Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-03-23
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 mars 1926 23 mars 1926
Description : 1926/03/23 (A27,N46). 1926/03/23 (A27,N46).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63970937
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. N° M L. S NUMBRQ : 20 CDtTDIBS
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Lès Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LU Aimais PUBUtS rAR "US ANNALES OOLOMALIS" SOHT LA PBOmtTt
DCLUIIVa DU IOUIIIIAL
-- doim-fdàmà»Apnm*
DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THÈBAULT
Mante et kimiakinlm : 34, Ru. du MonfeThatoor, PARIS-1* Iraom - um le-si
Un u I nli S mal*
.., France et Colonie». Ma 48 • U.
Omi,i f Etranger 120 M» M.
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1 1
LE CITRONNIER
I «i»
Le citronnier est connu depuis un temps im-
mémorial dans le monde méditerranéen. Il n' en
est cependant pas originaire. Il y fut importé
de Médie à une date qu'il est impossible d'in-
diquer avec quelque précision. Peut-être est-ce
par les Grecs, peut-être par les Romains? On
ne sait,
Depuis lors, il a gagné la plus grande partie
du titrât de la grande mer gréco-latine autour
de laquelle s'est développée, si elle n'y a pas
été créée d'une façon absolue, notre civilisa-
tion. On le trouve en Italie, en Espagne, en
Afrique du Noid et sur certains points de notre
littoral provençal.
Lu anciens attribuaient à son fruit une cer-
taine valeur religieuse. une certaine vertu ma-
gique. Virgile nous apprend dans les Géorgi-
ques qu'ils préservait des enchantements. En
France, à la fin du moyen âge, l'usage s'établit
d'offrir un citron aux personnes qui %toe visi-
taient. Au XVf siècle, les femmes de la cour
co avaient toujours un sur elles et le mordaient
de temps en tempe pour avoir les lèvres ver-
meilles. Les écoliers avaient l'habitude, aux
premiers jours de juin, d' en offrir à leurs pro-
fesseun un dans lequel ils fichaient une pièce
(le monnaie.
La culture du citronnier avait donné nais-
sance. dans certaines parties de la côte de Pro-
vence, à des institutions qui ont duré longtemps.
Dans les envircns de Menton, en particulier, il
y avait une commission présidée par le ma-
gistrat des citrons qui dirigeait la cueillette les
fruits et surveillait leur vente.
Cette institution et ces usages sont aujour-
d'hui disparus, mais ils indiquent la place
qu'occupait le citronnier dans l'activité des ha-
bitants de certaines régions.
La cuhure du citron n' a pas cessé de tenir
une grande place dans l'économie des pays où
on le trouve depuis l'éptque romaine. Mais elle
à débordé lts limites de la zone méditerra-
néenne et on la rencontre dans les régions in-
U-rtropicales comme les Antilles ou Madagas-
car
Comme toutes les plantes, le citronnier exige
certaines conditions de sol et de climat.
Les terrains plats légèrement ondulés sent
considérés comme les meilleurs; les côtes légè-
rement inclinées conviennent également,
L'arbre ayant des racines peu profondes
poussera vigoureusement et donnera de fortes ré-
coltes dans des sol s dont la couche superficielle
r-4 comparativement mince et repose sur un ter-
rain nlcaire épais. Le citronhier n' aime pas les
altitudes élevées. Il ne se plaît guère au delà
de 3^0 mètres. Cependant, à la Dominique,
une des petites Antilles, on le trouve à 6 et
même 700 mètres. De même, en ce qui con-
cerne l'humidité, si des pluies d>nt la hauteur
atteint 1 m. 80 lui suffisent amplement, il sup-
porte des précipitations atmosphériques plus
abondantes en certaines contrées. En vérité, les
amllmes conditions climatériques sont réalisées
quanti la saison sèche ne se prolonge pas trop,
que les pluies dont nous venons d'indiquer le
volume sont bien réparties pendant l'année.
L'établissement d'une plantation demande
des roins attentifs et nombreux. Les graines,
préalablement lavées, sont semées en rangs et
placées en terre de 20 en 20 centimètres et à
une profondeur de 2 centimètres et demi.
Quand les plants ont atteint une certaine
hauteur de 10 à 12 centimètres, on les trans
planto dans une pépinière. Ils sont arrachés soi-
gneusement à l'aide d'une fourchette. les faus*
ses racines sont enlevées et les branches tail-
lées.
La pépinière doit être tenue dans un état
constamment propre ; le sol doit être travaillé
avec le plus grand soin; la provision d'hwnus
maintenue par de fortes fumures de matières
organiques.
[Y i que les plants ont été enlevés pour la
vente, le terrain est déblayé à la fourche, re-
tracé de façon que les encfcoits qui étaient des
sentiers deviennent des - lits qui recevront les pro-
chains plants.
La plantation a lieu, de préférence à Doute
autre période, de juin à décembre, afin que les
jeunes plants aient le temps de croître suffisam-
ment avant le commencement de la sécheresse.
Lr terrain est auparavant préparé avec la plus
grande attention ; il est remué, bêché.
Haut de 35 à 40 centimètres, le jeune citron.
nier, devenu propre à la plantation, est enlevé
de la pépinière à l'aide de fourches et mis en
terre avec précaution à peu près à la même pro-
fondeur que dans la pépinière. Il faut, disent
les agronomes, toujours éviter de planter trop
pî^iondément. Ils ajoutent que les racines laté-
rales doivent être étendues couvertes de terre
et pressées fermement, tandis que le sol autour
dés olants, dans les trous, doit être cassé et en-
tassé à plusieurs pouces plus haut que le terrain
environnant, de façon à éviter que l'eau ne s é-
journe autour du tronc et des racines de plant
pendant la saison pluvieuse, La préparation soi-
glieusk>dtà terrain, les précautions apportées au
moment de la plantation et me bonne culture
dans la suite sont récompensées par la crois-
sance vive et saine et les récoltes abondantes et
avancées.
Il convient de tenir attentivement compte de
la distance à laquelle doivent être plantés les
arbres. Car cela a un effet direct sur leur crois-
sance et leur développement. Aussi sur
tes rentes rapides des collines espace-t-on les
pied ? de 3 à 4 mètres, sur les terrains plats cet
intervalle est porté à 5 ou à 6 mètres et même
à 7 sur les soJ s de très bonne qualité, de telle
50rte que les arbres poissent atteindre tout le dé-
veloppement dont ils sont capables. Suivant les
distances on compte de 630 à 220 arbres par
hectare.
La densité plus ou moins grande des arbres
a une répercussion certaine sur la production.
Quand l'espace qui les sépare est suffisant,
leurs branches prennent la forme hémisphérique
ou celle d'un dôme, tandis que s'ils sont trop
proches ils les entremêlent, de sorte qu'elles
tendent à pousser vers le ciel et que leur faite
est plus ou moins plat. L'arbre à forme hémis-
phérique offre plus de surface à la lumière et a,
par conséquent, beaucoup de feuillage et de
surf ace productive, parce que chez le citronnier
les fleurs et les fruits se'. montrent à la périphé-
rie.
Le temps nécessaire au développement de
l' arbre, jusqu'à ce qu'il puisse porter des fruits
et donner un profit, varie avec le sol et le cli-
mat et aussi le mode de culture. Dans les con-
ditions favorables les fruits viennent au bout de
la troisième année ; mais il faut attendre 7 à 8
ans pour que l'exploitation soit en plein rap-
port. QuanU-à la longévité de la plantation, on
ne peut rien dire de précis, mais.. la Domini-
que, l'île des Antilles où le citronnier est cultivé
depuis le plus long tempe, on trouve des arbres
qui ont été plantés il y a 30 et même 40 ans et
qui sont jugés capables de pOxJurre pendant en-
core de longues années.
Il arrive que l'on plante dans les espaces vi-
des qui s'étendent entre les arbres la canne à
sucre, le coton ou toute autre culture. L'expé-
rience a montré les inconvénients, sinon les
dangers de ce procédé.
Une plantation de citronniers exploitée dans
des conditions favtxables, produit une impor-
tante récolte annuelle. Mais généralement dans
les pays tropicaux, on ne ramasse pas des fruits
pendant l' année entière. La principale récolte
sVbtient, aux Antill, de juin ou juillet, à no-
vembre ou décembre. Les fruits mura prcnien-
ncnt de fleurs qui ont fait leur éclosion 4 ou 6
mois auparavant. Il est bien entendu que les
conditions atmosphériques réduisent ou allon-
gent le laps de temps.
Quant à la production par hectare, elle at-
teint dans les bonnes terres 320 et même 440
barils de fruits (le baril = 163 litres), mais la
moyenne est intérieure et va de 170 à 220. La
quantité de jus obtenue est de 95 litres environ
par baril.
