Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-05-20
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 mai 1926 20 mai 1926
Description : 1926/05/20 (A27,N77). 1926/05/20 (A27,N77).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. No 77 filS MnUBtb : M CENTMM _0- .- JKUM SOIR, 20 MAI UWB
Les : Coloniales
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On s'abon» duii toua 188 Bureaux de podt et cIMs Im principaux librtlrw
Les origines de la civilisation chinoise
––-–-– - –-–
Quel est le berceau de la civilisation chi-
noise ? Se trouve-t-il dans la région du Uien-M
Il du Chan-si, d'où, descendant le fleuve Jau-
m, de hardis pionniers seraient partis à la con-
quête et à la colonisation de la grande plaine
orientale ? Ou bien faut-il le placer dans cette
nême plaine de laquelle elle aurait peu à peu
gagné le régions de l'Ouest et du Sud ?
La première hypothèse a été soutenue par
- très grand nombre de savants dont le plus
connu, sinon le plus considérable, fut l'Alle-
mand Richthofen. Pour Richthofen, les trois
grands peuples civilisateurs de l'Ancien Con-
tinent : Indo-Européens, Semites et Chinois
avaient eu un habitat commun en Asie Cen-
kale, autour du plateau de Pamir, les premiers
I l'Ouest, les derniers à r fA dans le bassin
da Taryon. Partant de cette région, les Chi-
nois, au cours d'une marche qui aurait duré des
iècles, auraient atteint par étapes le Kansou,
pois, à une époque indéterminée, mais proba-
blement antérieure à 3.000 avant J.-C., se-
nient arrivés, par la vallée de la Wei, un af-
fluent du Fleuve Jaune, au Chen-si. En ce lieu,
- serait formée et développée leur civilisation
qui, par une progression continue, aurait en-
ante conquis les pays de t Est et la région du
Fleuve Bleu.
M. Henri Maspero, dont les travaux sur la
aine font autorité, combat cette thèse au
Boyen d'arguments qui impressionnent et sou-
tient la seconde. Nous n'avons pas l'intention
CfeDtrer dans cette discussion intéressante, mais
4b peu trop savante pour qu'on la suive facile-
ment, ni même de la r é sumer. Nous nous bor-
aerons à en donner les conclusions.
Selon M. Maspero, la civilisation de la
Chine antique, dont les limites ne dépassaient
(guère celles du bassin du Fleuve Jaune, n'est
pas cf origine étrangère, elle n'a été appor-
tée par aucun conquérant. Loin qu'elle soit
imisue dut dehors, elle apparaît, au contraire.
comme le développement sur place d'une cul-
ture barbare commune aux diverses populations
fis monde chinois, c'est-à-dire tes Chinois - eux-
WKtaK**, les Thibétams, les Loi os, les Birmans,
Ife, Th,)t, les Miao- Tseu qui occupaient" Asie-
d-Orientale, entre lesquelles une parenté de
langue, une organisation sociale semblable,
,let religions anal ogues créaient des rapporti
certains. En revanche, les Chinois dont la civi-
lisation était séd entaire et agricole, dont la
aeligion était étroitement unie à l'agriculture,
dont l'organisation politique était aristocratique
et même féodale, étaient séparés par tout cet
ensemble d'institutions. de leurs voisins du
Nord, ancêtres des Huns, des Mongols, des
Mandchous de l'époque historique, et qui
raient nomades et éleveurs de bétail. Il n'y
a donc aucun lien entre les peuples des mon-
tagnes du Nord et de l'Ouest et ceux de la
plaine du Nord-Est.
Cette plaine n était pas, quelques milliers
dTannées avant notre ère, le pays bien aménagé
- nos jours. Le Fleuve Jaune confondait son
«ws inférieur avec celui du Pei-ho et se jetait
dans la mer, près de TIaa-T sin. Ses bras in-
nombrables, dont neuf très importants, diva-
guaient à travers la plaine qu'on appelait, pour
cette raison, la plaine des. Neuf-Fleuves 1 Son
cours capricieux changeait très fréquemment.
De grands marais, dont certains subsistent en-
core aujourd'hui, occupaient la plus grande
partie de la surface du sol C'étaient des four-
lés d'herbes aquatiques, autour desquels se
Mouvaient des zones de terre plus ou moins hu-
mides couvertes de hautes herbes entrecoupées
dé taillis d'ormes, de premiers, de châtaigniers.
Ce n'était pas la forêt qui n'existait qu à la
périphérie, mais une brousse épaisse qui ser-
vait de repaire aux grands fauves, tigres, pan-
thères, léopards, etc., et au gibier de toute
aorte. Les lisières étaient aménagées en pâtu-
mges pour les chevaux ou les bœufs domesti-
ques, ou en plantations de mûriers pour l'éle-
vage des vers à soie. Certaines terres, proté-
gées de l'inondation par des digues, mais à
lorigine, assez rares, étaient cultivées réguliè-
ment.
Mais ces terres étaient les terres de loess,
dont Richthofen a fait une description devenue
classique, et elles étaient éminemment favora-
bles à l'agriculture. D'autre part, les pluies
étaient régulières et assez abondantes. Et ces
deux conditions. mmi expliquent le dévelop-
pement rapide d'une intéressante civilisation.
Ce que fut cette civilisation, des documents
assez nombreux nous permettent de nous l'ima-
giner d'une façon assez précise. Les habitants
qui étaient des agriculteurs sédentaires, eurent
fort à faire pour aqiénager leurs terres, et
d'abord pour les conquérir sur les marais et les
protéger contre les caprices terribles du fleuve.
Elever des digues, creuser des canaux pour
drainer et assécher le sol, telles furent, durant
de longues années, les occupations ordinaires et
obligatoires des Chinois. Ce labeur, long et
pénible, peut être rapproché de celui qui, plus
près de nous, occupa les Hollandais. Les ré-
its légendaires ont Tonservé le souvenir de
cette lutte incessante de l'homme contre la na-
ture sauvage et redcdable. Le caractère du
peuple en a subi l'influence.
Sur les terres ainsi aménagées, on cultivait
lé millet et le sordw dans le Tche-li, le riz
m sud du Fleuve Jaune, et du blé un peu par-
tout, ainsi que des haricots, du chanvre et de
findilO"
Les champs, à cause des procédés rudimen-
teires de culture, étaient périodiquement dé-
placés, et nous trouvons à ces époques reculées
des usages que les explorateurs ont constatés
chez certaines populations du Congo, et notam-
ment chez les Fang dont la vie a été décrite
par feu l'évêque Martrou qui avait essayé de
les évangéliser. On le rencontre aussi dans le
Haut-Tonkin où, au bout de quelques années,
les cultivateurs abandonnent leurs champs dont
le rendement a diminué, et que la brousse va
envahir de nouveau pour aller un peu plus loin
défricher un autre coin.
Les champs étaient divisés en neuf lots que
huit familles cultivaient en commun, gardant
pour chacune d'elles la récolte d'une part, et
donnant la neuvième au roi ou au seigneur à
titre d'impôt. A proximité s'élevaient de pe-
tites agglomérations de quelque vingt-cinq
huttes en pisé et d'environ 200 habitants. Cha-
cune d'elles formait une petite circonscription
religieuse avec un tertre du Dieu du sol, une
école et un marché. Les paysans habitaient le
village en hiver, mais ils le désertaient au mo-
ment des travaux agricoles, et n'y revenaient
que lorsque ceux-ci étaient terminés. Durant
toute la saison active, ils vivaient au milieu de
leurs champs dans des habitations rudimen-
taires.
Nous possédons quelques descriptions de
marché. C'était généralement une place carrée
de dimension qui variait avec l' importance du
lieu, autour de laquelle les paysans et les col-
porteurs installaient leurs étalages qu'ils grou-
paient par quartiers: quartiers des marchands
de grains, quartiers des vendeurs de soie, quar-
tier des marchands d'esclaves, quartier des mar-
chands de poteries, etc.
Le pays était soumis au régime féodal. De
petits châteaux s'élevaient de loin en loin. Le
seigneur y vivait au milieu de sa famille et de
ses vassaux, en un mot d'un entourage fort
semblable, autant ou on puisse en juger, à celui
de nos seigneurs du moyen âge. La construc-
tion des châteaux, régie par des principes ri-
tuels, ne paraît pas avoir présenté une grande
variété : on y rencontrait une vaste salle d'au-
dience orientée au sud, et donnant sur une
vaste cour où se réunissaient les fonctionnaires
et flanquée à l'ouest d'un temple consacré au
dieu du sol. Derrière, se trouvait la maison
d'habitation. Une enceinte, avec un fossé, en-
tourait ces constructions. On dirait un de nos
châteaux-forts. Il n'y manquait même pas le
village où vivaient les artisans dont les métiers
étaient nécessaires à l'entretien de cette petite
cour.
