Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-03-25
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 mars 1926 25 mars 1926
Description : 1926/03/25 (A27,N47). 1926/03/25 (A27,N47).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397094n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. - N. 47 LS NUMERO :$0 CENTIMES JEUDI SOIR, 25 MARS 1925,
es. nna es Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
Ui iumcutfl PUBLIÉS FA* ~LZ» ANMALBS OOUMAUS"SONT LA PBOnUtTt
UCLUOM Du loywài
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Directeurs : MARCEL RUeDEL et L..-G. THEBAULT
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O» ̃ abonna dm tmmm UilaraNBdtpMtatf Ukv^rw
La découverte de l'Atrique
11 i
La découverte de l'Afrique continue. Le
Coatinent noir s'ouvre devant l'automobile. De-
puis la première expédition Citroën, de hardis
jnqploraieurs se sont élancés à la recherche de
Moles nouvelles à travers ces immenses espaces,
siom explorés, tout au moins peu connus. Des
tMMtons diverses se sont succédées, rivalisant
d'endurance et d'audace, enchevêtrant leurs iti-
néraires et nous apportant sur cette terre ignorée
- à peu près, il y a un siècle, des renseigne-
ments utiles.
Nous sommes les premiers à rendre hom-
mage à ces hommes que ni l'inconnu, ni le dan-
ger n'effrayent, mais nous ne saurions les pla-
cer sur le même plan qu'un Barth, qu'un Caillé,
cm un de Fotrcauld, un Livinçstone tou un de
ftazza.
Les missions dont nous avons l'intention
d'entretenir nos lecteurs ont eu trois objets bien
déterminés : les unes se sont proposé d'établir
ne ou plusieurs routes reliant l' Afrique du
Nord au gone de Guinée, tandis que d'autres
fusaient la traversée du Gontinent d'ouest en
est, et que certaines, non contentes d'atteindre
le Soudan, poussaient jusqu'à l'Afrique Equa-
toriale et même jusqu'au Cap.
La première traversée du Sahara en automo-
bile a été réalisée par la première mission Ci-
troën, conduite par MM. Haardt et Audouin-
Dubreuil, qui. grâce à leurs autoschenilles,
léaitsirent à triompher des terrains les plus dif-
ficiles.
Mais certains estimaient que la route qu'ils
̃fient adoptée n'était pas la meilleure à plu-
sieurs points de vue, et pensaient qu'en se diri-
geant sans détour de CAomb-Béchar vers le
Niger, on aurait un chemin plus facile et plus
CMflt.
Cest ce problème que résolut le premier
voyage de M. Gradis qui, en cinq jours, exac-
tement 119 heures, fit le trajet de Colomb-Bé-
char à Bourem. La piste suivie apparut nette-
ment comme moins accidentée, et à tous points
de vue meilleure que celle empruntée par MM.
Haardt et Audouin-Dubreuil. Une voiture Re-
nault à six roues jumelées avait pu traverser le
Sahara à toute al live. On avait trouvé le che-
min le plus court entre l'Algérie et le Soudan,
et sui vant l'expression d'un explorateur, « le
pnd axe impérial » était découvert. Un second
voyage de M. Gradis, et dont les journaux ren-
daient compte à l'époque, confirma les conclu-
sions qu'avait suggérées le premier.
De son côté, le Résident Général de France en
Tunisie, M. Lucien Saint, se préoccupait pour
atifpnenter la sécurité du diésert, d'établir à tra-,
vers l'immense désert de sable une route qui
garnit de forcer, si c'était nécessaire, « les
écouteurs du désert ». C'est dans ce but que fut
organisée l'expédition Courtot qui se proposait
"blir la jonction de la Tunisie et du Tchad.
La route n'était pas, à vrai dire, absolument
nouvelle ; elle avait été suivie par des voya-
geas qui, depuis près de cinquante ans, s'y
étaient engagés et avaient payé de leur vie leur
tentative audacieuse. M. Courtot rencontra, en
effet, sur son chemin, le lieu où. en 1883,
avaient été assassinés par les Touaregs les
Bèrés Blancs, Richard, Morat et Pouplard,
ainsi que la pyramide de pierres brutes qui rap-
pelle l'assassinat du marquis de Morès en 1896.
Ce passé n'était pas très rassurant. Mais les
Touaregs ne constituent pas le seul danger ;
l'autre, c'est le désert lui-même avec ses ham-
mada, immenses plateaux dénudés avec leurs
loches de grès aux arêtes coupantes. On avait
adopté les voitures à chenilles qui semblaient
avoir fait leurs preuves, mais l'expérience dé-
montra la faiblesse de ce mqyen de locomotion.
A tout moment, il fallait stopper soit pour ré-
tablir les chenilles, que les cahots faisaient sau-
ter hors de leurs tambours, soit pour remplacer
lés bandes de caoutchouc cisaillées par les
des tranchantes des cailloux, de sorte
qu'après trois semaines de voyage, une seule
des six voitures restait capable de fonctionner.
Partie de Gabès le 8 janvier 1925, la cara-
vane atteignit le Niger à Bilma le 12 février,
et 11 jours plus tard, elle était sur les rives du
lac Tchad après avoir accompli une randonnée
àç 3.116 kilomètres. Le retour, à cause de la
fatigue du personnel et du mauvais état des
voitures, ne se fit pas par la même route. La
mission gagna Kotonou par Zinder, Savé, et
de là, emprunta la voie ferrée. Le 9 avril, elle
atteignit l'Atlantique : trois mois après le dé-
part de Gabès.
La voie suivie par Court ot était évidemment
inférieure à l'itinéraire adopté par Gradis ; mais
expédition n'aura pas été inutile si elle
pyinet d'accroître, grâce à l'usage de l'auto-
mobile, la sécurité du désert.
MM. Tranin et Duverne ont voulu renouve-
ler, par un itinéraire différent, l'expédition
Marchand. Mais au lieu de prendre le Congo
pour point de départ, ils opt choisi Konakry.
Ils ont réalisé la grande transversale de l'Atlan-
tique à la Mer Rouge. De la Guinée au Tchad,
le voyage ne comporta ni péripétie notable, ni
yand danger. C'est au Tchad que les difficul-
tés Commencèrent. Prenant au plus court, les
voyageurs s'engagèrent entre le lac et Fort-
Lamy dans une région inondée où, dans l'im-
possibilité de construire des radeaux, ils durent
faire tirer à travers les marécages leurs voitures
par des nètPe. Il fallut abandonner sous quatre
mètre* d'eau une des deux voitures. L'autre
atteignit, mais en pitoyable état, la terre ferme.
Il avait fallu neuf jours pour franchir 60 kilo-
mètres. A partir de Fort-Lamy, les difficultés
ne disparurent oas : tantôt ce fut le sable avec
ses dunes où l'auto patine, tant ce sont des
amas de lave qui barrent le passage. Oa avance
lentement, on met parfais trois jours pour fran-
chir un kilomètre. La chaleur est torride, 700
en plein midi, et variable ; la nuit, la tempé-
rature tombe à 10°. La traversée des montagnes
d'Abyssinie fut, elle aussi, fort pénible ; les
voyageirs firent 600 kilométras sans rencontrer
ni un être humain, ni un animal quelconque.
Enfin, le 20 février, après 75 jours de route,
ils arrivèrent à Massabuah ; le 27, ils en re-
partirent pour aller à Djibouti. Ce fut une des
parties les plus dures de la route. Les deux
voyageurs faillirent y laisser la vie. Ils y par-
vinrent, dépouillés de tout, en loques. Ils
avaient fait 6.600 kilomètres. La route d'ouest
en est est ouverte, il faut rger, et cela
ne sera pas certainement I œuvre d un seul jour.
En 1924, M. Citroën avait préparé une
grande expédition de tourisme à travers le
Sahara. Mais, pour des raisons qu'il est inutile
d'indiquer ici, l' entreprise ne réussit pas. Elle
fut abandonnée avant même qu'un premier essai
ait été tenté. Il en resta cependant quelque
chose, ce fut l'expédition Centre-Afrique. Une
mission comprenant huit voitures, montées par
dix-sept Européens sous la direction de MM.
Haardt et Audouin-Dubreuil, partit de Co-
lomb- Béchar le 28 octobre 1924, arriva à
Zinder le 1er décembre, et atteignit le lac
Tchad à Mguigmi le 14. Le 11 janvier, elle
était à Bangui, ayant franchi plus de 7.000
kilomètres. Pour la première fois, était réalisée
la liaison par automobile entre la Méditerranée,
le Niger, le Soudan et le Congo.
