Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-05-10
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 mai 1926 10 mai 1926
Description : 1926/05/10 (A27,N72). 1926/05/10 (A27,N72).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63971191
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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VINGT-SEPTIEME ANNEE - N° 72 ,..:; WCJHBRO : /'Q CENTIMES LUNDI SOIN, 10 MAI 1^26
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Les Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
I M ARTICLES PUBLIÉS PAR - LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIETE
EXCLUSIVE DU JOURNAL
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Un sa 6 moi* 8 aets
alombEmENTS - France et Colmin. - - - 80. 48 » as.
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On .bonne dut tous Ie« Bureeax de porte et ekes le* priMlpa- libraire*
Après l'affaire du Sidi-Ferruch
moeow
Je ne veux point épiloguer sur les faits na-
vrants que les Annales Coloniales ont rap-
portés, au jour le jour. Je voudrais simple-
ment, à propos de ces faits, examiner cer-
taines questions d'intérêt général.
Et d abord, une question de droit.
L'article 17 de la loi du 15 juillet 1914
est ainsi conçu :
a Tout indigène d'Algérie voulant se ren-
dre à l'étranger devra se munir préalable-
ment d'un passeport, à peine d'une amende
de 16 à 50 francs et d'un emprisonnement
de 6 jours à un mois ou de l'une de ces
peines seulement. Sous les réserves qui pré-
cèdent, il ne sera fîtes exigé de permis de
voyage sur tout le territoire de la France,
de l'Algérie, des colonies ou des pays de
protectorat. »
L'article 14 de la loi du 4 février 1919
(alin. 3), dit, d'autre part :
« Ceux qui seront inscrits sur les listes
électorales ne peuvent être condamnés, en
ce qui concédé les contraventions et délits,
ue pour les mêmes faits et par les mêmes
tribunaux que les citoyens français, sous ré-
serve des mesures spéciales édictées pour la
protection et la conservation des forêts par
la loi du 21 février 1903 et des dispositions
'de la loi du 15 juillet 1914 relatives à la
mise en surveillance spéciale. »
Ni la loi du 15 juillet 1914, ni celle du 4
février 1919 n'ont été abrogées par une loi
postérieure. Celles du 4 aoOt 1920, 11 juillet
1922 et 30 décembre 1922 ont seulement pro-
rogé dans ses dispositions devenues caduques
(art. 3 et 8 à 15), en vertu de son texte même
qui prévoyait qu'elles cesseraient de recevoir
application au bout de cinq ans, la loi du 15
juillet 1914.
La doctrine est unanime à reconnaître
qu'une circulaire, un arrêté ou même un dé-
cret ne peuvent contredire une loi qui a for-
mellement statué en matière coloniale.
Quel est, dès lors, le fondement juridique
du régime imposé aux travailleurs indigènes
Se rendant en France?
Je retrouve, ici encore, un exemple frap-
pant des conséquences singulières auxquelles
conduit, dans la pratique, l'incertitude du ré-
gime législatif, en matière coloniale.
Et maintenant, une question de politique
économique.
On justifie, à défaut de la loi, les restric-
tions mises aux migrations de main-d'œuvre
d'Algérie en France par des raisons d'ordre
économique et d'ordre social.
On nous dit : la main-d'œuvre indigène
vient déprécier les salaires, chez nous, et en-
combrer notre marché du travail.
On peut répondre : une bonne organisation
syndicale exigeant l'application stricte de la
règle « à travail égal, salaire égal., parera
au danger. Une organisation rationnelle du
placement, suivant les aptitudes raciales des
travailleurs, permettrait, d'ailleurs, de distri-
buer cette main-d'ce ivre beaucoup plus utile-
ment qu'aujourd'hui.
Enfin, on peut faire remarquer qu'en fait,
à l'heure actuelle, il n'existe nul danger d'en-
combrement sur le marché du travail, en
France. Plutôt que de faire appel à des
étrangers qui s'établissent chez nous, souvent
en véritables colonies autonomes - Polonais,
Italiens - il semblerait préférable d'em-
ployer des indigènes nord-africains qui sont
français et n'exportent point nos capitaux.
Et par là même, j'ai répondu d'avance à
l'argument d'ordre social qui représente ces
indigènes comme un élément de désordre, par
suite de leurs tendances au vagabondage.
Il serait facile de montrer, par des exem-
ples et des témoignages non suspects, que
l'immense majorité des indigènes vient en
France pour chercher du travail, qu'ils sont
tûrs de trouver, pour gagner de l'argent âpre-
ment, durement - bien souvent pour payer
des dettes faites chez eux avant le départ -
et nullement pour vagabonder. Certes, il y a
des brebis galeuses, mais contre celles-là,
nous avons des lois contre le crime, le vol et
le vagabondage.
Plus j'étudie le problème, plus je me pé-
nètre du sentiment que toutes ces raisons ne
!ont que des prétextes pour maintenir, par le
système des cloisons étanches. une différence
profonde du niveau général des salaires entre
la France continentale et la France africaine.
Et cette politique me paraît contraire aux
véritables intérêts de notre économie natio-
nale. C'est par la diffusion du bien-être dans
les couches populaires indigènes, par l'élé-
vation des salaires et le contact plus libre avec
l'ouvrier continental, que nous créerons, dans
la diversité féconde des mentalités, cette
plus grande France rêvée par Prévost-Pa-
ra dol et qui se réalise sous nos yeux.
Et c'est pourquoi j'estime que les inci-
dents du a Sidi-Ferruch » devraient nous
être une occasion de revenir à une concep-
tion saine, et qui serait simplement légale,
du statut des travailleurs indigènes en
France, sur les bases suivantes :
Liberté absolue de circulation.
Application rigoureuse des lois sur le va-
gabondage, avec - contrôle au port de départ
et au port d'arrivée.
Meilleure organisation des services de
placement des travailleurs indigènes, avec
un bureau central de répartition à Alger,
en liaison avec des bureaux ou de simples
correspondants sûrs, en Algérie et avec les
« offices de main-d'œuvre » des centres in-
dustriels, en France.
Enfin, comme il vaut mieux prévenir que
punir et agir que récriminer, je souhaite-
rais, par-dessus cette organisation adminis-
trative, la création, dans toutes les grandes
agglomérations industrielles, où se concen-
tre. la main-d'œuvre indigène, d'institutions
de tutelle et d'éducation sociale, comme ce
a Comité de Protection des Travailleurs
Nord-Africains » que nous venons de créer
à Lyon, avec l'appui de toutes les autorités
métropolitaines locales et nord-africaines.
Notre Comité aura bientôt, fonctionnant en
permanence, des services de renseignements,
de consultations juridiques et médicales, de
bains-douches et un foyer-logement qui re-
cueillera les indigènes, passagèrement sans
domicile, soit à leur arrivée, soit pour cause
fortuite. A ces services matériels s'ajoute-
ront, le plus tôt possible, des services so-
ciaux; conférences éducatives d'hygiène, ci-
néma, etc.
Un tel régime vaudrait mieux que celui
de la chasse aux pauvres bougres, dans les
soutes à charbon, pour le plus grand profit
des intermédiaires louches qui les exploi-
tent honteusement, aujourd'hui.
Etienne Antonelli,
Député de la IIauft-Savofe, proles-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
- 1
M. Viollette est rentré à Alger
M. Maurice Viollette, gouverneur général
de VAlgérie, arrivé samedi matin à Mar-
seille venant de Paris, a pris passage à
bord du Timgad, qui a levé l'ancre à midi
et est arrivé à Alger hier dimanche au dé-
but de l'après-midi.
(Par dépêche.)
- 8..
S. A. te Bey de Tunis en France
Il se confirme que le bey de Tunis se ren-
dra en France dans le courant de l'été pour
faire une cure à Luchon et à Vichy. Il visi
tera Paris incognito.
EN TRIPOLITAINE
––0-0
La situation des Italientt en Tripolitaine
donnerait lieu à certaines inquiétudes.
Trois portes auraient dû être évacués. Par
contre, en Tunisie, ces événements n'ont
donné lieu à aucune répercussion.
La guerre au Maroc
--0-0--
Interpellations
M. Doriot, député communiste de Paria,
et M. Renaudel, député du Var, se propo-
sent d'interpeller le Gouvernement sur les
négociations d'Oudjda et leur échec et sur
la situation nu Maroc.
Les opérations militaires
Précédées d'un violent bombardement
d'artillerie et de reconnaissances d'avions,
les offensives des troupes françaises et es-
pagnoles ont atteint leurs premiers objec-
tifs et la liaison a été réalisée dans la ré-
gion de J'oued Kert, malgré une résistance
énergique des IUtaina, qui ont subi de fortes
pertes. Les troupes alliées n'ont eu que des
pertes légères. (
Chez les Rifains
Abd-el-Krim fait continuer sur tout le
front la construction d'ouvrages défensifs.
