Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-05-03
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 mai 1926 03 mai 1926
Description : 1926/05/03 (A27,N68). 1926/05/03 (A27,N68).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397115c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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Les Annales Coloniales
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LIS ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA ItOfWÉtl
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S , France «f Colonies. 80 • 45 s 21 w
TtJS ( Etrang.,. 120. 15.
Ob •'•bonne
Pourquoi colonisons-nous ?
Pourquoicolonïsonsonnous 7.
ABANDON? - VENTE? ASSOCIATION?
Des commentaires- véhéments ont accueilli
récemment le premier grand discours de M.
Alexandre Varenne, Gouverneur Général de
Pludochine.
Au cours de stn exposé, le Gouverneur Gé-
néral de l'Indochine citait parmi les solu-
tions d'un plus ou moins lointain avenir,
«•lie préconisée notamment par deux de ses
prédécesseurs à Hanoi, MM. Paul Beau et
Albert Sarraut, soutenue par l'ancien am-
bassadeur de France à Tokio, Jules Har-
)uand, à savoir que l'Indochine se passerait
m jour de la tutelle française, mais n'en
terut pas moins unie à la France par le
rouble lien de l'intérêt et de l'affection.
Estimez-vous que la France a entrepris
ne oeuvre si considérable tant au point de
vue social qu'au point de vue économique
au delà des mers pour arriver à ce but?
Quelques, polémistes, parmi lesquels M.
Claude Farrère, sf sont faits les ardents par-
tisans de la vente de certaines de nos co-
lonies à l'étranger pour payer des dettes
(te guerre. Croyes-veus qu'au xx* siècle on
puisse abandonner contre espèces sonnantes
des Français installés la-bas depuis des gé-
nérations, tels nos frères des Antilles, ou des
Indigènes que nous sommes allés civiliser,
tels les Annamites ou les Hova, comme
Louis XV Iftcha le Canada et Napoléon la
Louisiane et la Floride?
Devons-nous envisager, au contraire, qu'un
Jour viendra et l'union des Français et des
indigènes de plus en plus intimement scel-
lée. permettra de considérer toutes les par-
celles du monde où flottent les frégates de
France comme des membses d'un même
eorps ayant les mêmes aspirations, le mfme
idéal p
Telles sont les questions que nous avons
posées à un certain nombre de personnalités.
Nous avons publié dans nos précédents
numéros les réponses de M. François-Mar-
sal, de Mme Lucie Delarue-Mardrus, de
MM. Louis Bertrand, Marcel BoulenRV.
Victor Margueritte, Gabriel Angoulvant,
Haymond Polncaré, Aimé Berdlod, B. Dia-
fie, le docteur Marchoux, Femand Laudet,
rancis de Croisset, le marquis de Barthé-
lémy, Emile Bourgeois, Gruyel. Mme Elissa
Rhals, MM. Charles Debierre. le vicomte de
Guichen, Pierre Bonardi, MMOOurt, Gros-
claude. Valude, René Pinon, le professeur
Itàn;àme Paul Reboux et Morinaud.
En voici de nouvenea :
M. Augustin Bernard
professeur à la Sorbonne
De cette pléiade de professeurs de géogra-
phie qui se sont formés entre 1890 et 1900 à
Yétoie d'Emile Levasseur, d'Himly, de Vi-
dal de la Blac", et de Marcel Dubois, parmi
les Victor Démontés, les Schirmer, les Froi-
devaux. les de Martonne, les Machat, les
Paul Meuriot, les Camille Guy, versé depuis
dans Vadministration coloniale, le plus bril-
lent, le Plus connu, est sans conteste M. Au-
gustin Bernard. Après avoir passé son agré-
gation d'histoire et de géographie, il fut
nommé professeur à l'Ecole des lettres d'Al-
ger (futur, Université), passa rapidement ses
thèses de doctorat ès lettres avec un ouvrage
inoublié sur la Nouvelle-C alédonie, et s'est
Wepuis entièrement consacré à l'étude des
raruls problèmes économiques et géographi-
hes de l'Afrique du Nora. Chargé de cours,
fuis professeur de géographie de l'Afrique
du Nord à la Faculté des Lettres de V Uni-
versité de Paris, il ne se passe pas d'année
Ci 'il aille faire un séjour en Algérie ou au
Maroc, et il en revient avec une ample pro-
visionne documents qui lui ont permis de
faire sur ces colonies des livres qui tout au-
torité.
Mon cher ami,
L'éminent géographe Marcel Dubois, qui
fut votre maître et le mien, nous mettait tou-
jours en garde contre les théories absolues
et les généralisations hâtives. En matière
coloniale, nous disait-il souvent, il n'y a pas
de règles générales, il n'y a que des cas par-
ticuliers.
Pour ma part, j'ai toujours combattu dans
mon enseignement cette idée si répandue, et
qui me parait radicalement fausse, que les
colonies arrivées à l'état adulte sont desti-
nées à se séparer de la métropole comme le
fruit mûr - se détache de l'arbre. Il y a là,
je crois, une des erreurs les plus funestes
qu'aient propagée chez nous les économistes
orthodoxes et les admirateurs intempérants
de la colonisation anglaise.
Le but final que nous nous proposons,
c'est l'association, la collaboration, l'union
de plus en plus étroite 3e la France d'Eu-
rope et des Frances d'outre-mer. Ce but,
par notre tempérament et notre caractère,
nous sommes mieux en état de l'atteindre
qu'aucun autre peuple. L'idéal d'égalité et
de fraternité des hommes qui est le nôtre,
idéal que nous tenons à la fois du christia.
pisme et de la Révolution française, est très
propre à nous y conduire. Que nous ayons
parfois cherché à réaliser cet idéal trop pré-
maturément et trop brutalement, comme aux
Antilles en 1848, cela ne prouve rien ni
contre sa noblesse, ni contre la possibilité
d'v parvenir.
Voyez-vous, nous nous intéressons aux in-
digènes, nous les aimons et nous nous fai-
sons aimer d'eux. Quelle que soit la couleur
de leur peau, qu'ils soient blancs, noirs ou
jaunes, nous les traitons comme des hom-
mes,, comme des frères, et nous sommes le
teul peuple colonial qui agisse ainsi. Là est
le grand point.
Pierre Loti et Claude Farrère sont des
littérateurs ; le premier avait du génie et le
second n'est pas sans talent, mais ils sont
dépourvus du sens politique le plus élémen-
taire, ils l'ont proyvé en maintps circons-
tances. N'ai-je pas entendu Claude Farrère
soutenir que nous étions au Maroc d'une
façon tout à fait provisoire et momentanée?
La vente de nos colonies à l'étranger pour
payer des dettes de guerre me parait une
idée impie et monstreuse, à laquelle on
ne saurait s'arrêter un seul instant.
Ce n'est pas à dire que notre domaine
colonial ou nos territoires à mandat ne puis-
sent. faire l'objet de certaines tractations,
dont les accords franco-anglais de 1904 nous
offrent le type. Il a été question, à diverses
reprises, de la disparition des enclaves étran-
gères de notre Afrique Occidentale fran-
çaise @ moyennant d'équitables compensations
sur d'autres points. Je n'y verrais, pour ma
part, que des avantages. Mais le fait même
que ces négociations n'ont pas abouti mon-
tre combien ces sortes d'échanges sont diffi-
ciles.
D'ailleurs, vous allez sans doute me trou-
ver bien « vieux jeu », mais j'estime que
des questions de ce genre ne peuvent se
discuter utilement sur la place publique et
dans la presse. Il y a des branches
qu'on peut élaguer sans nuire à un arbre,
mais il faut laisser faire le jardinier, je veux
dire le ministre des Affaires étrangères.
Permettez-moi, en terminant cette trop
longue lettre, d'évoquer un souvenir per-
sonnel. Il y a quelques jours, me trouvant
à Alger, j'étais allé passer ma soirée dans
un petit théâtre où l'on jouait Madame Fa-
vart, l'opérette de cet Allemand d'Offen-
bach qui est bien un des esprits les plus
français que je connaisse. La salle était
comble, car le petit peuple algérois adore
la musique. Or, tandis que, depuis la guerre,
il y a dans les théâtres parisiens une
moyenne de 90 d'étrangers qui ne com-
prennent pas un mot de notre langue, tout
le public dans ce petit théâtre d'Alger, par-
lait français et mes vois^s, fils d'Espagnols
ou de Maltais, savaient, ma foi ! qui était le
maréchal de Saxe! J'en ai tressailli de joie.
