Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-06-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 juin 1926 07 juin 1926
Description : 1926/06/07 (A27,N86). 1926/06/07 (A27,N86).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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Lqs Annules Coloniales
: JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES rUBLltS PAR "US ANNALES COLONIALES* SOHT LA rftOFMElt
EXCLUSIVE DU JOUKNAL
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DIRECTEURS: MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT «
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LES RESSOURCES TEXTILES DE LTXMOm
t
OSC>ZIED 1.
Nous avons signalé, dans un précédent arti-
cle, l'accroissement marqué et déjà considéra-
ble, ainsi que les grandes possibilités d'avenir
de la production cotonnière en Indochine. Mais
nous n'aurions garde d'oublier qu'à côté de la
culture du coton, celle de la soie peut et doit
être développée, elle aussi, plus intensément
encore. Car si comme on l'a dit fort juste-
ment la question de la sériciculture aux co-
lonies se présente d'une façon simple pour
l'excellente raison qu'une partie seulement de
nos possessions se prête à la production de la
soie, il est permis d'affirmer qu'à ce point de
soie, l'Indochine est devenue la colonie essen-
vue
tiellement qualifiée pour fournir un approvision-
nement sérieux à la consommation métropoli-
taine.
La soie, produit originaire de 1 est de
l' Asie, est connue en Indochine depuis une
époque antérieure à notre ère. La richesse du
sol, le climat à la fois chatd et humide, la
main-d' œuvre abondante et excellente, font de
notre belle et riche colonie d'Extrême-Orient
un pays d'élection pour la production de cette
matière. Le mûrier pousse un peu partout,
même dans les terrains les plus maigres. L'éle-
vage familial des vers à soie, la ('îture et le
tissage conviennent, au surplus, à merveille, au
tempérament de l'indigène, qui s'y adonne sur-
tout en Annam, au Tonkin et au Cambodge.
Pourtant, avant notre intervention et jusqu'en
1914, la sériciculture en Indochine, entièrement
aux mains des indigènes ignorant I emploi des
procédés modernes de fabrication, était peu
développée. La production, fort médiocre à la
fois, en qualité et en quantité, suffisait à peine
à quelques besoinJ locaux.
Quelques-uns de nos compatriotes, techniciens
avertis autant que hardis entrepreneurs, compre-
nant l'importance d'une telle industrie, dans le
développement économique de la colonie elle-
même et dans celui de la métropole, n hési-
tèrent pas, au prix des plus gros sacrifices, à
rmtréduire dans les diverses régions indochi-
noises où elle a pris, grâce à leurs magnifiques
efforts, une extension considérable. -
C'est un Lyonnais qui, en 1916, créa au
Tonkin le premier atelier de tissage mécanique
avec procédés modernes. Par la fusion, en
1920, de cet atelier avec la filature de Nam
Dinh, une Société se constitua qui, deux ans
seulement plus tard, en 1922. possédait déjà
quatre filatures tant au Tonkin qu'en Annam.
Dans le même temps, une autre entreprise,
actuellement en pleine prospérité, était fondée
en Annam, à Phu-Phong. Présentement, deux
nouvelles filatures, toutes modernes, sont en
cours de création au Tonkin. D'autre part, une
firme lyonnaise s'installait en 1923 au Cam-
bodge, où elle poursuit activement la réalisa-
tion d'une importante organisation de filature et
de tissage.
Ces quelques exemples permettent de se ren-
dre compte de l'effort technique considérable
fourni par nos industriels depuis neuf années.
Mais leur effort financier ne fut pas moindre.
On évalue, en effet, à près de 50 millions de
francs les capitaux qu'ils ont investis dans ces
différentes affaires.
L'Administration, de son côté, n'est pas de-
meurée inactive. Entre autres travaux effectués
par ses soins pour le développement de la pro-
duction de la soie, il y a lieu de signaler la
création à Phu-Lang-Thuang d'un établisse-
ment officiel de grainage qui, dès 1918, pro-
duisit 6 millions de semences contre 3 millions
seulement en 1913. Et tout récemment, un con-
trat a été passé entre le Gouvernement et la
« Compagnie Générale des Soies de France et
d'Indochine » pour la création de filatures jus-
qu'à concurrence de 2.400 bassines, de façon
à produire 270.000 kilos de soie par an. Cette
Compagnie a déjà acheté la filature de Pnom-
Perh, où elle fait fonctionner 400 bassines,
produisant ainsi chaque année 46.000 kilos de
soie.
D'autre part, à l'heure actuelle, les planta-
tions de mûriers sont de plus en plus répandues,
spécialement au Cambodge, en Annam et au
Tonkin. Elles commencent seulement en Co-
chinchine, où elles couvrent environ 635 hec-
tares, et dans la région des Lacs, où elles trou-
vent, d'ailleurs, les mêmes conditions favora-
bles de développement que dans les autres
contrées de la colonie. Au Cambodge, il existe
présentement cinq magnanneries, dont deux en
service. La production de la soie grège au
Tonkin atteint plus de 250.000 kilos.
Néanmoins, malgré les rapides progrès réa-
lisés, les quantités de soie livrées à l'exporta-
tion sont encore bien faibles. Cela tient, comme
en ce qui concerne le coton, à ce que la con-
sommation locale s'est accrue dans de très no-
tables proportions. C'est ainsi que, de ce fait,
les sorties de soie qui, en 1906, s'élevaient à
96 tonnes, sont descendues à 18 tonnes en
1922. En 1923, elles remontèrent à 65 tonnes.
Et tandis que l'Indochine ne nous procure en-
core qu'une si minime quantité de ce précieux
textile, la France se trouve contrainte d'impor-
ter de Chine, du Japon et de l'Italie notam-
ment, environ 17.000 tonnes de soie grège et
de bourre de soie, valant près de 2 milliards de
francs !
Il importe donc, d'une part, d'intensifier de
plus en plus la production des cocons, en vue
d'alimenter les tissages et filatures locales et
de concurrencer ainsi la fabrication des pays
voisins gros producteurs : Chine et Japon. n
ne convient pas moins, d'autre part, d accrot-
tre, parallèlement, la production en vue de sa-
tisfaire aux besoins si importants de notre indus-
trie métropolitaine.
Ample programme 1 Tâche difficile 1 Sans
doute, mais notre Gouverneur Général de l'In-
dochine s'est déjà préoccupé, d'une façon toute
spéciale, de cette aélicate question. Soyons as-
surés qu'il ne ménagera aucun effort pour la
résoudre rapidement. L'intérêt bien compris du
développement de notre magnifique colonie
d'Extrême-Orient, intimement lié au relève-
ment économique de la métropole, le réclame
impérieusement.
Henri Michel,
Député des Basses-Alpes, Vice-Prést-
* dent de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et Protectorats, Vice-
Président de la Commission de la
Marine militaire.
etoi
Au Conseil d'État
Contre un arrêté du Gouverneur
de la Nouvelle-Calédonie
Le 1er décembre 1922, le Gouverneur de
la Nouvelle-Calédonie prenait un arrêté
portant réorganisation du service des Con-
tributions diverses de la Colonie.
Un contrôleur de ce service, M. Gail-
laude, demeurant a Nouméa, ayant en
vnin réclamé, protesté contre cet arrêté,
introduisit une requête au Conseil d'Etat,
il l'effet d'en obtenir l'annulation.
Oans son pourvoi, le réquérant rappe-
Init que le décret du 13 juillet 1880, applica-
ble aux services des contributions, avait
fixé la narité d'office entre le personnel co-
lonial du service des Contributions diver-
ses et le personnel similaire de la métro-
pole.
- Il ajoutait qu'un décret du 13 mai ayant
augmenté les traitements de parité & comp-
ter du 1er juillet 1919, le Gouverneur de la
Nouvelle Calôdonie avait par t'arrêté du
1er décembre 1922, modifié les soldes des
fonctionnaires de la colonie.
Pour cette raison, l'arrêté dont s'agit de-
vait être annulé.
Le Conseil d'Etat, statuant sur cette
affaire, a rejeté la requête de M. Gaillaude
pour les motifs suivants : « par l'article
5 de l'arrêté du 1er décembre 1922, le Gou-
verneur do la Nouvelle-Calédonie a pu,
en vertu des pouvoirs qu'il tient de l'ar-
ticle 1er du décret du 11 septembre 1920,
fixer au 1er décembre 1922 le point de dé-
port des relèvements de soldes accordés
aux contrôleurs du service des Contribu-
tions diverses, alors que, en conformité de
l'article 1er du décret du 13 mai 1922, les
retenues correspondant au nouveau traite-
ment de parité d'office restaient applicables
a dater du ter juillet 1919 ».