L'invention de l'écriture se fit à une époque
indéterminée- A une date que l'on ne saurait
davantage fixer avec quelque précision, des
Empires se fondèrent. On sait seulement qu'ils
existaient avec le xr siècle avant notre ère. En
même temps, des migrations se produisirent.
Les émigrants remontaient le fleuve Jaune et
ses affluents, la Wei et la Peu, fondant des
foyers nouveaux de civilisation chinoise. Au
XIIIe siècle, à la suite de ces déplacements de
colons, le monde chinois se trouve constitué par
deux groupes distincts : l'un à l'est, dans la
plaine du fleuve Jaune, l'autre à l'ouest dans les
vallées de la Wei et de la Peu. Entreeux, s'in-
terposaient des groupements barbares établis
aussi sur les montagnes du nord et du sud. Des
mouvements semblables, mais moins importants
se firent aussi à la même époque vers le sud,
dans la direction du fleuve Bleu.
Nous possédons quelques récits de ces mi-
grations, et en les parcourant, on ne peut s'em-
pêcher de songer aux mouvements qui, au cours
du moyen âge, portèrent les Normands dans la
Méditerranée, et notamment dans l'Italie du
sud et en Sicile. Tant il est vrai que les mani-
festations de l'activité humaine sont, en défini-
tive, fortement dominées par les conditions so-
ciales.
Mais vers le V* ou le VIe siècle avant notre
ère, la poussée chinoise en pays barbare chan-
gea de caractère. A ce moment-Ià de grands
Etats s'étaient formés et aux entreprises indi-
viduelles ou de petits groupes, se substituèrent
des expéditions méthodiques. C'est ainsi que,
durant l'antiquité, commença et se fit la con-
quête par les Chinois de la vallée moyenne et
supérieure du Fleuve Jaune et de celle de bts
affluents.
Dans les siècles qui suivirent, cet exode con-
tinua et se développa surtout vers le sud, où
l' assimilation des pays du Fleuve Bleu fut à
son tour faite. On voit ainsi que les déplace-
ments qui portent les Chinois vers la Mongolie,
la Mandchourie et les pays de la périphérie,
ne sont pas un phénomène récent. Us sont la
continuation d'un mouvement plusieun fois sé-
cul aire, dont M. Maspéro a montré les ori.
gines et décrit les premières étapes.
Henry Fontanier,
Député du Cnntat.
-aTUR 1
RETOUR 1
M. Morio Roustan, sous-secrétaire ti'Etnt Il
la Marine Marchande rentré hier de son voya-
ge d'études en Corse a assisté ce matin au
Conseil des Ministres.
–-– .1.
TAUX DE LA PIASTRE
-cs-
Le 18 mai le taux de la piastre à Saigon
était de 18.45.
Voici également le taux des achats à terme
de la piastre à Saigon sur : Paris ft jours, 19.15 ;
80 jours, 19.26 ; 60 jours, 19.37 ; 90 jours, 19.38.
L'expédition des Argonautes
Trois hardis Argonautes embar-
qués à bord du Paul-Lecat sont
venus en France à la conquête de
la Toison d'Or.
De l'Argo était débarqué depuis deux ans
dans la capitale leur chef, le glorieux fason
- ainsi appelé parce qu'il parle beaucoup, et
que ses propos sont toujours outrés. (Comme
tout ce qui est en lui, disait l'an dernier un
de ses sPirituels collègues aujourtf hui mi-
nistre du cabinet Briand.) Il préparait les
voies au succès de ses compagnons avec une
inlassable mobilité.
Æétès-Varemle. roi de Colchide, possède
un bien inestimable, et son empire est un des
plus florissants qui soit au monde. Jason-
Outrey Orphée-Cogacq, Hercule-de la
Pommeraye et d'autres seigneurs de moindre
envergurer, Télamons et Pelées des bords du
Mékong et du fleuve Rouge sont d'audacieux
navigateurs qui veulent lui ravir et son scep-
tre et cette toison d'or - qui est surtout fatte
de riz, de caoutchouc et de piastres trébll-
chantes.
Là-bas, circulent et s'agitent, se livrant à
mille mamzuvres, l'ancien pourfendeur d'Al-
bert Sarraut et son porte-Plunte au picrate
Castor - Moncousin de Montpezat et Pollux
- de la Chevrotière.
Rétnsiront-ils 1 On en doute, surtout de-
puis qu'ils ont mis leurs espoirs, pour réussir
leur entreprise et dépouiller Varenne, en Mé-
dee-de Kerillis, qui vient à la rescousse, et
au lieu d'opérer comme son illustre devan-
der, par ruse et surprise, déroule pour com-
mencer d'énormes placards dans l'Echo de
Paris.
Varenne est assez grand garfon Pour se
défendre tout seul. le crois savoir qu'il a
mis en garde le Gouvernement il y a quel-
ques semainu. contre l'offensive dont il est
l'objet, qu'il a documenté son ministre sur
ceux qui vont l'attaquer et leur manière.
En réalité, les Argonautes reprochent
cTàbord à Varenne certaines fautes de son
entourage, ils critiquent des gestes mala-
droits, des attitudes inconsidérées comme si
parmi les Argonautes, ils n'y avait jamais eu
cTattitudes critiquables ou des manœuvres
maladroites.
-- - - - - - - -
Et M. Albert Sarraut lui-mime, dont nous
ne nions ni les qualités brillantes ni le cœur
et que les Argonautes réclament avec une in-
sistance maladroitet n'a-t-il pas choqué un
jour le vieil Annam, même après deux ans
de proconsulat, quand il fit jouer aux billes
le petit Omer, héritier de la dynastie de Car-
cassonne, avec le jeune empereur d'Annam,
crime de lèse-majesté que les mandarins de
tous boutons n'ont pas oublié.
Non, en vérité, ce Il'(St ni une guerre
sainte (n'oublions Pas que VAvenir du Ton-
kin, journal de la mission, et le Père Robert
soutiennent M. Alexandre Varenne), ni une
guerre patriotique que viennent prêcher ces
nouveaux missi. Contre Varenne, sa volonté
de justice et son souci de propreté, ils son
tient l'hallali d'une nouvelle curée.
Marcel Ruedel
..-
Le cours du riz
18 mai
SAIGON
(les 1.000 kilos en piastres)
Riz n° 1, 25 brisures 110 70
Riz no 2, 40 brisures 105 20
Riz iio 2, 50 brisures 100 70
Brisures no 1 et 2 85 50
Brisures no 3 et 4 73 50
Farines *
Paddy Vinh-Long 00 50
Paddy Co-Cong fia 50
Paddy Baixsti ti3 »
Paddy Bac-Lieu W 50
Coprah (les 100 kilos) 17 75
A r Attlee Générale des Cololies
Le Conseil d'administration de l'Agence
Générale s'est réuni le 18 mai courant sous
la présidence de M. Sa-Genn{\in ancien
vice-président du Sénat.
Le président se fait un devoir ot un plai-
sir, dès l'ouverture de la séance, de saluer
tant en son nom personnel qu'en celui des
membres du Conseil, le général Girod, dé-
puté du Doubs, président de la Commission
de l'Armée, qui y assiste pour la première
fois en qualité die membre du Conseil d'ad-
ministration de fTAfecn^e Générale, M.
Saint-Germain assure les membres du Con-
seil que le dévouement de M. Girod, qui
s'cet déflà au reste manifesté, ne leur fera
certainement pas défaut et qu'à l'heure
présente le concours éclairé de leur nou-
veau collègue ne manquera certes pas de
leur être d'une très grande utilité dans
l'élude des importantes questions soumises
à leurs délilbératione,
Le géméia.1 Girod remercie le président
des paroles de bienvenue qu'il vient de lui
adresser et se fait un plaisir de l'informer
qu'il ne manquera pas de s'intéresser à
1 Aflercc Gtoéraile et qu'à tout instant le
Conseil d'administration peut compter sur
sa collaboration la plus dévouée et la plus
amicale.
Le Conseil d'administration approuve
successivement un projet de budget modi-
fleatif pour l'exercice 1985 et le budget mo-
diflcatàf afférent à l'exercise iMiO.
Le directeur expose ensuite au Conseil
îos différentes questions actuellement à
l'étude et ses piVipositions reçoivent l'ap-
probation unaniime de tous les membres du
Conseil assistant à la séance.
Les ballots
----0-0--
M. Camille Aymard qui manie avec vigueur
une plume alerte, consacre quelques papiers
dans la Liberté à M. Alexandre Varenne.
Ses éditoriaux ent des titres symboliques et
violents. Celui d'avant-hier: « Au voleur I »
vise M. Alexandre Varenne ; celui d'hier :
« Au fou 1 Au fou ! » vise, sous des formes
imagées, l'ancien président de la Chambre du
Bloc national, M. Raoul Péret, notre actuel
ministre des Finances, dont les efforts pour
sauver le franc ne rencontrent pas, on le voit,
le concours unanime de la nation.
