Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-05-04
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 mai 1926 04 mai 1926
Description : 1926/05/04 (A27,N69). 1926/05/04 (A27,N69).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397116s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. N* 00 ,;.as NUOUM :. 0DITDII8 MARDI SOIR, 4 MAI t"
Les Annales Coloniales
- 11 - - e44« a-.
JOURNAL QUOTIDIEN
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Uu an 6 moii 8 mni.
nîr I France et Colonie*. 80. 45. as :
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On t'mbeane dam tout le* Bnrwu de poste et clau le* principaux Ubralr.
Vers IDe POlllllle GCIDIRlIQDI colonille
41» yz
',.J
Au début de 1918, une Commission dite
e Commission d'étude des questions colo-
niales posées par la guerre » était instituée
au ministère des Colonies. Elle était prési-
dée par M. le ministre des Colonies; ses
deux vice-présidents étaient MM. Gaston
Doumergue et Etienne, son rapporteur géné-
ral M. Etienne Fournol.
Cette Commission entreprit d'abord une
vaste enquête sur notre régime économique
colonial. Mais elle se heurta à l'indifférence
et presque à l'hostilité de certains intéressés.
C'est ainsi que son rapporteur général devait
faire cet aveu pénible :
« Certains ont mis plus de zèle à
accepter ou même à solliciter des convoca-
tions qu'à s'y rendre. Telle association qui
manifestait la surprise de n'être pas repré-
sentée à la Commission a été convoquée en
vain a trois séances successives. Sur six pré-
sidents de Chambres de Commerce, deux
seulement ont pu déposer. »
Cependant une thèse vraiment suggestive
de politique économique coloniale fut défen-
due devant la Commission par les représen-
tants du ministère du Commerce. Aux indus-
triels qui défendaient alors une doctrine de
rigoureux protectionnisme métropolitain, les
représentants du ministère du Commerce et
notamment M. Fighiera, dans des interven-
tions très remarquées, opposèrent une thèse
beaucoup plus souple et compréhensive.
Ils proposaient d'instituer une étroite in-
terdépendance, une soudure parfaite entre les
grandes industries de transformation métro-
politaines et les entreprises d'exploitation de
matières premières coloniales. Les grands in-
dustriels de la filature de coton du Nord ou
d'Alsace auraient été incités à fournir les
fonds des grandes entreprises de culture co-
tonnière coloniales, les lainiers de Roubaix
à collaborer à la mise en valeur du cheptel
du Maroc et du Macina. Et il ne s'agissait
pas d'une pression purement théorique, d'en-
couragements simplement platoniques, l'inter-
vention de 1 Etat devait se manifester par
des mesures positives. Si l'on remarque, par
exemple, disaient-ils, que la fabrication du
rhocolat est concentrée en France entre un pe-
tit nombre de maisons qui représentent un
tutal de capitaux importants, on peut imaginer
aisément que le Gouvernement français ne
leur permette l'importation annuelle d'une
quantité déterminée de fèves de cacao que
moyennant l'engagement pris par le Consor-
tium français des chocolatiers d'apporter au
• Dahomey et à la Côte d'Ivoire les capitaux
nécessaires pour développer la culture en
grand de la fève de cacao. Ainsi le dévelop-
pement économique de notre domaine colonial
devait se poursuivre, sous la direction éner-
gique d'une politique rationnelle méthodique,
en pleine harmonie avec le développement
économique national.
A ce moment-là, cette thèse parut beaucoup 1
trop hardie. Seuls quelques rares appuis lui
vinrent de M. Chailley, par exemple, du
côté des coloniaux) ou de M. le président de
la Chambre de Commerce de Lyon du côté
des industriels. La grande majorité des re-
présentants de la grande industrie comme
MM. Pralon, Touron, Lœderich s'y montrè-
rent résolument opposés et déclarèrent s'en
tenir, purement et simplement, au vieux sys-
tème de l'assimilation douanière qui devait,
disait l'un d'eux « non seulement être con-
servé mais amélioré et recevoir une extension
chaque fois que cela sera possible ».
Depuis lors, les événements ont marché
prouvant combien les conceptions défendues
alors par les représentants du ministère du
Commerce étaient clairvoyantes et, sous la
pression - des faits de - l'économie mondiale,
cette politique de soudure toujours plus in-
time des industries métropolitaines et des en-
treprises de production coloniales s'est dé-
veloppée et est en train de triompher.
Il y a quelques jours, nous apprenions par
un petit détail anecdotique la distribution
4Je pipes d'honneur aux producteurs indi-
gènes de la Côte d'Ivoire - que les choco-
latiers métropolitains s'intéressent directe-
ment au développement de la culture du
tacao au Dahomey et à la Côte d'Ivoire.
M. Mathon, président du syndicat lainier
de Roubaix-Tourcoing est en tournée d'étu-
des en Algérie.
Un certain nombre d'institutions de colla-
boration sont déjà en fonctionnement ou en
tours d'organisation.
En Afrique occidentale, c'est, il est vrai,
le gouvernement général qui a pris l'initia-
tive d'une série d'études et d'expériences
poursuivies dans la région de Segou pour étu-
dier les graines exotiques égyptiennes ou amé-
ricaines donnant les meilleurs rendements.
La direction de ces études a été confiée à un
spécialiste américain, le Dr Forbes qui vient
de faire paraître le résultat de ses travaux
pour les années 1923 et 1924.
Mais en ce qui concerne les expériences
d'élevage du mouton à laine, les plus impor-
tantes ont été entreprises par la Chambre de
Commerce de Tourcoing.
a L'Union ovine de l'Afrique dû Nord 8
a constitué # l'année dernière la « Société
Nord-Africaine de tonte 8, qui a pour but
de permettre aux éleveurs d'Algérie, de Tu-
nisie et du Maroc de disposer d'un outillage
de tonte perfectionné et de profiter en meme
temps, pour la bonne vente de tan laine, de
tous les avantages d'un classement rationnel.
Poursuivant son œuvre de liaison entre les
producteurs et les industriels, l'Union ovine
vient de décider de créer une 1 Société Nord-
Africaine de ventes publiques 8 qui mettra
à la portée des négociants exportateurs de
l'Afrique du Nord des conditions commercia-
les et bancaires aussi favorables que celles
des plus grands marchés lainiers existants.
Le programme de la Société Nord-Africaine
de ventes publiques est le suivant : 10 orga-
nisation commerciale des exportations de lai-
nes (magasins de stockage, classement et em-
ballage des laines dans des villes comme Ca-
sablanca, Oudjda, Alger, Tunis et Sfax ;
20 warrantage des laines stockées; 30 règle-
ment en espèces des achats.
L'oeuvre nouvelle, il faut y insister, est éla-
borée avec l'entier appui des groupements
corporatifs lainiers de la métropole, notam-
ment a l'Union des négociants en laines de
Roubaix-Tourcoing » et le « Comité central
de la laine ».
On voit que nous sommes déjà loin des
idées soutenues, en 1918, en matière de poli-
tique économique coloniale, par les représen-
tants de la grande industrie métropolitaine.
De grands progrès ont été réalisés. Il reste
cependant à les coordonner et à les dévelop-
per dans les cadres d'une grande et féconde
politique économique coloniale réalisant l'ac-
cord unanime indispensable des pouvoirs pu-
blics et des initiatives privées.
Sans doute la revision du régime douanier
colonial qui est actuellement soumise à l'exa-
men du Conseil Supérieur des Colonies a été
déjà l'occasion d'un certain nombre de tra-
vaux. Parmi les plus importants, on peut ci-
ter l'enquête ouverte par le département des
colonies dans sa circulaire du 18 mars 1925,
celle ouverte par l'Institut Colonial de Mar-
seille à l'occasion de son Congrès du 29, 30
juin et 1er juillet 1925, l'ouvrage de M.
Adrien Artaud « Introduction à la revision
du régime douanier colonial ».
Mais tous ces travaux, ces recherches, ces
projets se placent principalement et souvent
exclusivement, sur le terrain de l'échange
commercial. Or, le problème est beaucoup
plus vaste et plus complexé : c'est celui du
développement harmonique des colonies et de
la métropole dans le cadre de l'économie na-
tionale et, par delà l'économie nationale,
dans le cadre de l'économie mondiale.
