Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-05-14
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 mai 1926 14 mai 1926
Description : 1926/05/14 (A27,N74). 1926/05/14 (A27,N74).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63971213
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. No 74 - olz NUMERO :fOG8NTIIUB - - - - t YRNDIUÎDÎ SOI Il, H MAI 10M
Les Annales Coloniales
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1 JOURNAL QUOTIDIEN
La ARTICLES PUBLIÉS PAR "LM ANNALES COLONIALES" SONT LA HtOHMMt
EXCLUSIVE DU JOURNAL
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DIReCTEURS: MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAULT
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( EtrGAtI. 120. 31.
Oaribontoi tow I– Iwm– d» p–U et cà« let pfiaetpMz Ubrekm 1
L'avenir des noirs
Les noirs méritent-ils le mépris de ceux qui
les considèrent comme une race inférieure, des-
tinée à rester éternellement dans cette demi-mi-
sère morale et matérielle qui est actuellement
leur sort, ou bien sont-ils analogues aux blancs
et susceptibles comme eux d'atteindre un degré
Mevé de civilisation ? La première opinion
compte de nombreux partisans tblt la plupart
n'ont pu franchi la limite de leur propre pays
et ne témoignent que d'une curiosité émoussée
pour les civilisations autres que la leur. La
eeconde est soutenue par un grand nombre de
voyageurs, de savants qui ont vu les noirs de
près, les ont étudiés, ont ressenti de la sympa-
thie pour eux et rendent hommage à leurs qua-
lités.
M. Del a fosse, professeur à l'Ecole des
Langues orientales et à 1" Ecole coloniale, est
parmi ces derniers. Il vient de publier son sen-
timent dans un article 4e l' Europe flouoellc,
où il expose quelques-unes des idées qu'il se
propose de développer dans un* ouvrage consa-
cré à la race nègre et qui doit paraître sous
peu.
M. Delafosse a séjourné pendant de longues
années comme administrateur colonial au mi-
lieu des peuples dont il parle. Il les a connus
et les a aimés. Il a été frappé de leur vitalité.
Pendant de longs siècles, les noirs ont été iso-
lés des deux grands foyers de civilisation qui
rayonnaient sur le monde : le foyer méditerra-
néen et le foyer de l'Extrême-Orient.
Les rapports que l'extérieur entretenait avec
eux n' étaient que des rapports de guerre. Les
Egyptiens ne pénétraient dans le Soudan que
pour aller y chercher des captifs. Les Cartha-
ginois. les Berbères, les Phéniciens se bornaient
à faire avec eux quelques échanges. Et les Ro-
mains continuèrent la tradition de cette double
tradition.
Les relations ne furent i..,1 modifiées par les
Hécouvertes maritimes, elles furent même ag-
gravées en ce sens que les Européens qui abor-
dèrent la côte occidentale de l'Afrique n'eurent
d'autre but que de se procurer des esclaves des-
tinés aux plantations et aux mines des deux
mriques. Les négriers de tous pays inon-
dèrent la côte d'alcool et d'armes à feu. La
conséquence lut le développement de l' alcoo-
lisme et 1 intensification de la guerre civile.
L'un et l' autre décimèrent la race et auraient
dépeuplé le pays si on n'y avait mis fin au cours
du XIX. siècle. Tels furent, jusque vers 1840,
les contacts des pays noirs avec les civilisations
étrangères. Il Il est remarquable, écrit M. De-
lafosse, que les nègres africains aient résisté à
tant de maux rassemblés : le seul fait qu'ils
existent encore après dé si longues et si lamen-
tables vicissitudes atteste tout au moins à leur
avantage une étonnante vitalité. n
Aussi bien, cette vitalité s'est-elle manifes-
• tée dans les différents domaines de l'activité
humaine. Sans le aecours de l'étranger, par leurs
propres moyens, ils se sont créé les rudiments
d'une civilisation agricole et industrielle. Ils ont
inventé l'art de faire du feu et ont su l'appli-
Quer aux multiples usages de la vie quotidienne.
Ils ont, cultivé les céréales, domestiqué les ani-
maux, travaillé les métaux et tissé des vête-
ments,
Ai< x6 et au XIe siècle, dans le Soudan,
re sont constitués de puissants empires qui éten-
daient leur suzeraineté jusque sur les tribus du
Sa hara occidental et dont les chefs traitaient
d'égal à égal avec les rois de Portugal et les
sultans du Maroc.
Parallèlement, se développait spontanément
son art indigène dont les bronzes du Benin cons-
tituent « l'une des plus étonnantes manifesta-
tions ». Au même moment, les Vaï de la cote
occidentale et les Bâmou du Cameroun inven..
taient « de toutes pièces des systèmes originaux
d' écriture, à l'instar des peuples que nous con-
sidérons comme les pères lointains des civilisa-
tions les plus avancées H.
« Ces faits, ajoute M. Delafosse. détruisent
des théories qui voudraient établir l'imperfecti-
bilité des races nègres puisque celles-ci ont pu.
livrées à leurs propres moyens, atteindre un ri-
veau de civilisation comparable à celui des peu-
ples de race blanche à un moment déterminé. »
Que les noirs soient perfectibles, nous ne
saurions le contester, et des exemples trop
nombreux se présentent à nos yeux pour qu'il
soit raisonnablement possible de soutenir le
contraire. Mais en revanche, je ne suis pas aussi
sûr que le savant dont j' analyse le travail, que
les peuples d'Afrique aient été de tout temps,
et jusqu'à une époque récente, privés de tout
rapport avec l'extérieur.
Les problèmes relatifs à l' origine et à la filia-
tion des civilisations sont encore peu connus.
Souvenons-nous des thèses successives qui ont
été émises et ont prévalu au sujet de la nais-
sance de la civilisation grecque, eb rappelons-
nous combien les découvertes archéologiques
faites depuis vinpt-cinq ans en Crète ont modi-
fié les théories qui paraissaient les mieux éta-
blies.
Le climat lui-même de l'Afrique, à des
époques qui, du point de vue géologique, sont
relativement rapprochées de nous des cons-
tatations faites au Sahara et dans le désert de
Kalahari paraissent l'établir a subi des mo-
difications qui ont eu sans aucun doute des ré-
percussions sur les relations avec l' extérieur.
Au reste même, si la thèse de M. Delafosse
était complètement exacte, l'exemple des noirs
t ne serait pas le seul du genre. Les Européens,
quand ils abordèrent le Continent américain, y
trouvèrent une civilisation dont la splendeur les
surprit et qui était tout à fait originale.
Ces constatations et ces réserves ne tendent
nullement à contredire la thèse générale de la
perfectibilité des noirs. M. Delafosse nous en
citait des cas trop topiques pour que les hommes
de bonne foi puissent ne pas être convaincus.
C'est notamment la création, au XIve sièfJe, à
Tomlbouctou, sous l'influence de quelques Mu-
sulmans instruits venus de l'Afrique du Nord,
d'un centre universitaire et d'un foyer intellec-
tuel où l'on vit éclore une littérature arabe ap-
préciée des orientalistes. Ce mouvement a subi
des vicissitudes, mais ne s'est pas interrompu,
et récemment notre auteur recevait « d'un ma-
rabout de Matam appelé Moussa Kamara une
sotte de volumineuse histoire des peuples noirs
dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle
prouve de la part de son auteur une surprenante
érudition ».
Voilà ce qu' a donné dans le domaine intel-
lectuel l'influence étrangère. Elle n' a pas eu
des résultats moins remarquables en ce qui con-
cerne l' architecture. Et M. Delafosse, désireux
de convaincre ses lecteurs, énumère de nom-
breux exemples dont la valeur ne saurait être
mise en doute.
L'influence européenne n'a pas été moins fé-
conde et moins heureuse. Il suffit, pour s'en
convaincre, de comparer la civilisation des peu-
ples du Sénégal ou du Dahomey telle que nous
la décrivent les voyageurs du XV* ou du "XVIIe
siècle à celle du milieu du siècle dernier. Les
efforts faits dans les colonies anglaises et fran-
çaises en vue de développer l'instruction ont
donn é des résultats qui sont pour le moins en-
courageants.
La race noire peut donc, sous l'action d'une
civilisation plus avancée, atteindre un niveau
intellectuel et moral plus élevé. Mais dans quel
sens doit se faire cette évolution ? Les deux
civilisations qui entrent en contact sont fort éloi-
gnées l'une de l'autre par le degré de dévelop-
pement auquel elles sont respectivement par-
venues : c'est lé contact de la civilisation euro-
péenne du xxe siècle avec une civilisation afri-
caine correspondant à une civilisation euro-
péenne du IXe siècle. Et encore la comparaison
n'est-elle pas complètement exacte, puisqu'il
ne s'agit pas de peuple de même race, parlant
sinon la même langue, au moins des langues
ayant entre elles quelques liens de parenté. La
mentalité n'est pas la même.
De là la difficulté du problème qui se pose
et que les peuples colonisateurs doivent résou-
dre sous peine de faillite.
