Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-06-08
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 juin 1926 08 juin 1926
Description : 1926/06/08 (A27,N87). 1926/06/08 (A27,N87).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397134q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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- VINGT-SEPTIEME ANNEE. NO 87 - -.. - -- --- w rtulum,:IepcgNlnm -- -- -,.. MARDI SOIR. 8. *?? »
Les Annales Coloniales
- 1dr M4 es.\
1 JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES VUMJtS PAR "LU ANNALCS COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
- IMCLUMVE DU JOUFJIAL
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DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
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a
Vers l'Afrique Française
La troisième conférence nord-africaine qui
.'est tenue, à Tunis, du 22 au 24 mars
dernier, a marqué un progrès nouveau et
rapide dans la voie de l'organisation de
VAfrique française.
On sait que la conférence nord-africaine
s'est tenue, pour la première fois à Alger,
en 1923, puis à Rabat, en 1924. Les évé-
nements du Maroc ont empêché sa réunion
en 1925. Or, cette année, à Tunis, aux re-
présentants de l'Algérie, Maroc, Tunisie,
t'étaient joints ceux de l'Afrique Occidentale
française. Ainsi dès sa troisième réunion, la
conférence nord-africaine étend considérabe-
ment le champ de son action et, déjà, cer-
tains même, ont pu émettre le vœu que
l'Afrique équatoriale, le Togo et le Came-
roun viennent y rejoindre, le plus rapide-
ment possible, leur grande aînée, l'A. O. F.
Les raisons de ce succès et de ce dévelop-
pement ne sont point difficiles à démêler.
M. Duchène, qui représentait à Tunis le
Gouverneur Général de l'A. O. F., a pu
dire :
« Le Sahara, désormais vaincu, peut
Itre, doit être non plus l'obstacle qui sépare,
mais la zone d'influence plus ou moins indi-
vise où se rapprochent pour ainsi dire, les
'divers territoires envers lesquels la France
a contracté des devoirs corrélatifs de ses
jffroits. »
M. Stecg, Résident Général du Maroc, de
10ft côté, a pu déclarer :
« J'ai vu reparaître au Maroc des élé-
ments fondamentaux et des problèmes qu'un
séjour de quatre années à Alger m'avait ren-
dus familiers. »
Ou encore :
« L'isolement serait-il permis alors que
la puissance française s'épanouit en Afrique,
alors que le frémissement de courants obscurs
et divers agite notre domaine colonial, alors
qu'il nous est indispensable d'unifier et de
fortifier notre politique musulmane. »
Enfin, M. Maurice Viollette, Gouverneur
Général de l'Algérie, envisageant le problème
'du point de vue plus proprement économi-
que, s'est écrié :
« Nous voyons bien l'Afrique d'au-
jourd'hui, mais quand je pense à ce que sera
ce pays formidable seulement dans cin-
quante ans, je lui vois de telles destinées, je
sens en lui de telles forces d'activité, que je
m'interroge. Non pas que je doute : j'ai une
1 interprétation trop optimiste des choses pour
douter et je suis convaincu qu'on se sauvo
toujours quand on le veut. Je ne doute donc
pas, mais je mesure l'entreprise colossale qui
va s'imposer pour outiller ces pays qui vont
entrer dans la civilisation à pas de géant. »
Ainsi, du point de vue géographique,
ethnique et économique, la nécessité d'envi-
sager d'ensemble le problème colonial afri-
cain s'impose de l'aveu même des représen-
tants les plus qualifiés de notre administra-
tion africaine.
Certes, cette besogne de cohésion et d'unité
ne doit point se développer au détriment de
ta diversité indispensable dans les modalités
d'administration qu'imposent les diversités
naturelles des régions et des populations par-
ticulières.
En ce sens, la conception de la c confé-
rence » paraît, pratiquement, préférable a
celle du « ministère de l'Afrique du Nord *
dont on a beaucoup parlé autrefois. Toute-
fois, la nouvelle institution ne pourra ren-
dre tous les services qu'on est en droit de
réclamer d'elle qu'à la condition qu'elle soit
solidement organisée et bien adaptée à son
rôle complexe et délicat.
Cette année, à Tunis, les représentants de
fAlgérie, du Maroc et de la Tunisie étaient
assistés des directeurs de tous leurs grands
services administratifs et de gouvernement :
finances, travaux publics, enseignement,
agriculture et colonisation, affaires indigènes,
etc. Au total, la conférence réunissait 37
personnes qui se répartirent en cinq commis-
sions : questions financières; agriculture,
commerce, colonisation et tourisme; travaux
publics; affaires politiques et administrati-
ves, enseignement; questions militaires com-
munes. territoires du Sud.
Chacune de ces commissions étudia les
questions qui lui furent renvoyées et soumit
ensuite à la conférence des gouverneurs le
texte des projets de résolution adoptés par
elle.
Le programme de cette conférence était
particulièrement chargé; il comportait
l'étude de 44 questions dont certaines étaient
présentées en termes très précis, comme les
suivantes : «. Police et assistance deç
travailleurs - indigènes en France. 4. -
Liaison entre les administrations fiscales en
vue de la répression de la fraude. 13.
Exécution dans chaque possession des con-
traintes émanant des deux autres pays.
18. Unification des cadres des contrôleurs
civils en Tunisie et au Maroc, etc. Mais
dont d'autres étaient présentées en termes
beaucoup plus vagues : 7. Tourisme.
9. Rapports intellectuels et scientifiques.
JO. Chemins de fer, etc.
Au reste, en parcourant la liste des réso-
lutions retenues par la conférence, on se
rend compte que les méthodes de travail,
excellentes dans leur principe, remarquables
par leur simplicité aisée et souple, laissent
encore à désirer dans l'application.
Certaines questions reçoivent des solutions
trop générales et. par suite trop vagues.
Ainsi on ne voit pas très bien la nécessité de
réunir les 37 plus hauts fonctionnaires des
quatre gouvernements de l'Afrique pour
émettre, à propos des chemins de fer, la ré-
volution suivante :
c La conférence constate que les chemins
de fer du Maroc, de l'Algérie et de la Tu-
nisie ont adopté et vont mettre en applica-
tion des règlements d'exploitation sembla-
bles dans leurs grands lignes. ou
« Elle estime que les ouvrages métalliques
neufs doivent être calculés et les ouvrages
existants renforcés autant que possible, de
manière à satisfaire aux prescriptions de la
circulaire ministérielle des Travaux publics,
du 8 janvier 1925.
« Les trois gouvernements reconnaissent
lntérêt militaire de la liaison des voies étroi-
tes de Kalaa-Djerda au Kouif et à Tebessa :
les études et les projets sont prêts et la réa-
lisation n'est retardée que par une -question
financière. La solution serait considérable-
ment facilitée si la métropole admettait le
principe d'une participation financière à titre
militaire. »
M. Malet directeur général de 1 Agricul-
ture, du Commerce et de la Colonisation pour
le Maroc; M. BruneI, directeur de l'Agri-
culture pour l'Algérie et M. Lescure, direc-
teur général de l'Agriculture, du Commerce
et de la Colonisation pour la Tunisie se sont
réunis pour présenter à la conférence un cer-
tain nombre de vœux et décisions parmi les-
quels je cueille cette perle :
« Tourisme. La conférence de Rabat
avait décidé que chacun des trois gouverne-
ments de l'Afrique du Nord affecterait un
crédit spécial à la publication d'une bro-
chure de propagande touristique à la prépa-
ration de laquelle participeraient les trois
pays. Cette brochure vient d'être éditée et
sera livrée incessamment aux services inté-
ressés du Maroc et de la Tunisie par les
soins du Gouvernement général de l'Al-
gérie. »
- C'est tout ce que les trois éminents fonc-
tionnaires ont trouvé d'intéressant à se dire
et à faire dire à la conférence nord-africaine
à propos du tourisme. Certains jugeront que
c'est un peu maigre.
Certaines questions d'un intérêt d'actua-
lité considérable comme, par exemple, celle
qui portait le numéro 3 de l'ordre du jour
(police et assistance des travailleurs indi-
gènes en France) n'ont reçu de la confé-
rence aucune solution quelconque et n'ont
même fait l'objet d'aucun vœu.
Il semble que l'on peut, dès maintenant,
conclure que la conférence nord-africaine
ayant fait la preuve de son utilité et des
grands services qu'elle peut rendre, devrait
être dotée d'un statut et aussi d'un secré-
tariat permanent qui préparerait, sur les in-
dications des gouvernements, l'ordre du jour
de la conférence, faciliterait, comme organe
de liaison, l'étude préliminaire par les ser-
vices intéressés des questions portées à l'or-
dre du jour, règlerait l'organisation mafé-
rielle des travaux, assurerait le contrôle
dans l'application des décisions prises par la
conférence pour en rendre compte à celle-ci
à la réunion suivante. L'institution doit
vivre.
