Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-04-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 avril 1926 30 avril 1926
Description : 1926/04/30 (A27,N67). 1926/04/30 (A27,N67).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397114z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. No 67
rjl NUMERO : M CENMU VKNDHEDI SOIH, 30 AVRIL ltWfl
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Les Annales Coloniales
- 1
JOURNAL QUOTIDIEN le ID
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR -- LEs dtlALU COLOftIALU" SONT LA PROPRIÉTÉ
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La paix au Maroc
La ai au aroc
Les dernières nouvelles d'Oudjda ne sont
pas favorables. A l'heure où j'écris jeudi
ar l'on peut considérer les négociations
comme rompues. Les Rifains auraient re-
poussé les conditions qui Jeur auraient été
présentées.
C'est donc la guerre. La nouvelle de la
reprise des hostilités causera une certaine
surprise et une vive émotion. La surprise
sera sans aucun doute moins grande que
Fémotion.
A quiconque a suivi l'affaire d'un peu
près il sera difficile d'éprouver le preniier'de
'-'eS sentiments. La presse anglaise et la
presse espagnole nous ont préparés à cet
événement. Les dépêches de l'envoyé du
Times à Oudjda sont assez significatives sur-
tout si on les rapproche des informations des
journaux espagnols.
Ceux-ci, qui paraissent être le truchement
de la politique gouvernementale, ne se dé-
clarent pas hostiles à la paix mais posent
à sa conclusion des conditions fort dures au
point qu'on peut les considérer comme dif-
iciles à accepter. Elle affiche une intransi-
geance qui, évidemment, ne facilite pas
liccord.
On lit dans la Nation à la date du 24
couradt : - Quant à nous, nous ne sentons
pas de haines irrémédiables. Mais le pro-
blème doit se poser dans son ambiance.
Nous ne luttons pas contre le Maroc, mais
contre une bande de rebelles et pour le bien
du Maroc. C'est pourquoi nous cherchons
me paix qui nous offre le maximum de ga-
nnties. Ce sont les rebelles qui ont à choi-
sir : ou la paix que nous dictons aujour-
d'hui ou celle plus rigoureuse que d'accord
avec la France, nous leur imposerons en-
suite. L'Espagne ira jusqu'à la solution du
problème d'un pas ferme et sûr. »
Interrogé, le - général - Primo de - Rivera se
xuontra un peu moins intransigeant. Il est
rfief de gouvernement et sait à quelle réserve
l-ablige la haute situation qu'il occupe.
Mais dans le privé il laisse à ses sentiments
« plus libre cours et s'exprime avec moins
-4ç retenue. Or, un personnage de quelque
importance, qui a eu l'occasion sinon de
auàer avec lui, tout au moins d'assister en
tters à une conversation que le dictateur
;n'ait avec un diplomate étranger, rapporte
- .:me les propos privés sonnent autrement que
V* paroles publiques. Ceci n'est pas pour
lOtIS étonner parce que nous savons depuis
%mgtemps que Madrid nourrit des senti-
ments peu pacifiques.
L Espagne qui n'a jamais réussi a prendre
pied dans le Rif, qui a même éprouvé quel-
qpes mésaventures toutes les fois qu'elle l'a
tenté, veut naturellement tirer profit de
raubaine qui se présente en ce moment où
die peut compter sur le concours militaire
de la France. Celle-ci d'ailleurs en février
dernier, s'est liée peut-être un peu trop étroi-
tement avec sa voisine à ce que prétendent
des personnes qui se disent bien informées.
Cest à cet état d'esprit que nous devrions
certaines conditions qui sont d'une rigueur
acessive et qui, d'ailleurs, si elles étaient
aceptéest n'amélioreraient pas sérieusement
la situation. L'éloignement d'Abd-el-Rrim
_-il immédiatement souhaitable? Je sais
Ken que l'on songe au passé, à Abd-el-
Kader. Mais est-ce vraiment que les deux
situations se ressemblent? Il y a peut-être
•atre elles quelques analogies qui justifient
- apparence l'assimilation. Mais en regard,
9Ie de différences qui en font éclater l'er-
aenr ! Des hommes qui ont vécu au Maroc, qui
- connaissent les hommes et les choses, ne
sont pas du tout convaincus de la nécessité
do bannissement du chef rifain.
De même il n'est pas très conforme à la
réalité de considérer le Rif comme un mor-
ceau de l'empire marocain qui en au-
rait été détaché à la suite de la re-
tellion d'Abd-el-Krim. Ce sont les Eu-
ropéens qui, trompés par l'ignorance
de l'histoire, ont imaginé de considérer cette
légion montagneuse comme une dépendance:
de la domination du sultan de Fez. L'auto-
rité de celui-ci ne s'est jamais exercée dans
ces pays d'accès difficile. On peut même
dire que jamais le Rif n'a été soumis à un
pouvoir étranger, c'est-à-dire ayant son siège
fcors de son territoire. Les Romains eux-
mêmes, si mes souvenirs sont exacts, avaient
renoncé à sa conquête. Ne briguons pas
Thonneur de -- vouloir en cette circonstance les
dépasser.
Aussi n'est-il pas très justifié de poser
comme condition : la reconnaissance de l'au-
torité du sultan par Abd-el-Krim. Cela
Tétait si peu que les événements nous ont
obligés à ne pas nous montrer trop intransi-
feants sur ce point-là. Nous avons cédé en
partie et nous sommes contentés d'une for-
mmte beaucoup moins explicite.
M. Aimé Berthod a montré récemment ici
même, toutes les raisons que nous avions 3e
faire une paix rapide et solide au Maroc.
Nous n'y reviendrons donc pas. Tout le
monde ou à peu près tout le monde désire
Be paix solide. Mais, lorsqu'on s'avise de
wu loir définir ce qu'on entend par là, on
cesse rapidement d'être d'accord.
Par paix solide, les civils qui n'ont pas la
mentalité belliciste, envisagent un règlement
qui ne laisse pas subsister trop d'amertume
cher, le vaincu et, tout en respectant les
droits des deux belligérants, établit certaines
précautions contre celui qui a pris l'initia-
tive des hostilités. Il ne s'agit pas de jeter
l'épée de Brennus dans la. balance, mais de
poser des conditions équitables, qui ne
soient pas une duperie pour l'un et ne mar-
quent pas l'écrasement de l'autre.
Les militaires ont une autre conception.
Pour eux la paix solide c'est celle que l'on
impose à l'adversaire vaincu, le couteau sur
la gorge, celle qui consiste à ne laisser à ce-
lui que le sort des armes a trompé que tout
juste le droit de vivre. Et le souffle qu'on
lui laisse n'est qu'une grâce qu'on aurait fort
bien pu ne pas lui faire. On a quelque rai-
son de penser que l'Espagne. que le dicta-
teur Primo de Rivera, ^ie concevaient pas la
paix autrement.
La vérité oblige à ajouter qu'ils trou-
vaient en France dans certains milieux, des
concours d'autant plus efficaces qu'ils étaient
plus haut placés. Ce n'est plus un secret que
l'attitude de certains grands chefs, maré-
chaux ou membres du Conseil supérieur de
la Guerre, qui condamnaient la paix, la
trouvant prématurée. Dans quelle mesure
leur influence s'était-elle manifestée?.
Quelle part ont-ils prise dans l'élaboration
de ces conditions dont quelques-unes ne té-
moignaient pas d'un très vif désir de s'en-
tendre.
Les hommes qui comme M. Steeg, M.
Briand, voulaient la paix, parce qu'ils la
considéraient comme possible et souhaitable,
ont eu à lutter contre cette offensive d'un
nouveau genre. Ils ont été secondés par des
personnages influents, fort au courant des
choses du Maroc. Nous connaissons notam-
ment un parlementaire qui, dans une lettre
au président du Conseil, écrite au retour
d'un voyage dans l'Afrique du Nord, l'ad-
jurait de faire la paix. Il ne se contentait pas
d'exprimer un vœu ardent, il lui donnait les
raisons qui justifiaient sa démarche.
Effectivement nous n'avons aucun intérêt
à poursuivre la guerre, qui est devenue sans
objet. L'avenir des négociations paraît com-
promis. L'optimisme n'est guère admissible.
Cependant nous conservons quelque espoir.
Et nous voulons encore croire que M.
Briand, soutenu par M. Steeg, qui est ar-
demment dévoué à cette politique humaine
et raisonnable, réussira à triompher des ré-
sistances de chez nous ou d'ailleurs et em-
pêchera la reprise des hostilités.
