Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-06-14
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 juin 1926 14 juin 1926
Description : 1926/06/14 (A27,N90). 1926/06/14 (A27,N90).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397137z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
1
VINGT-SEPTIEME AMNBS. - Ne 90 - - --- - - - - - ----- - - -'- - - -- - - - - - - - - - - - - KUWHO : S* CENTnaHI
LUNDI SOIR, 14 JUIN IW8
, Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LC5 ARTICLES runits PAR -LES ANNALES - SONT LA PROPRltlt
EXCLUSIVE DU JOURNAL
lu rinmnrwrfPfTfomnfrTf"ri P "*"/ 'i*–rf~r -f| L
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THËBAULT
RééMiiM et AteiauiraiiM : 34, Rue du Monfc-Thabor, PARIS-1" .,. : LOOTRI U-17
le - 4 mois 8 mow
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Om l'tboawj-iiiw I– Itrt» dm poste «I «Ui lm prMpwn libnirw -
L'essor commercial
du Cameroun
0-0-
Du rapport annuel publié par le Gouver-
nement français sur l'administration du Ca-
merouh, il ressort nettement que le mouve-
ment commercial de ce territoire a subi en
1925, une progression très marquée. Les im-
portations qui avaient été en 1924 de 74 mil-
lions de francs se sont élevées en 1925 à
126 millions, tandis que les exportations sont
passées de 67 à 113 millions.
Bien que ces chiffres témoignent à pre-
mière vue d'un relèvement économique in-
contestable, il ne faut pas oublier cependant
que le franc el., 1925 a une valeur sensible-
ment moindre que celle du franc de 1924.
Malgré tout la prospérité économique du Ca-
meroun n'est pas factice, car au chapitre des
exportations nous enregistrons une plus-
value, en 1925, de 26.000 tonnes sur 1924;
au chapitre des importations se marque éga-
lement un fort accroissement (le tonnage.
Ainsi, petit à petit, le Cameroun finit par
retrouver la très réelle prospérité qu'il avait
connue dans les dernières années de l'occu-
pation allemande. Il est, en effet, nécessaire
de rappeler qu'en 1912 les importations
avaient atteint le chiffre de 34 millions de
marks et les exportations celui de 23 mil-
lions. Calculés en francs-papier, ces marks
donnent des chiffres supérieurs à ceux de
1925; mais n'oublions pas que le territoire
actuel a une superficie très inférieure à celle
du Cameroun allemand.
Si nous avons à nous réjouir des progrès
sérieux que nous venons d'indiquer, il sem-
ble cependant que la France n'ait pas tiré
de ces progrès tout le parti souhaitable.
D'autres bénéficient plus qu'elle de la pros-
crite croissante du territoire; le Cameroun
!. est pas pour l'industrie française l'impor-
tant débouché qu'il devrait être. Sur un to-
tal d'importation de 126 millions de francs,
la part de la France n'est que de 41 mil-
lions, pas même le tiers, tandis qu'en 1912
sur 34 millions de marks de marchandises,
plus de 27 millions provenaient de l'Allema-
ine. Il est vrai qu'e 1912 la liberté com-
merciale n'existait pas et que le commerce
allemand était solidement protégé. Malgré
roui, nous ne devons pas oublier que les
hauts cours (Je la livre et du dollar devraient
permettre à nos industriels et à nos commer-
çants de concurrencer victorieusement les
f' produits anglais et américains. Il n'en est
rien; nos importations sont loin de croître
aussi rapidement que les importations an-
glaises et américaines. Tandis que les nôtres
ont passé de 1924 à 1925 de 27 millions à
41, celles de l'Angleterre passaient de 26 à
•2 et celles des Etats-Unis de 4 à 10. Un
ffort sérieux d'organisation commerciale est
donc à faire pour que nos produits triom-
phent sur tout le Territoire des produits de
nos rivaux; sinon le mandat que nous assu-
mons là-bas serait sans objet.
C'est surtout en ce qui concerne les tissus
et les vêtements confectionnés que le Came-
roun constitue un important débouché. Tis-
sus de coton, lingerie, vêtements, friperie,
chaussures, chapeaux, sont de plus en plus
recherchés par les indigènes. L'importation
de ces marchandises a plus que doublé de
1924 à 1925. Il en est de même pour les
articles de ménage; une augmentation con-
sidérable est aussi à enregistrer aii chapitre
des produits alimentaires. Ceci témoigne de
4 prospérité croissante des populations qui
aspirent à se mieux nourrir et à se mieux
vêtir. Pour connaître un niveau de vie supé-
rieur. l'indigène met plus d'ardeur à re-
cueillir les richesses naturelles, il vient plus
volontiers travailler dans les établissements
européens, il s'attache résolument à étendre
les cultures alimentaires. Sa convoitise s'al-
lume à la vue de toutes les marchandises
exposées dans les comptoirs et les factoreries
qui vont se multipliant et le désir d'acquérir
vient à bout de l'insouciance, de l'apathie et
de la paresse ancestrales, bien plus effica-
cement que les procédés de force et de coer-
cition que les Allemands étaient trop en-
clins à employer.
George. Novelle,
Député du qadne-el-loire,
m Secrétaire de la Commission des Colonies.
Le mais à Madagascar
-0+-
La culture du maïs a pris dans la Grande
Ile, depuis quelques apnées, un développe-
ment tout à fait remarquable.
La production, qui était en 1911 de 279.000
kilos, atteignait en 191c le chiffre de t mil-
lion 148.000, en IC)20 celui de 2.815.000, mon-
tait en 1023 à 11.170.000 et en 1924 à 16 mil-
lions 467.000.
I.c's indigènes, cependant, n'obtiennent
guère plus de 1.800 kilos à l'hectare, alors
que s'ils abandonnaient leurs procédés pri-
mitifs, ils pourraient s'assurer un rende-
ment de 3.000 kilos pour la même surface.
Madagascar exporte son maïs à La Réu-
nion. à l'île Maurice et en France. En 1Q24,
sur 15 millions de kilos exportés, 11 mil-
lions ont été achetés par la métropole.
Les pays voisins de Madagascar sont fai-
bles consommateurs, car leurs besoins sont
subordonnés à la prospérité de l'industrie
sucrière.
En résumé, cette intéressante culture peut
être développée intensivement à Madagascar
nui trouve, en France, une très importante
'demldalf. • mm
Turfs coloniaux
--0-0.-
J'ai suivi avec un intérêt cortstant
les comptes rendus des manifesta-
tions hippiques au cours de l'hiver
et du printemps paslls. Partout le sport se
développe avec une régularité automatique.
En Indochine, en Nouvelle-Calédonie, à Ma-
dagascar, comme aux Antilles et en Afrique'
Occidentale, VlriPpisme a triomphé.
M ah c'est surtout en Afrique du Nord
qu'il donne sa mesure, grâce aux efforts des
propriétaires actifs et clairvoyants, au pre-
mier rang desquels il faut place M. G. Bros-
sette dont la cavalerie algérienne ne déparerait
pas les hippodromes parisiens où elle a été
recrutée et où elle se renouvelle constam-
ment car M. G. Brossette a remporté et
remporte encore quelques trophées de mar-
que à Longckamp, à Maisons-laffitte et à
Saint-Cloud.
Aujourd'hui, on signale une effervescence
sur le turf algérien.
Cest notre confrère Paris-Sport qui la
souligne ;
On s'agite sur le turf algérien. Il y a trois
semaines, la Commission du Code de la So-
ciété d'Encl\ragement pour l'Amélioration
des Races de Chevaux en Algérie a décidé
qu'il n'y aurait plus à l'avenir qu'une seule
autorisation d'entraîner, soit pour les pro-
priétaires eux-mêmes, soit pour les entraî-
neurs publics.
Les motifs invoqués pour cette unification
sont ceux-ci : les propriétaires, qui étaient
munis d'une autorisation d'entraîner - alors
que les professionnels jouissent d'une licence
-- se sont plaints de n'avoir pas la faculté
de pouvoir former des apprentis.
Or, cette question des apprentis est partout
à l'ordre du jour. On se souvient même que,
tout récemment, en France, la Société d'En-
couragement a pris une mesure pour encou-
rager les entraineurs i faire des élèves.
M ail les professionnels d'Algérie ne sont
pas smisfaits. Ils demandent si les proprié-
taires qui feront des apprentis pourront en
tirer profit ; si les propriétaires se contente-
ront de leus chevaux comme pensionnaires;
enfin, ils veulent savoir s'ils vont, eux, pren-
dre la qualité de gentleman et les avantages
qui y sont attachés ou si les gentlemen vont
evenir des professionnels..
Mais ceci n'est que le petit côté du sujet.
On soulève une critique plus grave. La me-
sure n'aurait aucune valeur, les autorités qui
l'ont prise n'ayant pas qualité.
Les opposants soutiennent que le dernier
congres avait décidé que les Codes de France
étaient applicables à l'Algérie.