Ajoutons, pour terminer, que certaines
décisions de la conférence de Tunis ont mis
nettement en évidence la nécessité d'un or-
ganisme permanent.
Ainsi, à propos des industries phosphatiè-
res, la conférence a émis l'avis :
« Qu'aient lieu périodiquement (en prin-
cipe deux fois par an, au printemps et à
l'automne) des réunions des services intéres-
sés des trois gouvernements de l'Afrique du
Nord, à l'effet d'examiner la situation d'en-
semble de cette industrie, de procéder à des
échanges de vues sur le marché mondial des
phosphates, de prendre chacun, en ce qui
le concerne, les mesures nécessaires pour sa-
tisfaire dans tous les cas aux besoins de la
consommation en assurant, dans la mesure
du possible, la bonne marche des entreprises
productives. Les conférents pourront, s'ils
le jugent utile, appeler auprès d'eux, pour
être entendus, les exploitants de chacun des
pays ou leurs délégués. »
- Je compte bien revenir sur cette décision
dont l'importance, au point de vue économi-
que me paraît considérable. Mais, pour au-
jourd'hui, je voudrais seulement faire re-
marquer qu'à elle seule lelle justifie la créa-
tion d'un organisme permanent de la confé-
rence destiné à coordonner tous les travaux
de ce genre.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
1..
L'arrestation de Tovalou
00
Notre confrère le Petit Journal, confirmant
notre note d'hier, ajoute que Tovalou. arrêté
pour escroquerie, faux et usage de faux au
Dahomey, avait commencé à Paris la série de
ses exploits.
Il fit le héros en correctionnelle d'une affaire
qui fit quelque bruit. Mis en vedette, il fit des
dupes et fut rayé de la Cour d'appel où il était
inscrit comme avocat. 11 avait quitté la France
en août 1924.
M. LUCIEN SAINT
expose son œuvre en Tunisie
0-0-
A
A la fin de la semaine dernière
M. Lucien Saint, résident général
de France à Tunis, a été entendu
par la Commission de l'Algérie. des colonies
et des protectorats.
Il s'agissait d'exposer à la Commission
des colonies la situation de la Régence.
Ferme, calme, la parole mesurée, ce dis-
tingué représentant de la France à Tunis,
qui avait trouvé la Régence il y a cinq ans,
dans la plus épouvantable pagaye, a eu beau-
coup à faire pour remettre de l'ordre dans
la maison. Ce ne fut pas sans heurts et sans
chocs. On a encore la mémoire des graves
événements suscités par le Destour, quelques
jours avant la venue du Président Millerand
à Tunis après sa randonnée au Maroc et en
Algérie. M. Lucien Saint sut éteindre fin-
alldie qu'avait allumé son prédécesseur. Il
le fit simplement, avec toutes les qualités
d'un grand préfet, tant il est vrai que les
meilleurs diplomates sont encore les préfets.
Mais il fallait créer. il fallait organiser.
C'est ce à quoi s'est attaché M. Lucien
Saint, il a montré la reforme politique qu'il
a accomplie en élargissant la base dit Grand
Conseil, désormais assemblée élective à la
fois pour les Français et pour les indigènes,
élu Par des collèges distincts mais délibé-
rant séparément et en commun et votant le
budget. Il a organisé les assemblée régiona-
le; la réforme municipale se Poursuit : voilà
déjà un joli bagage. Ce n'est pas le seul.
Au point de vue économique, il a été le dé-
fenseur vigilant des intérêts tunisiens et le
protecteur ardent des vins tunisiens dont le
contingentement fait l'objet de batailles cons-
tantes entre le Quai d'Orsay, les ministères
du Commerce et de l'Agriculture.
Au point de vue politique extérieure t La
Tunisie, à huit heures de la Sicile, avec la
Tripolitaine à son flanc et cent mtlle Italiens
à l'intérieur de ses frontières, est dans une
situation délicate qij' aggrave encore la Con-
vention de 1896, qui ri a pas encore été dé-
noncée. M. Lucien Saint a su, d'accord avec
le Quai d'Orsay, manœuvrer au milieu des
hueils dont le dernier a été le voyage aérien
et désinvolte de M. Balbo, le ministre de
Mussolini, qui a manqué aux règles de cour-
toisie et de bienséance internationales les
plus élémentaires.
Enfin, les mesures de police prises pour
faire que désormais quelquyun ne puisse
plus crier impunément : a A bas la France
de Djerba à Takarba et du cap Bon à
Tozeur » ne petwent être qu'unanimemcnt
approuvées.
- Mais il faut reconnaître que pour accom-
plir de grandes choses, il manque à M. Lu-
cien Saint Vêlement indispensable, le nerf de
la guerre et de la paix : Vargent. le budget
de la Tunisie établi en francs n'a pas pro-
gressé en proportion de la dépréciation de
notre monnaie. H s élève à peine au triple
de celui de 1913 et comme le franc est à
17 centimes-or, c'est au sextuple qu'il de-
vrait se chiffrer. Ta Tunisie y gagnerait,
fI'l)CC un outillage économique Plus complet,
un essor de prospérité qu'elle est. en droit
d'envisager et d'ambitionner.
Les pauvres contribuables français qui
paient huit à dix fois plus d'impôts qu'avant
la guerre, vont se mettre à envier leurs frères
tunisiens. -
Pierre Valude.
Député du Cher.
A la For de Bordeaux
-0'0-
M. Léon Perrier, Ministre des Colonies,
quittera Paris lundi soir, pour inaugurer
le 15 à 9 h. 30 la Foire de Bordeaux.
A midi, un déjeûner sera offert en son
honneur par la municipalité de Bordeaux
et le Comité de la Foire.
A sept heures, le Minisire des Colonies
assistera a une grande réception à la
Chambre de Commerce.
M. Léon Perrier sera accompagné du-
rant ce voyage par MM. J. Carde, Gouver-
neur Général de l'A. O. F. et Marcel Oli-
vier, Gouverneur Général de Madagascar.
Lois, Décrets, Arrêtés
Décret du 1" juin 1926 approuvant des mo-
difications à la répartition des crédits en
tre divers chapitres du budget général de
l'Indochine, exercice 1925.
Décret du 1er juin 1926 autorisant la cession
à l'amiable à la Nouvelle-Calédonie des
immeubles pénitentiaires de Tadine (De
Maré).
Aux termes de en décret, les immeubles po-
nitenelaires de Tadine (île Mnré), d'une con-
tenance de 75 hectares, tele qu'elle fleure sur
le plnn joint nu doier, sont cédés à la co-
lonie de la Nouvelle-Calédonie au prix global
de 45.000 frnncs. a verser en sept annuités
moyennant intérêts de 7 l'an.
La date de la vente remontera pour ses effets
à celle de l'occupation effective et les intérêts
commenceront à courir du joiir de la prise de
possession.
(J. O. du 8 juin 19'M).
TAUX DE LA PIASTRE
0
A la. date du G juin 1021», le taux officiel de la
piastre à Sargon était de 18 francs.
.Ia
TAUX DE LA ROUPIE
0
A la date du 6 juin Iflfift, le taux officiel de la
roupie dans rtndc était de il fr. S0.
A LA CHAMBRE
--0-0--
, QUESTIONS ECRITES --
Dualité de logements
Et JI. Petit, député, demande à M. le minisire de
Intérieur : l' si un professeur de l'eflejgne-
ment secondaire, cadre métropolitain, exerçant
VIMnt. ériseeucr on: daire, Algérie, mais ayant dû conser-
actuellement en Algério. mais ayant dû conser-
ver dans sa précédente résidence (comme en
font foi les taxes municipales auxquelles il est
scumis), l'appartement de France, provisoire-
ment inoccupé, contenunt son moblier, puisqu'il
eut susceptible de retourner exercer dans la mé-
tropole sans autre formalité qu'une simple mu-
tation, n'est pas en droit, pour le calcul de l'Im-
pôt sur les traitements et sur les revenus, de
compter parmi les frais inhérents & l'exercice
de sa profession, le loyer supplémentaire de
l'appartement meublé qu'il paye en Algérie et
pour lequel il subit déjà une taxe locative qui
vient so cumuler avec celle de France, alors
que sa dualité des logements est due unique-
ment à des cas de force majeure et nullement
à des convenances personnelles ; 2* s'il n'y a
pas, d'autre part, un abus dans la superposi-
tion de ces deux taxes : taxe normale sur le
loyer matriciel de l'appartement de France, taxe
municipale sur l'appartement meublé, spéciale
à l'Algérie. (Question du 6 lévrier 1926.)
