Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-06-04
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 juin 1926 04 juin 1926
Description : 1926/06/04 (A27,N85). 1926/06/04 (A27,N85).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397132w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. No 85 - = NUMERO : Hi CENTlMKë VENDREDI SOIR, 4 JUIN 1926
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Les Annales Ce le ni aies
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR ..LU ANIIJALU COLOleIALll" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
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DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAULT
RétuliM « AùiiaiitraUM : 34, Rue du Moiftt-Ttiabor, PARIS-t- TéiépWie : LOUVRI 1M7
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8988 f g,rGItI/W 180 1 M » a
Oi t'aboniM duM tMH U« IwtHi pMto et dim lm priulipom ubrwwm
Retour de Syrie
e.8
M. de Jouvenel nous revient de Syrie, pré-
cédé d'une heureuse renommée. Ses amis se
IOIIt, à la vérité, employés à créer autour du
haut-commissaire cette atmosphère de sympa-
thie que n' avaient pas connue quelques-uns
de ses prédécesseurs. Nous voulons croire que
la faiseuse de gloire qu'est la grande presse
n'a pas abusé de la confiance de ses lecteurs.
M. de Jouvenel a parlé, ou on l' a fait par-
ler, et les propos réellement tenus ou à lui
prêtés sont rassurants et. comme il convient,
optimistes.
Des conversations qu on nous a rapportées
ou des articles que nous avons eu l'occasion
de lire, se dégagent plusieurs réflexions.
La première, c'est que l' an dernier, on ne
nous a pas dit tout à fait la vérité à la tribune.
Un orateur, que je connais bien, avait fait
allusion à certains désaccords avec nos amis
et voisins les Anglais, avec nos voisins les
Turcs, mais le Ministre des Affaires étran-
gères en avait nié l'existence et manifesté
quelque dédain à l'égard de la crédulité qui
portait un député à ajouter foi à des propos
fcussi dénués de fondement. Mal renseignée,
la Chambre approuvait le ministre. Aujour-
d'hui, nous avons l'aveu que ces difficultés
existaient bien. Peut-être étaient-elles moins
graves que ne le pensait l'interpellateur en
question, mais elles n'étaient pas une invention
'd'un esprit porté à dramatiser les choses. Cet
exemple ne serait pas perdu s'il pouvait ame-
ner quelques-uns de mes collègues à montrer
un peu plus de méfiance à l'égard des vérités
officielles.
Ma secon de ré flexion est que la responsa-
bilit6 du général Sarrail, pour certaine qu'elle
soit, n'était pas aussi grande, aussi étendue
qu'on a bien voulu le dire, que l'ont affirmée
têt adversaires et que le Gouvernement l'a
laissé entendre. Sous prétexte de déblayer la
discussion des questions de personne, M.
Briand avait, d'une phrase dédaigneuse et ra-
pide, porté une appréciation d'ensemble sur
l'Administration des trois généraux qui
< étaient succé d é à Beyrouth comme hauts-
cofmmssaires. Des applaudissements avaient
-éd.., sur les bancs de la chite et du centre
stim ̃ bieii m ceux de la gauche. Les mo-
approuvaient la condamnation du géné-
rai Serrail et les radicaux le blame infligé
implicitement à l'Administration du général
Coaràud, et à celle du général Weygand.
Niais cette justice distributive avait l'incon-
vénient de ne pas respecter l'iquité et aussi
celui de cacher la vérité.
Il ne saurait être question ici de distribuer
Véloge ou le bllme aux prédécesseurs de M.
'•je Jouvenel. mais leurs erreurs ne sauraient
expliquer uniquement les difficultés que, l'an
ilemier, nous avons trouvées en Syrie.
Aujourd hui, on cétebre l'administration
de M. de Jouvenel qui a amélioré une situa-
tion qui était, en effet, assez grave. Mais si
ce que l'on soutenait à la fin de l' année der-
nière avait été vrai, il aurait sutfi de quelque
deux ou trois mois pour que nos difficultés
prissent fin.
Or, il n'en est rien. Des succès ont été rem-
portés dans le Djebel-Druse, nous sommes
rentrés à Soueida, et cette victoire a, paraitiI,
eu un grand retentissement en Orient, mais
tette région est loin d'être pacifiée. On a beau
nous dire que Soltan Attrache ne réunit au-
tour de lui qu'un millier de guerriers, lesquels
tlaturellement, ne continuent la guerre que con-
traints et lorcés, mais à qui fera-t-on croire
qu'une aussi faible force soit capable de nous
tenir sérieusement en échec ? Comment fie
fait-il qu' on n'en ait pas raison plus vite ? Et,
(1" autre part, comment un journaliste officieux
pévoit-il non pas une diminution de nos effec-
tifs, mais leur maintien, sinon leur renforce-
ment ?
La Syrie est-elle pacifiée ? D'aucuns l'affir-
ment, mais on peut en douter. Nous sommes
payés pour savoir ce que valent certaines assu-
rances officielles. Depuis de longs mois, on
nous déclarait qu'à l'exception du Djebel
Druse, le resté du pays était calme. Mais,
presque au même moment, un télégramme de
presse nous donnait comme une chose digne
d'attention que le Hait-Commissaire ait pu
aller de Damas à Beyrouth sans incident d'au-
cune sorte.
La période où l'on nous affirmait que la
paix était rétablie était justement celle où
l'insécurité régnait dans tout l'Etat de Damas,
et où l'inquiétude était dans tous les esprits.
Et qui est-ce qui parle ainsi ? C'est M. Bes-
nard, secrétaire général de la Mission latque,
membre du Comité Central de la Ligue des
Droits de l'Homme. M. Bernard ajoute :
« Plusieurs fois par semaine, la ligne Bey-
routh-Damas était coupée, et la route de terre
était à peu près interdite. A Damas, le centre
de la ville était entouré d'un réseau jir fils de
fer barbelés, et à l'intérieur des barrages inter-
disaient l'accès des quartiers dangereux. »
Plus loin, le même auteur, dans le remar.
quable article dont nous extrayons ces cita-
tions, écrit : « La rébellion avait gagné tous
les environs, et pris le caractère d'une insur-
rection nationale, la répression nécessaire nour-
rissait l'insurrection ; ceux que les journaux
appelaient des bandits étaient regardés par
beaucoup de Damascains comme des héros et
salués. ouand on les pendait, comme des mar-
tyrs de la patrie. »
Voilà ce que rapporte un homme qui sait
voir, dont la sincérité et l'honnêteté sont pour
tous ceux qui le connaissent hors de tout soup-
çon. Les fahs qu'il rapporte remontent à
deux ou trois mois. Mais au moment où ils se
passaient, les connaissions-nous ? Nous vivions
dans une parfaite tranquillité, nous étions tous
rassurés et convaincus que, sauf au Djebel-
Druse, nos soldats exerçaient la plus inoffen-
sive des actions de police.
Depuis le départ du général Sarrail, la
presse a fait le silence sur les événements de
Syrie. On ne parle de rien. On ne dit rien des
mesures qu'à différentes reprises le Haut-
Commissaire a prises à l'égard de la presse.
Damas a été plusieurs fois bombardée, et nous
n'en avons rien su.
M. Besnard est arrivé en Syrie fin février
avec le dessein de se rendre à Damas. Ren-
seigné comme nous l'étions en France, il pen-
sait que c'était une entreprise facile. Mais dès
qu'il fut débatqué, on lui conseilla fortement
de ne pas aller dans cette ville, tant était
grande l'insécurité. Et ce n'est qu'à la fin de
son séjour qu'il a pu réaliser son projet.
Ces quelques faits nous invitent à témoigner
quelque scepticisme à l'égard des nouvelles
optimistes ou on nous donne en abondance.
A vrai dire, les journaux qui se chargent de
nous renseigner laissent entrevoir que les cho-
ses vont moins bien qu'on ne l'imprime. « Il
ne faut pas croire, lit-on dans l'un d'eux, que
tout soit maintenant terminé ; des soubresauts
sont encore à craindre qui contraindront l'ar-
mée du Levant à faire bonne garde. Ses effec-
tifs, fatigués par une campagne d'un an et un
hiver rigoureux, doivent être renforcés ou rele-
vés, et nous savons qu'il est dans les concep-
tions du haut-commissaire de faire rentrer dans
le traité de trente ans projeté avec les Etats
une clause par laquelle ceux-ci s'engageraient
à entretenir de leur budget les soldats français
en garnison chez eux et qui garantissent, en
somme, leur sécurité. »
Voilà qui en dit long sur l'avenir de notre 1
domination en Syrie et sur la pacification dont
on nous vante les progrès. Ces soubresauts,
qui exigent le maintien d'une armée de 50.000
hommes, me rendent rêveur sur la valeur de
notre pacification. Nom ne songeons pas à
dénier à M. de Jouvenel les grandes qualités
qu'on fui attribue, ni les éminents services
qu'il a rendus à notre pays en Orient. Sa
personnalité n'est pas en cause. Mais il s'agit
d'une entreprise dans laquelle on s'est lancé à
la légère, et qui n' ajoute en rien à la force et
à la prosnérité de notre pays. Sans parler de
la contradiction qu'il y a entre l'affirmation de
certains principes et let efforts que nous fai-
sons pour nous imposer à des peuples qui dé-
sirent l'indépendance. Autant nous compre-
nons l'action qui a été faite au Maroc sans en
approuver toutes les manifestations, autant il
nous semble funeste que l'on poursuive une
oeuvre qui est destinée à l'échec. La Syrie est
pour la Fran actuelle un nouveau Mexique.