Henry Fontanier,
Dévutt du Cantal, secrétaire de la
Committion des Affaires étran-
ai"$ membre de la Commission
CIe, Cohmkm.
LES COLONIES
et il contrlbilion nMUrt
Le Comité constitué par M. Léon Perrier,
pour préparer l' organisation de la propagande
coloniale aux colonies et dans les milieux colo-
niaux de la Métropole, en faveur de la contri-
bution volontaire, a tenu, hier, sa première réu-
nion au ministère des Colonies.
Le ministre des Colonies,pour montrer le rôle
important imparti à cet organe, a tenu à présider
lui-même à l' ouverture des travaux. Il a indiqué
le champ d'activité dévolu au Comité et a for-
mulé quelques idées générales sur les conditions
dans lesquelles pouvait être poursuivie l' œuvre
de propagande et, après avoir remis la présiden-
ce à M. Maurice Bloch, procureur général près
la Cour des Comptes, il a assisté à une grande
partie des débats.
- M. Maurice Bloch, après avoir remercié le
ministre et indiqué dans quelles conditions il
avait été désigné pour présider cette Commis-
sion, dont l'ensemble représente, d'une façon
parfaite, l'oeuvre coloniale, a prié les membres
de faire connaître leurs idées sur les meilleurs
moyens d'organiser la propagande.
Après une discussion, à laquelle de nom-
breux memb res présents ont pris part, le Comité
a décidé de faire un appel indépendant de celui
du Comité National de la Contribution volon-
taire, appel qui sera adressé, non seulement aux
colonies, mais encore à tous les milieux qui,
dans la métropole, s' intéressent à la France
d'outre-mer.
Un sous-comité a été désigné pour rédiger
cet appel.
Une commission a été nommée pour suivre
plus particulièrement les résultats de la propa-
gande.
CMfriMiM de h HariMpt
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
vient de recevoir de M. le Gouverneur de la
Martinique, le ciblogramme ci-a :
« Conseil général interprète population qui a
« foaJoar, partagé joies et difficultés métropole
r et voulant associer cette dernière à effort fait
« par nation pour revalorisation devise moné-
ft taire, a voté spontanément et à unanimité par-
« ffcipation à souscription ttIft millton, payable
n deux exercices. »
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
quittera Paris demain, se rendant à Greno-
ble où il présidera lundi les travaux du Con-
seil Gméral.
Le développement économique
de Madagascar
Dans un récent article très docu-
menté sur la prospérité et les be-
soitrs de Madagascar publié dans
le bulletin du Comité de VAfrique Fran-
çaise, l'atlteur, M. Jean Lefranc, conclut
qi/avec tes moyens dont elle dispose, notre
grande colonie de l'Océan Indien a presque
atteint le maximum de son développement
si l'effort nouveau que réclame le Gouver-
neur Général, M. Marcel Olivier et qui se
résume dans le plan de gn-Js travaux qu'il
a fait établir ne se réalisait promPtement.
C'est juger cette question d'un point de
vue un peu restreint. Si les travaux en ques-
tion, depuis longtemps réclamés, sont en
effet indispensables au développement éco-
nomique de la Grande lle, ils ne constituent
pas le seul effort à faire Pour fournir les
outils indispensables.
Dans les Annales Coloniales, j'ai déjà1
examine les divers aspects aUlle nouvelle
Politique qui s'impose à MadagasctIT. On
peut diviser en deux périodes les trente der-
nières années Sepuis que notre drapeau fut
hissé sur le palais de la reine de Tananarive.
La première période correspond à la con-
quête, à la pacification et à V organisation du
débllt - forcément hâtive mais qui est de-
meurée à la base de notre administration.
La seconde Période fut consacrée au per-
fectionnement de cette activité embryon-
naire et à Vorganisation des services admi-
nistratifs financiers. Ce fut Voeuvre des Au-
gagneur, Merlin, Guyon, Brunet.
Ce qui domine ces deux périodes, c'est
une centralisation excessive née des néces-
sités de la conquête, de l'organisation du
pays et aussi des convictions personnelles de
certains des Gouverneurs partisans d'une
autorité absolue.
Aujourd'hui la colonie est dotée d'un sys-
tème administratif extrêmement complet qu'il
est nécessaire de modifier en harmonie avec
les nécessités économiques actuelles.
Parallèlement le personnel administratif
et technique a acquis une solide expérience
qui le rend apte à syadaPter à toute con-
ception nouvelle. Et les ouvriers de la pre-
mière heure cèdent de plus en plus la place
à de nouveaux fonctionnaires qui sont appe-
lés à écrire un nouveau chapitre de l'histoire
de Madagascar, la mise en valeur.
L'lie Peut-elle -prendre tout son essor avec
le régime administratif actuel f le ne le pense
pas daccord en cela avec M. Marcel Olivier,
le distingué Gouverneur Général de Mada-
gascar qui a compris la nécessité de réaliser
de profondes réformes qu'il a déjà amorcées
par un essai de décentralisation. Il a égale-
ment annoncé son désir de simplifier les mé-
thodes, de créer des budgets régionaux et
d'appeler l'indigène à participer plus étroi-
tement à l'Administration de la colollie.
a Une réglementation nouvelle doit s'adap-
ter aux besoins nouveaux * a très justement
déclaré le Gouverneur Général aux déléga-
tions financières ; mais, a-t-il ajouté, avec
beaucoup de circolrspection.
C'est une vaste tâche que le Gouverneur
Général veut accomplir et j'espère qu'il y
réussira grâce à ses brillantes qualités ad-
ministratives et avec un personnel adminis-
tratif qui a déjà fourni ses Preuves.
Maurice Bouilloux-Lefont
Député du Finistère.
Vice-Président de la Chambre,
L'AVIATION COLONIALE
---00--
Madrid-Philippines
M. Varcnnc, Gouverneur GénéraJ de
l'Indochine, a reçu les aviateurs espagnols.
I.cs deux pilotes ont été nommés officiers
dp Dragon d'Anna m et les deux mécani-
ciens chevalliers.
Le roi d'Espagne leur a adressé ses féli-
citations par télégranlmc, souhaitant que la
Un de leur raidi soit heureuse.
Le mécanicien de Galkuv.a étant atteint
Ipnr la fièvre et les conditions atmosphéri-
ques étant mauvaises, le départ des avia-
teurs n'a pas encore été fixé pour les deux
étapes Hanoï-Macao et Macao-Manille.
Record battu
Nous nvons récemment signalé la re-
marquable performance accomplie par
l'avion-courrier de la ligne aérienne Tou-
louse-Casablanca-Dakar qui avait couvert,
en 56 heures 25 minute les 4.700 kilomè-
tres de parcours Toulouse-Dakar.
La Compagnie Latccocre n'a pas tardé à
•battre son propre record : nous sommes,
en effet, informer que le dernier courrier
aérien parti de Toulouse le vendredi 23
avril est arrivé à Dakar le dimanche 25. à
12 heures, soit avec 1 heure 40 d'avance
sur le courrier précèdent.
DEPART
0-0
Notre excellent collaborateur, nlné POn-
tanier, député, secrétaire de la Commission
des Afftarires Etrangères., membre de la
Commission des Protectorats et des Colo-
iniea sVwibarcpuera mercredi à Bordeamx à
destination de Gns.aN.anœ.
U va poursuivre sur place une enquftte
sur la situation dnf Maroc et compte ren-
trer fin mai à Paris.
Retour de M. Carde
00.
Le Gouverneur Général de l'Afrique Occi-
dentale Française, rentré hier en mission en
France, ainsi que r annonçait notre correspon-
dant de Marseille, a été salué, à bord du
« Doukhala », par le Préfet des Bouches-du-
Rhône au nom du Ministre des Colonies, par le
Chef du Service Colonial du port, par les re-
présentants de la Chambre de Commerce, ainsi
que par de nombreuses personnalités coloniales
venaes à sa rencontre.