Réponse. 1* D'après les dispositions de
l'article 23 du décret du ler décembre 1918, les
seules dépenses qu'il y ait lieu d'admettre en
déduction du montant brut des traitements ou
SAlaires, aussi bien pour l'assiette de l'impôt
cftdulaire que pour rétablissement de l'impôt
complémentaire sur l'ensemble du revenu, sont
celles qui constituent une charge directe de ta
fonction exercée ou de l'emploi occupé, à l'ex-
clusion do colles qui ne sont occasionnées qu'in
directement par l'exercice de la fonction ou les
obligations de l'emploi. Or, le loyer d'un ap
parlement qu'un fonctionnaire détache en Al-
gérie conserve à sa disposition dans la métro-
pole rentre incontestablement dans cette der-
nicro catégorie et le montant de ce loyer ne
peut, dés lors, être admis en déduction pour
l'établissement de l'impôt ; 2* aux termes de
l'article 3 du décret du 25 juin 1899, lu taxe
sur les loyers est due. on Algérie, Il puar toute
habitation meublée, alors même que le proprié-
taire ou le locataire n'y a pas établi son domi-
cile réel et ne l'habite que temporairement Il.
Le contribuable visé dans la question doit donc
être soumis dans la colonie il la taxe sur les
loyers, a raison de la valeur locative de son
habitation. En outre, dés l'instant qu'il a con-
servé dans la métropole une habitation meublée
ti sa (lispositJon, le contribuable dont il s'agit,
doit, conformément à l'article 13 de la loi du
21 avril 1832, être soumis en France à la contri-
bution mobilière a raison do la valeur locative
de cette habitation.
Permissions
M. Charles Desfardtns, député, demande à M.
le Minisire de la Guerre : 1* pour quelles rai-
sons la mere. qui fait bénéficier d'une aug-
mentation de quinze Jours de permission ilort
maie, par année, les militaires de carrière en ser-
vice en France, en Algérie et Tunisie, n'a pas
encore été étendue aux militaires en service sur
les théâtres d'opérations extérieurs, ajoutant que
cette omission place ces derniers en état d'infé-
riorité vis-a-vis de leurs camarades de la métro-
pole, ce qui est inadmissible ; 2' qu'il soit remé-
dié de toute urgence 11 cette situation, que le-i
droits des militaires de carrière en service sur
les théfttres d'opérations extérieurs soient portés
a soixante tours de permission normale par atl-
n(>o passée sur le théfttre d'opérations extérieur
avec efret remontant nu ter janvier 1924 et, qu'en
outre, la solde de présence de Frunce soit COlI-
servée pendnnt toute la durée de la permission
exceptionnelle, lorsque celle-ci est prise en fin de
séjour, aux militaires chefs de famille, dont la
famille n'a pas accompagné ou rejoint son cnel
sur le théfltre d'opérations extérieur aux frais
de l'Elnt. (Question dit 18 mars 192fl.)
Réponse. r ,('s militaires de carrière en ser-
vice sur un théfttre d'opérations extérieur béné-
ficient, pour un séjour réglementaire de deux
ans. d'un congé de fin de campagne de quatre-
1 vingt-dix jours, d'une permission exceptionnelle
de vingt jours et d'une permission de départ de
vingt jours, soit,, en fait, un total de soixante-
cinq jours de permission par an, auxquels
peuvent s'ajouter, le cas échéant, des permis-
sions de courte durée la passer dans le pays ofi
ils se trouvent. Ces militaires ne se trouvent
donc pas en état d'infériorité sur ce point vis-ft-
vis de leurs camarades en service sur la mé:
tropole, ou en Algérie-Tunisie, qui ne bénéficient,
en principe, que de quarante-cinq jours de per-
mission par an, étant entendu d'ailleurs que le
décret du 30 mai 1924, n'a fait que poser le prin-
cipe d'une limite - maximum pour la durée des
permistions pouvant être nrcorMps, nu cours
do l'année, aux militaires de carrière ; 2' la
question du droit à la solde de présence, au
cours des permissions exceptionnelles, ou des
permissions de départ, cumulées, lors du rapn-
triement des intéressés, avec le congé de fin do
campagne, est fi l'étude. Sa solution est subor-
donnée a l'agrément du département des Finan?
ces qui en est saisi.
Esculape se trompe
On croirait volontiers que le décret du
18 mars 1926 relatif à l'évaluation d'invali-
dité a été établi avec toute compétence. Il
n'en est rien en ce qui concerne les filario-
ses. Car il y a non pas une mais des fila-
rioses, ainsi du reste que le reconnaît l'au-
teur de l'arrêté susvisé.
Au sujet de la filaria loa qui vit dans le
tissu conjonctif et émet aussi ses embryons
dans la circulation, c'est-à-dire est intravei-
neuse (pour les profanes), le docte Esculape
prétend à tort que cette affection guérit spon-
tanément par un séjour prolongé dans la
métropole.
On reconnaîtra donc volontiers qu'en n'at-
tribuant qu'un degré d'invalidité de 10
à la filaria loa, la Faculté nous prouve
qu'elle ne connaît pas beaucoup ce genre de
maladie et qu'elle doit en porter le degré
d'invalidité à 30 pour 100, car les oedèmes
qu'elle cause dans les avant-bras leur enlè-
vent toute force et les troubles qu'elle oc*
casionne dans la tête et dans les yeux sont
aussi douloureux que gênants.
Monol.
LE VOYAGE DE MADAME HERRIOT
Aprds un bref stfjour à' Shanghaï, Mme
Herriol est partie pour Pékin.
(Par dépôeho.)
L'occupation de Torabooctou
--0-0--
Le massacre à Tacoubao de la colonne
Bonnier, le 15 janvier 1894, ne nous est re-
venu à la mémoire que vingt ans plu6 tard,
lors de la victoire de la Marne remportée par
le général Joffre et ses glorieuses troupes.
En 1894, une colonne commandée par le
commandant Joffre, alors chef de bataillon
du gévie, retrouva les corps de la colonne
Bonnier.
Afin de détruire la légende attribuant au
commandant Joffre la conquête de Tombouc-
tou, le général Bonnier, frère de l'ancien
commandant supérieur du Soudan français,
vient de publier un livre sur « l'Occupation
de Tombouctou ». Le mot de Tombouctou
à lui seul évoque pour tous les Soudanais,
surtout pour les anciens, tant d'espérances
passées, tant de glorieuses aventures, qu'une
sifnple notice bibliographique comme celles
publiées par quelques confrères coloniaux,
nous a semblé insuffisante. N'est-ce pas une
grande époque de la conquête du Soudan
qu'envisage le général Bonnier dans son
ouvrage? Bien qu'il ait puisé sa documenta-
tion à des sources sûres, il a émis quelques
appréciations' erronées qu'explique son désir
fort louable d'effacer tout ce qui, dans la
malheureuse affaire de Tacoubao aurait pu
ternir la carrière cependant fort brillante de
son - frère.
C'est pourquoi une analyse aussi complète
que possible de ce livre permettra de mettre
au point l'occupation de Tombouctou, dont
tout l'honneur revient indubitablement au
colonel Bonnier et à ses collaborateurs im-
médiats.
ta gloire du maréchal Joffre n'a pas be-
soin d'autre titre que celui de « Vainqueur
de la Marne ».
Tombouctou « la Mystérieuse » ne pouvait,
en sa qualité de porte du Soudan sur le dé-
sert, rester en dehors de l'ouvre colonisa-
trice que la France avait entreprise dans la
vallée du Niger en s'installant à Bamako et
plus en aval à S(i!ou. Aussi, ne faut-il pas
jeter la pierre au lieutenant de vaisseau Boi-
teux quand, appelé par les gens de Tom-
bouctou pour les protéger, ainsi que peut le
confirmer de nos jours Ahmed Baba, il se
rendit au secours de ceux qui se mettaient
sous la protection de la France. N'est-ce pas
ainsi que, quelques années plus tard, le lieu-
tenant Wirth occupa Bacikounou en ne fai-
sant que mettre en pratique ce dont tout le
monde parlait et ce que le chef de la région
lui-même préconisait?
Boiteux savait si bien la nécessité de con-
server le contact avec le fleuve qu'il avait
donné l'ordre formel à l'enseigne Aube de
ne pas quitter Kabara, et quand il apprit la
massacre du détachement Aube dont un des
deux survivants. Tako, devint boy au Gou-
vernement Général, Boiteux attaqua immé-
diatement les Touareg et vengea ses cama-
rades. Les Touareg de Tombouctou ont du
reste conservé un excellent souvenir de Boi-
teux.