Mais revenons au voleur.
Un fait scandaleux, inimaginable se passe.
M. Varenne ou son entourage ont expédié
de Cochinchine des colis à destination de
France.
Un télégramme venu d'Indochine dit ceci à
M. Aymard :
Couple Varenne a expédié, par le vapeur
Amirat-Ponty, 74 (soixante-quatorze) caisses
pesant 4.910 (quatre mille neuf cent dix) kilos,
jaugeant 30 (trente) mètres cubes, faisant l'ob-
jet de la réquisition n° 30 en date du 28 avril
1926, et contenant cadeaux faits par indigènes
Indochine.
Et comme M. Aymard a des gens riches
comme amis, ils récidivent.
Voici un second câble expédié de Singapour
et reçu hier :
Amiral-Ponty parti pour Djibouti 17 mai.
Colis Varenne toujours à bord bon état. Arri-
veront Marseille 12 juin.
Vraiment, M. Aymard, si fin, si intelligent,
prend-il ses lecteurs pour des ballots, quand
il crie = Au voleur ?
Il a l' air d'ignorer que dans la plupart des
colonies, les représentants de la nation protec-
trice reçoivent comme dons d'arrivée ou au
cours de leur séjour, des cadeaux des chefs in-
digènes. C'est aussi vrai dans les colonies an-
glaises, hollandaises, portugaises ou espagnoles
que dans les colonies françaises.
M. Aymard connaît les admirables collec-
tions, dons de Mandarins pour la presque to-
talité, qu'ont apportées les prédécesseurs de M.
Alexandre Varenne, et nous ne voulons citer
aucun nom pour ne pas les citer tous.
D'autre part, puisque M. Varenne rencon-
tre, de la part de la population indigène, un
enthousiasme qui n'est pas de commande, rien
de plus naturel que les chefs comblent de ca-
deaux le nouveau Gouverneur, le premier qui
applique le commencement d'une politique de
collaboration qu'ils réclament depuis quarante
ans.
M. Cognacq. redresseur de torts et protec-
leur né de l'honnêteté, n' a-t-il iamais reçu le
moindre batchich ?
M. Outrey n'a-t-il jamais reçu des Manda-
rins le moincke boudha ou la plus petite soie-
rie ?
Je tiens à être modeste dans ces questions.
Non ! il faut trouver autre chose. M. Va-
renne peut avoir expédié des colis, cela dé-
montre qu'il rentrera bientôt en France, ou
pour se défendre, ou définitivement au mois
d'août prochain, comme l'espère M. Aymard.
On verra bien.
Qui veut trop prouver ne prouve tien.
M.R.
A LA CHAMBRE
---0-0--
QUESTIONS ECRITES
Paiement des soldes au Maroc
M. Pique mal, député, demande à M. le minis-
tre de la guerre : 1° s'il est exact que le colonel
commandant le cercle de Bou-Denib (Maroc)
exige du payeur mobile des déplacements de
plus de 100 kilomètres pour aller effectuer des
payements insignifiants ; 2° si l'on ne pourrait
-- - --- - -
limiter ces déplacements à une fois par mois ;
ajoutant que le transport s'effectue au moyen
de camions civils à un prix très onéreux ; 3* en
vertu de quel texte, ce colonel interdit l'entrée
du bureau des postas à la population civile, le
bureau de Pou-Dcnib étant un bureau mixte
civil et militaire ; 4° quelles mesures seront pri-
ses pour que le chef de poste règle l'orgnnisn-
tion technique de son service sans que l'inter-
vention du colonel commandant le cercle en
vienne arbitrairement contrarier le bon fonction-
nement. (Question du 15 ianvier 1926.)
Réponse. - 1* Les postes il desservir par lfl
payeur mobile de Bou-Dentb sont très éloignés
de cette localité. Or, il est de toute nécessité
que les militaires de ces postes puissent, mal-
gré l'éloignement, recevoir le montant de leur
solde, ainsi que le montant des créances de
toute nature dont ils sont détenteurs. En outre,
il est indispensable qu'ils puissent sans diffi-
culté effectuer toutes opérations postales et de
trésorerie ; 2' les tournées des fonctionnaires
mobiles sont effectuées en utilisant les convois
de ravitaillement par camions ; les tournées
n'ontrainent, donc aucune dépense suppV-mcn
lalre ; 3" le bureau de poste militaire de non.
denib, effectue les opérations postales de toute
nature, aussi bien pour l'élément, militaire que
pour la population cielle. Le public v a lirtPe-
ment accès ; seul le bureau proprement, dit, ou
se tiennent, les pr/posés, est normalement inter-
dit à toute personne étrangère au service ; 4'
l'organisation technique du service de la poste
militaire de Bou-Denib est assuré par les soins
du chef de la section postale de la circonscrip-
tion. Celui-ci se conforme aux règlements admi-
nistratifs en vigueur et, aux instructions de son
directeur de service. Toutefois, en ce qui con-
cerne la marche des courriers (rektms ou con-
vois) ou les visites de postes, le commandant
du cercle peut, dans l'intérét mémo des mili-
taires qu'il administre, apporter toutes modUlcn-
tion qu'il JUIl(l utiles en raison des besoins du
moment et surtout des mntatians fréquentes qut
interviennent.
La siluÉH nnilairni Urique Êqualoriale
-0-9--
M. Léon Perrier, ministre des ColoRies, a
décidé qu'une importante mission d'inspec -
tion partirait, par le plus prochain courrier,
pour l'Afrique Equatoriale française.
Cette mission a à sa tête M. l'Inspecteur-
général Lecomte et le Médecin principal
Honillon. Elle a bour buts principaux, en-
tre autres, de vérifier les informations concer-
nant le Service de Santé de l'A. E. F. et
parvenues rue Oudinot, qui confirment les in-
formations que nous avons publiées, les judi-
cieuses questions écrites posées par notre émi-
nent collaborateur Henry Fcmtaner, et les
observations présentées à la Commission des
Colonies, par M. Gabriel Angoulvant.
La mortalité indigène aurait crû dans des
proportions jusqu'à ce jour inobservées, sur-
tout sur les chantiers de construction du
chemin de Brazzaville à l'Océan qui seraient
particulièrement décimés.
-..
L'aviation coloniale
0
Mopti-Dakar
Un avion militaire piloté par le lieute-
nant Millot, ayant à bord deux passagers,
le lieutenant Lhoste et le sous-officier mé-
canicien Valette, a accompli dans la même
journée les 1.800 kilomètres qui séparent
Mopti, sur le Niger, de Dakar.
Les naturalisations en 1925
-0-0-
Pendant l'année 1925, les naturalisations
françaises d'étrangers et d'indigènes se sont
élevées en Algérie à 517 (plus 531 enfants
mineurs). En Tunisie, 1.538 personnes ayant
638 enfants mineurs (dont 789 Italiens adul-
tes et 976 mineurs). Au Maroc, il n'y a eu que
Sr) naturalisations * d'étrangers (hommes et
femmes, plus 25 mineurs). En Indochine, on
ne relève que 31 naturalisés; à Madagascar,
20 naturalisés adultes, plus 18 mineurs; ci-
tons en A. O. F., 12 naturalisés; en Nou-
velle-Calédonie, 2 adultes et 8 mineurs; en
Guyane, 1 naturalisé ; à la Côte des Somalis,
1 adulte et 5 mineurs ; à la Réunion, 2 adul-
tes.
Au total, 4.408 naturalisations, dont 2.183
adultes et 2.221; enfants mineurs. Comme on
le voit, ces chiffres sont encore très faibles,
sauf en Tunisie.
loolo
L' Œuvre a raison
Noua lisons dans l'Œuv'TC du 19 mai
192C : 11 ne faudrait pas, sous prétexte de
garder nos colonies et notre prestige dans
le monde faire traîner des l,pL')"¡.ltiullt) pour
que d'interminables annéos de campagne
comptent dlluilk. et il faudrait air-si savoir
pourquoi, sans poussvr trop loin l'indiscré-
tion.es s':-n!es tvlonies françaises s'agitent
a l'heure qu'il est, aiotm quo justement noue
avons assez d'embêtements ailleurs.
C'est principalement sur la première par-
tie de cette juste reflexion de notre confrère
que nous devons attirer l'allention de nos
dirigeants, et ce, atin que lee affaires du
Maroc surtout, soient dètlnilivement réglées
L< tte fois-ci. Le général Hoichut possède les
moyens, en lui faisanJL coutiance on arrivera
au résultat que nous souhaitons tous : n la
paix au Maroc ».