Sur la situation politique et économique de
nos territoires de l'Ouest-Africain, M. le gou-
verneur général Carde a fait des déclarations
qui peuvent être ainsi résumées : au point de
vue politique, la situation est des plus satisfai.
santes. Le Gouverneur Général a pu s'en ren-
dre compte personnellement au cours d' une
tournée de dix mille kilomètres dans toutes les
colonies du groupe, qu'il a accomplie de dé-
cembre à février dernier ; partout, il a vu les
populations se livrant à leurs travaux en toute
tranquillité et il a pu constater l'amélioration
de leur état social, qui est fonction de l'essor
économique du pays. Pour associer plus étroi-
tement à l'administration du pays ces indigènes,
dont la docilité et r attachement ne peuvent plus
être mis en doute - la preuve en est dans la
manière dont ils répondent aux appels du Gou-
vernement en matière fiscale et en matière de
contributions militaires M. le gouverneur gé-
néral Carde, sur les suggestions mêmes du dé-
partement des colonies, a proposé, en 1924, la
création d'un corps électoral indigène formé de
Télite de la population, qui envoie maintenant
ses représentants siéger aux assemblées consul-
tatives des colonies, où sont débattus les intérêts
généraux du pays. La première réunion du Con-
seil de Gouvernement, composé selon cette for-
mule nouvelle, a eu lieu en décembre dernier
et comprenait les délégués des régions les plus
éloignées de - Dakar. Cette - réforme profonde est
un juste hommage apporté aux services que rend
dans ce pays l'élément autochtone évolué, chez
lequel n'a pas pénétré la propagande de dés-
arcIre de quelques éléments d'avant-garde de
l'extérieur, beaucoup plus soucieux de ce qu'ils
estiment leurs droits que de leurs devoirs.
Sur les confins désertiques du Nord, qui
avaient) fait parler d'eux jusqu'à ces dernières
années, une plus grande sécurité règne chez les
nomades venus à nous, en dépit d'une occupa-
tion forcément rudimentaire, eu égard à l'éten-
due ; sans doute, cette sécurité n'est-elle pas
encore absolue, la formation et la marche des
rezzous étant difficilement contrôlables ; toute-
fois, les mesures concertées prises à la Confé.
rence de Tunis où, pour la première fois,
l'Afrique Occidentale Française était représen-
tée. permettront une surveillance plus active
des « pirates du désert ».
Le meilleur signe, comme le meilleur gage,
de la stabilité politique, réside dans la mise en
valeur rationnelle et méthodique des richesses
naturelles des vastes territoires ouest-africains.
Non seulement, l'avenir se montre là sous un
jour brillant, mai s le présent même est particu-
lièrement satisfaisante Voici des chiffres : le
commerce extérieur de l'Afrique Occidentale
Française qui, en 1923, atteignait déjà un mil-
liard de francs, est passé en 1924 à un milliard
et demi et donnera vraisemblablement, comme
chiffre définit,if, tout près de deux milliards pour
1925. Qu'on ne croit pas que la hausse des
changes soit la seule cause de cette augmenta-
tion ; le nombre de tonnes de marchandises im-
portées ou exportées a suivi une progression
constante : de 850.000 tonnes en 1922. il s'est
élevé à 960.000 en 1923 et à plus d'un mil-
lion en 1924. Eji 1925, les trois grands pro-
duits d'exportation du groupe ont donné, à eux
seuls, 450.000 tonnes pour les arachides,
100.000 tonnes pour les bois, 100.000 tonnes
pour 'huile et les amandes de palme. La liste
serait trop longue des autres produite dont l'ex-
portation est susceptible d'extension ; le cacao,
par exemple, se chiffre, d'ores et déjà, par plus
de 6.000 tonnes exportée. en 1925.
Un effort particulier est accompli pour la cul.
ture du coton, dont la métropole a les plus pres-
sants besoins. Certes, l'Afrique Occidentale
Française n' a pas la prétention de fournir à la
France tout le coton nécessaire à son industrie,
mais elle doit pouvoir lui apporter dans l' avenir
un appoint sérieux. Pour cela, il faut améliorer
le coton de la vallée du Niger, dont les terres
se prêtent merveilleusement à la culture de ce
textile ; les travaux d'hydraulique agricole, déjà
commencés, y contribueront dans la plus large
mesure, en même temps qu'ils apporteront la
richesse dans cette région jusqu'ici trop souvent
atteinte par la sécheresse.
D'autres problèmes importants ont reçu une
solution en plein accord avec le Département :
un décret récent cherche à fixer l'indigène au
sol par une accession facile à la propriété en lui
permettant, par une procédure simple et rapide.
de faire constater ses droits fonciers. Enfin, le
Crédit Agricole va être organisé pour mettre
à la disposition des habitants le matériel et les
engrais nécessaires, jusqu'au jour où leurs ré-
coltes leur donneront les disponibilités suffisan-
tes. Dans toutes ces améliorations de la vie in-
digène, les Chambres de Commerce, dont les
avis et les suggestions sont si précieux, ont
apporté au Gouverneur Général leur concours
le plus complet.
Malgré cette prospérité économique et les
espoirs légitimes qu'elle fait naître. la politique
financière n' a pas varié ; ne voulant pas, dans
les circonstances actuelles, lier l' avenir de la
Colonie à des emprunts dont on ne peut pré-
voir les modalités futures, M. Carde a su gérer
les budgets de l'Afrique Occidentale Française
avec une telle prudence et réaliser de telles
économies que sa politique se révèle aujourd'hui
comme particulièrement efficace. L'Afrique
Occidentale peut, actuellement. sur ses propres
ressources, accomplir seule son programme de
travaux. Cette année même, 12 millions sont
inscrits pour le Port de Dakar. 13 millions 1/2
pour le chemin de fer de la Côte d'Ivoire, 40
aiillions pour la réorganisation de Thiès-Niger,
avec achat de matériel roulant et outillage
d'ateliers, 5 millions pour les irrigations du Ni-
ger. Les travaux du port de Dakar vont, enfin,
entrer dans la période de réalisation ; il est in-
dispensable que ce grand port qui, par sa si-
tuation au carrefour des routes d'Europe avec
le Sud-Amérique et toute la Côte Occidentale
d'Afrioue, constitue un port mondial, soit enfin
doté d'un outillage moderne, en même temps
ou' aménagé en vue d'une plus grande rapidité
de chargement et de déchargement pour les ba-
teaux dont le nombte va croissant.
Pour tous ces travaux, il est nécessaire de
rassembler et de coordonner les moyens : c'est
pourquoi M. Carde est venu en France. Il va
soumettre ses projets à M. Léon Perrier, mi-
nistre des Colonies. Son séjour ici sera des plus
utiles à la réalisation du programme qui doit
apporter plus de bien-être et plus de richesse
aux populations si intéressantes de l'Afrique
Occidentale Française.
M. Carde sera reçu demain en audience
solennelle par la Chambre de Commerce de
Marseille, qui offrira un banquet en son hon-
neur.
Il assistera également à une séance de l'ins-
titut Colonial de Marseille.
M. le Gouverneur général Carde est attendu
à Paris mardi 4 mai.
là inovilet unitrcial du ttiégal 111125
----(H)--
En 1925, le mouvement commercial s'est
élevé à la somme de 1.277.903.262 francs,
contre 863.969,450 flancs en 1924.
Les importations atteignent le total de
698-585,301 francs, dont 377.306.987 francs
de France et des colonies françaises et
321.278,314 francs de l'étranger.
En 1924, les importations de France étaient
de 235.477.741 francs et celles de l'étranger
de 242.393.677 francs.
Les exportations a destination de la r rance
s'élèvent à 375.661.308 francs contre 285 mil-
lions 875.27b francs en 1924 et, pour l'étran-
ger, a 203,656.653 francs contre 100.222.756
francs en 1924; au total, 579.317.961 francs
contre 386.098.032 francs en 1924.
En résumé, ie mouvement commercial de
1925 est en progession de 413.933.812 francs
sur l'année 1924.
Aux importations, on note les principales
marchandises ci-après avec leur valeur : tis-
sus de coton. 160.224.814 francs ; guinées,
59.208.694 francs; riz, 81.019.699 francs;
sucres, 34.¡(>3.123 francs; vins, 18.047.347
francs ; machines et mécaniques, 14.655.720
francs; farine de froment, 14.414.019 franes;
voitures automobiles, 13.986.965 francs ; bis-
cuits de mer, 13.807.932 francs ; vêtements
confectionnes, 12.024. 571 francs ; fils de co-
ton, 9.615.323 francs ; bois à construire,
8.710.587 francs ; huiles de pétrole, 8. 538.06S
francs; tabacs en feuilles, 7.615.510 francs;
fer, 7.455.052 francs : parfumerie, 6.580.855
francs; cuvons, 6.215.893 francs; conserves
alimentaires, 5.060.170 francs, etc.