Quant à l'affaire de Tacoubao qui au fond
est le principal objet du livre du général
Bonnier, mieux valait laisser dormir ces tris-
tes souvenirs et reposer dans leurs tombes
tes vaillants soldats qui payèrent de leur vie
l'imprudence de leur malheureux chef.
Car, quoi qu'en écrive le général Bonnier,
sa colonne a été surprise. Il suffit de se re-
porter au rapport du capitaine Nigotte, un
des rares survivants, publié au O. du 24
mai 1894, et aux récits des Touareg pré-
sents à l'affaire. T.c hivouac établi dans un
terrain broussailleux, était mal protégé et
Installé comme sur un terrain de manœuvre.
Les tirailleurs étaient sans armes, puisque
leurs fusils étaient en faisceaux au delà du
parc à bœufs, et ces derniers appelés par
les Touareer culbutèrent les faisceaux et pié-
tinèrent les tirailleurs. L'ennemi atteignit
facilement l'état-major et le massacra. Cheb-
bou, un des assaillants, a toujours fait l'éloge
de la bravoure du commandant Hugueny
dont il reçut du reste une balle à l'épaule.
En appuyant son bivouac au marigot de
Dongoï, te colonel Bonnier aurait pu former
son carré en terrain découvert et n'aurait pu
être tourné. Du reste, l'application des me-
sures élémentaires du scrvice- de sûreté en
station aurait évité toute surprise. Nous som-
mes loin des mesures préconisées et adop-
tées par la colonne Michard au Tacant en
too6, qui se porta au secours du poste de
Tidjikja par une marche accélérée de vingt
jours, sans avoir été surprise une seule fois
et elle se composait de 400 fusils et d'un im-
portant convoi. Mais le quart était fait par
les blancs comme à bord d'un navire, les
petits pontes étaient établis à bonne distance
sur les bissectrices des angles du carré et au
petit jour, une patrouille circulaire éventait
tout rassemblement ennemi à proximité du
bivouac qu'on allait lever. Nous avons mal-
heureusement à enregistrer plusieurs fautes
dans le genre de celle de Tacoubao et pas
plus loin qu'en Syrie, la colonne Michaud a
payé elle aussi de sa vie l'erreur de son chef.
Ce qu'il faut retenir, c'est l'héroïsme vain
de ces soldats tels que mon jeune élève le
lieutenant Garnier, si plein d'entrain à Saint-
Cyr, du sergent Etesse, ancien mousse et déjà
courageux, hardi avant de s'engager. Ces
fiertes sont irréparables, le livre du général
tonnier me donne l'occasion de saluer la
mémoire de ces camarades de jeunesse dont
le souvenir revint bien souvent à ma mé-
moire pendant les heures de quart dans les
steppes mauritaniennes ou soudanaises.
Puissent les jeunes marsouins être convain-
cus qu'une troupe surprise est toujours bat-
tue.
« Si le colonel Bonnier n'a pas été sur-
pris, pourquoi ne s'ct-i1 pas défondu ? »
Eugène Devaux
Le Sénégal
et la contribution volontaire
Le Conseil colonial du Sénégal a voté
une souscription d'un million pour la con-
tribution volontaire de la colonie. La ville
de Dakar avait déjà souscrit 50.000 francs.
LA PAIX AU MAROC
---0-0-
La situation politique et militaire
Après avoir inspecté le front dans la ré-
gion d'Ouezzan, le général Boichut est ren-
tré à Rabat. La situation demeure bonne
dans cette partie de la zone française où les
troupes se porteront prochainement en
avant ipour aligner leurs positions sur la
frontière. Dans les autres parties des dis-
tricts récemment occupés, la situation est
également excellente. Les tribus rendent
leurs armes, fusils et mitrailleuses, sans
difficultés et reprennent les travaux des
champs,
Abd el Krim et sa famille séjourneront è
Fez jusqu'à la décision prise par le Gouver-
nement, que l'on ne prévoit pas avant une
semaine.
La mission Simon
Les conversations se poursuivent à Rabat
entre le général Sanjurjo et le général Si-
mon, qui quittera Rabat au milieu de la se-
maine pour rentrer à Parie, en traversant
l'Espagne.
Les projets de l'Espagne
Il semble dès maintenant que le cabinet
de Madrid soit fermement décidé à occuper
le Rif. Chechaouen, centre religieux de la
plupart des tribus soumises, est appelé à
devenir la base de l'influence espagnole.
Il est également dans les intentions du
général Primo de Rivera de faire d'Alhuce-
mas un grand port ou ee concentrerait tout
le trafic entre le protectorat et la métro-
pole.
- La question de fond étant réglée, il appar-
tiendra aux délégués français et espagnols
de mettre au point l'organisation adminis-
trative des territoires pacifiés.
Chez les Espagnols
Le caïd Cheddi, qui participa à la confé-
rence d'Oudjda, s'est rendu aux Espagnols.
Chez les Rifains
La tribu des Kmès, qui fut durement
traitée ipar lee Rifains, profite de l'effondre-
ment de la puissance militaire de ses do-
minateurs pour massacrer tout ce qui res-
tait des représentants du Rif dans son sein.
1
EN SYRIE
Fusillé ?
On mande du Caire, à la Chicago Tri-
bune que Gilbert Clare, le seul Américain
de la légion étrangère dé Syrie, vient d'étrs
condamné à être fusillé pour avoir déaelU.
entraînant avec lui trois Allemands, un
Russe et deux autres hommes.
M. Kellog, secrétaire d'Etat, a chargé
l'ambassadeur des Etats-Unis à Paris d'in-
tercéder auprès du Gouvernement français
en faveur du légionnaire condamné.
Les soumissions
Onze familles druses son' rentrées à
Soueida et ont versé leurs fusils.
Les habitants des villages de Britcin et
d'I fart aie. avee les chefs des bandes, ont
versé leurs armes.
Les effets de la reddition d'Abd-el-Krim
La nouvelle de la soumission d'Abd-el-
Krim a produit une profonde impression
sur la population du Sandj,:K dWlexan-
drette.
CODÉE» BE LHLOËBli
LES EVENEMENTS ET LES HOMMLS
M. Viollette en déplacement
Le Gouverneur Général, acr,,rifpagné do
M. Homillal, directeur adjoint de son Ca-
hinrt, et du lieutenant Lecf&on, officier
d'ordonnance, a quitté Alger i< ur Guelma,
• l.a Colle et Pliilippeville.
Il était de retour lundi n;«ilin, après
s'être arrêté C.uiisUintine à l occasion de
la Fête Fédérale de Gymnastique.
Succès féminin
Mlle Muguelonno, fille du regretté direc-
teur de rFuiv^istroiiiunt à Coi ^lantme, qui
lut "fauteur do travaux imposants et très
remarqués sur l'enregistrement, le do-
maine, la colonisation et l'ai liAologie du
département de Constanti 110, •• :ent d'obte-
nir le diplôme do docteur en droit devant
la Faculté d'Alger. Kilo a remporté la men-
tion bien pour sa Ihôse sur « i'réappren-
lissage et rKnseignonient technique et pro-
fessionnel en Algérie », dor' l'en \'oi :\
l'étranger a clé décidé par le j'.:Y
Mlle Maguolonno est la prolifère « doc-
loresso » de la Faculté de Drc-'i d'Alger.
Circonstances atténuantes !!
Repris do justice dangereux, -,o\llcneur
iivéré, Joseph Doniinguez avait '.m. l'an der-
nier d'un coup de revolver, nu paisible
.(insommateur, M. Devaux.
Maigri: les charges neeablai:!es, le jury
d'Oran accorde les eiroonslam • atténuan-
tes. et la ('.oui condamne Dnuir.guez dix
ans de travaux publics et dix ;;s d'inter-
diction de séjour.
Les professions dangereuses
I n indigène qui dérobait t'-s pommes
de terre dans une propriété do Marceau, a
été abattu d'un coup do feu ti\ courte
distance par le gardien Taiel. Mohamed
bon njeiloul.
Le feu dans les champs
l n violent incendie s'est dé» ré sur le
bord de la route vicinale 110 L /enduisant
de la route nationale au village de « iiire.
Activé par un vent violent, le fou a dévorft
dix hectares environ de blé tendre, mois-
sonné PI. mis en gerbes, appai tenant à M.
l.aborie Victor.
Los dégâts, purement matériel, se mon-
tent de trente-sept a quarante unité francs
ot sont couverts par l'assuranc*.
