Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-05-25
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 mai 1926 25 mai 1926
Description : 1926/05/25 (A27,N79). 1926/05/25 (A27,N79).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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DIRECTEURS : MARCEL RURDEL et L.-G. THEBAUL T
fiém" et âteUunilN : 34, Rue du r..J PA"'8-'. - TéMfhM» : MOVRB Wil
Un u 4 nota 8 ult
( Fronts *t Colonies. 80 48. » a
Vm { Btr+Nf«r 110. Il. 18.
Il II I– I– «TU– À* PTÊM « SKM I– PRHIDPW MWmfr–
Le coton dans les colonies britanniques
-– -
Le Gouvernement britannique, comprenant
toute l'importance de la culture cotonnière
dans ses possessions tropicales, a consenti de
larges subventions à la British Cotton Growtng
Association et à r Empjre Cotton Growin,
Corporation que subventionne également l'in-
dustrie cotonnière du Lancashire. Ces deux
grandes corporations ont donc pu apporter leur
aide à toutes les contrées où se cultive le coton,
préparer des spécialistes, distribuer des outils
et assurer le développement des transports. Tel
est le secret des résultats si remarquables obte-
nus par les Anglais dans la culture cotonnière.
Les méthodes culturales sont essentiellement
fonction de la nature des terrains et du cli-
mat sec ou humide.
Dans l'Afrique du Sud, les terrains propres
à la culture du cotonnier s'étendent sur des
surfaces considérables (1.600.000 hectares) et
c'est par leurs propres moyens que les colons,
ont obtenu des résultats apptéciables avec les
variétés du coton A mérican UpianJ. Dans le
Sud et dans le Nord-Est de la Rhodesia, si
l'on surmonte quelques difficultés dé main-
d' œuvre, on pourra obtenir une bonne produc-
tion.
Deux experts. nommés par le Gouverne-
ment, ont constat é l'enthousiasme des colons
pour la culture cotonnière, et ils ont estimé
que, dans une vingtaine d'années. l'Afrique du
Sud pourra produire 250.000 balles par an.
Les industries locales absorbent sans diffi-
culté tout le coton produit (actuellement 25.000
balffes par an). Mais l'exportation prochaine est
prévue, c'est pourquoi le Gouvernement Je
KUnion Sud-Africaine a choisi des types stan-
dard, et aucune balle de coton ne peut être
exportée sans la délivrance d'un certificat indi-
Sant la catégorie à laquelle elle appartient.
Des échantillons correspondant à chacun de ces
types ont été largement distribués a toutes les
(misons qui traitent le coton sur les grands mar-
chés mondains.
En Australie. de 1919 à 1924, 25 hectares
du Queeaslind ont été plantés en çotan et ont
prpdbèt 64)00 tonnes donnant 240 kilos de
->-4mmA rhetfaii d'un «don à long)» soie..La
mws i M aussi pranosn io rlucres nus
lÉjwifie septentrionale du New South Wales
e au Queenslaod. La British Cotton
Grmo/nf Association s'est beaucoup intéres-
sée aux cultures australiennes oui s'étendent
actuellement sur 100.000 acre*.
Le coton de l'Inde étant à courte fibre, ne
présente pu beaucoup d'intérêt. Il est con-
sommé sur plate ou expédié au japon pour la
confection de tissus poIliers. Dans le Punjab
et le Sind, on essaie un type américain à lon-
gue fibre et la British Cotton Growing Associa-
Ion aide le Gouvernement hindou à ablir des
colonies de cultivateurs sur quelques-unes des
surfaces irriguées où la culture est faite par des
fermiers sous la direction de spécialistes. Des
services agricoles sont installés dans les prin-
cipaux centres de l'Inde. et un Comité central
hindou du coton a été institué à l'aide d'une
taxe de 4 annas par balle exportée de l'Inde
eu utilisée dans les manufactures hindoues.
Au Soudan égyptien, l' Angleterre est par-
venue à produire du coton du même type tt
- de la même qualité que le coton d'Egypte.
Nous nous souvenons de l'angoisse des Egyp-
liens Ion des projets d'irrigation de la plaine
de Géziva, entre le Nil bleu et le Nil blanc,
au sud de Karthoum. Mais les Anglais ne se
sont pas laissé intimider, et le Syndicat des
plantations du Soudan va terminer sous peu
l'immense digue de Makunar, sur le Nil bleu,
près de Sennar, qui lui permettra d'irriguer
40.500 hectares. La production cotonnière
pourra atteindre 100.000 belles.
En intéressant à ses profits le cultivateur
indigène, le Syndicat britannique nous indique
un des meilleurs moyens, si ce n'est le meil-
leur, de recruter la main-d'œuvre indigène.
* C'est sans doute dans t Ouganda que la cul-
ture du coton a pris dans ces dernières années
la plus grande extension. Plus de 400.000
hectares sont plantés en cotonniers, et cette
culture est faite presque entièrement par le pro-
priétaire indigène sur de petites endues i, f-
xieures à un demi-hectare.
La prochaine récolte de coton dans l'Ou-
ganda est estimée de 171 à 200.000 balles.
D'après un rapport de M. W.-C. # Kemp,
membre de la Commission Commerciale, les
prix seraient moins élevés que l'année préd-
dente, la prime accordée au coton de l'Ou-
ganda ayant été supérieure à celle payée
pour le coton américain moyen (MidJlin,
American). Il , ta* envisqer, ajoute M. W.-
C. Kemp, qu'une congestion du Railway de
l'Ouganda a provoqué une crise fficheuse. En
pleine période d'achat, les marchandises
a échange n'étant pu parvenues de la Côte,
les pertes des importateurs forent considérables.
Notons, en outre, que le coton de 1 Ou-
ganda est du type American Upiand, dont les
fibres ont 31 m/m de long ou plus, et sont
d'excellente qualité et d'un rendement élevé.
La construction de nomeUes lWteI et de
voies ferrées s'impose, ainsi que l'amélioration
au port de Mombana. si l'on veut que la pro-
duction cotonn i ère de 190upnda continue à
progresser.
Nvasaland, Tanganyika et Kenya rivalisent
d'ardeur pour le développement de la culture
cotonnière.
En Nigéria, la question du coton est suffi-
samment connue des lecteurs des émules Co-
loriiales pour qu'il suiffse de lapptlei que cette
edcmie ed flé" à Mmeaz WOU.
tantes productrices du coton. La région de
Zaria, que connailleDt-bien tom les français
qui sont allés à Zinder, dit- je, est dans les
provinces du Nord la plus favorable à la cul-
ture du cotonnier. Bien que la consommation
locale en absorbe une grande pertie, Zaria a
exporté en 1924 plus de 16.000 belles (plus
de 400 livres), dont la majeure partie était du
type A merlCClft Vplapd.
L'Empire colonial britannique possède aux
Indes Urientales. à I lie Saint-Vincent. des
plantations remarquables de coton du type Sea
Island (4.000 balles par an). Ce serait le plus
beau et le plus long coton du monde.
En Mésopotamie (Iraq), où eJie exerce le
mandat que lui a confié la Société des Nations,
l'Angleterre a commencé la culture du coton
à jongi'e fibre qu'elle espère développer en
attirant vers la région favorable une population
agricole suffisante. La dernière récolte a été
de 3.000 balles contre 1.500 l'année précé-
dente.
De cet aperçu de la culture du cotonnier
dans les possessions coloniales britanniques,
nous retiendrons principalement les soins tout
particulien donnés à cette culture, ainsi que
r aide gouvernementale.
Pour notre Afrique Occidentale, nous savons
que M. le Gouverneur Général Carde a en-
couragé de son mieux la culture cotonnière, et
il a trouvé dans l' Association cotonnière, ainsi
que dans les Lieutenants-Gouverneurs du Sé-
négal, du Soudan, de la Haute-Volta, de la
Côte
Côte d Ivoire et du Dahomey, des collabora-
teurs dévoués à son oeuvre et convaincus de
l' importance pour nos marchés de s'approvi-
sionner de coton français. Nos voisins britanni-
ques nous ont donné un exemple qu'il est de
notre intérêt de suivre autant que nos disponi-
bilités ifnancières nous le permettent.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-président de la Commission
des Douanes.
.,.
Un anniversaire
̃ , 1 ̃ "̃*» ̃ -
Le 25 mai 1886, naissait à Monbbéliard
Henri Mouhoi qui, poussé ipar une voca-
tion irrésistible d'explorateur, devait décou-
vrir en janvier 18GU, les ruines d'Angkor.