Dans le secteur de la 128* division (grou-
pement de Fez), des travailleurs sont signa-
lés construisant des abris sur les crêtes a
l'ouest de Riana. Un poste où des guet-
teurs se tiennent jour et nuit a été établi
à 3 kilomètres au nord de Bou Hellal.
Des émissaires d'Abd-el-Krim ont été
signalés chez les Beni Mestara, qu'ils Cher-
chent à reprendre en mains en leur assu-
rant que, de toute façon, leur pays sera
placé sous la domination d'Abd-el-Krim et
fera partie intégrante du Rif.
Des canons et des munitions arrivent quo-
tidiennement chez les Ktama et des armes
automatiques ont été installées sur le Dje-
bel Nagar, dans le groupement de Taza. Alin
d'empêcher, en cas d'offensive, l'avance de
nos canons, les chefs rifains font couper
les pistes aboutissant au front et les en-
combrent de blocs de rochers et de troncs
d'arbres destinés à arrêter les chats de
combat. Nos avions, qui ont maintenant re-
pris toute leur liberté d'action depuis la
cessation de la trêve, renseignent chaque
jour de façon très précise les états-majors
sur les progrès des défenses ennemies.
L'ennemi a massé des réserves en arrière
du front en plusieurs endroits, d'où il pour-
ra rapidement les diriger sur les points par-
ticulièrement menacés. Il est peu probable
qu'il puisse arrêter l'avance de nos colon-
nes, dont les attaques se produiront simul-
tanément sur plusieurs points et dont les
succès seront, semble-t-il, exploités non en
surface, mais surtout en profondeur, afin
d'atteindre rapidement les points vitaux du
Rif.
Chez les Espagnols
Un avion, parti de Séville dans la direc-
tion de Mélilla, a atterri à Targuist. Le
pilote et les observateurs ont été faits pri-
"onniers par les Rifains.
TAUX DE LA PIASTRE
0
A la date du 8 mai 1926, le taux officiel de la
piastre à Saigon, était de 18 fr. 20.
UsFnipisMIrtyiiiliri
--0-0--
C'est un problème qui inquiète
tous nos compatriotes qui ont été en
- Algérie et surtout en Tunisie et au
Maroc. La valeur de notre occupation, ses
chances de durée, la possibilité que nous au-
rons d'y maintenir à la fois notre civilisation
et notre influence économique sont comman-
dées par la présence de Français dans cet
immense territoire grand comme trois fois la
France qui s'étend du golfe de Gabès à Aga-
dir.
Pour l'Algérie, le problème semble résolu:
tout près d'un million d'Européen'S, dont
plus des deux tiers de Français ou de néo-
Français (naturalisés d'hier, d'aujourd'hui
ou de demain, et ayant, tfailleurs, dans leur
immense majorité, V âme française au même
chef que nos compatriotes d'origine métropo-
litaine) en face de moins de 5 millions et in-
digènes. La cohabitation est établie et les
libertés politiques de plus en plus grandes
accordées aux indigènes permettent d'espé-
rer un mariage sans trop de heurts entre les
autochtones et nous.
Mais la situation n'est pas la même en
Tunisie et au Maroc, et c'est ce qui préoc-
cupe vivement le Comité Bugeaud (fils du
Comité Dupleix) - que dirige M. Jules
Sauritt : il n'est plus besoin de le présenter
à nos lecteurs. On sait t œuvre qu'il a ac-
complie en Tunisie et aussi en Algérie de-
puis trente-cinq ans.
Il réclame l occupation des deux protec-
torats par des ruraux. Il voudrait voir, à côté
des 300.000 ruraux nationaux que nous avons
en Afrique du Nord, une quantité considéra-
ble, quelques milliers de familles de paysans
des Cévennes, des Alpes en des Pyréttces
s'installer en Tunisie et au Maroc. Nous le
souhaitons comme M. Saurin, car nous
n'ignorons pas que les 300.000 Européens
installés en Algérie cultivant ï. 800.000 lltc-
tares ont retiré trois fois plus de produits du
sol que n'en ont récolté les 4.300.000 indi-
gènes oui détiennent, eux, de 20 à 25 mil-
lions d hectares.
Source de richesse et source d'influence.
Mais où les trouver 1 On a colonisé une
partie de la France, la vallée de la Garonne
avec des Italiens, des Espagnols et aussi des
Bretons, qui, dans leur péninsule, présentent
encore quelques excédents de natalité.
Faut-il rappeler ici que l'archevêque
d'Auch a auprès de lui un évéque auxiliaire
italien et des prêtres pour la population ita-
lienne de cette région? Dans le Puy-de-
Dôme, les progrès industriels autour de
Clermont-Ferrand ont repeuplé la campagne
à 50 kilomètres à la ronde.
Il y a actuellement plus d'étrangers en
France qu'il n'y a de Français dans toutes
les colonies.
En réalité. le problème de la colonisation
est lié à celui de la naturalisation dans la
métropole. M. Charles Lambert, député du
Rhône, a raison de s'êtrc attaché à ce pro-
blème capital pour notre pays qui compte
aujourd'hui tout près de 3 millions de tra-
vailleurs étrangers de 18 à 4'; ans. sans
compter 500.000 touristes, oisifs ou chô-
meurs anglais à grosse indemnité de el/ô-
mage. Au problème de la natalité insoluble
substituons les naturalisations intelligem-
ment et largement accordées.
Comment voulons-nous peupler nos colo-
nies de nationaux, puisque nous en man-
QIl0'IS! Faisons-en d'abord et le problème
sera près d'être résolu.
Marcel Ruedel
.,.
Qu'est ceci ? ?
y a quelques jours, le cargo anglais Home-
ford allant de Cardiff à Port-Soudan, avec un
chargement déclaré de ciment et de briquettes
de charbon, mouillait à Alger pour embarquer
100 tonnes de charbon.
Le lieutenant du port de service, surpris de
voir flotter au mât du navire le pavillon rouge,
alors qu'il n'y avait pas, d'après la déclaration
faite, de marchandises dangereuses à bord, s'en-
quit aussitôt, et le capitaine du bateau anglais
dit qu'ayant un équipage indigène, il avait hissé
le pavillon rouge pour que ses hommes ne pus-
sent pas descendre à terre.
Mais on ne s'en tint pas là et on se contenta
d'autant moins de cette explication qu'un avis
était parvenu récemment aux services de la po-
lice du port : un navire portant un nom se rap-
prochant de celui du cargo en question et qui
devait toucher Alger, était signalé comme ayant
un chargement suspect.
Mis en éveil par le lieutenant du port, les
services de la ttolice et de la douane entreùri-
rent aussitôt la' visite du cargo.
Celui-ci portait bien, en effet. du charbon
et du ciment, mais il avait, en outre, dans sa
cale arrière, un chargement de 400 tonnes de
dynamite non déclarées sur les papiers du bord.
Le capitaine Davenport fut amené à la Doua-
ne, où un procès-verbal lui fut dressé.
En attendant ses explications sur la prove-
nance et la destination de la dynamite ainsi clan-
destinement transportée, son bateau a été
mouillé au musoir nord.
Conformément aux règles établies, la direc-
tion du port a fait enlever une des pièces prin-
cipales de la machine, immobilisant ainsi le na-
vire jusqu'à nouvel ordre.
On se demande avec quelque inquiétude à
qui et à quoi était destiné un tel chargement de
matière explosive ?
U MM sur la niliays de 11 0. F.
0-0
L'embouteillage du chemin de fer de Thiès
au Niger n' a pas été sans émouvoir tous ceux
qui s' intéressent au développement du système
ferroviaire de l'A. O. F. A la construction dé-
fectueuse de la voie s'est ajoutée l'insuffisance
du matériel de traction. Les recherches de
M. l'ingénieur Bochet, chef de service à la
Compagnie Thomson-Houston semblent avoir
apporté à la solution de ce problème une im-
portante contribution.
En effet, avec une locomotive à huile
lourde, à transmission électrique (système Ward-
Léonard), il est possible d'obtenir une gamme
absolument continue de vitesses et d'efforts de
traction tout en n'utilisant que des organes sim-
ples et robustes.
Le groupe électrogène est constitué par un
moteur semi-Diesel industriel à deux cylindres
pouvant utiliser les huiles végétales produites
dans les colonies. La conduite de cette machine
est fort simple et ne demande qu'un seul agent.
Son rayon d' action permet un trajet de vingt
()MK) sans aucun ravitaillement ; la question
des longs parcours à travers des régions privées
d'eau de surface est donc résolue.