Il s'agit de savoir si nous allons nous entêter
dans une entreprise malheureuse ou si nous
allons essayer de la liquider an mieux. Voyons
la réalité, ne nous payons pas de mots et ne
soyons pas dupes d'un optimisme de commande
et éminemment dangereux.
Henry Fontanierf
Dàputé du Cantal.
8..
AD CINSEIL SOtiUÈm BES MUNIES
---
Le Conseil Economique du Conseil Supé-
rieur des CDlonies, a terni hiar une séance
f léuièro dans le grand amphithéâtre de
'cole coloniale sous la présidence de M.
Lucien Hubert, Iprésident.
Il a été discuté trois questions soumises
po/r le Gouvernement à ses délibérations :
Réforme du régime douanier colonial
(rapjxxrteur M. Artaud) ;
Proposition de loi de MM. de Monzie et
Messimy, concernant les Sociétés fondées
pour la mise on valeur des Colonies (rap-
porteur M. Seguin) ;
Propositions de l'Association des Grands
Ports français concernant les relations fn-
tre ila France et ses colonies (rapporteur
M. Jacque).
La discussion die ces questions continue
aujourd'hui.
8"
La CMlribriiofl votoilaire an Sénégal
--0-0--
La première liste de la contribution vo-
lontaire publiée par notre confrère L'Ouest
Africain Français, de tmkar, a atteint la
somme de 33.930 francs pour la banlieue de
Dakar, 58.481 francs pour les Européens
et les indigènes, 2.700 fr. pour lee Maro-
cains, 850 francs pour le iperaoinnel tdo
l'Institut Pasteur.
Un laver CIIIDIII a Dinar
Pour apporter une agréable diversion à la
monotonie des journées d'hôpital, le Comité
de la Croix-Rouge de Dakar, présidé par la
brave (c Mère Thérèse », vient d'installer un
Foyer Colonial à l'hôpital colonial.
Ce Foyer, situé dans un pavillon isolé,
construit pendant la guerre, sur les fonds
de la Croix-Rouge, est destiné à procurer
aux malades quelques distractions, en met-
tant à leur disposition des livres, journaux,
revues, jeux d'intérieur et de plein air,
ainsi que des boissons hygiéniques.
La présidente, Mme Thérèse Nars, rece.
vra avec reconnaissance les livres, journaux,
revues et jeux que l'on voudra bien lui re-
mettre pour le Foyer de l'hôpital.
Di disews bl. line 1811111
00
Notre ami Mario Roustan a pro-
noncé aujourd'hui un fort intéres-
sant discours devant une assemblée
choisie de coloniaux de marque, que M.
Léon Perrier, ministre des Colonies, honorait
de sd présence,
Avec son éloquence nette, précise, chaude
et mesurée tout à la lois, Véminent sous-se-
crétaire d'Etat à la marine marchande qui
prodigue, sans compter, son temps à la chose
publique, a indiqué les liens étroits qui unis-
sent les colonies à la marine marcltande. Il
a montré que le développement des rapports
entre la métropole et les colonies et, du mime
urup, leur prospérité réciproque étaient fonc-
tion de la marine marchande.
Peu nous chaut d'avoir des colonies si les
produits qu'elles exportent nous passent sous
le nez, comme eût dit un peu vulgairement
Francisque Sarcey. Notre rôle ne doit pas
être, sur les territoires où nous avons planté
notre drapeau et tenté d'importer notre civi-
lisation - dans ce qu'elle doit avoir de meil-
teur celui de Vadministrateur ou du gam-
darme.
Mario Roustan s'est attaché plus spéciale-
ment à préciser l'effort que nous devons réa-
liser sur la Côte Occidentale d'Afrique.
Le sympathique sénateur du Morbihan,
Rio, qui fut un des prédécesseurs de notre
collaborateur rue Boccador, écrivait récem-
ment que Vamélioration des services mariti-
mes avec nos colonies ne pouvait se réaliser
que si les ports destinés à recevoir paquebots
et cargos étaient suffisamment aménagés.
Cest l'évidence même.
Roustan l'a bien montré.
Voici Dakar. Soit comme port d'escale,
toit comme port d'exportation et d'importa-
tion, il est appelé à prendre un développe-
ment qu'on n'avait pas prévu il y a trente
ans. Les travaux d'aménagement et d'exten-
sion ont été interrompus par la guerre et n'ont
pas été repris. Des études, devis et projets
complets ont été établis depuis trois ans : ils
comprenaient :
La création d'un môle aux combustibles qut
fait actuellement défaut;
La construction de môles pour les arachi-
ées, car lexportation de ces graines par Da-
kar tléPtlJlI actuellement IOO.Dœ tonnet;
Les dragages nécessaires pour tenir compte
de T augmentation du tonnage des navires;
Et divers travaux de liaison:
Le montant de cette étape de première ur-
gence peut être de 75 à 100 millions de
francs.
Souhaitons que, malgré les modifications
envisagées au premier projet dont l'adjudica.
tion a été annulée en raison même de cet
amendements, rien ne retarde plus des tra-
vaux dont Vêxécution s'impose impérieuse-
ment.
Il n'y a Pas que Daktl, qui doit solliciter 1
Vattention si vigilante de notre ami le Gou-
verneur Général Carde, il y a aussi le dra-
gage du port de Conakry, Vamélioration de j
son wharf ainsi que ceux de Grand Bassam
et de Wridi.
L'Afrique Equatoriale française qui espère
son chemin de fer. doit avoir à son terminus
maritime Pointe Noire un outillage complet,
d'autant plus complet, moderne, mécanique et
per.fectionné que la main-d'œtn)re y sera
rare, et déjà Von parle au Gabon de voir
se créer là un nouveau Dakar.
Mais la prospérité franco-coloniale forme
une chaîne et qu'un anneau tombe, la chaîne
est tout entière sans valeur.
Avoir des bateaux suffisants. C'est bien.
Avoir des ports four les recevoir. C'est
mieux.
Créer des marchés en France Pour vendre
les produits de nos colonies, alors qu'actuel-
lement beaucoup trop partent sur Anvers, Li-
verpool, Hambourg ou Gènes quand ce n'est
pas les deux Amériques. Voilà ce qui serait
parfait.
Une coordination étroite des services pour
aboutir à ce résultat sera une oeu7ec d'une
grande portée économique et morale.
Celui qui réalisera cela aura bien mérité
du pays.
Marcel Ruedel
Lois, Décrets, Arrêtés
-O-()--
Décret du 1er juin 1926 autorisant la Cham-
bre de commerce d'Oran à contracter un
emprunt pour travaux à la gare d'Oran.
Aux termes de ce décret, est portée de
1.300.000 fr. îi 2 millions de frnncs la somme
que la Chambre de commerce est autorisée à
emprunter en vertu du décret du 9 avril
1914 et le tnux maximum d'intérêt dudit
emprunt est flxé i\ 8
Les surtaxes que la rompnpnie P. L. M. est
autorisée a percevoir en vertu de l'article 2
du décret du 0 avril ')14. il la gare princi-
pale d'Oran seront perçues dnns les infimes
conditions A la gare tt'Oran-Mllrine.
Le taux maximum d'intérêt de l'emprunt
autorise par le présent décret pourra êtra
modifié par décision du ministre du Commerce
et de l'Industrie, après nouvelle délibération
de la Chambre do commerce.
J. 0. du 3 juin 1926).
les biens séquestrés au Cameroun
0
Cette question qui a soulevé antérieurement
d'assez sévères critiques, serait actuellement
l'objet de nouvelles réclamations qui abouti-
raient à la Société des Nations, au cours d'une
prochaine session.
A LA CHAMBRE
--0-0---
DEBATS
La correspondance d'Abd el Krim
En fin de séance, la Chambre, saisie d'une
demande d'interpellation de M. (Hemriet, dé-
puté communiste, sur la 'publicité que le
Gouvernement compte donner à la corres-
jjontiance saisie lors de la reddition d'Abd
el Krim, décide de etatuer ultérieurement
sur la fixation de la date.