C'est, rappelle dans l'Œuvre notre excel-
lent confrère M. Kéileien Challaye, la lec-
ture d'im livre sur le Sinm qui suggère à
Mouhot le désir d'aller explorer, en natu-
raliste, les régions inconnues de la pénin-
sule indochinoise,
Il demande à la France une mJesion,
que le Gouvernement de Napoléon 111 lui
refuse. Mais les sociétés de géographie et
de zoologie de Londres lui donnent les
movems financiers d'entreprendre son ex-
pédition.
Sur un navire à voiles il quitte Londres
Je 27 avril 1858 ; il arrive & Singapour le
3 septembre.
11 parcourt les régions les moins connues
du Sinm et du Cambodge, menant la vie
la plus rude.
Quand, en janvier 1860, il arrive a Ang-
1 kor, il est saisi d'une admiration que nul
homme de raee blanche n'avait encore
éprouvée.
Il passe trois semaines à étudier Be tem-
ple d'Angkor Vat, dont il lève le plan la
ville d'Angkor Thom, et toutes les ruines
environnantes.
cc Angkor Vat, écrit-il, (figurerait avac
honneur fi côté de nos plus ibelles basili-
ques., et l'emporta pour le grandiose sur
- tout ce que l'art des Grecs et des Romains
a jamais édifié. » C'est « ce que l'art
architectural a peut-être édifié de plus
beau ». Cette œuvre « n'a peuttre pas,
n'a peut-être jamais eu son équivalent sur
le giobe Il. Et Mouhot se demande quel
« Michel-Ange de l'Orient » a conçu, réa-
lisé cette œuvre géniale.
Cependant Mouibot réve d'explorer le
Laos, où, à sa connaissance, un seul Fran-
çais, un missionnaire, a pénétré pour en
revenir mourant.
Courageux -comme un Brazza, il s'en-
fonce dans ces terres mystérieuses.
Atteint de fièvrc, il meurt le 10 novem-
bre.
Ses deux domestiques indigènes enscvc-
lissent son corps auprès de la rivière Nam
Kan, non loin de Luang Pra Bang. Et ils
emportent soigneusement les papiers du
maître, qu'ils remettent au consul de
France A Bangkok.
On a contesté le fait que Mouhot ait « dé-
couvert » les ruines d'Angkor.
n est exact qu'un missionnaire, le .père
Bouillevaux. les a vues avant lui, en dé-
cembre 1850.
Mais il juge les sculptures d'Angkor
« grotesques b). Les splendides têtes sculp-
tées aux tours d'Angkor Thom lui parais-
sent « placides et bêtes ».
Et il plaint les « pauvres idolâtres » qui
se prosternent devant « des monstres ».
Mouhot reste donc bien l'inventeur d'g-
kor.
RUE OUDINOT
-– 00
M. Léon Perrier, ministre des Colonies a
présidé hier à Grenoble, le 19* congrès 'de
l'Union des Associations des Anciens Elèves
des collèges et lycées de France.
M. Léon Perrier est rentré ce matin à
Paris et a repris la direction des services de
son département.
TAUX WURMim
A la date da 21 mai 1986, le taux officiel de la
piastre à Saigon était de 1S fr. %,
La culture française
au Maroc
-00--- -
A
Dans nos possessions africaines
la France a toujours aidé au déve-
loppement de la culture coranique
en même temps qu'elle initiait ses sujets mu-
sulmans à la culture française. Et ceux qui
se trouvaient trop âgés pour entreprendre
Vétude du français étaient les premiers à
nous confier leurs enfants.
De nos jours, ainsi que le relate M. Paul
Marty dans une récente étude sur le Maroc,
publiée par-le Comité de l'Afrique française,
on constate dans l'ensemble du pays une
grande curiosité d'apprendre le français.
Notables de tout âge et de toute condition,
viennent s'asseoir après leurs occupations de
la journée sur les bancs de l'étole et scandent
tri choeur les premières et enfantines phraics
de notre langue.
D'autres ont demandé et obtenu des le-
çons de français pour leurs enfants dans les
écoles coraniques. Et à Fez, on voit aujour-
d'hui les étudiants provinciaux doubler hurs
cours arabes de sciences profanes de trois
heures hebdomadaires de français.
A peine nos administrateurs coloniaux et
nos commandants de cercles eurent-ils pris
contact avec les populations musulmanes, soit
en Afrique'du Nord, soit dans l'Ouest-Afri-
cain, qu'ils durent consulter la loi coranique
pour régler le moindre litige. Le Coran leur
devint vite familier.
Nous nous sommes trouvés, au Maroc, en
face d'institutions musulmanes que les indu
gènes s'étaient données au cours des siècles
et qui répondaient aux besoins du peuple pro-
tégé. Ces institutions méritaient toute notre
sollicitude. C'est pourquoi en relevant et re-
vivifiant l'université médiévale de Qaraouyne
que nous avons trouvée « en veilleuse 9, nous
avons justement guidé cette évolution et im-
prégné de notre influence les étudiants des
régions 7es plus diverses qui auraient pu se
disperser dans une douzaine de foyers sans
homogénéité de tendances.
Les musulmans eux-mêmes ont demandé
la réforiht de rUnÎtJersitl de Qaraouyne
soms les auspices du commandant de la région
de F et.
Œuvre qui nous valut de très vives sm-
pathies dans les milieux politiques, religieux
et universitaires. Qaraouyne rénové, c'est 4e
contre-poids de l'enseignement secondaire et
supérieur franco-arabe que nous avons créé.
C'est sous le contrôle français que M. Paul
Marty conseille d'entre prendre cette trans-
formation de l'Université musulmane de Fez,
en préconisant l'octroi d'une certaine auto-
nomie à l'administration pour donner aux
F as si Vimfression que les fondations pieuses
de leur Université sont bien dans leurs mains
et nullement détournées du but pour lequel
I elles ont été constituées.
En dessous de cet enseignement supérieur
coranique nous avons créé en 1924, des col-
lèges musulmans à Rabat et à Fez où est for.
mée l'élite sociale de la jeunesse -marocaine
dans le plan des études secondaires Iran-
çaises et dans le cadre traditionnel musulman.
Ces jeunes gens sont appelés, grâce à leur
connaissance suffisante de la civilisation eu-
ropéenne. à contribuer à l'évolution morale de
leur pays vers ses destinées nouvelles.
Un coup d'oeil jeté sur lé programme de
l'enseignement dans les collèges musulmans
permet de se rendre compte du caractère es-
sentiellement pratique de l'enseignement.
G. Thébault
m. Hein saiHH Fraies
M. Lucien Saint, Résident Général en Tu-
nisie. est arrivé hier matin à Marseille à bord
du paquebot Gouvemeur-Général-Grévy, cour-
rier de Tunis. Son voyage en France sera courte durée, et il compte être de retodr le 4
juin à Tunis.
Au cours de son séjour à Paris, M. Lucien
Saint s'entretiendra avec Je Gouvernement de
diverses questions et réglera notamment le pro-
gramme définitif de la visite en France de S.
À. R. le bey de Tunis. Ce voyage est prévu
pour fin juillet. Le bey se rendrait à Paris et
visiterait la grande mosquée qui aura été inau-
gurée. U séjournera ensuite à Vichy et à Lu-
chon, en tout une quinzaine de jours.
M. Lucien Saint a déclaré que la situation
politique de la Tunisie est maintenant tout à
fait satisfaisante. Le parti Jeune Tunisien du
« Destour » et le parti communiste sont pour
ainsi dire inexistants maintenant. La lécente
visite en Tunisie d'un député communiste, M.
Batanton, n'a eu aucun écho.
Economiquement. la situation en Tunisie
n'est pas moins favorable, et l'année sera pour
les producteurs une des meillewtes qu'ils aient
connues-
Le Résident Général a quitté Marseille par
le rapide de 9 h. 25 et est arrivé à Paris à
22 h. 15,
LE COMORES
DE ICT
1A POLITIQUE COLOUALE
«
Ce matin a eu lieu le débat sur la politique
coloniale. Nos collaborateurs MM. AntoneUi et
Henry Fontanter ont pris la parole, aifist que
plusieurs de nos amis.
M. ERNEST OUTREY
il le Ctiili du COllerce il de IMaslrie de l'ildoebine
Baisse la tête, fier Sicambre, brûle ce que
tu as adoré et adore ce que tu as brûlé.
