Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-05-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 mai 1926 07 mai 1926
Description : 1926/05/07 (A27,N71). 1926/05/07 (A27,N71).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397118m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. Ne 71 '.& NUMERO ; f* CENTIMBS VENDREDI SOIR, 7 MAI i-
1 » ! ; ',
Les Annales Coloniales
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On ,'.bonn. dana tous Im Buraaux de porta et ckas la* principaux librairaa
Les ressources minières de nos colonies
oii-
La France s'est, jusqu'ici, peu préoccupée
de l'exploitation des richesses minières de son
immense domaine colonial. Ce n' est, du reste,
pas dans ce but que celui-ci avait été constitué.
Assurer à nos industries un débouché sup-
plémentaire en même temps que la possibilité
de se procurer certaines matières que produisent
seuls les pays intertiopicaux, donner à ses capi-
taux un champ plus vaste et parfois tout sim-
plement occuper un pays pour que d' autres nc
s'y établissent pas, telles furent, la plupart du
temps, les raisons de notre expansion coloniale.
Le souci d' apporter aux indigènes une civili-
sation supérieure anima quelques esprits d'élite
comme Savorgnan de Brazza, mais ne fut pas
la préoccupation essentielle de n08 conquérants
et de nos colonisateurs.
Que nos colonies possédassent des richesses
lainières, en pouvait le supposer en s"appuyant
sur les constatations qui étaient faites par les
géologues occupés à la prospection des terri-
toires encore inconnus de l'Afrique, de l'Amé-
rique et de t' Asie, et qui tendent à montrer
qu'il n'existe pas de sol qui en soit totalement
dépourvu. - - -
On s en souciait, du reste, assez peu. Pour-
quoi rechercher si r Afrique Occidentale, eu
Madagascar, ont du fer. du charbon, alors que
l'Europe et les Etats-Unis en produisent assez
pour la consommation mondiale.
Mais depuis la guerre, d'autres sentiments
sont nés et d' autres considérations économiques
ont apparu. A tort ou à raison, t' on en revient
au nationalisme économique, et, sous l'influence
de la perturbation des changes, l'on en arrive à
penser qu'un pays doit trouver soit sur le sol
métIopolitain, soit sur celui de ses colonies,
tout ce qui est indispensable à sa vie économi-
que, de sorte qu'il achète le moins possible à
l'étranger. Cette doctrine pourrait susciter d'in-
terminables discussions, mais pour aujourd'hui,
nous voulons nous en tenir à un exposé pure-
ment objectif.
Cette préoccupation est exprimée par M.
Lebrun dans un rapport sur le budget des Co-
lonies : « La France, écrit-il, importe chaque
année, pour lei besoins de ses industries, des
quantités considérables de produits minien. Cet
importations chargent lourdement la balance
commerciale de notre pays : elles représentent,
en effet. cinq ou six milliards de francs. De
plus, elles constituent une menace permanente
pour le temps de guerre ; le manque de métaux
et notamment de cuivre, de plomb, de zinc,
de manganèse, de chrome, le manque de char-
bon. le manque de pétrole nous auraient été
fatals en 1914-18 si nous n'avions pu nous
assurer en temps voulu le concouss de nos
alliés. »
Des chiffres appuient I exposé de cette thèse
et montrent toute l'étendue du déficit.
La production future de nos colonies est-elle
capable de le combler dans une mesure appré-
ciable ? C'est à quoi permet de répondre une
enquête rapide à travers nos possessions.
L'Afrique Occidentale nous offre surtout
des promesses. Car en 1924. sa production to-
tale s'élevait à la somme infime de 1.500.000
francs, autant dire rien pour un aussi vaste
'-Jl. -- --
Mais M. le Gouverneur Général Carde est
optimiste. L'état de la production minière dans
les colonies anglaises légitime son sentiment.
Dans la Côte d'Or britannique, l'extraction au-
rifère a donné près de 2 millions de livres ster-
ling. Les gisements de manganèse d'Insuta dé-
couverts en 1915 donnèrent, en 1916, 4.300
tonnes, et en 1924, 160.000 tonnes. Des gise-
ments de diamants ont été reconnus et sont
exploités. Dans la Nigeria, 13.500 indigènes
sont occupés à l'extraction de l'étain. Les mi-
nes d'Udi donnent actuellement 100.000 ton-
nes de houille. Or. diamant, manganèse, étain
sont appelés à faire la richesse de ces pays, et
leur exploitation qui commence à peine, sauf
en ce qui concerne l'or, atteindra sous peu une
extension considérable.
Est-il vraisemblable que, puisque les pos-
sessions anglaises qui sont enclavées dans les
nôtres contiennent des ressources de cette im-
portance, nos colonies en soient dépourvues.
Tout incline à penser le contraire. Rien dans
la constitution géologique du sol ne permet de
croire que nous sommes moins favorisés que
ttos voisins. La délimitation des colonies a été
faite d'après des considérations politiques plu-
tôt que d'après la constitution du sôus-sol.
L'absence d'industrie minière chez nous tient
seulement à ce que nous n'avons pas fait la
reconnaissance du sol. Le personnel technique
apte à procéder à cette opération est insuffisant
là où il existe et manque par ailleurs. -----------
Trois colonies seulement prévoient 1 leur
budget des contrôleurs des mines, et même
dans l'une d'elles ce fonctionnaire est employé
à un autre service. « D'autre part, déclare M.
Carde, ce personnel, lorsqu'il n'est pas occupé
par des fonctions étrangères à son service, con-
sacre la plus grande partie et mime parfois la
totalité de son temps à une besogne de burent,
de telle façon qu'aucun progrès ne peut être
enregistré quant à la prospection du sous-sol. »
M. le Gouverneur Général continue en oppo-
sant 1 notre insuffisance ou même à notre ab-
sence d'organisation l'organisation que l'on
trouve dans les colonies britanniques, où « les
services des mines et de la géologie sont &tés
d'un personnel nomb reux et d'une solide expé-
rience technioue ». La conclusion est facile à
deviner : il faut que les colonies fassent jm
effort sérieux pour développer là où il est et
erM là où il manque un service des mines « qui
procédera à une reconnaissance méthodique et
minutieuse du sous-sol suivant un programme
d'action établi ». L'effort sera probablement
long, les résultats ne se manifesteront pas im-
médiatement, mais l'exemple des possessions
anglaises permet d' envisager avec confiance
l'avenir.
Quant à l'Afrique Equatoriale, elle a pro-
duit, en 1924, 647 tonnes de minerai de cuiwe
évaluées à la somme de 2.000.900 de francs.
C'est évidemment fort pe" Le Gouverneur
Général Antonetti est de cet avis. A l'exem-
ple de M. Carde, il a créé, lui aussi, un ser-
vice géologique qui commence à fonctionner et
procède, depuis le débit de cette année, du
côté du Bahr el Ghazal à des prospections in-
téressantes pour le cuivre et pour l'or.
C'est bien modeste si on compare ce com-
mencement à ce qui se fait non seulement dans
les colonies anglaises, mais aussi dans le Congo
belge. Mais la sagesse des nations ne nous en-
seigne-t-elle qu'il faut un commencement à
tout? On peut cependant faire remarquer qu'on
aurait pu commencer plus tôt. w
Nous avons déjà eu 1 occasion de parier de
la Guyane et de la Nouvelle-Calédonie, nous
n y reviendrons donc pas.
L'Indochine est mieux outillée que les colo-
nies précédentes : elle possède depuis une
vingtaine d'années un service des mines qui
s'efforce de développer l'industrie extractive.
La production minière en 1924 a été la sui-
vante :
Tonnes
Charbon 1.235*880
Zinc 42.151
Etain 620
Tungstène 232
Phosphates 12.461
Pierres précieuses évaluées à 463.000 fr
Le nombre de travailleurs employés dans les
mines était, en 1923, de 22.500, dont 17.500
dans les charbonnages, et 5.000 dans les mines
métalliques.
Le service géologique se préoccupe de la
recherche de nouvelles mines. Ses efforts por-
tent sur le charbon, le zinc, l'étain déjà exploi-
tés, mais aussi sur l'or, l'antimoine et les gra-
phites. Dans la région de Pae-Lang, l'explora-
tion des filons de quartz aurifère a donné des
conclusions favorables. Une Société s'est cons-
tituée pour exploiter les alluvions aurifères du
haut Song-Nang.
On trouve l' antimoine à Hoa-Lung, dans la
province de Tuyen-Quang, et dans celle de
Than-Hoa, en Annam.
La présence du graphite a été reconnue en
plusieurs endroits, et notamment dans la pro-
vince de Lao-Kay. où on commence à l'exploi-
ter.
L'essor des mines à Madagascar est tout à
fait récent ; il date de la conquête, car avant
notre arrivée, la recherche des gisements mi-
niers était formellement interdite par le Gou-
vernement de la Reine.
Aujourd'hui, Madagascar a exporté pour
plusieurs millions de francs de produits miniers.