Après un arrêt dans cette dernière région, la
colonne se dirigea vers l'Est, traversa le Congo
belge. atteignit le lac Albert, puis le Victoria-
Nianza, et arriva à Tabora, à quelques cen-
taines de kilomètres au sud de ce dernier lac.
Là, la mission se disloqua et se divisa en quatre
groupes, afin de poursuivre aussi loin que pos-
sible l'exploration des routes d'accès du Cen-
tre de l'Afrique à la mer. Les trois premiers
groupes devaient se rejoindre à Majunga, tan-
dis que le quatrième se dirigerait vers le Cap.
Le programme fut réalisé de point en point.
Le premier groupe reconnut les sources du
Nil, contourna le formidable massif du Kilima-
Ndjaro et atteignit la mer après un voyage
d'une difficulté inoute. Le second explorait le
Tanganyka et gagnait sans trop de peine Dar-
ès-Salam. Le troisième, sous la conduite (!e
M. Haardt, longeait la rive occidentale du lac
Nvassa, traversait le Nyassaland, et. après des
efforts inouïs au milieu des montagnes, de la
forêt. de la brousse, des marécages, atteignait
Blantyre. et de là, la côte. Le quatrième groupe
Dénétrait dans la Rhodesia du Nord, traversait
le Zambèze et, à travers la Rhodesia du Sud.
le Transwaal, - la colonie du Cap, arrivait au
Cao. d où il s embarquait pour I amatave.
Un mM au sujet de l'expédition du capitaine
Delingette qui, accompagné de sa femme, par-
courut en automobile l'Afrique de la Méditer-
ranée au Cap de Bonne-Espérance. De Co-
lomb-Béchar au Niger, le capitaine Delingette
suivit l'expédition Gradis, mai s à partir de Nia-
mey, ce fut la marche tout seul, avec sa Re-
nault à six roues au milieu de la forêt et de
la brousse avec la possibilité de rencontrer
ce qui arriva plus d'une fois un couple de
lions en chasse, ou bien comme au pied du
Rouvenzori un trouoeau de buffles qui ne fu-
rent pas méchants. Delingette traversa le Congo
belge, l'Ouganda, la Rhodesia et poussa jus-
qu'au Cap. Il avait parcouru 23.000 kilomètres.
Ces expéditions ont été, à de certains mo-
ments, fort périlleuses, et l'on ne saurait trop
admirer le sanft-froid et la vaillance de ceux
qui les tont réalisées.
Grâce à elles, des routes nouvelles ont été
ouvertes, on aperçut la possibilité d'établir des
liaisons entre les différentes colonies ou entre
elles et la métropole.
Elles ont aussi concouru à augmenter notre
bagage scientifique en ce qui touche t Afrique
centrale. L'expédition Citroën se proposait
d'étudier certaines questions domine la maladie
du sommeil, la culture du coton, l'exploitation
des mines. Et nous ne tarderons pas à connaître
la valeur de son apport scientifique.
Nous n'avons parlé que des expéditions les
plus connues, mais il en est d'autres dont le
récit n'a pas défrayé la chronique des journaux
et qui n \Jnt pas été inutiles à la science. C'est
le cas de la mission Chaumei qui explora, à la
fin de 1924, la région du Logone, et y décou-
vrit des populations dont l'équipement militaire
rappelle celui des Romains.
Malgré ces efforts, il nous reste encore en
Afrique de nombreuses régions que nous ne
connaissons pas. Mais, peu à peu, grâce à de
hardis pionniers, diminue le domaine de notre
ignorance.
Le problème des communications .a reçu un
commencement de solution en ce sens que nous
connaissons un peu mieux les conditions de sa
réalisation. El ainsi se rapproche le moment où
ces pays seront rattachés plus intimement à la
vie européenne. Et c'est ce qui fait la valeur
de ces expéditions.
Henry Fontanier,
Député du CaMIII. ,e" de la
CommUrton des Ait*" ln.
IltN.. mambrt de la Commission
dos Colonie».
MALADIES EXOTIQUES
M. Jourdain, ministre des Pensions, a fait
signer par le Président de la République un
décret modUtant le guide-barème des invalidi-
tés en ce qui concerne le paludisme et les ma-
ladies exotiques. Ce décret paraîtra incessam-
ment au « Journal officiel M.
Un beau résultat
est obtenu au Sénégal
00 -
Les statistiques commerciales tfe
Vannée 1925 ne sont pas encore
établies, mais, d'ores et déjà, Von
sait que les exportations œaraemêes du Sé-
négal ont dépassé, pour cette dernière année,
le chiffre imposant de 440.000 tonnes.
Pour Vannée précédente, elles n'avaient
atteint que 315,000 tonnes. Cest donc un
accroissement de 125.000 tonnes, soit, d'une
année à Vautre, de 40 de la production.
Par rapport à la moyenne des cinq années
antérieures (1919-1923) l'atlgmentation res-
sort à 165.000 tonnes soit à 60
Sans doute s'agit-il, pour 1925, d'une ré-
colte exceptionnellement abondante. Il serait
bien téméraire par suite d'escompter pour
1926 et les années qui suivront, une progres-
sion semblable. Il est même fort possible
qu'il faille 'atlendre plusieurs années avant
d'enregistrer un tonnage supérieur ou simple-
ment aussi élevé.
N'imPorte, ce qui est incontestable et essen-
tiel, c'est que le développement de la culture
de l'arachide au Sénégal est continu et ra-
pide. De 1909 à 1913, la moyenne des expor-
tations n'était encore que de 213.000 tonnes;
de 1904 à 1908, elle n était que de 127.000
tonnes seulementt En moins de vingt ans,
en moins de quinze pottrrait-on dire, si l'on
fait abstraction des années 1914 à 1918, pen-
- dant lesquelles le commerce -- a- étë paralysé
dans nos colonies, la production a presque
fJuadruplé 1
C'est un résultat magnifique qui fait hon-
neur à la France et aux habitants du Sénégal.
On reste très loin néanmoins des Possibi-
lités de production du pays. On pourrait cal-
culer par exentple que les superficies norma-
lement utilisées pour une récolte correspon-
dant à celle de 1925 (440.000 tonnes expor-
tées, piu$40 à 50.000 tonnes conservées pour
les semences ou utilisées par les huileries lo-
cales), ne dépassent pas 600 à 700.000 hec-
tares. (L'aracltiae donne, en effet, en année
moyenne, de 700 à 800 kilos de graines à
rltectare; elle peut être cultivée indéfiniment
dans le même sol, sans addition d'engrais.)
Echelonnée le long des deux voies ferries de
la colonie, cette superficie ne représenterait
qu'un ruban de quatre kilomètres environ, à
droite et à gauche de ces moyens de commu-
nication. Et la presque totalité des terres du
Sénégal convient à la culture de la précieuse
légumineuse.
Ce serait plutôt du fait d'une main-d œu-
vre limitée que le développement de la pro-
duc/ioll fourrait subir un ralentissement.
Mais, de ce côté encore, les possibilités sont
assez grandes, étant donné l'appoint du Sou-
dall, malgré que l'arachide puisse être culti-
vée également dans celle dernière colonie,
maintenant que la voie ferrée permettra
Vévacuation des graines. 011 feut aussi en-
visager que le machinisme jouera tôt ou tard
fin rôle intéressant dans la vie économique
du Sénégal, libérant une grande partie de
la mcàn-a oeuvre employée à certains travaux
et permettant non seulement une extension
des cultures, mais encore un rendement plus
élevé. Car on sait que le cultivateur séné-
galais ne laboure pas le sol avant de semer;
il le gratte à peine, ensuite. Or, si un labour
profond, amenant à la surface des terret
maigres, ri est pas à conseiller pour l'arachide,
il est reconnu de façon péremptoire que
Vameublissement du sol est cxcessivement* fa-
vorable au développement de la plante et à
sa fructification. En sol ameubli, les pé-
riodes de sécheresse, comme il s'en produit
quelquefois au Sénégal en juin-juillet ou en
septembre, sont d'autre part beaucoup moins
à redouter et ne produisent pas les effets dé-
sastreux qu'elles causent en terrain simple-
ment sarclé.
Il y a donc de belles perspectives au Sé-
négal au point de 'lJUt' de la production de
l'arachide et Von peut entrevoir le moment
très prochain où la colonie fournira à la Mé-
tropole toutes les quantités de graines dont
celle-ci a besoin, tout en continuant, à expé-
dier sur l'étranger un tonnage très appré-
ciable.
Edouard Néron,
Sénateur de la liuulc-Loire,
Vice-présidcut de la Commission
des Douanes.
