Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-03-11
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 mars 1926 11 mars 1926
Description : 1926/03/11 (A27,N39). 1926/03/11 (A27,N39).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63970863
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. - N' 39
: NUMERO : 20 CENTIMES
-
JKUDI sOin, 11 MAHS 1926
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Les Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
ID AKHCLM PUMJÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA MtOPIIIÉTÊ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
tmAmmwuéllêtlimuMiànçmnuMButmwiêmJmrmmttHamlmAgimcféêPwàlkMt
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAULT
RééMliM et AiBitblrtUw : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1* - TOMiie : LOUTRE 1917
Un an 6 noii S ntli
«t^ÛJLÎ^uILé ii S France et Colonies. 80. 41. m a
a. ( Etranger go. m >
Oa l'a. polie at ihai Im priMlpan Ubralrw
,
La question des vins tunisiens
Voici une vieille question qui reparaît : celle
du vins tunisiens. Je m' en suis entretenu ici
plusieurs fois avec mes lecteurs, et cela en
tarte franchise, usant de la liberté pleine et
eabère qui nous est laissée dans ces colonnes,
et qui nous est si prôcieuse.
Comment la question ne reparaîtrait-elle pas?
La viticulture française est inquiète, très in-
quiète. Je n'ignore pas qu'il y a des gens qui
savent tout sans avoir jamais rien appris, et qui
tranchent souverainement le problème par cette
affirmation : « Les viticulteurs gagnent trop
d'argent ». Que ces gensJà apprennent donc
ce qu'ils ignorent, et ils y gagneront, eux, de
dire quelques sottises de moins. Pour parler
sérieusement des choses sérieuses, la situation
ert la suivante : en 1867, l' union douanière est
établie, alors que le vignoble algérien n'exis-
tait pas ; l'Algérie envoie en France, grâce à
ce régime, 8 millions d'hectolitres en chiffres
voods ; elle pourra, même si elle n'augmente
pas ses plantations actuelles, produire près de
18 millions d'hectolitres. Que se passera-t-il à
ce moment ? Les viticulteurs français font ob-
server que toute concurrence est impossible avec
leurs confrères algériens, à cause de la diffé-
fence des charges fiscales et des bas prix de
la main-d'œuvre.
Or, là-dessus, la Tunisie plante des vigno-
bles avec une rapidité imprudente. Il y avait
100 hectares de vignes quand nous établissons
lIGtæ protectorat en 1882 ; il y en a 814 en
1085 : 3.027 en 1886: 16.675 en 1906:
20.666 en 1916 ; 23.246 en 1919, et alite
CIa8c! cela continuel Nous passons de 150.000
hectolitres, en 1886, à 410.000 en 1906, à
450.000 en 1916, à 700.000 en 1925. Le con-
tingent des vins tunisiens acfcnis en franchise
passe de 350.000 a 500.000 hectolitres. Halte
U 1 s'écrie le viticulteur français. Quoi de
phu. naturel ? A l'heure actuelle, on demande
un supplément de 130 000 hectolitres. Cela
représenterait, avec les 508.000 hectolitres déjà
entres dans ces conditions, 638.000 hectolitres
qui pénétreraient en France, sans payer les
droits qui sont acquittés par les vins étrangers.
Jamais de la vie ! s'écrie le viticulteur fran-
fjus. Qui donc oserait lui en faire un crime ?
Il y a eu, d'ailleurs, des paroles bien mala-
ihÍtes. A l'un des derniers Congrès d'agri-
culture de Tunis, le rapporteur des questions
viticoles a. sans trop y réfléchir probablement,
émis cette opinion que la vigne devait dispa-
raître en France des régions où elle ne donne
pM, soit des vins de cru, soit de gros rende-
IIIItftts. Bien entendu, la Tunisie s'offrirait à
prendre la place ; délivrée des taxes douanières
et de la barrière du contingentement, elle four-
nirait, avec moins de peine et moins de frais,
des quantités considérables de vins de premier
ordre.
On conçoit que nos viticulteurs l'ont trouvée
Mauvaise. Notre ami, M. Gustave Coste, vice-
président de la Confédération Générale des
Vicierons, notre collègue à la Commission
Interministérielle de la Viticulture, répondait
du tac au tac : Personne ne se résoudra, en
France, à la réalisation de l'hypothèse du rap-
porteur tunisien ; ne répétons pas, après d'au-
tres, que-cela donnerait contre nos agriculteurs
français un avantage à des agriculteurs italiens ;
l'argument, vrai en partie, n'est pas de ceux
------ qui servent -- la - cause - - de - la - conciliation à - la-
quelle nous sommes tout dévoués. Mais, en
admettant qu'il y ait 700 viticulteurs français en
Tunisie qui possèdent moins de 20 hectares de
v i gnes (il y avait, en 1918, 1.923 viticulteurs
italiens contre 772 Français viticulteurs), on est
bien forcé d'opposer à ces 700 vignerons inté-
ressants. cela est incontestable, le million et
pins de vignerons métropolitains .qui seraient
menacés de disparaître en grande partie ; ces
'derniers méritent bien quelques égards ! Les
vignobles à grands rendements, auxquels on
vedt bien pardonner, sont l'exception en
France. Même dans les départements gros
producteurs, la vigne est souvent plantée sur
a « • v. I.
deS terrains impropres a toute autre culture, et,
si elle y mourait, il n'y viendrait plus que de
la ronce et les herbes sèches des garrigues.
Allez donc dans les Pyrénées-Orientales voir
si les rudes coteaux oti le paysan est obligé
if apporteT de la terre, portent des vignes à gros
rendements !