Les systèmes proposés peuvent se ramener à
trois. Les uns conseillent de laisser aller les
choses au gré des événements, en d'autres ter-
mes, de ne pas se préoccuper de la question :
tirer parti des richesses du pays et ne s' inté-
resser à l'état moral des habitants que dans la
mesure où il peut être utile de le faire. C'est
le régime de l' exploitation pure et simple, c'est
aussi la négation de ce qui peut apporter à la
colonisation une de ses justifications.
D'autres préconisent l' assimilation, c' est-à-
dire la substitution de notre civilisation à celle
des indigènes. Cette thèse, on en aperçoit sans
difficulté les raisons profondes et qui témoi-
gnent de l'estime dans laquelle nous tenons nos
diverses institutions, mais elle est d'une appli-
cation sinon impossible, tout au moins fort déli-
cate et peut être dangereuse. Les quelques
exemples individuels que l'on cite ne peuvent
servir de base à une politique qui doit intéres-
ser la masse entière.
Il ne saurait, certes, être question d'inter-
dire l'accès de notre civilisation aux hommes de
couleur, niais, à supposer que ce soit possible,
« jeter sur 1" ensemble des populations négro-
africaines un vêtement d' européanisation, ce
serait un désastre pour elles comme pour nous,
car, au lieu de les élever sur l'échelle de la
civilisation, cette opération aurait pour consé-
quence de détruire en elles toute espèce de civi-
lisation en renversant leurs institutions sociales
sans les remplacer par autre chose que le néant.
D'Africains attardés mais organisés, nous au-
rions fait de simples caricatures d'Européens ».
Il reste alors un troisième système et qui con-
siste à éduquer l'Africain « en vue d'une vie et
d'un travail efficace à l'intérieur de son milieu
naturel et sur la base des facultés et du génie
de sa propre race et d' en faire un membre utile
de sa propre collectivité ». En d'autres termes,
il s' agit d'instruire les Africains, d'améliorer
leurs conditions de vie matérielle et morale,
sans porter atteinte à leur personnalité raciale.
De ces trois systèmes, le premier est à négli-
ger. M. Delafosse se prononce pour le troi-
sième et justifie son choix par des raisons qui
impressionnent. A la vérité, les deux derniers
ne me paraissent pas s'exclure absolument. Ils
peuvent se combiner, mais cela est affaire de
temps et de mesure. Il ne saurait être question.
à l'heure actuelle, d appliquer le second, mais 1
un jour viendra fort probablement où il sera
utile pour les indigènes de s'imprégner de la
civilisation européenne. L' avenir de l'humanité
ne nous apparaît pas, malgré le développement
des moyens de communication qui rapprochent
les peuples, dans le triomphe d'une seule civi-
lisation, mais dans la co-existence de civilisa-
tions variées exerçant à des degrés divers, il est
vrai, leur influence les unes sur les autres. Ce
serait la variété s'alliant à l'harmonie.
Henry Fontcmicr,
lh.'pt. du Cantal,
Des colonies
pour l'Allemagne ?
--0-0--
Périodiquement la question de la
cession des colonies à VAllemagne
revient depuis le stufide traité de
Versailles. Comme il est naturel. au cours de
ces débats qui ne sont que provisoirement
académiques, il est naturel que ce soit la voix
de VAllemagne qui se fasse le plus entendre.
Le docteur Schaeht et les associations co-
loniales allemandes réclament à cor et à cris
des mandats sur quelques-unes des anciennes
possessions africaines et océaniennes du
Reich,
A ces réclamations la Francfurter Zeitung
- qui n'est pas un journal communiste
répondait le 18 avril dernier Par un article
d'une justesse indiscutable.
Le I)r Schacht place en tête de ses argu-
ments la phrase : Dans un pays aussi peu-
plé et industriel que l'Allemagne, il est im-
possible de poursuivre une politique saine
sans colonies. Cette phrase elle-même est-
elle fondée? Non, si l'on se reporte à la si-
tuation d'avant-guerre. On doit reconnaître
que les colonies allemandes ont, dans leur
ensemble, jusqu'en 1913, joué un rôle très
modeste dans l'économie mondiale. Nous
pensons que le Dr Schacht a repondu trop
facilement à la question. Le nombre total
des Allemands dans les protectorats se mon-
tait à 24.000 têtes, au début de 1913. dont
12.300 dans l'Afrique Sud-Occidentale alle-
mande, 4.100 seulement dans l'Afrique Orien-
tale allemande, et 4.300 à Kiao-Tchéou.
Même si l'on admet que ces chiffres étaient
seulement un début, que tout le possible
n'avait pas été fait, leur peu d'importance
indique cependant qu'on doit se garder
d'une appréciation exagérée. Vraisemblable-
ment, nous trouverons actuellement des pays
de colonisation plus facilement dans notre
propre pays que dans les colonies africaines,
dans les territoires non habités de l'Alle-
magne de l'Est, ainsi que dans d'autres con-
trées du reste de l'Allemagne qui peuvent
être mieux exploitées. En Prusse Orientale.
- on -- compte seulement 58 - habitants par kilo-
mètre carré, dans le Mecklemburg-Schwe-
rin 50, et dans le Mecklemburg-Strelitz 36.
Il y a vraiment là encore des provinces à
conquérir paisiblement sans se heurter à tous
ces graves obstacles à l'extérieur. Car dès
qu'on regarde sérieusement la situation ex-
térieure, la question suivante se pose : Où
seraient situées et de quelle sorte seraient
ces colonies que nous pourrions d'ailleurs
avoir en vue ? Nos anciennes possessions sont
partagées et ce n'est que difficilement que
nous pouvons compter sur le retour de celles
qui ont le plus de valeur. Nous voulons
seulement, pour le moment, jeter ces idées.
A coup sûr. le sentiment de beaucoup s'y
opposera. Mais c'est précisément pourquoi il
est indispensable de les poser clairement, car
elles sont irréductibles et exigent une ré-
ponse avant qu'une décision soit prise.
Le s arguments de la Gazette de Francfort
se liowent et, il faut le déclarer, ils valent-
plus, économiquement parlant, pour l'Alle-
magne que pour nous. 7/Allemagne a d'hlor-
mes colonies sans drapeau aux Et as-Uni s,
près d'une dizaine de millions d'originaires
d'outre-Rhin, qui défendent, la tradition alle-
mande et conservent le souvenir de la mire
l'alrie. Il en est de même des Allemands de
Sao Paulo ct.de Saut os au Brésil et des Alle-
mands de V Argentine ct du Chili. A
la culture germanique ils joignent Vamour
de tout ce qui est germain et sont des clients
de choix pour les produits industriels de VAl-
lemagne.
Cette clientèle-là, nous Français, ne l'avons
nulle part, ni au Canada, ni en Tousianc,
ni en Floride car les liclls sont depuis trop
longtemps desserres entre ces pays et nous.
Quant au peuplement, il y a des terres en
Allemagne ct dans les pays limitrophes, plus
riches à coloniser que dans les pays tropicaux
oh VAllemagne avait entre 1880 et 1914
planté son drapeau.
Bref, au Point de vue impérial et en JOll-
venir de ce qui a été fait par ses pionniers
dans l'est africain ct en Nouvelle-Guinée,
V Allemagne peut revendiquer ces pays
cela s'explique aisément. mais ils ne sont
indispensables ni à sa surpopulation, ni à
son expansion économique.
Marcel Ruedel
- ; 1
Le naufrage de 4< l'Afrique
Déclarée responsable du naufrage du pa-
quebot Afrique, où périront iprfa du; 8(10
passagers, la Compagnie des Chargeurs
Jtoinis avait proposévement en abandonnant aux familles des
morts le navire qui, par soixante-dix mè-
tres, git au fond de la mer et qu'elle-même
n'avait pu renflouer.
Les avocats qui avaient obtenu la déci-
sion rendue sous la présidence de M. le
premier président Gazeau, Me Albert Cré-
mieux, du barreau de Paris, et Me Laparra,
du barreau de Bordeaux, s'insurgèrent con-
tre la proposition dfportèrent l'incident devant la Cour de Rouen
qui a rejeté, dans un arrêt longuement mo-
tivé, la proposition de la Compagnie des
Chargeurs Hêunis.
TAUX DE LA PIASTRE
-0-
Lr. 11 mai, le taux de la piastre étntt le eul.
vnnt A Saigon sur Paris T. T. 18 10 ; Paris
vue, 18 15.
Voici également, A la date du 11 mni. le taux
des nchnts à terme de la piastre à Saïgon Mib
Paris : 8 jours, 18 ai : 30 jours,18 95 ; 60 jours,
19 05 : 90 jours, 19 15.
'L 1.. f
: La co l onisation française
,: en Tunisie
0 0
I ï Depuis la fin de la guelfe, l'Administra-
Mon tunisienne s'était donné comme pro-
rmme d'installer mille familles françaises
l dix années dans la Régence. A la fin de
première période quinquennale, la Direc..
tion Générale de l'Agriculture à Tunis avait
ailoti 121.000 hectares, y compris 32.000
igetares de terre à planter dans le Sud, et
créé 577 lots de colonisation.
