Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-05-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 mai 1926 27 mai 1926
Description : 1926/05/27 (A27,N80). 1926/05/27 (A27,N80).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397127k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. N° 80
lA MftffiilO : al GBKÏttitift
JEUD[ X -.,i' 27 MAI 192G
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LÈS ARTICLES PUBLIÉS PAR Il LU ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
LttAnnmcu ctRécltme» ««ni rtçmes aux Bureau* AI/NOM! «f daiu U»AfenU»dtPaUkili
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u. U 4 mois ImIi
M, S Frane* H Colonie*. 80 > 41 1 Il a
- JmHIwi ( Etranger 120 » «S » si «
On ., daM tous Im Bvmhu poeto «ft cImb lu priadptK aw.
Les phosphates Nord-Africains
Leur production comparée à celle des États-Unis
La progression de l'industrie phosphatière
'dans l'Afrique du Nord s'accentue chaque
année, surtout depuis que le Maroc a ouvert
sur son territoire des chantiers d'extraction ;
le mouvement s'accélère au point de provo-
quer des inquiétudes parmi les autres pro-
ducteurs. De plus en plus aussi l'Amérique
est éliminée du marché européen et elle con-
somme la majeure partie de ce qu'elle pro-
duit. Sur les résultats obtenus par chacune
de nos colonies, sur le rôle effacé des Etats-
Unis, les Annales Coloniales ont publié au
jour le jour de nombreuses statistiques ; peut-
être l'heure est-elle propice de reprendre les
chiffres cités, de les comparer à ceux de pé-
riodes antérieures peu éloignées, de les con-
fronter entre eux. A la lumièr de ce rap-
prochement, la physionomie du marché ac-
- - -
tuel TleS' phosphates se précisera, en même
temps que sera mieux marquée la part prise
'dans les ventes par nos possessions Nord-
Africaines. Cet examen apparaitra plus op-
portun encore si l'on songe au danger qui
menace aujourd'hui cette industrie; avec
.l'entrée en lice du Maroc, on craint une sur-
production et on envisage des mesures de
sauvegarde. Notez qu'elles ne seront réelle-
ment efficaces que si elles sont prises et appli-
quées à temps. Deux problèmes sont donc à
envisager : quel est l'état actuel de la pro-
duction; nord-africaine de phosphates? Quel-
les sont les menaces ou simplement les appré-
hensions que l'on peut redouter? 1
Des trois parties du Maghreb africain,
l'Algérie fut la première à exploiter les phos-
phates sur son teritoire. Soupçonnée par Tis-
Sôt, la présence de gisements de ce minéral
fut confirmée par Ph, Thomas, vétérinaire
de l'armée. Ce dernier relevait une première
Jeone phosphatée près dei Boghari en 1873;
puis une seconde plus riche sur les confins du
nrtement de Constantine en 1885. L'ex-
- Ëhtion ne commença que quelques années
Jhrd et elle rencontra de suite de nom-
reuses difficultés provenant du mauvais
choix, des terrains, dé- la concurrence des
phosphates, américains, de l'incertitude de la
législation française et tout particulièrement
'de l'insuffisance des voies de communication.
En 1893, il fut extrait 5.118 tonnes; en
1895, 113.000; en 1900, 321.000, Puis les
apports de la Tunisie, sur le marché euro.
péen, ralentirent peu à peu la progression ;
on était à 461.000 tonnes à là veille de la
guerre et on recula fatalement pendant tout
le cours des hostilités. La reprise fut lente
ainsi qu'en témoignent les chiffres suivants
Production de phosphates naturels en Algérie
(Milliers de tonnes métriques)
Années Prod.
-" -
'1913 461
1921 403
1922 489
Années Prod.
1923 467
1924 671
1925-., 760
Le-relèvement de la production algérienne
ne s'affirme donc qu'en 1924; il se serait
poursuivi en 1925, mais le chiffre de 760.000
tonnes que nous donnons est provisoire
et s'applique aux exportations plus qu'à la
production.
- La Tunisie ne connut point tous les dé-
boires de l'Algérie; l'exploitation des phos-
phates s'y développa avec plus de rapidité,-
de régularité et de securIte. De nombreux
avantages étaient assurés à cette industriel -
la teneur des terrains en phosphate était en
général plus forte et le nombre et l'étendue
des gisements plus considérable; puis les
concessionnaires bénéficièrent d'un régime
minier libéral et souple qui leur assurait la
sécurité de leur entreprise; enfin, le Gouver-
------- nement de la Régence pratiqua une politique
du rail, ce qui permit dans un pays moins
accidenté que l'Algérie de dirigetr les ma-
tières lourdes vers les ports d'embarquement ;
parfois aussi il traita avec les Sociétés d'ex-
traction et leur imposa comme à la Compa-
gnie de Gafsa l'établissement d'une voie fer-
rée. Pour toutes ces raisons, la production
tunisienne grandit très vite. Elle était de
178.000 tonnes en 1900, dépassait 500.000
cinq ans plus tard, atteignait 1.337,818 en
1910. Dans l'année qui précéda la guerre,
elle avait dépassé deux millions mais elle
rétrograda par la suite :
!Production de phosphates naturels en Tunisie
(Milliers de - tonnes métriques) -
Années Prod.
1913 2.170
1921 - 1.828
1922 1.958
Années Prod.
192 3 .:438
1924 2.391
192,5 2.691
Le nouvel essor de l'industrie phospha-
tière tunisienne qe produisit en 1923 un an
avant que le même phénomène fut constaté
en Algérie; l'avance est bien marquée en
1925.
Le dernier venu dans cette exploitation,
le Maroc, a été plus favorisé que les deux
autres pays du Maghreb. Sans doute la dé-
mu verte des gisements dEl $ Bomud-) eut
IJeu alors que le réseau des voira de commu-
nication était encore Embryonnaire et que sa
construction était grevée de servitudes gI-
riantm l'œuvre de mise en valeur a donc pu
Gtre retardée et entravée; nmis ta création
de l'Office chérifien des Phosphates, par con-
séquent d'un organisme d'Etat, fut le moyen
tout puissant de triompher des multiples dif-
ficultés politiques et fiscales que cette indus-
trie extractive pouvait rencontrer : mise à
sa disposition de capitaux importants, trans-
formation des voies d'accès, recrutement de
la main-d'oeuvre, tout lui fut facilité. Ajou-
tez la riche teneur des couches exploitables
et l'expérience acquise ailleurs dans les co-
lonies voisines. Hier ont conunencé les expé-
ditions; elles ne remontent qu'en 1921 :
Production de phosphates naturels au Maroc
(Milliers de tonnes métriques)
Années Prod.
'921 33
1922 96
Années Prod.
1923 225
1924 o. 461
1925 0"'0 -- 7"
En cinq années, par bonds successifs, la
production matocain a presque atteint la
production algérienne et, si elle continue à
cette allure accélérée, elle ne tardera pas à
égaler la production tunisienne; elle aspire
même à la dépasser puisque, d'après les cal-
culs de l'Office chérifien, elle peut s'élever
en quelques années à 4 millions de tonnes.
Si l'on s'en tient aux résultats de 1924, les
derniers .qui soient définitifs à cette heure,
l'Afrique du Nord tout entière a produit
3.523.000 tonnes. Or, à la même époque, les
Etats-Unis qui avaient été pendant long-
temps les fournisseurs de phosphates de
l'Europe, n'avaient extraft que 3.228.000
tonnes, soit 320.000 de moins en chiffres
ronds que l'Afrique du Nord. Entre les
deux pays, la balance était restée indécise
après la guerre; elle s'infléchit maintenant
vers le plateau africain.
