Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-04-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 avril 1926 12 avril 1926
Description : 1926/04/12 (A27,N56). 1926/04/12 (A27,N56).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63971035
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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Les Annales Coloniales
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-Est-ce la Paix au Maroc?
Allons-nous avoir la paix au Maroc ?
On sait que le président du Conseil, ministre
des Affaires étrangères, et le ministre de la
Guerre en ont étudié les conditions possibles
avec le Résident Général, M. Th. Steeg et
le maréchal Pétain, et qu'à la suite de conver-
sations franco-espagnoles sur le détail des-
quelles nous sommes assez mal renseignés, il
a été décidé que des négociations officielles
s'ouvriraient prochainement à Oudjda entre les
représentants des deux puissances alliées et les
délégués des Rifains. Cette fois, nous pouvons
être assurés qu'il ne s'agit plus d'un de ces
ultimatum qui servent à l'ordinaire de préface
à des opérations militaires à grand rayon. C'est
très sérieusement que l' on se dirige vers la paix.
Nous touchons peut-être à la fin de la sanglante
aventure. Réjouissons-nous 1
Aussi bien n' avons-nous jamais poursuivi
dans cette guerre d' autre avantage que la paix
sans plus. Nous n'avons absolument rien à dé-
sirer dans le Rif. Quelles que soient les ri-
chesses encore problématiques de ce territoire,
il a été placé par les traités internationaux en
dehors de notre zone d'influence. Or, nous
entendons respecter ces traités scrupuleusement.
Nous n'avons pas d'intérêt plus clair et plus
important que celui-là. Nous n'avons pas oublié
combien furent longues, difficiles et à certains
moments dramatiques les négociations qui ont
léglé avant 1914 le statut international du Ma-
tOC. La pire folie serait de rouvrir ces péril-
Ieues Questions, Nous tenons, d' ailleurs, des
traités, ce qui, dans le problème rifain, nous
est le plus précieux : ils proclament l'unité
tIpIomatÏque du Maroc tout entier ; en consé-
quence, le sultan, c'est-à-dire aux termes du
riectorat, le Résident Général de France est
le seul intennédiaire reconnu entre l'Empire
du Maghzen et les Etats étrangers. Cette dis-
position capitale s'applique à la zone espagnole
'eomme à la zone française. Elle devra s'ap-
pliquer demain à la région du Rif, quels
que soient le degré d'indépendance et la
constitution que, d'accord avec nos alliés espa-
gnols, nous lui accorderons. C'est le sens qu'il
faut donner - et l'on ne saurait trop y insister
à la reconnaissance par Abd-El-Knm. ou les
autres chefs de tribus de la « souveraineté du
'SultaD ».
Pour le reste, il nous faudra seulement pren-
dre gaftte que le Rif ne devienne pas contre
not possessions de I* Africjue du Nord un foyer
d'agitation permanent. L Ouergha doit être à
l'abri d'agressions comme celle qui, l'an der-
nier, nous fit craindre un instant pour Fez et
pour Taza. Et nous ne pouvons cependant
immobiliser indéfiniment sur cette immense fron-
tière toute une arm. Nous serons donc d ac-
cord avec nos alliés espagnols pour flire en
sorte que la paix soit autre chose qu'une trêve
dont le résultat le plus probable serait de per-
mettre à r agitateur rifain de regrouper ses for-
ces et de reconstituer ses approvisioonements.
La surveillance et la répression de la contre-
bande des aimes prévues déjà par le Traité
fnnco-espagnol de 1912, organisée par les ré-
cents accords de Madrid, ne devront pas être
♦ atetrompues, mais être, au contraire, renfor-
cées. Il faudra veiller enfin à ce que les troupes
d'Abd-EI-Krim soient réduites au rôle et aux
proportions d'une simple gendarmerie, et. sur ce
point encore, nous devrons exercer, d'accord
avec l'Espagne, un contrôle efficace. Mais ces
conditions essentielles une fois remplies, la
France, en ce qui la concerne, n'a rien à de-
mander aux Rifains. Qu'ils vivent libres dans
leurs vallées, et si telle est aussi l'opinion de
l'Espagne, plus directement intéressée que nous
dans une zone que les traités soumettent à son
protectorat, qu'ils s'organisent et s'administrent
à leur guise.
Nous allons donc négocier : mais sera-ce
avec Abd-El-Krim ou avec les tribus ? On sait
quelle importance notre diplomatie semblait
attacher, il y a que lques mois, à cette distinc-
tion. « Abd-EJ-Krim, nous disait-on, n'est
qu'un chef de guerre ». et l'on nous présentait
de savants arguments historiques et sociologi-
ques pour nous démontrer qu'en dehors de sa
propre tribu, celle des Beni-Oiviaghels, il ne
jouissait que d'une autorité précaire et provi-
soire. Allait-on, en traitant avec lui, comme si
le prétendu Etat du Rif était autre chose qu'une
fiction, contraire aux traditions, aux mœurs, aux
voeux des populations, le doter artificiellement
d'un pouvoir dont il risquerait fort de se servir
un jour contre nous > N'avions-nous pas tout
avantage, au contraire, à entrer directement en
relations avec les diverses tribus > Avec un peu
de savoir-faire, les soumissions feraient rapide-
ment tache d'huile. et Abd-El-Krim serait
bientôt un général sans soldats, dont nous n'au-
rions plus qu'à, constater l'impuissance.
La théorie était séduisante. Mise en prati-
que, sur les confins de notre zone, sous l'habile
impulsion de M. Steeg, elle n'a pas tardé à
donner des résultats appréciables. Cest un
nombre imposant de tribus qui vinrent, au cours
de ces derniers mois, immoler devant nos
postes avancés les taureaux symboliques. Et ces
soumissions, dont la contagion l'inquiétait, ont
été sans doute pour quelque chose dans les dis-
positions nouvelles d Abd-Et-Krim. La poli-
tique des relations directes avec les tribus n'est
donc pas à écarter à la légère. Nous croyons
même que pour les territoires compris dans notre
propre zone, nous n'avons pas à en pratiquer
d'autre. C'était de la part d'Abd-El-Krim une
inadmissible prétention que de vouloir étendre
sous une forme quelconque son autorité sur les
tribus soumises par les traités à notre pIOtedian.
A l'intérieur des frontières qui nous sont ani-
gnées, nous ne pouvons admettre entre nos pro-
tégés et nous aucun autre intermédiaire que le
Sultan. Aussi bien, à la suite des opérations
militaires du précédent été et des négociations
hivernales, l'omme de la pacification sur nos
confins n'est pas loin d'être terminée. Le pro-
chain traité ne peut que consacrer et faire re-
connaître par Abd-EJ-Krim l'ceuvre accomplie.
Mais il y a la zone espagnole. C'est de là
qu'Abd-EI-Krim tire ses principales forces.
C'est là surtout qu'il prétendait se tailler un
royaume. Quelles limites conviendra-t-il de fixer
à ses possessions ? Quelle genre d'autorité fau-
dra-t-il lui reconnaîre ? Ici encore ses préten-
tions, affirmées il y a quelques mois par le tru-
chement de M. Gordon Conning, étaient mani-
festement inadmissibles. Abd-EJ-Krim ne de-
mandait-il pas, entre autres choses, que r Es-
pagne lui abandonnât Tétouan, dont il voulait
faire sa capitale ? Il faudra qu 'il revienne à un
sentiment plus exact de la réalité et règle da-
vantage ses ambitions sur sa puissance. Mais
c'est à nos amis espagnols, plutôt qu'à nous,
qu'il appartiendra de dire ce qu'ils sont dispo-
sés à accorder et ce qu'ils se jugent en mesure
de prendre et de garder. Leurs hommes d Etat
les plus autorisés nous ont dit assez souvent leur
désir de ne pas recommencer de périlleuses
expéditions dans le dédale des montagnes pour
que nous ne puissions pas douter de leur modé-
ration et de leur sagesse. Ce n'est pas de notre
côté que leur viendront les excitations impru-
dentes. La France croit que les deux nations
devront continuer à collaborer cordialement de-
main pour l' accomplissement de la tâche dont
elles sont charsées côte à côte sur la terre ma-
rocaine. Mais il ne faut promettre que ce qu'on
peut tenir. Le jour où elle aurait la garantie
que nos possessions de l'Afrique du Nord sont
à l'abri de toute menace. l'opinion française se
déclarerait satisfaite ; on n'obtiendrait pas
d'elle que nos soldats s'en aillent guerroyer hors
de notre zone sur des territoires où nous n'avons
ni l'ambition, ni le droit de nous installer.
Aimé Berthod,
Dâputt du Jura,
ancien Sous-Secrétaire d'Etat.