Un congrès seul aurait donc le droit de
toucher aux règlements votés par un précé-
dent congrès et la Commission du Code au
lieu de décider, n'aurait eu alors que le droit
de proposer.
es intéressés ont l'intention de ne pas
laisser entrer en application une mesure
qu'ils estiment néfaste et irrégulière.
Il y a dans le conflit flusieuts points à
résoudre : s'il paraît bon que les propriétaires
fassent des apprentis car il y a crise de
Vapprentissage, qui t'eût cru^aussi bien dans
le travail à la cravache que dans les autres,
H, semblerait tout à fait anormal que les pro-
priétaires deviennent entraîneurs de chevaux
qui tte seraient pas leur propre propriété.
Marcel Ruedel
Avant la visite Ai saltai du Maroc
---0-0-
Le président du Conseil a reçu samedi
matin le prince Moulay el Ha'ssan, fils du
sultan du Maroc, et l'a retenu à déjeuner,
ainsi que Si Kaddour ben Ghabrit, ministre
du sultan à Paris et le chambellan du prince.
Au cours de l'après-midi, S. A. I. Moulay
el Hassan a rendu visite au maréchal 't'yau-
tey.
Un. de nos confrères, le Paris Municipal
du 12 courant, annonçait que le sultan Mou-
lay Youssef devait visiter hier l'Hôtel de
Ville, en compagnie de M. Doumergue, pré-
sident de la République ; c'est sûrement une
erreur ou une facétie de son directeur qui est
cependant initié aux choses africaines et qui
a hâte de voir le sultan du Maroc.
oe-
Les Mannesman au Maroc
La Commission des finances du Reichstag
a voté un crédit de huit millions de marks-or
à la firme Mannesmann, pour lui permettre
de conserver ses possessions du Maroc et de
maintenir en activité ses usines de Westpha-
lie.
Le Vorwerts. s'élevant contre cette déci-
sion, la Commission budgétaire du Reichstag
écrit : « ,
La fraction rocinlisle. se propose de snisir
le Reichstag de cette affaire. Le parti ollliste
est opposé en principe fi ce qu'une action po-
litique soit entreprise qui puisse troubler, mOrne
provisoirement, les rapports de l'Allemagne
avec une puissance étrangère.
–-
A Tanger
L'assemblée législative de Tanger a ap-
prouvé un projet dv convention suppri-
mant, à dater du 15 juin, le cordon doua-
nier établi le 15 avril entre Tanger et ta
zont, espagnole et réglementant la réparti-
tion des recettes douanières entre Les zo-
nes intéressées.
Cette suppression apportera un sérieux
soulagement aux difficultés dn transit inter-
national.
TAUX DE LA PIASTRE
–O--
A 1m dalo du 12 juin le taux officiel
de ln piastre à Snïgon était de 19 fr.
Le, caoutchouc.
de l'Afrique Equatoriale
M. Goude, député du Finistère, membre
M. Goude, député du Finistère, membre
de la Commission des colonies, demande à
M. le ministre des Colonies quel a été pour
l'année 1925 : iV la valeut moyenne, par
kilogramme, du caoutchouc de l'Afrique
équatoriale française, type Congo, noir et
rouge, vendu sur les marchés d'Europe;
2° la valeur, par kilogramme, des droits de
sortie, de récolte et d'affermage encaissés par
la colonie; 30 le prix du caouchouc sec tel
qu'il a été payé à l'indigène. (Question du
22 mars 1926.)
Voici la réponse qu'il a reçue :
ie Le cours du caoutchouc. type Congo
noir, a varié, pendant l'année 1925, sur le
marché français, qui absorbe la presque tota-
lité de la production de VAfrique équatoriale
française, entre 12 fr. et 47 tr. 50 le kilo-
gramme et donne une moyenne approxima-
tive de 27 Ir. 27. La moyenne du cours dit
caoutchouc rouge pour la même année est
d'environ 25 Ir. le kilogramme ; 20 les droits
de sortie sur le caoutchouc étaient fixés.) en
1925, dans les conditions suivantes : pour le
1* semestre 1925 : caoutchouc du Ga"}
droit de 40 centimes par kilogranime; caout-
chouc d'herbes, soit de o fr. 225 Par kilo-
gramme; caoutchouc dit Moyen-Lomgo et de
l'Oubanglli-CilarÍ. droit de 25 centimes par
kilogramme; pour le 2e semestre 1905 :
caoutchouc du Gabon, 60 centimes par kilo-
gramme; caoutchouc d'herbes, 60 centimes
par kilogramme ; caoutchouc du Moyen-Con-
go. 50 centimes par kilogramme. Au droit de
sortie s'ajoute une taxe de récolte perçue au
profit de la colonie fixée, en 1925, à 20 cen-
times par kilogramme de caoutchouc exporté
(caoutchouc d'herbes) et 40 centimes pour les
autres caoutchoucs (liane, ireh, céarat etc.),
et. en 1926, il 5 Ir. par kilogramme de caout-
chouc recueilli dans les forêts domaniales
non concédées. Les sociétés concessionnaires
sont exemptes du payement de cette taxe
pour le caoutchouc en provenance des terri-
toires qui leur sont concédés. Par contre,
elles p-ayent à la colonie une redevance su-
perficielle et une redevance proportionnelle
à leurs bénéfices ou aux quantités exportées.
La redevance à Vexporiation, analogue au
étroit de sortie, est de 4 fr. 75 par kilogramme
Pour le prix de 25 fr.; 30 pour les prix Payés
aux indigènes récolteurs il convient de-dis-
tinguer trois nones :
I. La zone lib". c'est-à-dire les terri-
toires où la concurrence peut jouer. Dans
ces régions, le prix moyen d'achat à l'indi-
gène au kilogramme de caoutchouc varie
entre 8 et 15 fr. le kilogramme, suivant • •'
a) le nombre des acheteurs. Par suite de l'im-
portance de la demande; b) V éloignement du
lieu d'achat du point d évacuation sur les
entrepôts de séchage; c) les facilités mêmes
de cette évacuation et les difficultés de trans-
port vers le point d'exportation.
II. Zone concédée. Dans cette Bone, on
distingue deux catégories de concessionnai-
res : Ire catégorie, le concessionnaire pos-
sède le monopole de la récolte d'un produit,
te commerce des autres produits restant li-
bre. Le prix d'achat du caoutchouc aux in-
digènes par le concessionnaire de cette caté-
gorie a été en moyenne, en 1925, de 2 francs
par kilogramme plus la ration attribuée aux
indigènes. Depuis le début de 1926, il a été
porté à 3 fr. Plus la ration. Le département
des colonies compte obtenir un nouveau re-
lèvement Plus considérable au cours dit se-
cond semestre 1926; 20 catégorie : grandes
concessions accordées en 1899, avec cahier
des charges. - La société concessionnaire est
maîtresse de son prix d'achat du produit à
Vindigène. Sur les territoires occupés par les
grandes concessions, le caoutchouc a été payé
à l'indigène jusqu'en 1925, 1 fr. 50 le kilo-
gramme. Le Gouverneur Général de l'Afri-
que équatoriale française a obtenu que le
prix fat porté, en 1926, à 3 fr. 50. Celles de
ces concessions subsistant encore, en petit
nombre, doivent expirer en 1929.
Nous comprenons les raisons qui ont fait
poser cette importante rjtiestkm par le député
du Finistère. Nous reviendrons bientôt sur
les intéressants problèmes qu'elle pore.
Les comités de propagande coloniale
--0.0--
On connaît les remarquables résultats obte-
nus par les Comités régionaux de propagande
coloniale. L'idée première de la création de
ces organismes appartient à l'Agence Econo-
mique de l'Afrique Occidentale Française.
Le ministre des Colonies frappé des avanta-
ges que présente, cette formule nouvelle de
propagande a, depuis, généralisé et réglemen-
té l'action de ces Comités. Dix-neuf d'entre
eux étaient déjà constitués. Le vingtième
vient de se fonder à Rennes.
A la suite d'une conférence de M. Victor
Beaureard. faite au nom de l'Agence Econo-
mique de l'A.O.F. à l'Hôtel de Ville de Ren-
nes, un Comité provisoire avait été constitué.
En un mois, grâce à l'activité de ses mem-
bres, grâce surtout à l'esprit d'initiative et à
la remarquable compétence de M. Louis Gril-
let, inspecteur départemental du Travail, le
Comité de Bretagne de Propagande Coloniale
est définitivement constitué. Placé sous le pa-
tronage d'honneur des autorités régionales et
de M. le maire de Rennes, il étend son action
sur six départements. Le Conseil d'adminis-
tration présidé par M. Deniaud. président de
la Chambre de Commerce de Rennes, com-
prend les représentants des principales Cham-
bres de Commerce do Bretagne. M. Louis Gril-
let remplit les fonctions de vice-président, di-
recteur du Comité.
Ce nouveau Groupement est organisé, rn
vue d'une action pratique efficace. Il n déjh
constitué deux \('ction!; techniques respective-
'int,nt destinées à l'étude des « bois coloniaux »
et des « cuirs et peaiix » exclusivement compo-
sées de spécialistes. f
Il y a tout lieu d'espérer nue Comité do
Bretame comme los autres fora bientôt naître
un utile courant d'affaires entre nos belles
Régions de l'Ouest et nos colonies.