Tous les habilants de '.ittré et les indi-
génos, caïd en tête, ont prêté leur l'onco\1l'
- VINGT-SEPTIEME ANNEE. NO 87 - -.. - -- --- w rtulum,:IepcgNlnm -- -- -,.. MARDI SOIR. 8. *?? »
Les Annales Coloniales
- 1dr M4 es.\
1 JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES VUMJtS PAR "LU ANNALCS COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
- IMCLUMVE DU JOUFJIAL
"dRlclMH8',. S.J-n-j.. "A,ace..p""*,,,
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
RéëutiH «I iùmistratiM : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIB-t- Tfltphm : LOIJftI ell
o.
•vm amdkSaMHk { ^ranM * ClUmiê». M t 41.
TtSX ( Et,.,.
Ot l'aboiiMdui tom ttt Jt ptttt Il Am 1m "bubom liWairw
a
Vers l'Afrique Française
La troisième conférence nord-africaine qui
.'est tenue, à Tunis, du 22 au 24 mars
dernier, a marqué un progrès nouveau et
rapide dans la voie de l'organisation de
VAfrique française.
On sait que la conférence nord-africaine
s'est tenue, pour la première fois à Alger,
en 1923, puis à Rabat, en 1924. Les évé-
nements du Maroc ont empêché sa réunion
en 1925. Or, cette année, à Tunis, aux re-
présentants de l'Algérie, Maroc, Tunisie,
t'étaient joints ceux de l'Afrique Occidentale
française. Ainsi dès sa troisième réunion, la
conférence nord-africaine étend considérabe-
ment le champ de son action et, déjà, cer-
tains même, ont pu émettre le vœu que
l'Afrique équatoriale, le Togo et le Came-
roun viennent y rejoindre, le plus rapide-
ment possible, leur grande aînée, l'A. O. F.
Les raisons de ce succès et de ce dévelop-
pement ne sont point difficiles à démêler.
M. Duchène, qui représentait à Tunis le
Gouverneur Général de l'A. O. F., a pu
dire :
« Le Sahara, désormais vaincu, peut
Itre, doit être non plus l'obstacle qui sépare,
mais la zone d'influence plus ou moins indi-
vise où se rapprochent pour ainsi dire, les
'divers territoires envers lesquels la France
a contracté des devoirs corrélatifs de ses
jffroits. »
M. Stecg, Résident Général du Maroc, de
10ft côté, a pu déclarer :
« J'ai vu reparaître au Maroc des élé-
ments fondamentaux et des problèmes qu'un
séjour de quatre années à Alger m'avait ren-
dus familiers. »
Ou encore :
« L'isolement serait-il permis alors que
la puissance française s'épanouit en Afrique,
alors que le frémissement de courants obscurs
et divers agite notre domaine colonial, alors
qu'il nous est indispensable d'unifier et de
fortifier notre politique musulmane. »
Enfin, M. Maurice Viollette, Gouverneur
Général de l'Algérie, envisageant le problème
'du point de vue plus proprement économi-
que, s'est écrié :
« Nous voyons bien l'Afrique d'au-
jourd'hui, mais quand je pense à ce que sera
ce pays formidable seulement dans cin-
quante ans, je lui vois de telles destinées, je
sens en lui de telles forces d'activité, que je
m'interroge. Non pas que je doute : j'ai une
1 interprétation trop optimiste des choses pour
douter et je suis convaincu qu'on se sauvo
toujours quand on le veut. Je ne doute donc
pas, mais je mesure l'entreprise colossale qui
va s'imposer pour outiller ces pays qui vont
entrer dans la civilisation à pas de géant. »
Ainsi, du point de vue géographique,
ethnique et économique, la nécessité d'envi-
sager d'ensemble le problème colonial afri-
cain s'impose de l'aveu même des représen-
tants les plus qualifiés de notre administra-
tion africaine.
Certes, cette besogne de cohésion et d'unité
ne doit point se développer au détriment de
ta diversité indispensable dans les modalités
d'administration qu'imposent les diversités
naturelles des régions et des populations par-
ticulières.
En ce sens, la conception de la c confé-
rence » paraît, pratiquement, préférable a
celle du « ministère de l'Afrique du Nord *
dont on a beaucoup parlé autrefois. Toute-
fois, la nouvelle institution ne pourra ren-
dre tous les services qu'on est en droit de
réclamer d'elle qu'à la condition qu'elle soit
solidement organisée et bien adaptée à son
rôle complexe et délicat.
Cette année, à Tunis, les représentants de
fAlgérie, du Maroc et de la Tunisie étaient
assistés des directeurs de tous leurs grands
services administratifs et de gouvernement :
finances, travaux publics, enseignement,
agriculture et colonisation, affaires indigènes,
etc. Au total, la conférence réunissait 37
personnes qui se répartirent en cinq commis-
sions : questions financières; agriculture,
commerce, colonisation et tourisme; travaux
publics; affaires politiques et administrati-
ves, enseignement; questions militaires com-
munes. territoires du Sud.
Chacune de ces commissions étudia les
questions qui lui furent renvoyées et soumit
ensuite à la conférence des gouverneurs le
texte des projets de résolution adoptés par
elle.
Le programme de cette conférence était
particulièrement chargé; il comportait
l'étude de 44 questions dont certaines étaient
présentées en termes très précis, comme les
suivantes : «. Police et assistance deç
travailleurs - indigènes en France. 4. -
Liaison entre les administrations fiscales en
vue de la répression de la fraude. 13.
Exécution dans chaque possession des con-
traintes émanant des deux autres pays.
18. Unification des cadres des contrôleurs
civils en Tunisie et au Maroc, etc. Mais
dont d'autres étaient présentées en termes
beaucoup plus vagues : 7. Tourisme.
9. Rapports intellectuels et scientifiques.
JO. Chemins de fer, etc.
Au reste, en parcourant la liste des réso-
lutions retenues par la conférence, on se
rend compte que les méthodes de travail,
excellentes dans leur principe, remarquables
par leur simplicité aisée et souple, laissent
encore à désirer dans l'application.
Certaines questions reçoivent des solutions
trop générales et. par suite trop vagues.
Ainsi on ne voit pas très bien la nécessité de
réunir les 37 plus hauts fonctionnaires des
quatre gouvernements de l'Afrique pour
émettre, à propos des chemins de fer, la ré-
volution suivante :
c La conférence constate que les chemins
de fer du Maroc, de l'Algérie et de la Tu-
nisie ont adopté et vont mettre en applica-
tion des règlements d'exploitation sembla-
bles dans leurs grands lignes. ou
« Elle estime que les ouvrages métalliques
neufs doivent être calculés et les ouvrages
existants renforcés autant que possible, de
manière à satisfaire aux prescriptions de la
circulaire ministérielle des Travaux publics,
du 8 janvier 1925.
« Les trois gouvernements reconnaissent
lntérêt militaire de la liaison des voies étroi-
tes de Kalaa-Djerda au Kouif et à Tebessa :
les études et les projets sont prêts et la réa-
lisation n'est retardée que par une -question
financière. La solution serait considérable-
ment facilitée si la métropole admettait le
principe d'une participation financière à titre
militaire. »
M. Malet directeur général de 1 Agricul-
ture, du Commerce et de la Colonisation pour
le Maroc; M. BruneI, directeur de l'Agri-
culture pour l'Algérie et M. Lescure, direc-
teur général de l'Agriculture, du Commerce
et de la Colonisation pour la Tunisie se sont
réunis pour présenter à la conférence un cer-
tain nombre de vœux et décisions parmi les-
quels je cueille cette perle :
« Tourisme. La conférence de Rabat
avait décidé que chacun des trois gouverne-
ments de l'Afrique du Nord affecterait un
crédit spécial à la publication d'une bro-
chure de propagande touristique à la prépa-
ration de laquelle participeraient les trois
pays. Cette brochure vient d'être éditée et
sera livrée incessamment aux services inté-
ressés du Maroc et de la Tunisie par les
soins du Gouvernement général de l'Al-
gérie. »
- C'est tout ce que les trois éminents fonc-
tionnaires ont trouvé d'intéressant à se dire
et à faire dire à la conférence nord-africaine
à propos du tourisme. Certains jugeront que
c'est un peu maigre.
Certaines questions d'un intérêt d'actua-
lité considérable comme, par exemple, celle
qui portait le numéro 3 de l'ordre du jour
(police et assistance des travailleurs indi-
gènes en France) n'ont reçu de la confé-
rence aucune solution quelconque et n'ont
même fait l'objet d'aucun vœu.
Il semble que l'on peut, dès maintenant,
conclure que la conférence nord-africaine
ayant fait la preuve de son utilité et des
grands services qu'elle peut rendre, devrait
être dotée d'un statut et aussi d'un secré-
tariat permanent qui préparerait, sur les in-
dications des gouvernements, l'ordre du jour
de la conférence, faciliterait, comme organe
de liaison, l'étude préliminaire par les ser-
vices intéressés des questions portées à l'or-
dre du jour, règlerait l'organisation mafé-
rielle des travaux, assurerait le contrôle
dans l'application des décisions prises par la
conférence pour en rendre compte à celle-ci
à la réunion suivante. L'institution doit
vivre.