Etienne Antonelli,
Député de la lIaute-Savole, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
H. Ibirice ViOllelle à Chartres
0-0
M. Maurice Violleltc, gouverneur général
de l'Algérie, prononçant le discours d ouver-
ture de la session du Conseil général d'Eure-
et-Loir, a dit au sujet des pomparlers
d'Oudjda :
--- - Certes, il convient d'être généreux à
I égard des tribus; mais il y a un point sur
lequel nous ne pouvons pas transiger : c'est
l'éloignement d'Abd el Krim. Toute faiblesse
vis-à-vis de cet agitateur commandité par des
capitaux étrangers serait, dans l'Afrique du
Nord, un premier encouragement pour ceux qui
nous sont hostiles.
Et il conclut en préconisant une politique
capable de nous attacher les populations in-
digènes du Maroc.
LM CIIIII. lIIeno.
Il us urtniiiM wii-mneuiits
0
D'un commun accord, la plupart des con-
seils généraux actuellement en session ont
exprimé l'espoir que les pourparlers ouverts
à Oudjda aient pour conclusion la pacifica-
tion du Maroc et de la Syrie où les opéra-
tions militaires ont tant grevé notre budget
et coûté tant de vies humaines.
M. Carde à Paris
--0-0--
Hier soir, est arrivé à 19 h. 30 à la gare
de Lyon, M. J. Carde, Gouverneur Général
de l'A. O. F. Un grand nombre de personnes
étaient venues au-devant de ce sympathique et 1
éminent fonctionnaire.
Nous avons reconnu : M. Biaise Diagne,
président de la Commission des Colonies de la
Chambre ; M. Gaston Joseph, Gouverneur des
Colonies, chef du cabinet du ministre, repré-
sentant le - ministre - des Colonies ; le général
Hélo, le commandant André, du cabinet du
ministre de la Guerre ; MM. Auguste Cheva-
lier, Legrand, Nouiron, Duchêne, Gleitz,
Widal, Guy, Ammam, Simon, Drouin, Dela-
fosse, Georges François, Paradis, Séguin,
Castaing, Marcel Hinch, Jore, Pêtre, de
Chaitre, Tassel, Maure!, Honwnassel, de
Zeltner, Joulia, etc.
1.1
UNE MISSION EN A. O. P
0
Prochainement une mission cinématographe
que et scientifique partira pour l'Afrique Ooci-
entale française pour se livrer à la chasse des
grands fauves 81asl qu'à diverses études.
Cette mission sera accompagnée de deux auto-
mobilts françaises de série qui no comporte-
ront, pour ce dur trajet, aucun dispositif spé-
cial.
Le rWM M Dre808
Iladlllscar
En quoi, disais-je, le manœuvre
agricole muni d'un contrat de tra-
vail et pouvant dès lors racheter ses
prestations, est-il plus tnteressatu que le peut
propriétaire foncier qui cultive son bient
C'est sous cet angle que la question est dis-
cutée par nos sujets malgaches.
Le Gouvernement de la colonie se préoc-
cupe avec raison de leur évolution et ne cesse
par des circulaires fort judicieuses de recom-
mander aux Administrateurs une politique
ferme et bienveillante à la fois, mais atten-
tive à toutes les manifestations d'un nouvel
esprit encore peu discipliné ni clairvoyant
que nous devons diriger avec sagacité.
Quelques mesures prises dans cet ordre
Aidées constitueraient je crois une manifes-
tation opportune de notre sollicitude t Parmi
celles-ci j'indique l'autorisation donnée à
tous les indigènes de racheter leurs Presta-
tions.
D'ailleurs on peut s'étonner que des tra-
vaux d'intérêt purement locaux soient en-
core nécessaires après trente ans de ce ré-
gime.
Certain Gouverneur Général n'cxprimait-
il pas son étonnement qu'avec tant de
moyens employés, il restât encore des tra-
vaux à exécuter ? Il concluait avec raison,
que cette main-d'auvre avait été sûrement
mal utilisée.
Oui, cette précieuse source de travail a
été gddlée. Les fonctionnaires qui ont la
charge d'employer les prestataires n'ont ni
le temps ni souvent les connaissances teclmi-
ques nécessaires four faire du bon travail.
Dans certaine région n'a-t-on pas vu trois
tracés différents d'une même route t
Ainsi le régime des prestations tel qu'il est
actuellement réglementé dans la Grande Ile,
présente de nombreux inconvénients :
Traitement inégal imposé à différentes
catégories de contribuables, sans que ce ré-
gime de faveur puisse être justifié pour cer-
taines.
Mauvaise utilisation de cette main-d'eeu-
vre.
Abus inévitables quelques précautions
que prenne l'Administration locale, dans un
service confié à des chefs indigènes. L'appel
des prestataires est, en effet, confié à ces
derniers. Qui oserait prétendre qu'ils exer-
cent leur autorité en toute conscienceî
Une conclusion s'impose. Pour des rai-
sons d'équité et de bonne administration tous
les indigènes de la Grande lie devraient être
autorisés à racheter leurs prestations mime
à un taux élevé. Les fonds ainsi recueillis
seraient employés à payer convenablement
des ouvriers libres. D'ailleurs il resterait
toujours à ceux que ce rachat gênerait la
possibilité de s'exonérer en travail.
Dautre part, tous les travaux devraient
être étudiés et exécutés Par les agents des
travaux publics rémunérés sur les fond-s de
rachat. La distinction entre travaux d'inté-
rêt général et local ne serait maintenue que
pour faire la part des budgets devant sup-
porter les dépenses.
Maurice Bouilloux-Lmfont
Député du Finistère.
Vice-Président de la Chambre,
--Oo
Au Musée du Luxembourg
- C>-C>-
Les peintres coloniaux
En réorganisant le musée du Luxembourg
dans de nouvelles salles, M. Masson a su
faire une habile et heureuse sélection et, tout
en conservant les meilleurs spécimens des
écoles du siècle passé, il a su favoriser les
contemporains et, ce dont nous le compli-
mentons, donner à quelques peintres colo-
niaux la place qu'ils méritent par la qualité
de leurs oeuvres.
Le regretté Louis Dumoulin, qui fut pré-
sident fondateur de la Société des artistes
coloniaux, y figure donc dans la salle Il
avec sa « Cathédrale de Rouen » dont le
portail s'estompe en mauve dans le cadre
de maisons du Vieux Rouen, comme au fond
de la rue d'une oasis saharienne, tandis que
la cathédrale de Claude Monet ne nous
donne, salle 4, qu'un portail isolé, plus près
de nous et d'une tout autre facture. Remar-
qué la Danseuse rouge, de Dabat, entourée
de ses musiciennes, Ouled Naïls comme elle
et aussi jolies que 11 Esclave d'amour de E.
Dlnet, le Tryptique algérien de Cauvy :
femmes causant, marché, terrasse couverte
de luxueux tapis du @ Mzab, de Paul Leroy,
une Tisseuse que l'on aperçoit à travers
l'étoffe tendue sur le - métier. - Une - htatinée
d'automne dans le sahel, de Dabadie (Hen-
ri), nous donne une idée très exacte de la
fertilité de cette région. Enfin, et pour ne
citer que les principales œuvres, Louis Gi-
rardot nous fait connaître le Maroc espa-
gnol par son Cimetière israélite de Tétouan,
où des femmes voilées sont assises parmi les
tombes oblongues. Au second plan, les mai-
sons blanches de Tétouan s'étendent au pied
des montagnes du Rif couronnées de neige.
Souhaitons que, malgré l'esiguttê de ce
temple de l'art, les élèves et disciples de
Louis Dumoulin puissent venir le oindre,
car certains y seraient à leur place. M. Mas-
son saura les choisir et nous l'en remercions
par v ance.
, E. D.
Pour les vins tunisiens
---0-0--
Le comte Arthur de Montureux, secrétaire
général du Syndicat des Colons français en
Tunisie, a adressé la lettre suivante à M. le
marquis de Voguë, président de la Société
des Agriculteurs de France.
Nous n' avons pas besoin de souligner auprès
de nos lecteurs l' importance des déclarations
faites par l'éminent secrétaire général du Syn-
dicat des colons français en Tunisie.
Paris, le 28 avril 1926.
Mon cher président et ami,
le crois devoir attirer votre attention sur
l'effet déplorable que produit ahez les person-
nes au courant des questions coloniales l'adop-
tion par la Société des A griculteurs de
France, de vœux comme celui de voire der-
nière session qui a réclamé ferme sa porte à la moindre augmentation de
l'importation des vins produits par la colonie
française de Tunisie, au risque de la ruiner.