Aux exportations figurent les principaux
produits suivants : arachides. 446.248.644
leilos ; gomme arabique, 4.353.722 kilos ;
peaux de bœufs, 1.043.079 kilos ; amandes de
palme, 2.916.764 kilos ; laines, 400.467 kilos ;
caoutchouc, 72.290 kilos: coton, 64.350 kilos;
cire. 56.682 kilos; graines et amandes de
karité. 202.781 kilos, etc.
%, EN HAUTE.VOLTA 1
Le développement du mouvement commercial
en Haute- Volta, quoique très important dans
ces derniers temps, ne permet pas encore d'en-
visager, en raison du nombre restreint de firmes
installées, l' organisation d'une Chambre de
Commerce analogue à celles qui existent dans
d'autres colonies du groupe. Toutefois, dans le
but d'assister l' administration locale dans l'étu-
de des questions d'ordre économique, un anêté
du Gouverneur général, en date du 17 mars
1926, a créé, à Ouagadougou, un Comité Con-
sultatif du Commerce, de l' Agriculture et de
l'Industrie. Ce Comité est composé, sous la pré-
sidence du Lieutenant-Gouverneur de la Colo-
nie, de six membres titulaires et de deux sup-
pléants, choisis parmi les patentés, citoyens ou
sujets français, et nommés pour deux ans par le
Gouverneur. Il se réunit au moins deux fois
par an ; il donne son avis sur toutes les ques-
tions qui lui sont soumises par l' administration,
notamment sur les matières suivantes : tarifs et
assiette des taxes et impôts frappant directement
ou indirectement le commerce, l'agriculture et
l'industrie ; réglementation commerciale, usages
commerciaux, régime douanier, transports, cir-
culation monétaire, etc. Ce Comité peut éga-
lement émettre des vœux sur tous ces ohjets,
à condition que la question soit portée à l'ordre
du jour des séances.
Il y a, dans cette création, une amorce inté-
ressante de représentation commerciale dans
cette colonie, qui commence à entrer avec suc-
cès dans l'ensemble de la vie économique de
l'Afrique Occidentale Française.
Chambre de Commerce de Saint-Louis
Pour atténuer les eliets du recrutement!
milituire sur celui de la main d'oeuvre, la
Ghajnbie de commerce de Suuit-Loais-du-
Sénégal a préconisé la formation d'un
corps de travailleurs coloniaux, recrutés
parmi les sujets français, recensés l'an
dernier, pourvus d'une instruction mili-
taire suflisante et libérables l'ail pro-
chain ; ce contingent de travailleurs, re-
nouvulable d'année en aimée, serait affecta
à l'exécution du programme des grande
travaux jusqu'à leur complet achèvement.
D'aiprès le Bulletin de la Chambre de
ComiritTee de Sainl-Louis, la traite des
arachides a expédié par le Dakar-Samt-
Louis ».'t- le Thies-Niger, pour janvier
26.5&1 tonnes tj!Ji et if9.1 Si tonnes I!) puur
le muis de févriel'.
Considérant que J'udmission dans les
Chain lires de I:CHlUllCl'eC de l A. O. F. de
membîvs ne sacluint ni parler ni écrire
correctement le français gOneru oOHsidéra-
bleiiK iit les discussions de ces assemblées,
la Chambre de Commerce de Saint-Louis,
après s'être reportée aux dispositions des
an-étés visés dans la lettre du Président
de l'Assemblée Consulaire de Rutisillic, a
adopté à l'unanimité les conclusions de
cette lettre et demandé le rétablissement
de rotligation fiiife à l'article 8 de l'ar-
rêt é général du !<► uoîit l £ £ i Elle estime
qu'il 'I)ll\'ient que les garanties dont l'au-
torité a cru devoir entourer l'ivaeesston aux
mandats de conseiller eolonial ou muniei-
jtal soient également observées pour l'égi-
bilité aux Chambres de Commerce de la
Colonie, nulle raison 11e pouvant justilier
le contraire.
iK-s félicitations ont été votées ¡\ l'una-
nimité au chef du service tU-s P. T. T. et
h sies collaborateurs pour l'empressement
qu'ils ont mis à installer le téléphone entre
Dakiar et Svunt-Louis.
L'assemblée a noté :L\ satisfaction I.['le
le service des Travaux PiMics va entin
entreprendre lu réfection des berges du Sé-
négal à Podor. Berges sur lesquelles il y
avait jadis a rangées de beaux grands ar-
bres.
Chambre de Commerce de Kayes
Au cours d'une de ses dernières réu-
niuns, la Chambre de Commerce de Kayes
présidée par M. Rflfiin a émis plusieurs
vœux dont voici les plus importants : Amé-
lioration des installations de la gare
(grande ot petite vitesse) par l'acquisition
de Mtiments appartenant il l'Artillerie et
le transfert des ateliers sur Kayes-Plateau.
L'assemblée s'est montrée très sensible
à l'intéréit manifesté par le Gouverneur M.
Terrasson de Fougères A la Vil' économi-
que do la région de Kayes.
Les propositions de M. le Gouverneur
tendant à élargir le collège électoral en com-
prenant dorénavant les chefs d'établisse-
ment commerciaux figurant aux quatre
premières classes du tableau léglciuen-
lant actuellement le régime des [latentes et
liccinces dans la Colonie du Soudan Fran-
çais ont été acceptées.
.\Ill sujet de J'égrenage du coton,l'Assem-
blée a demandé que des instructions soient
données aux r.omvnamlants de cerc.!».« de
t nu tes les réginns cotonnières a tin que
chaque ditlf de village, et les notables,
soient avertis qu'il est interdit de mettre
on vente du coton roux et qu'ils aient ¡\
te trier, au préalable, avant de l'apj ort- r
̃sur le marché et à, en détruuv. la graine
ensuite' , a tin de faire disparaître l'espèce,
il serait nécessaire d'ajouter que cette me-
sure est prise dans leur intérêt personnel.
Cette éducation du cultivateur indigène
ne pourra que donner de lions 1 ésultats, et,
en résumé, le iiourcentage de cot.ui roux
que l'on trouve dans la - région de Kayes
est bien minime.
La quest'.-ci du décong*.stiomiement du
Thiès-Kayes-Niger a préoccupé La Cllam
bre de Com.nie.rce de Kayes qui a cons-
taté que les prévisions de transport sur La
section Kjuyvs-Kinvlikoro n'ont pas été at-
teintes et qu'un retard «le '«..ôOO [«unies a
été enregistré.
L'Assamblée espère, comme premesse
en est faite, «piede fer n'est qu'un retard dans l'exécution
du programme en >-OIII-S. et que. \u la ré-
colte déficitaire du Séiii'^ai. une [ lus gran-
de quantité de 111 ;11<*• 1 ̃ 1 «pourra «Miv mis
in cessa mm eut a la disposition »l> s com-
merçants de la ligne comprise entre K'n-
likoro et :\nnhi.dl',li.
1.;.\ récolte des divers produ is du Sou-
dan Français a été eu par suite
de la sé*'livreuse. !rl's d flicitaie. notam-
..t t [' u n -
ment pour le en!ou. de .>0 11- pour l'ara-
eîlride environ 2j li esl «iojic nécessaire,
de prévoir pour fan proehai.11 un trafic-
plus f< euséq uellt «pie , -e 1 il i de Cette aUllèC.
Les iKiiiuv'irs construits dans 'es escaVs*
de la région de Kayes sont insuffisants,
tels qu'ils sont aclu èlli-ment. pour garan-
tir les produits (j 11. - l'on sera;!. app«Mé x
y stocker. Pour les ^ai-antir des tornades
il est absolument née-s .: e d'y faire d"f»
murs. e1 pour les ; «les termites tl
serait indispensable de faire b< tonner et
cimenter 1«' sol. Le matéiiel rouvert que
l'on a l'habitud.e de reci«\uir à la p«Vi<-d«ï
des pluies n'esi pas suflï.sanmi'Mit < tanche
et des dég,ils importants sont tons '< s a ïs
signalés pou; «nl.te raison. 1! esl absolu-
ment nécessaire de parer ;\ ,',:-: mennvé-
Finmarid^ ,11' d-im'mitton de tarif pur Vs pro-
ntents.
duits e>nt.reposés. \u que le Chemin de I.'pr
assure qu'i.1 éxacuera , i : '1\:1 condiltons les «inxlnits «V la ligue.
rie son cV.é. 'a en-ambre de comuicve
fera toujours le ne«vssnire pour ren^iM.gncr^
la 1 hrec.tton du Chemm d<" f-r sur ',,::\
Stock * pn Souffrance dans tes escales de I\
ÎLime afin dtoîga-ni.sor l,,, répartition ,III
matériel, au mieux l' in\rl'I.:i d,'s \1a-
cers cl do flicnrn do for.
rjl NUMERO : M CENMU VKNDHEDI SOIH, 30 AVRIL ltWfl
.., 0
Les Annales Coloniales
- 1
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La paix au Maroc
La ai au aroc
Les dernières nouvelles d'Oudjda ne sont
pas favorables. A l'heure où j'écris jeudi
ar l'on peut considérer les négociations
comme rompues. Les Rifains auraient re-
poussé les conditions qui Jeur auraient été
présentées.