Ajoutons, pour terminer, que certaines
décisions de la conférence de Tunis ont mis
nettement en évidence la nécessité d'un or-
ganisme permanent.
Ainsi, à propos des industries phosphatiè-
res, la conférence a émis l'avis :
« Qu'aient lieu périodiquement (en prin-
cipe deux fois par an, au printemps et à
l'automne) des réunions des services intéres-
sés des trois gouvernements de l'Afrique du
Nord, à l'effet d'examiner la situation d'en-
semble de cette industrie, de procéder à des
échanges de vues sur le marché mondial des
phosphates, de prendre chacun, en ce qui
le concerne, les mesures nécessaires pour sa-
tisfaire dans tous les cas aux besoins de la
consommation en assurant, dans la mesure
du possible, la bonne marche des entreprises
productives. Les conférents pourront, s'ils
le jugent utile, appeler auprès d'eux, pour
être entendus, les exploitants de chacun des
pays ou leurs délégués. »
- Je compte bien revenir sur cette décision
dont l'importance, au point de vue économi-
que me paraît considérable. Mais, pour au-
jourd'hui, je voudrais seulement faire re-
marquer qu'à elle seule lelle justifie la créa-
tion d'un organisme permanent de la confé-
rence destiné à coordonner tous les travaux
de ce genre.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
1..
L'arrestation de Tovalou
00
Notre confrère le Petit Journal, confirmant
notre note d'hier, ajoute que Tovalou. arrêté
pour escroquerie, faux et usage de faux au
Dahomey, avait commencé à Paris la série de
ses exploits.
Il fit le héros en correctionnelle d'une affaire
qui fit quelque bruit. Mis en vedette, il fit des
dupes et fut rayé de la Cour d'appel où il était
inscrit comme avocat. 11 avait quitté la France
en août 1924.
M. LUCIEN SAINT
expose son œuvre en Tunisie
0-0-
A
A la fin de la semaine dernière
M. Lucien Saint, résident général
de France à Tunis, a été entendu
par la Commission de l'Algérie. des colonies
et des protectorats.
Il s'agissait d'exposer à la Commission
des colonies la situation de la Régence.
Ferme, calme, la parole mesurée, ce dis-
tingué représentant de la France à Tunis,
qui avait trouvé la Régence il y a cinq ans,
dans la plus épouvantable pagaye, a eu beau-
coup à faire pour remettre de l'ordre dans
la maison. Ce ne fut pas sans heurts et sans
chocs. On a encore la mémoire des graves
événements suscités par le Destour, quelques
jours avant la venue du Président Millerand
à Tunis après sa randonnée au Maroc et en
Algérie. M. Lucien Saint sut éteindre fin-
alldie qu'avait allumé son prédécesseur. Il
le fit simplement, avec toutes les qualités
d'un grand préfet, tant il est vrai que les
meilleurs diplomates sont encore les préfets.
Mais il fallait créer. il fallait organiser.
C'est ce à quoi s'est attaché M. Lucien
Saint, il a montré la reforme politique qu'il
a accomplie en élargissant la base dit Grand
Conseil, désormais assemblée élective à la
fois pour les Français et pour les indigènes,
élu Par des collèges distincts mais délibé-
rant séparément et en commun et votant le
budget. Il a organisé les assemblée régiona-
le; la réforme municipale se Poursuit : voilà
déjà un joli bagage. Ce n'est pas le seul.
Au point de vue économique, il a été le dé-
fenseur vigilant des intérêts tunisiens et le
protecteur ardent des vins tunisiens dont le
contingentement fait l'objet de batailles cons-
tantes entre le Quai d'Orsay, les ministères
du Commerce et de l'Agriculture.
Au point de vue politique extérieure t La
Tunisie, à huit heures de la Sicile, avec la
Tripolitaine à son flanc et cent mtlle Italiens
à l'intérieur de ses frontières, est dans une
situation délicate qij' aggrave encore la Con-
vention de 1896, qui ri a pas encore été dé-
noncée. M. Lucien Saint a su, d'accord avec
le Quai d'Orsay, manœuvrer au milieu des
hueils dont le dernier a été le voyage aérien
et désinvolte de M. Balbo, le ministre de
Mussolini, qui a manqué aux règles de cour-
toisie et de bienséance internationales les
plus élémentaires.
Enfin, les mesures de police prises pour
faire que désormais quelquyun ne puisse
plus crier impunément : a A bas la France
de Djerba à Takarba et du cap Bon à
Tozeur » ne petwent être qu'unanimemcnt
approuvées.
- Mais il faut reconnaître que pour accom-
plir de grandes choses, il manque à M. Lu-
cien Saint Vêlement indispensable, le nerf de
la guerre et de la paix : Vargent. le budget
de la Tunisie établi en francs n'a pas pro-
gressé en proportion de la dépréciation de
notre monnaie. H s élève à peine au triple
de celui de 1913 et comme le franc est à
17 centimes-or, c'est au sextuple qu'il de-
vrait se chiffrer. Ta Tunisie y gagnerait,
fI'l)CC un outillage économique Plus complet,
un essor de prospérité qu'elle est. en droit
d'envisager et d'ambitionner.
Les pauvres contribuables français qui
paient huit à dix fois plus d'impôts qu'avant
la guerre, vont se mettre à envier leurs frères
tunisiens. -
Pierre Valude.
Député du Cher.
A la For de Bordeaux
-0'0-
M. Léon Perrier, Ministre des Colonies,
quittera Paris lundi soir, pour inaugurer
le 15 à 9 h. 30 la Foire de Bordeaux.
A midi, un déjeûner sera offert en son
honneur par la municipalité de Bordeaux
et le Comité de la Foire.
A sept heures, le Minisire des Colonies
assistera a une grande réception à la
Chambre de Commerce.
M. Léon Perrier sera accompagné du-
rant ce voyage par MM. J. Carde, Gouver-
neur Général de l'A. O. F. et Marcel Oli-
vier, Gouverneur Général de Madagascar.
Lois, Décrets, Arrêtés
Décret du 1" juin 1926 approuvant des mo-
difications à la répartition des crédits en
tre divers chapitres du budget général de
l'Indochine, exercice 1925.
Décret du 1er juin 1926 autorisant la cession
à l'amiable à la Nouvelle-Calédonie des
immeubles pénitentiaires de Tadine (De
Maré).
Aux termes de en décret, les immeubles po-
nitenelaires de Tadine (île Mnré), d'une con-
tenance de 75 hectares, tele qu'elle fleure sur
le plnn joint nu doier, sont cédés à la co-
lonie de la Nouvelle-Calédonie au prix global
de 45.000 frnncs. a verser en sept annuités
moyennant intérêts de 7 l'an.
La date de la vente remontera pour ses effets
à celle de l'occupation effective et les intérêts
commenceront à courir du joiir de la prise de
possession.
(J. O. du 8 juin 19'M).
TAUX DE LA PIASTRE
0
A la. date du G juin 1021», le taux officiel de la
piastre à Sargon était de 18 francs.
.Ia
TAUX DE LA ROUPIE
0
A la date du 6 juin Iflfift, le taux officiel de la
roupie dans rtndc était de il fr. S0.
A LA CHAMBRE
--0-0--
, QUESTIONS ECRITES --
Dualité de logements
Et JI. Petit, député, demande à M. le minisire de
Intérieur : l' si un professeur de l'eflejgne-
ment secondaire, cadre métropolitain, exerçant
VIMnt. ériseeucr on: daire, Algérie, mais ayant dû conser-
actuellement en Algério. mais ayant dû conser-
ver dans sa précédente résidence (comme en
font foi les taxes municipales auxquelles il est
scumis), l'appartement de France, provisoire-
ment inoccupé, contenunt son moblier, puisqu'il
eut susceptible de retourner exercer dans la mé-
tropole sans autre formalité qu'une simple mu-
tation, n'est pas en droit, pour le calcul de l'Im-
pôt sur les traitements et sur les revenus, de
compter parmi les frais inhérents & l'exercice
de sa profession, le loyer supplémentaire de
l'appartement meublé qu'il paye en Algérie et
pour lequel il subit déjà une taxe locative qui
vient so cumuler avec celle de France, alors
que sa dualité des logements est due unique-
ment à des cas de force majeure et nullement
à des convenances personnelles ; 2* s'il n'y a
pas, d'autre part, un abus dans la superposi-
tion de ces deux taxes : taxe normale sur le
loyer matriciel de l'appartement de France, taxe
municipale sur l'appartement meublé, spéciale
à l'Algérie. (Question du 6 lévrier 1926.)
