Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-05-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 mai 1926 18 mai 1926
Description : 1926/05/18 (A27,N76). 1926/05/18 (A27,N76).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397123x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. Ne 76
Momo ; m affinai
MARDI SOIR. 18 MAI IM -
Les Annales Coloniales
- es "nIa es
JOURNAL QUOTIDIEN
LIS ARTICLES MUÉS PAR ..US ANMALIS - BONT LA PlOftltrt
EXCLUSIVE DU JOURNAL
"Ammm
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
itédww 4t iéniiiuitiM : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-101 TéMptae : LOUTRI 11-17
Un Ut < mois I t tli
̃̃̃tiiii iiiii ) , Franc* «f Colonies. 80. 41. 28 »
( Etranger 120» 85 a 31.
On • abonne dUas toua 1m Bw«m de pOlIe «t eko 1m priadpan libraires
Les socialistes et la colonisation
On sait que le Congrès socialiste qui se
tiendra à La fin de cette semaine à Clermont-
Ferrand doit discuter la question de la colo-
nisation.
Ce n'est certes point la première fois que
le socialisme se met ainsi à la recherche d'une
doctrine de -la colonisation.
Plusieurs Congrès socialistes internatio-
naux, m@me, ont adopté des formules vagues
contre la politique d'expansion coloniale. En
1904, au Congrès d'Amsterdam, deux spé-
cialistes des questions coloniales, Hyndmann
et Van Kol, avaient établi des rapports re-
marquables contenant un excellent résumé de
la question, mais qui ne furent pas discutés.
En 1907, au Congrès de Stuttgart, la mo-
tion adoptée décidait de « s'opposer avec la
dernière énergie à toute proposition impéria-
liste ou protectionniste, à toute conquête co-
loniale et à toute dépense militaire pour les
colonies ».
Mais, en fait, l'attitude du parti socialiste
fut longtemps très indécise et varia suivant
les circonstances et suivant les pays.
En Belgique, la question coloniale prit
rapidement une importance très grande, par
suite des visées impérialistes du roi et de la
nation sur le Congo, et Emile Vandervelde,
dans son livre La Belgique et le Congo, paru
en 1911, esquissait le plan d'une doctrine.
En Allemagne, le socialisme hésita long-
temps. En 1889, Liebknecht disait : « La
civilisation humaine n'est pas séparable de
la colonisation; les colonies grecques, les co-
lonies fondées après la découverte de l'Amé-
rique, le peuplement de l'Australie, tout cela
ce sont de grandioses travaux de colonisa-
tion 8. Bebel, après avo i r demandé à visiter
l'Afrique occidentale allemande, déclarait,
en 1900 : 1 Si je voyais une entreprise aussi
éminemment dirigée que la Deutche Bank se
aïlposer à prendre part à de vastes expédi-
tions économiques dans nos colonies, peut-
être (étant donné la grande confiance que
m'inspire le directeur de la Deutsche Bank)
commencerais je à sentir mes convictions
passées s'ébranler, et serais-je plus favorable
aux colonies que je ne rai été jusqu'ici. »
Quelques années avant la guerre, la doc-
trine socialiste allemande prit un caractère
plus nettement sympathique encore à la co-
lonisation, avec une école de théoriciens dont
le chef fut Gerhard Hildebrand qui, de 1910
à 1912, publia force livres et articles pour
soutenir une thèse qui prônait une politique
coloniale d'ardent impérialisme. Sans doute,
le parti socialiste allemand décidait, en 1912,
l'exclusion du parti de Gerhard Hildebrand,
mais une campagne tenace en faveur de sa
réintégration était menée par un groupe im-
portant de théoriciens et de parlementaires.
qui obtenait finalement plein succès, en 1914,
à la veille de la guerre.
En France, on pourrait découvrir, dans
les discours de Jaurès sur la question maro-
caine, les principes essentiels d'une politique
coloniale socialiste. Le discours de Limoges,
de 1905, contient encore quelques indica-
tions. Cependant, en 1908, Eugène Four-
nière constatait, dans la Revue Socialiste,
que le parti n'avait point de doctrine nette
sur le colonialisme. Jusque-là, on semblait
s'en tenir à la conclusion assez vague du petit
livre de Paul Louis, publié en 1905 et inti-
tulé :* Le Colonialisme : « Il n'est pas en
notre pouvoir d'arrêter l'élan colonialiste, qui
est engendré spontanément par le régime
capitaliste. Mais la classe ouvrière ne sau-
rait non plus se laisser prendre au mirage
des mots, aux séductions de la phraséologie
humanitaire. Elle doit reconnaître qu'il n'y
a point e colonisation pacifique, que toute
colonic ijn détermine la violence, la guerre,
le sac des villes, la spoliation des tribus,
l'asservissement plus ou moins déguisé.
Elle profitera de tous les débats qui s'ouvri-
ront dans une enceinte quelconque, pour flé-
trir la conquête exotique, l'impérialisme,
pour déduire les conséquences logiques de
l'expansion capitaliste,.. »
Pendant la guerre, le « Labour Party »
adopta un projet qui posait le principe d'une
internationalisation des colonies africaines.
Le 18 février 1918, le Conseil national du
parti socialiste français, réuni à Paris, votait
une motion où, après une condamnation de
la politique coloniale de tous les gouverne-
ments capitalistes et une reconnaissance d'un
état de fait dont la classe ouvrière est obligée
de tenir compte, on pouvait lire :
« Elle se prononce pour l'établisse-
ment, par entente internationale, d'un ré-
gime qui, tout en respectant les souveraine-
tés nationales sous le contrôle de la garantie
de la Société des Nations, s'inspire d'un
large libéralisme économique et sauvegarde,
dans les meilleures conditions possibles, les
droits des indigènes. »
La Conférence interalliée socialiste de
Londres adoptait, le 24 février 1918, le texte
d'un mémorandum qui juxtaposait, en les
soudant, les textes des résolutions anglaises
et françaises.
La guerre coloniale du Maroc, entreprise
par ou contre Abd-el-Krim-le-Rifain, a posé
à nouveau, en pleine lumière, la question
doctrinale du colonialisme devant le parti
socialiste français.
A la politique simpliste des communistes
réclamant l'évacuation pure et simple de
toutes les colonies, on a senti la nécessité
urgente d'opposer une doctrine claire et cohé-
lente.
Et pourtant, il semble bien que, cette fois
encore, on se contentera de voter, à Cler-
mont-Ferrand, une formule vague et sans
portée pratique. Une Commission d'étude
préparatoire a bien fonctionné, mais elle ne
parait pas avoir poussé très loin le souci de
la précision. La plupart des Fédérations dé-
partementales paraissent s'être préoccupées
beaucoup plus de la cuisine du parti que de
la colonisation. Seuls, les socialistes du
Nord-africain ont étudié à fond la question.
La section de Tunis a élaboré un long
document précis, ferme, sage, où était pré-
conisée, sous certaines réserves d'application,
la généralisation du système des mandats
coloniaux sous le contrôle de la Société des
Nations. On y peut lire :
« Le parti - socialiste, OODstamment fidèle
à son idéal et délibérément hostile à toute
politique d'impérialisme colonial que con-
damnent sa doctrine et sa tradition.
« Constate que le colonialisme est un fait
social qui ne saurait lui demeurer étranger
ou indifférent.
« La parti socialiste ne cherche pas à
faire des colonies un champ d'expérience so-
cialiste. Il se borne à réclamer pour elles un
statut social qui, s'inspirant du statut métro-
politain, accompagne leur évolution de ma-
nière à les mettre autant que possible sur le
même plan que le pays colonisateur ou pro-
tecteur.
« Le parti socialiste ne demande pas l'éva-
cuation des colonies. Il sait que les colonies
sont pourvues de richesses naturelles dont
la collectivité humaine ne saurait être indéfi-
niment privée.
Il y a quelques semaines, enfin, un Con-
grès interfédéral de l'Afrique du Nord, où
étaient représentés le Maroc, la Tunisie et
les trois Fédérations d'Algérie, Constantine,
Oran et Alger, adoptait à l'unanimité une
motion remarquable tant par l'ampleur des
idées que par la précision de la doctrine.
Citons-en simplement ces passages caracté-
ristiques : « Le socialisme affirme donc
son devoir d'intervention dans la vie des
peuples coloniaux. Il dénonce comme le plus
facile et le plus dangereux des sophismes
démagogiques la théorie de l'évacuation inap-
plicable en fait et préjudiciable surtout aux
indigènes eux-mêmes.
« Le socialisme ne condamne pas avec
moins d'énergie les mouvements de xéno-
phobie, de fanatisme et de nationalisme indi-
gènes qui rejoignent dans leurs résultats de
fait les impérialismes occidentaux et abou-
tissent au même asservissement des travail-
leurs.
