Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-05-21
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 mai 1926 21 mai 1926
Description : 1926/05/21 (A27,N78). 1926/05/21 (A27,N78).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397125r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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viwnT.cEDTiKMK1. aninto?. M« 7R$jS NuhKO H CENTIMMS J'iNi>IlLL)J SOM, 21 MAI 1926
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN '-
LU ARTICLES VUBUtS PAR "LES ANNALES COLONIALES" aoIIT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
LmAn$MneuetMelmmmtêntrK»a»mmxBwmuMduj9ttmml0HmmêlmAttiK*êJêPmklHM(
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAULT
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Franc# et Colonies. 80 • 45 t 21.
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Un i kMUM dii t*«M lanMBi w potto et mw U* priidpiM HIInint
Les possibilités d'élevage en Annam
De vastes régions extrêmement favo-
rables à l'élevage et sur lesquelles l'at-
tention n'a jamais été attirée existent
dans cette partie de l'Indochine et pour-
raient devenir une source énorme de re-
ienus.
Ces territoires à environ cent cinquan-
te kilomètres de la Côte présentent une
altitude de quatre à cinq cents mètres
très favorable à l'élevage du bétail, mê-
me européen. Ils jouissent d'une clima-
tologie très particulière car ils bénéfi-
cient de deux régimes de pluies et leur
saison sèche est réduite à un ou deux
mois en année normale, à trois mois par
crande sécheresse.
av- - - -
Même pendant cette période l'eau se
rencontre à profusion dans toute la ré-
gion qui comprend des plateaux et des
fonds de vallée bordés de montagnes
assez hautes, et parcourus par de très
nombreux ruisseaux qui s'épandent as-
sez fréquemment pour former des nap-
pes très peu profondes mais constituant
rarement des marécages. C'est une suc-
cession de mamelons très peu élevés,
eouverts d'heriba, séparés les uns des
antres par de petits cours d'eau n'assé-
chant jamais, plus ou moins larges et
profonds mais pouvant toujours être
BMsés à gué.
- Dans les parties où ils s èpanuent oes
fourrages particuliers comme le téo-
aente pourraient être cultivés sans gran-
4e préparation et fourniraient des récol-
- m atfjnflques. La saison sèche est suf-
fisamment courte et la chaleur assez mo-
• éérée en été pour qu'on puisse espérer
acclimater des plantes fourragères eu-
ropéennes dont on pourra faire du foin
a ninUre ensuite en silos.
.-- ..--- "'- - ----
Dans des conditions climatologiques 1
beaucoup moins favorables, l'Institutl
.ak'ur, dans sa concession de Sucigta?,'.
« parfaitement réussi à faire du foin
pour l'élevage des animaux destinés a
:. iaba ication du sérum nécessaire au
traitement contre la peste ijovine. 11 n'y
a guéro de doute que l'on obtiendrait de
fcien meilleurs résultats dans une région
plus élevée, beaucoup plus arrosée et
cieiiis chaude, où les bœufs indigènes
et les cervidés sauvages se présentent
dans un magnifique état d'engraisse-
ment ; preuve éclatante qu'ils vivent
dans un pays qui leur est éminemment
jfcvorable.
D'autre part, dans toute cette l'égion;
jusque sur les mamelons, pousse un rM
seau très tendre, extrêmement apprécié
des animaux et même des chevaux infi-
niment plus délicats pour la nourriture
que les bovins. Ces chevaux, métis de
nce australienne qui servent au voya-
geur mangent cette graminée avec gour-
mandise alors qu'ils se montrent as
sez difficiles d'ordinaire sur le choix de
teur fourralre.
Ces - roseaux existent même en saison
sèche. Ces animaux ont ainsi en tous
I temps de l'eau à discrétion et ne man-
quent jamais de nourriture car il y a
toujours d'abondants herbages dans les
fonds continuaient irrigués, ce qui per-
met de ne donner du fourrage sec ou de
silo aue comme appoint.
La seule difficulté oui apparaisse pro-i
vient des fauves nombreux parce qu'at-
tirés par l'extrême abondance du gibier.
Mais les indigènes de la région, grands
chasseurs, pourraient être efficacement
wlilisés comme gardiens, besogne qui
leur conviendrait parfaitement. Quant
à la main-d'œuvre proprement dite elle
pourrait être demandée aux Annamites
qui monteraient volontiers vers une ré-
gion qu'ils n'ignorent pas pour y servir
dans de grandes exploitations, ils sa-
vent qu'ils sont bien payés et bien trai-
tes.
Les animaux devraient naturellement
être parqués comme ils le sont dans les
pays d'élevage en grand, afin d'éviter la
dispersion du bétail et assurer sa pro-
tection contre les attaques des fauves.
lia première enceinte devrait être cons-
tituée comme en Amérique du Sud par
du fil de fer tbarbelé avec une profusion
de haies de bambous. Dès que ces der-
nières seraient en état de retenir les ani-
maux les barrières de barfcelé seraient
retirées et employées à la confection de
nouveaux parcs, constitués de la même
manière. Ces clôtures végétales auraient
l'avantage d'être très efficaces, de donneti
un fourrage très apprécié des animaux
et enfin d'être d'un entretien nul.
Une exploitation ainsi conçue pour-
rait avoir des débouchés considérables.
-Mais pour s'assurer toutes les chances
de réussite et nrriver rapidement à
prendre l'extension possible elle devrait
eblisatoirement comporter toutes les in-
dustries accessoires extrêmement impor-
tantes pour le traitement frigorifique,
ftitilisation des déchets, la préparation
des laits concentrés et stérilisés ; le trai-
tement. nidimentaire des peaux pour
rf!ditioo : enfin l'élevage des porcs
ti de la volaille.
Elle pourrait fournir à la Cocbin-
thine, pour le lofcouragc et la iracUon
des buffles et des bœufs de grande taille
dressés dont la colonie fait une grande
consommation. Elle y exporterait égale-
ment un nombre considérable de bœufs
pour la boucherie et se pourvoierait de
préférence, comme le Tonkin, en ani-
maux de races amélioriées en bien meil-
leur état que ceux provenant des éléva-
ces indignes.
Il y a plusieurs années encore les Phi-
lippines demandaient à l'Annam et au
Cambodge plus d'animaux que ces deux
pays ne pouvaient en fournir, pour la
traction, le labour et la boucherie. La
qualité médiocre de ce bétail et son prix
élevé a permis à la viande frigorifiée de
conquérir à peu près complètement le
marché de Manille. Mais la fourniture
de viande sur pied ou frigorifiée revien-
drait à l'Indochine dès qu'elle pourrait
offrir des animaux de fort poids pour
l'alimentation. L'approvisionnement des
grandes villes de Malaisie et des Iles de
la Sonde pourrait également être pour-
suivi aveo profit.
Les porcs et la volaille sont de plus
en plus réclamés par Hong-Kong et Sin-
gapour qui exportent tout ce qu'ils peu-
vent trouver en Indochine pour les be-
soins de régions surpeuplées riches st
sans ressources locales pour leur ali-
mentation.
Les peaux brutes présentent de même
un intérêt considérable. Toute la pro-
duction disponible de Tlndochine est exs-
portée à des prix très rémunérateurs,
vers la Chine et l'Europe. Un débouché
très sérieux existe en Indochine même
pour l'approvisionnement d'une impor-
tante tannerie européenne installée pen-
dant la guerre au Tonkin et qui fonc-
tionne actuellement de façon très satis-
faisante.
Les laits concentrées et stérilisés sont
importés dans notre colonie en grande
quantité, deux mille tonnes environ par
an. 11 y aurait donc sur place un débou-
ché considérable pour la production
d'une usine aménagée avec les derniers
perfectionnements qui 1 ne manquerait
pas d'ailleurs d'avoir comme clients la
Malaisie, les Indes hollandaises, les
PhiliDnines.
L'élevage du mouton donnerait aussi
de très bons résultats, si l'on en juge
d'après les troupeaux de quelques co-
lons européens qui ont constitué de pe-
tits troupeaux d'animaux de race chi-
noise donnant il est vrai. une viande de
qualité médiocre. Mais aucune étude n'a
été faite jusqu'ici de cette question par
le service vétérinaire de l'Indochine et
il est possible de prévoir qu'une amélio-
ration de la race sera facilement obte-
nue permettant à nos possessions asia-
tiaues de produire également la laine si
recherchée sur le marché mondial.
Charlmm Delonele,
Sénateur de la Seine
Membre de la Commission des Colonies.