DANS LES COMMISSIONS
Commission de législation civile
M. Alcide Delinont, député de la Martini-
que, républicain sociatiate, a été nommé,
viee-flH'ésident (le la Commission de légis-
lation civile et criminelle de Ja Chambre.
QUESTIONS ECRITES
Les versements rétroactifs
M. Proust, député, demande à M. le minisire
des Colonies : t. sur quelles bases doit être
calculé le versement rétruactif, prévu par l'arti-
cle 72 de là loi des pensions du 14 avril 1924,
pour la validation de services accomplis dans le
cadre des affaires indigènes, par un administra-
teur des colonies issu de ce cadre et promu
avant l'institution de la caisse locale des retrai-
t- de l'Afrique occidentale française, c'est-à-dire
versant seulement iL la caisse de prévoyance;
V" s'il serait juste de demander à cet adminis-
trateur le versement d'une somme supérieure,
ajoutant que la loi ne prévoit que le versement
de « p. 100 de la rétribution des services rappe-
té,,, (Oiirçfioit du 23 février 1926.)
IWftonsc. - Dans le cas envisagé par la ques-
tion posée, les sommes vrrsées par l'intéressé à
une caisse do prévoyance lui restent acquises a
titre personnel et ne sauraient être acceptées en
vue de la validation des services locaux au sens
de l'article 72 de la loi du H avril 1924. Confor-
mément aux dispositions dudit article, la volldo.
tion des services ne peut être opérée que par le
versement de la retenue réglementaire de 5 p. 1m
pour la période antérieure nu 17 avril 192V au
profit du budget local qui a supporté le paye-
ment do la solde pendant la période envisagée et
qui doit également assumer la charge de la part
contributive de la pension pour la partie afféren-
te aux services validés.
Retraites
M. Plétri, député, demande il AI, le ministre
des Colonies de vouloir bien procéder a un nou-
vel examen de la question des retraites des an-
ciens surveillants militaires des établissements
pénitentiaires coloniaux, ajoutant que les pen-
sions de ces agents ne semblent pas avoir
été augmentées dans les mêmes proportions que
celles des fonctionnaires appartenant ù des ca-
tégories analogues. (Qucstion du 2 avril 1926.)
RonBe. En se référant à la réponse qu'il
a faite à une question du même ordre, n. 6909,
à M. le déuuté Piétri, insérée au Journal officiel
du 23 février 1926 (2o séance de la Chambre), le
département ne peut que faire remarquer que les
dispositions de la loi du 14 avril 1024, relatives
nu coefficient et à la revision des pensions con-
cédées antérieurement ù l'intervention de la loi,
sont d'ordre général et ne peuvent être évidem-
ment modifiées en faveur d'une seule catégorie
de personnel. Au demeurant, les mesures de
l'espèce ne pourraient être prises que sur Itlnt.
tiative du ministre des Finances, seul chargé
de la législation des pensions.
–,– 8..
Au Conseil d'État
Rejet d'une requête des commis principaux
des Douanes et Régies de ltlDdochiDe
Le Conseil : considérant d'une part,
qu'en vertu du décret du 11 septembre
ItoJO, il appartient uu Gouverneur Général
de l'Indochine de réglementer ,l'ol'gnuisu-
tion et l'uv.ancclllcnt du personnel des ca-
dres locaux : qu'aux termes de l'article
'^5 de l'arrèlé du Gouverneur Général de
l'Indochine, en date du 20 juin 1921 fixant
le statut des fonctionnaires des services
locaux de ila Colonie « le temps de service
« accompli dans certains postes insalubres
« ou dangereux, déterminés par arrété du
Il Gouverneur Général, est compté, par
u moitié en sus, au point -- de vue - des droits
Il ii l avancement ; ce temps supplémen-
« tairo est ajouté, en fin d'année, à la
Il durée effective des services des intéres-
Il sés et déterminera leur nouveau rang
« sur la liste d'ancienneté ». Considérant
que cette disposition doit être interprétée
comme permettant de faire état, jusqu'à
concurrence de moitié, du temps de ser-
vice accompli dans un poste déclaré insa-
lubre depuis la dernière promotion du
fonctionnaire Intéressé : que ces conditions
nouvelles d'avancement ne s'appliquent
qu'aux tableaux d'ancienneté établis posté-
rieurement audit arrêté, l'article 25 sus-
visé - JÙst pas entAché de rétroactivité - et
ne viole aucun droit acquis.
Dès lors les requérants ne sont ras
fondés à demander l'annulation de la no-
mination à l'ancienneté de divers commis
principaux de 2e classe du service des
Douanes et Régies.
Tels sont les motifs pour lesquels c
Conseil d'glul a rejeté la requête de M.
Cotteret et autres commis principaux des
Douanes et Itégies de l'Indochine, a l'effet
d'obtenir l'annulation d'un arrêté du Gou-
verneur Général de la Colonie, nommant à
l'ancienneté divers commis principaux du
20 classe.
Les requérants soutenaient que « le
« Gouverneur Général de l'Indochine avait
Il fait une inexacte interprétation de 'nr-
Il ticle 25 de son arrêté du 20 juin 1981,
CI fixant les régies communes applicables
Il nu personnel régi par arrêtés -locaux.
Si cet article, ajoutaient-ils, permet de
r, compter, en vue de l'avancement, jns-
fi qu'à concurrence de moitié de sa durée,
'II le temps de service accompli dans cor-
« tains postes insalubres ou dangereux, il
« ne comprend aucune disposition rétro-
'< active et ne prrmet., par suite, de
« compte le temps passé dans lesdits pos-
«
« Cette interprétation est d'ailleurs con-
» flrmée par l'article 11 de l'arrêté du 20
« juin, réglementant le slatut particulier
(i dit personnel des Douanes et Régies de
« l'Indochine ».
La décision de rejet, prise par le Conseil
d'fttat, précise -la situation des intéressés,
elle établit leurs obligations, elle supprime
l'équivoque. 1
Dépêches de l'Indochine
La réception du Gouverneur Général
à Saigon
Le Gouverneur Général a été reçu le
1er fuin, à 17 heures, à la Mairie de Saïgon
par ta Municipalité entourée des vorps élus
et de toutes les notabilités trançaises et
indigènes présentes dans la capitale de la
Cochinehine. Devant un auditoire nom-
breux et attentif, le Gouverneur Général a
exprimé sa satisfaction de l'occasion qui
lui était offerte de procéder, en présence
des représentants qualifiés de la popula-
tion, dans une conversation cordiale et
confiante, à un examen général ae la poli-
tique Irançaise en Indochine, et de dissiper
ainsi les malentendus que des critiques in-
téressées auraient pu faire naftre.
Le Gouverneur Général a exposé la né-
cessité de mettre le régime liscal de l'Indo-
chine en harmonie avec les doctrines mo-
dernes aussi bien qu'avec les besoins créés
par le développement rapide dit pays. Pour
cela, il faut procéder à une refonte métho-
dique et prudente du système actuel, en
nlein accord avec les représentants élus de
la population.
Au suiet du régime des concessions, le
Gouverneur Général, analysant la régle-
mentation actuelle, montra qu'elle n'est
plus en état de satisfaire aux exigences
économiques croissantes d'une colonisation
chaque jour plus intensive. Il insista no-
tamment sur ce fait que le régime en vi-
gueur doit, être rendu plus souple, afin de
répondre aux besoins nouveaux.
Abordant enfin la question politique, il a
affirmé qu'il est possible et souhaitable (le
développer la politique déjà largement libé-
rale, instaurée par ses prédécesseurs, en
tenant compte de toutes les aspirations légi-
times et en reiulant plus étroite la coopé-
ration franco-annamite à laquelle l'intérêt
comme le cœur commandent à tous de tra-
vailler. Il a a¡outé,toutelois, qu'une pareille
politique ne peut ètre réalisée, que si les
deux .populations savent avoir l'une pour
l'autre la confiance et les égards qui doi-
vent régler leurs rapports.
Le Gouverneur Général a mis en garde
la population indigène contre une agitation
politique dont le seul effet serait de com-
promettre une œuvre de réformes qui ne
peut se poursuivre que dans une atmos-
phère d'ordre et de tranquillité. Il a ter-
miné son discours par un appel chaleu-
reux en faveur de la souscription nationale
pour le relèvement du franc.
- L'erpold du Gouverneur Général a re-
cueilli les marques les plus vives d'appro-
bation et a provoqué les applaudissements
unanimes de l'auditoire.
