Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-06-11
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 juin 1926 11 juin 1926
Description : 1926/06/11 (A27,N89). 1926/06/11 (A27,N89).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397136j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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Les Annales Coloniales
F es nna- es.- ""nIa es
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES- SONT LA nOPUtlt
Il EXCLUSIVE OU JOURNAL
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Politique orientale
8'8
L'audition de M. de Jouvenel à la Commis-
sion des Affaires étrangères a confirmé la
bonne opinion qu'avaient de lui ceux qui le con-
naissaient et l'a justifiée auprès de ceux qui ne
l'avaient jamais entendu.
Bien que le président ait demandé à ceux qui
étaient présents au début de la séance de s'en-
gager à ne rien révéler des déclarations de M.
le Haut-Commissaire, on peut, sans trahir au-
cun des secrets intéressant l'avenir de la France,
commenter la plupart des renseignements qui
nous ont été foumis, d'autant que quelques-uns
d'entre eux figurent couramment dans la presse
anglaise.
Ce n'est, d'ailleurs, pas la première fois qu'à
la Commission, on nous prie de garder le si-
lence sur des faits connus du monde entier à
l'exception du public et du Parlement français.
Il n'y a guère, en effet, que nos compa-
triotes pour ignorer que, depuis que nous som-
mes en Syrie, nous n'avons pas, si l' on en
excepte les six ou huit derniers mois, appliqué
la doctrine du mandat. Nous avons fait de la
colonisation. Et cette politique n'a pas peu
contribué à nous aliéner une partie des sympa-
thies que nous y avions. On m'en voudrait
d'employer l'expression dont s'est servi un
membre de la Commission. Il ne faut pas né-
gliger, en effet, la transformation morale qui
s'est opérée depuis trente ans dans la population
syrienne, je veux dire dans la population mu-
sul mane. Les fils de la bourgeoisie syrienne
sont venus en France faire leur éducation et ont
reçu non seulement les leçons de nos écrivains,
de nos poètes, de nos savants, mais aussi celles
de nos philosophes et de nos orateurs. Il leur
est resté quelque chose de leur séjour de plu-
sieurs années dans un pays où chaque jour l'on
entend parler de liberté, d'indépendance des
peuples. Revenus dans leur pays d'origine, ils
ont voulu appliquer au gouvernement de leur
pays les principes qui se dégagent de cet ensei-
onement et de cette philoeopbie,
La politique des Hauts-Commissaires qui ont
précédé M. de Jouvenel a été pour eux une
déception. Et chez ces Orientaux à l'imagina-
tion vive et au caractère mobile, on passe faci-
lement de l'amitié au sentiment contraire.
M. de Jouvenel a rapidement saisi l'erreur
et s'est efforcé de réparer les fautes qui avaient
été commises. Je ne voudrais pas que l'on se
méprit sur le sens de ma phrase. M. de Jou-
venel n'a mis en cause aucun de ceux qui l'ont
précédé à Beyrouth, et je ne voudrais pas lui
prêter cette intention, mais l'exposé qui nous a
paru sincère de sa politique marquait suffisam-
ment combien nous nous étions trompés depuis
1920.
Aussi faut-il le louer d avoir, pour la pre-
mière fois, essayé de réaliser l'idée du man-
dat. L'entreprise aurait été partout délicate,
mais elle l'était particulièrement dans cette mo-
saïque de religions dressées les unes contre les
autres qu' est la Syrie. - - -..
Le pacte Je la Société des Nations a créé le
mandat, mais il a négligé de donner aux puis-
sances qui en étaient investies quelques direc-
tives. L'article 22, si je ne me trompe, qui
traite de la matière, reste dans des généralités
qui auraient besoin d'être précisées. Le man-
dat n'est ni la colonisation, ni le protectorat.
Il exclut l' intervention directe de r Etat man-
dataire dans l'administration locale, et d'autre
part, il comporte une idée de précarité que l'on
ne trouve pas dans - le - protectorat. C'est une
tutelle, mais une tutelle qui doit prendre fin.
Pans la vie des individus, des règles précises
indiquent l'époque de la majorité. Nous en
tnanquons pour fixer celle des peuples. Et c'est
là une source de difficultés pour les pays qui
ont reçu la charge d'un mandat : difficultés
entre le pays soumis au mandat et celui qui
l'exerce,. difficultés entre ce dernier et les autres
nations.
Le Haut-Commissaire en Syrie s est ettorcé
de jeter le* bases d'une politique nouvelle et
de tracer une voie dont on doit suivre l'établis-
sement avec intérêt. Il est conforme à la vérité
de déclarer que ses efforts sont louables, habi-
les et dignes d'être encouragés.
De même il s'est attaché à donner à notre
politique à l'égard des différentes confessions
religieuses un caractère qu'elle n'avait pas
toujours possédé. Jusqu'à l'arrivée du général
Sarrail, nous étions trop apparus comme les
protecteurs uniques des chrétiens et pas assez
comme des arbitres entre les diverses sectes.
Nous avions manqué à notre devoir de puis-
sance neutre, c'est-à-dire laïque. Je me rap-
pelle le toile qui, sur les bancs de la droite,
accueillit à la Chambre le ministère qui expo-
sait cette doctrine. Et pourtant, si l'on veut
bien y réfléchir, il n'y a pas d'autre attitude
possible. Tout ce qui nous en éloigne nous
expose à des difficultés extrêmement graves et
pratiquement insolubles.
C'est un esprit semblable dénué de préjugés
qu'il faut apporter à nos relations avec nos voi-
sins orientaux, turcs et arabes. L'on a peut-être
un peu négligé les événements qui, depuis quel-
que deux ans, se sont passés en Arabie, et je
ne sais pas si, à Beyrouth, avant l'arrivée de
M. de Jouvenel, l'on a prêté une attention suf-
fisante aux progrès de la puissance d Ibn Seoud
dont les succès ont été, pour les Anglais, une
cause d'ennui sérieux. Nous avons essayé, de-
puis, de réparer cette négligence, et il est heu-
reux que nous ayons, quoique un peu tardive-
ment, noué avec ce souverain des rapports ami-
caux auxquels nous avons donné comme point
d'appui un traité de commerce.
A l'égard des Turcs, nous avions quelques
difficultés pas très graves en soi, mais qui pou-
vaient le devenir si nous ne savions pas nous
dégager assez de la politique anglaise. Depuis
M. Lloyd George, nos amis observent à l'égard
du Gouvernement d'Angora une attitude qui
n'est pas aussi cordiale qu'il serait souhaitable.
De bons esprits en France ont estimé que nous
commettrions une erreur et une faute en mar-
quant sur ce point une trop grande docilité à
1 égard du Foreign Office. Ils ont eu raison,
car aucun ressentiment grave ne nous sépare des
Turcs. En nous rapprochant d'eux, en leur
témoignant une véritable amitié, nous sommes
dans la vérité et nous travaillons utilement pour
la paix non seulement en Asie, mais encore en
Europe.
M. de Jouvenel nous a donné l'impression
de pratiquer cette politique, et il est regrettable
qu'il n' ait pas pu nous donner des renseigne-
ments plus étendus sur le récent accord d'An-
gora.
Ainsi donc, aussi bien en ce qui touche l'or-
ganisation du mandat qu' en ce qui regarde nos
rapports avec le monde oriental, c'est-à-dire
avec les Turcs et les Arabes, des efforts loua-
bles ont été faits par le Haut-Commissaire ac-
tuel. Il serait puéril et de mauvaise foi de le
contester.
Mais s'ensuit-il que nous n' ayons pas des ré-
serves à faire. Je ne le pense pas. J'ai marqué
à M. de Jouvenel lui-même combien j'étais
scept ique en ce qui concerne l'avenir économi-
que de la Syrie dont il nous a brossé le tableau
avec beaucoup d'éloquence et de chaleur. La
fertilité de la Syrie romaine était moins grande
qu'on ne le dit maintenant. Qu'on veuille bien
se rapporter au tableau que donne Mommsen
du monde romain et l' on sera fixé. Certes, il y
eut des parties fertiles, il y en aura toujours,
ou en tout cas il pourra toujours y en avoir,
pour peu qu' on donne des soins à l'irrigation.
Mais que représenteront ces parties fertiles ?
Pas autre chose que des îlots dans ce pays fort
étendu. On nous parle des plantations de mû-
rier et de la production de la soie, de la possi-
bilité d'ouvrir à la culture du coton d'immenses
territoires. Quant aux statistiques commerciales,
elles perdent de leur valeur indicative si l' on
songe que la Syrie est surtout un pays de
transit. C'est son rôle historique. Gardons-nous
des illusions et commençons par faire un inven-
taire sérieux du pays avant de dresser un ta-
bleau dont le moindre défaut serait de ne pas
être exact. Ne cédons pas au mirage oriental.
J'ai dit la semaine dernière mon sentiment
sur la pacification du pays. L'audition de M.
de Jouvenel n'a pas sérieusement modifié mon
opinion. Aussi ne reviendrai-je pas sur ce point.