.1. -----
Nos bois coloniaux
--0-0--
Ce n'est pas une erreur que j'ai commise
en écrivant dans les Annales du 18 mai 1926
qu'on ne pouvait trouver pour ainsi dire
pas d'okoumé chez les marchands de bois
de Paris. Il suffit, comme je l'ai fait, de se
renseigner auprès des ébénistes. Ma petite
note nous a valu de la part d'un de nos
lecteurs, directeur d'une société gabonaise,
cette très juste remarque :
« Si les importateurs de bois coloniaux
n'en voient pas ou peu de marchandises sur
Bordeaux, c est qu'il leur est très difficile
de trouver dans ce port des acheteurs qui
veuillent bien payer les prix que l'on pra-
tique ailleurs et qui veuillent bien également
accepter les conditions de livraison et de rè-
glement qu'acceptent d'autres acheteurs.
« Si, d'autre part, l'Allemagne a reçu en
1925 125.000 tonnes d'okoumé du Gabon
c'est parce qu'elle était à cette époque le seul
acheteur, tandis que la clientèle française,
dont les besoins avaient été largement cou-
verts en 1924, s'abstenait à peu près complè-
tement d'acheter pendant les huit ou dix pre-
miers mois de l'année dernière. La situation
a été retournée au début de l'année 1926. Il
n'est allé que relativement peu de bois à
Hambourg, tandis que de grosses quantités
venaient au Havre.
C'est l'élévation du taux de fret (de 100 fr.
à 200 fr. la tonne), qui rend extrêmement
difficile la politique des bois coloniaux pré-
conisée par M. Bertin, car. comment arriver
à pratiquer des prix intéressants pour les
bois d'œuvre, lorsque ces bois doivent ac-
quitter des frais de transport aussi élevés? »
Il y a donc quelque chose à faire, un pro-
cédé à trouver qui réduirait à des taux nor-
maux le fret, cause principale de tout le mal.
ç E. D.
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le 19 mni, le taux de la piastre était à Sai-
gon de 19 fr.
Voici également le taux des achats à terme
de la piastre à fltgon sur : Paris, R jours,
80.50 ; 30 jours, 20.05 ; 60 jours, 10.80 ; 90 jours
21 fr.
TAUX DE T'A ROtJPŒ
, 0
A la date du 20 mai 19W, le taux officiel de
la nmpw dan* emde. 4" - il Dr.
Les crimes de Vareuse
, 0-0-
A
Depuis quil est en Indochine,
Varenne a commis plusieurs crimes;
il a gracié un condamné politique,
il a spolié un empereur, et surtout
a tenu des propos révolutionnaires qui ont eu
pour effet de déterminer un mouvement qui
menace de tourner en guerre civile et
tir à l'expulsion des Français. Donc, dit-on à
M. Briand, rappelez incontinent ce vice-roi,
dont le maintien à Hanoi compromet la do-
mination de la France en Indochine. Ne
commettez pas la faute qui a été celle de M.
Painlevé l'an dernier dans C affaire Sarrail.
Varenne est un Sarrail ne 2.
Nous n'allons pas examiner si radminis.
tration de Sarrail a été ou non la cause des
difficultés que nous avons en Syrie et si l'as-
similation que Von fait entre ce général et le
député du Puy-de-Dôme est exacte. Restons-
en pour Vinstant au cas Varenne.
Que sont les déclarations de Varenne t Les
lecteurs des Annales les connaissent. Ils les
ont lues dans les colonnes de ce journal. Et
ils n'en ont été ni choques, ni inquiets.
Pourquoi d ailleurs Vauraient-ils été? Est-
ce que Varenne parlait un langage absolu-
ment nouveau f Est-ce que des propos sem-
blables n'avaient pas été tenus par cer-
tains de ses prédécesseurs comme Maurice
Long ou M. Albert Sarrautt
De toute évidence Alexandre Varenne s'est
borné à reprendre le thème qui avait été
traité avant lui dans de nombreuses haran-
gues officielles. Il a confirmé !es promesses
qui avaient été faites durant la guerre aux
Annamites que l'on s'était engagé à admet-
tre dans l'administration française et à faire
participer au gouvernement de leur propre
pays. Le Gouverneur Général actuel n'a donc
pas innové en ce domaine. De nême on
ne peut pas lui reprocher d'avoir aidé à la
création du parti constitutionnel qui se
propose d'obtenir de la France un régime
plus libéral qui associerait les indigènes à
la gestion de leurs affaires
r parti s'est formé pendant la guerre. Il
a fondé des journaux comme la Voix Anna-
mite, la Tribune indigène, où sont exposées
ses revendications. Il s'est développé norma-
lement. Et l'action de Varenne n est absolu-
ment pour rien dans ses progrès qu'explique
fort bien la situation de la colonie.
Ce parti n'a rien de communiste. Son chef
Bui-Quang-Chiu est un homme d'ordre et
non un agitateur bolchevik. Vouloir d'ailleurs
faire de Varenne un complice des agents de
Moscou est, pour quiconque le connalt, cCune
mauvaise foi insigne.
Le parti constitutionnel ne vise pas à la
guerre civile. Le pays du reste est tranquille.
S'il y a de l'agitation, elle n existe que dans
resprit des Argonautes dont parlait Ruedel.
Le journal de la Mission Catholique r Avenir
du Tonkin le déclare en termes exprès : « Ja-
mais le pays n'a été plus tranquille. la po-
pulation plus confiante. En dépit des cam-
pagnes calomnieuses, il faut que cette vérité
soit sue en France. »
Oui. il faut que la vérité soit connue. Nous
allons pour notre modeste fart nous y em-
ployer.
Henry Fontanier,
Vèyulè du Cantal.
Dépêches de l'Indochine
---0-0-
M. et Mme Vajrenne à Saigon
Le Gouverneur général et Mme Varenne,
venant de Dalat, sont arrivés le 17 mai à
Saigon à 23 heures.
.1. –-
il calne m CMweite
et de rinflafflle ? l'indemne
-00-
Le Comité du Commerce et de l'Industrie de
l'Indochine a tenu hier, sous la présidence de
M. Paul Simoni, une séance tumultueuse.
Sans vouloir s'engager pour la politique de
M. Varenne, le Comité a, à une immense ma-
jorité, blâmé la campagne entreprise par M.
E. Outrey ; le député de la Cochinchine, qui
assistait à la séance, a mal encaissé ce blâme,
et est parti en claquant les portes.
Et en attendant, il publie un nouveau réqui-
sitoire dans Y Eclair-A venir de ce matin.
Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secrétaires d'Etat se
sont réunis en Conseil hier matin.
MM. de Monzie, ministre des Travaux pu-
blics, et Léon Perrier, ministre des Colonies,
ont été autorisés par le Conseil à saisir le Co-
mité des prestations en nature du programme de
travaux publics qu'ils ont établi pour l'ensemble
de leurs services.
LE CONGRES 1
DE CXCRMONT-FERRANB
ET LA POLmQUE COLONIALE
----0-0-
Le socialisme et la politique coloniale seront
mis à l'ordre du jour des sections du parti par
le congrès de Clermont-Ferrand. Cette impor-
tante question, qui intéresse les travailleurs de
tous les pays, sera portée en 1987 à l'ordre du
jouir du congrès international de Londres.
Les socialistes français se prononceront con-
tre tout impérialisme colonial qui conduit,
selon leurs conceptions, a l'oppression et à
1 r.lfl .(!!.
Quelques précisions
00
Pauvre Varenne1 Ce ti étaient même pas des
cadeaux. Félicitons-le tout de même. car ahl
mes amisf quel scandale pour un Gouverneur
Général qui n'appartient pas à la c-amarilla
de recevoir des présents d'Annamites qu'il ne
brime pas.
M. Camille Aymard a signalé dans la
Liberté à ses lecteurs que quelques tonnes de
colis appartenant à M. Varenne avaient
quitté Hanoï pour la France et que ces colis
contenant de nombreux présents, étaiex* le
prix du vol et de la trahison. Avec un soin
de nourrice sèche, il signalait à ses lecteurs
le passage des présents à Saigon, à Singa-
pour et annonçait même leur arrivée à Mar-
seille à bord de l'Amiral-Pooty pour le 12
juin.
M. A. Varenne câhle pour informer qu'il
n'a pas envoyé un colis pour la France et
que les ballots en question chargés effecti-
vement à Hanoi étaient destinés à Saigon,
,.'Us contïennent, outre les affaires Ptrso".
nelles de M. Varenne et de son entourage,
des pièces, des documents et des archives
pour continuer la direction des services et
Vexpédition des affaires.
Qui trompe-t-onf
A moins que Von veuille nous faire croire
que les archives du gouvernement général de
l'Indochine se baladent en ce moment sur
la Mer Rouge.