Ce Vœu émet l'argument très troublant que
la Tunisie n'aurait pas besoin d'exporter ses
vins en France. puisqu'elle en importerait elle.
même d'Italie. Or, - en lisant les statistiques
officielles du Protectorat, je trouve qu'il n'a
été importé d'Italie, durant les deux années
1924 et 1925, que 13 hectolitres de Vin de
Chianti. Où donc a été puisée l'affirmation
matériellement fausse du vœu ?
Et que Vaut cet argfiment que la moindre
augmentation du faible crédit d'importation de
500.000 hectos accordé à la Tunisie trouble-
rait les prévisions des viticulteurs et de tout le
commerce français, alors que nul n'ignore que
ces puissants seignerirs font leurs prévisions 3ur
plus de 75 millions d'hectolitres, soit 150 fois
plus que la Tunisie.
Voilà le triste bagage avec lequel on a osé
envoyer une délégation dirigée par un député
réclamer près au ministre la limitation de
l'exportation des vins de Tunisie.
Personne n'est plus crJe moi et mes collè-
gues du Syndicat des Colons Français en Tuni-
sie d'avis qu'il faut sauvegarder les intérêts des
viticulteurs du Midi, dont la proJ*K:Mon cons-
titue une des principales richesses de la France,
mais qu'ils n'exagèrent pas en cherchant à
étayer leur fortune sur la ruine d'une colonie
qui a été faite par des agriculteurs et des viti-
culteurs vernis pour la plupart de leurs dépar-
tements, et dont le seul tort a été de faire trop
confiance aux promesses d'un Parlement où ils
dominent fil
S'il y a eu, en effet, quelqu'un de trompé,
ce sont ces Français que j'ai vus, il y a trente-
cinq ans, aller en Tunisie confiants dans la si-
gnature de la France qui, pour les engager
après la conquête à coloniser un pays qui de-
vait prolonger l'Algérie. leur avait octroyé par
la loi douanière de 1890 le droit formel d'im-
porter leurs vins dont la quantité serait fixée
chaque année par décret, suivant les quantités
qu'ils auraient produites, et non suivant un
contingentement arbitraire fixé suivant le bon
plaisir des majorités parlementaires.
Cette signature, donnée en 1890 pour enga-
ger les agriculteurs à coloniser, est reniée main-
tenant comme vient de l'être celle qr.ti avait été
donnée en 1919 aux agriculteurs sinistrés de la
guerre sur les titres du Crédit National pour les
engager à reconstituer leurs fermes : même mé-
thode rétroactive de reniement partout où un
engagement légal, pour jte pas dire d'honneur,
gêné des groupements d'électeurs que le Par-
lement veut flatter.
Permellez-moi de souhaiter que la Société
des Agriculteurs de France, qui a toujours cf-
firmé sa volonté de tenir la balance égale entre
tous les Francais, et qui a créé dans ce but une
Section des Colonies, ne se laisse pas surpren-
dre à l'aoenir par des manœuvres qui aboutis-
sent à fusiller dans le dos ceux qui ont eu la
naïveté de marcher à l'avant-garde de la colo-
nisation française et à faire le jeu de l'étran-
ger dans un moment bien mal choisi.
Très cordialement à vous,
A. de Montureux,
Secrétaire général du Syndicat
des Colons Français en Tunisie.
loblo
La paix au Maroc ?
Les délégués rllains
Azerkane et Haddou ont fait savoir au
commandant du torpilleur sénégalais qui
l'es avait amenés à Nemours qu'ils semient
prêts à embarquer dans la baie d'Alhuce-
mas pour regagner Oudjda par Nemours,
mercredi à l'aube. Il est possible qu'ils
soient accompagnés d'une quarantaine de
prisonniers.
Le troisième délégué rifdih, Cheddi, at-
tttld impatiemment le retour de ses collè-
ges, dans une petite maison de la ru., de
Paris, où il passe son temps h. lire, ou à
écouter des complaintes arabes débitées par
un phonographe.
L'opinion du sultan
Le général Simon, venu à Fez dimanche
dernier, a rendu visite à M. Steeg. Il a
été ensuite reçu en audïèfice particulière
par le sultan Moulaï Youssef, qui lui posa
diverses questions au sujet de la confé-
rence d'Oujdja, dont il suit les pourparlers
avec le plus grand Intèffl. Il exposa au
général son vif désir de "Voir la paix ré-
gner dans tout le Maroc, ce qui peut être
réalisé, a-t-il dit, sans qu'il en résulte
aucun préjudice pour le pouvoir chètlfleji.
Il ajouta qde son propre désir était é gale-
ment celui de lift tes les populations maTb*
caines.
•
Dépêches de l'Indochine
––0-0–
Dans le haut personnel administratif
En remplacement de M. Le Fol, nommé
Gouverneur intérimaire de la Cochinchine,
M. Trillat prend les fonctions dé directeur
du Cabinet. M. Le Prevost devient chef du
Cabinet et M. Carrière, citel-adjoint, en
remplacement de M. Richard. M. Dupuch
est nommé chef du service de ta propa-
gande et de la presse.
Une manifestation
Le départ du Gouverneur Général de
l'Indochine, qui a quitté Hanoï pour DalaC
et Saigon, le 30 avril, à 20 heures, donna
lieu, aux abords de la gare et sur le quai
à une émouvante manifestation spontanée.
Une toule de plusieurs milliers d'indigènes,
appartenant à toutes les classes, marquè-
rent par des ovations exceptionnelles leur
reconnaissance pour l'œuvre fie M. Alexan-
dre Varenne et la persévérance de ses ef-
forts en faveur du rapprochement franco-
annamite.
La culture du qnnqrina en Indochiae
--0-0--
Dans ces dernières années, diverses conces-
sions pour la culture de l'écorce de quinquina
ont été accordées en Annam et au Tonkin.
Le Dr Yersin, qui est à la base de ces ini-
tiatives, s'est livré, dans son laboratoire de
Nha-Trong, à de remarquables études, préci-
sant avec son autorité scientifique les meil-
leures conditions d'habitat et de croissance des
quinquinas à planter.
Les premières cultures se poursuivent aux
environs de Nha-Trong, à Kou-Tun et à
Danhix.
Les prix de vente fort élevés des écorces sur
le marché mondial du fait de leur utilisation
comme fébrifuge assurent à cette culture de
vastes débouchés très rémunérateurs.
Le cours du riz
lor Mai
SAIGON
(les 1.000 kilos en piastres)
Riz n* 1, 25 0/0 brisures 111 70
Riz n° 2, 40 0/0 brisures 106 20
Riz n° 2, 50 0/0 brisures 100 70
Brisures nO' 1 et 2 86 50
Brisures nos 3 et 4 72 50
Farines. 29 80
Paddy Vinh-Long 60 Il
Paddy Go-Cong 63 »
Pnddy Baixau 645 »
Paddy Baclieu 63 Il
Coprah (les 100 kilos) 1750
(Par dépêche lndopacLfi.)
.1.
A l'Académie des Sciences
--0-0-
Tchad et Niger
Ce que le commandant Mercier avait cons-
taté au cours d'une mission de ravitaillement
des postes du Tchad vient d'être confirmé par
une communication du colonel l'ilho :
Le Logone, affluent du Tchad, menace de
se déverser dans la Benoué, affluent du Ni-
ger. Aux hautes eaux au seuil de Toubouri,
les pirogues peuvent, en effet, passer dans la
Bénoué, et si ce seuil s'affouille, le Logone
finira par se précipiter tout entier vers le Ni-
ger.
De ce fait, le volume d'eau reçu par le
Tchad, déjà trop souvent déficitaire, serait di-
minué de près de 40 ; bien plus, comme le
Chari subirait rapidement le même sort que le
Logone, les apports au lac seraient alors mi-
nimes.
Les conséquences en seraient désastreuses
pour 200.000 kilomètres de terres où vivent de
beaux troupeaux, et qui sont très favorables à
la culture du coton, de la canne à sucre, des
céréales, etc.; irrémédiablement privées d'eaux
superficielles et souterraines, ces fertiles ré-
gions seraient vouées à la stérilité.
Des mesures de protection devraient donc
être prises au plus tôt pour éviter le désastre
d'une capture du Logone par la Bénoué.
Il semble que la construction d'un barrage 1
au sommet des premiers rapides aboutissant 1
aux chutes Gauthiot, combinée avec le déga-
gement de l'ancien confluent de la Kabbia et
du Logone, serait suffisante pour rétablir une
situation favorable au maintien du Logone et
du Chari. dans le bassin du Tchad.