Production comparée des phosphates naturels
entre l'Afrique du Nord et les Etats-Unis
(iJI illiers de tonnes métriques)
1913 1921 1922 1923 1924
- - - - ¡.-.¡
Afrique du Nord
2.631 2.264 2.543 .03° 3.523
Etats-Unis
3.161 2.097 2.457 3.055 3.228
Il est probable qu'en 1925 l'écart sera en-
core plus grand entre les deux productions;
car, d'après les renseignements publiés, les
exploitations américaines de phosphates au-
raient fléchi, tandis que celles d'Afrique ac-
centuaient leur avance. Ajoutons que les
Etats-Unis transforment la presque totalité
des minéraux extraits en superphosphates et
que, sous cette dernière forme, ils les con-
somment dans leurs champs. Nos possessions
Nord-Africaines fabriquent elles aussi des
superphosphates pour leur usage, mais elles
exportent la presque totalité des matières
extraites sur le marché européen ; elles cher-
chent même à s'ouvrir des débouchés ail-
leurs; on signale que l'Office chérifien a
vendu quelques milliers de tonnes à l'Afri-
que du Sud. Le moment ne semble plus
éloigné où les phosphates africains supplan-
teront les phosphates américains en (Europe
et même ailleurs; alors le marché mondial
sera dominé presque exclusivement par des
phosphates français, à moins que des gise-
ments nouveaux ne soient découvèrts. à
l'étranger et que ne se constituent de puis-
santes sociétés pour les exploiter.
Victor Démontés
chargé de cours au Collège de France
#1» ̃ «
Nomiaalioas de Coaverseors
Par décrets en date du 28 mai 1926, rendus
sur la proposition du ministre des Colonies,
M. Vadier Josepli-Zébédée-Oliviei,,,adminis-
tralcur en chef des colonies, administrateur
de l' a circonscription de Dakar et dépendan-
'cee, a été nommé Gouverneur de 3° plassc
des colonies.
M. Vadier, Gouverneur de S'classe des
Colonies, a été nommé lieutenant-gouver-
neur du Sénégal, en remplacement de M.
Didelot, nommé Gouverneur des Etablisse-
ments français dans l'Inde.
M. Jore Léollic(N\I¡'phonsc-Nol-H{)nrj, ad-
ministrateur en chef des Colonies, prove-
nant du Niger, a été nommé Gouverneur de
3° claese des Colonies.
M. Jore. Gouverneur de 3 classe des Co-
lonies, a été nommé lieutenant-gouverneur
du Sénégal, en remplacement de M. Vadier,
placé dans la position de service détaché,
pour continuer à être chargé de l'adminis-
tration de la circonscription de Dakar et dé-
pendances.
Retraite
M. Duprat Pierre-Louis-Alfred, Gouver-
neur de 1" classe des Colonies, a été admis,
sur sa demande et à titre d'ancienneté de
services, à faire valoir ses droite à la re-
traite, pour compter du 26 mai 1926, et
ndmmé Gouverneur honoraire des Colonies.
1 ̃
L'aviation coloniale
Un avion s'est abattu à proximité de la
terme Et Temack, non loin de Maison-
Carrée.
Les deux aviateurs, le Sergent pilote
PépLn. et ratijudant-chef Daclin, atteints de
contusions multiples, ont été transportés à
l'hôpital Maillot, dans fin état assez grave.
Ils ne "Sont pas cependant en danger de
mort.
Les crimes de Varenne
On ne manque pas de relever
parmi les crimes de Varenne, la
grâce du révolutionnaire annamite
Pham Boï-Chau. M. Outrey en parlera sans
aucun doute dans Vinterpellation qu'il s'est
décidé à poser.
Là encore, nous assistons à une défor-
mation systématique des faits.
Pham Boï-Cllau est un lettré, un érudit
qui rêvait pour ses compatriotes un avenir
autre que celui qui consistait à vivre éter-
nellement sous la domination étrangère.
C'était moins un révolutionnaire au sens où
nous entendons le mot qu'un patriote. Il
exerçait sur ses compatriotes une influence
d'autant plus forte qu'on le savait tenu en
défiance par les autorités françaises.
En 1908 et en 1909 divers crimes ou at-
tentats dirigés contre les Français se produi-
sirent. Pham Boï-Cllare fut tenu pour les
avoir inspirés. Etait-ce exact? On n'en sait
rien.
Toujours est-il que Pham Boï-Ciiatt, me.
"acé d'atrestation, crut prudent de passer
la frontière et de se réfugier à l'étranger,
Celte précaution ne peut pas être tenue pour
tilt. aveu de complicité. C'était un acte de
prudence que justifiaient largement certai-
nes pratiques judiciaires.
Il fut condamné par conttmlace.
Puis, survint l'attentat de Canlottt dont
faillit être victime le gouverneur général
Merlin. Pltam Boï-Chau passa pour l'avoir
inspiré. En réalité on n'en sait rien.
Quoi qu'il en soit, M. Mongnillot, gouver-
neur général par intérim, réussit à se saisir
de lui, à le faire ramener au Tonkin, où il
fut condamné aux travaux forcés à perpétuité
par la Cour criminelle de Hanoï,
Varenne a prononcé sa grâce. Cette me-
sure est dénoncée comme un encouragement
aux révolutionnaires, plus exactement aux pa-
triote/s, Rien n'est plus faux.
Cette grâce a été, au contraire, une me-
sure généreuse et habile. Elle a mis fin à
l'agitation qui commençait à se créer autour
du condamné. D'autre part, Pham Boï-
Chau, depuis qu'il est grâcié, est devenu un
des meilleurs amis de notre influence. Il est
utt des plus fervents protagonistes de la col-
laratiott franco-annamite.
Tel fut ce geste d'apaisement qui est in-
terprété comme une mesure de guerre civile.
Henry Fontanier,
Député du Cantal.
- _'II
Dépêches de l'Indochine
--0-0-
Vague de chaleur
Une va-gue de chaleur anormale passe sur
le Tonkin depuis trois [ours. Selon l'obser-
vatoire de l'Indochine elle est due à une
dépression persistante qui se propage vers
l'ouest,
oie,
Le cours du riz
SAIGON
20 mai
(les 1.000 kilos en piasttes)
Riz tio 1, 25 brisures 113 70
Riz nI) 2, 40 brisures 106 70
Riz n° 2, 50 brisures 101 20
Riz no - 2 ,
Brisures no 1 et 2 86 »
Brisures n° 3 et 4 74 »
Far,ines 29 80
Paddy. ViinluLong 61 50
Paddy Co-Cong ;. 64 »
Paddy Baixau 63 50
Paddy Bac-Lieu 64 Il
Coprah (les 100 kilos) 17 75
HANOI
(Cours moyen de la semaine précédente fob
Ilaïphong-France en piastres par 100 ltos)
Riz Tonkin. sans qn'istwes imcoté
Riz Tonkin 15/25 brisures 10 60
• Riz Tonkm 25/45 brisures. , ., 10 10
Maïs blanc.,..,.,. incoté
Maïs roux 5 35
(Par dépêche lndopaci(i.)
-
TAUX DE LA PIASTRE
A la date du 26 mai 1926, le taux officiel tle
la piastire à Saïgon était de 16 fr. 50.
TAUX DE LA ROUPIE
0
A la date du 23 mai 1926, le taux officiel de la
roupie dans l'Inde était de 11 fr.
La cnltnre de la canne à sacre en Annam
--0.0--
La superficie cultivée en canne à. sucre
en 1925, a été de 27.000 hectares en Annam
dont 18.240 pour Quang-Ngai, Binh-Dinhj
et Quang-Nam. 1
La production, satisfaisante, a été de
45.000 tonnes, soit environ 1.666 kilos à
l'hectare.
Il y a mévente du sucre. Des stocks im-
portants provenant de la campagne précé-
dente existent encore à Tourane et à Tu-
Xa chez les intermédiaires chinois ; le pro-
duit de --- la récolte de 1925 va encore les
augmenter.
Le prix du sucre a baissé de 50 et les
vendeurs ne trouvent pas preneur. Devant
cette situation, une Société européenne, qui
avait décidé de s'installer dans le Quang-
Ngai n'a pas donné suite à son projet. Les
planteurs eux-mêmes, dans le giiang-NOI
surtout, commencent à délaisser cette culture
pour celle du riz dont la vente est moins
aléatoire.
A LA CHAMBRE
0-0
LA RENTREE
A l'ordre du jour
La Chambre reprendi aujourd'hui ses
travaux. En dehors des importantes ques-
tions qu'elle aura ù examiner et notam-
ment du 'problème financier, elle devra
fixer la date de la discussion; des nom-
breuses interpellations, visant les colonies.
