranée et du terrain des
opérations rifaines, est arrivé hier matin
à Paris.
J'ai fait une randonnée très vaste, a déclaré
l'Amiral a un de nos confrères, et je suis allé
voir ce qui fut le théfttre des opérations rifaines.
Voilà ce qu'il faut avoir vu. Il faut avoir sur-
volé les terrains pour se rendre compte des dit-
ficultés Inouïes que devaient surmonter nos
aviateurs.
Nos aviateurs de marine ont permis de faire,
au Maroc, de grandes choses; le général Boichut
n'a, du reste, pas tari d'éloges à leur sujet.
Et nos pertes 7
Trois avions dont un seul avec son équt-
pjiffe et notez que, depuis fin septembre der-
nier, notre escadrille de marine a accompli 1.200
heures *de vol et pris 5.000 photos sur le front.
AU SENAT
---
La représentation de l'Algérie
dans les assurances sociales
On vient do distribuer au Sénat l'avis de
M. Jacques Duroux, au nom de la Commis-
sion du Commerce, de l'Industrie et du Tra-
vail sur le projet de loi créant les assu-
rances sociales.
Conformément à la demande du sénateur
d'Alger, la Commission a proposé de modi-
fier le'texte dp la Commission de l'Hygiène
en ce qui concerne la composition du con-
seil supérieur des Assurances sociaies.
Nous vous demandons, dit M. Duroux,
que le directeur de la Banque de l'Algérie
fasse partie du Conseil supérieur au même
titre que le Gouverneur de la Banque de
France et que les délégations financières
algériennes soient appelées à désigner un
représentant pour l'Algérie.
« La loi devant être rendue applicable à
l'Algérie, il est. en effet, nécessaire que le
conseil financier de nos trois départements
africains soit représenté au Conseil supé-
rieur des Assurances Sociales. »
En conséquence, l'article 72 du projet est
modifié. Dans le Conseil qui. au Ministère
du Travail et sous sa présidence examine
toutes les questions se rattachant au fonc-
tionnement des assurances sociales, il fait
place au Gouvemeur de la Banque d'Algé-
rie, ou à son représentant : à un repré-
sentant de l'Algérie désigné par les délé-
gations financières. En outre le même arti-
cle prévoit que le Gouverneur de la Ban-
que d'Algérie ou son représentant figure-
ront dans la Section permanente du Con-
seil supérieur.
DANS LES COMMISSIONS
Nomination de rapporteurs
La Commission sénatoriale des Colonies
s'est réunie jeudi après-midi sous la prési-
dence de M. Mcssimy.
Elle a entendu deux exposés de M. Au-
ber, sur les Banques Coloniales et un troi-
sième du même auteur sur les Bois de la
Réunion.
!Elle a approuvé les rapports du sénateur
de La Réunion sur ces diverses questions.
La Commission a désigné M. Néron
comme rapporteur du. projet tendant à ra-
tifier et à convertir en loi le décret du 22
mars portant modification des droits de
sortie en Indodhine.
Elle a nommé M. Lauraine rapporteur du
projet tendant à rendre applicable aux co-
lonies la loi sur les sociétés à responsabi-
lité limitée.
A LA CHAMBRE
QUESTIONS ECRITES
Droit à bonification
AI. Fiori, ùéputé, demande à AI. le minisire
de la guerre : I* si un officier de complément.
classe 1884. retraité proportionnel en 1890, an-
cien combattant, mobilisé le 2 août 1914 et rayé
des cadres le 18 novembre 1915, du fait de
maladies contractées dans une unité combat-
tante au cours de la guerre, bénéficiaire d'une
pension d'invalidité en vertu de l'article 60 de
la loi du 31 mars Htm, en fonctions dans une
administration de l'Etat, en Algérie, depuis
1800 à la suite d'un examen institué par la loi
du 18 mars 1880 sur les emplois civils, a droit
aux bonifications pour l'avancement et pour la
retraite prévues par la loi du 17 avril 1924 par
l'article 4 de l'arrêté du 20 novembre 1924,
par l'instruction ministérielle du 12 jan-
vier 1925 et par l'avis du Conseil d'Etat du
1er décembre 1025, pour le temps pendant lequel
il a été mobilisé, c'est-à-dire du 2 août 1014 au
18 novembre 1915 : 2° dans le cas de l'affir-
mative. s'il n'y aurait pas lieu d adresser a
co5 effet des instructions au Gouvernement gé-
néral de l'Algérie. (Question du 28 avril 1926.)