A Tanger
--:--()-O--
La vie chère
Le protectorat français au Maroc a décidé
d'envoyer à Tanger MM. Achlard et Jous-
set, pour enquêter sur le coût de la vie à
Tanger, afin de tenter d'améliorer la situa-
tion difficile actuelle. 1
Le cabinet noir
Le cabinet noir continue à fonctionner
à la poste chérifienne, dans des conditions
réellement odieuses.
Un de nos confrères de la presse maro-
caine a en mains une lettre émanant d'une
des plus grosses maisons industrielles de
New-York, écrivant à son correspondant qui
se plaignait de ne pas avoir reçu une docu-
mentation demandée : « Nous savons que les
autorités postales de Tanger ouvrent les let-
tres et détournent la correspondance ».
Cette lettre est datée de New-York, du 17
lévrier 1926. Elle est donc toute récente.
Nous ne craignons pas de dire, avec notre
confrère, que ces mesures abominables doi-
vent prendre fin au plus tôt. Elles sont émi-
nemment nuisibles non seulement au bon re-
nom de notre pays, mais aux intérêts mêmes
de Tanger.
L'utile concours
Les services compétents des quatre Gou-
vernements qui ont participé à la confé-
rence nord-africaine étudient actuellement
le moyen de créer, dans toutes les provift.
ces d'Afrique du Nord, un concours de ga-
zogènes à charbon de bois.
Le concours est destiné à favoriser la
création et la construction d'appareils mo-
teurs, pouvant utiliser cpmme carburant
les ressources des régions sahariennes.
Il serait, en effet, observe justement no-
tre confrère La Dépêche Tunisienne, plus
pratique et plus facile de créer des dépôts
de bois ou de charbon de bois dans les
postes et les caravansérails du désert, que
d'y installer des dépôts d'essence.
Le moteur à charbon de bois a fait ses
preuves ; le concours organisé en Afrique
du Nord doit pouvoir faciliter la révélation
du modèle approprié aux transports et aux
voyages transsahariens.
Oesel
I MNinbInMm mmta Mttn
On se rappelle que sur les côtes du Ga-
bon on a dû prendre certaines mesures pour
diminuer l'hécatombe des baleines, il va fal-
loir agir de même sur les côtes de Terre-
Neuve en ce qui concerne les phoques, car
les chasseurs de ces animaux se livrent à
des opérations si actives qu'elles sont une
menace pour l'avenir. Un vapeur vient d'ar-
river à Saint-Jean de Terre-Neuve, portant
43.000 peaux de phoques, et il en aurait ap-
porté davantage si une voie d'eau ne l'avait
obligé à rentrer au port. La flotte de pêche
a recueilli 170.000 peaux de phoques, et la
saison de pêche ne cessera que dans un mois.
.1'
UNE ERUPTIOW AUX ILES HAWAI
Maunn Loa, le plus fameux* des volcans des
Mes HawaJ. vient d'entrer dans une période de
violente activité. L'éruption a été précédée par
des chocs atomiques et un raz de marée rot
ta côte ouest.
-* b -* 6 -
La laine nord-aîricaine
Le problème de la laine, sans
être angoissant comme celui du co-
ton, demande à être suivi de fort
près.
Il n'y a pas, en somme, menace d'une di-
sette de matière textile animale. La France,
cependant, achète bon an, mal an, t.l'étran-
ger, pour quelque deux milliards de francs
de cette matière, et ce n'est pas précisément
de nature à arranger ses affaires.
On travaille, heureusement, à les arranger,
du moins en ce qui concerne la production
lainière. Par exemple, la Chambre de Com-
merce de Tourcoing, on s'en souvient, tente
partout où apparaissent des chances de suc-
cès, aacclimater des mérinos et les résultats
obtenus à cette heure paraissent promettre la
récompense due à ses louables efforts.
Mais voici du nouveauî Une Société com-
merciale vient de se fonder. qui s'est avisée
qu'en Afrique du Nord la production lai-
nière était déjà assez importante (16.560.795
kilos, valant environ 150 millions de francs,
exportés en moyenne chaque année au cours
des derniers exercices) pour mériter une vaste
et précise organisation de vente.
Cette Société se donne pour but essentiel
d'instituer en Afrique du Nord la vente des
laines aux enchères publiques, système qui a
ses détracteurs, mais qui parait, au dire des
organisateurs, non seulement répondre aux
votux de l' c Union des négociants en laines
de Roubaix- Tourc oïng m et du « Comité cen-
tral de la laine 9, mais en outre être vu fa-
vorablement par le Gouvernement général de
tAlgérie, les Résidences générales au Maroc
et en Tunisie, enfin par les Chambres de
Commerce des principales places consultées;
notamment, par celles de Casablanca, Alger,
Tunis et S fax.
L'examen des arguments a pour et contre 9
dépasserait le cadre de cet article. Nous
pouvons cependant signaler comme des plus
valables à nos yeux cet argument qui a cours
dans le monde entier et que f ait naturellement
ressortir la Société en question : 8 Le sys.
tème des ventes publiques aux enchères,
après catalogue et exposition des lots, est
particulièrement bien adapté au commerce
lainier parce qu'il est le seul qui permette à
Vacheteur une exacte appréciation de la va-
leur du produit. La laine est certainement,!
en effet, l'une des matières premières les plus
difficiles à coter sur échantillons. »
Quant au reste, c'est-à-dire : 10 l'organi-
sation des exportations par la création de ma-
gasins pour le stockage, le classement et
l'emballage des laines; 20 le warrantage des
laines stàckÜs, ou la Société n'interviendra
que pour faire bénéficier la clientèle de ses
accords spéciaux avec les établissements de
eredit; 30 le règlement des achats sous cer-
taines garanties prises par la $ociété, tant à
l'égard de Texactitude des livraisons que de
la solvabilité des acheteurs, ce « reste » pa-
rait bien satisfaire à un besoin d'ordre et de
méthode dans l'activité commerciale, ordre et
méthode dont nos filateurs de laine, comme
les Producteurs nord-africains (indigènes en
grosse majorité), ne sauraient que bénéficier.
Ernest Haudos,
Sénateur de la Meme,
£ 9 Vice-président de la Commission
des Damnes
.11
us Mratts lied ICI III de Tunis
Les journées médicales ont remporté le
plus brillant suecès, L)e très nombreux mé-
decins français et étrangers avaient ré-
pondu, comme nous l'avons dit, à l'appel
des organisateurs, Tous les discours pro-
noncés ont mis en valeur l'importance des
travaux dus aux savants tunisiens et au
cours de cette séance une véritable ovation
a été faite à M. Charles Nicoîie, le direc-
teur de l'institut Pasteur de Tunis, organi-
sateur de ce congrès.
Les séances de travail ont été assidûment
suivies. On y a discuté les questions sui-
vantes : 1° chirurgie gastro-duodénale ; 2°
fièvre méditerranéenne ; 3° prophylaxie et
traitement de la rougeole ; 4° le trachome.
L'exposition d'hygiène adjointe au congrès
a été très fréquentée. Les congressistes ont
aussi visité les hôpitaux français, musul-
mans (Sadfki). israélite, italien, l'Institut
Pasteur, rinatfTut ArToing, les dispensâmes,
les gouttes de lait et œuvres de puéricul-
ture auxquelles Mme. Lucien Saint apporte
le concours de son dévouement, et ont
constaté que Tunis constitue un merveil-
leux centre d'étudee médicales.
8.8
L'ALGÉRIE A BRUXELLES
Le Roi des Belges, acéompagné de
M. Max, bourgmestre de Bruxelles, a visité
la Section algérienne de la « Foire Com
merciale de Bruxelles ». Réçu par les
fonctionnaires de l'Office de l'Algérie a Pa-
ris, entourés de MM. Berthoud, délégué
des exposants algériens, Cassiers, chargé
de mission par le Gouvernement G»?hérai
de l'Algérie, etc., le Roi s'est vivement in-
téressé aux produits exposés. Il a félicité
les organisateurs de l'aménagement du
stand de l'Algérie et il a également évo-
qué les souvenirs de son voyage dans la
colonie, engageant les personnalités qui
raccompagnaient à visiter les beautés tou-
l'accompa 0 j 'Algérit,,.
ristiques de l'Algérie.
TAUX DE LA ROUPIE
0
4 la date du 9 avril 1936 le taux officiel de
la roupie dnns l'Inde liait de 10 fr. 05.
l, LE «MANIEMENT MINISTÉRIEL
rfMtth NMt tttNfe « rityMire
0-0--
M. J.-L. Malvy ayant donné sa démission
de ministre de l'Intérieur, a été remplacé
hier place Beauvau par M. Jean Durand,
sénateur de l'Aude, ministre de l'Agricul-
ture, et ce dernier a pour sucesseur M. Fran-
çois Binet, député de la Creuse.