Cette locomotive qui pèse environ 60 tonnes
peut traîner, sur le tronçon Kaolack-Kayes, 200
tonnes utiles au prix de 0 fr. 026 par tonne
kilométrique, valeur extrêmement réduite qui
montre bien l'avantage que peut procurer aux
colonies, la locomotive à huile lourde de
M. l'ingénieur M. Bochet.
E. D.
U nouvmut coamertial du Dahol., 111925
00
Le mouvement commercial pendant l'an-
née a atteint le chiffre de 237.161.833 francs
contre 183.514.107 francs en 1924, soit une
plus-value de 53.647.726 francs en faveur de
1925.
Importations. - Le chiffre des importa-
tions s'est élevé à u 1.601.133 francs contre
83.138.499 en 1924. La part de la France est
de 27.710.711 francs, soit 24,8 %, propor-
tion sensiblement la même qu'en 1924.
Les principales marchandises importées
sont les suivantes : tissus de coton, 37 mil-
lions 482.878 francs ; tabacs en feuilles,
7.902.986 fr. ; alcools et eaux-de-vie, 5 mil-
lions 883.961 fr. ; huiles de pétrole, 2 mil-
lions 962.739 fr. ; vins, 2.763.371 fr. ; fils de
coton, 1.961.454 fr. ; fer, 1.848.550 fr. ; voi-
tures automobiles, 1.787.711 fr. ; machines et
mécaniques, 1.673.399 fr* 5 sucres, 1.290.265
francs; vêtements confectionnés, 1.106.678
francs; matériaux de construction, 1 mil-
lion 77.843 fr. ; farine de froment, 1 mil-
lion 62.447 fr. ; sel marin ou gemme, 893.499
francs; conserves alimentaires, 8^9.635 fr. ;
liqueurs, 833.485 fr. ; parfumerie, 716.086
francs ; tabacs fabriqués, 569.676 fr. ; bis-
cuits de mer, 526.801 fr. ; riz, 516.073 fr. ,
savons, 484.328 fr. ; bière et limonade,
377.239 fr. ; bimbeloterie, 243.997 fr. ; etc.
Les augmentations en quantité portent sur
la plupart des articles les plus importants,
entre autres, les tissus, les pétroles, les fils
de coton, les voitures automobiles, les ma-
tériaux de construction.
Exportations. - Les principaux produits
exportés sont : les amandes de palme,
44.995.727 kilos; l'huile de palme, 16 mil-
lions 882.164 kilos; coton, 680.547 kilos
(contre 321.477 kilos en 1924), graines de ri-
cin, 180.898 kilos; coprah 145.073 kilos;
amandes de karité, 244.042 kilos ; peaux de
bœufs, 21.677 kilos; cacao, 22.262 kilos, etc.
Les exportations de coton marquent un sé-
rieux progrès, le tonnage de 1924 a été plus
que doublé.
Au Conseil d-État
'D 0
Requête d'un administrateur des colonies
Les infirmités dont est atteint M. Morthé-
Cénac, administrateur adjoint des colonies
en retraite, ayant eu pour conséquence la
perte absolue de l'usage des deux bras, ce
haut fonctionnaire demanda une pension
égale vau maximum d'ancienneté prévue au
tarif annexé à la loi du 5 août 1879 pour le
grade de commissaire de la marine auquel
son emploi était assimilé.
Le ministre des Pensions ayant refusé de
donner une suite favorable à sa demande,
M. Morthé-Cénac introduisit une requête au
Conseil d'Etat aux fins d'annuler le décret
du 6 mars 1923, lui accordant ladite pension
estimée par lui insuffisante.
Pour justifier les motifs de son refus, le
ministre des Pensions avait rappelé que l'ar-
ticle 49 de la loi du 31 mars 1919 ne visant
pas les fonctionnaires coloniaux assimilés aux
militaires, M. Iortbé-Cénac n'étant pas ré-
formé de guerre, il en résultait qu'une pen-
sion d'infirmité ne pouvait lui être attribuée
au titre de la loi du 31 mars 1919.
Statuant sur cette affaire, le Conseil d'Etat
a annulé le décret du 6 mars 1923 attaqué, et
ce pour les motifs ci-après -
Le Conseil, considérant qu'il résulte de
l'instruction que l'affection dont est atteint
M. Morthé-Cénac, ex-administrateur des co-
lonies, entraîne la perte absolue de l'usage
de deux membres, que dès lors le requérant
est fondé à soutenir que la pension d'infirmi-
tés qui lui est allouée, par décret du 6 mars
Î923, au titre des lois des 18 avril 1831 et
5 août 1879, aurait dû être calculée selon les
tarifs afférents, non à la 5* classe, mais à
la 4* classe de l'échelle des gravités.
Décide : le décret susvisé du 6 mars 1923
est annulé.
M. Morthé-Cénac est renvoyé devant le
ministre des Colonies pour y être procédé à
la liquidation de la pension d'infirmités à la-
quelle il a droit.
M. Léon Perrier dans l'Isère
---0-0--
Au cours d'un banquet de 500 couverts of-
fert par la Fédération radicale-socialiste,
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, a
fait l'éloge de MM. Aristide Briand et
Edouard Herriot.
Parlant de la reprise des hostilités au Ma-
roc, il a attribué les attaques d'Abd-el-Krim
aux efforts des puissances financières pour
s'approprier les riches mines du Rif. Il fait
appel pour résoudre les difficultés de l'heure
présente. à la * confiance de tous les citoyens
envers le Gouvernement et exprime l'espoir
que les Français gagneront la guerre éco-
nomique comme ils ont gagné l'autre.
l' 1
Académie des sciences morales et politiques
0
Au cours d'une récente séance, M. G.
Lacour-thvjft a présenté la France en Tu-
itisie. (if- M.
A LA CHAMBRE
---0-0--
QUESTIONS ECRITES
Dans l'administration pénitentiaire
Il ; » Pi,lt,.;, député, demande à M. le ministre
iics Colonies : 1* s'il est exact que deux can-
didats Seuls, sur les huit qui ont subi avec
succès les épreuves du concours ouvert le
15 avril 1V24, pour le grade de commis prin-
cipal rédacteur de l'odnllnistration "p.'lIitl'lI-
tiaire, ont été nommés : 20 dans le cas de l'af-
Ilrmutive, quelles sont les ruisons qui s'op-
posent à la nomination des autres conuïdnls
admis. (Question du 2 avril 1926.)
Réponse. -- Les compressions d'effectifs im-
posées pur la Commission Souvalle. dans le
pcrsonnct de l'administration jMiiitentiatlr
coloniale, n'ont permis, jusqu'à ce jour, que
de procéder à deux nominations de commis
principaux rédacteurs, parmi les candidats
admis au concours du 15 avril 1924. Ln possi-
bilité de procéder à de nouvelles nominations
ne peut être envis"('C qu'en ce mOlllent, le
budget de l'exercice W'l6. qui vient d'être voté,
permettant de Il '\r définitivement les ca-
drcs du personnel civil de l'administration sus-
visée.
A l'Agence générale des Colonies
M. A. lïirod, dépulé, demande à M. le minis-
tre !tcs Colonies : 1* s'il est exact que le pro-
jet de revision des traitements du person-
nel de l'agence générale des colonies, pré-
senté le 27 février dernier, par le président
du Conseil d'administration de cet organisme,
aurait été complètement remanié dans les bu-
reaux de son administration centrole, snns que
contrairement uux prescriptions de l'ar-
ticle 9, paragraphe 2, du règlement d'adminis-
tration publique du 2!t juin 1919, le Conseil
d'udmlnistrnlion de l'ugcnce générale nit étô
appelé a donner son avis primitivement pré-
senté ; 2° si, d'autre part, il est notamment
exact que - contrairement aux prescriptions
générales édictées ppr le ministre des Finances
d'ans sa circulaire du £ 0 décembre 1925, fai-
sant ressorti!- qu'aucune modification ne devait
être apportée il la règlement ni ion organique
des personnels visés - des personnels, dont
l'organisation est entièrement distincte auraient
été confondus dans un même texte ; 3° s'il
est enlln exact, que les dispositions transi-
toires prévues dans le projet primitif, pour
sauvegarder les droits acquis, sur les liases
de leur statut n'adiuission notamment pour
les directeurs, chefs do section et rédacteurs
de l'agence générale actuellement en service -
auraient été supprimées, alors qu'en vertu du
principe rappelé ci-dessus, les nouveaux textes
devaient en tout état (le cause leur garantir
leur statut actuel, par l'adoption de mesures
transitoires et personnelles, ainsi au resle, admis, le cas échéant, pour des fonc-
tionnaires d'autres au'ininistrations. (Question
du 20 avril 1920.)