Voilà, me disais-je, le résultat de cette poli-
tique de francisation, d'assimilation - des
étrangers et des indigènes qu'on a si long-
temps et si injustement critiquée! Alors que
notre vieux pays est envahi et submergé par
les exotiques, il se constitue au delà de la
Méditerranée une véritable province fran-
çaise, où revivent notre langue et notre civi-
lisation.
Augustin Bernard.
M. Ossip-Lourié
M. Ossip-Lourié, auteur de La Philoso-
phie de Tolstoï, de La Philosophie sociale
dans le Théâtre d'Ibsen, de La Philosophie
russe contemporaine, se déclare incompétent
quant aux questions coloniales. Nous le re-
grettons vivement, attendu que ce philoso-
phe a souvent montré, dans l'Œuvre no-
tam",,,,t, qu'il avait des clartés sur tout et
qu'il savait les faire voir clairement.
- M. Ossip-Lourié répond, d'ailleurs, tout
en se récusant, et il répond par la brève in•
dication d'une thèse qui a été soutenue Ici
mime : celle du mélange des races.
Monsieur,
Absent de Paris, je prends seulement con-
naissance de votre lettre. Les questions que
vous voulez bien me poser sont palpitantes,
mais elles sortent de ma compétence, très li-
mitée. Elles touchent à la politique, qui
n'est pas de mon domaine.
Seul le mélange des races contribuera à
la suppression des luttes fratricides dont
notre civilisation n'arrive pas à se défaire.
D'autre part, les races parvenues à une cer-
taine supériorité doivent aider les autres à
effacer l'espace qui les sépare. Cette aide
doit être désintéressée.
Sentiments les meilleurs.
Ossip-Lourié.
Qou
Les travaux du port de Dakar
--0-0--
Dans l'interview qu'il a bien voulu nous
accorder lors de son arrivée à Marseille, M. le
Gouverneur Général Carde nous annonçait que
les travaux du port de Dakar vont enhn entrer
dans la période de réalisation.
Ces travaux consisteront, entre autres, en
l't aménagement de l'outillage en vue d'une plus
grande rapidité de chargement et de déchar-
gement des navires dont le nombre va sans
cesse croissant.
Le 8 avril dernier, les travaux d'agrandisse-
ment du port de Dakar, pour lesquels une
somme de 27 millions avait été consacrée, ont
été adjugés à la Compagnie Générale des Co-
lonies avec une majoration de 96 Ce qui
portera à quelque 52 millions la somme à dé-
bouner. Et notons que l'adjudicatian a été con-
sentie au moins exigeant, car d'autres sotanis-
sionnaires avaient demandé 100 à 110 de
majoration.
Il est à er que l'administration ne pré-
voie pu dans ses estimations des prix en rapport
avec le coût réel de la main4oeuwe et des
matières premières et à soriiaiter que pour les
travaux à venir, les mises, à prix se rapprochent
mieux des réalités.
U (SIM M DraIIIIll
* –7
A
C'est avec le manque de main-
tfoeuvre l'une des questions les
Plus importantes pour le dlve/op-
pement économique de la Grande Ile.
La prestation, impôt payable en journées
de travail, est destiné eh principe i reéc".
tion des travaux d'intérêt régional (routes,
canaux) que le budget général de la colonie
ne prend pas à sa charge.
Ce régime doit-il Hre maintenu où trans-
formé dans ses règles d'application t
Chaque contribuable doit à la colonie un
certain nombre de fournies de travail
actuellement dix. Les travaux exécutés
avec cette main-d' œuvre doivent être Pure-
ment d'intérêt local, c'est-à-dire servir aux
communautés indigènes qui fournissent les
prestataires. Ce principe a été observé pen-
dant une vingtaine d'années mais sous l'em-
pire de certaines nécessités, de timides cir-
culaires ont autorisé tout à fait exceptionnel-
lement, l'emploi de prestataires à des tra-
lement, d'intérêt général intéressant une ré-
vaux
glon. ces travailleurs étant mis à la disposi-
tion du Service des Travaux publics.
Dès 1920, ces exceptions devinrent règle- ]
mentait es et aujourd'hui certaines provin-
ces fournissent cinquante pour cent et plus
de leurs ressources pour des travaux éCinté-
rêt général, la construction de la grande
route de Alajunga à Tananarive par exemple.
On conçoit très bien que dans un pays où
la main-d'œuvre est rare ce procédé aide
beaucoup à la réalisation des travaux, mais
la questton doit être examinée à un tout autre
point de vue.
Le règlement exige que les Prestations
soient acquittées en journées de travail, mais
admet leur rachat par certaines catégories de
contribuables suivant un taux variable fixé
chaque année par le Gouverneur Général.
Les instructions pour Vapplication de ce rè-
glement justifient cette disposition par la
nécessité de permettre à ceux qui ont des in-
térêts importants ou qui occupent une situa-
tion sociale de ne Peu être distraits de leurs
occupations. Un article précise les catégories
d'indigènes autorisés à racheter Parmi les.
fuels il faut noter les engagés. Or, sous
empire des tendantes nouvelles se manifes-
tant parmi les populations indigènes, cette
liste s'est allongée de telle façon qu'on peut
dire que la moitié de la population bénéficie
d'un Privilfye refusé à Vautre moitié. On
peut se demander si une telle disposition est
vraiment en accorda avec l'esprit démocrati-
que qui est à la base de notre administra.
tion coloniale. Peut-on soutenir par exemple
que le commerçant est plus digne d'intérêt
que le cultivateur f Cependant le premier
parce qu'il est patenté Peut racheter ses jour-
nées de prestation et le second ne le peut
Pas.
- Ls indigènes liés par un contrat de travail
peuvent aussi racheter. Cette disposition a
pour but de faciliter aux entreprises des co-
lons le recrutement de la main-d'œuvre qui
leur est nécessaire. Mais alors en quoi le ma-
nœuvre agricole engagé est-il Pltes intéres-
sant que le petit propriétaire foncier qui cul-
tive son bienf
Car, c'est là toute la question et c"est sous
cet angle qu'elle est examinée et discutée par
nos sujets malgaches.
Je reviendrai demain sur cette question.
Maurice Bouilloux-Lmfont
Député du Finis lire.
Viee-Président de la Chambre,
811
ilim dis toâym il
Au cours d'une récente séance de l'Aca-
démie des Inscriptions et Belles-Lettres,
l'assemblée des professeurs du Collège de
France a présenté pour la chaire de socio-
logie musulmane,en première ligne,M. Mas-
signon et, en deuxième ligne, M. Marty,
interprète au Maroc.
* *«»
Découverte archéologique
Le Musée de l'Ecole française d Extrême-
Orient vient de s'enrichir d'une statue prove-
nant d'un sanctuaire des grottes célèbres du
Défilé des Dragons (Long Men), pottes sculp-
tées sous le rème des Empereurs appartenant
aux dynasties, Wei et Tong dévoués au boud-
dhisme.
Cette statue représente un Bodhisattva, c'est-
A-cire une divinité bouddhique, appelée à de-
venir un bouddha dans une nouvelle incarna-
tion. EJIe est sculptée dans une piene dure, qui
semble être du granit. La surface, patinée,
porte encore quelques traces de peinture.
Le Bodhisattva est représenté debout, vêtu
d'une robe flottante qui laisse à découvert la
poitrine et retombe en plis réguliers. Il porte
une couronne à bandelettes et un collier à plu-
sieurs rangs (de perles ou de jade), qui des-
cend plus bu que là ceinture. Les cheveux for-
ment des boucles imfcnquées, les bru sont
ovnés de brteelets. Les pieds nus sont posés
sir des lotus.
Le style général évoque celui des statues
grecques bouddhistes du Gandhara, et réalise
une sorte de synthèse gréco-asiatique.
u aai n OHHHft
I. Résultats de la campagne 1925.
Le bilan de la campagne cotonnière 1925
s'établit ( approximativement comme suit :
Tonnes de
coton brut
Récolte totale de la colonie 2.638
Quantité vendue pour l'exportation 1.666
Quantité consommée sur place
par les indigènes (filés et pa-
gnes du pays) 950
Pour la campaane 1924, les chiffres avaient
été respectivement les suivants :
Récolte totale 1.456
Exportation. 856
Consommation locale. 601
Les quantités ven d ues pour l'exportation ont
donc presque doublé d' une année à l'autre. A
la date du 31 décembre 1925, le service des
douanes de la colonie avait constaté la sortie
de 592 t. 55 de coton en fibres ; en 1924,
pour l'année entière, les exportations de coton
Si fibres n'avaient atteint que 363 tonnes ; les
exportations ont donc plus que doublé de 1924
à J925.