Nous attendons les explications du direc-
teur de la Liberté.
Autre choset M. de Kérillis dans l'Echo
de Paris et M. Ernest Outreyy un peu par-
tout vu son art de diffusion disent que M.
Varenne a dépouillé l'empereur d'Annam de
ses droits séculaires : ce n'est plus qu'un sou-
verain soliveau distribuant quelques Kim-
Bot et quelques Kim-Kam. Rétablissons la
vérité.
M. Varenne n'est pour rien dans cet acte
que certains Français et de nombreux indi-
gènes trouvent parfait. Rendons à César ce
qui appartient à César. M. Varenne était en
mert il n'a pas influé sur la décision qui a
été prise et il est à croire que son entourage
était plutôt hostile à cette mesure. Elle a été
prise par M. Monguillot, d'accord d'ailleurs
et avec MM. Dàladier et André Hesse, les
ministres des Colonies qui avaient envisagé
rouverture de la succession au trône
il' Annam, et avec les services de la rue Oit-
dinot.
Nont Cette dépossession de l'empereur
d'Annam est une plaisanterie. Il y a long-
temps que VEmpereur n'avait qu'un rôle de
parade, les Annamites le savaient, et peu
âentrc eux. surtout parmi les éléments tra-
vailleurs. t'f actifs des générations nourclhs,
estimaient ces procédés dfllusiotis.
Enfin, pour autour d hutt nous demande-
rons si M. Hercule de la Pommeraie, frê-
sident de la Chambre de Commerce de Sai-
gon, est le même de la Pommeraye qu'on nous
dit avoir été directeur du théâtre de Saïgon
et dépossédé de sa place par M. Varenne,
pour y mettre un technicien, le directeur du
théâtre municipal d'un ville de France de
plus de 100.000 habitants; il est vrai que
cette ville est Clermont-Ferrand et que Va-
renne est député du Puy-de-Dôme. Voilà le
crime.
De crimes comme ceux-là, les indigènes
de T Indochine se moquent.
D'autre part, les classes sérieuses de la so-
ciété française en Indochine, ceux qui tra-
vaillent et ceux qui pensent sont unanimes à
penser que des campagnes comme celles de
MM. Outrey, Aymard. de la Pommeraye,
de Montpesat, de la Chevrotière et tutti
quanti sont des plus nuisibles à notre colo-
nie et à sa prospérité économique.
Les valeurs indochinoises ont baissé depuis
cette campagne" dans une importante propor-
tion en Bourse.
Les bolchevistes n'auraient pas réussi à 1
atteindre un autre résultat.
Marcel Ruedel
aloi
DÉCULOTTÉ!
–O-o–>
Notre jeune confrère, M. Pierre Audibert.
nous a annoncé lundi dernier dans Paris-Soir
qu'il allait déculotter M. le docteur Cogpacq.
Mais, jusqu'à présent, aucun bouton de
culotte n'a encore sauté. Espérons tout de même
que l'opération va se faire et que nous n' aurons
rien perdu pour attendre.
Le cours du riz 1
19 mai
SAIGON
(1les 1.000 kilos en piastres) 1
Riz nO 1, 25 0/0, brisures 111 20
Riz no 2, 40 %, brisures 10ft 20
Riz no 2, 50 %, brisures 101 20
Brisures 111 01 1 et 2 85 50
Brisures n01 3 et of. 74 »
Farines 30 30
Paddy VinlnLong 61 »
Paddy Go-Cong 63 50
pamv Baixau 63 »
Paddy Bac-Lieu 64 n
Coprah (les 100 kilos) 17 70
(Par déeêckM HktâmeaitLï
Les Artistes coloniaux
En parcourant la préface de M. Jean Ajal-
bert dans le catalogue de la Société Coloniale
des Artistes Français créée par Louis Du-
moulin en 1907, je suis encore plus convaincu
si possible de l'utilité de ce groupement d'ar-
tistes qui font pour nos colonies une si fruc-
tueuse propagande, de beaucoup supérieure
à celle des cinémas. Il y a, en effet, sur les
toiles de nos peintres coloniaux les couleurs,
la lumière qui nous ont tant enchantés et qui,
lorsqu'en amateur, nous essayions de repro-
duire ce que nous voyions, facilitaient tant
notre tâche. C'est bien, ainsi que l'écrit
M. Jean Ajalbert, de la propagande, délicate
et pénétrante et durable, qui supprime la dis-
tance, : approche à la portée des yeux, de
l'intelligence et du cœur, les paysages et les
hommes - d'autres soleils et d'autres races.
- - - -
Sans le moindre apparat, notre sympathi-
que ministre des Colonies, M. Léon Perrier,
a visité avant-hier l'exposition des coloniaux
qui, au Grand Palais, voisine avec le Salon
des Artistes français de 1926. M. André Hesse,
ancien ministre des Colonies, dont nous ver-
rons tout à l'heure un fort joli portrait par
M. Ruffe : M. J. Carde, Gouverneur Général
de l'A. O. F.. M. Gourdon, inspecteur de
l'Instruction publique en Indo-Chine, et quel-
ques personnalités du monde colonial sui-
vaient le ministre, auquel M. Léon Ruffe,
vice-président-fondateur. présentait les chefs-
d'œuvre coloniaux. Car il y a quelques chefs-
d'œuvre parmi les productions déjà nom-
breuses.
La Femme de Tunis de M. Albert Aublet,
les Tigres de M. Borga, les tableaux de la
Guadeloupe de Mlle Germaine Casse, les Gor-
ges du Seldia (Tunisie) de M. Desmettre. Au-
tour du portrait du regretté Louis Dumoulin
par M. Pool-Smith, ses principales œuvres et
entre autres Le Zoma à Tananarive. l'inté-
ricur de la Mêdersa de Salé de Durel, le vaste
tableau la Défaite des Tay-Son de de Fou-
queray a valu à l'auteur les félicitations du
ministre. Mme Suzanae Frémont nous montre
dans son Pousse-pousse à Madagascar de vé-
ritabi es,types malgaches. Les vues marocaines
de M. Julien Jean. Mlle Marcelle Ackein,
dont nous nous rappelons l'exposition de la
rue Royale et qui fut médaillée en 1014, nous
donne cette fois une fort jolie peinture maro-
caine, son Repos. Les Deux Mandarins et
l'Actrice annamite de Mlle julienne Aucou-
turier. Mlle Geneviève Barrier nous conduit
dans le Sud-Oranais et sur les confins maro-
cains avec ses pastels de l'Atlas vu de Figuig.
Mlle Adrienne Jouclard, lauréate des Salons
de 1020 et 1923, a fort bien dessiné et peint
ses Berbères, lu Affiche pour VA. O. F. et sa
Plaquette commémorative de M. Henri Sel-
lier sont une bonne propagande pour notre
Ouest-Africain. Les Lettrés d' Hué et Le Bain
du buffle de M. Henry Vollet le mettent en
bonne place pour une récompense du Gouver-
nement de l'Indochine.
La sculpture, qui a une certaine importance
ethnographique, se compose de quelques bus-
tes très expressifs tels le Jeune Bercer maro-
cain de M. Marius Sain, les Arabes de
M. Paul Moreau-Vruthier.
Le Petit Marocain de Bordenave est un fort 1
beau pastel. Les Brodeuses de Mlle Marpue-
rite Ddorme. Le Diorama lumineux de Sai-
gon de M. A. Prévost. Une jolie tête arabe,
d'une rare expression, et YHomme au chape-
let de Mlle Marguerite Prévost : le Souk à
Tunis de M. Léon Ruffe, président P. i. de
la Société Coloniale des Artistes Français.
Mlle Yvonne Thivet nous donne une excel-
lente peinture de Mauresques dans le Sud.
Un véritable chef-d'œuvre, un tableautin, le
Campement de spahis à Médéah, la Bédouine
de Charles Lévv. I.es croquis et vues d'In-
dochine de M. Bcuchaud, les dessins et pas-
tels de M. Worms exécutés à Madagascar
dénotent chez ces boursiers du bon dessin et
de l'avenir. Leurs portraits manquent toute-
fois de modelé, et leurs tons, de vigueur.
Telles sont, tout en en oubliant, les prin-
pales œuvres des artistes coloniaux qui ont été
exposées cette année ; il y a quelques artistes
défaillants dont les travaux auraient encore
rehaussé cette exposition, car ce sont des maî-
tres dont les boursiers pourraient prendre
conseil.
Sur une table à vitrine, M. Léon Perrier
s'arrêta longuement, car il feuilletait une re-
marquable édition des Annamites graveurs de
Hanoï, la « Chersonhse d'or de l'Indochine »,
que M. Emmanuel Defert lui présentait. Ti-
rées sur papier de pâte de bambou, ces gra-
vures sur bois dénotentt une rare habileté et
une science de l'art de la gravure sur bois.