Mais il ne faudrait pas trop tarder à envoyer
sur place des techniciens qualifiés pour procé-
der aux études précises indispensables, car
chaque année de retard augmente les dégâts et
rend plus importants et plus coûteux, sinon
plus aléatoires, les travaux de protection qui
s'imposent pour la conservation du lac Tchad
et des terres que fertilise sa nappe d'infiltra-
tion.
Au cours de la même séance, Mme Vail-
lant-Couturier qui, aidée souvent de son mari,
a étudié les fossiles de Madagascar, a fourni
sur la paléontologie et la géologie malgaches,
une note fort intéressante communiquée à la
Compagnie par M. Hang.
8.8'
L'aviation coloniale
0
Madrid-Manille
On était hier sans nouvelles de l'aviateur
espagnol Loriga, parti samedi dernier de
Hanoï pour Macao.
A LA CHAMBRE
---0-0--
QUESTIONS ECRITES
L'enseignement en A. O. F.
M. Jiih's Ullrlj, tléruW, demande à M. le mi-
itisil-e les CutuILIt.:S quels sont les établissements
a lement luiijuea de t Afrique occidentale
fruw;aise classes comme établissements d'ensei-
gnement secondaire. (.Question du 2 avril llfêlî.)
Htljlolls'!. - Il y a, en Afrique ocxidentule
!renl;nise, deux établissements publics d'ensei-
gnement secondaire qui sont : le lycée Faidher-
be, à Saint-Louis (énégal;, créé par décret en
date du iio juin HMU ; un cours d enseignement
secondaire à Dakar (Sénégal), organisé par ar-
rêté du Gouverneur général de l'Afrique occi-
dentale française en dule du 10 octobre 1925.
M. Jules Uhnj, débuté, demande à M. le Mi-
nistre des Colonies : l. s'il est vrai qu'à l'heure
présenté, il n'existe, au lycée Kaidliert e, a Saint-
Louis (Sénégal), qu'un seul professeur possédant
les titres exigés pour exercer des fonctions iden-
tiques dans les établissements d'enseignement
secondaire de la métropole et que l'enseigne-
ment continue à être donné au lycée de Saint-
Louis, par un personnel de fortune, recruté sur
place, non pourvu des titres exigés par les textes
organiques, même locaux, et rétribué au tarif
(les professeurs de carrière ; 2* s'il est exact que
le personnel administratif se compose d'un pro-
viseur, simple répétiteur d'enseignement pri.
maire supérieur métropolitain et d'un surveillant
général économe, jeune instituteur du cadre local
pourvu nil seul orevet élémentaire ; 3* dans le
cas de l'aflirmative, quelles mesures M. le mi-
nistre (les Colonies'compte prendre pour obtenir
l'applkatioll, en Afrique occidentale française,
du décret du 20 juin W19, article 8, paragraphes
1er, 2 et :i, ainsi conçu : « Le cadre du personnel
administratif de l'enseignement (ail lycée de
Saint-Louis) est lixé par le ministre des Colonies.
Le traitement des membres de ce personnel est
fixé d'upres les lois et règlements en vigueur
pour la lixation des traitements du personnel des
lycées coloniaux. Les membres de ce personnel
doivent posséder les litres exigés pour les cours
secondaires, des professeurs chargés de cours et
répétiteurs des lycées de la métropole ». (Ques-
tion du 2 avril 192G.1
l'o n1/"»"– l'n délai est indispensable pour
rassembler les éléments d'une r't\ponsu complète.
M. Jules Chry, député, demande fit M. le mi-
nistre îles Colonies : t* s'il est exact que la si-
tuation du personnel de l'enseignement secon-
daire métropolitain détaché en Afrique occiden-
tale française ne présente plus qu'une sécurité
aléatoire et soit l'objet de nombreuses réclama-
nous ue la part ues interesses ; ajoute que, no-
tamment, un jeune professeur licencié d'ensei-
gnement, M. P., recruté en France sous 't,n
auspices du département des Colonies, et agréé
en Afrique occidentale française vers fin 1925,
vient de subir jne tentative de séquestration
Illégale sous couvert de démence, ¡\ l'mstigation
du proviseur et du surveillant général économe
qui l'avait mnltrllité, et cela sans qu'aucun cer-
tificat médical, aucune plainte, aient été dépo-
sés contre lui, sans même que le procureur de
la République en ait été informé : que le chef
du service de renseignement, en Afrique occi-
dentale française, M. l', venu d'urgence à
Saint-Louis, fut qualifié. devant élèves et mat-
tres réunis, le professeur maltraité d' « assas-
sin », de « fou et les collègues qui ne pren-
draient pas le parti du proviseur d' apaches Il,
et cela préalablement ii toute sanction discipli-
naire dont M. P. allait être l'objet ; que M. P.
a été li' unr.ié de ses fonctions aussitôt après et
se trouve actuellement en Afrique occidentale
frunçaise, recueilli par ses collègues ; qu'enfin
M. I', ivunt d'être congédié, avait déposé cinq
plaintes en justice, qui suivent leur cours : une
contre M. i'r., pour diffamation ; une contre te
proviseur du lycée de Saint-Louis pour diffama-
tion ; une. contre le surveillant général, pour
votes de fait ; une contre lu médecin chef de
l'hôpital, 1 hmit séquestration illégale ; une con-
tre inconnu, pour vol durant sa séquestration ,
2* dans le cas de l'allirmative, quelle attitude le
ministre pense adopter il l'égard de chefs de
service reconnus coupables de pareilles indignités
professionnelles ; 3° s'il peut dii-c pourquoi M
Pr., (hm', les démêlés avec la justice de son
pays ont défrayé el, continuent h défrayer (voir
Impartial [murais du 18 mars l'JW») les chroni-
ques de presse, est maintenu ti la tète du service
th l'Enseignement de l'Afrique occidentale fran-
çaise, bien que le ministre, de l'instruction pu-
blique, M. Daladier, ait refusé le renouvellement
du détachement quinquennal de. M. Pr., arrivé
h expiration le 7 décembre rj~2r» ; •' s'il ne pense
pns qu'il serait urgent d'organiser, par décret,
l'enseingemenl secondaire de l'Afrique occiden-
tale française, de telle façon que le personnel
soit constitué en cadre liénéral relevant exclu-
sivement du département des Colonies, en ce qui
concerne la nomination et le statut. {Question
du 2 ai rif l'.f2<î.t
lre rSjumsi'. - l'n délai est indispensable pour
rassembler les éléments de la réponse. Des ren-
seignements oht d'ailleurs été demandés sur la
question, dés le .8 mars dernier, à M. le (úu.
verneur général le l'Ainque occidentale fran-
çaise. qui. de son côté, a envoyé le 5 mars un
premier rapport arrivé le mars et annonçant
une enquête.
Agents des postes au Maroc
M. Charles liaron, député, demande ù .11. {<'
ministre faite à >a question écrite n" F de. faire une
enquéie : l'intendant général du \laroe a, le ;U) novem-
bre donné l'ordre de suspendre le paie-
ment. île l'indemnité d'absence temporaire tous
les fonctionnaires et agents du Trésor etTle la
poste aux armées, indistinctement, causant ainsi
a la grande majorité de ce personnel qui pou-
vait, en effet, prétendre à cette indemnito, un
préjudice incontestable : \lI' la persistance
(ni îvms opposi1 par lr sousMiutiï mandater "aux ayants droit, l'indemnité dont il
s'agit, après que io fonctionnaire eût eu con-
naissance d'une nouvelle d.-cis;on de l'intendant
général, en date du 2 fé\rier lîhîO, annulant la
première : ajoutant : ,/' que ln situation «T°s
fonctionnaires el agents du Tiet de la poflM>
aux armées semble rniilriiii'e a toute logique,
puisque l'avantage que leur administration
d'origine a voulu leur conférer 1 n les plaçant
dans la position de « détaché » est annihilé par
une conception contraire de ses bureaux ; (1) que
cette, même conception parait .'-Ire en opposition
avec la nature du contrat qui lie le personnel
dont il s'agit fl l'administration de «a guerre,
Celle-ci se réservant le droit de reuietf.r,* du
jour au ledemain une partie de .v pi rsonne?
fi 'a disposition de son administration d'origine:
c) ijue la conséquence de celte situation s'est tra-
duite par la pénurie des volontaire, et poc iri
médiocrité du recrutement tors de \l,rnÍt.l'';
opérations : 2* de mettre Ve1u
avec les administrations intéressées, un ensem-
ble d'avantages devinés à compenser te* Incon-
vénients d'une situation essentiellement- Instable
et fi garantir, en tontes circonstances, le re-
crutement du personnel indispensable au fonc-
tionnement d'un service qui «vintribue an main-
tien du moral des troupes. It)III',\;fjoli 1I.\
Réponse. - î.'honorable rt'puté <1 prifl de
Les Annales Coloniales
- 11 - - e44« a-.