n^ponsn. f Conformément aux directives
du ministre (les Finances, adressées en exé-
cution d'une décision formelle du Gouverne-
ment. la fixation des traitements nouveaux du
personnel de l'agence générale des colonies,
aussi bien que celle des différentes catégories
de personnels de J'Elol ne pouvait, intervenir
que sur la hase provisoire des tarifs proposés
par lit Commission Trépont pour les agents de
cet établissement. 11 était également nécessaire,
en vertu des mêmes instructions, que nul
changement ne fil t apporté il la hiruuiY-hio
des personnels en couse, sauf nécessité absolue
et motivée. Les divers projets de décret prpfl-
rés par la direction de l'agence générale s'écar-
,q gen(,e iii--
lant parfois de cette règle formelle, ont oïi
être minutieusement examinés et rectifiés dans
ce sens, sans qu'il nit été nécessaire de saisir
le Conseil d'administration (le l'établissement
d'une question qui, en vertu du principe ci-
dessus exposé, échappait à sn décision ; 20 la
r/union en un seul texte et dans un but unique
de simplification matérielle, des quotre 'projets
de décrets préparés prtr l'agence générale, ne
saurait avoir pour effet de modifier le statut
particulier des différentes catégories de fnnc-
tionnaires intéressés, dont la classification a
été maintenue : le des dispositions réglant, il
titre personnel et transitoire, la situation de
certains fonctionnaires de l'agence générale
ont, été proposées, après entente avec, les ser-
vices de contrôle du département, au minis-
tre u'es Finances, qui a été saisi de l'ensemble
du projet le Hi avril dernier.
L'avancement au ministère des colonies
\f. Ernest Outrei/, député, demande 1\ M. I»?
minisire dru Finances : 1° si des instructions
identiques ont été donnés par le ministre des
Finances aux contrôleurs des dépenses enga-
gées îles différents ministères en ce (lui con-
cerna la répartition et l'emploi des crédits d>->-
linés aux avancements des personnels des ad-
ministrations centrales ; 2° dans le cas de l'af-
lirmative, quelles sont les raisons pour les-
quelles le contrôleur des dépenses engagées du
ministère des Colonies se refuse, depuis plus
d'un mois, i\ viser les avancements de l'admi-
nistration centrale arrêtés par le Conseil des
directeurs et, approuvés par le ministre, lésant
ainsi gravement les intérêts de 'modestes fonc-
tinnnairf's, dont certains attendent leur avance-
ment depuis plus de cinq ans. (Question du 2f)
mars 1920.)
Réponse - Le contrôleur, des dépenses en-
gagées attaché au ministère des Colonies s'était
refusé a viser les propositions d'avancement
qui lui étaient présentées pour ce motif que les
mouvements envisagés auraient eu pour effet
de faire dépasser, par catégorie d'emplois, les
crédits calculés sur le traitement moyen. Le mi-
nistre des Finances, saisi du différend, a ex-
posé fi son collègue des Colonies, le 8 avril 1986.
les principes suivant, lesquels doivent être uti-
lisés les crédits afférents h la rémunération du
personnel. '.es mouvements a intervenir de-
vront être réglés conformément à ces prin-
cipes.
Le recrufement de la nu-tort
au Soudan français
09
La formule nous est donnée, je crois, par un
Soudanais, le capitaine Abd el Kader Ma-
demba qui désire « que le Soudan soft pour la
France un appoint humain, un appoint écono-
mique ». Tel est en effet l'exergue de la bro-
chure que cet officier vient de publier pendant
son séjour à Tananarive où il commande une
Compagnie de Tirailleurs.
C'est par le recrutement intensif de tirailleurs
que l'on aura la main-d'oeuvre la plus a bon-
dante, celle qui donnera le meilleur rendement:
les soldais libérés. Lit voici pourquoi : ceux-ci,
écrit le capitaine Mademba, par leur service
dans la Métropole auront pu apprécier l'ac-
cueil que leur font toujoirs les habitants de cet
admirable pays de France. le seul au monde ci-
vilisé qui ait admis que les noirs sont des hom-
mes H, Ils pourront comparer, à leur libération
les actes de fraternité dont ils auront bénéficié
avec l'humilité qui peut leur être imposée à
nouveau dans leur pays natal.
En reproduisant ces lignes, je ne puis m'em-
pêcher de songer à ce que disait en 1897, à
Bamako le fama Mademba de Sansanding, le
père d' Abd-el-Kader, quand il priait le Gou-
verneur Général Chaudié de remercier de sa
part le Gouvernement de la République qui lui
décernait la croix d'officier de la Légion
d Honneur. Le fama assurait le Gouverneur
général du loyalisme de ses sujets vis-à-vis de
la France dont ils avaient pu déjà apprécier
l'oeuvre civilisatrice et humanitaire. Peu après,
Mademba envoyait ses deux fils Racine et
Abd-el-Kader à l'Ecole Duval à Saint-Louis
du Sénégal, pour en faire des Francais et sur-
tout des cultivateurs. Car ce brave et clair-
voyant chef savait que I* avenir de son pays
était dans I* agriculture et l'élevage. Cette di-
gression nécessaire pour faire comprendre les
beaux sentiments du fils du Fama, ne nous
éloigne pas de ce passage de la brochure :
Les anciens tirailleurs auront appris à travail-
ler, ils auront vu, ils auront compris. Il appa-
raîtra donc urgent à tous, fonctionnaires, com-
merçants et industriels, qu'il est nécessaire de
tenir compte de la transformation des esprits et
au lieu de faire du noir un être soumis aux capri-
ces administratifs comme aux caprices des em-
ployeurs, il sera considéré petit à petit comme
un associé dont les intérêts matériels et moraux
seront confondus avec ceux des européens.
A lors il n'y aura plus de révolte, plus J'exode,
pfos de crimes, plus d'abus dit code de l'indi-
génal, plus de crise de la mam-d 'œuvre, plus
d'entraves, si entraves il y a eu, à la mise en
valeur du continent noir. A lors sera réalisée la
Grande France morale, politique et industrielle
que notre patriotisme conçoit et qui 'partirait de
Calais pour aboutir au bassin du Congo.
Les soldats libérés viendront nombreux sur
les chantiers si l'on sait les attirer. les organi-
ser. Le noir français a, en général, une âme
simple, plastique, il devient ce que l' on veld
qu'il devienne. Que le Gouvernement décide
que les réservistes seront des ouvriers.
Lt voici comment le capitaine Mademba
pense que cette idée peut être réalisée :
Il faut former dans chaque cercle par canton
une association d'anciens tirailleurs. Les chefs
de chaque association seront les anciens gradés
de l'armée active. Un ancien adjudant ou un
ancien sergent sera d'autorité un u Kountin-
gui » parmi les autres. Les anciens cadres de
J'armée active deviendront les cadres de
de l'armée du travail. Le noir ne peut se passer
de hiérarchie. L'existence de cette association
sera reconnue officiellement par l'administrateur
du cercle. Le Gouverneur dotera chaque grou-
pement d'un faniOn qui sera déposé chez le
chef de canton et pris par les ancien-t soldais à
chaque cérémonie (fêtes au chef-lieu du cercle,
arrivée du commandant de cercle en tournée
dans le chef-lieu de canton). Chaque ancien
soldat conservera sa chechia de troupe et sa
ceinture rouge qu'il portera en sautoir. A l'oc-
casion des fêtes nationales, les anciens soldats
défileront derrière les tirailleurs en activité. Le
fait de distinguer les réseroistes. de les pénétrer
de l'importance, de l'élévation de leur rôle
dans le- cercle, exaltera leur orgueil et doublera
leur valeur.
A ussitôt cette institution admise. le comman-
dant de cercle organisera une propagande au-
près des chefs naturels, des chefs d'association,
en vue de convertir les anciens soldats en tra-
rJailleurs. Cette propagande consistera en une
vaste réclame dit projet de mise en valeur du
pays. On leur fera ressortir les causes pour les-
quelles la charrue doit remplacer la baïonnette,
comme Ja mission Diagne leur a fait compren-
dre en 1918 pourquoi ils devaient se battre. On
insistera sur les avantages dont les individus et
la région h&néficieront (moyen, de communica-
tion, bons salaires, aisance, confort) avantages
auxquels un ancien tirailleur n'est pas insensi-
ble.
On invitera les futurs employeurs (particu-
liers ou sociétés) à faire connaître leurs condi-
tions. Le montant des salaires sera fixé par tme
commission composée de commerçants, de fonc-
tionnaires et d'officiers-défenseurs des intérêts
de leurs anciens tirailleurs. Les anciens adju-
dants ou sergents seront contremaîtres, chefs de
chantiers.
Par une habile propagande on peut facile-
ment recruter 100.000 réservistes.