Pendant l'année 1925, la coloiiie de la Côte
d'Ivoire a disposé des moyens d'égreuqe ci-
après :
10 Trois usines d'égrenage à vapeur : une
usine de l' Association Cotonnière Coloniale à
Bouaké (trois égreneuses à 70 scies ; 1 presse
hydraulique) ; une usine de l' Association Co-
-tonnière à Korhogo (deux égreneuses, une
presse) ; une usine des établissements Gonfre-
ville et Cie à Bouaké (une égreneuse, une
presse hydraulique) ;
20 Huit stations d'égrenage à bras dans les
cercles, disposant au total de seize égreneuses
à main et onze presses à bras pour balles de
30 kilos. Grâce à l'installation de stations à
Man, Bondoukou et BouatU, les cercles de
Man, de l'Indénié et des Gouros ont pu, pour
la première fois en 1925, fournir du coton pour
l'exportation.
Il est intéressant de constater que, grâce aux
soins apportés à la récolte, à l'épenage et à
la confection des balles, le coton de la Côte
d'Ivoire a été mieux apprécié sur le march é du
Wavre. Alors qu'en décembre 1924 (cote Fos-
sat) il était coté au dernier rang des cotons de
l'A. O. F., il arrive maintenant nettement en
tête, avant le coton du Dahomey et celui du
Soudan. Au mois de juillet 1925, il avait pres-
que atteint le cours du « Strict Middling »
américain, 700 contre 710. C'est un résultat
encourageant pour l'avenir.
Il. Perspectives de la campagne 1926
Il serait encore prématuré de donner des
évaluations précises de la production de 1926.
La récolte commence à peine. Cependant, il
est permis d'espérer que la production brute
de cette année sera comprise entre 4 et 5.000
tonnes, soit à peu près le double de la produc-
tion de 1925. Un effort sérieux a été fait dans
certains cercles, notamment dans le cercle de
Bouaké, où la récolte atteind-a sans doute près
de 3.000 tonnes.
Le coton de 1926 parait devoir être d' assez
belle qualité dans l' ensemble. On ne signale
que très peu de maladies. Les premiers échan-
tillons recueillis et expertisés par le service des
textiles sont satisfaisants.
Les moyens d'égrenage pour 1926 seront
sensiblement accrus : la colonie construit actuel-
lement à Séguéla une usine d'égrenage à vapeur
qui sera gérée par l' Association Cotonnière Co-
loniale. Cette dernière installe, en outre, à
Bouaké une nouvelle usine plus puissante. Les
établissements Gonfreville et Cie renforcent
également leurs moyens d'égrenage. Il est tou-
tefois regrettable que l' A. C. C. ne puisse faire
fonctionner, cette année, une usine à vapeur à
Dimbokro. Enfin, dans les cercles, grâce à
l'achat de douze égreneuses à main et trois
presses à bras, les stations de Bondoukou, Man,
Dabakala et Touba ont pu être renforcées et
une nouvelle station créée à Odienné (trois
égreneuses, une presse).
On peut espérer que la production de 1926
petmettra d'exporter de la colonie environ 900
à 1.000 tonnes de fibres, si la récolte, au der-
nier moment, ne donne pas de mécompte.
Conformément au programme établi pour
l'ensemble de l' A. O. F., une ferme coton-
nière destinée à initier les indigènes aux mé-
thodes culturales européennes, à l'art de dresser
les animaux de labour, à l'emploi de la charrue
et à l'utilisation des engrais, est en voie d'ins-
tallation à Ferkessédougou, dans le nord de la
colonie. Le matériel de cette ferme a été acheté
à l'aide d'une subvention du budget général,
prélevée sur le fonds du Consortium du coton.
ie ftyage de M. Haris tomba
M, Mario Roustan, sous-secrétaire d'Ktat
à la Marine marchande, est aujourd'hui à
Cette. Il doit visiter les travaux du port, ôs-
sister à un banquet offert par la municipalité
et la Chambre de commerce. M. Mano
Roustan visitera également le port de
l'Etang de Thau et ie port de Palavas. Il
rejoindra ensuite, à Nice, les parlementai-
res de la Commission de la Marine mar-
chande de la Chambre puis, en compagnie
de M. de Monzie, ministre des Travaux
publics, s'embarquera pour la Corse sur le
Pierre-Loti.
TAUX M LA ROUPII:
0
A la date du 1er mai Ifi&L le taux de la rou-
pte dans l'Inde était de 10 fr. CS.
Le coaoerce extcriear
de la cotait du Niger es 1925
00
La colonie du Niger, comme le Soudan
Français et la Haute-Volta, ne possède pas de
débouché maritime. Néanmoins, ces deux der-
nières possessions, par l'intermédiaire des
colonies côtières du groupe, parviennent à
s'approvisionner en articles européens et à
exporter leurs produits locaux; de plus, elles
possèdent un service de douanes qui, bien
qu'embryonnaire, fonctionne normalement.
Le Niger, lui, n'a pas encore de service de
douanes et tout son commerce se fait par la
Nigéria britannique. Il est donc difficile
d'évaluer même approximativement le chiffre
de ses échanges commerciaux avec l'exté-
rieur. L'administration locale s'y est néan-
moins efforcée t'n 1925 et a établi les relevés
suivante qui, nous le répétons, ne présentent
qu'une exactitude très relative mais fournis-
sent cependant d'utiles renseignements sur
l'activité économique de la jeune colonie.
Le commerce extérieur du Niger en 1925 est
évalué à 26.034.000 francs, en augmentation
de 4.628.850 francs sur celui de 1924 ; sur ce
total, les importations figurent pour 10 mil-
lions 451.000 francs (9.934.000 fr. en 1924), et
les exportations pour 15.583.000 fr. (it mil-
lions 476.250 fr. en 1924).
Les importations proviennent de :
De France pour Fr. 1.140.000
Des colonies françaises pour. 1.045.000
De l'étranger (Nigéria) pour. 8.266.000
Elles comprennent les articles suivants :
tissus de coton (5.140.000 fr.); couvertures
(530.000 fr.); noix de colas (2.450.000 fr.); sel
(257.000 fr.); sucre (220.000 fr.); bimbeloterie
(218.000 fr.); parlumerie (87.000 fr.) ; tabacs
en feuilles et fabriqués (234.000 fr.); vins et
alcools (475.000 fr.); conserves alimentaires
(480.000 fr.); matériaux de construdliln
(360.000 fr.). Les cotonnades et couvertures
viennent presque en totalité de Nigéria; le
sucre, au contraire, a été importé presque
uniquement de France et des colonies fran-
çaises; les autres articles proviennent à peu
près par moitié de Frapce et de Nigéria.
Les principales exportations de la colonie
du Niget sont les suivantes :
Bovins 43.000 têtes.. 6.450.000 fr.
Mil 12.000 tonnes 1.800.000 fr.
Sel., 835 tonnes 1.670. 000 fr.
Arachides. 1.800 tonnes 1.350.000 fr.
Ovins 62.ooo têtes.. 1.240.000 fr.
Haricots du pays 7.000 tonnes 1.050.000 fr.
Peaux 200.000 pièces 1.000.000 fr.
Caprins. 25.000 têtes.. 375.000 fr.
Chevaux 800 têtes.. 320.000 fr.
Anes 1.800 têtes.. 225.000 fr.
Dattes 50 tonnes 75.000 fr.
Camelins 40 têtes.. 28.000 fr.
Les augmentations les plus importantes
pour J'année 195 par rapport à la précédente
portent sur : les bovins, dont il est sorti 4.000
têtes de plus, représentant une valeur de
3.330.000 francs ; sur les ovins, 12.000 têtes de
plus (740.000 ir.), sur les peaux (750.000 fr.) ;
sur les arachides (555.000 fr.); sur les hari-
cots (450.000 fr.). Les autres produits sont
en diminution, notamment •' le mil, 17.920
tonnes de moins (1. 800.000 fr.).