L'AVIATION COLONIALE
–(H»
Bruxelles-Congo
Les aviateurs belges qui avaient quitté
Bruxelles le 9 mars sont arrivés à Léopold-
ville le 21 ayant franchi en sept étapes
8.845 kilomèlres. Rappelons que c'est sur
un avion français Breguet, moteur Hispa-
no-Suiza, que le raid a été accompli.
A la suite de ce brillant exploit, le roi a
décidé de décerner à Médactes la croix d'of-
ficier de l'Ordlre Royal du Uon ; à Verhae-
gen, la croix de chevalier du même ordre,
et à çoppens, celle de chevalier de l'Ordre
de Jd.
Les aviateurs danois
On mande d'Alep que l'aviateur danois
Bodwed est arrivé hier, à Alep, à 5 h. 30,
venant d'Eski-Cheir, après un vol de 568
mililes en quatre heures et demie par temps
brumeux.
Du Caire au Oap
Izs quatre avions anglais qui tentent le
raid le Caire-le-Cap sont arrivés le 23 mars
à Broken Hill (RbOdésie du Notd).
M KMtMXM m n cmmmi mmitiH
lu mouw
0
Pnrvni les lavoirs réitérées
- il des trlJllirS
Le 24 décembre 1919, la Oxnpayiie Occi-
dentale de Madagascar en raison de ses coups
de filets éhontés aux pieds humides de la
80une seul travail qu'elle ait réalisé avec
profit depuis sa constitution obtenait en vertu
d'tsie convention en bonne et due forme avec
le gouvernement général de Madagascar une
concession de 20.000 hectares, à choisir par
elle dans un vaste périmètre. Les terrains choi-
sis, délimités, concédés, la Compagnie Occi-
dentale de Madagascar avait deux ans et demi,
à partir du jour où la convention devint défini-
tive, pour installer sur la concession 300.000
francs de matériel, nécessaire à l'exploitation
et ensuite pour produire annuellement un mini-
mum de 1.000 tonnes d'extraits tannants.
Mais en fait d'extraits tannants ou tannés, il
n'y a eu que les poires juteuses, sollicitées par
les prospectus alléchants de bénéfices mirobo-
lants et les coups de Bourse ont succédé aux
coups de Bourse.
Quant aux palétuviers et aux extraits tan-
nants, ah ! le bon billet.
Le 26 novembre 1922, tout était encore
en friche.
La déchéance aurait dû être prononcée à
l'expiration du premier délai, c'est-à-dire le
26 novembre 1922. Il n'en a rien été fait.
L'intention de la Compagnie Occidentale de
Madagascar n'était pas d'exploiter un nombtto
d'hectares de terres à palétuviers, mais d'ap-
porter à ses actionnaires, qui après 25 ans de
déficit réclamaient une pâture, une concession
qui pouvait valoriser leur actif. La preuve en
est donnée par un administrateur de la Société
faisant fonction de président du Conseil d'admi-
nistration, M. Javet, dans une lettre qu'il a
écrite le 19 octobre 1925 à M. G. Angoul-
vant. dans laquelle il spécifie nettement que
cette concession n'avait à ses yeux aucune va-
leur et qu'elle n'avait été demandée par le co-
lonel Bouliol à la colonie que pour calmer les
actionnaires, « pour leur apporter quelque
chose )>.
Il n y a pas eu d avenant otnciel pour renou-
volpt ce délai à partir du 26 nbvembre 1922.
Il n'y a eu, d' après les dires de M. Guédès,
ex-administrateur de la Compagnie Occidentale
de Madagascar à Tananarive, aucune prolonga-
tion de ce délai deux ans après, c'est-à-dire au
26 novembre 1924. et en admettant qu'il y ait
eu un avenant de deux années supplémentaires,
aucune des clauses des charges et conditions
citées plus haut, n'a été remplie par la Compa-
gnie Occidentale de Madagascar.
D' après le Cahier des Charges, la conces-
sion était donc périmée. 11 ne s agissait, p vir
oue la déchéance soit parfaite. que d'une noti-
fication officielle. Cette notification officielle
n'a pas été faite.
Et à la date du 27 juin 1925, la Compagnie
Occidentale de Madagascar demandait un
nouveau délai de deux ans, qui lui a été ac.
cordé par le Conseil d'administration de la Co-
lonie, par un avenant en date du 6 janvier
1926, c'est Vraiment inimaginable ! Voilà des
gens qui ne font rien de ce qu'ils doivent faire,
qui ont une réputation plus que discutée et les
faveurs administratives tombent sur eux avec
une abondance et une prévenance tout à fait
sineulière.
Et cependant, il v a eu carence de notifica-
tion, une première fois, en 1922, une seconde
fois en 1924. et la colonie accorde illégalement
à une Société qui a fait ainsi de l'obstruction
une concession qui est périmée deux fois en
t'esoace de 3 ans.
Et si nous voyons bien nous le dirons de-
main - dans quel - but toute cette opération a
été montée, nous comprenons quels sont les mo-
tifs secrets oui nnt pu pousser le Conseil d ad-
ministraton de la colonie à commettre l'illéga-
lité du 6 janvier dernier.
L'Angély
A la Coflunissidfl de l'Algérie,
des Coloaies et des Protectorats
-oca
La Commission dl' \gl'ri(' et des Colo-
nies dans sa séance dr ee jour :
1° A ailoplé après discussion et sur le
rapport do M. ItonN-lMeissincng, le projet
de
révision de la propriété foncière en Algé-
rie;
Elle a examiné la proposition de loi
d(wM. Morinaud, relative A la réorganisa-
tion des assemblées algériennes et de l'ad-
ministration de l'Algérie.
Sur le rapport do M. Koux-Frcissineng,olle
a décidé de disjoindre la première partie
concernant le mode 'd'action de la consti-
tution des assemblées algériennes, qui peut
(tonner lieu a de très longues discussions.
Et de procéder, au contraire, dans le plus
bref délai, à l'examen de la deuxième par-
He offrant un caractère particulier d'ur-
gence qui est relative à l'extension des
pouvoirs de ces assemblées et du Gouver-
neur, en certaines matières, notamment
en celle de travaux publics.
M. RouX"-FrpiinènA a été; chargé de t.:')''
à une très prochaine séance, un rapport
firéparatoiire qui servira. de base ?i la dis-
cussion définitive.
EN TEUPOUTAINE
Le voyage de M. Mussolini en Tripoli-
laine qui avait été retardé aura lieu le 8
avril prochain. a-
La Mima lord - Africaine
CH)
Les chefs des gouvernements réunis le
23 mars, à 10 heures, ont entendu d'abord
les rapports des chefs des cabinets mili-
taires qui ont exposé sommairement les ré-
sultats des travaux de la cinquième com-
mission. Ils ont examiné ensuite certaines
résolutions adoptées la veille par les com-
missions. La séance a été levée à midi.
A 15 heures, la commission des travaux
puolics a soumis à la conférence ses propo-
sitions sur les questions portées à son or-
dre du jour. Après examen, les chefs des
gouvernements ont adopté des résolutions
relatives amx chemins de fer, à la liaison
télégraphique et téléphonique, aux rela-
tions maritimes, commerciales entre le
Maroc et l'Afrique occidentale françaisc, à
la situation de l'industrie des phosphates
de chaux, à la navigation aérienne, aux
communications et transmissions radio-té-
légraphiques pour la protection de la na-
vigation aérienne et pour la météorologie,
il la liaison des services météorologiques.
La oonférence a poursuivi activement ses
travaux pendant toute la journée d'hier.
Elle a émis un certain nombre de vœux en
ce qui concerne les questions sanitaires, la
police, renseignement professionnel et les
rapports intellectuels et scientifiques entre
les trois Etats de l'Afrique du Nord. Elle a
adopté en outre le principe de création de
voiea ferrées nouvelles entre l'Algérie et la
Tunisie.
Les travaux de la conférence ont pris fin
hier soir et ont été suivis d'une grande ré-
caption officielle à la Résidence Générale.
Pologne et Tunisie
Une délégation de parlementaires polonais
se rendant en Tunisiel sur l'invitation de la
Société agricole tunisienne et de la Société
d'émigration française, vient d'arriver a
Paris. vient d'arr i vf-r -,' t
Les délégués procèdent à une enquête sur
les moyens de resserrer les relations écono-
miques entre 14 Pologne, la Tunisie, l'Algé-
rie et le Maroc.
8.--- -
Le budget local de la Mauritanie
pour l'alnll 1821
00 --
Le budget local de la colonie de la Mau-
ritanie, pour l'exercice 1926, est arrêté, en
recettes et en dépenses, à la somme de
8.409.100 francs, présentant une augmenta-
tion de 2.008.669 francs par rapport au bud-
get de l'exercice précédent.