La souscription nationale volontaire pour
le. relèvement du franc s'organise en Indo-
chine. Le Journal Officiel et tous les orga-
nes de la presse locale ont publié le mes-
sage aux colo7iies, cdblé à ce sujet par
M. Léon Perrier. AL Alexandre Varenne
a. lui-même, par l'intermédiaire de l'admi-
nistration locale, adressé un émouvant ap-
pel à la population française de tous les
pays de r Un ion, et ouvert Ui souscription
pur nn rcrsrmrnt jH-isonnel de dix mille
francs,
-eeb
Le cours du riz
SAIGON
2 juin
(les 1.000 Uilos en piastres)
Riz n° 1, 25 0/0 brisures 112 70
Ri/ n° 2 10 0/0 brisures Jz 1 iD 2 50 0;0 brisures 101 20
Brisures n° 1 et 2 85 50
Brisures no ;» et j. 7t »
Farines 30 80
Paddy \ï,nll-Loll'g .,. 61 50
Paddy Co-Cong M 50
Paddy Baixau 03 50
Paddy Bac-Lieu (Vi 50
Copràfa (les 100 kilos) 18 »
(Par dépêche fndopacifi.)
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le 2 juin, le taux de la piastre était ù Sai-
gon de 16 fr. W.
Voici égaJement le Unix des achats à ternie
de la piastre à Saïgon sur : Paris. 8 jours, 17,fi:);
30 jours, l7.Kr> ; tin jours, I.I() : UU JOUIS, l8.2j.
-$a-
TAUX DE LA ROUPIE
0
A la date du 3 juin 19245 le taux officiel de
la roupie dans l'Inde était de 10 fI' J').
La cintrainte par corps en Indochine
La législation aotuiellement en vigueur
laisse subsister l'application de la contrain-
te par corps, en matière civile et commer-
ciale, contre les indigènes et asiatiques
Assimilés.
Rntre autres inconvénients graves retu>
législation a celui d'encourager les prêls
nsiiraires en laissant aux mains des usu-
riers une arme puissante gr&ce i1 laquelle
Il leur est loisible de se livrer Ù leur Iratie
dans des conditions ruineuses pour les em-
prunteurs el sans qu'ils aient i\ redouter
d'aléas.
Après avoir pnvédé <\ une large consul-
tation dans Ions les pays de l'Union indo-
chinoise, M. le Kuiuvorncur Général Ya-
renno, très heureusement inspiré, vient
de soumettre au ministre des Colo-
nies un projet de décret aux tenues
duquel la contrainte par corps, en matière
fivile et commerciale, ne pourra plus être
ordonnée par les tribunaux qu'à la demande
expresse du créancier et seulement, en cas
de mauvaise fni du débiteur, dfiment cons-
tatée par le jugement.
La réforme envisagée doit aboutir ¡\ res-
treindre l'application de la contrainte par
corps A des cas exceptionnels, ceux ou vrai-
ment existe la mauvaise foi du débiteur.
L'arrivée de M. de Jouvenel
-0.0-
Venant de Marseille, M. Henry de Jouve-
nel, haut-commissaire de la "République
française en, Syrie, a été accueilli à la gare
du P.-L.-M., hier matin à 9 h. 35, par MM.
DaniÓlou, sous-secrétaire d'Elat aux Affai.
l'es étrangères, représentant M. Briand, de
Monzie, ministre des Travaux publics, Bé.
renger, ambassadeur, Brcssut, directeur à
la préfecture, représentant M. Morain, et
nombre d'amis -personnels.
M. de Jouvenel a été reçu dans la mati-
née an (juai d'Orsay par M. Briand, qui
l'a retenu à déjeuner.
.t. -
L' AVIATION COLONIALE
--0-0--
Le vice-amiral Dumesnil à Alger
Malgré un temps assez peu favorable, le
vice-amiral Dumesnil, inspecteur général de
la marine, a quitté. Bt/erte hier matin, à
six heures, pour Alger. à bordi d'un hydra-
vion Goliath. Deux hydravions de la base
deKarouba l'ont accompagné jusqu'à Alger.
Sept autres appareils l'ooit escorté pendant
quelques milles et sonrf, revenus à leur base.
De Brazzaville à Paris
M. Robert Landiech, ingénieur de la Com-
pagnie Minière du Congo Français, avait
récemment emmené avec lui. en Afrique
Equalorialc française, un avion
Durant son séjour colonial il s'est ef-
forcé de montrer les immense»? avantages
que l'on pourrait retirer de l'usage de cet
appareil.
•Satisfait, de ses démonstrations, M. Lan-
diech s'est proposé de rentrer en France
uniquement par la voie des aine.
Il avait, le 20 mai, atteint Coton ou par
les étapes : Brazzaville-Pointe-Noire, Poin-
te-Noi re-Po rl-< ien.fi 1, Porl{-iGentifl-L>oua!a,
Douala-Colonou, faittt; pour la première
fois par un aviateur. Depuis le 21 mai il a
parcouru plus de 2.7Î>0 kilomètres.
Le raid entrepris par M. Landiech est
d'autant plus reinarquaible que sa tentative
est uniquement, privée, qu'elle ne reçoit au-
cune assistance et (fUI' son auteur est mu-
tilé d'une main, suite d'une blessure de
guerre.
-
An conseil feutrai de la Nartiniqae
(De notre correspondant particulier) :
Le Conseil gtinéral de la Martinique s'est
réuni en session extraordinaire le 17 avril
dernier. La session a été ouverte par M. da
(juise, Gouverneur intérimaire de la colo-
nie qui a exposé aux membres de J'üssem-
blée les affaires qui avaient motivé leur
réunion.
Les premières paroles du Gouverneur
ont été pour Joseph Clerc, membre du
Gonseil général, décédé depuis la dernière
session. Il a ensuite fait mention de la dé-
claration du ministre des Colonies au sujet
des bruits répandus sur la cession des eo-
tonil's et i>l a rappelé «pie M. Périer avait
dit à la tribune de la Chambre que u iamai
à aucun moment, sous aucun prétexte
dans aucune circonstance une pareille hy-
jiothèse n'a clé envisagée et encore moins
discutée ».
Après l'évocation de la collaboration
loyale des Pouvoirs élus et de l'adminis-
tration, M. dtï Guise est passé il l'examen
«les affaires jt l'ordre du jour.
L'organisation des Antilles et la réforme
des soldes ont été les deux premières indi-
quées. La première a élé soumise à ia der-
nière session liu Conseil général par l'Ins-
pecteur général des -olonies, chef de mis-
sion et la seconde a fait l'objet d'un, ca.bld-
lei il. L'organisation
des Antilles a été étudiée par une Commis-
sion qui a déposé ses conclusions et la ré-
forme des soldes a donné lieu à des remar-
«jues que le Chef de la ixtlonie a soumises
5. rassemblée. Le relèvement des soldes et
la dépense imp«triante qu'il nécessite l'a
amené à parler de la situation financière de
rn<-.
L'exercice 1020, a di't 'le Gouverneur,
« peut normalement compter sur des plus-
values de recettes importantes par rapport
aux prévisions. Ces plus-values assureront,
comme en 192.5, le service de nouvelles sol-
des. Si les ressources que \oiis ave/, votées
A. la dernière session de 1925 peuvent être
mises rapidement en recouvrement les dé-
penses de l'exercice pourixint, avec beau-
coup d'ordre ef d'économie, être assurées. »
Il a ajouté : << .le ne vous étonnerai pas.
Messieurs, en vous disant, que si le bud-
get était en équilibre au moment où vous
1 avez voté, il ne l'est plus aujourd'hui du
fait de la hausse importante des devises
étrangères. Tous les crédits inscrits sont in-
suffisants pour permettre la simple exécu-
tion du programme modeste qui était pré-
vu. i.
M. de Guise a énuméré les charges Iosî
plus importantes auxquelh s le budget, aura
h faire face et il a indiqué les sources aux-
quelles il faudrait puiser pour ob'einr des
roceltes parmi lesquelles il a cité l'impêt,
sur le revenu qui tend à dégrever les «clas-
ses laborieuses et ù demander une contri-
bution plus forte au produit du capital qu';\
celui du travail pour ré]tondre Ù l'idéal de
justice qui est commun «i tous.
l.e Conseil général qui n'a jamais re-
culé devant les mesures nécessaires, D'ii'
le Gouverneur, saura prendre, cette fois en-
core. celles qui s'imposent, pour mettre la
vie de la colonie l'abri de toute atteinte.