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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Uu an 6 moii 8 mni.
nîr I France et Colonie*. 80. 45. as :
ahMir4 ( Etrangtr 20. de 0 35.
On t'mbeane dam tout le* Bnrwu de poste et clau le* principaux Ubralr.
Vers IDe POlllllle GCIDIRlIQDI colonille
41» yz
',.J
Au début de 1918, une Commission dite
e Commission d'étude des questions colo-
niales posées par la guerre » était instituée
au ministère des Colonies. Elle était prési-
dée par M. le ministre des Colonies; ses
deux vice-présidents étaient MM. Gaston
Doumergue et Etienne, son rapporteur géné-
ral M. Etienne Fournol.
Cette Commission entreprit d'abord une
vaste enquête sur notre régime économique
colonial. Mais elle se heurta à l'indifférence
et presque à l'hostilité de certains intéressés.
C'est ainsi que son rapporteur général devait
faire cet aveu pénible :
« Certains ont mis plus de zèle à
accepter ou même à solliciter des convoca-
tions qu'à s'y rendre. Telle association qui
manifestait la surprise de n'être pas repré-
sentée à la Commission a été convoquée en
vain a trois séances successives. Sur six pré-
sidents de Chambres de Commerce, deux
seulement ont pu déposer. »
Cependant une thèse vraiment suggestive
de politique économique coloniale fut défen-
due devant la Commission par les représen-
tants du ministère du Commerce. Aux indus-
triels qui défendaient alors une doctrine de
rigoureux protectionnisme métropolitain, les
représentants du ministère du Commerce et
notamment M. Fighiera, dans des interven-
tions très remarquées, opposèrent une thèse
beaucoup plus souple et compréhensive.
Ils proposaient d'instituer une étroite in-
terdépendance, une soudure parfaite entre les
grandes industries de transformation métro-
politaines et les entreprises d'exploitation de
matières premières coloniales. Les grands in-
dustriels de la filature de coton du Nord ou
d'Alsace auraient été incités à fournir les
fonds des grandes entreprises de culture co-
tonnière coloniales, les lainiers de Roubaix
à collaborer à la mise en valeur du cheptel
du Maroc et du Macina. Et il ne s'agissait
pas d'une pression purement théorique, d'en-
couragements simplement platoniques, l'inter-
vention de 1 Etat devait se manifester par
des mesures positives. Si l'on remarque, par
exemple, disaient-ils, que la fabrication du
rhocolat est concentrée en France entre un pe-
tit nombre de maisons qui représentent un
tutal de capitaux importants, on peut imaginer
aisément que le Gouvernement français ne
leur permette l'importation annuelle d'une
quantité déterminée de fèves de cacao que
moyennant l'engagement pris par le Consor-
tium français des chocolatiers d'apporter au
• Dahomey et à la Côte d'Ivoire les capitaux
nécessaires pour développer la culture en
grand de la fève de cacao. Ainsi le dévelop-
pement économique de notre domaine colonial
devait se poursuivre, sous la direction éner-
gique d'une politique rationnelle méthodique,
en pleine harmonie avec le développement
économique national.
A ce moment-là, cette thèse parut beaucoup 1
trop hardie. Seuls quelques rares appuis lui
vinrent de M. Chailley, par exemple, du
côté des coloniaux) ou de M. le président de
la Chambre de Commerce de Lyon du côté
des industriels. La grande majorité des re-
présentants de la grande industrie comme
MM. Pralon, Touron, Lœderich s'y montrè-
rent résolument opposés et déclarèrent s'en
tenir, purement et simplement, au vieux sys-
tème de l'assimilation douanière qui devait,
disait l'un d'eux « non seulement être con-
servé mais amélioré et recevoir une extension
chaque fois que cela sera possible ».
Depuis lors, les événements ont marché
prouvant combien les conceptions défendues
alors par les représentants du ministère du
Commerce étaient clairvoyantes et, sous la
pression - des faits de - l'économie mondiale,
cette politique de soudure toujours plus in-
time des industries métropolitaines et des en-
treprises de production coloniales s'est dé-
veloppée et est en train de triompher.
Il y a quelques jours, nous apprenions par
un petit détail anecdotique la distribution
4Je pipes d'honneur aux producteurs indi-
gènes de la Côte d'Ivoire - que les choco-
latiers métropolitains s'intéressent directe-
ment au développement de la culture du
tacao au Dahomey et à la Côte d'Ivoire.
M. Mathon, président du syndicat lainier
de Roubaix-Tourcoing est en tournée d'étu-
des en Algérie.
Un certain nombre d'institutions de colla-
boration sont déjà en fonctionnement ou en
tours d'organisation.
En Afrique occidentale, c'est, il est vrai,
le gouvernement général qui a pris l'initia-
tive d'une série d'études et d'expériences
poursuivies dans la région de Segou pour étu-
dier les graines exotiques égyptiennes ou amé-
ricaines donnant les meilleurs rendements.
La direction de ces études a été confiée à un
spécialiste américain, le Dr Forbes qui vient
de faire paraître le résultat de ses travaux
pour les années 1923 et 1924.
Mais en ce qui concerne les expériences
d'élevage du mouton à laine, les plus impor-
tantes ont été entreprises par la Chambre de
Commerce de Tourcoing.
a L'Union ovine de l'Afrique dû Nord 8
a constitué # l'année dernière la « Société
Nord-Africaine de tonte 8, qui a pour but
de permettre aux éleveurs d'Algérie, de Tu-
nisie et du Maroc de disposer d'un outillage
de tonte perfectionné et de profiter en meme
temps, pour la bonne vente de tan laine, de
tous les avantages d'un classement rationnel.
Poursuivant son œuvre de liaison entre les
producteurs et les industriels, l'Union ovine
vient de décider de créer une 1 Société Nord-
Africaine de ventes publiques 8 qui mettra
à la portée des négociants exportateurs de
l'Afrique du Nord des conditions commercia-
les et bancaires aussi favorables que celles
des plus grands marchés lainiers existants.
Le programme de la Société Nord-Africaine
de ventes publiques est le suivant : 10 orga-
nisation commerciale des exportations de lai-
nes (magasins de stockage, classement et em-
ballage des laines dans des villes comme Ca-
sablanca, Oudjda, Alger, Tunis et Sfax ;
20 warrantage des laines stockées; 30 règle-
ment en espèces des achats.
L'oeuvre nouvelle, il faut y insister, est éla-
borée avec l'entier appui des groupements
corporatifs lainiers de la métropole, notam-
ment a l'Union des négociants en laines de
Roubaix-Tourcoing » et le « Comité central
de la laine ».
On voit que nous sommes déjà loin des
idées soutenues, en 1918, en matière de poli-
tique économique coloniale, par les représen-
tants de la grande industrie métropolitaine.
De grands progrès ont été réalisés. Il reste
cependant à les coordonner et à les dévelop-
per dans les cadres d'une grande et féconde
politique économique coloniale réalisant l'ac-
cord unanime indispensable des pouvoirs pu-
blics et des initiatives privées.
Sans doute la revision du régime douanier
colonial qui est actuellement soumise à l'exa-
men du Conseil Supérieur des Colonies a été
déjà l'occasion d'un certain nombre de tra-
vaux. Parmi les plus importants, on peut ci-
ter l'enquête ouverte par le département des
colonies dans sa circulaire du 18 mars 1925,
celle ouverte par l'Institut Colonial de Mar-
seille à l'occasion de son Congrès du 29, 30
juin et 1er juillet 1925, l'ouvrage de M.
Adrien Artaud « Introduction à la revision
du régime douanier colonial ».
Mais tous ces travaux, ces recherches, ces
projets se placent principalement et souvent
exclusivement, sur le terrain de l'échange
commercial. Or, le problème est beaucoup
plus vaste et plus complexé : c'est celui du
développement harmonique des colonies et de
la métropole dans le cadre de l'économie na-
tionale et, par delà l'économie nationale,
dans le cadre de l'économie mondiale.