« Le socialisme dit que, seule, une colla-
boration filtre les individus de toutes races,
collaboration fondée sur le principe d'une
absolue égalité économique, morale et so-
ciale, peut préparer chee les peuples colo-
niaux la formation, dans l'unité, d'une cons-
cience supérieure, condition essentielle de
leur véritable émancipation. »
Voilà bien, à mon sens, quelques idées
claires et précises qui devraient inspirer les
décisiom du Congrès de Clermont-Ferrand.
Stlh judice lis est.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
=M. de Jouvenel en France
(HJ
M. Henry de Jouvenel, haut-commissaire
de France en Syrie, dont le mandat vient
d'être renouvelé, sera en Trance fin mai. Il
vient s'entretenir avec le Gouvernement des
nouveaux accords d'Angora, qu'il a signés, et
dont il souhaiterait la ratification rapide.
<–
L'ARIIIE COLONIALE ITALIDnœ
-- 0 - 0 -
Comme coloniaux proprement dits, l'armée
italienne ne comprend que deux légions fascis-
tes pour la Libye, mais elle a des troupes indi-
gènes qui. bien encadrées, peuvent rendre de
bons services et viennent d'occuper avec succès
le nord' de la Somalie italienne.
Armée d'Afrique
–0-0–
Récompenses
Le Ministre de la Guerre vient d'accorder la
fourragère des théâtres d'opérations extérieurs
au 20. régiment d'aviation, ml 1er bataillon du
18* légiment de tirailleurs algériens, au 2e ba-
taillon du 21* régiment de tirailleurs algériens.
De très belles citations accompagnent l'octroi
d'e cette récompense.
.1.
k llfeace ÉctMaiqte de 1'1. 0. F.
o.
M. Arnaud, secrétaire archiviste contractuel
du Conseil colonial du Sénégal, a « 'é (\(Mir.hÓ en
France, auprès du Directeur de 1 agence éco-
nomique de l'Afrique occidentale française, pour
s'occuper plus particulièrement. d'cs questions
relatives au recrutement du personnel et à
l'achat du matériel nécessaires au service des
Travaux publics du Sénégal.
TAUX DE LA ROUPIE
-+-
A la date du 16 mai 1986, le taux oftlciol de
la roupie dans l'Inde était de 11 fr. 30.
Est-ce du désordre ?
00
Il y a eu des grèves en Cochin-
chine. Ici quelques scribes indigè-
nes d'un grand établissement de
crédit ont brandi un après-midi le porte-
plume de la révolte. Là une infime quantité
de travailleurs ont planté là leur travail.
Est-ce un fait inaccoutumé t Sam remon-
ter à plus d'un an, faut-il rapfeler qu'avant
même qu Alexandre Varenne ait mis le Pied
sur un bateau à destination de Satgon,
une grève autrement sérieuse et de ten-
dance beaucoup plus grgve éclatait à Var-
senal de Saigon t
Et mime ce mouvement de grève de l'ar-
senal de Satgon n'était rien à côté des di-
vers assauts du nationalisme annamite con-
tre notre hégémonie dans la péninsule.
Faut-il rappeler ici l'attentat dont M.
Martial Merlin fut victime à Canton, du fait
des patriotes annamites désireux d'affranchir
leur payst
Faut-il rappeler l attentat dont, M. Albert
Sarraut fut victime à Hanoï et où il fut
blessé par un Français, Desvignes f Faut-à
rappeler les multiples manifestations contre
M. Albert Sarraut de la part des indigènes
au cours de son proconsulatt Ils réclamaient,
après les remarquables discours du distingué
député de L'Aude, la mise en oeuvre de son
plan de politique indigène. Faut-il rappeler
ici les mouvements violents qui soulevèrent
l'Annam du temps de III. Albert Sarraut lors
de l'affaire, d'ailleurs grossie et exagérÛ,
des tombeaux de flué?
Faut-il rappeler ici les mouvements près-
que insurrectionnels qui soulevèrent Saigon
au temps de ce fonctionnaire fin et subtil
qu'est M. Gourbeil, mouvements qui lurent
noyés dans le sang de soixante indigènes tués
dans la bagarre ou exécutés, sans oublier les
centaines de blessés qui jonchèrent les rues
de la capitale de la Cochinchinef ,
Et je ne remonte pas au déluge puisque
tout cela se passait il y a moins de vingt
ans*
Nous n'en sommes heureusement pas tà;
félicitons-nous en très sincèrement.
En réalité, il apparaît que la vaste offen-
sive menée contre le nouveau Gouverneur gé-
néral de l'Indochine est beaucoup plus une
levée de boucliers savamment préparée d'in-
térêts économiques et aussi personnelsî qu'une
manifestation de Français inquiets sur l'ave-
nir de notre Empire d Extrême-Orient.
Car on Peut affirmer que jamais les popu-
lations indigènes, surtout l'Annamite, qui en
représente les 4/5, toujours st ombrageux,
si soucieux de ses Prérogatives et de sa
demi indépendance, n'ont été aussi franco-
philes, trh heureuses des premières satisfac-
tions de droit que les récents arrêtés de Va-
renne leur ont octroyées alors qu'aux plus
beaux jours antérieurs, elles n'avaient été
comblées quand elles fil avaient que de
redondantes paroles et de mirlifiques pro-
messes.
Char/e. Debierre,
Sénateur du Nord.
Membre de la Commission
des Affaires étrangères
DÉCULOTTÉ!
0-0-
C'est de M. le Docteur Cognacq, Gouver-
neur de la Cochinchine, qu'il s'agit.
Notre jeune confrère Pierre Audibert an-
nonce dans Paris-Soir d'hier qu'il s'attache à
cette besogne.
Ohlohl
Si ce n'était pas un peu indécent, nous di-
rions que cela va être fort intéressant.
Nous ne manquerons pas de mettre au cou-
rant nos lecteurs de cette opération en plusieurs
temps.
Ma-is M. Pierre Audibert ira-t-il jusqu'au
bout ?
Déculottera-t-il entièrement ?
Et fessera-t-il ?
Le cours du riz
---0+--
15 mai
SAIGON
(les 1.000 kilos en piastres)
Riz no 1, 25 brisures 110 70
Riz nO 2, 40 brisures 106 20
Riz nO 2, 50 brisures. 100 20
Brisures no 1 et 2 85 50
Brisures n° 3 et 4 73 50
Farines 29 80
Paddy Vinh-Long 00 50
Paddy Go-Cong 03 »
Paddy Baixau 62 50
Paddy Bac-Lieu 63 50
Coprah (les 100 kilos) 17 50
(Par dépêche Indopacifi.)
motel
AU SIAM
00
Arrivée
Le colonel (le la Pommartide, successeur
du commandant Desgruelles, attaché mili-
taire, est arrivé à la Légation de France.
La température
La vague de chaleur ne fait que croftre.
La température a atteint 46° à l'ombre,
Une brise violente rappelait le sirocco. Les
cas de choléra augmentent.
(Par déoche.)
Les travaux du Port de Dakar
-0
Une adjudication vient d'avoir lieu à
Dakar pour les travaux du port que le ser-
vice des Travaux publics de l'A.O.F. avait
fixée à 27 millions; en mars, vu la hausse de
la matière première, des transports et de la
main-d'œuvre, aucune maison concurrente n'a
pu faire d'offres à moins de cent pour cent
d'augmentation sauf une, la Compagnie Gé-
nérale des Colonies, qui a obtenu l'adjudica-
tion avec seulement 95 de majoration.
Devant ces résultats, le Gouverneur Général
de l'Afrique Occidentale a annulé les résul-
tats de l'adjudication.
Souhaitons, sans trop l'espérer, que malgré
la baisse du franc, M. Carde, qui défend
avec tant de vigilance les intérêts de sa co-
lonie, trouve de gré à gré, un entrepreneur
à meilleur compte.
Notre indifférence à l'égard
des choses coloniales
- 00
Depuis plus de quatre ans, un groupement
du Sud-Ouest de la France cherche à utiliser
deux usines importantes pour le débitage des
bois coloniaux et il n'a pas trouvé un cen-
time. Or, les usines sont en parfait état, à
proximité de notre grand port de la Gironde,
es commandes étaient faites à l'avance, et
les bois prêts à être fournis par la Côte
d'Ivoire ou le Gabon. C'était donc une affaire
de tout premier ordre. Pas un groupement
financier n'a répondu à l'appel des Borde-
lais 1
M. Ernest Haudos écrit dans les Annales
Coloniales du 17 mai 1926 que nous pourrions
recevoir davantage de bois coloniaux : l'Al-
,25 12 5 .000 tonnes de
lemagne a reçu en 1025 125.000 tonnes de
notre okoumé du Gabon, tandis que nous
n'en importions que 39.000. Et j'ajouterai
que sur la place de Paris, il est fort difficile
pour les ébénistes de trouver de l'okoumé
dont ils ont le plus grand besoin et quand,
par hasard, ils peuvent s'en pTocurer, ce n'est
qu'à des prix très élevés, presque inaborda-
bles.