Cet arrêt du Conseil d'Etat met au point
une question particulièrement délicate. 11
devait être porté à la connaissance des
fonctionnaires intéressés.
Visées allemandes
sur le Cameroun et le Togo
00 -
On sait qu'un traité de commerce franco-
allemand est en cours de négociation et que
sa conclusion n'est plus très lointaine. A
l'occasion de ces pourparlers, l'Allemagne
vient de demander à la France de renon-
cer, en ce qui concerne les portions du
Cameroun et du Togo qu'elle administre,
à l'article 122 du traité de Versailles, qui
donnait pleine licence aux puissances al-
liées et associées de prendre, dans les ter-
ritoires à mandats telles mesures qu'elles
jugeraient opportunes quant aux biens et
aux personnes, de les admettre ou de les
exclure.
Elle revendique, en somme, le même trai-
tement pour elle que pour les autres peu-
ples, c'est-à-dire la pleine liberté de ses
mouvements.
Il semble que son plan soit le suivant :
renouer les anciennes relations avec les in-
digènes, intimider les capitaux français,
cacheter, si possible, les anciennes planta-
tions et, finalement, obtenir la restitution
de ses anciens droits de souveraineté.
Point n'est besoin de dire l'effet q;ue peu.
vent produire sur nos colons des revendica.
tions de ce genre. Le Gouvernement fran-
çais, sur ce terrain comme sur tant d'au-
tres, évolue parmi de nombreuses embû-
ches, qui exigent de sa part la plus extrême
prudence.
-
Dépêches de l'Indochine
---0-0-
Loi promulguée
La loi du 6 avril 1926 majorant les droits
de douane de 30 a été promulguée en
Indochine par arrété du 22 mai.
Le cours du riz
00
SAIGON
3 juin
(Les 1.000 kilogs en piastres)
Riz no 1, 25 0/0, brisures 112 70
Riz no 2, 40 0/0, brisures r. 106 20
Riz no 2, 50 0/0, brisures 101 20
Brisures m0* 1 et 2 86 »
Brisures non 3 et .t.,.,., ,"n-,. 74 »
Farines. :.. , , , , , , , , , , , , 30 80
Paddy Vinh-Long 61 50
Paddy Co-Cong 64 »
Paddy Baixau 1" 63 50
PadWy Bac-Lien 64 50
Coprah (les 100 kilogs) 18 »
{Par dépêche Indopacifi.)
La prospérité de l'A. O. F..
Lors de la dernière réunion de
c l'Association nationale dexpan-
sion économique », M. J. Carde a
fait Vobjet d'une grandiose manifestation de
sympathie.
Ses déclarations très apPlaudies ont cons-
titué vraiment. le bilan du labeur fomidable
accompli dans ces dernières années et le
programme restant à exécuter pour parache-
ver cette œuvre.
M. Martial Merlin nommé récemment!
Président de la Commission des Colonies de
l'Association d Expansion Economique, a
tenu avec sa haute autorité à présenter M. J.
Carde. son successeur, à Dakar, en évoquant
Ion intelligente activité et son effort de réa-
lisations.
Au cours d'un voyage d'inspection de plus
de dix mille kilomètres, accompli au début
de l'année dans les diverses colonies de
l'Ollest africain, M. le Gouverneur Général
Carde a Pu constater l'excellente situation
politique des territoires et l'amélioration de
l'état social des populations. Même dans les
colonies nouvellement organisées, tordre est
parfait et les indigènes associés de plus en
plus à la vie administrative française, se
montrent en toutes circonstances sujets zélés
et fidèles.
ils apprécient la paix française qui a per-
mis à nos administrateurs de poursuivre avec
méthode la mise en valeur du pays, appor-
tant une contribution chaque jour plus im-
portante au commerce de la colonie.
Des chiffres, M. le Gouverneur Général
Carde en a fourni d'impressionnants. De un
milliard en 1923, le commerce gcncral de
T4. O. F. est passé à quinze cents millions
tn 1924. En 1925, comme el/illrc définitif,
nous enregistrerons vraisemblablement deux
milliards.
la progression des marchandises impor-
tées ou exportées a été saisissante : 850.000
tonnes en 1922, 960.000 tonnes en 1923 et
plus d'un million de tonnes en 1924.
Les rendements de la productivité agricole
sont considérables. Les arachides exportées
dépassent 450.000 tonnes, les amandes de
palme plus de 150.000 tonnes, le cacao plus
de 8.000 tonnes.
7industrie des bois est aussi en plein dé-
veloppement et l'exportation portait en 1915
sur 120.000 tonnes.
La culture du coton qui fait Tobjet d'une
sollicitude particulière du Gouverneur Géné-
ral, permettra d'apporter bientôt une. con-
tribution A l'industrie cotonnière française.
Il reste à faire sur ces vastes territoires
de grands travaux que M. J. Carde, avec 1
toute la clarté de son esprit, expose dans
un ordre d importance au point de vue 'de
leur réalisation et en tenant compte de la
situation financière de la métropole. 1
Sur ses budgets, qui tous sont en plus-va-
lut, l'Afrique Occidentale pourra prélever
plus de 75 millions qui seront, cette année,
consacrés principalement aux travaux dit
port de Dakar, à la réorganisation du Thiès-
Niger et au chemin de fer de la Côte
1 (f Ivoire.
Les œuvres sociales n'ont pas été négligées
et M. J. Carde peut se montrer fier des me-
sures prises par lui et des résultats obtenus
pour développer l'enseignement et les œu-
vres d'assistance prouvant, une fois de plus,
que la civilisation française n'oublie jamais
son rôle vis-à-vis des populations indigènes
Placées sous sa protection.
L.-G. Thibault
8.8 –-
M. Albert Sarraut en France
0
M. Albert Sarraut, le jeune et sympathique
ambassadeur de France à Angora, est attendu
à Paris demain, venant de Constantinople, par
le Simplon-Express.
On sait que l'ancien ministre des Colonies
doit se présenter au Sénat dans l'Aude à la
succession du regretté docteur Gauthier, qui fut
ministre des Travaux publics et de la Marine.
M. Albert Sarraut a été député de Lesignan
(Aude), de 1902 à 1924 ; son pète, M. Orner
Sarraut, fut le fondateur du parti républicain
dans l'Aude, et son frère aine, m. Maurice
Sarraut, directeur de la Dépêche de Toulouse,
est sénateur de l'Aude depuis une dizaine d'an-
nées. 4'.
A propos d'une arrestation
A propos d'une arrestation
Le journal Yffumanité proteste contre
l'arrestation arbitraire au Dahomey, d'un
nommé Touvalou, anciennement inscrit au
barreau de Paris. Il résulte des renseigne-
ments officiels qui nous ont été fournis, que
Touvalou a été arrêté à Lomé et incarcéré à
Cotonou à la suite de plusieurs plaintes
pour faux et usage de faux.
Nouvel Institut colonial
A la suite de la visite de M. Léod Penier,
ministre des Colonies, à Mulhouse, un groupe
d'industriels de cette ville, membres de la
Société Industrielle, dont on vient de fêter le
centenaire, ont décidé la création d un Institut
Colonial , placé sous le patronage de la Cham-
bre de Commerce.
Cet Institut, organi sé pour l'étude des ma-
1 tières premières provenant de nos colonies, se
préoccupera surtout des questions colonnires
et lainières.
A LA CHAMBRE
---0-0--
DEBAT
La correspondance d'Abd-el-Krim
Le député communiste Henriet qui, on
s'en souvient, éprouva un certain nombre
de difficultés au cours d'un oyage qu'il
voulait achever au Maroc, a demandé à la
Chambre de fixer la date de son interpella-
tion sur la correspondance saisie chez Abd-
el-Krim.
M. Painlevé, ministre de la Guerre, de..
mande le renvoi à la suite.
M. Henriet. La correspondance d'Abd-
ct-IÜim a certainement une grande impor-
tance et des noms ayant été prononcés, soit
de personnalités politiques1 soit de finan-
ciers, la publicité s'impose afin que l'on
sache qui a poussé Abd-el-Krim et le Gou-
vernement français dans cette guerre.
M. Painlevé a porté lui-même une accu-
sation contre des députés communistes qui
auraient concerté un plan avec Abd-el-
Krim. Je mets au défi le ministre d'appor-
ter une preuve de ces tractations !
Il faut que la vérité éclate ! Si vous ne
voulez pas de cette puhlièité, c'est qu'elle
vous épouvante 1
Le renvoi à la suite, mis aux voix, est
ordonné.