Tous Ici citrons ne sont pas pressurés de
façon à donner du jus. Alors que ceux qui ont
cette destination mûrissent sur l'arbre et y res-
tent jusqu'à ce qu'us tombent à terre où des
femmes les ramassent, ceux qui doivent être
exportés sont cueillis verts sur les arbres dès
qu'ils ont atteint leur plein développement.
Le commerce des fruits représente aux An-
tilles une affaire assez importante. Il a atteint,
il y a quel ques années, rien qu'en ce qui con-
cerne les Etats-Unis, le Canada et la Grande-
Bretagne, la somme de 14.815 livres.
Les procédés de culture dont je viens de par-
ler s'appliquent surtout aux Antilles où le ci-
tronnier importé par les Européens trouve des
conditions de sol et de climat favorables, Plu-
sieurs îles de l'archipel le produisent ; la Domi-
nique se trouve à la tête des pays producteurs.
Des Français ont introduit cette culture à
Madagascar. Le terrain, les conditions atmo-
sphériques s'y prêtent. On la pratique avec suc-
cès dans la région de Sambirano, dans la pro-
vince de Nossi-Bé et dans d'autres parties de la
Grande Ile. En 1924, 3.428 kgr. de citrate de
chaux ont été exportés sur la France. Ceci est
encore peu de chose. Il n'est pas exagéré de
prédire un plus grand avenir au citronnier à Ma-
gascar.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
commission des Affairée étran-
gères, membre de la Cmmlirios
des Colontss.
oiel
PO. avoir de bonne i baaanes
.o--
A la suite des résultats obtenus au Oongp
belge dans la culture des bananes, dont la Bel-
gique est de plus en plus consommatrice, les
Compagnies de navigation ont décidé de mé-
nager à bord de leurs navires des comparti-
ments spéciaux légèrement réfrigérés qui per-
mettront le transport des bananes dans de bon-
nes conditions.
Qu'attend-on pour réaliser cette profitable
innovation sur nos paquebots de la côte d'Afri-
que ? ;
Les singes en balade
Cent vingt singes d'espèces différentes
viennent d'arriver à Bordeaux avec le cour-
rier de la Côte Occidentale d'Afrique.
Ils doivent être répartis entre l'Institut
Pasteur, le Jardin des Plantes et le labora-
toire du docteur Voronoff.
Ces pauvres petites bêtf's si amusantes à
voir dans la forêt, sautant d'un arbre à
l'autre, criant, grimaçant ou descendant en
file indienne comme les indigènes pour boire
au fleuve. ces pauvres petites bêtes vont
donc servir soit à des recherches scientifi-
ques, soit à amuser les enfants et quelques
grandes personnes. 1
U Leur Sort, après tout, ne serait pas désa-
gréable s'ils étaient bien chauffés et bien
nourris, mais nous savons, hélas ! les diffi-
cultés financières du Muséum!
Les études dont ils seront victimes sauve-
ront des milliers d'êtres humains ; comme il
y a pléthore de singes en A. O. F., on ne
peut pas trop plaindre ces innocentes mais
nécessaires victimes de la science.
E. D.
1 - :.'
L'unification économique
de l'Afrique du Nord
0-0-
A
L'unification politique et admi-
nistrative des trois grands pays de
L'Afrique du Nord française est une
question très controversée. On objecte
à cette idée les difficultés diplomatiques
et internationales quelle risque de soulever,
et deux pays, sur les trois qu'elle intéresse di-
rectement, craignent d'y perdre le peu d'au-
tonomie qui leur reste.
Le programme n'en compte pas moins des
zélateurs actifs qui annoncent sa réalisation
prochaine.
- Dans tous les cas, en dehors même des im-
pulsions officielles, des liens économiques de
plus en plus nombreux s'établissent entre
les trois pays. Les colons comprennent que
loin d'étre opposés, leurs intérêts sont le plus
souvent solidaires et si les barrières douanières
restent barbelées, surtout du côté du Maroc,
les relations morales survolent aisément ces
obstacles redoutables aux denrées matérielles.
On vient de voir un nouvel exemple de cette
associa/joli virtuelle dans la création, à Casa..
blattea, d'une section marocaine de l'Union
ovine de l'Afrique du Nord.
Cette Union ovine n'est pas une af faire
industrielle ou comtturiiale. créée dans un
but de profit personnel; c'est une Société
d'études et de propagande qui se propose de
résoudre un problème depuis longtemps posé
pour notre Afrique du Nord tout (lItièrc:,
En Tunisie, en Algérie, an Maroc, l'élevage
des ovins a pris une extension considérable.
I.e troupeau indigène, formé naguère de bar-
barins ci grosse queue, s'est rapidement amé-
lioré par des croisements avec des races fran-
çciist-s, surtout grtlce à des béliers mérinos de
la Crau. Le mouton africain alimente le mar-
ché Irallfais de bétail d cloltlle lieu à un
mouvement d'affaires de plus en plus consi-
dérable.
Ce n'est point seulement au point etc vue
alimentairc que l'élevage des ovins dans
l'Afrique du Nord peut offrir à la France
des ressources de premier ordre : la laine dit
mouton est aussi précieuse sinon tills que sa
chair. •
Or, elle n'avait jamais pris auprès de notre
industrie textile la place qn elle est suscep-
tible d'occuper parce que les indigènes s obs-
tinaient à des mithoder teutitùèrrs de tonte
et livraient des laines sala il imprégnées de
sable.
Devant l'importance de plus en plus grande
qu'il v a pour la France à trouver dans ses
colonies les produits dont elle .f besoin, s'est
fondée, d'abord en Tunisie, une Union ovi-
ne, dans le but d'améliorer nos laines afri-
caines et de les mettre en état de lutter m'clll-
tageusement contre celles que nos tisseurs
du Nord vont chercher au Cap, eu Austra-
lie, fil Argentine, an grand détriment du
change français.
File a organise des procédés mécaniques
de tonte que des filtre preneurs munis dit ma-
tériel nécessaire vont pratiquer jusque chez
les éleveurs nomades du Sud et dont les indi-
gènes ont bien vite compris l'avantage parce
qu'il se traduit pour eux par un bénéfice
immédiat.
Puis, apporlollt aussi dans ce domaine
l'heureux effet de la coopération, elle à
créé des types de laine standardisés et de
balles uniformes, qui facilitent singulière-
ment l'achat des laines africaines par l'indus-
trie française. Du reste, c'est encore la Cham-
bre de Commerce de Tourcoing, qui mani-
feste si heureusement son activité créatrice,
qui donna Vimpulsion à cette organisation
efficace.
Elle s'est vite répandue en Tunisie et en
Algérie. Voici qu'elle pénètre au Maroc par
la création d'une section à Casablanca, qui
s'affirme de plus en plus la capitale labo-
rieuse du - Maroc économique. ---
C'est l action de M. LaUolll, admillistra-
teur délégué de l'Union Ovine de l'Afrique
du Nord qui a déterminé la création du nou-
veau groupement à la tête duquel nous voyons
M. Renguet, directeur général de la Banque
d'Etat du Maroc comme président et, comme
vice-président, M. Guillaumet, président de
la Chambre d'Agriculture de la Chaouia.
Ce rapprochement de noms et de titres a
lui-même sa haute signification puisqu'il mon-
tre la participation de la puissance bancaire
à Vamélioration économique du pays, rôle
dont elle ne se préoccuPe pas suffisamment
là où elle se borne à escompter du papier.
Ce n'est là, du reste, qu'une façon intelli-
gente de comprendre ses propres intérêts, car
l'essor d'une région en agriculture, en éle-
vage, en industrie, en commerce, se traduit
toujours à ses guichets.
Nous félicitons sincèrement ceux qui vien-
nent ainsi d'étendre au Maroc l'action qui
doit accroître et améliorer la production de
ses laines pour le double bénéfice des éleveurs
marocains et des industriels français.
Ernest HaaJ..,
Sénnteur de la Marne,
1 Vice-prê*t<îent de la Comades"
des Damnes
EN SYRIE
-0-0
Inspection
ï.c Haut Commissaire est arrivé hier à
nnmnA, Il a visité les organisations déton-
sives de la ville, s'arrétnnt à toua les y osâ-
tes. Sur tout le parcours, la population l'a
salué respectueusement.
la Caltiat tMMrigiBi
Lë trahi spéciul tiansportunt M. Steeg,
réaideut gênerai -au Maroc ; M." ViolJetto,
Gouverneur général de l'Algérie, eb Mme
Violb'tte est arrivé en gai'o do Tunis sa-
medi »<»ir à IS h. 15.