Et puis, l'on s'interroge avec anxiété pour
savoir si les huiles tunisiennes ayant ruiné l'oléi-
culture française, il va en être de même pour la
vigne ; les oliviers de nos départements méri-
- monaux. ou bien ont été arrachés, ou bien sont
abandonnés à leur malheureux sort. Quel est le
propriétaire qui, désormais, porte du fumier à
ses oliviers ?
On le voit, ces protestations sont légitimes.
Elles vont se traduire dans une interpellation
que les journaux ont annoncée.
u 11 paraît souverainement injuste que les
vi ns de Tunisie ne soient pas éliminés les an-
nées où les vins de France et d'Algérie sont en
surprodmtion. Comment imposer équitable-
ment, en effet, aux viticulteurs français t'obli-
gation de garder dans leurs caves une partie
des vins de la récolte qui pourraient aller à la
vente s'ils n'étaient pas remplacés par des vins
exotiques ou coloniaux ? Comment admettre
fqnrtablement que ces vins puissent prend re la
place. dans la consommation métropolitaine,
des vins produits à la métropole et surtout
cfune partie de ceux qui sont produits dans le
Midi. »
Qui s'exprime en ces termes ? Non pas le
président ou le vice-président de la Confédéra-
tion Générale des Vignerons, mais un membre
d'une Chambre de Commerce ; je prends ce
passage, en effet, dans un rapport de M.
Rouhard, de la Chambre de Commerce de
Béziers, sur le contingentement de la vente des
vins. Commerçants et viticulteurs sont ici tout
à fait d'accord, ici comme ailleurs. Et à qui
reprocherait aux commerçants de ne pas voir
l'intérêt général de tout le commerce et de
toute l'industrie française, M. Gustave Coste a
répondu à l'avance par ces lignes qui ne man-
quent pas d'à-propos :
« Une industrie quelconque pourrait-elle
vivre en France si elle était pareillement con-
currencée ? Que diraient le Comité des Forges,
la Fédération de la Laine, l'Union des Indus-
tries Textiles, si r Afrique du Nord, au lieu
de nous envoyer des vins et des huiles, nous
envoyait des tissus et des produits métallur-
giques ? Les groupements industriels ne man-
queraient pas de faire observer que ces pays
nnt rie* rKawt (tnnnfi >mm et /(m mi* *1» main.
vau uto uiai t5 c9 UIMHVICIQ9 ci ucz peut uc main-
d'œuvre très inférieurs à la métropole ; l'union
douanière, devenue malfaisante, serait vite abo-
lie, et une solide barrière douanière aurait bien-
tôt arrêté les produits industriels de l'Afrique
du Nord 1 »
C est probable, et c est même certain. Les
viticulteurs ont absolument raison quand ils se
placent hardiment sur ce terrain : ou la protec-
tion douanière pour tous, ou le libre échange.
Mais, objectera-t-on, il s' agit d' un pays de
protectorat ! Voilà pourquoi nous nous préoc-
cupons de son intérêt non moins que du nôtre.
Son intérêt, notre intérêt n'est pas que la Tu-
nisie nous envoie des vins. J'y reviendrai plus
i« f • •
cl une lois pour montrer ce qu elle peut nous
envoyer. Elle peut, donc elle doit. Qu'il me
suffise pour aujourd'hui de transcrire le titre
d'un chapitre de l'ouvrage de M. Louis Cros
sur « l'Algérie et la Tunisie pour tous » :
« Ce que produit la Terre > Tout ce que
vous voudrez, cultivez et vous recevrez. »
Et en sous-titre : « On énumère ici les produc-
tions principales de la propriété du colon (en
Tunisie). Ce n'est qu'une très faible partie des
possibilités. Mais un développement plus com-
plet absorberait un volume. » Alors)
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault, vice-préaktwj
de la Commitsion sénatoriale dM Co.
1onk's. Secrétaire cénéral du Groupe
viUcole.
.-..-.
Une interpolation an Sénat
Le groupe de l'Union Républicaine du Sé-
nat, qui compte 90 membres et représente au
Sénat la Ligue Nationale Républicaine, puis-
que M. Antony Ratier, ancien ministre de la
Justice dans les cabinets Barthou et François-
Mars al en est le président, a procédé à un*
long débat sur le discours prononcé par M.
Varenne, Gouverneur Général de l'Indochine
à la cession du Conseil de Gouvernement. Une
phrase a vivement attiré l'attention du groupe.
M. Reynald, sénateur de l'Ariège, qui fut, au
temps de M. Poincaré, délégué de la France
à la Société des Nations, a monté en épingle
la phrase suivante :
Sa mission achevée, on peut penser
qu'elle (La France) ne laissera en Indo-
Chine que le souvenir de son oeuvre,
qu'elle ne réclamera plus aucun r-Me
dans la vie de la péninsule, ni pour di-
riger, ni même pour conseiller ét que
les peuples qui auront profité de sa tu
telle n'auront plus avec elle d'autre lien
que de gratitude et d'affectloo.
Véhémentement, plusieurs sénateur, notam-
ment M. Alexandre Mmerand, s élevèrent
contre cette hypothèse. Il reçut les approba-
tions de MM. Maurice Ordinaire, Chéron, et
aussi Albert Lebrun, ancien ministre des Co-
lonies, dont la candidature à la succession de
M. Varenne est envisagée.
La lecture du passage incriminé fut renouve-
lée.
Le groupe décida de demander des sanc-
tions, mais, auparavant, pria son président M.
Antony Ratier, de demander d'urgence à M.
Léon Perrier si le texte publié par les Annales
Coloniales et reproduit par M. Léon Archim-
baud, député, rapporteur du Budget, dans la
Reoue du Pacifique, était exact.
Dans ce cas, une interpellation serait dépo-
sée par un des membres du groupe, on parle
dte M. Raymond Poincaré.