- f QUESTIONS ECRITES
Congés hors cadres 1
M. Auguste Brunet, député, demande a M. le
minisire des Colonies si l'article t6 du décret
du 2 mars 11)10 prévoyant la concession aux
fonctionnaires coloniaux de congés hors ca-
dres et sans solde pour servir dnns les entre-
prises intéressant le développement de l'in-
lluence française continue de recevoir son ap-
plication ; spécialement, si les administrateurs
des colonies, quulillés par leur expérience des
questions économiques et leur pratique des
pays neufs pour prêter leur concours à l'œu-
vre de mise en valeur des territoires d'outre-
mer, peuvent actuellement bénéficier, suivant
le vuni du législateur, des congés susvisôs et
dans quelle proportion pour chacune des trois
dernières années, les demandes de l'espèce ont
été accueillies. (Question du 18 mars 1920.)
liéyunse. Les dispositions combinées des
articles 66 du décret du 2 mars 1910 sur la
solde du personnel colonial et 33 de la loi du
30 décembre 19'13 sur les pensions, permettent
aux fonctionnaires et employés civils, y com-
pris ceux régis au point do vue do la retraite
par l'article H de la loi du 5 août 1879, d'être
détachés au service des départements, commu-
nes, colonies, pays de protectorat, pays étran-
gers, établissements publics et privés, a la con-
dition, toutefois, de servir l'tntrt public tt
s'il s'agit d'établissements privés d'appartenir
à des entreprises commerciales ou Industrielles
intéressant le développement de l'influence
française. Le département des colonies a tou-
jours accueilli avec bienveillance les demandes
dé iïilse hors cadre revêtant ces divers caractè-
res et les a transmises avec avis favorable (t
inotivé au ministère des finances dont l'avis
conforme est prescrit par l'art. 33 de la loi pré-
citée. or. ce département tend de plus en plus
a refuser son adhésion aux requêtes qui lui sont
nrésentées. Le nrfrtlf uu'i! en donne n'est autre
que l'intérêt du Trésor qui continue a assumer
la charge de la retraite des fonctionnaires ainsi
dlnchs, alors qu'ils cessent d'être au ser-
(létachés,,, Etat 11 ajoute que les intéressés de-
vice de
meurent, d'ailleurs, s'ils désirent s'affranchir
de ce contrôle libres de demander leur mise
en disponibilité pure et simple pour affaires
personnelles. 11 estime enfin tenir compte en
agissant ainsi, des critiques élevées à diffé-
rentes reprises, devant le Portemcnt, notam-
ment par la commission des finances au Sénat,
au sujet du trop grand nombre de fonctionnai-
res placés en service détaché. C'est ainsi qu'au
cours de ces trois dernières années, il a été
respectivement proposé a l'administration des
nnnnfes. 3, 6 et 3 mises hors cadres d'adminis-
trateurs coloniaux, dont 3, 4 et 1, par suite de
rejets, ont etc seulement suivies d'effet.
A la Coflunissioa de 1" Allérie,
des Colonies et des Protectorats
-()-G--
La Commission de l'Algérie et des Colo-
nies s'est réunie sous la présidence de M.
Diugnc, député du Sénégal.
Aoiès avoir entendu l'exposé de M. Lu-
cien Saint, Résident Général de Tunisie et.
après avoir examiné la situation en Tuni-
sie, a constaté avec satisfaction l'apaise-
ment réalisé dans les esprits et a exprimé
l'espoir d'un rapprochement de plus en
plus étroit avec les divers éléments de la
population de la Régence.
li!e a également constaté l'heureux dé-
veloppement donné aux œuvres d'assis-
tance et d'hygiène et émis le vœu que cette
politique humanitaire soit poursuivie avec
ténacité.
Elle a préconisé l'application intensifiée
des programmes de fixation des indigènes
au sol. suivant les méthodes actuellement
poursuivies, qui ont permis de réserver
aux mêmes indigènes jusqu'ici 200.000 hec-
tares prélevés sur les terres domaniales.
Dans l'ordre social et politique, la Com-
mission exprime le vœu que tout en tenant
compte des ménagements compatibles avec
le milieu, toutes les réformes utiles répon-
1 dant à la mission éducatrico de la France,
soient méthodiquement réalisées dans la
Régence. , -
Au point de vue économique, la commis-
sion a émis le vomi qu'une politique colo-
niale douanière à large vue associe plus
étroitement la Régence à la.France pour
lui ter contre le nationalisme des pays
étrangers.
Elnicnt. présents : MM. Angoulvant, Par.
thélemy Rohalia, lier thon (André) Rri-
gault, Brunet (la Réunion), Diagne, Doriot,
Rrnest Outrey, Fontanier, Gasparin, Henry
Michel, Lafagette, Le Moigne, Mallarmé.
Mazerand, N o u e 11 e, Pcrrenu-Prnrlier
(Pierre), Petit, Poitou-Duplessy, Proust, Ri-
boisière (comte de la), Roux-Freissineng,
Snml-Just (général de), Taittinger, Thom-
son, Valurle. Warren (Edouard de).
L'AUTONOMIE
DE L'ARMEE COLONIALE
Envisageant, dans un quotidien, ce qu'il faut
penser du projet gouvernemental sur l'organi-
sation générnile de l'armée, It, (némn (iirod,
président de la Commission, nous confirme la
sauvegarde absolue de l'autonomie de l'armée
oolonlRile « qui a été une des forces de cette
année f. fi. hl'
Et soaveaîr de Vaa WoMcthewea
0
Un grand nombre d'amis du Gouverneur
Général Vollenhoven, tombé glorieusement le
19 juillet 1918 comme capitaine au régiment
colonial du Maroc, ont quitté Paris samedi ma-
tin pour un pieux pélerinage à la tombe du
grand colonial disparu.
Le général Messimy, Président du Comité,
les Gouverneurs Généraux Carde et Olivier,
plusieurs autres personnalités du monde colo-
nial, beaucoup d'anciens officiers, sous-offi-
ciers et soldats du régiment de Vollenhoven
ont tenu à honorer sa mémoire et à venir s' in-
cliner sur sa tombe, près de Longpont (Aisne)
au cours d'une cérémonie qui fut très simple.
Vollenhoven, Gouverneur Général à 39 ans,
grande intelligence, esprit clair et réalisateur,
avait dirigé l'Indochine et l'A. O. F. à des
heures difficiles. Sa disparition fut une perte
irréparable pour nos colonies. Il tomba frappé
mortellement, après avoir été blessé trois fois
au cours de la campagne.
Pour le Muséum
---0-0..-
Les précieuses collections rapportées par
le duc d'Orléans. de ses explorations et de
ses chasser en Afrique, ont été léguées par
le brillant explorateur au Muséum d'his-
toire naturelle.
Ce legs princier ne comprend pas moins
de vingt-quatre peaux d'ours, une variété
merveilleuse d'oiseaux capturés dans le Bar
el Gbazar, des pelages de tigres, peaux de
phoques, etc.
M. Mangin, directeur du Muséum, est
parti pour Bruxelles, afin d'examiner et dé-
nombrer les pièces multiples de la donation.
Dans les ports coloniaux
0^0
Le lkl/uin, premier sous-mnrin construit
depuis la guerre, vu entreprendre, sous les
ordres du commandant Bléhant, une croi-
sière d'endurance, avant de rejoindre l'es-
cadrille de Toulon : de Cherbourg il gagnera
Brest et, en douze jours, Dakar ; après
cinq jours de séjour dans cette ville, le
submersible se rendra à Las-Pulmns, Casa-
hlanca. Alger, Toulon ; le voyage de Dakar
à Alger devra être exécuté en douze jours,
sans escale dans un port étranger, à moins
de nécessité absolue, et sans plongée dans
les eaux territoriales étrangères.
Le sultan du Maroc à Paris
--0-0--
Le programme du voyage du sultan en
France est lixo de la manière suivante :
Le sultan partira de Casablanca sur un
navire de guerre. Il arrivera à Toulon le
I l juillet et a Paris le 12. Il sera reçu à
l'Hôtel de Ville le 13 et assistera, avec M.
Doumorgue, le 11, it la revue des troupes
devant l'Arc de Triomphe.
Le sultan assistera à l'inauguration de
l'lrutitut musulmnn, avec M. Doumergue,
le J;) et à l'inauguration de la mosquée, le
16 ainsi qu'à la prière.
Le programme des jours suivants sera
fixé ultérieurement.
Le retour du sultan du Maroc s'effec-
tuera sur un navire de guerre, par Bor-
deaux. Le sultan sera sans doute accompa-
gné de ses fils, du grand-vizir et de ses
ministres.