M. Ernest Outrey, député de la Cochin-
chine, a donné avec fracas comme tout ce
qu'il fait sa démission de président d'hon-
neur du Comité du Commerce et de l'Indus-
trie de l'Indochine qui existe depuis vingt-cinq
ans et qui groupe à Paris tout ce qui compte
dans les affaires indochinoises.
Est-il besoin de souligner que depuis qu'il
siège au Parlement, M. Ernest Outrey en est
le président d'honneur, qu'il ne s'est pas passé
de semaine qu'il promenât dans les anticham-
bres ministérielles, rue Oudinot, quai d'Orsay,
rue de Grenelle, les membres les plus che-
vronnés de ce puissant groupement.
Bien que le Comité du Commerce et de l'In-
̃Jttslrif -rie 4' Indochine ait toujours adopté a
l'égard des Annales Coloniales, depuis la
disparition à sa tête de notre regretté ami Fran-
çois Deloncle, une attitude de boycottage
constant, nous n'avons jamais voulu discuter
son autorité, ayant trop le souci des intérêts
coloniaux pour essayer de diminuer, malgré ses
erreurs, sa partialité et ses fautes, un organisme
qui a manifesté en maintes circonstances un
sens très vif des problèmes indochinois, son
vote - de jeudi dernier blâmant la campagne
d' agitation dans le pays en est la plus récente
manifestation.
Fidèle à notre souci d'information et à
notre haute impartialité impartialité n'est
pas neutralité nous publions aujourd'hui in
extenso l'interview que M. Jason-Outrey a
donné à notre excellent confrère Louis Vau-
celles de la Liberté-
La voici :
Et d'abord, qu'est-ce donc que le Co-
mité du Commerce et de l'Industrie d lndo-
chine ?
Pas autre chose, nous répond M. Ou-
Ire), qu'un groupement de gens d'affaires, pos-
sédant à la vérité d'importants intérêts dans
notre colonie tP Extrême-Orient, mais qvi se
tant mandatés eux-mêmes, et qui n'ont point
qualité, en conséquencet pour parler au nom
des colons français, non plus que des indigè-
nes. Voilà, n'est-il pas vrai ? qui réduit singu-
lièrement la portée de la manifestation faite
par lui.
L'un des membres les plus considérables de
ce Comité, encore cri il reste dans la coulisse,
est M. Octave Homberg, le financier bien
connu. qui rêve sans doute J'établir sa dicta-
ture en Indochine, comme il rêve de l'établir
sur la presse financière. Ce n'est pas le moins
piquant de l'histoire de le voir aujourd'hui,
tout en agissant dans l'ombre, tenter de CGU-
vrir de son égide M. Alexandre Varenne, dont
il fut le premier à dénoncer les erreurs et les
fautes.
Nt est-ce pas M. Octave Homberg, en ef-
fet, qui, dans un dîner où il avait convié une
douzaine de DGrlementaires. et où assistait le
ministre des Cclonies, si pn al ait à ce dernier le
danger de déclarations telles (file celles Que le
Gouverneur Général venait de foire dans son
famétrr discours au Conseil J" Gcvernemenf,
et crjsst des expériences socialistes dont la co-
lonie faisait les frais. Quantum mutatus !.
Aurait-il donc trouvé son chemin de
Damas ? - -
Je me réserve de faire connaHre. du haut
de la tribune de la Chambre, quelles sont les
raisons d'intérêt qui ont déterminé certains des
membres les plus influents du Comité à propo-
ser un ordre du jour de confiance en faveur de
M. Varenne, ordre du jour je tiens à le
préciser qui n'a d'ailleurs pas été mis aux
Poix, tant il était en désaccord avec le senti-
ment de la majorité des membres du Comité.
- et des colons, sans doute ?
Et des colons, dont les assemblées ébies
condamnent la politique aventureuse de M.
Varenne.
Le Conseil colonial et la Chambre d'Agri-
culture de Cochmchme, la Chambre de Com-
merce et le Conseil municipal de Saigon, le
délégué de l'Annam au Conseil Supérieur des
Colonies, tous ces cjrps élus, tous ces man-
dataires anthentiques partagent nos inquiétudes
et approuvent nos critiques. J'ajouterai que
l'immenae majorité des Français résidant en
Indochine ne pense point autrement.
Ne fait-on point grief à ceux qui font
campagne contre M. Varenne et la Liberté
est au premier rang de provoquer en Bourse
une baisse sur les valeurs indochinoises ?
C'est exact. L'ordre d-i jour qui a été
finalement voté par le Comité du Commerce
et de l' Industrie est un ordre du jour qui expri-
me le oIf désir de voir cesser la campagne com-
mencée. sous le prétexte qu'elle peut nuire au
crédit de la colonie.
Je comprends tort bien que des hommes
d'affaires aient le désir de ne pas voir se pour-
suivre des attaques qui pourraient atteindre les
valeurs indochinoises. C'est là, incontestable-
ment, le sentiment qui a guidé la majorité des
membres du Comité.
Je tiens, OU Surplus, à déclarer qu'intéressé,
moi aussi, dans le maintien des Valeurs indo-
chinoises, je préfère les Voir subir une baisse
momentanée, plutôt q-ie de les voir s'effondrer
au cas où des événements graves se produi-
raient en Indochine. Or, c'ut là le péril à
craindre, si M. Varenne est maintenu à la tête
de son Gouvernement.
Il est d'ailleurs a remarquer que, ces jours-
ri. la plupart de ces valeurs, loin Je baisser,
ont, au contraire. accusé -me certaine hausse.
Quel sens faut-il donner à Votre démis-
sion de président d'honneur du Comité du
Commerce et de l'Industrie de l'Indochine ?
Il est facile à indiquer. Je ne puis accep-
ter de rester plus longtemps président d'hon-
neur d'un groupement en aussi formel désac-
cord avec les assemblée xlues de la Colonie
que je représente et avec la très grande majo-
rité de mes électeurs.
Cette détermination va me permettre, bar
ailleurs, de dénoncer. comme je vous l'ai déjà
dit. les motifs intéressés qui ont poussé les
principaux membres du Comité à proposer à
leurs collègues 'm ordre du jour exprimant leur
confiance en M. Varenne.
le tiens, en outre, à 'préciser que cet ordre
du jour avait été préalablement soumis à l'agré-
ment du ministre des Colonies, et que ses au-
leurs. en présence des protestations et des
objections qu'il soulevait, n'ont pas cri devoir
le soumettre au vole du Comité. -
Un membre important, ancien membre du
Conseil colonial de Cochinchine, de la Cham-
bre de Commerce et de la municipalité de
Saigon. a même déclaré que si le Comité votait
cet ordre du jour. il serait honni par les assem -
blées locales de la colonie.
Comment donc expliquer les attitudes
contradictoires de M. Octave Homberg, cri-
tiq-Ianf raborJ. ainsi Que Vous me le rappe-
liez, puis couvrant M. Varenne ?
L'explication est, à mon sens, la sui-
vante : quand M. Homberg se plaifmait de M.
Varenne auprès du ministre. ce n'était toeut-
être qu'un moyen d'intimidation pour obtenir
la signature de certains contrats actuellement
tendants. Cette signafire, il esùère auiourd' hui
l'obtenir, ayant changé son fusil J'épaule.
C'est là, sans doute, la clef Je tout le mx>stère.
Mais non ! Jason-Outrey, vous n'êtes pas
juste.
Il y a peut-être des gens discutables au
Comité du Commerce et de l'Industrie de l'In-
dochine, puisque vous le dites, et que depuis
dix ans vous en faites votre société familière.
Mais ce ne peut être, et n'est qu'une très
infime minorité. A côté d'un agioteur, d'un
spéculateur, d'un coureur de concessions, d un
solliciteur de faveurs, combien d'hommes pro-
bes. honnêtes, travailleurs, à la fois hardis et
prudents. La plupart d'entre eux ont créé les
grosses firmes indochinoises dont vous êtes le
j défenseur né, ils ont vécu de longues années
en Indochine, ils y retournent tous les ans ou
tous les deux ans, et n'ont pas, quoi qu'on
dise, perdu le contact avec la vie indochinoise.
Et ceux que vous leur opposez sont de braves
gens, leurs employés ou associés là-bas. mais
oui, eux, n'ont pas toujours la vision exacte de
la situation métropolitaine et de l' ambiance
mondiale,
Contre vous, Ernest Outrey, il faut aujour-
d'hui leur rendre justice.