Les difficultés restent encore grandes, et il
est à craindre qu'il n'en soit encore longtemps
ainsi. Aussi devra-t-on tenir pour un éminent
serviteur de notre pays l'homme d'Etat qui
trouvera le moyen de les liquider d'une façon
élégante.
Henry Fontanier,
Député du cantal.
Ce serait un scandale
La Compagnie Française du Haut-Congo a,
depuis plusieurs mois, introduit au Ministère
des Colonies une demande de prolongation
pour dix années, des concessions territoriales
qu'elle exploite en Afrique Equatoriale fran-
çaise.
Au lendemain de la constitution de notre do-
maine congolais, un décret du 31 mars 1899
accordait pour trente années à MM. I réchot
frères une concession comprenant :
10 Les territoires de la Likouela-Mossaka et
ses affluents ;
2° La lagune de la Likouala.
Un arrêté autorisait, d'autre part, la substi-
tution aux concessionnaires, de la Compagnie
Française du Haut-Congo qui fut constituée le
31 mars 1899 au capital de 2.000.000 de
francs divisé en 5.000 actions de 500 francs,
ramenées à 400 francs par un remboursement
anticipé. *
Il fut créé, en outre, IU.UUU parts bénéh-
ciaires attribuées par moitié à MM. Trechot
frères et aux souscripteurs d'origine.
Malgré les prescriptions du cahier des char-
ges, l'exploitation de cette concession a donné
lieu, depuis vingt-six ans, aux critiques les plus
justifiées, aux abm les plus scandaleux.
Les dossiers du Ministère des Colonies four-
niront à cet égard à M. Léon Perrier les ren-
seignements les plus circonstanciés et les plus
édifiants quant aux procédés employés par la
Compagnie Française du Haut-Congo à l'égard
des indigènes, voire de l'administration fran-
çaise.
Aujourd'hui, apr è s avoir « prélevé II sur la
concession des millions de bénéfices, elle pré-
tend la revoir prolonger de dix ans, arguant
de la guerre pendant laquelle elle n'a pu dé-
velopper ses opérations 1
Devant pareille demande, il s'agit de savoir
s'il est possible de prolonger l'état de servage
éocnomique auquel sont réduits depuis vingt-
six ans les 50.000 indigènes livrés à la Com-
pagnie Française du Haut-Congo qui prélève
75 sur ce qu'ils produisent.
C'est la seule question qui se pose.
A travers l'Afrique
0
Retour de la mission widecartate
T.p. rnid Dakar-Tchad, organisé par le, Moto-
cycle de Nice, sous le patronage du Petit Jour-
val, se termine heureusement.
La mission side-cnrist.e a quitté Rrazzavilie
h bord du paquebot Tchad qui arrivera à Bor-
deaux le 5 juillet.
Il faut agir
---0-0-
Dans le dernier courrier de Ma-
dagascar que je viens de recevoir,
se manifeste un sentiment d'inquié-
tude de la part de mes correspondants.
On a l'impression, me dit un ami, que
l'Administration supérieure est en léthargie
et laisse passer des jours précieux sans se
soucier des lendemains qui peuvent être dé-
favorables. Ce ri est pourtant guère le mo-
ment et tout au contraire, une activité décu-
plée, une attention de tous les instants sont
plus que jamais nécessaires.
Madagascar n'a pas relevé ses impôts
pour 1926.
Le taux des rachats de prestation, pour des
motifs secondaires, ne sera pas modifié.
Les salaires payés par VAdministration lo-
cale aux manœuvres et porteurs fixés almuel-
lement par arrêté du Gouverneur Général,
ne seront pas relevés d'ici longtemps, ce qui
oblige les agents administratifs à faire usage
de leur autorité pour recruter des journaliers
à des prix trop bas, le coût de l'existence
ayant augmenté de 120 à 150
Partout on constate une. recrudescence
considérable de la consommation de l'alcuul
dite aux gains élevés faits par l'indi-
gène. Von ne songe pas à augmenter les
taxes de consommation sur ce produit.
Seule la taxe de VAssistance Médicale In-
digène a été modifiée d'une façon très insuf-
fisante d'ailleurs. Le service des transports
automobiles est en déficit, les prix des voya-
ges demeurant fixés trop bas.
Les. tarifs de cession de la main-d'œuvre
pénale établis à des prix beaucoup trop infé-
rieurs ne sont pas revisés et l'administration
locale ne récupère plus le coût de Ventretien
des détenus.
Bref, dans tous les domaines et surtout
dans les questions financières, on constate
une absence de réglementation nécessaire et
ottortune.
Pendant ce temps le personnel européen
et indigène se décourage en présence d'une
hausse générale des prix beaucoup plus im-
portante qu'en France. Il ignore le relève-
ment des soldes et des indemnités complé-
mentaires dont il devrait bénéficier et qui
ne sont pas révisés non plus. On alloue aux
fonctionnaires qui ont droit à l'éclairage la
même somme mensuelle depuis plusieurs an-
nées. Le personnel de service est insuffisam-
ment payé ce qui - oblige les intéressés à par-
faire de leurs deniers ces traitements qui
sont à la charge de la colonie.
La hausse des matériaux de construction va
obliger les services des travaux publics et
Vadministration provinciale à réduire d'un
tiers au moins les programmes des travaux
approuvés pour 1926. Les crédits d'entretien
sont restés les mêmes depuis 5 ails.
Les demandes les plus légitimes de crédits
sont actuellemcnt refusées par la Direction
des Finances parce qu il faut faire de4 éco-
nomies, alors qu'ils serait facile d'obtenir le3
ressources nécessaires.
Pendant ce temps Vindigène connaît une
prospérité extraordinaire malgré lui. Le
paddy qui était à 600 francs la tonne en
1925 est à 1.000 francs. Tous les autres pro-
duits ont subi de pareilles hausses. Aussi,
riche d'argellt et peu imposé. il se refuse de
plus en plus à travailler. Il retourne, lui
aussi, à l'état léthargique dont on avait
réussi à le faire sortir un peu, aggravant
ainsi la crise de la main-d'œuvre. On com-
prendra dès lors cette inquiétude générale
que ressentent colons et fonctionnaires.
Souhaitons que le rapide retour dans l'Ile
de M. le Gouverneur Général, Marcel Olivier
qui, a diverses reprises a formulé en excel-
lents termes un programme de réformes,
vienne par des décisions attendues donner
satisfaction aux colons et fonctionnaires de
M adagascar.
Maurice Bouilloux-Lelonf
Député du Finistère.
Vice-Président de La Chambre,
L9Escrime à VÉcole Coloniale
L'E scr i me 'à l' É co le Co l on i a l e
• O-O
La fête d'escrime donnée hier dans sa salle
d'armes, coquettement décorée, par l'Ecole
Coloniale, a remporté un légitime succès.
Les élèves escrimeurs ont fait honneur à M.
Hazotte, leur professeur qui, lui-même, n'a
pas hésité à se mesurer avec M. Lucien Gau-
din. Ce qui nous a valu une très brillante
passe d'armes. ---
Nous avons noté tout particulièrement les
jeux de MM. de Nussac, Chauvet, Barrans,
Dalleau, Laperge, Morlé, Crosnier fils, cham-
pion d'Ecosse, Lemoine, Bourdon fils.
Entouraient M. Léon Perrier ministre des
Colonies : MM. Lucien Hubert, Pierre Va-
lude, anciens élèves de l'Ecole, le colonel
Rousseau, directeur de la Préparation mili-
taire pour le Gouvernement militaire de
Paris.
Une bonne et franche gaîté anima cette
réunion sportive si bien organisée par le
directeur de l'Ecole Coloniale, M. Outrcy.
Eugène Devaux
ge,-
Mme Herriot en Chine
--0-0-
Mme Herriot rat arrivée à Pékin en-
chantée de son voyage qui a été facilité
par les autorités françaises et chinoises.
Elle est dR.cf>nd,u\ chez des amis person-
nels et à refusé tout réception officielle,
voulant conserver à son déplacement un
caractère de voyage d'agrément.
(Par dapèche.)
A LA CHAMBRE
DANS LES COMMISSIONS
A la Commission de l'Armée
Hier matin, M. PuiiHevé, ministre de la
Guerre, a été entendu par ki Commission
de l'Armée, réunie sous la présidence du
générai Ginxifc, a laquelle iil a fourni des
renseiguements sur les dernières opéra-
tion militaires et sur la situation au Ma-
roc.
Il a décrit successivement les comditions
du système" flféfênsif adopté par le Maré-
dhull Lyautey, les ugre»sioiis>, sans provo-
cation aucunc de notre part, d'Abd-el-
Krim, les heures diUiciles. de j u Wtt e t 1925,
U'ul'J'ivée et le iplan d'opérations du maré-
oliall Pétain, la oremière phase de la réa-
lisation de ce pluin suspendue seullemcnt
par les conditions méléoroloigiquies', l'ac-
tion de dissociation des tribus se poursui-
vant politiquement pendant tout l'hiver, et
la phase finale et décisive de& opérations
en mai 1926.