L' Asie n'a pas de chance
Nos lecteurs ont lu dans nos derniers nu-
méros que ce paquebot a dû être désarmé à
Bordeaux et que son départ pour la Côte
Occidentale d'Afrique a été remis sine die.
Or, à son dernier voyage de retour, au
départ de Tabou, où les paquelots recru-
tent les Kroumen, les chautfeurs et soutiers
indigènes de l'Asie ont refusé obéissance au
chef mécanicien qui leur avait intimé un or-
dre conforme à la décision de l'administra-
teur maritime de Bordeaux, devant lequel
la même question avait été portée au cours
du dernier voyage.
A l'arrivée à Conakry, en présence de
l'administrateur de la marine, les memes
hommes confirmèrent catégoriquement leur
refus.
A Conakry, leur débarquement discipli-
naire fut décidé et exécuté aussitôt. Mais
tout le personnel indigène de la machine,
prenant fait et cause pour les quelques dé-
linquants, s'embarqua, malgré les ordres du
bord, dans la chaloupe qui allait à terre.
Un officier qui se trouvait dans la cha-
loupe, donna l'ordre à plusieurs des indi-
gènes qui s'étaient installés sur le capot de
descendre à l'intérieur. Les hommes très
excités ne tinrent aucun compte de l'obser-
vation de l'officier qui fit alors ralentir la
vitesse de l'embarcation et marcher aussi
lentement que possible. A moitié route en-
viron de terre, la chaloupe subit un violent
coup de roulis ; plusieurs hommes glissèrent
à l'eau. Deux d'entre eux ne purent être re-
pêchés ayant, sans doute, succombé par suite
de congestion.
Le débarquement disciplinaire des hom-
mes à Conakry ne put être effectué, faute
de main-d'œuvre de remplacement.
A l'arrivée à Dakar, le débarquement dis-
ciplinaire ayant été maintenu, l'équipage en-
tier, machines, pont. garçons, se solidarisa
avec les coupa les exigeant leur réembarque-
ment pour Bordeaux où ils estimaient qu'ils
devaient être jugés et punis.
Devant l'impossibilité de Templacer 150
hommes d'équipage dans un délai de temps
restreint, compte tenu de la présence à bord
de nombreux passagers, satisfaction fut don-
née aux exigences de l'équipage.
V Asie arrivé à Dakar le 22 mai vers t 5
heures, reprit la mer le 23 vers Ii heures.
Tels sont. d'après l'Ouest-Africain Fran-
çais, les incidents qui ont marqué le retour
de ce paquebot qui vient enfin de quitter Bor-
deaux samedi dernier.
..8 –
L'expMtatiM les chemsle fer
de rAMqae Occidentale Française en 1924
- O-O j
Les résultats de l'exploitation des chemins
de fer de l'Afrique Occidentale française en
1924 ont été les suivants :
Io Chemins de fer de l'Administration:
a) Conakry-Niger : Longueur de ligne
exploitée, 662 kms ; Recettes réalisées, 7 mil-
lions 341.985 fr. 36; Voyageurs transportés,
168.421 ; Marchandises, 34.294 tonnes.
b) Côte d'Ivoire : Longueur de ligne exploi-
tés, 371 kms; Recettes réalisées, 6.092.039
francs 26 ; Voyageurs transportés, 412.935;
Marchandises, 57.520 tonnes.
c) Thiès-Niger : Longueur de ligne exploi-
tée. 1.220 kms; Recettes réalisées, 23.915.277
francs 32 ; Voyageurs transportés, 936.945 ;
Marchandises, 34.668 tonnes.
d) Est-Dahoméen : Longueur de ligne
exploitée, 80 kms; Recettes réalisées, 745.814
francs 09; Voyageurs transportés, 143.864;
Marchandises, 18.754 tonnes.
20 Chemins de fer privé;; :
a) Dakar-Saint-Louis Longueur de Italie
exploitée, 263 kms ; Recettes réalisées, 20 mil-
lions 344.736 fr. 81 ; Voyageurs transportés
773.053; Marchandises, 261.665 tonnes.
b) Central-Dahoméen : Longueur de ligne
exploitée, 293 kms; Recettes réalisées, .1 mil-
lions 688.026 fr. 28 ; Voyageurs transportés.
401.760; Marchandises, 33.956 tonnes.
Soit au total •: Longueur de lignes exploi-
tées, 2.889 kms. Recettes réalisées. 62.127.879
francs 12: Voyageurs transportés, 2.836.90,8;
Marchandises, 640.857 tonnes.
.1. –-
M. LEM PERUERUNS LE DftONINE
---0-0--
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, a pré-
sidé hier un grand banquet républicain il Bourg-
d'Oisans.
Le ministre des Colonies, dans le discours
qu'il a prononcé, a insisté sur la nécessité de
revenir nu. p.crulin d'arrondissement. Puis, par-
lant de la situation financière, il a dit qu'une
des causes du n('(',J¡i<;('rn('nt de notre devise
provient peut-être de ce que certains Français
manquent de confiance dans la monnaie de leur
pays et provoquent de ce fait l'inquiétude de
l'étranger. 11 est du devoir de tous de cimen-
ter une union indissoluble pour la défense du
franc par laquelle la confiance renaîtra et sera
,ln eauso du reli''Vf'mC'nl linancier du pays.
Le Ministre des Colonies a quitté Lyon ro
midi, se rendant à Bordeaux où il arrivera ce
soir. Comme nous l'avons annonrk, il présidera
domain ii 0 h. 30, 1\ i'innuguration de la Foire
Coloniale.
..-
laMnlun faiwniiie Moniale
M. Léon Perrier. ministre des Colonies, a
longuement visité le Laboratoire d'Agronomie
Coloniale, dirigé par le orofesseur Aug. Che-
valier, au Muséum. Il a été, entre autres, vive-
ment intéressé par l'emploi des bois coloniaux
dans la construction et l'ameublement. comme
la démonstration en a été faite, sur l'initiative
de l'Académie des Sciences coloniales, dans la
reconstruction de ce Laboratoire incendié l'an
dernier MM. les Architectes et entrepreneurs
(le menuiserie auraient grand profit à faire la
même visite.
DANS LA LEGION D'HONNBUR
O-O
MINISTERE DES COLONIES
Po..:.! nommé rhevolier : M. Poirier (Louis),
membre rtrln lo Centro Afriquo où il Mnit. chargé do la
documentation cinématographique.
Noir sur Blanc
--0-0--
Nous avons regretté que deux hommes qui
s'estimaient et s'aimaient comme deux frères
se soient subitement brouillés et se soient
lancé à la tête les plus blessantes injures.
MM. Ernest Outrey et Octave Homberg ont
brisé des lances et le combat ne semble pas
près de s'arrêter.
Au este, quoi de plus surprenant que de
voir l' Humanité faire chorus avec M. Er-
nest Outrey contre M. Oelive Homberg et
reproduire les arguments du député contre
le financier - en même temps, les camarades
communistes à la Chambre avoir de violentes
altercations avec l'élégant député de la Co-
chinchine et reprendre contre lui les faits et
gestes que M. Octave Homberg a publiés
contre M. Ernest Outrey.
Il y a mieux, le doyen de la Presse colo-
niale dirige deux journaux, l'un colonial et
méditerranéen, dans lequel associé avec M.
Ernest Outrey - en manchettes tous deux
jusqu'il y a trois semaines, mais si un nom
a disparu, une adresse subsiste il repro-
duit contre M. Octave Homberg des articles
empruntés aux feuilles les plus virulentes, et
l'autre parisien et pas colonial pour un sou,
où il célèbre les louanges de M. Octave
Homberg avec une frénésie et une cons-
tance qui ont été appréciées.
Ah ma tête! ma tête!
L'Angély
Le cours du riz
SAIGON
Il juin
(les 1.000 kilos en piastres)
Riz no 1, SJ5 brisures 110 70
Riz n* 2, 40 .brisures 105 20
Riz 11° 2, 50 brisures 101 20
Brisures no 1 et 2 86 Il
Brisures n° 3 et 4 74 »
Farines 30 30
Paddy Vinh Long. 62 »
Paddy Ce Cong (H 50
Paddy Baixau 63 50
Paddy Bac Lieu 64 50
Coprah (les 100 kilos) 18 25
(Par dpiJchc Indopacifi.)
ffle.»-
MtMtMKM toWtai il Mis-Ultra
Recherches archéologiques
en IÆtrAme-Orient
Lors d'une récente séance, M. Goloubew
exposa les résultats d'explorations archéolo-
giques effectuées à 25 kilomètres au nord-
est d'Angkor, où a été étudié un temple
khmer du quatorzième siècle, découvert en
pleine forêt.