M. Steetf était accompagné de M. Serras,
chef de cabinet- ; MM. Delpit, Mallet, Hardy
et llranly ; M. Viollettc était accompagné de
MM. Maurv et Trioux, directeurs Un
cabinet ; 11. Vieillard, Baron, Brunei et
André.
MM. Sl. »'g ri Violk'tte ont été rceus au
débarquement au son de la Marseillaise et
de l'hymne beylical par M. Lucien Saint,
résident général en Tunisie, entouré membres de son cabinet civil et de sa mai-
son militaire ; le général Donsclme, com-
mandant supérieur des troupes en Tunisie;
l'amiral Orandelément, préfet maritime de
lli/erte, « t tOIlS kw ehel's des services ci-
vils et militaires qu'il a présentés à M.
k"I+, et ti M. ViolleUe, Les présentations
terminées, 1"S résidents généraux au Ma-
roc et en Tunisie et le Gouverneur géné-
ral de l'Algérie sont montés en automobile
pour se rendre à la Maison de France, où
ils sont les hôtes de Mme et de M. Lucien
Saint.
Les honneurs ont été rendus par un ba-
taillon de zouaves avec drapeau et muni-
que.
Le cortège, suivi par un escadiou du i°
spntJi, a traversé la ville, qui était pavoi-
acc. l'n important service d'ordre contenait
les nombreux •curieux venus saluer il lelii*
arrivée- le Hésident général du Maroc et lû
Gouverneur do l'Algérie.
Dans la soirée, an dîner intime a été
offert :\ lu résidence générale pat' M. et
Mme Lucien Saint à M. Steeg, ù M. Viol-
letle et à Mme Violk'tte.
A la (séance d'ouverture do la conférence,
qui a eu lieu au Palais des Sociétés fran-
çaises. 'lIit'I' matin, il 9 heur-ts ainsi que
nous l'avions annoncé, M. Th. Steeg a pro-
noncé un important discours, au cours du-
quel il a exposé la situation au Maroc, ren-
du hommage zi la mémoire de Jules Kerry et
déhni en ces tonnes la politique coloniale
française :
« Choivliez quel est le secret (f(, l'nutoritû
fjui entoure les fonctionnaires de nos eontrAles
et vous trouverez que, grâce A eux. la ligure de
lu France se confond avec, ce.llo de lu Justice.
QueU éloges |muiTni-jc f.'ilrc de n«\s colons nin-
nv niiH que je n'ai déjà, je ne simniis l'ouMier.
adressé aux entons d'Algérie et tle Tunisie (
Ils tiennent tnu-. diins un seul, e.'e^t que les un*
et tes îiutre-i sont, des colons fnine;iis i savent *1vmlte In cause solidaire «l'e «vile des
indigènes. Ils savent, que de tous les moyens
inV^iMes peut- transformer un eliump inculte
en 1:11 Iteuu domaine, le plus durable consiste
;'i se faire aimer, comme un lion et piéeieux voi-
sin. î.e enura^e. la «,'énérosilé, la justi.e, la.
r":iI"I'/I"lI.' 1> rit.\sfii-
li' lleinejit franeuisc.s, et c'est en les l'rdiqcant
tors de ehe/. e,i\ que les Français d'nutre-iihT
l>r 'l'a^ nl le rayonnement de lii France. »
M. \,i"II.,I',' a prononcé également Il;:
grand diticourg.
« J'estime, a-t-it dit notamment, qu'il faut
nettement -considérer comme impossible un
gouvernement unique, même réduit aux trois
pays du Nord.
Il Ou cu serait, nn rouage superfétatoire et
vain, purement, contemplatif et dès lors parfai-
tement inutile, 011 ee serait un gouvernement
effectif qui représenterait une administration
se superposant. à d'autres administrations et ce
serait dès lors une centralisation il outrance
dans un b rup* où les pays no peuvent plus
vivre qu'au pris d'une large décentralisation.
« Au surplus, ce s.-rait p-ir l'effet d'un con-
formisme trop ;-.JI Il nu ire qu'on penserait à re-
chercher nu,, eoiiunune mesure d'administra-
tion et surtout, di' ^oiivêineiiient pour ces p»
pedalion:- -i .!I\I'I'SI'; dont nous avons ln
charge. Kllt-s ont des formations tiist..ri'|Uis ei
des origines teeliniques tellement diUV-renles ;
Dan- certaines «t'entre elles, la France n'inter-
vient même que comme protectrice, des souve-
rains qui' lui font conllanco et qui lui (tonnent
d'ailleurs chaque jour de nouvelles preuves
d'runitié. It
Mais,comment se résigner, demande M. Viol-
lette, iV travailler chacun do son côté, dans
l'Ignorance de ec que font les autres?
Et il répond :
il ,. Il s'agit d'arriver fi réaliser une vaste syn-
thèse où viendront s'harmoniser les aspirations
parfois divergentes de tant do races qui jntlig
furent oppos-es et qu'il faut maintenir r/jadis
ciliées chaque jour de façon plus étroite dans
i la paix française.
- M. Saint a souligné ensuite - l'importance
de la participation de 1 Afrique occidentale,
à la conférence. Il a fait l'éloge de la
loyauté et de la fidélité du bey étales po.
pulations tunisiennes, auxquelles il a ren-
du hommago et a approuvé M. Steeg
d'avoir 4Tit que l'empire du nord de l'Afri-
que n'était pas, au point de vue géogra-
phiquc, historique et économique, une en-
tente homogène, mais qu'il y a des diver-
gences do vues ou d'action qui peuvent
.tr réduites ou supprimées, lorsqu'elles
nuisent à l'harmonie et à l'ensemble.
M Saint a conclu en affirmant la vo-
lonté de communion patriotique do tous
les participants à la conférence.
A l'issue de cette première séance, le
télégramme suivunt a été adressé a M.
Uriand, président du Conseil :
Au cours des travaux do la troisième confé-
rence nord-africninc, notre pensée se tourne
naturellement vers le Président de la Hélm.
blique et vers votre excellence dans le désir
commun d'envoyer au gouvernement do la Hé-
publique notro remerciement pour l'initiative
qhi1 a prise de ces réunions annuelles si
fécondes en heureux résultats.
Nous poursuivrons notro tftcho do coordina-
tion avec un persévérant souci de rendre par
nos efforts concertés et selon les buts du gÜll-
vernement français chaque jour plus étroito la
collaboration dés possessions de l'Afrique du
Nord à la grandeur ot & la prospérité de la
mère patrie.
Signé- Théodore Stocg, Maurice Viollettc, Lu-
cien Saint.
SOUTENANCE DE THESE
M. Leoointre soutiendra, le M mars, à 14 h.,
h la Sorbonno. une thèse pour le doctorat ès
Sciences iwUirelles, août le titre : <1 Ro<:herchc--
péologtques dans la MeAeta marocaine Il,
Haro sur les agioteurs
LES CONCESSIONS DE L'AFFAIRE SUBERBIE
-- - -
Alexandre Varenne a raison quand il veut
guérir l' Indochine, du chancre qui la ronge,
comme il le déclarait hier dans ces colonnes.
Sur une moins vaste échelle, parce que rcs
spéculations eurent un champ d'action plus res-
treint et des dupes moins nombreuses, la Com-
pigflie Occidentale de Madagascar a fait des
dupes, pour près de cent millions et c - est
pour une bonne part en franu-or que l'opération
s'est pratiquée.
Au reste, on se demande par quelles extraor-
dinaires complicités administratives cette So-
ciété, de si fâcheuse réputation, a pu obtenir des
concessions sans n'avoir jamais rizn fait dans la
colonie, mais seulement en ayant nui à l'idée
coloniale dans la métropole,
La dernière en date est encore plu.1 scanda-
leuse que les autres,
En voici l'historique :
Historique
de la Concession de Palétuviers
Le 24 décembre 1919, une convention a été
passée entre le Gouvernement Général de Ma-
dagascar et la Compagnie Occidentale de Ma-
dagascar, pour la location de 20.000 hectares
de terrains en vue de l'exploitation de l'écorce
de palétuviers,
Cette convention a été approuoée par le mi-
nistre des Colonies ci signée par le président
de la République le 4 août 1920.
Elle a été notifiée le 26 novembre 1920 à la
Compagnie Occidentale de Madagascar.
Celle Compagnie n'a rempli aucune des clau-
ses de cette convention, entre autres les clauses
de l'article 2, ainsi conçu :
Les 20.000 hectares de terres sur desquels
s'exercera le droit d'exploiter devront être choi-
si par lots de 1.000 hectares au moins, dans
les limites ci-dessus déterminées.