Ce commerce est en progression constante,
ainsi que l'indique le tableau suivant :
Francs
1922 13. INFOOO
1923 17600.000
1924 , 24.445.000
1925 .,., 50,100,000
A l'heure actuelle, notre colonie de l'Océan
Indien est le premier pays du monde pour la
production du graphite cristallisé, le second
pour celle du mica ambré, et l'un des plus re-
marquables pour la beauté et la variété de ses
minéraux et de ses gemmes. Mais ce qui est
particulièrement digne d'attention, c'est l'évo-
lution de la production du graphite : elle était
He 8 tonnes en 1907, de 82 en 1908, de
25.480 en 1915, de 26.943 en 1916; elle a
,tbi un recul depuis, mais elle est encore, à
l'heure actuelle, de 13.000. La consommation
mondiale de ce produit est de 25.000 tonnes.
Le seul concurrent de Madagascar est Ceylan,
mais on prévoit que notre colonie sera sous peu
à peu près seule à approvisionner le marché.
Des gisements de charbon de Nossy-Bé sont
connus depuis plusieurs années. Peu de temps
avant la guerre, on en a trouvé à Tuléar, où
d'autres gisements viennent d'être découverts.
Des recherches couronnées de succès ont été
faites sur le Moyen-Ranobé. Des prospecteurs
se préoccupent du pétrole, mais aucun gisement
n'a encore été trouvé.
Cet inventaire de nos richesses minières co-
loniales fapire, fumure et incfirpkt, puisque
nous avons omis à dessein d'y faire figurer
l'Afrique du Nord, dont les ressources sont
connues, légitime dans une certaine mesure les
espoirs de ceux qui voudraient que la France
trouvât dans ses colonies le complément de la
production minière métropo litaine.
Mais il ne faut pas, si on ne veut pas s'expo-
ser à des désillusions cmelles, oublier que pres-
que tout est à faire, et que nous nous trouvons
en face d'une oeuvre difficile et de longue
haleine, dont la mise en train exige d'être pré-
parée par de longs travaux scientifiques, de-
mande des cppitau* considérables, un person-
nel technique nombreux, un outillage économi-
que qui existe à peine et enfin une main-d' œu-
vre abondante. Ce sont autant de conditions
qui, certes, ne sont pas irréalisables, mais que
nous ne devons pas oublier peut nous laisser
aller à des rêves faciles,
Henry Fontanitr,
Wputé du Cantal.
Un dernier mot
sur la paperasserie aux colonies
--0.0-
Notre article sur la centralisation
à outrance et la paperasserie exces-
sive dont souffrent nos administra-
tions coloniales nous a valu de nombreuses
lettres d'encouragement dont les auteurs
nous demandent d'insister sur un mal vrai-
ment profond. Nous ne demandons pas
mieux que de revenir encore une fois sur
cette question quoique à vrai dire nous soyons
très pessimiste quant aux résultats. C'est que
le mal que nous dénonçons semble trop pro-
fondément enraciné pour qu'il puisse être
enrayé. De grands Administrateurs s'y sont
essayés et le général Galliéni lui-même a
voulu arrêter la montée persistante des pa.
tiers inutiles', mais aucun d'eux na pu y
;éussir. C'est que cette volonté a toujours
été trahie par le personnel d'exécution où
chacun exigeait pour son compte ce que l'au-
torité supérieure voulait sflpprimer. Par,,
exemple cette fameuse formule par quoi doit
commencer toute lettre administrative : « faï
Vhonneur de. » A quoi cela rime-t-ill C'est
peu d» chose trois mots, mais répétés des mil-
liers de fois cela compte. Et le bordereau
ou « soit transmis » 1 Quand un dossier com-
prend plusieurs pièces, passe. mais à une
seule pourquoi joindre encore un avis. Une
mention de transmission au dos ne suffirait-
elle pas? Un bon point cepetldant, le télé-
gramme par poste a enfin pris droit de cité.
Il permet un style concis et fait gagner du
temps. C'est du moins à Madagascar
M. Martial Merlin. si nous ne faisons Pas
erreur, qui a fait cette petite révolution.
Pour concevoir combien une réforme har-
die est désirée de tous nos fonctionnaires co-
loniauxles administrateurs surtout, il faut
savoir le monceau de paperasse qui tombe
sur leur table de travail à chaque courrier.
Les Gouvernements généraux ou Gouver-
nements ordinaires sont divisés en un certain
nombre de bureaux ou sections ayant des
attributions bien déterminées. Le personnel
de chacun deux est débordant d'activité it
tout ce travail se traduit Par nombre d arrê-
tés, de décisions, de circulaires, de lettres
qui vont presque toutes en fin de voyage se
retrouver sur le bureau des chefs de subdi-
visions. Puis au chef-lieu de la 'colonie, il
y a un certain nombre de grands services :
travaux publics, postes et télégraphes, en-
seignement, agriculture domaines, etc.
là encore de nombreux fonctionnaires zélés
travaillent de lellff mieux à la bonne marche
du service. Une partie de ce labeur est
technique et ne s'adresse qu'aux agents dit
service. Mais une autre, d'rdre général, né-
cessite l'intervention des administrations pro-
vinciales et cela va rejoindre en définitive les
premiers paquets. Et dans le même temps
ce brave chef de district se verra enjoint :
de détruire les sauterelles, de surveiller les
maladies des bestiaux, de sauvegarder les
forêts, de poursuivre la fabrication clandes-
tine d'alcool, d'encourager l'indigène à plan-
ter des textiles, du tabac ou autre chose, de
tenir la main à la fréquentation scolaire, de
réprimer Vivresse, tout en ne portant pas
atteinte à la vente de l'alcool, d'assurer la
sécurité des troupeaux et le croît du hélail.
de fournir de la main-d'œuvre, etc.
Tout ceci, et bien d'autres dl/oses qui se-
raient trop longues à énumérer, en plus des
attributions normales de ce fonctionnaire qui
doit percevoir les impôts, rendre la justice,
faire exécuter de nombreux travaux de routes
ou d entretien de bâtiments, payer les tto.
penses, encaisser les recettes, en tenir
comptabilité régulière et s'absenter une
dizaine de jours par mois pour visiter son ter-
ritoire. Pour tout cela il n'a, en général,
qu'un personnel indigène très réduit qui ne
peut être qu'auxiliaire. Et chaque jour
apporte de nouvelles exigences que le chef
de la colonie transmet avec les habituelles
précautions : « Je n'ignore pas la tâche écra-
sante à laquelle vous devez faire face, mais
je compte sur votre dévouement habituel,
etc. t.
On comprendra que les intéressés vou-
draient bien être débarrassés le plus possi-
ble de tout ce qui n'est pas vraiment
« payant » dans leur travail. Si l'on veut
des précisions nous suggérons les quelques
réformes suivantes :
Autoriser les relations directes entre tous
les fonctionnaires d'autorité avec les servi-
ces - sans intermédiaires - chaque fois
qu'une décision de principe nest pas en
1 cause. --
Enjoindre à tous les chefs de service et
de province d'exiger de leur personnel tou-
tes recherches utiles dans les archives avant
de s'adresser aux autorités d'échelon infé-
rieur;
Multiplier les téléphones une conversa-
fion de 5 minutes est plus efficace qu'une
longue correspondance et aussi les machi-
nes à écrire.
Nous ne pouvons évidemment tout indi-
quer ici, mais encore une fois toute 'l,n/MIté
marquée à cet égard par les grands chefs ne
donnera aucun résultat si à chaque échelon
de la hiérareftie un mbne désir de simplifi-
cation n'anime pas le personnel.
Mamric* Bomiliwtx-Lmfoni
Péfmtt du PtiUMtèrc.
WorPrMdenl de la Chambre,
Au Conseil d'État
013
Arrêtés du Gouverneur Général de l'Algérie
annulés
A la requête de MM. Sarrien et autres,
conseillers rapporteurs au Gouverneur Géné-
ral de l'Algérie, cette haute juridi tion a an-
nulé deux arrêtas du Gouverneur Général de
l'Algérie, rapportant des arrêtés précédents
accordant aux requérants des bonifications,
d'ancienneté pour services militaires.