Il entretint ensuite l'Académie des résul-
tats de fouilles pratiquées depuis 1913 dans
des tombes anciennes de l'Annam et du Ton-
kin. De nombreux objets en bronze et en terre
cuite y ont été trouvés, qui tous présentent
une grande analogie avec ceux rencontrés en
Chine, et qui datent de l'époque de Han. On
a découvert, en outre, dans une tombe, un j
bronze représentant une citadelle. Ce spéci-
men de l'architecture militaire chinoise est
unique. M. Goloubew signala encore un mo-
dèle de maison privée exhumée d'une tombe
et il fait remarquer que dans aucune de ces
tombes il n'a été rencontré d'ossements.
MM. Senart et Pelliot présentèrent des ob-
servations. Ce dernier fit observer que les
fouilles dont a parlé M. Goloubew sont les
premières fouilles « contrôlées » effectuées
dans ces régions et poursuivies d'une façon
scientifique, grâce à quoi tous les objets
qu'elles ont permis de découvrir sont pour-
vus d'un certificat d'origine, alors que ceux
qui viennent de Chine sont apportés sur ter,
marchés sans ce certificat.
.,.
Les colonies au secours
de la métropole
--0-0--
Nous avons annoncé qu'un décret allait pa-
raître incessamment, obligeant le mélange, à la
farine de blé, de farines de riz et de manioc
provenant des colonies françaises.
« Au Ministère de l'Agriculture, écrit la
- Journée Indusfrielle, on nous a assuré qu'au-
cune décision définitive n'avait été prise à ce
sujet. Précisons, d'autre part, que le ministre
de l'Agriculture considère personnellement que
le résultat de l'incorporation de la farine de
manioc serait illusoire, étant donné les faibles
quantités que pourrait seulement nous fournir
Madagascar. »
L'honoTable M. François Binet n ignore cer-
tes pas qu'il y a d'autres régions de nos colonies
qui produisent du manioc, ne seraient-ce que
l'A. O. F. et l'A. E. F., où il constitue la
base de l'alimentation des indigènes.
Pour une fois que l'on songe à utiliser quel-
ques-uns de nos produits coloniaux, il n' est pas
très adroit d' en dissuader ceux qui ont eu cette
rare - initiative. -
Heureusement, les renseignements de notre
confrère étaient inexacts, car, par décret du mi-
nistre de l'Agriculture, à partir du 20 juin
1926, la farine devra être obligatoirement com-
posée d'un mélange de 90 °ô de farine entière
de froment et de 10 0 > de farine de seigle. ou
de riz, ou d'orge, ou de manioc, ou d'un mé-
lange de deux ou plusieurs de ces succédanés.
UNE COLONIE POUR L'EX-KAISER
':('-krlÏ('\r n fnit nu tribunnl do Windhuk
vSud-Ouoflt nfrirninl uno domnndo pour In
1'tihlUOn du domnino do la fnmillc Ho-
honzollem. silu^ dons lo territoire mnn-
daté.
UN GRAND ÉCRIVAIN COLONIAL
---0-
Charles Renel
Ce n'est pas d'aujourd'hui que la littéra-
ture coloniale est née. De tous les écrivains
qui ont contribué, parmi les plus proches de
nous, à lui conquérir le faveur du public,
deux, surtout, méritent une citation spéciale :
Jules Boissière, pour hc^ Paroles d'un in-
toxiqué, et ses Fumeurs d'opium, et Emito
Nolly, pour sa Barque annamite, son Iliois
le Maboul et ses contes.
Je sais. les noms de Kipling, de Loti".
de Farrère, viennent tout aussitôt à l'esprit.
Mais le poète des Livres de la Jungle, si*
apprécié en France, est Anglais; Loti et..
Farrère. navigateurs, ne sont pas, à propre-
ment parler, des coloniaux : bien que pei-.,
gnant avec des qualités différentes d'intensi#6-
et d'exactitude, les hommes et les paysa«e
de notre vaste empire extra-européen, ils évc-
luent dans un cadre plus large; ils sont des
descripteurs du globe et doivent ûtre, pour
cette raison, pris à part.
Un même hasard a voulu que Boissière et
Nolly, têtes incontestées de notre littérature
coloniale moderne, évoquassent la Tiche In-
dochine ; c'est surtout en Annam, au Tonkin,
au Laos, dans les pays des Jaunes que nous
pioniènent ces deux grands disparus.
L'Algérie s'enorgueillit de posséder Louis
Bertrand, étoile d'une pléiade de bons au-
teurs, mais aucune autre de nos possessions,
bien qu'ayant inspiré des éciivains estima-
bles n a. jusqu'ici, trouvé son chantre : au-
cune, hormis Madagascar.
La grande ile de l'Océan ludien a eu, en
effet, la bonne fortune d'accueillir un fonc-
tionnaire de valeur, un fin lcttrô ; Charles
Renel.
Directeur de l'Enseignement à Tananarive,
Renel a consacré ses loisirs à l'étude des dia-
lectes et des coutumes des races dont il avait
la charge d'éducation intellectuelle. Son œu-
vre entier témoigne de la réussite de son
effort, de son extraordinaire compréhension,
qu'il disserte des « Anciennes religions de
Madagascar », que, dans ses contes, il ex-
prime le suc des folklores, que, dans des ro-
mans convenablement mûris il expose les
traditions de nos protégés : La coutume des
ancêtres, La Race inconnue, La Fille de l'Ile
Rouge, et ce puissant et profond Décivilise,
qu'on ne peut lire sans admiration.
Charles Renel est mort l'année dernière à
son poste, et l'Edition Flammarion oublie
aujourd'hui son loman posthume -. L'Oncle
d'Afrique.
Cet ouvrage est d'aussi bonne qualité que
les précédents. Renel tente d'y emprisonner
une fois pour toutes la psychologie des mé-
tis : l'affabulation est agréable, mais il
n'écrit pas uniquement pour ronter, -- son
but réel est de nous faire envisager le pro-
blème capital de la colonisation : l'ascension
des races protégées, - et le métissage étant
une des circonstances de cette ascension, il
nous intéresse aux tendances et au sort des
êtres issus des croisements inévitables, dési-
rables même, aux « sang-mèlés >> en lesquels
se heurtent des hérédités rivales.
Il excelle à présenter ces conttits. à en.
suggérer la dramatique acuité, à en cher-
cher la nioraK-, au grand profit de tous ceux
qui pensent au delà d'une intrigue amou-
rcuse, fût-elle aménagée dans un décor exo-
tique de 1a peinture juste et délicate que sait
lui donner Renel.
Qu'il la possède cette question troublante
des races, qu'il les a approfondis les arcanes
de ces coutumes indigène,, qu'il les voit fa-
milièrement ces paysages de la côte et de la
montagne, du pays Betsimisaraka et de
l'Imerina, de la plage madréporique et de la
forêt !
Mais, surtout, comme on sent de qtlell
constante application une semblable clair-
voyance est la résultante !
Je ne fais de réserves que sur le titre de.
son choix : L'Oncle d'Afrique.
A ce dernier livre, La Métisse aurait mieux.,
convenu. Car il ne triche jamais I\l'l: son
sujet : tout y est soigneusement coordonné-
dans le détail pour concourir à cette lumi-
neuse expression d'ensemble ; oui, c'est bien
le caractère de Louisette Dcrúisy, u la mé-
tisse », qui donne son importance à ce ro-
man, suite logique du Décirilisé et de La
Fille de l'lle NOligC.
Je n'ai jamais eu l'honneur de icncontrcr
Chaaies Renel, mais, à travers son mivie, je
l'ai suivi à Tananarive, à ce poste de con-
fiance. où il tâchait à compreiuho et se
faire comprendre pour s'attacher ces âmes
primitives et les amener progressivement à
notre stade. Je le deVIne. appliqué au labeur,
conscient du grand rôle que la destinée lui
assignait, consignant ses observations pour
améliorer les méthodes et, peu à peu, ga-
gnant par la sympathie un irrésistible ascen-
dant sur ses disciples vers lesquels il se pen-
chait avec l'intelligente affection qui emplit
tous ses livres.
C'est parce qu'il n'eut pas Llmr d'un con-
quérant brutal, mais d'un patient éducateur,
d'un envoyé d'élite de la nation émancipa-
trice que Charles Renel lut un r< rivain et:
un colonial accompli,
La poursuite de son but élevé ie détourna
des sinuosités de l'intrigue. Fq-Ct pour cela
que le prix de Littérature coloniale, qui au-
rait dû. depuis longtemps, consacrer officiel-
lement sa valeur -- si cette soite de mani-
festations signifie encore quelque chose - nI)
s'est pas élevé jusqu'à lui?
Mais TVv.ssièie et Nolly l'auraient désigné
riour un des leur-, et. il est à souhaiter quo
e grand public le connaisse afin que, dans,
un avenir proche, d'habiles ddT()\Is('ur; rie.
le puissent impunément piller.