Quelques artistes coloniaux ont leurs meil-
leurs œuvres dans les salles voisines des Ar-
tistes Français : M. Aublet, avec une Vue
tunisienne, M. Bouchor avec sa Fontaine aux
bourricots ; Gaston Durel Une porte de Mllr-
rakech; les Visions du hïschich de Ludovic
Alleaume. Le Cahcita sur la terrasse de A. de
Brocca. Les Femmes arabes sur la plage de
Bridgemann. Le Caouedji et Ghardala de
T. Lino. I.es Pécheurs tunisiens d'André Hiim-
bert, une des plus joliPs toiles.
La peinture coloniale en cette année t026
est pleine de promesses pour l'avenir, et les
colonies ont tout intérêt à protéger et à en-
tretenir cette précieuse propagande.
Eugène Devaux
LE CONGRÈS DU CALIFAT 1
1p, Congrès du Califat n clôturé an Caire
ses travaux. 11 est arrivé h cette opinion
que le Califat -t{al ost, irréalisable actuel-
lement. Il a envové une protestation h la
Société (k-e Nations et au Gonveniemont
fiançais au sujet dies événements de Da-
mM.
A L'OFFICIEL
0
Le Journal officieI flik 10 mai publie le rolevé
des produits originaires et provenant de la
Tone française de l'empire ofoérifien importas en
franohisç en Fronce et en Algérig pendant le
woiê d'avril Mk ,_
LE SALON
---o-cr--
Le Salon de 1926 réunit les deux ancien-
nes Sociétés rivales des Altistes français et
de la Nationale.
Les envois les plus notoires sont : aux Ar-
tistes français, la Scène de Sabatté (proba-
blement la médaille d'honneur de cette an-
née), le nu de Billoul, le grand tryptique
d'Henri Martin destiné au Conseil d'Etat,
le portrait du Président de la République
par Baschet, ceux de Dewambez, Etche-
verry, Maxence, Watelet, les figures dans
un paysage de Montezin, les nus de Nar-
bonne, le panneau décoratif de Gervais et
les personnages moliéresques d'Auguste Le-
roux. A la Nationale, les rétrospectives de
Ch. Cottet qui, à côté de ses sujets bre-
tons, expose quelques souvenirs de la Haute-
Egypte, de Stamboul et d'Espagne, celle de
Le Gout-Gérard qui a fait à Tunis une de
sos rares infidélités à Concarneau, celle de
Montenard dont toutes les toiles respirent la
lumière de l'Orient et enfin celle du char-
mant poète que fut Willette, puis les envois
de Forain, Lobre, Jean Béraud et Mlle
Chaplin.
Aux Artistes français, c'est surtout à la
salle 27 que sont réunis les sujets coloniaux:
Cauvy avec des femmes d'Alger, moins ro-
bustement traitées qu'à l'ordinaire; Mme
Martin-Gourdault avec des femmes arabesi
sur la terrasse ; P. Elie-Dubois avec un mar-
ché aux tapis à Marrakech, et un blanc cor-
tège de femmes où tout est clair à l'excep-
tion des yeux; André Humbert avec un re-
tour de pêcheurs en Tunisie; Baillergeau
avec un cimetière arabe d'une délicate har-
monie; de Broca (terrasses à Tunis): Beau-
me (marché à Fez) ; de Buzon (odalisque à.
la gazelle\ et un nouveau venu, je crois,
Gustave Lino, avec un marché et un café
maure à Ghardala, particulièrement bien.
traités.
C'est dans d'autres salles qu'il faudra.
chercher les deux envois de Dabat aux ri-
ches et savantes colorations, qui en font des
décorations murales de premier ordre. Cela
nous change des petits sujets bien finis de
Taupin, Brigdman, Bouchor.
Les gouaches rapportées de Tunisie par
Mlle Lagneau, sont intéressantes, ainsi que
les dessins de Mlle Morstadt sur l'exotisme
à l'exposition des Arts décoratifs. Parmi les
aquarelles, celles d'Edouard Doigneau se
signalent tout particulièrement Bassour à
Biskra et chameaux sur le zocco de Tanger,
sont d'une arabesque très écrite et d'une
couleur puissante. Celles de Raoul du Gar-
dier, moins robustes, sont pleines de déli-
catesse.
Jean Bouchaud n'a rien au Salon, mais
il vient de faire à la Galerie Petit une ex-
position particulière fort intéressante des
dessins, études, aquarelles et peintures rap-
portées de son voyage en Extrême-Orient,
Tonkin, Annam, Cochinchine, Cambodge,
Laos et Chine. Il s'y montre dessinateur
sincère et coloriste raffiné. dont l'avenir est
à surveiller.
Nous passerons rapidement devant les in-
digènes de Guinée de Mlle Ackein d'une
simplification trop puérile, devant la cara-
vane d? Styka et le grand décor mural de
Bascoulès. qui ne manque pas de talent,
mais qui n'est d(:ià qu'un tableau noir : que
bcra-ce quand le temps l'aura patiné!
pour chercher la mosquée de l'oued Re-
I chacha de - Marcel Vicaire (installé h Fez),
le vieux jardin tunisien de D.ibadie, le? ca-
valiers arabes de Rousseau, lo marché de-
Mme Dick Dumas, les tf'IT,I") de Frai-
long, les fillettes marocaIn."; d Mme
Drouet-Cordiei, la porte de M» kn»Ns de Du-
rel, l'effet de nuit à Bou-Saacb de feu Ger-
main-Thill, les femmec de Meknî^s de Poole-
Smith, les marchands do Kairouan de
Franck nroun, le portrait marocain de Mlle
Delorme, celui du marquis de ta Guibon-
nière en arab-pacha par Mlle de Chauvi-
gny, et les envois divers de Didier-Tourné,
Lanternier, Stephenson.
C'est surtout le nord de l'Afrique avec sa-
vieille civilisation arabe qui est la. source-
d'inspiration la plus fréquente chez les pein-
tres, mais les autres colonies ont aussi leurs
(ervent. En attendant de voir ce que le-
jeune Maxence nous rapportera de son
voyage d'études à Madagascar, nous pou-
vons regarder les Bouddhas du Temple de
Confucius à Pékin, par Juies Monge et son
entrée de riche habitation chinoise, les
guerriers au repos d'Ern.-t, le peau rouge
de Coze, l'idole d'Allcaume. la Salammbô de
Trébuchet, le Samouraï de Mctereau et le
tableau de Fouqueray pout le ministère de
la Marine.
Pui" les < Venise » de C'.agliardini, Bom-
nard, Dupain, feu Gaston Roullet (dont
l'ouivre coloniale passait dernièrement À
l'Hôtel des Ventes), Maurice Rieunier, et
les sujets espagnols de Mlle leanne Thill,
Wasriuez, Santaolaria ; la lapidation de don
Quichotte par Jurres. le pi< ador de Car-
tier, le portrait du Polonais Stoenesco. les
lioiis (le Rotig. iii briiiii (le
Neumont la gravure), et les décors très
caractéristinues d'Auguste Matisse pour le
pavillon colonial des Arts dé< oratifs.
A la Nationale : le^ aveugles de Tanger
d'Alaux. les Arabes de Giimery et d'Har-
risson, les portes d'Orient de Dagnac-Ri-
vière, les «ruvres de Girardot, Suzanne Cré-
nin et surtout les sépias d'André Maire sur
les ruinr" d'Angkor-Thom, dont l'ensemble
était réuni dernièrement à la Galetie Char-
pentier : les nègres de Ingi is. Portier Gerch,
Rieunicr. les femmes turques de Neyliès,
les Souk" de Germinet. T IHliq HOllrtal. lu-
lien La Roulay, Lazare Lévy et les marins
de Léon Couturier; puis les Venise de Ca-
meron-Burnside (en aquarelle), Vaidman et
Parti 'en ndnturr\ lt'" sujets espagnols do
Cadel. n("ltang, Cardona, (îuido Caprotty
(AvilaV Nicholas, les danseuses russes do-
Mal iavine, et les animaux evotioues de Ca-
mille Roche, Chopard, Clément René et De-
luermoz.
l'n seuir>t;ire, peu de sujets coloniaux, ent
dehors de* animaux : ours de Marx, anti-
lope de Mlle Pitfarcl. vautour condor dfi
René Paris, fauves de Cordier, dindon;
d'Amétiam VAftaa, feîtoa de BAAV, m*
viwnT.cEDTiKMK1. aninto?. M« 7R$jS NuhKO H CENTIMMS J'iNi>IlLL)J SOM, 21 MAI 1926
di
1 .d c fe ni a le 5;
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN '-
LU ARTICLES VUBUtS PAR "LES ANNALES COLONIALES" aoIIT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
LmAn$MneuetMelmmmtêntrK»a»mmxBwmuMduj9ttmml0HmmêlmAttiK*êJêPmklHM(
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAULT
IlélidiN « AteiiiitraUM : 34, Rue du MontpThabor, PARIS-1" - TtiépbMe : UNJIHI 19-17
Uiu I atii 8 Mil
ABOMEMERTS
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Franc# et Colonies. 80 • 45 t 21.