Quant au rendement ) Pourquoi ne serait-il
pas suffisant. si on sait employer cette main-
d'œuvre qui travaille lentement, il est vrai..
mais d'une façon continue. Et comme le fait
VINGT-SEPTIEME ANNEE - N° 72 ,..:; WCJHBRO : /'Q CENTIMES LUNDI SOIN, 10 MAI 1^26
1 1 a Il
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Les Annales Coloniales
-. d d* 0
JOURNAL QUOTIDIEN
I M ARTICLES PUBLIÉS PAR - LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIETE
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Un sa 6 moi* 8 aets
alombEmENTS - France et Colmin. - - - 80. 48 » as.
.MC < F~w~ 120 » a 9 » a
On .bonne dut tous Ie« Bureeax de porte et ekes le* priMlpa- libraire*
Après l'affaire du Sidi-Ferruch
moeow
Je ne veux point épiloguer sur les faits na-
vrants que les Annales Coloniales ont rap-
portés, au jour le jour. Je voudrais simple-
ment, à propos de ces faits, examiner cer-
taines questions d'intérêt général.
Et d abord, une question de droit.
L'article 17 de la loi du 15 juillet 1914
est ainsi conçu :
a Tout indigène d'Algérie voulant se ren-
dre à l'étranger devra se munir préalable-
ment d'un passeport, à peine d'une amende
de 16 à 50 francs et d'un emprisonnement
de 6 jours à un mois ou de l'une de ces
peines seulement. Sous les réserves qui pré-
cèdent, il ne sera fîtes exigé de permis de
voyage sur tout le territoire de la France,
de l'Algérie, des colonies ou des pays de
protectorat. »
L'article 14 de la loi du 4 février 1919
(alin. 3), dit, d'autre part :
« Ceux qui seront inscrits sur les listes
électorales ne peuvent être condamnés, en
ce qui concédé les contraventions et délits,
ue pour les mêmes faits et par les mêmes
tribunaux que les citoyens français, sous ré-
serve des mesures spéciales édictées pour la
protection et la conservation des forêts par
la loi du 21 février 1903 et des dispositions
'de la loi du 15 juillet 1914 relatives à la
mise en surveillance spéciale. »
Ni la loi du 15 juillet 1914, ni celle du 4
février 1919 n'ont été abrogées par une loi
postérieure. Celles du 4 aoOt 1920, 11 juillet
1922 et 30 décembre 1922 ont seulement pro-
rogé dans ses dispositions devenues caduques
(art. 3 et 8 à 15), en vertu de son texte même
qui prévoyait qu'elles cesseraient de recevoir
application au bout de cinq ans, la loi du 15
juillet 1914.
La doctrine est unanime à reconnaître
qu'une circulaire, un arrêté ou même un dé-
cret ne peuvent contredire une loi qui a for-
mellement statué en matière coloniale.
Quel est, dès lors, le fondement juridique
du régime imposé aux travailleurs indigènes
Se rendant en France?
Je retrouve, ici encore, un exemple frap-
pant des conséquences singulières auxquelles
conduit, dans la pratique, l'incertitude du ré-
gime législatif, en matière coloniale.
Et maintenant, une question de politique
économique.
On justifie, à défaut de la loi, les restric-
tions mises aux migrations de main-d'œuvre
d'Algérie en France par des raisons d'ordre
économique et d'ordre social.
On nous dit : la main-d'œuvre indigène
vient déprécier les salaires, chez nous, et en-
combrer notre marché du travail.
On peut répondre : une bonne organisation
syndicale exigeant l'application stricte de la
règle « à travail égal, salaire égal., parera
au danger. Une organisation rationnelle du
placement, suivant les aptitudes raciales des
travailleurs, permettrait, d'ailleurs, de distri-
buer cette main-d'ce ivre beaucoup plus utile-
ment qu'aujourd'hui.
Enfin, on peut faire remarquer qu'en fait,
à l'heure actuelle, il n'existe nul danger d'en-
combrement sur le marché du travail, en
France. Plutôt que de faire appel à des
étrangers qui s'établissent chez nous, souvent
en véritables colonies autonomes - Polonais,
Italiens - il semblerait préférable d'em-
ployer des indigènes nord-africains qui sont
français et n'exportent point nos capitaux.
Et par là même, j'ai répondu d'avance à
l'argument d'ordre social qui représente ces
indigènes comme un élément de désordre, par
suite de leurs tendances au vagabondage.
Il serait facile de montrer, par des exem-
ples et des témoignages non suspects, que
l'immense majorité des indigènes vient en
France pour chercher du travail, qu'ils sont
tûrs de trouver, pour gagner de l'argent âpre-
ment, durement - bien souvent pour payer
des dettes faites chez eux avant le départ -
et nullement pour vagabonder. Certes, il y a
des brebis galeuses, mais contre celles-là,
nous avons des lois contre le crime, le vol et
le vagabondage.
Plus j'étudie le problème, plus je me pé-
nètre du sentiment que toutes ces raisons ne
!ont que des prétextes pour maintenir, par le
système des cloisons étanches. une différence
profonde du niveau général des salaires entre
la France continentale et la France africaine.
Et cette politique me paraît contraire aux
véritables intérêts de notre économie natio-
nale. C'est par la diffusion du bien-être dans
les couches populaires indigènes, par l'élé-
vation des salaires et le contact plus libre avec
l'ouvrier continental, que nous créerons, dans
la diversité féconde des mentalités, cette
plus grande France rêvée par Prévost-Pa-
ra dol et qui se réalise sous nos yeux.
Et c'est pourquoi j'estime que les inci-
dents du a Sidi-Ferruch » devraient nous
être une occasion de revenir à une concep-
tion saine, et qui serait simplement légale,
du statut des travailleurs indigènes en
France, sur les bases suivantes :
Liberté absolue de circulation.
Application rigoureuse des lois sur le va-
gabondage, avec - contrôle au port de départ
et au port d'arrivée.
Meilleure organisation des services de
placement des travailleurs indigènes, avec
un bureau central de répartition à Alger,
en liaison avec des bureaux ou de simples
correspondants sûrs, en Algérie et avec les
« offices de main-d'œuvre » des centres in-
dustriels, en France.
Enfin, comme il vaut mieux prévenir que
punir et agir que récriminer, je souhaite-
rais, par-dessus cette organisation adminis-
trative, la création, dans toutes les grandes
agglomérations industrielles, où se concen-
tre. la main-d'œuvre indigène, d'institutions
de tutelle et d'éducation sociale, comme ce
a Comité de Protection des Travailleurs
Nord-Africains » que nous venons de créer
à Lyon, avec l'appui de toutes les autorités
métropolitaines locales et nord-africaines.
Notre Comité aura bientôt, fonctionnant en
permanence, des services de renseignements,
de consultations juridiques et médicales, de
bains-douches et un foyer-logement qui re-
cueillera les indigènes, passagèrement sans
domicile, soit à leur arrivée, soit pour cause
fortuite. A ces services matériels s'ajoute-
ront, le plus tôt possible, des services so-
ciaux; conférences éducatives d'hygiène, ci-
néma, etc.
Un tel régime vaudrait mieux que celui
de la chasse aux pauvres bougres, dans les
soutes à charbon, pour le plus grand profit
des intermédiaires louches qui les exploi-
tent honteusement, aujourd'hui.
Etienne Antonelli,
Député de la IIauft-Savofe, proles-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
- 1
M. Viollette est rentré à Alger
M. Maurice Viollette, gouverneur général
de VAlgérie, arrivé samedi matin à Mar-
seille venant de Paris, a pris passage à
bord du Timgad, qui a levé l'ancre à midi
et est arrivé à Alger hier dimanche au dé-
but de l'après-midi.
(Par dépêche.)
- 8..
S. A. te Bey de Tunis en France
Il se confirme que le bey de Tunis se ren-
dra en France dans le courant de l'été pour
faire une cure à Luchon et à Vichy. Il visi
tera Paris incognito.
EN TRIPOLITAINE
––0-0
La situation des Italientt en Tripolitaine
donnerait lieu à certaines inquiétudes.
Trois portes auraient dû être évacués. Par
contre, en Tunisie, ces événements n'ont
donné lieu à aucune répercussion.
La guerre au Maroc
--0-0--
Interpellations
M. Doriot, député communiste de Paria,
et M. Renaudel, député du Var, se propo-
sent d'interpeller le Gouvernement sur les
négociations d'Oudjda et leur échec et sur
la situation nu Maroc.
Les opérations militaires
Précédées d'un violent bombardement
d'artillerie et de reconnaissances d'avions,
les offensives des troupes françaises et es-
pagnoles ont atteint leurs premiers objec-
tifs et la liaison a été réalisée dans la ré-
gion de J'oued Kert, malgré une résistance
énergique des IUtaina, qui ont subi de fortes
pertes. Les troupes alliées n'ont eu que des
pertes légères. (
Chez les Rifains
Abd-el-Krim fait continuer sur tout le
front la construction d'ouvrages défensifs.