Et alors, où en sommes-nous de cette fa-
meuse politique des bois coloniaux de M. l'in-
génieur Bertin et tutti quantif
Eugène Devaux
An conseil général de la Guadeloupe
--0-0--
En ouvrant le J5 avril dernier la première
session ordinaire de I9W du Conseil général
dont nous avons annoncé la dissolution par le
Gouverneur quatre jours après sa réunion, M.
Beurnier a prononcé un long discours dans le-
quel il a exposé la situation économique et les
difficultés financières de la Colonie.
Il a débuté ainsi :
« Il s'est écoulé trop peu clt temps depuis
la date de lu clôture de votre dernière session
pour que l'csé de la situation générale de
la Colonie que j'ni il vous présenter aujourd nui
m'enbaine à de longs développements.
Il se peut, toutefois, .ju.• l'examen de l'an-
portante question du relèvement des soldes dos
fonctionnaires, demeuré jusqu'ici en suspens et
dont le règlement s'impose de façon de plus en
ipflus pressante m'oblige a solliciter de votre
part un effort d'attention un peu prolonge. Je
m'on excuse dès maintenant auprès de vous.
Knvisagée au point de vue économique et
financier, la situation de la Guadeloupe ne
s'est pas, dans J'intervalle de ces deux sessions,
sensiblement modifiée. KLle appnrnit, au dobut
de cette année, soius le mémo aspect, favorable
dans l'ensemble, qu'elle a offert au cours de
l'exercice précédent., et d'une assez ¡)onguc série
d'exercices antérieurs.
L'Administration s'est fait un devoir, chaque
fois qu'elle en a eu l'ococsion, de vous signaler
le caractère ossontieMement instable de la pros-
périté commercialle et budgétaire dont a ainsi
bénéficié et dont bénéficie encore la Colonie.
Cette prospérité a sa cause unique dans les
hauts cours atteints ,par les produits d'exporta-
tion. Or, ces hauts cours dépendent de circons-
tances entièrement étrangères à d'action des
facteurs d'ordre local, et chacun sait que la
dépréciation du franc y contribue pour la plus
large part. »
Après» avoir insisté sur l'influence de la dôva-
lorisation de notre monnaie nationale et avoir
exposé la situation économique, il passe à la
question budgétaire - et il - dit :
« Les prévisions définitives inscrites, en re-
cettes et en dépenses, au budget du service
local pour 1926 - opérations d'ordre non com-
prises - se trouvent ainsi arrêtées au total
de 28.051.246 fr.
La différence entre cette som-
me et celle de 24.156.201
représentant le total des inscrip-
tions de même nature portées
nu budret de 1925, soit. 3.905.045
accuse l'aggravation des charges normales qui,
d'un exercice A l'autre, incombe à la Colonie.
Ainsi se vérifient les indications, suflisllm.
ment évidentes d'ailleurs par elles-mêmcs, que
l'ndmlntstrattan n'a cessé de donner, en ce qui
concerne l'inévitable et constant accroissement
de nos dépenses annuelles. la
Ce discours a été un long plaidoyer en faveur
du relèvement de la solde des fonclionnnircs.
Mois ce qu'il y a lieu de retenir, c'est qu'alors
que tes relèvements de taxes votés en novem-
bre par le Conseil général se chiffrent, fi 1 niil-
lion 89">.000 francs, il faut, des maintenant
envisager les dépenses suivantes : 3.000.000 pour
19S6, 3 autres millions pour le rappel de 1925,
A payer par acomptes, soit 6.000.000 de francs.
Le budget sem grevé d'une façon permanente
d'une augmentation de 3.000.000 de francs de
dépense de personnel. H est entendu que les
relèvements de solde, de l'avis du ministre, se-
ront provisoires .Mais yeffort a demander aux
contribuâmes n'en est pas moins considérable.
Avant de terminer son discours, le Gouver-
neur a parlé de l'application effective de la lé-
gislation sur les accidents du travail et de la
loi sur tes habitations a bon marché. 11 a rendu
hommage au développement de la mutualité
agricole et des œuvres de crédit agricole et 11
s'est félicité d'avoir la collaboration cordiale et
franche du Conseil général.
Pour avoir de la laine
-0.0--
Des éleveurs et négociants en moutons de la
région de Bordeaux importent des ovins du
Maroc qui ne sont livrés à la consommation
qu'après un séjour plus ou moins prolongé dans
les pâturages du pays.
A leur exemple, ou suivant, en tout cas. une
exceilente inspiration, des éleveurs de la région
d' Arles viennent de constituer un Syndicat qui
mettra en pâturage, dans la Crau, des moutons
mérinos originaires du Maroc, et qui procédera
à des croisements de mérinos d'Arles avec des
« barberins » de notre Afrique du Nord.
Les éleveurs provençaux se proposent essen-
tiellement d' accroître le rendement de la laine
des races ainsi améliorées.
C'est là une initiative qu'on ne saurait trop
louer.
Au Conseil d'Etat
Requêtes de Commis principaux
de la Trésorerie de la Martinique
Cette haute juridiction vient de rejeter les
requêtes de MM. Chartol et Xavier contre un
arrêté en date du 12 juillet 1923, par lequel
les ministres des Colonies et des Finances les
ont nommes ail grade de commis principaux
de 2° et de i"0 classe de la Trésorerie colo-
niale de la Martinique.
En statuant sur cette affaire, le Conseil
d'Etat a précisé les droits des intéressés ainsi
que ceux de l'Administration.
Cette décision de rejet a été prise pour les
motifs ci-après :
Le Conseil :
Considérant, d'une part, que d'après les
dispositions de l'art. 36 du décret du 6 avril
1921, lors de la première organisation du
personnel des trésoreries coloniales. « les no-
minations auroTii. lieu en vertu d'arrêtés in-
terministériels spéciaux (Finances et Colo-
nies) qu'il s'agisse de payeurs, de commis
piincipaux ou i!e commis Il; qu'il est entendu
que les nominations de MM. Chartol et Xa-
vier sont intervenues à l'occasion de la pre-
mière organisation du cadre de la Martini-
que; que dès lors, c'est régulièrement qu'el-
les ont été faites par arrêtés signés par les
ministres des Finances et des Colonies;
Considérant, (t'autre part, que si le décret
frécité dispose a l'article 36, que le chef de
a Colonv* réunir" la Commission de classe-
ment en vue des propositions à faire concer-
nant les grades et classes à attribuer aux
agents payés auparavant sur le fonds d'abon-
nement, et à l'art. 22, que la Commission de
classement comprend le plus ancien des
payeurs (ou, à défaut de payeur, le plus an-
cien des commis principaux) présent au lieu
où se réunit la Commission ; il y avait im-
possibilité matérielle à ce qu'il fût satisfait
à cette dernière prescription, à l'époque où
s'est réunie la Commission. ; dès lors. MM.
Chartol et Xavic net sont pas fondés a ?e
plaindre que la Commission qui a été formée
il la Martinique, et qui a fait de- propositions
pour le classement des requérants dans la
nouvelle organisation, ait été irrégulièrement
composée comme n'ayant oompri- aucun
membre du personnel. d;-.;; k:',;;. :l"J:-;: re-
quêtes doivent èti » ratées.
Arrêté du rréiet d'Oran attaqué
Cette haute juridiction vient de rejeter la
requête que le sieur Aïtsi Ali Hachimi avait
introduite, aux t;115 d'annulation d'un arrêté
du Préfet d'Oran en date du 14 janvier 1916,
le licenciant de ses fonctions d'interprète de
la commune mixte du Telagh.
Cette décision a été prise pour les motifs
ci-après. Ils doivent être connus des interprè-
tes intéressés.
Le Conseil., considérant qu aux termes
du paragraphe premier du décret du 16 sep-
tembre >9t4, « le fonctionnement des Consetls
« de discipline est suspendu pendant la du-
« rée des hostilités. », par suite, le requé-
rant n'est pas foncé à se plaindre de ce que
l'arrêtt du 14 janvier ioi6, par lequel le pré-
fet d'Oran l'a licencié de ses fonctions de
« Khodja 1), ait été pris sans l'avis du Con-
seil de discipline institué par l'art. r8 de
l'arrêté du Gouverneur Général, en date du
12 septembre 1896.
Dès lors, la requête dont s'agit doit être
rejetée.