Le statut de l'HApitn.l Colonial el la créa-
tion de l'Kcole de Médecine ont été les der-
nières affaires mentionnées dans le dis-
cours on Gouverneur qui a terminé par
celte «léclaration aux membres du .Conseil
général : k I.'Administration entend pour-
suivre en complet accord avec vous, l'exé-
cution du programme qu'elle s't>*t tracé
ainsi que la création et le développement
des iriivres économiques et sociales suscep-
tibles d'améliorer In condition matérielle et
morale de la population ».
e 5; ,. - i i j e is a
Les Annales Ce le ni aies
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR ..LU ANIIJALU COLOleIALll" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
.AtH.- ctlUc'--"" ----. P '~*J–*– A% xp"Mi
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RétuliM « AùiiaiitraUM : 34, Rue du Moiftt-Ttiabor, PARIS-t- TéiépWie : LOUVRI 1M7
u.&8 8
evî#0iî*JL5iSIi^ 1 i France «t Colonie*. 80. 4S » al.
8988 f g,rGItI/W 180 1 M » a
Oi t'aboniM duM tMH U« IwtHi pMto et dim lm priulipom ubrwwm
Retour de Syrie
e.8
M. de Jouvenel nous revient de Syrie, pré-
cédé d'une heureuse renommée. Ses amis se
IOIIt, à la vérité, employés à créer autour du
haut-commissaire cette atmosphère de sympa-
thie que n' avaient pas connue quelques-uns
de ses prédécesseurs. Nous voulons croire que
la faiseuse de gloire qu'est la grande presse
n'a pas abusé de la confiance de ses lecteurs.
M. de Jouvenel a parlé, ou on l' a fait par-
ler, et les propos réellement tenus ou à lui
prêtés sont rassurants et. comme il convient,
optimistes.
Des conversations qu on nous a rapportées
ou des articles que nous avons eu l'occasion
de lire, se dégagent plusieurs réflexions.
La première, c'est que l' an dernier, on ne
nous a pas dit tout à fait la vérité à la tribune.
Un orateur, que je connais bien, avait fait
allusion à certains désaccords avec nos amis
et voisins les Anglais, avec nos voisins les
Turcs, mais le Ministre des Affaires étran-
gères en avait nié l'existence et manifesté
quelque dédain à l'égard de la crédulité qui
portait un député à ajouter foi à des propos
fcussi dénués de fondement. Mal renseignée,
la Chambre approuvait le ministre. Aujour-
d'hui, nous avons l'aveu que ces difficultés
existaient bien. Peut-être étaient-elles moins
graves que ne le pensait l'interpellateur en
question, mais elles n'étaient pas une invention
'd'un esprit porté à dramatiser les choses. Cet
exemple ne serait pas perdu s'il pouvait ame-
ner quelques-uns de mes collègues à montrer
un peu plus de méfiance à l'égard des vérités
officielles.
Ma secon de ré flexion est que la responsa-
bilit6 du général Sarrail, pour certaine qu'elle
soit, n'était pas aussi grande, aussi étendue
qu'on a bien voulu le dire, que l'ont affirmée
têt adversaires et que le Gouvernement l'a
laissé entendre. Sous prétexte de déblayer la
discussion des questions de personne, M.
Briand avait, d'une phrase dédaigneuse et ra-
pide, porté une appréciation d'ensemble sur
l'Administration des trois généraux qui
< étaient succé d é à Beyrouth comme hauts-
cofmmssaires. Des applaudissements avaient
-éd.., sur les bancs de la chite et du centre
stim ̃ bieii m ceux de la gauche. Les mo-
approuvaient la condamnation du géné-
rai Serrail et les radicaux le blame infligé
implicitement à l'Administration du général
Coaràud, et à celle du général Weygand.
Niais cette justice distributive avait l'incon-
vénient de ne pas respecter l'iquité et aussi
celui de cacher la vérité.
Il ne saurait être question ici de distribuer
Véloge ou le bllme aux prédécesseurs de M.
'•je Jouvenel. mais leurs erreurs ne sauraient
expliquer uniquement les difficultés que, l'an
ilemier, nous avons trouvées en Syrie.
Aujourd hui, on cétebre l'administration
de M. de Jouvenel qui a amélioré une situa-
tion qui était, en effet, assez grave. Mais si
ce que l'on soutenait à la fin de l' année der-
nière avait été vrai, il aurait sutfi de quelque
deux ou trois mois pour que nos difficultés
prissent fin.
Or, il n'en est rien. Des succès ont été rem-
portés dans le Djebel-Druse, nous sommes
rentrés à Soueida, et cette victoire a, paraitiI,
eu un grand retentissement en Orient, mais
tette région est loin d'être pacifiée. On a beau
nous dire que Soltan Attrache ne réunit au-
tour de lui qu'un millier de guerriers, lesquels
tlaturellement, ne continuent la guerre que con-
traints et lorcés, mais à qui fera-t-on croire
qu'une aussi faible force soit capable de nous
tenir sérieusement en échec ? Comment fie
fait-il qu' on n'en ait pas raison plus vite ? Et,
(1" autre part, comment un journaliste officieux
pévoit-il non pas une diminution de nos effec-
tifs, mais leur maintien, sinon leur renforce-
ment ?
La Syrie est-elle pacifiée ? D'aucuns l'affir-
ment, mais on peut en douter. Nous sommes
payés pour savoir ce que valent certaines assu-
rances officielles. Depuis de longs mois, on
nous déclarait qu'à l'exception du Djebel
Druse, le resté du pays était calme. Mais,
presque au même moment, un télégramme de
presse nous donnait comme une chose digne
d'attention que le Hait-Commissaire ait pu
aller de Damas à Beyrouth sans incident d'au-
cune sorte.
La période où l'on nous affirmait que la
paix était rétablie était justement celle où
l'insécurité régnait dans tout l'Etat de Damas,
et où l'inquiétude était dans tous les esprits.
Et qui est-ce qui parle ainsi ? C'est M. Bes-
nard, secrétaire général de la Mission latque,
membre du Comité Central de la Ligue des
Droits de l'Homme. M. Bernard ajoute :
« Plusieurs fois par semaine, la ligne Bey-
routh-Damas était coupée, et la route de terre
était à peu près interdite. A Damas, le centre
de la ville était entouré d'un réseau jir fils de
fer barbelés, et à l'intérieur des barrages inter-
disaient l'accès des quartiers dangereux. »
Plus loin, le même auteur, dans le remar.
quable article dont nous extrayons ces cita-
tions, écrit : « La rébellion avait gagné tous
les environs, et pris le caractère d'une insur-
rection nationale, la répression nécessaire nour-
rissait l'insurrection ; ceux que les journaux
appelaient des bandits étaient regardés par
beaucoup de Damascains comme des héros et
salués. ouand on les pendait, comme des mar-
tyrs de la patrie. »
Voilà ce que rapporte un homme qui sait
voir, dont la sincérité et l'honnêteté sont pour
tous ceux qui le connaissent hors de tout soup-
çon. Les fahs qu'il rapporte remontent à
deux ou trois mois. Mais au moment où ils se
passaient, les connaissions-nous ? Nous vivions
dans une parfaite tranquillité, nous étions tous
rassurés et convaincus que, sauf au Djebel-
Druse, nos soldats exerçaient la plus inoffen-
sive des actions de police.
Depuis le départ du général Sarrail, la
presse a fait le silence sur les événements de
Syrie. On ne parle de rien. On ne dit rien des
mesures qu'à différentes reprises le Haut-
Commissaire a prises à l'égard de la presse.
Damas a été plusieurs fois bombardée, et nous
n'en avons rien su.
M. Besnard est arrivé en Syrie fin février
avec le dessein de se rendre à Damas. Ren-
seigné comme nous l'étions en France, il pen-
sait que c'était une entreprise facile. Mais dès
qu'il fut débatqué, on lui conseilla fortement
de ne pas aller dans cette ville, tant était
grande l'insécurité. Et ce n'est qu'à la fin de
son séjour qu'il a pu réaliser son projet.
Ces quelques faits nous invitent à témoigner
quelque scepticisme à l'égard des nouvelles
optimistes ou on nous donne en abondance.
A vrai dire, les journaux qui se chargent de
nous renseigner laissent entrevoir que les cho-
ses vont moins bien qu'on ne l'imprime. « Il
ne faut pas croire, lit-on dans l'un d'eux, que
tout soit maintenant terminé ; des soubresauts
sont encore à craindre qui contraindront l'ar-
mée du Levant à faire bonne garde. Ses effec-
tifs, fatigués par une campagne d'un an et un
hiver rigoureux, doivent être renforcés ou rele-
vés, et nous savons qu'il est dans les concep-
tions du haut-commissaire de faire rentrer dans
le traité de trente ans projeté avec les Etats
une clause par laquelle ceux-ci s'engageraient
à entretenir de leur budget les soldats français
en garnison chez eux et qui garantissent, en
somme, leur sécurité. »
Voilà qui en dit long sur l'avenir de notre 1
domination en Syrie et sur la pacification dont
on nous vante les progrès. Ces soubresauts,
qui exigent le maintien d'une armée de 50.000
hommes, me rendent rêveur sur la valeur de
notre pacification. Nom ne songeons pas à
dénier à M. de Jouvenel les grandes qualités
qu'on fui attribue, ni les éminents services
qu'il a rendus à notre pays en Orient. Sa
personnalité n'est pas en cause. Mais il s'agit
d'une entreprise dans laquelle on s'est lancé à
la légère, et qui n' ajoute en rien à la force et
à la prosnérité de notre pays. Sans parler de
la contradiction qu'il y a entre l'affirmation de
certains principes et let efforts que nous fai-
sons pour nous imposer à des peuples qui dé-
sirent l'indépendance. Autant nous compre-
nons l'action qui a été faite au Maroc sans en
approuver toutes les manifestations, autant il
nous semble funeste que l'on poursuive une
oeuvre qui est destinée à l'échec. La Syrie est
pour la Fran actuelle un nouveau Mexique.