A ce moment de son exjposié, M. Painlevé
a rendu hommage à l'action militaire du
marécfhail Pétuin dont le pflan, lldèlement
exécuté, a assuré la victoire.
- On ne saurait, a-t-Ll dit, garder trop
de reconnaissance pour la UUtie que le
maréchal Pétain a acceiptéc et accomplie
dans - - des circonstances difficiles. -
Le ministre de la Guerre a rendu en-
suite un vif hommage aux officiers, aux
troupes françaises et indigènes pour le
fonmkkiihle effort qu'ils ont. accomipTi. A Cet
hommage. il associu les troupes espa-
gnoles.
II montra ensuite îles dispositions con-
ciliantes de la France au cours de cette
période, les efforts de poix fflits vaine-
ment. par nous à plusieurs reprises et
tout récemment à Outljda. Puis il donna
des indications très précises sur les por-
tes subies depuis 15 mois et plus particu-
lièrement da/ns la dernière phase, et a fait
justice des exagérations répandues à la lé-
gère dans l'opinion publique à ce sujet.
Nos PUl't!'A,Uluutll-t-itl,depllis le 8 mai der-
nier jusqu'à la soumission d'Ab-el-Krim,
s eievent a tues dont 10 oriiciera.
Pllusieurs membres de la Commission
questionnèrent le ministre, notamment
MM. Missoffe, Henuudol, Accambrny, Les
colonels Picot et Jean Faibry, sur le plan
d'organisation administrative et militaire
et sur la situation qui devait ètrc faite a
l'ex-rogui du TUf. M. Jean Fabry iîui dc-
marnda notamment, s'il était exact qu'on
ait sont a laisser Abd-el-Krim au Maroc.
M. Painlevé répondit qu'en effet, il avait
reçu un certain nombre de suggestions
pa.rmi lesquelles iil était question de placer
le chef rebelle sous la suirveidilance du sul-
tan, mais qu'il .ne s'y était pas arrété une
minute. Qu nu surplus, la situation d'Al>d-
el-Krim devait être réglée d'un commun
accord entre la France et
Quanl aux autres questions, .il a fait
connaître qu'il donnerait des instructions
pour rend.!/- effeetive, solide et juste la
paix dans tout notre protectorat, Il Il don-
né l'assurance qu'il prendrait, à bref délai
louiez d.isjnosiitions peur diminuer les effec-
tifs français.
QUESTIONS ECRITES
Les fonctionnaires marocains
M. norl.l-Fl'lJsslncng, député, expose a M. le
ministre dt-s Araires litrani/res qu'un dnhir en
date (tu 27 décembre Hfcil, u rendu applicables
aux fonctionnaires marocains les dispositions
des lois dus t'r avril t'jea t't 1, avril WïU, et
demande : 1° comment un fonctionnaire mn-
nvaiu de la classe IDlt, appelé le 21 août IJL.,
réformé temporairement 11" 2 le 2.1,0 janvier KM;»,
rappelé le 4 février Hm., maintenu soiis les
drapeaux jusqu'au 15 septembre 11)19, entré
dans l'administration à celte dernière date. iui
est passé dans lu même service d'une catégorie
dans une autre il la suite d'un des trois pre-
miers concours ouverts après la guerre et qui
a été retardé duns sa nomination à son nou-
veau grade par sa mobilisation doit être rap-
pelé de ses services militaires ; 2* s'il doit hé-
nélicier des dispositions de l'article 1er (le a
Un du 17 avril 1924 ou de celles plus avanta-
geuses de l'article 3 paragraphes 4 et 5, de
ladite loi; 3° si l'article 3 lui est applicable,
à quelle date ce fonctionnaire doit prendre rang
dans son nouveau grade ; 4* si le temps de
service militaire nue ce fonctionnaire a nc-
compli l'iitt mois 18 jours) ne doit pas lui tenir
lieu de trois années de service administratif
exigées pour pouvoir participer au concours.
(jlwstion du 18 mars 1H20.)
2° réponse.. - 1° Le fait que l'agent est entré
dans l'administration, le 15 septembre 1910,
aprls sa mobilisation, implique qu'il n'a pas
subi de retard dans sa carrière du fait de ladite
mobilisation ; i° l'article 3 deja loi n'u 17 avril
WY. ne lui est pas applicable, car il ne se
trouve dans aucune des situations limitatlvc-
ineut énumérées par cet article. Il doit donc lui
être fait application do l'article premier de In-
dite loi [pour son service de guerre ; 4* ré-
ponse affirmative a moins que te règlement ne
spécifie expressément qu'il faut avoir accom-
pli trois années de service civils effectifs.
Péréquation
M. A injuste Ihund, député, demande ù M. le
minisht' tli's Colonies s'il mlie dans ses inten-
tions de rétablir la péréquation qui existait jus-
qu'au 10 avril 1925 entre les soldes des admi-
nistrateurs coloniaux et celles n'es secrétaires
généraux des colonies ; dans l'affirmative,
quelles dispositions sont, envisagées par son
département cet égard. (Question du 27 mai
1 \12(j,)
Hépmisv. - I.a mesure envisagée vient, d'être
réalisée par le décret du l°<" mai 192<) coneermjit
les traitements des secrétaires généraux n'es
colonies, publié an « Journal Ofifciel » de la
République française du 5 mai dernier.
- .1.
L'av ation coloniale
n o-
Le raid Hirschauer
Poursuivant son raid autour de la Mé-
diterranée, l'ingénieur Hirschauer est ar-
rivé avant-hier à Tunis.
TROUPES COLONIALES
––M––
Le général de brigade Jaquet, commandant
l'artillerie du corps d'armée colonIal, est nom-
mé au commandement supérieur des troupes du
groupe de l'Afriquc orientale française, a Tana-
narive
1
Dépêches de l'Indochine
--0-0-
Election au Conseil colonial
Une élection partielle a eu lieu à Saigon'
pour deux sièges au Conseil colonial. MM.
Cafiort, commerçant et (Jutntree-Lamothe,
avocat, se présentaient seuls. Voici les ré-
sultats du vote :
Nombre des inscrits : 3.940 ; votants :
1.073 ; Caffort, 5)14 ; Quintree-Lamotlic :
874 ; bulletins blanc : 140.
Le quorum n'étant pas atteint, le scru-
tin de ballottage a été fixé au 20 fuin.
Le cours du riz
----0-0---
SAIGON
8 juin
(Les 1.000 kilos en piastres)
Riz HO 1, brisures lli 70
Riz HO 2 .10 br~ures 100 70
Riz 110 2 50 brisures 101 20
Brisures lion 1 et 2 ati »
Brisures ilon 3 et 4 7i »
burines 30 80
Padidy V UJIh Long. 61 W
Paddy Co COllg 04 H
Paddy Baixau 50
Paddy Bac Lieu Cii »
Copraii (les 100 kilos) 18 »
(Par dépêche Indupucifi.)
Le marché du riz de Saigon
Situation générale. - Marché très cuLme.
Vuelques allaites traitées avec le Japon au
cours de la quinzaine. Aucune affaire frui-
tée sur la Chine et Java. Les places d'Eu-
rope continuent à se désintéresser de notre
inurché par suite de l'élévation des cours
du change. Les prix sont fermes par suite
de la rareté des arrivages de paddy de
l'intérieur à Chulull.
Riz. Marché talme sans affaires. Les
prix sont fermes. Les offres faites par le
Japon et les Philippines n'ont pas pu être
retenues en raison de nos prix.
Brisures. - Murohé très calme. Les prix
sont stationnaires, quelques petites affaires
ont été traitées sur l'Europe. Les stocks
sont faibles.
Farines Basses. Les affaires sont
nulles.
Paddy. - Les arrivages de paddv dans
les usines sont, très inférieurs à la moyenne
de la saison. ils sufllscnt tout juste à l'ali-
mentation des usines jour l'exécution des
contrats en cours.
Les prix sont fermes. Aucun stock.
Hécolte. - Les premières pluies ont fuit
leur apparition. Les cultivateurs sont occu-
ltés l'aménagement des rizièrcs.
Exportations du riz de SaIgon. - Pen-
dant ln seconde quinzaine de mai les expor-
tations atteignent 5)7.410 tonnes, à savoir :
Ir i blanc :
Sur la FI'Hllce .,. I.781- tonnes
Sur l'Ktrunger ;.tl -
lliz Cargo :
Tout vers l'iilranger i.OiO
Paddij :
Tout vers l'Ktraiiger 1.389 -
H ris urcs
Sur la France 5.810 -
Sur l'Etranger 3.135 -
t'urines :
Tout vers l'KIrunger 2.277 -
Le total général pour lapuis le 1er janvier est de <»!)1.(W>5 tonnes.