-@le
Le coton en Afrique
Occidentale Française
Après les résultats de la campagne agricole
1925-1926, qui ont accusé un accroissement
important de la culture cotonnière, le Gouver-
neur Général de l'Afrique Occidentale Fran-
çaise a tenu à préciser, en les complétant, cer-
taines prescriptions de sa circulaire du 15 mars
1924 relative à l'application de l' arrêté orga-
nisant la production des textiles.
Des routes nouvelles ont été établies, les
usines d'égrenage ont été multipliées, mais les
centres d'achat ne sont pas encore suffisamment
nombreux. Or, il importe, si on ne veut pas
briser l'élan qui a été donné dans les colonies
à la culture cotonnière, d'éviter aux agriculteurs
les déplacements excessifs, avec les fatigues
et les pertes de temps qui en découlent.
Dans ce but, le Gouverneur Général pres-
crit de prendre au plus tôt les dispositions né-
cessaires pour que les transactions relatives au
coton ne se fassent, au cours de la prochaine
campagne, que sur des marchés régionaux offi-
ciellement désignés et organisés de telle sorte
que l'indigène producteur de coton n' ait pas à
parcourir pour s' y rendre, une distance supé-
rieure à une trentaine de kilomètres.
Ces marchés seront tous aménagés de façon
à assurer la stricte application des mesures de
conditionnement, à réaliser éventuellement le
triage par qualité et la pesée publique des lots,
avant leur présentation aux acheteurs.
Ces marchés seront reliés au réseau routier
par une piste accessible aux convois automo-
bilesf
Telles sont les mesures, d'ordre essentielle-
ment pratique, qui ont été prises pour améliorer
les transactions et intensifier, par cela même, la
culture cotonnière.
TAUX DE LA PIASTRE
0
A la date du 5 juin 1026. lo taux officiel de la
piastre il Saison était de 17 fr. 25.
TAUX DE LA ROUPIE
–A la date du t Juin 192fi, lo taux officiel de
la roupie dans FIndc était de 10 fr. 90.
III. NARI0 IOUSTAN
aux jouraées de la aiarée rochclaise
–o-«–
M. Mario Houstan, sous-secrétaire d'Etat
à la Murine marchande, a assisté iiier à la
troisième journée de la marée iroeiieUiise
en compagnie de MM. Christian Morch,
président de la Chambre de Commerce ;
Albert Meyer, consul suisse à Bordeaux ;
André liesse, député ; Perreau, sénateur-
maire.
Trois chalutiers, L'futssiron, Goclan, Ma-
rianne, ont emporté vers le large, à midi
trente, les délégations devant lesquelles les
équipages ont fait des démonstrations de
poche.
onob-
Lois, Décrets, Arrêtés
00
Décret du 28 mai 1926 portant approbation
du compte définitif du budget local des
Iles Saint-Pierre et Miquelon pour l'exer-
cice 1924,
Aux termes de ce décret, est approuvé le
compte déiinitif du budget des lies Saint-
rieiru et Miquelon, pour l'Exercice liqt. ar-
rêté en Conseil d'udmiuistrution, en rccettes,
à la somme de Il.02l.-W0 fr. 37, et en déper-
*
ses, ù lu somme de ,>.385.010 fr. 38.
Décret du 28 mai 1926 complétant le décret
du 16 décembre 1924 portant réglementa-
tion de la police sanitaire des animaux
dans les territoires du Cameroun.
Décret du 28 mai 1926 approuvant un pre-
lèvement sur la Caisse de réserve des
Nouvelles-Hébrides et une ouverture de
crédits supplémentaires au budget spé-
cial des Nouvelles-Hébrides, exercice
1925.
Aux tenues de re décret, sont approuvés les
arrêtés en date du 2i murs 1I:W, du Gouver-
neur de la Nouvelle-Calédonie et dépendan-
ces, Iluut-Colllmissairc de la l-'rance uux
Nouvelles-Hébrides, portant prélèvement sur
la Cuisse de léserve des Services nationaux
de l'archipel. d'une somme de 2.750 francs, et
ouverture do crédits supplémentaires corrl's.
pondants au budget, spéfiul des Nouvclles-
I lébrides, exercice 19?5.
Décret du 29 mai 1926 portant relèvement
du taux limite des coefficients applicables
aux droits spécifiques perçus sur les mar-
chandises importées ou exportées.
Aux termes de ce décret, pendant une pé-
riode qui ne pourra dépasser le 3t décembre
11>28, les droits spécifiques a lentréc el a la
sortie sont perçus en !Arlkuc occidentale
française avec application de coefficients de
majoration fixés I:al' arrêté du Gouverneur
fîénéral pris en Conseil de gouvernement ou
en Commission permanente du Conseil du
gouvernement, après avis de la Commissfon
supérieure des mercuriales.
Ces coefllcients sont supprimés ou modi-
fiés dans les mêmes fonnes : la révision est
obligatoire tous les six mois.
Les arrêtés du Gouverneur Général sont
immédiatement transmis au mini.-tre des Co-
lonies.
I.e Gouverneur Général adresse annuelle-
ment au ministre des Colonies un rapport sur
les résultais économiques et financiers de
l'application des nrrétés prévus ci-dessus. Ce
rnpioivt est communiqué an ministre des
Finances et au ministre du Commerce c-t de
l'Industrie.
Les coefficients ne peuvent dépasser G pour
les droits d'entrée et i pour les droits de
sortie.
Le décret du 10 décembre 1020 est abrogé.
Avenant à la convention de concession du
chemin de fer franco-éthiopien de Djibouti
à Addis-Abeba (erratum).
[J. O. du 5 juin 192(5.)
Arrêté du lfl juin 1925 attribuant des indem-
nités au trésorier général de l'Afrique Oc-
cidentale Française et au trésorier payeur
du Sénégal.
Aux termes de cet arrêté, j(.s indemnités
annuelles forfaitaires de VT.^50 et de 17.250 fr.
sont aeeordees respectivement, t\ titre person-
nel, tant qu'ils resteront dans leur posle ac-
tuel, a MM, Cloipieinin, trésorier général de
1 Afrique Occidentale Française, et Poesson,
trésorier-payeur du Sénégal'.
Ces indemnités sont destinées à dédommager
les intéressés de la perte des remises qu'ils
percevaient sul" les droits d'octrois municipaux
supprimes et sur les traites cautionnées sous-
crites en payement desdits droits
Le présent arrêté aura effet a compter du
lor janvier 1920.
Arrêté du lor juin 1926 fixant le nombre des
places du concours d'admission au stage
de l'école coloniale.
Aux termes de cet arrêté, l'article 2 de l'ar-
rêté du ;10 janvier lU2d, lixant le nomhrc des
places du concours d'admission au stage
l'école coloniale des l,r et 2 juin 1026, a été
modilié ainsi qu'il suit :
Le nombre des places mises au concours
susvisé esl lixé i:i.
Les stagiaires de l'école coloniale, provenant
de ce concours, qui auront suhi avec succès
les épreuves de sortie de l'école, seront affec-
tés, sur leur demande, d'après leur ordre de
classement, aux groupes de colonies et terri-
toires a mandats, mentionnés ci-dessous, jus-
qu'à concurrence du nombre indiqué pour clui-
cun d'eux :
Afrique Occidentale Française 15
Madagascar ! 3
Afrique Kqualoriale Française 8
(Vite Française des SUlllalis ., 2
Cameroun .:. 6
Togo 4
Ht a Plissements français de l'Océanie 0
(J. 0(1. du 0, juin. 1926.)
4..
En Guinée espagnole
-0-0-
Des gorilles enlèvent une femme
r.1' \11('mh)'(\<; dt' .l'('xpéditÍün t.flic1(',lIc espa-
gnole que dirige le général Munez de Prado,
chargée d'établir des postes mditairo.s et des
stations sanitaires aux frontières de la Guinée,
Ront arrivés a Elobcy Grande, sur la frontière
du Cameroun, où ils ont dû. tout d'abord, dé-
>baras»ser la région du bout Benito el, les l>opds
de la rivière Otorho, d(\ familles de gorilles qui
dévastent les lilontalions.
Certains d'entre, ces gorillps ont réussi à enle-
ver une femme indigène et a l'eimmener en cap-
tivité, dans leur repaire. Des indigènes sont pnr.
tis à son secours.