Dans le secteur de la 128* division (grou-
pement de Fez), des travailleurs sont signa-
lés construisant des abris sur les crêtes a
l'ouest de Riana. Un poste où des guet-
teurs se tiennent jour et nuit a été établi
à 3 kilomètres au nord de Bou Hellal.
Des émissaires d'Abd-el-Krim ont été
signalés chez les Beni Mestara, qu'ils Cher-
chent à reprendre en mains en leur assu-
rant que, de toute façon, leur pays sera
placé sous la domination d'Abd-el-Krim et
fera partie intégrante du Rif.
Des canons et des munitions arrivent quo-
tidiennement chez les Ktama et des armes
automatiques ont été installées sur le Dje-
bel Nagar, dans le groupement de Taza. Alin
d'empêcher, en cas d'offensive, l'avance de
nos canons, les chefs rifains font couper
les pistes aboutissant au front et les en-
combrent de blocs de rochers et de troncs
d'arbres destinés à arrêter les chats de
combat. Nos avions, qui ont maintenant re-
pris toute leur liberté d'action depuis la
cessation de la trêve, renseignent chaque
jour de façon très précise les états-majors
sur les progrès des défenses ennemies.
L'ennemi a massé des réserves en arrière
du front en plusieurs endroits, d'où il pour-
ra rapidement les diriger sur les points par-
ticulièrement menacés. Il est peu probable
qu'il puisse arrêter l'avance de nos colon-
nes, dont les attaques se produiront simul-
tanément sur plusieurs points et dont les
succès seront, semble-t-il, exploités non en
surface, mais surtout en profondeur, afin
d'atteindre rapidement les points vitaux du
Rif.
Chez les Espagnols
Un avion, parti de Séville dans la direc-
tion de Mélilla, a atterri à Targuist. Le
pilote et les observateurs ont été faits pri-
"onniers par les Rifains.
TAUX DE LA PIASTRE
0
A la date du 8 mai 1926, le taux officiel de la
piastre à Saigon, était de 18 fr. 20.
UsFnipisMIrtyiiiliri
--0-0--
C'est un problème qui inquiète
tous nos compatriotes qui ont été en
- Algérie et surtout en Tunisie et au
Maroc. La valeur de notre occupation, ses
chances de durée, la possibilité que nous au-
rons d'y maintenir à la fois notre civilisation
et notre influence économique sont comman-
dées par la présence de Français dans cet
immense territoire grand comme trois fois la
France qui s'étend du golfe de Gabès à Aga-
dir.
Pour l'Algérie, le problème semble résolu:
tout près d'un million d'Européen'S, dont
plus des deux tiers de Français ou de néo-
Français (naturalisés d'hier, d'aujourd'hui
ou de demain, et ayant, tfailleurs, dans leur
immense majorité, V âme française au même
chef que nos compatriotes d'origine métropo-
litaine) en face de moins de 5 millions et in-
digènes. La cohabitation est établie et les
libertés politiques de plus en plus grandes
accordées aux indigènes permettent d'espé-
rer un mariage sans trop de heurts entre les
autochtones et nous.
Mais la situation n'est pas la même en
Tunisie et au Maroc, et c'est ce qui préoc-
cupe vivement le Comité Bugeaud (fils du
Comité Dupleix) - que dirige M. Jules
Sauritt : il n'est plus besoin de le présenter
à nos lecteurs. On sait t œuvre qu'il a ac-
complie en Tunisie et aussi en Algérie de-
puis trente-cinq ans.
Il réclame l occupation des deux protec-
torats par des ruraux. Il voudrait voir, à côté
des 300.000 ruraux nationaux que nous avons
en Afrique du Nord, une quantité considéra-
ble, quelques milliers de familles de paysans
des Cévennes, des Alpes en des Pyréttces
s'installer en Tunisie et au Maroc. Nous le
souhaitons comme M. Saurin, car nous
n'ignorons pas que les 300.000 Européens
installés en Algérie cultivant ï. 800.000 lltc-
tares ont retiré trois fois plus de produits du
sol que n'en ont récolté les 4.300.000 indi-
gènes oui détiennent, eux, de 20 à 25 mil-
lions d hectares.
Source de richesse et source d'influence.
Mais où les trouver 1 On a colonisé une
partie de la France, la vallée de la Garonne
avec des Italiens, des Espagnols et aussi des
Bretons, qui, dans leur péninsule, présentent
encore quelques excédents de natalité.
Faut-il rappeler ici que l'archevêque
d'Auch a auprès de lui un évéque auxiliaire
italien et des prêtres pour la population ita-
lienne de cette région? Dans le Puy-de-
Dôme, les progrès industriels autour de
Clermont-Ferrand ont repeuplé la campagne
à 50 kilomètres à la ronde.
Il y a actuellement plus d'étrangers en
France qu'il n'y a de Français dans toutes
les colonies.
En réalité. le problème de la colonisation
est lié à celui de la naturalisation dans la
métropole. M. Charles Lambert, député du
Rhône, a raison de s'êtrc attaché à ce pro-
blème capital pour notre pays qui compte
aujourd'hui tout près de 3 millions de tra-
vailleurs étrangers de 18 à 4'; ans. sans
compter 500.000 touristes, oisifs ou chô-
meurs anglais à grosse indemnité de el/ô-
mage. Au problème de la natalité insoluble
substituons les naturalisations intelligem-
ment et largement accordées.
Comment voulons-nous peupler nos colo-
nies de nationaux, puisque nous en man-
QIl0'IS! Faisons-en d'abord et le problème
sera près d'être résolu.
Marcel Ruedel
.,.
Qu'est ceci ? ?
y a quelques jours, le cargo anglais Home-
ford allant de Cardiff à Port-Soudan, avec un
chargement déclaré de ciment et de briquettes
de charbon, mouillait à Alger pour embarquer
100 tonnes de charbon.
Le lieutenant du port de service, surpris de
voir flotter au mât du navire le pavillon rouge,
alors qu'il n'y avait pas, d'après la déclaration
faite, de marchandises dangereuses à bord, s'en-
quit aussitôt, et le capitaine du bateau anglais
dit qu'ayant un équipage indigène, il avait hissé
le pavillon rouge pour que ses hommes ne pus-
sent pas descendre à terre.
Mais on ne s'en tint pas là et on se contenta
d'autant moins de cette explication qu'un avis
était parvenu récemment aux services de la po-
lice du port : un navire portant un nom se rap-
prochant de celui du cargo en question et qui
devait toucher Alger, était signalé comme ayant
un chargement suspect.
Mis en éveil par le lieutenant du port, les
services de la ttolice et de la douane entreùri-
rent aussitôt la' visite du cargo.
Celui-ci portait bien, en effet. du charbon
et du ciment, mais il avait, en outre, dans sa
cale arrière, un chargement de 400 tonnes de
dynamite non déclarées sur les papiers du bord.
Le capitaine Davenport fut amené à la Doua-
ne, où un procès-verbal lui fut dressé.
En attendant ses explications sur la prove-
nance et la destination de la dynamite ainsi clan-
destinement transportée, son bateau a été
mouillé au musoir nord.
Conformément aux règles établies, la direc-
tion du port a fait enlever une des pièces prin-
cipales de la machine, immobilisant ainsi le na-
vire jusqu'à nouvel ordre.
On se demande avec quelque inquiétude à
qui et à quoi était destiné un tel chargement de
matière explosive ?
U MM sur la niliays de 11 0. F.
0-0
L'embouteillage du chemin de fer de Thiès
au Niger n' a pas été sans émouvoir tous ceux
qui s' intéressent au développement du système
ferroviaire de l'A. O. F. A la construction dé-
fectueuse de la voie s'est ajoutée l'insuffisance
du matériel de traction. Les recherches de
M. l'ingénieur Bochet, chef de service à la
Compagnie Thomson-Houston semblent avoir
apporté à la solution de ce problème une im-
portante contribution.
En effet, avec une locomotive à huile
lourde, à transmission électrique (système Ward-
Léonard), il est possible d'obtenir une gamme
absolument continue de vitesses et d'efforts de
traction tout en n'utilisant que des organes sim-
ples et robustes.
Le groupe électrogène est constitué par un
moteur semi-Diesel industriel à deux cylindres
pouvant utiliser les huiles végétales produites
dans les colonies. La conduite de cette machine
est fort simple et ne demande qu'un seul agent.
Son rayon d' action permet un trajet de vingt
()MK) sans aucun ravitaillement ; la question
des longs parcours à travers des régions privées
d'eau de surface est donc résolue.