Misante du rendement des rizières
00
Le delta du Mékong est par excellence
une région productrice de riz, un des gre-
niers à riz du monde. il exporte annuelle-
ment 11 (millions de quintaux de riz, alors
qu'avant notre arrivée dans le pays, la ré-
colte ne suffisait pas toujours aux besoins
d'une population inliniment plus dairse-
mée qu'aujourd'hui.
De 1K85 à I(.)2îj, la superficie des terres
cultivées a augmenté d'environ 30.000 hec-
tares par an. Notre Ulche n'est cependant
pas encore accomplie, et il reste beaucoup
à faire, non plus pour étendre la culture
du riz, mais pour améliorer cette culture.
L'annuaire international de statistique
agricole pour 15)23 donne des chiffres très
intéressants sur la culture du riz dans le
monde. Il nous révèle en particulier que le
rendement à l'hectare est de :
4.070 kilos fin Europe.
1.920 kilos en Amérique du Nord.
2.100 kilos en Amérique du Sud.
2.070 kilos dans l'Afrique méridionale.
1.700 kilos dans l'Afrique eeptcntionale.
lin Asie, les rendements sont les sui-
vants :
Corée kilos 1.530
Foriruse (170
Inde Anglaise 1.45)0
.lapon 3.320
Rtraits Seltlemenks 2.150
Sinm 1.870
Indochine française 1.210
C'est-à-dire, écrit notre confrère de Sai-
gllll le ( onn ier Saïqonntiis, que, malgré la
rertililé do ses terres, malgré un climat pro-
pice, l'Indochine est le pays du monde où la
rizière donne les récoltes les plus mnigres.
On voit donc l'intérét qu'il y a à perfection-
ner les méthodes de culture des agricul-
teurs indigènes, particulièrement en ce qui
concerne l'emploi des semences sélection-
nées.
La visite de Moulay Youssef
- -oe-
Les trois fils du sultan, Moulai Idriss,
Moulaï Hassan et Si llamada, accompa-
gneront en France le sultan Moulaï Yous-
sef, ainsi que de nombreuses personnalités
du makhzen ebérifien, parmi lesquelles on
peut noter le hajib de grand vizir, le vizir
des habous, celui des domaines, ainsi que
ifs pachas el caïds des régions de F{'z.
Meknès, Taza.
L'aulonobilisine en GuiRee Française en 19$
Le nombre des automobiles en circulation est
actuellement de 172 ; dont 20 motocyclettes.
Les importations de ces voitures ont été ainsi
réparties : 1914: 1; 1916: 1; 1917: 4;
1918 : 10; 1919: 6; 1921 : 14; 1922: 15;
1923 : 21 ; 1924 : 30; 1925 : 67.
Les 172 automobiles se répartissent ainsi car
pays d'origine : américaines 113; françaises 52;
italiennes 7. *
La prédominance des voitures américaines est
due principalement à l'existence à Conakry
d'un représentant de ces marques, qui a toujours
des voitures et des pièces de rechange à ven--
dre. Pour les autres marques au contraire, il
faut s'adresser en France, ce qui exige des dé-
lais de livraison dépassant souvent trois mois ;
à la moindre avarie, on ne reçoit parfois, après
une longue attente, qu'une pièce ne s'adaptant
pas à la machine employée.
La Colonie prévoit un réseau routier suscep-
tible de permettre la circulation de véhicules
dont le poids total est de 8 tonnes réparties sur
deux essieux. Actuellement les 115 premiers
kilomètres de la route de Mamou à Labé satis-
font seuls à cette condition. Sur les autres routes
et sur les chemins ruraux encore dotés de ponts
provisoires, on ne peut laisser circuler que les
véhicules pesant au total moins de 4 tonnes.
Ejifin, sur les pistes automobilisables. le
poids total ne peut excéder 2 tonnes.
Les préférences du public vont actuellement
à la voiture à quatre places de 10 et 12 che-
vaux, donnant une vitesse horaire de 40 à 50
kilomètres et à la voiture à 2 ou 3 places de 5
à 7 chevaux.
La camionnette portant 350 à 400 kg de
charge est très employée. Cependant, on tend
à lui substituer la camionnette acceptant une
charge utile de 1 tonne ; le type de l'avenir sera
probablement la camionnette chargeant 1.900 à
2.500 k. en raison de l'économie qui résulte
à la fois des poids transportés et du prix d'achat
modéré.
Une vitesse horaire de 20 à 25 kilomètres en
palier est suffisante pour les camionnettes, mais
elles doivent être munies de changement de vi-
tesse permettant de gravir sans fatigue les ram-
pes de 5 m/m 6 en montagne.
A la Guinée française la publicité se fait
dans le journal Officiel de la Colonie. Les ta-
rifs sont de 8 francs de 1 à 4 lignes ; 1 fr. 25
par ligne en sus ; 180 francs la page et 90 fr.
la demi-page.
Un bon moyen de publicité paraît être la dif-
fusion de catalogues avec prix marques. La
meilleure manière de vendre en Afrique est
d'avoir, au moins, au chef-lieu de chaque colo-
nie, un représentant toujours approvisionné en
voitures et pièces de rechange.
L'Agence Economique de l'Afrique Occi-
dentale Française, 27, boulevard des Italiens,
est susceptible de fournir aux intéressés des ren-
seignements plus détaillés sur ces questions.
--- -- - - -
touiiiiage 0 egrenage et de pressage
du coton en Me-voua
---<>-(}--
Le aiatLiiel d egienaye et de piesaagc du
coton, actuellemeut en service, ou qui le sera
très prochainement, en lluute-Volta, est le
suivant :
Outlhadougou. - 1° Usine de l'Association
Cotonnièic Coloniale (A.L.C.,', 3 égicin-iises
Asa Lees (de 00 sciei chacune); 1 presse Eini-
decau donnant des balles de 120 kilos; 2 pres-
ses 'I'réboi- pouvant louinir des balles de 40
kilos, le tout actionné par les moteurs de
l'Administiation (,usine d électricité et glace) ;
20 Usine du Comptoir de l'Industrie Loton-
nière (C.I.C.) (en prujet), 3 eyieneuses, de
70 scies chacune, actiunntes par deux loco-
mubiles; 1 presse hydiaulique;
4° Usine de la Société Commerciale do
l'Ouest africain ^en construction) 1 éi;re-
neuse de 70 scies actionnee par une. locomo-
bile ;
4" Usine Brunei ven projet) 1 égieneuse
de 70 scies et un moteur.
Bobo-Dioulasso. Usine définitive de
l'A.C.C. : 2 égreneuses de 70 scies, action-
nées par un moteur Grossley ; 1 presse lly-
draulique Emidecau pouvant donner des bal-
les de 250 kilos; 2 égreneu-es, de 40 scies
chacune actionnées par une locomobile.
Dedoitgou. - Usine du L'. I. C. 7 égre-
neuses, de 40 ,-cies chacune, mues par des
machines à vapeur; 1 pres-e hydrau lique et
3 presses à main.
Koudougou. - Usine du C. I.C. : 4 égie-
neuses, de 70 scies chacune, actionnées par
une machine à vapeur , 1 presse hydraulique
t'lie. iii.,ic l it va l )ciir-
et z presses à main.
Fada. - Usine du C.I.C. 2 égreneusett,
de 40 scies chacune, et une presse à main.
Bantora. Station secondaire de l'A.C.C.i.
2 cgrencu~es, de 16 scies chacune, et 2 pres-
ses à main faisant des balles de 30 kilos.
En dehors de ces usines, il existe quatre
groupes mobiles appartenant au C. T.C. com-
portant chacun une égronen-e de 70 scies et
une presse. Ils fonctionnent dans les rdgionv
de Hanfora, Kaya, Lt-o, Tcnkodogo et Tou..
gan.
-
Les carburants coloniaux
Au ••ours d., .a demitM'O réunion du r:"n-
s011 d'administration de l'OCllec Vdienn! dfs
fYtmbu^lil'1!'- nrésidiV. nnr \i. I oiirbeur M
(H.^ diVide d'envoyer une nouvelle mission en
Ala^iv <'t au Soudan en vue de. l'élude de 'a
euHiiiv et du trailmunt industrie's de l'aiïnvo
<;\"nl : ivllc mission sera eon!l«V h MM. Fou-
(jne et Moremi qui viennent, d'accomplir 1 co
sujet, en Algérie, un travail des plus remar-
quables.
M. Honey l.afnnd. in^niour .du corps des
mines, dont l'Office avait pris l'miti.'tive de
l'envoi en Syrie a nré»enf«' le roni| te ren.hl
des Importants r^sullat* obtenu* par su nits-
won. concernant spécialement l'organisation do
la législation ruinuVe dans le Urritoiro sous
mandat, 1
Les Annales Coloniales
F es nna- es.- ""nIa es
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES- SONT LA nOPUtlt
Il EXCLUSIVE OU JOURNAL
}} LttAnnmcm etRéelamn iwt m»w wi Buttmu -J" .A.iI. PtMIdII
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL etL.-G. THÉBAULT
Réfadi» à àdmiùtnùm : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1" TWfhm : LOUTRE lf-17
u.
i , Frmed d Colmia - - - - 80 e 45 a as »
wîîïï SSCLi ! Etranger o. 110. 18.