VlIZr.T-qV.PTIIZMJP ANNLMP- - No Sfi «J8 W–D iHBnill LUNDI SOIN, 7 JL'IN tfc>6
Lqs Annules Coloniales
: JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES rUBLltS PAR "US ANNALES COLONIALES* SOHT LA rftOFMElt
EXCLUSIVE DU JOUKNAL
LmAnn*»ùuetRéclamaiM»mmÊ$muMBunm»MàtJmn*l*é»mêlmAiUKMAPiMkm
DIRECTEURS: MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT «
RMmUm «I âtaiûstrtUM i 34, Rue du Mont-Tticbor, PARIS-119 TWfëwe : LOOIU IM7
Qiu f I Mis
( Franc*
Oa •'•boniM daaa t««a I– lami d> poito «> cfc– I– litoair»
LES RESSOURCES TEXTILES DE LTXMOm
t
OSC>ZIED 1.
Nous avons signalé, dans un précédent arti-
cle, l'accroissement marqué et déjà considéra-
ble, ainsi que les grandes possibilités d'avenir
de la production cotonnière en Indochine. Mais
nous n'aurions garde d'oublier qu'à côté de la
culture du coton, celle de la soie peut et doit
être développée, elle aussi, plus intensément
encore. Car si comme on l'a dit fort juste-
ment la question de la sériciculture aux co-
lonies se présente d'une façon simple pour
l'excellente raison qu'une partie seulement de
nos possessions se prête à la production de la
soie, il est permis d'affirmer qu'à ce point de
soie, l'Indochine est devenue la colonie essen-
vue
tiellement qualifiée pour fournir un approvision-
nement sérieux à la consommation métropoli-
taine.
La soie, produit originaire de 1 est de
l' Asie, est connue en Indochine depuis une
époque antérieure à notre ère. La richesse du
sol, le climat à la fois chatd et humide, la
main-d' œuvre abondante et excellente, font de
notre belle et riche colonie d'Extrême-Orient
un pays d'élection pour la production de cette
matière. Le mûrier pousse un peu partout,
même dans les terrains les plus maigres. L'éle-
vage familial des vers à soie, la ('îture et le
tissage conviennent, au surplus, à merveille, au
tempérament de l'indigène, qui s'y adonne sur-
tout en Annam, au Tonkin et au Cambodge.
Pourtant, avant notre intervention et jusqu'en
1914, la sériciculture en Indochine, entièrement
aux mains des indigènes ignorant I emploi des
procédés modernes de fabrication, était peu
développée. La production, fort médiocre à la
fois, en qualité et en quantité, suffisait à peine
à quelques besoinJ locaux.
Quelques-uns de nos compatriotes, techniciens
avertis autant que hardis entrepreneurs, compre-
nant l'importance d'une telle industrie, dans le
développement économique de la colonie elle-
même et dans celui de la métropole, n hési-
tèrent pas, au prix des plus gros sacrifices, à
rmtréduire dans les diverses régions indochi-
noises où elle a pris, grâce à leurs magnifiques
efforts, une extension considérable. -
C'est un Lyonnais qui, en 1916, créa au
Tonkin le premier atelier de tissage mécanique
avec procédés modernes. Par la fusion, en
1920, de cet atelier avec la filature de Nam
Dinh, une Société se constitua qui, deux ans
seulement plus tard, en 1922. possédait déjà
quatre filatures tant au Tonkin qu'en Annam.
Dans le même temps, une autre entreprise,
actuellement en pleine prospérité, était fondée
en Annam, à Phu-Phong. Présentement, deux
nouvelles filatures, toutes modernes, sont en
cours de création au Tonkin. D'autre part, une
firme lyonnaise s'installait en 1923 au Cam-
bodge, où elle poursuit activement la réalisa-
tion d'une importante organisation de filature et
de tissage.
Ces quelques exemples permettent de se ren-
dre compte de l'effort technique considérable
fourni par nos industriels depuis neuf années.
Mais leur effort financier ne fut pas moindre.
On évalue, en effet, à près de 50 millions de
francs les capitaux qu'ils ont investis dans ces
différentes affaires.
L'Administration, de son côté, n'est pas de-
meurée inactive. Entre autres travaux effectués
par ses soins pour le développement de la pro-
duction de la soie, il y a lieu de signaler la
création à Phu-Lang-Thuang d'un établisse-
ment officiel de grainage qui, dès 1918, pro-
duisit 6 millions de semences contre 3 millions
seulement en 1913. Et tout récemment, un con-
trat a été passé entre le Gouvernement et la
« Compagnie Générale des Soies de France et
d'Indochine » pour la création de filatures jus-
qu'à concurrence de 2.400 bassines, de façon
à produire 270.000 kilos de soie par an. Cette
Compagnie a déjà acheté la filature de Pnom-
Perh, où elle fait fonctionner 400 bassines,
produisant ainsi chaque année 46.000 kilos de
soie.
D'autre part, à l'heure actuelle, les planta-
tions de mûriers sont de plus en plus répandues,
spécialement au Cambodge, en Annam et au
Tonkin. Elles commencent seulement en Co-
chinchine, où elles couvrent environ 635 hec-
tares, et dans la région des Lacs, où elles trou-
vent, d'ailleurs, les mêmes conditions favora-
bles de développement que dans les autres
contrées de la colonie. Au Cambodge, il existe
présentement cinq magnanneries, dont deux en
service. La production de la soie grège au
Tonkin atteint plus de 250.000 kilos.
Néanmoins, malgré les rapides progrès réa-
lisés, les quantités de soie livrées à l'exporta-
tion sont encore bien faibles. Cela tient, comme
en ce qui concerne le coton, à ce que la con-
sommation locale s'est accrue dans de très no-
tables proportions. C'est ainsi que, de ce fait,
les sorties de soie qui, en 1906, s'élevaient à
96 tonnes, sont descendues à 18 tonnes en
1922. En 1923, elles remontèrent à 65 tonnes.
Et tandis que l'Indochine ne nous procure en-
core qu'une si minime quantité de ce précieux
textile, la France se trouve contrainte d'impor-
ter de Chine, du Japon et de l'Italie notam-
ment, environ 17.000 tonnes de soie grège et
de bourre de soie, valant près de 2 milliards de
francs !
Il importe donc, d'une part, d'intensifier de
plus en plus la production des cocons, en vue
d'alimenter les tissages et filatures locales et
de concurrencer ainsi la fabrication des pays
voisins gros producteurs : Chine et Japon. n
ne convient pas moins, d'autre part, d accrot-
tre, parallèlement, la production en vue de sa-
tisfaire aux besoins si importants de notre indus-
trie métropolitaine.
Ample programme 1 Tâche difficile 1 Sans
doute, mais notre Gouverneur Général de l'In-
dochine s'est déjà préoccupé, d'une façon toute
spéciale, de cette aélicate question. Soyons as-
surés qu'il ne ménagera aucun effort pour la
résoudre rapidement. L'intérêt bien compris du
développement de notre magnifique colonie
d'Extrême-Orient, intimement lié au relève-
ment économique de la métropole, le réclame
impérieusement.
Henri Michel,
Député des Basses-Alpes, Vice-Prést-
* dent de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et Protectorats, Vice-
Président de la Commission de la
Marine militaire.
etoi
Au Conseil d'État
Contre un arrêté du Gouverneur
de la Nouvelle-Calédonie
Le 1er décembre 1922, le Gouverneur de
la Nouvelle-Calédonie prenait un arrêté
portant réorganisation du service des Con-
tributions diverses de la Colonie.
Un contrôleur de ce service, M. Gail-
laude, demeurant a Nouméa, ayant en
vnin réclamé, protesté contre cet arrêté,
introduisit une requête au Conseil d'Etat,
il l'effet d'en obtenir l'annulation.
Oans son pourvoi, le réquérant rappe-
Init que le décret du 13 juillet 1880, applica-
ble aux services des contributions, avait
fixé la narité d'office entre le personnel co-
lonial du service des Contributions diver-
ses et le personnel similaire de la métro-
pole.
- Il ajoutait qu'un décret du 13 mai ayant
augmenté les traitements de parité & comp-
ter du 1er juillet 1919, le Gouverneur de la
Nouvelle Calôdonie avait par t'arrêté du
1er décembre 1922, modifié les soldes des
fonctionnaires de la colonie.
Pour cette raison, l'arrêté dont s'agit de-
vait être annulé.
Le Conseil d'Etat, statuant sur cette
affaire, a rejeté la requête de M. Gaillaude
pour les motifs suivants : « par l'article
5 de l'arrêté du 1er décembre 1922, le Gou-
verneur do la Nouvelle-Calédonie a pu,
en vertu des pouvoirs qu'il tient de l'ar-
ticle 1er du décret du 11 septembre 1920,
fixer au 1er décembre 1922 le point de dé-
port des relèvements de soldes accordés
aux contrôleurs du service des Contribu-
tions diverses, alors que, en conformité de
l'article 1er du décret du 13 mai 1922, les
retenues correspondant au nouveau traite-
ment de parité d'office restaient applicables
a dater du ter juillet 1919 ».