La guerre au Maroc
-0-0--
Les opérations militaires
Facilitées par La tcnupérature les opéra-
tions militaires franoo-eapagtnoles ont plei-
nement réussi. Les Rifains semblent com-
plètement dominés, les Espagnols ont re-
pris Annoual et absorbé les Boni Oulic.
Dans la région de Tétouan, les colonnes
espagnoles ont intligé à l'ennemi un sé-
rieux châtiment h Renimadan, dont les pos-
tes de première ligne avaient été attaqués
ces jours derniers par l'ennemi. Nos trou-
pes ont encerclé les rebelles, qui avaient
du subir auparavant un violent bombarde-
ment par l'artillerie et l'aviation. L'ennemi
a abandonné 23 tués avec leur armement
et te. prisonniers.
Après les pourparlers
Le chef de la dÓf':'gali'Ün française a Oudj-
da, vient d'arriver à Paris, Très optimiste,
le gSnéral Simon prévoit qu'a brève
échéance, les Rifains demanderont la paix,
en raison du succès des opérations militai-
res. - - u -.-
La délégation de la conférence d uudjda
est arrivée ù Madrid ; elle a eu un long
entretien avec le général Jordana, direc-
teur du Maroc au ministère des Affaires
Etrangères. L'ambassadeur de France a
conféré également avec le général Jor-
dana.
L'aviation
Fez. 10 mai. - Onze nouveaux avions
espagnols venant de Séville ont. atterri h
Fez. Ils sont repartis pour la zone espa-
gnole des opérations.
Loyalisme des goums indigènes
Au cours d'une reconnaissaniee sur 1''
Krrt. les goums indigè-nes tl'OiHljd.i et de
l'igiuig ont enlevé un»: (position fortement
défendue par los Rifains. Soiis le iMinmnn-
dement »lo M. r“lKi.b»Mï, .•ontr»Menr civil, le
gouni d'Oud>jda ave»! lep (\vid l/ipl>il et.
N'Gadi s'est parliijuliôrt'im'nt distingué.
Le gounticr lnhnmll)1 d lvn MaAmar de
Taforah. des Reni Massen avait eu la cuisse
traversée an combat dm 10 en protégeant Te
lI'I'p\i d'un officie^ français blessé sur la ligne
de fell. Evacué sur 1'anibulanee. où il était
pansé sommairement ,»v goumier reprenait
sa place au milieu de ses frères t,t .partici-
pait au dteuxirnie combat, à l'insu du com-
mandant du gnuin.
Un exposé de M. Olivier
sur Madagascar
--<>-0-
Le c Comité d'action républicaine aux co-
lonies françaises » était convoqué avant-hier
dan; l'une des salles de la mairie du 98
(comme d'habitude), l)Qur entendre une com-
munication de M. Marcel Olivier sur la
Grande Ile. Entre autres personnalités. MM.
Klohukowski, ancien Gouverneur Général de
l'Indochine; Tcrrasson de Fougères, Gou-
verneur du Soudan ; de Lalande, ministre
plénipotentiaire: Tissier, Gouverneur des co-
lonies; le général Lamiable, M. et Mme
Marc Bel, le colonel Debou, MM. Nicol,
Roger Trous"elle, secrétaire général du Co-
mité ; Dunet, le docteur Némorin, Daudé-
Bancel, etc., assistèrent à la réunion que
présidait, fin et courtois, notre. collaborateur
et ami, M. Léon Accambray. défwité de l'Ais-
ne, vice-président du Comité.
M. Marcel Olivier, en peu de mots, mais
clairs et précis, exposa ses idées en matière
d'administration, de main-d'œuvre, de jus-
tice, de services de santé et d'enseignement.
Le Gouverneur Général de Madagascar en-
tend poursuivre son administration en colla-
boration avec les indigènes, les associer le
plus possible à la vie publique, d'abord parce
qu'il est équitable qu'ils participent N la ges-
tion de leurs intérêts, puis parce çliie est
expédient de leur inculrpier peu a peu le sens
des responsabitites.
Deux ans de collaboration très ftroite, très
cordiale, avec les délég-ation<; finandèrc;, ne
sauraient qu'encourager cptto politique.
Ces assemblées, cependant, ne sont que
consultatives ; la colonie est encore trop jeune
pour qu'on puisse leur accorder voix délibé-
rative. Il ne faudrait d'ailleurs pas croire
que les délégués indigènes félus à la base par
le plus universel des suffrages, puisque les
femmes elles-mêmes y prennent part) sont
consultés (c pou*- la forme. ». Ils donnent sou-
vent des avis pleins de bon sens, dont l'Ad-
ministration française tire le plu* réel profit.
Une question essentielle, A Madagascar,
est celle de la main-d'œuvre nécessaire aux
grands travaux d'utilité publique, faute des-
quels la mise en valeur d'un sol en beaucoup
d endroits très riche ne pourra f-tre réalisée
Cette question, le Gouverneur Général ne
croit pas qu'il soit possible de la résoudre
sans recourir à l'utilisation de la deuxième
portion du contingent militaire. Peut-être M.
Olivier n'indiquait-il cette solution - ce fut
du moins mon impression toute personnelle
- qu'avec une certaine nuance de regret.
Mais quoi 1 Faut-il la rejeter, si, comme il
est trop certain, elle est la seule, celle quf
correspond à l'être ou ne pas nre des erands
travaux? Son auteur, au demeurant, l'a ex-
cellemment justifiée: d'abord, l'emploi
d'une telle main-d'œuvre fera faire f un pre-
mier pas dans !a voie de la civilisation »
dre: populations restées, au cœur de la grande
svlve. aussi primitives qu'il y a deux mille
an?, et qui sont actuellement décimées par
la maladie et par la sous-al.mentation, et, en
fin de compte. !e<.: grands travaux projetés
demeureront, une fois accomplis, incorporés
au sol et profiteront à la collectivité. Fait
très remarquable : M. Olivier a obtenu, des
délégués indigènes, en faveur de cette solu-
tion, une adhésion plus que cat'g-()riqul :
enthousiaste ! Par où l'on voit à quel point
la politique d'association est féconde.
Le Gouverneur Général a en outre ma-
nifesté son intention d'associer l'autochtone
à la justice et de créer, pour commencer, des
juges indigènes au premier degrf:, qui n'au-
raient à connaître que de petits litfges. On
sait l'objection principale : la vénalité pro-
bable de ces représentant- rie Thémfs. Mais
que voit-on aujourd'hui? La justice au pre-
mier degré est rendue par un administrateur
assisté de deux assesseurs indigènes et d'un
interprète. Hormis le cas où l'administrateur
possède une connaissance approfondie de la
1 langue, il arrive que c'est l'interprète qui
suggère le verdict et les assesseurs qui le
rendent en fait.
Or, ce trio, qui est parfaitement irrespon-
sable, n'en est que plus porté à faiblir, si
d'aventure son incorruptibilité est l'objet
d'un assaut. Une justice purement indigène
serait donc à peu près la même, sauf que
les juges de couleur se sentiraient responsa-
bles de leurs arrêts et que leur moralité, si
besoin était. n'en saurait être que fortifiée.
Quelques essais prudents vont en consé-
quence être tentés, si le ministre y consent,
à proximité et pour ainsi dire du Gouverneur, et seront généralisés s'ils
donnent satisfaction.
L'administration indigène comprend quel-
que 6.000 fonctionnaires llouve*, adminis-
trant en notre nom, sur un vaste territoire
0C1 le contrôle est difficile, des races diverses
et très différentes de la leur. C'est là un
puissant organisme que M. Olivier a jugé
indispensable de perfectionner dans toute la
mesure possible. Il en a n'organisé do fond
en comble, les cadres, il lui a donné un sta-
tut, il a également réorganisé l'Ecole d'ad-
ministration Le Myre de Villers, en il a ra-
mené à deux ans la durée dude trois ans, et naguère réduite à une seule
année.
M. Olivier a rappelé qu'avant Gallieni,
l'instruction et l'éducation étaient entre les
mains des missions. L'enseignement est au-
jourd'hui donné ou contrôlé au nom de
l'Etat, mais il v a toujours des missions,
en majorité anglaises, américaines et norvé-
gienne-, et quant aux françaises, leur im-
pécuniosité les fait se replier peu à peu lle-
vant les étrangères mieux armées, ce qui
ne parait pas constituer un danger, mais est
assurément regrettable.
T.e Gouverneur Général, en ce qui le con-
cerne, est résolu à rechercher plutôt la qua-
lité d'enseignement nue la quantité et, par
exemple, à perfectionner le savoir des ins-
tituteurs en fonctions, plutôt que d'en créer
de nouveaux. Il envisage en outre un en-
seignement au premier degré en langue
houvr, qui lui semble souhaitabl'e.