Réponse. - L'application des dispositions de
la loi du 17 avril 1024 a fait l'objet de règle-
ments particuliers à chacune des administra-
tions de l'Etat ; l'arrêté du 20 novembre 1024
et l'instruction du 12 janvier 1925, cités par
l'honorable député, visent uniquement les fonc-
tionnaires et agentà de l'administration de la
guerre et leurs dispositions ne peuvent être con-
sidérées comme s'appliquant. « Ipso facto 1). aux
personnels ressortissant nu Gouvernement géné-
ral de l'Algérie. La question posée comporterait
une (réponse affirmative si le fonctionnaire en
cause appartenait a l'administration de la
guerre, sous réserve, toutefois, que l'intéressé
au point de vue de l'avancement, se trouve
remplir les conditions prévues par le statut du
personnel de sa catégorie.
La nomination de trois receveurs des Postes
M. Piétri, députés, demande à M. le ministre
du commerce : 1° s'il est exact que les trois
candidats algériens reçus au concours des 8 et
9 mars 1025 pour l'emploi de receveur de
Go classe des postes n'ont pas encore été nom-
més ; 2° dans 1 aiurmauve, quelles sont les rai-
sons qui s'opposrnl ii ces nominations. (Qucs.
tion du 27 niai 1020.)
Réponse. les facteurs-receveurs d'Algérie,
admis à l'emploi de receveur de (Jo classe a la
suite de l'examen des 8 et 9 mars 1025, ont
demandé a être promus en Algérie exclusive-
ment. Or, les nominations des agents de cette
colonie sont bien effectuées par l'administration
métropolitaine, mais sur la proposition du gou-
verneur général. Cette proposition étana récem-
ment. parvenue, les intéressés vont recevoir très
prochainement satisfaction.
Les primes de rengagement
Af. Auçinslr lirunel, député, demande a M,
le ministre Sic, la. (luerre à quel moment doit,
inlcrvernir le décret, abrogeant la disposition
illégale du décret du 22 février 1922 disposition
suivant laquelle les sous-officiers des troupes
coloniales en rours de rengagement ne pour-
ront prétendre à la différence entre le taux an-
cien (800 fr.) et le :mx nouveau (1.475 fr.) de
la prime de rengagement, alors que la loi du
21 mars 1905 stipule expressément que si, pen-
dant le cours d'un rengagement, la prime
venait a être augmentée, les intéressés auraient
droi!, an rappel de la différence de prime pour
la période de leur contrat restant a courir
(Ouestion du 27 mai 19 £ 6.)
Réponse. lin projet de décret pour l'appli-
cation du décret du 22 février 1922 aux contrats
d'engagement et de rengagement en cours nu
1«f décembre 1021 dans les troupes coloniales
est actuellement soumis au contre-seing du
ministre des finances,
A la Société des Nations
-0+--
Le mandat syrien
La Commission permanente des mandat?
que préside le marquis Theodoli a consa-
cré toute la matinée d'hier à l'audition de
M. Henry de Jouvenel.
M. Heifrv de Jouvenel annonce qu'une
enquête a été décidée sur les événements
qui ont précédé sa venue en Syrie. Mais en
ce qui concerne sa propre gestion, M. de
Jouvenel est prêt à faire devant la Commis-
siun un exposé cpmplet.
Le haut-commissaire montre que la Sy-
rie de môme que les autres Etats qui com-
posent le territoire confié à la gestion de
la France sont des pays dont les nationa-
lités sont perpétuellement en mouvement.