Le nouveau ministre de l'Agriculture n'est
pas un inconnu pour nos lecteurs. Il a ap-
porté à notre journal depuis quinze ans une
collaboration précieuse mais trop rare.
Né le 4 mai 1880, à Bonnat (Creuse), doc-
teur en droit, élu député de Guéret en 1908
à une élection partielle en remplacement de
M. Defumade, devenu sénateur, réélu en
1910, battu à quelques voix en 1914, il est
rentré au Parlement en 1919, et a eu son
et a eu son
mandat renouvelé en 1924. Il fut en 1910
avec M. Desrarges, qui lui donna son siège,
le parrain de la candidature de M. René Vi-
viani à Bourganeuf.
Appartenant aux plus grandes commis-
sions, notamment des Affaires étrangères et
de la Marine marchande, il* intervint rare-
ment à la tribune, mais son éloquence sobre,
uesurée, pleine de tact et de justesse, lui a
valu de légitimes succès. Les coloniaux n'ont
oublié ni sa vigoureuse critique des actes du
Gouverneur Général de Madagascar Pic-
quié, qu'il fit il y a douze ans, ni son dis-
cours, il y a dix-huit mois, dans la discus-
sion générale du budget des colonies.
Très fin, d'une intelligence aiguë, ma-
niant l'ironie sans méchanceté, François Bi-
net rendra de grands services dans lt.
Conseils du Gouvernement où la sûreté de
son jugement et son bon sens si pondéré se-
ront particulièrement utiles à 1 heure pré-
sente.
Détail à noter : à plusieurs reprises, Fran-
çoir Binet avait refusé tant à M. Painlcvé,
qu'à M. Briand, des offres de portefeuille.
Il cède cette fois-ci à l'amicale insistance
du président du Conseil.
gaiew ,-
M. Mussolini en Tripolitaine
---.0-0-
Le Contc-di-Cavour, ayant à bord M.
Mussolini, a mouillé hier à 7 heures devant
le port de Tripoli.
M. Mussolini a été salué par l'artillerie
du château et les sirènes de tous les navi-
res mouillant dans le port.
Toutes les escadrilles du camp de Mol-
laha ont survolé le Contc-di-Cavour et les
,- bâtiments qui raccompagnaient.
M. Mussolini a :débarqué au milieu des
aocUunatkxis de la foule.
Il a prononcé, cet après-midi, en présence
des membres de la colonie italienne de
Tripoli, l'allocution suivante :
- Ma visita ne constitue pas un acte rentrant
dans le cadre (le formalités administratives,
Elle veut être une affirmation de la puissance
du peuple italien.
ta. d"st;lIt\' tutus pousse vers ces rivages de
l'Afriijnc. nw-n ni personne n'arrêtera le cours
de celte destinée, que représente la volonté in-
domptable du peuple italien.
M. Mussolini est ensuite monté à cheval
et s'est rendu sur la place publique de
Tripoli Oll, s'adrcaaant à la population in-
éigène, il a dit :
- Sa Majesté le roi d'Italie vous garantit sa
protiN tion perpétuelle. Il désire que cetkî terre,
ofi se trouvent, des vestiges de l'ancienne Home,
soit l'iejie, lieureust', prospère.
Votre puisMint souverain aime profondément
votre peuple. Il m'a chargé d'apporter son sn-
lut. à cette terre perpétuellement itulienne.
Fn hydravion transportant d'Italie en
Tripolitaine les généraux Cavallero et Ron-
jani, sous-secrétaires d'Etat a la guerre et
à l'aéronautique, est descendu en pleine
mer, le 10 avril par suite d'une panne de
moteur.
,TA'S ministres ont été recueillis par un
navire maiv-hand, le MarnUisoi\ qui les a
amenés à Malte, où ils sont montés à bord
du ibateau nmiral britannique Queen-Elis* 1-
beth, en attendant que le vaisseau italien
Tif "C vint les chercher au cours de la
nuit.
Le contre-torpilleur Yiscount, parti a la
recherche de 1 hydravion, l'a retrouvé en
pleine mer. Il a pris a smn bord le person-
nel naviguant et l'appareil a été remorqué
à Calafranca.
Après quelques réparations faites dans la
matinée, l'hydravion est reparti le 11 pour
lrrpOll,
Les mesures si rigoureuses prises pen-
dant le séjour de Al. Mussolini en Tripoli-
taine "sont inutiles car un voyant arabe
très connu ii T ri 1 »-»li, Rash-l-Rir, a déclaré*
que M. Mussolini vivra encore 50 ans.
Comme le Duc il actuellement te? ans, ses
nombreux amis et ses innombrables admi-
rateurs apprendront avec plaisir qu'il at-
teindra IW ans.
8..
Tmrntt Tlltltrlle le umm au RM
---+0--
Mme Charlotte Lyses quittera Paris mercredi
t. courant pour deux mois, pour une grande
tournée en Espagne, Portugal et Afrique du
Nord. Elit" jouera ses plus éclatantes créations :
L mie d'un soir, La huitième femme de Ilarbr-
Blcue, etc.
SUICIDE EN MER
00
t'ni incident trafique a marqué la t,rA-
ve.rséedu paquebot Vu fil, arrivé verwlnedi du
Maroc, l'u des timoniers du bord s'est sm-
vidé dans sa cabine.
Il avait, "à l'escale de Tanger, favorisé
l'embarquement clandestin de dix travall-
leurs marocains. Au cours de la traversée,
deux des Marocains moururent, ce qui lit
découvrir la présence des passagers clan-
destins à bord. Affolé, le timonier décida
alors de se donner la mort.
La- Compagnie Occidentale
de Madagascar
Voici une Société plus connue, plus fa
cheusement connue sous le nom de l'affaire
Suberbie. Sa spécialité a été depuis sa fon-
dation déjà lointaine, non pas de mettre en
valeur le domaine qui lui a été concédé à
Madagascar, mais de se livrer à l'agio, de
spéculer de manière éhontée sur ses titres.
Ses coups de Bourse ont valu à ses diri-
geants d'abord quelque 70.000.000 de béné-
fices aux pieds humides et aussi des rela-
tions moins agréables avec la section finan-
cière du Parquet de la Seine. Ce détail, -
si c'est un détail - a son importance au mo-
ment où M. Lion Perrier est appelé à rati-
fier une décision prise par le Conseil du
Gouvernement de Madagascar il y a trots
mois.
io La Suberbie avait obtenu le 4 août 1020
une concession de 20.000 hectares de palétu-
viers, concession notifiée le 26 novembre par
Vadministration;
2° Le 26 novembre 1922, la Suberbie
n'ayant pas satisfait aux clauses de Id con-
cession, était déchue de piano. Y a-t-il eu
un premier avenantî
Õ Le 26 novembre 1924, pour les mimes
ratsons, mime effet. Là il n'y a pas eu d'ave-
nant, mais le 6 janvier 1926, soit 13 mois 1/2
après la seconde déchéance, 37 mois après
la première, le Conseil de Gouvernement re-
nouvelle une concession qui, étant deux fois
déchue, ne peut être renouvelée.
Pour quelles raitons? On dit simplement
que c'est parce que la Suberbie avait, elle,
rétrocédé contre espèces sonnantes, ses
droits périmés sur cette concession.
Nous comprenons la question posée sur
toutes ces combinaisons douteuses par l'ho-
norable M. Astier, député de l'Ardèche, à M.
Léon Perrier, dont la ratification est indis-
pensable pour donner force de loi à la déci-
sion du 6 janvier 1926k
Nul doute que M. le Ministre des Colo-
nies dont tout le monde estime la droiture,
la parfaite honnêteté et la haute probité, ne
refuse sa signature à ce tour de passe-fasse.
M. Marcel Astier httend m-ec confiance,
et il a raison.
L* Angély
L' AVIATION COLONIALE
---0.0--
Le raid espagnol
Deux aviateurs 'espagnols sont arrivés à
Bagdad le Il avril : l'un à 15 heures, l'au-
tre h 18 heures. On ignore où se trouve
le troisième le capitaine Martinez Estevez.
Congo-Bruxelles
Par suite de l'état rnairécageux du tcr-
rain d'atterrissage de Belgrade, les avia-
teurs belges n'ont pu encore décoller.
Les aviateurs danois
Le lieutenant danois llolved, poursuivant
Bon raid vers Tokio. a atterri le 10 avril il
13 h. 3t sur l'aérodrome d'lItUHi. Il vo-
uait de Bangkok, aya.nt. parcouru les 1.1W
kilomètres qui séparent les denx villes en
un peu moins de six heures.