D autre part, on annonce que M. Lemery,
sénateur de la Martinique, dont on connaît les
attaches avec les gros capitalistes de l'Indo-
chine, aurait manifesté, de son côté, l'intention
de satisfaire à leur désir et d'interpeller à ce
sujet M. Léon Perrier-
A L'OFFICIEL
•
Lo Journal officiel du 10 mars public
le l'nlvé dos produits originaires et pro-
venAnt, de la zone française de l'empire
oMrifïen importas en franchise en France
on en Algérie pendant le mois de janvier
192G.
• •
iî.e Journal Officiel publie aujourd'hui les
nominations, en qualité de conseille!^ du
oommëree extérieur, de :»
MM. Forrando (Henri-Joseph), président
de il a chambre de coiTimerêe de Constantine.
Thiébnult-Wîoul ïiri^r •, industrie. ù.
Alger, et V' e !h'an), né £ '
les à Tunis. ,.
La Nigeria
- 0"0
A
! _4 --;-
Cette possession anglaise com-
prend des régions nettement souda-
naises et des provinces de caractère
1
qUUlf"'U'.
Les pays de Sokoto, de Kano et de 111 ai.
duguri sont comparables à la colonie du
Tchad. Le Bas Niger et les territoires situés
au sud de la Bénoué ressemblent à notre
Sangha.
L administration anglaise s'est habilement
adaptée à cette double nature de ses Posses-
sions de l'ouest africain. Dans les pays féti-
chistes elle fait de Vadministration « di-
recte 9, dans les pays musulmans elle ne se
manifeste q/' 41 indirectement » par l'inter.
médiaire de grands chefs indigènes au pou-
voir très étendu mais contrôlé.
Qui ne voit Véconomie considérable ainsi
réalisée par un procédé administratif assez
souple pour permettre de gouverner un ter-
ritoire parfois immense avec un Personnel
exclusivement indigène.
C'est ainsi que la Province de Bornou qui
a pour chef-lieu Maiduguri comprend des
districts administrés par des résidents an.
glais et une « Emir et Division » administrée
par le sultan Guerbay, chef Bornouan.
Dans les colonies françaises, il est à peu
Près impossible d'obtenir de notre personnel
administratif des vues assez larges, une com.
préhension assez indulgente des « possibi.
lités » qui sont à la portée d'un noir, sul-
tan, émir ou même simple chef de village,
pour quun pouvoir indigène puisse exister
dans nos possessions. Nous sommes trop
centralisateurs, trop « tatillons » pour cela.
Presque tous nos sultans indigènes de l'ouest
africain ont disparu et même ils ont, en gé-
tféral, mal fini. On commence par les accuser
d'inertie, de mollesse, puis d. hostilité, enfin
de trahison. L'histoire est là pour nous éclai-
rer sur la fin dit sultan de Zindcr, du sultan
d'Agadès, du sultan Acyl, de Scnoussi.
Les Anglais sont beaucoup plus favorables
à l'administration indirecte; ils restent dam
la coulisse et laissent les grands chefs indi-
gènes agir et au besoin « se compromettre »
pour eux. Ils trouvent toujours un « FaYfal 1
quelconque et c'est de leur fart grande ha-
bU,
La Nigéria est actuellement la perle de
l'Ouest africain.
Elle possède cette magnifique artère fer-
rée qui s'appelle le Lagos-Kano avec rem-
branchement Milllla Baro.
D autre votes sont en construction et nul
doute aujourd'hui que les Anglais arriveront
les premiers au Tchad. Ce sont eux qui bé-
néficieront des avantages commerciaux qui
attendent celtti qui, le premier, fera commlt-
niquer l'Océan avec le Tchad. bassin iermë.
Et ainsi, nous Frtlllfais, nous aurons vu
les Belges nous devancer dans l'œuvre d'in-
térêt mondial qui a donné au Congo un dé-
bouché sur l'Océan et les Anglais nous de-
vancer aussi dans Vœuvre allalogue qui fera
cesser l'isolement du Tcllad.
Il est temps d'agir pour rapidement ouvrir
la voie Brazzaville-Océan.
Chartem Debierre,
Sénateur du Nord.
Membre de la Commission
des Alfaires étrangères
Mario Roustan
De taille au-dessous de la moyenne, r oeil
vif, pétillant de malice, les lèvres hnes, l'allure
souriante, la démarche alerte, tel paraît notre
éminent ami Mario Roustan, sénateur de
l'Hérault. qui devient aujourd'hui sous-secré-
taire d'Elat à la Marine marchande. Né à
Cette le 20 février 1870, après de fortes études
au pays natal, Mario Roustan vint à Paris, et
en 1869-1890, son cadet du Lycée Henry-IV,
André Fallières, aujourd hui aussi dans les
Conseils du Gouvernement, pourra lui rappe-
ler comme moi-même qu'au concours général,
aussi bien qu'au lycée, il n'y avait de lauriers
que pour lui. Elève de l'Ecole Normale Supé-
rieure, agrégé des Lettres, docteur ès lettres,
professeur au Lycée de Lyon où il fut long-
temps l'adjoint d bjdouard Hemot à la mai-
rie, inspecteur d'Académie, plusieurs fois chef
de cabinet du ministre de l'Instruction publi-
que. Mario Roustan s'était signalé au monde
lettré par des ouvrages sur Montesquieu, Sten-
dhal et les Etats-Unis qui lui valurent à l'Aca-
démie française le prix Montyon. Elu séna-
teur de l'Hérault en 1919, réélu en 1924, il
a pu acquérir dans les milieux si termes du
Sénat une situation de fout premier ordre. Mem-
bre des grandes Commissions, successivement
rapporteur du Budget de l'Hygiène, de la
Marine marchande et de l'Intérieur, vice-pré-
sident de la Commission des Colonies, secré-
taire de la Commission du Commerce, de l'In-
dustrie, du Travail et des Postes, il a, depuis
sept ans, abordé la plupart des grands problè-
mes qui sollicitent l'attention de la Haute-As-
semblée, ou il est toujours très écoute.