Ces exportations ont reçu les destinations
ci-après :
Pour France. Fr. 75.00^
Pour colonies fiançaises 575.000
Pour étranger (Nigéria) 14.933.000
formant le total indiqué plus haut de 15 mil-
lions 583.000 francs.
Si relatifs que soient ces chiffres, ils don-
nent des indications précieuses sur les possi-
bilités d'avenir de la colonie du Niger.
Le cheptel de la colonie da Ritu
-0+-
D'après un recensement établi à la date du
31 décembre 1925, le cheptel de la colonie du
Niger comprendrait :
43.721 chevaux;
596.327 bovidés;
559.582 moutons;
105.972 ânes;
710.248 chèvres;
23.322 chameaux.
Ce bétail est en sensjlble augmentation, sauf
en ce qui concerne les chameaux, sur les
chiffres de 1921, qui étaient les suivants :
28.723 chevaux;
449.219 bovidés ;
421.593 moutons;
44.717 ânes;
548.704 chèvres;
29.790 chameaux.
M. Carde en France
--0-0--
M. le Gouverneur Général Carde, venant
de Marseille, arrive ce soir à la gare de
Lyon, à 19 heures.
Même au Congo
0
« Elle s'est fait couper les cheveux.
dans le salon de coiffure de la C. E. F. A.
de Port-Gentil (alias Cap Lopez). Salon pour
dames et messieurs. »
Cette annonce dans le 1. O. de l'A. E. F.
prouve que les Européennes de Port-Gentil
suivent à retardement la mode qui semble
se comprendre encore mieux sous l'Equa-
teur, mais que ces dames prennent garde,
car les coups de soleil sur la nuque sont
les plus dangereux et, aux colonies, les che-
veux préservent des insolations.
Dans les vitrines des salons de coiffure
des grands boulevards, de la rue Tronchet
ou de l'avenue des Champs-Elysées, nos
Figaros exposent des modèles avec des che-
velures opulentes tombant presque jusqu'aux
pieds. Ce n'est cependant pas pour protéger
nos élégantes contre les coups de soleil. La
mode a changé.
La latte contre la maladie da sommeil
en Afrique
--0-0---
M. Léon Perrier, Ministre des Colowee,
vient de réunir au Ministère des Colonies
un certain nombre de personnalités tolonialese
et scientifiques, afin d examiner avec elles la
situation sanitaire de certaines de nos colo-
nies.
Le but de cette réunion était, notamment,
de déterminer les moyens susceptibles d'am-
plifier et de porter à son maximum d'effet la
lutte entreprise au Cameroun et en Afrique
Equatoriale contre la maladie du sommeil,
que jusqu'ici la France * a menée avec tant
de ténacité et avec des resultats nettement ac-
quis, contrairement aux insinuation: tendan-
cieuses répandues à l'étranger.
Etaient présents : l'amiral Lacaze. ancien
ministre, Président de l'Institut Colonial
Français ; MM. Gheerbrandt, Directeur, re.
présentant M. Alcide Delmont, Député, Se-
crétaire général de l'Institut; le Professeur
Teissier, de l'Académie de Médecine, Prési-
dent du Comité médical de l'Institut; le Pro-
fesseur Marchoux, de l'Académie de Méde-
cine ; le Professeur Mesnil, de l'Institut
Pasteur, Président de la Société de Patholo-
gie exotique. ; le Professeur Tanon, Secrétaire
général de la Société de Médecine Tropicale;
Duchêne, Conseiller d'Etat, Directeur des
Affaires Politioues ; Audibert, Médecin Ins-
pecteur Général du Service de Santé ; le Gou-
verneur Marchand, Commissaire de la Ré-
publique française au Cameroun, et le Méde-
cin-major lamot, spécialiste de la maladie
du sommeil.
Au cours de cette conférence, il a été dé-
cidé que lq Docteur Jamot sera placé à la
tête d une mission permanente médicale, la-
quelle agira en collaboration étroite avec
1 Administration et le Service de Santé local
Les attributions du Chef de la Mission ont
été nettement définies, ainsi que les moyens
qui seront mis à la disposition de cette der-
nière. La question des crédits qui seront mis
à sa disposition par le Commissaire de la Ré-
publique du Cameroun a été particulière-
ment étudiée.
Après un échange de vues très approfon-
dies, le ministre a décidé que les décisions
prises seraient mises à exécution dans les dé-
ais les plus rapides.
.It J
Une grande tournée de M. Aotonetti
- à travers r Afrique Equatoriale
M. Raphaël Antonetti, le sympathique
Gouverneur Général de l'Afrique Equato-
riale Française, vient d'effectuer, à travers
l'immense pays qu'il administre, une tour-
née sur laquelle tous les détails ne nous sont
pas encore parvenus, mais nous sommes ce-
pendant à même, dès aujourd'hui, d'en don-
ner les grandes lignes.
Arrivé à Brazzaville à fin décembre, re-
tour de France, M. Antonetti après avoir
présidé la session ordinaire du Conseil de
Gouvernement et repris la direction effective
des affaires de la colonie, partait le 12 fé-
vrier pour effectuer une tournée dans les co-
lonies du Moyen-Congo, de l'Oubangui-
Chari et du Tchad.
A Bangui où il arrivait quelques jours
plus tard, M. Antonetti reçut un accueil en-
thousiaste de la population européenne et
indigène qui s'était uroupée autour de M. le
Gouverneur Lamblin avec lequel il conféra
sur les principaux problèmes intéressant
l'Oubangui-Chari, notamment les questions
relatives aux voies de communications, à la
politique indigène, au développement des
cultures vivrières et industrielles, e tc.
Empruntant ensuite par automobile, les
routes de l'Oubangui-Chari et les pistes du
Tchad, le chef des colonies du Groupe de
l'Afrique Equatoriale Française se rendit à
Fort-Lamy par Fort Archambault et Mas-
senia.
Au cours de cette randonnée, M. Antonetti
prit contact avec les populations de ces dif-
férentes régions, se renseigna sur les intérêts
et les besoins de chacune d'elles et avisa
aux mesures qui leur seraient le plus heu-
reusement applicables dans tous les domai-
nes. Il se préoccupa surtout, dans chaque ré-
gion. du "développement de l'agriculture eu
égard de l'état de misère physiologique dans
lequel vivent encore par ignorance ou apa-
thie quelques tribus dont l'évolution a été
moins rapide parce que demeurant en dehors
des principales voies.
Il put également mesurer l'importance de
la menace de la maladie du sommeil et en-
visager les moyens les plus actifs pour l'en-
rayer. On sait que de nouveaux secteurs de
prophylaxie ont été récemment créés.
A Fort-Lamy, M. Antonetti reçut un ac-
cueil semblable à celui qu'il avait rencontré
à Bangui et examina le môme ordre de pro-
blèmes, avec des résultats aussi heureux.
Ayant atteint au Tchad, le point extrême
de sa tournée, M. R. Antonetti reurit alors.
par un itinéraire différent. la diicction de
razzaville en passant par Ratangafo. futur
centre commercial qui sera relié à Bangui
par un chemin de fer à voie étroite, il bifur-
qua ensuite sur l'Ouham et atteignit Bo-
toum, assez forte agglomération indigène
située à peu de distance de la limite de
l'Oubangui-Chari et du Moyen-Congo.
De Bozoum, il se dirigea par voie de terre,
vers Carnot où il parvint en quelques éta-
pes. Après un court séjour dans ce chef-lieu
de circonscription où le Gouverneur Général
le livra aux mêmes investigations que précé-
demment. il reprit la rivière jusqu'à OuosVo,
longeant ta frontière du Cameroun à travers
la granclc forêt équatoriale.
De Ouesso où il ateignit la Sangha il con-
tinua son voyage vers Brazzaville où il par-
vint dans les premiers jours d'avril après
avoir parcouru en moins de deux mois, plus
de six mille kilomètres le lonlr des grands
cours d'eau africains et des roiit<,, nouvelle-
ment ouvcrtfc: par la ténacité d'un chef réa-
lisateur.
C'est à l'épreuve dit temps que se mesu-
rera l'efficacité de l'ouivre accomplie au
long de ('('<: tournées pénibles mais fruc-
tueuses par M. le Gouverneur Général An-
tonetti.