Etranger 120 * ta.
Un i kMUM dii t*«M lanMBi w potto et mw U* priidpiM HIInint
Les possibilités d'élevage en Annam
De vastes régions extrêmement favo-
rables à l'élevage et sur lesquelles l'at-
tention n'a jamais été attirée existent
dans cette partie de l'Indochine et pour-
raient devenir une source énorme de re-
ienus.
Ces territoires à environ cent cinquan-
te kilomètres de la Côte présentent une
altitude de quatre à cinq cents mètres
très favorable à l'élevage du bétail, mê-
me européen. Ils jouissent d'une clima-
tologie très particulière car ils bénéfi-
cient de deux régimes de pluies et leur
saison sèche est réduite à un ou deux
mois en année normale, à trois mois par
crande sécheresse.
av- - - -
Même pendant cette période l'eau se
rencontre à profusion dans toute la ré-
gion qui comprend des plateaux et des
fonds de vallée bordés de montagnes
assez hautes, et parcourus par de très
nombreux ruisseaux qui s'épandent as-
sez fréquemment pour former des nap-
pes très peu profondes mais constituant
rarement des marécages. C'est une suc-
cession de mamelons très peu élevés,
eouverts d'heriba, séparés les uns des
antres par de petits cours d'eau n'assé-
chant jamais, plus ou moins larges et
profonds mais pouvant toujours être
BMsés à gué.
- Dans les parties où ils s èpanuent oes
fourrages particuliers comme le téo-
aente pourraient être cultivés sans gran-
4e préparation et fourniraient des récol-
- m atfjnflques. La saison sèche est suf-
fisamment courte et la chaleur assez mo-
• éérée en été pour qu'on puisse espérer
acclimater des plantes fourragères eu-
ropéennes dont on pourra faire du foin
a ninUre ensuite en silos.
.-- ..--- "'- - ----
Dans des conditions climatologiques 1
beaucoup moins favorables, l'Institutl
.ak'ur, dans sa concession de Sucigta?,'.
« parfaitement réussi à faire du foin
pour l'élevage des animaux destinés a
:. iaba ication du sérum nécessaire au
traitement contre la peste ijovine. 11 n'y
a guéro de doute que l'on obtiendrait de
fcien meilleurs résultats dans une région
plus élevée, beaucoup plus arrosée et
cieiiis chaude, où les bœufs indigènes
et les cervidés sauvages se présentent
dans un magnifique état d'engraisse-
ment ; preuve éclatante qu'ils vivent
dans un pays qui leur est éminemment
jfcvorable.
D'autre part, dans toute cette l'égion;
jusque sur les mamelons, pousse un rM
seau très tendre, extrêmement apprécié
des animaux et même des chevaux infi-
niment plus délicats pour la nourriture
que les bovins. Ces chevaux, métis de
nce australienne qui servent au voya-
geur mangent cette graminée avec gour-
mandise alors qu'ils se montrent as
sez difficiles d'ordinaire sur le choix de
teur fourralre.
Ces - roseaux existent même en saison
sèche. Ces animaux ont ainsi en tous
I temps de l'eau à discrétion et ne man-
quent jamais de nourriture car il y a
toujours d'abondants herbages dans les
fonds continuaient irrigués, ce qui per-
met de ne donner du fourrage sec ou de
silo aue comme appoint.
La seule difficulté oui apparaisse pro-i
vient des fauves nombreux parce qu'at-
tirés par l'extrême abondance du gibier.
Mais les indigènes de la région, grands
chasseurs, pourraient être efficacement
wlilisés comme gardiens, besogne qui
leur conviendrait parfaitement. Quant
à la main-d'œuvre proprement dite elle
pourrait être demandée aux Annamites
qui monteraient volontiers vers une ré-
gion qu'ils n'ignorent pas pour y servir
dans de grandes exploitations, ils sa-
vent qu'ils sont bien payés et bien trai-
tes.
Les animaux devraient naturellement
être parqués comme ils le sont dans les
pays d'élevage en grand, afin d'éviter la
dispersion du bétail et assurer sa pro-
tection contre les attaques des fauves.
lia première enceinte devrait être cons-
tituée comme en Amérique du Sud par
du fil de fer tbarbelé avec une profusion
de haies de bambous. Dès que ces der-
nières seraient en état de retenir les ani-
maux les barrières de barfcelé seraient
retirées et employées à la confection de
nouveaux parcs, constitués de la même
manière. Ces clôtures végétales auraient
l'avantage d'être très efficaces, de donneti
un fourrage très apprécié des animaux
et enfin d'être d'un entretien nul.
Une exploitation ainsi conçue pour-
rait avoir des débouchés considérables.
-Mais pour s'assurer toutes les chances
de réussite et nrriver rapidement à
prendre l'extension possible elle devrait
eblisatoirement comporter toutes les in-
dustries accessoires extrêmement impor-
tantes pour le traitement frigorifique,
ftitilisation des déchets, la préparation
des laits concentrés et stérilisés ; le trai-
tement. nidimentaire des peaux pour
rf!ditioo : enfin l'élevage des porcs
ti de la volaille.
Elle pourrait fournir à la Cocbin-
thine, pour le lofcouragc et la iracUon
des buffles et des bœufs de grande taille
dressés dont la colonie fait une grande
consommation. Elle y exporterait égale-
ment un nombre considérable de bœufs
pour la boucherie et se pourvoierait de
préférence, comme le Tonkin, en ani-
maux de races amélioriées en bien meil-
leur état que ceux provenant des éléva-
ces indignes.
Il y a plusieurs années encore les Phi-
lippines demandaient à l'Annam et au
Cambodge plus d'animaux que ces deux
pays ne pouvaient en fournir, pour la
traction, le labour et la boucherie. La
qualité médiocre de ce bétail et son prix
élevé a permis à la viande frigorifiée de
conquérir à peu près complètement le
marché de Manille. Mais la fourniture
de viande sur pied ou frigorifiée revien-
drait à l'Indochine dès qu'elle pourrait
offrir des animaux de fort poids pour
l'alimentation. L'approvisionnement des
grandes villes de Malaisie et des Iles de
la Sonde pourrait également être pour-
suivi aveo profit.
Les porcs et la volaille sont de plus
en plus réclamés par Hong-Kong et Sin-
gapour qui exportent tout ce qu'ils peu-
vent trouver en Indochine pour les be-
soins de régions surpeuplées riches st
sans ressources locales pour leur ali-
mentation.
Les peaux brutes présentent de même
un intérêt considérable. Toute la pro-
duction disponible de Tlndochine est exs-
portée à des prix très rémunérateurs,
vers la Chine et l'Europe. Un débouché
très sérieux existe en Indochine même
pour l'approvisionnement d'une impor-
tante tannerie européenne installée pen-
dant la guerre au Tonkin et qui fonc-
tionne actuellement de façon très satis-
faisante.
Les laits concentrées et stérilisés sont
importés dans notre colonie en grande
quantité, deux mille tonnes environ par
an. 11 y aurait donc sur place un débou-
ché considérable pour la production
d'une usine aménagée avec les derniers
perfectionnements qui 1 ne manquerait
pas d'ailleurs d'avoir comme clients la
Malaisie, les Indes hollandaises, les
PhiliDnines.
L'élevage du mouton donnerait aussi
de très bons résultats, si l'on en juge
d'après les troupeaux de quelques co-
lons européens qui ont constitué de pe-
tits troupeaux d'animaux de race chi-
noise donnant il est vrai. une viande de
qualité médiocre. Mais aucune étude n'a
été faite jusqu'ici de cette question par
le service vétérinaire de l'Indochine et
il est possible de prévoir qu'une amélio-
ration de la race sera facilement obte-
nue permettant à nos possessions asia-
tiaues de produire également la laine si
recherchée sur le marché mondial.
Charlmm Delonele,
Sénateur de la Seine
Membre de la Commission des Colonies.