Etienne Antonelli,
Député de la lIaute-Savole, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
H. Ibirice ViOllelle à Chartres
0-0
M. Maurice Violleltc, gouverneur général
de l'Algérie, prononçant le discours d ouver-
ture de la session du Conseil général d'Eure-
et-Loir, a dit au sujet des pomparlers
d'Oudjda :
--- - Certes, il convient d'être généreux à
I égard des tribus; mais il y a un point sur
lequel nous ne pouvons pas transiger : c'est
l'éloignement d'Abd el Krim. Toute faiblesse
vis-à-vis de cet agitateur commandité par des
capitaux étrangers serait, dans l'Afrique du
Nord, un premier encouragement pour ceux qui
nous sont hostiles.
Et il conclut en préconisant une politique
capable de nous attacher les populations in-
digènes du Maroc.
LM CIIIII. lIIeno.
Il us urtniiiM wii-mneuiits
0
D'un commun accord, la plupart des con-
seils généraux actuellement en session ont
exprimé l'espoir que les pourparlers ouverts
à Oudjda aient pour conclusion la pacifica-
tion du Maroc et de la Syrie où les opéra-
tions militaires ont tant grevé notre budget
et coûté tant de vies humaines.
M. Carde à Paris
--0-0--
Hier soir, est arrivé à 19 h. 30 à la gare
de Lyon, M. J. Carde, Gouverneur Général
de l'A. O. F. Un grand nombre de personnes
étaient venues au-devant de ce sympathique et 1
éminent fonctionnaire.
Nous avons reconnu : M. Biaise Diagne,
président de la Commission des Colonies de la
Chambre ; M. Gaston Joseph, Gouverneur des
Colonies, chef du cabinet du ministre, repré-
sentant le - ministre - des Colonies ; le général
Hélo, le commandant André, du cabinet du
ministre de la Guerre ; MM. Auguste Cheva-
lier, Legrand, Nouiron, Duchêne, Gleitz,
Widal, Guy, Ammam, Simon, Drouin, Dela-
fosse, Georges François, Paradis, Séguin,
Castaing, Marcel Hinch, Jore, Pêtre, de
Chaitre, Tassel, Maure!, Honwnassel, de
Zeltner, Joulia, etc.
1.1
UNE MISSION EN A. O. P
0
Prochainement une mission cinématographe
que et scientifique partira pour l'Afrique Ooci-
entale française pour se livrer à la chasse des
grands fauves 81asl qu'à diverses études.
Cette mission sera accompagnée de deux auto-
mobilts françaises de série qui no comporte-
ront, pour ce dur trajet, aucun dispositif spé-
cial.
Le rWM M Dre808
Iladlllscar
En quoi, disais-je, le manœuvre
agricole muni d'un contrat de tra-
vail et pouvant dès lors racheter ses
prestations, est-il plus tnteressatu que le peut
propriétaire foncier qui cultive son bient
C'est sous cet angle que la question est dis-
cutée par nos sujets malgaches.
Le Gouvernement de la colonie se préoc-
cupe avec raison de leur évolution et ne cesse
par des circulaires fort judicieuses de recom-
mander aux Administrateurs une politique
ferme et bienveillante à la fois, mais atten-
tive à toutes les manifestations d'un nouvel
esprit encore peu discipliné ni clairvoyant
que nous devons diriger avec sagacité.
Quelques mesures prises dans cet ordre
Aidées constitueraient je crois une manifes-
tation opportune de notre sollicitude t Parmi
celles-ci j'indique l'autorisation donnée à
tous les indigènes de racheter leurs Presta-
tions.
D'ailleurs on peut s'étonner que des tra-
vaux d'intérêt purement locaux soient en-
core nécessaires après trente ans de ce ré-
gime.
Certain Gouverneur Général n'cxprimait-
il pas son étonnement qu'avec tant de
moyens employés, il restât encore des tra-
vaux à exécuter ? Il concluait avec raison,
que cette main-d'auvre avait été sûrement
mal utilisée.
Oui, cette précieuse source de travail a
été gddlée. Les fonctionnaires qui ont la
charge d'employer les prestataires n'ont ni
le temps ni souvent les connaissances teclmi-
ques nécessaires four faire du bon travail.
Dans certaine région n'a-t-on pas vu trois
tracés différents d'une même route t
Ainsi le régime des prestations tel qu'il est
actuellement réglementé dans la Grande Ile,
présente de nombreux inconvénients :
Traitement inégal imposé à différentes
catégories de contribuables, sans que ce ré-
gime de faveur puisse être justifié pour cer-
taines.
Mauvaise utilisation de cette main-d'eeu-
vre.
Abus inévitables quelques précautions
que prenne l'Administration locale, dans un
service confié à des chefs indigènes. L'appel
des prestataires est, en effet, confié à ces
derniers. Qui oserait prétendre qu'ils exer-
cent leur autorité en toute conscienceî
Une conclusion s'impose. Pour des rai-
sons d'équité et de bonne administration tous
les indigènes de la Grande lie devraient être
autorisés à racheter leurs prestations mime
à un taux élevé. Les fonds ainsi recueillis
seraient employés à payer convenablement
des ouvriers libres. D'ailleurs il resterait
toujours à ceux que ce rachat gênerait la
possibilité de s'exonérer en travail.
Dautre part, tous les travaux devraient
être étudiés et exécutés Par les agents des
travaux publics rémunérés sur les fond-s de
rachat. La distinction entre travaux d'inté-
rêt général et local ne serait maintenue que
pour faire la part des budgets devant sup-
porter les dépenses.
Maurice Bouilloux-Lmfont
Député du Finistère.
Vice-Président de la Chambre,
--Oo
Au Musée du Luxembourg
- C>-C>-
Les peintres coloniaux
En réorganisant le musée du Luxembourg
dans de nouvelles salles, M. Masson a su
faire une habile et heureuse sélection et, tout
en conservant les meilleurs spécimens des
écoles du siècle passé, il a su favoriser les
contemporains et, ce dont nous le compli-
mentons, donner à quelques peintres colo-
niaux la place qu'ils méritent par la qualité
de leurs oeuvres.
Le regretté Louis Dumoulin, qui fut pré-
sident fondateur de la Société des artistes
coloniaux, y figure donc dans la salle Il
avec sa « Cathédrale de Rouen » dont le
portail s'estompe en mauve dans le cadre
de maisons du Vieux Rouen, comme au fond
de la rue d'une oasis saharienne, tandis que
la cathédrale de Claude Monet ne nous
donne, salle 4, qu'un portail isolé, plus près
de nous et d'une tout autre facture. Remar-
qué la Danseuse rouge, de Dabat, entourée
de ses musiciennes, Ouled Naïls comme elle
et aussi jolies que 11 Esclave d'amour de E.
Dlnet, le Tryptique algérien de Cauvy :
femmes causant, marché, terrasse couverte
de luxueux tapis du @ Mzab, de Paul Leroy,
une Tisseuse que l'on aperçoit à travers
l'étoffe tendue sur le - métier. - Une - htatinée
d'automne dans le sahel, de Dabadie (Hen-
ri), nous donne une idée très exacte de la
fertilité de cette région. Enfin, et pour ne
citer que les principales œuvres, Louis Gi-
rardot nous fait connaître le Maroc espa-
gnol par son Cimetière israélite de Tétouan,
où des femmes voilées sont assises parmi les
tombes oblongues. Au second plan, les mai-
sons blanches de Tétouan s'étendent au pied
des montagnes du Rif couronnées de neige.
Souhaitons que, malgré l'esiguttê de ce
temple de l'art, les élèves et disciples de
Louis Dumoulin puissent venir le oindre,
car certains y seraient à leur place. M. Mas-
son saura les choisir et nous l'en remercions
par v ance.
, E. D.
Pour les vins tunisiens
---0-0--
Le comte Arthur de Montureux, secrétaire
général du Syndicat des Colons français en
Tunisie, a adressé la lettre suivante à M. le
marquis de Voguë, président de la Société
des Agriculteurs de France.
Nous n' avons pas besoin de souligner auprès
de nos lecteurs l' importance des déclarations
faites par l'éminent secrétaire général du Syn-
dicat des colons français en Tunisie.
Paris, le 28 avril 1926.
Mon cher président et ami,
le crois devoir attirer votre attention sur
l'effet déplorable que produit ahez les person-
nes au courant des questions coloniales l'adop-
tion par la Société des A griculteurs de
France, de vœux comme celui de voire der-
nière session qui a réclamé
l'importation des vins produits par la colonie
française de Tunisie, au risque de la ruiner.