- La seconde partie du programme est en
pleine réalisation.
Les décrets successifs qui ont réglé la ma-
tière ont établi des catégories de privilégiés
(élèves de l'Ecole d'Agriculture de Tunis,
ouvriers agricoles, demandeurs qui s'enga-
gent à s'installer personnellement sur leurs
lots et exploiter directement la propriété
pendant dix ans, pères de familles nombreu-
ses d'au moins quatre enfants vivant sous
leurs toits et à leurs charges, etc.).
En outre, les candidats colons doivent jus-
tifier des capitaux nécessaires pour mettre en
valeur leurs lots et il est tenu compte de
leurs connaissances agricoles.
En même temp, les techniciens s'assu-
rent que la mise en valeur est bien réalisée,
que la terre reste entre des mains françai-
ses et, d'autre part, une organisation de cré-
dit agricole permet aux colons de pouvoir
fburnir le maximum de labeur dans le mi-
nimum de temps nécessaire.
Toutes ces mesures semblent bien avoir
eu pour effet d'asseoir solidement la coloni-
sation française dans toute la Tunisie, et
d'assurer sa qualité par un choix très strict
des candidats colons. Les services adminis.
tratifs qui les ont prises et appliquées méri-
tent la reconnaissance de la métropole.
L'affaire du Sidi-Ferruch
Les individus auTêtés à Algcr, comme
complices des embarquements ('\tond'œt,inK
& bord du Sidi-Fcriiich, ont été amenéb
civant-hier à Marseille.
Ils ont {"Ii-mis -à la disposition de M.
Jlouis, juge d'instruction, qui les a confron-
tés aujourd'hui avec les matelots et chauf-
feurs arrêtés à boni du Sidi-F'crrucl¡.
.11
,i Vins français et nos nord-africains
i •––
"n Confédération générale des Vignerons
de France n, on le sait, émis récemment un
venu demandant- que l'entrée des vins d'AI.
gérie en France soit contingentée comme
celle des vins tunisiens. L'Algérie ne de-
vrait. pas exporter en France plus de 7 mil-
lions d'hectolitres de vins !
Les colons algériens commencent ii
s'émouvoir vivement, de cet élal d'esprit. de
nos viticulteurs du Midi. La presse d'Algé-
rie fait observer pourtant que le consomma-
teur de France, qui sait ce (pie valent les
vins d'Algérie, n'admettra jamais celle limi-
tation, dont la première conséquence se-
rait une hausse des prix. Au surplus, il
faudrait une loi pour en arriver là, et elle
ne serait pas votée aussi aisément qu'on
le pense. Kn outre, contingenter les vins
nord-africains, c'est faire le jeu des vins
d'Espagne et d'Italie.
Les colons d'Algérie sont, du reste dispo-
sés i. se défendre avec vivacité. 11 y a Fl
évidemment un problème qui doit attirer
sans relard l'attention des Pouvoirs pu-
blics.
La Puce de mer
L'ingénieur russe de Gasenko, avec son hy-
droglisseur surnommé la Puce-de-Mer, a quitté
hier matin, à 9 heures, le port de Frioul pour
Barcelone et Oran, où il comptait arriver le
loir.
M. Gazenko poursuivra sur Dakar, Natal et
Rio-de-Janeiro.
-60.
L'AVIATION COLONIALE
Madrid-Marseille
Les aviateurs espagnols Gallarza et Lo-
rida sont arrivés le 11 mai à Aparri [Iles
Philippines), venant de Macao. Ils en re-
partirent aussitôt pour atteindre au Camp
Nicolas (A 15 kilomètres au S. d'Aparri), le
terminus de leur remarquable voyage.
L'île Apparri est situé non loin du cap Kn-
gano, au nord de l'île Luçon.
Madrid-Manille
Les aviateurs portugais sont, arrivés il
1 Macao et vont repartir pour leur dernière
étape.
Nouveau raid de M. Pinedo 1
Le commandant de Pinedo vient, d'arri-
ver à Home, afin de lixor l'itinéraire de son
prochain raid autour du monde.
Le célèbre aviateur aurait l'intention do
partir du pont. Marguerite, sur le Tibre,
e'est-il-dire de l'endroit même où il amerrit
au terme de son raid Italio-Auslralie-Jupon-
Italie.
Il se dirigerait ensuite sur Hareelonne et
Casablanca
A LA SOCIETE DE GEOGRAPHIE
DE MARSEILLE
Le cinquantième anniversaire (le la Société
Géographique Ic Marseille sera présidé ,par le
maréchal Lyautey.
-
A l'Académie d'Agriculture
-0-0--
Les coloniaux ne sont pas en faveur
L'Académie d'Agriculture a élu membre
non résident M. Couderc, viticulteur à Au-
benas, par 30 voix contre 9 à M. Yves
Henry, directeur de l'agriculture en Indo-
chine.
Dépêches de l'Indochine
Revue de troupes
Le 9 mai, à l'occasion de la fête nationale
de Jeanne-d Arey eut lieu à Hanoï une bril-
lante revue des troupes de la garnison en
présence des autorités et d'une nombreuse
assistance européenne et annamite.
Concours d'endurance
Concourant pour l'épreuve d'endurance
lIanol-IJUé et retour, organisée par le
u Courrier 'Automobile », la voiture Berliet
12 IIP (construction en série) pilotée par
Dessier et Bumeval, du garage Aviat après
être partie samedi après-midi, a effectué
le parcours aller-retour en 25 heures 12 mi-
nutes, soit à la moyenne horaire de 52 kilo-
mètres 120.
Au port de Saïgon
Le croiseur japonais « Nagara » est ar-
rivé le 10 mai au matin, venant de Ma-
Uoung.
Le cours du riz
00
11 mai
SAIGON
(les 100 kilos en piastres)
Riz n* 1 25 oyo brisures 111 20
niz nO 2 40 0/0 luisure.s 105 70
Ri/. n° 2 50 0/0 brisures 100 20
Drisurcs nO 1 et 2 H5 50
Brisures n° ,i et 4 73 r><►
Farines 29 NO
Paddy Vinb-Ivoiig (jo 50
Paddy (jo-Cnng (13 JI
Paddy Baixau 02 50
Paddy line-Lieu (.13 Il
Coprah (les 100 kilos1) 1S 50
HANOI
(Cours moyen (le la semaine précédente
fob Ualphong-France en piastres par
100 hilos.)
Riz Tonkin 15/25 brisures 10
nixTont\in,si)ns~w-isutc<-;. ineoté
Riz Tonkin 25jVJ U/0 hl'isures 10 m
Riz Tonkin, 25/15 0/0 brisures 10 45
Maïs .roux r, J
(Par dé pèche Indopacifi.)
@toi
Académie des sciences coloniales
0-0-
Le général Archinard a offert ù l'Académie,
réunie sous la présidence du maréchal Franchet-
d'Esperey, quelques lettres du lils a'Almuuiou,
portant son cachet, et une lettre intéressante
de Lapenine, datée d'Adrar 1U07.
Il a été ensuite donné lecture d'une note de
M. Klobukowski, qui rappelle, il l'oecusion du
récent, accord anglo-italien sur l'Ii'éiiopie, les
conditions de l'accord tripartite de 1UOC qui se
trouve siolé en f.n'i.
M .Marcel ( >li\ier, (ioiivcmeur (îénéral de Ma-
dagascar. lit ensuite un exposé impressionnant
de la politique qu'il suit en s'elforçiml do met-
tre en harmonie la doctrine et les faits. En ter-
minant M. Nîarce] Olivier a préconisé une poli-
tique coloniale il grandes vues, il grands eflorts
et a grands moyens d'action.
Le Conseil Général de la Guadeloupe
a été dissous
--0-0-
Il y a quelque quinze jours, le Conseil
général de la Guadeloupe avait été dissous
par le Gouverneur.
Les informations venues par le dernier
courrier donnent a ce sujet quelques préci-
sions.
Le Conseil général, composé de trente-
quatre membres, comprenait dix-sept parti-
sans de M. Candace et autant de partisans
de M. Boisneuf.
La voix prépondérante du président don-
nait la majorité au parti Candace.
Majorité assez instable puisqu'il suffisait
de l'absence d'une seule personne pour trans-
former cette majorité en minorité. Toutes les
délibérations étaient devenues impossibles.
L'est ce qui advint a 1 ouverture de la ses-
sion d'avril. Un beau matin il y eut en
séance treize partisans de M. Candace con-
tre seize partisans de M. Doisncuf. Ces der-
niers, fort de l'immense majorité des élec-
teurs de l'île derrière eux, profitèrent de l'oc-
casion pour déposer sur le bureau une de-
mande en dissolution de l'assemblée.
Le président renvoya la discussion de cette
motion à la séance de l'après-midi et s'em-
Fressa d'avertir ses amis. Ils répondirent à
appel et, quand s'ouvrit la deuxième séan-
ce l'assemblée était au complet.