Son nom n'est inscrit sur aucun palmarès
éphém^e, mais sa récompense, sa consécra-
tion, epiont d'avoir laissé l'exemple d'un
erand serviteur et d'un écrivain talentue :v.
amenant, par des voies loyales, de nouveaux
adeptes à notre expansion et confondant les
contempteurs intéressés de nos méthodes co-
loniales en leur présentant le v-i-.iL'e géné-
reux. le vrai vidage de la France
Henri Mariol.
VINGT-SEPTIEME AMNBS. - Ne 90 - - --- - - - - - ----- - - -'- - - -- - - - - - - - - - - - - KUWHO : S* CENTnaHI
LUNDI SOIR, 14 JUIN IW8
, Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LC5 ARTICLES runits PAR -LES ANNALES - SONT LA PROPRltlt
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Om l'tboawj-iiiw I– Itrt» dm poste «I «Ui lm prMpwn libnirw -
L'essor commercial
du Cameroun
0-0-
Du rapport annuel publié par le Gouver-
nement français sur l'administration du Ca-
merouh, il ressort nettement que le mouve-
ment commercial de ce territoire a subi en
1925, une progression très marquée. Les im-
portations qui avaient été en 1924 de 74 mil-
lions de francs se sont élevées en 1925 à
126 millions, tandis que les exportations sont
passées de 67 à 113 millions.
Bien que ces chiffres témoignent à pre-
mière vue d'un relèvement économique in-
contestable, il ne faut pas oublier cependant
que le franc el., 1925 a une valeur sensible-
ment moindre que celle du franc de 1924.
Malgré tout la prospérité économique du Ca-
meroun n'est pas factice, car au chapitre des
exportations nous enregistrons une plus-
value, en 1925, de 26.000 tonnes sur 1924;
au chapitre des importations se marque éga-
lement un fort accroissement (le tonnage.
Ainsi, petit à petit, le Cameroun finit par
retrouver la très réelle prospérité qu'il avait
connue dans les dernières années de l'occu-
pation allemande. Il est, en effet, nécessaire
de rappeler qu'en 1912 les importations
avaient atteint le chiffre de 34 millions de
marks et les exportations celui de 23 mil-
lions. Calculés en francs-papier, ces marks
donnent des chiffres supérieurs à ceux de
1925; mais n'oublions pas que le territoire
actuel a une superficie très inférieure à celle
du Cameroun allemand.
Si nous avons à nous réjouir des progrès
sérieux que nous venons d'indiquer, il sem-
ble cependant que la France n'ait pas tiré
de ces progrès tout le parti souhaitable.
D'autres bénéficient plus qu'elle de la pros-
crite croissante du territoire; le Cameroun
!. est pas pour l'industrie française l'impor-
tant débouché qu'il devrait être. Sur un to-
tal d'importation de 126 millions de francs,
la part de la France n'est que de 41 mil-
lions, pas même le tiers, tandis qu'en 1912
sur 34 millions de marks de marchandises,
plus de 27 millions provenaient de l'Allema-
ine. Il est vrai qu'e 1912 la liberté com-
merciale n'existait pas et que le commerce
allemand était solidement protégé. Malgré
roui, nous ne devons pas oublier que les
hauts cours (Je la livre et du dollar devraient
permettre à nos industriels et à nos commer-
çants de concurrencer victorieusement les
f' produits anglais et américains. Il n'en est
rien; nos importations sont loin de croître
aussi rapidement que les importations an-
glaises et américaines. Tandis que les nôtres
ont passé de 1924 à 1925 de 27 millions à
41, celles de l'Angleterre passaient de 26 à
•2 et celles des Etats-Unis de 4 à 10. Un
ffort sérieux d'organisation commerciale est
donc à faire pour que nos produits triom-
phent sur tout le Territoire des produits de
nos rivaux; sinon le mandat que nous assu-
mons là-bas serait sans objet.
C'est surtout en ce qui concerne les tissus
et les vêtements confectionnés que le Came-
roun constitue un important débouché. Tis-
sus de coton, lingerie, vêtements, friperie,
chaussures, chapeaux, sont de plus en plus
recherchés par les indigènes. L'importation
de ces marchandises a plus que doublé de
1924 à 1925. Il en est de même pour les
articles de ménage; une augmentation con-
sidérable est aussi à enregistrer aii chapitre
des produits alimentaires. Ceci témoigne de
4 prospérité croissante des populations qui
aspirent à se mieux nourrir et à se mieux
vêtir. Pour connaître un niveau de vie supé-
rieur. l'indigène met plus d'ardeur à re-
cueillir les richesses naturelles, il vient plus
volontiers travailler dans les établissements
européens, il s'attache résolument à étendre
les cultures alimentaires. Sa convoitise s'al-
lume à la vue de toutes les marchandises
exposées dans les comptoirs et les factoreries
qui vont se multipliant et le désir d'acquérir
vient à bout de l'insouciance, de l'apathie et
de la paresse ancestrales, bien plus effica-
cement que les procédés de force et de coer-
cition que les Allemands étaient trop en-
clins à employer.
George. Novelle,
Député du qadne-el-loire,
m Secrétaire de la Commission des Colonies.
Le mais à Madagascar
-0+-
La culture du maïs a pris dans la Grande
Ile, depuis quelques apnées, un développe-
ment tout à fait remarquable.
La production, qui était en 1911 de 279.000
kilos, atteignait en 191c le chiffre de t mil-
lion 148.000, en IC)20 celui de 2.815.000, mon-
tait en 1023 à 11.170.000 et en 1924 à 16 mil-
lions 467.000.
I.c's indigènes, cependant, n'obtiennent
guère plus de 1.800 kilos à l'hectare, alors
que s'ils abandonnaient leurs procédés pri-
mitifs, ils pourraient s'assurer un rende-
ment de 3.000 kilos pour la même surface.
Madagascar exporte son maïs à La Réu-
nion. à l'île Maurice et en France. En 1Q24,
sur 15 millions de kilos exportés, 11 mil-
lions ont été achetés par la métropole.
Les pays voisins de Madagascar sont fai-
bles consommateurs, car leurs besoins sont
subordonnés à la prospérité de l'industrie
sucrière.
En résumé, cette intéressante culture peut
être développée intensivement à Madagascar
nui trouve, en France, une très importante
'demldalf. • mm
Turfs coloniaux
--0-0.-
J'ai suivi avec un intérêt cortstant
les comptes rendus des manifesta-
tions hippiques au cours de l'hiver
et du printemps paslls. Partout le sport se
développe avec une régularité automatique.
En Indochine, en Nouvelle-Calédonie, à Ma-
dagascar, comme aux Antilles et en Afrique'
Occidentale, VlriPpisme a triomphé.
M ah c'est surtout en Afrique du Nord
qu'il donne sa mesure, grâce aux efforts des
propriétaires actifs et clairvoyants, au pre-
mier rang desquels il faut place M. G. Bros-
sette dont la cavalerie algérienne ne déparerait
pas les hippodromes parisiens où elle a été
recrutée et où elle se renouvelle constam-
ment car M. G. Brossette a remporté et
remporte encore quelques trophées de mar-
que à Longckamp, à Maisons-laffitte et à
Saint-Cloud.
Aujourd'hui, on signale une effervescence
sur le turf algérien.
Cest notre confrère Paris-Sport qui la
souligne ;
On s'agite sur le turf algérien. Il y a trois
semaines, la Commission du Code de la So-
ciété d'Encl\ragement pour l'Amélioration
des Races de Chevaux en Algérie a décidé
qu'il n'y aurait plus à l'avenir qu'une seule
autorisation d'entraîner, soit pour les pro-
priétaires eux-mêmes, soit pour les entraî-
neurs publics.
Les motifs invoqués pour cette unification
sont ceux-ci : les propriétaires, qui étaient
munis d'une autorisation d'entraîner - alors
que les professionnels jouissent d'une licence
-- se sont plaints de n'avoir pas la faculté
de pouvoir former des apprentis.
Or, cette question des apprentis est partout
à l'ordre du jour. On se souvient même que,
tout récemment, en France, la Société d'En-
couragement a pris une mesure pour encou-
rager les entraineurs i faire des élèves.
M ail les professionnels d'Algérie ne sont
pas smisfaits. Ils demandent si les proprié-
taires qui feront des apprentis pourront en
tirer profit ; si les propriétaires se contente-
ront de leus chevaux comme pensionnaires;
enfin, ils veulent savoir s'ils vont, eux, pren-
dre la qualité de gentleman et les avantages
qui y sont attachés ou si les gentlemen vont
evenir des professionnels..
Mais ceci n'est que le petit côté du sujet.
On soulève une critique plus grave. La me-
sure n'aurait aucune valeur, les autorités qui
l'ont prise n'ayant pas qualité.
Les opposants soutiennent que le dernier
congres avait décidé que les Codes de France
étaient applicables à l'Algérie.
Un congrès seul aurait donc le droit de
toucher aux règlements votés par un précé-
dent congrès et la Commission du Code au
lieu de décider, n'aurait eu alors que le droit
de proposer.
es intéressés ont l'intention de ne pas
laisser entrer en application une mesure
qu'ils estiment néfaste et irrégulière.