O» • tboniM dui tov Im Bvmw parti «A «Imb 1m pri»dpiw Hbralvw -
Politique orientale
8'8
L'audition de M. de Jouvenel à la Commis-
sion des Affaires étrangères a confirmé la
bonne opinion qu'avaient de lui ceux qui le con-
naissaient et l'a justifiée auprès de ceux qui ne
l'avaient jamais entendu.
Bien que le président ait demandé à ceux qui
étaient présents au début de la séance de s'en-
gager à ne rien révéler des déclarations de M.
le Haut-Commissaire, on peut, sans trahir au-
cun des secrets intéressant l'avenir de la France,
commenter la plupart des renseignements qui
nous ont été foumis, d'autant que quelques-uns
d'entre eux figurent couramment dans la presse
anglaise.
Ce n'est, d'ailleurs, pas la première fois qu'à
la Commission, on nous prie de garder le si-
lence sur des faits connus du monde entier à
l'exception du public et du Parlement français.
Il n'y a guère, en effet, que nos compa-
triotes pour ignorer que, depuis que nous som-
mes en Syrie, nous n'avons pas, si l' on en
excepte les six ou huit derniers mois, appliqué
la doctrine du mandat. Nous avons fait de la
colonisation. Et cette politique n'a pas peu
contribué à nous aliéner une partie des sympa-
thies que nous y avions. On m'en voudrait
d'employer l'expression dont s'est servi un
membre de la Commission. Il ne faut pas né-
gliger, en effet, la transformation morale qui
s'est opérée depuis trente ans dans la population
syrienne, je veux dire dans la population mu-
sul mane. Les fils de la bourgeoisie syrienne
sont venus en France faire leur éducation et ont
reçu non seulement les leçons de nos écrivains,
de nos poètes, de nos savants, mais aussi celles
de nos philosophes et de nos orateurs. Il leur
est resté quelque chose de leur séjour de plu-
sieurs années dans un pays où chaque jour l'on
entend parler de liberté, d'indépendance des
peuples. Revenus dans leur pays d'origine, ils
ont voulu appliquer au gouvernement de leur
pays les principes qui se dégagent de cet ensei-
onement et de cette philoeopbie,
La politique des Hauts-Commissaires qui ont
précédé M. de Jouvenel a été pour eux une
déception. Et chez ces Orientaux à l'imagina-
tion vive et au caractère mobile, on passe faci-
lement de l'amitié au sentiment contraire.
M. de Jouvenel a rapidement saisi l'erreur
et s'est efforcé de réparer les fautes qui avaient
été commises. Je ne voudrais pas que l'on se
méprit sur le sens de ma phrase. M. de Jou-
venel n'a mis en cause aucun de ceux qui l'ont
précédé à Beyrouth, et je ne voudrais pas lui
prêter cette intention, mais l'exposé qui nous a
paru sincère de sa politique marquait suffisam-
ment combien nous nous étions trompés depuis
1920.
Aussi faut-il le louer d avoir, pour la pre-
mière fois, essayé de réaliser l'idée du man-
dat. L'entreprise aurait été partout délicate,
mais elle l'était particulièrement dans cette mo-
saïque de religions dressées les unes contre les
autres qu' est la Syrie. - - -..
Le pacte Je la Société des Nations a créé le
mandat, mais il a négligé de donner aux puis-
sances qui en étaient investies quelques direc-
tives. L'article 22, si je ne me trompe, qui
traite de la matière, reste dans des généralités
qui auraient besoin d'être précisées. Le man-
dat n'est ni la colonisation, ni le protectorat.
Il exclut l' intervention directe de r Etat man-
dataire dans l'administration locale, et d'autre
part, il comporte une idée de précarité que l'on
ne trouve pas dans - le - protectorat. C'est une
tutelle, mais une tutelle qui doit prendre fin.
Pans la vie des individus, des règles précises
indiquent l'époque de la majorité. Nous en
tnanquons pour fixer celle des peuples. Et c'est
là une source de difficultés pour les pays qui
ont reçu la charge d'un mandat : difficultés
entre le pays soumis au mandat et celui qui
l'exerce,. difficultés entre ce dernier et les autres
nations.
Le Haut-Commissaire en Syrie s est ettorcé
de jeter le* bases d'une politique nouvelle et
de tracer une voie dont on doit suivre l'établis-
sement avec intérêt. Il est conforme à la vérité
de déclarer que ses efforts sont louables, habi-
les et dignes d'être encouragés.
De même il s'est attaché à donner à notre
politique à l'égard des différentes confessions
religieuses un caractère qu'elle n'avait pas
toujours possédé. Jusqu'à l'arrivée du général
Sarrail, nous étions trop apparus comme les
protecteurs uniques des chrétiens et pas assez
comme des arbitres entre les diverses sectes.
Nous avions manqué à notre devoir de puis-
sance neutre, c'est-à-dire laïque. Je me rap-
pelle le toile qui, sur les bancs de la droite,
accueillit à la Chambre le ministère qui expo-
sait cette doctrine. Et pourtant, si l'on veut
bien y réfléchir, il n'y a pas d'autre attitude
possible. Tout ce qui nous en éloigne nous
expose à des difficultés extrêmement graves et
pratiquement insolubles.
C'est un esprit semblable dénué de préjugés
qu'il faut apporter à nos relations avec nos voi-
sins orientaux, turcs et arabes. L'on a peut-être
un peu négligé les événements qui, depuis quel-
que deux ans, se sont passés en Arabie, et je
ne sais pas si, à Beyrouth, avant l'arrivée de
M. de Jouvenel, l'on a prêté une attention suf-
fisante aux progrès de la puissance d Ibn Seoud
dont les succès ont été, pour les Anglais, une
cause d'ennui sérieux. Nous avons essayé, de-
puis, de réparer cette négligence, et il est heu-
reux que nous ayons, quoique un peu tardive-
ment, noué avec ce souverain des rapports ami-
caux auxquels nous avons donné comme point
d'appui un traité de commerce.
A l'égard des Turcs, nous avions quelques
difficultés pas très graves en soi, mais qui pou-
vaient le devenir si nous ne savions pas nous
dégager assez de la politique anglaise. Depuis
M. Lloyd George, nos amis observent à l'égard
du Gouvernement d'Angora une attitude qui
n'est pas aussi cordiale qu'il serait souhaitable.
De bons esprits en France ont estimé que nous
commettrions une erreur et une faute en mar-
quant sur ce point une trop grande docilité à
1 égard du Foreign Office. Ils ont eu raison,
car aucun ressentiment grave ne nous sépare des
Turcs. En nous rapprochant d'eux, en leur
témoignant une véritable amitié, nous sommes
dans la vérité et nous travaillons utilement pour
la paix non seulement en Asie, mais encore en
Europe.
M. de Jouvenel nous a donné l'impression
de pratiquer cette politique, et il est regrettable
qu'il n' ait pas pu nous donner des renseigne-
ments plus étendus sur le récent accord d'An-
gora.
Ainsi donc, aussi bien en ce qui touche l'or-
ganisation du mandat qu' en ce qui regarde nos
rapports avec le monde oriental, c'est-à-dire
avec les Turcs et les Arabes, des efforts loua-
bles ont été faits par le Haut-Commissaire ac-
tuel. Il serait puéril et de mauvaise foi de le
contester.
Mais s'ensuit-il que nous n' ayons pas des ré-
serves à faire. Je ne le pense pas. J'ai marqué
à M. de Jouvenel lui-même combien j'étais
scept ique en ce qui concerne l'avenir économi-
que de la Syrie dont il nous a brossé le tableau
avec beaucoup d'éloquence et de chaleur. La
fertilité de la Syrie romaine était moins grande
qu'on ne le dit maintenant. Qu'on veuille bien
se rapporter au tableau que donne Mommsen
du monde romain et l' on sera fixé. Certes, il y
eut des parties fertiles, il y en aura toujours,
ou en tout cas il pourra toujours y en avoir,
pour peu qu' on donne des soins à l'irrigation.
Mais que représenteront ces parties fertiles ?
Pas autre chose que des îlots dans ce pays fort
étendu. On nous parle des plantations de mû-
rier et de la production de la soie, de la possi-
bilité d'ouvrir à la culture du coton d'immenses
territoires. Quant aux statistiques commerciales,
elles perdent de leur valeur indicative si l' on
songe que la Syrie est surtout un pays de
transit. C'est son rôle historique. Gardons-nous
des illusions et commençons par faire un inven-
taire sérieux du pays avant de dresser un ta-
bleau dont le moindre défaut serait de ne pas
être exact. Ne cédons pas au mirage oriental.