Mais il y eut une surprise. La discussion
prévue fut remplacée par la lecture pure et
simple d'un arrêté portant dissolution de
I l'assemblée et fixant au 14 mai les prochaines
Clectlons.
M. Beurnier, Gouverneur de l'île, qui a
succédé à M. Jocclyn-Robert et jouit de la
haute protection de M. Henry Bércnger, sé-
nateur de la Guadeloupe et ambassadeur de
France à Washington, a considéré qu'il était
naturel de procéder comme en France et de
dissoudre une assemblée dans laquelle deux
partis aussi violemment hostiles sont en for-
ces égales.
Il avait fixé au 16 mai prochain les nou-
velles élections.
Mais le court délai accordé ne permettait
pas aux amis de 1\1. Graticn Candace de
s'organiser. Aussi, M. Léon Pcrrier ne goûta
pas cette façon cavalière de brimer le dé-
puté de la Guadeloupe et rapporta l'ar-
rêté fixant au 16 mai la date des nouvelles
élections. Elles auront lieu à une date qui
sera ultérieurement fixée d'accord avec M.
Candace.
En attendant, le ministre des Colonies a
invité le Gouverneur neurnier à rentrer en
France par le plus prochain courrier pour
s'expliquer. M. Beurnier ,,<,ra en France à la
fin de ce mois.
On se souvient qu'au temps de M. Dala-
dier, M. Jocelyn-Robert, Gouverneur en ce
temps-là, avait été rappelé et obligé de quit-
ter ses fonctions de gouverneur pour avoir
molesté le suffrage universel au profit de M.
Gratien Candace dont il était la créature.
La conlributlon volonlalre
00
Le Comité de propagande institué au mi-
nistère des Colonies adresse l'appel ci-des-
sous aux populations des colonies, pays de
protectorat et territoires sous mandai de
lu France.
En instituant, pour ulléger les charges de
l'Etat, une contribution volontaire, les Pouvoirs
publics viennent de taire uppel au devuir civi-
que de tous les Francs. C'est toutelois avec
une pleine liberté d'action que le versement de
cette contribution doit s'accomplir, chacun se
décidant selon sa conscience, en dehors de
toute contrainte.
Pour justifier à vos yeux ce devoir nounulJ.
il nous suffit de vous rappeler que la force de
notre Patrie réside avant tout dans cette unité
nationale qui a lié pour toujours les Fronces
d'oulre-mer à la France d'Europe,
La frontière de la métropole fut violéo et
aussitôt, des pays les plus éloignés, des posses-
sions les plus diverses, les populations qui sont
unies il la France tinrent à honneur de parta-
ger avec elle le péril et de s'élever avec elle
jusqu'au sllcritice.
Ces jours d'épreuve sont finis, mais c est
encore défendre la France que de lui apporter
une contribution volontaire dont le produit doit
atténuer en partie une dette publique que la
guerre a rendue si pesante.
Tous ceux qui vivent hors d'Europe 1\ l'abri
(le notre drapeau auront maintenant encore,
nous en nvons le ferme espoir, le sentiment
de l'unité nationale et (,,"pondro!)t à l'appel de
la France, quels que soient les liens qui les
attachent à elle et. quelle que soit la nature de
la protection qu'ils en reçoivent.
Jamais ces Franccs lointaines n'ont tiré de
leurs ressources naturelles un meilleur parti ;
jamais les entreprises 11e s'y sont mieux déve-
loppées ; jamais le commerce n'y a été plus
actif. La Métropole est Hère de cette prospé-
rité ; elle y puise un réconfort pour le présent,
en même temps que pour l'avenir elle y trouve
de belles et légitimes espérances. Mais tOIl
ceux (pli en bénéficient se feront un devoir de
souscrire 11 la contribution volontaire dont la
loi vient de consacrer le principe. Ke mouve-
ment des changes ne les a pas atteints aussi
gravement que nos compatriotes IT'¡';lIrnr'(',
quand il ne leur a pas été nettement avanta-
grllx. Ils n'ont pas, jusqu'à ce jour, dans des
pays où t]es budgets se sont équilibrés facile-
ment. subi les charges fiscales dont les contri-
buables de France connaissent tout le poids.
C'est donc, a eux, Européens ou Indigènes,
c'est aux collectivités on aux personnalités qui
les représentent que nous nous adressons.
C'est un appel à tous ceux, sans exception,
qui trouvant sous l'égide de la France l'ordre et,
la sécurité, ont édilié des fortunes que nous
nyons défendues et, protégées comme une part
du patrimoine national.
Mats il faut laisser juges de leur effort per-
sonnel tons les humbles qui pourvoient avec
peine fi leurs besoins journaliers, qui les déve-
loppent lentement, qui 11e pourraient compren-
dre. ni dans ses caïises. ni dans ses effets, le
trouble passager des finances publiques et trop
vite confondraient avec, un tribut supplémen-
taire un concours qui doit demeurer spontané.
La conscience d'une intime solidarité entre
nos divers territoires fera apparaître qu'aider
ta Métropole à surmonter une crise, c'est ga-
rantir la santé financière des colonies elles-
mêmes. f.à encore le devoir se confond aveo
l'intérêt bien entendu.
Aussi, tous ceux qui, nés dans les Franees
d'outre-mer. ont vu se transformer leur exis-
tence sous une action civilisatrice et généreuse,
tous ceux qui s'y sont établis pour y benélieirr
de la paix française, tous ceux de nos compa-
triotes enlin qui y ont créé et développé des
entreprises entendront-ils notre appel. Nous en
avons pour garants le loyalisme, la clairvoyan-
ce, le dévouement patriotique qui les ont-tou-
jours guidés et qui vont les unir une fois de
plus dans un même élan pour la France.
Le marché de l'ivoire à Anvers
La deuxième vente tiiiiie-stuelle tenue les 2S,
L'!l < t :tu a\ 111 à Anvers coinpreuai'. :
.W.KV.t kilos Congo dur, dont on a vendu
42.201 kilos; 11.Mil 1/2 kilos Congo doux, dont
oil il 1,2 kilos Angola,
iloiitun a vendu 't.l.">2 kilos ; 12.Mi"> kilos Alnque
Centrale, dont on <1 vendu Vi.j.iO kilos ; 2.l\>
1/2 k. Soudan dur, n'ont on a vendu I.'i2» kilos ;
I1.0Sl kilos Soudan doux, dont oit u vendu 1.02't
kilos; 71ï kilos Alriqne ( mentale, dont on L
vendu r» 1M kilos; 12 1,2 kilos Afrique Orientale
doux, dont ou a vendu 12 1,2 kilos ; hi 1,2
Siaiii, dont on a vendu lti 1,2 kilos ; U7 Dents
d'hippopotames, dont on a vendu 127 kilos;
soit : '.i-LiS."> 12 kilos, dont ou a \endu (i'.M.i.*)
Lilos ; 277 kilos cornes de rhinocéros, dont on
>1 vendu 277 kilos ; contre 72.7s,i kilos en 11)27» ;
(i9.iC>7 kilos en l'.)2i ; m">.>0'.i kilos en H2:i (l
t;."».S17 kilos en l'.»22 ; fn.ooo kilos en l'.Hti.
Les enchères ont en général été assez îrré-
milières et ce ne sont que les beaux lots qui ont
«lonné lieu à une concurrence très vive.
j Pour les L'rosses défenses de lu,une qualité les
prix s'établissent en hausse de 20 à 2."» »;a ; pour
celles de qualité courante de ne iiie que pour
<>\eisi/es. dents a bangles el a billes de gran-
des dimensions de r» a" 10 "i.
Les délits a bangles et a l iile.s de petits dia-
nielres dont il y avait une fur'l: proportion
ont encore rie délaissées ainsi que les si rivali-
tés creuses légères. -
Les svrivailles solides se. sont veiiilnes en
hausse de 10 à 2o %, les creuses lourdes d en-
viron .>
- - -- --. --
l'our l iNOire doux la demande était, égale-
ment moins vive qu'à la devniere vente, et l"s
prix pour grosses dents en hausse seulement do
,» "o et polir les banales lourds inchangés.
Les dents a billes de gros diamèVes ont obte-
nu une (ibis alue de .il) ù iO francs le kilo ; les
scrivailles solides lo fr.
Les dents à petits bangles et il petites billes
étaient délaissées.
Le* cornes de rhuio ont été tortemen!. dispu-
tées.
Lo stock ce jour s'élève à t'iO.OôO kilos y com-
pris bl.ooo khos fu rivés par s/s
en en
!'.t2î ; :!2.onn kilos en l'.)2'.l ; :U.;t(io kilos en l')22
pV S7.0no kilos en l'.Ml».
est
mercredi 28 juillet 102fi.
A L'OFFICIEL
Le « Journal ofifciel D du 12 mai publie ie
relevé des produi's d'origine et de provenance
tunisiennes importés en Franco ou on Algérie
pendant la troisième décade du mois d'avril 1020.
*
TAUX DE LA ROUPIE
0
A la date du 12 mai l'îi». le taux officiel île
la roupie dans l'Inde était de 11 fr. 15.