Voici la liste dcs'dôputés s'étant fait ins-
crire pour interpeller sur les pourparlers
d'Oudjda et, d'une manière générale,sur lus
opérations militaires au Maroc : MM. Do-
riot, député communiste de la Seine, Re-
naudel, député socialiste du Var, Ernest
Laffont, député communiste-socialiste de
la Loire et Guy de Montjou, député de
l'Union républicaine de la Mayenne.
En outre, l'assemblée sera appelée à
fixer la date de la discussion des interpel-
lations de M- Ernest Outrey, député de
l'Indochine, inscrit au groupe de la gauche
indépendante sur le cas de M. Alexandre
Varenne, gouverneur général de l'Indo-
chine et de M. Baranton, député comrnu-
Jli1-e dç la Sejne, sur la suppression de la
liberté de la presse en Tunisie.
D'après les bruits qui circulent dans les
couloirs, le Gouvernement accepterait
d'aborder dès vendredi la discussion do
ces différentes interpellations.
–-––-
Au Conseil d'Etat
-0-0---
Droit à l'usage des eaux
dans le département de Constantine
Le Préfet de Constantine ayant par
arrêté réglementé l'usage des eaux de
l'Aïn-Zinize, un certain nombre de proprié-
taires do terrains notamment le sieur
Laoudjia introduisirent une requête au
Conseil d'Etat, aux fins d'annulation de
cette réglementation, laquelle leur causait
un grave préjudice.
Dans leur requête, les intéressés fai-
saient valoir que l'art. 2 de la loi du lU
juin 1851, sur la constitution de la pro-
priété en Algérie, a reconnu et maintenu,
tels qu'ils existaient, les droits privés de
propriété d'usufruit et d'usage légalement
acquis antérieurement à la promulgation
de ladite loi sur les lacs salés, les cours
d'eilu et les sources ; que l'arrêté en ques-
tion a méconnu la disposition législative
cl-dôssug rappelée eil ne permettant aux
Jiabitunts du douar de Taniza, d'utiliser
chaque semaine les eaux d'Aïn-Zinize que
du dimancho à 12 heures au lundi 16 heu-
res, alors que par suite d'une possession
continue, paisible, publique et non équivo-
que, les auteurs des requérants avaient,
antérieurement à 1851, acquis un droit à
l'usage de ces oaux, dans la proportion des
cinq-sixièmes, qu'en outre, la répartition
a été effectuée à une époque où les eaux
étaient particulièrement basses et où, par
suite, il n'était pas possible de se rendre
compte de la totalué des terres susceptibles
d'être irriguées en période normale
Appelé à statuer sur cette importante
iffaire, a déclaré que l'art. 2 de la loi du
16 juin 1851, attribuant aux tribufiaux ju-
diciaires compétence pour connaître les
contestations qui peuvent s'élever sur
l'existence ou l'étendue des droits privés
de propriété, d'usufruit, ou d'usage qui au-
raient été loyalement acquis antérieure-
ment à la promulgation de ladite loi préci-
tée, sur les lacs salés et autres sources
- qu'ainsi la requête du sieur Laoudjia et
autres présente à juger une question
préjudicielle, que, par suite, il y a lieu
de surseoir à statuer jusqu'à ce qu'elle ait
été tranchée par les tribunaux compé-
tents.
Les sieurs Laoudjia et autres devront
justifier de leurs diligences dans un délai
de deux mois, ù dater de la notification de
la présente décision.
aie. 1
i la ntMe dos giscments pélrolm
oa --
A propos de l'inauguration du laboratoire
de géologie appliquée à Paris, par le minis-
tre de l'Instruction publique, M. Pinaud,
directeur de l'Office National des combusti-
bles liquides, rappelle la part des géolo-
gues dans l'erfort continu poursuivi depuis
dix ans en vue de résoudre le problème an-
goissant du chauffage industriel, spéciale-
ment de procurer aux moteurs le tonnage
sans cesse croissant d'hydrocarbures que ré-
clame - leur -- alimentation.
« C'est Léon Bertrand et Jolcaud, a-t-il
dit, qui, dès 1920, effectuent en Roumanie
une première mission d'études, et en 1923
procèdent, pour le compte de l'Office Na-
tional, à l'exploration des vastes terrains bi-
tumineux de l'ouest de Madagascar.
« C'est Léon Bertrand qui dirige en 1922
les premiers travaux d'études tectoniques de
nos Pyrénées, ou participe en 1925 à l'orga-
nisation de la mission internationale en Irak.
u C'est Joleaud qui effectue cette année en
Colombie une mission en tout point remar-
quable et déclenche en ce moment même,
dans cette région, l'effort vigoureux et gros
d'espérances de notre Compagnie française
des pétroles. 1
« C'est Barrabé, qui relient le premier en
1923 notre attention dans les régions de
l'Hérault, et qui s'embarquait ler, pour la
seconde fois, en mission officielle vers la
grande île de Madagascar, à l'étude de la-
quelle il s'est résolument consacré.
« C'est Viennot qui, en 1924, prospectait
le Tonkin et l'Annam; Viennot qui, en 1925,
avait l'honneur d'implanter à Gabian le pre-
mier forage français où dut jaillir le pé-
frole et qui en a depuis découvert plusieurs
autres; viennot encore qui, chef du groupe
des géologues français de la mission inter-
nationale de Mossoul, y soutenait cette an-
née avec éclat les couleurs de la science
française, n
Reddition d Abd-et-Krim
« - 0 - 0 -
L'exécution méthodique du plan du géné-
ral Boichut a amené la reddition sans con-
ditions, d'Abd-el-Krim.
Le 25 mai, le chef rebelle rifain envoya
au commandant de la 8° brigade, pour lui
demander l' « Aman Il le shérif de Snada
auprès duquel il s'était réfugié. Il se met-
tait avec sa famille et ses biens sous la
protection de la France.
Tout en acceptant la reddition d'Ab-el-
Krim, son vainqueur le général Boiahut a
ordonné aux postes qu'il traversere re-
cevofr Abd-el-Krim et sa famille comme la
France sait accueillir un ennemi vaincu
ayant fait preuve de qualités militaires.
C'est le gloria victis traditionnel des races
latines et c'est aussi la générosité de la
France vis-à-vis d'un rebelle dont la red-
dition met fin tardivement à une guerre dé-
plorable, qui aurait dû être terminée en
septembre dernier. Il convient de féliciter
M. Steeg d'avoir, comme il en a informé le
sultan du Maroc, mis fin ù la rébellion des
tribus placées sous sa souveraineté.
En Espagne, cet événement auquel les
troupes de Primo de Rivera ont pris une
part importante, - uro une répercussion fa-
vorable au directoire. La répercussion dans
le monde musulman de la reddition d'Ab-
el-Krim ne. peut être qu'en faveur de notre
prestige et en Afrique du Nord en particu-
lier.
Les prisonniers français et espagnols au
nombre de 283 ont rejoint les lignes fran-
co-espagnoles.
Réjouissons-nous donc de cette heureuse
fin de la guerre du Rif que seule, une en-
tente constante entre les alliés et les si-
gnataires de l'acte d'Algésiras pourra ren-
dre définitive.
Eugène Devaux
«fc
M. Steeg sur le front Rifairi
0-0-
M. Stoeg s'est rendu dans le territoire
denotHrwô « tache de Taza ». Il y a reçu
la visite'du caïd Hadidou Saïd, chef Adèle
il la France, et qu'il no faut, pas confondre
avec Haddou. l'ancien émissaire d'Abd el
Krim à Oudjda.
Le résident général a indiqué au. cald
qu'Abd el Krim lui avait envoyé une lettre
lui demandant d'engager des pourparlers
et do faire cesser les hostilités. Il a prié le
caïd d'en informer les dissidents de la
« tache de Taza », ajoutant que la Franco
généreuse veut la paix èt pourra oublier
les rébellions sanglantes si des soumissions
sont prochaines, mais que la France, forte
et puissante, saura imposer cette paix si
les dissidents persistent dans l'erreur.