Il s'agit de savoir si nous allons nous entêter
dans une entreprise malheureuse ou si nous
allons essayer de la liquider an mieux. Voyons
la réalité, ne nous payons pas de mots et ne
soyons pas dupes d'un optimisme de commande
et éminemment dangereux.
Henry Fontanierf
Dàputé du Cantal.
8..
AD CINSEIL SOtiUÈm BES MUNIES
---
Le Conseil Economique du Conseil Supé-
rieur des CDlonies, a terni hiar une séance
f léuièro dans le grand amphithéâtre de
'cole coloniale sous la présidence de M.
Lucien Hubert, Iprésident.
Il a été discuté trois questions soumises
po/r le Gouvernement à ses délibérations :
Réforme du régime douanier colonial
(rapjxxrteur M. Artaud) ;
Proposition de loi de MM. de Monzie et
Messimy, concernant les Sociétés fondées
pour la mise on valeur des Colonies (rap-
porteur M. Seguin) ;
Propositions de l'Association des Grands
Ports français concernant les relations fn-
tre ila France et ses colonies (rapporteur
M. Jacque).
La discussion die ces questions continue
aujourd'hui.
8"
La CMlribriiofl votoilaire an Sénégal
--0-0--
La première liste de la contribution vo-
lontaire publiée par notre confrère L'Ouest
Africain Français, de tmkar, a atteint la
somme de 33.930 francs pour la banlieue de
Dakar, 58.481 francs pour les Européens
et les indigènes, 2.700 fr. pour lee Maro-
cains, 850 francs pour le iperaoinnel tdo
l'Institut Pasteur.
Un laver CIIIDIII a Dinar
Pour apporter une agréable diversion à la
monotonie des journées d'hôpital, le Comité
de la Croix-Rouge de Dakar, présidé par la
brave (c Mère Thérèse », vient d'installer un
Foyer Colonial à l'hôpital colonial.
Ce Foyer, situé dans un pavillon isolé,
construit pendant la guerre, sur les fonds
de la Croix-Rouge, est destiné à procurer
aux malades quelques distractions, en met-
tant à leur disposition des livres, journaux,
revues, jeux d'intérieur et de plein air,
ainsi que des boissons hygiéniques.
La présidente, Mme Thérèse Nars, rece.
vra avec reconnaissance les livres, journaux,
revues et jeux que l'on voudra bien lui re-
mettre pour le Foyer de l'hôpital.
Di disews bl. line 1811111
00
Notre ami Mario Roustan a pro-
noncé aujourd'hui un fort intéres-
sant discours devant une assemblée
choisie de coloniaux de marque, que M.
Léon Perrier, ministre des Colonies, honorait
de sd présence,
Avec son éloquence nette, précise, chaude
et mesurée tout à la lois, Véminent sous-se-
crétaire d'Etat à la marine marchande qui
prodigue, sans compter, son temps à la chose
publique, a indiqué les liens étroits qui unis-
sent les colonies à la marine marcltande. Il
a montré que le développement des rapports
entre la métropole et les colonies et, du mime
urup, leur prospérité réciproque étaient fonc-
tion de la marine marchande.
Peu nous chaut d'avoir des colonies si les
produits qu'elles exportent nous passent sous
le nez, comme eût dit un peu vulgairement
Francisque Sarcey. Notre rôle ne doit pas
être, sur les territoires où nous avons planté
notre drapeau et tenté d'importer notre civi-
lisation - dans ce qu'elle doit avoir de meil-
teur celui de Vadministrateur ou du gam-
darme.
Mario Roustan s'est attaché plus spéciale-
ment à préciser l'effort que nous devons réa-
liser sur la Côte Occidentale d'Afrique.
Le sympathique sénateur du Morbihan,
Rio, qui fut un des prédécesseurs de notre
collaborateur rue Boccador, écrivait récem-
ment que Vamélioration des services mariti-
mes avec nos colonies ne pouvait se réaliser
que si les ports destinés à recevoir paquebots
et cargos étaient suffisamment aménagés.
Cest l'évidence même.
Roustan l'a bien montré.
Voici Dakar. Soit comme port d'escale,
toit comme port d'exportation et d'importa-
tion, il est appelé à prendre un développe-
ment qu'on n'avait pas prévu il y a trente
ans. Les travaux d'aménagement et d'exten-
sion ont été interrompus par la guerre et n'ont
pas été repris. Des études, devis et projets
complets ont été établis depuis trois ans : ils
comprenaient :
La création d'un môle aux combustibles qut
fait actuellement défaut;
La construction de môles pour les arachi-
ées, car lexportation de ces graines par Da-
kar tléPtlJlI actuellement IOO.Dœ tonnet;
Les dragages nécessaires pour tenir compte
de T augmentation du tonnage des navires;
Et divers travaux de liaison:
Le montant de cette étape de première ur-
gence peut être de 75 à 100 millions de
francs.
Souhaitons que, malgré les modifications
envisagées au premier projet dont l'adjudica.
tion a été annulée en raison même de cet
amendements, rien ne retarde plus des tra-
vaux dont Vêxécution s'impose impérieuse-
ment.
Il n'y a Pas que Daktl, qui doit solliciter 1
Vattention si vigilante de notre ami le Gou-
verneur Général Carde, il y a aussi le dra-
gage du port de Conakry, Vamélioration de j
son wharf ainsi que ceux de Grand Bassam
et de Wridi.
L'Afrique Equatoriale française qui espère
son chemin de fer. doit avoir à son terminus
maritime Pointe Noire un outillage complet,
d'autant plus complet, moderne, mécanique et
per.fectionné que la main-d'œtn)re y sera
rare, et déjà Von parle au Gabon de voir
se créer là un nouveau Dakar.
Mais la prospérité franco-coloniale forme
une chaîne et qu'un anneau tombe, la chaîne
est tout entière sans valeur.
Avoir des bateaux suffisants. C'est bien.
Avoir des ports four les recevoir. C'est
mieux.
Créer des marchés en France Pour vendre
les produits de nos colonies, alors qu'actuel-
lement beaucoup trop partent sur Anvers, Li-
verpool, Hambourg ou Gènes quand ce n'est
pas les deux Amériques. Voilà ce qui serait
parfait.
Une coordination étroite des services pour
aboutir à ce résultat sera une oeu7ec d'une
grande portée économique et morale.
Celui qui réalisera cela aura bien mérité
du pays.
Marcel Ruedel
Lois, Décrets, Arrêtés
-O-()--
Décret du 1er juin 1926 autorisant la Cham-
bre de commerce d'Oran à contracter un
emprunt pour travaux à la gare d'Oran.
Aux termes de ce décret, est portée de
1.300.000 fr. îi 2 millions de frnncs la somme
que la Chambre de commerce est autorisée à
emprunter en vertu du décret du 9 avril
1914 et le tnux maximum d'intérêt dudit
emprunt est flxé i\ 8
Les surtaxes que la rompnpnie P. L. M. est
autorisée a percevoir en vertu de l'article 2
du décret du 0 avril ')14. il la gare princi-
pale d'Oran seront perçues dnns les infimes
conditions A la gare tt'Oran-Mllrine.
Le taux maximum d'intérêt de l'emprunt
autorise par le présent décret pourra êtra
modifié par décision du ministre du Commerce
et de l'Industrie, après nouvelle délibération
de la Chambre do commerce.
J. 0. du 3 juin 1926).
les biens séquestrés au Cameroun
0
Cette question qui a soulevé antérieurement
d'assez sévères critiques, serait actuellement
l'objet de nouvelles réclamations qui abouti-
raient à la Société des Nations, au cours d'une
prochaine session.
A LA CHAMBRE
--0-0---
DEBATS
La correspondance d'Abd el Krim
En fin de séance, la Chambre, saisie d'une
demande d'interpellation de M. (Hemriet, dé-
puté communiste, sur la 'publicité que le
Gouvernement compte donner à la corres-
jjontiance saisie lors de la reddition d'Abd
el Krim, décide de etatuer ultérieurement
sur la fixation de la date.