L'unité nationale n'existe pas dans ces ré-
pions, bouleversées par les guerres reli-
gieuses. Certes la puissance mandataire
aurait pu tenter de réaliser cette unité,
mais elle entend que des changements poli-
tiques quelconques soient réalisés par la
volonté même des habitants.
Lors de son arrivée dans cette région,
le Liban était à feu et à sang. Fallait-il
laisser les massacres se poursuivre ? Lu
France, par son action militaire, les a fait
cesser, puis elle a passé au travail politi-
que qui a abouti au Liban à l'élaboration
d'une Constitution.
Chez les Alaouites, la situation était con-
sidérée comme bonne ; aussi, M. de Jouve-
nel n'est-il point intervenu.
Il en était tout autrement en ce qui con-
cerne le Djebcl-Drusc. Que voulait la puis-
sance mandataire ? Elle déclarait que, par-
tout où régnerait la paix, la liberté serait
instaurée par elle. Mais lorsque finalement
le njebcl-Druse, escomptant la faiblesse de
la France, n. posé des conditions inaccepta-
bles, l'expédition militaire a été décidée.
Pour ce qui regarde plus particulière-
ment la Syrie, M. de Jouvenel montre que
là, comme partout, ses efforts se sont heur-
tés à l'action du comiité syro-palestinien qui
réclame l'abolition du mandat et le retrait
des troupes françaises. Il fallait tout
d'abord savoir ce que voulait la population.
C'est pour le savoir qu'il a organisé des
élections qui, en dépit des menaces de mort
des nationalistes, ont réussi et lui ont mon-
tré la voie à suivre.
Le haut commissaire français parle en-
suite de la convention d'Angora.
Mais, à ce moment, l'émir Chekib Ares-
lau, qui se trouve dans le public, commence
fi s'aigiter, faisant de nombreux signes de
protestation et de dénégation. Aussi l'huls-
sier est-il obligé de venir le ramener au
calme et de le menacer d'expulsion s'il con-
tinue.
Parlant du « bombardement de Damas »
le haut-commisaire s'est rendu compte que
permettre l'existence de foyers d'insurrec-
tion sur le flanc de la ville était à la longue
lQ. livror aux sévices des insurgés. C'est
pourquoi il a accepté que l'on procédât à sa
réduction au moyen des armes.
M. de Jouvenel fait le procès d'e l'acuon
néfaste du comité ayro-palestinien dont le
président n'est mémo pas Syrien. Le repré-
sentant de la France se demande donc de
par quel droit ce comité assaille la commis-
sion des mandats de protestaitions menson-
gères.
Il croit qu'il est possible (I'obtenir enfin
une paix durable dans ces régions trou-
blées, par des traités, par exempLe, entre
la Syrie et le Liban. Il suiggère donc finale-
ment que la commission prenne en consi-
dération le désir du Gouvernement fran-
çais de tâcher de conclure un traité avec
la Syrie, traité dont le modèle est celui qui
lie rïrak à la Grande-Bretagne.
Le président d'e la commission a remercié
M. de Jouvenel, qui a donné l'après-midi,
en séance privée, h la commission, quel-
ques renseignements compLémentaires.
Le mandat belge
sur le Ruanda-Urundi
Dans la matinée de mercredi dernier la
commission des mandats avait examiné le
rapport du Gouvernement belge sur l'admi-
nistration par ce pays d'u temtoire du
Ruanda-Urundi.
M. Marzorati, administrateur du territoire
a fait un exposé de l'œuvre entreprise en
vue de développer le bien-être matériel et
moral dlCS indigènes. Le Gouvernement
belge se propose de tirer parti des terrains
actuellement incultes situés dans la plaine
du lac Tanganvika en les cédant à des
Compagnies privées pour la culture (tu
coton. -
Les artistes coloniaux al Salon
--0-0.-
Le palmarès
Les différentes commissions de l'Académie
des Beaux-Arts, de la Société des Artistes
français, de la Société Nationale des Beaux-
Arts, du Salon d'Automne et de la Société
Coloniale, Téunics en jury sous la présidence
du sénateur Henry Bérengcr, président de la
Société Coloniale des Artistes français, ont
procédé comme il suit à l'attribution des prix
coloniaux décernés par la Société Coloniale :
Prix de Il l pidoc h ine -
Prix de l'Indochine : M. I-cgourz, peintre.