Cette locomotive qui pèse environ 60 tonnes
peut traîner, sur le tronçon Kaolack-Kayes, 200
tonnes utiles au prix de 0 fr. 026 par tonne
kilométrique, valeur extrêmement réduite qui
montre bien l'avantage que peut procurer aux
colonies, la locomotive à huile lourde de
M. l'ingénieur M. Bochet.
E. D.
U nouvmut coamertial du Dahol., 111925
00
Le mouvement commercial pendant l'an-
née a atteint le chiffre de 237.161.833 francs
contre 183.514.107 francs en 1924, soit une
plus-value de 53.647.726 francs en faveur de
1925.
Importations. - Le chiffre des importa-
tions s'est élevé à u 1.601.133 francs contre
83.138.499 en 1924. La part de la France est
de 27.710.711 francs, soit 24,8 %, propor-
tion sensiblement la même qu'en 1924.
Les principales marchandises importées
sont les suivantes : tissus de coton, 37 mil-
lions 482.878 francs ; tabacs en feuilles,
7.902.986 fr. ; alcools et eaux-de-vie, 5 mil-
lions 883.961 fr. ; huiles de pétrole, 2 mil-
lions 962.739 fr. ; vins, 2.763.371 fr. ; fils de
coton, 1.961.454 fr. ; fer, 1.848.550 fr. ; voi-
tures automobiles, 1.787.711 fr. ; machines et
mécaniques, 1.673.399 fr* 5 sucres, 1.290.265
francs; vêtements confectionnés, 1.106.678
francs; matériaux de construction, 1 mil-
lion 77.843 fr. ; farine de froment, 1 mil-
lion 62.447 fr. ; sel marin ou gemme, 893.499
francs; conserves alimentaires, 8^9.635 fr. ;
liqueurs, 833.485 fr. ; parfumerie, 716.086
francs ; tabacs fabriqués, 569.676 fr. ; bis-
cuits de mer, 526.801 fr. ; riz, 516.073 fr. ,
savons, 484.328 fr. ; bière et limonade,
377.239 fr. ; bimbeloterie, 243.997 fr. ; etc.
Les augmentations en quantité portent sur
la plupart des articles les plus importants,
entre autres, les tissus, les pétroles, les fils
de coton, les voitures automobiles, les ma-
tériaux de construction.
Exportations. - Les principaux produits
exportés sont : les amandes de palme,
44.995.727 kilos; l'huile de palme, 16 mil-
lions 882.164 kilos; coton, 680.547 kilos
(contre 321.477 kilos en 1924), graines de ri-
cin, 180.898 kilos; coprah 145.073 kilos;
amandes de karité, 244.042 kilos ; peaux de
bœufs, 21.677 kilos; cacao, 22.262 kilos, etc.
Les exportations de coton marquent un sé-
rieux progrès, le tonnage de 1924 a été plus
que doublé.
Au Conseil d-État
'D 0
Requête d'un administrateur des colonies
Les infirmités dont est atteint M. Morthé-
Cénac, administrateur adjoint des colonies
en retraite, ayant eu pour conséquence la
perte absolue de l'usage des deux bras, ce
haut fonctionnaire demanda une pension
égale vau maximum d'ancienneté prévue au
tarif annexé à la loi du 5 août 1879 pour le
grade de commissaire de la marine auquel
son emploi était assimilé.
Le ministre des Pensions ayant refusé de
donner une suite favorable à sa demande,
M. Morthé-Cénac introduisit une requête au
Conseil d'Etat aux fins d'annuler le décret
du 6 mars 1923, lui accordant ladite pension
estimée par lui insuffisante.
Pour justifier les motifs de son refus, le
ministre des Pensions avait rappelé que l'ar-
ticle 49 de la loi du 31 mars 1919 ne visant
pas les fonctionnaires coloniaux assimilés aux
militaires, M. Iortbé-Cénac n'étant pas ré-
formé de guerre, il en résultait qu'une pen-
sion d'infirmité ne pouvait lui être attribuée
au titre de la loi du 31 mars 1919.
Statuant sur cette affaire, le Conseil d'Etat
a annulé le décret du 6 mars 1923 attaqué, et
ce pour les motifs ci-après -
Le Conseil, considérant qu'il résulte de
l'instruction que l'affection dont est atteint
M. Morthé-Cénac, ex-administrateur des co-
lonies, entraîne la perte absolue de l'usage
de deux membres, que dès lors le requérant
est fondé à soutenir que la pension d'infirmi-
tés qui lui est allouée, par décret du 6 mars
Î923, au titre des lois des 18 avril 1831 et
5 août 1879, aurait dû être calculée selon les
tarifs afférents, non à la 5* classe, mais à
la 4* classe de l'échelle des gravités.
Décide : le décret susvisé du 6 mars 1923
est annulé.
M. Morthé-Cénac est renvoyé devant le
ministre des Colonies pour y être procédé à
la liquidation de la pension d'infirmités à la-
quelle il a droit.
M. Léon Perrier dans l'Isère
---0-0--
Au cours d'un banquet de 500 couverts of-
fert par la Fédération radicale-socialiste,
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, a
fait l'éloge de MM. Aristide Briand et
Edouard Herriot.
Parlant de la reprise des hostilités au Ma-
roc, il a attribué les attaques d'Abd-el-Krim
aux efforts des puissances financières pour
s'approprier les riches mines du Rif. Il fait
appel pour résoudre les difficultés de l'heure
présente. à la * confiance de tous les citoyens
envers le Gouvernement et exprime l'espoir
que les Français gagneront la guerre éco-
nomique comme ils ont gagné l'autre.
l' 1
Académie des sciences morales et politiques
0
Au cours d'une récente séance, M. G.
Lacour-thvjft a présenté la France en Tu-
itisie. (if- M.
A LA CHAMBRE
---0-0--
QUESTIONS ECRITES
Dans l'administration pénitentiaire
Il ; » Pi,lt,.;, député, demande à M. le ministre
iics Colonies : 1* s'il est exact que deux can-
didats Seuls, sur les huit qui ont subi avec
succès les épreuves du concours ouvert le
15 avril 1V24, pour le grade de commis prin-
cipal rédacteur de l'odnllnistration "p.'lIitl'lI-
tiaire, ont été nommés : 20 dans le cas de l'af-
Ilrmutive, quelles sont les ruisons qui s'op-
posent à la nomination des autres conuïdnls
admis. (Question du 2 avril 1926.)
Réponse. -- Les compressions d'effectifs im-
posées pur la Commission Souvalle. dans le
pcrsonnct de l'administration jMiiitentiatlr
coloniale, n'ont permis, jusqu'à ce jour, que
de procéder à deux nominations de commis
principaux rédacteurs, parmi les candidats
admis au concours du 15 avril 1924. Ln possi-
bilité de procéder à de nouvelles nominations
ne peut être envis"('C qu'en ce mOlllent, le
budget de l'exercice W'l6. qui vient d'être voté,
permettant de Il '\r définitivement les ca-
drcs du personnel civil de l'administration sus-
visée.
A l'Agence générale des Colonies
M. A. lïirod, dépulé, demande à M. le minis-
tre !tcs Colonies : 1* s'il est exact que le pro-
jet de revision des traitements du person-
nel de l'agence générale des colonies, pré-
senté le 27 février dernier, par le président
du Conseil d'administration de cet organisme,
aurait été complètement remanié dans les bu-
reaux de son administration centrole, snns que
contrairement uux prescriptions de l'ar-
ticle 9, paragraphe 2, du règlement d'adminis-
tration publique du 2!t juin 1919, le Conseil
d'udmlnistrnlion de l'ugcnce générale nit étô
appelé a donner son avis primitivement pré-
senté ; 2° si, d'autre part, il est notamment
exact que - contrairement aux prescriptions
générales édictées ppr le ministre des Finances
d'ans sa circulaire du £ 0 décembre 1925, fai-
sant ressorti!- qu'aucune modification ne devait
être apportée il la règlement ni ion organique
des personnels visés - des personnels, dont
l'organisation est entièrement distincte auraient
été confondus dans un même texte ; 3° s'il
est enlln exact, que les dispositions transi-
toires prévues dans le projet primitif, pour
sauvegarder les droits acquis, sur les liases
de leur statut n'adiuission notamment pour
les directeurs, chefs do section et rédacteurs
de l'agence générale actuellement en service -
auraient été supprimées, alors qu'en vertu du
principe rappelé ci-dessus, les nouveaux textes
devaient en tout état (le cause leur garantir
leur statut actuel, par l'adoption de mesures
transitoires et personnelles, ainsi
tionnaires d'autres au'ininistrations. (Question
du 20 avril 1920.)