DANS LES COMMISSIONS
Commission de législation civile
M. Alcide Delinont, député de la Martini-
que, républicain sociatiate, a été nommé,
viee-flH'ésident (le la Commission de légis-
lation civile et criminelle de Ja Chambre.
QUESTIONS ECRITES
Les versements rétroactifs
M. Proust, député, demande à M. le minisire
des Colonies : t. sur quelles bases doit être
calculé le versement rétruactif, prévu par l'arti-
cle 72 de là loi des pensions du 14 avril 1924,
pour la validation de services accomplis dans le
cadre des affaires indigènes, par un administra-
teur des colonies issu de ce cadre et promu
avant l'institution de la caisse locale des retrai-
t- de l'Afrique occidentale française, c'est-à-dire
versant seulement iL la caisse de prévoyance;
V" s'il serait juste de demander à cet adminis-
trateur le versement d'une somme supérieure,
ajoutant que la loi ne prévoit que le versement
de « p. 100 de la rétribution des services rappe-
té,,, (Oiirçfioit du 23 février 1926.)
IWftonsc. - Dans le cas envisagé par la ques-
tion posée, les sommes vrrsées par l'intéressé à
une caisse do prévoyance lui restent acquises a
titre personnel et ne sauraient être acceptées en
vue de la validation des services locaux au sens
de l'article 72 de la loi du H avril 1924. Confor-
mément aux dispositions dudit article, la volldo.
tion des services ne peut être opérée que par le
versement de la retenue réglementaire de 5 p. 1m
pour la période antérieure nu 17 avril 192V au
profit du budget local qui a supporté le paye-
ment do la solde pendant la période envisagée et
qui doit également assumer la charge de la part
contributive de la pension pour la partie afféren-
te aux services validés.
Retraites
M. Plétri, député, demande il AI, le ministre
des Colonies de vouloir bien procéder a un nou-
vel examen de la question des retraites des an-
ciens surveillants militaires des établissements
pénitentiaires coloniaux, ajoutant que les pen-
sions de ces agents ne semblent pas avoir
été augmentées dans les mêmes proportions que
celles des fonctionnaires appartenant ù des ca-
tégories analogues. (Qucstion du 2 avril 1926.)
RonBe. En se référant à la réponse qu'il
a faite à une question du même ordre, n. 6909,
à M. le déuuté Piétri, insérée au Journal officiel
du 23 février 1926 (2o séance de la Chambre), le
département ne peut que faire remarquer que les
dispositions de la loi du 14 avril 1024, relatives
nu coefficient et à la revision des pensions con-
cédées antérieurement ù l'intervention de la loi,
sont d'ordre général et ne peuvent être évidem-
ment modifiées en faveur d'une seule catégorie
de personnel. Au demeurant, les mesures de
l'espèce ne pourraient être prises que sur Itlnt.
tiative du ministre des Finances, seul chargé
de la législation des pensions.
–,– 8..
Au Conseil d'État
Rejet d'une requête des commis principaux
des Douanes et Régies de ltlDdochiDe
Le Conseil : considérant d'une part,
qu'en vertu du décret du 11 septembre
ItoJO, il appartient uu Gouverneur Général
de l'Indochine de réglementer ,l'ol'gnuisu-
tion et l'uv.ancclllcnt du personnel des ca-
dres locaux : qu'aux termes de l'article
'^5 de l'arrèlé du Gouverneur Général de
l'Indochine, en date du 20 juin 1921 fixant
le statut des fonctionnaires des services
locaux de ila Colonie « le temps de service
« accompli dans certains postes insalubres
« ou dangereux, déterminés par arrété du
Il Gouverneur Général, est compté, par
u moitié en sus, au point -- de vue - des droits
Il ii l avancement ; ce temps supplémen-
« tairo est ajouté, en fin d'année, à la
Il durée effective des services des intéres-
Il sés et déterminera leur nouveau rang
« sur la liste d'ancienneté ». Considérant
que cette disposition doit être interprétée
comme permettant de faire état, jusqu'à
concurrence de moitié, du temps de ser-
vice accompli dans un poste déclaré insa-
lubre depuis la dernière promotion du
fonctionnaire Intéressé : que ces conditions
nouvelles d'avancement ne s'appliquent
qu'aux tableaux d'ancienneté établis posté-
rieurement audit arrêté, l'article 25 sus-
visé - JÙst pas entAché de rétroactivité - et
ne viole aucun droit acquis.
Dès lors les requérants ne sont ras
fondés à demander l'annulation de la no-
mination à l'ancienneté de divers commis
principaux de 2e classe du service des
Douanes et Régies.
Tels sont les motifs pour lesquels c
Conseil d'glul a rejeté la requête de M.
Cotteret et autres commis principaux des
Douanes et Itégies de l'Indochine, a l'effet
d'obtenir l'annulation d'un arrêté du Gou-
verneur Général de la Colonie, nommant à
l'ancienneté divers commis principaux du
20 classe.
Les requérants soutenaient que « le
« Gouverneur Général de l'Indochine avait
Il fait une inexacte interprétation de 'nr-
Il ticle 25 de son arrêté du 20 juin 1981,
CI fixant les régies communes applicables
Il nu personnel régi par arrêtés -locaux.
Si cet article, ajoutaient-ils, permet de
r, compter, en vue de l'avancement, jns-
fi qu'à concurrence de moitié de sa durée,
'II le temps de service accompli dans cor-
« tains postes insalubres ou dangereux, il
« ne comprend aucune disposition rétro-
'< active et ne prrmet., par suite, de
« compte le temps passé dans lesdits pos-
«
« Cette interprétation est d'ailleurs con-
» flrmée par l'article 11 de l'arrêté du 20
« juin, réglementant le slatut particulier
(i dit personnel des Douanes et Régies de
« l'Indochine ».
La décision de rejet, prise par le Conseil
d'fttat, précise -la situation des intéressés,
elle établit leurs obligations, elle supprime
l'équivoque. 1
Dépêches de l'Indochine
La réception du Gouverneur Général
à Saigon
Le Gouverneur Général a été reçu le
1er fuin, à 17 heures, à la Mairie de Saïgon
par ta Municipalité entourée des vorps élus
et de toutes les notabilités trançaises et
indigènes présentes dans la capitale de la
Cochinehine. Devant un auditoire nom-
breux et attentif, le Gouverneur Général a
exprimé sa satisfaction de l'occasion qui
lui était offerte de procéder, en présence
des représentants qualifiés de la popula-
tion, dans une conversation cordiale et
confiante, à un examen général ae la poli-
tique Irançaise en Indochine, et de dissiper
ainsi les malentendus que des critiques in-
téressées auraient pu faire naftre.
Le Gouverneur Général a exposé la né-
cessité de mettre le régime liscal de l'Indo-
chine en harmonie avec les doctrines mo-
dernes aussi bien qu'avec les besoins créés
par le développement rapide dit pays. Pour
cela, il faut procéder à une refonte métho-
dique et prudente du système actuel, en
nlein accord avec les représentants élus de
la population.
Au suiet du régime des concessions, le
Gouverneur Général, analysant la régle-
mentation actuelle, montra qu'elle n'est
plus en état de satisfaire aux exigences
économiques croissantes d'une colonisation
chaque jour plus intensive. Il insista no-
tamment sur ce fait que le régime en vi-
gueur doit, être rendu plus souple, afin de
répondre aux besoins nouveaux.
Abordant enfin la question politique, il a
affirmé qu'il est possible et souhaitable (le
développer la politique déjà largement libé-
rale, instaurée par ses prédécesseurs, en
tenant compte de toutes les aspirations légi-
times et en reiulant plus étroite la coopé-
ration franco-annamite à laquelle l'intérêt
comme le cœur commandent à tous de tra-
vailler. Il a a¡outé,toutelois, qu'une pareille
politique ne peut ètre réalisée, que si les
deux .populations savent avoir l'une pour
l'autre la confiance et les égards qui doi-
vent régler leurs rapports.
Le Gouverneur Général a mis en garde
la population indigène contre une agitation
politique dont le seul effet serait de com-
promettre une œuvre de réformes qui ne
peut se poursuivre que dans une atmos-
phère d'ordre et de tranquillité. Il a ter-
miné son discours par un appel chaleu-
reux en faveur de la souscription nationale
pour le relèvement du franc.
- L'erpold du Gouverneur Général a re-
cueilli les marques les plus vives d'appro-
bation et a provoqué les applaudissements
unanimes de l'auditoire.