Etant donnée la situation particulière de
la colonie qui constitue, au premier chef,
une marche militaire vis-à-vis du Sénégal, y
a paru plus simple, cette année, de grouper
dans un chapitre spécial du budget, toutes
les dépenses afférentes aux forces de police
des confins sahariens qui figuraient jusqu'à
présent dans divers chapitres et qui s'élèvent
pour 1926 à un total de 2.920.000 francs
dont 190.000 francs doivent Stre remboursés
par le budget colonial au titre de dépenses
militaires. Le surplus, soit 2.7*0.000 francs,
est entièrement couvert par une subvention du
budget général qui reconnaît ainsi leur ca-
ractère de dépenses de souveraineté.
Malgré cet appoint important, la Mauri-
tanie ne parvient pas à assurer, avec ses res-
sources propres, l'équilibre de son budget, le
Gouvernement Général lui vient encore en
nide au moyen d'une autre subvention de
904.000 francs destinée à remédier à l'in-
suffisance des recettes ordinaires. Il résulte
de ces chiffres que, pour un budget de dé-
penses de 8.409.100 francs, les ressources
spéciales de la colonie ne sont que de
4.585.000 francs provenant principalement
des divers impôts : capitation. impôt per-
sonnel, achour, patentes et taxe additionnelle.
licences, zekkat, taxe sur le bétail des popu-
lations noires. Les taux de ces impôts n'ont
été que très faiblement relevés cette année.
Le budget de la Mauritanie, toujours en
raison du caractère particulier de la colonie,
est surtout un budget de personnel ; en de-
hors des dépenses de forces de police
des confins sahariens indiquées ci-dt\ssus,
3.180.055 francs sont prévus pour le paie-
ment des soldes des fonctionnaires et
2-27.v598 francs seulement pour les dépenses
de matériel et de mise en valeur.
Ces dernières comprennent quelques dé-
penses de travaux publics (construction d'un
marché à Rosso. de résidences à Méderdra et
Aleg) et la continuation des travaux de bar-
rage dans le Tagant en vue de l'irrigation
de cette région ; un crédit spécial est égale-
ment prévu pour les essais de croisement de
mérinos du Cap et de chèvres angoras avec
des races locales. La Mauritanie a, en effet.
reçu, lors du dernier em'oi de la Chambre
de Commerce de Toureoiivi. io mérinos c-t
chèvres angoras d'Afrique dit Sud et une ber-
gerie va être pr«xhainement installée dans i.i
colonie en vue des essais à poursuivre.
Les taxes téléphoniques au Sénégal
---().()--
I.e Journal Offieirt th? VA. O. F. publie
dans son numéro du 20 février le tarif (lez
taxes téléphoniques en vigueur au Sénégal,
pour les communications sur la ligne ré-
cemment établie, entre Dakar et Siint-
Louis.
Pour 25 kilomètres et au-dessous, 1 t"r. ;
jusqu'à 50 kilomètres, t fr. 30; jusqu'à 100
kilomètres, 2 fr. ; au-dessus de ion kdoml-
trC'!t, t fr. par 100 kilomMrcs ou fraction
de 100 kilomètres.
Pour vivre à bon marché
00
Pour la somme dérisoire de zontt-cinj,
francs, Mme Labarthe, gérailte du restau-
rant de Lomé, distribue aux pa9688 r
io Un petit déjeuner (café au laft ou cho-
colat, pain comprrs).
20 Un déjeuner ; un hors-d'eruvre, une
entrée (œufs, poisson ou ragoût), un plat
de légumes, un rôti avec garniture, un des-
sert, café et une demi-bouteille de vin.
30 Un dîner : un potage, un plat (oeufs
ou légumes), un rôti, un dessert, thé ou Ó-
tronnelle et une demi-bouteille de vin.
Un repas isolé est tarifé au prix de 15 fr. ;
un petit déjeuner : 5 fr.
Et c'est à M. le Gouverneur Bonnecar-
rère que les voyaems de la Côte Occiden-
tale d'Afrique doivent de pouvoir pendant
l'escale de Lomé, vivre à bon compte et
copieusement. -
Le U. du logo qui nous donne cette
bonne bouvelfle, ajoute qu'une subvention
annuelle est accordée à Mme Labarthe pour
assurer le bon fonctionnement de cette en-
treprise.
Il in'existe certainement pas à la Côte
d'Afrique de restaurant à prix plus abor-
dables, sauf peut-être à la Côte d'Ivoire où
l'Hôtel de France à Grand-Bassam, vous
assure pour 40 francs un gîte confortable
et une table abondante.
A travers l'Afrique
La mission sidr-carislr. Dakar-Tchad est
arrivée à Saii sur La. branche orientait! de la
Boude du Niger le 24 mars. MM. les admi-
nistrateiirs lieftleu, commandant te cercle
de Tada M (îounna et Sormn, commandant
à Su 1/ ont facilité de beaucoup la demifhre
étape rendue trts dure par suite de la crue
du \iger. mission est partie le lende-
main pour Zinder rNi(ln;.
(Par dépéche.)
Un succès de M. Varenne
La mesure prise par le Gouverneui Général
pour autoriser l' accession des indigènes indb-
chinois aux emplois publics, provoque de nom-
breux témoignages de satisfaction. L Associa-
tion amicale du Personnel indigène du Gouver-
nement Général et le Bureau de la Chambre
Consultative indigène du Tonkin, notamment
sont venus, avec leur président, exprimer la re-
connaissance de la population annamite tout en-
tière pour cette mesure libérale qui a eu chez
les indigènes un écho profond dans toutes k»
parties de l' opinion.
.*•«»
Menées antifrançaises à Saigon
0
Le journal « Impartial » ayant signalé une
réunion antifrançaise organisée en manière
de protestation contre l'expulsion d'un su ]tt
annamite ordonnée far le Gouvernement foitr
plusieurs raisons, et ayant en outre donné la
traduction des tracts distribués à cette occa-
sion, le journal « 1,'Opinion n, dans une let-
tre ouverte adressée ait procureur général,
demande des poursuites contre les auteurs 48
ce tract qui « fait appel à la violence et au
crime ».
L' (C Impartial n annonce qu'une associa-
tion nouvellement créée, dite le Jeune An.
nain, préparerait une manifestation dans Et*,
même esprit et qu'il organise une ccrntre-ma-
nifestation éventuelle.
Le maire de Saison vient ,le prendre un ar-
rêté interdisant toutes les manifestations sur:
la voie publique.
(Par dépèche.)
Le cours du riz
---()-o---
SAIGON
(Les l.OH) kilos en f/iiisti'es)
l\i7, iv 1 ;'>5 0/0 brisures 107 70
Ri/. n° :? M 0/0 brisures 103 20
Riz 11° 2 50 O/0 brisures, - , - 97 20
Bl"isll.l"' n° t et ::? .., - - - - , - 82 50
Brisures :n° ; et 4 .,. 71 »
Farines 20 80
Paddy Vinh-Long 58 50
Paddy fi-o-Cong 61 n
Paddv Baixau 59,50
Paddy Bac-Lieu (>1 'KV
Coprah (les 1<<0 kilos) 17 /5»
(Par dépêche tndopacifi.)
CMnins de 1er de rinMine et lu Yiuan
0
Par arrêté dn minislre des lUî-'oniea en
date du mars l'.t^ii. M. ('.line.hard (Emile),
sous-dinu îeur l'administration eentrale
du ininislèie des Colonies, admis faire
valoir ses droits à la retraite, a étt> nommé,
ijx»ur compter du l"r juin l'.W> et jusqu'au 1»-
septembre P.V2S, I:\)l)mliétil" du Gouverne-
'let3 rhe-.
ment près la 1 .ompy.enie l'ratieaiso des che-
mins de fer de l'iudoeliine < t du Yunn&n,
en î-i-nipiae.'iiien' Je M. h'-marlial, sous-dt-
reel'-nr honoraire .ni ministère des Colo-
nies. t".q Cnlo-.
< t –1 V
La 11 Puce de mer h
-).o -
On mande <1.- Marseille ojuW lord lil
son hydro-fflisseur. surnomme la <1 PueoMer n, l'inventeur de (îas'MiKo a fait un es-
sai de 'P oenres en 'pleine mer, quittant
Port-de-lion •. ;i <) h. ir> et venant anmrre.r
son appareil au vieux por' de Marseille
11 h. salue par de nombreux eanols .m-
fomohiles. attendant son passage.
Il .l irait atteint une vitesse notaire do
lOo kilomètres. Les essais lui ont paru sa-
tifCtinnt. t-ar l'appareil eonserva 'Imj()nr
la 1 eabr.ie en évoluant
sur les vagues, dont la plus forte avait
trois mètres de ereuw l.e fait a éM enre-
gistré par un procès-verbal établi par
es. nna es Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
Ui iumcutfl PUBLIÉS FA* ~LZ» ANMALBS OOUMAUS"SONT LA PBOnUtTt
UCLUOM Du loywài
W-.