- Prix de l'Afrique Occidentale Française :
M. André Humbert, peintre. - Prix de l'Afri-
que Equatoriale Française : M. Herviault,
peintre. Prix de Madagascar : M. Christo-
phe, scuplteur. Prix du Maroc : M. Moré-
teau, peintre. Prix Louis Pumouhn : M.
Selmy, peintre. Prix de la Tunisie : Mlle
Barrier, peintre. Prix de la Compagnie Gé-
nérale Transatlantique : M. Rascoulès, pein-
tre. - Prix de la Compagnie de Navigation
Mixte : M. Halbout, sculpteuT. Prix de la
Compagnie Paquet : M. Canniccioni, peintre.
- 1.1
TAUX DE LA ROUPIE
-
A la date du 17 juin 1020. le taux officiel de
la roupie dnns l'Inde était de 12 fr. 00.
Lis ventes de laines aUI enta publiques
en tlfique du Nord
O-C-
Les essais de ventes publiques aux enchè-
res de laines organisés par la Société Nortl-
Africaine de Ventes Publiques, ont eu lieu le
10 jjia à Oudjda, le 12 à Alger, le 15 à Tu-
nis. De nombreux acheteurs assistaient à ces
ventes.
A Oudjda, 120.000 kilos de croisés de tou-
tes catégories ont été présentés. La majorité
des lots étaient composés de croijés de caté-
gories 2 à 5.
On a coté de 6 fr. 50 à 10 fr. 60 suivant ics
qualités.
Un lot de mérinos Cap importés par une
Société d'élevage marocaine a coté 23 fr. 15.
A Alger, on a coté :
Suint colons, 9 fr. 60 à 15 fr. 20.
Suint indigènes blanches, 11 fr. 30.
Suint indigènes noires, 11 fr.
Agneaux, 10 fr. 60.
Débris, 6 fr.
Les cours cotés à Tunis ne nous sont point
encore parvenus ; ils seront communiqués ul-
térieurement.
Rappelons que c'est à l'Union Ovine de
l'Afrique du Nord que sont dus les efforts en
vue de développer et de moderniser le mar-
ché des laines nord-africaines. Deux Socié-
tés ont été spécialement créées dans ce but :
la Société Nord-Africaine de Tonte ayant
pour objet d'organiser en Afrique du Nord
la tonte mécanique des moutons, le classe-
ment et l'emballage des toisons, et la So-
ciété Nord-Africaine de Ventes Publiques,
qui vient de procéder aux essais relatés plus
haut.
L'Union Ovine de l'Afrique du Nord a pu
organiser ses sections au Maroc, en Algérie
et en Tunisie, avec le concours de person-
nalités particulièrement autorisées et l'appui
absolu de l'Administration des trois pays.
Elle a dès maintenant étudié les principales
améliorations à apporter aux conditions de
vie des troupeaux de l'Afrique du Nord et
elle a prévu dans son programme leur réali-
sation progressive.
Ce groupement économique s'est préoccupé
également de l'importante question de la
production des laines fines indispensables à
l'industrie métropolitaine. Elle prépare à cet
effet, d'accord avec ses correspondants d'Aus-
tralie et du Cap, une importation prochaine
de mérinos dans ces pays.
Le rapport du dernier Conseil d'adminis-
tration de l'Union Ovine est accompagné de
lettres du ministre du Commerce, du Gou-
verneur Général de l'Algérie et des Rési-
dents Gcnéraux à Tunis et à Rabat, qui re-
connaissent unanimement l'opportunité et le
caractère d'intérêt général de l'action en-
treprise.
La production cotonnière
de la Haute. Votta
--0-0--
D'une enquête entreprise par le Service des
Textiles de la Haute-Volta, il résulte que la
production cotonnière de cette colonie était éva-
luée, pour les années antérieures à la campagne
1923-1924, à une moyenne de 7.275 tonnes de
coton brut, dont 6.000 consommées sur place
et 1.275 exportées dans les colonies voisines
sous forme de pagnes ou de bandes.