Doué d'une faculté de travail peu com-
mune, saisissant vite et s'assimilant bien des
questions. Mario Roustan est une personnalité
de premier plan dans les Conseils gouverne-
mentaux. Nul doute qu'il y fasse une carrière
brillante.
Nos lecteurs trouveront aujourd'hui et de-
main les articles que Mario Roustan avait en-
voyés aux Annales Coloniales avant sa
nomination qu'il a apprise seulement par les
coups de téléphone des amis et les journaux.
Le Nouveau Ministère
*
Voici la composition du nouveau ministère.
Présidence du Conseil et Affaires drangè. MM.
reg Aristide BRIAND, député de la Loire-Infér.
Justice ,..,.,.,.,..,. ",. Pierre LAVAL, député de la Seine.
CM<~ Paul PAINLEVE, député de Paris.
Marine "," Georges LEYGUES, député du Lot-et-Gar.
Intérieur MALVY, député du Lot.
Finances Raoul PERET, député de la Vienne.
Colonies Léon PERRIER, sénateur de l'Isère.
Instruction publique et Bèaux-A,ts. LAMOUREUX, député de l'Allier. «
Travaux publics.,. De MONZIE, sénateur du Lot.
Commerce et P. T. T. DANIEL-VINCENT, député du Nord.
Travail et Hygiène DURAFOUR, député de la Loire.
Agriculture Jean DURAND, sénateur de l'Aude.
Pensions Paul JOURDAIN, député du Haut-Rbih.
SOUS-SECRETAIRES D'ETAT
Présidence du COHseil.,.,. DANIELOU, député du Finistère.
Marine marchande Mario ROUSTAN, sénateur de l'Hérault.
Finances .,.,..,.,.,..,..,.,. André FALLIERES, député du Lot-et-Gar. -
Guerre , , , OSSOLA, député des Alpes-Maritimes. -
Régions Libérées ",.,," Paul MOREL, député de la Haute-Saône.
Aéronautique Laurent EYNAC, député de la Haute-Loire.
Enseignement technique et éducation phy- r député.
sique T DENAZET, député.
Haut-commissaire à l'habitation '," LEVASSEUR, député de Paris.
La plupart des journaux soulignant le dé-
part de MM. Camille Chautemps Edouard
Daladier, Georges Chauvin et René Renoult,
disent qu'il n'y a plus de ministres cartel.
listes. C'est l'opinion de Parts-Mtdt, du
Temps et de la plupart des journaux du cen-
tre droit. Les nouveaux ministres apparte-
nant à la Chambre, ont tous voté avec les
217 parlementaires qui ont soutenu la taxe
sur les paiements et le Gouvernement.
On se rappelle que la majorité comptait
277 membres (chiffres rectifiés).
Au point de vue groupes, voici la réparti-
tion des portefeuilles à la Chambre :
Groupe du parti radical et radical-socia-
liste: 117 membres, 4 ministres et sous-sc
crétaires d'Etat : MM. Malvy, Lamoureux,
Durafour, Ossola.
Gauche radicale : 40 membres, 6 ministres
et sous-secrétaires d'Etat : MM. Raoul Pé-
ret, Daniel Vincent, Daniélou, André Flliè-
res, Laurent Eynac et Paul Morel.
Républicains de gauche 32 membres, 2
ministres *: MM. Georges Leygues et Paul
Jourdain.
Républicains socialistes : 41 membres, 4 mi-
nistres et liaut-commissaire : MM. Briand,
Painlevé, Paul Bénazet et Levasseur.
D'autre part, les 4 sénateurs, ministres et
sous-secrétaires d'Etat appartiennent à la
gauche démocratique du Sénat (157 membres
sur 314 sénateurs).
1 la emaission de r Allérie,
des Cttoaics et des IProlecterah
0- soua la p -
La Commission, réunie nous la prési-
dence de M. Diagne, présideTit a enlendu
M. le Gouverneur Général de 1 Algérie.
L'exposé de M. Viollette porte sur la si-
tuation, économique et sur la politique inté-
rieure.
--"---- 9
A propos de la siiuctuon cconomlque, ai.
le Gouverneur Général a exposé la très
importante question du Crédit agricole en
Aluério et aussi J'urgence qu'il y a Lt li-
bérer rAlgérie des formalités administra-y
tives, <| 11e ne connaissent d'ailleurs ni le
Maroc ni la Tunisie, et qui, pour les plus
t).elit8 détails de lu vie algérienne, et mèHlu
les plus urgents,rendent indispensable 1 in-
Iri'YeiiUMn (1 uni! série u uuiiiunoiu
A propos de la politique intérieure, il
s'est expliqué sur .les mesures qu'il avait
dû prendre jxair mettre un terme à la pro-
pagande communiste qui se déchaînait en
Algérie pour seconder les efforts d'Ahd-El-
Krim.
Il a également souligné la parfaite en-
tente qui régne entre tous les éléments de
la population européenne et indigène. Il a
dit aussi le détail des nouvelles mesures
prises rour réorganiser en Algérie 1 assis-
tance médicale et l'assistance aux nourris-
sons.
.,. - -
LA conFtREnCE Mm-MX)CM)tE
M. Steet quittera Rabat dans les premiers
jours de la semaine prochaine, se rendant à
Tunis, où il assistera à la conférence nord-afri-
caine. Il rentrera ensuite directement à Paris,
où il est appelé par le Gouvernement.
Rappelons que M. Duchêne, directeur des
Affaires politiques, remplacera M. Larde,
Gouverneur Général de l'A. 0. F, à ladite
conférence.