Nombreux sont les fonctionnaires coloniaux
se trouvant dans le cas de MM. Sarrien et
autres, aussi l'arrêt que vient de rendre le
Conseil d'Etat ne pourra que les intéresser
Les arrêtés dont s'agit, ont été anui'és
pour les motifs ci-après :
Le Conseil,
Considérant que si MM. Sarrien, conseil-
ler rapporteur, Sabatier et Charles, conseil-
lers rapporteurs adjoints au Gouverneur Gé-
néral de l'Algérie, seraient non recevables à
déposer au Conseil d'Etat la lettre, en date
du 12 février 1924, par laquelle le ministre
de l'Intérieur a prescrit au Gouverneur Gé-
néral de rapporter les arrêtés par lesquels il
-avait accordé aux requérants des bonifica-
tions d'ancienneté pour services militaires,
leur requête tend en réalité à l'annulation des
arrêtés en date du 25 février 1924, pris par
le Gouverneur Général, dans l'exercice de ses
pouvoirs propres, en exécution des instruc-
tions du ministre ; qu'à l'égard desdits ar-
rêtés, la requête est recevable ;
Considérant que l'article 7 de la loi du
iOT avril 1923, ainsi que l'arrêté du Gouver-
neur Général de l'Algérie, en date du 6 dé-
cembre 1923, ont une portée générale, et
qu'aucune de leurs dispositions ne permet
9excliire les conseillers rapporteurs et les
conseillers rapporteurs adjoints du Gouver-
neur Général de l'Algérie du bénéfice des bo-
nifications qu'ils prévoient ; qu'ainsi, les re-
quérants sont fondés à soutenir qu'en rappor-
tant, par les arrêtés attaqués, les arrêtés pré-
cédents, en dite des 27 décembre 1923 et
16 février 1924, par lesquels il leur avait été
accordé des bonifications d'ancienneté pour
service militaire, le Gouverneur Général a
excédé ses pouvoirs ; dès lors, il y a lieu
d'annuler ses arrêtés en date du 25 février
1924.
1.1
H. Nyroa T. Herrick remercie M. Stftl
00
M. Myron T. Herrick, ambassadeur des
Etats-Unis à Paris, a écrit à M. Steeg pour
lui exprimer sa satisfaction de son voyage
au Maroc et sa gratitude pour son séjour
au palais résidentiel de Fez.
li dit notamment :
« Outre le plaisir et la joie qu'il nous a procu-
rés, ce voyage n été pour moi une véritable
révélation. la conception française de coloni-
sation, telle que je l'ai vue mise en pratique
lîi-bas avec un succès pi grand, ainsi que 111
bonne administration rte ce vaste pays, partout
évidente, ont laissé sur moi une impression
inoubliable. Tout ceci. l'imaginer, n'est pns fait pour diminuer mon
adinii'ution iKjur la France. »
IÍlliuilD il Ministre des Citants de Belgique
«
M. Carton, ministre des Colonies du
Gouvernement belge, a démissionné en
lnèmc temps que son collègue de l'Inté-
rieur.
La tragédie du Sidi-Ferruch
-0-0--
L'enquête à Alger
L'enqu.fHe menée à Alger sur les embar-
quements clandestins oient d'aboutir à
d'intéressants résultats.
Plusieurs organisations ont été décou-
couvertes. Dans chacune, le chef ou cour-
tier a sous ses ordres des racoleurs qui ras-
semblent dans des chambres de la haute
ville, dites « caves », les Arabes disposés
à partir pour la France.
Des bateliers affiliés sont chargés de
nuit, de transporter les Arabes à bord des
paquebots en partance. Là, un ou plusieurs
chauffeurs, ou hommes d'équipage compli-
ces du trafic, touchant 20 francs par clan-
destin emlJarqué, se chargent de les cacher
A bord.
Le courtier, tous frais et complices
payés, réalise un bénéfice de 200 à 3HO Ir.
par tête. Si Von songe qu'au moins 1.000
à 1.500 Arabes étaient ainsi embarqués
par mois, on voit que le métier était lu-
cratif.
Les sanctions
Le tribunal correctionnel d'Alger a con-
damné à dix-huit mois de prison et 500 fr.
d'amende, les nommés Mathieu Casanova
et Zadi Turqui, dit Louis, navigateurs, do-
miciliés A Marseille, pour avoir favorisé, à
Bouvie, l'embarquement clandestin, à bord
de 1 « Espagne », de cinq indigènes qui fu-
rent découverts A Alger. î
(Par dépMio.i
Une fabrique de faux
Le drnnu! du Sitii-Ferruch va, Atro évo-
qué aujourd'hui au l'jtlairt, devant la l!)*
chambre.
M. Ardouin. d'après l'ne^usation, avait
installé r.lxv. lui une véritable fabrique dl,
faux eerlilïrats do travail et Irats d'embauchages.
11 avait, a révélé l'instruction, deux
clients principaux, les Algériens Attnsi et
Amirouche. lesquels lui achetaient on gros
pt revendaient au détail avec }x.nrtkr. à
leurs compatriotes en quête de papiers.
Quelques centaines (le faux auraient été
ainsi vendus. Et c'est ainsi qu'aujourd'hui
M. Ardouin et ses vendeurs AUns; et Anii-
rouche comparaîtront pour faux et usage
de faux devant la justice.
Met Td/kowski, Enriquez et Lannov les
défendront.
Les relations iiMaiiein» à la Conléronce de Tunis
Situation générale en 1926 au point de vue
politique
Au Niger, au Soudan et en Mauritanie, les
populations nomades sont pacitiques, ralliée^-i
notre politique, prêtes à nous aider et à se
défendre contre toute incursion d'un rezzou
venant de l'extérieur. Les seuls incidents à
s-ignaler depuis 1925 sont produits par des
djich de quelques hommes coupeurs de route
et de bourse comme il y en aura toujours en
pays nomade et qui relèvent de la police lo-
cale.
En Algérie (territoires du Sud), même si-
tuation, pourtant les djich qui opèrent à l'ex-
trême Est et à l'extrême Ouest (annexe des
Ajjers et de Beni-Abbès) sont plus audacieux
et peut-être plus dangereux.
Au Maroc, politique d'attente vers le Sud.
Marrakech s'appuie sur les Glaoua pour
maintenir dans le calme l'immense région
du Sud-Marocain.
La paix régnerait donc au Sahara sans le
nid de pirates qui s'abrite dans le Rio de
Oro, la Seguiet el Hamra et le Draa. No-
mades du Sahara occidental, Berbères insou-
mis, Regueibats franchement hostiles et dis-
sidents Arabes et Berabiches partis depuis
longtemps des rives du Niger.
Il y a là un no man's land dont la police
relève à la fois de l'Espagne, du Maroc, de
t'Algérie, Ó' l'A. O. F.
Cette région occupée et pacifiée, le problè-
me saharien sera résolu.
Or actuellement l'Espagne n'y peut et n'y
veut rien faire. Le Maroc est trop orcupé
vers le Nord pour intervenir, restent l'Algé-
rie et l'A. O. F. et encore pour cette dernière
le Draa est beaucoup trop éloigné de ses ba-
%es et n'est pas sur son territoire.
Donc tant qu'une opération d'ensemble ne
pourra être envisagée, on ne peut prendre
que des moyens préventifs contre les rezzous
en leur coupant leurs chemins habituels de
parcours soit a 1 aller, soit au retour.
Ces rezzous s'abattent périodiquement sur
le Nord de la Mauritanie (Adrar) ou la ré-
gion de Tombouctou (Hodh, Faguibine,
Azaouad), rarement, on pourrait dire plus ja-
mais depuis 6 ou 7 ans, sur l'Adrar des Ifo-
ghas et le Timetrin.
En quittant leur repaire du Draa ou de la
Seguiet el Hamra, ils passent obligatoirement
par le Yetti, l'Iguidi, le Hank, toutes régions
dépendant du territoire d'Ain Sefra. Si ce
pays leur est interdit par les compagnies
sahariennes autant que l'on peut le faire au
désert, il ne filtrera plus sur la Mauritanie et
le Soudan que de faibles mechbours de 3° ou
40 fusils dont nos pelotons Sotidanais feront
prompte justice.
Qu avons-noais comme forces militaires
pour tenir cet immense territoire ?
En Algérie (territoires du Sud) : 3 compa-
gnies sahariennes;
Celle de ncni-Abbès garde la vallée de la
aoura et surveille le Tafilalet;
Celle du Touat Gourara doit surveiller
l'immense territoire qui comprend le Ham-
mada du Draa, l'Iguidi, le Hank et l'erg
Chech ;
Celle du Tidikelt Hoggar, renforcée des
groupes mobiles de l'Ahnet et des Ajjers,
tient le territoire des Oasis.
En A. O. F. 11 pelotons méharistes pour
rouvrir un front de 3.000 kilomètres ;l vol
d'oiseau, soit moins de 2.000 hommes, 75
Français, 1.200 méharistes noirs et 650 méha"-
ristes maures ou touaregs, ainsi répartis
1 pelotons au Nord de l'Adrar Mauritanien,
t à Tichitt, 1 à Nema Ouatata. 3 au Nord
de Tombouctou Azaouad-Adrar des Ifoghas,
1 vers Tahoua, 1 autour de l'Aïr, le dernier
à Bilnia-N'Guigmi
Ces pelotons sont groupés pour assurer la
garde des zones habitées de noz confins, ou
le débouché des itinéraires permettant de
traverser le Grand Désert.
L'œuvre de la Conférence a été de combi-
ner l'action de ces forces pOli: assurer au
mieux la sécurité de l'ensemble du territoire.