- - - ---
Directeurs : MARCEL RUeDEL et L..-G. THEBAULT
!
tééMiM a âiMMratfM 1 34, Rut du M«nt-Thaborf PARIS-1* iradom ; LOUftI 19-17
Un » I Mil 8 MII
.'l''Tf' Franc*
O» ̃ abonna dm tmmm UilaraNBdtpMtatf Ukv^rw
La découverte de l'Atrique
11 i
La découverte de l'Afrique continue. Le
Coatinent noir s'ouvre devant l'automobile. De-
puis la première expédition Citroën, de hardis
jnqploraieurs se sont élancés à la recherche de
Moles nouvelles à travers ces immenses espaces,
siom explorés, tout au moins peu connus. Des
tMMtons diverses se sont succédées, rivalisant
d'endurance et d'audace, enchevêtrant leurs iti-
néraires et nous apportant sur cette terre ignorée
- à peu près, il y a un siècle, des renseigne-
ments utiles.
Nous sommes les premiers à rendre hom-
mage à ces hommes que ni l'inconnu, ni le dan-
ger n'effrayent, mais nous ne saurions les pla-
cer sur le même plan qu'un Barth, qu'un Caillé,
cm un de Fotrcauld, un Livinçstone tou un de
ftazza.
Les missions dont nous avons l'intention
d'entretenir nos lecteurs ont eu trois objets bien
déterminés : les unes se sont proposé d'établir
ne ou plusieurs routes reliant l' Afrique du
Nord au gone de Guinée, tandis que d'autres
fusaient la traversée du Gontinent d'ouest en
est, et que certaines, non contentes d'atteindre
le Soudan, poussaient jusqu'à l'Afrique Equa-
toriale et même jusqu'au Cap.
La première traversée du Sahara en automo-
bile a été réalisée par la première mission Ci-
troën, conduite par MM. Haardt et Audouin-
Dubreuil, qui. grâce à leurs autoschenilles,
léaitsirent à triompher des terrains les plus dif-
ficiles.
Mais certains estimaient que la route qu'ils
̃fient adoptée n'était pas la meilleure à plu-
sieurs points de vue, et pensaient qu'en se diri-
geant sans détour de CAomb-Béchar vers le
Niger, on aurait un chemin plus facile et plus
CMflt.
Cest ce problème que résolut le premier
voyage de M. Gradis qui, en cinq jours, exac-
tement 119 heures, fit le trajet de Colomb-Bé-
char à Bourem. La piste suivie apparut nette-
ment comme moins accidentée, et à tous points
de vue meilleure que celle empruntée par MM.
Haardt et Audouin-Dubreuil. Une voiture Re-
nault à six roues jumelées avait pu traverser le
Sahara à toute al live. On avait trouvé le che-
min le plus court entre l'Algérie et le Soudan,
et sui vant l'expression d'un explorateur, « le
pnd axe impérial » était découvert. Un second
voyage de M. Gradis, et dont les journaux ren-
daient compte à l'époque, confirma les conclu-
sions qu'avait suggérées le premier.
De son côté, le Résident Général de France en
Tunisie, M. Lucien Saint, se préoccupait pour
atifpnenter la sécurité du diésert, d'établir à tra-,
vers l'immense désert de sable une route qui
garnit de forcer, si c'était nécessaire, « les
écouteurs du désert ». C'est dans ce but que fut
organisée l'expédition Courtot qui se proposait
"blir la jonction de la Tunisie et du Tchad.
La route n'était pas, à vrai dire, absolument
nouvelle ; elle avait été suivie par des voya-
geas qui, depuis près de cinquante ans, s'y
étaient engagés et avaient payé de leur vie leur
tentative audacieuse. M. Courtot rencontra, en
effet, sur son chemin, le lieu où. en 1883,
avaient été assassinés par les Touaregs les
Bèrés Blancs, Richard, Morat et Pouplard,
ainsi que la pyramide de pierres brutes qui rap-
pelle l'assassinat du marquis de Morès en 1896.
Ce passé n'était pas très rassurant. Mais les
Touaregs ne constituent pas le seul danger ;
l'autre, c'est le désert lui-même avec ses ham-
mada, immenses plateaux dénudés avec leurs
loches de grès aux arêtes coupantes. On avait
adopté les voitures à chenilles qui semblaient
avoir fait leurs preuves, mais l'expérience dé-
montra la faiblesse de ce mqyen de locomotion.
A tout moment, il fallait stopper soit pour ré-
tablir les chenilles, que les cahots faisaient sau-
ter hors de leurs tambours, soit pour remplacer
lés bandes de caoutchouc cisaillées par les
des tranchantes des cailloux, de sorte
qu'après trois semaines de voyage, une seule
des six voitures restait capable de fonctionner.
Partie de Gabès le 8 janvier 1925, la cara-
vane atteignit le Niger à Bilma le 12 février,
et 11 jours plus tard, elle était sur les rives du
lac Tchad après avoir accompli une randonnée
àç 3.116 kilomètres. Le retour, à cause de la
fatigue du personnel et du mauvais état des
voitures, ne se fit pas par la même route. La
mission gagna Kotonou par Zinder, Savé, et
de là, emprunta la voie ferrée. Le 9 avril, elle
atteignit l'Atlantique : trois mois après le dé-
part de Gabès.
La voie suivie par Court ot était évidemment
inférieure à l'itinéraire adopté par Gradis ; mais
expédition n'aura pas été inutile si elle
pyinet d'accroître, grâce à l'usage de l'auto-
mobile, la sécurité du désert.
MM. Tranin et Duverne ont voulu renouve-
ler, par un itinéraire différent, l'expédition
Marchand. Mais au lieu de prendre le Congo
pour point de départ, ils opt choisi Konakry.
Ils ont réalisé la grande transversale de l'Atlan-
tique à la Mer Rouge. De la Guinée au Tchad,
le voyage ne comporta ni péripétie notable, ni
yand danger. C'est au Tchad que les difficul-
tés Commencèrent. Prenant au plus court, les
voyageurs s'engagèrent entre le lac et Fort-
Lamy dans une région inondée où, dans l'im-
possibilité de construire des radeaux, ils durent
faire tirer à travers les marécages leurs voitures
par des nètPe. Il fallut abandonner sous quatre
mètre* d'eau une des deux voitures. L'autre
atteignit, mais en pitoyable état, la terre ferme.
Il avait fallu neuf jours pour franchir 60 kilo-
mètres. A partir de Fort-Lamy, les difficultés
ne disparurent oas : tantôt ce fut le sable avec
ses dunes où l'auto patine, tant ce sont des
amas de lave qui barrent le passage. Oa avance
lentement, on met parfais trois jours pour fran-
chir un kilomètre. La chaleur est torride, 700
en plein midi, et variable ; la nuit, la tempé-
rature tombe à 10°. La traversée des montagnes
d'Abyssinie fut, elle aussi, fort pénible ; les
voyageirs firent 600 kilométras sans rencontrer
ni un être humain, ni un animal quelconque.
Enfin, le 20 février, après 75 jours de route,
ils arrivèrent à Massabuah ; le 27, ils en re-
partirent pour aller à Djibouti. Ce fut une des
parties les plus dures de la route. Les deux
voyageurs faillirent y laisser la vie. Ils y par-
vinrent, dépouillés de tout, en loques. Ils
avaient fait 6.600 kilomètres. La route d'ouest
en est est ouverte, il faut rger, et cela
ne sera pas certainement I œuvre d un seul jour.
En 1924, M. Citroën avait préparé une
grande expédition de tourisme à travers le
Sahara. Mais, pour des raisons qu'il est inutile
d'indiquer ici, l' entreprise ne réussit pas. Elle
fut abandonnée avant même qu'un premier essai
ait été tenté. Il en resta cependant quelque
chose, ce fut l'expédition Centre-Afrique. Une
mission comprenant huit voitures, montées par
dix-sept Européens sous la direction de MM.
Haardt et Audouin-Dubreuil, partit de Co-
lomb- Béchar le 28 octobre 1924, arriva à
Zinder le 1er décembre, et atteignit le lac
Tchad à Mguigmi le 14. Le 11 janvier, elle
était à Bangui, ayant franchi plus de 7.000
kilomètres. Pour la première fois, était réalisée
la liaison par automobile entre la Méditerranée,
le Niger, le Soudan et le Congo.