LI Drii de la IInerature coloniale
-00
Le jury du prix de la littérature coloniale
s'est réuni, hier, sous ia présidence de M. Eu-
gène Brieux, membre de l'Académie française
pour décerner son prix annuel. Celui-ci a été
décerné, après plusieurs tours do scrutin, par
7 voix à M. Roland Lobel contre 6 voix ii M.
IIcrhnrt Will!. M. Roland Lehel, actuellement
Herbert Wild. l'instruction publique a Rabat, est
directeur de
l'auteur d'un beau livre d'érudition : « L'Afrique
ooeidentale dans la littérature française », d'une
Jecture agréable et captivante comme un ro-
man. H - renseignera les - Français - sur - les proues-
ses des anciens coureurs des mers et des mis-
sionnaires dans le passé, aussi bien que sur
tous les ouvrages les plus récents dus à nos
explorateurs et à nos techniciens. Il étudie tou-
tes les œuvres d'imagination qui ont eu pour
cadre l'Afrique occidentale. Vf. Herbert wild,
qui a passé un temps assez long dans les servi-
ces administratifs d'Indochine, a écrit un re-
cueil de nouvelles saisissantes : « Sous les re-
plis du dragon n, où se manifeste un talent réel
et puissnnt. d'écrivain. On doit attendre beau-
coup de ce romancier dans l'avenir.
--------
Les (axes télégraphiques coloniales
–0-0–
A partir du 20 mai courant, les coefficients
d'équivalence applicables au calcul «les taxes
télégraphiques et téléphoniques seront fixées
comme suit : A 4 francs dans les relations colo-
niales, y compris Cameroun et Teno lorsque les
télégrammes devront èire aeheminê.s : par la
voie T.S.F., pour toutes les colonies : pm' la
voie Dakar, pour l'Afrique Occidentale et l'Afri-
que Equatoriale française ; par la voie Dakar
ou vole T.S.F. ; cAbles, pour le Cameroun et
le Togo ; a C) fr. dans toutes les relations télé-
graphiques coloniales quand l'utilisation d'au-
tres voies que celles ci-dessus sera prévue.
La guerre au Maroc
00
Les opérations militaires et leurs résulta",
Chez les Beni Mestaras ,les Ouleds Khei-
roun ont fait leur soumission ; ils comptent
aoo familles. Les Ileni Immel sont consi-
dérés comme ralliés.
Sur le rosi ait du front frauçais le calme
règne.
Dans la zone espagnole, tes tribus de
toute la bande sud comprise entre le Ne-
kor et les Boni Taahene, comprenant no-
tamment les Boni Touzine, ont rendu leurs
armes. Le travail politique exercé dans
cette région permet d'espérer la soumis-
sion complète des tribus jusqu'à la mer
entre le Nekor et les Boni Said.
Les colonnes d'Ajdir, continuant leur
marche en avant, ont dépassé Temassint,
tfllt. le Nekor.
Du côté fiançais, on espère terminer
dans qudqu"s jours la piste reliant Mou-
!ay-A:n-Djeii;\iic ù Tizi-Uouzli, on passant
par !e Nador, ce qui facilitera beaucoup
les opérai ions futures.
On escompte une grosse action cette se-
maine. Le général Boichut parcourt le
front.
Un avion français a atterri chez les dis-
sidents, iii,is de Souk-el-Arba-de-Taourirt.
Nos partisans son' allés à son secours.
Les troupes espagnoles du secteur de
Melilla ont occupé, en coopération avec la
colonne française du général Dosse, le
Souk-''t-\!'ha-de-'!')i"uri!<, sur l'uuccl Ne-
kor. L'l' III\f' IIll n'a présenté qu'une faible
résistance.
-
A LA CHAMBRE
QUESTIONS ECRITES
Les tribunaux de Commerce d'Algérie
et des Colonies
M. Paul Uitinon, député, demande fl M. le mi-
nistre 0c la Justice ; f de vouloir bien donner
lu liste intégrule des tribunaux de commerce de
France et d'Algérie; 2* si les colonies et pays
de protectorat français ont également des tri-
bunaux de commerce ; 3* dans le cas de l'afllr-
mative, quels ils sont, iQuestion du 22 mars
1926.)
Hôponae. - Les tribunaux spéciaux de com-
merce d'Algérie sont les suivants : Alger, Bône,
Constantine,. Oran; 2* il résulte des renseigne-
ments fournis par M. le ministre des Colonies
que des tribunaux mixtes de commerce exis-
tent dans leq colonies suivantes : Nouvelle-Cn-
lédonie (décret du 26 novembre 18("Jti), établisse-
ments français de l'Oeéanie (décret du 31 dé-
cembre 1908), Indochine; Saigon, Hanoï, Hal.
phong (décret du 10 février 1921).
Les tarifs de pension
M. Flori, député, demande à M. le ministre
de la Guerrr si le temps passe aux colonies,
dans lo cadre d'un service local, par un offi-
cier de réserve iilularisé dans l'armée active
pendant la guerre, entre en ligne de compte
pour la liquidation de la retraite de cet ofli-
cicr i-unmit! < temps passé hors d'Europe » ;
t'n d'autres tenues, si l'oflicier dont il s'agit
ayant, par exemple, ly ans de services militai-
res et G ans de services o lumaux au compte
d'un gouv. rnoiue.U local ayant créé une caisse
de retraite E. 1'., A. U. F., Indochine ou
Madagascar;, est en divit de benélicier des ta-
rifs de pension prévus au tableau barème 3 an-
nexé à la loi du J i avril Iy24 (ofliciers ayant
accompli 0 ans hors d'ElIl"llpL ou en navigation).
iQucslion du 20 ivrd llttti.)
- Hci>onso. Itéponse négative. Toutefois, con-
formément aux dispositions combinées du
deuxième alinéa le l'article 32 de l'instruction
du 12 octobre ll>2i, de l'article U» du décret du
2 septembre 1U2A et de l'article 10 de la lot ilr.
y juin 1853, tes services civils rendus hors d'Ki.-
rope par l'intéressé doivent être comptes pcjr
moitié en sus de leur durée effective.
Lois, Décrets, Arrêtés
0 0
Décret du 12 mai 1926 rendant applicable à
l'Algérie la loi du 24 décembre 1^25 éle-
vant le taux de la compéte iii>c en dernier
ressort des conseils de prud'hommes.
Décret du 12 mai 1926 maintenant en mis-
sion temporaire un sénateur en qualité de
haut commissaire de la République en
Syrie et au Liban.
Aux tenues de ce décrut, M. de Jouvenel
(Henry), sénateur, aneien minir-tre, est main-
tenu en mission temporaire, conformément
aux dispositions île l'article y, paragraphe
2, de la loi organique du 3o novembre 1*7.")
haut commissaire de la 11
en Syrie et au Liban.
y. 0. du lô mai U»20.)
Arrêté du 15 mai 1926 fixant le prix d'achat
des alcools provenant de la distillation de
la betterave récoltée en Algérie pendant
la campagne 192H926
Aux termes de cet arrêté, le prix d achat)
par l'Etat de l'alcool provenant de la distilla-
tion de la betterave, récoltée en Algérie pen-
dant la campagne 1'J:?5-1"lj est lixé ;i 22d
francs l'hectolitre d'alcool pur, mesuré <\ la
température de l."> degrés ivntigiades, pour
les alcools reetiliés. et à 210 fr. l'hectolitre
d'alcool pur, mesuré à la température de 15
degrés centigrades, pour les llegmes titrant
plus de 90 degrés C.ay-Lussac.
Pour les alcools reetiliés, les prix s'appli-
quent i\ l'ensemble de la production, tant c n
alcool bon goût qu'en alcool mauvais goût.
La direction des poudres services des al-
cools) lixera tes condition-; d<* î-'ivPo et :è.
plera les condition-, de pnvement, dYmmaga-
sinement et d'enleveiui-nt (les alcools « t géné-
ralement toutes les questions de détail soule-
vées par l'application du présent, arrêté.
Décret du 11 mai 1926 approuvant des arrê-
tés du gouverneur général de l'Afrique oc-
cidentale française portant ouverture de
crédits supplémentaires au budget géné-
ral et au budget annexe de 1 exploitation
du chemin de fer de Conakry au Niger
(exercice 1925)
Décret du 4 mai 1926 étendant à l'Afrique
occidentale française la loi du 6 février
1895 modifiant l'article 549 du code de
commerce et la loi du 17 juin 1919 mo-
difiant l'article 2101 du code civil et l'ar-
ticle 549 du code de commerce.
Arrêté du 12 mai 1926 portant la proportion
des agents détachés à la trésorerie du Ca-
meroun à la moitié des vacances se pro-
duisant dans le cadre local.