- - -
t ea
Les Annales Coloniales
--.O g d 01 MA %0 à
JOURNAL QUOTIDIEN
LIS ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA ItOfWÉtl
CLCLUMVIL, DU JOURNAL
LmAnnmtetttîRieltmm uni ffffi «u fliiwaui éujtmmst et dan» imAttmc*»dêPiMicMi
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Un aD 8 mola 9 taola
S , France «f Colonies. 80 • 45 s 21 w
TtJS ( Etrang.,. 120. 15.
Ob •'•bonne
Pourquoi colonisons-nous ?
Pourquoicolonïsonsonnous 7.
ABANDON? - VENTE? ASSOCIATION?
Des commentaires- véhéments ont accueilli
récemment le premier grand discours de M.
Alexandre Varenne, Gouverneur Général de
Pludochine.
Au cours de stn exposé, le Gouverneur Gé-
néral de l'Indochine citait parmi les solu-
tions d'un plus ou moins lointain avenir,
«•lie préconisée notamment par deux de ses
prédécesseurs à Hanoi, MM. Paul Beau et
Albert Sarraut, soutenue par l'ancien am-
bassadeur de France à Tokio, Jules Har-
)uand, à savoir que l'Indochine se passerait
m jour de la tutelle française, mais n'en
terut pas moins unie à la France par le
rouble lien de l'intérêt et de l'affection.
Estimez-vous que la France a entrepris
ne oeuvre si considérable tant au point de
vue social qu'au point de vue économique
au delà des mers pour arriver à ce but?
Quelques, polémistes, parmi lesquels M.
Claude Farrère, sf sont faits les ardents par-
tisans de la vente de certaines de nos co-
lonies à l'étranger pour payer des dettes
(te guerre. Croyes-veus qu'au xx* siècle on
puisse abandonner contre espèces sonnantes
des Français installés la-bas depuis des gé-
nérations, tels nos frères des Antilles, ou des
Indigènes que nous sommes allés civiliser,
tels les Annamites ou les Hova, comme
Louis XV Iftcha le Canada et Napoléon la
Louisiane et la Floride?
Devons-nous envisager, au contraire, qu'un
Jour viendra et l'union des Français et des
indigènes de plus en plus intimement scel-
lée. permettra de considérer toutes les par-
celles du monde où flottent les frégates de
France comme des membses d'un même
eorps ayant les mêmes aspirations, le mfme
idéal p
Telles sont les questions que nous avons
posées à un certain nombre de personnalités.
Nous avons publié dans nos précédents
numéros les réponses de M. François-Mar-
sal, de Mme Lucie Delarue-Mardrus, de
MM. Louis Bertrand, Marcel BoulenRV.
Victor Margueritte, Gabriel Angoulvant,
Haymond Polncaré, Aimé Berdlod, B. Dia-
fie, le docteur Marchoux, Femand Laudet,
rancis de Croisset, le marquis de Barthé-
lémy, Emile Bourgeois, Gruyel. Mme Elissa
Rhals, MM. Charles Debierre. le vicomte de
Guichen, Pierre Bonardi, MMOOurt, Gros-
claude. Valude, René Pinon, le professeur
Itàn;àme Paul Reboux et Morinaud.
En voici de nouvenea :
M. Augustin Bernard
professeur à la Sorbonne
De cette pléiade de professeurs de géogra-
phie qui se sont formés entre 1890 et 1900 à
Yétoie d'Emile Levasseur, d'Himly, de Vi-
dal de la Blac", et de Marcel Dubois, parmi
les Victor Démontés, les Schirmer, les Froi-
devaux. les de Martonne, les Machat, les
Paul Meuriot, les Camille Guy, versé depuis
dans Vadministration coloniale, le plus bril-
lent, le Plus connu, est sans conteste M. Au-
gustin Bernard. Après avoir passé son agré-
gation d'histoire et de géographie, il fut
nommé professeur à l'Ecole des lettres d'Al-
ger (futur, Université), passa rapidement ses
thèses de doctorat ès lettres avec un ouvrage
inoublié sur la Nouvelle-C alédonie, et s'est
Wepuis entièrement consacré à l'étude des
raruls problèmes économiques et géographi-
hes de l'Afrique du Nora. Chargé de cours,
fuis professeur de géographie de l'Afrique
du Nord à la Faculté des Lettres de V Uni-
versité de Paris, il ne se passe pas d'année
Ci 'il aille faire un séjour en Algérie ou au
Maroc, et il en revient avec une ample pro-
visionne documents qui lui ont permis de
faire sur ces colonies des livres qui tout au-
torité.
Mon cher ami,
L'éminent géographe Marcel Dubois, qui
fut votre maître et le mien, nous mettait tou-
jours en garde contre les théories absolues
et les généralisations hâtives. En matière
coloniale, nous disait-il souvent, il n'y a pas
de règles générales, il n'y a que des cas par-
ticuliers.
Pour ma part, j'ai toujours combattu dans
mon enseignement cette idée si répandue, et
qui me parait radicalement fausse, que les
colonies arrivées à l'état adulte sont desti-
nées à se séparer de la métropole comme le
fruit mûr - se détache de l'arbre. Il y a là,
je crois, une des erreurs les plus funestes
qu'aient propagée chez nous les économistes
orthodoxes et les admirateurs intempérants
de la colonisation anglaise.
Le but final que nous nous proposons,
c'est l'association, la collaboration, l'union
de plus en plus étroite 3e la France d'Eu-
rope et des Frances d'outre-mer. Ce but,
par notre tempérament et notre caractère,
nous sommes mieux en état de l'atteindre
qu'aucun autre peuple. L'idéal d'égalité et
de fraternité des hommes qui est le nôtre,
idéal que nous tenons à la fois du christia.
pisme et de la Révolution française, est très
propre à nous y conduire. Que nous ayons
parfois cherché à réaliser cet idéal trop pré-
maturément et trop brutalement, comme aux
Antilles en 1848, cela ne prouve rien ni
contre sa noblesse, ni contre la possibilité
d'v parvenir.
Voyez-vous, nous nous intéressons aux in-
digènes, nous les aimons et nous nous fai-
sons aimer d'eux. Quelle que soit la couleur
de leur peau, qu'ils soient blancs, noirs ou
jaunes, nous les traitons comme des hom-
mes,, comme des frères, et nous sommes le
teul peuple colonial qui agisse ainsi. Là est
le grand point.
Pierre Loti et Claude Farrère sont des
littérateurs ; le premier avait du génie et le
second n'est pas sans talent, mais ils sont
dépourvus du sens politique le plus élémen-
taire, ils l'ont proyvé en maintps circons-
tances. N'ai-je pas entendu Claude Farrère
soutenir que nous étions au Maroc d'une
façon tout à fait provisoire et momentanée?
La vente de nos colonies à l'étranger pour
payer des dettes de guerre me parait une
idée impie et monstreuse, à laquelle on
ne saurait s'arrêter un seul instant.
Ce n'est pas à dire que notre domaine
colonial ou nos territoires à mandat ne puis-
sent. faire l'objet de certaines tractations,
dont les accords franco-anglais de 1904 nous
offrent le type. Il a été question, à diverses
reprises, de la disparition des enclaves étran-
gères de notre Afrique Occidentale fran-
çaise @ moyennant d'équitables compensations
sur d'autres points. Je n'y verrais, pour ma
part, que des avantages. Mais le fait même
que ces négociations n'ont pas abouti mon-
tre combien ces sortes d'échanges sont diffi-
ciles.
D'ailleurs, vous allez sans doute me trou-
ver bien « vieux jeu », mais j'estime que
des questions de ce genre ne peuvent se
discuter utilement sur la place publique et
dans la presse. Il y a des branches
qu'on peut élaguer sans nuire à un arbre,
mais il faut laisser faire le jardinier, je veux
dire le ministre des Affaires étrangères.
Permettez-moi, en terminant cette trop
longue lettre, d'évoquer un souvenir per-
sonnel. Il y a quelques jours, me trouvant
à Alger, j'étais allé passer ma soirée dans
un petit théâtre où l'on jouait Madame Fa-
vart, l'opérette de cet Allemand d'Offen-
bach qui est bien un des esprits les plus
français que je connaisse. La salle était
comble, car le petit peuple algérois adore
la musique. Or, tandis que, depuis la guerre,
il y a dans les théâtres parisiens une
moyenne de 90 d'étrangers qui ne com-
prennent pas un mot de notre langue, tout
le public dans ce petit théâtre d'Alger, par-
lait français et mes vois^s, fils d'Espagnols
ou de Maltais, savaient, ma foi ! qui était le
maréchal de Saxe! J'en ai tressailli de joie.