- La Compagnie choisira ces lots dans un dé-
lai de deux ant à partir de la notification du
décret qui approuvera la présente convention.
Elle dressera pour ces lots des ctoquis aussi
précis que possible, qu'elle remettra au Gou-
verneur Général.
Dans un délai de trois mois, il sera procédé
dans les formes réglementaires à la reconnais-
sance des terrains choisis : si ceux-ri sont recon-
nus indisponibles. le Gouverneur Général invi-
tera - la Compagnie à - en - déterminer - d' autres.
Dans l'afifrmative, un contrat spécial inter-
viendra pour consacrer le choix, les limites et
la consistance de ce lot.
L" Compagnie devra, dans le délai d'un an
à comntcr de la décision du Gouverneur Géné-
ral. déclarant ces lots non disponiMes, procéder
à de nouveaux choix en rempl acement de ces
lots.
Tous les frais nécessités par le choix des lots
et l'examen de lews disponibilités seront à la
charge de la Compagnie.
Faute par la Compagnie d'avoir fait au Gou-
verneur Général. dans les délais prévus. la
notification de son choix, elle perdra définitive-
ment les droits qui lui seront attribués et ne
pourra prétendre, de ce fait, à aucune indem-
nité en compensation.
Faute d'exercer dans le délai imparti les
choix des lots destinés à remplacer ceux recon-
nus non disponibles, la Compagnie perdra tous
les droits fur ces lots. à concurrence des super-
ficies primitivement notifiées à l Administration.
La privation de jouissance ne nécessitera,
pour être constatée et invoquée, aucune mise tn
demeure préalable. 1)
El les clauses de l'article 7 ainsi conçu :
f( La Compagnie Occidentale devra, dans le
délai de deux ans, qui couxia de la date d ap
probation de la présente convention, se substi-
tuer à une Société spéciale anonyme ou en
commandite par actions, constituée suivant la
loi française, au capital de 1.000,000 de francs
ayant pour but I exploitation de palétuviers dont
s' agit.
La substitution ne sera valable qu'après avoir
été approuvée par le Gouverneur Général,
La Société sAstituée devra, en outre, se
conformer, tant pour 8a création que pour son
fonctionnement, aux prescriptions ci-dessous :
1° La détermination du capital social initial,
s'il est supérieur à t ..wJ.OOO de fràocs, sera
soumise à l'approbation du Gouverneur Géné-
ral ;
2" Ce capital ne pourra ni être augmenté au
delà du double de son montant initial, ni réduit,
sans la même autorisation,
Toutefois, cette autorisation sera considérée
comme accordée si un refus n'est pas notifié à
la Société dans un délai de deux mois à comp-
ter de la demande.
y La oocieté aura son siège social en France
ou à Madagascar. Au cas où le siège serait
dans la métropole, la Société serait tenue
d' avoir dans la colonie un représentant investi
des pouvoirs nécessaires, pour, s ïl y a lieu,
passer contrat et assurer l'exécution des obliga-
tions imposées à ladite Société.
Il sera tenu d y faire élection de domicile où
lui seront faites toutes significations ou notifi-
cations administrati ves ou judiciaires néces-
saires.
40 Sous réserve des dispositions spécifiées
aux deux alinéas ci-après, les fondateurs de la
Société substituée à la Compagnie Occidentale
de Madagascar n'auront droit qu au remlbour
sement des dépenser par eux faites, et dont le
compte aura été admis par l'Assemblée géné-
rale. Ce remboursement aura lieu au choix des
bénéficiaires, en actions libérées lou en espèces.
Les statuts pourront, en outre, prévoir l'attri-
bution aux fondateurs de parts de fondateur ou
de parts bénéficiaires..
5" La Compagnie nouvelle pourra passer
avec la Compagnie Occidentale de Madagascar
ou tout autre Société. Boute convention utile pour
l'exploitation accordée, la participation étant
rémunérée par les actions d'apport libérées dort
le montant sera fixé par l' Assemblée t;é:>éra|c.
611 Le président du Conseil d'administration,
ainsi que l' administrateur-délégué, s 'il v en a,
seront Français, Les deux tiers au moins ,'e
membres du Conseil d' administration seront de
nationalité française.
7" Les délibérations du Conseil d adminis-
tration ne seront valables que si le nombre des
membres qui y auront pris part est supérieur à la
moitié du nombre des membres en exercise. Il
Les charges et conditions contenues ditrif 1 ar-
ticle 8 n'ont été remplies en aucune fnçjn.
En voici la teneur :
-- - -
(( A I expiratibn d un irié4al de deux ans (t
demi à partir du jour où la présente convention
sera devenue définitive, la Société anciTwme
devra justifier de la présence dans la colonie
d'un matériel d'entreprises spécial ixite le
genre J'cxploitation envisagée, d une voie:* de
300.000 francs.
A peine de déchéance. la Société anonyme
devra justifier, dans un délai de troi s ar.s à
compter de l' approbatibn du premier des con-
trats spéciaux prescrit par l' article 2 à interve-
nir, d'une production annuelle minima de 1 :'"ll( k)
tonnes d' extraits tannants.
1" oici un control ert bonne et due forme.
Nous verrons dans le prochain numéro com-
ment il a été c:ré('rrft.,. ou nucttx comment i!
n'a pas été exécuté.
L'Angély
à la Cooinissioa de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats
--0-0--
La Tx-mmission de l'Algérie, des Cohmks
et dos Protectorats se réunira di'.in.nn nv v-
erodi 24 mars, à 14 h. 30.
A l'ordre du jour figurent :
1° I.. iap]K»i t de M. Houx Freisstnrnu sur
le projet 2:ll9 tendant à modifier la loi du
tf) février 1897 sur la propriété foïi'Viv (':1
Algérie ;
•2° l.'exposé do M.noux Froissineii^ sur Ja
proposition 70 de M. Monnaud viauvo a
la réorganisation : 1° des assemblées tuni-
sien nos ; 2° de l'administration de l'Algérie;
3° 1/avis do M. Delmont sur le projet
1059 tendant h permettre au Gouvernement
d'autoriser la « Compagnie Française des
Câbles Télégraphiques » a vendre les cà-
bles télégraphiques sous-marins qu'elle pos-
sède au sud de New-York et dnns la mer
des Antilles.
<
« •
M. P. Jacquier, député dt'\ la Haute-Sa-
voie, ancien sous-secrétaire d'Etat, ayant
I,t\ élu membre de la Commission des Fi-
nnnces, a été remplacé par lo groupe radi-
cal-socialiste h, la Commission des Colonics.
par M. Hûynouord, députe du Pay-dc-Domc.
Dgl-.AIT
Le gouverneur tir, la Cochinchina et fins-
pecteur des affaires politiques ont quitté
vendredi matin Sn'iqon pour Hanoi.
(Par clt'P(('fH,)
L'empereur d'Annam à Paris
S. M. B.\O Daii, accomjjannc de M. Char-
es, trouvemeur (Vénérai honoraire, st ar-
rivé ce rn.ttîn à Paris.
La circulation fiduciaire
en Indochine
no d'Imtochiue du n
mars, a publié un arrété du Gouverneur Gé-
néral. élevant de 120 140 millions do pau-
tres la limite de rirculation ùdurinir» de-
billets de ta banque d'Indoc hine. Par ail-
leurs, le Gouverneur Général autorise l.i
Banque à taire procéder À la fiappo de deux
millions de piastres supplémentaires pour
maintenir la oroportion entre l'encaisse mé-
tallique et la circulation des bitiets,
Ce relèvement limite de l'émission était
instamment demandé par les Chambrer de
commerce soucieuses d'éviter le resserre-
ment des crédits et la gène dans les transac-
tions en raison :
io De l'augmentation croissante et rapide
de la production inclochinoise et des négocia,
tions actuellement en cours au sujet de la
belle récolte de riz en Cochindiine ;
2° De l'investissement de/capitaux de pl is
en plus abondant? dans lé» entreposes lo-
cales ;
f Des troubles en Chine qui ont déter-
miné les habitants limitrophes à rechercher
de la devise indochinoise,
D'autie part, il a paru indispensable ail
Gouverneur Général d'éviter toute déprécia-
tion du billet en engageant la circulation
nouvelle sur l'augmentation de l'encaisse
métallique.
..a 1
TAUX DE LA PIASTRE
A la date, du H mars IWii. t-iux r tticiel
de l i i>iastie. d Saison, rttnil de 1f> fr.
Voici é^nVun ni. à ta dite du M, le '.V..)& (U s
cchoh ,1 Irrmr Je ta l'U:..,c¡trR A Snljun sur r.n •'
S jour*. !'»,(& : 30 tours, 16.?'» ; Ii) pUj'. [6$\ ;
̃?») iAiii». b'O.i.t.