(J. 0. du Ifi mai 1920.)
Momo ; m affinai
MARDI SOIR. 18 MAI IM -
Les Annales Coloniales
- es "nIa es
JOURNAL QUOTIDIEN
LIS ARTICLES MUÉS PAR ..US ANMALIS - BONT LA PlOftltrt
EXCLUSIVE DU JOURNAL
"Ammm
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
itédww 4t iéniiiuitiM : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-101 TéMptae : LOUTRI 11-17
Un Ut < mois I t tli
̃̃̃tiiii iiiii ) , Franc* «f Colonies. 80. 41. 28 »
( Etranger 120» 85 a 31.
On • abonne dUas toua 1m Bw«m de pOlIe «t eko 1m priadpan libraires
Les socialistes et la colonisation
On sait que le Congrès socialiste qui se
tiendra à La fin de cette semaine à Clermont-
Ferrand doit discuter la question de la colo-
nisation.
Ce n'est certes point la première fois que
le socialisme se met ainsi à la recherche d'une
doctrine de -la colonisation.
Plusieurs Congrès socialistes internatio-
naux, m@me, ont adopté des formules vagues
contre la politique d'expansion coloniale. En
1904, au Congrès d'Amsterdam, deux spé-
cialistes des questions coloniales, Hyndmann
et Van Kol, avaient établi des rapports re-
marquables contenant un excellent résumé de
la question, mais qui ne furent pas discutés.
En 1907, au Congrès de Stuttgart, la mo-
tion adoptée décidait de « s'opposer avec la
dernière énergie à toute proposition impéria-
liste ou protectionniste, à toute conquête co-
loniale et à toute dépense militaire pour les
colonies ».
Mais, en fait, l'attitude du parti socialiste
fut longtemps très indécise et varia suivant
les circonstances et suivant les pays.
En Belgique, la question coloniale prit
rapidement une importance très grande, par
suite des visées impérialistes du roi et de la
nation sur le Congo, et Emile Vandervelde,
dans son livre La Belgique et le Congo, paru
en 1911, esquissait le plan d'une doctrine.
En Allemagne, le socialisme hésita long-
temps. En 1889, Liebknecht disait : « La
civilisation humaine n'est pas séparable de
la colonisation; les colonies grecques, les co-
lonies fondées après la découverte de l'Amé-
rique, le peuplement de l'Australie, tout cela
ce sont de grandioses travaux de colonisa-
tion 8. Bebel, après avo i r demandé à visiter
l'Afrique occidentale allemande, déclarait,
en 1900 : 1 Si je voyais une entreprise aussi
éminemment dirigée que la Deutche Bank se
aïlposer à prendre part à de vastes expédi-
tions économiques dans nos colonies, peut-
être (étant donné la grande confiance que
m'inspire le directeur de la Deutsche Bank)
commencerais je à sentir mes convictions
passées s'ébranler, et serais-je plus favorable
aux colonies que je ne rai été jusqu'ici. »
Quelques années avant la guerre, la doc-
trine socialiste allemande prit un caractère
plus nettement sympathique encore à la co-
lonisation, avec une école de théoriciens dont
le chef fut Gerhard Hildebrand qui, de 1910
à 1912, publia force livres et articles pour
soutenir une thèse qui prônait une politique
coloniale d'ardent impérialisme. Sans doute,
le parti socialiste allemand décidait, en 1912,
l'exclusion du parti de Gerhard Hildebrand,
mais une campagne tenace en faveur de sa
réintégration était menée par un groupe im-
portant de théoriciens et de parlementaires.
qui obtenait finalement plein succès, en 1914,
à la veille de la guerre.
En France, on pourrait découvrir, dans
les discours de Jaurès sur la question maro-
caine, les principes essentiels d'une politique
coloniale socialiste. Le discours de Limoges,
de 1905, contient encore quelques indica-
tions. Cependant, en 1908, Eugène Four-
nière constatait, dans la Revue Socialiste,
que le parti n'avait point de doctrine nette
sur le colonialisme. Jusque-là, on semblait
s'en tenir à la conclusion assez vague du petit
livre de Paul Louis, publié en 1905 et inti-
tulé :* Le Colonialisme : « Il n'est pas en
notre pouvoir d'arrêter l'élan colonialiste, qui
est engendré spontanément par le régime
capitaliste. Mais la classe ouvrière ne sau-
rait non plus se laisser prendre au mirage
des mots, aux séductions de la phraséologie
humanitaire. Elle doit reconnaître qu'il n'y
a point e colonisation pacifique, que toute
colonic ijn détermine la violence, la guerre,
le sac des villes, la spoliation des tribus,
l'asservissement plus ou moins déguisé.
Elle profitera de tous les débats qui s'ouvri-
ront dans une enceinte quelconque, pour flé-
trir la conquête exotique, l'impérialisme,
pour déduire les conséquences logiques de
l'expansion capitaliste,.. »
Pendant la guerre, le « Labour Party »
adopta un projet qui posait le principe d'une
internationalisation des colonies africaines.
Le 18 février 1918, le Conseil national du
parti socialiste français, réuni à Paris, votait
une motion où, après une condamnation de
la politique coloniale de tous les gouverne-
ments capitalistes et une reconnaissance d'un
état de fait dont la classe ouvrière est obligée
de tenir compte, on pouvait lire :
« Elle se prononce pour l'établisse-
ment, par entente internationale, d'un ré-
gime qui, tout en respectant les souveraine-
tés nationales sous le contrôle de la garantie
de la Société des Nations, s'inspire d'un
large libéralisme économique et sauvegarde,
dans les meilleures conditions possibles, les
droits des indigènes. »
La Conférence interalliée socialiste de
Londres adoptait, le 24 février 1918, le texte
d'un mémorandum qui juxtaposait, en les
soudant, les textes des résolutions anglaises
et françaises.
La guerre coloniale du Maroc, entreprise
par ou contre Abd-el-Krim-le-Rifain, a posé
à nouveau, en pleine lumière, la question
doctrinale du colonialisme devant le parti
socialiste français.
A la politique simpliste des communistes
réclamant l'évacuation pure et simple de
toutes les colonies, on a senti la nécessité
urgente d'opposer une doctrine claire et cohé-
lente.
Et pourtant, il semble bien que, cette fois
encore, on se contentera de voter, à Cler-
mont-Ferrand, une formule vague et sans
portée pratique. Une Commission d'étude
préparatoire a bien fonctionné, mais elle ne
parait pas avoir poussé très loin le souci de
la précision. La plupart des Fédérations dé-
partementales paraissent s'être préoccupées
beaucoup plus de la cuisine du parti que de
la colonisation. Seuls, les socialistes du
Nord-africain ont étudié à fond la question.
La section de Tunis a élaboré un long
document précis, ferme, sage, où était pré-
conisée, sous certaines réserves d'application,
la généralisation du système des mandats
coloniaux sous le contrôle de la Société des
Nations. On y peut lire :
« Le parti - socialiste, OODstamment fidèle
à son idéal et délibérément hostile à toute
politique d'impérialisme colonial que con-
damnent sa doctrine et sa tradition.
« Constate que le colonialisme est un fait
social qui ne saurait lui demeurer étranger
ou indifférent.
« La parti socialiste ne cherche pas à
faire des colonies un champ d'expérience so-
cialiste. Il se borne à réclamer pour elles un
statut social qui, s'inspirant du statut métro-
politain, accompagne leur évolution de ma-
nière à les mettre autant que possible sur le
même plan que le pays colonisateur ou pro-
tecteur.
« Le parti socialiste ne demande pas l'éva-
cuation des colonies. Il sait que les colonies
sont pourvues de richesses naturelles dont
la collectivité humaine ne saurait être indéfi-
niment privée.
Il y a quelques semaines, enfin, un Con-
grès interfédéral de l'Afrique du Nord, où
étaient représentés le Maroc, la Tunisie et
les trois Fédérations d'Algérie, Constantine,
Oran et Alger, adoptait à l'unanimité une
motion remarquable tant par l'ampleur des
idées que par la précision de la doctrine.
Citons-en simplement ces passages caracté-
ristiques : « Le socialisme affirme donc
son devoir d'intervention dans la vie des
peuples coloniaux. Il dénonce comme le plus
facile et le plus dangereux des sophismes
démagogiques la théorie de l'évacuation inap-
plicable en fait et préjudiciable surtout aux
indigènes eux-mêmes.
« Le socialisme ne condamne pas avec
moins d'énergie les mouvements de xéno-
phobie, de fanatisme et de nationalisme indi-
gènes qui rejoignent dans leurs résultats de
fait les impérialismes occidentaux et abou-
tissent au même asservissement des travail-
leurs.