M. R.
M. Steeg sur le front Rifain
M. Steeg, accompagné du général Mou-
gin, chef de son cabinot militaire est arrivé
c 22 mai" Ouezzan. Il a été reçu (par une
foute enthousiaste d'indigènes. Il a visité le
camp d'aviation des Reni Malek et a vive-
ment félicité les ipilotes du rude travail
accompli. Puis il a inauguré d'infirmerie
indigène.
Dans un discours qu'il a prononcé, le
Résident Général a célébré les ver-
tus de J'nssishmce rnMkalû et a signalé
qu'cHe éftaît le meilbetir ibienifait de la
France dans l'Afrique du Nord. M. Steeg
s'est ensuite rendu à Sidi-Redouane, où il
assista à un grand mouvement de soumis-
sion des Beni Mestaras et d'autres tribus
de la région d'Ouezzan.
Le caïd Ali, des Beni Mestaras, (prenant
la parole au nom de toutes les fractions
soumises, a assuré M. Steeg de sa fidélité
et de son loyalisme pour la France el le
maghzen.
M. Steeg a quitté Raibat pour aller visi-
ter Onezzsn, Sidi-Bedouane, Fez-el-Bali. 11
rentrera par Fez.
Le sultan du Maroc en France
CH)
On nous informe de Haibat que le voyage
du sultan du Maroc à tParis serait très
probablement retardé et renvoyé ou mois
d'octobre prochain.
.1. -----
par III loirtUM mm-Miiciiis
---0-0--
Au cours de wa dernière réunion, la Con-
férence Nord-Africaine avait été saisie d'un
projet destiné A aplanir les difficultés doua-
nières qui surgissent au passage des auto-
mobilistes en Algérie, au Maroc et en Tuni-
sie.
Les représentants des trois colonies voi-
sines à la Commission tntéressée étaient
arrivés à une entente. Nous pouvons si-
nnlcr, aujourd'hui, que les administrations
des Douanes de la Tunisie, de l'Algérie et
du Maroc, étudient, en collaboration avec
les « Automobile-Clubs » reconnus, la créa-
tion d'un carnet de passages qui simplifiera
singulièrement les opérations à la fron-
tière.
1 la liailre d'Eugène friuit
C'est dans le parc de l'Institut National
d'Agronomie Coloniale que la statue de
l'ancien sous-secrétaire d'Etat aux colonies
a été inaugurée samedi dernier, en présence
des hautes notabilités gouvernementales co-
loniales et militaires.
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
présidait en présence de Mme Etienne, de
ses neveux, MM. Sartor, Guibal et Walch,
du général Gouraud, gouverneur militaire
de Paris; de MM. Koux-Freissinenc, député
d'Oran; Malarmé, député d'Alger: Thom-
son, député de Constantine ; Diagne, dé-
puté du Sénégal; Carde, Gouverneur Géné-
lal de l'A. O. F. ; Clémentel, Deloncle, sé-
nateurs; Kobaglia et Emile Brisson, anciCn
président du Conseil général de la Seine ;
M. (erlin, Gouverneur Général, de Trcnti-
nian, ancien Gouverneur du Soudan ; M.
Outrey, directeur de l'Ecole Coloniale; An-
goulvant, député; Auguste Terrier, com-
mandant Fauché, aide de camp du minis-
tre des Colonies; commandant Virly, de
l'infanterie coloniale; le commandant de
l'Ecole de gymnastique de Joinville, et de
nombreuses des amies de Mme Etienne.
M. Aristide Briand s'était fait représenter
à la cérémonie par M. Aimé Leroy, chef
adjoint de son cabinet.
Reçu par M. Prud'homme, directeur du
Jardin colonial, le ministre a été salué par
un détachement d'infanterie coloniale com-
mandé par le capitaine Alessandri et con-
duit au pied de la statue, o-iîvre du sculp-
teur Maillard
Dans le discours qu'il a prononcé, AI.
Chaumet, sénateur, président de la Ligue
maritime et colwnialc, en remettant le mo-
nument au ministre des Colonies, a retracé
la vie d'Eugène Etienne « fils de ses œu-
vres ».
Puis M. Gaston Thomson rappela le so-
lennel hommage rendu à l'exposition de
Marseille, et évoqua le rôle de M. Etienne
auprès de Gambetta.
A son tour, M. Léon Perrier, ministre des
Colonies, prononça le discours suivant :
Discours du ministre
Dans le solennel hommage rendu aujour-
d'hui à la mémoire d'Eugène Etienne, le
ministre des Colonies se doit d'être ici com-
me représentant du Gouvernement de la Ré-
publique. 11 apporte le témoignage de la
reconnaissance nationale au bon Français et
au grand colonial dont vous avez voulu per-
pétuer les traits de franchise, de volonté et
d'énergie.
Le souvenir d'Eugène Etienne demeurera
présent à tous les coloniaux. Les marquer
de son action, l'empreinte de son œuvre, les
inspirations heureuses qui furent les siennes,
je les retrouve quotidiennement dans le
cours du lourd labeur (lue m'impose la haute
administration de notre vaste domaine colo-
nial.
- - -
Au lendemain des revers que notre patrie
eut à connaître voici 55 années, Etienne fut
aux cotés des fondateurs de la République,
aux côtés de Jules Ferry qui, ne voulant
pas désespérer de son pays, trouvait les ba-
ses de son redressement rapide dans les ins-
titutions démocratiques et dans l'expansion
coloniale. Par leur action tendue vers un but
commun, avec le mépris des calomnies et
des adversités les plus imméritées, qui ne
les épargnèrent pas mais qui les grandirent,
Jules Ferry et Eugène Etienne sont les
grands artisans de la France coloniale d'au-
jourd'hui. A ceux qui leur reprochaient une
politique d'aventures, épuisante et coûteuse,
pour un pays vaincu, ils répondaient qu'ils
se refusaient à laisser la France se repliei
sur elle-même. La constitution d'un domaine
extérieur leur apparaissait comme « la plus
précieuse réserve pour l'avenir .)J.
Et, en effet, messieurs, quelle prescience
de l'avenir fut celle de ces grands républi-
cains, de ces excellents Français ! Vous qui
m'écoutez, vous avez une connaissance trop
parfaite de la valeur actuelle et à venir de
l'appoint offert désormais par les colonies
à la vitalité de la Mère-Patrie pour que je
m'étende et j'essaie de vous convaincre.
Quarante années durant, Eugène Etienne
fut sur la brèche : son nom se trouve désor-
mais inscrit à chaque feuillet de ( l'histoire
de l'expansion coloniale de la troisième Ré-
nublioue.
Comme sous-secrétaire d'Etat aux colonies,
comme ministre de la Guerre, comme dé-
puté, représentant d'un département de no-
tre belle Algérie, Etienne a, jusqu'à sa
mort, poursuivi avec une noble ténacité et
aussi avec une rare clairvoyance la forma-
tion de la plus grande France. Si, en Indo-
chine, nous lui devons la constitution du
Gouvernement Général, l'empreinte de son
action fut marquée non moins fortement
ailleurs lors de notre occupation de Mada-
gascar, de l'Afrique Occidentale, de l'Afri-
que Equatoriale et plus tard du Maroc.
Comme moyens, Eugène Etienne ne dispo-
sait souvent que des admirables qualités
mises à sa disposition par des hommes har-
dis, par une phalange d'explorateurs, d'offi-
ciers, d'administrateurs animés des tradi-
tionnelles vertus de notre race. Cela lui
suffit! Et, sur son initiative, sous son im-
pulsion, de nos enclaves de la côte occiden-
tale d'Afrique s'en allèrent une à une, vers
les intérieurs immenses et mystérieux, c"
nombreuses missions d'exploration, ces co-
lonnes d'occupation et de pacification qui
devaient élaririr, bien au delà du Niger et
bien au delà du Tchad, les zones d'influence
française. C'est lui qui jeta les bases des
cadres du personnel colonial que l'étranger
nous envie tant : de celui des administra-
teurs, de celui des gouverncuTs, de celui de
l'inspection. Tout ce qui pouvait toucher à
la grandeur de la France à l'extérieur le
passionnait, l'appelait. On lui doit notam-
ment, messieurs, cette conception grandiose
d'un liaison étroite et nécessaire oe nom.