C'est donc la guerre. La nouvelle de la
reprise des hostilités causera une certaine
surprise et une vive émotion. La surprise
sera sans aucun doute moins grande que
Fémotion.
A quiconque a suivi l'affaire d'un peu
près il sera difficile d'éprouver le preniier'de
'-'eS sentiments. La presse anglaise et la
presse espagnole nous ont préparés à cet
événement. Les dépêches de l'envoyé du
Times à Oudjda sont assez significatives sur-
tout si on les rapproche des informations des
journaux espagnols.
Ceux-ci, qui paraissent être le truchement
de la politique gouvernementale, ne se dé-
clarent pas hostiles à la paix mais posent
à sa conclusion des conditions fort dures au
point qu'on peut les considérer comme dif-
iciles à accepter. Elle affiche une intransi-
geance qui, évidemment, ne facilite pas
liccord.
On lit dans la Nation à la date du 24
couradt : - Quant à nous, nous ne sentons
pas de haines irrémédiables. Mais le pro-
blème doit se poser dans son ambiance.
Nous ne luttons pas contre le Maroc, mais
contre une bande de rebelles et pour le bien
du Maroc. C'est pourquoi nous cherchons
me paix qui nous offre le maximum de ga-
nnties. Ce sont les rebelles qui ont à choi-
sir : ou la paix que nous dictons aujour-
d'hui ou celle plus rigoureuse que d'accord
avec la France, nous leur imposerons en-
suite. L'Espagne ira jusqu'à la solution du
problème d'un pas ferme et sûr. »
Interrogé, le - général - Primo de - Rivera se
xuontra un peu moins intransigeant. Il est
rfief de gouvernement et sait à quelle réserve
l-ablige la haute situation qu'il occupe.
Mais dans le privé il laisse à ses sentiments
« plus libre cours et s'exprime avec moins
-4ç retenue. Or, un personnage de quelque
importance, qui a eu l'occasion sinon de
auàer avec lui, tout au moins d'assister en
tters à une conversation que le dictateur
;n'ait avec un diplomate étranger, rapporte
- .:me les propos privés sonnent autrement que
V* paroles publiques. Ceci n'est pas pour
lOtIS étonner parce que nous savons depuis
%mgtemps que Madrid nourrit des senti-
ments peu pacifiques.
L Espagne qui n'a jamais réussi a prendre
pied dans le Rif, qui a même éprouvé quel-
qpes mésaventures toutes les fois qu'elle l'a
tenté, veut naturellement tirer profit de
raubaine qui se présente en ce moment où
die peut compter sur le concours militaire
de la France. Celle-ci d'ailleurs en février
dernier, s'est liée peut-être un peu trop étroi-
tement avec sa voisine à ce que prétendent
des personnes qui se disent bien informées.
Cest à cet état d'esprit que nous devrions
certaines conditions qui sont d'une rigueur
acessive et qui, d'ailleurs, si elles étaient
aceptéest n'amélioreraient pas sérieusement
la situation. L'éloignement d'Abd-el-Rrim
_-il immédiatement souhaitable? Je sais
Ken que l'on songe au passé, à Abd-el-
Kader. Mais est-ce vraiment que les deux
situations se ressemblent? Il y a peut-être
•atre elles quelques analogies qui justifient
- apparence l'assimilation. Mais en regard,
9Ie de différences qui en font éclater l'er-
aenr ! Des hommes qui ont vécu au Maroc, qui
- connaissent les hommes et les choses, ne
sont pas du tout convaincus de la nécessité
do bannissement du chef rifain.
De même il n'est pas très conforme à la
réalité de considérer le Rif comme un mor-
ceau de l'empire marocain qui en au-
rait été détaché à la suite de la re-
tellion d'Abd-el-Krim. Ce sont les Eu-
ropéens qui, trompés par l'ignorance
de l'histoire, ont imaginé de considérer cette
légion montagneuse comme une dépendance:
de la domination du sultan de Fez. L'auto-
rité de celui-ci ne s'est jamais exercée dans
ces pays d'accès difficile. On peut même
dire que jamais le Rif n'a été soumis à un
pouvoir étranger, c'est-à-dire ayant son siège
fcors de son territoire. Les Romains eux-
mêmes, si mes souvenirs sont exacts, avaient
renoncé à sa conquête. Ne briguons pas
Thonneur de -- vouloir en cette circonstance les
dépasser.
Aussi n'est-il pas très justifié de poser
comme condition : la reconnaissance de l'au-
torité du sultan par Abd-el-Krim. Cela
Tétait si peu que les événements nous ont
obligés à ne pas nous montrer trop intransi-
feants sur ce point-là. Nous avons cédé en
partie et nous sommes contentés d'une for-
mmte beaucoup moins explicite.
M. Aimé Berthod a montré récemment ici
même, toutes les raisons que nous avions 3e
faire une paix rapide et solide au Maroc.
Nous n'y reviendrons donc pas. Tout le
monde ou à peu près tout le monde désire
Be paix solide. Mais, lorsqu'on s'avise de
wu loir définir ce qu'on entend par là, on
cesse rapidement d'être d'accord.
Par paix solide, les civils qui n'ont pas la
mentalité belliciste, envisagent un règlement
qui ne laisse pas subsister trop d'amertume
cher, le vaincu et, tout en respectant les
droits des deux belligérants, établit certaines
précautions contre celui qui a pris l'initia-
tive des hostilités. Il ne s'agit pas de jeter
l'épée de Brennus dans la. balance, mais de
poser des conditions équitables, qui ne
soient pas une duperie pour l'un et ne mar-
quent pas l'écrasement de l'autre.
Les militaires ont une autre conception.
Pour eux la paix solide c'est celle que l'on
impose à l'adversaire vaincu, le couteau sur
la gorge, celle qui consiste à ne laisser à ce-
lui que le sort des armes a trompé que tout
juste le droit de vivre. Et le souffle qu'on
lui laisse n'est qu'une grâce qu'on aurait fort
bien pu ne pas lui faire. On a quelque rai-
son de penser que l'Espagne. que le dicta-
teur Primo de Rivera, ^ie concevaient pas la
paix autrement.
La vérité oblige à ajouter qu'ils trou-
vaient en France dans certains milieux, des
concours d'autant plus efficaces qu'ils étaient
plus haut placés. Ce n'est plus un secret que
l'attitude de certains grands chefs, maré-
chaux ou membres du Conseil supérieur de
la Guerre, qui condamnaient la paix, la
trouvant prématurée. Dans quelle mesure
leur influence s'était-elle manifestée?.
Quelle part ont-ils prise dans l'élaboration
de ces conditions dont quelques-unes ne té-
moignaient pas d'un très vif désir de s'en-
tendre.
Les hommes qui comme M. Steeg, M.
Briand, voulaient la paix, parce qu'ils la
considéraient comme possible et souhaitable,
ont eu à lutter contre cette offensive d'un
nouveau genre. Ils ont été secondés par des
personnages influents, fort au courant des
choses du Maroc. Nous connaissons notam-
ment un parlementaire qui, dans une lettre
au président du Conseil, écrite au retour
d'un voyage dans l'Afrique du Nord, l'ad-
jurait de faire la paix. Il ne se contentait pas
d'exprimer un vœu ardent, il lui donnait les
raisons qui justifiaient sa démarche.
Effectivement nous n'avons aucun intérêt
à poursuivre la guerre, qui est devenue sans
objet. L'avenir des négociations paraît com-
promis. L'optimisme n'est guère admissible.
Cependant nous conservons quelque espoir.
Et nous voulons encore croire que M.
Briand, soutenu par M. Steeg, qui est ar-
demment dévoué à cette politique humaine
et raisonnable, réussira à triompher des ré-
sistances de chez nous ou d'ailleurs et em-
pêchera la reprise des hostilités.