Enfin, il lutte, avec tous les moyens dont
il dispose, contre les trois fléaux de la
Grande Ile, qui sont le paludisme, la syphi-
lis et tes affections pulmonaires. En règle
générale, il ne (lezirc pas l'extension de*
Les : Coloniales
-es nna es , A 1 es
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LES ARTICLES PUBLIÉS PAR --LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
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On s'abon» duii toua 188 Bureaux de podt et cIMs Im principaux librtlrw
Les origines de la civilisation chinoise
––-–-– - –-–
Quel est le berceau de la civilisation chi-
noise ? Se trouve-t-il dans la région du Uien-M
Il du Chan-si, d'où, descendant le fleuve Jau-
m, de hardis pionniers seraient partis à la con-
quête et à la colonisation de la grande plaine
orientale ? Ou bien faut-il le placer dans cette
nême plaine de laquelle elle aurait peu à peu
gagné le régions de l'Ouest et du Sud ?
La première hypothèse a été soutenue par
- très grand nombre de savants dont le plus
connu, sinon le plus considérable, fut l'Alle-
mand Richthofen. Pour Richthofen, les trois
grands peuples civilisateurs de l'Ancien Con-
tinent : Indo-Européens, Semites et Chinois
avaient eu un habitat commun en Asie Cen-
kale, autour du plateau de Pamir, les premiers
I l'Ouest, les derniers à r fA dans le bassin
da Taryon. Partant de cette région, les Chi-
nois, au cours d'une marche qui aurait duré des
iècles, auraient atteint par étapes le Kansou,
pois, à une époque indéterminée, mais proba-
blement antérieure à 3.000 avant J.-C., se-
nient arrivés, par la vallée de la Wei, un af-
fluent du Fleuve Jaune, au Chen-si. En ce lieu,
- serait formée et développée leur civilisation
qui, par une progression continue, aurait en-
ante conquis les pays de t Est et la région du
Fleuve Bleu.
M. Henri Maspero, dont les travaux sur la
aine font autorité, combat cette thèse au
Boyen d'arguments qui impressionnent et sou-
tient la seconde. Nous n'avons pas l'intention
CfeDtrer dans cette discussion intéressante, mais
4b peu trop savante pour qu'on la suive facile-
ment, ni même de la r é sumer. Nous nous bor-
aerons à en donner les conclusions.
Selon M. Maspero, la civilisation de la
Chine antique, dont les limites ne dépassaient
(guère celles du bassin du Fleuve Jaune, n'est
pas cf origine étrangère, elle n'a été appor-
tée par aucun conquérant. Loin qu'elle soit
imisue dut dehors, elle apparaît, au contraire.
comme le développement sur place d'une cul-
ture barbare commune aux diverses populations
fis monde chinois, c'est-à-dire tes Chinois - eux-
WKtaK**, les Thibétams, les Loi os, les Birmans,
Ife, Th,)t, les Miao- Tseu qui occupaient" Asie-
d-Orientale, entre lesquelles une parenté de
langue, une organisation sociale semblable,
,let religions anal ogues créaient des rapporti
certains. En revanche, les Chinois dont la civi-
lisation était séd entaire et agricole, dont la
aeligion était étroitement unie à l'agriculture,
dont l'organisation politique était aristocratique
et même féodale, étaient séparés par tout cet
ensemble d'institutions. de leurs voisins du
Nord, ancêtres des Huns, des Mongols, des
Mandchous de l'époque historique, et qui
raient nomades et éleveurs de bétail. Il n'y
a donc aucun lien entre les peuples des mon-
tagnes du Nord et de l'Ouest et ceux de la
plaine du Nord-Est.
Cette plaine n était pas, quelques milliers
dTannées avant notre ère, le pays bien aménagé
- nos jours. Le Fleuve Jaune confondait son
«ws inférieur avec celui du Pei-ho et se jetait
dans la mer, près de TIaa-T sin. Ses bras in-
nombrables, dont neuf très importants, diva-
guaient à travers la plaine qu'on appelait, pour
cette raison, la plaine des. Neuf-Fleuves 1 Son
cours capricieux changeait très fréquemment.
De grands marais, dont certains subsistent en-
core aujourd'hui, occupaient la plus grande
partie de la surface du sol C'étaient des four-
lés d'herbes aquatiques, autour desquels se
Mouvaient des zones de terre plus ou moins hu-
mides couvertes de hautes herbes entrecoupées
dé taillis d'ormes, de premiers, de châtaigniers.
Ce n'était pas la forêt qui n'existait qu à la
périphérie, mais une brousse épaisse qui ser-
vait de repaire aux grands fauves, tigres, pan-
thères, léopards, etc., et au gibier de toute
aorte. Les lisières étaient aménagées en pâtu-
mges pour les chevaux ou les bœufs domesti-
ques, ou en plantations de mûriers pour l'éle-
vage des vers à soie. Certaines terres, proté-
gées de l'inondation par des digues, mais à
lorigine, assez rares, étaient cultivées réguliè-
ment.
Mais ces terres étaient les terres de loess,
dont Richthofen a fait une description devenue
classique, et elles étaient éminemment favora-
bles à l'agriculture. D'autre part, les pluies
étaient régulières et assez abondantes. Et ces
deux conditions. mmi expliquent le dévelop-
pement rapide d'une intéressante civilisation.
Ce que fut cette civilisation, des documents
assez nombreux nous permettent de nous l'ima-
giner d'une façon assez précise. Les habitants
qui étaient des agriculteurs sédentaires, eurent
fort à faire pour aqiénager leurs terres, et
d'abord pour les conquérir sur les marais et les
protéger contre les caprices terribles du fleuve.
Elever des digues, creuser des canaux pour
drainer et assécher le sol, telles furent, durant
de longues années, les occupations ordinaires et
obligatoires des Chinois. Ce labeur, long et
pénible, peut être rapproché de celui qui, plus
près de nous, occupa les Hollandais. Les ré-
its légendaires ont Tonservé le souvenir de
cette lutte incessante de l'homme contre la na-
ture sauvage et redcdable. Le caractère du
peuple en a subi l'influence.
Sur les terres ainsi aménagées, on cultivait
lé millet et le sordw dans le Tche-li, le riz
m sud du Fleuve Jaune, et du blé un peu par-
tout, ainsi que des haricots, du chanvre et de
findilO"
Les champs, à cause des procédés rudimen-
teires de culture, étaient périodiquement dé-
placés, et nous trouvons à ces époques reculées
des usages que les explorateurs ont constatés
chez certaines populations du Congo, et notam-
ment chez les Fang dont la vie a été décrite
par feu l'évêque Martrou qui avait essayé de
les évangéliser. On le rencontre aussi dans le
Haut-Tonkin où, au bout de quelques années,
les cultivateurs abandonnent leurs champs dont
le rendement a diminué, et que la brousse va
envahir de nouveau pour aller un peu plus loin
défricher un autre coin.
Les champs étaient divisés en neuf lots que
huit familles cultivaient en commun, gardant
pour chacune d'elles la récolte d'une part, et
donnant la neuvième au roi ou au seigneur à
titre d'impôt. A proximité s'élevaient de pe-
tites agglomérations de quelque vingt-cinq
huttes en pisé et d'environ 200 habitants. Cha-
cune d'elles formait une petite circonscription
religieuse avec un tertre du Dieu du sol, une
école et un marché. Les paysans habitaient le
village en hiver, mais ils le désertaient au mo-
ment des travaux agricoles, et n'y revenaient
que lorsque ceux-ci étaient terminés. Durant
toute la saison active, ils vivaient au milieu de
leurs champs dans des habitations rudimen-
taires.
Nous possédons quelques descriptions de
marché. C'était généralement une place carrée
de dimension qui variait avec l' importance du
lieu, autour de laquelle les paysans et les col-
porteurs installaient leurs étalages qu'ils grou-
paient par quartiers: quartiers des marchands
de grains, quartiers des vendeurs de soie, quar-
tier des marchands d'esclaves, quartier des mar-
chands de poteries, etc.
Le pays était soumis au régime féodal. De
petits châteaux s'élevaient de loin en loin. Le
seigneur y vivait au milieu de sa famille et de
ses vassaux, en un mot d'un entourage fort
semblable, autant ou on puisse en juger, à celui
de nos seigneurs du moyen âge. La construc-
tion des châteaux, régie par des principes ri-
tuels, ne paraît pas avoir présenté une grande
variété : on y rencontrait une vaste salle d'au-
dience orientée au sud, et donnant sur une
vaste cour où se réunissaient les fonctionnaires
et flanquée à l'ouest d'un temple consacré au
dieu du sol. Derrière, se trouvait la maison
d'habitation. Une enceinte, avec un fossé, en-
tourait ces constructions. On dirait un de nos
châteaux-forts. Il n'y manquait même pas le
village où vivaient les artisans dont les métiers
étaient nécessaires à l'entretien de cette petite
cour.