J'ai dit la semaine dernière mon sentiment
sur la pacification du pays. L'audition de M.
de Jouvenel n'a pas sérieusement modifié mon
opinion. Aussi ne reviendrai-je pas sur ce point.
Les difficultés restent encore grandes, et il
est à craindre qu'il n'en soit encore longtemps
ainsi. Aussi devra-t-on tenir pour un éminent
serviteur de notre pays l'homme d'Etat qui
trouvera le moyen de les liquider d'une façon
élégante.
Henry Fontanier,
Député du cantal.
Ce serait un scandale
La Compagnie Française du Haut-Congo a,
depuis plusieurs mois, introduit au Ministère
des Colonies une demande de prolongation
pour dix années, des concessions territoriales
qu'elle exploite en Afrique Equatoriale fran-
çaise.
Au lendemain de la constitution de notre do-
maine congolais, un décret du 31 mars 1899
accordait pour trente années à MM. I réchot
frères une concession comprenant :
10 Les territoires de la Likouela-Mossaka et
ses affluents ;
2° La lagune de la Likouala.
Un arrêté autorisait, d'autre part, la substi-
tution aux concessionnaires, de la Compagnie
Française du Haut-Congo qui fut constituée le
31 mars 1899 au capital de 2.000.000 de
francs divisé en 5.000 actions de 500 francs,
ramenées à 400 francs par un remboursement
anticipé. *
Il fut créé, en outre, IU.UUU parts bénéh-
ciaires attribuées par moitié à MM. Trechot
frères et aux souscripteurs d'origine.
Malgré les prescriptions du cahier des char-
ges, l'exploitation de cette concession a donné
lieu, depuis vingt-six ans, aux critiques les plus
justifiées, aux abm les plus scandaleux.
Les dossiers du Ministère des Colonies four-
niront à cet égard à M. Léon Perrier les ren-
seignements les plus circonstanciés et les plus
édifiants quant aux procédés employés par la
Compagnie Française du Haut-Congo à l'égard
des indigènes, voire de l'administration fran-
çaise.
Aujourd'hui, apr è s avoir « prélevé II sur la
concession des millions de bénéfices, elle pré-
tend la revoir prolonger de dix ans, arguant
de la guerre pendant laquelle elle n'a pu dé-
velopper ses opérations 1
Devant pareille demande, il s'agit de savoir
s'il est possible de prolonger l'état de servage
éocnomique auquel sont réduits depuis vingt-
six ans les 50.000 indigènes livrés à la Com-
pagnie Française du Haut-Congo qui prélève
75 sur ce qu'ils produisent.
C'est la seule question qui se pose.
A travers l'Afrique
0
Retour de la mission widecartate
T.p. rnid Dakar-Tchad, organisé par le, Moto-
cycle de Nice, sous le patronage du Petit Jour-
val, se termine heureusement.
La mission side-cnrist.e a quitté Rrazzavilie
h bord du paquebot Tchad qui arrivera à Bor-
deaux le 5 juillet.
Il faut agir
---0-0-
Dans le dernier courrier de Ma-
dagascar que je viens de recevoir,
se manifeste un sentiment d'inquié-
tude de la part de mes correspondants.
On a l'impression, me dit un ami, que
l'Administration supérieure est en léthargie
et laisse passer des jours précieux sans se
soucier des lendemains qui peuvent être dé-
favorables. Ce ri est pourtant guère le mo-
ment et tout au contraire, une activité décu-
plée, une attention de tous les instants sont
plus que jamais nécessaires.
Madagascar n'a pas relevé ses impôts
pour 1926.
Le taux des rachats de prestation, pour des
motifs secondaires, ne sera pas modifié.
Les salaires payés par VAdministration lo-
cale aux manœuvres et porteurs fixés almuel-
lement par arrêté du Gouverneur Général,
ne seront pas relevés d'ici longtemps, ce qui
oblige les agents administratifs à faire usage
de leur autorité pour recruter des journaliers
à des prix trop bas, le coût de l'existence
ayant augmenté de 120 à 150
Partout on constate une. recrudescence
considérable de la consommation de l'alcuul
dite aux gains élevés faits par l'indi-
gène. Von ne songe pas à augmenter les
taxes de consommation sur ce produit.
Seule la taxe de VAssistance Médicale In-
digène a été modifiée d'une façon très insuf-
fisante d'ailleurs. Le service des transports
automobiles est en déficit, les prix des voya-
ges demeurant fixés trop bas.
Les. tarifs de cession de la main-d'œuvre
pénale établis à des prix beaucoup trop infé-
rieurs ne sont pas revisés et l'administration
locale ne récupère plus le coût de Ventretien
des détenus.
Bref, dans tous les domaines et surtout
dans les questions financières, on constate
une absence de réglementation nécessaire et
ottortune.
Pendant ce temps le personnel européen
et indigène se décourage en présence d'une
hausse générale des prix beaucoup plus im-
portante qu'en France. Il ignore le relève-
ment des soldes et des indemnités complé-
mentaires dont il devrait bénéficier et qui
ne sont pas révisés non plus. On alloue aux
fonctionnaires qui ont droit à l'éclairage la
même somme mensuelle depuis plusieurs an-
nées. Le personnel de service est insuffisam-
ment payé ce qui - oblige les intéressés à par-
faire de leurs deniers ces traitements qui
sont à la charge de la colonie.
La hausse des matériaux de construction va
obliger les services des travaux publics et
Vadministration provinciale à réduire d'un
tiers au moins les programmes des travaux
approuvés pour 1926. Les crédits d'entretien
sont restés les mêmes depuis 5 ails.
Les demandes les plus légitimes de crédits
sont actuellemcnt refusées par la Direction
des Finances parce qu il faut faire de4 éco-
nomies, alors qu'ils serait facile d'obtenir le3
ressources nécessaires.
Pendant ce temps Vindigène connaît une
prospérité extraordinaire malgré lui. Le
paddy qui était à 600 francs la tonne en
1925 est à 1.000 francs. Tous les autres pro-
duits ont subi de pareilles hausses. Aussi,
riche d'argellt et peu imposé. il se refuse de
plus en plus à travailler. Il retourne, lui
aussi, à l'état léthargique dont on avait
réussi à le faire sortir un peu, aggravant
ainsi la crise de la main-d'œuvre. On com-
prendra dès lors cette inquiétude générale
que ressentent colons et fonctionnaires.
Souhaitons que le rapide retour dans l'Ile
de M. le Gouverneur Général, Marcel Olivier
qui, a diverses reprises a formulé en excel-
lents termes un programme de réformes,
vienne par des décisions attendues donner
satisfaction aux colons et fonctionnaires de
M adagascar.
Maurice Bouilloux-Lelonf
Député du Finistère.
Vice-Président de La Chambre,
L9Escrime à VÉcole Coloniale
L'E scr i me 'à l' É co le Co l on i a l e
• O-O
La fête d'escrime donnée hier dans sa salle
d'armes, coquettement décorée, par l'Ecole
Coloniale, a remporté un légitime succès.
Les élèves escrimeurs ont fait honneur à M.
Hazotte, leur professeur qui, lui-même, n'a
pas hésité à se mesurer avec M. Lucien Gau-
din. Ce qui nous a valu une très brillante
passe d'armes. ---
Nous avons noté tout particulièrement les
jeux de MM. de Nussac, Chauvet, Barrans,
Dalleau, Laperge, Morlé, Crosnier fils, cham-
pion d'Ecosse, Lemoine, Bourdon fils.
Entouraient M. Léon Perrier ministre des
Colonies : MM. Lucien Hubert, Pierre Va-
lude, anciens élèves de l'Ecole, le colonel
Rousseau, directeur de la Préparation mili-
taire pour le Gouvernement militaire de
Paris.
Une bonne et franche gaîté anima cette
réunion sportive si bien organisée par le
directeur de l'Ecole Coloniale, M. Outrcy.
Eugène Devaux
ge,-
Mme Herriot en Chine
--0-0-
Mme Herriot rat arrivée à Pékin en-
chantée de son voyage qui a été facilité
par les autorités françaises et chinoises.
Elle est dR.cf>nd,u\ chez des amis person-
nels et à refusé tout réception officielle,
voulant conserver à son déplacement un
caractère de voyage d'agrément.
(Par dapèche.)
A LA CHAMBRE
DANS LES COMMISSIONS
A la Commission de l'Armée
Hier matin, M. PuiiHevé, ministre de la
Guerre, a été entendu par ki Commission
de l'Armée, réunie sous la présidence du
générai Ginxifc, a laquelle iil a fourni des
renseiguements sur les dernières opéra-
tion militaires et sur la situation au Ma-
roc.