Le caïd a répondu à M. Steeg qu'il se
fera l'interprète des paroles généreuses et
fortes du représentant de la France.
La e de Moulay-Youssef
–0-0–
S. - E. Si KoAhlour bon. G abri t, chef du
proLJr(\ol du sultan dlaroc vint d'arri-
ver à Marseille à bord du M.J.¡i",'aJ.L'Ju.
tet
tey P -.u:- arrêter .ts de::.:rrs d:\8:.S. du sé-
jour qu'y fera le sultan du Maroc en juil-
let prochain.
Le bruit avait couru que ce voyage
n'aurait, lieu qu'en octobre, mais la reddi-
lion d'Abd-el-Krim a sflns doute décidé
Momlay Yonssef à ne pas différer son
voyage pendant lequel doit avoir lieu J'inau-
giVraiion de la mosquée de Paris. -
- 1 .060.
De 1 Algérie au Niger
Le gouverneur général de l'Algérie, d'ac-
cord avec le gouverneur général de l'Afrique
occidentale française, vient de décider d'or-
ganiser, au cours de l'hiver prochain, un
Vovaue d'études économiques de l'Algérie au
Niger, auquel prendront part des délégués
des Chambres de commerce cV? l'Algérie.
Une mission comprenant un maximum de dix
personnes est prévue pour chaque départe-
ment, et la date du voyage est fixée au mois
d'octobre et au mois de novembre prochains.
Trois missions partiront respectivement
d'Alger, d'Oran et de Constantine, traver-
seront le Sahara par des itinéraires différents
et se rencontreront à Bourem, sur la boucle
du Niger.
00000-
Les droi s de sortie fixés en piastres
Un décret du 2t mors 1926 a révisé et
fixé en piastres les droits de douane à
percevoir sur les produits exportés de
l'Indochine, à destination des pays étran-
gers
Ainsi triomphe le point de vue des
Chambres de Commerce et d'agriculture.
Depuis 1879, des taxes muiltiples établies
les unes en francs, 4es autres en piastres,
frappaient les produits locaux à leur sor-
tie de la colonie. Certaines établies en
France, avaient notamment pour objet ne
favoriser l'industrie locale de la décoorti-
qucrie en rendant moins avantageuse la
sortie des paddys non usinés. Ces taxes
éaicnt. devenues inopérantes, par suite de
la dévalorisation du franc.
Un autre avantage do la porception des
taxes do sortie, en piastres est de donner
au budget de l'Tndoichine, établi en pias-
tres, des ressources moins aléatoires.
On peut espérer, (Vautre part, que la
mesure prise pour les droits ae sortie soit
prochainement complétée par l'établisse-
ment en piastres dies droits d'entrée. Une
telle modification augmenterait les recettes
de plus de dix millions de piastres et
atteindrait surtout les marchandises d'im-
portation chinoise, consommées par les
Chinois,
L'organisation administrative
da service des textiles
en Alriqae Occidentale Française
0-0
Un arrêté du Gouverneur général de I*Afri-
que Occidentale française en date du 6 mars
1924 avait institué dans chacune des colonies
du groupe, en vue de l'augmentation de la
production des textiles et notamment du coton,
un service local et, à Bamako, une inspection
chargée du contrôle de ces services locaux, de
la coordination de tous les efforts et de l'étude
de toutes les questions d'intérêt intercolonial
se rapportant à Ja production et à l'améliora-
tion des textiles ainsi qu'à l'hydraulique. agri-
cole.
En raison du développement des cultures
cotonnières sur l'ensemble du territoire, il a
paru nécessaire d'organiser administrativement
ces services d'études dont l'intérêt, en une
telle matière, est primordial ; c'est ce que
vient de faire un nouvel arrêté de M. Carde,
pris le 18 avril dernier. D'après ce texte,
l'Inspection du Service Général des TextileS
de l'A. O. F. comprend deux services, char-
gés l' un et l' autre de missions bien définies.
Le premier, le service agronomique du co-
ton, qui a son siège à Ségou, a dans ses attri-
butions : l'étude des d iverses régions produc-
trices de coton en culture sèche ou irnguée ;
la détermination des espèces les plus propres
à la culture dans chacune de ces régions ;
l' amélioration des types cultivés par les mé-
thodes de génétique ; la détermination par
l'étude des climats, des sols, des assolements
et des engrais, des méthodes de culture les
plus convenables et les mieux adaptées au
pays ; l'examen de tous problèmes technique
se - rapportant aux procédés de culture sèche
ou par irrigation : l'étude du parasitisme et ,
des maladies du cotonnier et la recherche des
moyens de les combattre ; l'étude du matériel
agricole susceptible d'être employé en culture
indigène ; la centralisation de la documenta-
tion scientifique relative à la culture cotonnière
dans les colonies françaises et à l'étranger: la
rédaction des publications pratiques sur toutes
questions agricoles se rattachant à la produc-
tion cotonnière.
Le chef de ce service dirige les établisse-
ments d'études agronomiques entretenus sur les
fonds du Budget général ou sur ceux prove-
nant de la liquidation des consortiums ; il
exerce un contrôle technique sur les établisse-
ments créés à l'aide des ressources des bud-
gets locaux. - - - - -- -
Le second service, dit service technique du
Niger, est chargé : cl? la centralisation des
relevés de* KauJeurs d'eau mesurées en
échelles hydrométriques installées en territoire
français sur le Niger et ses affluents ; de toutes
opérations nécessitées Dar la prévision et l'an-
nonce des crues du Niger ou de ses affluents ;
des études concernant l'hydrographie du Ni-
ger et de ses affluents, le ruissellement, le sol
et les nappes souterraines dans ces mêmes val-
lées ; des études de cartographie, topographie
et nivellement concourant à l'établissement sur
le Niger et ses affluents de projets relatifs à
l' aménagement des forces hydrauliques et à
l'irrigation.
i -4* -
DANS LA LEGION D'HONNEUR
00
MINISTERE DU COMMERCE
Sont nommés Chevaliers, au titre de l'Ex-
position des Arts Décoratifs : M. Cauvy,
artiste peintre, directeur de l'Ecole des
Beaux-Arts d'Alger, M. Crochard, industriel
a Alger ; M. Larmaiule, administrateur .c
commune mixte à Morsott ; Mme Sauce-
roltc, directrice d'école honoraire à Cons-
tantine : M. Chcmla, fabricant de poteries
à Tunis ; M. Desportes, industriel à l'unis ;
M. Ricard, chef du service des arts indigè-
nes à Rabat M. Gabriel nOUIScau, inspec-
teur de l'enseignement professionnel et de
dessin au Maroc ; M. Thomnin, directeur
du Crédit Foncier d'Algérie et de Tunisie ;
M. Triadou, industriel en Indochine ; M.
Hallel, contrôleur principal des douanes et
régies en Indochine ; M. Durier, chef de bu-
reau des Services civils en Indochine ; M.
Groslier, directeur del'Ecole des Arts Cam-
bodgiens à Pnom-Pcnh ; M. ncix, adminis-
trateur des Colonies.
foie
RETOUR
-0-0-
M. Bbuilloux-Lafont, député, Vire-Pré-
sident de la Chambre, rapporteur du budget
de la guerre, qui vient de passer un mois au
Maroc, chargé d'une mission de contrôle par
la Commission des finances, est arrivé hier à
Notre éminent collaijoratcur rapporte des
Marseille. i-apl)orte des
impressions tout à fait oyftimistes sur les con-
ditions dans lesquelles le commandement
s'est montré très soucieux de ménager la santé
et la vie des Hommes, dans une campagno
dure et difficile.
Tous les services qu'il il, inspectés : santé,
intendance, aviation, ont fonctionne dans
d'excellentes conditions et il n'y a aucuno
critique, sévère à formulpT.