Réponse. 1* D'après les dispositions de
l'article 23 du décret du ler décembre 1918, les
seules dépenses qu'il y ait lieu d'admettre en
déduction du montant brut des traitements ou
SAlaires, aussi bien pour l'assiette de l'impôt
cftdulaire que pour rétablissement de l'impôt
complémentaire sur l'ensemble du revenu, sont
celles qui constituent une charge directe de ta
fonction exercée ou de l'emploi occupé, à l'ex-
clusion do colles qui ne sont occasionnées qu'in
directement par l'exercice de la fonction ou les
obligations de l'emploi. Or, le loyer d'un ap
parlement qu'un fonctionnaire détache en Al-
gérie conserve à sa disposition dans la métro-
pole rentre incontestablement dans cette der-
nicro catégorie et le montant de ce loyer ne
peut, dés lors, être admis en déduction pour
l'établissement de l'impôt ; 2* aux termes de
l'article 3 du décret du 25 juin 1899, lu taxe
sur les loyers est due. on Algérie, Il puar toute
habitation meublée, alors même que le proprié-
taire ou le locataire n'y a pas établi son domi-
cile réel et ne l'habite que temporairement Il.
Le contribuable visé dans la question doit donc
être soumis dans la colonie il la taxe sur les
loyers, a raison de la valeur locative de son
habitation. En outre, dés l'instant qu'il a con-
servé dans la métropole une habitation meublée
ti sa (lispositJon, le contribuable dont il s'agit,
doit, conformément à l'article 13 de la loi du
21 avril 1832, être soumis en France à la contri-
bution mobilière a raison do la valeur locative
de cette habitation.
Permissions
M. Charles Desfardtns, député, demande à M.
le Minisire de la Guerre : 1* pour quelles rai-
sons la mere. qui fait bénéficier d'une aug-
mentation de quinze Jours de permission ilort
maie, par année, les militaires de carrière en ser-
vice en France, en Algérie et Tunisie, n'a pas
encore été étendue aux militaires en service sur
les théâtres d'opérations extérieurs, ajoutant que
cette omission place ces derniers en état d'infé-
riorité vis-a-vis de leurs camarades de la métro-
pole, ce qui est inadmissible ; 2' qu'il soit remé-
dié de toute urgence 11 cette situation, que le-i
droits des militaires de carrière en service sur
les théfttres d'opérations extérieurs soient portés
a soixante tours de permission normale par atl-
n(>o passée sur le théfttre d'opérations extérieur
avec efret remontant nu ter janvier 1924 et, qu'en
outre, la solde de présence de Frunce soit COlI-
servée pendnnt toute la durée de la permission
exceptionnelle, lorsque celle-ci est prise en fin de
séjour, aux militaires chefs de famille, dont la
famille n'a pas accompagné ou rejoint son cnel
sur le théfltre d'opérations extérieur aux frais
de l'Elnt. (Question dit 18 mars 192fl.)
Réponse. r ,('s militaires de carrière en ser-
vice sur un théfttre d'opérations extérieur béné-
ficient, pour un séjour réglementaire de deux
ans. d'un congé de fin de campagne de quatre-
1 vingt-dix jours, d'une permission exceptionnelle
de vingt jours et d'une permission de départ de
vingt jours, soit,, en fait, un total de soixante-
cinq jours de permission par an, auxquels
peuvent s'ajouter, le cas échéant, des permis-
sions de courte durée la passer dans le pays ofi
ils se trouvent. Ces militaires ne se trouvent
donc pas en état d'infériorité sur ce point vis-ft-
vis de leurs camarades en service sur la mé:
tropole, ou en Algérie-Tunisie, qui ne bénéficient,
en principe, que de quarante-cinq jours de per-
mission par an, étant entendu d'ailleurs que le
décret du 30 mai 1924, n'a fait que poser le prin-
cipe d'une limite - maximum pour la durée des
permistions pouvant être nrcorMps, nu cours
do l'année, aux militaires de carrière ; 2' la
question du droit à la solde de présence, au
cours des permissions exceptionnelles, ou des
permissions de départ, cumulées, lors du rapn-
triement des intéressés, avec le congé de fin do
campagne, est fi l'étude. Sa solution est subor-
donnée a l'agrément du département des Finan?
ces qui en est saisi.
Esculape se trompe
On croirait volontiers que le décret du
18 mars 1926 relatif à l'évaluation d'invali-
dité a été établi avec toute compétence. Il
n'en est rien en ce qui concerne les filario-
ses. Car il y a non pas une mais des fila-
rioses, ainsi du reste que le reconnaît l'au-
teur de l'arrêté susvisé.
Au sujet de la filaria loa qui vit dans le
tissu conjonctif et émet aussi ses embryons
dans la circulation, c'est-à-dire est intravei-
neuse (pour les profanes), le docte Esculape
prétend à tort que cette affection guérit spon-
tanément par un séjour prolongé dans la
métropole.
On reconnaîtra donc volontiers qu'en n'at-
tribuant qu'un degré d'invalidité de 10
à la filaria loa, la Faculté nous prouve
qu'elle ne connaît pas beaucoup ce genre de
maladie et qu'elle doit en porter le degré
d'invalidité à 30 pour 100, car les oedèmes
qu'elle cause dans les avant-bras leur enlè-
vent toute force et les troubles qu'elle oc*
casionne dans la tête et dans les yeux sont
aussi douloureux que gênants.
Monol.
LE VOYAGE DE MADAME HERRIOT
Aprds un bref stfjour à' Shanghaï, Mme
Herriol est partie pour Pékin.
(Par dépôeho.)
L'occupation de Torabooctou
--0-0--
Le massacre à Tacoubao de la colonne
Bonnier, le 15 janvier 1894, ne nous est re-
venu à la mémoire que vingt ans plu6 tard,
lors de la victoire de la Marne remportée par
le général Joffre et ses glorieuses troupes.
En 1894, une colonne commandée par le
commandant Joffre, alors chef de bataillon
du gévie, retrouva les corps de la colonne
Bonnier.
Afin de détruire la légende attribuant au
commandant Joffre la conquête de Tombouc-
tou, le général Bonnier, frère de l'ancien
commandant supérieur du Soudan français,
vient de publier un livre sur « l'Occupation
de Tombouctou ». Le mot de Tombouctou
à lui seul évoque pour tous les Soudanais,
surtout pour les anciens, tant d'espérances
passées, tant de glorieuses aventures, qu'une
sifnple notice bibliographique comme celles
publiées par quelques confrères coloniaux,
nous a semblé insuffisante. N'est-ce pas une
grande époque de la conquête du Soudan
qu'envisage le général Bonnier dans son
ouvrage? Bien qu'il ait puisé sa documenta-
tion à des sources sûres, il a émis quelques
appréciations' erronées qu'explique son désir
fort louable d'effacer tout ce qui, dans la
malheureuse affaire de Tacoubao aurait pu
ternir la carrière cependant fort brillante de
son - frère.
C'est pourquoi une analyse aussi complète
que possible de ce livre permettra de mettre
au point l'occupation de Tombouctou, dont
tout l'honneur revient indubitablement au
colonel Bonnier et à ses collaborateurs im-
médiats.
ta gloire du maréchal Joffre n'a pas be-
soin d'autre titre que celui de « Vainqueur
de la Marne ».
Tombouctou « la Mystérieuse » ne pouvait,
en sa qualité de porte du Soudan sur le dé-
sert, rester en dehors de l'ouvre colonisa-
trice que la France avait entreprise dans la
vallée du Niger en s'installant à Bamako et
plus en aval à S(i!ou. Aussi, ne faut-il pas
jeter la pierre au lieutenant de vaisseau Boi-
teux quand, appelé par les gens de Tom-
bouctou pour les protéger, ainsi que peut le
confirmer de nos jours Ahmed Baba, il se
rendit au secours de ceux qui se mettaient
sous la protection de la France. N'est-ce pas
ainsi que, quelques années plus tard, le lieu-
tenant Wirth occupa Bacikounou en ne fai-
sant que mettre en pratique ce dont tout le
monde parlait et ce que le chef de la région
lui-même préconisait?
Boiteux savait si bien la nécessité de con-
server le contact avec le fleuve qu'il avait
donné l'ordre formel à l'enseigne Aube de
ne pas quitter Kabara, et quand il apprit la
massacre du détachement Aube dont un des
deux survivants. Tako, devint boy au Gou-
vernement Général, Boiteux attaqua immé-
diatement les Touareg et vengea ses cama-
rades. Les Touareg de Tombouctou ont du
reste conservé un excellent souvenir de Boi-
teux.