L'invention de l'écriture se fit à une époque
indéterminée- A une date que l'on ne saurait
davantage fixer avec quelque précision, des
Empires se fondèrent. On sait seulement qu'ils
existaient avec le xr siècle avant notre ère. En
même temps, des migrations se produisirent.
Les émigrants remontaient le fleuve Jaune et
ses affluents, la Wei et la Peu, fondant des
foyers nouveaux de civilisation chinoise. Au
XIIIe siècle, à la suite de ces déplacements de
colons, le monde chinois se trouve constitué par
deux groupes distincts : l'un à l'est, dans la
plaine du fleuve Jaune, l'autre à l'ouest dans les
vallées de la Wei et de la Peu. Entreeux, s'in-
terposaient des groupements barbares établis
aussi sur les montagnes du nord et du sud. Des
mouvements semblables, mais moins importants
se firent aussi à la même époque vers le sud,
dans la direction du fleuve Bleu.
Nous possédons quelques récits de ces mi-
grations, et en les parcourant, on ne peut s'em-
pêcher de songer aux mouvements qui, au cours
du moyen âge, portèrent les Normands dans la
Méditerranée, et notamment dans l'Italie du
sud et en Sicile. Tant il est vrai que les mani-
festations de l'activité humaine sont, en défini-
tive, fortement dominées par les conditions so-
ciales.
Mais vers le V* ou le VIe siècle avant notre
ère, la poussée chinoise en pays barbare chan-
gea de caractère. A ce moment-Ià de grands
Etats s'étaient formés et aux entreprises indi-
viduelles ou de petits groupes, se substituèrent
des expéditions méthodiques. C'est ainsi que,
durant l'antiquité, commença et se fit la con-
quête par les Chinois de la vallée moyenne et
supérieure du Fleuve Jaune et de celle de bts
affluents.
Dans les siècles qui suivirent, cet exode con-
tinua et se développa surtout vers le sud, où
l' assimilation des pays du Fleuve Bleu fut à
son tour faite. On voit ainsi que les déplace-
ments qui portent les Chinois vers la Mongolie,
la Mandchourie et les pays de la périphérie,
ne sont pas un phénomène récent. Us sont la
continuation d'un mouvement plusieun fois sé-
cul aire, dont M. Maspéro a montré les ori.
gines et décrit les premières étapes.
Henry Fontanier,
Député du Cnntat.
-aTUR 1
RETOUR 1
M. Morio Roustan, sous-secrétaire ti'Etnt Il
la Marine Marchande rentré hier de son voya-
ge d'études en Corse a assisté ce matin au
Conseil des Ministres.
–-– .1.
TAUX DE LA PIASTRE
-cs-
Le 18 mai le taux de la piastre à Saigon
était de 18.45.
Voici également le taux des achats à terme
de la piastre à Saigon sur : Paris ft jours, 19.15 ;
80 jours, 19.26 ; 60 jours, 19.37 ; 90 jours, 19.38.
L'expédition des Argonautes
Trois hardis Argonautes embar-
qués à bord du Paul-Lecat sont
venus en France à la conquête de
la Toison d'Or.
De l'Argo était débarqué depuis deux ans
dans la capitale leur chef, le glorieux fason
- ainsi appelé parce qu'il parle beaucoup, et
que ses propos sont toujours outrés. (Comme
tout ce qui est en lui, disait l'an dernier un
de ses sPirituels collègues aujourtf hui mi-
nistre du cabinet Briand.) Il préparait les
voies au succès de ses compagnons avec une
inlassable mobilité.
Æétès-Varemle. roi de Colchide, possède
un bien inestimable, et son empire est un des
plus florissants qui soit au monde. Jason-
Outrey Orphée-Cogacq, Hercule-de la
Pommeraye et d'autres seigneurs de moindre
envergurer, Télamons et Pelées des bords du
Mékong et du fleuve Rouge sont d'audacieux
navigateurs qui veulent lui ravir et son scep-
tre et cette toison d'or - qui est surtout fatte
de riz, de caoutchouc et de piastres trébll-
chantes.
Là-bas, circulent et s'agitent, se livrant à
mille mamzuvres, l'ancien pourfendeur d'Al-
bert Sarraut et son porte-Plunte au picrate
Castor - Moncousin de Montpezat et Pollux
- de la Chevrotière.
Rétnsiront-ils 1 On en doute, surtout de-
puis qu'ils ont mis leurs espoirs, pour réussir
leur entreprise et dépouiller Varenne, en Mé-
dee-de Kerillis, qui vient à la rescousse, et
au lieu d'opérer comme son illustre devan-
der, par ruse et surprise, déroule pour com-
mencer d'énormes placards dans l'Echo de
Paris.
Varenne est assez grand garfon Pour se
défendre tout seul. le crois savoir qu'il a
mis en garde le Gouvernement il y a quel-
ques semainu. contre l'offensive dont il est
l'objet, qu'il a documenté son ministre sur
ceux qui vont l'attaquer et leur manière.
En réalité, les Argonautes reprochent
cTàbord à Varenne certaines fautes de son
entourage, ils critiquent des gestes mala-
droits, des attitudes inconsidérées comme si
parmi les Argonautes, ils n'y avait jamais eu
cTattitudes critiquables ou des manœuvres
maladroites.
-- - - - - - - -
Et M. Albert Sarraut lui-mime, dont nous
ne nions ni les qualités brillantes ni le cœur
et que les Argonautes réclament avec une in-
sistance maladroitet n'a-t-il pas choqué un
jour le vieil Annam, même après deux ans
de proconsulat, quand il fit jouer aux billes
le petit Omer, héritier de la dynastie de Car-
cassonne, avec le jeune empereur d'Annam,
crime de lèse-majesté que les mandarins de
tous boutons n'ont pas oublié.
Non, en vérité, ce Il'(St ni une guerre
sainte (n'oublions Pas que VAvenir du Ton-
kin, journal de la mission, et le Père Robert
soutiennent M. Alexandre Varenne), ni une
guerre patriotique que viennent prêcher ces
nouveaux missi. Contre Varenne, sa volonté
de justice et son souci de propreté, ils son
tient l'hallali d'une nouvelle curée.
Marcel Ruedel
..-
Le cours du riz
18 mai
SAIGON
(les 1.000 kilos en piastres)
Riz n° 1, 25 brisures 110 70
Riz no 2, 40 brisures 105 20
Riz iio 2, 50 brisures 100 70
Brisures no 1 et 2 85 50
Brisures no 3 et 4 73 50
Farines *
Paddy Vinh-Long 00 50
Paddy Co-Cong fia 50
Paddy Baixsti ti3 »
Paddy Bac-Lieu W 50
Coprah (les 100 kilos) 17 75
A r Attlee Générale des Cololies
Le Conseil d'administration de l'Agence
Générale s'est réuni le 18 mai courant sous
la présidence de M. Sa-Genn{\in ancien
vice-président du Sénat.
Le président se fait un devoir ot un plai-
sir, dès l'ouverture de la séance, de saluer
tant en son nom personnel qu'en celui des
membres du Conseil, le général Girod, dé-
puté du Doubs, président de la Commission
de l'Armée, qui y assiste pour la première
fois en qualité die membre du Conseil d'ad-
ministration de fTAfecn^e Générale, M.
Saint-Germain assure les membres du Con-
seil que le dévouement de M. Girod, qui
s'cet déflà au reste manifesté, ne leur fera
certainement pas défaut et qu'à l'heure
présente le concours éclairé de leur nou-
veau collègue ne manquera certes pas de
leur être d'une très grande utilité dans
l'élude des importantes questions soumises
à leurs délilbératione,
Le géméia.1 Girod remercie le président
des paroles de bienvenue qu'il vient de lui
adresser et se fait un plaisir de l'informer
qu'il ne manquera pas de s'intéresser à
1 Aflercc Gtoéraile et qu'à tout instant le
Conseil d'administration peut compter sur
sa collaboration la plus dévouée et la plus
amicale.
Le Conseil d'administration approuve
successivement un projet de budget modi-
fleatif pour l'exercice 1985 et le budget mo-
diflcatàf afférent à l'exercise iMiO.
Le directeur expose ensuite au Conseil
îos différentes questions actuellement à
l'étude et ses piVipositions reçoivent l'ap-
probation unaniime de tous les membres du
Conseil assistant à la séance.
Les ballots
----0-0--
M. Camille Aymard qui manie avec vigueur
une plume alerte, consacre quelques papiers
dans la Liberté à M. Alexandre Varenne.
Ses éditoriaux ent des titres symboliques et
violents. Celui d'avant-hier: « Au voleur I »
vise M. Alexandre Varenne ; celui d'hier :
« Au fou 1 Au fou ! » vise, sous des formes
imagées, l'ancien président de la Chambre du
Bloc national, M. Raoul Péret, notre actuel
ministre des Finances, dont les efforts pour
sauver le franc ne rencontrent pas, on le voit,
le concours unanime de la nation.