Voilà, me disais-je, le résultat de cette poli-
tique de francisation, d'assimilation - des
étrangers et des indigènes qu'on a si long-
temps et si injustement critiquée! Alors que
notre vieux pays est envahi et submergé par
les exotiques, il se constitue au delà de la
Méditerranée une véritable province fran-
çaise, où revivent notre langue et notre civi-
lisation.
Augustin Bernard.
M. Ossip-Lourié
M. Ossip-Lourié, auteur de La Philoso-
phie de Tolstoï, de La Philosophie sociale
dans le Théâtre d'Ibsen, de La Philosophie
russe contemporaine, se déclare incompétent
quant aux questions coloniales. Nous le re-
grettons vivement, attendu que ce philoso-
phe a souvent montré, dans l'Œuvre no-
tam",,,,t, qu'il avait des clartés sur tout et
qu'il savait les faire voir clairement.
- M. Ossip-Lourié répond, d'ailleurs, tout
en se récusant, et il répond par la brève in•
dication d'une thèse qui a été soutenue Ici
mime : celle du mélange des races.
Monsieur,
Absent de Paris, je prends seulement con-
naissance de votre lettre. Les questions que
vous voulez bien me poser sont palpitantes,
mais elles sortent de ma compétence, très li-
mitée. Elles touchent à la politique, qui
n'est pas de mon domaine.
Seul le mélange des races contribuera à
la suppression des luttes fratricides dont
notre civilisation n'arrive pas à se défaire.
D'autre part, les races parvenues à une cer-
taine supériorité doivent aider les autres à
effacer l'espace qui les sépare. Cette aide
doit être désintéressée.
Sentiments les meilleurs.
Ossip-Lourié.
Qou
Les travaux du port de Dakar
--0-0--
Dans l'interview qu'il a bien voulu nous
accorder lors de son arrivée à Marseille, M. le
Gouverneur Général Carde nous annonçait que
les travaux du port de Dakar vont enhn entrer
dans la période de réalisation.
Ces travaux consisteront, entre autres, en
l't aménagement de l'outillage en vue d'une plus
grande rapidité de chargement et de déchar-
gement des navires dont le nombre va sans
cesse croissant.
Le 8 avril dernier, les travaux d'agrandisse-
ment du port de Dakar, pour lesquels une
somme de 27 millions avait été consacrée, ont
été adjugés à la Compagnie Générale des Co-
lonies avec une majoration de 96 Ce qui
portera à quelque 52 millions la somme à dé-
bouner. Et notons que l'adjudicatian a été con-
sentie au moins exigeant, car d'autres sotanis-
sionnaires avaient demandé 100 à 110 de
majoration.
Il est à er que l'administration ne pré-
voie pu dans ses estimations des prix en rapport
avec le coût réel de la main4oeuwe et des
matières premières et à soriiaiter que pour les
travaux à venir, les mises, à prix se rapprochent
mieux des réalités.
U (SIM M DraIIIIll
* –7
A
C'est avec le manque de main-
tfoeuvre l'une des questions les
Plus importantes pour le dlve/op-
pement économique de la Grande Ile.
La prestation, impôt payable en journées
de travail, est destiné eh principe i reéc".
tion des travaux d'intérêt régional (routes,
canaux) que le budget général de la colonie
ne prend pas à sa charge.
Ce régime doit-il Hre maintenu où trans-
formé dans ses règles d'application t
Chaque contribuable doit à la colonie un
certain nombre de fournies de travail
actuellement dix. Les travaux exécutés
avec cette main-d' œuvre doivent être Pure-
ment d'intérêt local, c'est-à-dire servir aux
communautés indigènes qui fournissent les
prestataires. Ce principe a été observé pen-
dant une vingtaine d'années mais sous l'em-
pire de certaines nécessités, de timides cir-
culaires ont autorisé tout à fait exceptionnel-
lement, l'emploi de prestataires à des tra-
lement, d'intérêt général intéressant une ré-
vaux
glon. ces travailleurs étant mis à la disposi-
tion du Service des Travaux publics.
Dès 1920, ces exceptions devinrent règle- ]
mentait es et aujourd'hui certaines provin-
ces fournissent cinquante pour cent et plus
de leurs ressources pour des travaux éCinté-
rêt général, la construction de la grande
route de Alajunga à Tananarive par exemple.
On conçoit très bien que dans un pays où
la main-d'œuvre est rare ce procédé aide
beaucoup à la réalisation des travaux, mais
la questton doit être examinée à un tout autre
point de vue.
Le règlement exige que les Prestations
soient acquittées en journées de travail, mais
admet leur rachat par certaines catégories de
contribuables suivant un taux variable fixé
chaque année par le Gouverneur Général.
Les instructions pour Vapplication de ce rè-
glement justifient cette disposition par la
nécessité de permettre à ceux qui ont des in-
térêts importants ou qui occupent une situa-
tion sociale de ne Peu être distraits de leurs
occupations. Un article précise les catégories
d'indigènes autorisés à racheter Parmi les.
fuels il faut noter les engagés. Or, sous
empire des tendantes nouvelles se manifes-
tant parmi les populations indigènes, cette
liste s'est allongée de telle façon qu'on peut
dire que la moitié de la population bénéficie
d'un Privilfye refusé à Vautre moitié. On
peut se demander si une telle disposition est
vraiment en accorda avec l'esprit démocrati-
que qui est à la base de notre administra.
tion coloniale. Peut-on soutenir par exemple
que le commerçant est plus digne d'intérêt
que le cultivateur f Cependant le premier
parce qu'il est patenté Peut racheter ses jour-
nées de prestation et le second ne le peut
Pas.
- Ls indigènes liés par un contrat de travail
peuvent aussi racheter. Cette disposition a
pour but de faciliter aux entreprises des co-
lons le recrutement de la main-d'œuvre qui
leur est nécessaire. Mais alors en quoi le ma-
nœuvre agricole engagé est-il Pltes intéres-
sant que le petit propriétaire foncier qui cul-
tive son bienf
Car, c'est là toute la question et c"est sous
cet angle qu'elle est examinée et discutée par
nos sujets malgaches.
Je reviendrai demain sur cette question.
Maurice Bouilloux-Lmfont
Député du Finis lire.
Viee-Président de la Chambre,
811
ilim dis toâym il
Au cours d'une récente séance de l'Aca-
démie des Inscriptions et Belles-Lettres,
l'assemblée des professeurs du Collège de
France a présenté pour la chaire de socio-
logie musulmane,en première ligne,M. Mas-
signon et, en deuxième ligne, M. Marty,
interprète au Maroc.
* *«»
Découverte archéologique
Le Musée de l'Ecole française d Extrême-
Orient vient de s'enrichir d'une statue prove-
nant d'un sanctuaire des grottes célèbres du
Défilé des Dragons (Long Men), pottes sculp-
tées sous le rème des Empereurs appartenant
aux dynasties, Wei et Tong dévoués au boud-
dhisme.
Cette statue représente un Bodhisattva, c'est-
A-cire une divinité bouddhique, appelée à de-
venir un bouddha dans une nouvelle incarna-
tion. EJIe est sculptée dans une piene dure, qui
semble être du granit. La surface, patinée,
porte encore quelques traces de peinture.
Le Bodhisattva est représenté debout, vêtu
d'une robe flottante qui laisse à découvert la
poitrine et retombe en plis réguliers. Il porte
une couronne à bandelettes et un collier à plu-
sieurs rangs (de perles ou de jade), qui des-
cend plus bu que là ceinture. Les cheveux for-
ment des boucles imfcnquées, les bru sont
ovnés de brteelets. Les pieds nus sont posés
sir des lotus.