Un pionnier français au Canada
On inaugurent, dimanche prochain, à la
mairie de Neuville-sur-Vannes (dans l'Aube)
une plaque commémorative à la mémoire de
Paul de Chomedey, seigneur de Maiscjln-
neuve, né dans cette commune en 161a, ett
fondateur de Montréal (Canada).
lA MftffiilO : al GBKÏttitift
JEUD[ X -.,i' 27 MAI 192G
,..1[ '-.#' r
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LÈS ARTICLES PUBLIÉS PAR Il LU ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
LttAnnmcu ctRécltme» ««ni rtçmes aux Bureau* AI/NOM! «f daiu U»AfenU»dtPaUkili
DIRECTEURS : MARCEL RUFIDEL et LOMG.* THT-BAULT
RMlelitÉ 14 Adnlaiitritifi : 34, Rue du Mont-Thabor, PARI.1. TéMpboie : LOIJYRI MM
u. U 4 mois ImIi
M, S Frane* H Colonie*. 80 > 41 1 Il a
- JmHIwi ( Etranger 120 » «S » si «
On ., daM tous Im Bvmhu poeto «ft cImb lu priadptK aw.
Les phosphates Nord-Africains
Leur production comparée à celle des États-Unis
La progression de l'industrie phosphatière
'dans l'Afrique du Nord s'accentue chaque
année, surtout depuis que le Maroc a ouvert
sur son territoire des chantiers d'extraction ;
le mouvement s'accélère au point de provo-
quer des inquiétudes parmi les autres pro-
ducteurs. De plus en plus aussi l'Amérique
est éliminée du marché européen et elle con-
somme la majeure partie de ce qu'elle pro-
duit. Sur les résultats obtenus par chacune
de nos colonies, sur le rôle effacé des Etats-
Unis, les Annales Coloniales ont publié au
jour le jour de nombreuses statistiques ; peut-
être l'heure est-elle propice de reprendre les
chiffres cités, de les comparer à ceux de pé-
riodes antérieures peu éloignées, de les con-
fronter entre eux. A la lumièr de ce rap-
prochement, la physionomie du marché ac-
- - -
tuel TleS' phosphates se précisera, en même
temps que sera mieux marquée la part prise
'dans les ventes par nos possessions Nord-
Africaines. Cet examen apparaitra plus op-
portun encore si l'on songe au danger qui
menace aujourd'hui cette industrie; avec
.l'entrée en lice du Maroc, on craint une sur-
production et on envisage des mesures de
sauvegarde. Notez qu'elles ne seront réelle-
ment efficaces que si elles sont prises et appli-
quées à temps. Deux problèmes sont donc à
envisager : quel est l'état actuel de la pro-
duction; nord-africaine de phosphates? Quel-
les sont les menaces ou simplement les appré-
hensions que l'on peut redouter? 1
Des trois parties du Maghreb africain,
l'Algérie fut la première à exploiter les phos-
phates sur son teritoire. Soupçonnée par Tis-
Sôt, la présence de gisements de ce minéral
fut confirmée par Ph, Thomas, vétérinaire
de l'armée. Ce dernier relevait une première
Jeone phosphatée près dei Boghari en 1873;
puis une seconde plus riche sur les confins du
nrtement de Constantine en 1885. L'ex-
- Ëhtion ne commença que quelques années
Jhrd et elle rencontra de suite de nom-
reuses difficultés provenant du mauvais
choix, des terrains, dé- la concurrence des
phosphates, américains, de l'incertitude de la
législation française et tout particulièrement
'de l'insuffisance des voies de communication.
En 1893, il fut extrait 5.118 tonnes; en
1895, 113.000; en 1900, 321.000, Puis les
apports de la Tunisie, sur le marché euro.
péen, ralentirent peu à peu la progression ;
on était à 461.000 tonnes à là veille de la
guerre et on recula fatalement pendant tout
le cours des hostilités. La reprise fut lente
ainsi qu'en témoignent les chiffres suivants
Production de phosphates naturels en Algérie
(Milliers de tonnes métriques)
Années Prod.
-" -
'1913 461
1921 403
1922 489
Années Prod.
1923 467
1924 671
1925-., 760
Le-relèvement de la production algérienne
ne s'affirme donc qu'en 1924; il se serait
poursuivi en 1925, mais le chiffre de 760.000
tonnes que nous donnons est provisoire
et s'applique aux exportations plus qu'à la
production.
- La Tunisie ne connut point tous les dé-
boires de l'Algérie; l'exploitation des phos-
phates s'y développa avec plus de rapidité,-
de régularité et de securIte. De nombreux
avantages étaient assurés à cette industriel -
la teneur des terrains en phosphate était en
général plus forte et le nombre et l'étendue
des gisements plus considérable; puis les
concessionnaires bénéficièrent d'un régime
minier libéral et souple qui leur assurait la
sécurité de leur entreprise; enfin, le Gouver-
------- nement de la Régence pratiqua une politique
du rail, ce qui permit dans un pays moins
accidenté que l'Algérie de dirigetr les ma-
tières lourdes vers les ports d'embarquement ;
parfois aussi il traita avec les Sociétés d'ex-
traction et leur imposa comme à la Compa-
gnie de Gafsa l'établissement d'une voie fer-
rée. Pour toutes ces raisons, la production
tunisienne grandit très vite. Elle était de
178.000 tonnes en 1900, dépassait 500.000
cinq ans plus tard, atteignait 1.337,818 en
1910. Dans l'année qui précéda la guerre,
elle avait dépassé deux millions mais elle
rétrograda par la suite :
!Production de phosphates naturels en Tunisie
(Milliers de - tonnes métriques) -
Années Prod.
1913 2.170
1921 - 1.828
1922 1.958
Années Prod.
192 3 .:438
1924 2.391
192,5 2.691
Le nouvel essor de l'industrie phospha-
tière tunisienne qe produisit en 1923 un an
avant que le même phénomène fut constaté
en Algérie; l'avance est bien marquée en
1925.
Le dernier venu dans cette exploitation,
le Maroc, a été plus favorisé que les deux
autres pays du Maghreb. Sans doute la dé-
mu verte des gisements dEl $ Bomud-) eut
IJeu alors que le réseau des voira de commu-
nication était encore Embryonnaire et que sa
construction était grevée de servitudes gI-
riantm l'œuvre de mise en valeur a donc pu
Gtre retardée et entravée; nmis ta création
de l'Office chérifien des Phosphates, par con-
séquent d'un organisme d'Etat, fut le moyen
tout puissant de triompher des multiples dif-
ficultés politiques et fiscales que cette indus-
trie extractive pouvait rencontrer : mise à
sa disposition de capitaux importants, trans-
formation des voies d'accès, recrutement de
la main-d'oeuvre, tout lui fut facilité. Ajou-
tez la riche teneur des couches exploitables
et l'expérience acquise ailleurs dans les co-
lonies voisines. Hier ont conunencé les expé-
ditions; elles ne remontent qu'en 1921 :
Production de phosphates naturels au Maroc
(Milliers de tonnes métriques)
Années Prod.
'921 33
1922 96
Années Prod.
1923 225
1924 o. 461
1925 0"'0 -- 7"
En cinq années, par bonds successifs, la
production matocain a presque atteint la
production algérienne et, si elle continue à
cette allure accélérée, elle ne tardera pas à
égaler la production tunisienne; elle aspire
même à la dépasser puisque, d'après les cal-
culs de l'Office chérifien, elle peut s'élever
en quelques années à 4 millions de tonnes.
Si l'on s'en tient aux résultats de 1924, les
derniers .qui soient définitifs à cette heure,
l'Afrique du Nord tout entière a produit
3.523.000 tonnes. Or, à la même époque, les
Etats-Unis qui avaient été pendant long-
temps les fournisseurs de phosphates de
l'Europe, n'avaient extraft que 3.228.000
tonnes, soit 320.000 de moins en chiffres
ronds que l'Afrique du Nord. Entre les
deux pays, la balance était restée indécise
après la guerre; elle s'infléchit maintenant
vers le plateau africain.