Après un arrêt dans cette dernière région, la
colonne se dirigea vers l'Est, traversa le Congo
belge. atteignit le lac Albert, puis le Victoria-
Nianza, et arriva à Tabora, à quelques cen-
taines de kilomètres au sud de ce dernier lac.
Là, la mission se disloqua et se divisa en quatre
groupes, afin de poursuivre aussi loin que pos-
sible l'exploration des routes d'accès du Cen-
tre de l'Afrique à la mer. Les trois premiers
groupes devaient se rejoindre à Majunga, tan-
dis que le quatrième se dirigerait vers le Cap.
Le programme fut réalisé de point en point.
Le premier groupe reconnut les sources du
Nil, contourna le formidable massif du Kilima-
Ndjaro et atteignit la mer après un voyage
d'une difficulté inoute. Le second explorait le
Tanganyka et gagnait sans trop de peine Dar-
ès-Salam. Le troisième, sous la conduite (!e
M. Haardt, longeait la rive occidentale du lac
Nvassa, traversait le Nyassaland, et. après des
efforts inouïs au milieu des montagnes, de la
forêt. de la brousse, des marécages, atteignait
Blantyre. et de là, la côte. Le quatrième groupe
Dénétrait dans la Rhodesia du Nord, traversait
le Zambèze et, à travers la Rhodesia du Sud.
le Transwaal, - la colonie du Cap, arrivait au
Cao. d où il s embarquait pour I amatave.
Un mM au sujet de l'expédition du capitaine
Delingette qui, accompagné de sa femme, par-
courut en automobile l'Afrique de la Méditer-
ranée au Cap de Bonne-Espérance. De Co-
lomb-Béchar au Niger, le capitaine Delingette
suivit l'expédition Gradis, mai s à partir de Nia-
mey, ce fut la marche tout seul, avec sa Re-
nault à six roues au milieu de la forêt et de
la brousse avec la possibilité de rencontrer
ce qui arriva plus d'une fois un couple de
lions en chasse, ou bien comme au pied du
Rouvenzori un trouoeau de buffles qui ne fu-
rent pas méchants. Delingette traversa le Congo
belge, l'Ouganda, la Rhodesia et poussa jus-
qu'au Cap. Il avait parcouru 23.000 kilomètres.
Ces expéditions ont été, à de certains mo-
ments, fort périlleuses, et l'on ne saurait trop
admirer le sanft-froid et la vaillance de ceux
qui les tont réalisées.
Grâce à elles, des routes nouvelles ont été
ouvertes, on aperçut la possibilité d'établir des
liaisons entre les différentes colonies ou entre
elles et la métropole.
Elles ont aussi concouru à augmenter notre
bagage scientifique en ce qui touche t Afrique
centrale. L'expédition Citroën se proposait
d'étudier certaines questions domine la maladie
du sommeil, la culture du coton, l'exploitation
des mines. Et nous ne tarderons pas à connaître
la valeur de son apport scientifique.
Nous n'avons parlé que des expéditions les
plus connues, mais il en est d'autres dont le
récit n'a pas défrayé la chronique des journaux
et qui n \Jnt pas été inutiles à la science. C'est
le cas de la mission Chaumei qui explora, à la
fin de 1924, la région du Logone, et y décou-
vrit des populations dont l'équipement militaire
rappelle celui des Romains.
Malgré ces efforts, il nous reste encore en
Afrique de nombreuses régions que nous ne
connaissons pas. Mais, peu à peu, grâce à de
hardis pionniers, diminue le domaine de notre
ignorance.
Le problème des communications .a reçu un
commencement de solution en ce sens que nous
connaissons un peu mieux les conditions de sa
réalisation. El ainsi se rapproche le moment où
ces pays seront rattachés plus intimement à la
vie européenne. Et c'est ce qui fait la valeur
de ces expéditions.
Henry Fontanier,
Député du CaMIII. ,e" de la
CommUrton des Ait*" ln.
IltN.. mambrt de la Commission
dos Colonie».
MALADIES EXOTIQUES
M. Jourdain, ministre des Pensions, a fait
signer par le Président de la République un
décret modUtant le guide-barème des invalidi-
tés en ce qui concerne le paludisme et les ma-
ladies exotiques. Ce décret paraîtra incessam-
ment au « Journal officiel M.
Un beau résultat
est obtenu au Sénégal
00 -
Les statistiques commerciales tfe
Vannée 1925 ne sont pas encore
établies, mais, d'ores et déjà, Von
sait que les exportations œaraemêes du Sé-
négal ont dépassé, pour cette dernière année,
le chiffre imposant de 440.000 tonnes.
Pour Vannée précédente, elles n'avaient
atteint que 315,000 tonnes. Cest donc un
accroissement de 125.000 tonnes, soit, d'une
année à Vautre, de 40 de la production.
Par rapport à la moyenne des cinq années
antérieures (1919-1923) l'atlgmentation res-
sort à 165.000 tonnes soit à 60
Sans doute s'agit-il, pour 1925, d'une ré-
colte exceptionnellement abondante. Il serait
bien téméraire par suite d'escompter pour
1926 et les années qui suivront, une progres-
sion semblable. Il est même fort possible
qu'il faille 'atlendre plusieurs années avant
d'enregistrer un tonnage supérieur ou simple-
ment aussi élevé.
N'imPorte, ce qui est incontestable et essen-
tiel, c'est que le développement de la culture
de l'arachide au Sénégal est continu et ra-
pide. De 1909 à 1913, la moyenne des expor-
tations n'était encore que de 213.000 tonnes;
de 1904 à 1908, elle n était que de 127.000
tonnes seulementt En moins de vingt ans,
en moins de quinze pottrrait-on dire, si l'on
fait abstraction des années 1914 à 1918, pen-
- dant lesquelles le commerce -- a- étë paralysé
dans nos colonies, la production a presque
fJuadruplé 1
C'est un résultat magnifique qui fait hon-
neur à la France et aux habitants du Sénégal.
On reste très loin néanmoins des Possibi-
lités de production du pays. On pourrait cal-
culer par exentple que les superficies norma-
lement utilisées pour une récolte correspon-
dant à celle de 1925 (440.000 tonnes expor-
tées, piu$40 à 50.000 tonnes conservées pour
les semences ou utilisées par les huileries lo-
cales), ne dépassent pas 600 à 700.000 hec-
tares. (L'aracltiae donne, en effet, en année
moyenne, de 700 à 800 kilos de graines à
rltectare; elle peut être cultivée indéfiniment
dans le même sol, sans addition d'engrais.)
Echelonnée le long des deux voies ferries de
la colonie, cette superficie ne représenterait
qu'un ruban de quatre kilomètres environ, à
droite et à gauche de ces moyens de commu-
nication. Et la presque totalité des terres du
Sénégal convient à la culture de la précieuse
légumineuse.
Ce serait plutôt du fait d'une main-d œu-
vre limitée que le développement de la pro-
duc/ioll fourrait subir un ralentissement.
Mais, de ce côté encore, les possibilités sont
assez grandes, étant donné l'appoint du Sou-
dall, malgré que l'arachide puisse être culti-
vée également dans celle dernière colonie,
maintenant que la voie ferrée permettra
Vévacuation des graines. 011 feut aussi en-
visager que le machinisme jouera tôt ou tard
fin rôle intéressant dans la vie économique
du Sénégal, libérant une grande partie de
la mcàn-a oeuvre employée à certains travaux
et permettant non seulement une extension
des cultures, mais encore un rendement plus
élevé. Car on sait que le cultivateur séné-
galais ne laboure pas le sol avant de semer;
il le gratte à peine, ensuite. Or, si un labour
profond, amenant à la surface des terret
maigres, ri est pas à conseiller pour l'arachide,
il est reconnu de façon péremptoire que
Vameublissement du sol est cxcessivement* fa-
vorable au développement de la plante et à
sa fructification. En sol ameubli, les pé-
riodes de sécheresse, comme il s'en produit
quelquefois au Sénégal en juin-juillet ou en
septembre, sont d'autre part beaucoup moins
à redouter et ne produisent pas les effets dé-
sastreux qu'elles causent en terrain simple-
ment sarclé.
Il y a donc de belles perspectives au Sé-
négal au point de 'lJUt' de la production de
l'arachide et Von peut entrevoir le moment
très prochain où la colonie fournira à la Mé-
tropole toutes les quantités de graines dont
celle-ci a besoin, tout en continuant, à expé-
dier sur l'étranger un tonnage très appré-
ciable.
Edouard Néron,
Sénateur de la liuulc-Loire,
Vice-présidcut de la Commission
des Douanes.