On s'est partagé la tâche suhant les moyens
dont on disposait et les récessit(s de la si-
tuation et non plus suivant les tirsirs particu-
liers de tel ou tel comman-lant d'annexe, dt,
cercle, ou d'unité nu'hariste qui préférait no-
madiser dans telle région plus facile, plus
agréable, ma:s où In présence de forces im-
portantes était parfaitement inutile en raison
de l'état de pacification du pays.
Eternelle loi des contrastes il est des
coins de ce Sahara qui paraîtraient tout sim-
plement inhabitables même à un indigène de
la Crau e* qui revêtent des airs de Paradis
pour nor méharistes parce qu'on y trouve
quelques points d'eau, un peu de hàd. voire
même quelques maigres dattiers. L'Adrar des
Itoghas est de ceux-là et si l'on avait écouté
des raisons excellentes et un peu intéressées,
l'Adrar serait devenu le terrain de parcours
et le rendez-vous non seulement des méha-
ristes Soudanais qui ont au moins cette, rai-
son d'être sur leur territoire, mais encore des
Algériens du Hoggar qui ne cachent pas leur
désir d'y aller contempler un paysage phi-
hospitalier que celui de l'Aline ou du Ta-
nezrouft.
C'est donc vcrs le Sahara occidental que
vont converger maintenant les efforts, dans
le quadrilatère Tindouf. Aïoun Abd-el-Malek,
Taodéni, Chenachane que méhaii-'e- algé-
riens, mauritaniens et soudanais vont ren-
contrer et barrer la route aux rezzous à
l'époque où l'état des point., d'eau et des
pâturages permet à ceux-ci d'y passer.
Mais en deh ors de la question militaire
n y a la question politique et :ioib ne poui-
tinns concevoir (pie celle-ci 'oit différente
vis-à-vis des nomades du fait qu'une ligne
aibitraire a séparé le Sahara algérien du
Sahara soudanais. L'acctlrd a été- réglé à la
Conférence sur tous Cc'; point". Itpartilion
des tribus, réglementation de leur transhu-
mance, etc. tout cela avec une grande 1; r-
geur d'esprit et un désir de sinipliticatio.i
de manière à ne pas encombrer ('C'; piimitifs
et ces indépendants de complications admi-
nistratives dont ils risqueraient de ne pas
saisir toutes les beautés et a leur apurer tou-
tes les facilités possibles pour sauvegarde!
l'existence de leur seule lichesse : les liou-
ptaux.
Les '_UI/IIllUni'.postes de T. S. F. ont été organisées il y a
actuellement un beau réseau ea bordure du
déseit
Du côté de ! A. O. F. : Port-Etienne, Atar,
Chinguetti, Kabara, Araouan. Kid il, Agadès,
Hilma.
Du ôté marocain Agadir. Marakech,
HU'I Denid.
1) côté - algérien : Beni-Abbès, Tabelbala,
Adiai, In Salah, Tainanrasset, Djanlt, pour
ne citer que les postes d'avant-garde.
Des échanges réguliers de bulletins politi-
ques et économiques auiont lieu de poste à
poste : on ne s'ignorera plus de l'un ou de
l'autre côté de la limite d'influence des deux
colonies et les liaisons, les prises de contact
effectives qui donnent seules l'occasion de se
bien connaître < t de s'apprécier vont mul-
tiplier.
Question des communications
transsahartennes
Ci os problème auquel toutes les compéten-
cc:, et même les incompétences se sont atte-
lées depuis près d'un demi-siècle. Si l'on
examine une des cartes où l'on a reporté tous
les itinéraires projetés on reste effaré de leur
nombre et de leur variété de l'Atlantique à
la limite de l'A. E. F. un en compte une
bonne quinzaine : Calmel, Guerlet, Sabatier,
l'ouyanne, Général Estienne, Gradi-, Haardt-
Audouin-Dubreuil, Godefrov, Fontaneille,
Choisy, du Ponchel-Roland, Souleyre, Berthe-
lot, Rournens, Bonnard, etc. tous d'ailleurs
comportant plusieurs variante*.
Beaucoup sont théoriques, élaboiés dans le
silence du Cabinet, sur le vu d une documen-
tation d'ordre souvent très général quelques-
uns ont été en partie parrouru, plus rares
encore sont ceux qui ont été re'evés de bout
en bout.
Et en dehors de ceux qui sont énumérés
ici, n'en fut-il point qui resteront l'œuvre
d'aimables fantaisistes munis tout simplement
d'une carte d'Afrique à grande échelle, d'un
crayon de couleur et d'une belle imagination.
C'est dans ce fouillis que la Conférence
Nord-Africaine a travaillé ; il est à noter tout
d'abord que la question intéresse surtout la
Tunisie et l'Algérie qui cherchent un dé-
bouché veis le Niger et le Tchad pour leurs
territoires du Sud. L'A. O. F. ne voit dans la
liaison transsaharienne q'un intérêt straté-
gique ; son activité éconon^que, j'entends
celle des régions que pourrait intéresser une
voie transsaharienne, est tournée vers la Côte
Sud où elle a ses débouchés naturels et par
où les transports reviendront toujours infini-
ment moins chers que nar la voie du désert.
Ceci n'empêche pas 1 A. (). F. de s'intéres-
ser à la question, ne serait-ce que pour l'aide
qu'elle est disposée à donner en toutes cir-
constances à ser- voisines du Nord, mais elle
se rend compte de l'effort financier conidé-
rable que demandera la léali-ation d'un pro-
jet tel que le chf-n'.ùi de fer tran<-saharien et
estime qu'elle a mieux à fair'' en employant
toutes ses ressource- financières à l'exécution
de son programme particulier de grands tra-
vaux.
II ne pouvait donc être et l! Il. fut donc
question que de; \'oil''; aut> >mobi I tables et
at'-iiennes, celles-ci venant doublet naturelle-
ment celles-là.
L'organisation de semblables ,oi.':-, com-
porte l'étude du tracé, c'est-à-dire l.\ recher-
che, non pa> précisément de Sa route la plus
courte, mais de cclle dont !-• p.m ours est
naturellement le plus facile pour le- autos et
leur équipement. c'e>t-à-dire aménagement
sommaire des pa-sages difficiles, installations
de dépôts d'e-Mnce tous le- 230 kilomètres
d'atelier- de réparations ton- ! - O« o kilomè-
tn's, de -tation de T. S. F., l' aménagement
des puit- exi>tant- ou le bu âge de nouveaux
puits, le mai(piage de signaux au -ol très
visible- poui le- avion-, etc.
Troi- itinéraire- ont donc été soigneuse-
ment étudiée ; telui qui d'Oran va à Bouretï»
sur le igvr par Colomb-lb chai. Bt'lli-f\hl,';-';,
Adr.it. < malien, Tessalit;
Celui qui d'Alger par Touggouit, tu Sa-
lah. va à Tamama-set et de là bifuiqui-rait :
(Q pai lu Rhao. Tin Zaolld:"!' Kidal, ai
Bnuiem. et 2" pat In A/abua. ibrouaiie, Aga-
dès -ur Zinder.
F.nùti celui qui a l" t l" i brii'amment paictsu-
ra par la mission Coiirtot allant de Tunis au
Tchad par Djanet et Bilma.
Le premier a été maintes toi- îianehi par
des véhicules automobiles depuis 5 ans. C'est
la ligne Citioen avec quelque- vaiiantes lé-
sultant des exploration- minuti»-u«es du lit u-
tenant Estienne. Elle a été -u:volée, par les
aviateurs de l'Algérie et île 1 A. O. F., par la
mis-ion de G<>ys, par le lieutenant belge
Thieftrev.
Elit- offre l'avantage d'être bien connue,
de ne nécessiter que de faibles aménage-
ments. d'être utilisable imr..édi.vtenïent et
peu de trais si on le dé-sire.
tt, Il--
(,OU là--s.ilu-Tabankorl Bout- n l'omhn-ic-
tou oui eiuniunte son territo;;e
l e second a été reconnu bu - d • la premi? re
traversée du Sahara en auloniobib pjt ta.
mission 1 iaardt-Audoin l)ul re 1 n'a ji-
mais été survolé.
Abandonné par la suite y n;r l'itînér.ili e
précédent jutjé plus rapide t ; pbe facile,
on aurait tendance, à y revenir maintenant,
parce qu'il traverse des légion- nioin; dé-ei-
tique.;. '(l' qui est (I ailbvi; tiè !,'l.lttl
que le tv érédeiit. Mai- si 1 en »n juge par le
rappoit de la mi-s;on Haardt. la partie le
l'iiini'i .iii c pari.uiru -ut le t'-rntoiie Soud i-
nai- e-- tei riblement «liftî* ile s-oui k, au'os
L'A. O. F. a accepté à la ( Jont'é; eue e d'en
treprendi e l'étude de cet itiivî aire cntie T i»
Zaouaten et Tahankoit et de r« < !>• : cf>« i i.in-
variante qui soit plus acce-sihle qui la pie-
niièie aux véhicules mécanique-.