Production comparée des phosphates naturels
entre l'Afrique du Nord et les Etats-Unis
(iJI illiers de tonnes métriques)
1913 1921 1922 1923 1924
- - - - ¡.-.¡
Afrique du Nord
2.631 2.264 2.543 .03° 3.523
Etats-Unis
3.161 2.097 2.457 3.055 3.228
Il est probable qu'en 1925 l'écart sera en-
core plus grand entre les deux productions;
car, d'après les renseignements publiés, les
exploitations américaines de phosphates au-
raient fléchi, tandis que celles d'Afrique ac-
centuaient leur avance. Ajoutons que les
Etats-Unis transforment la presque totalité
des minéraux extraits en superphosphates et
que, sous cette dernière forme, ils les con-
somment dans leurs champs. Nos possessions
Nord-Africaines fabriquent elles aussi des
superphosphates pour leur usage, mais elles
exportent la presque totalité des matières
extraites sur le marché européen ; elles cher-
chent même à s'ouvrir des débouchés ail-
leurs; on signale que l'Office chérifien a
vendu quelques milliers de tonnes à l'Afri-
que du Sud. Le moment ne semble plus
éloigné où les phosphates africains supplan-
teront les phosphates américains en (Europe
et même ailleurs; alors le marché mondial
sera dominé presque exclusivement par des
phosphates français, à moins que des gise-
ments nouveaux ne soient découvèrts. à
l'étranger et que ne se constituent de puis-
santes sociétés pour les exploiter.
Victor Démontés
chargé de cours au Collège de France
#1» ̃ «
Nomiaalioas de Coaverseors
Par décrets en date du 28 mai 1926, rendus
sur la proposition du ministre des Colonies,
M. Vadier Josepli-Zébédée-Oliviei,,,adminis-
tralcur en chef des colonies, administrateur
de l' a circonscription de Dakar et dépendan-
'cee, a été nommé Gouverneur de 3° plassc
des colonies.
M. Vadier, Gouverneur de S'classe des
Colonies, a été nommé lieutenant-gouver-
neur du Sénégal, en remplacement de M.
Didelot, nommé Gouverneur des Etablisse-
ments français dans l'Inde.
M. Jore Léollic(N\I¡'phonsc-Nol-H{)nrj, ad-
ministrateur en chef des Colonies, prove-
nant du Niger, a été nommé Gouverneur de
3° claese des Colonies.
M. Jore. Gouverneur de 3 classe des Co-
lonies, a été nommé lieutenant-gouverneur
du Sénégal, en remplacement de M. Vadier,
placé dans la position de service détaché,
pour continuer à être chargé de l'adminis-
tration de la circonscription de Dakar et dé-
pendances.
Retraite
M. Duprat Pierre-Louis-Alfred, Gouver-
neur de 1" classe des Colonies, a été admis,
sur sa demande et à titre d'ancienneté de
services, à faire valoir ses droite à la re-
traite, pour compter du 26 mai 1926, et
ndmmé Gouverneur honoraire des Colonies.
1 ̃
L'aviation coloniale
Un avion s'est abattu à proximité de la
terme Et Temack, non loin de Maison-
Carrée.
Les deux aviateurs, le Sergent pilote
PépLn. et ratijudant-chef Daclin, atteints de
contusions multiples, ont été transportés à
l'hôpital Maillot, dans fin état assez grave.
Ils ne "Sont pas cependant en danger de
mort.
Les crimes de Varenne
On ne manque pas de relever
parmi les crimes de Varenne, la
grâce du révolutionnaire annamite
Pham Boï-Chau. M. Outrey en parlera sans
aucun doute dans Vinterpellation qu'il s'est
décidé à poser.
Là encore, nous assistons à une défor-
mation systématique des faits.
Pham Boï-Cllau est un lettré, un érudit
qui rêvait pour ses compatriotes un avenir
autre que celui qui consistait à vivre éter-
nellement sous la domination étrangère.
C'était moins un révolutionnaire au sens où
nous entendons le mot qu'un patriote. Il
exerçait sur ses compatriotes une influence
d'autant plus forte qu'on le savait tenu en
défiance par les autorités françaises.
En 1908 et en 1909 divers crimes ou at-
tentats dirigés contre les Français se produi-
sirent. Pham Boï-Cllare fut tenu pour les
avoir inspirés. Etait-ce exact? On n'en sait
rien.
Toujours est-il que Pham Boï-Ciiatt, me.
"acé d'atrestation, crut prudent de passer
la frontière et de se réfugier à l'étranger,
Celte précaution ne peut pas être tenue pour
tilt. aveu de complicité. C'était un acte de
prudence que justifiaient largement certai-
nes pratiques judiciaires.
Il fut condamné par conttmlace.
Puis, survint l'attentat de Canlottt dont
faillit être victime le gouverneur général
Merlin. Pltam Boï-Chau passa pour l'avoir
inspiré. En réalité on n'en sait rien.
Quoi qu'il en soit, M. Mongnillot, gouver-
neur général par intérim, réussit à se saisir
de lui, à le faire ramener au Tonkin, où il
fut condamné aux travaux forcés à perpétuité
par la Cour criminelle de Hanoï,
Varenne a prononcé sa grâce. Cette me-
sure est dénoncée comme un encouragement
aux révolutionnaires, plus exactement aux pa-
triote/s, Rien n'est plus faux.
Cette grâce a été, au contraire, une me-
sure généreuse et habile. Elle a mis fin à
l'agitation qui commençait à se créer autour
du condamné. D'autre part, Pham Boï-
Chau, depuis qu'il est grâcié, est devenu un
des meilleurs amis de notre influence. Il est
utt des plus fervents protagonistes de la col-
laratiott franco-annamite.
Tel fut ce geste d'apaisement qui est in-
terprété comme une mesure de guerre civile.
Henry Fontanier,
Député du Cantal.
- _'II
Dépêches de l'Indochine
--0-0-
Vague de chaleur
Une va-gue de chaleur anormale passe sur
le Tonkin depuis trois [ours. Selon l'obser-
vatoire de l'Indochine elle est due à une
dépression persistante qui se propage vers
l'ouest,
oie,
Le cours du riz
SAIGON
20 mai
(les 1.000 kilos en piasttes)
Riz tio 1, 25 brisures 113 70
Riz nI) 2, 40 brisures 106 70
Riz n° 2, 50 brisures 101 20
Riz no - 2 ,
Brisures no 1 et 2 86 »
Brisures n° 3 et 4 74 »
Far,ines 29 80
Paddy. ViinluLong 61 50
Paddy Co-Cong ;. 64 »
Paddy Baixau 63 50
Paddy Bac-Lieu 64 Il
Coprah (les 100 kilos) 17 75
HANOI
(Cours moyen de la semaine précédente fob
Ilaïphong-France en piastres par 100 ltos)
Riz Tonkin. sans qn'istwes imcoté
Riz Tonkin 15/25 brisures 10 60
• Riz Tonkm 25/45 brisures. , ., 10 10
Maïs blanc.,..,.,. incoté
Maïs roux 5 35
(Par dépêche lndopaci(i.)
-
TAUX DE LA PIASTRE
A la date du 26 mai 1926, le taux officiel tle
la piastire à Saïgon était de 16 fr. 50.
TAUX DE LA ROUPIE
0
A la date du 23 mai 1926, le taux officiel de la
roupie dans l'Inde était de 11 fr.
La cnltnre de la canne à sacre en Annam
--0.0--
La superficie cultivée en canne à. sucre
en 1925, a été de 27.000 hectares en Annam
dont 18.240 pour Quang-Ngai, Binh-Dinhj
et Quang-Nam. 1
La production, satisfaisante, a été de
45.000 tonnes, soit environ 1.666 kilos à
l'hectare.
Il y a mévente du sucre. Des stocks im-
portants provenant de la campagne précé-
dente existent encore à Tourane et à Tu-
Xa chez les intermédiaires chinois ; le pro-
duit de --- la récolte de 1925 va encore les
augmenter.
Le prix du sucre a baissé de 50 et les
vendeurs ne trouvent pas preneur. Devant
cette situation, une Société européenne, qui
avait décidé de s'installer dans le Quang-
Ngai n'a pas donné suite à son projet. Les
planteurs eux-mêmes, dans le giiang-NOI
surtout, commencent à délaisser cette culture
pour celle du riz dont la vente est moins
aléatoire.
A LA CHAMBRE
0-0
LA RENTREE
A l'ordre du jour
La Chambre reprendi aujourd'hui ses
travaux. En dehors des importantes ques-
tions qu'elle aura ù examiner et notam-
ment du 'problème financier, elle devra
fixer la date de la discussion; des nom-
breuses interpellations, visant les colonies.