Le tralie de service de la oavigalion
SUR LR NIGRH
-.0-
I e budget local du Soudan français pour
1026 nous donne d'intéressants renseigne-
ments sur le trafic du Service de la Naviga-
tion sur le Niger. Ce service qui comprend
l'exploitation des deux biefs navigables de
Koulikoro-Tombouctou-Ansongo (1.408 kilo-
mètres) et Bamako-Kouroussa (374 kilomè-
tres), a donné lieu, pendant ces dernières an-
nées, au trafic suivant :
Passagers :
1021 1 : .05°
1922 1
IQ23 .,.22,876
1924 '5-939
Tonnage des marchandises :
1021 Tonnes 7.016
1Q22 11-053
1923 .,.,!',. 0.487
1924 10.087
Recettes effectives :
1')21 Francs 552.646
1922 1.110-803
1923 1.240-5*1
IQ24 1-124.175
La révision des tarifs du Service de la Na-
vigation que rendait nécessaire l'augmenta-
tion des frais d'exploitation, et qui vient
d'être effectuée par un arrêté du 20) octobre
1Q25, a permis de prévoir pour 1026 un en-
semble de recettes s'élevant a 1.665.000 fr.
Il HNEI DU BAUIMEV 1
pour IOSilO
Le budget local de la Colonie du Dahomey
pour l'exercice 1926 est arrêté à la somme de
19.102,000 francs, présentant une augmenta-
tion de 4.947.000 francs sur celui de 1925.
Pour faire face aux dépenses ordinaires prévues
des majorations de recettes ont été demandées
à presque tous les impôts locaux, mais elles
sont particulièrement importantes sur l'impôt
cle capitation, lesvpatentes et licences et - la
taxe proportionnelle sur le chiffre d'affaires.
De plus, un prélèvement de 2 millions est
effectué sur la caisse de réserve de la colonie
et permettra de poursuivre le programme de
grands travaux qui comprend, cette année,
l'achèvement du chemin de fer à voie étroite
de 0 m. 60 d'Abomey à Bohicon et Zagna-
nade, le commencement de la construction
d'un chemin de fer à voie étroite de Grand-
Popo à Locossa, les améliorations sur les rou-
tes intercoloniales de Savé au Niger, et de
Dassa-Zoumé à l'Atacora. la construction
d'une route de Segboroué à Grand-Popa par
Guézin, et l'achat d'un petit remorqueur pour
le service lagunaire. Les autres travaux publics
(entretien et travaux neufs, non compris le per-
sonnel) sont inscrits pour 2.347.803 francs.
Les œuvres d'intérêt social et économique
sont particulièrement bien dotées dans ce bud-
get ; c'est ainsi que, pour l'enseignement, les
prévisions budgétaires, qui n'étaient, en 1915,
que de 179 094 francs, passent, en 1926, à
1.050.522 francs; l' Assistance médicale dis-
pose, en 1926, de 1.300.000 francs de crédits
contre 227.291 francs en 1915, et les services
d'agriculture et d'élevage, de 401.345 francs
au lieu de 71.012 francs en 1915.
Toutes ces dépenses sont prévues dans un
sens éminemment productif ; alors qu'en 1915.
les crédits relatifs au personnel représentaient
près de 70 (, du total du budget, ils ne figu-
rent plus que pour 46,6 en 1926 ; ces résul-
tats sont obtenus par le remplacement, relati-
vement facile au Dahomey, par suite du degré
d'évolution des races de la côte, du personnel
européen par du personnel indigène : celui-ci
qui ne comprenait que 299 unités en 1914, en
compte 447 en 1926, et le nombre des fonc-
tionnaires européens a été réduit dans le même
laps de temps de 225 à 198.
Signalons enfin les prévisions inscrites pour
le développement de la culture du coton qui
paraît devoir donner les meilleurs résultats au
Dahomey : 40.000 francs pour le transport de
semences, achat de graines, encouragement aux
indigènes et 30.000 francs pour l'agrandisse-
ment des stations agricoles où doivent avoir lieu
la sélection et l' amélioration des semences.
44»
Le cours du riz
SAIGON
(Iss 1.000 Inlos en viaslres)
Ri/. n° 1 ?"> Hrisnres 100 î?0
l\iz u° 2 îO 'V, Hrisnres 1<>^ 20
Ri/. til 2 T*» CI;, R ris lires 20
Urisures u" 1 el :l,. S3 1\
Hrisnres n° 3 et |. 70 "»0
Farines 30 .'V»
-
Pnddv Yin.l1-l.onj4 .,x ,O
Pnddv Ci-o-rong iiI
Pnddv Briiwiu 11
Paddy Hae-l.ieu 00 50
C.oprah (les 100 kilos en piastres^ 17 50
(Pnr (Mptche hulopacifi)
L'AVIATIONCOLONIALE
---0-0--
De Bruxelles au Congo
Lo lieutenunt Medaets, pilotant un avioit
français, à bord duquel se trouvent égale-
ment Yerhuegen et te mécanicien Coppens,
a quitté le 8 mars, Bruxelles à destination
de lielgt-ii(le (1.41;-), ki l
de Belgrade (1.415 kil.), première étape du.
raid Bruxelles-Kinsliassa (Congo belge),
par Belgrade, Athènes, le Caire, Atharra
(Soudan.), Montgallia Haut Nil) et Lissala
(Congo Ige). La distance totale est de
8.815 kilomètres.
*
* *
lr .:._1.- 1._1_- ,---_
lo Lus aviateurs uoiges iuisum Iroute pour
le Congo, qui étaient arrivés le 9 mars
uprès-midi à Belgrade, après un voyage dif-
lieile, sont ropurti le lendemain à 7 heures
pour Athènes où ils sont arrivés à midi
sans incident.