Quant à l'affaire de Tacoubao qui au fond
est le principal objet du livre du général
Bonnier, mieux valait laisser dormir ces tris-
tes souvenirs et reposer dans leurs tombes
tes vaillants soldats qui payèrent de leur vie
l'imprudence de leur malheureux chef.
Car, quoi qu'en écrive le général Bonnier,
sa colonne a été surprise. Il suffit de se re-
porter au rapport du capitaine Nigotte, un
des rares survivants, publié au O. du 24
mai 1894, et aux récits des Touareg pré-
sents à l'affaire. T.c hivouac établi dans un
terrain broussailleux, était mal protégé et
Installé comme sur un terrain de manœuvre.
Les tirailleurs étaient sans armes, puisque
leurs fusils étaient en faisceaux au delà du
parc à bœufs, et ces derniers appelés par
les Touareer culbutèrent les faisceaux et pié-
tinèrent les tirailleurs. L'ennemi atteignit
facilement l'état-major et le massacra. Cheb-
bou, un des assaillants, a toujours fait l'éloge
de la bravoure du commandant Hugueny
dont il reçut du reste une balle à l'épaule.
En appuyant son bivouac au marigot de
Dongoï, te colonel Bonnier aurait pu former
son carré en terrain découvert et n'aurait pu
être tourné. Du reste, l'application des me-
sures élémentaires du scrvice- de sûreté en
station aurait évité toute surprise. Nous som-
mes loin des mesures préconisées et adop-
tées par la colonne Michard au Tacant en
too6, qui se porta au secours du poste de
Tidjikja par une marche accélérée de vingt
jours, sans avoir été surprise une seule fois
et elle se composait de 400 fusils et d'un im-
portant convoi. Mais le quart était fait par
les blancs comme à bord d'un navire, les
petits pontes étaient établis à bonne distance
sur les bissectrices des angles du carré et au
petit jour, une patrouille circulaire éventait
tout rassemblement ennemi à proximité du
bivouac qu'on allait lever. Nous avons mal-
heureusement à enregistrer plusieurs fautes
dans le genre de celle de Tacoubao et pas
plus loin qu'en Syrie, la colonne Michaud a
payé elle aussi de sa vie l'erreur de son chef.
Ce qu'il faut retenir, c'est l'héroïsme vain
de ces soldats tels que mon jeune élève le
lieutenant Garnier, si plein d'entrain à Saint-
Cyr, du sergent Etesse, ancien mousse et déjà
courageux, hardi avant de s'engager. Ces
fiertes sont irréparables, le livre du général
tonnier me donne l'occasion de saluer la
mémoire de ces camarades de jeunesse dont
le souvenir revint bien souvent à ma mé-
moire pendant les heures de quart dans les
steppes mauritaniennes ou soudanaises.
Puissent les jeunes marsouins être convain-
cus qu'une troupe surprise est toujours bat-
tue.
« Si le colonel Bonnier n'a pas été sur-
pris, pourquoi ne s'ct-i1 pas défondu ? »
Eugène Devaux
Le Sénégal
et la contribution volontaire
Le Conseil colonial du Sénégal a voté
une souscription d'un million pour la con-
tribution volontaire de la colonie. La ville
de Dakar avait déjà souscrit 50.000 francs.
LA PAIX AU MAROC
---0-0-
La situation politique et militaire
Après avoir inspecté le front dans la ré-
gion d'Ouezzan, le général Boichut est ren-
tré à Rabat. La situation demeure bonne
dans cette partie de la zone française où les
troupes se porteront prochainement en
avant ipour aligner leurs positions sur la
frontière. Dans les autres parties des dis-
tricts récemment occupés, la situation est
également excellente. Les tribus rendent
leurs armes, fusils et mitrailleuses, sans
difficultés et reprennent les travaux des
champs,
Abd el Krim et sa famille séjourneront è
Fez jusqu'à la décision prise par le Gouver-
nement, que l'on ne prévoit pas avant une
semaine.
La mission Simon
Les conversations se poursuivent à Rabat
entre le général Sanjurjo et le général Si-
mon, qui quittera Rabat au milieu de la se-
maine pour rentrer à Parie, en traversant
l'Espagne.
Les projets de l'Espagne
Il semble dès maintenant que le cabinet
de Madrid soit fermement décidé à occuper
le Rif. Chechaouen, centre religieux de la
plupart des tribus soumises, est appelé à
devenir la base de l'influence espagnole.
Il est également dans les intentions du
général Primo de Rivera de faire d'Alhuce-
mas un grand port ou ee concentrerait tout
le trafic entre le protectorat et la métro-
pole.
- La question de fond étant réglée, il appar-
tiendra aux délégués français et espagnols
de mettre au point l'organisation adminis-
trative des territoires pacifiés.
Chez les Espagnols
Le caïd Cheddi, qui participa à la confé-
rence d'Oudjda, s'est rendu aux Espagnols.
Chez les Rifains
La tribu des Kmès, qui fut durement
traitée ipar lee Rifains, profite de l'effondre-
ment de la puissance militaire de ses do-
minateurs pour massacrer tout ce qui res-
tait des représentants du Rif dans son sein.
1
EN SYRIE
Fusillé ?
On mande du Caire, à la Chicago Tri-
bune que Gilbert Clare, le seul Américain
de la légion étrangère dé Syrie, vient d'étrs
condamné à être fusillé pour avoir déaelU.
entraînant avec lui trois Allemands, un
Russe et deux autres hommes.
M. Kellog, secrétaire d'Etat, a chargé
l'ambassadeur des Etats-Unis à Paris d'in-
tercéder auprès du Gouvernement français
en faveur du légionnaire condamné.
Les soumissions
Onze familles druses son' rentrées à
Soueida et ont versé leurs fusils.
Les habitants des villages de Britcin et
d'I fart aie. avee les chefs des bandes, ont
versé leurs armes.
Les effets de la reddition d'Abd-el-Krim
La nouvelle de la soumission d'Abd-el-
Krim a produit une profonde impression
sur la population du Sandj,:K dWlexan-
drette.
CODÉE» BE LHLOËBli
LES EVENEMENTS ET LES HOMMLS
M. Viollette en déplacement
Le Gouverneur Général, acr,,rifpagné do
M. Homillal, directeur adjoint de son Ca-
hinrt, et du lieutenant Lecf&on, officier
d'ordonnance, a quitté Alger i< ur Guelma,
• l.a Colle et Pliilippeville.
Il était de retour lundi n;«ilin, après
s'être arrêté C.uiisUintine à l occasion de
la Fête Fédérale de Gymnastique.
Succès féminin
Mlle Muguelonno, fille du regretté direc-
teur de rFuiv^istroiiiunt à Coi ^lantme, qui
lut "fauteur do travaux imposants et très
remarqués sur l'enregistrement, le do-
maine, la colonisation et l'ai liAologie du
département de Constanti 110, •• :ent d'obte-
nir le diplôme do docteur en droit devant
la Faculté d'Alger. Kilo a remporté la men-
tion bien pour sa Ihôse sur « i'réappren-
lissage et rKnseignonient technique et pro-
fessionnel en Algérie », dor' l'en \'oi :\
l'étranger a clé décidé par le j'.:Y
Mlle Maguolonno est la prolifère « doc-
loresso » de la Faculté de Drc-'i d'Alger.
Circonstances atténuantes !!
Repris do justice dangereux, -,o\llcneur
iivéré, Joseph Doniinguez avait '.m. l'an der-
nier d'un coup de revolver, nu paisible
.(insommateur, M. Devaux.
Maigri: les charges neeablai:!es, le jury
d'Oran accorde les eiroonslam • atténuan-
tes. et la ('.oui condamne Dnuir.guez dix
ans de travaux publics et dix ;;s d'inter-
diction de séjour.
Les professions dangereuses
I n indigène qui dérobait t'-s pommes
de terre dans une propriété do Marceau, a
été abattu d'un coup do feu ti\ courte
distance par le gardien Taiel. Mohamed
bon njeiloul.
Le feu dans les champs
l n violent incendie s'est dé» ré sur le
bord de la route vicinale 110 L /enduisant
de la route nationale au village de « iiire.
Activé par un vent violent, le fou a dévorft
dix hectares environ de blé tendre, mois-
sonné PI. mis en gerbes, appai tenant à M.
l.aborie Victor.
Los dégâts, purement matériel, se mon-
tent de trente-sept a quarante unité francs
ot sont couverts par l'assuranc*.
Tous les habilants de '.ittré et les indi-
génos, caïd en tête, ont prêté leur l'onco\1l'
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