Henry Fontanier,
Dévutt du Cantal, secrétaire de la
Committion des Affaires étran-
ai"$ membre de la Commission
CIe, Cohmkm.
LES COLONIES
et il contrlbilion nMUrt
Le Comité constitué par M. Léon Perrier,
pour préparer l' organisation de la propagande
coloniale aux colonies et dans les milieux colo-
niaux de la Métropole, en faveur de la contri-
bution volontaire, a tenu, hier, sa première réu-
nion au ministère des Colonies.
Le ministre des Colonies,pour montrer le rôle
important imparti à cet organe, a tenu à présider
lui-même à l' ouverture des travaux. Il a indiqué
le champ d'activité dévolu au Comité et a for-
mulé quelques idées générales sur les conditions
dans lesquelles pouvait être poursuivie l' œuvre
de propagande et, après avoir remis la présiden-
ce à M. Maurice Bloch, procureur général près
la Cour des Comptes, il a assisté à une grande
partie des débats.
- M. Maurice Bloch, après avoir remercié le
ministre et indiqué dans quelles conditions il
avait été désigné pour présider cette Commis-
sion, dont l'ensemble représente, d'une façon
parfaite, l'oeuvre coloniale, a prié les membres
de faire connaître leurs idées sur les meilleurs
moyens d'organiser la propagande.
Après une discussion, à laquelle de nom-
breux memb res présents ont pris part, le Comité
a décidé de faire un appel indépendant de celui
du Comité National de la Contribution volon-
taire, appel qui sera adressé, non seulement aux
colonies, mais encore à tous les milieux qui,
dans la métropole, s' intéressent à la France
d'outre-mer.
Un sous-comité a été désigné pour rédiger
cet appel.
Une commission a été nommée pour suivre
plus particulièrement les résultats de la propa-
gande.
CMfriMiM de h HariMpt
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
vient de recevoir de M. le Gouverneur de la
Martinique, le ciblogramme ci-a :
« Conseil général interprète population qui a
« foaJoar, partagé joies et difficultés métropole
r et voulant associer cette dernière à effort fait
« par nation pour revalorisation devise moné-
ft taire, a voté spontanément et à unanimité par-
« ffcipation à souscription ttIft millton, payable
n deux exercices. »
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
quittera Paris demain, se rendant à Greno-
ble où il présidera lundi les travaux du Con-
seil Gméral.
Le développement économique
de Madagascar
Dans un récent article très docu-
menté sur la prospérité et les be-
soitrs de Madagascar publié dans
le bulletin du Comité de VAfrique Fran-
çaise, l'atlteur, M. Jean Lefranc, conclut
qi/avec tes moyens dont elle dispose, notre
grande colonie de l'Océan Indien a presque
atteint le maximum de son développement
si l'effort nouveau que réclame le Gouver-
neur Général, M. Marcel Olivier et qui se
résume dans le plan de gn-Js travaux qu'il
a fait établir ne se réalisait promPtement.
C'est juger cette question d'un point de
vue un peu restreint. Si les travaux en ques-
tion, depuis longtemps réclamés, sont en
effet indispensables au développement éco-
nomique de la Grande lle, ils ne constituent
pas le seul effort à faire Pour fournir les
outils indispensables.
Dans les Annales Coloniales, j'ai déjà1
examine les divers aspects aUlle nouvelle
Politique qui s'impose à MadagasctIT. On
peut diviser en deux périodes les trente der-
nières années Sepuis que notre drapeau fut
hissé sur le palais de la reine de Tananarive.
La première période correspond à la con-
quête, à la pacification et à V organisation du
débllt - forcément hâtive mais qui est de-
meurée à la base de notre administration.
La seconde Période fut consacrée au per-
fectionnement de cette activité embryon-
naire et à Vorganisation des services admi-
nistratifs financiers. Ce fut Voeuvre des Au-
gagneur, Merlin, Guyon, Brunet.
Ce qui domine ces deux périodes, c'est
une centralisation excessive née des néces-
sités de la conquête, de l'organisation du
pays et aussi des convictions personnelles de
certains des Gouverneurs partisans d'une
autorité absolue.
Aujourd'hui la colonie est dotée d'un sys-
tème administratif extrêmement complet qu'il
est nécessaire de modifier en harmonie avec
les nécessités économiques actuelles.
Parallèlement le personnel administratif
et technique a acquis une solide expérience
qui le rend apte à syadaPter à toute con-
ception nouvelle. Et les ouvriers de la pre-
mière heure cèdent de plus en plus la place
à de nouveaux fonctionnaires qui sont appe-
lés à écrire un nouveau chapitre de l'histoire
de Madagascar, la mise en valeur.
L'lie Peut-elle -prendre tout son essor avec
le régime administratif actuel f le ne le pense
pas daccord en cela avec M. Marcel Olivier,
le distingué Gouverneur Général de Mada-
gascar qui a compris la nécessité de réaliser
de profondes réformes qu'il a déjà amorcées
par un essai de décentralisation. Il a égale-
ment annoncé son désir de simplifier les mé-
thodes, de créer des budgets régionaux et
d'appeler l'indigène à participer plus étroi-
tement à l'Administration de la colollie.
a Une réglementation nouvelle doit s'adap-
ter aux besoins nouveaux * a très justement
déclaré le Gouverneur Général aux déléga-
tions financières ; mais, a-t-il ajouté, avec
beaucoup de circolrspection.
C'est une vaste tâche que le Gouverneur
Général veut accomplir et j'espère qu'il y
réussira grâce à ses brillantes qualités ad-
ministratives et avec un personnel adminis-
tratif qui a déjà fourni ses Preuves.
Maurice Bouilloux-Lefont
Député du Finistère.
Vice-Président de la Chambre,
L'AVIATION COLONIALE
---00--
Madrid-Philippines
M. Varcnnc, Gouverneur GénéraJ de
l'Indochine, a reçu les aviateurs espagnols.
I.cs deux pilotes ont été nommés officiers
dp Dragon d'Anna m et les deux mécani-
ciens chevalliers.
Le roi d'Espagne leur a adressé ses féli-
citations par télégranlmc, souhaitant que la
Un de leur raidi soit heureuse.
Le mécanicien de Galkuv.a étant atteint
Ipnr la fièvre et les conditions atmosphéri-
ques étant mauvaises, le départ des avia-
teurs n'a pas encore été fixé pour les deux
étapes Hanoï-Macao et Macao-Manille.
Record battu
Nous nvons récemment signalé la re-
marquable performance accomplie par
l'avion-courrier de la ligne aérienne Tou-
louse-Casablanca-Dakar qui avait couvert,
en 56 heures 25 minute les 4.700 kilomè-
tres de parcours Toulouse-Dakar.
La Compagnie Latccocre n'a pas tardé à
•battre son propre record : nous sommes,
en effet, informer que le dernier courrier
aérien parti de Toulouse le vendredi 23
avril est arrivé à Dakar le dimanche 25. à
12 heures, soit avec 1 heure 40 d'avance
sur le courrier précèdent.
DEPART
0-0
Notre excellent collaborateur, nlné POn-
tanier, député, secrétaire de la Commission
des Afftarires Etrangères., membre de la
Commission des Protectorats et des Colo-
iniea sVwibarcpuera mercredi à Bordeamx à
destination de Gns.aN.anœ.
U va poursuivre sur place une enquftte
sur la situation dnf Maroc et compte ren-
trer fin mai à Paris.
Retour de M. Carde
00.
Le Gouverneur Général de l'Afrique Occi-
dentale Française, rentré hier en mission en
France, ainsi que r annonçait notre correspon-
dant de Marseille, a été salué, à bord du
« Doukhala », par le Préfet des Bouches-du-
Rhône au nom du Ministre des Colonies, par le
Chef du Service Colonial du port, par les re-
présentants de la Chambre de Commerce, ainsi
que par de nombreuses personnalités coloniales
venaes à sa rencontre.