Ils ont dû repartir ce matin pour llélio
polis.
Lisbonoe-Casablanca et retour
Le commandant Sarrnento Heires, le ca-
pitaine Castillio et le lieutenant Pais Ram08
ont effectué, à bord de deux hydravions,
un vol en ligne droite de Lisbonne à Cuss-
blanca et retour, soit un total de 2.000 kj.
lomètres, en appliquant le système d'orien-
tution astronomique inauguré par l'amiral
Gago Coutinho lors du ruid Lisbonnc-Hio-
de-Janeiro en 1922.
Les oviuteurs, partis de Lisbonne à
G h. ô5, sont arrivés à Casablanca à Il heu-
res. Ils étaient de retour à Lisbonne à
17 h. 30.
Du Cap à Londres
De retour vers la mère-patiie, après
avoir parcouru la distance Londri's-lc Caet le Cap-le Caire, l'aviateur Coblitnn est
arrivé le 9 mars à Sollum (Tripolitaine),
d'où il est reparti en direction d'Athènes.
Du Caire au Cap
Les cinq aviateurs militaires britanniques
qui ont entrepris lu randonnée aérienne le
Caire-le Cap et retour ont atterri lo 10 mars
à Montgallia, dans île Soudan.
i
OUEL EST tET Il OFfiCIEl te 1
M. Mac-Namara, se disant officier de ré-
serve de l'armée anglaise, a été arrêté, le
mois dernier, à Gas, sur mandat du procu-
reur de la République à Sousse. M. > Mac-Na-
mara parcourait le sud de la Tunisie, vêtu
en Arabe et recherchait assidûment la com-
pagnie des indigènes musulmans ; il tenait
des propos hostiles à la France et invitait ses
auditeurs à se joindre à loi pour envoyer des
lettres de félicitations et d'encouragement à
Abd el Krim.
Cette arrestation a eu un écho à la Cham-
Kra rlac fommimpc TTn rlfniit é a nrié le mi.
u, C \,.IC:) "U¡¡lll¡\.Il&,",. "° lA \,..&, !'l'-- r"*- ..- ----
nistre des Affaires étrangères d'intervenir
pour faite libérer Mac-Namara.
Le ministre a répondu que des instructions
avaient déjà été ad ressers au Consul d'An-
gleterre à Tunis pour qu'il aicLH, dans la
mesura du possible, le compatriote incarcéré
et demandât à ses parents s'ils désiraient un
avocat afin de défendre, leur fils.
Peu après, ce singulier n allié » a bénéficié
d'une mesure de mise en liberté provisoire.
D'après les agences et rontormement a la
formule bien connue, l'enquête suit son cours.
On aimerait qu'elle ne fut pas, cette en-
quête, à l'image de certaine* rivières qui sui-
vent leur cours sous le soleil, un temps plus
ou moins long, puis deviennent brusquement
sowterraines et disparaissent.
On aimerait, surtout, apprendu que M.
Mac-Xamara n'est qu'un jeune bavard impru-
dent, que ses intempérances de langage
n'empêchent pas d'être pénétré de l'esprit de
l.ocarno.
R. B. L.
.»
Le cyclone de Madagascar
Les passagers du paquebot A t)laleur-Ro-
land-Garros, courrier de l'Océan Indien, ar-
rivé mardi matin à Marseille, confirment la
gravité des dégâis laits par le cyclone du 30
janvier. Le météore se déchaîna ave. force sur
une longueur de 40 kilomètres environ.
La ville de Vatomandry fut totalement ra-
sée, et sur toute la zone furent détruits do
nombreux villages, des récoltes et des usines.
Le voyage du paquebot fut très contrarié par
le mauvais temps, notamment au départ d&
Tamatave pour Maurice, où le naviie dut dé-,
router vers le sud pour éviter le cyclone.
Au retour, beau temps jusqu'à Port-Saïd,-
mai s il eut à lutter contre une violente tempêta
[ de nord-ouest entre Messine et le Cap Corse-
La - lutte dura trente heures, et le na-ire put se
réfugier à Naples. où il arriva le 6 !'tlarg pour
n'en repartir que le lendemain au soir Cepen-
dant. il ne subit que de très légères .varies.
Lois, Décrets, Arrêtés
0-01
Décret du 4 mars 1926 élevant à 7.500 francs
le maximum des versements pouvant,
être etlectués aux Caisses d'Epargne do:
la Martinique. -
Décret du 4 mars 1926 élevant à 7.500 it.
le maximum (les versements pouvant
être eitcctués aux Caisses d'Epargne dfc
la Guadeloupe.
Décret du 4 mars 1926 portant relèvement
de 1 indemnité allouée à titre de frais clft
représentation au Commissaire Résident
de France aux Nouvelles Hébrides.
_,_-1__1 1-
\u\ termes «le rr flivT'M. le mouuun, wt;
Vin ienniité anuuelle a1lI1\1"" :11 (:()mmiS:'Hir,
t-1 ;l; 1111 «le I-Vanee au\ :\,i\l\dJ\?,-,-II,\b:-i,tf'S
j .en- frais, de repi'é-enl"iti.>1;. e-'l ..iV.teo île
, ;, : !,,t l'-@ ian-
•Mr.H't î.YnùO francs •. > u r e.in.; for Ui l'1' inn-
iCI 1j. 0. «lu il mars HW) ,
: NUMERO : 20 CENTIMES
-
JKUDI sOin, 11 MAHS 1926
e
Les Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
ID AKHCLM PUMJÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA MtOPIIIÉTÊ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
tmAmmwuéllêtlimuMiànçmnuMButmwiêmJmrmmttHamlmAgimcféêPwàlkMt
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAULT
RééMliM et AiBitblrtUw : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1* - TOMiie : LOUTRE 1917
Un an 6 noii S ntli
«t^ÛJLÎ^uILé ii S France et Colonies. 80. 41. m a
a. ( Etranger go. m >
Oa l'a. polie at ihai Im priMlpan Ubralrw
,
La question des vins tunisiens
Voici une vieille question qui reparaît : celle
du vins tunisiens. Je m' en suis entretenu ici
plusieurs fois avec mes lecteurs, et cela en
tarte franchise, usant de la liberté pleine et
eabère qui nous est laissée dans ces colonnes,
et qui nous est si prôcieuse.