Ce Vœu émet l'argument très troublant que
la Tunisie n'aurait pas besoin d'exporter ses
vins en France. puisqu'elle en importerait elle.
même d'Italie. Or, - en lisant les statistiques
officielles du Protectorat, je trouve qu'il n'a
été importé d'Italie, durant les deux années
1924 et 1925, que 13 hectolitres de Vin de
Chianti. Où donc a été puisée l'affirmation
matériellement fausse du vœu ?
Et que Vaut cet argfiment que la moindre
augmentation du faible crédit d'importation de
500.000 hectos accordé à la Tunisie trouble-
rait les prévisions des viticulteurs et de tout le
commerce français, alors que nul n'ignore que
ces puissants seignerirs font leurs prévisions 3ur
plus de 75 millions d'hectolitres, soit 150 fois
plus que la Tunisie.
Voilà le triste bagage avec lequel on a osé
envoyer une délégation dirigée par un député
réclamer près au ministre la limitation de
l'exportation des vins de Tunisie.
Personne n'est plus crJe moi et mes collè-
gues du Syndicat des Colons Français en Tuni-
sie d'avis qu'il faut sauvegarder les intérêts des
viticulteurs du Midi, dont la proJ*K:Mon cons-
titue une des principales richesses de la France,
mais qu'ils n'exagèrent pas en cherchant à
étayer leur fortune sur la ruine d'une colonie
qui a été faite par des agriculteurs et des viti-
culteurs vernis pour la plupart de leurs dépar-
tements, et dont le seul tort a été de faire trop
confiance aux promesses d'un Parlement où ils
dominent fil
S'il y a eu, en effet, quelqu'un de trompé,
ce sont ces Français que j'ai vus, il y a trente-
cinq ans, aller en Tunisie confiants dans la si-
gnature de la France qui, pour les engager
après la conquête à coloniser un pays qui de-
vait prolonger l'Algérie. leur avait octroyé par
la loi douanière de 1890 le droit formel d'im-
porter leurs vins dont la quantité serait fixée
chaque année par décret, suivant les quantités
qu'ils auraient produites, et non suivant un
contingentement arbitraire fixé suivant le bon
plaisir des majorités parlementaires.
Cette signature, donnée en 1890 pour enga-
ger les agriculteurs à coloniser, est reniée main-
tenant comme vient de l'être celle qr.ti avait été
donnée en 1919 aux agriculteurs sinistrés de la
guerre sur les titres du Crédit National pour les
engager à reconstituer leurs fermes : même mé-
thode rétroactive de reniement partout où un
engagement légal, pour jte pas dire d'honneur,
gêné des groupements d'électeurs que le Par-
lement veut flatter.
Permellez-moi de souhaiter que la Société
des Agriculteurs de France, qui a toujours cf-
firmé sa volonté de tenir la balance égale entre
tous les Francais, et qui a créé dans ce but une
Section des Colonies, ne se laisse pas surpren-
dre à l'aoenir par des manœuvres qui aboutis-
sent à fusiller dans le dos ceux qui ont eu la
naïveté de marcher à l'avant-garde de la colo-
nisation française et à faire le jeu de l'étran-
ger dans un moment bien mal choisi.
Très cordialement à vous,
A. de Montureux,
Secrétaire général du Syndicat
des Colons Français en Tunisie.
loblo
La paix au Maroc ?
Les délégués rllains
Azerkane et Haddou ont fait savoir au
commandant du torpilleur sénégalais qui
l'es avait amenés à Nemours qu'ils semient
prêts à embarquer dans la baie d'Alhuce-
mas pour regagner Oudjda par Nemours,
mercredi à l'aube. Il est possible qu'ils
soient accompagnés d'une quarantaine de
prisonniers.
Le troisième délégué rifdih, Cheddi, at-
tttld impatiemment le retour de ses collè-
ges, dans une petite maison de la ru., de
Paris, où il passe son temps h. lire, ou à
écouter des complaintes arabes débitées par
un phonographe.
L'opinion du sultan
Le général Simon, venu à Fez dimanche
dernier, a rendu visite à M. Steeg. Il a
été ensuite reçu en audïèfice particulière
par le sultan Moulaï Youssef, qui lui posa
diverses questions au sujet de la confé-
rence d'Oujdja, dont il suit les pourparlers
avec le plus grand Intèffl. Il exposa au
général son vif désir de "Voir la paix ré-
gner dans tout le Maroc, ce qui peut être
réalisé, a-t-il dit, sans qu'il en résulte
aucun préjudice pour le pouvoir chètlfleji.
Il ajouta qde son propre désir était é gale-
ment celui de lift tes les populations maTb*
caines.
•
Dépêches de l'Indochine
––0-0–
Dans le haut personnel administratif
En remplacement de M. Le Fol, nommé
Gouverneur intérimaire de la Cochinchine,
M. Trillat prend les fonctions dé directeur
du Cabinet. M. Le Prevost devient chef du
Cabinet et M. Carrière, citel-adjoint, en
remplacement de M. Richard. M. Dupuch
est nommé chef du service de ta propa-
gande et de la presse.
Une manifestation
Le départ du Gouverneur Général de
l'Indochine, qui a quitté Hanoï pour DalaC
et Saigon, le 30 avril, à 20 heures, donna
lieu, aux abords de la gare et sur le quai
à une émouvante manifestation spontanée.
Une toule de plusieurs milliers d'indigènes,
appartenant à toutes les classes, marquè-
rent par des ovations exceptionnelles leur
reconnaissance pour l'œuvre fie M. Alexan-
dre Varenne et la persévérance de ses ef-
forts en faveur du rapprochement franco-
annamite.
La culture du qnnqrina en Indochiae
--0-0--
Dans ces dernières années, diverses conces-
sions pour la culture de l'écorce de quinquina
ont été accordées en Annam et au Tonkin.
Le Dr Yersin, qui est à la base de ces ini-
tiatives, s'est livré, dans son laboratoire de
Nha-Trong, à de remarquables études, préci-
sant avec son autorité scientifique les meil-
leures conditions d'habitat et de croissance des
quinquinas à planter.
Les premières cultures se poursuivent aux
environs de Nha-Trong, à Kou-Tun et à
Danhix.
Les prix de vente fort élevés des écorces sur
le marché mondial du fait de leur utilisation
comme fébrifuge assurent à cette culture de
vastes débouchés très rémunérateurs.
Le cours du riz
lor Mai
SAIGON
(les 1.000 kilos en piastres)
Riz n* 1, 25 0/0 brisures 111 70
Riz n° 2, 40 0/0 brisures 106 20
Riz n° 2, 50 0/0 brisures 100 70
Brisures nO' 1 et 2 86 50
Brisures nos 3 et 4 72 50
Farines. 29 80
Paddy Vinh-Long 60 Il
Paddy Go-Cong 63 »
Pnddy Baixau 645 »
Paddy Baclieu 63 Il
Coprah (les 100 kilos) 1750
(Par dépêche lndopacLfi.)
.1.
A l'Académie des Sciences
--0-0-
Tchad et Niger
Ce que le commandant Mercier avait cons-
taté au cours d'une mission de ravitaillement
des postes du Tchad vient d'être confirmé par
une communication du colonel l'ilho :
Le Logone, affluent du Tchad, menace de
se déverser dans la Benoué, affluent du Ni-
ger. Aux hautes eaux au seuil de Toubouri,
les pirogues peuvent, en effet, passer dans la
Bénoué, et si ce seuil s'affouille, le Logone
finira par se précipiter tout entier vers le Ni-
ger.
De ce fait, le volume d'eau reçu par le
Tchad, déjà trop souvent déficitaire, serait di-
minué de près de 40 ; bien plus, comme le
Chari subirait rapidement le même sort que le
Logone, les apports au lac seraient alors mi-
nimes.
Les conséquences en seraient désastreuses
pour 200.000 kilomètres de terres où vivent de
beaux troupeaux, et qui sont très favorables à
la culture du coton, de la canne à sucre, des
céréales, etc.; irrémédiablement privées d'eaux
superficielles et souterraines, ces fertiles ré-
gions seraient vouées à la stérilité.
Des mesures de protection devraient donc
être prises au plus tôt pour éviter le désastre
d'une capture du Logone par la Bénoué.
Il semble que la construction d'un barrage 1
au sommet des premiers rapides aboutissant 1
aux chutes Gauthiot, combinée avec le déga-
gement de l'ancien confluent de la Kabbia et
du Logone, serait suffisante pour rétablir une
situation favorable au maintien du Logone et
du Chari. dans le bassin du Tchad.