Pour la campagne 1923-1924, l'évaluation
est la suivante : production totale : 8.395 ton-
nes de coton brut dont 6.995 consommées sur
place, et 1.400 tonnes vendues au commerce
sous forme de pagnes ou de bandes, exception
faite de 60 tonnes de fibres (soit 300 tonnes de
coton brut) exporté es en Elurope. -
La campagne IVZ4-z5 a produit, au total,
11.733 tonnes de coton brut, dont 8.195 ton-
nes ont été consommées sur pl ace ou vendues
au commerce indigène dans les mêmes condi-
tions que ci-dessus, et 3.538 tonnes (,)it envi-
ron 700 tonnes de fibres) vendues aux commer-
çants européens pour l' exportation.
Les prévisions pour la campagne 1925-26
sont les suivantes : production totale, 13.500
tonnes de coton brut, dont 7.000 réservées à la
consommation locale et 6.500 tonnes (soit ap-
proximativement 1.300 tonnes de fibres) dispo-
nibles pour l'exportation.
Ces chittres, en ce qui concerne la produc-
tion et la consommation indigène, ne sont qu'ap-
proximatifs, étant donné les difficultés d'éva-
luation. Il n'en reste pas moins qu'une intéres-
sante progression peut être constatée. Cette pro-
gression ira en s' accentuant grâce à l' applica-
tion méthodique des différentes mesures envisa-
gées pour accroître le rendement des champs
cotonniers indigènes ; elles consistent : 1 0 dans
l' amélioration des procédés de culture (travaux
à la charrue, assolement, fumures) ; 2° dans la
sélection des espèces et la fixation de variétés
bien adaptées aux différents terrains : 3° dans
la conservation, pour une deuxième année, de
certaines espèces de cotonniers qui donneraient
une seconde récolte plus belle que les variétés
annuelles.
Ces méthodes sont déjà expérimentées dans
les deux fermes cotonnières de Banankélédaga
(cercle de Bobc>-Dioula,,sol et de Saria (cercle
de Koudougou) ; dans cette dernière station. vn
terrain de 5 hectares, cultivé rationnellement, a
produit 830 kilos de coton brut à l'hectare,
alors oue la moyenne de rendement à l'hectare,
pour l'ensemble des cercles cotonniers de la
colonie, en 1925, a été seulement de 140 kilos
de coton brut.
-a$*-
Le voyate de TVoilay Ytesset e. Fraace
--()-o-::-
Ben Ghanrit; représentant du sultan du
Maroc, accompagné du général Mougin. a
été reçu, hier mitin, par le Bureau du Con-
seil municipal. L'objet de cette visite était la
préparation de la réception du sultan :\
l'Hôtel de Ville, le. 13 juillet prochain.
MNeidujijnptiimt
Le budget local de la colonie du Sénégal
pour l'exercice 1926 a été arrêté à la somme
de 85.801.324 francs, en augmentation de
37,585,996 francs sur celui de 19:5.
Des ressources supplémentaires ont été
trouvées d'abord dans un développement de
la matière imposable et dans un redressement
des prévisions de l'année précédente
(12.975.996 francs) ; ensuite dans des mo-
difications du régime fiscal et hotamment
dans l'élévation de 3 à 5 de la taxe addi-
tionnelle à la patente (19.610.000 francs);
enfin dans un prélèvement de 5.000.000 de
francs sur la caisse de réserve dont l'avoir,
en fin 1925, était de 12 millions 1/ 2.
L'augmentation des charges fiscales peut
être supportée sans difficulté par la popula-
tion et le commerce car elle correspond à
l'accroissement de la prospérité économique
de la colonie dont le mouvement commercial
qui était en 1922 de 416.653.633 francs est
passé en 1925 à 1.277.903.263 francs.