Afrique du Nord avec notre ouest africain,
des côtes de la Méditerranée aux rives du
Congo. Aujourd'hui, la science industrielle
a vaincu les distances. Demain, d insoup-
çonnables et de nouveaux progrès seront en-
'x wtMÈO im vummm
*
MARDI &)IR, 25 ,.1:\1 1^0
Les Annal&m Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
LES AinCLU VUBUtS PAI -LU AHNALU COUNOAUS" SONT LA ntOMICIt
EXCLUSIVE DU JOURNAL >
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DIRECTEURS : MARCEL RURDEL et L.-G. THEBAUL T
fiém" et âteUunilN : 34, Rue du r..J PA"'8-'. - TéMfhM» : MOVRB Wil
Un u 4 nota 8 ult
( Fronts *t Colonies. 80 48. » a
Vm { Btr+Nf«r 110. Il. 18.
Il II I– I– «TU– À* PTÊM « SKM I– PRHIDPW MWmfr–
Le coton dans les colonies britanniques
-– -
Le Gouvernement britannique, comprenant
toute l'importance de la culture cotonnière
dans ses possessions tropicales, a consenti de
larges subventions à la British Cotton Growtng
Association et à r Empjre Cotton Growin,
Corporation que subventionne également l'in-
dustrie cotonnière du Lancashire. Ces deux
grandes corporations ont donc pu apporter leur
aide à toutes les contrées où se cultive le coton,
préparer des spécialistes, distribuer des outils
et assurer le développement des transports. Tel
est le secret des résultats si remarquables obte-
nus par les Anglais dans la culture cotonnière.
Les méthodes culturales sont essentiellement
fonction de la nature des terrains et du cli-
mat sec ou humide.
Dans l'Afrique du Sud, les terrains propres
à la culture du cotonnier s'étendent sur des
surfaces considérables (1.600.000 hectares) et
c'est par leurs propres moyens que les colons,
ont obtenu des résultats apptéciables avec les
variétés du coton A mérican UpianJ. Dans le
Sud et dans le Nord-Est de la Rhodesia, si
l'on surmonte quelques difficultés dé main-
d' œuvre, on pourra obtenir une bonne produc-
tion.
Deux experts. nommés par le Gouverne-
ment, ont constat é l'enthousiasme des colons
pour la culture cotonnière, et ils ont estimé
que, dans une vingtaine d'années. l'Afrique du
Sud pourra produire 250.000 balles par an.
Les industries locales absorbent sans diffi-
culté tout le coton produit (actuellement 25.000
balffes par an). Mais l'exportation prochaine est
prévue, c'est pourquoi le Gouvernement Je
KUnion Sud-Africaine a choisi des types stan-
dard, et aucune balle de coton ne peut être
exportée sans la délivrance d'un certificat indi-
Sant la catégorie à laquelle elle appartient.
Des échantillons correspondant à chacun de ces
types ont été largement distribués a toutes les
(misons qui traitent le coton sur les grands mar-
chés mondains.
En Australie. de 1919 à 1924, 25 hectares
du Queeaslind ont été plantés en çotan et ont
prpdbèt 64)00 tonnes donnant 240 kilos de
->-4mmA rhetfaii d'un «don à long)» soie..La
mws i M aussi pranosn io rlucres nus
lÉjwifie septentrionale du New South Wales
e au Queenslaod. La British Cotton
Grmo/nf Association s'est beaucoup intéres-
sée aux cultures australiennes oui s'étendent
actuellement sur 100.000 acre*.
Le coton de l'Inde étant à courte fibre, ne
présente pu beaucoup d'intérêt. Il est con-
sommé sur plate ou expédié au japon pour la
confection de tissus poIliers. Dans le Punjab
et le Sind, on essaie un type américain à lon-
gue fibre et la British Cotton Growing Associa-
Ion aide le Gouvernement hindou à ablir des
colonies de cultivateurs sur quelques-unes des
surfaces irriguées où la culture est faite par des
fermiers sous la direction de spécialistes. Des
services agricoles sont installés dans les prin-
cipaux centres de l'Inde. et un Comité central
hindou du coton a été institué à l'aide d'une
taxe de 4 annas par balle exportée de l'Inde
eu utilisée dans les manufactures hindoues.
Au Soudan égyptien, l' Angleterre est par-
venue à produire du coton du même type tt
- de la même qualité que le coton d'Egypte.
Nous nous souvenons de l'angoisse des Egyp-
liens Ion des projets d'irrigation de la plaine
de Géziva, entre le Nil bleu et le Nil blanc,
au sud de Karthoum. Mais les Anglais ne se
sont pas laissé intimider, et le Syndicat des
plantations du Soudan va terminer sous peu
l'immense digue de Makunar, sur le Nil bleu,
près de Sennar, qui lui permettra d'irriguer
40.500 hectares. La production cotonnière
pourra atteindre 100.000 belles.
En intéressant à ses profits le cultivateur
indigène, le Syndicat britannique nous indique
un des meilleurs moyens, si ce n'est le meil-
leur, de recruter la main-d'œuvre indigène.
* C'est sans doute dans t Ouganda que la cul-
ture du coton a pris dans ces dernières années
la plus grande extension. Plus de 400.000
hectares sont plantés en cotonniers, et cette
culture est faite presque entièrement par le pro-
priétaire indigène sur de petites endues i, f-
xieures à un demi-hectare.
La prochaine récolte de coton dans l'Ou-
ganda est estimée de 171 à 200.000 balles.
D'après un rapport de M. W.-C. # Kemp,
membre de la Commission Commerciale, les
prix seraient moins élevés que l'année préd-
dente, la prime accordée au coton de l'Ou-
ganda ayant été supérieure à celle payée
pour le coton américain moyen (MidJlin,
American). Il , ta* envisqer, ajoute M. W.-
C. Kemp, qu'une congestion du Railway de
l'Ouganda a provoqué une crise fficheuse. En
pleine période d'achat, les marchandises
a échange n'étant pu parvenues de la Côte,
les pertes des importateurs forent considérables.
Notons, en outre, que le coton de 1 Ou-
ganda est du type American Upiand, dont les
fibres ont 31 m/m de long ou plus, et sont
d'excellente qualité et d'un rendement élevé.
La construction de nomeUes lWteI et de
voies ferrées s'impose, ainsi que l'amélioration
au port de Mombana. si l'on veut que la pro-
duction cotonn i ère de 190upnda continue à
progresser.
Nvasaland, Tanganyika et Kenya rivalisent
d'ardeur pour le développement de la culture
cotonnière.
En Nigéria, la question du coton est suffi-
samment connue des lecteurs des émules Co-
loriiales pour qu'il suiffse de lapptlei que cette
edcmie ed flé" à Mmeaz WOU.
tantes productrices du coton. La région de
Zaria, que connailleDt-bien tom les français
qui sont allés à Zinder, dit- je, est dans les
provinces du Nord la plus favorable à la cul-
ture du cotonnier. Bien que la consommation
locale en absorbe une grande pertie, Zaria a
exporté en 1924 plus de 16.000 belles (plus
de 400 livres), dont la majeure partie était du
type A merlCClft Vplapd.
L'Empire colonial britannique possède aux
Indes Urientales. à I lie Saint-Vincent. des
plantations remarquables de coton du type Sea
Island (4.000 balles par an). Ce serait le plus
beau et le plus long coton du monde.
En Mésopotamie (Iraq), où eJie exerce le
mandat que lui a confié la Société des Nations,
l'Angleterre a commencé la culture du coton
à jongi'e fibre qu'elle espère développer en
attirant vers la région favorable une population
agricole suffisante. La dernière récolte a été
de 3.000 balles contre 1.500 l'année précé-
dente.
De cet aperçu de la culture du cotonnier
dans les possessions coloniales britanniques,
nous retiendrons principalement les soins tout
particulien donnés à cette culture, ainsi que
r aide gouvernementale.
Pour notre Afrique Occidentale, nous savons
que M. le Gouverneur Général Carde a en-
couragé de son mieux la culture cotonnière, et
il a trouvé dans l' Association cotonnière, ainsi
que dans les Lieutenants-Gouverneurs du Sé-
négal, du Soudan, de la Haute-Volta, de la
Côte
Côte d Ivoire et du Dahomey, des collabora-
teurs dévoués à son oeuvre et convaincus de
l' importance pour nos marchés de s'approvi-
sionner de coton français. Nos voisins britanni-
ques nous ont donné un exemple qu'il est de
notre intérêt de suivre autant que nos disponi-
bilités ifnancières nous le permettent.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-président de la Commission
des Douanes.
.,.
Un anniversaire
̃ , 1 ̃ "̃*» ̃ -
Le 25 mai 1886, naissait à Monbbéliard
Henri Mouhoi qui, poussé ipar une voca-
tion irrésistible d'explorateur, devait décou-
vrir en janvier 18GU, les ruines d'Angkor.