Il y a dans le conflit flusieuts points à
résoudre : s'il paraît bon que les propriétaires
fassent des apprentis car il y a crise de
Vapprentissage, qui t'eût cru^aussi bien dans
le travail à la cravache que dans les autres,
H, semblerait tout à fait anormal que les pro-
priétaires deviennent entraîneurs de chevaux
qui tte seraient pas leur propre propriété.
Marcel Ruedel
Avant la visite Ai saltai du Maroc
---0-0-
Le président du Conseil a reçu samedi
matin le prince Moulay el Ha'ssan, fils du
sultan du Maroc, et l'a retenu à déjeuner,
ainsi que Si Kaddour ben Ghabrit, ministre
du sultan à Paris et le chambellan du prince.
Au cours de l'après-midi, S. A. I. Moulay
el Hassan a rendu visite au maréchal 't'yau-
tey.
Un. de nos confrères, le Paris Municipal
du 12 courant, annonçait que le sultan Mou-
lay Youssef devait visiter hier l'Hôtel de
Ville, en compagnie de M. Doumergue, pré-
sident de la République ; c'est sûrement une
erreur ou une facétie de son directeur qui est
cependant initié aux choses africaines et qui
a hâte de voir le sultan du Maroc.
oe-
Les Mannesman au Maroc
La Commission des finances du Reichstag
a voté un crédit de huit millions de marks-or
à la firme Mannesmann, pour lui permettre
de conserver ses possessions du Maroc et de
maintenir en activité ses usines de Westpha-
lie.
Le Vorwerts. s'élevant contre cette déci-
sion, la Commission budgétaire du Reichstag
écrit : « ,
La fraction rocinlisle. se propose de snisir
le Reichstag de cette affaire. Le parti ollliste
est opposé en principe fi ce qu'une action po-
litique soit entreprise qui puisse troubler, mOrne
provisoirement, les rapports de l'Allemagne
avec une puissance étrangère.
–-
A Tanger
L'assemblée législative de Tanger a ap-
prouvé un projet dv convention suppri-
mant, à dater du 15 juin, le cordon doua-
nier établi le 15 avril entre Tanger et ta
zont, espagnole et réglementant la réparti-
tion des recettes douanières entre Les zo-
nes intéressées.
Cette suppression apportera un sérieux
soulagement aux difficultés dn transit inter-
national.
TAUX DE LA PIASTRE
–O--
A 1m dalo du 12 juin le taux officiel
de ln piastre à Snïgon était de 19 fr.
Le, caoutchouc.
de l'Afrique Equatoriale
M. Goude, député du Finistère, membre
M. Goude, député du Finistère, membre
de la Commission des colonies, demande à
M. le ministre des Colonies quel a été pour
l'année 1925 : iV la valeut moyenne, par
kilogramme, du caoutchouc de l'Afrique
équatoriale française, type Congo, noir et
rouge, vendu sur les marchés d'Europe;
2° la valeur, par kilogramme, des droits de
sortie, de récolte et d'affermage encaissés par
la colonie; 30 le prix du caouchouc sec tel
qu'il a été payé à l'indigène. (Question du
22 mars 1926.)
Voici la réponse qu'il a reçue :
ie Le cours du caoutchouc. type Congo
noir, a varié, pendant l'année 1925, sur le
marché français, qui absorbe la presque tota-
lité de la production de VAfrique équatoriale
française, entre 12 fr. et 47 tr. 50 le kilo-
gramme et donne une moyenne approxima-
tive de 27 Ir. 27. La moyenne du cours dit
caoutchouc rouge pour la même année est
d'environ 25 Ir. le kilogramme ; 20 les droits
de sortie sur le caoutchouc étaient fixés.) en
1925, dans les conditions suivantes : pour le
1* semestre 1925 : caoutchouc du Ga"}
droit de 40 centimes par kilogranime; caout-
chouc d'herbes, soit de o fr. 225 Par kilo-
gramme; caoutchouc dit Moyen-Lomgo et de
l'Oubanglli-CilarÍ. droit de 25 centimes par
kilogramme; pour le 2e semestre 1905 :
caoutchouc du Gabon, 60 centimes par kilo-
gramme; caoutchouc d'herbes, 60 centimes
par kilogramme ; caoutchouc du Moyen-Con-
go. 50 centimes par kilogramme. Au droit de
sortie s'ajoute une taxe de récolte perçue au
profit de la colonie fixée, en 1925, à 20 cen-
times par kilogramme de caoutchouc exporté
(caoutchouc d'herbes) et 40 centimes pour les
autres caoutchoucs (liane, ireh, céarat etc.),
et. en 1926, il 5 Ir. par kilogramme de caout-
chouc recueilli dans les forêts domaniales
non concédées. Les sociétés concessionnaires
sont exemptes du payement de cette taxe
pour le caoutchouc en provenance des terri-
toires qui leur sont concédés. Par contre,
elles p-ayent à la colonie une redevance su-
perficielle et une redevance proportionnelle
à leurs bénéfices ou aux quantités exportées.
La redevance à Vexporiation, analogue au
étroit de sortie, est de 4 fr. 75 par kilogramme
Pour le prix de 25 fr.; 30 pour les prix Payés
aux indigènes récolteurs il convient de-dis-
tinguer trois nones :
I. La zone lib". c'est-à-dire les terri-
toires où la concurrence peut jouer. Dans
ces régions, le prix moyen d'achat à l'indi-
gène au kilogramme de caoutchouc varie
entre 8 et 15 fr. le kilogramme, suivant • •'
a) le nombre des acheteurs. Par suite de l'im-
portance de la demande; b) V éloignement du
lieu d'achat du point d évacuation sur les
entrepôts de séchage; c) les facilités mêmes
de cette évacuation et les difficultés de trans-
port vers le point d'exportation.
II. Zone concédée. Dans cette Bone, on
distingue deux catégories de concessionnai-
res : Ire catégorie, le concessionnaire pos-
sède le monopole de la récolte d'un produit,
te commerce des autres produits restant li-
bre. Le prix d'achat du caoutchouc aux in-
digènes par le concessionnaire de cette caté-
gorie a été en moyenne, en 1925, de 2 francs
par kilogramme plus la ration attribuée aux
indigènes. Depuis le début de 1926, il a été
porté à 3 fr. Plus la ration. Le département
des colonies compte obtenir un nouveau re-
lèvement Plus considérable au cours dit se-
cond semestre 1926; 20 catégorie : grandes
concessions accordées en 1899, avec cahier
des charges. - La société concessionnaire est
maîtresse de son prix d'achat du produit à
Vindigène. Sur les territoires occupés par les
grandes concessions, le caoutchouc a été payé
à l'indigène jusqu'en 1925, 1 fr. 50 le kilo-
gramme. Le Gouverneur Général de l'Afri-
que équatoriale française a obtenu que le
prix fat porté, en 1926, à 3 fr. 50. Celles de
ces concessions subsistant encore, en petit
nombre, doivent expirer en 1929.
Nous comprenons les raisons qui ont fait
poser cette importante rjtiestkm par le député
du Finistère. Nous reviendrons bientôt sur
les intéressants problèmes qu'elle pore.
Les comités de propagande coloniale
--0.0--
On connaît les remarquables résultats obte-
nus par les Comités régionaux de propagande
coloniale. L'idée première de la création de
ces organismes appartient à l'Agence Econo-
mique de l'Afrique Occidentale Française.
Le ministre des Colonies frappé des avanta-
ges que présente, cette formule nouvelle de
propagande a, depuis, généralisé et réglemen-
té l'action de ces Comités. Dix-neuf d'entre
eux étaient déjà constitués. Le vingtième
vient de se fonder à Rennes.
A la suite d'une conférence de M. Victor
Beaureard. faite au nom de l'Agence Econo-
mique de l'A.O.F. à l'Hôtel de Ville de Ren-
nes, un Comité provisoire avait été constitué.
En un mois, grâce à l'activité de ses mem-
bres, grâce surtout à l'esprit d'initiative et à
la remarquable compétence de M. Louis Gril-
let, inspecteur départemental du Travail, le
Comité de Bretagne de Propagande Coloniale
est définitivement constitué. Placé sous le pa-
tronage d'honneur des autorités régionales et
de M. le maire de Rennes, il étend son action
sur six départements. Le Conseil d'adminis-
tration présidé par M. Deniaud. président de
la Chambre de Commerce de Rennes, com-
prend les représentants des principales Cham-
bres de Commerce do Bretagne. M. Louis Gril-
let remplit les fonctions de vice-président, di-
recteur du Comité.
Ce nouveau Groupement est organisé, rn
vue d'une action pratique efficace. Il n déjh
constitué deux \('ction!; techniques respective-
'int,nt destinées à l'étude des « bois coloniaux »
et des « cuirs et peaiix » exclusivement compo-
sées de spécialistes. f
Il y a tout lieu d'espérer nue Comité do
Bretame comme los autres fora bientôt naître
un utile courant d'affaires entre nos belles
Régions de l'Ouest et nos colonies.