Les Annales Coloniales
-.d d es nna es "nIa es
1 JOURNAL QUOTIDIEN
La ARTICLES PUBLIÉS PAR "LM ANNALES COLONIALES" SONT LA HtOHMMt
EXCLUSIVE DU JOURNAL
tm JmnwrmilPIrfwnrtifnf NCIIII.a.r..u. "W '-Jj–y-""LPi
DIReCTEURS: MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAULT
RMmUm M AteiaiiirilMi : 34. Rue du Mont-Thabor. PARIS-1. TMsInm : LOUDI 19-17
Dii» < Koia S b«1«
MOMENT* ( Fronce et Cobmies 80. 4S. as *
( EtrGAtI. 120. 31.
Oaribontoi tow I– Iwm– d» p–U et cà« let pfiaetpMz Ubrekm 1
L'avenir des noirs
Les noirs méritent-ils le mépris de ceux qui
les considèrent comme une race inférieure, des-
tinée à rester éternellement dans cette demi-mi-
sère morale et matérielle qui est actuellement
leur sort, ou bien sont-ils analogues aux blancs
et susceptibles comme eux d'atteindre un degré
Mevé de civilisation ? La première opinion
compte de nombreux partisans tblt la plupart
n'ont pu franchi la limite de leur propre pays
et ne témoignent que d'une curiosité émoussée
pour les civilisations autres que la leur. La
eeconde est soutenue par un grand nombre de
voyageurs, de savants qui ont vu les noirs de
près, les ont étudiés, ont ressenti de la sympa-
thie pour eux et rendent hommage à leurs qua-
lités.
M. Del a fosse, professeur à l'Ecole des
Langues orientales et à 1" Ecole coloniale, est
parmi ces derniers. Il vient de publier son sen-
timent dans un article 4e l' Europe flouoellc,
où il expose quelques-unes des idées qu'il se
propose de développer dans un* ouvrage consa-
cré à la race nègre et qui doit paraître sous
peu.
M. Delafosse a séjourné pendant de longues
années comme administrateur colonial au mi-
lieu des peuples dont il parle. Il les a connus
et les a aimés. Il a été frappé de leur vitalité.
Pendant de longs siècles, les noirs ont été iso-
lés des deux grands foyers de civilisation qui
rayonnaient sur le monde : le foyer méditerra-
néen et le foyer de l'Extrême-Orient.
Les rapports que l'extérieur entretenait avec
eux n' étaient que des rapports de guerre. Les
Egyptiens ne pénétraient dans le Soudan que
pour aller y chercher des captifs. Les Cartha-
ginois. les Berbères, les Phéniciens se bornaient
à faire avec eux quelques échanges. Et les Ro-
mains continuèrent la tradition de cette double
tradition.
Les relations ne furent i..,1 modifiées par les
Hécouvertes maritimes, elles furent même ag-
gravées en ce sens que les Européens qui abor-
dèrent la côte occidentale de l'Afrique n'eurent
d'autre but que de se procurer des esclaves des-
tinés aux plantations et aux mines des deux
mriques. Les négriers de tous pays inon-
dèrent la côte d'alcool et d'armes à feu. La
conséquence lut le développement de l' alcoo-
lisme et 1 intensification de la guerre civile.
L'un et l' autre décimèrent la race et auraient
dépeuplé le pays si on n'y avait mis fin au cours
du XIX. siècle. Tels furent, jusque vers 1840,
les contacts des pays noirs avec les civilisations
étrangères. Il Il est remarquable, écrit M. De-
lafosse, que les nègres africains aient résisté à
tant de maux rassemblés : le seul fait qu'ils
existent encore après dé si longues et si lamen-
tables vicissitudes atteste tout au moins à leur
avantage une étonnante vitalité. n
Aussi bien, cette vitalité s'est-elle manifes-
• tée dans les différents domaines de l'activité
humaine. Sans le aecours de l'étranger, par leurs
propres moyens, ils se sont créé les rudiments
d'une civilisation agricole et industrielle. Ils ont
inventé l'art de faire du feu et ont su l'appli-
Quer aux multiples usages de la vie quotidienne.
Ils ont, cultivé les céréales, domestiqué les ani-
maux, travaillé les métaux et tissé des vête-
ments,
Ai< x6 et au XIe siècle, dans le Soudan,
re sont constitués de puissants empires qui éten-
daient leur suzeraineté jusque sur les tribus du
Sa hara occidental et dont les chefs traitaient
d'égal à égal avec les rois de Portugal et les
sultans du Maroc.
Parallèlement, se développait spontanément
son art indigène dont les bronzes du Benin cons-
tituent « l'une des plus étonnantes manifesta-
tions ». Au même moment, les Vaï de la cote
occidentale et les Bâmou du Cameroun inven..
taient « de toutes pièces des systèmes originaux
d' écriture, à l'instar des peuples que nous con-
sidérons comme les pères lointains des civilisa-
tions les plus avancées H.
« Ces faits, ajoute M. Delafosse. détruisent
des théories qui voudraient établir l'imperfecti-
bilité des races nègres puisque celles-ci ont pu.
livrées à leurs propres moyens, atteindre un ri-
veau de civilisation comparable à celui des peu-
ples de race blanche à un moment déterminé. »
Que les noirs soient perfectibles, nous ne
saurions le contester, et des exemples trop
nombreux se présentent à nos yeux pour qu'il
soit raisonnablement possible de soutenir le
contraire. Mais en revanche, je ne suis pas aussi
sûr que le savant dont j' analyse le travail, que
les peuples d'Afrique aient été de tout temps,
et jusqu'à une époque récente, privés de tout
rapport avec l'extérieur.
Les problèmes relatifs à l' origine et à la filia-
tion des civilisations sont encore peu connus.
Souvenons-nous des thèses successives qui ont
été émises et ont prévalu au sujet de la nais-
sance de la civilisation grecque, eb rappelons-
nous combien les découvertes archéologiques
faites depuis vinpt-cinq ans en Crète ont modi-
fié les théories qui paraissaient les mieux éta-
blies.
Le climat lui-même de l'Afrique, à des
époques qui, du point de vue géologique, sont
relativement rapprochées de nous des cons-
tatations faites au Sahara et dans le désert de
Kalahari paraissent l'établir a subi des mo-
difications qui ont eu sans aucun doute des ré-
percussions sur les relations avec l' extérieur.
Au reste même, si la thèse de M. Delafosse
était complètement exacte, l'exemple des noirs
t ne serait pas le seul du genre. Les Européens,
quand ils abordèrent le Continent américain, y
trouvèrent une civilisation dont la splendeur les
surprit et qui était tout à fait originale.
Ces constatations et ces réserves ne tendent
nullement à contredire la thèse générale de la
perfectibilité des noirs. M. Delafosse nous en
citait des cas trop topiques pour que les hommes
de bonne foi puissent ne pas être convaincus.
C'est notamment la création, au XIve sièfJe, à
Tomlbouctou, sous l'influence de quelques Mu-
sulmans instruits venus de l'Afrique du Nord,
d'un centre universitaire et d'un foyer intellec-
tuel où l'on vit éclore une littérature arabe ap-
préciée des orientalistes. Ce mouvement a subi
des vicissitudes, mais ne s'est pas interrompu,
et récemment notre auteur recevait « d'un ma-
rabout de Matam appelé Moussa Kamara une
sotte de volumineuse histoire des peuples noirs
dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle
prouve de la part de son auteur une surprenante
érudition ».
Voilà ce qu' a donné dans le domaine intel-
lectuel l'influence étrangère. Elle n' a pas eu
des résultats moins remarquables en ce qui con-
cerne l' architecture. Et M. Delafosse, désireux
de convaincre ses lecteurs, énumère de nom-
breux exemples dont la valeur ne saurait être
mise en doute.
L'influence européenne n'a pas été moins fé-
conde et moins heureuse. Il suffit, pour s'en
convaincre, de comparer la civilisation des peu-
ples du Sénégal ou du Dahomey telle que nous
la décrivent les voyageurs du XV* ou du "XVIIe
siècle à celle du milieu du siècle dernier. Les
efforts faits dans les colonies anglaises et fran-
çaises en vue de développer l'instruction ont
donn é des résultats qui sont pour le moins en-
courageants.
La race noire peut donc, sous l'action d'une
civilisation plus avancée, atteindre un niveau
intellectuel et moral plus élevé. Mais dans quel
sens doit se faire cette évolution ? Les deux
civilisations qui entrent en contact sont fort éloi-
gnées l'une de l'autre par le degré de dévelop-
pement auquel elles sont respectivement par-
venues : c'est lé contact de la civilisation euro-
péenne du xxe siècle avec une civilisation afri-
caine correspondant à une civilisation euro-
péenne du IXe siècle. Et encore la comparaison
n'est-elle pas complètement exacte, puisqu'il
ne s'agit pas de peuple de même race, parlant
sinon la même langue, au moins des langues
ayant entre elles quelques liens de parenté. La
mentalité n'est pas la même.
De là la difficulté du problème qui se pose
et que les peuples colonisateurs doivent résou-
dre sous peine de faillite.