PHILATÉLIE
Co
A la date du a ruai 192<'>, l'Agence comp-
table des timbres-poste coloniaux, 36, rue
Yaneau, Paris (7e), mettra en venté les
figurines postales suivantes :
Etablissements français dans l'Inde, tim-
bres-poste à une roupie, trois roupies et
cinq roupies.
îles ligurines, nouvellement créées par
surcharge de l'ancien timbre à 5 franco
avec oouleurs spéciales, seront vendues,
avec majoration pour change, dans les con-
ditions indiquées sur les imprimés de com-
mande que l'Agence comptable (les tim-
hres-poste coloniaux envoie gratuitement
à toute personne qui en fait la demande
accompagnée des frais d'affranchissement.
LU 0. F. et fftJL F. s .outillent
Le vapeur Fort-de-Vaulx, de la Compa-
gnie des Chargeurs Réunis, parti pour la
Côte Occidentale d'Afrique, a emporté une
chaloupe à vapeur de 36 chevaux destinée
au port de Dakar. A bord du Dtlltomey, qui
doit partir demain également pour la Côte
d'Afrique, on embarquera au Havre, deux
chalands, l'un de 16 mètres, pesant 30 ton-
nes, l'autre de 14 mètres, pesant 10 tonnes.
Ce navire chargera à La Pallice deux au-
tres chalands et deux ponts destinés à Da-
kar.
D'autre part, tous les navires de la Com-
pagnie des Chargeurs Réunis, partant pour
nos colonies d'Afrique, emportent du maté-
riel de chemin de fer, pièces de locomotives,
rails ou autres.
8..
une Ildllll. blin méritée
mis attendue.
Ce serait la médaille de sauvetage pour
Idriss Cissé qui, a Kaolack, a sauvé un ma-
telot indigent; du s/s Tliaurinus, tombé à
l'eau et entraîné par un courant violent.
Idriss Cissé a bien reçu un témoignage
officiel de satisfaction, mais comme le fait
remarquer notre confrère l'A. O. F. de Da-
kar, un bout de ruban (cela n'aurait pas
coûté plus cher) aurait été beaucoup plus
apprécié de ce héros (car c'en est un), il
aurait pu orner son boubou d'une médaille,
et tous l'auraient salué et vénéré, tandis que
son papier restera ignoré, n'ayant même au-
cune valeur pour celui qui l'a si vaillam-
ment gagné.
La médaille de sauvetage fut instituée
pour récompenser des actes de courage, elle
n'aura jamais été si bien gagnée. Pourquoi
ne pas l'avoir décernée dans ce cas ?
Il est encore temps de la décerner à ce
courageux indigène.
u un miERnu SOUDAN EN M
----<>.0-
Au cours de la campagne cotonnière 1925,
il a été égrené, dans les usines établies au
Soudan, I)X chitîre, il ronvient d'ajouter 300 à 350 ton-
nes de coton brut représentant environ 60 à
80 tonnes de fibre, transportées à Bobo.
Dioulasso (Haute-Yolta) et à Bouaké (Cate
d'Ivoire) et provenant des cercles de Kou-
tiala et de Sikasso. Une cinquantaine de
tonnes sorties des usines de la Haute-Volta-
ont transité par le Soudan et ne sont pas
comprises dans les chiffres indiqués et des-
sus.
La campagne cotonnière au Soudan pour
1925 peut donc être estimée approximative-
ment à 1.000 tonnes.
La répartition du tonnage égrené a été la.
suivante :
1° Association Cotonnière Coloniale (Usi-
nes à Koutiala, Ségou et San ; usines pro-
visoires à Bougouni et Sikasso), 250 tonnes ;
20 Société d'Entreprises africaines (Usines
à Bamako, Kayes et M'Pesoba), 297 tonnes ;
3" Société des Cultures de Diakandapé,
140 tonnes;
4° Etablissements Delage, à Diamou, 222
tonnes ;
50 Macina-Niger à Koulikoro, 71 tonnes.
Les rendements en fibre constatés dans les
usines de l'Association Cotonnière Coloniale
sont les suivants : San 20,00 ; Bougouni
20,21 %; Sikasso, 22,87 > Koutiala 23,1
Les renseignements fournis sur les cours
locaux des produits indiquent, pour le coton
brut, les prix suivants : Sikasso et Koutiala :
1 fr. le kilo; Bafoulabé et Xioro : 1 fr. 25;
Ségou, Bougouni, San et Mopti : 1 fr. 50;
Bamako, 1 fr. bo, et Niafunké, 2 fr.
Le coton égrené était coté 7 fr. 50 à Mopti.
-
L'Assistance Médicale
en Afrique Occidentale Française
-o--
M. le Médecin Inspecteur des troupes co-
loniales Lasnet a pris, il y a quelques mois
seulement, la direction du Service de santé
de l'Afiique Occidentale Française, et déjà.
l'œune dont il avait tracé les grandes li-
gnes pour l'ensemble de nos possessions d'ou-
tre-mer au ministère des Colonies, et dont
il a tenu à assurer l'exécution dans l'Ouest
Africain, commence à entrer dans la vote
des réalisations. Dans une très importante
et lumineuse circulaire, signée de M. le
Gouverneur Général Carde et datée du 15
février dernier, le but à atteindre par les
services d'assistance médicale indigène de
l'A. O. t. est nettement défini : développer
en qualité et en quantité les races indigènes.
Les moyens pour parvenir à ce but sont ex-
posés d une manière aussi précise : pour en-
rayer la mortalité et surtout la mortalité
infantile qui ravage ces contrées, point n'est
besoin de vastes et nombreux hôpitaux ; mais
il faut étendre les services d'hygiène et de
propjhylaxie, augmenter les tournées médica-
les et orienter les consultations en vue de
dépister les maladies transiniisibles et évi-
ter leur propagation.
ce nut et ces moyens ainsi précisés, les
instructions du 15 février passent successive-
ment en revue les différentes mesures qu'il
est nécessaire de prendre pour en assurer
l'exécution l'organisation générale des ser-
vices d'assistance, dans chacune des colo-
nies du groupe, doit comprendre : un seul
hôpital central, très complet, au chef-lieu,
pouvant recevoir en même temps Européens
et indigènes des dispensaires-maternités
dans les agglomérations a'sex importantes,
et des postes médicaux confiés à des infir-
miers dans les localités plus petites. En ou-
tre, un service mobile, comportant des tour-
nées régulières et fréquentes, doit être effec-
tué dans chaque circonscription sanitaire par
tout le personnel médical muni, dans ce but,
de moyens de transport rapides (automobiles
tt bicyclettes),
Le rôle de direction et de contrôle des
services d'assistance est assuré par los mé-
decins européens dont le nombre qui avait
beaucoup baissé après la guerre, commence
à augmenter peu à peu ; on compte actuel-
lement en A. O. F. 133 médecins tant mi.
litaires que civils : parmi ces derniers, il a
été fait appel, sous la dénomination d'hy-
giénistes adjoints, à 10 médecins russes à qui
leur diplôme ne permt-t pas d'exercer leur
art en territoire français On estime d'ail-
leurs qu'il faudrait, pour as-urer un service
normal, porter le nombre des médecins 1 200
et même 250. Les mesures prises en France
permettent d'espérer ce résultat.
L'élément d'exécution est représenté par
un personnel sanitaire, indigène qui, lors-
qu'il sera réorganisé, comprendra les ai-
des-médecins et les sages-femmes indigènes,
sortant de l'Ecole de Médecine de Dakar,
qui sont de plus en plus appréciés; des in-
ifiirmiors sanitiaires, dont il faudra surtout
I développer le rôle social ; les plus inteUi-
gents d'entre eux formeront un cadre supé-"
rieur dit cadre des CI aides de santé » ; dl'.J
infirmières visiteuses qui rempliront le mêmer
rôle que Il'; précédents \'i";.;l-vis des femmes
et seront d'utiles collaboratrices des sages-
femmes indigènes dans la protection de lVïi-
fance; enfin, les gardes -anitaires qui doi-
vent tenit la main aux mesures d'hygiène et
de salubrité dans les agglomérations urbai-
nes
L'application de ces rne-ures entraînera.
certainement des dépenses nouvelles; elles
pourront cependant être en partie convert('c:,
tout au moins dan? les colonies suffisam-
ment évoluées, par les remboursements des-
so!n< et médicaments effectués par les indi-
g?>nes Ir" plus riches qui en feront la dl-
mande.
La même circulaire envisage également
toutes les mesures d'ordre administratif qui
peuvent appuyer et renforcer l'ouvre médi-
cale .'n vue de la protection et de la régé-
nérat'on des races locales mesures d'hy-
giène alimentaire, d'hygiène infantile, d'or-
dre social et d'ordre moral auxquelles dr..
vront collaborer, en dehors du Service de
«nnté, tous les autres grands services : l'en-
«wignement, l'agriculture, los travaux pu-
blics, l'armée. L'initiative privée, cllc-mèm«$
- ----- 1
;, t a
Les Annales Coloniales
- 4 1. àt
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LES ARTICLES PUBLIÉS PAR uLES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIETE
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-Est-ce la Paix au Maroc?