C'est, rappelle dans l'Œuvre notre excel-
lent confrère M. Kéileien Challaye, la lec-
ture d'im livre sur le Sinm qui suggère à
Mouhot le désir d'aller explorer, en natu-
raliste, les régions inconnues de la pénin-
sule indochinoise,
Il demande à la France une mJesion,
que le Gouvernement de Napoléon 111 lui
refuse. Mais les sociétés de géographie et
de zoologie de Londres lui donnent les
movems financiers d'entreprendre son ex-
pédition.
Sur un navire à voiles il quitte Londres
Je 27 avril 1858 ; il arrive & Singapour le
3 septembre.
11 parcourt les régions les moins connues
du Sinm et du Cambodge, menant la vie
la plus rude.
Quand, en janvier 1860, il arrive a Ang-
1 kor, il est saisi d'une admiration que nul
homme de raee blanche n'avait encore
éprouvée.
Il passe trois semaines à étudier Be tem-
ple d'Angkor Vat, dont il lève le plan la
ville d'Angkor Thom, et toutes les ruines
environnantes.
cc Angkor Vat, écrit-il, (figurerait avac
honneur fi côté de nos plus ibelles basili-
ques., et l'emporta pour le grandiose sur
- tout ce que l'art des Grecs et des Romains
a jamais édifié. » C'est « ce que l'art
architectural a peut-être édifié de plus
beau ». Cette œuvre « n'a peuttre pas,
n'a peut-être jamais eu son équivalent sur
le giobe Il. Et Mouhot se demande quel
« Michel-Ange de l'Orient » a conçu, réa-
lisé cette œuvre géniale.
Cependant Mouibot réve d'explorer le
Laos, où, à sa connaissance, un seul Fran-
çais, un missionnaire, a pénétré pour en
revenir mourant.
Courageux -comme un Brazza, il s'en-
fonce dans ces terres mystérieuses.
Atteint de fièvrc, il meurt le 10 novem-
bre.
Ses deux domestiques indigènes enscvc-
lissent son corps auprès de la rivière Nam
Kan, non loin de Luang Pra Bang. Et ils
emportent soigneusement les papiers du
maître, qu'ils remettent au consul de
France A Bangkok.
On a contesté le fait que Mouhot ait « dé-
couvert » les ruines d'Angkor.
n est exact qu'un missionnaire, le .père
Bouillevaux. les a vues avant lui, en dé-
cembre 1850.
Mais il juge les sculptures d'Angkor
« grotesques b). Les splendides têtes sculp-
tées aux tours d'Angkor Thom lui parais-
sent « placides et bêtes ».
Et il plaint les « pauvres idolâtres » qui
se prosternent devant « des monstres ».
Mouhot reste donc bien l'inventeur d'g-
kor.
RUE OUDINOT
-– 00
M. Léon Perrier, ministre des Colonies a
présidé hier à Grenoble, le 19* congrès 'de
l'Union des Associations des Anciens Elèves
des collèges et lycées de France.
M. Léon Perrier est rentré ce matin à
Paris et a repris la direction des services de
son département.
TAUX WURMim
A la date da 21 mai 1986, le taux officiel de la
piastre à Saigon était de 1S fr. %,
La culture française
au Maroc
-00--- -
A
Dans nos possessions africaines
la France a toujours aidé au déve-
loppement de la culture coranique
en même temps qu'elle initiait ses sujets mu-
sulmans à la culture française. Et ceux qui
se trouvaient trop âgés pour entreprendre
Vétude du français étaient les premiers à
nous confier leurs enfants.
De nos jours, ainsi que le relate M. Paul
Marty dans une récente étude sur le Maroc,
publiée par-le Comité de l'Afrique française,
on constate dans l'ensemble du pays une
grande curiosité d'apprendre le français.
Notables de tout âge et de toute condition,
viennent s'asseoir après leurs occupations de
la journée sur les bancs de l'étole et scandent
tri choeur les premières et enfantines phraics
de notre langue.
D'autres ont demandé et obtenu des le-
çons de français pour leurs enfants dans les
écoles coraniques. Et à Fez, on voit aujour-
d'hui les étudiants provinciaux doubler hurs
cours arabes de sciences profanes de trois
heures hebdomadaires de français.
A peine nos administrateurs coloniaux et
nos commandants de cercles eurent-ils pris
contact avec les populations musulmanes, soit
en Afrique'du Nord, soit dans l'Ouest-Afri-
cain, qu'ils durent consulter la loi coranique
pour régler le moindre litige. Le Coran leur
devint vite familier.
Nous nous sommes trouvés, au Maroc, en
face d'institutions musulmanes que les indu
gènes s'étaient données au cours des siècles
et qui répondaient aux besoins du peuple pro-
tégé. Ces institutions méritaient toute notre
sollicitude. C'est pourquoi en relevant et re-
vivifiant l'université médiévale de Qaraouyne
que nous avons trouvée « en veilleuse 9, nous
avons justement guidé cette évolution et im-
prégné de notre influence les étudiants des
régions 7es plus diverses qui auraient pu se
disperser dans une douzaine de foyers sans
homogénéité de tendances.
Les musulmans eux-mêmes ont demandé
la réforiht de rUnÎtJersitl de Qaraouyne
soms les auspices du commandant de la région
de F et.
Œuvre qui nous valut de très vives sm-
pathies dans les milieux politiques, religieux
et universitaires. Qaraouyne rénové, c'est 4e
contre-poids de l'enseignement secondaire et
supérieur franco-arabe que nous avons créé.
C'est sous le contrôle français que M. Paul
Marty conseille d'entre prendre cette trans-
formation de l'Université musulmane de Fez,
en préconisant l'octroi d'une certaine auto-
nomie à l'administration pour donner aux
F as si Vimfression que les fondations pieuses
de leur Université sont bien dans leurs mains
et nullement détournées du but pour lequel
I elles ont été constituées.
En dessous de cet enseignement supérieur
coranique nous avons créé en 1924, des col-
lèges musulmans à Rabat et à Fez où est for.
mée l'élite sociale de la jeunesse -marocaine
dans le plan des études secondaires Iran-
çaises et dans le cadre traditionnel musulman.
Ces jeunes gens sont appelés, grâce à leur
connaissance suffisante de la civilisation eu-
ropéenne. à contribuer à l'évolution morale de
leur pays vers ses destinées nouvelles.
Un coup d'oeil jeté sur lé programme de
l'enseignement dans les collèges musulmans
permet de se rendre compte du caractère es-
sentiellement pratique de l'enseignement.
G. Thébault
m. Hein saiHH Fraies
M. Lucien Saint, Résident Général en Tu-
nisie. est arrivé hier matin à Marseille à bord
du paquebot Gouvemeur-Général-Grévy, cour-
rier de Tunis. Son voyage en France sera courte durée, et il compte être de retodr le 4
juin à Tunis.
Au cours de son séjour à Paris, M. Lucien
Saint s'entretiendra avec Je Gouvernement de
diverses questions et réglera notamment le pro-
gramme définitif de la visite en France de S.
À. R. le bey de Tunis. Ce voyage est prévu
pour fin juillet. Le bey se rendrait à Paris et
visiterait la grande mosquée qui aura été inau-
gurée. U séjournera ensuite à Vichy et à Lu-
chon, en tout une quinzaine de jours.
M. Lucien Saint a déclaré que la situation
politique de la Tunisie est maintenant tout à
fait satisfaisante. Le parti Jeune Tunisien du
« Destour » et le parti communiste sont pour
ainsi dire inexistants maintenant. La lécente
visite en Tunisie d'un député communiste, M.
Batanton, n'a eu aucun écho.
Economiquement. la situation en Tunisie
n'est pas moins favorable, et l'année sera pour
les producteurs une des meillewtes qu'ils aient
connues-
Le Résident Général a quitté Marseille par
le rapide de 9 h. 25 et est arrivé à Paris à
22 h. 15,
LE COMORES
DE ICT
1A POLITIQUE COLOUALE
«
Ce matin a eu lieu le débat sur la politique
coloniale. Nos collaborateurs MM. AntoneUi et
Henry Fontanter ont pris la parole, aifist que
plusieurs de nos amis.
M. ERNEST OUTREY
il le Ctiili du COllerce il de IMaslrie de l'ildoebine
Baisse la tête, fier Sicambre, brûle ce que
tu as adoré et adore ce que tu as brûlé.