L'AVIATION COLONIALE
–(H»
Bruxelles-Congo
Les aviateurs belges qui avaient quitté
Bruxelles le 9 mars sont arrivés à Léopold-
ville le 21 ayant franchi en sept étapes
8.845 kilomèlres. Rappelons que c'est sur
un avion français Breguet, moteur Hispa-
no-Suiza, que le raid a été accompli.
A la suite de ce brillant exploit, le roi a
décidé de décerner à Médactes la croix d'of-
ficier de l'Ordlre Royal du Uon ; à Verhae-
gen, la croix de chevalier du même ordre,
et à çoppens, celle de chevalier de l'Ordre
de Jd.
Les aviateurs danois
On mande d'Alep que l'aviateur danois
Bodwed est arrivé hier, à Alep, à 5 h. 30,
venant d'Eski-Cheir, après un vol de 568
mililes en quatre heures et demie par temps
brumeux.
Du Caire au Oap
Izs quatre avions anglais qui tentent le
raid le Caire-le-Cap sont arrivés le 23 mars
à Broken Hill (RbOdésie du Notd).
M KMtMXM m n cmmmi mmitiH
lu mouw
0
Pnrvni les lavoirs réitérées
- il des trlJllirS
Le 24 décembre 1919, la Oxnpayiie Occi-
dentale de Madagascar en raison de ses coups
de filets éhontés aux pieds humides de la
80une seul travail qu'elle ait réalisé avec
profit depuis sa constitution obtenait en vertu
d'tsie convention en bonne et due forme avec
le gouvernement général de Madagascar une
concession de 20.000 hectares, à choisir par
elle dans un vaste périmètre. Les terrains choi-
sis, délimités, concédés, la Compagnie Occi-
dentale de Madagascar avait deux ans et demi,
à partir du jour où la convention devint défini-
tive, pour installer sur la concession 300.000
francs de matériel, nécessaire à l'exploitation
et ensuite pour produire annuellement un mini-
mum de 1.000 tonnes d'extraits tannants.
Mais en fait d'extraits tannants ou tannés, il
n'y a eu que les poires juteuses, sollicitées par
les prospectus alléchants de bénéfices mirobo-
lants et les coups de Bourse ont succédé aux
coups de Bourse.
Quant aux palétuviers et aux extraits tan-
nants, ah ! le bon billet.
Le 26 novembre 1922, tout était encore
en friche.
La déchéance aurait dû être prononcée à
l'expiration du premier délai, c'est-à-dire le
26 novembre 1922. Il n'en a rien été fait.
L'intention de la Compagnie Occidentale de
Madagascar n'était pas d'exploiter un nombtto
d'hectares de terres à palétuviers, mais d'ap-
porter à ses actionnaires, qui après 25 ans de
déficit réclamaient une pâture, une concession
qui pouvait valoriser leur actif. La preuve en
est donnée par un administrateur de la Société
faisant fonction de président du Conseil d'admi-
nistration, M. Javet, dans une lettre qu'il a
écrite le 19 octobre 1925 à M. G. Angoul-
vant. dans laquelle il spécifie nettement que
cette concession n'avait à ses yeux aucune va-
leur et qu'elle n'avait été demandée par le co-
lonel Bouliol à la colonie que pour calmer les
actionnaires, « pour leur apporter quelque
chose )>.
Il n y a pas eu d avenant otnciel pour renou-
volpt ce délai à partir du 26 nbvembre 1922.
Il n'y a eu, d' après les dires de M. Guédès,
ex-administrateur de la Compagnie Occidentale
de Madagascar à Tananarive, aucune prolonga-
tion de ce délai deux ans après, c'est-à-dire au
26 novembre 1924. et en admettant qu'il y ait
eu un avenant de deux années supplémentaires,
aucune des clauses des charges et conditions
citées plus haut, n'a été remplie par la Compa-
gnie Occidentale de Madagascar.
D' après le Cahier des Charges, la conces-
sion était donc périmée. 11 ne s agissait, p vir
oue la déchéance soit parfaite. que d'une noti-
fication officielle. Cette notification officielle
n'a pas été faite.
Et à la date du 27 juin 1925, la Compagnie
Occidentale de Madagascar demandait un
nouveau délai de deux ans, qui lui a été ac.
cordé par le Conseil d'administration de la Co-
lonie, par un avenant en date du 6 janvier
1926, c'est Vraiment inimaginable ! Voilà des
gens qui ne font rien de ce qu'ils doivent faire,
qui ont une réputation plus que discutée et les
faveurs administratives tombent sur eux avec
une abondance et une prévenance tout à fait
sineulière.
Et cependant, il v a eu carence de notifica-
tion, une première fois, en 1922, une seconde
fois en 1924. et la colonie accorde illégalement
à une Société qui a fait ainsi de l'obstruction
une concession qui est périmée deux fois en
t'esoace de 3 ans.
Et si nous voyons bien nous le dirons de-
main - dans quel - but toute cette opération a
été montée, nous comprenons quels sont les mo-
tifs secrets oui nnt pu pousser le Conseil d ad-
ministraton de la colonie à commettre l'illéga-
lité du 6 janvier dernier.
L'Angély
A la Coflunissidfl de l'Algérie,
des Coloaies et des Protectorats
-oca
La Commission dl' \gl'ri(' et des Colo-
nies dans sa séance dr ee jour :
1° A ailoplé après discussion et sur le
rapport do M. ItonN-lMeissincng, le projet
de
révision de la propriété foncière en Algé-
rie;
Elle a examiné la proposition de loi
d(wM. Morinaud, relative A la réorganisa-
tion des assemblées algériennes et de l'ad-
ministration de l'Algérie.
Sur le rapport do M. Koux-Frcissineng,olle
a décidé de disjoindre la première partie
concernant le mode 'd'action de la consti-
tution des assemblées algériennes, qui peut
(tonner lieu a de très longues discussions.
Et de procéder, au contraire, dans le plus
bref délai, à l'examen de la deuxième par-
He offrant un caractère particulier d'ur-
gence qui est relative à l'extension des
pouvoirs de ces assemblées et du Gouver-
neur, en certaines matières, notamment
en celle de travaux publics.
M. RouX"-FrpiinènA a été; chargé de t.:')''
à une très prochaine séance, un rapport
firéparatoiire qui servira. de base ?i la dis-
cussion définitive.
EN TEUPOUTAINE
Le voyage de M. Mussolini en Tripoli-
laine qui avait été retardé aura lieu le 8
avril prochain. a-
La Mima lord - Africaine
CH)
Les chefs des gouvernements réunis le
23 mars, à 10 heures, ont entendu d'abord
les rapports des chefs des cabinets mili-
taires qui ont exposé sommairement les ré-
sultats des travaux de la cinquième com-
mission. Ils ont examiné ensuite certaines
résolutions adoptées la veille par les com-
missions. La séance a été levée à midi.
A 15 heures, la commission des travaux
puolics a soumis à la conférence ses propo-
sitions sur les questions portées à son or-
dre du jour. Après examen, les chefs des
gouvernements ont adopté des résolutions
relatives amx chemins de fer, à la liaison
télégraphique et téléphonique, aux rela-
tions maritimes, commerciales entre le
Maroc et l'Afrique occidentale françaisc, à
la situation de l'industrie des phosphates
de chaux, à la navigation aérienne, aux
communications et transmissions radio-té-
légraphiques pour la protection de la na-
vigation aérienne et pour la météorologie,
il la liaison des services météorologiques.
La oonférence a poursuivi activement ses
travaux pendant toute la journée d'hier.
Elle a émis un certain nombre de vœux en
ce qui concerne les questions sanitaires, la
police, renseignement professionnel et les
rapports intellectuels et scientifiques entre
les trois Etats de l'Afrique du Nord. Elle a
adopté en outre le principe de création de
voiea ferrées nouvelles entre l'Algérie et la
Tunisie.
Les travaux de la conférence ont pris fin
hier soir et ont été suivis d'une grande ré-
caption officielle à la Résidence Générale.
Pologne et Tunisie
Une délégation de parlementaires polonais
se rendant en Tunisiel sur l'invitation de la
Société agricole tunisienne et de la Société
d'émigration française, vient d'arriver a
Paris. vient d'arr i vf-r -,' t
Les délégués procèdent à une enquête sur
les moyens de resserrer les relations écono-
miques entre 14 Pologne, la Tunisie, l'Algé-
rie et le Maroc.
8.--- -
Le budget local de la Mauritanie
pour l'alnll 1821
00 --
Le budget local de la colonie de la Mau-
ritanie, pour l'exercice 1926, est arrêté, en
recettes et en dépenses, à la somme de
8.409.100 francs, présentant une augmenta-
tion de 2.008.669 francs par rapport au bud-
get de l'exercice précédent.