Il a décrit successivement les comditions
du système" flféfênsif adopté par le Maré-
dhull Lyautey, les ugre»sioiis>, sans provo-
cation aucunc de notre part, d'Abd-el-
Krim, les heures diUiciles. de j u Wtt e t 1925,
U'ul'J'ivée et le iplan d'opérations du maré-
oliall Pétain, la oremière phase de la réa-
lisation de ce pluin suspendue seullemcnt
par les conditions méléoroloigiquies', l'ac-
tion de dissociation des tribus se poursui-
vant politiquement pendant tout l'hiver, et
la phase finale et décisive de& opérations
en mai 1926.
A ce moment de son exjposié, M. Painlevé
a rendu hommage à l'action militaire du
marécfhail Pétuin dont le pflan, lldèlement
exécuté, a assuré la victoire.
- On ne saurait, a-t-Ll dit, garder trop
de reconnaissance pour la UUtie que le
maréchal Pétain a acceiptéc et accomplie
dans - - des circonstances difficiles. -
Le ministre de la Guerre a rendu en-
suite un vif hommage aux officiers, aux
troupes françaises et indigènes pour le
fonmkkiihle effort qu'ils ont. accomipTi. A Cet
hommage. il associu les troupes espa-
gnoles.
II montra ensuite îles dispositions con-
ciliantes de la France au cours de cette
période, les efforts de poix fflits vaine-
ment. par nous à plusieurs reprises et
tout récemment à Outljda. Puis il donna
des indications très précises sur les por-
tes subies depuis 15 mois et plus particu-
lièrement da/ns la dernière phase, et a fait
justice des exagérations répandues à la lé-
gère dans l'opinion publique à ce sujet.
Nos PUl't!'A,Uluutll-t-itl,depllis le 8 mai der-
nier jusqu'à la soumission d'Ab-el-Krim,
s eievent a tues dont 10 oriiciera.
Pllusieurs membres de la Commission
questionnèrent le ministre, notamment
MM. Missoffe, Henuudol, Accambrny, Les
colonels Picot et Jean Faibry, sur le plan
d'organisation administrative et militaire
et sur la situation qui devait ètrc faite a
l'ex-rogui du TUf. M. Jean Fabry iîui dc-
marnda notamment, s'il était exact qu'on
ait sont a laisser Abd-el-Krim au Maroc.
M. Painlevé répondit qu'en effet, il avait
reçu un certain nombre de suggestions
pa.rmi lesquelles iil était question de placer
le chef rebelle sous la suirveidilance du sul-
tan, mais qu'il .ne s'y était pas arrété une
minute. Qu nu surplus, la situation d'Al>d-
el-Krim devait être réglée d'un commun
accord entre la France et
Quanl aux autres questions, .il a fait
connaître qu'il donnerait des instructions
pour rend.!/- effeetive, solide et juste la
paix dans tout notre protectorat, Il Il don-
né l'assurance qu'il prendrait, à bref délai
louiez d.isjnosiitions peur diminuer les effec-
tifs français.
QUESTIONS ECRITES
Les fonctionnaires marocains
M. norl.l-Fl'lJsslncng, député, expose a M. le
ministre dt-s Araires litrani/res qu'un dnhir en
date (tu 27 décembre Hfcil, u rendu applicables
aux fonctionnaires marocains les dispositions
des lois dus t'r avril t'jea t't 1, avril WïU, et
demande : 1° comment un fonctionnaire mn-
nvaiu de la classe IDlt, appelé le 21 août IJL.,
réformé temporairement 11" 2 le 2.1,0 janvier KM;»,
rappelé le 4 février Hm., maintenu soiis les
drapeaux jusqu'au 15 septembre 11)19, entré
dans l'administration à celte dernière date. iui
est passé dans lu même service d'une catégorie
dans une autre il la suite d'un des trois pre-
miers concours ouverts après la guerre et qui
a été retardé duns sa nomination à son nou-
veau grade par sa mobilisation doit être rap-
pelé de ses services militaires ; 2* s'il doit hé-
nélicier des dispositions de l'article 1er (le a
Un du 17 avril 1924 ou de celles plus avanta-
geuses de l'article 3 paragraphes 4 et 5, de
ladite loi; 3° si l'article 3 lui est applicable,
à quelle date ce fonctionnaire doit prendre rang
dans son nouveau grade ; 4* si le temps de
service militaire nue ce fonctionnaire a nc-
compli l'iitt mois 18 jours) ne doit pas lui tenir
lieu de trois années de service administratif
exigées pour pouvoir participer au concours.
(jlwstion du 18 mars 1H20.)
2° réponse.. - 1° Le fait que l'agent est entré
dans l'administration, le 15 septembre 1910,
aprls sa mobilisation, implique qu'il n'a pas
subi de retard dans sa carrière du fait de ladite
mobilisation ; i° l'article 3 deja loi n'u 17 avril
WY. ne lui est pas applicable, car il ne se
trouve dans aucune des situations limitatlvc-
ineut énumérées par cet article. Il doit donc lui
être fait application do l'article premier de In-
dite loi [pour son service de guerre ; 4* ré-
ponse affirmative a moins que te règlement ne
spécifie expressément qu'il faut avoir accom-
pli trois années de service civils effectifs.
Péréquation
M. A injuste Ihund, député, demande ù M. le
minisht' tli's Colonies s'il mlie dans ses inten-
tions de rétablir la péréquation qui existait jus-
qu'au 10 avril 1925 entre les soldes des admi-
nistrateurs coloniaux et celles n'es secrétaires
généraux des colonies ; dans l'affirmative,
quelles dispositions sont, envisagées par son
département cet égard. (Question du 27 mai
1 \12(j,)
Hépmisv. - I.a mesure envisagée vient, d'être
réalisée par le décret du l°<" mai 192<) coneermjit
les traitements des secrétaires généraux n'es
colonies, publié an « Journal Ofifciel » de la
République française du 5 mai dernier.
- .1.
L'av ation coloniale
n o-
Le raid Hirschauer
Poursuivant son raid autour de la Mé-
diterranée, l'ingénieur Hirschauer est ar-
rivé avant-hier à Tunis.
TROUPES COLONIALES
––M––
Le général de brigade Jaquet, commandant
l'artillerie du corps d'armée colonIal, est nom-
mé au commandement supérieur des troupes du
groupe de l'Afriquc orientale française, a Tana-
narive
1
Dépêches de l'Indochine
--0-0-
Election au Conseil colonial
Une élection partielle a eu lieu à Saigon'
pour deux sièges au Conseil colonial. MM.
Cafiort, commerçant et (Jutntree-Lamothe,
avocat, se présentaient seuls. Voici les ré-
sultats du vote :
Nombre des inscrits : 3.940 ; votants :
1.073 ; Caffort, 5)14 ; Quintree-Lamotlic :
874 ; bulletins blanc : 140.
Le quorum n'étant pas atteint, le scru-
tin de ballottage a été fixé au 20 fuin.
Le cours du riz
----0-0---
SAIGON
8 juin
(Les 1.000 kilos en piastres)
Riz HO 1, brisures lli 70
Riz HO 2 .10 br~ures 100 70
Riz 110 2 50 brisures 101 20
Brisures lion 1 et 2 ati »
Brisures ilon 3 et 4 7i »
burines 30 80
Padidy V UJIh Long. 61 W
Paddy Co COllg 04 H
Paddy Baixau 50
Paddy Bac Lieu Cii »
Copraii (les 100 kilos) 18 »
(Par dépêche Indupucifi.)
Le marché du riz de Saigon
Situation générale. - Marché très cuLme.
Vuelques allaites traitées avec le Japon au
cours de la quinzaine. Aucune affaire frui-
tée sur la Chine et Java. Les places d'Eu-
rope continuent à se désintéresser de notre
inurché par suite de l'élévation des cours
du change. Les prix sont fermes par suite
de la rareté des arrivages de paddy de
l'intérieur à Chulull.
Riz. Marché talme sans affaires. Les
prix sont fermes. Les offres faites par le
Japon et les Philippines n'ont pas pu être
retenues en raison de nos prix.
Brisures. - Murohé très calme. Les prix
sont stationnaires, quelques petites affaires
ont été traitées sur l'Europe. Les stocks
sont faibles.
Farines Basses. Les affaires sont
nulles.
Paddy. - Les arrivages de paddv dans
les usines sont, très inférieurs à la moyenne
de la saison. ils sufllscnt tout juste à l'ali-
mentation des usines jour l'exécution des
contrats en cours.
Les prix sont fermes. Aucun stock.
Hécolte. - Les premières pluies ont fuit
leur apparition. Les cultivateurs sont occu-
ltés l'aménagement des rizièrcs.