Le style général évoque celui des statues
grecques bouddhistes du Gandhara, et réalise
une sorte de synthèse gréco-asiatique.
u aai n OHHHft
I. Résultats de la campagne 1925.
Le bilan de la campagne cotonnière 1925
s'établit ( approximativement comme suit :
Tonnes de
coton brut
Récolte totale de la colonie 2.638
Quantité vendue pour l'exportation 1.666
Quantité consommée sur place
par les indigènes (filés et pa-
gnes du pays) 950
Pour la campaane 1924, les chiffres avaient
été respectivement les suivants :
Récolte totale 1.456
Exportation. 856
Consommation locale. 601
Les quantités ven d ues pour l'exportation ont
donc presque doublé d' une année à l'autre. A
la date du 31 décembre 1925, le service des
douanes de la colonie avait constaté la sortie
de 592 t. 55 de coton en fibres ; en 1924,
pour l'année entière, les exportations de coton
Si fibres n'avaient atteint que 363 tonnes ; les
exportations ont donc plus que doublé de 1924
à J925.
Pendant l'année 1925, la coloiiie de la Côte
d'Ivoire a disposé des moyens d'égreuqe ci-
après :
10 Trois usines d'égrenage à vapeur : une
usine de l' Association Cotonnière Coloniale à
Bouaké (trois égreneuses à 70 scies ; 1 presse
hydraulique) ; une usine de l' Association Co-
-tonnière à Korhogo (deux égreneuses, une
presse) ; une usine des établissements Gonfre-
ville et Cie à Bouaké (une égreneuse, une
presse hydraulique) ;
20 Huit stations d'égrenage à bras dans les
cercles, disposant au total de seize égreneuses
à main et onze presses à bras pour balles de
30 kilos. Grâce à l'installation de stations à
Man, Bondoukou et BouatU, les cercles de
Man, de l'Indénié et des Gouros ont pu, pour
la première fois en 1925, fournir du coton pour
l'exportation.
Il est intéressant de constater que, grâce aux
soins apportés à la récolte, à l'épenage et à
la confection des balles, le coton de la Côte
d'Ivoire a été mieux apprécié sur le march é du
Wavre. Alors qu'en décembre 1924 (cote Fos-
sat) il était coté au dernier rang des cotons de
l'A. O. F., il arrive maintenant nettement en
tête, avant le coton du Dahomey et celui du
Soudan. Au mois de juillet 1925, il avait pres-
que atteint le cours du « Strict Middling »
américain, 700 contre 710. C'est un résultat
encourageant pour l'avenir.
Il. Perspectives de la campagne 1926
Il serait encore prématuré de donner des
évaluations précises de la production de 1926.
La récolte commence à peine. Cependant, il
est permis d'espérer que la production brute
de cette année sera comprise entre 4 et 5.000
tonnes, soit à peu près le double de la produc-
tion de 1925. Un effort sérieux a été fait dans
certains cercles, notamment dans le cercle de
Bouaké, où la récolte atteind-a sans doute près
de 3.000 tonnes.
Le coton de 1926 parait devoir être d' assez
belle qualité dans l' ensemble. On ne signale
que très peu de maladies. Les premiers échan-
tillons recueillis et expertisés par le service des
textiles sont satisfaisants.
Les moyens d'égrenage pour 1926 seront
sensiblement accrus : la colonie construit actuel-
lement à Séguéla une usine d'égrenage à vapeur
qui sera gérée par l' Association Cotonnière Co-
loniale. Cette dernière installe, en outre, à
Bouaké une nouvelle usine plus puissante. Les
établissements Gonfreville et Cie renforcent
également leurs moyens d'égrenage. Il est tou-
tefois regrettable que l' A. C. C. ne puisse faire
fonctionner, cette année, une usine à vapeur à
Dimbokro. Enfin, dans les cercles, grâce à
l'achat de douze égreneuses à main et trois
presses à bras, les stations de Bondoukou, Man,
Dabakala et Touba ont pu être renforcées et
une nouvelle station créée à Odienné (trois
égreneuses, une presse).
On peut espérer que la production de 1926
petmettra d'exporter de la colonie environ 900
à 1.000 tonnes de fibres, si la récolte, au der-
nier moment, ne donne pas de mécompte.
Conformément au programme établi pour
l'ensemble de l' A. O. F., une ferme coton-
nière destinée à initier les indigènes aux mé-
thodes culturales européennes, à l'art de dresser
les animaux de labour, à l'emploi de la charrue
et à l'utilisation des engrais, est en voie d'ins-
tallation à Ferkessédougou, dans le nord de la
colonie. Le matériel de cette ferme a été acheté
à l'aide d'une subvention du budget général,
prélevée sur le fonds du Consortium du coton.
ie ftyage de M. Haris tomba
M, Mario Roustan, sous-secrétaire d'Ktat
à la Marine marchande, est aujourd'hui à
Cette. Il doit visiter les travaux du port, ôs-
sister à un banquet offert par la municipalité
et la Chambre de commerce. M. Mano
Roustan visitera également le port de
l'Etang de Thau et ie port de Palavas. Il
rejoindra ensuite, à Nice, les parlementai-
res de la Commission de la Marine mar-
chande de la Chambre puis, en compagnie
de M. de Monzie, ministre des Travaux
publics, s'embarquera pour la Corse sur le
Pierre-Loti.
TAUX M LA ROUPII:
0
A la date du 1er mai Ifi&L le taux de la rou-
pte dans l'Inde était de 10 fr. CS.
Le coaoerce extcriear
de la cotait du Niger es 1925
00
La colonie du Niger, comme le Soudan
Français et la Haute-Volta, ne possède pas de
débouché maritime. Néanmoins, ces deux der-
nières possessions, par l'intermédiaire des
colonies côtières du groupe, parviennent à
s'approvisionner en articles européens et à
exporter leurs produits locaux; de plus, elles
possèdent un service de douanes qui, bien
qu'embryonnaire, fonctionne normalement.
Le Niger, lui, n'a pas encore de service de
douanes et tout son commerce se fait par la
Nigéria britannique. Il est donc difficile
d'évaluer même approximativement le chiffre
de ses échanges commerciaux avec l'exté-
rieur. L'administration locale s'y est néan-
moins efforcée t'n 1925 et a établi les relevés
suivante qui, nous le répétons, ne présentent
qu'une exactitude très relative mais fournis-
sent cependant d'utiles renseignements sur
l'activité économique de la jeune colonie.
Le commerce extérieur du Niger en 1925 est
évalué à 26.034.000 francs, en augmentation
de 4.628.850 francs sur celui de 1924 ; sur ce
total, les importations figurent pour 10 mil-
lions 451.000 francs (9.934.000 fr. en 1924), et
les exportations pour 15.583.000 fr. (it mil-
lions 476.250 fr. en 1924).
Les importations proviennent de :
De France pour Fr. 1.140.000
Des colonies françaises pour. 1.045.000
De l'étranger (Nigéria) pour. 8.266.000
Elles comprennent les articles suivants :
tissus de coton (5.140.000 fr.); couvertures
(530.000 fr.); noix de colas (2.450.000 fr.); sel
(257.000 fr.); sucre (220.000 fr.); bimbeloterie
(218.000 fr.); parlumerie (87.000 fr.) ; tabacs
en feuilles et fabriqués (234.000 fr.); vins et
alcools (475.000 fr.); conserves alimentaires
(480.000 fr.); matériaux de construdliln
(360.000 fr.). Les cotonnades et couvertures
viennent presque en totalité de Nigéria; le
sucre, au contraire, a été importé presque
uniquement de France et des colonies fran-
çaises; les autres articles proviennent à peu
près par moitié de Frapce et de Nigéria.
Les principales exportations de la colonie
du Niget sont les suivantes :
Bovins 43.000 têtes.. 6.450.000 fr.
Mil 12.000 tonnes 1.800.000 fr.
Sel., 835 tonnes 1.670. 000 fr.
Arachides. 1.800 tonnes 1.350.000 fr.
Ovins 62.ooo têtes.. 1.240.000 fr.
Haricots du pays 7.000 tonnes 1.050.000 fr.
Peaux 200.000 pièces 1.000.000 fr.
Caprins. 25.000 têtes.. 375.000 fr.
Chevaux 800 têtes.. 320.000 fr.
Anes 1.800 têtes.. 225.000 fr.
Dattes 50 tonnes 75.000 fr.
Camelins 40 têtes.. 28.000 fr.
Les augmentations les plus importantes
pour J'année 195 par rapport à la précédente
portent sur : les bovins, dont il est sorti 4.000
têtes de plus, représentant une valeur de
3.330.000 francs ; sur les ovins, 12.000 têtes de
plus (740.000 ir.), sur les peaux (750.000 fr.) ;
sur les arachides (555.000 fr.); sur les hari-
cots (450.000 fr.). Les autres produits sont
en diminution, notamment •' le mil, 17.920
tonnes de moins (1. 800.000 fr.).