.1. -----
Nos bois coloniaux
--0-0--
Ce n'est pas une erreur que j'ai commise
en écrivant dans les Annales du 18 mai 1926
qu'on ne pouvait trouver pour ainsi dire
pas d'okoumé chez les marchands de bois
de Paris. Il suffit, comme je l'ai fait, de se
renseigner auprès des ébénistes. Ma petite
note nous a valu de la part d'un de nos
lecteurs, directeur d'une société gabonaise,
cette très juste remarque :
« Si les importateurs de bois coloniaux
n'en voient pas ou peu de marchandises sur
Bordeaux, c est qu'il leur est très difficile
de trouver dans ce port des acheteurs qui
veuillent bien payer les prix que l'on pra-
tique ailleurs et qui veuillent bien également
accepter les conditions de livraison et de rè-
glement qu'acceptent d'autres acheteurs.
« Si, d'autre part, l'Allemagne a reçu en
1925 125.000 tonnes d'okoumé du Gabon
c'est parce qu'elle était à cette époque le seul
acheteur, tandis que la clientèle française,
dont les besoins avaient été largement cou-
verts en 1924, s'abstenait à peu près complè-
tement d'acheter pendant les huit ou dix pre-
miers mois de l'année dernière. La situation
a été retournée au début de l'année 1926. Il
n'est allé que relativement peu de bois à
Hambourg, tandis que de grosses quantités
venaient au Havre.
C'est l'élévation du taux de fret (de 100 fr.
à 200 fr. la tonne), qui rend extrêmement
difficile la politique des bois coloniaux pré-
conisée par M. Bertin, car. comment arriver
à pratiquer des prix intéressants pour les
bois d'œuvre, lorsque ces bois doivent ac-
quitter des frais de transport aussi élevés? »
Il y a donc quelque chose à faire, un pro-
cédé à trouver qui réduirait à des taux nor-
maux le fret, cause principale de tout le mal.
ç E. D.
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le 19 mni, le taux de la piastre était à Sai-
gon de 19 fr.
Voici également le taux des achats à terme
de la piastre à fltgon sur : Paris, R jours,
80.50 ; 30 jours, 20.05 ; 60 jours, 10.80 ; 90 jours
21 fr.
TAUX DE T'A ROtJPŒ
, 0
A la date du 20 mai 19W, le taux officiel de
la nmpw dan* emde. 4" - il Dr.
Les crimes de Vareuse
, 0-0-
A
Depuis quil est en Indochine,
Varenne a commis plusieurs crimes;
il a gracié un condamné politique,
il a spolié un empereur, et surtout
a tenu des propos révolutionnaires qui ont eu
pour effet de déterminer un mouvement qui
menace de tourner en guerre civile et
tir à l'expulsion des Français. Donc, dit-on à
M. Briand, rappelez incontinent ce vice-roi,
dont le maintien à Hanoi compromet la do-
mination de la France en Indochine. Ne
commettez pas la faute qui a été celle de M.
Painlevé l'an dernier dans C affaire Sarrail.
Varenne est un Sarrail ne 2.
Nous n'allons pas examiner si radminis.
tration de Sarrail a été ou non la cause des
difficultés que nous avons en Syrie et si l'as-
similation que Von fait entre ce général et le
député du Puy-de-Dôme est exacte. Restons-
en pour Vinstant au cas Varenne.
Que sont les déclarations de Varenne t Les
lecteurs des Annales les connaissent. Ils les
ont lues dans les colonnes de ce journal. Et
ils n'en ont été ni choques, ni inquiets.
Pourquoi d ailleurs Vauraient-ils été? Est-
ce que Varenne parlait un langage absolu-
ment nouveau f Est-ce que des propos sem-
blables n'avaient pas été tenus par cer-
tains de ses prédécesseurs comme Maurice
Long ou M. Albert Sarrautt
De toute évidence Alexandre Varenne s'est
borné à reprendre le thème qui avait été
traité avant lui dans de nombreuses haran-
gues officielles. Il a confirmé !es promesses
qui avaient été faites durant la guerre aux
Annamites que l'on s'était engagé à admet-
tre dans l'administration française et à faire
participer au gouvernement de leur propre
pays. Le Gouverneur Général actuel n'a donc
pas innové en ce domaine. De nême on
ne peut pas lui reprocher d'avoir aidé à la
création du parti constitutionnel qui se
propose d'obtenir de la France un régime
plus libéral qui associerait les indigènes à
la gestion de leurs affaires
r parti s'est formé pendant la guerre. Il
a fondé des journaux comme la Voix Anna-
mite, la Tribune indigène, où sont exposées
ses revendications. Il s'est développé norma-
lement. Et l'action de Varenne n est absolu-
ment pour rien dans ses progrès qu'explique
fort bien la situation de la colonie.
Ce parti n'a rien de communiste. Son chef
Bui-Quang-Chiu est un homme d'ordre et
non un agitateur bolchevik. Vouloir d'ailleurs
faire de Varenne un complice des agents de
Moscou est, pour quiconque le connalt, cCune
mauvaise foi insigne.
Le parti constitutionnel ne vise pas à la
guerre civile. Le pays du reste est tranquille.
S'il y a de l'agitation, elle n existe que dans
resprit des Argonautes dont parlait Ruedel.
Le journal de la Mission Catholique r Avenir
du Tonkin le déclare en termes exprès : « Ja-
mais le pays n'a été plus tranquille. la po-
pulation plus confiante. En dépit des cam-
pagnes calomnieuses, il faut que cette vérité
soit sue en France. »
Oui. il faut que la vérité soit connue. Nous
allons pour notre modeste fart nous y em-
ployer.
Henry Fontanier,
Vèyulè du Cantal.
Dépêches de l'Indochine
---0-0-
M. et Mme Vajrenne à Saigon
Le Gouverneur général et Mme Varenne,
venant de Dalat, sont arrivés le 17 mai à
Saigon à 23 heures.
.1. –-
il calne m CMweite
et de rinflafflle ? l'indemne
-00-
Le Comité du Commerce et de l'Industrie de
l'Indochine a tenu hier, sous la présidence de
M. Paul Simoni, une séance tumultueuse.
Sans vouloir s'engager pour la politique de
M. Varenne, le Comité a, à une immense ma-
jorité, blâmé la campagne entreprise par M.
E. Outrey ; le député de la Cochinchine, qui
assistait à la séance, a mal encaissé ce blâme,
et est parti en claquant les portes.
Et en attendant, il publie un nouveau réqui-
sitoire dans Y Eclair-A venir de ce matin.
Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secrétaires d'Etat se
sont réunis en Conseil hier matin.
MM. de Monzie, ministre des Travaux pu-
blics, et Léon Perrier, ministre des Colonies,
ont été autorisés par le Conseil à saisir le Co-
mité des prestations en nature du programme de
travaux publics qu'ils ont établi pour l'ensemble
de leurs services.
LE CONGRES 1
DE CXCRMONT-FERRANB
ET LA POLmQUE COLONIALE
----0-0-
Le socialisme et la politique coloniale seront
mis à l'ordre du jour des sections du parti par
le congrès de Clermont-Ferrand. Cette impor-
tante question, qui intéresse les travailleurs de
tous les pays, sera portée en 1987 à l'ordre du
jouir du congrès international de Londres.
Les socialistes français se prononceront con-
tre tout impérialisme colonial qui conduit,
selon leurs conceptions, a l'oppression et à
1 r.lfl .(!!.
Quelques précisions
00
Pauvre Varenne1 Ce ti étaient même pas des
cadeaux. Félicitons-le tout de même. car ahl
mes amisf quel scandale pour un Gouverneur
Général qui n'appartient pas à la c-amarilla
de recevoir des présents d'Annamites qu'il ne
brime pas.
M. Camille Aymard a signalé dans la
Liberté à ses lecteurs que quelques tonnes de
colis appartenant à M. Varenne avaient
quitté Hanoï pour la France et que ces colis
contenant de nombreux présents, étaiex* le
prix du vol et de la trahison. Avec un soin
de nourrice sèche, il signalait à ses lecteurs
le passage des présents à Saigon, à Singa-
pour et annonçait même leur arrivée à Mar-
seille à bord de l'Amiral-Pooty pour le 12
juin.
M. A. Varenne câhle pour informer qu'il
n'a pas envoyé un colis pour la France et
que les ballots en question chargés effecti-
vement à Hanoi étaient destinés à Saigon,
,.'Us contïennent, outre les affaires Ptrso".
nelles de M. Varenne et de son entourage,
des pièces, des documents et des archives
pour continuer la direction des services et
Vexpédition des affaires.
Qui trompe-t-onf
A moins que Von veuille nous faire croire
que les archives du gouvernement général de
l'Indochine se baladent en ce moment sur
la Mer Rouge.