Voici la liste dcs'dôputés s'étant fait ins-
crire pour interpeller sur les pourparlers
d'Oudjda et, d'une manière générale,sur lus
opérations militaires au Maroc : MM. Do-
riot, député communiste de la Seine, Re-
naudel, député socialiste du Var, Ernest
Laffont, député communiste-socialiste de
la Loire et Guy de Montjou, député de
l'Union républicaine de la Mayenne.
En outre, l'assemblée sera appelée à
fixer la date de la discussion des interpel-
lations de M- Ernest Outrey, député de
l'Indochine, inscrit au groupe de la gauche
indépendante sur le cas de M. Alexandre
Varenne, gouverneur général de l'Indo-
chine et de M. Baranton, député comrnu-
Jli1-e dç la Sejne, sur la suppression de la
liberté de la presse en Tunisie.
D'après les bruits qui circulent dans les
couloirs, le Gouvernement accepterait
d'aborder dès vendredi la discussion do
ces différentes interpellations.
–-––-
Au Conseil d'Etat
-0-0---
Droit à l'usage des eaux
dans le département de Constantine
Le Préfet de Constantine ayant par
arrêté réglementé l'usage des eaux de
l'Aïn-Zinize, un certain nombre de proprié-
taires do terrains notamment le sieur
Laoudjia introduisirent une requête au
Conseil d'Etat, aux fins d'annulation de
cette réglementation, laquelle leur causait
un grave préjudice.
Dans leur requête, les intéressés fai-
saient valoir que l'art. 2 de la loi du lU
juin 1851, sur la constitution de la pro-
priété en Algérie, a reconnu et maintenu,
tels qu'ils existaient, les droits privés de
propriété d'usufruit et d'usage légalement
acquis antérieurement à la promulgation
de ladite loi sur les lacs salés, les cours
d'eilu et les sources ; que l'arrêté en ques-
tion a méconnu la disposition législative
cl-dôssug rappelée eil ne permettant aux
Jiabitunts du douar de Taniza, d'utiliser
chaque semaine les eaux d'Aïn-Zinize que
du dimancho à 12 heures au lundi 16 heu-
res, alors que par suite d'une possession
continue, paisible, publique et non équivo-
que, les auteurs des requérants avaient,
antérieurement à 1851, acquis un droit à
l'usage de ces oaux, dans la proportion des
cinq-sixièmes, qu'en outre, la répartition
a été effectuée à une époque où les eaux
étaient particulièrement basses et où, par
suite, il n'était pas possible de se rendre
compte de la totalué des terres susceptibles
d'être irriguées en période normale
Appelé à statuer sur cette importante
iffaire, a déclaré que l'art. 2 de la loi du
16 juin 1851, attribuant aux tribufiaux ju-
diciaires compétence pour connaître les
contestations qui peuvent s'élever sur
l'existence ou l'étendue des droits privés
de propriété, d'usufruit, ou d'usage qui au-
raient été loyalement acquis antérieure-
ment à la promulgation de ladite loi préci-
tée, sur les lacs salés et autres sources
- qu'ainsi la requête du sieur Laoudjia et
autres présente à juger une question
préjudicielle, que, par suite, il y a lieu
de surseoir à statuer jusqu'à ce qu'elle ait
été tranchée par les tribunaux compé-
tents.
Les sieurs Laoudjia et autres devront
justifier de leurs diligences dans un délai
de deux mois, ù dater de la notification de
la présente décision.
aie. 1
i la ntMe dos giscments pélrolm
oa --
A propos de l'inauguration du laboratoire
de géologie appliquée à Paris, par le minis-
tre de l'Instruction publique, M. Pinaud,
directeur de l'Office National des combusti-
bles liquides, rappelle la part des géolo-
gues dans l'erfort continu poursuivi depuis
dix ans en vue de résoudre le problème an-
goissant du chauffage industriel, spéciale-
ment de procurer aux moteurs le tonnage
sans cesse croissant d'hydrocarbures que ré-
clame - leur -- alimentation.
« C'est Léon Bertrand et Jolcaud, a-t-il
dit, qui, dès 1920, effectuent en Roumanie
une première mission d'études, et en 1923
procèdent, pour le compte de l'Office Na-
tional, à l'exploration des vastes terrains bi-
tumineux de l'ouest de Madagascar.
« C'est Léon Bertrand qui dirige en 1922
les premiers travaux d'études tectoniques de
nos Pyrénées, ou participe en 1925 à l'orga-
nisation de la mission internationale en Irak.
u C'est Joleaud qui effectue cette année en
Colombie une mission en tout point remar-
quable et déclenche en ce moment même,
dans cette région, l'effort vigoureux et gros
d'espérances de notre Compagnie française
des pétroles. 1
« C'est Barrabé, qui relient le premier en
1923 notre attention dans les régions de
l'Hérault, et qui s'embarquait ler, pour la
seconde fois, en mission officielle vers la
grande île de Madagascar, à l'étude de la-
quelle il s'est résolument consacré.
« C'est Viennot qui, en 1924, prospectait
le Tonkin et l'Annam; Viennot qui, en 1925,
avait l'honneur d'implanter à Gabian le pre-
mier forage français où dut jaillir le pé-
frole et qui en a depuis découvert plusieurs
autres; viennot encore qui, chef du groupe
des géologues français de la mission inter-
nationale de Mossoul, y soutenait cette an-
née avec éclat les couleurs de la science
française, n
Reddition d Abd-et-Krim
« - 0 - 0 -
L'exécution méthodique du plan du géné-
ral Boichut a amené la reddition sans con-
ditions, d'Abd-el-Krim.
Le 25 mai, le chef rebelle rifain envoya
au commandant de la 8° brigade, pour lui
demander l' « Aman Il le shérif de Snada
auprès duquel il s'était réfugié. Il se met-
tait avec sa famille et ses biens sous la
protection de la France.
Tout en acceptant la reddition d'Ab-el-
Krim, son vainqueur le général Boiahut a
ordonné aux postes qu'il traversere re-
cevofr Abd-el-Krim et sa famille comme la
France sait accueillir un ennemi vaincu
ayant fait preuve de qualités militaires.
C'est le gloria victis traditionnel des races
latines et c'est aussi la générosité de la
France vis-à-vis d'un rebelle dont la red-
dition met fin tardivement à une guerre dé-
plorable, qui aurait dû être terminée en
septembre dernier. Il convient de féliciter
M. Steeg d'avoir, comme il en a informé le
sultan du Maroc, mis fin ù la rébellion des
tribus placées sous sa souveraineté.
En Espagne, cet événement auquel les
troupes de Primo de Rivera ont pris une
part importante, - uro une répercussion fa-
vorable au directoire. La répercussion dans
le monde musulman de la reddition d'Ab-
el-Krim ne. peut être qu'en faveur de notre
prestige et en Afrique du Nord en particu-
lier.
Les prisonniers français et espagnols au
nombre de 283 ont rejoint les lignes fran-
co-espagnoles.
Réjouissons-nous donc de cette heureuse
fin de la guerre du Rif que seule, une en-
tente constante entre les alliés et les si-
gnataires de l'acte d'Algésiras pourra ren-
dre définitive.
Eugène Devaux
«fc
M. Steeg sur le front Rifairi
0-0-
M. Stoeg s'est rendu dans le territoire
denotHrwô « tache de Taza ». Il y a reçu
la visite'du caïd Hadidou Saïd, chef Adèle
il la France, et qu'il no faut, pas confondre
avec Haddou. l'ancien émissaire d'Abd el
Krim à Oudjda.
Le résident général a indiqué au. cald
qu'Abd el Krim lui avait envoyé une lettre
lui demandant d'engager des pourparlers
et do faire cesser les hostilités. Il a prié le
caïd d'en informer les dissidents de la
« tache de Taza », ajoutant que la Franco
généreuse veut la paix èt pourra oublier
les rébellions sanglantes si des soumissions
sont prochaines, mais que la France, forte
et puissante, saura imposer cette paix si
les dissidents persistent dans l'erreur.