Les systèmes proposés peuvent se ramener à
trois. Les uns conseillent de laisser aller les
choses au gré des événements, en d'autres ter-
mes, de ne pas se préoccuper de la question :
tirer parti des richesses du pays et ne s' inté-
resser à l'état moral des habitants que dans la
mesure où il peut être utile de le faire. C'est
le régime de l' exploitation pure et simple, c'est
aussi la négation de ce qui peut apporter à la
colonisation une de ses justifications.
D'autres préconisent l' assimilation, c' est-à-
dire la substitution de notre civilisation à celle
des indigènes. Cette thèse, on en aperçoit sans
difficulté les raisons profondes et qui témoi-
gnent de l'estime dans laquelle nous tenons nos
diverses institutions, mais elle est d'une appli-
cation sinon impossible, tout au moins fort déli-
cate et peut être dangereuse. Les quelques
exemples individuels que l'on cite ne peuvent
servir de base à une politique qui doit intéres-
ser la masse entière.
Il ne saurait, certes, être question d'inter-
dire l'accès de notre civilisation aux hommes de
couleur, niais, à supposer que ce soit possible,
« jeter sur 1" ensemble des populations négro-
africaines un vêtement d' européanisation, ce
serait un désastre pour elles comme pour nous,
car, au lieu de les élever sur l'échelle de la
civilisation, cette opération aurait pour consé-
quence de détruire en elles toute espèce de civi-
lisation en renversant leurs institutions sociales
sans les remplacer par autre chose que le néant.
D'Africains attardés mais organisés, nous au-
rions fait de simples caricatures d'Européens ».
Il reste alors un troisième système et qui con-
siste à éduquer l'Africain « en vue d'une vie et
d'un travail efficace à l'intérieur de son milieu
naturel et sur la base des facultés et du génie
de sa propre race et d' en faire un membre utile
de sa propre collectivité ». En d'autres termes,
il s' agit d'instruire les Africains, d'améliorer
leurs conditions de vie matérielle et morale,
sans porter atteinte à leur personnalité raciale.
De ces trois systèmes, le premier est à négli-
ger. M. Delafosse se prononce pour le troi-
sième et justifie son choix par des raisons qui
impressionnent. A la vérité, les deux derniers
ne me paraissent pas s'exclure absolument. Ils
peuvent se combiner, mais cela est affaire de
temps et de mesure. Il ne saurait être question.
à l'heure actuelle, d appliquer le second, mais 1
un jour viendra fort probablement où il sera
utile pour les indigènes de s'imprégner de la
civilisation européenne. L' avenir de l'humanité
ne nous apparaît pas, malgré le développement
des moyens de communication qui rapprochent
les peuples, dans le triomphe d'une seule civi-
lisation, mais dans la co-existence de civilisa-
tions variées exerçant à des degrés divers, il est
vrai, leur influence les unes sur les autres. Ce
serait la variété s'alliant à l'harmonie.
Henry Fontcmicr,
lh.'pt. du Cantal,
Des colonies
pour l'Allemagne ?
--0-0--
Périodiquement la question de la
cession des colonies à VAllemagne
revient depuis le stufide traité de
Versailles. Comme il est naturel. au cours de
ces débats qui ne sont que provisoirement
académiques, il est naturel que ce soit la voix
de VAllemagne qui se fasse le plus entendre.
Le docteur Schaeht et les associations co-
loniales allemandes réclament à cor et à cris
des mandats sur quelques-unes des anciennes
possessions africaines et océaniennes du
Reich,
A ces réclamations la Francfurter Zeitung
- qui n'est pas un journal communiste
répondait le 18 avril dernier Par un article
d'une justesse indiscutable.
Le I)r Schacht place en tête de ses argu-
ments la phrase : Dans un pays aussi peu-
plé et industriel que l'Allemagne, il est im-
possible de poursuivre une politique saine
sans colonies. Cette phrase elle-même est-
elle fondée? Non, si l'on se reporte à la si-
tuation d'avant-guerre. On doit reconnaître
que les colonies allemandes ont, dans leur
ensemble, jusqu'en 1913, joué un rôle très
modeste dans l'économie mondiale. Nous
pensons que le Dr Schacht a repondu trop
facilement à la question. Le nombre total
des Allemands dans les protectorats se mon-
tait à 24.000 têtes, au début de 1913. dont
12.300 dans l'Afrique Sud-Occidentale alle-
mande, 4.100 seulement dans l'Afrique Orien-
tale allemande, et 4.300 à Kiao-Tchéou.
Même si l'on admet que ces chiffres étaient
seulement un début, que tout le possible
n'avait pas été fait, leur peu d'importance
indique cependant qu'on doit se garder
d'une appréciation exagérée. Vraisemblable-
ment, nous trouverons actuellement des pays
de colonisation plus facilement dans notre
propre pays que dans les colonies africaines,
dans les territoires non habités de l'Alle-
magne de l'Est, ainsi que dans d'autres con-
trées du reste de l'Allemagne qui peuvent
être mieux exploitées. En Prusse Orientale.
- on -- compte seulement 58 - habitants par kilo-
mètre carré, dans le Mecklemburg-Schwe-
rin 50, et dans le Mecklemburg-Strelitz 36.
Il y a vraiment là encore des provinces à
conquérir paisiblement sans se heurter à tous
ces graves obstacles à l'extérieur. Car dès
qu'on regarde sérieusement la situation ex-
térieure, la question suivante se pose : Où
seraient situées et de quelle sorte seraient
ces colonies que nous pourrions d'ailleurs
avoir en vue ? Nos anciennes possessions sont
partagées et ce n'est que difficilement que
nous pouvons compter sur le retour de celles
qui ont le plus de valeur. Nous voulons
seulement, pour le moment, jeter ces idées.
A coup sûr. le sentiment de beaucoup s'y
opposera. Mais c'est précisément pourquoi il
est indispensable de les poser clairement, car
elles sont irréductibles et exigent une ré-
ponse avant qu'une décision soit prise.
Le s arguments de la Gazette de Francfort
se liowent et, il faut le déclarer, ils valent-
plus, économiquement parlant, pour l'Alle-
magne que pour nous. 7/Allemagne a d'hlor-
mes colonies sans drapeau aux Et as-Uni s,
près d'une dizaine de millions d'originaires
d'outre-Rhin, qui défendent, la tradition alle-
mande et conservent le souvenir de la mire
l'alrie. Il en est de même des Allemands de
Sao Paulo ct.de Saut os au Brésil et des Alle-
mands de V Argentine ct du Chili. A
la culture germanique ils joignent Vamour
de tout ce qui est germain et sont des clients
de choix pour les produits industriels de VAl-
lemagne.
Cette clientèle-là, nous Français, ne l'avons
nulle part, ni au Canada, ni en Tousianc,
ni en Floride car les liclls sont depuis trop
longtemps desserres entre ces pays et nous.
Quant au peuplement, il y a des terres en
Allemagne ct dans les pays limitrophes, plus
riches à coloniser que dans les pays tropicaux
oh VAllemagne avait entre 1880 et 1914
planté son drapeau.
Bref, au Point de vue impérial et en JOll-
venir de ce qui a été fait par ses pionniers
dans l'est africain ct en Nouvelle-Guinée,
V Allemagne peut revendiquer ces pays
cela s'explique aisément. mais ils ne sont
indispensables ni à sa surpopulation, ni à
son expansion économique.
Marcel Ruedel
- ; 1
Le naufrage de 4< l'Afrique
Déclarée responsable du naufrage du pa-
quebot Afrique, où périront iprfa du; 8(10
passagers, la Compagnie des Chargeurs
Jtoinis avait proposé
morts le navire qui, par soixante-dix mè-
tres, git au fond de la mer et qu'elle-même
n'avait pu renflouer.
Les avocats qui avaient obtenu la déci-
sion rendue sous la présidence de M. le
premier président Gazeau, Me Albert Cré-
mieux, du barreau de Paris, et Me Laparra,
du barreau de Bordeaux, s'insurgèrent con-
tre la proposition df
qui a rejeté, dans un arrêt longuement mo-
tivé, la proposition de la Compagnie des
Chargeurs Hêunis.
TAUX DE LA PIASTRE
-0-
Lr. 11 mai, le taux de la piastre étntt le eul.
vnnt A Saigon sur Paris T. T. 18 10 ; Paris
vue, 18 15.
Voici également, A la date du 11 mni. le taux
des nchnts à terme de la piastre à Saïgon Mib
Paris : 8 jours, 18 ai : 30 jours,18 95 ; 60 jours,
19 05 : 90 jours, 19 15.
'L 1.. f
: La co l onisation française
,: en Tunisie
0 0
I ï Depuis la fin de la guelfe, l'Administra-
Mon tunisienne s'était donné comme pro-
rmme d'installer mille familles françaises
l dix années dans la Régence. A la fin de
première période quinquennale, la Direc..
tion Générale de l'Agriculture à Tunis avait
ailoti 121.000 hectares, y compris 32.000
igetares de terre à planter dans le Sud, et
créé 577 lots de colonisation.