Allons-nous avoir la paix au Maroc ?
On sait que le président du Conseil, ministre
des Affaires étrangères, et le ministre de la
Guerre en ont étudié les conditions possibles
avec le Résident Général, M. Th. Steeg et
le maréchal Pétain, et qu'à la suite de conver-
sations franco-espagnoles sur le détail des-
quelles nous sommes assez mal renseignés, il
a été décidé que des négociations officielles
s'ouvriraient prochainement à Oudjda entre les
représentants des deux puissances alliées et les
délégués des Rifains. Cette fois, nous pouvons
être assurés qu'il ne s'agit plus d'un de ces
ultimatum qui servent à l'ordinaire de préface
à des opérations militaires à grand rayon. C'est
très sérieusement que l' on se dirige vers la paix.
Nous touchons peut-être à la fin de la sanglante
aventure. Réjouissons-nous 1
Aussi bien n' avons-nous jamais poursuivi
dans cette guerre d' autre avantage que la paix
sans plus. Nous n'avons absolument rien à dé-
sirer dans le Rif. Quelles que soient les ri-
chesses encore problématiques de ce territoire,
il a été placé par les traités internationaux en
dehors de notre zone d'influence. Or, nous
entendons respecter ces traités scrupuleusement.
Nous n'avons pas d'intérêt plus clair et plus
important que celui-là. Nous n'avons pas oublié
combien furent longues, difficiles et à certains
moments dramatiques les négociations qui ont
léglé avant 1914 le statut international du Ma-
tOC. La pire folie serait de rouvrir ces péril-
Ieues Questions, Nous tenons, d' ailleurs, des
traités, ce qui, dans le problème rifain, nous
est le plus précieux : ils proclament l'unité
tIpIomatÏque du Maroc tout entier ; en consé-
quence, le sultan, c'est-à-dire aux termes du
riectorat, le Résident Général de France est
le seul intennédiaire reconnu entre l'Empire
du Maghzen et les Etats étrangers. Cette dis-
position capitale s'applique à la zone espagnole
'eomme à la zone française. Elle devra s'ap-
pliquer demain à la région du Rif, quels
que soient le degré d'indépendance et la
constitution que, d'accord avec nos alliés espa-
gnols, nous lui accorderons. C'est le sens qu'il
faut donner - et l'on ne saurait trop y insister
à la reconnaissance par Abd-El-Knm. ou les
autres chefs de tribus de la « souveraineté du
'SultaD ».
Pour le reste, il nous faudra seulement pren-
dre gaftte que le Rif ne devienne pas contre
not possessions de I* Africjue du Nord un foyer
d'agitation permanent. L Ouergha doit être à
l'abri d'agressions comme celle qui, l'an der-
nier, nous fit craindre un instant pour Fez et
pour Taza. Et nous ne pouvons cependant
immobiliser indéfiniment sur cette immense fron-
tière toute une arm. Nous serons donc d ac-
cord avec nos alliés espagnols pour flire en
sorte que la paix soit autre chose qu'une trêve
dont le résultat le plus probable serait de per-
mettre à r agitateur rifain de regrouper ses for-
ces et de reconstituer ses approvisioonements.
La surveillance et la répression de la contre-
bande des aimes prévues déjà par le Traité
fnnco-espagnol de 1912, organisée par les ré-
cents accords de Madrid, ne devront pas être
♦ atetrompues, mais être, au contraire, renfor-
cées. Il faudra veiller enfin à ce que les troupes
d'Abd-EI-Krim soient réduites au rôle et aux
proportions d'une simple gendarmerie, et. sur ce
point encore, nous devrons exercer, d'accord
avec l'Espagne, un contrôle efficace. Mais ces
conditions essentielles une fois remplies, la
France, en ce qui la concerne, n'a rien à de-
mander aux Rifains. Qu'ils vivent libres dans
leurs vallées, et si telle est aussi l'opinion de
l'Espagne, plus directement intéressée que nous
dans une zone que les traités soumettent à son
protectorat, qu'ils s'organisent et s'administrent
à leur guise.
Nous allons donc négocier : mais sera-ce
avec Abd-El-Krim ou avec les tribus ? On sait
quelle importance notre diplomatie semblait
attacher, il y a que lques mois, à cette distinc-
tion. « Abd-EJ-Krim, nous disait-on, n'est
qu'un chef de guerre ». et l'on nous présentait
de savants arguments historiques et sociologi-
ques pour nous démontrer qu'en dehors de sa
propre tribu, celle des Beni-Oiviaghels, il ne
jouissait que d'une autorité précaire et provi-
soire. Allait-on, en traitant avec lui, comme si
le prétendu Etat du Rif était autre chose qu'une
fiction, contraire aux traditions, aux mœurs, aux
voeux des populations, le doter artificiellement
d'un pouvoir dont il risquerait fort de se servir
un jour contre nous > N'avions-nous pas tout
avantage, au contraire, à entrer directement en
relations avec les diverses tribus > Avec un peu
de savoir-faire, les soumissions feraient rapide-
ment tache d'huile. et Abd-El-Krim serait
bientôt un général sans soldats, dont nous n'au-
rions plus qu'à, constater l'impuissance.
La théorie était séduisante. Mise en prati-
que, sur les confins de notre zone, sous l'habile
impulsion de M. Steeg, elle n'a pas tardé à
donner des résultats appréciables. Cest un
nombre imposant de tribus qui vinrent, au cours
de ces derniers mois, immoler devant nos
postes avancés les taureaux symboliques. Et ces
soumissions, dont la contagion l'inquiétait, ont
été sans doute pour quelque chose dans les dis-
positions nouvelles d Abd-Et-Krim. La poli-
tique des relations directes avec les tribus n'est
donc pas à écarter à la légère. Nous croyons
même que pour les territoires compris dans notre
propre zone, nous n'avons pas à en pratiquer
d'autre. C'était de la part d'Abd-El-Krim une
inadmissible prétention que de vouloir étendre
sous une forme quelconque son autorité sur les
tribus soumises par les traités à notre pIOtedian.
A l'intérieur des frontières qui nous sont ani-
gnées, nous ne pouvons admettre entre nos pro-
tégés et nous aucun autre intermédiaire que le
Sultan. Aussi bien, à la suite des opérations
militaires du précédent été et des négociations
hivernales, l'omme de la pacification sur nos
confins n'est pas loin d'être terminée. Le pro-
chain traité ne peut que consacrer et faire re-
connaître par Abd-EJ-Krim l'ceuvre accomplie.
Mais il y a la zone espagnole. C'est de là
qu'Abd-EI-Krim tire ses principales forces.
C'est là surtout qu'il prétendait se tailler un
royaume. Quelles limites conviendra-t-il de fixer
à ses possessions ? Quelle genre d'autorité fau-
dra-t-il lui reconnaîre ? Ici encore ses préten-
tions, affirmées il y a quelques mois par le tru-
chement de M. Gordon Conning, étaient mani-
festement inadmissibles. Abd-EJ-Krim ne de-
mandait-il pas, entre autres choses, que r Es-
pagne lui abandonnât Tétouan, dont il voulait
faire sa capitale ? Il faudra qu 'il revienne à un
sentiment plus exact de la réalité et règle da-
vantage ses ambitions sur sa puissance. Mais
c'est à nos amis espagnols, plutôt qu'à nous,
qu'il appartiendra de dire ce qu'ils sont dispo-
sés à accorder et ce qu'ils se jugent en mesure
de prendre et de garder. Leurs hommes d Etat
les plus autorisés nous ont dit assez souvent leur
désir de ne pas recommencer de périlleuses
expéditions dans le dédale des montagnes pour
que nous ne puissions pas douter de leur modé-
ration et de leur sagesse. Ce n'est pas de notre
côté que leur viendront les excitations impru-
dentes. La France croit que les deux nations
devront continuer à collaborer cordialement de-
main pour l' accomplissement de la tâche dont
elles sont charsées côte à côte sur la terre ma-
rocaine. Mais il ne faut promettre que ce qu'on
peut tenir. Le jour où elle aurait la garantie
que nos possessions de l'Afrique du Nord sont
à l'abri de toute menace. l'opinion française se
déclarerait satisfaite ; on n'obtiendrait pas
d'elle que nos soldats s'en aillent guerroyer hors
de notre zone sur des territoires où nous n'avons
ni l'ambition, ni le droit de nous installer.
Aimé Berthod,
Dâputt du Jura,
ancien Sous-Secrétaire d'Etat.