MARDI SOUV 2* MAWT im
,. ",..
..; ",'
Lès Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LU Aimais PUBUtS rAR "US ANNALES OOLOMALIS" SOHT LA PBOmtTt
DCLUIIVa DU IOUIIIIAL
-- doim-fdàmà»Apnm*
DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THÈBAULT
Mante et kimiakinlm : 34, Ru. du MonfeThatoor, PARIS-1* Iraom - um le-si
Un u I nli S mal*
.., France et Colonie». Ma 48 • U.
Omi,i f Etranger 120 M» M.
Ua .--. lei "H- el -.-ri. ULmWm
1 1
LE CITRONNIER
I «i»
Le citronnier est connu depuis un temps im-
mémorial dans le monde méditerranéen. Il n' en
est cependant pas originaire. Il y fut importé
de Médie à une date qu'il est impossible d'in-
diquer avec quelque précision. Peut-être est-ce
par les Grecs, peut-être par les Romains? On
ne sait,
Depuis lors, il a gagné la plus grande partie
du titrât de la grande mer gréco-latine autour
de laquelle s'est développée, si elle n'y a pas
été créée d'une façon absolue, notre civilisa-
tion. On le trouve en Italie, en Espagne, en
Afrique du Noid et sur certains points de notre
littoral provençal.
Lu anciens attribuaient à son fruit une cer-
taine valeur religieuse. une certaine vertu ma-
gique. Virgile nous apprend dans les Géorgi-
ques qu'ils préservait des enchantements. En
France, à la fin du moyen âge, l'usage s'établit
d'offrir un citron aux personnes qui %toe visi-
taient. Au XVf siècle, les femmes de la cour
co avaient toujours un sur elles et le mordaient
de temps en tempe pour avoir les lèvres ver-
meilles. Les écoliers avaient l'habitude, aux
premiers jours de juin, d' en offrir à leurs pro-
fesseun un dans lequel ils fichaient une pièce
(le monnaie.
La culture du citronnier avait donné nais-
sance. dans certaines parties de la côte de Pro-
vence, à des institutions qui ont duré longtemps.
Dans les envircns de Menton, en particulier, il
y avait une commission présidée par le ma-
gistrat des citrons qui dirigeait la cueillette les
fruits et surveillait leur vente.
Cette institution et ces usages sont aujour-
d'hui disparus, mais ils indiquent la place
qu'occupait le citronnier dans l'activité des ha-
bitants de certaines régions.
La cuhure du citron n' a pas cessé de tenir
une grande place dans l'économie des pays où
on le trouve depuis l'éptque romaine. Mais elle
à débordé lts limites de la zone méditerra-
néenne et on la rencontre dans les régions in-
U-rtropicales comme les Antilles ou Madagas-
car
Comme toutes les plantes, le citronnier exige
certaines conditions de sol et de climat.
Les terrains plats légèrement ondulés sent
considérés comme les meilleurs; les côtes légè-
rement inclinées conviennent également,
L'arbre ayant des racines peu profondes
poussera vigoureusement et donnera de fortes ré-
coltes dans des sol s dont la couche superficielle
r-4 comparativement mince et repose sur un ter-
rain nlcaire épais. Le citronhier n' aime pas les
altitudes élevées. Il ne se plaît guère au delà
de 3^0 mètres. Cependant, à la Dominique,
une des petites Antilles, on le trouve à 6 et
même 700 mètres. De même, en ce qui con-
cerne l'humidité, si des pluies d>nt la hauteur
atteint 1 m. 80 lui suffisent amplement, il sup-
porte des précipitations atmosphériques plus
abondantes en certaines contrées. En vérité, les
amllmes conditions climatériques sont réalisées
quanti la saison sèche ne se prolonge pas trop,
que les pluies dont nous venons d'indiquer le
volume sont bien réparties pendant l'année.
L'établissement d'une plantation demande
des roins attentifs et nombreux. Les graines,
préalablement lavées, sont semées en rangs et
placées en terre de 20 en 20 centimètres et à
une profondeur de 2 centimètres et demi.
Quand les plants ont atteint une certaine
hauteur de 10 à 12 centimètres, on les trans
planto dans une pépinière. Ils sont arrachés soi-
gneusement à l'aide d'une fourchette. les faus*
ses racines sont enlevées et les branches tail-
lées.
La pépinière doit être tenue dans un état
constamment propre ; le sol doit être travaillé
avec le plus grand soin; la provision d'hwnus
maintenue par de fortes fumures de matières
organiques.
[Y i que les plants ont été enlevés pour la
vente, le terrain est déblayé à la fourche, re-
tracé de façon que les encfcoits qui étaient des
sentiers deviennent des - lits qui recevront les pro-
chains plants.
La plantation a lieu, de préférence à Doute
autre période, de juin à décembre, afin que les
jeunes plants aient le temps de croître suffisam-
ment avant le commencement de la sécheresse.
Lr terrain est auparavant préparé avec la plus
grande attention ; il est remué, bêché.
Haut de 35 à 40 centimètres, le jeune citron.
nier, devenu propre à la plantation, est enlevé
de la pépinière à l'aide de fourches et mis en
terre avec précaution à peu près à la même pro-
fondeur que dans la pépinière. Il faut, disent
les agronomes, toujours éviter de planter trop
pî^iondément. Ils ajoutent que les racines laté-
rales doivent être étendues couvertes de terre
et pressées fermement, tandis que le sol autour
dés olants, dans les trous, doit être cassé et en-
tassé à plusieurs pouces plus haut que le terrain
environnant, de façon à éviter que l'eau ne s é-
journe autour du tronc et des racines de plant
pendant la saison pluvieuse, La préparation soi-
glieusk>dtà terrain, les précautions apportées au
moment de la plantation et me bonne culture
dans la suite sont récompensées par la crois-
sance vive et saine et les récoltes abondantes et
avancées.
Il convient de tenir attentivement compte de
la distance à laquelle doivent être plantés les
arbres. Car cela a un effet direct sur leur crois-
sance et leur développement. Aussi sur
tes rentes rapides des collines espace-t-on les
pied ? de 3 à 4 mètres, sur les terrains plats cet
intervalle est porté à 5 ou à 6 mètres et même
à 7 sur les soJ s de très bonne qualité, de telle
50rte que les arbres poissent atteindre tout le dé-
veloppement dont ils sont capables. Suivant les
distances on compte de 630 à 220 arbres par
hectare.
La densité plus ou moins grande des arbres
a une répercussion certaine sur la production.
Quand l'espace qui les sépare est suffisant,
leurs branches prennent la forme hémisphérique
ou celle d'un dôme, tandis que s'ils sont trop
proches ils les entremêlent, de sorte qu'elles
tendent à pousser vers le ciel et que leur faite
est plus ou moins plat. L'arbre à forme hémis-
phérique offre plus de surface à la lumière et a,
par conséquent, beaucoup de feuillage et de
surf ace productive, parce que chez le citronnier
les fleurs et les fruits se'. montrent à la périphé-
rie.
Le temps nécessaire au développement de
l' arbre, jusqu'à ce qu'il puisse porter des fruits
et donner un profit, varie avec le sol et le cli-
mat et aussi le mode de culture. Dans les con-
ditions favorables les fruits viennent au bout de
la troisième année ; mais il faut attendre 7 à 8
ans pour que l'exploitation soit en plein rap-
port. QuanU-à la longévité de la plantation, on
ne peut rien dire de précis, mais.. la Domini-
que, l'île des Antilles où le citronnier est cultivé
depuis le plus long tempe, on trouve des arbres
qui ont été plantés il y a 30 et même 40 ans et
qui sont jugés capables de pOxJurre pendant en-
core de longues années.
Il arrive que l'on plante dans les espaces vi-
des qui s'étendent entre les arbres la canne à
sucre, le coton ou toute autre culture. L'expé-
rience a montré les inconvénients, sinon les
dangers de ce procédé.
Une plantation de citronniers exploitée dans
des conditions favtxables, produit une impor-
tante récolte annuelle. Mais généralement dans
les pays tropicaux, on ne ramasse pas des fruits
pendant l' année entière. La principale récolte
sVbtient, aux Antill, de juin ou juillet, à no-
vembre ou décembre. Les fruits mura prcnien-
ncnt de fleurs qui ont fait leur éclosion 4 ou 6
mois auparavant. Il est bien entendu que les
conditions atmosphériques réduisent ou allon-
gent le laps de temps.
Quant à la production par hectare, elle at-
teint dans les bonnes terres 320 et même 440
barils de fruits (le baril = 163 litres), mais la
moyenne est intérieure et va de 170 à 220. La
quantité de jus obtenue est de 95 litres environ
par baril.