Ces exportations ont reçu les destinations
ci-après :
Pour France. Fr. 75.00^
Pour colonies fiançaises 575.000
Pour étranger (Nigéria) 14.933.000
formant le total indiqué plus haut de 15 mil-
lions 583.000 francs.
Si relatifs que soient ces chiffres, ils don-
nent des indications précieuses sur les possi-
bilités d'avenir de la colonie du Niger.
Le cheptel de la colonie da Ritu
-0+-
D'après un recensement établi à la date du
31 décembre 1925, le cheptel de la colonie du
Niger comprendrait :
43.721 chevaux;
596.327 bovidés;
559.582 moutons;
105.972 ânes;
710.248 chèvres;
23.322 chameaux.
Ce bétail est en sensjlble augmentation, sauf
en ce qui concerne les chameaux, sur les
chiffres de 1921, qui étaient les suivants :
28.723 chevaux;
449.219 bovidés ;
421.593 moutons;
44.717 ânes;
548.704 chèvres;
29.790 chameaux.
M. Carde en France
--0-0--
M. le Gouverneur Général Carde, venant
de Marseille, arrive ce soir à la gare de
Lyon, à 19 heures.
Même au Congo
0
« Elle s'est fait couper les cheveux.
dans le salon de coiffure de la C. E. F. A.
de Port-Gentil (alias Cap Lopez). Salon pour
dames et messieurs. »
Cette annonce dans le 1. O. de l'A. E. F.
prouve que les Européennes de Port-Gentil
suivent à retardement la mode qui semble
se comprendre encore mieux sous l'Equa-
teur, mais que ces dames prennent garde,
car les coups de soleil sur la nuque sont
les plus dangereux et, aux colonies, les che-
veux préservent des insolations.
Dans les vitrines des salons de coiffure
des grands boulevards, de la rue Tronchet
ou de l'avenue des Champs-Elysées, nos
Figaros exposent des modèles avec des che-
velures opulentes tombant presque jusqu'aux
pieds. Ce n'est cependant pas pour protéger
nos élégantes contre les coups de soleil. La
mode a changé.
La latte contre la maladie da sommeil
en Afrique
--0-0---
M. Léon Perrier, Ministre des Colowee,
vient de réunir au Ministère des Colonies
un certain nombre de personnalités tolonialese
et scientifiques, afin d examiner avec elles la
situation sanitaire de certaines de nos colo-
nies.
Le but de cette réunion était, notamment,
de déterminer les moyens susceptibles d'am-
plifier et de porter à son maximum d'effet la
lutte entreprise au Cameroun et en Afrique
Equatoriale contre la maladie du sommeil,
que jusqu'ici la France * a menée avec tant
de ténacité et avec des resultats nettement ac-
quis, contrairement aux insinuation: tendan-
cieuses répandues à l'étranger.
Etaient présents : l'amiral Lacaze. ancien
ministre, Président de l'Institut Colonial
Français ; MM. Gheerbrandt, Directeur, re.
présentant M. Alcide Delmont, Député, Se-
crétaire général de l'Institut; le Professeur
Teissier, de l'Académie de Médecine, Prési-
dent du Comité médical de l'Institut; le Pro-
fesseur Marchoux, de l'Académie de Méde-
cine ; le Professeur Mesnil, de l'Institut
Pasteur, Président de la Société de Patholo-
gie exotique. ; le Professeur Tanon, Secrétaire
général de la Société de Médecine Tropicale;
Duchêne, Conseiller d'Etat, Directeur des
Affaires Politioues ; Audibert, Médecin Ins-
pecteur Général du Service de Santé ; le Gou-
verneur Marchand, Commissaire de la Ré-
publique française au Cameroun, et le Méde-
cin-major lamot, spécialiste de la maladie
du sommeil.
Au cours de cette conférence, il a été dé-
cidé que lq Docteur Jamot sera placé à la
tête d une mission permanente médicale, la-
quelle agira en collaboration étroite avec
1 Administration et le Service de Santé local
Les attributions du Chef de la Mission ont
été nettement définies, ainsi que les moyens
qui seront mis à la disposition de cette der-
nière. La question des crédits qui seront mis
à sa disposition par le Commissaire de la Ré-
publique du Cameroun a été particulière-
ment étudiée.
Après un échange de vues très approfon-
dies, le ministre a décidé que les décisions
prises seraient mises à exécution dans les dé-
ais les plus rapides.
.It J
Une grande tournée de M. Aotonetti
- à travers r Afrique Equatoriale
M. Raphaël Antonetti, le sympathique
Gouverneur Général de l'Afrique Equato-
riale Française, vient d'effectuer, à travers
l'immense pays qu'il administre, une tour-
née sur laquelle tous les détails ne nous sont
pas encore parvenus, mais nous sommes ce-
pendant à même, dès aujourd'hui, d'en don-
ner les grandes lignes.
Arrivé à Brazzaville à fin décembre, re-
tour de France, M. Antonetti après avoir
présidé la session ordinaire du Conseil de
Gouvernement et repris la direction effective
des affaires de la colonie, partait le 12 fé-
vrier pour effectuer une tournée dans les co-
lonies du Moyen-Congo, de l'Oubangui-
Chari et du Tchad.
A Bangui où il arrivait quelques jours
plus tard, M. Antonetti reçut un accueil en-
thousiaste de la population européenne et
indigène qui s'était uroupée autour de M. le
Gouverneur Lamblin avec lequel il conféra
sur les principaux problèmes intéressant
l'Oubangui-Chari, notamment les questions
relatives aux voies de communications, à la
politique indigène, au développement des
cultures vivrières et industrielles, e tc.
Empruntant ensuite par automobile, les
routes de l'Oubangui-Chari et les pistes du
Tchad, le chef des colonies du Groupe de
l'Afrique Equatoriale Française se rendit à
Fort-Lamy par Fort Archambault et Mas-
senia.
Au cours de cette randonnée, M. Antonetti
prit contact avec les populations de ces dif-
férentes régions, se renseigna sur les intérêts
et les besoins de chacune d'elles et avisa
aux mesures qui leur seraient le plus heu-
reusement applicables dans tous les domai-
nes. Il se préoccupa surtout, dans chaque ré-
gion. du "développement de l'agriculture eu
égard de l'état de misère physiologique dans
lequel vivent encore par ignorance ou apa-
thie quelques tribus dont l'évolution a été
moins rapide parce que demeurant en dehors
des principales voies.
Il put également mesurer l'importance de
la menace de la maladie du sommeil et en-
visager les moyens les plus actifs pour l'en-
rayer. On sait que de nouveaux secteurs de
prophylaxie ont été récemment créés.
A Fort-Lamy, M. Antonetti reçut un ac-
cueil semblable à celui qu'il avait rencontré
à Bangui et examina le môme ordre de pro-
blèmes, avec des résultats aussi heureux.
Ayant atteint au Tchad, le point extrême
de sa tournée, M. R. Antonetti reurit alors.
par un itinéraire différent. la diicction de
razzaville en passant par Ratangafo. futur
centre commercial qui sera relié à Bangui
par un chemin de fer à voie étroite, il bifur-
qua ensuite sur l'Ouham et atteignit Bo-
toum, assez forte agglomération indigène
située à peu de distance de la limite de
l'Oubangui-Chari et du Moyen-Congo.
De Bozoum, il se dirigea par voie de terre,
vers Carnot où il parvint en quelques éta-
pes. Après un court séjour dans ce chef-lieu
de circonscription où le Gouverneur Général
le livra aux mêmes investigations que précé-
demment. il reprit la rivière jusqu'à OuosVo,
longeant ta frontière du Cameroun à travers
la granclc forêt équatoriale.
De Ouesso où il ateignit la Sangha il con-
tinua son voyage vers Brazzaville où il par-
vint dans les premiers jours d'avril après
avoir parcouru en moins de deux mois, plus
de six mille kilomètres le lonlr des grands
cours d'eau africains et des roiit<,, nouvelle-
ment ouvcrtfc: par la ténacité d'un chef réa-
lisateur.
C'est à l'épreuve dit temps que se mesu-
rera l'efficacité de l'ouivre accomplie au
long de ('('<: tournées pénibles mais fruc-
tueuses par M. le Gouverneur Général An-
tonetti.
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