A Tanger
--:--()-O--
La vie chère
Le protectorat français au Maroc a décidé
d'envoyer à Tanger MM. Achlard et Jous-
set, pour enquêter sur le coût de la vie à
Tanger, afin de tenter d'améliorer la situa-
tion difficile actuelle. 1
Le cabinet noir
Le cabinet noir continue à fonctionner
à la poste chérifienne, dans des conditions
réellement odieuses.
Un de nos confrères de la presse maro-
caine a en mains une lettre émanant d'une
des plus grosses maisons industrielles de
New-York, écrivant à son correspondant qui
se plaignait de ne pas avoir reçu une docu-
mentation demandée : « Nous savons que les
autorités postales de Tanger ouvrent les let-
tres et détournent la correspondance ».
Cette lettre est datée de New-York, du 17
lévrier 1926. Elle est donc toute récente.
Nous ne craignons pas de dire, avec notre
confrère, que ces mesures abominables doi-
vent prendre fin au plus tôt. Elles sont émi-
nemment nuisibles non seulement au bon re-
nom de notre pays, mais aux intérêts mêmes
de Tanger.
L'utile concours
Les services compétents des quatre Gou-
vernements qui ont participé à la confé-
rence nord-africaine étudient actuellement
le moyen de créer, dans toutes les provift.
ces d'Afrique du Nord, un concours de ga-
zogènes à charbon de bois.
Le concours est destiné à favoriser la
création et la construction d'appareils mo-
teurs, pouvant utiliser cpmme carburant
les ressources des régions sahariennes.
Il serait, en effet, observe justement no-
tre confrère La Dépêche Tunisienne, plus
pratique et plus facile de créer des dépôts
de bois ou de charbon de bois dans les
postes et les caravansérails du désert, que
d'y installer des dépôts d'essence.
Le moteur à charbon de bois a fait ses
preuves ; le concours organisé en Afrique
du Nord doit pouvoir faciliter la révélation
du modèle approprié aux transports et aux
voyages transsahariens.
Oesel
I MNinbInMm mmta Mttn
On se rappelle que sur les côtes du Ga-
bon on a dû prendre certaines mesures pour
diminuer l'hécatombe des baleines, il va fal-
loir agir de même sur les côtes de Terre-
Neuve en ce qui concerne les phoques, car
les chasseurs de ces animaux se livrent à
des opérations si actives qu'elles sont une
menace pour l'avenir. Un vapeur vient d'ar-
river à Saint-Jean de Terre-Neuve, portant
43.000 peaux de phoques, et il en aurait ap-
porté davantage si une voie d'eau ne l'avait
obligé à rentrer au port. La flotte de pêche
a recueilli 170.000 peaux de phoques, et la
saison de pêche ne cessera que dans un mois.
.1'
UNE ERUPTIOW AUX ILES HAWAI
Maunn Loa, le plus fameux* des volcans des
Mes HawaJ. vient d'entrer dans une période de
violente activité. L'éruption a été précédée par
des chocs atomiques et un raz de marée rot
ta côte ouest.
-* b -* 6 -
La laine nord-aîricaine
Le problème de la laine, sans
être angoissant comme celui du co-
ton, demande à être suivi de fort
près.
Il n'y a pas, en somme, menace d'une di-
sette de matière textile animale. La France,
cependant, achète bon an, mal an, t.l'étran-
ger, pour quelque deux milliards de francs
de cette matière, et ce n'est pas précisément
de nature à arranger ses affaires.
On travaille, heureusement, à les arranger,
du moins en ce qui concerne la production
lainière. Par exemple, la Chambre de Com-
merce de Tourcoing, on s'en souvient, tente
partout où apparaissent des chances de suc-
cès, aacclimater des mérinos et les résultats
obtenus à cette heure paraissent promettre la
récompense due à ses louables efforts.
Mais voici du nouveauî Une Société com-
merciale vient de se fonder. qui s'est avisée
qu'en Afrique du Nord la production lai-
nière était déjà assez importante (16.560.795
kilos, valant environ 150 millions de francs,
exportés en moyenne chaque année au cours
des derniers exercices) pour mériter une vaste
et précise organisation de vente.
Cette Société se donne pour but essentiel
d'instituer en Afrique du Nord la vente des
laines aux enchères publiques, système qui a
ses détracteurs, mais qui parait, au dire des
organisateurs, non seulement répondre aux
votux de l' c Union des négociants en laines
de Roubaix- Tourc oïng m et du « Comité cen-
tral de la laine 9, mais en outre être vu fa-
vorablement par le Gouvernement général de
tAlgérie, les Résidences générales au Maroc
et en Tunisie, enfin par les Chambres de
Commerce des principales places consultées;
notamment, par celles de Casablanca, Alger,
Tunis et S fax.
L'examen des arguments a pour et contre 9
dépasserait le cadre de cet article. Nous
pouvons cependant signaler comme des plus
valables à nos yeux cet argument qui a cours
dans le monde entier et que f ait naturellement
ressortir la Société en question : 8 Le sys.
tème des ventes publiques aux enchères,
après catalogue et exposition des lots, est
particulièrement bien adapté au commerce
lainier parce qu'il est le seul qui permette à
Vacheteur une exacte appréciation de la va-
leur du produit. La laine est certainement,!
en effet, l'une des matières premières les plus
difficiles à coter sur échantillons. »
Quant au reste, c'est-à-dire : 10 l'organi-
sation des exportations par la création de ma-
gasins pour le stockage, le classement et
l'emballage des laines; 20 le warrantage des
laines stàckÜs, ou la Société n'interviendra
que pour faire bénéficier la clientèle de ses
accords spéciaux avec les établissements de
eredit; 30 le règlement des achats sous cer-
taines garanties prises par la $ociété, tant à
l'égard de Texactitude des livraisons que de
la solvabilité des acheteurs, ce « reste » pa-
rait bien satisfaire à un besoin d'ordre et de
méthode dans l'activité commerciale, ordre et
méthode dont nos filateurs de laine, comme
les Producteurs nord-africains (indigènes en
grosse majorité), ne sauraient que bénéficier.
Ernest Haudos,
Sénateur de la Meme,
£ 9 Vice-président de la Commission
des Damnes
.11
us Mratts lied ICI III de Tunis
Les journées médicales ont remporté le
plus brillant suecès, L)e très nombreux mé-
decins français et étrangers avaient ré-
pondu, comme nous l'avons dit, à l'appel
des organisateurs, Tous les discours pro-
noncés ont mis en valeur l'importance des
travaux dus aux savants tunisiens et au
cours de cette séance une véritable ovation
a été faite à M. Charles Nicoîie, le direc-
teur de l'institut Pasteur de Tunis, organi-
sateur de ce congrès.
Les séances de travail ont été assidûment
suivies. On y a discuté les questions sui-
vantes : 1° chirurgie gastro-duodénale ; 2°
fièvre méditerranéenne ; 3° prophylaxie et
traitement de la rougeole ; 4° le trachome.
L'exposition d'hygiène adjointe au congrès
a été très fréquentée. Les congressistes ont
aussi visité les hôpitaux français, musul-
mans (Sadfki). israélite, italien, l'Institut
Pasteur, rinatfTut ArToing, les dispensâmes,
les gouttes de lait et œuvres de puéricul-
ture auxquelles Mme. Lucien Saint apporte
le concours de son dévouement, et ont
constaté que Tunis constitue un merveil-
leux centre d'étudee médicales.
8.8
L'ALGÉRIE A BRUXELLES
Le Roi des Belges, acéompagné de
M. Max, bourgmestre de Bruxelles, a visité
la Section algérienne de la « Foire Com
merciale de Bruxelles ». Réçu par les
fonctionnaires de l'Office de l'Algérie a Pa-
ris, entourés de MM. Berthoud, délégué
des exposants algériens, Cassiers, chargé
de mission par le Gouvernement G»?hérai
de l'Algérie, etc., le Roi s'est vivement in-
téressé aux produits exposés. Il a félicité
les organisateurs de l'aménagement du
stand de l'Algérie et il a également évo-
qué les souvenirs de son voyage dans la
colonie, engageant les personnalités qui
raccompagnaient à visiter les beautés tou-
l'accompa 0 j 'Algérit,,.
ristiques de l'Algérie.
TAUX DE LA ROUPIE
0
4 la date du 9 avril 1936 le taux officiel de
la roupie dnns l'Inde liait de 10 fr. 05.
l, LE «MANIEMENT MINISTÉRIEL
rfMtth NMt tttNfe « rityMire
0-0--
M. J.-L. Malvy ayant donné sa démission
de ministre de l'Intérieur, a été remplacé
hier place Beauvau par M. Jean Durand,
sénateur de l'Aude, ministre de l'Agricul-
ture, et ce dernier a pour sucesseur M. Fran-
çois Binet, député de la Creuse.