Tous Ici citrons ne sont pas pressurés de
façon à donner du jus. Alors que ceux qui ont
cette destination mûrissent sur l'arbre et y res-
tent jusqu'à ce qu'us tombent à terre où des
femmes les ramassent, ceux qui doivent être
exportés sont cueillis verts sur les arbres dès
qu'ils ont atteint leur plein développement.
Le commerce des fruits représente aux An-
tilles une affaire assez importante. Il a atteint,
il y a quel ques années, rien qu'en ce qui con-
cerne les Etats-Unis, le Canada et la Grande-
Bretagne, la somme de 14.815 livres.
Les procédés de culture dont je viens de par-
ler s'appliquent surtout aux Antilles où le ci-
tronnier importé par les Européens trouve des
conditions de sol et de climat favorables, Plu-
sieurs îles de l'archipel le produisent ; la Domi-
nique se trouve à la tête des pays producteurs.
Des Français ont introduit cette culture à
Madagascar. Le terrain, les conditions atmo-
sphériques s'y prêtent. On la pratique avec suc-
cès dans la région de Sambirano, dans la pro-
vince de Nossi-Bé et dans d'autres parties de la
Grande Ile. En 1924, 3.428 kgr. de citrate de
chaux ont été exportés sur la France. Ceci est
encore peu de chose. Il n'est pas exagéré de
prédire un plus grand avenir au citronnier à Ma-
gascar.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
commission des Affairée étran-
gères, membre de la Cmmlirios
des Colontss.
oiel
PO. avoir de bonne i baaanes
.o--
A la suite des résultats obtenus au Oongp
belge dans la culture des bananes, dont la Bel-
gique est de plus en plus consommatrice, les
Compagnies de navigation ont décidé de mé-
nager à bord de leurs navires des comparti-
ments spéciaux légèrement réfrigérés qui per-
mettront le transport des bananes dans de bon-
nes conditions.
Qu'attend-on pour réaliser cette profitable
innovation sur nos paquebots de la côte d'Afri-
que ? ;
Les singes en balade
Cent vingt singes d'espèces différentes
viennent d'arriver à Bordeaux avec le cour-
rier de la Côte Occidentale d'Afrique.
Ils doivent être répartis entre l'Institut
Pasteur, le Jardin des Plantes et le labora-
toire du docteur Voronoff.
Ces pauvres petites bêtf's si amusantes à
voir dans la forêt, sautant d'un arbre à
l'autre, criant, grimaçant ou descendant en
file indienne comme les indigènes pour boire
au fleuve. ces pauvres petites bêtes vont
donc servir soit à des recherches scientifi-
ques, soit à amuser les enfants et quelques
grandes personnes. 1
U Leur Sort, après tout, ne serait pas désa-
gréable s'ils étaient bien chauffés et bien
nourris, mais nous savons, hélas ! les diffi-
cultés financières du Muséum!
Les études dont ils seront victimes sauve-
ront des milliers d'êtres humains ; comme il
y a pléthore de singes en A. O. F., on ne
peut pas trop plaindre ces innocentes mais
nécessaires victimes de la science.
E. D.
1 - :.'
L'unification économique
de l'Afrique du Nord
0-0-
A
L'unification politique et admi-
nistrative des trois grands pays de
L'Afrique du Nord française est une
question très controversée. On objecte
à cette idée les difficultés diplomatiques
et internationales quelle risque de soulever,
et deux pays, sur les trois qu'elle intéresse di-
rectement, craignent d'y perdre le peu d'au-
tonomie qui leur reste.
Le programme n'en compte pas moins des
zélateurs actifs qui annoncent sa réalisation
prochaine.
- Dans tous les cas, en dehors même des im-
pulsions officielles, des liens économiques de
plus en plus nombreux s'établissent entre
les trois pays. Les colons comprennent que
loin d'étre opposés, leurs intérêts sont le plus
souvent solidaires et si les barrières douanières
restent barbelées, surtout du côté du Maroc,
les relations morales survolent aisément ces
obstacles redoutables aux denrées matérielles.
On vient de voir un nouvel exemple de cette
associa/joli virtuelle dans la création, à Casa..
blattea, d'une section marocaine de l'Union
ovine de l'Afrique du Nord.
Cette Union ovine n'est pas une af faire
industrielle ou comtturiiale. créée dans un
but de profit personnel; c'est une Société
d'études et de propagande qui se propose de
résoudre un problème depuis longtemps posé
pour notre Afrique du Nord tout (lItièrc:,
En Tunisie, en Algérie, an Maroc, l'élevage
des ovins a pris une extension considérable.
I.e troupeau indigène, formé naguère de bar-
barins ci grosse queue, s'est rapidement amé-
lioré par des croisements avec des races fran-
çciist-s, surtout grtlce à des béliers mérinos de
la Crau. Le mouton africain alimente le mar-
ché Irallfais de bétail d cloltlle lieu à un
mouvement d'affaires de plus en plus consi-
dérable.
Ce n'est point seulement au point etc vue
alimentairc que l'élevage des ovins dans
l'Afrique du Nord peut offrir à la France
des ressources de premier ordre : la laine dit
mouton est aussi précieuse sinon tills que sa
chair. •
Or, elle n'avait jamais pris auprès de notre
industrie textile la place qn elle est suscep-
tible d'occuper parce que les indigènes s obs-
tinaient à des mithoder teutitùèrrs de tonte
et livraient des laines sala il imprégnées de
sable.
Devant l'importance de plus en plus grande
qu'il v a pour la France à trouver dans ses
colonies les produits dont elle .f besoin, s'est
fondée, d'abord en Tunisie, une Union ovi-
ne, dans le but d'améliorer nos laines afri-
caines et de les mettre en état de lutter m'clll-
tageusement contre celles que nos tisseurs
du Nord vont chercher au Cap, eu Austra-
lie, fil Argentine, an grand détriment du
change français.
File a organise des procédés mécaniques
de tonte que des filtre preneurs munis dit ma-
tériel nécessaire vont pratiquer jusque chez
les éleveurs nomades du Sud et dont les indi-
gènes ont bien vite compris l'avantage parce
qu'il se traduit pour eux par un bénéfice
immédiat.
Puis, apporlollt aussi dans ce domaine
l'heureux effet de la coopération, elle à
créé des types de laine standardisés et de
balles uniformes, qui facilitent singulière-
ment l'achat des laines africaines par l'indus-
trie française. Du reste, c'est encore la Cham-
bre de Commerce de Tourcoing, qui mani-
feste si heureusement son activité créatrice,
qui donna Vimpulsion à cette organisation
efficace.
Elle s'est vite répandue en Tunisie et en
Algérie. Voici qu'elle pénètre au Maroc par
la création d'une section à Casablanca, qui
s'affirme de plus en plus la capitale labo-
rieuse du - Maroc économique. ---
C'est l action de M. LaUolll, admillistra-
teur délégué de l'Union Ovine de l'Afrique
du Nord qui a déterminé la création du nou-
veau groupement à la tête duquel nous voyons
M. Renguet, directeur général de la Banque
d'Etat du Maroc comme président et, comme
vice-président, M. Guillaumet, président de
la Chambre d'Agriculture de la Chaouia.
Ce rapprochement de noms et de titres a
lui-même sa haute signification puisqu'il mon-
tre la participation de la puissance bancaire
à Vamélioration économique du pays, rôle
dont elle ne se préoccuPe pas suffisamment
là où elle se borne à escompter du papier.
Ce n'est là, du reste, qu'une façon intelli-
gente de comprendre ses propres intérêts, car
l'essor d'une région en agriculture, en éle-
vage, en industrie, en commerce, se traduit
toujours à ses guichets.
Nous félicitons sincèrement ceux qui vien-
nent ainsi d'étendre au Maroc l'action qui
doit accroître et améliorer la production de
ses laines pour le double bénéfice des éleveurs
marocains et des industriels français.
Ernest HaaJ..,
Sénnteur de la Marne,
1 Vice-prê*t<îent de la Comades"
des Damnes
EN SYRIE
-0-0
Inspection
ï.c Haut Commissaire est arrivé hier à
nnmnA, Il a visité les organisations déton-
sives de la ville, s'arrétnnt à toua les y osâ-
tes. Sur tout le parcours, la population l'a
salué respectueusement.
la Caltiat tMMrigiBi
Lë trahi spéciul tiansportunt M. Steeg,
réaideut gênerai -au Maroc ; M." ViolJetto,
Gouverneur général de l'Algérie, eb Mme
Violb'tte est arrivé en gai'o do Tunis sa-
medi »<»ir à IS h. 15.