Mais revenons au voleur.
Un fait scandaleux, inimaginable se passe.
M. Varenne ou son entourage ont expédié
de Cochinchine des colis à destination de
France.
Un télégramme venu d'Indochine dit ceci à
M. Aymard :
Couple Varenne a expédié, par le vapeur
Amirat-Ponty, 74 (soixante-quatorze) caisses
pesant 4.910 (quatre mille neuf cent dix) kilos,
jaugeant 30 (trente) mètres cubes, faisant l'ob-
jet de la réquisition n° 30 en date du 28 avril
1926, et contenant cadeaux faits par indigènes
Indochine.
Et comme M. Aymard a des gens riches
comme amis, ils récidivent.
Voici un second câble expédié de Singapour
et reçu hier :
Amiral-Ponty parti pour Djibouti 17 mai.
Colis Varenne toujours à bord bon état. Arri-
veront Marseille 12 juin.
Vraiment, M. Aymard, si fin, si intelligent,
prend-il ses lecteurs pour des ballots, quand
il crie = Au voleur ?
Il a l' air d'ignorer que dans la plupart des
colonies, les représentants de la nation protec-
trice reçoivent comme dons d'arrivée ou au
cours de leur séjour, des cadeaux des chefs in-
digènes. C'est aussi vrai dans les colonies an-
glaises, hollandaises, portugaises ou espagnoles
que dans les colonies françaises.
M. Aymard connaît les admirables collec-
tions, dons de Mandarins pour la presque to-
talité, qu'ont apportées les prédécesseurs de M.
Alexandre Varenne, et nous ne voulons citer
aucun nom pour ne pas les citer tous.
D'autre part, puisque M. Varenne rencon-
tre, de la part de la population indigène, un
enthousiasme qui n'est pas de commande, rien
de plus naturel que les chefs comblent de ca-
deaux le nouveau Gouverneur, le premier qui
applique le commencement d'une politique de
collaboration qu'ils réclament depuis quarante
ans.
M. Cognacq. redresseur de torts et protec-
leur né de l'honnêteté, n' a-t-il iamais reçu le
moindre batchich ?
M. Outrey n'a-t-il jamais reçu des Manda-
rins le moincke boudha ou la plus petite soie-
rie ?
Je tiens à être modeste dans ces questions.
Non ! il faut trouver autre chose. M. Va-
renne peut avoir expédié des colis, cela dé-
montre qu'il rentrera bientôt en France, ou
pour se défendre, ou définitivement au mois
d'août prochain, comme l'espère M. Aymard.
On verra bien.
Qui veut trop prouver ne prouve tien.
M.R.
A LA CHAMBRE
---0-0--
QUESTIONS ECRITES
Paiement des soldes au Maroc
M. Pique mal, député, demande à M. le minis-
tre de la guerre : 1° s'il est exact que le colonel
commandant le cercle de Bou-Denib (Maroc)
exige du payeur mobile des déplacements de
plus de 100 kilomètres pour aller effectuer des
payements insignifiants ; 2° si l'on ne pourrait
-- - --- - -
limiter ces déplacements à une fois par mois ;
ajoutant que le transport s'effectue au moyen
de camions civils à un prix très onéreux ; 3* en
vertu de quel texte, ce colonel interdit l'entrée
du bureau des postas à la population civile, le
bureau de Pou-Dcnib étant un bureau mixte
civil et militaire ; 4° quelles mesures seront pri-
ses pour que le chef de poste règle l'orgnnisn-
tion technique de son service sans que l'inter-
vention du colonel commandant le cercle en
vienne arbitrairement contrarier le bon fonction-
nement. (Question du 15 ianvier 1926.)
Réponse. - 1* Les postes il desservir par lfl
payeur mobile de Bou-Dentb sont très éloignés
de cette localité. Or, il est de toute nécessité
que les militaires de ces postes puissent, mal-
gré l'éloignement, recevoir le montant de leur
solde, ainsi que le montant des créances de
toute nature dont ils sont détenteurs. En outre,
il est indispensable qu'ils puissent sans diffi-
culté effectuer toutes opérations postales et de
trésorerie ; 2' les tournées des fonctionnaires
mobiles sont effectuées en utilisant les convois
de ravitaillement par camions ; les tournées
n'ontrainent, donc aucune dépense suppV-mcn
lalre ; 3" le bureau de poste militaire de non.
denib, effectue les opérations postales de toute
nature, aussi bien pour l'élément, militaire que
pour la population cielle. Le public v a lirtPe-
ment accès ; seul le bureau proprement, dit, ou
se tiennent, les pr/posés, est normalement inter-
dit à toute personne étrangère au service ; 4'
l'organisation technique du service de la poste
militaire de Bou-Denib est assuré par les soins
du chef de la section postale de la circonscrip-
tion. Celui-ci se conforme aux règlements admi-
nistratifs en vigueur et, aux instructions de son
directeur de service. Toutefois, en ce qui con-
cerne la marche des courriers (rektms ou con-
vois) ou les visites de postes, le commandant
du cercle peut, dans l'intérét mémo des mili-
taires qu'il administre, apporter toutes modUlcn-
tion qu'il JUIl(l utiles en raison des besoins du
moment et surtout des mntatians fréquentes qut
interviennent.
La siluÉH nnilairni Urique Êqualoriale
-0-9--
M. Léon Perrier, ministre des ColoRies, a
décidé qu'une importante mission d'inspec -
tion partirait, par le plus prochain courrier,
pour l'Afrique Equatoriale française.
Cette mission a à sa tête M. l'Inspecteur-
général Lecomte et le Médecin principal
Honillon. Elle a bour buts principaux, en-
tre autres, de vérifier les informations concer-
nant le Service de Santé de l'A. E. F. et
parvenues rue Oudinot, qui confirment les in-
formations que nous avons publiées, les judi-
cieuses questions écrites posées par notre émi-
nent collaborateur Henry Fcmtaner, et les
observations présentées à la Commission des
Colonies, par M. Gabriel Angoulvant.
La mortalité indigène aurait crû dans des
proportions jusqu'à ce jour inobservées, sur-
tout sur les chantiers de construction du
chemin de Brazzaville à l'Océan qui seraient
particulièrement décimés.
-..
L'aviation coloniale
0
Mopti-Dakar
Un avion militaire piloté par le lieute-
nant Millot, ayant à bord deux passagers,
le lieutenant Lhoste et le sous-officier mé-
canicien Valette, a accompli dans la même
journée les 1.800 kilomètres qui séparent
Mopti, sur le Niger, de Dakar.
Les naturalisations en 1925
-0-0-
Pendant l'année 1925, les naturalisations
françaises d'étrangers et d'indigènes se sont
élevées en Algérie à 517 (plus 531 enfants
mineurs). En Tunisie, 1.538 personnes ayant
638 enfants mineurs (dont 789 Italiens adul-
tes et 976 mineurs). Au Maroc, il n'y a eu que
Sr) naturalisations * d'étrangers (hommes et
femmes, plus 25 mineurs). En Indochine, on
ne relève que 31 naturalisés; à Madagascar,
20 naturalisés adultes, plus 18 mineurs; ci-
tons en A. O. F., 12 naturalisés; en Nou-
velle-Calédonie, 2 adultes et 8 mineurs; en
Guyane, 1 naturalisé ; à la Côte des Somalis,
1 adulte et 5 mineurs ; à la Réunion, 2 adul-
tes.
Au total, 4.408 naturalisations, dont 2.183
adultes et 2.221; enfants mineurs. Comme on
le voit, ces chiffres sont encore très faibles,
sauf en Tunisie.
loolo
L' Œuvre a raison
Noua lisons dans l'Œuv'TC du 19 mai
192C : 11 ne faudrait pas, sous prétexte de
garder nos colonies et notre prestige dans
le monde faire traîner des l,pL')"¡.ltiullt) pour
que d'interminables annéos de campagne
comptent dlluilk. et il faudrait air-si savoir
pourquoi, sans poussvr trop loin l'indiscré-
tion.es s':-n!es tvlonies françaises s'agitent
a l'heure qu'il est, aiotm quo justement noue
avons assez d'embêtements ailleurs.
C'est principalement sur la première par-
tie de cette juste reflexion de notre confrère
que nous devons attirer l'allention de nos
dirigeants, et ce, atin que lee affaires du
Maroc surtout, soient dètlnilivement réglées
L< tte fois-ci. Le général Hoichut possède les
moyens, en lui faisanJL coutiance on arrivera
au résultat que nous souhaitons tous : n la
paix au Maroc ».