n^ponsn. f Conformément aux directives
du ministre (les Finances, adressées en exé-
cution d'une décision formelle du Gouverne-
ment. la fixation des traitements nouveaux du
personnel de l'agence générale des colonies,
aussi bien que celle des différentes catégories
de personnels de J'Elol ne pouvait, intervenir
que sur la hase provisoire des tarifs proposés
par lit Commission Trépont pour les agents de
cet établissement. 11 était également nécessaire,
en vertu des mêmes instructions, que nul
changement ne fil t apporté il la hiruuiY-hio
des personnels en couse, sauf nécessité absolue
et motivée. Les divers projets de décret prpfl-
rés par la direction de l'agence générale s'écar-
,q gen(,e iii--
lant parfois de cette règle formelle, ont oïi
être minutieusement examinés et rectifiés dans
ce sens, sans qu'il nit été nécessaire de saisir
le Conseil d'administration (le l'établissement
d'une question qui, en vertu du principe ci-
dessus exposé, échappait à sn décision ; 20 la
r/union en un seul texte et dans un but unique
de simplification matérielle, des quotre 'projets
de décrets préparés prtr l'agence générale, ne
saurait avoir pour effet de modifier le statut
particulier des différentes catégories de fnnc-
tionnaires intéressés, dont la classification a
été maintenue : le des dispositions réglant, il
titre personnel et transitoire, la situation de
certains fonctionnaires de l'agence générale
ont, été proposées, après entente avec, les ser-
vices de contrôle du département, au minis-
tre u'es Finances, qui a été saisi de l'ensemble
du projet le Hi avril dernier.
L'avancement au ministère des colonies
\f. Ernest Outrei/, député, demande 1\ M. I»?
minisire dru Finances : 1° si des instructions
identiques ont été donnés par le ministre des
Finances aux contrôleurs des dépenses enga-
gées îles différents ministères en ce (lui con-
cerna la répartition et l'emploi des crédits d>->-
linés aux avancements des personnels des ad-
ministrations centrales ; 2° dans le cas de l'af-
lirmative, quelles sont les raisons pour les-
quelles le contrôleur des dépenses engagées du
ministère des Colonies se refuse, depuis plus
d'un mois, i\ viser les avancements de l'admi-
nistration centrale arrêtés par le Conseil des
directeurs et, approuvés par le ministre, lésant
ainsi gravement les intérêts de 'modestes fonc-
tinnnairf's, dont certains attendent leur avance-
ment depuis plus de cinq ans. (Question du 2f)
mars 1920.)
Réponse - Le contrôleur, des dépenses en-
gagées attaché au ministère des Colonies s'était
refusé a viser les propositions d'avancement
qui lui étaient présentées pour ce motif que les
mouvements envisagés auraient eu pour effet
de faire dépasser, par catégorie d'emplois, les
crédits calculés sur le traitement moyen. Le mi-
nistre des Finances, saisi du différend, a ex-
posé fi son collègue des Colonies, le 8 avril 1986.
les principes suivant, lesquels doivent être uti-
lisés les crédits afférents h la rémunération du
personnel. '.es mouvements a intervenir de-
vront être réglés conformément à ces prin-
cipes.
Le recrufement de la nu-tort
au Soudan français
09
La formule nous est donnée, je crois, par un
Soudanais, le capitaine Abd el Kader Ma-
demba qui désire « que le Soudan soft pour la
France un appoint humain, un appoint écono-
mique ». Tel est en effet l'exergue de la bro-
chure que cet officier vient de publier pendant
son séjour à Tananarive où il commande une
Compagnie de Tirailleurs.
C'est par le recrutement intensif de tirailleurs
que l'on aura la main-d'oeuvre la plus a bon-
dante, celle qui donnera le meilleur rendement:
les soldais libérés. Lit voici pourquoi : ceux-ci,
écrit le capitaine Mademba, par leur service
dans la Métropole auront pu apprécier l'ac-
cueil que leur font toujoirs les habitants de cet
admirable pays de France. le seul au monde ci-
vilisé qui ait admis que les noirs sont des hom-
mes H, Ils pourront comparer, à leur libération
les actes de fraternité dont ils auront bénéficié
avec l'humilité qui peut leur être imposée à
nouveau dans leur pays natal.
En reproduisant ces lignes, je ne puis m'em-
pêcher de songer à ce que disait en 1897, à
Bamako le fama Mademba de Sansanding, le
père d' Abd-el-Kader, quand il priait le Gou-
verneur Général Chaudié de remercier de sa
part le Gouvernement de la République qui lui
décernait la croix d'officier de la Légion
d Honneur. Le fama assurait le Gouverneur
général du loyalisme de ses sujets vis-à-vis de
la France dont ils avaient pu déjà apprécier
l'oeuvre civilisatrice et humanitaire. Peu après,
Mademba envoyait ses deux fils Racine et
Abd-el-Kader à l'Ecole Duval à Saint-Louis
du Sénégal, pour en faire des Francais et sur-
tout des cultivateurs. Car ce brave et clair-
voyant chef savait que I* avenir de son pays
était dans I* agriculture et l'élevage. Cette di-
gression nécessaire pour faire comprendre les
beaux sentiments du fils du Fama, ne nous
éloigne pas de ce passage de la brochure :
Les anciens tirailleurs auront appris à travail-
ler, ils auront vu, ils auront compris. Il appa-
raîtra donc urgent à tous, fonctionnaires, com-
merçants et industriels, qu'il est nécessaire de
tenir compte de la transformation des esprits et
au lieu de faire du noir un être soumis aux capri-
ces administratifs comme aux caprices des em-
ployeurs, il sera considéré petit à petit comme
un associé dont les intérêts matériels et moraux
seront confondus avec ceux des européens.
A lors il n'y aura plus de révolte, plus J'exode,
pfos de crimes, plus d'abus dit code de l'indi-
génal, plus de crise de la mam-d 'œuvre, plus
d'entraves, si entraves il y a eu, à la mise en
valeur du continent noir. A lors sera réalisée la
Grande France morale, politique et industrielle
que notre patriotisme conçoit et qui 'partirait de
Calais pour aboutir au bassin du Congo.
Les soldats libérés viendront nombreux sur
les chantiers si l'on sait les attirer. les organi-
ser. Le noir français a, en général, une âme
simple, plastique, il devient ce que l' on veld
qu'il devienne. Que le Gouvernement décide
que les réservistes seront des ouvriers.
Lt voici comment le capitaine Mademba
pense que cette idée peut être réalisée :
Il faut former dans chaque cercle par canton
une association d'anciens tirailleurs. Les chefs
de chaque association seront les anciens gradés
de l'armée active. Un ancien adjudant ou un
ancien sergent sera d'autorité un u Kountin-
gui » parmi les autres. Les anciens cadres de
J'armée active deviendront les cadres de
de l'armée du travail. Le noir ne peut se passer
de hiérarchie. L'existence de cette association
sera reconnue officiellement par l'administrateur
du cercle. Le Gouverneur dotera chaque grou-
pement d'un faniOn qui sera déposé chez le
chef de canton et pris par les ancien-t soldais à
chaque cérémonie (fêtes au chef-lieu du cercle,
arrivée du commandant de cercle en tournée
dans le chef-lieu de canton). Chaque ancien
soldat conservera sa chechia de troupe et sa
ceinture rouge qu'il portera en sautoir. A l'oc-
casion des fêtes nationales, les anciens soldats
défileront derrière les tirailleurs en activité. Le
fait de distinguer les réseroistes. de les pénétrer
de l'importance, de l'élévation de leur rôle
dans le- cercle, exaltera leur orgueil et doublera
leur valeur.
A ussitôt cette institution admise. le comman-
dant de cercle organisera une propagande au-
près des chefs naturels, des chefs d'association,
en vue de convertir les anciens soldats en tra-
rJailleurs. Cette propagande consistera en une
vaste réclame dit projet de mise en valeur du
pays. On leur fera ressortir les causes pour les-
quelles la charrue doit remplacer la baïonnette,
comme Ja mission Diagne leur a fait compren-
dre en 1918 pourquoi ils devaient se battre. On
insistera sur les avantages dont les individus et
la région h&néficieront (moyen, de communica-
tion, bons salaires, aisance, confort) avantages
auxquels un ancien tirailleur n'est pas insensi-
ble.
On invitera les futurs employeurs (particu-
liers ou sociétés) à faire connaître leurs condi-
tions. Le montant des salaires sera fixé par tme
commission composée de commerçants, de fonc-
tionnaires et d'officiers-défenseurs des intérêts
de leurs anciens tirailleurs. Les anciens adju-
dants ou sergents seront contremaîtres, chefs de
chantiers.
Par une habile propagande on peut facile-
ment recruter 100.000 réservistes.
Quant au rendement ) Pourquoi ne serait-il
pas suffisant. si on sait employer cette main-
d'œuvre qui travaille lentement, il est vrai..
mais d'une façon continue. Et comme le fait
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