La souscription nationale volontaire pour
le. relèvement du franc s'organise en Indo-
chine. Le Journal Officiel et tous les orga-
nes de la presse locale ont publié le mes-
sage aux colo7iies, cdblé à ce sujet par
M. Léon Perrier. AL Alexandre Varenne
a. lui-même, par l'intermédiaire de l'admi-
nistration locale, adressé un émouvant ap-
pel à la population française de tous les
pays de r Un ion, et ouvert Ui souscription
pur nn rcrsrmrnt jH-isonnel de dix mille
francs,
-eeb
Le cours du riz
SAIGON
2 juin
(les 1.000 Uilos en piastres)
Riz n° 1, 25 0/0 brisures 112 70
Ri/ n° 2 10 0/0 brisures J
Brisures n° 1 et 2 85 50
Brisures no ;» et j. 7t »
Farines 30 80
Paddy \ï,nll-Loll'g .,. 61 50
Paddy Co-Cong M 50
Paddy Baixau 03 50
Paddy Bac-Lieu (Vi 50
Copràfa (les 100 kilos) 18 »
(Par dépêche fndopacifi.)
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le 2 juin, le taux de la piastre était ù Sai-
gon de 16 fr. W.
Voici égaJement le Unix des achats à ternie
de la piastre à Saïgon sur : Paris. 8 jours, 17,fi:);
30 jours, l7.Kr> ; tin jours, I.I() : UU JOUIS, l8.2j.
-$a-
TAUX DE LA ROUPIE
0
A la date du 3 juin 19245 le taux officiel de
la roupie dans l'Inde était de 10 fI' J').
La cintrainte par corps en Indochine
La législation aotuiellement en vigueur
laisse subsister l'application de la contrain-
te par corps, en matière civile et commer-
ciale, contre les indigènes et asiatiques
Assimilés.
Rntre autres inconvénients graves retu>
législation a celui d'encourager les prêls
nsiiraires en laissant aux mains des usu-
riers une arme puissante gr&ce i1 laquelle
Il leur est loisible de se livrer Ù leur Iratie
dans des conditions ruineuses pour les em-
prunteurs el sans qu'ils aient i\ redouter
d'aléas.
Après avoir pnvédé <\ une large consul-
tation dans Ions les pays de l'Union indo-
chinoise, M. le Kuiuvorncur Général Ya-
renno, très heureusement inspiré, vient
de soumettre au ministre des Colo-
nies un projet de décret aux tenues
duquel la contrainte par corps, en matière
fivile et commerciale, ne pourra plus être
ordonnée par les tribunaux qu'à la demande
expresse du créancier et seulement, en cas
de mauvaise fni du débiteur, dfiment cons-
tatée par le jugement.
La réforme envisagée doit aboutir ¡\ res-
treindre l'application de la contrainte par
corps A des cas exceptionnels, ceux ou vrai-
ment existe la mauvaise foi du débiteur.
L'arrivée de M. de Jouvenel
-0.0-
Venant de Marseille, M. Henry de Jouve-
nel, haut-commissaire de la "République
française en, Syrie, a été accueilli à la gare
du P.-L.-M., hier matin à 9 h. 35, par MM.
DaniÓlou, sous-secrétaire d'Elat aux Affai.
l'es étrangères, représentant M. Briand, de
Monzie, ministre des Travaux publics, Bé.
renger, ambassadeur, Brcssut, directeur à
la préfecture, représentant M. Morain, et
nombre d'amis -personnels.
M. de Jouvenel a été reçu dans la mati-
née an (juai d'Orsay par M. Briand, qui
l'a retenu à déjeuner.
.t. -
L' AVIATION COLONIALE
--0-0--
Le vice-amiral Dumesnil à Alger
Malgré un temps assez peu favorable, le
vice-amiral Dumesnil, inspecteur général de
la marine, a quitté. Bt/erte hier matin, à
six heures, pour Alger. à bordi d'un hydra-
vion Goliath. Deux hydravions de la base
deKarouba l'ont accompagné jusqu'à Alger.
Sept autres appareils l'ooit escorté pendant
quelques milles et sonrf, revenus à leur base.
De Brazzaville à Paris
M. Robert Landiech, ingénieur de la Com-
pagnie Minière du Congo Français, avait
récemment emmené avec lui. en Afrique
Equalorialc française, un avion
Durant son séjour colonial il s'est ef-
forcé de montrer les immense»? avantages
que l'on pourrait retirer de l'usage de cet
appareil.
•Satisfait, de ses démonstrations, M. Lan-
diech s'est proposé de rentrer en France
uniquement par la voie des aine.
Il avait, le 20 mai, atteint Coton ou par
les étapes : Brazzaville-Pointe-Noire, Poin-
te-Noi re-Po rl-< ien.fi 1, Porl{-iGentifl-L>oua!a,
Douala-Colonou, faittt; pour la première
fois par un aviateur. Depuis le 21 mai il a
parcouru plus de 2.7Î>0 kilomètres.
Le raid entrepris par M. Landiech est
d'autant plus reinarquaible que sa tentative
est uniquement, privée, qu'elle ne reçoit au-
cune assistance et (fUI' son auteur est mu-
tilé d'une main, suite d'une blessure de
guerre.
-
An conseil feutrai de la Nartiniqae
(De notre correspondant particulier) :
Le Conseil gtinéral de la Martinique s'est
réuni en session extraordinaire le 17 avril
dernier. La session a été ouverte par M. da
(juise, Gouverneur intérimaire de la colo-
nie qui a exposé aux membres de J'üssem-
blée les affaires qui avaient motivé leur
réunion.
Les premières paroles du Gouverneur
ont été pour Joseph Clerc, membre du
Gonseil général, décédé depuis la dernière
session. Il a ensuite fait mention de la dé-
claration du ministre des Colonies au sujet
des bruits répandus sur la cession des eo-
tonil's et i>l a rappelé «pie M. Périer avait
dit à la tribune de la Chambre que u iamai
à aucun moment, sous aucun prétexte
dans aucune circonstance une pareille hy-
jiothèse n'a clé envisagée et encore moins
discutée ».
Après l'évocation de la collaboration
loyale des Pouvoirs élus et de l'adminis-
tration, M. dtï Guise est passé il l'examen
«les affaires jt l'ordre du jour.
L'organisation des Antilles et la réforme
des soldes ont été les deux premières indi-
quées. La première a élé soumise à ia der-
nière session liu Conseil général par l'Ins-
pecteur général des -olonies, chef de mis-
sion et la seconde a fait l'objet d'un, ca.bld-
lei il. L'organisation
des Antilles a été étudiée par une Commis-
sion qui a déposé ses conclusions et la ré-
forme des soldes a donné lieu à des remar-
«jues que le Chef de la ixtlonie a soumises
5. rassemblée. Le relèvement des soldes et
la dépense imp«triante qu'il nécessite l'a
amené à parler de la situation financière de
rn<-.
L'exercice 1020, a di't 'le Gouverneur,
« peut normalement compter sur des plus-
values de recettes importantes par rapport
aux prévisions. Ces plus-values assureront,
comme en 192.5, le service de nouvelles sol-
des. Si les ressources que \oiis ave/, votées
A. la dernière session de 1925 peuvent être
mises rapidement en recouvrement les dé-
penses de l'exercice pourixint, avec beau-
coup d'ordre ef d'économie, être assurées. »
Il a ajouté : << .le ne vous étonnerai pas.
Messieurs, en vous disant, que si le bud-
get était en équilibre au moment où vous
1 avez voté, il ne l'est plus aujourd'hui du
fait de la hausse importante des devises
étrangères. Tous les crédits inscrits sont in-
suffisants pour permettre la simple exécu-
tion du programme modeste qui était pré-
vu. i.
M. de Guise a énuméré les charges Iosî
plus importantes auxquelh s le budget, aura
h faire face et il a indiqué les sources aux-
quelles il faudrait puiser pour ob'einr des
roceltes parmi lesquelles il a cité l'impêt,
sur le revenu qui tend à dégrever les «clas-
ses laborieuses et ù demander une contri-
bution plus forte au produit du capital qu';\
celui du travail pour ré]tondre Ù l'idéal de
justice qui est commun «i tous.
l.e Conseil général qui n'a jamais re-
culé devant les mesures nécessaires, D'ii'
le Gouverneur, saura prendre, cette fois en-
core. celles qui s'imposent, pour mettre la
vie de la colonie l'abri de toute atteinte.
Le statut de l'HApitn.l Colonial el la créa-
tion de l'Kcole de Médecine ont été les der-
nières affaires mentionnées dans le dis-
cours on Gouverneur qui a terminé par
celte «léclaration aux membres du .Conseil
général : k I.'Administration entend pour-
suivre en complet accord avec vous, l'exé-
cution du programme qu'elle s't>*t tracé
ainsi que la création et le développement
des iriivres économiques et sociales suscep-
tibles d'améliorer In condition matérielle et
morale de la population ».
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