- La seconde partie du programme est en
pleine réalisation.
Les décrets successifs qui ont réglé la ma-
tière ont établi des catégories de privilégiés
(élèves de l'Ecole d'Agriculture de Tunis,
ouvriers agricoles, demandeurs qui s'enga-
gent à s'installer personnellement sur leurs
lots et exploiter directement la propriété
pendant dix ans, pères de familles nombreu-
ses d'au moins quatre enfants vivant sous
leurs toits et à leurs charges, etc.).
En outre, les candidats colons doivent jus-
tifier des capitaux nécessaires pour mettre en
valeur leurs lots et il est tenu compte de
leurs connaissances agricoles.
En même temp, les techniciens s'assu-
rent que la mise en valeur est bien réalisée,
que la terre reste entre des mains françai-
ses et, d'autre part, une organisation de cré-
dit agricole permet aux colons de pouvoir
fburnir le maximum de labeur dans le mi-
nimum de temps nécessaire.
Toutes ces mesures semblent bien avoir
eu pour effet d'asseoir solidement la coloni-
sation française dans toute la Tunisie, et
d'assurer sa qualité par un choix très strict
des candidats colons. Les services adminis.
tratifs qui les ont prises et appliquées méri-
tent la reconnaissance de la métropole.
L'affaire du Sidi-Ferruch
Les individus auTêtés à Algcr, comme
complices des embarquements ('\tond'œt,inK
& bord du Sidi-Fcriiich, ont été amenéb
civant-hier à Marseille.
Ils ont {"Ii-mis -à la disposition de M.
Jlouis, juge d'instruction, qui les a confron-
tés aujourd'hui avec les matelots et chauf-
feurs arrêtés à boni du Sidi-F'crrucl¡.
.11
,i Vins français et nos nord-africains
i •––
"n Confédération générale des Vignerons
de France n, on le sait, émis récemment un
venu demandant- que l'entrée des vins d'AI.
gérie en France soit contingentée comme
celle des vins tunisiens. L'Algérie ne de-
vrait. pas exporter en France plus de 7 mil-
lions d'hectolitres de vins !
Les colons algériens commencent ii
s'émouvoir vivement, de cet élal d'esprit. de
nos viticulteurs du Midi. La presse d'Algé-
rie fait observer pourtant que le consomma-
teur de France, qui sait ce (pie valent les
vins d'Algérie, n'admettra jamais celle limi-
tation, dont la première conséquence se-
rait une hausse des prix. Au surplus, il
faudrait une loi pour en arriver là, et elle
ne serait pas votée aussi aisément qu'on
le pense. Kn outre, contingenter les vins
nord-africains, c'est faire le jeu des vins
d'Espagne et d'Italie.
Les colons d'Algérie sont, du reste dispo-
sés i. se défendre avec vivacité. 11 y a Fl
évidemment un problème qui doit attirer
sans relard l'attention des Pouvoirs pu-
blics.
La Puce de mer
L'ingénieur russe de Gasenko, avec son hy-
droglisseur surnommé la Puce-de-Mer, a quitté
hier matin, à 9 heures, le port de Frioul pour
Barcelone et Oran, où il comptait arriver le
loir.
M. Gazenko poursuivra sur Dakar, Natal et
Rio-de-Janeiro.
-60.
L'AVIATION COLONIALE
Madrid-Marseille
Les aviateurs espagnols Gallarza et Lo-
rida sont arrivés le 11 mai à Aparri [Iles
Philippines), venant de Macao. Ils en re-
partirent aussitôt pour atteindre au Camp
Nicolas (A 15 kilomètres au S. d'Aparri), le
terminus de leur remarquable voyage.
L'île Apparri est situé non loin du cap Kn-
gano, au nord de l'île Luçon.
Madrid-Manille
Les aviateurs portugais sont, arrivés il
1 Macao et vont repartir pour leur dernière
étape.
Nouveau raid de M. Pinedo 1
Le commandant de Pinedo vient, d'arri-
ver à Home, afin de lixor l'itinéraire de son
prochain raid autour du monde.
Le célèbre aviateur aurait l'intention do
partir du pont. Marguerite, sur le Tibre,
e'est-il-dire de l'endroit même où il amerrit
au terme de son raid Italio-Auslralie-Jupon-
Italie.
Il se dirigerait ensuite sur Hareelonne et
Casablanca
A LA SOCIETE DE GEOGRAPHIE
DE MARSEILLE
Le cinquantième anniversaire (le la Société
Géographique Ic Marseille sera présidé ,par le
maréchal Lyautey.
-
A l'Académie d'Agriculture
-0-0--
Les coloniaux ne sont pas en faveur
L'Académie d'Agriculture a élu membre
non résident M. Couderc, viticulteur à Au-
benas, par 30 voix contre 9 à M. Yves
Henry, directeur de l'agriculture en Indo-
chine.
Dépêches de l'Indochine
Revue de troupes
Le 9 mai, à l'occasion de la fête nationale
de Jeanne-d Arey eut lieu à Hanoï une bril-
lante revue des troupes de la garnison en
présence des autorités et d'une nombreuse
assistance européenne et annamite.
Concours d'endurance
Concourant pour l'épreuve d'endurance
lIanol-IJUé et retour, organisée par le
u Courrier 'Automobile », la voiture Berliet
12 IIP (construction en série) pilotée par
Dessier et Bumeval, du garage Aviat après
être partie samedi après-midi, a effectué
le parcours aller-retour en 25 heures 12 mi-
nutes, soit à la moyenne horaire de 52 kilo-
mètres 120.
Au port de Saïgon
Le croiseur japonais « Nagara » est ar-
rivé le 10 mai au matin, venant de Ma-
Uoung.
Le cours du riz
00
11 mai
SAIGON
(les 100 kilos en piastres)
Riz n* 1 25 oyo brisures 111 20
niz nO 2 40 0/0 luisure.s 105 70
Ri/. n° 2 50 0/0 brisures 100 20
Drisurcs nO 1 et 2 H5 50
Brisures n° ,i et 4 73 r><►
Farines 29 NO
Paddy Vinb-Ivoiig (jo 50
Paddy (jo-Cnng (13 JI
Paddy Baixau 02 50
Paddy line-Lieu (.13 Il
Coprah (les 100 kilos1) 1S 50
HANOI
(Cours moyen (le la semaine précédente
fob Ualphong-France en piastres par
100 hilos.)
Riz Tonkin 15/25 brisures 10
nixTont\in,si)ns~w-isutc<-;. ineoté
Riz Tonkin 25jVJ U/0 hl'isures 10 m
Riz Tonkin, 25/15 0/0 brisures 10 45
Maïs .roux r, J
(Par dé pèche Indopacifi.)
@toi
Académie des sciences coloniales
0-0-
Le général Archinard a offert ù l'Académie,
réunie sous la présidence du maréchal Franchet-
d'Esperey, quelques lettres du lils a'Almuuiou,
portant son cachet, et une lettre intéressante
de Lapenine, datée d'Adrar 1U07.
Il a été ensuite donné lecture d'une note de
M. Klobukowski, qui rappelle, il l'oecusion du
récent, accord anglo-italien sur l'Ii'éiiopie, les
conditions de l'accord tripartite de 1UOC qui se
trouve siolé en f.n'i.
M .Marcel ( >li\ier, (ioiivcmeur (îénéral de Ma-
dagascar. lit ensuite un exposé impressionnant
de la politique qu'il suit en s'elforçiml do met-
tre en harmonie la doctrine et les faits. En ter-
minant M. Nîarce] Olivier a préconisé une poli-
tique coloniale il grandes vues, il grands eflorts
et a grands moyens d'action.
Le Conseil Général de la Guadeloupe
a été dissous
--0-0-
Il y a quelque quinze jours, le Conseil
général de la Guadeloupe avait été dissous
par le Gouverneur.
Les informations venues par le dernier
courrier donnent a ce sujet quelques préci-
sions.
Le Conseil général, composé de trente-
quatre membres, comprenait dix-sept parti-
sans de M. Candace et autant de partisans
de M. Boisneuf.
La voix prépondérante du président don-
nait la majorité au parti Candace.
Majorité assez instable puisqu'il suffisait
de l'absence d'une seule personne pour trans-
former cette majorité en minorité. Toutes les
délibérations étaient devenues impossibles.
L'est ce qui advint a 1 ouverture de la ses-
sion d'avril. Un beau matin il y eut en
séance treize partisans de M. Candace con-
tre seize partisans de M. Doisncuf. Ces der-
niers, fort de l'immense majorité des élec-
teurs de l'île derrière eux, profitèrent de l'oc-
casion pour déposer sur le bureau une de-
mande en dissolution de l'assemblée.
Le président renvoya la discussion de cette
motion à la séance de l'après-midi et s'em-
Fressa d'avertir ses amis. Ils répondirent à
appel et, quand s'ouvrit la deuxième séan-
ce l'assemblée était au complet.