L' Asie n'a pas de chance
Nos lecteurs ont lu dans nos derniers nu-
méros que ce paquebot a dû être désarmé à
Bordeaux et que son départ pour la Côte
Occidentale d'Afrique a été remis sine die.
Or, à son dernier voyage de retour, au
départ de Tabou, où les paquelots recru-
tent les Kroumen, les chautfeurs et soutiers
indigènes de l'Asie ont refusé obéissance au
chef mécanicien qui leur avait intimé un or-
dre conforme à la décision de l'administra-
teur maritime de Bordeaux, devant lequel
la même question avait été portée au cours
du dernier voyage.
A l'arrivée à Conakry, en présence de
l'administrateur de la marine, les memes
hommes confirmèrent catégoriquement leur
refus.
A Conakry, leur débarquement discipli-
naire fut décidé et exécuté aussitôt. Mais
tout le personnel indigène de la machine,
prenant fait et cause pour les quelques dé-
linquants, s'embarqua, malgré les ordres du
bord, dans la chaloupe qui allait à terre.
Un officier qui se trouvait dans la cha-
loupe, donna l'ordre à plusieurs des indi-
gènes qui s'étaient installés sur le capot de
descendre à l'intérieur. Les hommes très
excités ne tinrent aucun compte de l'obser-
vation de l'officier qui fit alors ralentir la
vitesse de l'embarcation et marcher aussi
lentement que possible. A moitié route en-
viron de terre, la chaloupe subit un violent
coup de roulis ; plusieurs hommes glissèrent
à l'eau. Deux d'entre eux ne purent être re-
pêchés ayant, sans doute, succombé par suite
de congestion.
Le débarquement disciplinaire des hom-
mes à Conakry ne put être effectué, faute
de main-d'œuvre de remplacement.
A l'arrivée à Dakar, le débarquement dis-
ciplinaire ayant été maintenu, l'équipage en-
tier, machines, pont. garçons, se solidarisa
avec les coupa les exigeant leur réembarque-
ment pour Bordeaux où ils estimaient qu'ils
devaient être jugés et punis.
Devant l'impossibilité de Templacer 150
hommes d'équipage dans un délai de temps
restreint, compte tenu de la présence à bord
de nombreux passagers, satisfaction fut don-
née aux exigences de l'équipage.
V Asie arrivé à Dakar le 22 mai vers t 5
heures, reprit la mer le 23 vers Ii heures.
Tels sont. d'après l'Ouest-Africain Fran-
çais, les incidents qui ont marqué le retour
de ce paquebot qui vient enfin de quitter Bor-
deaux samedi dernier.
..8 –
L'expMtatiM les chemsle fer
de rAMqae Occidentale Française en 1924
- O-O j
Les résultats de l'exploitation des chemins
de fer de l'Afrique Occidentale française en
1924 ont été les suivants :
Io Chemins de fer de l'Administration:
a) Conakry-Niger : Longueur de ligne
exploitée, 662 kms ; Recettes réalisées, 7 mil-
lions 341.985 fr. 36; Voyageurs transportés,
168.421 ; Marchandises, 34.294 tonnes.
b) Côte d'Ivoire : Longueur de ligne exploi-
tés, 371 kms; Recettes réalisées, 6.092.039
francs 26 ; Voyageurs transportés, 412.935;
Marchandises, 57.520 tonnes.
c) Thiès-Niger : Longueur de ligne exploi-
tée. 1.220 kms; Recettes réalisées, 23.915.277
francs 32 ; Voyageurs transportés, 936.945 ;
Marchandises, 34.668 tonnes.
d) Est-Dahoméen : Longueur de ligne
exploitée, 80 kms; Recettes réalisées, 745.814
francs 09; Voyageurs transportés, 143.864;
Marchandises, 18.754 tonnes.
20 Chemins de fer privé;; :
a) Dakar-Saint-Louis Longueur de Italie
exploitée, 263 kms ; Recettes réalisées, 20 mil-
lions 344.736 fr. 81 ; Voyageurs transportés
773.053; Marchandises, 261.665 tonnes.
b) Central-Dahoméen : Longueur de ligne
exploitée, 293 kms; Recettes réalisées, .1 mil-
lions 688.026 fr. 28 ; Voyageurs transportés.
401.760; Marchandises, 33.956 tonnes.
Soit au total •: Longueur de lignes exploi-
tées, 2.889 kms. Recettes réalisées. 62.127.879
francs 12: Voyageurs transportés, 2.836.90,8;
Marchandises, 640.857 tonnes.
.1. –-
M. LEM PERUERUNS LE DftONINE
---0-0--
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, a pré-
sidé hier un grand banquet républicain il Bourg-
d'Oisans.
Le ministre des Colonies, dans le discours
qu'il a prononcé, a insisté sur la nécessité de
revenir nu. p.crulin d'arrondissement. Puis, par-
lant de la situation financière, il a dit qu'une
des causes du n('(',J¡i<;('rn('nt de notre devise
provient peut-être de ce que certains Français
manquent de confiance dans la monnaie de leur
pays et provoquent de ce fait l'inquiétude de
l'étranger. 11 est du devoir de tous de cimen-
ter une union indissoluble pour la défense du
franc par laquelle la confiance renaîtra et sera
,ln eauso du reli''Vf'mC'nl linancier du pays.
Le Ministre des Colonies a quitté Lyon ro
midi, se rendant à Bordeaux où il arrivera ce
soir. Comme nous l'avons annonrk, il présidera
domain ii 0 h. 30, 1\ i'innuguration de la Foire
Coloniale.
..-
laMnlun faiwniiie Moniale
M. Léon Perrier. ministre des Colonies, a
longuement visité le Laboratoire d'Agronomie
Coloniale, dirigé par le orofesseur Aug. Che-
valier, au Muséum. Il a été, entre autres, vive-
ment intéressé par l'emploi des bois coloniaux
dans la construction et l'ameublement. comme
la démonstration en a été faite, sur l'initiative
de l'Académie des Sciences coloniales, dans la
reconstruction de ce Laboratoire incendié l'an
dernier MM. les Architectes et entrepreneurs
(le menuiserie auraient grand profit à faire la
même visite.
DANS LA LEGION D'HONNBUR
O-O
MINISTERE DES COLONIES
Po..:.! nommé rhevolier : M. Poirier (Louis),
membre
documentation cinématographique.
Noir sur Blanc
--0-0--
Nous avons regretté que deux hommes qui
s'estimaient et s'aimaient comme deux frères
se soient subitement brouillés et se soient
lancé à la tête les plus blessantes injures.
MM. Ernest Outrey et Octave Homberg ont
brisé des lances et le combat ne semble pas
près de s'arrêter.
Au este, quoi de plus surprenant que de
voir l' Humanité faire chorus avec M. Er-
nest Outrey contre M. Oelive Homberg et
reproduire les arguments du député contre
le financier - en même temps, les camarades
communistes à la Chambre avoir de violentes
altercations avec l'élégant député de la Co-
chinchine et reprendre contre lui les faits et
gestes que M. Octave Homberg a publiés
contre M. Ernest Outrey.
Il y a mieux, le doyen de la Presse colo-
niale dirige deux journaux, l'un colonial et
méditerranéen, dans lequel associé avec M.
Ernest Outrey - en manchettes tous deux
jusqu'il y a trois semaines, mais si un nom
a disparu, une adresse subsiste il repro-
duit contre M. Octave Homberg des articles
empruntés aux feuilles les plus virulentes, et
l'autre parisien et pas colonial pour un sou,
où il célèbre les louanges de M. Octave
Homberg avec une frénésie et une cons-
tance qui ont été appréciées.
Ah ma tête! ma tête!
L'Angély
Le cours du riz
SAIGON
Il juin
(les 1.000 kilos en piastres)
Riz no 1, SJ5 brisures 110 70
Riz n* 2, 40 .brisures 105 20
Riz 11° 2, 50 brisures 101 20
Brisures no 1 et 2 86 Il
Brisures n° 3 et 4 74 »
Farines 30 30
Paddy Vinh Long. 62 »
Paddy Ce Cong (H 50
Paddy Baixau 63 50
Paddy Bac Lieu 64 50
Coprah (les 100 kilos) 18 25
(Par dpiJchc Indopacifi.)
ffle.»-
MtMtMKM toWtai il Mis-Ultra
Recherches archéologiques
en IÆtrAme-Orient
Lors d'une récente séance, M. Goloubew
exposa les résultats d'explorations archéolo-
giques effectuées à 25 kilomètres au nord-
est d'Angkor, où a été étudié un temple
khmer du quatorzième siècle, découvert en
pleine forêt.
Il entretint ensuite l'Académie des résul-
tats de fouilles pratiquées depuis 1913 dans
des tombes anciennes de l'Annam et du Ton-
kin. De nombreux objets en bronze et en terre
cuite y ont été trouvés, qui tous présentent
une grande analogie avec ceux rencontrés en
Chine, et qui datent de l'époque de Han. On
a découvert, en outre, dans une tombe, un j
bronze représentant une citadelle. Ce spéci-
men de l'architecture militaire chinoise est
unique. M. Goloubew signala encore un mo-
dèle de maison privée exhumée d'une tombe
et il fait remarquer que dans aucune de ces
tombes il n'a été rencontré d'ossements.