Mais il ne faudrait pas trop tarder à envoyer
sur place des techniciens qualifiés pour procé-
der aux études précises indispensables, car
chaque année de retard augmente les dégâts et
rend plus importants et plus coûteux, sinon
plus aléatoires, les travaux de protection qui
s'imposent pour la conservation du lac Tchad
et des terres que fertilise sa nappe d'infiltra-
tion.
Au cours de la même séance, Mme Vail-
lant-Couturier qui, aidée souvent de son mari,
a étudié les fossiles de Madagascar, a fourni
sur la paléontologie et la géologie malgaches,
une note fort intéressante communiquée à la
Compagnie par M. Hang.
8.8'
L'aviation coloniale
0
Madrid-Manille
On était hier sans nouvelles de l'aviateur
espagnol Loriga, parti samedi dernier de
Hanoï pour Macao.
A LA CHAMBRE
---0-0--
QUESTIONS ECRITES
L'enseignement en A. O. F.
M. Jiih's Ullrlj, tléruW, demande à M. le mi-
itisil-e les CutuILIt.:S quels sont les établissements
a lement luiijuea de t Afrique occidentale
fruw;aise classes comme établissements d'ensei-
gnement secondaire. (.Question du 2 avril llfêlî.)
Htljlolls'!. - Il y a, en Afrique ocxidentule
!renl;nise, deux établissements publics d'ensei-
gnement secondaire qui sont : le lycée Faidher-
be, à Saint-Louis (énégal;, créé par décret en
date du iio juin HMU ; un cours d enseignement
secondaire à Dakar (Sénégal), organisé par ar-
rêté du Gouverneur général de l'Afrique occi-
dentale française en dule du 10 octobre 1925.
M. Jules Uhnj, débuté, demande à M. le Mi-
nistre des Colonies : l. s'il est vrai qu'à l'heure
présenté, il n'existe, au lycée Kaidliert e, a Saint-
Louis (Sénégal), qu'un seul professeur possédant
les titres exigés pour exercer des fonctions iden-
tiques dans les établissements d'enseignement
secondaire de la métropole et que l'enseigne-
ment continue à être donné au lycée de Saint-
Louis, par un personnel de fortune, recruté sur
place, non pourvu des titres exigés par les textes
organiques, même locaux, et rétribué au tarif
(les professeurs de carrière ; 2* s'il est exact que
le personnel administratif se compose d'un pro-
viseur, simple répétiteur d'enseignement pri.
maire supérieur métropolitain et d'un surveillant
général économe, jeune instituteur du cadre local
pourvu nil seul orevet élémentaire ; 3* dans le
cas de l'aflirmative, quelles mesures M. le mi-
nistre (les Colonies'compte prendre pour obtenir
l'applkatioll, en Afrique occidentale française,
du décret du 20 juin W19, article 8, paragraphes
1er, 2 et :i, ainsi conçu : « Le cadre du personnel
administratif de l'enseignement (ail lycée de
Saint-Louis) est lixé par le ministre des Colonies.
Le traitement des membres de ce personnel est
fixé d'upres les lois et règlements en vigueur
pour la lixation des traitements du personnel des
lycées coloniaux. Les membres de ce personnel
doivent posséder les litres exigés pour les cours
secondaires, des professeurs chargés de cours et
répétiteurs des lycées de la métropole ». (Ques-
tion du 2 avril 192G.1
l'o n1/"»"– l'n délai est indispensable pour
rassembler les éléments d'une r't\ponsu complète.
M. Jules Chry, député, demande fit M. le mi-
nistre îles Colonies : t* s'il est exact que la si-
tuation du personnel de l'enseignement secon-
daire métropolitain détaché en Afrique occiden-
tale française ne présente plus qu'une sécurité
aléatoire et soit l'objet de nombreuses réclama-
nous ue la part ues interesses ; ajoute que, no-
tamment, un jeune professeur licencié d'ensei-
gnement, M. P., recruté en France sous 't,n
auspices du département des Colonies, et agréé
en Afrique occidentale française vers fin 1925,
vient de subir jne tentative de séquestration
Illégale sous couvert de démence, ¡\ l'mstigation
du proviseur et du surveillant général économe
qui l'avait mnltrllité, et cela sans qu'aucun cer-
tificat médical, aucune plainte, aient été dépo-
sés contre lui, sans même que le procureur de
la République en ait été informé : que le chef
du service de renseignement, en Afrique occi-
dentale française, M. l', venu d'urgence à
Saint-Louis, fut qualifié. devant élèves et mat-
tres réunis, le professeur maltraité d' « assas-
sin », de « fou et les collègues qui ne pren-
draient pas le parti du proviseur d' apaches Il,
et cela préalablement ii toute sanction discipli-
naire dont M. P. allait être l'objet ; que M. P.
a été li' unr.ié de ses fonctions aussitôt après et
se trouve actuellement en Afrique occidentale
frunçaise, recueilli par ses collègues ; qu'enfin
M. I', ivunt d'être congédié, avait déposé cinq
plaintes en justice, qui suivent leur cours : une
contre M. i'r., pour diffamation ; une contre te
proviseur du lycée de Saint-Louis pour diffama-
tion ; une. contre le surveillant général, pour
votes de fait ; une contre lu médecin chef de
l'hôpital, 1 hmit séquestration illégale ; une con-
tre inconnu, pour vol durant sa séquestration ,
2* dans le cas de l'allirmative, quelle attitude le
ministre pense adopter il l'égard de chefs de
service reconnus coupables de pareilles indignités
professionnelles ; 3° s'il peut dii-c pourquoi M
Pr., (hm', les démêlés avec la justice de son
pays ont défrayé el, continuent h défrayer (voir
Impartial [murais du 18 mars l'JW») les chroni-
ques de presse, est maintenu ti la tète du service
th l'Enseignement de l'Afrique occidentale fran-
çaise, bien que le ministre, de l'instruction pu-
blique, M. Daladier, ait refusé le renouvellement
du détachement quinquennal de. M. Pr., arrivé
h expiration le 7 décembre rj~2r» ; •' s'il ne pense
pns qu'il serait urgent d'organiser, par décret,
l'enseingemenl secondaire de l'Afrique occiden-
tale française, de telle façon que le personnel
soit constitué en cadre liénéral relevant exclu-
sivement du département des Colonies, en ce qui
concerne la nomination et le statut. {Question
du 2 ai rif l'.f2<î.t
lre rSjumsi'. - l'n délai est indispensable pour
rassembler les éléments de la réponse. Des ren-
seignements oht d'ailleurs été demandés sur la
question, dés le .8 mars dernier, à M. le (úu.
verneur général le l'Ainque occidentale fran-
çaise. qui. de son côté, a envoyé le 5 mars un
premier rapport arrivé le mars et annonçant
une enquête.
Agents des postes au Maroc
M. Charles liaron, député, demande ù .11. {<'
ministre
enquéie : l'intendant général du \laroe a, le ;U) novem-
bre donné l'ordre de suspendre le paie-
ment. île l'indemnité d'absence temporaire tous
les fonctionnaires et agents du Trésor etTle la
poste aux armées, indistinctement, causant ainsi
a la grande majorité de ce personnel qui pou-
vait, en effet, prétendre à cette indemnito, un
préjudice incontestable : \lI' la persistance
(ni îvms opposi1 par lr sousMiutiï
s'agit, après que io fonctionnaire eût eu con-
naissance d'une nouvelle d.-cis;on de l'intendant
général, en date du 2 fé\rier lîhîO, annulant la
première : ajoutant : ,/' que ln situation «T°s
fonctionnaires el agents du Tiet de la poflM>
aux armées semble rniilriiii'e a toute logique,
puisque l'avantage que leur administration
d'origine a voulu leur conférer 1 n les plaçant
dans la position de « détaché » est annihilé par
une conception contraire de ses bureaux ; (1) que
cette, même conception parait .'-Ire en opposition
avec la nature du contrat qui lie le personnel
dont il s'agit fl l'administration de «a guerre,
Celle-ci se réservant le droit de reuietf.r,* du
jour au ledemain une partie de .v pi rsonne?
fi 'a disposition de son administration d'origine:
c) ijue la conséquence de celte situation s'est tra-
duite par la pénurie des volontaire, et poc iri
médiocrité du recrutement tors de \l,rnÍt.l'';
opérations : 2* de mettre Ve1u
avec les administrations intéressées, un ensem-
ble d'avantages devinés à compenser te* Incon-
vénients d'une situation essentiellement- Instable
et fi garantir, en tontes circonstances, le re-
crutement du personnel indispensable au fonc-
tionnement d'un service qui «vintribue an main-
tien du moral des troupes. It)III',\;fjoli
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