Mais il y eut une surprise. La discussion
prévue fut remplacée par la lecture pure et
simple d'un arrêté portant dissolution de
I l'assemblée et fixant au 14 mai les prochaines
Clectlons.
M. Beurnier, Gouverneur de l'île, qui a
succédé à M. Jocclyn-Robert et jouit de la
haute protection de M. Henry Bércnger, sé-
nateur de la Guadeloupe et ambassadeur de
France à Washington, a considéré qu'il était
naturel de procéder comme en France et de
dissoudre une assemblée dans laquelle deux
partis aussi violemment hostiles sont en for-
ces égales.
Il avait fixé au 16 mai prochain les nou-
velles élections.
Mais le court délai accordé ne permettait
pas aux amis de 1\1. Graticn Candace de
s'organiser. Aussi, M. Léon Pcrrier ne goûta
pas cette façon cavalière de brimer le dé-
puté de la Guadeloupe et rapporta l'ar-
rêté fixant au 16 mai la date des nouvelles
élections. Elles auront lieu à une date qui
sera ultérieurement fixée d'accord avec M.
Candace.
En attendant, le ministre des Colonies a
invité le Gouverneur neurnier à rentrer en
France par le plus prochain courrier pour
s'expliquer. M. Beurnier ,,<,ra en France à la
fin de ce mois.
On se souvient qu'au temps de M. Dala-
dier, M. Jocelyn-Robert, Gouverneur en ce
temps-là, avait été rappelé et obligé de quit-
ter ses fonctions de gouverneur pour avoir
molesté le suffrage universel au profit de M.
Gratien Candace dont il était la créature.
La conlributlon volonlalre
00
Le Comité de propagande institué au mi-
nistère des Colonies adresse l'appel ci-des-
sous aux populations des colonies, pays de
protectorat et territoires sous mandai de
lu France.
En instituant, pour ulléger les charges de
l'Etat, une contribution volontaire, les Pouvoirs
publics viennent de taire uppel au devuir civi-
que de tous les Francs. C'est toutelois avec
une pleine liberté d'action que le versement de
cette contribution doit s'accomplir, chacun se
décidant selon sa conscience, en dehors de
toute contrainte.
Pour justifier à vos yeux ce devoir nounulJ.
il nous suffit de vous rappeler que la force de
notre Patrie réside avant tout dans cette unité
nationale qui a lié pour toujours les Fronces
d'oulre-mer à la France d'Europe,
La frontière de la métropole fut violéo et
aussitôt, des pays les plus éloignés, des posses-
sions les plus diverses, les populations qui sont
unies il la France tinrent à honneur de parta-
ger avec elle le péril et de s'élever avec elle
jusqu'au sllcritice.
Ces jours d'épreuve sont finis, mais c est
encore défendre la France que de lui apporter
une contribution volontaire dont le produit doit
atténuer en partie une dette publique que la
guerre a rendue si pesante.
Tous ceux qui vivent hors d'Europe 1\ l'abri
(le notre drapeau auront maintenant encore,
nous en nvons le ferme espoir, le sentiment
de l'unité nationale et (,,"pondro!)t à l'appel de
la France, quels que soient les liens qui les
attachent à elle et. quelle que soit la nature de
la protection qu'ils en reçoivent.
Jamais ces Franccs lointaines n'ont tiré de
leurs ressources naturelles un meilleur parti ;
jamais les entreprises 11e s'y sont mieux déve-
loppées ; jamais le commerce n'y a été plus
actif. La Métropole est Hère de cette prospé-
rité ; elle y puise un réconfort pour le présent,
en même temps que pour l'avenir elle y trouve
de belles et légitimes espérances. Mais tOIl
ceux (pli en bénéficient se feront un devoir de
souscrire 11 la contribution volontaire dont la
loi vient de consacrer le principe. Ke mouve-
ment des changes ne les a pas atteints aussi
gravement que nos compatriotes IT'¡';lIrnr'(',
quand il ne leur a pas été nettement avanta-
grllx. Ils n'ont pas, jusqu'à ce jour, dans des
pays où t]es budgets se sont équilibrés facile-
ment. subi les charges fiscales dont les contri-
buables de France connaissent tout le poids.
C'est donc, a eux, Européens ou Indigènes,
c'est aux collectivités on aux personnalités qui
les représentent que nous nous adressons.
C'est un appel à tous ceux, sans exception,
qui trouvant sous l'égide de la France l'ordre et,
la sécurité, ont édilié des fortunes que nous
nyons défendues et, protégées comme une part
du patrimoine national.
Mats il faut laisser juges de leur effort per-
sonnel tons les humbles qui pourvoient avec
peine fi leurs besoins journaliers, qui les déve-
loppent lentement, qui 11e pourraient compren-
dre. ni dans ses caïises. ni dans ses effets, le
trouble passager des finances publiques et trop
vite confondraient avec, un tribut supplémen-
taire un concours qui doit demeurer spontané.
La conscience d'une intime solidarité entre
nos divers territoires fera apparaître qu'aider
ta Métropole à surmonter une crise, c'est ga-
rantir la santé financière des colonies elles-
mêmes. f.à encore le devoir se confond aveo
l'intérêt bien entendu.
Aussi, tous ceux qui, nés dans les Franees
d'outre-mer. ont vu se transformer leur exis-
tence sous une action civilisatrice et généreuse,
tous ceux qui s'y sont établis pour y benélieirr
de la paix française, tous ceux de nos compa-
triotes enlin qui y ont créé et développé des
entreprises entendront-ils notre appel. Nous en
avons pour garants le loyalisme, la clairvoyan-
ce, le dévouement patriotique qui les ont-tou-
jours guidés et qui vont les unir une fois de
plus dans un même élan pour la France.
Le marché de l'ivoire à Anvers
La deuxième vente tiiiiie-stuelle tenue les 2S,
L'!l < t :tu a\ 111 à Anvers coinpreuai'. :
.W.KV.t kilos Congo dur, dont on a vendu
42.201 kilos; 11.Mil 1/2 kilos Congo doux, dont
oil il 1,2 kilos Angola,
iloiitun a vendu 't.l.">2 kilos ; 12.Mi"> kilos Alnque
Centrale, dont on <1 vendu Vi.j.iO kilos ; 2.l\>
1/2 k. Soudan dur, n'ont on a vendu I.'i2» kilos ;
I1.0Sl kilos Soudan doux, dont oit u vendu 1.02't
kilos; 71ï kilos Alriqne ( mentale, dont on L
vendu r» 1M kilos; 12 1,2 kilos Afrique Orientale
doux, dont ou a vendu 12 1,2 kilos ; hi 1,2
Siaiii, dont on a vendu lti 1,2 kilos ; U7 Dents
d'hippopotames, dont on a vendu 127 kilos;
soit : '.i-LiS."> 12 kilos, dont ou a \endu (i'.M.i.*)
Lilos ; 277 kilos cornes de rhinocéros, dont on
>1 vendu 277 kilos ; contre 72.7s,i kilos en 11)27» ;
(i9.iC>7 kilos en l'.)2i ; m">.>0'.i kilos en H2:i (l
t;."».S17 kilos en l'.»22 ; fn.ooo kilos en l'.Hti.
Les enchères ont en général été assez îrré-
milières et ce ne sont que les beaux lots qui ont
«lonné lieu à une concurrence très vive.
j Pour les L'rosses défenses de lu,une qualité les
prix s'établissent en hausse de 20 à 2."» »;a ; pour
celles de qualité courante de ne iiie que pour
<>\eisi/es. dents a bangles el a billes de gran-
des dimensions de r» a" 10 "i.
Les délits a bangles et a l iile.s de petits dia-
nielres dont il y avait une fur'l: proportion
ont encore rie délaissées ainsi que les si rivali-
tés creuses légères. -
Les svrivailles solides se. sont veiiilnes en
hausse de 10 à 2o %, les creuses lourdes d en-
viron .>
- - -- --. --
l'our l iNOire doux la demande était, égale-
ment moins vive qu'à la devniere vente, et l"s
prix pour grosses dents en hausse seulement do
,» "o et polir les banales lourds inchangés.
Les dents a billes de gros diamèVes ont obte-
nu une (ibis alue de .il) ù iO francs le kilo ; les
scrivailles solides lo fr.
Les dents à petits bangles et il petites billes
étaient délaissées.
Le* cornes de rhuio ont été tortemen!. dispu-
tées.
Lo stock ce jour s'élève à t'iO.OôO kilos y com-
pris bl.ooo khos fu rivés par s/s
en en
!'.t2î ; :!2.onn kilos en l'.)2'.l ; :U.;t(io kilos en l')22
pV S7.0no kilos en l'.Ml».
est
mercredi 28 juillet 102fi.
A L'OFFICIEL
Le « Journal ofifciel D du 12 mai publie ie
relevé des produi's d'origine et de provenance
tunisiennes importés en Franco ou on Algérie
pendant la troisième décade du mois d'avril 1020.
*
TAUX DE LA ROUPIE
0
A la date du 12 mai l'îi». le taux officiel île
la roupie dans l'Inde était de 11 fr. 15.
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