Nous attendons les explications du direc-
teur de la Liberté.
Autre choset M. de Kérillis dans l'Echo
de Paris et M. Ernest Outreyy un peu par-
tout vu son art de diffusion disent que M.
Varenne a dépouillé l'empereur d'Annam de
ses droits séculaires : ce n'est plus qu'un sou-
verain soliveau distribuant quelques Kim-
Bot et quelques Kim-Kam. Rétablissons la
vérité.
M. Varenne n'est pour rien dans cet acte
que certains Français et de nombreux indi-
gènes trouvent parfait. Rendons à César ce
qui appartient à César. M. Varenne était en
mert il n'a pas influé sur la décision qui a
été prise et il est à croire que son entourage
était plutôt hostile à cette mesure. Elle a été
prise par M. Monguillot, d'accord d'ailleurs
et avec MM. Dàladier et André Hesse, les
ministres des Colonies qui avaient envisagé
rouverture de la succession au trône
il' Annam, et avec les services de la rue Oit-
dinot.
Nont Cette dépossession de l'empereur
d'Annam est une plaisanterie. Il y a long-
temps que VEmpereur n'avait qu'un rôle de
parade, les Annamites le savaient, et peu
âentrc eux. surtout parmi les éléments tra-
vailleurs. t'f actifs des générations nourclhs,
estimaient ces procédés dfllusiotis.
Enfin, pour autour d hutt nous demande-
rons si M. Hercule de la Pommeraie, frê-
sident de la Chambre de Commerce de Sai-
gon, est le même de la Pommeraye qu'on nous
dit avoir été directeur du théâtre de Saïgon
et dépossédé de sa place par M. Varenne,
pour y mettre un technicien, le directeur du
théâtre municipal d'un ville de France de
plus de 100.000 habitants; il est vrai que
cette ville est Clermont-Ferrand et que Va-
renne est député du Puy-de-Dôme. Voilà le
crime.
De crimes comme ceux-là, les indigènes
de T Indochine se moquent.
D'autre part, les classes sérieuses de la so-
ciété française en Indochine, ceux qui tra-
vaillent et ceux qui pensent sont unanimes à
penser que des campagnes comme celles de
MM. Outrey, Aymard. de la Pommeraye,
de Montpesat, de la Chevrotière et tutti
quanti sont des plus nuisibles à notre colo-
nie et à sa prospérité économique.
Les valeurs indochinoises ont baissé depuis
cette campagne" dans une importante propor-
tion en Bourse.
Les bolchevistes n'auraient pas réussi à 1
atteindre un autre résultat.
Marcel Ruedel
aloi
DÉCULOTTÉ!
–O-o–>
Notre jeune confrère, M. Pierre Audibert.
nous a annoncé lundi dernier dans Paris-Soir
qu'il allait déculotter M. le docteur Cogpacq.
Mais, jusqu'à présent, aucun bouton de
culotte n'a encore sauté. Espérons tout de même
que l'opération va se faire et que nous n' aurons
rien perdu pour attendre.
Le cours du riz 1
19 mai
SAIGON
(1les 1.000 kilos en piastres) 1
Riz nO 1, 25 0/0, brisures 111 20
Riz no 2, 40 %, brisures 10ft 20
Riz no 2, 50 %, brisures 101 20
Brisures 111 01 1 et 2 85 50
Brisures n01 3 et of. 74 »
Farines 30 30
Paddy VinlnLong 61 »
Paddy Go-Cong 63 50
pamv Baixau 63 »
Paddy Bac-Lieu 64 n
Coprah (les 100 kilos) 17 70
(Par déeêckM HktâmeaitLï
Les Artistes coloniaux
En parcourant la préface de M. Jean Ajal-
bert dans le catalogue de la Société Coloniale
des Artistes Français créée par Louis Du-
moulin en 1907, je suis encore plus convaincu
si possible de l'utilité de ce groupement d'ar-
tistes qui font pour nos colonies une si fruc-
tueuse propagande, de beaucoup supérieure
à celle des cinémas. Il y a, en effet, sur les
toiles de nos peintres coloniaux les couleurs,
la lumière qui nous ont tant enchantés et qui,
lorsqu'en amateur, nous essayions de repro-
duire ce que nous voyions, facilitaient tant
notre tâche. C'est bien, ainsi que l'écrit
M. Jean Ajalbert, de la propagande, délicate
et pénétrante et durable, qui supprime la dis-
tance, : approche à la portée des yeux, de
l'intelligence et du cœur, les paysages et les
hommes - d'autres soleils et d'autres races.
- - - -
Sans le moindre apparat, notre sympathi-
que ministre des Colonies, M. Léon Perrier,
a visité avant-hier l'exposition des coloniaux
qui, au Grand Palais, voisine avec le Salon
des Artistes français de 1926. M. André Hesse,
ancien ministre des Colonies, dont nous ver-
rons tout à l'heure un fort joli portrait par
M. Ruffe : M. J. Carde, Gouverneur Général
de l'A. O. F.. M. Gourdon, inspecteur de
l'Instruction publique en Indo-Chine, et quel-
ques personnalités du monde colonial sui-
vaient le ministre, auquel M. Léon Ruffe,
vice-président-fondateur. présentait les chefs-
d'œuvre coloniaux. Car il y a quelques chefs-
d'œuvre parmi les productions déjà nom-
breuses.
La Femme de Tunis de M. Albert Aublet,
les Tigres de M. Borga, les tableaux de la
Guadeloupe de Mlle Germaine Casse, les Gor-
ges du Seldia (Tunisie) de M. Desmettre. Au-
tour du portrait du regretté Louis Dumoulin
par M. Pool-Smith, ses principales œuvres et
entre autres Le Zoma à Tananarive. l'inté-
ricur de la Mêdersa de Salé de Durel, le vaste
tableau la Défaite des Tay-Son de de Fou-
queray a valu à l'auteur les félicitations du
ministre. Mme Suzanae Frémont nous montre
dans son Pousse-pousse à Madagascar de vé-
ritabi es,types malgaches. Les vues marocaines
de M. Julien Jean. Mlle Marcelle Ackein,
dont nous nous rappelons l'exposition de la
rue Royale et qui fut médaillée en 1014, nous
donne cette fois une fort jolie peinture maro-
caine, son Repos. Les Deux Mandarins et
l'Actrice annamite de Mlle julienne Aucou-
turier. Mlle Geneviève Barrier nous conduit
dans le Sud-Oranais et sur les confins maro-
cains avec ses pastels de l'Atlas vu de Figuig.
Mlle Adrienne Jouclard, lauréate des Salons
de 1020 et 1923, a fort bien dessiné et peint
ses Berbères, lu Affiche pour VA. O. F. et sa
Plaquette commémorative de M. Henri Sel-
lier sont une bonne propagande pour notre
Ouest-Africain. Les Lettrés d' Hué et Le Bain
du buffle de M. Henry Vollet le mettent en
bonne place pour une récompense du Gouver-
nement de l'Indochine.
La sculpture, qui a une certaine importance
ethnographique, se compose de quelques bus-
tes très expressifs tels le Jeune Bercer maro-
cain de M. Marius Sain, les Arabes de
M. Paul Moreau-Vruthier.
Le Petit Marocain de Bordenave est un fort 1
beau pastel. Les Brodeuses de Mlle Marpue-
rite Ddorme. Le Diorama lumineux de Sai-
gon de M. A. Prévost. Une jolie tête arabe,
d'une rare expression, et YHomme au chape-
let de Mlle Marguerite Prévost : le Souk à
Tunis de M. Léon Ruffe, président P. i. de
la Société Coloniale des Artistes Français.
Mlle Yvonne Thivet nous donne une excel-
lente peinture de Mauresques dans le Sud.
Un véritable chef-d'œuvre, un tableautin, le
Campement de spahis à Médéah, la Bédouine
de Charles Lévv. I.es croquis et vues d'In-
dochine de M. Bcuchaud, les dessins et pas-
tels de M. Worms exécutés à Madagascar
dénotent chez ces boursiers du bon dessin et
de l'avenir. Leurs portraits manquent toute-
fois de modelé, et leurs tons, de vigueur.
Telles sont, tout en en oubliant, les prin-
pales œuvres des artistes coloniaux qui ont été
exposées cette année ; il y a quelques artistes
défaillants dont les travaux auraient encore
rehaussé cette exposition, car ce sont des maî-
tres dont les boursiers pourraient prendre
conseil.