Enfin. le troisième itinéraire Tmn- T'hid
intéressait tout paiticulièrenwit i'Algétie "t
la Tunisie qui souhaitaient voir repremlM*
l'ancien trafic caravanier qui fit jadi- la for-
tune des port- des golfe-- de (\. be- et de 1.\
1 » ! ; ',
Les Annales Coloniales
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On ,'.bonn. dana tous Im Buraaux de porta et ckas la* principaux librairaa
Les ressources minières de nos colonies
oii-
La France s'est, jusqu'ici, peu préoccupée
de l'exploitation des richesses minières de son
immense domaine colonial. Ce n' est, du reste,
pas dans ce but que celui-ci avait été constitué.
Assurer à nos industries un débouché sup-
plémentaire en même temps que la possibilité
de se procurer certaines matières que produisent
seuls les pays intertiopicaux, donner à ses capi-
taux un champ plus vaste et parfois tout sim-
plement occuper un pays pour que d' autres nc
s'y établissent pas, telles furent, la plupart du
temps, les raisons de notre expansion coloniale.
Le souci d' apporter aux indigènes une civili-
sation supérieure anima quelques esprits d'élite
comme Savorgnan de Brazza, mais ne fut pas
la préoccupation essentielle de n08 conquérants
et de nos colonisateurs.
Que nos colonies possédassent des richesses
lainières, en pouvait le supposer en s"appuyant
sur les constatations qui étaient faites par les
géologues occupés à la prospection des terri-
toires encore inconnus de l'Afrique, de l'Amé-
rique et de t' Asie, et qui tendent à montrer
qu'il n'existe pas de sol qui en soit totalement
dépourvu. - - -
On s en souciait, du reste, assez peu. Pour-
quoi rechercher si r Afrique Occidentale, eu
Madagascar, ont du fer. du charbon, alors que
l'Europe et les Etats-Unis en produisent assez
pour la consommation mondiale.
Mais depuis la guerre, d'autres sentiments
sont nés et d' autres considérations économiques
ont apparu. A tort ou à raison, t' on en revient
au nationalisme économique, et, sous l'influence
de la perturbation des changes, l'on en arrive à
penser qu'un pays doit trouver soit sur le sol
métIopolitain, soit sur celui de ses colonies,
tout ce qui est indispensable à sa vie économi-
que, de sorte qu'il achète le moins possible à
l'étranger. Cette doctrine pourrait susciter d'in-
terminables discussions, mais pour aujourd'hui,
nous voulons nous en tenir à un exposé pure-
ment objectif.
Cette préoccupation est exprimée par M.
Lebrun dans un rapport sur le budget des Co-
lonies : « La France, écrit-il, importe chaque
année, pour lei besoins de ses industries, des
quantités considérables de produits minien. Cet
importations chargent lourdement la balance
commerciale de notre pays : elles représentent,
en effet. cinq ou six milliards de francs. De
plus, elles constituent une menace permanente
pour le temps de guerre ; le manque de métaux
et notamment de cuivre, de plomb, de zinc,
de manganèse, de chrome, le manque de char-
bon. le manque de pétrole nous auraient été
fatals en 1914-18 si nous n'avions pu nous
assurer en temps voulu le concouss de nos
alliés. »
Des chiffres appuient I exposé de cette thèse
et montrent toute l'étendue du déficit.
La production future de nos colonies est-elle
capable de le combler dans une mesure appré-
ciable ? C'est à quoi permet de répondre une
enquête rapide à travers nos possessions.
L'Afrique Occidentale nous offre surtout
des promesses. Car en 1924. sa production to-
tale s'élevait à la somme infime de 1.500.000
francs, autant dire rien pour un aussi vaste
'-Jl. -- --
Mais M. le Gouverneur Général Carde est
optimiste. L'état de la production minière dans
les colonies anglaises légitime son sentiment.
Dans la Côte d'Or britannique, l'extraction au-
rifère a donné près de 2 millions de livres ster-
ling. Les gisements de manganèse d'Insuta dé-
couverts en 1915 donnèrent, en 1916, 4.300
tonnes, et en 1924, 160.000 tonnes. Des gise-
ments de diamants ont été reconnus et sont
exploités. Dans la Nigeria, 13.500 indigènes
sont occupés à l'extraction de l'étain. Les mi-
nes d'Udi donnent actuellement 100.000 ton-
nes de houille. Or. diamant, manganèse, étain
sont appelés à faire la richesse de ces pays, et
leur exploitation qui commence à peine, sauf
en ce qui concerne l'or, atteindra sous peu une
extension considérable.
Est-il vraisemblable que, puisque les pos-
sessions anglaises qui sont enclavées dans les
nôtres contiennent des ressources de cette im-
portance, nos colonies en soient dépourvues.
Tout incline à penser le contraire. Rien dans
la constitution géologique du sol ne permet de
croire que nous sommes moins favorisés que
ttos voisins. La délimitation des colonies a été
faite d'après des considérations politiques plu-
tôt que d'après la constitution du sôus-sol.
L'absence d'industrie minière chez nous tient
seulement à ce que nous n'avons pas fait la
reconnaissance du sol. Le personnel technique
apte à procéder à cette opération est insuffisant
là où il existe et manque par ailleurs. -----------
Trois colonies seulement prévoient 1 leur
budget des contrôleurs des mines, et même
dans l'une d'elles ce fonctionnaire est employé
à un autre service. « D'autre part, déclare M.
Carde, ce personnel, lorsqu'il n'est pas occupé
par des fonctions étrangères à son service, con-
sacre la plus grande partie et mime parfois la
totalité de son temps à une besogne de burent,
de telle façon qu'aucun progrès ne peut être
enregistré quant à la prospection du sous-sol. »
M. le Gouverneur Général continue en oppo-
sant 1 notre insuffisance ou même à notre ab-
sence d'organisation l'organisation que l'on
trouve dans les colonies britanniques, où « les
services des mines et de la géologie sont &tés
d'un personnel nomb reux et d'une solide expé-
rience technioue ». La conclusion est facile à
deviner : il faut que les colonies fassent jm
effort sérieux pour développer là où il est et
erM là où il manque un service des mines « qui
procédera à une reconnaissance méthodique et
minutieuse du sous-sol suivant un programme
d'action établi ». L'effort sera probablement
long, les résultats ne se manifesteront pas im-
médiatement, mais l'exemple des possessions
anglaises permet d' envisager avec confiance
l'avenir.
Quant à l'Afrique Equatoriale, elle a pro-
duit, en 1924, 647 tonnes de minerai de cuiwe
évaluées à la somme de 2.000.900 de francs.
C'est évidemment fort pe" Le Gouverneur
Général Antonetti est de cet avis. A l'exem-
ple de M. Carde, il a créé, lui aussi, un ser-
vice géologique qui commence à fonctionner et
procède, depuis le débit de cette année, du
côté du Bahr el Ghazal à des prospections in-
téressantes pour le cuivre et pour l'or.
C'est bien modeste si on compare ce com-
mencement à ce qui se fait non seulement dans
les colonies anglaises, mais aussi dans le Congo
belge. Mais la sagesse des nations ne nous en-
seigne-t-elle qu'il faut un commencement à
tout? On peut cependant faire remarquer qu'on
aurait pu commencer plus tôt. w
Nous avons déjà eu 1 occasion de parier de
la Guyane et de la Nouvelle-Calédonie, nous
n y reviendrons donc pas.
L'Indochine est mieux outillée que les colo-
nies précédentes : elle possède depuis une
vingtaine d'années un service des mines qui
s'efforce de développer l'industrie extractive.
La production minière en 1924 a été la sui-
vante :
Tonnes
Charbon 1.235*880
Zinc 42.151
Etain 620
Tungstène 232
Phosphates 12.461
Pierres précieuses évaluées à 463.000 fr
Le nombre de travailleurs employés dans les
mines était, en 1923, de 22.500, dont 17.500
dans les charbonnages, et 5.000 dans les mines
métalliques.
Le service géologique se préoccupe de la
recherche de nouvelles mines. Ses efforts por-
tent sur le charbon, le zinc, l'étain déjà exploi-
tés, mais aussi sur l'or, l'antimoine et les gra-
phites. Dans la région de Pae-Lang, l'explora-
tion des filons de quartz aurifère a donné des
conclusions favorables. Une Société s'est cons-
tituée pour exploiter les alluvions aurifères du
haut Song-Nang.
On trouve l' antimoine à Hoa-Lung, dans la
province de Tuyen-Quang, et dans celle de
Than-Hoa, en Annam.
La présence du graphite a été reconnue en
plusieurs endroits, et notamment dans la pro-
vince de Lao-Kay. où on commence à l'exploi-
ter.
L'essor des mines à Madagascar est tout à
fait récent ; il date de la conquête, car avant
notre arrivée, la recherche des gisements mi-
niers était formellement interdite par le Gou-
vernement de la Reine.
Aujourd'hui, Madagascar a exporté pour
plusieurs millions de francs de produits miniers.