« Le socialisme dit que, seule, une colla-
boration filtre les individus de toutes races,
collaboration fondée sur le principe d'une
absolue égalité économique, morale et so-
ciale, peut préparer chee les peuples colo-
niaux la formation, dans l'unité, d'une cons-
cience supérieure, condition essentielle de
leur véritable émancipation. »
Voilà bien, à mon sens, quelques idées
claires et précises qui devraient inspirer les
décisiom du Congrès de Clermont-Ferrand.
Stlh judice lis est.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
=M. de Jouvenel en France
(HJ
M. Henry de Jouvenel, haut-commissaire
de France en Syrie, dont le mandat vient
d'être renouvelé, sera en Trance fin mai. Il
vient s'entretenir avec le Gouvernement des
nouveaux accords d'Angora, qu'il a signés, et
dont il souhaiterait la ratification rapide.
<–
L'ARIIIE COLONIALE ITALIDnœ
-- 0 - 0 -
Comme coloniaux proprement dits, l'armée
italienne ne comprend que deux légions fascis-
tes pour la Libye, mais elle a des troupes indi-
gènes qui. bien encadrées, peuvent rendre de
bons services et viennent d'occuper avec succès
le nord' de la Somalie italienne.
Armée d'Afrique
–0-0–
Récompenses
Le Ministre de la Guerre vient d'accorder la
fourragère des théâtres d'opérations extérieurs
au 20. régiment d'aviation, ml 1er bataillon du
18* légiment de tirailleurs algériens, au 2e ba-
taillon du 21* régiment de tirailleurs algériens.
De très belles citations accompagnent l'octroi
d'e cette récompense.
.1.
k llfeace ÉctMaiqte de 1'1. 0. F.
o.
M. Arnaud, secrétaire archiviste contractuel
du Conseil colonial du Sénégal, a « 'é (\(Mir.hÓ en
France, auprès du Directeur de 1 agence éco-
nomique de l'Afrique occidentale française, pour
s'occuper plus particulièrement. d'cs questions
relatives au recrutement du personnel et à
l'achat du matériel nécessaires au service des
Travaux publics du Sénégal.
TAUX DE LA ROUPIE
-+-
A la date du 16 mai 1986, le taux oftlciol de
la roupie dans l'Inde était de 11 fr. 30.
Est-ce du désordre ?
00
Il y a eu des grèves en Cochin-
chine. Ici quelques scribes indigè-
nes d'un grand établissement de
crédit ont brandi un après-midi le porte-
plume de la révolte. Là une infime quantité
de travailleurs ont planté là leur travail.
Est-ce un fait inaccoutumé t Sam remon-
ter à plus d'un an, faut-il rapfeler qu'avant
même qu Alexandre Varenne ait mis le Pied
sur un bateau à destination de Satgon,
une grève autrement sérieuse et de ten-
dance beaucoup plus grgve éclatait à Var-
senal de Saigon t
Et mime ce mouvement de grève de l'ar-
senal de Satgon n'était rien à côté des di-
vers assauts du nationalisme annamite con-
tre notre hégémonie dans la péninsule.
Faut-il rappeler ici l'attentat dont M.
Martial Merlin fut victime à Canton, du fait
des patriotes annamites désireux d'affranchir
leur payst
Faut-il rappeler l attentat dont, M. Albert
Sarraut fut victime à Hanoï et où il fut
blessé par un Français, Desvignes f Faut-à
rappeler les multiples manifestations contre
M. Albert Sarraut de la part des indigènes
au cours de son proconsulatt Ils réclamaient,
après les remarquables discours du distingué
député de L'Aude, la mise en oeuvre de son
plan de politique indigène. Faut-il rappeler
ici les mouvements violents qui soulevèrent
l'Annam du temps de III. Albert Sarraut lors
de l'affaire, d'ailleurs grossie et exagérÛ,
des tombeaux de flué?
Faut-il rappeler ici les mouvements près-
que insurrectionnels qui soulevèrent Saigon
au temps de ce fonctionnaire fin et subtil
qu'est M. Gourbeil, mouvements qui lurent
noyés dans le sang de soixante indigènes tués
dans la bagarre ou exécutés, sans oublier les
centaines de blessés qui jonchèrent les rues
de la capitale de la Cochinchinef ,
Et je ne remonte pas au déluge puisque
tout cela se passait il y a moins de vingt
ans*
Nous n'en sommes heureusement pas tà;
félicitons-nous en très sincèrement.
En réalité, il apparaît que la vaste offen-
sive menée contre le nouveau Gouverneur gé-
néral de l'Indochine est beaucoup plus une
levée de boucliers savamment préparée d'in-
térêts économiques et aussi personnelsî qu'une
manifestation de Français inquiets sur l'ave-
nir de notre Empire d Extrême-Orient.
Car on Peut affirmer que jamais les popu-
lations indigènes, surtout l'Annamite, qui en
représente les 4/5, toujours st ombrageux,
si soucieux de ses Prérogatives et de sa
demi indépendance, n'ont été aussi franco-
philes, trh heureuses des premières satisfac-
tions de droit que les récents arrêtés de Va-
renne leur ont octroyées alors qu'aux plus
beaux jours antérieurs, elles n'avaient été
comblées quand elles fil avaient que de
redondantes paroles et de mirlifiques pro-
messes.
Char/e. Debierre,
Sénateur du Nord.
Membre de la Commission
des Affaires étrangères
DÉCULOTTÉ!
0-0-
C'est de M. le Docteur Cognacq, Gouver-
neur de la Cochinchine, qu'il s'agit.
Notre jeune confrère Pierre Audibert an-
nonce dans Paris-Soir d'hier qu'il s'attache à
cette besogne.
Ohlohl
Si ce n'était pas un peu indécent, nous di-
rions que cela va être fort intéressant.
Nous ne manquerons pas de mettre au cou-
rant nos lecteurs de cette opération en plusieurs
temps.
Ma-is M. Pierre Audibert ira-t-il jusqu'au
bout ?
Déculottera-t-il entièrement ?
Et fessera-t-il ?
Le cours du riz
---0+--
15 mai
SAIGON
(les 1.000 kilos en piastres)
Riz no 1, 25 brisures 110 70
Riz nO 2, 40 brisures 106 20
Riz nO 2, 50 brisures. 100 20
Brisures no 1 et 2 85 50
Brisures n° 3 et 4 73 50
Farines 29 80
Paddy Vinh-Long 00 50
Paddy Go-Cong 03 »
Paddy Baixau 62 50
Paddy Bac-Lieu 63 50
Coprah (les 100 kilos) 17 50
(Par dépêche Indopacifi.)
motel
AU SIAM
00
Arrivée
Le colonel (le la Pommartide, successeur
du commandant Desgruelles, attaché mili-
taire, est arrivé à la Légation de France.
La température
La vague de chaleur ne fait que croftre.
La température a atteint 46° à l'ombre,
Une brise violente rappelait le sirocco. Les
cas de choléra augmentent.
(Par déoche.)
Les travaux du Port de Dakar
-0
Une adjudication vient d'avoir lieu à
Dakar pour les travaux du port que le ser-
vice des Travaux publics de l'A.O.F. avait
fixée à 27 millions; en mars, vu la hausse de
la matière première, des transports et de la
main-d'œuvre, aucune maison concurrente n'a
pu faire d'offres à moins de cent pour cent
d'augmentation sauf une, la Compagnie Gé-
nérale des Colonies, qui a obtenu l'adjudica-
tion avec seulement 95 de majoration.
Devant ces résultats, le Gouverneur Général
de l'Afrique Occidentale a annulé les résul-
tats de l'adjudication.
Souhaitons, sans trop l'espérer, que malgré
la baisse du franc, M. Carde, qui défend
avec tant de vigilance les intérêts de sa co-
lonie, trouve de gré à gré, un entrepreneur
à meilleur compte.
Notre indifférence à l'égard
des choses coloniales
- 00
Depuis plus de quatre ans, un groupement
du Sud-Ouest de la France cherche à utiliser
deux usines importantes pour le débitage des
bois coloniaux et il n'a pas trouvé un cen-
time. Or, les usines sont en parfait état, à
proximité de notre grand port de la Gironde,
es commandes étaient faites à l'avance, et
les bois prêts à être fournis par la Côte
d'Ivoire ou le Gabon. C'était donc une affaire
de tout premier ordre. Pas un groupement
financier n'a répondu à l'appel des Borde-
lais 1
M. Ernest Haudos écrit dans les Annales
Coloniales du 17 mai 1926 que nous pourrions
recevoir davantage de bois coloniaux : l'Al-
,25 12 5 .000 tonnes de
lemagne a reçu en 1025 125.000 tonnes de
notre okoumé du Gabon, tandis que nous
n'en importions que 39.000. Et j'ajouterai
que sur la place de Paris, il est fort difficile
pour les ébénistes de trouver de l'okoumé
dont ils ont le plus grand besoin et quand,
par hasard, ils peuvent s'en pTocurer, ce n'est
qu'à des prix très élevés, presque inaborda-
bles.