Exportations du riz de SaIgon. - Pen-
dant ln seconde quinzaine de mai les expor-
tations atteignent 5)7.410 tonnes, à savoir :
Ir i blanc :
Sur la FI'Hllce .,. I.781- tonnes
Sur l'Ktrunger ;.tl -
lliz Cargo :
Tout vers l'iilranger i.OiO
Paddij :
Tout vers l'Ktraiiger 1.389 -
H ris urcs
Sur la France 5.810 -
Sur l'Etranger 3.135 -
t'urines :
Tout vers l'KIrunger 2.277 -
Le total général pour la
Misante du rendement des rizières
00
Le delta du Mékong est par excellence
une région productrice de riz, un des gre-
niers à riz du monde. il exporte annuelle-
ment 11 (millions de quintaux de riz, alors
qu'avant notre arrivée dans le pays, la ré-
colte ne suffisait pas toujours aux besoins
d'une population inliniment plus dairse-
mée qu'aujourd'hui.
De 1K85 à I(.)2îj, la superficie des terres
cultivées a augmenté d'environ 30.000 hec-
tares par an. Notre Ulche n'est cependant
pas encore accomplie, et il reste beaucoup
à faire, non plus pour étendre la culture
du riz, mais pour améliorer cette culture.
L'annuaire international de statistique
agricole pour 15)23 donne des chiffres très
intéressants sur la culture du riz dans le
monde. Il nous révèle en particulier que le
rendement à l'hectare est de :
4.070 kilos fin Europe.
1.920 kilos en Amérique du Nord.
2.100 kilos en Amérique du Sud.
2.070 kilos dans l'Afrique méridionale.
1.700 kilos dans l'Afrique eeptcntionale.
lin Asie, les rendements sont les sui-
vants :
Corée kilos 1.530
Foriruse (170
Inde Anglaise 1.45)0
.lapon 3.320
Rtraits Seltlemenks 2.150
Sinm 1.870
Indochine française 1.210
C'est-à-dire, écrit notre confrère de Sai-
gllll le ( onn ier Saïqonntiis, que, malgré la
rertililé do ses terres, malgré un climat pro-
pice, l'Indochine est le pays du monde où la
rizière donne les récoltes les plus mnigres.
On voit donc l'intérét qu'il y a à perfection-
ner les méthodes de culture des agricul-
teurs indigènes, particulièrement en ce qui
concerne l'emploi des semences sélection-
nées.
La visite de Moulay Youssef
- -oe-
Les trois fils du sultan, Moulai Idriss,
Moulaï Hassan et Si llamada, accompa-
gneront en France le sultan Moulaï Yous-
sef, ainsi que de nombreuses personnalités
du makhzen ebérifien, parmi lesquelles on
peut noter le hajib de grand vizir, le vizir
des habous, celui des domaines, ainsi que
ifs pachas el caïds des régions de F{'z.
Meknès, Taza.
L'aulonobilisine en GuiRee Française en 19$
Le nombre des automobiles en circulation est
actuellement de 172 ; dont 20 motocyclettes.
Les importations de ces voitures ont été ainsi
réparties : 1914: 1; 1916: 1; 1917: 4;
1918 : 10; 1919: 6; 1921 : 14; 1922: 15;
1923 : 21 ; 1924 : 30; 1925 : 67.
Les 172 automobiles se répartissent ainsi car
pays d'origine : américaines 113; françaises 52;
italiennes 7. *
La prédominance des voitures américaines est
due principalement à l'existence à Conakry
d'un représentant de ces marques, qui a toujours
des voitures et des pièces de rechange à ven--
dre. Pour les autres marques au contraire, il
faut s'adresser en France, ce qui exige des dé-
lais de livraison dépassant souvent trois mois ;
à la moindre avarie, on ne reçoit parfois, après
une longue attente, qu'une pièce ne s'adaptant
pas à la machine employée.
La Colonie prévoit un réseau routier suscep-
tible de permettre la circulation de véhicules
dont le poids total est de 8 tonnes réparties sur
deux essieux. Actuellement les 115 premiers
kilomètres de la route de Mamou à Labé satis-
font seuls à cette condition. Sur les autres routes
et sur les chemins ruraux encore dotés de ponts
provisoires, on ne peut laisser circuler que les
véhicules pesant au total moins de 4 tonnes.
Ejifin, sur les pistes automobilisables. le
poids total ne peut excéder 2 tonnes.
Les préférences du public vont actuellement
à la voiture à quatre places de 10 et 12 che-
vaux, donnant une vitesse horaire de 40 à 50
kilomètres et à la voiture à 2 ou 3 places de 5
à 7 chevaux.
La camionnette portant 350 à 400 kg de
charge est très employée. Cependant, on tend
à lui substituer la camionnette acceptant une
charge utile de 1 tonne ; le type de l'avenir sera
probablement la camionnette chargeant 1.900 à
2.500 k. en raison de l'économie qui résulte
à la fois des poids transportés et du prix d'achat
modéré.
Une vitesse horaire de 20 à 25 kilomètres en
palier est suffisante pour les camionnettes, mais
elles doivent être munies de changement de vi-
tesse permettant de gravir sans fatigue les ram-
pes de 5 m/m 6 en montagne.
A la Guinée française la publicité se fait
dans le journal Officiel de la Colonie. Les ta-
rifs sont de 8 francs de 1 à 4 lignes ; 1 fr. 25
par ligne en sus ; 180 francs la page et 90 fr.
la demi-page.
Un bon moyen de publicité paraît être la dif-
fusion de catalogues avec prix marques. La
meilleure manière de vendre en Afrique est
d'avoir, au moins, au chef-lieu de chaque colo-
nie, un représentant toujours approvisionné en
voitures et pièces de rechange.
L'Agence Economique de l'Afrique Occi-
dentale Française, 27, boulevard des Italiens,
est susceptible de fournir aux intéressés des ren-
seignements plus détaillés sur ces questions.
--- -- - - -
touiiiiage 0 egrenage et de pressage
du coton en Me-voua
---<>-(}--
Le aiatLiiel d egienaye et de piesaagc du
coton, actuellemeut en service, ou qui le sera
très prochainement, en lluute-Volta, est le
suivant :
Outlhadougou. - 1° Usine de l'Association
Cotonnièic Coloniale (A.L.C.,', 3 égicin-iises
Asa Lees (de 00 sciei chacune); 1 presse Eini-
decau donnant des balles de 120 kilos; 2 pres-
ses 'I'réboi- pouvant louinir des balles de 40
kilos, le tout actionné par les moteurs de
l'Administiation (,usine d électricité et glace) ;
20 Usine du Comptoir de l'Industrie Loton-
nière (C.I.C.) (en prujet), 3 eyieneuses, de
70 scies chacune, actiunntes par deux loco-
mubiles; 1 presse hydiaulique;
4° Usine de la Société Commerciale do
l'Ouest africain ^en construction) 1 éi;re-
neuse de 70 scies actionnee par une. locomo-
bile ;
4" Usine Brunei ven projet) 1 égieneuse
de 70 scies et un moteur.
Bobo-Dioulasso. Usine définitive de
l'A.C.C. : 2 égreneuses de 70 scies, action-
nées par un moteur Grossley ; 1 presse lly-
draulique Emidecau pouvant donner des bal-
les de 250 kilos; 2 égreneu-es, de 40 scies
chacune actionnées par une locomobile.
Dedoitgou. - Usine du L'. I. C. 7 égre-
neuses, de 40 ,-cies chacune, mues par des
machines à vapeur; 1 pres-e hydrau lique et
3 presses à main.
Koudougou. - Usine du C. I.C. : 4 égie-
neuses, de 70 scies chacune, actionnées par
une machine à vapeur , 1 presse hydraulique
t'lie. iii.,ic l it va l )ciir-
et z presses à main.
Fada. - Usine du C.I.C. 2 égreneusett,
de 40 scies chacune, et une presse à main.
Bantora. Station secondaire de l'A.C.C.i.
2 cgrencu~es, de 16 scies chacune, et 2 pres-
ses à main faisant des balles de 30 kilos.
En dehors de ces usines, il existe quatre
groupes mobiles appartenant au C. T.C. com-
portant chacun une égronen-e de 70 scies et
une presse. Ils fonctionnent dans les rdgionv
de Hanfora, Kaya, Lt-o, Tcnkodogo et Tou..
gan.
-
Les carburants coloniaux
Au ••ours d., .a demitM'O réunion du r:"n-
s011 d'administration de l'OCllec Vdienn! dfs
fYtmbu^lil'1!'- nrésidiV. nnr \i. I oiirbeur M
(H.^ diVide d'envoyer une nouvelle mission en
Ala^iv <'t au Soudan en vue de. l'élude de 'a
euHiiiv et du trailmunt industrie's de l'aiïnvo
<;\"nl : ivllc mission sera eon!l«V h MM. Fou-
(jne et Moremi qui viennent, d'accomplir 1 co
sujet, en Algérie, un travail des plus remar-
quables.
M. Honey l.afnnd. in^niour .du corps des
mines, dont l'Office avait pris l'miti.'tive de
l'envoi en Syrie a nré»enf«' le roni| te ren.hl
des Importants r^sullat* obtenu* par su nits-
won. concernant spécialement l'organisation do
la législation ruinuVe dans le Urritoiro sous
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