M. Ernest Outrey, député de la Cochin-
chine, a donné avec fracas comme tout ce
qu'il fait sa démission de président d'hon-
neur du Comité du Commerce et de l'Indus-
trie de l'Indochine qui existe depuis vingt-cinq
ans et qui groupe à Paris tout ce qui compte
dans les affaires indochinoises.
Est-il besoin de souligner que depuis qu'il
siège au Parlement, M. Ernest Outrey en est
le président d'honneur, qu'il ne s'est pas passé
de semaine qu'il promenât dans les anticham-
bres ministérielles, rue Oudinot, quai d'Orsay,
rue de Grenelle, les membres les plus che-
vronnés de ce puissant groupement.
Bien que le Comité du Commerce et de l'In-
̃Jttslrif -rie 4' Indochine ait toujours adopté a
l'égard des Annales Coloniales, depuis la
disparition à sa tête de notre regretté ami Fran-
çois Deloncle, une attitude de boycottage
constant, nous n'avons jamais voulu discuter
son autorité, ayant trop le souci des intérêts
coloniaux pour essayer de diminuer, malgré ses
erreurs, sa partialité et ses fautes, un organisme
qui a manifesté en maintes circonstances un
sens très vif des problèmes indochinois, son
vote - de jeudi dernier blâmant la campagne
d' agitation dans le pays en est la plus récente
manifestation.
Fidèle à notre souci d'information et à
notre haute impartialité impartialité n'est
pas neutralité nous publions aujourd'hui in
extenso l'interview que M. Jason-Outrey a
donné à notre excellent confrère Louis Vau-
celles de la Liberté-
La voici :
Et d'abord, qu'est-ce donc que le Co-
mité du Commerce et de l'Industrie d lndo-
chine ?
Pas autre chose, nous répond M. Ou-
Ire), qu'un groupement de gens d'affaires, pos-
sédant à la vérité d'importants intérêts dans
notre colonie tP Extrême-Orient, mais qvi se
tant mandatés eux-mêmes, et qui n'ont point
qualité, en conséquencet pour parler au nom
des colons français, non plus que des indigè-
nes. Voilà, n'est-il pas vrai ? qui réduit singu-
lièrement la portée de la manifestation faite
par lui.
L'un des membres les plus considérables de
ce Comité, encore cri il reste dans la coulisse,
est M. Octave Homberg, le financier bien
connu. qui rêve sans doute J'établir sa dicta-
ture en Indochine, comme il rêve de l'établir
sur la presse financière. Ce n'est pas le moins
piquant de l'histoire de le voir aujourd'hui,
tout en agissant dans l'ombre, tenter de CGU-
vrir de son égide M. Alexandre Varenne, dont
il fut le premier à dénoncer les erreurs et les
fautes.
Nt est-ce pas M. Octave Homberg, en ef-
fet, qui, dans un dîner où il avait convié une
douzaine de DGrlementaires. et où assistait le
ministre des Cclonies, si pn al ait à ce dernier le
danger de déclarations telles (file celles Que le
Gouverneur Général venait de foire dans son
famétrr discours au Conseil J" Gcvernemenf,
et crjsst des expériences socialistes dont la co-
lonie faisait les frais. Quantum mutatus !.
Aurait-il donc trouvé son chemin de
Damas ? - -
Je me réserve de faire connaHre. du haut
de la tribune de la Chambre, quelles sont les
raisons d'intérêt qui ont déterminé certains des
membres les plus influents du Comité à propo-
ser un ordre du jour de confiance en faveur de
M. Varenne, ordre du jour je tiens à le
préciser qui n'a d'ailleurs pas été mis aux
Poix, tant il était en désaccord avec le senti-
ment de la majorité des membres du Comité.
- et des colons, sans doute ?
Et des colons, dont les assemblées ébies
condamnent la politique aventureuse de M.
Varenne.
Le Conseil colonial et la Chambre d'Agri-
culture de Cochmchme, la Chambre de Com-
merce et le Conseil municipal de Saigon, le
délégué de l'Annam au Conseil Supérieur des
Colonies, tous ces cjrps élus, tous ces man-
dataires anthentiques partagent nos inquiétudes
et approuvent nos critiques. J'ajouterai que
l'immenae majorité des Français résidant en
Indochine ne pense point autrement.
Ne fait-on point grief à ceux qui font
campagne contre M. Varenne et la Liberté
est au premier rang de provoquer en Bourse
une baisse sur les valeurs indochinoises ?
C'est exact. L'ordre d-i jour qui a été
finalement voté par le Comité du Commerce
et de l' Industrie est un ordre du jour qui expri-
me le oIf désir de voir cesser la campagne com-
mencée. sous le prétexte qu'elle peut nuire au
crédit de la colonie.
Je comprends tort bien que des hommes
d'affaires aient le désir de ne pas voir se pour-
suivre des attaques qui pourraient atteindre les
valeurs indochinoises. C'est là, incontestable-
ment, le sentiment qui a guidé la majorité des
membres du Comité.
Je tiens, OU Surplus, à déclarer qu'intéressé,
moi aussi, dans le maintien des Valeurs indo-
chinoises, je préfère les Voir subir une baisse
momentanée, plutôt q-ie de les voir s'effondrer
au cas où des événements graves se produi-
raient en Indochine. Or, c'ut là le péril à
craindre, si M. Varenne est maintenu à la tête
de son Gouvernement.
Il est d'ailleurs a remarquer que, ces jours-
ri. la plupart de ces valeurs, loin Je baisser,
ont, au contraire. accusé -me certaine hausse.
Quel sens faut-il donner à Votre démis-
sion de président d'honneur du Comité du
Commerce et de l'Industrie de l'Indochine ?
Il est facile à indiquer. Je ne puis accep-
ter de rester plus longtemps président d'hon-
neur d'un groupement en aussi formel désac-
cord avec les assemblée xlues de la Colonie
que je représente et avec la très grande majo-
rité de mes électeurs.
Cette détermination va me permettre, bar
ailleurs, de dénoncer. comme je vous l'ai déjà
dit. les motifs intéressés qui ont poussé les
principaux membres du Comité à proposer à
leurs collègues 'm ordre du jour exprimant leur
confiance en M. Varenne.
le tiens, en outre, à 'préciser que cet ordre
du jour avait été préalablement soumis à l'agré-
ment du ministre des Colonies, et que ses au-
leurs. en présence des protestations et des
objections qu'il soulevait, n'ont pas cri devoir
le soumettre au vole du Comité. -
Un membre important, ancien membre du
Conseil colonial de Cochinchine, de la Cham-
bre de Commerce et de la municipalité de
Saigon. a même déclaré que si le Comité votait
cet ordre du jour. il serait honni par les assem -
blées locales de la colonie.
Comment donc expliquer les attitudes
contradictoires de M. Octave Homberg, cri-
tiq-Ianf raborJ. ainsi Que Vous me le rappe-
liez, puis couvrant M. Varenne ?
L'explication est, à mon sens, la sui-
vante : quand M. Homberg se plaifmait de M.
Varenne auprès du ministre. ce n'était toeut-
être qu'un moyen d'intimidation pour obtenir
la signature de certains contrats actuellement
tendants. Cette signafire, il esùère auiourd' hui
l'obtenir, ayant changé son fusil J'épaule.
C'est là, sans doute, la clef Je tout le mx>stère.
Mais non ! Jason-Outrey, vous n'êtes pas
juste.
Il y a peut-être des gens discutables au
Comité du Commerce et de l'Industrie de l'In-
dochine, puisque vous le dites, et que depuis
dix ans vous en faites votre société familière.
Mais ce ne peut être, et n'est qu'une très
infime minorité. A côté d'un agioteur, d'un
spéculateur, d'un coureur de concessions, d un
solliciteur de faveurs, combien d'hommes pro-
bes. honnêtes, travailleurs, à la fois hardis et
prudents. La plupart d'entre eux ont créé les
grosses firmes indochinoises dont vous êtes le
j défenseur né, ils ont vécu de longues années
en Indochine, ils y retournent tous les ans ou
tous les deux ans, et n'ont pas, quoi qu'on
dise, perdu le contact avec la vie indochinoise.
Et ceux que vous leur opposez sont de braves
gens, leurs employés ou associés là-bas. mais
oui, eux, n'ont pas toujours la vision exacte de
la situation métropolitaine et de l' ambiance
mondiale,
Contre vous, Ernest Outrey, il faut aujour-
d'hui leur rendre justice.