Et alors, où en sommes-nous de cette fa-
meuse politique des bois coloniaux de M. l'in-
génieur Bertin et tutti quantif
Eugène Devaux
An conseil général de la Guadeloupe
--0-0--
En ouvrant le J5 avril dernier la première
session ordinaire de I9W du Conseil général
dont nous avons annoncé la dissolution par le
Gouverneur quatre jours après sa réunion, M.
Beurnier a prononcé un long discours dans le-
quel il a exposé la situation économique et les
difficultés financières de la Colonie.
Il a débuté ainsi :
« Il s'est écoulé trop peu clt temps depuis
la date de lu clôture de votre dernière session
pour que l'csé de la situation générale de
la Colonie que j'ni il vous présenter aujourd nui
m'enbaine à de longs développements.
Il se peut, toutefois, .ju.• l'examen de l'an-
portante question du relèvement des soldes dos
fonctionnaires, demeuré jusqu'ici en suspens et
dont le règlement s'impose de façon de plus en
ipflus pressante m'oblige a solliciter de votre
part un effort d'attention un peu prolonge. Je
m'on excuse dès maintenant auprès de vous.
Knvisagée au point de vue économique et
financier, la situation de la Guadeloupe ne
s'est pas, dans J'intervalle de ces deux sessions,
sensiblement modifiée. KLle appnrnit, au dobut
de cette année, soius le mémo aspect, favorable
dans l'ensemble, qu'elle a offert au cours de
l'exercice précédent., et d'une assez ¡)onguc série
d'exercices antérieurs.
L'Administration s'est fait un devoir, chaque
fois qu'elle en a eu l'ococsion, de vous signaler
le caractère ossontieMement instable de la pros-
périté commercialle et budgétaire dont a ainsi
bénéficié et dont bénéficie encore la Colonie.
Cette prospérité a sa cause unique dans les
hauts cours atteints ,par les produits d'exporta-
tion. Or, ces hauts cours dépendent de circons-
tances entièrement étrangères à d'action des
facteurs d'ordre local, et chacun sait que la
dépréciation du franc y contribue pour la plus
large part. »
Après» avoir insisté sur l'influence de la dôva-
lorisation de notre monnaie nationale et avoir
exposé la situation économique, il passe à la
question budgétaire - et il - dit :
« Les prévisions définitives inscrites, en re-
cettes et en dépenses, au budget du service
local pour 1926 - opérations d'ordre non com-
prises - se trouvent ainsi arrêtées au total
de 28.051.246 fr.
La différence entre cette som-
me et celle de 24.156.201
représentant le total des inscrip-
tions de même nature portées
nu budret de 1925, soit. 3.905.045
accuse l'aggravation des charges normales qui,
d'un exercice A l'autre, incombe à la Colonie.
Ainsi se vérifient les indications, suflisllm.
ment évidentes d'ailleurs par elles-mêmcs, que
l'ndmlntstrattan n'a cessé de donner, en ce qui
concerne l'inévitable et constant accroissement
de nos dépenses annuelles. la
Ce discours a été un long plaidoyer en faveur
du relèvement de la solde des fonclionnnircs.
Mois ce qu'il y a lieu de retenir, c'est qu'alors
que tes relèvements de taxes votés en novem-
bre par le Conseil général se chiffrent, fi 1 niil-
lion 89">.000 francs, il faut, des maintenant
envisager les dépenses suivantes : 3.000.000 pour
19S6, 3 autres millions pour le rappel de 1925,
A payer par acomptes, soit 6.000.000 de francs.
Le budget sem grevé d'une façon permanente
d'une augmentation de 3.000.000 de francs de
dépense de personnel. H est entendu que les
relèvements de solde, de l'avis du ministre, se-
ront provisoires .Mais yeffort a demander aux
contribuâmes n'en est pas moins considérable.
Avant de terminer son discours, le Gouver-
neur a parlé de l'application effective de la lé-
gislation sur les accidents du travail et de la
loi sur tes habitations a bon marché. 11 a rendu
hommage au développement de la mutualité
agricole et des œuvres de crédit agricole et 11
s'est félicité d'avoir la collaboration cordiale et
franche du Conseil général.
Pour avoir de la laine
-0.0--
Des éleveurs et négociants en moutons de la
région de Bordeaux importent des ovins du
Maroc qui ne sont livrés à la consommation
qu'après un séjour plus ou moins prolongé dans
les pâturages du pays.
A leur exemple, ou suivant, en tout cas. une
exceilente inspiration, des éleveurs de la région
d' Arles viennent de constituer un Syndicat qui
mettra en pâturage, dans la Crau, des moutons
mérinos originaires du Maroc, et qui procédera
à des croisements de mérinos d'Arles avec des
« barberins » de notre Afrique du Nord.
Les éleveurs provençaux se proposent essen-
tiellement d' accroître le rendement de la laine
des races ainsi améliorées.
C'est là une initiative qu'on ne saurait trop
louer.
Au Conseil d'Etat
Requêtes de Commis principaux
de la Trésorerie de la Martinique
Cette haute juridiction vient de rejeter les
requêtes de MM. Chartol et Xavier contre un
arrêté en date du 12 juillet 1923, par lequel
les ministres des Colonies et des Finances les
ont nommes ail grade de commis principaux
de 2° et de i"0 classe de la Trésorerie colo-
niale de la Martinique.
En statuant sur cette affaire, le Conseil
d'Etat a précisé les droits des intéressés ainsi
que ceux de l'Administration.
Cette décision de rejet a été prise pour les
motifs ci-après :
Le Conseil :
Considérant, d'une part, que d'après les
dispositions de l'art. 36 du décret du 6 avril
1921, lors de la première organisation du
personnel des trésoreries coloniales. « les no-
minations auroTii. lieu en vertu d'arrêtés in-
terministériels spéciaux (Finances et Colo-
nies) qu'il s'agisse de payeurs, de commis
piincipaux ou i!e commis Il; qu'il est entendu
que les nominations de MM. Chartol et Xa-
vier sont intervenues à l'occasion de la pre-
mière organisation du cadre de la Martini-
que; que dès lors, c'est régulièrement qu'el-
les ont été faites par arrêtés signés par les
ministres des Finances et des Colonies;
Considérant, (t'autre part, que si le décret
frécité dispose a l'article 36, que le chef de
a Colonv* réunir" la Commission de classe-
ment en vue des propositions à faire concer-
nant les grades et classes à attribuer aux
agents payés auparavant sur le fonds d'abon-
nement, et à l'art. 22, que la Commission de
classement comprend le plus ancien des
payeurs (ou, à défaut de payeur, le plus an-
cien des commis principaux) présent au lieu
où se réunit la Commission ; il y avait im-
possibilité matérielle à ce qu'il fût satisfait
à cette dernière prescription, à l'époque où
s'est réunie la Commission. ; dès lors. MM.
Chartol et Xavic net sont pas fondés a ?e
plaindre que la Commission qui a été formée
il la Martinique, et qui a fait de- propositions
pour le classement des requérants dans la
nouvelle organisation, ait été irrégulièrement
composée comme n'ayant oompri- aucun
membre du personnel. d;-.;; k:',;;. :l"J:-;: re-
quêtes doivent èti » ratées.
Arrêté du rréiet d'Oran attaqué
Cette haute juridiction vient de rejeter la
requête que le sieur Aïtsi Ali Hachimi avait
introduite, aux t;115 d'annulation d'un arrêté
du Préfet d'Oran en date du 14 janvier 1916,
le licenciant de ses fonctions d'interprète de
la commune mixte du Telagh.
Cette décision a été prise pour les motifs
ci-après. Ils doivent être connus des interprè-
tes intéressés.
Le Conseil., considérant qu aux termes
du paragraphe premier du décret du 16 sep-
tembre >9t4, « le fonctionnement des Consetls
« de discipline est suspendu pendant la du-
« rée des hostilités. », par suite, le requé-
rant n'est pas foncé à se plaindre de ce que
l'arrêtt du 14 janvier ioi6, par lequel le pré-
fet d'Oran l'a licencié de ses fonctions de
« Khodja 1), ait été pris sans l'avis du Con-
seil de discipline institué par l'art. r8 de
l'arrêté du Gouverneur Général, en date du
12 septembre 1896.
Dès lors, la requête dont s'agit doit être
rejetée.