Cet arrêt du Conseil d'Etat met au point
une question particulièrement délicate. 11
devait être porté à la connaissance des
fonctionnaires intéressés.
Visées allemandes
sur le Cameroun et le Togo
00 -
On sait qu'un traité de commerce franco-
allemand est en cours de négociation et que
sa conclusion n'est plus très lointaine. A
l'occasion de ces pourparlers, l'Allemagne
vient de demander à la France de renon-
cer, en ce qui concerne les portions du
Cameroun et du Togo qu'elle administre,
à l'article 122 du traité de Versailles, qui
donnait pleine licence aux puissances al-
liées et associées de prendre, dans les ter-
ritoires à mandats telles mesures qu'elles
jugeraient opportunes quant aux biens et
aux personnes, de les admettre ou de les
exclure.
Elle revendique, en somme, le même trai-
tement pour elle que pour les autres peu-
ples, c'est-à-dire la pleine liberté de ses
mouvements.
Il semble que son plan soit le suivant :
renouer les anciennes relations avec les in-
digènes, intimider les capitaux français,
cacheter, si possible, les anciennes planta-
tions et, finalement, obtenir la restitution
de ses anciens droits de souveraineté.
Point n'est besoin de dire l'effet q;ue peu.
vent produire sur nos colons des revendica.
tions de ce genre. Le Gouvernement fran-
çais, sur ce terrain comme sur tant d'au-
tres, évolue parmi de nombreuses embû-
ches, qui exigent de sa part la plus extrême
prudence.
-
Dépêches de l'Indochine
---0-0-
Loi promulguée
La loi du 6 avril 1926 majorant les droits
de douane de 30 a été promulguée en
Indochine par arrété du 22 mai.
Le cours du riz
00
SAIGON
3 juin
(Les 1.000 kilogs en piastres)
Riz no 1, 25 0/0, brisures 112 70
Riz no 2, 40 0/0, brisures r. 106 20
Riz no 2, 50 0/0, brisures 101 20
Brisures m0* 1 et 2 86 »
Brisures non 3 et .t.,.,., ,"n-,. 74 »
Farines. :.. , , , , , , , , , , , , 30 80
Paddy Vinh-Long 61 50
Paddy Co-Cong 64 »
Paddy Baixau 1" 63 50
PadWy Bac-Lien 64 50
Coprah (les 100 kilogs) 18 »
{Par dépêche Indopacifi.)
La prospérité de l'A. O. F..
Lors de la dernière réunion de
c l'Association nationale dexpan-
sion économique », M. J. Carde a
fait Vobjet d'une grandiose manifestation de
sympathie.
Ses déclarations très apPlaudies ont cons-
titué vraiment. le bilan du labeur fomidable
accompli dans ces dernières années et le
programme restant à exécuter pour parache-
ver cette œuvre.
M. Martial Merlin nommé récemment!
Président de la Commission des Colonies de
l'Association d Expansion Economique, a
tenu avec sa haute autorité à présenter M. J.
Carde. son successeur, à Dakar, en évoquant
Ion intelligente activité et son effort de réa-
lisations.
Au cours d'un voyage d'inspection de plus
de dix mille kilomètres, accompli au début
de l'année dans les diverses colonies de
l'Ollest africain, M. le Gouverneur Général
Carde a Pu constater l'excellente situation
politique des territoires et l'amélioration de
l'état social des populations. Même dans les
colonies nouvellement organisées, tordre est
parfait et les indigènes associés de plus en
plus à la vie administrative française, se
montrent en toutes circonstances sujets zélés
et fidèles.
ils apprécient la paix française qui a per-
mis à nos administrateurs de poursuivre avec
méthode la mise en valeur du pays, appor-
tant une contribution chaque jour plus im-
portante au commerce de la colonie.
Des chiffres, M. le Gouverneur Général
Carde en a fourni d'impressionnants. De un
milliard en 1923, le commerce gcncral de
T4. O. F. est passé à quinze cents millions
tn 1924. En 1925, comme el/illrc définitif,
nous enregistrerons vraisemblablement deux
milliards.
la progression des marchandises impor-
tées ou exportées a été saisissante : 850.000
tonnes en 1922, 960.000 tonnes en 1923 et
plus d'un million de tonnes en 1924.
Les rendements de la productivité agricole
sont considérables. Les arachides exportées
dépassent 450.000 tonnes, les amandes de
palme plus de 150.000 tonnes, le cacao plus
de 8.000 tonnes.
7industrie des bois est aussi en plein dé-
veloppement et l'exportation portait en 1915
sur 120.000 tonnes.
La culture du coton qui fait Tobjet d'une
sollicitude particulière du Gouverneur Géné-
ral, permettra d'apporter bientôt une. con-
tribution A l'industrie cotonnière française.
Il reste à faire sur ces vastes territoires
de grands travaux que M. J. Carde, avec 1
toute la clarté de son esprit, expose dans
un ordre d importance au point de vue 'de
leur réalisation et en tenant compte de la
situation financière de la métropole. 1
Sur ses budgets, qui tous sont en plus-va-
lut, l'Afrique Occidentale pourra prélever
plus de 75 millions qui seront, cette année,
consacrés principalement aux travaux dit
port de Dakar, à la réorganisation du Thiès-
Niger et au chemin de fer de la Côte
1 (f Ivoire.
Les œuvres sociales n'ont pas été négligées
et M. J. Carde peut se montrer fier des me-
sures prises par lui et des résultats obtenus
pour développer l'enseignement et les œu-
vres d'assistance prouvant, une fois de plus,
que la civilisation française n'oublie jamais
son rôle vis-à-vis des populations indigènes
Placées sous sa protection.
L.-G. Thibault
8.8 –-
M. Albert Sarraut en France
0
M. Albert Sarraut, le jeune et sympathique
ambassadeur de France à Angora, est attendu
à Paris demain, venant de Constantinople, par
le Simplon-Express.
On sait que l'ancien ministre des Colonies
doit se présenter au Sénat dans l'Aude à la
succession du regretté docteur Gauthier, qui fut
ministre des Travaux publics et de la Marine.
M. Albert Sarraut a été député de Lesignan
(Aude), de 1902 à 1924 ; son pète, M. Orner
Sarraut, fut le fondateur du parti républicain
dans l'Aude, et son frère aine, m. Maurice
Sarraut, directeur de la Dépêche de Toulouse,
est sénateur de l'Aude depuis une dizaine d'an-
nées. 4'.
A propos d'une arrestation
A propos d'une arrestation
Le journal Yffumanité proteste contre
l'arrestation arbitraire au Dahomey, d'un
nommé Touvalou, anciennement inscrit au
barreau de Paris. Il résulte des renseigne-
ments officiels qui nous ont été fournis, que
Touvalou a été arrêté à Lomé et incarcéré à
Cotonou à la suite de plusieurs plaintes
pour faux et usage de faux.
Nouvel Institut colonial
A la suite de la visite de M. Léod Penier,
ministre des Colonies, à Mulhouse, un groupe
d'industriels de cette ville, membres de la
Société Industrielle, dont on vient de fêter le
centenaire, ont décidé la création d un Institut
Colonial , placé sous le patronage de la Cham-
bre de Commerce.
Cet Institut, organi sé pour l'étude des ma-
1 tières premières provenant de nos colonies, se
préoccupera surtout des questions colonnires
et lainières.
A LA CHAMBRE
---0-0--
DEBAT
La correspondance d'Abd-el-Krim
Le député communiste Henriet qui, on
s'en souvient, éprouva un certain nombre
de difficultés au cours d'un oyage qu'il
voulait achever au Maroc, a demandé à la
Chambre de fixer la date de son interpella-
tion sur la correspondance saisie chez Abd-
el-Krim.
M. Painlevé, ministre de la Guerre, de..
mande le renvoi à la suite.
M. Henriet. La correspondance d'Abd-
ct-IÜim a certainement une grande impor-
tance et des noms ayant été prononcés, soit
de personnalités politiques1 soit de finan-
ciers, la publicité s'impose afin que l'on
sache qui a poussé Abd-el-Krim et le Gou-
vernement français dans cette guerre.
M. Painlevé a porté lui-même une accu-
sation contre des députés communistes qui
auraient concerté un plan avec Abd-el-
Krim. Je mets au défi le ministre d'appor-
ter une preuve de ces tractations !