Sur la situation politique et économique de
nos territoires de l'Ouest-Africain, M. le gou-
verneur général Carde a fait des déclarations
qui peuvent être ainsi résumées : au point de
vue politique, la situation est des plus satisfai.
santes. Le Gouverneur Général a pu s'en ren-
dre compte personnellement au cours d' une
tournée de dix mille kilomètres dans toutes les
colonies du groupe, qu'il a accomplie de dé-
cembre à février dernier ; partout, il a vu les
populations se livrant à leurs travaux en toute
tranquillité et il a pu constater l'amélioration
de leur état social, qui est fonction de l'essor
économique du pays. Pour associer plus étroi-
tement à l'administration du pays ces indigènes,
dont la docilité et r attachement ne peuvent plus
être mis en doute - la preuve en est dans la
manière dont ils répondent aux appels du Gou-
vernement en matière fiscale et en matière de
contributions militaires M. le gouverneur gé-
néral Carde, sur les suggestions mêmes du dé-
partement des colonies, a proposé, en 1924, la
création d'un corps électoral indigène formé de
Télite de la population, qui envoie maintenant
ses représentants siéger aux assemblées consul-
tatives des colonies, où sont débattus les intérêts
généraux du pays. La première réunion du Con-
seil de Gouvernement, composé selon cette for-
mule nouvelle, a eu lieu en décembre dernier
et comprenait les délégués des régions les plus
éloignées de - Dakar. Cette - réforme profonde est
un juste hommage apporté aux services que rend
dans ce pays l'élément autochtone évolué, chez
lequel n'a pas pénétré la propagande de dés-
arcIre de quelques éléments d'avant-garde de
l'extérieur, beaucoup plus soucieux de ce qu'ils
estiment leurs droits que de leurs devoirs.
Sur les confins désertiques du Nord, qui
avaient) fait parler d'eux jusqu'à ces dernières
années, une plus grande sécurité règne chez les
nomades venus à nous, en dépit d'une occupa-
tion forcément rudimentaire, eu égard à l'éten-
due ; sans doute, cette sécurité n'est-elle pas
encore absolue, la formation et la marche des
rezzous étant difficilement contrôlables ; toute-
fois, les mesures concertées prises à la Confé.
rence de Tunis où, pour la première fois,
l'Afrique Occidentale Française était représen-
tée. permettront une surveillance plus active
des « pirates du désert ».
Le meilleur signe, comme le meilleur gage,
de la stabilité politique, réside dans la mise en
valeur rationnelle et méthodique des richesses
naturelles des vastes territoires ouest-africains.
Non seulement, l'avenir se montre là sous un
jour brillant, mai s le présent même est particu-
lièrement satisfaisante Voici des chiffres : le
commerce extérieur de l'Afrique Occidentale
Française qui, en 1923, atteignait déjà un mil-
liard de francs, est passé en 1924 à un milliard
et demi et donnera vraisemblablement, comme
chiffre définit,if, tout près de deux milliards pour
1925. Qu'on ne croit pas que la hausse des
changes soit la seule cause de cette augmenta-
tion ; le nombre de tonnes de marchandises im-
portées ou exportées a suivi une progression
constante : de 850.000 tonnes en 1922. il s'est
élevé à 960.000 en 1923 et à plus d'un mil-
lion en 1924. Eji 1925, les trois grands pro-
duits d'exportation du groupe ont donné, à eux
seuls, 450.000 tonnes pour les arachides,
100.000 tonnes pour les bois, 100.000 tonnes
pour 'huile et les amandes de palme. La liste
serait trop longue des autres produite dont l'ex-
portation est susceptible d'extension ; le cacao,
par exemple, se chiffre, d'ores et déjà, par plus
de 6.000 tonnes exportée. en 1925.
Un effort particulier est accompli pour la cul.
ture du coton, dont la métropole a les plus pres-
sants besoins. Certes, l'Afrique Occidentale
Française n' a pas la prétention de fournir à la
France tout le coton nécessaire à son industrie,
mais elle doit pouvoir lui apporter dans l' avenir
un appoint sérieux. Pour cela, il faut améliorer
le coton de la vallée du Niger, dont les terres
se prêtent merveilleusement à la culture de ce
textile ; les travaux d'hydraulique agricole, déjà
commencés, y contribueront dans la plus large
mesure, en même temps qu'ils apporteront la
richesse dans cette région jusqu'ici trop souvent
atteinte par la sécheresse.
D'autres problèmes importants ont reçu une
solution en plein accord avec le Département :
un décret récent cherche à fixer l'indigène au
sol par une accession facile à la propriété en lui
permettant, par une procédure simple et rapide.
de faire constater ses droits fonciers. Enfin, le
Crédit Agricole va être organisé pour mettre
à la disposition des habitants le matériel et les
engrais nécessaires, jusqu'au jour où leurs ré-
coltes leur donneront les disponibilités suffisan-
tes. Dans toutes ces améliorations de la vie in-
digène, les Chambres de Commerce, dont les
avis et les suggestions sont si précieux, ont
apporté au Gouverneur Général leur concours
le plus complet.
Malgré cette prospérité économique et les
espoirs légitimes qu'elle fait naître. la politique
financière n' a pas varié ; ne voulant pas, dans
les circonstances actuelles, lier l' avenir de la
Colonie à des emprunts dont on ne peut pré-
voir les modalités futures, M. Carde a su gérer
les budgets de l'Afrique Occidentale Française
avec une telle prudence et réaliser de telles
économies que sa politique se révèle aujourd'hui
comme particulièrement efficace. L'Afrique
Occidentale peut, actuellement. sur ses propres
ressources, accomplir seule son programme de
travaux. Cette année même, 12 millions sont
inscrits pour le Port de Dakar. 13 millions 1/2
pour le chemin de fer de la Côte d'Ivoire, 40
aiillions pour la réorganisation de Thiès-Niger,
avec achat de matériel roulant et outillage
d'ateliers, 5 millions pour les irrigations du Ni-
ger. Les travaux du port de Dakar vont, enfin,
entrer dans la période de réalisation ; il est in-
dispensable que ce grand port qui, par sa si-
tuation au carrefour des routes d'Europe avec
le Sud-Amérique et toute la Côte Occidentale
d'Afrioue, constitue un port mondial, soit enfin
doté d'un outillage moderne, en même temps
ou' aménagé en vue d'une plus grande rapidité
de chargement et de déchargement pour les ba-
teaux dont le nombte va croissant.
Pour tous ces travaux, il est nécessaire de
rassembler et de coordonner les moyens : c'est
pourquoi M. Carde est venu en France. Il va
soumettre ses projets à M. Léon Perrier, mi-
nistre des Colonies. Son séjour ici sera des plus
utiles à la réalisation du programme qui doit
apporter plus de bien-être et plus de richesse
aux populations si intéressantes de l'Afrique
Occidentale Française.
M. Carde sera reçu demain en audience
solennelle par la Chambre de Commerce de
Marseille, qui offrira un banquet en son hon-
neur.
Il assistera également à une séance de l'ins-
titut Colonial de Marseille.
M. le Gouverneur général Carde est attendu
à Paris mardi 4 mai.
là inovilet unitrcial du ttiégal 111125
----(H)--
En 1925, le mouvement commercial s'est
élevé à la somme de 1.277.903.262 francs,
contre 863.969,450 flancs en 1924.
Les importations atteignent le total de
698-585,301 francs, dont 377.306.987 francs
de France et des colonies françaises et
321.278,314 francs de l'étranger.
En 1924, les importations de France étaient
de 235.477.741 francs et celles de l'étranger
de 242.393.677 francs.
Les exportations a destination de la r rance
s'élèvent à 375.661.308 francs contre 285 mil-
lions 875.27b francs en 1924 et, pour l'étran-
ger, a 203,656.653 francs contre 100.222.756
francs en 1924; au total, 579.317.961 francs
contre 386.098.032 francs en 1924.
En résumé, ie mouvement commercial de
1925 est en progession de 413.933.812 francs
sur l'année 1924.
Aux importations, on note les principales
marchandises ci-après avec leur valeur : tis-
sus de coton. 160.224.814 francs ; guinées,
59.208.694 francs; riz, 81.019.699 francs;
sucres, 34.¡(>3.123 francs; vins, 18.047.347
francs ; machines et mécaniques, 14.655.720
francs; farine de froment, 14.414.019 franes;
voitures automobiles, 13.986.965 francs ; bis-
cuits de mer, 13.807.932 francs ; vêtements
confectionnes, 12.024. 571 francs ; fils de co-
ton, 9.615.323 francs ; bois à construire,
8.710.587 francs ; huiles de pétrole, 8. 538.06S
francs; tabacs en feuilles, 7.615.510 francs;
fer, 7.455.052 francs : parfumerie, 6.580.855
francs; cuvons, 6.215.893 francs; conserves
alimentaires, 5.060.170 francs, etc.