LI Drii de la IInerature coloniale
-00
Le jury du prix de la littérature coloniale
s'est réuni, hier, sous ia présidence de M. Eu-
gène Brieux, membre de l'Académie française
pour décerner son prix annuel. Celui-ci a été
décerné, après plusieurs tours do scrutin, par
7 voix à M. Roland Lobel contre 6 voix ii M.
IIcrhnrt Will!. M. Roland Lehel, actuellement
Herbert Wild. l'instruction publique a Rabat, est
directeur de
l'auteur d'un beau livre d'érudition : « L'Afrique
ooeidentale dans la littérature française », d'une
Jecture agréable et captivante comme un ro-
man. H - renseignera les - Français - sur - les proues-
ses des anciens coureurs des mers et des mis-
sionnaires dans le passé, aussi bien que sur
tous les ouvrages les plus récents dus à nos
explorateurs et à nos techniciens. Il étudie tou-
tes les œuvres d'imagination qui ont eu pour
cadre l'Afrique occidentale. Vf. Herbert wild,
qui a passé un temps assez long dans les servi-
ces administratifs d'Indochine, a écrit un re-
cueil de nouvelles saisissantes : « Sous les re-
plis du dragon n, où se manifeste un talent réel
et puissnnt. d'écrivain. On doit attendre beau-
coup de ce romancier dans l'avenir.
--------
Les (axes télégraphiques coloniales
–0-0–
A partir du 20 mai courant, les coefficients
d'équivalence applicables au calcul «les taxes
télégraphiques et téléphoniques seront fixées
comme suit : A 4 francs dans les relations colo-
niales, y compris Cameroun et Teno lorsque les
télégrammes devront èire aeheminê.s : par la
voie T.S.F., pour toutes les colonies : pm' la
voie Dakar, pour l'Afrique Occidentale et l'Afri-
que Equatoriale française ; par la voie Dakar
ou vole T.S.F. ; cAbles, pour le Cameroun et
le Togo ; a C) fr. dans toutes les relations télé-
graphiques coloniales quand l'utilisation d'au-
tres voies que celles ci-dessus sera prévue.
La guerre au Maroc
00
Les opérations militaires et leurs résulta",
Chez les Beni Mestaras ,les Ouleds Khei-
roun ont fait leur soumission ; ils comptent
aoo familles. Les Ileni Immel sont consi-
dérés comme ralliés.
Sur le rosi ait du front frauçais le calme
règne.
Dans la zone espagnole, tes tribus de
toute la bande sud comprise entre le Ne-
kor et les Boni Taahene, comprenant no-
tamment les Boni Touzine, ont rendu leurs
armes. Le travail politique exercé dans
cette région permet d'espérer la soumis-
sion complète des tribus jusqu'à la mer
entre le Nekor et les Boni Said.
Les colonnes d'Ajdir, continuant leur
marche en avant, ont dépassé Temassint,
tfllt. le Nekor.
Du côté fiançais, on espère terminer
dans qudqu"s jours la piste reliant Mou-
!ay-A:n-Djeii;\iic ù Tizi-Uouzli, on passant
par !e Nador, ce qui facilitera beaucoup
les opérai ions futures.
On escompte une grosse action cette se-
maine. Le général Boichut parcourt le
front.
Un avion français a atterri chez les dis-
sidents, iii,is de Souk-el-Arba-de-Taourirt.
Nos partisans son' allés à son secours.
Les troupes espagnoles du secteur de
Melilla ont occupé, en coopération avec la
colonne française du général Dosse, le
Souk-''t-\!'ha-de-'!')i"uri!<, sur l'uuccl Ne-
kor. L'l' III\f' IIll n'a présenté qu'une faible
résistance.
-
A LA CHAMBRE
QUESTIONS ECRITES
Les tribunaux de Commerce d'Algérie
et des Colonies
M. Paul Uitinon, député, demande fl M. le mi-
nistre 0c la Justice ; f de vouloir bien donner
lu liste intégrule des tribunaux de commerce de
France et d'Algérie; 2* si les colonies et pays
de protectorat français ont également des tri-
bunaux de commerce ; 3* dans le cas de l'afllr-
mative, quels ils sont, iQuestion du 22 mars
1926.)
Hôponae. - Les tribunaux spéciaux de com-
merce d'Algérie sont les suivants : Alger, Bône,
Constantine,. Oran; 2* il résulte des renseigne-
ments fournis par M. le ministre des Colonies
que des tribunaux mixtes de commerce exis-
tent dans leq colonies suivantes : Nouvelle-Cn-
lédonie (décret du 26 novembre 18("Jti), établisse-
ments français de l'Oeéanie (décret du 31 dé-
cembre 1908), Indochine; Saigon, Hanoï, Hal.
phong (décret du 10 février 1921).
Les tarifs de pension
M. Flori, député, demande à M. le ministre
de la Guerrr si le temps passe aux colonies,
dans lo cadre d'un service local, par un offi-
cier de réserve iilularisé dans l'armée active
pendant la guerre, entre en ligne de compte
pour la liquidation de la retraite de cet ofli-
cicr i-unmit! < temps passé hors d'Europe » ;
t'n d'autres tenues, si l'oflicier dont il s'agit
ayant, par exemple, ly ans de services militai-
res et G ans de services o lumaux au compte
d'un gouv. rnoiue.U local ayant créé une caisse
de retraite E. 1'., A. U. F., Indochine ou
Madagascar;, est en divit de benélicier des ta-
rifs de pension prévus au tableau barème 3 an-
nexé à la loi du J i avril Iy24 (ofliciers ayant
accompli 0 ans hors d'ElIl"llpL ou en navigation).
iQucslion du 20 ivrd llttti.)
- Hci>onso. Itéponse négative. Toutefois, con-
formément aux dispositions combinées du
deuxième alinéa le l'article 32 de l'instruction
du 12 octobre ll>2i, de l'article U» du décret du
2 septembre 1U2A et de l'article 10 de la lot ilr.
y juin 1853, tes services civils rendus hors d'Ki.-
rope par l'intéressé doivent être comptes pcjr
moitié en sus de leur durée effective.
Lois, Décrets, Arrêtés
0 0
Décret du 12 mai 1926 rendant applicable à
l'Algérie la loi du 24 décembre 1^25 éle-
vant le taux de la compéte iii>c en dernier
ressort des conseils de prud'hommes.
Décret du 12 mai 1926 maintenant en mis-
sion temporaire un sénateur en qualité de
haut commissaire de la République en
Syrie et au Liban.
Aux tenues de ce décrut, M. de Jouvenel
(Henry), sénateur, aneien minir-tre, est main-
tenu en mission temporaire, conformément
aux dispositions île l'article y, paragraphe
2, de la loi organique du 3o novembre 1*7.")
haut commissaire de la 11
en Syrie et au Liban.
y. 0. du lô mai U»20.)
Arrêté du 15 mai 1926 fixant le prix d'achat
des alcools provenant de la distillation de
la betterave récoltée en Algérie pendant
la campagne 192H926
Aux termes de cet arrêté, le prix d achat)
par l'Etat de l'alcool provenant de la distilla-
tion de la betterave, récoltée en Algérie pen-
dant la campagne 1'J:?5-1"lj est lixé ;i 22d
francs l'hectolitre d'alcool pur, mesuré <\ la
température de l."> degrés ivntigiades, pour
les alcools reetiliés. et à 210 fr. l'hectolitre
d'alcool pur, mesuré à la température de 15
degrés centigrades, pour les llegmes titrant
plus de 90 degrés C.ay-Lussac.
Pour les alcools reetiliés, les prix s'appli-
quent i\ l'ensemble de la production, tant c n
alcool bon goût qu'en alcool mauvais goût.
La direction des poudres services des al-
cools) lixera tes condition-; d<* î-'ivPo et :è.
plera les condition-, de pnvement, dYmmaga-
sinement et d'enleveiui-nt (les alcools « t géné-
ralement toutes les questions de détail soule-
vées par l'application du présent, arrêté.
Décret du 11 mai 1926 approuvant des arrê-
tés du gouverneur général de l'Afrique oc-
cidentale française portant ouverture de
crédits supplémentaires au budget géné-
ral et au budget annexe de 1 exploitation
du chemin de fer de Conakry au Niger
(exercice 1925)
Décret du 4 mai 1926 étendant à l'Afrique
occidentale française la loi du 6 février
1895 modifiant l'article 549 du code de
commerce et la loi du 17 juin 1919 mo-
difiant l'article 2101 du code civil et l'ar-
ticle 549 du code de commerce.
Arrêté du 12 mai 1926 portant la proportion
des agents détachés à la trésorerie du Ca-
meroun à la moitié des vacances se pro-
duisant dans le cadre local.
(J. 0. du Ifi mai 1920.)
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