Comment la question ne reparaîtrait-elle pas?
La viticulture française est inquiète, très in-
quiète. Je n'ignore pas qu'il y a des gens qui
savent tout sans avoir jamais rien appris, et qui
tranchent souverainement le problème par cette
affirmation : « Les viticulteurs gagnent trop
d'argent ». Que ces gensJà apprennent donc
ce qu'ils ignorent, et ils y gagneront, eux, de
dire quelques sottises de moins. Pour parler
sérieusement des choses sérieuses, la situation
ert la suivante : en 1867, l' union douanière est
établie, alors que le vignoble algérien n'exis-
tait pas ; l'Algérie envoie en France, grâce à
ce régime, 8 millions d'hectolitres en chiffres
voods ; elle pourra, même si elle n'augmente
pas ses plantations actuelles, produire près de
18 millions d'hectolitres. Que se passera-t-il à
ce moment ? Les viticulteurs français font ob-
server que toute concurrence est impossible avec
leurs confrères algériens, à cause de la diffé-
fence des charges fiscales et des bas prix de
la main-d'œuvre.
Or, là-dessus, la Tunisie plante des vigno-
bles avec une rapidité imprudente. Il y avait
100 hectares de vignes quand nous établissons
lIGtæ protectorat en 1882 ; il y en a 814 en
1085 : 3.027 en 1886: 16.675 en 1906:
20.666 en 1916 ; 23.246 en 1919, et alite
CIa8c! cela continuel Nous passons de 150.000
hectolitres, en 1886, à 410.000 en 1906, à
450.000 en 1916, à 700.000 en 1925. Le con-
tingent des vins tunisiens acfcnis en franchise
passe de 350.000 a 500.000 hectolitres. Halte
U 1 s'écrie le viticulteur français. Quoi de
phu. naturel ? A l'heure actuelle, on demande
un supplément de 130 000 hectolitres. Cela
représenterait, avec les 508.000 hectolitres déjà
entres dans ces conditions, 638.000 hectolitres
qui pénétreraient en France, sans payer les
droits qui sont acquittés par les vins étrangers.
Jamais de la vie ! s'écrie le viticulteur fran-
fjus. Qui donc oserait lui en faire un crime ?
Il y a eu, d'ailleurs, des paroles bien mala-
ihÍtes. A l'un des derniers Congrès d'agri-
culture de Tunis, le rapporteur des questions
viticoles a. sans trop y réfléchir probablement,
émis cette opinion que la vigne devait dispa-
raître en France des régions où elle ne donne
pM, soit des vins de cru, soit de gros rende-
IIIItftts. Bien entendu, la Tunisie s'offrirait à
prendre la place ; délivrée des taxes douanières
et de la barrière du contingentement, elle four-
nirait, avec moins de peine et moins de frais,
des quantités considérables de vins de premier
ordre.
On conçoit que nos viticulteurs l'ont trouvée
Mauvaise. Notre ami, M. Gustave Coste, vice-
président de la Confédération Générale des
Vicierons, notre collègue à la Commission
Interministérielle de la Viticulture, répondait
du tac au tac : Personne ne se résoudra, en
France, à la réalisation de l'hypothèse du rap-
porteur tunisien ; ne répétons pas, après d'au-
tres, que-cela donnerait contre nos agriculteurs
français un avantage à des agriculteurs italiens ;
l'argument, vrai en partie, n'est pas de ceux
------ qui servent -- la - cause - - de - la - conciliation à - la-
quelle nous sommes tout dévoués. Mais, en
admettant qu'il y ait 700 viticulteurs français en
Tunisie qui possèdent moins de 20 hectares de
v i gnes (il y avait, en 1918, 1.923 viticulteurs
italiens contre 772 Français viticulteurs), on est
bien forcé d'opposer à ces 700 vignerons inté-
ressants. cela est incontestable, le million et
pins de vignerons métropolitains .qui seraient
menacés de disparaître en grande partie ; ces
'derniers méritent bien quelques égards ! Les
vignobles à grands rendements, auxquels on
vedt bien pardonner, sont l'exception en
France. Même dans les départements gros
producteurs, la vigne est souvent plantée sur
a « • v. I.
deS terrains impropres a toute autre culture, et,
si elle y mourait, il n'y viendrait plus que de
la ronce et les herbes sèches des garrigues.
Allez donc dans les Pyrénées-Orientales voir
si les rudes coteaux oti le paysan est obligé
if apporteT de la terre, portent des vignes à gros
rendements !
Et puis, l'on s'interroge avec anxiété pour
savoir si les huiles tunisiennes ayant ruiné l'oléi-
culture française, il va en être de même pour la
vigne ; les oliviers de nos départements méri-
- monaux. ou bien ont été arrachés, ou bien sont
abandonnés à leur malheureux sort. Quel est le
propriétaire qui, désormais, porte du fumier à
ses oliviers ?
On le voit, ces protestations sont légitimes.