Le nouveau ministre de l'Agriculture n'est
pas un inconnu pour nos lecteurs. Il a ap-
porté à notre journal depuis quinze ans une
collaboration précieuse mais trop rare.
Né le 4 mai 1880, à Bonnat (Creuse), doc-
teur en droit, élu député de Guéret en 1908
à une élection partielle en remplacement de
M. Defumade, devenu sénateur, réélu en
1910, battu à quelques voix en 1914, il est
rentré au Parlement en 1919, et a eu son
et a eu son
mandat renouvelé en 1924. Il fut en 1910
avec M. Desrarges, qui lui donna son siège,
le parrain de la candidature de M. René Vi-
viani à Bourganeuf.
Appartenant aux plus grandes commis-
sions, notamment des Affaires étrangères et
de la Marine marchande, il* intervint rare-
ment à la tribune, mais son éloquence sobre,
uesurée, pleine de tact et de justesse, lui a
valu de légitimes succès. Les coloniaux n'ont
oublié ni sa vigoureuse critique des actes du
Gouverneur Général de Madagascar Pic-
quié, qu'il fit il y a douze ans, ni son dis-
cours, il y a dix-huit mois, dans la discus-
sion générale du budget des colonies.
Très fin, d'une intelligence aiguë, ma-
niant l'ironie sans méchanceté, François Bi-
net rendra de grands services dans lt.
Conseils du Gouvernement où la sûreté de
son jugement et son bon sens si pondéré se-
ront particulièrement utiles à 1 heure pré-
sente.
Détail à noter : à plusieurs reprises, Fran-
çoir Binet avait refusé tant à M. Painlcvé,
qu'à M. Briand, des offres de portefeuille.
Il cède cette fois-ci à l'amicale insistance
du président du Conseil.
gaiew ,-
M. Mussolini en Tripolitaine
---.0-0-
Le Contc-di-Cavour, ayant à bord M.
Mussolini, a mouillé hier à 7 heures devant
le port de Tripoli.
M. Mussolini a été salué par l'artillerie
du château et les sirènes de tous les navi-
res mouillant dans le port.
Toutes les escadrilles du camp de Mol-
laha ont survolé le Contc-di-Cavour et les
,- bâtiments qui raccompagnaient.
M. Mussolini a :débarqué au milieu des
aocUunatkxis de la foule.
Il a prononcé, cet après-midi, en présence
des membres de la colonie italienne de
Tripoli, l'allocution suivante :
- Ma visita ne constitue pas un acte rentrant
dans le cadre (le formalités administratives,
Elle veut être une affirmation de la puissance
du peuple italien.
ta. d"st;lIt\' tutus pousse vers ces rivages de
l'Afriijnc. nw-n ni personne n'arrêtera le cours
de celte destinée, que représente la volonté in-
domptable du peuple italien.
M. Mussolini est ensuite monté à cheval
et s'est rendu sur la place publique de
Tripoli Oll, s'adrcaaant à la population in-
éigène, il a dit :
- Sa Majesté le roi d'Italie vous garantit sa
protiN tion perpétuelle. Il désire que cetkî terre,
ofi se trouvent, des vestiges de l'ancienne Home,
soit l'iejie, lieureust', prospère.
Votre puisMint souverain aime profondément
votre peuple. Il m'a chargé d'apporter son sn-
lut. à cette terre perpétuellement itulienne.
Fn hydravion transportant d'Italie en
Tripolitaine les généraux Cavallero et Ron-
jani, sous-secrétaires d'Etat a la guerre et
à l'aéronautique, est descendu en pleine
mer, le 10 avril par suite d'une panne de
moteur.
,TA'S ministres ont été recueillis par un
navire maiv-hand, le MarnUisoi\ qui les a
amenés à Malte, où ils sont montés à bord
du ibateau nmiral britannique Queen-Elis* 1-
beth, en attendant que le vaisseau italien
Tif "C vint les chercher au cours de la
nuit.
Le contre-torpilleur Yiscount, parti a la
recherche de 1 hydravion, l'a retrouvé en
pleine mer. Il a pris a smn bord le person-
nel naviguant et l'appareil a été remorqué
à Calafranca.
Après quelques réparations faites dans la
matinée, l'hydravion est reparti le 11 pour
lrrpOll,
Les mesures si rigoureuses prises pen-
dant le séjour de Al. Mussolini en Tripoli-
taine "sont inutiles car un voyant arabe
très connu ii T ri 1 »-»li, Rash-l-Rir, a déclaré*
que M. Mussolini vivra encore 50 ans.
Comme le Duc il actuellement te? ans, ses
nombreux amis et ses innombrables admi-
rateurs apprendront avec plaisir qu'il at-
teindra IW ans.
8..
Tmrntt Tlltltrlle le umm au RM
---+0--
Mme Charlotte Lyses quittera Paris mercredi
t. courant pour deux mois, pour une grande
tournée en Espagne, Portugal et Afrique du
Nord. Elit" jouera ses plus éclatantes créations :
L
Blcue, etc.
SUICIDE EN MER
00
t'ni incident trafique a marqué la t,rA-
ve.rséedu paquebot Vu fil, arrivé verwlnedi du
Maroc, l'u des timoniers du bord s'est sm-
vidé dans sa cabine.
Il avait, "à l'escale de Tanger, favorisé
l'embarquement clandestin de dix travall-
leurs marocains. Au cours de la traversée,
deux des Marocains moururent, ce qui lit
découvrir la présence des passagers clan-
destins à bord. Affolé, le timonier décida
alors de se donner la mort.
La- Compagnie Occidentale
de Madagascar
Voici une Société plus connue, plus fa
cheusement connue sous le nom de l'affaire
Suberbie. Sa spécialité a été depuis sa fon-
dation déjà lointaine, non pas de mettre en
valeur le domaine qui lui a été concédé à
Madagascar, mais de se livrer à l'agio, de
spéculer de manière éhontée sur ses titres.
Ses coups de Bourse ont valu à ses diri-
geants d'abord quelque 70.000.000 de béné-
fices aux pieds humides et aussi des rela-
tions moins agréables avec la section finan-
cière du Parquet de la Seine. Ce détail, -
si c'est un détail - a son importance au mo-
ment où M. Lion Perrier est appelé à rati-
fier une décision prise par le Conseil du
Gouvernement de Madagascar il y a trots
mois.
io La Suberbie avait obtenu le 4 août 1020
une concession de 20.000 hectares de palétu-
viers, concession notifiée le 26 novembre par
Vadministration;
2° Le 26 novembre 1922, la Suberbie
n'ayant pas satisfait aux clauses de Id con-
cession, était déchue de piano. Y a-t-il eu
un premier avenantî
Õ Le 26 novembre 1924, pour les mimes
ratsons, mime effet. Là il n'y a pas eu d'ave-
nant, mais le 6 janvier 1926, soit 13 mois 1/2
après la seconde déchéance, 37 mois après
la première, le Conseil de Gouvernement re-
nouvelle une concession qui, étant deux fois
déchue, ne peut être renouvelée.
Pour quelles raitons? On dit simplement
que c'est parce que la Suberbie avait, elle,
rétrocédé contre espèces sonnantes, ses
droits périmés sur cette concession.
Nous comprenons la question posée sur
toutes ces combinaisons douteuses par l'ho-
norable M. Astier, député de l'Ardèche, à M.
Léon Perrier, dont la ratification est indis-
pensable pour donner force de loi à la déci-
sion du 6 janvier 1926k
Nul doute que M. le Ministre des Colo-
nies dont tout le monde estime la droiture,
la parfaite honnêteté et la haute probité, ne
refuse sa signature à ce tour de passe-fasse.
M. Marcel Astier httend m-ec confiance,
et il a raison.
L* Angély
L' AVIATION COLONIALE
---0.0--
Le raid espagnol
Deux aviateurs 'espagnols sont arrivés à
Bagdad le Il avril : l'un à 15 heures, l'au-
tre h 18 heures. On ignore où se trouve
le troisième le capitaine Martinez Estevez.
Congo-Bruxelles
Par suite de l'état rnairécageux du tcr-
rain d'atterrissage de Belgrade, les avia-
teurs belges n'ont pu encore décoller.
Les aviateurs danois
Le lieutenant danois llolved, poursuivant
Bon raid vers Tokio. a atterri le 10 avril il
13 h. 3t sur l'aérodrome d'lItUHi. Il vo-
uait de Bangkok, aya.nt. parcouru les 1.1W
kilomètres qui séparent les denx villes en
un peu moins de six heures.