M. Steetf était accompagné de M. Serras,
chef de cabinet- ; MM. Delpit, Mallet, Hardy
et llranly ; M. Viollettc était accompagné de
MM. Maurv et Trioux, directeurs Un
cabinet ; 11. Vieillard, Baron, Brunei et
André.
MM. Sl. »'g ri Violk'tte ont été rceus au
débarquement au son de la Marseillaise et
de l'hymne beylical par M. Lucien Saint,
résident général en Tunisie, entouré
son militaire ; le général Donsclme, com-
mandant supérieur des troupes en Tunisie;
l'amiral Orandelément, préfet maritime de
lli/erte, « t tOIlS kw ehel's des services ci-
vils et militaires qu'il a présentés à M.
k"I+, et ti M. ViolleUe, Les présentations
terminées, 1"S résidents généraux au Ma-
roc et en Tunisie et le Gouverneur géné-
ral de l'Algérie sont montés en automobile
pour se rendre à la Maison de France, où
ils sont les hôtes de Mme et de M. Lucien
Saint.
Les honneurs ont été rendus par un ba-
taillon de zouaves avec drapeau et muni-
que.
Le cortège, suivi par un escadiou du i°
spntJi, a traversé la ville, qui était pavoi-
acc. l'n important service d'ordre contenait
les nombreux •curieux venus saluer il lelii*
arrivée- le Hésident général du Maroc et lû
Gouverneur do l'Algérie.
Dans la soirée, an dîner intime a été
offert :\ lu résidence générale pat' M. et
Mme Lucien Saint à M. Steeg, ù M. Viol-
letle et à Mme Violk'tte.
A la (séance d'ouverture do la conférence,
qui a eu lieu au Palais des Sociétés fran-
çaises. 'lIit'I' matin, il 9 heur-ts ainsi que
nous l'avions annoncé, M. Th. Steeg a pro-
noncé un important discours, au cours du-
quel il a exposé la situation au Maroc, ren-
du hommage zi la mémoire de Jules Kerry et
déhni en ces tonnes la politique coloniale
française :
« Choivliez quel est le secret (f(, l'nutoritû
fjui entoure les fonctionnaires de nos eontrAles
et vous trouverez que, grâce A eux. la ligure de
lu France se confond avec, ce.llo de lu Justice.
QueU éloges |muiTni-jc f.'ilrc de n«\s colons nin-
nv niiH que je n'ai déjà, je ne simniis l'ouMier.
adressé aux entons d'Algérie et tle Tunisie (
Ils tiennent tnu-. diins un seul, e.'e^t que les un*
et tes îiutre-i sont, des colons fnine;iis i
indigènes. Ils savent, que de tous les moyens
inV^iMes peut- transformer un eliump inculte
en 1:11 Iteuu domaine, le plus durable consiste
;'i se faire aimer, comme un lion et piéeieux voi-
sin. î.e enura^e. la «,'énérosilé, la justi.e, la.
r":iI"I'/I"lI.' 1> rit.\
li' lleinejit franeuisc.s, et c'est en les l'rdiqcant
tors de ehe/. e,i\ que les Français d'nutre-iihT
l>r 'l'a^ nl le rayonnement de lii France. »
M. \,i"II.,I',' a prononcé également Il;:
grand diticourg.
« J'estime, a-t-it dit notamment, qu'il faut
nettement -considérer comme impossible un
gouvernement unique, même réduit aux trois
pays du Nord.
Il Ou cu serait, nn rouage superfétatoire et
vain, purement, contemplatif et dès lors parfai-
tement inutile, 011 ee serait un gouvernement
effectif qui représenterait une administration
se superposant. à d'autres administrations et ce
serait dès lors une centralisation il outrance
dans un b rup* où les pays no peuvent plus
vivre qu'au pris d'une large décentralisation.
« Au surplus, ce s.-rait p-ir l'effet d'un con-
formisme trop ;-.JI Il nu ire qu'on penserait à re-
chercher nu,, eoiiunune mesure d'administra-
tion et surtout, di' ^oiivêineiiient pour ces p»
pedalion:- -i .!I\I'I'SI'; dont nous avons ln
charge. Kllt-s ont des formations tiist..ri'|Uis ei
des origines teeliniques tellement diUV-renles ;
Dan- certaines «t'entre elles, la France n'inter-
vient même que comme protectrice, des souve-
rains qui' lui font conllanco et qui lui (tonnent
d'ailleurs chaque jour de nouvelles preuves
d'runitié. It
Mais,comment se résigner, demande M. Viol-
lette, iV travailler chacun do son côté, dans
l'Ignorance de ec que font les autres?
Et il répond :
il ,. Il s'agit d'arriver fi réaliser une vaste syn-
thèse où viendront s'harmoniser les aspirations
parfois divergentes de tant do races qui jntlig
furent oppos-es et qu'il faut maintenir r/jadis
ciliées chaque jour de façon plus étroite dans
i la paix française.
- M. Saint a souligné ensuite - l'importance
de la participation de 1 Afrique occidentale,
à la conférence. Il a fait l'éloge de la
loyauté et de la fidélité du bey étales po.
pulations tunisiennes, auxquelles il a ren-
du hommago et a approuvé M. Steeg
d'avoir 4Tit que l'empire du nord de l'Afri-
que n'était pas, au point de vue géogra-
phiquc, historique et économique, une en-
tente homogène, mais qu'il y a des diver-
gences do vues ou d'action qui peuvent
.tr réduites ou supprimées, lorsqu'elles
nuisent à l'harmonie et à l'ensemble.
M Saint a conclu en affirmant la vo-
lonté de communion patriotique do tous
les participants à la conférence.
A l'issue de cette première séance, le
télégramme suivunt a été adressé a M.
Uriand, président du Conseil :
Au cours des travaux do la troisième confé-
rence nord-africninc, notre pensée se tourne
naturellement vers le Président de la Hélm.
blique et vers votre excellence dans le désir
commun d'envoyer au gouvernement do la Hé-
publique notro remerciement pour l'initiative
qhi1 a prise de ces réunions annuelles si
fécondes en heureux résultats.
Nous poursuivrons notro tftcho do coordina-
tion avec un persévérant souci de rendre par
nos efforts concertés et selon les buts du gÜll-
vernement français chaque jour plus étroito la
collaboration dés possessions de l'Afrique du
Nord à la grandeur ot & la prospérité de la
mère patrie.
Signé- Théodore Stocg, Maurice Viollettc, Lu-
cien Saint.
SOUTENANCE DE THESE
M. Leoointre soutiendra, le M mars, à 14 h.,
h la Sorbonno. une thèse pour le doctorat ès
Sciences iwUirelles, août le titre : <1 Ro<:herchc--
péologtques dans la MeAeta marocaine Il,
Haro sur les agioteurs
LES CONCESSIONS DE L'AFFAIRE SUBERBIE
-- - -
Alexandre Varenne a raison quand il veut
guérir l' Indochine, du chancre qui la ronge,
comme il le déclarait hier dans ces colonnes.
Sur une moins vaste échelle, parce que rcs
spéculations eurent un champ d'action plus res-
treint et des dupes moins nombreuses, la Com-
pigflie Occidentale de Madagascar a fait des
dupes, pour près de cent millions et c - est
pour une bonne part en franu-or que l'opération
s'est pratiquée.
Au reste, on se demande par quelles extraor-
dinaires complicités administratives cette So-
ciété, de si fâcheuse réputation, a pu obtenir des
concessions sans n'avoir jamais rizn fait dans la
colonie, mais seulement en ayant nui à l'idée
coloniale dans la métropole,
La dernière en date est encore plu.1 scanda-
leuse que les autres,
En voici l'historique :
Historique
de la Concession de Palétuviers
Le 24 décembre 1919, une convention a été
passée entre le Gouvernement Général de Ma-
dagascar et la Compagnie Occidentale de Ma-
dagascar, pour la location de 20.000 hectares
de terrains en vue de l'exploitation de l'écorce
de palétuviers,
Cette convention a été approuoée par le mi-
nistre des Colonies ci signée par le président
de la République le 4 août 1920.
Elle a été notifiée le 26 novembre 1920 à la
Compagnie Occidentale de Madagascar.
Celle Compagnie n'a rempli aucune des clau-
ses de cette convention, entre autres les clauses
de l'article 2, ainsi conçu :
Les 20.000 hectares de terres sur desquels
s'exercera le droit d'exploiter devront être choi-
si par lots de 1.000 hectares au moins, dans
les limites ci-dessus déterminées.
- La Compagnie choisira ces lots dans un dé-
lai de deux ant à partir de la notification du
décret qui approuvera la présente convention.