Ce commerce est en progression constante,
ainsi que l'indique le tableau suivant :
Francs
1922 13. INFOOO
1923 17600.000
1924 , 24.445.000
1925 .,., 50,100,000
A l'heure actuelle, notre colonie de l'Océan
Indien est le premier pays du monde pour la
production du graphite cristallisé, le second
pour celle du mica ambré, et l'un des plus re-
marquables pour la beauté et la variété de ses
minéraux et de ses gemmes. Mais ce qui est
particulièrement digne d'attention, c'est l'évo-
lution de la production du graphite : elle était
He 8 tonnes en 1907, de 82 en 1908, de
25.480 en 1915, de 26.943 en 1916; elle a
,tbi un recul depuis, mais elle est encore, à
l'heure actuelle, de 13.000. La consommation
mondiale de ce produit est de 25.000 tonnes.
Le seul concurrent de Madagascar est Ceylan,
mais on prévoit que notre colonie sera sous peu
à peu près seule à approvisionner le marché.
Des gisements de charbon de Nossy-Bé sont
connus depuis plusieurs années. Peu de temps
avant la guerre, on en a trouvé à Tuléar, où
d'autres gisements viennent d'être découverts.
Des recherches couronnées de succès ont été
faites sur le Moyen-Ranobé. Des prospecteurs
se préoccupent du pétrole, mais aucun gisement
n'a encore été trouvé.
Cet inventaire de nos richesses minières co-
loniales fapire, fumure et incfirpkt, puisque
nous avons omis à dessein d'y faire figurer
l'Afrique du Nord, dont les ressources sont
connues, légitime dans une certaine mesure les
espoirs de ceux qui voudraient que la France
trouvât dans ses colonies le complément de la
production minière métropo litaine.
Mais il ne faut pas, si on ne veut pas s'expo-
ser à des désillusions cmelles, oublier que pres-
que tout est à faire, et que nous nous trouvons
en face d'une oeuvre difficile et de longue
haleine, dont la mise en train exige d'être pré-
parée par de longs travaux scientifiques, de-
mande des cppitau* considérables, un person-
nel technique nombreux, un outillage économi-
que qui existe à peine et enfin une main-d' œu-
vre abondante. Ce sont autant de conditions
qui, certes, ne sont pas irréalisables, mais que
nous ne devons pas oublier peut nous laisser
aller à des rêves faciles,
Henry Fontanitr,
Wputé du Cantal.
Un dernier mot
sur la paperasserie aux colonies
--0.0-
Notre article sur la centralisation
à outrance et la paperasserie exces-
sive dont souffrent nos administra-
tions coloniales nous a valu de nombreuses
lettres d'encouragement dont les auteurs
nous demandent d'insister sur un mal vrai-
ment profond. Nous ne demandons pas
mieux que de revenir encore une fois sur
cette question quoique à vrai dire nous soyons
très pessimiste quant aux résultats. C'est que
le mal que nous dénonçons semble trop pro-
fondément enraciné pour qu'il puisse être
enrayé. De grands Administrateurs s'y sont
essayés et le général Galliéni lui-même a
voulu arrêter la montée persistante des pa.
tiers inutiles', mais aucun d'eux na pu y
;éussir. C'est que cette volonté a toujours
été trahie par le personnel d'exécution où
chacun exigeait pour son compte ce que l'au-
torité supérieure voulait sflpprimer. Par,,
exemple cette fameuse formule par quoi doit
commencer toute lettre administrative : « faï
Vhonneur de. » A quoi cela rime-t-ill C'est
peu d» chose trois mots, mais répétés des mil-
liers de fois cela compte. Et le bordereau
ou « soit transmis » 1 Quand un dossier com-
prend plusieurs pièces, passe. mais à une
seule pourquoi joindre encore un avis. Une
mention de transmission au dos ne suffirait-
elle pas? Un bon point cepetldant, le télé-
gramme par poste a enfin pris droit de cité.
Il permet un style concis et fait gagner du
temps. C'est du moins à Madagascar
M. Martial Merlin. si nous ne faisons Pas
erreur, qui a fait cette petite révolution.
Pour concevoir combien une réforme har-
die est désirée de tous nos fonctionnaires co-
loniauxles administrateurs surtout, il faut
savoir le monceau de paperasse qui tombe
sur leur table de travail à chaque courrier.
Les Gouvernements généraux ou Gouver-
nements ordinaires sont divisés en un certain
nombre de bureaux ou sections ayant des
attributions bien déterminées. Le personnel
de chacun deux est débordant d'activité it
tout ce travail se traduit Par nombre d arrê-
tés, de décisions, de circulaires, de lettres
qui vont presque toutes en fin de voyage se
retrouver sur le bureau des chefs de subdi-
visions. Puis au chef-lieu de la 'colonie, il
y a un certain nombre de grands services :
travaux publics, postes et télégraphes, en-
seignement, agriculture domaines, etc.
là encore de nombreux fonctionnaires zélés
travaillent de lellff mieux à la bonne marche
du service. Une partie de ce labeur est
technique et ne s'adresse qu'aux agents dit
service. Mais une autre, d'rdre général, né-
cessite l'intervention des administrations pro-
vinciales et cela va rejoindre en définitive les
premiers paquets. Et dans le même temps
ce brave chef de district se verra enjoint :
de détruire les sauterelles, de surveiller les
maladies des bestiaux, de sauvegarder les
forêts, de poursuivre la fabrication clandes-
tine d'alcool, d'encourager l'indigène à plan-
ter des textiles, du tabac ou autre chose, de
tenir la main à la fréquentation scolaire, de
réprimer Vivresse, tout en ne portant pas
atteinte à la vente de l'alcool, d'assurer la
sécurité des troupeaux et le croît du hélail.
de fournir de la main-d'œuvre, etc.
Tout ceci, et bien d'autres dl/oses qui se-
raient trop longues à énumérer, en plus des
attributions normales de ce fonctionnaire qui
doit percevoir les impôts, rendre la justice,
faire exécuter de nombreux travaux de routes
ou d entretien de bâtiments, payer les tto.
penses, encaisser les recettes, en tenir
comptabilité régulière et s'absenter une
dizaine de jours par mois pour visiter son ter-
ritoire. Pour tout cela il n'a, en général,
qu'un personnel indigène très réduit qui ne
peut être qu'auxiliaire. Et chaque jour
apporte de nouvelles exigences que le chef
de la colonie transmet avec les habituelles
précautions : « Je n'ignore pas la tâche écra-
sante à laquelle vous devez faire face, mais
je compte sur votre dévouement habituel,
etc. t.
On comprendra que les intéressés vou-
draient bien être débarrassés le plus possi-
ble de tout ce qui n'est pas vraiment
« payant » dans leur travail. Si l'on veut
des précisions nous suggérons les quelques
réformes suivantes :
Autoriser les relations directes entre tous
les fonctionnaires d'autorité avec les servi-
ces - sans intermédiaires - chaque fois
qu'une décision de principe nest pas en
1 cause. --
Enjoindre à tous les chefs de service et
de province d'exiger de leur personnel tou-
tes recherches utiles dans les archives avant
de s'adresser aux autorités d'échelon infé-
rieur;
Multiplier les téléphones une conversa-
fion de 5 minutes est plus efficace qu'une
longue correspondance et aussi les machi-
nes à écrire.
Nous ne pouvons évidemment tout indi-
quer ici, mais encore une fois toute 'l,n/MIté
marquée à cet égard par les grands chefs ne
donnera aucun résultat si à chaque échelon
de la hiérareftie un mbne désir de simplifi-
cation n'anime pas le personnel.
Mamric* Bomiliwtx-Lmfoni
Péfmtt du PtiUMtèrc.
WorPrMdenl de la Chambre,
Au Conseil d'État
013
Arrêtés du Gouverneur Général de l'Algérie
annulés
A la requête de MM. Sarrien et autres,
conseillers rapporteurs au Gouverneur Géné-
ral de l'Algérie, cette haute juridi tion a an-
nulé deux arrêtas du Gouverneur Général de
l'Algérie, rapportant des arrêtés précédents
accordant aux requérants des bonifications,
d'ancienneté pour services militaires.