Sur une table à vitrine, M. Léon Perrier
s'arrêta longuement, car il feuilletait une re-
marquable édition des Annamites graveurs de
Hanoï, la « Chersonhse d'or de l'Indochine »,
que M. Emmanuel Defert lui présentait. Ti-
rées sur papier de pâte de bambou, ces gra-
vures sur bois dénotentt une rare habileté et
une science de l'art de la gravure sur bois.
Quelques artistes coloniaux ont leurs meil-
leurs œuvres dans les salles voisines des Ar-
tistes Français : M. Aublet, avec une Vue
tunisienne, M. Bouchor avec sa Fontaine aux
bourricots ; Gaston Durel Une porte de Mllr-
rakech; les Visions du hïschich de Ludovic
Alleaume. Le Cahcita sur la terrasse de A. de
Brocca. Les Femmes arabes sur la plage de
Bridgemann. Le Caouedji et Ghardala de
T. Lino. I.es Pécheurs tunisiens d'André Hiim-
bert, une des plus joliPs toiles.
La peinture coloniale en cette année t026
est pleine de promesses pour l'avenir, et les
colonies ont tout intérêt à protéger et à en-
tretenir cette précieuse propagande.
Eugène Devaux
LE CONGRÈS DU CALIFAT 1
1p, Congrès du Califat n clôturé an Caire
ses travaux. 11 est arrivé h cette opinion
que le Califat -t{al ost, irréalisable actuel-
lement. Il a envové une protestation h la
Société (k-e Nations et au Gonveniemont
fiançais au sujet dies événements de Da-
mM.
A L'OFFICIEL
0
Le Journal officieI flik 10 mai publie le rolevé
des produits originaires et provenant de la
Tone française de l'empire ofoérifien importas en
franohisç en Fronce et en Algérig pendant le
woiê d'avril Mk ,_
LE SALON
---o-cr--
Le Salon de 1926 réunit les deux ancien-
nes Sociétés rivales des Altistes français et
de la Nationale.
Les envois les plus notoires sont : aux Ar-
tistes français, la Scène de Sabatté (proba-
blement la médaille d'honneur de cette an-
née), le nu de Billoul, le grand tryptique
d'Henri Martin destiné au Conseil d'Etat,
le portrait du Président de la République
par Baschet, ceux de Dewambez, Etche-
verry, Maxence, Watelet, les figures dans
un paysage de Montezin, les nus de Nar-
bonne, le panneau décoratif de Gervais et
les personnages moliéresques d'Auguste Le-
roux. A la Nationale, les rétrospectives de
Ch. Cottet qui, à côté de ses sujets bre-
tons, expose quelques souvenirs de la Haute-
Egypte, de Stamboul et d'Espagne, celle de
Le Gout-Gérard qui a fait à Tunis une de
sos rares infidélités à Concarneau, celle de
Montenard dont toutes les toiles respirent la
lumière de l'Orient et enfin celle du char-
mant poète que fut Willette, puis les envois
de Forain, Lobre, Jean Béraud et Mlle
Chaplin.
Aux Artistes français, c'est surtout à la
salle 27 que sont réunis les sujets coloniaux:
Cauvy avec des femmes d'Alger, moins ro-
bustement traitées qu'à l'ordinaire; Mme
Martin-Gourdault avec des femmes arabesi
sur la terrasse ; P. Elie-Dubois avec un mar-
ché aux tapis à Marrakech, et un blanc cor-
tège de femmes où tout est clair à l'excep-
tion des yeux; André Humbert avec un re-
tour de pêcheurs en Tunisie; Baillergeau
avec un cimetière arabe d'une délicate har-
monie; de Broca (terrasses à Tunis): Beau-
me (marché à Fez) ; de Buzon (odalisque à.
la gazelle\ et un nouveau venu, je crois,
Gustave Lino, avec un marché et un café
maure à Ghardala, particulièrement bien.
traités.
C'est dans d'autres salles qu'il faudra.
chercher les deux envois de Dabat aux ri-
ches et savantes colorations, qui en font des
décorations murales de premier ordre. Cela
nous change des petits sujets bien finis de
Taupin, Brigdman, Bouchor.
Les gouaches rapportées de Tunisie par
Mlle Lagneau, sont intéressantes, ainsi que
les dessins de Mlle Morstadt sur l'exotisme
à l'exposition des Arts décoratifs. Parmi les
aquarelles, celles d'Edouard Doigneau se
signalent tout particulièrement Bassour à
Biskra et chameaux sur le zocco de Tanger,
sont d'une arabesque très écrite et d'une
couleur puissante. Celles de Raoul du Gar-
dier, moins robustes, sont pleines de déli-
catesse.
Jean Bouchaud n'a rien au Salon, mais
il vient de faire à la Galerie Petit une ex-
position particulière fort intéressante des
dessins, études, aquarelles et peintures rap-
portées de son voyage en Extrême-Orient,
Tonkin, Annam, Cochinchine, Cambodge,
Laos et Chine. Il s'y montre dessinateur
sincère et coloriste raffiné. dont l'avenir est
à surveiller.
Nous passerons rapidement devant les in-
digènes de Guinée de Mlle Ackein d'une
simplification trop puérile, devant la cara-
vane d? Styka et le grand décor mural de
Bascoulès. qui ne manque pas de talent,
mais qui n'est d(:ià qu'un tableau noir : que
bcra-ce quand le temps l'aura patiné!
pour chercher la mosquée de l'oued Re-
I chacha de - Marcel Vicaire (installé h Fez),
le vieux jardin tunisien de D.ibadie, le? ca-
valiers arabes de Rousseau, lo marché de-
Mme Dick Dumas, les tf'IT,I") de Frai-
long, les fillettes marocaIn."; d Mme
Drouet-Cordiei, la porte de M» kn»Ns de Du-
rel, l'effet de nuit à Bou-Saacb de feu Ger-
main-Thill, les femmec de Meknî^s de Poole-
Smith, les marchands do Kairouan de
Franck nroun, le portrait marocain de Mlle
Delorme, celui du marquis de ta Guibon-
nière en arab-pacha par Mlle de Chauvi-
gny, et les envois divers de Didier-Tourné,
Lanternier, Stephenson.
C'est surtout le nord de l'Afrique avec sa-
vieille civilisation arabe qui est la. source-
d'inspiration la plus fréquente chez les pein-
tres, mais les autres colonies ont aussi leurs
(ervent. En attendant de voir ce que le-
jeune Maxence nous rapportera de son
voyage d'études à Madagascar, nous pou-
vons regarder les Bouddhas du Temple de
Confucius à Pékin, par Juies Monge et son
entrée de riche habitation chinoise, les
guerriers au repos d'Ern.-t, le peau rouge
de Coze, l'idole d'Allcaume. la Salammbô de
Trébuchet, le Samouraï de Mctereau et le
tableau de Fouqueray pout le ministère de
la Marine.
Pui" les < Venise » de C'.agliardini, Bom-
nard, Dupain, feu Gaston Roullet (dont
l'ouivre coloniale passait dernièrement À
l'Hôtel des Ventes), Maurice Rieunier, et
les sujets espagnols de Mlle leanne Thill,
Wasriuez, Santaolaria ; la lapidation de don
Quichotte par Jurres. le pi< ador de Car-
tier, le portrait du Polonais Stoenesco. les
lioiis (le Rotig. iii briiiii (le
Neumont la gravure), et les décors très
caractéristinues d'Auguste Matisse pour le
pavillon colonial des Arts dé< oratifs.
A la Nationale : le^ aveugles de Tanger
d'Alaux. les Arabes de Giimery et d'Har-
risson, les portes d'Orient de Dagnac-Ri-
vière, les «ruvres de Girardot, Suzanne Cré-
nin et surtout les sépias d'André Maire sur
les ruinr" d'Angkor-Thom, dont l'ensemble
était réuni dernièrement à la Galetie Char-
pentier : les nègres de Ingi is. Portier Gerch,
Rieunicr. les femmes turques de Neyliès,
les Souk" de Germinet. T IHliq HOllrtal. lu-
lien La Roulay, Lazare Lévy et les marins
de Léon Couturier; puis les Venise de Ca-
meron-Burnside (en aquarelle), Vaidman et
Parti 'en ndnturr\ lt'" sujets espagnols do
Cadel. n("ltang, Cardona, (îuido Caprotty
(AvilaV Nicholas, les danseuses russes do-
Mal iavine, et les animaux evotioues de Ca-
mille Roche, Chopard, Clément René et De-
luermoz.
l'n seuir>t;ire, peu de sujets coloniaux, ent
dehors de* animaux : ours de Marx, anti-
lope de Mlle Pitfarcl. vautour condor dfi
René Paris, fauves de Cordier, dindon;
d'Amétiam VAftaa, feîtoa de BAAV, m*
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