M. R.
M. Steeg sur le front Rifain
M. Steeg, accompagné du général Mou-
gin, chef de son cabinot militaire est arrivé
c 22 mai" Ouezzan. Il a été reçu (par une
foute enthousiaste d'indigènes. Il a visité le
camp d'aviation des Reni Malek et a vive-
ment félicité les ipilotes du rude travail
accompli. Puis il a inauguré d'infirmerie
indigène.
Dans un discours qu'il a prononcé, le
Résident Général a célébré les ver-
tus de J'nssishmce rnMkalû et a signalé
qu'cHe éftaît le meilbetir ibienifait de la
France dans l'Afrique du Nord. M. Steeg
s'est ensuite rendu à Sidi-Redouane, où il
assista à un grand mouvement de soumis-
sion des Beni Mestaras et d'autres tribus
de la région d'Ouezzan.
Le caïd Ali, des Beni Mestaras, (prenant
la parole au nom de toutes les fractions
soumises, a assuré M. Steeg de sa fidélité
et de son loyalisme pour la France el le
maghzen.
M. Steeg a quitté Raibat pour aller visi-
ter Onezzsn, Sidi-Bedouane, Fez-el-Bali. 11
rentrera par Fez.
Le sultan du Maroc en France
CH)
On nous informe de Haibat que le voyage
du sultan du Maroc à tParis serait très
probablement retardé et renvoyé ou mois
d'octobre prochain.
.1. -----
par III loirtUM mm-Miiciiis
---0-0--
Au cours de wa dernière réunion, la Con-
férence Nord-Africaine avait été saisie d'un
projet destiné A aplanir les difficultés doua-
nières qui surgissent au passage des auto-
mobilistes en Algérie, au Maroc et en Tuni-
sie.
Les représentants des trois colonies voi-
sines à la Commission tntéressée étaient
arrivés à une entente. Nous pouvons si-
nnlcr, aujourd'hui, que les administrations
des Douanes de la Tunisie, de l'Algérie et
du Maroc, étudient, en collaboration avec
les « Automobile-Clubs » reconnus, la créa-
tion d'un carnet de passages qui simplifiera
singulièrement les opérations à la fron-
tière.
1 la liailre d'Eugène friuit
C'est dans le parc de l'Institut National
d'Agronomie Coloniale que la statue de
l'ancien sous-secrétaire d'Etat aux colonies
a été inaugurée samedi dernier, en présence
des hautes notabilités gouvernementales co-
loniales et militaires.
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
présidait en présence de Mme Etienne, de
ses neveux, MM. Sartor, Guibal et Walch,
du général Gouraud, gouverneur militaire
de Paris; de MM. Koux-Freissinenc, député
d'Oran; Malarmé, député d'Alger: Thom-
son, député de Constantine ; Diagne, dé-
puté du Sénégal; Carde, Gouverneur Géné-
lal de l'A. O. F. ; Clémentel, Deloncle, sé-
nateurs; Kobaglia et Emile Brisson, anciCn
président du Conseil général de la Seine ;
M. (erlin, Gouverneur Général, de Trcnti-
nian, ancien Gouverneur du Soudan ; M.
Outrey, directeur de l'Ecole Coloniale; An-
goulvant, député; Auguste Terrier, com-
mandant Fauché, aide de camp du minis-
tre des Colonies; commandant Virly, de
l'infanterie coloniale; le commandant de
l'Ecole de gymnastique de Joinville, et de
nombreuses des amies de Mme Etienne.
M. Aristide Briand s'était fait représenter
à la cérémonie par M. Aimé Leroy, chef
adjoint de son cabinet.
Reçu par M. Prud'homme, directeur du
Jardin colonial, le ministre a été salué par
un détachement d'infanterie coloniale com-
mandé par le capitaine Alessandri et con-
duit au pied de la statue, o-iîvre du sculp-
teur Maillard
Dans le discours qu'il a prononcé, AI.
Chaumet, sénateur, président de la Ligue
maritime et colwnialc, en remettant le mo-
nument au ministre des Colonies, a retracé
la vie d'Eugène Etienne « fils de ses œu-
vres ».
Puis M. Gaston Thomson rappela le so-
lennel hommage rendu à l'exposition de
Marseille, et évoqua le rôle de M. Etienne
auprès de Gambetta.
A son tour, M. Léon Perrier, ministre des
Colonies, prononça le discours suivant :
Discours du ministre
Dans le solennel hommage rendu aujour-
d'hui à la mémoire d'Eugène Etienne, le
ministre des Colonies se doit d'être ici com-
me représentant du Gouvernement de la Ré-
publique. 11 apporte le témoignage de la
reconnaissance nationale au bon Français et
au grand colonial dont vous avez voulu per-
pétuer les traits de franchise, de volonté et
d'énergie.
Le souvenir d'Eugène Etienne demeurera
présent à tous les coloniaux. Les marquer
de son action, l'empreinte de son œuvre, les
inspirations heureuses qui furent les siennes,
je les retrouve quotidiennement dans le
cours du lourd labeur (lue m'impose la haute
administration de notre vaste domaine colo-
nial.
- - -
Au lendemain des revers que notre patrie
eut à connaître voici 55 années, Etienne fut
aux cotés des fondateurs de la République,
aux côtés de Jules Ferry qui, ne voulant
pas désespérer de son pays, trouvait les ba-
ses de son redressement rapide dans les ins-
titutions démocratiques et dans l'expansion
coloniale. Par leur action tendue vers un but
commun, avec le mépris des calomnies et
des adversités les plus imméritées, qui ne
les épargnèrent pas mais qui les grandirent,
Jules Ferry et Eugène Etienne sont les
grands artisans de la France coloniale d'au-
jourd'hui. A ceux qui leur reprochaient une
politique d'aventures, épuisante et coûteuse,
pour un pays vaincu, ils répondaient qu'ils
se refusaient à laisser la France se repliei
sur elle-même. La constitution d'un domaine
extérieur leur apparaissait comme « la plus
précieuse réserve pour l'avenir .)J.
Et, en effet, messieurs, quelle prescience
de l'avenir fut celle de ces grands républi-
cains, de ces excellents Français ! Vous qui
m'écoutez, vous avez une connaissance trop
parfaite de la valeur actuelle et à venir de
l'appoint offert désormais par les colonies
à la vitalité de la Mère-Patrie pour que je
m'étende et j'essaie de vous convaincre.
Quarante années durant, Eugène Etienne
fut sur la brèche : son nom se trouve désor-
mais inscrit à chaque feuillet de ( l'histoire
de l'expansion coloniale de la troisième Ré-
nublioue.
Comme sous-secrétaire d'Etat aux colonies,
comme ministre de la Guerre, comme dé-
puté, représentant d'un département de no-
tre belle Algérie, Etienne a, jusqu'à sa
mort, poursuivi avec une noble ténacité et
aussi avec une rare clairvoyance la forma-
tion de la plus grande France. Si, en Indo-
chine, nous lui devons la constitution du
Gouvernement Général, l'empreinte de son
action fut marquée non moins fortement
ailleurs lors de notre occupation de Mada-
gascar, de l'Afrique Occidentale, de l'Afri-
que Equatoriale et plus tard du Maroc.
Comme moyens, Eugène Etienne ne dispo-
sait souvent que des admirables qualités
mises à sa disposition par des hommes har-
dis, par une phalange d'explorateurs, d'offi-
ciers, d'administrateurs animés des tradi-
tionnelles vertus de notre race. Cela lui
suffit! Et, sur son initiative, sous son im-
pulsion, de nos enclaves de la côte occiden-
tale d'Afrique s'en allèrent une à une, vers
les intérieurs immenses et mystérieux, c"
nombreuses missions d'exploration, ces co-
lonnes d'occupation et de pacification qui
devaient élaririr, bien au delà du Niger et
bien au delà du Tchad, les zones d'influence
française. C'est lui qui jeta les bases des
cadres du personnel colonial que l'étranger
nous envie tant : de celui des administra-
teurs, de celui des gouverncuTs, de celui de
l'inspection. Tout ce qui pouvait toucher à
la grandeur de la France à l'extérieur le
passionnait, l'appelait. On lui doit notam-
ment, messieurs, cette conception grandiose
d'un liaison étroite et nécessaire oe nom.
Afrique du Nord avec notre ouest africain,
des côtes de la Méditerranée aux rives du
Congo. Aujourd'hui, la science industrielle
a vaincu les distances. Demain, d insoup-
çonnables et de nouveaux progrès seront en-
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