Aux exportations figurent les principaux
produits suivants : arachides. 446.248.644
leilos ; gomme arabique, 4.353.722 kilos ;
peaux de bœufs, 1.043.079 kilos ; amandes de
palme, 2.916.764 kilos ; laines, 400.467 kilos ;
caoutchouc, 72.290 kilos: coton, 64.350 kilos;
cire. 56.682 kilos; graines et amandes de
karité. 202.781 kilos, etc.
%, EN HAUTE.VOLTA 1
Le développement du mouvement commercial
en Haute- Volta, quoique très important dans
ces derniers temps, ne permet pas encore d'en-
visager, en raison du nombre restreint de firmes
installées, l' organisation d'une Chambre de
Commerce analogue à celles qui existent dans
d'autres colonies du groupe. Toutefois, dans le
but d'assister l' administration locale dans l'étu-
de des questions d'ordre économique, un anêté
du Gouverneur général, en date du 17 mars
1926, a créé, à Ouagadougou, un Comité Con-
sultatif du Commerce, de l' Agriculture et de
l'Industrie. Ce Comité est composé, sous la pré-
sidence du Lieutenant-Gouverneur de la Colo-
nie, de six membres titulaires et de deux sup-
pléants, choisis parmi les patentés, citoyens ou
sujets français, et nommés pour deux ans par le
Gouverneur. Il se réunit au moins deux fois
par an ; il donne son avis sur toutes les ques-
tions qui lui sont soumises par l' administration,
notamment sur les matières suivantes : tarifs et
assiette des taxes et impôts frappant directement
ou indirectement le commerce, l'agriculture et
l'industrie ; réglementation commerciale, usages
commerciaux, régime douanier, transports, cir-
culation monétaire, etc. Ce Comité peut éga-
lement émettre des vœux sur tous ces ohjets,
à condition que la question soit portée à l'ordre
du jour des séances.
Il y a, dans cette création, une amorce inté-
ressante de représentation commerciale dans
cette colonie, qui commence à entrer avec suc-
cès dans l'ensemble de la vie économique de
l'Afrique Occidentale Française.
Chambre de Commerce de Saint-Louis
Pour atténuer les eliets du recrutement!
milituire sur celui de la main d'oeuvre, la
Ghajnbie de commerce de Suuit-Loais-du-
Sénégal a préconisé la formation d'un
corps de travailleurs coloniaux, recrutés
parmi les sujets français, recensés l'an
dernier, pourvus d'une instruction mili-
taire suflisante et libérables l'ail pro-
chain ; ce contingent de travailleurs, re-
nouvulable d'année en aimée, serait affecta
à l'exécution du programme des grande
travaux jusqu'à leur complet achèvement.
D'aiprès le Bulletin de la Chambre de
ComiritTee de Sainl-Louis, la traite des
arachides a expédié par le Dakar-Samt-
Louis ».'t- le Thies-Niger, pour janvier
26.5&1 tonnes tj!Ji et if9.1 Si tonnes I!) puur
le muis de févriel'.
Considérant que J'udmission dans les
Chain lires de I:CHlUllCl'eC de l A. O. F. de
membîvs ne sacluint ni parler ni écrire
correctement le français gOneru oOHsidéra-
bleiiK iit les discussions de ces assemblées,
la Chambre de Commerce de Saint-Louis,
après s'être reportée aux dispositions des
an-étés visés dans la lettre du Président
de l'Assemblée Consulaire de Rutisillic, a
adopté à l'unanimité les conclusions de
cette lettre et demandé le rétablissement
de rotligation fiiife à l'article 8 de l'ar-
rêt é général du !<► uoîit l £ £ i Elle estime
qu'il 'I)ll\'ient que les garanties dont l'au-
torité a cru devoir entourer l'ivaeesston aux
mandats de conseiller eolonial ou muniei-
jtal soient également observées pour l'égi-
bilité aux Chambres de Commerce de la
Colonie, nulle raison 11e pouvant justilier
le contraire.
iK-s félicitations ont été votées ¡\ l'una-
nimité au chef du service tU-s P. T. T. et
h sies collaborateurs pour l'empressement
qu'ils ont mis à installer le téléphone entre
Dakiar et Svunt-Louis.
L'assemblée a noté :L\ satisfaction I.['le
le service des Travaux PiMics va entin
entreprendre lu réfection des berges du Sé-
négal à Podor. Berges sur lesquelles il y
avait jadis a rangées de beaux grands ar-
bres.
Chambre de Commerce de Kayes
Au cours d'une de ses dernières réu-
niuns, la Chambre de Commerce de Kayes
présidée par M. Rflfiin a émis plusieurs
vœux dont voici les plus importants : Amé-
lioration des installations de la gare
(grande ot petite vitesse) par l'acquisition
de Mtiments appartenant il l'Artillerie et
le transfert des ateliers sur Kayes-Plateau.
L'assemblée s'est montrée très sensible
à l'intéréit manifesté par le Gouverneur M.
Terrasson de Fougères A la Vil' économi-
que do la région de Kayes.
Les propositions de M. le Gouverneur
tendant à élargir le collège électoral en com-
prenant dorénavant les chefs d'établisse-
ment commerciaux figurant aux quatre
premières classes du tableau léglciuen-
lant actuellement le régime des [latentes et
liccinces dans la Colonie du Soudan Fran-
çais ont été acceptées.
.\Ill sujet de J'égrenage du coton,l'Assem-
blée a demandé que des instructions soient
données aux r.omvnamlants de cerc.!».« de
t nu tes les réginns cotonnières a tin que
chaque ditlf de village, et les notables,
soient avertis qu'il est interdit de mettre
on vente du coton roux et qu'ils aient ¡\
te trier, au préalable, avant de l'apj ort- r
̃sur le marché et à, en détruuv. la graine
ensuite' , a tin de faire disparaître l'espèce,
il serait nécessaire d'ajouter que cette me-
sure est prise dans leur intérêt personnel.
Cette éducation du cultivateur indigène
ne pourra que donner de lions 1 ésultats, et,
en résumé, le iiourcentage de cot.ui roux
que l'on trouve dans la - région de Kayes
est bien minime.
La quest'.-ci du décong*.stiomiement du
Thiès-Kayes-Niger a préoccupé La Cllam
bre de Com.nie.rce de Kayes qui a cons-
taté que les prévisions de transport sur La
section Kjuyvs-Kinvlikoro n'ont pas été at-
teintes et qu'un retard «le '«..ôOO [«unies a
été enregistré.
L'Assamblée espère, comme premesse
en est faite, «pie
du programme en >-OIII-S. et que. \u la ré-
colte déficitaire du Séiii'^ai. une [ lus gran-
de quantité de 111 ;11<*• 1 ̃ 1 «pourra «Miv mis
in cessa mm eut a la disposition »l> s com-
merçants de la ligne comprise entre K'n-
likoro et :\nnhi.dl',li.
1.;.\ récolte des divers produ is du Sou-
dan Français a été eu par suite
de la sé*'livreuse. !rl's d flicitaie. notam-
..t t [' u n -
ment pour le en!ou. de .>0 11- pour l'ara-
eîlride environ 2j li esl «iojic nécessaire,
de prévoir pour fan proehai.11 un trafic-
plus f< euséq uellt «pie , -e 1 il i de Cette aUllèC.
Les iKiiiuv'irs construits dans 'es escaVs*
de la région de Kayes sont insuffisants,
tels qu'ils sont aclu èlli-ment. pour garan-
tir les produits (j 11. - l'on sera;!. app«Mé x
y stocker. Pour les ^ai-antir des tornades
il est absolument née-s .: e d'y faire d"f»
murs. e1 pour les ; «les termites tl
serait indispensable de faire b< tonner et
cimenter 1«' sol. Le matéiiel rouvert que
l'on a l'habitud.e de reci«\uir à la p«Vi<-d«ï
des pluies n'esi pas suflï.sanmi'Mit < tanche
et des dég,ils importants sont tons '< s a ïs
signalés pou; «nl.te raison. 1! esl absolu-
ment nécessaire de parer ;\ ,',:-: mennvé-
Fin
ntents.
duits e>nt.reposés. \u que le Chemin de I.'pr
assure qu'i.1 éxacuera , i : '1\:1
rie son cV.é. 'a en-ambre de comuicve
fera toujours le ne«vssnire pour ren^iM.gncr^
la 1 hrec.tton du Chemm d<" f-r sur ',,::\
Stock * pn Souffrance dans tes escales de I\
ÎLime afin dtoîga-ni.sor l,,, répartition ,III
matériel, au mieux l' in\rl'I.:i d,'s \1a-
cers cl do flicnrn do for.
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