Nombreux sont les fonctionnaires coloniaux
se trouvant dans le cas de MM. Sarrien et
autres, aussi l'arrêt que vient de rendre le
Conseil d'Etat ne pourra que les intéresser
Les arrêtés dont s'agit, ont été anui'és
pour les motifs ci-après :
Le Conseil,
Considérant que si MM. Sarrien, conseil-
ler rapporteur, Sabatier et Charles, conseil-
lers rapporteurs adjoints au Gouverneur Gé-
néral de l'Algérie, seraient non recevables à
déposer au Conseil d'Etat la lettre, en date
du 12 février 1924, par laquelle le ministre
de l'Intérieur a prescrit au Gouverneur Gé-
néral de rapporter les arrêtés par lesquels il
-avait accordé aux requérants des bonifica-
tions d'ancienneté pour services militaires,
leur requête tend en réalité à l'annulation des
arrêtés en date du 25 février 1924, pris par
le Gouverneur Général, dans l'exercice de ses
pouvoirs propres, en exécution des instruc-
tions du ministre ; qu'à l'égard desdits ar-
rêtés, la requête est recevable ;
Considérant que l'article 7 de la loi du
iOT avril 1923, ainsi que l'arrêté du Gouver-
neur Général de l'Algérie, en date du 6 dé-
cembre 1923, ont une portée générale, et
qu'aucune de leurs dispositions ne permet
9excliire les conseillers rapporteurs et les
conseillers rapporteurs adjoints du Gouver-
neur Général de l'Algérie du bénéfice des bo-
nifications qu'ils prévoient ; qu'ainsi, les re-
quérants sont fondés à soutenir qu'en rappor-
tant, par les arrêtés attaqués, les arrêtés pré-
cédents, en dite des 27 décembre 1923 et
16 février 1924, par lesquels il leur avait été
accordé des bonifications d'ancienneté pour
service militaire, le Gouverneur Général a
excédé ses pouvoirs ; dès lors, il y a lieu
d'annuler ses arrêtés en date du 25 février
1924.
1.1
H. Nyroa T. Herrick remercie M. Stftl
00
M. Myron T. Herrick, ambassadeur des
Etats-Unis à Paris, a écrit à M. Steeg pour
lui exprimer sa satisfaction de son voyage
au Maroc et sa gratitude pour son séjour
au palais résidentiel de Fez.
li dit notamment :
« Outre le plaisir et la joie qu'il nous a procu-
rés, ce voyage n été pour moi une véritable
révélation. la conception française de coloni-
sation, telle que je l'ai vue mise en pratique
lîi-bas avec un succès pi grand, ainsi que 111
bonne administration rte ce vaste pays, partout
évidente, ont laissé sur moi une impression
inoubliable. Tout ceci.
adinii'ution iKjur la France. »
IÍlliuilD il Ministre des Citants de Belgique
«
M. Carton, ministre des Colonies du
Gouvernement belge, a démissionné en
lnèmc temps que son collègue de l'Inté-
rieur.
La tragédie du Sidi-Ferruch
-0-0--
L'enquête à Alger
L'enqu.fHe menée à Alger sur les embar-
quements clandestins oient d'aboutir à
d'intéressants résultats.
Plusieurs organisations ont été décou-
couvertes. Dans chacune, le chef ou cour-
tier a sous ses ordres des racoleurs qui ras-
semblent dans des chambres de la haute
ville, dites « caves », les Arabes disposés
à partir pour la France.
Des bateliers affiliés sont chargés de
nuit, de transporter les Arabes à bord des
paquebots en partance. Là, un ou plusieurs
chauffeurs, ou hommes d'équipage compli-
ces du trafic, touchant 20 francs par clan-
destin emlJarqué, se chargent de les cacher
A bord.
Le courtier, tous frais et complices
payés, réalise un bénéfice de 200 à 3HO Ir.
par tête. Si Von songe qu'au moins 1.000
à 1.500 Arabes étaient ainsi embarqués
par mois, on voit que le métier était lu-
cratif.
Les sanctions
Le tribunal correctionnel d'Alger a con-
damné à dix-huit mois de prison et 500 fr.
d'amende, les nommés Mathieu Casanova
et Zadi Turqui, dit Louis, navigateurs, do-
miciliés A Marseille, pour avoir favorisé, à
Bouvie, l'embarquement clandestin, à bord
de 1 « Espagne », de cinq indigènes qui fu-
rent découverts A Alger. î
(Par dépMio.i
Une fabrique de faux
Le drnnu! du Sitii-Ferruch va, Atro évo-
qué aujourd'hui au l'jtlairt, devant la l!)*
chambre.
M. Ardouin. d'après l'ne^usation, avait
installé r.lxv. lui une véritable fabrique dl,
faux eerlilïrats do travail et
11 avait, a révélé l'instruction, deux
clients principaux, les Algériens Attnsi et
Amirouche. lesquels lui achetaient on gros
pt revendaient au détail avec }x.nrtkr. à
leurs compatriotes en quête de papiers.
Quelques centaines (le faux auraient été
ainsi vendus. Et c'est ainsi qu'aujourd'hui
M. Ardouin et ses vendeurs AUns; et Anii-
rouche comparaîtront pour faux et usage
de faux devant la justice.
Met Td/kowski, Enriquez et Lannov les
défendront.
Les relations iiMaiiein» à la Conléronce de Tunis
Situation générale en 1926 au point de vue
politique
Au Niger, au Soudan et en Mauritanie, les
populations nomades sont pacitiques, ralliée^-i
notre politique, prêtes à nous aider et à se
défendre contre toute incursion d'un rezzou
venant de l'extérieur. Les seuls incidents à
s-ignaler depuis 1925 sont produits par des
djich de quelques hommes coupeurs de route
et de bourse comme il y en aura toujours en
pays nomade et qui relèvent de la police lo-
cale.
En Algérie (territoires du Sud), même si-
tuation, pourtant les djich qui opèrent à l'ex-
trême Est et à l'extrême Ouest (annexe des
Ajjers et de Beni-Abbès) sont plus audacieux
et peut-être plus dangereux.
Au Maroc, politique d'attente vers le Sud.
Marrakech s'appuie sur les Glaoua pour
maintenir dans le calme l'immense région
du Sud-Marocain.
La paix régnerait donc au Sahara sans le
nid de pirates qui s'abrite dans le Rio de
Oro, la Seguiet el Hamra et le Draa. No-
mades du Sahara occidental, Berbères insou-
mis, Regueibats franchement hostiles et dis-
sidents Arabes et Berabiches partis depuis
longtemps des rives du Niger.
Il y a là un no man's land dont la police
relève à la fois de l'Espagne, du Maroc, de
t'Algérie, Ó' l'A. O. F.
Cette région occupée et pacifiée, le problè-
me saharien sera résolu.
Or actuellement l'Espagne n'y peut et n'y
veut rien faire. Le Maroc est trop orcupé
vers le Nord pour intervenir, restent l'Algé-
rie et l'A. O. F. et encore pour cette dernière
le Draa est beaucoup trop éloigné de ses ba-
%es et n'est pas sur son territoire.
Donc tant qu'une opération d'ensemble ne
pourra être envisagée, on ne peut prendre
que des moyens préventifs contre les rezzous
en leur coupant leurs chemins habituels de
parcours soit a 1 aller, soit au retour.
Ces rezzous s'abattent périodiquement sur
le Nord de la Mauritanie (Adrar) ou la ré-
gion de Tombouctou (Hodh, Faguibine,
Azaouad), rarement, on pourrait dire plus ja-
mais depuis 6 ou 7 ans, sur l'Adrar des Ifo-
ghas et le Timetrin.
En quittant leur repaire du Draa ou de la
Seguiet el Hamra, ils passent obligatoirement
par le Yetti, l'Iguidi, le Hank, toutes régions
dépendant du territoire d'Ain Sefra. Si ce
pays leur est interdit par les compagnies
sahariennes autant que l'on peut le faire au
désert, il ne filtrera plus sur la Mauritanie et
le Soudan que de faibles mechbours de 3° ou
40 fusils dont nos pelotons Sotidanais feront
prompte justice.
Qu avons-noais comme forces militaires
pour tenir cet immense territoire ?
En Algérie (territoires du Sud) : 3 compa-
gnies sahariennes;
Celle de ncni-Abbès garde la vallée de la
aoura et surveille le Tafilalet;
Celle du Touat Gourara doit surveiller
l'immense territoire qui comprend le Ham-
mada du Draa, l'Iguidi, le Hank et l'erg
Chech ;
Celle du Tidikelt Hoggar, renforcée des
groupes mobiles de l'Ahnet et des Ajjers,
tient le territoire des Oasis.
En A. O. F. 11 pelotons méharistes pour
rouvrir un front de 3.000 kilomètres ;l vol
d'oiseau, soit moins de 2.000 hommes, 75
Français, 1.200 méharistes noirs et 650 méha"-
ristes maures ou touaregs, ainsi répartis
1 pelotons au Nord de l'Adrar Mauritanien,
t à Tichitt, 1 à Nema Ouatata. 3 au Nord
de Tombouctou Azaouad-Adrar des Ifoghas,
1 vers Tahoua, 1 autour de l'Aïr, le dernier
à Bilnia-N'Guigmi
Ces pelotons sont groupés pour assurer la
garde des zones habitées de noz confins, ou
le débouché des itinéraires permettant de
traverser le Grand Désert.
L'œuvre de la Conférence a été de combi-
ner l'action de ces forces pOli: assurer au
mieux la sécurité de l'ensemble du territoire.
On s'est partagé la tâche suhant les moyens
dont on disposait et les récessit(s de la si-
tuation et non plus suivant les tirsirs particu-
liers de tel ou tel comman-lant d'annexe, dt,
cercle, ou d'unité nu'hariste qui préférait no-
madiser dans telle région plus facile, plus
agréable, ma:s où In présence de forces im-
portantes était parfaitement inutile en raison
de l'état de pacification du pays.