Etant donnée la situation particulière de
la colonie qui constitue, au premier chef,
une marche militaire vis-à-vis du Sénégal, y
a paru plus simple, cette année, de grouper
dans un chapitre spécial du budget, toutes
les dépenses afférentes aux forces de police
des confins sahariens qui figuraient jusqu'à
présent dans divers chapitres et qui s'élèvent
pour 1926 à un total de 2.920.000 francs
dont 190.000 francs doivent Stre remboursés
par le budget colonial au titre de dépenses
militaires. Le surplus, soit 2.7*0.000 francs,
est entièrement couvert par une subvention du
budget général qui reconnaît ainsi leur ca-
ractère de dépenses de souveraineté.
Malgré cet appoint important, la Mauri-
tanie ne parvient pas à assurer, avec ses res-
sources propres, l'équilibre de son budget, le
Gouvernement Général lui vient encore en
nide au moyen d'une autre subvention de
904.000 francs destinée à remédier à l'in-
suffisance des recettes ordinaires. Il résulte
de ces chiffres que, pour un budget de dé-
penses de 8.409.100 francs, les ressources
spéciales de la colonie ne sont que de
4.585.000 francs provenant principalement
des divers impôts : capitation. impôt per-
sonnel, achour, patentes et taxe additionnelle.
licences, zekkat, taxe sur le bétail des popu-
lations noires. Les taux de ces impôts n'ont
été que très faiblement relevés cette année.
Le budget de la Mauritanie, toujours en
raison du caractère particulier de la colonie,
est surtout un budget de personnel ; en de-
hors des dépenses de forces de police
des confins sahariens indiquées ci-dt\ssus,
3.180.055 francs sont prévus pour le paie-
ment des soldes des fonctionnaires et
2-27.v598 francs seulement pour les dépenses
de matériel et de mise en valeur.
Ces dernières comprennent quelques dé-
penses de travaux publics (construction d'un
marché à Rosso. de résidences à Méderdra et
Aleg) et la continuation des travaux de bar-
rage dans le Tagant en vue de l'irrigation
de cette région ; un crédit spécial est égale-
ment prévu pour les essais de croisement de
mérinos du Cap et de chèvres angoras avec
des races locales. La Mauritanie a, en effet.
reçu, lors du dernier em'oi de la Chambre
de Commerce de Toureoiivi. io mérinos c-t
chèvres angoras d'Afrique dit Sud et une ber-
gerie va être pr«xhainement installée dans i.i
colonie en vue des essais à poursuivre.
Les taxes téléphoniques au Sénégal
---().()--
I.e Journal Offieirt th? VA. O. F. publie
dans son numéro du 20 février le tarif (lez
taxes téléphoniques en vigueur au Sénégal,
pour les communications sur la ligne ré-
cemment établie, entre Dakar et Siint-
Louis.
Pour 25 kilomètres et au-dessous, 1 t"r. ;
jusqu'à 50 kilomètres, t fr. 30; jusqu'à 100
kilomètres, 2 fr. ; au-dessus de ion kdoml-
trC'!t, t fr. par 100 kilomMrcs ou fraction
de 100 kilomètres.
Pour vivre à bon marché
00
Pour la somme dérisoire de zontt-cinj,
francs, Mme Labarthe, gérailte du restau-
rant de Lomé, distribue aux pa9688 r
io Un petit déjeuner (café au laft ou cho-
colat, pain comprrs).
20 Un déjeuner ; un hors-d'eruvre, une
entrée (œufs, poisson ou ragoût), un plat
de légumes, un rôti avec garniture, un des-
sert, café et une demi-bouteille de vin.
30 Un dîner : un potage, un plat (oeufs
ou légumes), un rôti, un dessert, thé ou Ó-
tronnelle et une demi-bouteille de vin.
Un repas isolé est tarifé au prix de 15 fr. ;
un petit déjeuner : 5 fr.
Et c'est à M. le Gouverneur Bonnecar-
rère que les voyaems de la Côte Occiden-
tale d'Afrique doivent de pouvoir pendant
l'escale de Lomé, vivre à bon compte et
copieusement. -
Le U. du logo qui nous donne cette
bonne bouvelfle, ajoute qu'une subvention
annuelle est accordée à Mme Labarthe pour
assurer le bon fonctionnement de cette en-
treprise.
Il in'existe certainement pas à la Côte
d'Afrique de restaurant à prix plus abor-
dables, sauf peut-être à la Côte d'Ivoire où
l'Hôtel de France à Grand-Bassam, vous
assure pour 40 francs un gîte confortable
et une table abondante.
A travers l'Afrique
La mission sidr-carislr. Dakar-Tchad est
arrivée à Saii sur La. branche orientait! de la
Boude du Niger le 24 mars. MM. les admi-
nistrateiirs lieftleu, commandant te cercle
de Tada M (îounna et Sormn, commandant
à Su 1/ ont facilité de beaucoup la demifhre
étape rendue trts dure par suite de la crue
du \iger. mission est partie le lende-
main pour Zinder rNi(ln;.
(Par dépéche.)
Un succès de M. Varenne
La mesure prise par le Gouverneui Général
pour autoriser l' accession des indigènes indb-
chinois aux emplois publics, provoque de nom-
breux témoignages de satisfaction. L Associa-
tion amicale du Personnel indigène du Gouver-
nement Général et le Bureau de la Chambre
Consultative indigène du Tonkin, notamment
sont venus, avec leur président, exprimer la re-
connaissance de la population annamite tout en-
tière pour cette mesure libérale qui a eu chez
les indigènes un écho profond dans toutes k»
parties de l' opinion.
.*•«»
Menées antifrançaises à Saigon
0
Le journal « Impartial » ayant signalé une
réunion antifrançaise organisée en manière
de protestation contre l'expulsion d'un su ]tt
annamite ordonnée far le Gouvernement foitr
plusieurs raisons, et ayant en outre donné la
traduction des tracts distribués à cette occa-
sion, le journal « 1,'Opinion n, dans une let-
tre ouverte adressée ait procureur général,
demande des poursuites contre les auteurs 48
ce tract qui « fait appel à la violence et au
crime ».
L' (C Impartial n annonce qu'une associa-
tion nouvellement créée, dite le Jeune An.
nain, préparerait une manifestation dans Et*,
même esprit et qu'il organise une ccrntre-ma-
nifestation éventuelle.
Le maire de Saison vient ,le prendre un ar-
rêté interdisant toutes les manifestations sur:
la voie publique.
(Par dépèche.)
Le cours du riz
---()-o---
SAIGON
(Les l.OH) kilos en f/iiisti'es)
l\i7, iv 1 ;'>5 0/0 brisures 107 70
Ri/. n° :? M 0/0 brisures 103 20
Riz 11° 2 50 O/0 brisures, - , - 97 20
Bl"isll.l"' n° t et ::? .., - - - - , - 82 50
Brisures :n° ; et 4 .,. 71 »
Farines 20 80
Paddy Vinh-Long 58 50
Paddy fi-o-Cong 61 n
Paddv Baixau 59,50
Paddy Bac-Lieu (>1 'KV
Coprah (les 1<<0 kilos) 17 /5»
(Par dépêche tndopacifi.)
CMnins de 1er de rinMine et lu Yiuan
0
Par arrêté dn minislre des lUî-'oniea en
date du mars l'.t^ii. M. ('.line.hard (Emile),
sous-dinu îeur l'administration eentrale
du ininislèie des Colonies, admis faire
valoir ses droits à la retraite, a étt> nommé,
ijx»ur compter du l"r juin l'.W> et jusqu'au 1»-
septembre P.V2S, I:\)l)mliétil" du Gouverne-
'let3 rhe-.
ment près la 1 .ompy.enie l'ratieaiso des che-
mins de fer de l'iudoeliine < t du Yunn&n,
en î-i-nipiae.'iiien' Je M. h'-marlial, sous-dt-
reel'-nr honoraire .ni ministère des Colo-
nies. t".q Cnlo-.
< t –1 V
La 11 Puce de mer h
-).o -
On mande <1.- Marseille ojuW lord lil
son hydro-fflisseur. surnomme la <1 Pueo
sai de 'P oenres en 'pleine mer, quittant
Port-de-lion •. ;i <) h. ir> et venant anmrre.r
son appareil au vieux por' de Marseille
11 h. salue par de nombreux eanols .m-
fomohiles. attendant son passage.
Il .l irait atteint une vitesse notaire do
lOo kilomètres. Les essais lui ont paru sa-
tifCtinnt. t-ar l'appareil eonserva 'Imj()nr
la 1 eabr.ie en évoluant
sur les vagues, dont la plus forte avait
trois mètres de ereuw l.e fait a éM enre-
gistré par un procès-verbal établi par
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