La guerre au Maroc
-0-0--
Les opérations militaires
Facilitées par La tcnupérature les opéra-
tions militaires franoo-eapagtnoles ont plei-
nement réussi. Les Rifains semblent com-
plètement dominés, les Espagnols ont re-
pris Annoual et absorbé les Boni Oulic.
Dans la région de Tétouan, les colonnes
espagnoles ont intligé à l'ennemi un sé-
rieux châtiment h Renimadan, dont les pos-
tes de première ligne avaient été attaqués
ces jours derniers par l'ennemi. Nos trou-
pes ont encerclé les rebelles, qui avaient
du subir auparavant un violent bombarde-
ment par l'artillerie et l'aviation. L'ennemi
a abandonné 23 tués avec leur armement
et te. prisonniers.
Après les pourparlers
Le chef de la dÓf':'gali'Ün française a Oudj-
da, vient d'arriver à Paris, Très optimiste,
le gSnéral Simon prévoit qu'a brève
échéance, les Rifains demanderont la paix,
en raison du succès des opérations militai-
res. - - u -.-
La délégation de la conférence d uudjda
est arrivée ù Madrid ; elle a eu un long
entretien avec le général Jordana, direc-
teur du Maroc au ministère des Affaires
Etrangères. L'ambassadeur de France a
conféré également avec le général Jor-
dana.
L'aviation
Fez. 10 mai. - Onze nouveaux avions
espagnols venant de Séville ont. atterri h
Fez. Ils sont repartis pour la zone espa-
gnole des opérations.
Loyalisme des goums indigènes
Au cours d'une reconnaissaniee sur 1''
Krrt. les goums indigè-nes tl'OiHljd.i et de
l'igiuig ont enlevé un»: (position fortement
défendue par los Rifains. Soiis le iMinmnn-
dement »lo M. r“lKi.b»Mï, .•ontr»Menr civil, le
gouni d'Oud>jda ave»! lep (\vid l/ipl>il et.
N'Gadi s'est parliijuliôrt'im'nt distingué.
Le gounticr lnhnmll)1 d lvn MaAmar de
Taforah. des Reni Massen avait eu la cuisse
traversée an combat dm 10 en protégeant Te
lI'I'p\i d'un officie^ français blessé sur la ligne
de fell. Evacué sur 1'anibulanee. où il était
pansé sommairement ,»v goumier reprenait
sa place au milieu de ses frères t,t .partici-
pait au dteuxirnie combat, à l'insu du com-
mandant du gnuin.
Un exposé de M. Olivier
sur Madagascar
--<>-0-
Le c Comité d'action républicaine aux co-
lonies françaises » était convoqué avant-hier
dan; l'une des salles de la mairie du 98
(comme d'habitude), l)Qur entendre une com-
munication de M. Marcel Olivier sur la
Grande Ile. Entre autres personnalités. MM.
Klohukowski, ancien Gouverneur Général de
l'Indochine; Tcrrasson de Fougères, Gou-
verneur du Soudan ; de Lalande, ministre
plénipotentiaire: Tissier, Gouverneur des co-
lonies; le général Lamiable, M. et Mme
Marc Bel, le colonel Debou, MM. Nicol,
Roger Trous"elle, secrétaire général du Co-
mité ; Dunet, le docteur Némorin, Daudé-
Bancel, etc., assistèrent à la réunion que
présidait, fin et courtois, notre. collaborateur
et ami, M. Léon Accambray. défwité de l'Ais-
ne, vice-président du Comité.
M. Marcel Olivier, en peu de mots, mais
clairs et précis, exposa ses idées en matière
d'administration, de main-d'œuvre, de jus-
tice, de services de santé et d'enseignement.
Le Gouverneur Général de Madagascar en-
tend poursuivre son administration en colla-
boration avec les indigènes, les associer le
plus possible à la vie publique, d'abord parce
qu'il est équitable qu'ils participent N la ges-
tion de leurs intérêts, puis parce çliie est
expédient de leur inculrpier peu a peu le sens
des responsabitites.
Deux ans de collaboration très ftroite, très
cordiale, avec les délég-ation<; finandèrc;, ne
sauraient qu'encourager cptto politique.
Ces assemblées, cependant, ne sont que
consultatives ; la colonie est encore trop jeune
pour qu'on puisse leur accorder voix délibé-
rative. Il ne faudrait d'ailleurs pas croire
que les délégués indigènes félus à la base par
le plus universel des suffrages, puisque les
femmes elles-mêmes y prennent part) sont
consultés (c pou*- la forme. ». Ils donnent sou-
vent des avis pleins de bon sens, dont l'Ad-
ministration française tire le plu* réel profit.
Une question essentielle, A Madagascar,
est celle de la main-d'œuvre nécessaire aux
grands travaux d'utilité publique, faute des-
quels la mise en valeur d'un sol en beaucoup
d endroits très riche ne pourra f-tre réalisée
Cette question, le Gouverneur Général ne
croit pas qu'il soit possible de la résoudre
sans recourir à l'utilisation de la deuxième
portion du contingent militaire. Peut-être M.
Olivier n'indiquait-il cette solution - ce fut
du moins mon impression toute personnelle
- qu'avec une certaine nuance de regret.
Mais quoi 1 Faut-il la rejeter, si, comme il
est trop certain, elle est la seule, celle quf
correspond à l'être ou ne pas nre des erands
travaux? Son auteur, au demeurant, l'a ex-
cellemment justifiée: d'abord, l'emploi
d'une telle main-d'œuvre fera faire f un pre-
mier pas dans !a voie de la civilisation »
dre: populations restées, au cœur de la grande
svlve. aussi primitives qu'il y a deux mille
an?, et qui sont actuellement décimées par
la maladie et par la sous-al.mentation, et, en
fin de compte. !e<.: grands travaux projetés
demeureront, une fois accomplis, incorporés
au sol et profiteront à la collectivité. Fait
très remarquable : M. Olivier a obtenu, des
délégués indigènes, en faveur de cette solu-
tion, une adhésion plus que cat'g-()riqul :
enthousiaste ! Par où l'on voit à quel point
la politique d'association est féconde.
Le Gouverneur Général a en outre ma-
nifesté son intention d'associer l'autochtone
à la justice et de créer, pour commencer, des
juges indigènes au premier degrf:, qui n'au-
raient à connaître que de petits litfges. On
sait l'objection principale : la vénalité pro-
bable de ces représentant- rie Thémfs. Mais
que voit-on aujourd'hui? La justice au pre-
mier degré est rendue par un administrateur
assisté de deux assesseurs indigènes et d'un
interprète. Hormis le cas où l'administrateur
possède une connaissance approfondie de la
1 langue, il arrive que c'est l'interprète qui
suggère le verdict et les assesseurs qui le
rendent en fait.
Or, ce trio, qui est parfaitement irrespon-
sable, n'en est que plus porté à faiblir, si
d'aventure son incorruptibilité est l'objet
d'un assaut. Une justice purement indigène
serait donc à peu près la même, sauf que
les juges de couleur se sentiraient responsa-
bles de leurs arrêts et que leur moralité, si
besoin était. n'en saurait être que fortifiée.
Quelques essais prudents vont en consé-
quence être tentés, si le ministre y consent,
à proximité et pour ainsi dire
donnent satisfaction.
L'administration indigène comprend quel-
que 6.000 fonctionnaires llouve*, adminis-
trant en notre nom, sur un vaste territoire
0C1 le contrôle est difficile, des races diverses
et très différentes de la leur. C'est là un
puissant organisme que M. Olivier a jugé
indispensable de perfectionner dans toute la
mesure possible. Il en a n'organisé do fond
en comble, les cadres, il lui a donné un sta-
tut, il a également réorganisé l'Ecole d'ad-
ministration Le Myre de Villers, en il a ra-
mené à deux ans la durée du
année.
M. Olivier a rappelé qu'avant Gallieni,
l'instruction et l'éducation étaient entre les
mains des missions. L'enseignement est au-
jourd'hui donné ou contrôlé au nom de
l'Etat, mais il v a toujours des missions,
en majorité anglaises, américaines et norvé-
gienne-, et quant aux françaises, leur im-
pécuniosité les fait se replier peu à peu lle-
vant les étrangères mieux armées, ce qui
ne parait pas constituer un danger, mais est
assurément regrettable.
T.e Gouverneur Général, en ce qui le con-
cerne, est résolu à rechercher plutôt la qua-
lité d'enseignement nue la quantité et, par
exemple, à perfectionner le savoir des ins-
tituteurs en fonctions, plutôt que d'en créer
de nouveaux. Il envisage en outre un en-
seignement au premier degré en langue
houvr, qui lui semble souhaitabl'e.
Enfin, il lutte, avec tous les moyens dont
il dispose, contre les trois fléaux de la
Grande Ile, qui sont le paludisme, la syphi-
lis et tes affections pulmonaires. En règle
générale, il ne (lezirc pas l'extension de*
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