Les dépenses se répartissent de la manière
suivante :
Dépenses d'ordre Fr. 16.904.695
Dépenses de gouvernement et
d administration civile et fi-
nancière 17.332.21 [
Dépenses d'intérêt économique
et social 51,564.418
On voit que ce budget est surtout un ins-
trument de réalisations puisque les dépenses
de gouvernement et d'administration ne re-
présentent que 38 du total (elles étaient
de 57,25 dans le budget de 1913), tandis
que les dépenses productives tigut ent pour
63
Ces dernières comprennent :
1° 22.070.000 francs pour les travaux du
plan de campagne triennal de mise en va-
leur élaboré et amorcé en 1925 et qui se pour-
suit cette année. Pour 1926 les prévisions se
classent ainsi :
Chemins de fcr.:. Fr. 4.500.000
Routes et ponts 1.900.000
Travaux maritimes 2.900.000
Travaux hydrauliques 5.400.000
Travaux d'édilité 3.150.000
Réseaux télégraphiques et télé-
phoniques - 500.000
Enseignement. - 600.000
Travaux agricoles 1.120.000
Prospection minière 500.000
Achat de gros matériel 1.500.000
20 5.384. T 4 francs pour le petsonnel des
Travaux publics et des services d'agriculture
et zootechniques.
30 23.305.548 francs pour d'autres dé-
penses d'intérêt économique et sccial
(P. T. T., hygiène, assistance médicale,
éducation, matériel de travaux publics et
d'agriculture, etc.).
L'efïort budgétaire de la colonie du Sé-
négal - qui est de 8 fois supérieur à et lui
de 1913, alors que dans la métropole il n'a
augmenté que de 7 fois permettra d'in-
tensifier sa mise en va leur et d' J lIgmn.ter
encore par la suite sa capacité économique.
LA PAIX AU MAROC
La conférence franco-espagnole
Les délégués français et espagnols se sont
réunis liit'T pour discuter du soi t a réser-
ver à Alxl el Kriui.
Cette question est la première que devra
résoudre la Conférence.
La résidence qu'un lui attribuera n'est
pas encore fixée, niais les- Français et les
Espagnols sont d'accord pour lui donner
une surveillance très étroite et pour ne le
traiter en aucune favori comme un souve-
rain déchu.
Les Espagnols et les Français sont d'ac-
cord aussi pour epi'Abd el Krini, qui s'est
rendu à la Fa-an ce, soit gardé eu terre
française.
Chez les Rifains
Dans toute la région au nord-Cit d'Ouez-
znn, on signale des luttes intestines entre
tribus on entre chefs. La liarka opérant en
pays rWni-Klialeil, et dont jusqu'ici l'action
semblait limitée à des actes de pillage, pa-
raît prendre position contre nous. Son chef,
Ould Si Thaini Oue/.zanni. a fait parvenir
aux gens soumis de Tazaugert une lettre
dans laquelle il les invite à se joindre à lui
pour inquiéter le djebel
Le désarmement des tribus
Le désarmement. des tribus, qui se pour-
suit favorablement, constitue une besogne
délicate et qui sera d'une certaine durée.
On estime à environ un quart de l'arme-
ment. total le nombre des armes actuelle-
ment. remises entre nos mains. Certaines
t:ribus, comme les Beiii-Zeroual, n'ont pas
encore été désarmées, car elles doivent four-
nir des partisans charges do coopérer fi
nos cAtés en raison de la menace que font
i cser sur la région les Choumaïa et les
bjebatta.
Chez les Espagnols
1 }f' ie groupement au nord de Ta/a, les
fils (III cliôr dissident Mohamed Sedïlik sa
sont présentés à Targuist. Les forces espa-
gnoles ont occupé le djebel Ilanunam.
A. MACAO
Un détachement de troupes portugaises avait
nUaqué, près do Canton, une bande de pirates
chinois qui, depuis quelques semaines, terrori-
sait les nahitants de la colonie portugaise de
Macao.
Au cours du comhnt. qui s'engagea, prés de 300
bandits chinois furent titeq et ir>0 autres dont
leur ellef, Psctmng, firent hlessés.
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