PHILATÉLIE
Co
A la date du a ruai 192<'>, l'Agence comp-
table des timbres-poste coloniaux, 36, rue
Yaneau, Paris (7e), mettra en venté les
figurines postales suivantes :
Etablissements français dans l'Inde, tim-
bres-poste à une roupie, trois roupies et
cinq roupies.
îles ligurines, nouvellement créées par
surcharge de l'ancien timbre à 5 franco
avec oouleurs spéciales, seront vendues,
avec majoration pour change, dans les con-
ditions indiquées sur les imprimés de com-
mande que l'Agence comptable (les tim-
hres-poste coloniaux envoie gratuitement
à toute personne qui en fait la demande
accompagnée des frais d'affranchissement.
LU 0. F. et fftJL F. s .outillent
Le vapeur Fort-de-Vaulx, de la Compa-
gnie des Chargeurs Réunis, parti pour la
Côte Occidentale d'Afrique, a emporté une
chaloupe à vapeur de 36 chevaux destinée
au port de Dakar. A bord du Dtlltomey, qui
doit partir demain également pour la Côte
d'Afrique, on embarquera au Havre, deux
chalands, l'un de 16 mètres, pesant 30 ton-
nes, l'autre de 14 mètres, pesant 10 tonnes.
Ce navire chargera à La Pallice deux au-
tres chalands et deux ponts destinés à Da-
kar.
D'autre part, tous les navires de la Com-
pagnie des Chargeurs Réunis, partant pour
nos colonies d'Afrique, emportent du maté-
riel de chemin de fer, pièces de locomotives,
rails ou autres.
8..
une Ildllll. blin méritée
mis attendue.
Ce serait la médaille de sauvetage pour
Idriss Cissé qui, a Kaolack, a sauvé un ma-
telot indigent; du s/s Tliaurinus, tombé à
l'eau et entraîné par un courant violent.
Idriss Cissé a bien reçu un témoignage
officiel de satisfaction, mais comme le fait
remarquer notre confrère l'A. O. F. de Da-
kar, un bout de ruban (cela n'aurait pas
coûté plus cher) aurait été beaucoup plus
apprécié de ce héros (car c'en est un), il
aurait pu orner son boubou d'une médaille,
et tous l'auraient salué et vénéré, tandis que
son papier restera ignoré, n'ayant même au-
cune valeur pour celui qui l'a si vaillam-
ment gagné.
La médaille de sauvetage fut instituée
pour récompenser des actes de courage, elle
n'aura jamais été si bien gagnée. Pourquoi
ne pas l'avoir décernée dans ce cas ?
Il est encore temps de la décerner à ce
courageux indigène.
u un miERnu SOUDAN EN M
----<>.0-
Au cours de la campagne cotonnière 1925,
il a été égrené, dans les usines établies au
Soudan, I)X
nes de coton brut représentant environ 60 à
80 tonnes de fibre, transportées à Bobo.
Dioulasso (Haute-Yolta) et à Bouaké (Cate
d'Ivoire) et provenant des cercles de Kou-
tiala et de Sikasso. Une cinquantaine de
tonnes sorties des usines de la Haute-Volta-
ont transité par le Soudan et ne sont pas
comprises dans les chiffres indiqués et des-
sus.
La campagne cotonnière au Soudan pour
1925 peut donc être estimée approximative-
ment à 1.000 tonnes.
La répartition du tonnage égrené a été la.
suivante :
1° Association Cotonnière Coloniale (Usi-
nes à Koutiala, Ségou et San ; usines pro-
visoires à Bougouni et Sikasso), 250 tonnes ;
20 Société d'Entreprises africaines (Usines
à Bamako, Kayes et M'Pesoba), 297 tonnes ;
3" Société des Cultures de Diakandapé,
140 tonnes;
4° Etablissements Delage, à Diamou, 222
tonnes ;
50 Macina-Niger à Koulikoro, 71 tonnes.
Les rendements en fibre constatés dans les
usines de l'Association Cotonnière Coloniale
sont les suivants : San 20,00 ; Bougouni
20,21 %; Sikasso, 22,87 > Koutiala 23,1
Les renseignements fournis sur les cours
locaux des produits indiquent, pour le coton
brut, les prix suivants : Sikasso et Koutiala :
1 fr. le kilo; Bafoulabé et Xioro : 1 fr. 25;
Ségou, Bougouni, San et Mopti : 1 fr. 50;
Bamako, 1 fr. bo, et Niafunké, 2 fr.
Le coton égrené était coté 7 fr. 50 à Mopti.
-
L'Assistance Médicale
en Afrique Occidentale Française
-o--
M. le Médecin Inspecteur des troupes co-
loniales Lasnet a pris, il y a quelques mois
seulement, la direction du Service de santé
de l'Afiique Occidentale Française, et déjà.
l'œune dont il avait tracé les grandes li-
gnes pour l'ensemble de nos possessions d'ou-
tre-mer au ministère des Colonies, et dont
il a tenu à assurer l'exécution dans l'Ouest
Africain, commence à entrer dans la vote
des réalisations. Dans une très importante
et lumineuse circulaire, signée de M. le
Gouverneur Général Carde et datée du 15
février dernier, le but à atteindre par les
services d'assistance médicale indigène de
l'A. O. t. est nettement défini : développer
en qualité et en quantité les races indigènes.
Les moyens pour parvenir à ce but sont ex-
posés d une manière aussi précise : pour en-
rayer la mortalité et surtout la mortalité
infantile qui ravage ces contrées, point n'est
besoin de vastes et nombreux hôpitaux ; mais
il faut étendre les services d'hygiène et de
propjhylaxie, augmenter les tournées médica-
les et orienter les consultations en vue de
dépister les maladies transiniisibles et évi-
ter leur propagation.
ce nut et ces moyens ainsi précisés, les
instructions du 15 février passent successive-
ment en revue les différentes mesures qu'il
est nécessaire de prendre pour en assurer
l'exécution l'organisation générale des ser-
vices d'assistance, dans chacune des colo-
nies du groupe, doit comprendre : un seul
hôpital central, très complet, au chef-lieu,
pouvant recevoir en même temps Européens
et indigènes des dispensaires-maternités
dans les agglomérations a'sex importantes,
et des postes médicaux confiés à des infir-
miers dans les localités plus petites. En ou-
tre, un service mobile, comportant des tour-
nées régulières et fréquentes, doit être effec-
tué dans chaque circonscription sanitaire par
tout le personnel médical muni, dans ce but,
de moyens de transport rapides (automobiles
tt bicyclettes),
Le rôle de direction et de contrôle des
services d'assistance est assuré par los mé-
decins européens dont le nombre qui avait
beaucoup baissé après la guerre, commence
à augmenter peu à peu ; on compte actuel-
lement en A. O. F. 133 médecins tant mi.
litaires que civils : parmi ces derniers, il a
été fait appel, sous la dénomination d'hy-
giénistes adjoints, à 10 médecins russes à qui
leur diplôme ne permt-t pas d'exercer leur
art en territoire français On estime d'ail-
leurs qu'il faudrait, pour as-urer un service
normal, porter le nombre des médecins 1 200
et même 250. Les mesures prises en France
permettent d'espérer ce résultat.
L'élément d'exécution est représenté par
un personnel sanitaire, indigène qui, lors-
qu'il sera réorganisé, comprendra les ai-
des-médecins et les sages-femmes indigènes,
sortant de l'Ecole de Médecine de Dakar,
qui sont de plus en plus appréciés; des in-
ifiirmiors sanitiaires, dont il faudra surtout
I développer le rôle social ; les plus inteUi-
gents d'entre eux formeront un cadre supé-"
rieur dit cadre des CI aides de santé » ; dl'.J
infirmières visiteuses qui rempliront le mêmer
rôle que Il'; précédents \'i";.;l-vis des femmes
et seront d'utiles collaboratrices des sages-
femmes indigènes dans la protection de lVïi-
fance; enfin, les gardes -anitaires qui doi-
vent tenit la main aux mesures d'hygiène et
de salubrité dans les agglomérations urbai-
nes
L'application de ces rne-ures entraînera.
certainement des dépenses nouvelles; elles
pourront cependant être en partie convert('c:,
tout au moins dan? les colonies suffisam-
ment évoluées, par les remboursements des-
so!n< et médicaments effectués par les indi-
g?>nes Ir" plus riches qui en feront la dl-
mande.
La même circulaire envisage également
toutes les mesures d'ordre administratif qui
peuvent appuyer et renforcer l'ouvre médi-
cale .'n vue de la protection et de la régé-
nérat'on des races locales mesures d'hy-
giène alimentaire, d'hygiène infantile, d'or-
dre social et d'ordre moral auxquelles dr..
vront collaborer, en dehors du Service de
«nnté, tous les autres grands services : l'en-
«wignement, l'agriculture, los travaux pu-
blics, l'armée. L'initiative privée, cllc-mèm«$
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