Le caïd a répondu à M. Steeg qu'il se
fera l'interprète des paroles généreuses et
fortes du représentant de la France.
La e de Moulay-Youssef
–0-0–
S. - E. Si KoAhlour bon. G abri t, chef du
proLJr(\ol du sultan dlaroc vint d'arri-
ver à Marseille à bord du M.J.¡i",'aJ.L'Ju.
tet
tey P -.u:- arrêter .ts de::.:rrs d:\8:.S. du sé-
jour qu'y fera le sultan du Maroc en juil-
let prochain.
Le bruit avait couru que ce voyage
n'aurait, lieu qu'en octobre, mais la reddi-
lion d'Abd-el-Krim a sflns doute décidé
Momlay Yonssef à ne pas différer son
voyage pendant lequel doit avoir lieu J'inau-
giVraiion de la mosquée de Paris. -
- 1 .060.
De 1 Algérie au Niger
Le gouverneur général de l'Algérie, d'ac-
cord avec le gouverneur général de l'Afrique
occidentale française, vient de décider d'or-
ganiser, au cours de l'hiver prochain, un
Vovaue d'études économiques de l'Algérie au
Niger, auquel prendront part des délégués
des Chambres de commerce cV? l'Algérie.
Une mission comprenant un maximum de dix
personnes est prévue pour chaque départe-
ment, et la date du voyage est fixée au mois
d'octobre et au mois de novembre prochains.
Trois missions partiront respectivement
d'Alger, d'Oran et de Constantine, traver-
seront le Sahara par des itinéraires différents
et se rencontreront à Bourem, sur la boucle
du Niger.
00000-
Les droi s de sortie fixés en piastres
Un décret du 2t mors 1926 a révisé et
fixé en piastres les droits de douane à
percevoir sur les produits exportés de
l'Indochine, à destination des pays étran-
gers
Ainsi triomphe le point de vue des
Chambres de Commerce et d'agriculture.
Depuis 1879, des taxes muiltiples établies
les unes en francs, 4es autres en piastres,
frappaient les produits locaux à leur sor-
tie de la colonie. Certaines établies en
France, avaient notamment pour objet ne
favoriser l'industrie locale de la décoorti-
qucrie en rendant moins avantageuse la
sortie des paddys non usinés. Ces taxes
éaicnt. devenues inopérantes, par suite de
la dévalorisation du franc.
Un autre avantage do la porception des
taxes do sortie, en piastres est de donner
au budget de l'Tndoichine, établi en pias-
tres, des ressources moins aléatoires.
On peut espérer, (Vautre part, que la
mesure prise pour les droits ae sortie soit
prochainement complétée par l'établisse-
ment en piastres dies droits d'entrée. Une
telle modification augmenterait les recettes
de plus de dix millions de piastres et
atteindrait surtout les marchandises d'im-
portation chinoise, consommées par les
Chinois,
L'organisation administrative
da service des textiles
en Alriqae Occidentale Française
0-0
Un arrêté du Gouverneur général de I*Afri-
que Occidentale française en date du 6 mars
1924 avait institué dans chacune des colonies
du groupe, en vue de l'augmentation de la
production des textiles et notamment du coton,
un service local et, à Bamako, une inspection
chargée du contrôle de ces services locaux, de
la coordination de tous les efforts et de l'étude
de toutes les questions d'intérêt intercolonial
se rapportant à Ja production et à l'améliora-
tion des textiles ainsi qu'à l'hydraulique. agri-
cole.
En raison du développement des cultures
cotonnières sur l'ensemble du territoire, il a
paru nécessaire d'organiser administrativement
ces services d'études dont l'intérêt, en une
telle matière, est primordial ; c'est ce que
vient de faire un nouvel arrêté de M. Carde,
pris le 18 avril dernier. D'après ce texte,
l'Inspection du Service Général des TextileS
de l'A. O. F. comprend deux services, char-
gés l' un et l' autre de missions bien définies.
Le premier, le service agronomique du co-
ton, qui a son siège à Ségou, a dans ses attri-
butions : l'étude des d iverses régions produc-
trices de coton en culture sèche ou irnguée ;
la détermination des espèces les plus propres
à la culture dans chacune de ces régions ;
l' amélioration des types cultivés par les mé-
thodes de génétique ; la détermination par
l'étude des climats, des sols, des assolements
et des engrais, des méthodes de culture les
plus convenables et les mieux adaptées au
pays ; l'examen de tous problèmes technique
se - rapportant aux procédés de culture sèche
ou par irrigation : l'étude du parasitisme et ,
des maladies du cotonnier et la recherche des
moyens de les combattre ; l'étude du matériel
agricole susceptible d'être employé en culture
indigène ; la centralisation de la documenta-
tion scientifique relative à la culture cotonnière
dans les colonies françaises et à l'étranger: la
rédaction des publications pratiques sur toutes
questions agricoles se rattachant à la produc-
tion cotonnière.
Le chef de ce service dirige les établisse-
ments d'études agronomiques entretenus sur les
fonds du Budget général ou sur ceux prove-
nant de la liquidation des consortiums ; il
exerce un contrôle technique sur les établisse-
ments créés à l'aide des ressources des bud-
gets locaux. - - - - -- -
Le second service, dit service technique du
Niger, est chargé : cl? la centralisation des
relevés de* KauJeurs d'eau mesurées en
échelles hydrométriques installées en territoire
français sur le Niger et ses affluents ; de toutes
opérations nécessitées Dar la prévision et l'an-
nonce des crues du Niger ou de ses affluents ;
des études concernant l'hydrographie du Ni-
ger et de ses affluents, le ruissellement, le sol
et les nappes souterraines dans ces mêmes val-
lées ; des études de cartographie, topographie
et nivellement concourant à l'établissement sur
le Niger et ses affluents de projets relatifs à
l' aménagement des forces hydrauliques et à
l'irrigation.
i -4* -
DANS LA LEGION D'HONNEUR
00
MINISTERE DU COMMERCE
Sont nommés Chevaliers, au titre de l'Ex-
position des Arts Décoratifs : M. Cauvy,
artiste peintre, directeur de l'Ecole des
Beaux-Arts d'Alger, M. Crochard, industriel
a Alger ; M. Larmaiule, administrateur .c
commune mixte à Morsott ; Mme Sauce-
roltc, directrice d'école honoraire à Cons-
tantine : M. Chcmla, fabricant de poteries
à Tunis ; M. Desportes, industriel à l'unis ;
M. Ricard, chef du service des arts indigè-
nes à Rabat M. Gabriel nOUIScau, inspec-
teur de l'enseignement professionnel et de
dessin au Maroc ; M. Thomnin, directeur
du Crédit Foncier d'Algérie et de Tunisie ;
M. Triadou, industriel en Indochine ; M.
Hallel, contrôleur principal des douanes et
régies en Indochine ; M. Durier, chef de bu-
reau des Services civils en Indochine ; M.
Groslier, directeur del'Ecole des Arts Cam-
bodgiens à Pnom-Pcnh ; M. ncix, adminis-
trateur des Colonies.
foie
RETOUR
-0-0-
M. Bbuilloux-Lafont, député, Vire-Pré-
sident de la Chambre, rapporteur du budget
de la guerre, qui vient de passer un mois au
Maroc, chargé d'une mission de contrôle par
la Commission des finances, est arrivé hier à
Notre éminent collaijoratcur rapporte des
Marseille. i-apl)orte des
impressions tout à fait oyftimistes sur les con-
ditions dans lesquelles le commandement
s'est montré très soucieux de ménager la santé
et la vie des Hommes, dans une campagno
dure et difficile.
Tous les services qu'il il, inspectés : santé,
intendance, aviation, ont fonctionne dans
d'excellentes conditions et il n'y a aucuno
critique, sévère à formulpT.
Un pionnier français au Canada
On inaugurent, dimanche prochain, à la
mairie de Neuville-sur-Vannes (dans l'Aube)
une plaque commémorative à la mémoire de
Paul de Chomedey, seigneur de Maiscjln-
neuve, né dans cette commune en 161a, ett
fondateur de Montréal (Canada).
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