Il faut que la vérité éclate ! Si vous ne
voulez pas de cette puhlièité, c'est qu'elle
vous épouvante 1
Le renvoi à la suite, mis aux voix, est
ordonné.
- f QUESTIONS ECRITES
Congés hors cadres 1
M. Auguste Brunet, député, demande a M. le
minisire des Colonies si l'article t6 du décret
du 2 mars 11)10 prévoyant la concession aux
fonctionnaires coloniaux de congés hors ca-
dres et sans solde pour servir dnns les entre-
prises intéressant le développement de l'in-
lluence française continue de recevoir son ap-
plication ; spécialement, si les administrateurs
des colonies, quulillés par leur expérience des
questions économiques et leur pratique des
pays neufs pour prêter leur concours à l'œu-
vre de mise en valeur des territoires d'outre-
mer, peuvent actuellement bénéficier, suivant
le vuni du législateur, des congés susvisôs et
dans quelle proportion pour chacune des trois
dernières années, les demandes de l'espèce ont
été accueillies. (Question du 18 mars 1920.)
liéyunse. Les dispositions combinées des
articles 66 du décret du 2 mars 1910 sur la
solde du personnel colonial et 33 de la loi du
30 décembre 19'13 sur les pensions, permettent
aux fonctionnaires et employés civils, y com-
pris ceux régis au point do vue do la retraite
par l'article H de la loi du 5 août 1879, d'être
détachés au service des départements, commu-
nes, colonies, pays de protectorat, pays étran-
gers, établissements publics et privés, a la con-
dition, toutefois, de servir l'tntrt public tt
s'il s'agit d'établissements privés d'appartenir
à des entreprises commerciales ou Industrielles
intéressant le développement de l'influence
française. Le département des colonies a tou-
jours accueilli avec bienveillance les demandes
dé iïilse hors cadre revêtant ces divers caractè-
res et les a transmises avec avis favorable (t
inotivé au ministère des finances dont l'avis
conforme est prescrit par l'art. 33 de la loi pré-
citée. or. ce département tend de plus en plus
a refuser son adhésion aux requêtes qui lui sont
nrésentées. Le nrfrtlf uu'i! en donne n'est autre
que l'intérêt du Trésor qui continue a assumer
la charge de la retraite des fonctionnaires ainsi
dlnchs, alors qu'ils cessent d'être au ser-
(létachés,,, Etat 11 ajoute que les intéressés de-
vice de
meurent, d'ailleurs, s'ils désirent s'affranchir
de ce contrôle libres de demander leur mise
en disponibilité pure et simple pour affaires
personnelles. 11 estime enfin tenir compte en
agissant ainsi, des critiques élevées à diffé-
rentes reprises, devant le Portemcnt, notam-
ment par la commission des finances au Sénat,
au sujet du trop grand nombre de fonctionnai-
res placés en service détaché. C'est ainsi qu'au
cours de ces trois dernières années, il a été
respectivement proposé a l'administration des
nnnnfes. 3, 6 et 3 mises hors cadres d'adminis-
trateurs coloniaux, dont 3, 4 et 1, par suite de
rejets, ont etc seulement suivies d'effet.
A la Coflunissioa de 1" Allérie,
des Colonies et des Protectorats
-()-G--
La Commission de l'Algérie et des Colo-
nies s'est réunie sous la présidence de M.
Diugnc, député du Sénégal.
Aoiès avoir entendu l'exposé de M. Lu-
cien Saint, Résident Général de Tunisie et.
après avoir examiné la situation en Tuni-
sie, a constaté avec satisfaction l'apaise-
ment réalisé dans les esprits et a exprimé
l'espoir d'un rapprochement de plus en
plus étroit avec les divers éléments de la
population de la Régence.
li!e a également constaté l'heureux dé-
veloppement donné aux œuvres d'assis-
tance et d'hygiène et émis le vœu que cette
politique humanitaire soit poursuivie avec
ténacité.
Elle a préconisé l'application intensifiée
des programmes de fixation des indigènes
au sol. suivant les méthodes actuellement
poursuivies, qui ont permis de réserver
aux mêmes indigènes jusqu'ici 200.000 hec-
tares prélevés sur les terres domaniales.
Dans l'ordre social et politique, la Com-
mission exprime le vœu que tout en tenant
compte des ménagements compatibles avec
le milieu, toutes les réformes utiles répon-
1 dant à la mission éducatrico de la France,
soient méthodiquement réalisées dans la
Régence. , -
Au point de vue économique, la commis-
sion a émis le vomi qu'une politique colo-
niale douanière à large vue associe plus
étroitement la Régence à la.France pour
lui ter contre le nationalisme des pays
étrangers.
Elnicnt. présents : MM. Angoulvant, Par.
thélemy Rohalia, lier thon (André) Rri-
gault, Brunet (la Réunion), Diagne, Doriot,
Rrnest Outrey, Fontanier, Gasparin, Henry
Michel, Lafagette, Le Moigne, Mallarmé.
Mazerand, N o u e 11 e, Pcrrenu-Prnrlier
(Pierre), Petit, Poitou-Duplessy, Proust, Ri-
boisière (comte de la), Roux-Freissineng,
Snml-Just (général de), Taittinger, Thom-
son, Valurle. Warren (Edouard de).
L'AUTONOMIE
DE L'ARMEE COLONIALE
Envisageant, dans un quotidien, ce qu'il faut
penser du projet gouvernemental sur l'organi-
sation générnile de l'armée, It, (némn (iirod,
président de la Commission, nous confirme la
sauvegarde absolue de l'autonomie de l'armée
oolonlRile « qui a été une des forces de cette
année f. fi. hl'
Et soaveaîr de Vaa WoMcthewea
0
Un grand nombre d'amis du Gouverneur
Général Vollenhoven, tombé glorieusement le
19 juillet 1918 comme capitaine au régiment
colonial du Maroc, ont quitté Paris samedi ma-
tin pour un pieux pélerinage à la tombe du
grand colonial disparu.
Le général Messimy, Président du Comité,
les Gouverneurs Généraux Carde et Olivier,
plusieurs autres personnalités du monde colo-
nial, beaucoup d'anciens officiers, sous-offi-
ciers et soldats du régiment de Vollenhoven
ont tenu à honorer sa mémoire et à venir s' in-
cliner sur sa tombe, près de Longpont (Aisne)
au cours d'une cérémonie qui fut très simple.
Vollenhoven, Gouverneur Général à 39 ans,
grande intelligence, esprit clair et réalisateur,
avait dirigé l'Indochine et l'A. O. F. à des
heures difficiles. Sa disparition fut une perte
irréparable pour nos colonies. Il tomba frappé
mortellement, après avoir été blessé trois fois
au cours de la campagne.
Pour le Muséum
---0-0..-
Les précieuses collections rapportées par
le duc d'Orléans. de ses explorations et de
ses chasser en Afrique, ont été léguées par
le brillant explorateur au Muséum d'his-
toire naturelle.
Ce legs princier ne comprend pas moins
de vingt-quatre peaux d'ours, une variété
merveilleuse d'oiseaux capturés dans le Bar
el Gbazar, des pelages de tigres, peaux de
phoques, etc.
M. Mangin, directeur du Muséum, est
parti pour Bruxelles, afin d'examiner et dé-
nombrer les pièces multiples de la donation.
Dans les ports coloniaux
0^0
Le lkl/uin, premier sous-mnrin construit
depuis la guerre, vu entreprendre, sous les
ordres du commandant Bléhant, une croi-
sière d'endurance, avant de rejoindre l'es-
cadrille de Toulon : de Cherbourg il gagnera
Brest et, en douze jours, Dakar ; après
cinq jours de séjour dans cette ville, le
submersible se rendra à Las-Pulmns, Casa-
hlanca. Alger, Toulon ; le voyage de Dakar
à Alger devra être exécuté en douze jours,
sans escale dans un port étranger, à moins
de nécessité absolue, et sans plongée dans
les eaux territoriales étrangères.
Le sultan du Maroc à Paris
--0-0--
Le programme du voyage du sultan en
France est lixo de la manière suivante :
Le sultan partira de Casablanca sur un
navire de guerre. Il arrivera à Toulon le
I l juillet et a Paris le 12. Il sera reçu à
l'Hôtel de Ville le 13 et assistera, avec M.
Doumorgue, le 11, it la revue des troupes
devant l'Arc de Triomphe.
Le sultan assistera à l'inauguration de
l'lrutitut musulmnn, avec M. Doumergue,
le J;) et à l'inauguration de la mosquée, le
16 ainsi qu'à la prière.