Elle dressera pour ces lots des ctoquis aussi
précis que possible, qu'elle remettra au Gou-
verneur Général.
Dans un délai de trois mois, il sera procédé
dans les formes réglementaires à la reconnais-
sance des terrains choisis : si ceux-ri sont recon-
nus indisponibles. le Gouverneur Général invi-
tera - la Compagnie à - en - déterminer - d' autres.
Dans l'afifrmative, un contrat spécial inter-
viendra pour consacrer le choix, les limites et
la consistance de ce lot.
L" Compagnie devra, dans le délai d'un an
à comntcr de la décision du Gouverneur Géné-
ral. déclarant ces lots non disponiMes, procéder
à de nouveaux choix en rempl acement de ces
lots.
Tous les frais nécessités par le choix des lots
et l'examen de lews disponibilités seront à la
charge de la Compagnie.
Faute par la Compagnie d'avoir fait au Gou-
verneur Général. dans les délais prévus. la
notification de son choix, elle perdra définitive-
ment les droits qui lui seront attribués et ne
pourra prétendre, de ce fait, à aucune indem-
nité en compensation.
Faute d'exercer dans le délai imparti les
choix des lots destinés à remplacer ceux recon-
nus non disponibles, la Compagnie perdra tous
les droits fur ces lots. à concurrence des super-
ficies primitivement notifiées à l Administration.
La privation de jouissance ne nécessitera,
pour être constatée et invoquée, aucune mise tn
demeure préalable. 1)
El les clauses de l'article 7 ainsi conçu :
f( La Compagnie Occidentale devra, dans le
délai de deux ans, qui couxia de la date d ap
probation de la présente convention, se substi-
tuer à une Société spéciale anonyme ou en
commandite par actions, constituée suivant la
loi française, au capital de 1.000,000 de francs
ayant pour but I exploitation de palétuviers dont
s' agit.
La substitution ne sera valable qu'après avoir
été approuvée par le Gouverneur Général,
La Société sAstituée devra, en outre, se
conformer, tant pour 8a création que pour son
fonctionnement, aux prescriptions ci-dessous :
1° La détermination du capital social initial,
s'il est supérieur à t ..wJ.OOO de fràocs, sera
soumise à l'approbation du Gouverneur Géné-
ral ;
2" Ce capital ne pourra ni être augmenté au
delà du double de son montant initial, ni réduit,
sans la même autorisation,
Toutefois, cette autorisation sera considérée
comme accordée si un refus n'est pas notifié à
la Société dans un délai de deux mois à comp-
ter de la demande.
y La oocieté aura son siège social en France
ou à Madagascar. Au cas où le siège serait
dans la métropole, la Société serait tenue
d' avoir dans la colonie un représentant investi
des pouvoirs nécessaires, pour, s ïl y a lieu,
passer contrat et assurer l'exécution des obliga-
tions imposées à ladite Société.
Il sera tenu d y faire élection de domicile où
lui seront faites toutes significations ou notifi-
cations administrati ves ou judiciaires néces-
saires.
40 Sous réserve des dispositions spécifiées
aux deux alinéas ci-après, les fondateurs de la
Société substituée à la Compagnie Occidentale
de Madagascar n'auront droit qu au remlbour
sement des dépenser par eux faites, et dont le
compte aura été admis par l'Assemblée géné-
rale. Ce remboursement aura lieu au choix des
bénéficiaires, en actions libérées lou en espèces.
Les statuts pourront, en outre, prévoir l'attri-
bution aux fondateurs de parts de fondateur ou
de parts bénéficiaires..
5" La Compagnie nouvelle pourra passer
avec la Compagnie Occidentale de Madagascar
ou tout autre Société. Boute convention utile pour
l'exploitation accordée, la participation étant
rémunérée par les actions d'apport libérées dort
le montant sera fixé par l' Assemblée t;é:>éra|c.
611 Le président du Conseil d'administration,
ainsi que l' administrateur-délégué, s 'il v en a,
seront Français, Les deux tiers au moins ,'e
membres du Conseil d' administration seront de
nationalité française.
7" Les délibérations du Conseil d adminis-
tration ne seront valables que si le nombre des
membres qui y auront pris part est supérieur à la
moitié du nombre des membres en exercise. Il
Les charges et conditions contenues ditrif 1 ar-
ticle 8 n'ont été remplies en aucune fnçjn.
En voici la teneur :
-- - -
(( A I expiratibn d un irié4al de deux ans (t
demi à partir du jour où la présente convention
sera devenue définitive, la Société anciTwme
devra justifier de la présence dans la colonie
d'un matériel d'entreprises spécial ixite le
genre J'cxploitation envisagée, d une voie:* de
300.000 francs.
A peine de déchéance. la Société anonyme
devra justifier, dans un délai de troi s ar.s à
compter de l' approbatibn du premier des con-
trats spéciaux prescrit par l' article 2 à interve-
nir, d'une production annuelle minima de 1 :'"ll( k)
tonnes d' extraits tannants.
1" oici un control ert bonne et due forme.
Nous verrons dans le prochain numéro com-
ment il a été c:ré('rrft.,. ou nucttx comment i!
n'a pas été exécuté.
L'Angély
à la Cooinissioa de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats
--0-0--
La Tx-mmission de l'Algérie, des Cohmks
et dos Protectorats se réunira di'.in.nn nv v-
erodi 24 mars, à 14 h. 30.
A l'ordre du jour figurent :
1° I.. iap]K»i t de M. Houx Freisstnrnu sur
le projet 2:ll9 tendant à modifier la loi du
tf) février 1897 sur la propriété foïi'Viv (':1
Algérie ;
•2° l.'exposé do M.noux Froissineii^ sur Ja
proposition 70 de M. Monnaud viauvo a
la réorganisation : 1° des assemblées tuni-
sien nos ; 2° de l'administration de l'Algérie;
3° 1/avis do M. Delmont sur le projet
1059 tendant h permettre au Gouvernement
d'autoriser la « Compagnie Française des
Câbles Télégraphiques » a vendre les cà-
bles télégraphiques sous-marins qu'elle pos-
sède au sud de New-York et dnns la mer
des Antilles.
<
« •
M. P. Jacquier, député dt'\ la Haute-Sa-
voie, ancien sous-secrétaire d'Etat, ayant
I,t\ élu membre de la Commission des Fi-
nnnces, a été remplacé par lo groupe radi-
cal-socialiste h, la Commission des Colonics.
par M. Hûynouord, députe du Pay-dc-Domc.
Dgl-.AIT
Le gouverneur tir, la Cochinchina et fins-
pecteur des affaires politiques ont quitté
vendredi matin Sn'iqon pour Hanoi.
(Par clt'P(('fH,)
L'empereur d'Annam à Paris
S. M. B.\O Daii, accomjjannc de M. Char-
es, trouvemeur (Vénérai honoraire, st ar-
rivé ce rn.ttîn à Paris.
La circulation fiduciaire
en Indochine
no d'Imtochiue du n
mars, a publié un arrété du Gouverneur Gé-
néral. élevant de 120 140 millions do pau-
tres la limite de rirculation ùdurinir» de-
billets de ta banque d'Indoc hine. Par ail-
leurs, le Gouverneur Général autorise l.i
Banque à taire procéder À la fiappo de deux
millions de piastres supplémentaires pour
maintenir la oroportion entre l'encaisse mé-
tallique et la circulation des bitiets,
Ce relèvement limite de l'émission était
instamment demandé par les Chambrer de
commerce soucieuses d'éviter le resserre-
ment des crédits et la gène dans les transac-
tions en raison :
io De l'augmentation croissante et rapide
de la production inclochinoise et des négocia,
tions actuellement en cours au sujet de la
belle récolte de riz en Cochindiine ;
2° De l'investissement de/capitaux de pl is
en plus abondant? dans lé» entreposes lo-
cales ;
f Des troubles en Chine qui ont déter-
miné les habitants limitrophes à rechercher
de la devise indochinoise,
D'autie part, il a paru indispensable ail
Gouverneur Général d'éviter toute déprécia-
tion du billet en engageant la circulation
nouvelle sur l'augmentation de l'encaisse
métallique.
..a 1
TAUX DE LA PIASTRE
A la date, du H mars IWii. t-iux r tticiel
de l i i>iastie. d Saison, rttnil de 1f> fr.
Voici é^nVun ni. à ta dite du M, le '.V..)& (U s
cchoh ,1 Irrmr Je ta l'U:..,c¡trR A Snljun sur r.n •'
S jour*. !'»,(& : 30 tours, 16.?'» ; Ii) pUj'. [6$\ ;
̃?») iAiii». b'O.i.t.
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