Eternelle loi des contrastes il est des
coins de ce Sahara qui paraîtraient tout sim-
plement inhabitables même à un indigène de
la Crau e* qui revêtent des airs de Paradis
pour nor méharistes parce qu'on y trouve
quelques points d'eau, un peu de hàd. voire
même quelques maigres dattiers. L'Adrar des
Itoghas est de ceux-là et si l'on avait écouté
des raisons excellentes et un peu intéressées,
l'Adrar serait devenu le terrain de parcours
et le rendez-vous non seulement des méha-
ristes Soudanais qui ont au moins cette, rai-
son d'être sur leur territoire, mais encore des
Algériens du Hoggar qui ne cachent pas leur
désir d'y aller contempler un paysage phi-
hospitalier que celui de l'Aline ou du Ta-
nezrouft.
C'est donc vcrs le Sahara occidental que
vont converger maintenant les efforts, dans
le quadrilatère Tindouf. Aïoun Abd-el-Malek,
Taodéni, Chenachane que méhaii-'e- algé-
riens, mauritaniens et soudanais vont ren-
contrer et barrer la route aux rezzous à
l'époque où l'état des point., d'eau et des
pâturages permet à ceux-ci d'y passer.
Mais en deh ors de la question militaire
n y a la question politique et :ioib ne poui-
tinns concevoir (pie celle-ci 'oit différente
vis-à-vis des nomades du fait qu'une ligne
aibitraire a séparé le Sahara algérien du
Sahara soudanais. L'acctlrd a été- réglé à la
Conférence sur tous Cc'; point". Itpartilion
des tribus, réglementation de leur transhu-
mance, etc. tout cela avec une grande 1; r-
geur d'esprit et un désir de sinipliticatio.i
de manière à ne pas encombrer ('C'; piimitifs
et ces indépendants de complications admi-
nistratives dont ils risqueraient de ne pas
saisir toutes les beautés et a leur apurer tou-
tes les facilités possibles pour sauvegarde!
l'existence de leur seule lichesse : les liou-
ptaux.
Les '_UI/IIllUni'.
actuellement un beau réseau ea bordure du
déseit
Du côté de ! A. O. F. : Port-Etienne, Atar,
Chinguetti, Kabara, Araouan. Kid il, Agadès,
Hilma.
Du ôté marocain Agadir. Marakech,
HU'I Denid.
1) côté - algérien : Beni-Abbès, Tabelbala,
Adiai, In Salah, Tainanrasset, Djanlt, pour
ne citer que les postes d'avant-garde.
Des échanges réguliers de bulletins politi-
ques et économiques auiont lieu de poste à
poste : on ne s'ignorera plus de l'un ou de
l'autre côté de la limite d'influence des deux
colonies et les liaisons, les prises de contact
effectives qui donnent seules l'occasion de se
bien connaître < t de s'apprécier vont mul-
tiplier.
Question des communications
transsahartennes
Ci os problème auquel toutes les compéten-
cc:, et même les incompétences se sont atte-
lées depuis près d'un demi-siècle. Si l'on
examine une des cartes où l'on a reporté tous
les itinéraires projetés on reste effaré de leur
nombre et de leur variété de l'Atlantique à
la limite de l'A. E. F. un en compte une
bonne quinzaine : Calmel, Guerlet, Sabatier,
l'ouyanne, Général Estienne, Gradi-, Haardt-
Audouin-Dubreuil, Godefrov, Fontaneille,
Choisy, du Ponchel-Roland, Souleyre, Berthe-
lot, Rournens, Bonnard, etc. tous d'ailleurs
comportant plusieurs variante*.
Beaucoup sont théoriques, élaboiés dans le
silence du Cabinet, sur le vu d une documen-
tation d'ordre souvent très général quelques-
uns ont été en partie parrouru, plus rares
encore sont ceux qui ont été re'evés de bout
en bout.
Et en dehors de ceux qui sont énumérés
ici, n'en fut-il point qui resteront l'œuvre
d'aimables fantaisistes munis tout simplement
d'une carte d'Afrique à grande échelle, d'un
crayon de couleur et d'une belle imagination.
C'est dans ce fouillis que la Conférence
Nord-Africaine a travaillé ; il est à noter tout
d'abord que la question intéresse surtout la
Tunisie et l'Algérie qui cherchent un dé-
bouché veis le Niger et le Tchad pour leurs
territoires du Sud. L'A. O. F. ne voit dans la
liaison transsaharienne q'un intérêt straté-
gique ; son activité éconon^que, j'entends
celle des régions que pourrait intéresser une
voie transsaharienne, est tournée vers la Côte
Sud où elle a ses débouchés naturels et par
où les transports reviendront toujours infini-
ment moins chers que nar la voie du désert.
Ceci n'empêche pas 1 A. (). F. de s'intéres-
ser à la question, ne serait-ce que pour l'aide
qu'elle est disposée à donner en toutes cir-
constances à ser- voisines du Nord, mais elle
se rend compte de l'effort financier conidé-
rable que demandera la léali-ation d'un pro-
jet tel que le chf-n'.ùi de fer tran<-saharien et
estime qu'elle a mieux à fair'' en employant
toutes ses ressource- financières à l'exécution
de son programme particulier de grands tra-
vaux.
II ne pouvait donc être et l! Il. fut donc
question que de; \'oil''; aut> >mobi I tables et
at'-iiennes, celles-ci venant doublet naturelle-
ment celles-là.
L'organisation de semblables ,oi.':-, com-
porte l'étude du tracé, c'est-à-dire l.\ recher-
che, non pa> précisément de Sa route la plus
courte, mais de cclle dont !-• p.m ours est
naturellement le plus facile pour le- autos et
leur équipement. c'e>t-à-dire aménagement
sommaire des pa-sages difficiles, installations
de dépôts d'e-Mnce tous le- 230 kilomètres
d'atelier- de réparations ton- ! - O« o kilomè-
tn's, de -tation de T. S. F., l' aménagement
des puit- exi>tant- ou le bu âge de nouveaux
puits, le mai(piage de signaux au -ol très
visible- poui le- avion-, etc.
Troi- itinéraire- ont donc été soigneuse-
ment étudiée ; telui qui d'Oran va à Bouretï»
sur le igvr par Colomb-lb chai. Bt'lli-f\hl,';-';,
Adr.it. < malien, Tessalit;
Celui qui d'Alger par Touggouit, tu Sa-
lah. va à Tamama-set et de là bifuiqui-rait :
(Q pai lu Rhao. Tin Zaolld:"!' Kidal, ai
Bnuiem. et 2" pat In A/abua. ibrouaiie, Aga-
dès -ur Zinder.
F.nùti celui qui a l" t l" i brii'amment paictsu-
ra par la mission Coiirtot allant de Tunis au
Tchad par Djanet et Bilma.
Le premier a été maintes toi- îianehi par
des véhicules automobiles depuis 5 ans. C'est
la ligne Citioen avec quelque- vaiiantes lé-
sultant des exploration- minuti»-u«es du lit u-
tenant Estienne. Elle a été -u:volée, par les
aviateurs de l'Algérie et île 1 A. O. F., par la
mis-ion de G<>ys, par le lieutenant belge
Thieftrev.
Elit- offre l'avantage d'être bien connue,
de ne nécessiter que de faibles aménage-
ments. d'être utilisable imr..édi.vtenïent et
peu de trais si on le dé-sire.
tt, Il--
(,OU là--s.ilu-Tabankorl Bout- n l'omhn-ic-
tou oui eiuniunte son territo;;e
l e second a été reconnu bu - d • la premi? re
traversée du Sahara en auloniobib pjt ta.
mission 1 iaardt-Audoin l)ul re 1 n'a ji-
mais été survolé.
Abandonné par la suite y n;r l'itînér.ili e
précédent jutjé plus rapide t ; pbe facile,
on aurait tendance, à y revenir maintenant,
parce qu'il traverse des légion- nioin; dé-ei-
tique.;. '(l' qui est (I ailbvi; tiè !,'l.lttl
que le tv érédeiit. Mai- si 1 en »n juge par le
rappoit de la mi-s;on Haardt. la partie le
l'iiini'i .iii c pari.uiru -ut le t'-rntoiie Soud i-
nai- e-- tei riblement «liftî* ile s-oui k, au'os
L'A. O. F. a accepté à la ( Jont'é; eue e d'en
treprendi e l'étude de cet itiivî aire cntie T i»
Zaouaten et Tahankoit et de r« < !>• : cf>« i i.in-
variante qui soit plus acce-sihle qui la pie-
niièie aux véhicules mécanique-.
Enfin. le troisième itinéraire Tmn- T'hid
intéressait tout paiticulièrenwit i'Algétie "t
la Tunisie qui souhaitaient voir repremlM*
l'ancien trafic caravanier qui fit jadi- la for-
tune des port- des golfe-- de (\. be- et de 1.\
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