Le programme des jours suivants sera
fixé ultérieurement.
Le retour du sultan du Maroc s'effec-
tuera sur un navire de guerre, par Bor-
deaux. Le sultan sera sans doute accompa-
gné de ses fils, du grand-vizir et de ses
ministres.
-@le
Le coton en Afrique
Occidentale Française
Après les résultats de la campagne agricole
1925-1926, qui ont accusé un accroissement
important de la culture cotonnière, le Gouver-
neur Général de l'Afrique Occidentale Fran-
çaise a tenu à préciser, en les complétant, cer-
taines prescriptions de sa circulaire du 15 mars
1924 relative à l'application de l' arrêté orga-
nisant la production des textiles.
Des routes nouvelles ont été établies, les
usines d'égrenage ont été multipliées, mais les
centres d'achat ne sont pas encore suffisamment
nombreux. Or, il importe, si on ne veut pas
briser l'élan qui a été donné dans les colonies
à la culture cotonnière, d'éviter aux agriculteurs
les déplacements excessifs, avec les fatigues
et les pertes de temps qui en découlent.
Dans ce but, le Gouverneur Général pres-
crit de prendre au plus tôt les dispositions né-
cessaires pour que les transactions relatives au
coton ne se fassent, au cours de la prochaine
campagne, que sur des marchés régionaux offi-
ciellement désignés et organisés de telle sorte
que l'indigène producteur de coton n' ait pas à
parcourir pour s' y rendre, une distance supé-
rieure à une trentaine de kilomètres.
Ces marchés seront tous aménagés de façon
à assurer la stricte application des mesures de
conditionnement, à réaliser éventuellement le
triage par qualité et la pesée publique des lots,
avant leur présentation aux acheteurs.
Ces marchés seront reliés au réseau routier
par une piste accessible aux convois automo-
bilesf
Telles sont les mesures, d'ordre essentielle-
ment pratique, qui ont été prises pour améliorer
les transactions et intensifier, par cela même, la
culture cotonnière.
TAUX DE LA PIASTRE
0
A la date du 5 juin 1026. lo taux officiel de la
piastre il Saison était de 17 fr. 25.
TAUX DE LA ROUPIE
–
la roupie dans FIndc était de 10 fr. 90.
III. NARI0 IOUSTAN
aux jouraées de la aiarée rochclaise
–o-«–
M. Mario Houstan, sous-secrétaire d'Etat
à la Murine marchande, a assisté iiier à la
troisième journée de la marée iroeiieUiise
en compagnie de MM. Christian Morch,
président de la Chambre de Commerce ;
Albert Meyer, consul suisse à Bordeaux ;
André liesse, député ; Perreau, sénateur-
maire.
Trois chalutiers, L'futssiron, Goclan, Ma-
rianne, ont emporté vers le large, à midi
trente, les délégations devant lesquelles les
équipages ont fait des démonstrations de
poche.
onob-
Lois, Décrets, Arrêtés
00
Décret du 28 mai 1926 portant approbation
du compte définitif du budget local des
Iles Saint-Pierre et Miquelon pour l'exer-
cice 1924,
Aux termes de ce décret, est approuvé le
compte déiinitif du budget des lies Saint-
rieiru et Miquelon, pour l'Exercice liqt. ar-
rêté en Conseil d'udmiuistrution, en rccettes,
à la somme de Il.02l.-W0 fr. 37, et en déper-
*
ses, ù lu somme de ,>.385.010 fr. 38.
Décret du 28 mai 1926 complétant le décret
du 16 décembre 1924 portant réglementa-
tion de la police sanitaire des animaux
dans les territoires du Cameroun.
Décret du 28 mai 1926 approuvant un pre-
lèvement sur la Caisse de réserve des
Nouvelles-Hébrides et une ouverture de
crédits supplémentaires au budget spé-
cial des Nouvelles-Hébrides, exercice
1925.
Aux tenues de re décret, sont approuvés les
arrêtés en date du 2i murs 1I:W, du Gouver-
neur de la Nouvelle-Calédonie et dépendan-
ces, Iluut-Colllmissairc de la l-'rance uux
Nouvelles-Hébrides, portant prélèvement sur
la Cuisse de léserve des Services nationaux
de l'archipel. d'une somme de 2.750 francs, et
ouverture do crédits supplémentaires corrl's.
pondants au budget, spéfiul des Nouvclles-
I lébrides, exercice 19?5.
Décret du 29 mai 1926 portant relèvement
du taux limite des coefficients applicables
aux droits spécifiques perçus sur les mar-
chandises importées ou exportées.
Aux termes de ce décret, pendant une pé-
riode qui ne pourra dépasser le 3t décembre
11>28, les droits spécifiques a lentréc el a la
sortie sont perçus en !Arlkuc occidentale
française avec application de coefficients de
majoration fixés I:al' arrêté du Gouverneur
fîénéral pris en Conseil de gouvernement ou
en Commission permanente du Conseil du
gouvernement, après avis de la Commissfon
supérieure des mercuriales.
Ces coefllcients sont supprimés ou modi-
fiés dans les mêmes fonnes : la révision est
obligatoire tous les six mois.
Les arrêtés du Gouverneur Général sont
immédiatement transmis au mini.-tre des Co-
lonies.
I.e Gouverneur Général adresse annuelle-
ment au ministre des Colonies un rapport sur
les résultais économiques et financiers de
l'application des nrrétés prévus ci-dessus. Ce
rnpioivt est communiqué an ministre des
Finances et au ministre du Commerce c-t de
l'Industrie.
Les coefficients ne peuvent dépasser G pour
les droits d'entrée et i pour les droits de
sortie.
Le décret du 10 décembre 1020 est abrogé.
Avenant à la convention de concession du
chemin de fer franco-éthiopien de Djibouti
à Addis-Abeba (erratum).
[J. O. du 5 juin 192(5.)
Arrêté du lfl juin 1925 attribuant des indem-
nités au trésorier général de l'Afrique Oc-
cidentale Française et au trésorier payeur
du Sénégal.
Aux termes de cet arrêté, j(.s indemnités
annuelles forfaitaires de VT.^50 et de 17.250 fr.
sont aeeordees respectivement, t\ titre person-
nel, tant qu'ils resteront dans leur posle ac-
tuel, a MM, Cloipieinin, trésorier général de
1 Afrique Occidentale Française, et Poesson,
trésorier-payeur du Sénégal'.
Ces indemnités sont destinées à dédommager
les intéressés de la perte des remises qu'ils
percevaient sul" les droits d'octrois municipaux
supprimes et sur les traites cautionnées sous-
crites en payement desdits droits
Le présent arrêté aura effet a compter du
lor janvier 1920.
Arrêté du lor juin 1926 fixant le nombre des
places du concours d'admission au stage
de l'école coloniale.
Aux termes de cet arrêté, l'article 2 de l'ar-
rêté du ;10 janvier lU2d, lixant le nomhrc des
places du concours d'admission au stage
l'école coloniale des l,r et 2 juin 1026, a été
modilié ainsi qu'il suit :
Le nombre des places mises au concours
susvisé esl lixé i:i.
Les stagiaires de l'école coloniale, provenant
de ce concours, qui auront suhi avec succès
les épreuves de sortie de l'école, seront affec-
tés, sur leur demande, d'après leur ordre de
classement, aux groupes de colonies et terri-
toires a mandats, mentionnés ci-dessous, jus-
qu'à concurrence du nombre indiqué pour clui-
cun d'eux :
Afrique Occidentale Française 15
Madagascar ! 3
Afrique Kqualoriale Française 8
(Vite Française des SUlllalis ., 2
Cameroun .:. 6
Togo 4
Ht a Plissements français de l'Océanie 0
(J. 0(1. du 0, juin. 1926.)
4..
En Guinée espagnole
-0-0-
Des gorilles enlèvent une femme
r.1' \11('mh)'(\<; dt' .l'('xpéditÍün t.flic1(',lIc espa-
gnole que dirige le général Munez de Prado,
chargée d'établir des postes mditairo.s et des
stations sanitaires aux frontières de la Guinée,
Ront arrivés a Elobcy Grande, sur la frontière
du Cameroun, où ils ont dû. tout d'abord, dé-
>baras»ser la région du bout Benito el, les l>opds
de la rivière Otorho, d(\ familles de gorilles qui
dévastent les lilontalions.
Certains d'entre, ces gorillps ont réussi à enle-
ver une femme indigène et a l'eimmener en cap-
tivité, dans leur repaire. Des indigènes sont pnr.
tis à son secours.
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