MM. Senart et Pelliot présentèrent des ob-
servations. Ce dernier fit observer que les
fouilles dont a parlé M. Goloubew sont les
premières fouilles « contrôlées » effectuées
dans ces régions et poursuivies d'une façon
scientifique, grâce à quoi tous les objets
qu'elles ont permis de découvrir sont pour-
vus d'un certificat d'origine, alors que ceux
qui viennent de Chine sont apportés sur ter,
marchés sans ce certificat.
.,.
Les colonies au secours
de la métropole
--0-0--
Nous avons annoncé qu'un décret allait pa-
raître incessamment, obligeant le mélange, à la
farine de blé, de farines de riz et de manioc
provenant des colonies françaises.
« Au Ministère de l'Agriculture, écrit la
- Journée Indusfrielle, on nous a assuré qu'au-
cune décision définitive n'avait été prise à ce
sujet. Précisons, d'autre part, que le ministre
de l'Agriculture considère personnellement que
le résultat de l'incorporation de la farine de
manioc serait illusoire, étant donné les faibles
quantités que pourrait seulement nous fournir
Madagascar. »
L'honoTable M. François Binet n ignore cer-
tes pas qu'il y a d'autres régions de nos colonies
qui produisent du manioc, ne seraient-ce que
l'A. O. F. et l'A. E. F., où il constitue la
base de l'alimentation des indigènes.
Pour une fois que l'on songe à utiliser quel-
ques-uns de nos produits coloniaux, il n' est pas
très adroit d' en dissuader ceux qui ont eu cette
rare - initiative. -
Heureusement, les renseignements de notre
confrère étaient inexacts, car, par décret du mi-
nistre de l'Agriculture, à partir du 20 juin
1926, la farine devra être obligatoirement com-
posée d'un mélange de 90 °ô de farine entière
de froment et de 10 0 > de farine de seigle. ou
de riz, ou d'orge, ou de manioc, ou d'un mé-
lange de deux ou plusieurs de ces succédanés.
UNE COLONIE POUR L'EX-KAISER
':('-krlÏ('\r n fnit nu tribunnl do Windhuk
vSud-Ouoflt nfrirninl uno domnndo pour In
1'tihlUOn du domnino do la fnmillc Ho-
honzollem. silu^ dons lo territoire mnn-
daté.
UN GRAND ÉCRIVAIN COLONIAL
---0-
Charles Renel
Ce n'est pas d'aujourd'hui que la littéra-
ture coloniale est née. De tous les écrivains
qui ont contribué, parmi les plus proches de
nous, à lui conquérir le faveur du public,
deux, surtout, méritent une citation spéciale :
Jules Boissière, pour hc^ Paroles d'un in-
toxiqué, et ses Fumeurs d'opium, et Emito
Nolly, pour sa Barque annamite, son Iliois
le Maboul et ses contes.
Je sais. les noms de Kipling, de Loti".
de Farrère, viennent tout aussitôt à l'esprit.
Mais le poète des Livres de la Jungle, si*
apprécié en France, est Anglais; Loti et..
Farrère. navigateurs, ne sont pas, à propre-
ment parler, des coloniaux : bien que pei-.,
gnant avec des qualités différentes d'intensi#6-
et d'exactitude, les hommes et les paysa«e
de notre vaste empire extra-européen, ils évc-
luent dans un cadre plus large; ils sont des
descripteurs du globe et doivent ûtre, pour
cette raison, pris à part.
Un même hasard a voulu que Boissière et
Nolly, têtes incontestées de notre littérature
coloniale moderne, évoquassent la Tiche In-
dochine ; c'est surtout en Annam, au Tonkin,
au Laos, dans les pays des Jaunes que nous
pioniènent ces deux grands disparus.
L'Algérie s'enorgueillit de posséder Louis
Bertrand, étoile d'une pléiade de bons au-
teurs, mais aucune autre de nos possessions,
bien qu'ayant inspiré des éciivains estima-
bles n a. jusqu'ici, trouvé son chantre : au-
cune, hormis Madagascar.
La grande ile de l'Océan ludien a eu, en
effet, la bonne fortune d'accueillir un fonc-
tionnaire de valeur, un fin lcttrô ; Charles
Renel.
Directeur de l'Enseignement à Tananarive,
Renel a consacré ses loisirs à l'étude des dia-
lectes et des coutumes des races dont il avait
la charge d'éducation intellectuelle. Son œu-
vre entier témoigne de la réussite de son
effort, de son extraordinaire compréhension,
qu'il disserte des « Anciennes religions de
Madagascar », que, dans ses contes, il ex-
prime le suc des folklores, que, dans des ro-
mans convenablement mûris il expose les
traditions de nos protégés : La coutume des
ancêtres, La Race inconnue, La Fille de l'Ile
Rouge, et ce puissant et profond Décivilise,
qu'on ne peut lire sans admiration.
Charles Renel est mort l'année dernière à
son poste, et l'Edition Flammarion oublie
aujourd'hui son loman posthume -. L'Oncle
d'Afrique.
Cet ouvrage est d'aussi bonne qualité que
les précédents. Renel tente d'y emprisonner
une fois pour toutes la psychologie des mé-
tis : l'affabulation est agréable, mais il
n'écrit pas uniquement pour ronter, -- son
but réel est de nous faire envisager le pro-
blème capital de la colonisation : l'ascension
des races protégées, - et le métissage étant
une des circonstances de cette ascension, il
nous intéresse aux tendances et au sort des
êtres issus des croisements inévitables, dési-
rables même, aux « sang-mèlés >> en lesquels
se heurtent des hérédités rivales.
Il excelle à présenter ces conttits. à en.
suggérer la dramatique acuité, à en cher-
cher la nioraK-, au grand profit de tous ceux
qui pensent au delà d'une intrigue amou-
rcuse, fût-elle aménagée dans un décor exo-
tique de 1a peinture juste et délicate que sait
lui donner Renel.
Qu'il la possède cette question troublante
des races, qu'il les a approfondis les arcanes
de ces coutumes indigène,, qu'il les voit fa-
milièrement ces paysages de la côte et de la
montagne, du pays Betsimisaraka et de
l'Imerina, de la plage madréporique et de la
forêt !
Mais, surtout, comme on sent de qtlell
constante application une semblable clair-
voyance est la résultante !
Je ne fais de réserves que sur le titre de.
son choix : L'Oncle d'Afrique.
A ce dernier livre, La Métisse aurait mieux.,
convenu. Car il ne triche jamais I\l'l: son
sujet : tout y est soigneusement coordonné-
dans le détail pour concourir à cette lumi-
neuse expression d'ensemble ; oui, c'est bien
le caractère de Louisette Dcrúisy, u la mé-
tisse », qui donne son importance à ce ro-
man, suite logique du Décirilisé et de La
Fille de l'lle NOligC.
Je n'ai jamais eu l'honneur de icncontrcr
Chaaies Renel, mais, à travers son mivie, je
l'ai suivi à Tananarive, à ce poste de con-
fiance. où il tâchait à compreiuho et se
faire comprendre pour s'attacher ces âmes
primitives et les amener progressivement à
notre stade. Je le deVIne. appliqué au labeur,
conscient du grand rôle que la destinée lui
assignait, consignant ses observations pour
améliorer les méthodes et, peu à peu, ga-
gnant par la sympathie un irrésistible ascen-
dant sur ses disciples vers lesquels il se pen-
chait avec l'intelligente affection qui emplit
tous ses livres.
C'est parce qu'il n'eut pas Llmr d'un con-
quérant brutal, mais d'un patient éducateur,
d'un envoyé d'élite de la nation émancipa-
trice que Charles Renel lut un r< rivain et:
un colonial accompli,
La poursuite de son but élevé ie détourna
des sinuosités de l'intrigue. Fq-Ct pour cela
que le prix de Littérature coloniale, qui au-
rait dû. depuis longtemps, consacrer officiel-
lement sa valeur -- si cette soite de mani-
festations signifie encore quelque chose - nI)
s'est pas élevé jusqu'à lui?
Mais TVv.ssièie et Nolly l'auraient désigné
riour un des leur-, et. il est à souhaiter quo
e grand public le connaisse afin que, dans,
un avenir proche, d'habiles ddT()\Is('ur; rie.
le puissent impunément piller.
Son nom n'est inscrit sur aucun palmarès
éphém^e, mais sa récompense, sa consécra-
tion, epiont d'avoir laissé l'exemple d'un
erand serviteur et d'un écrivain talentue :v.
amenant, par des voies loyales, de nouveaux
adeptes à notre expansion et confondant les
contempteurs intéressés de nos méthodes co-
loniales en leur présentant le v-i-.iL'e géné-
reux. le vrai vidage de la France
Henri Mariol.
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