Elles vont se traduire dans une interpellation
que les journaux ont annoncée.
u 11 paraît souverainement injuste que les
vi ns de Tunisie ne soient pas éliminés les an-
nées où les vins de France et d'Algérie sont en
surprodmtion. Comment imposer équitable-
ment, en effet, aux viticulteurs français t'obli-
gation de garder dans leurs caves une partie
des vins de la récolte qui pourraient aller à la
vente s'ils n'étaient pas remplacés par des vins
exotiques ou coloniaux ? Comment admettre
fqnrtablement que ces vins puissent prend re la
place. dans la consommation métropolitaine,
des vins produits à la métropole et surtout
cfune partie de ceux qui sont produits dans le
Midi. »
Qui s'exprime en ces termes ? Non pas le
président ou le vice-président de la Confédéra-
tion Générale des Vignerons, mais un membre
d'une Chambre de Commerce ; je prends ce
passage, en effet, dans un rapport de M.
Rouhard, de la Chambre de Commerce de
Béziers, sur le contingentement de la vente des
vins. Commerçants et viticulteurs sont ici tout
à fait d'accord, ici comme ailleurs. Et à qui
reprocherait aux commerçants de ne pas voir
l'intérêt général de tout le commerce et de
toute l'industrie française, M. Gustave Coste a
répondu à l'avance par ces lignes qui ne man-
quent pas d'à-propos :
« Une industrie quelconque pourrait-elle
vivre en France si elle était pareillement con-
currencée ? Que diraient le Comité des Forges,
la Fédération de la Laine, l'Union des Indus-
tries Textiles, si r Afrique du Nord, au lieu
de nous envoyer des vins et des huiles, nous
envoyait des tissus et des produits métallur-
giques ? Les groupements industriels ne man-
queraient pas de faire observer que ces pays
nnt rie* rKawt (tnnnfi >mm et /(m mi* *1» main.
vau uto uiai t5 c9 UIMHVICIQ9 ci ucz peut uc main-
d'œuvre très inférieurs à la métropole ; l'union
douanière, devenue malfaisante, serait vite abo-
lie, et une solide barrière douanière aurait bien-
tôt arrêté les produits industriels de l'Afrique
du Nord 1 »
C est probable, et c est même certain. Les
viticulteurs ont absolument raison quand ils se
placent hardiment sur ce terrain : ou la protec-
tion douanière pour tous, ou le libre échange.
Mais, objectera-t-on, il s' agit d' un pays de
protectorat ! Voilà pourquoi nous nous préoc-
cupons de son intérêt non moins que du nôtre.
Son intérêt, notre intérêt n'est pas que la Tu-
nisie nous envoie des vins. J'y reviendrai plus
i« f • •
cl une lois pour montrer ce qu elle peut nous
envoyer. Elle peut, donc elle doit. Qu'il me
suffise pour aujourd'hui de transcrire le titre
d'un chapitre de l'ouvrage de M. Louis Cros
sur « l'Algérie et la Tunisie pour tous » :
« Ce que produit la Terre > Tout ce que
vous voudrez, cultivez et vous recevrez. »
Et en sous-titre : « On énumère ici les produc-
tions principales de la propriété du colon (en
Tunisie). Ce n'est qu'une très faible partie des
possibilités. Mais un développement plus com-
plet absorberait un volume. » Alors)
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault, vice-préaktwj
de la Commitsion sénatoriale dM Co.
1onk's. Secrétaire cénéral du Groupe
viUcole.
.-..-.
Une interpolation an Sénat
Le groupe de l'Union Républicaine du Sé-
nat, qui compte 90 membres et représente au
Sénat la Ligue Nationale Républicaine, puis-
que M. Antony Ratier, ancien ministre de la
Justice dans les cabinets Barthou et François-
Mars al en est le président, a procédé à un*
long débat sur le discours prononcé par M.
Varenne, Gouverneur Général de l'Indochine
à la cession du Conseil de Gouvernement. Une
phrase a vivement attiré l'attention du groupe.
M. Reynald, sénateur de l'Ariège, qui fut, au
temps de M. Poincaré, délégué de la France
à la Société des Nations, a monté en épingle
la phrase suivante :
Sa mission achevée, on peut penser
qu'elle (La France) ne laissera en Indo-
Chine que le souvenir de son oeuvre,
qu'elle ne réclamera plus aucun r-Me
dans la vie de la péninsule, ni pour di-
riger, ni même pour conseiller ét que
les peuples qui auront profité de sa tu
telle n'auront plus avec elle d'autre lien
que de gratitude et d'affectloo.
Véhémentement, plusieurs sénateur, notam-
ment M. Alexandre Mmerand, s élevèrent
contre cette hypothèse. Il reçut les approba-
tions de MM. Maurice Ordinaire, Chéron, et
aussi Albert Lebrun, ancien ministre des Co-
lonies, dont la candidature à la succession de
M. Varenne est envisagée.
La lecture du passage incriminé fut renouve-
lée.
Le groupe décida de demander des sanc-
tions, mais, auparavant, pria son président M.
Antony Ratier, de demander d'urgence à M.
Léon Perrier si le texte publié par les Annales
Coloniales et reproduit par M. Léon Archim-
baud, député, rapporteur du Budget, dans la
Reoue du Pacifique, était exact.
Dans ce cas, une interpellation serait dépo-
sée par un des membres du groupe, on parle
dte M. Raymond Poincaré.
D autre part, on annonce que M. Lemery,
sénateur de la Martinique, dont on connaît les
attaches avec les gros capitalistes de l'Indo-
chine, aurait manifesté, de son côté, l'intention
de satisfaire à leur désir et d'interpeller à ce
sujet M. Léon Perrier-
A L'OFFICIEL
•
Lo Journal officiel du 10 mars public
le l'nlvé dos produits originaires et pro-
venAnt, de la zone française de l'empire
oMrifïen importas en franchise en France
on en Algérie pendant le mois de janvier
192G.
• •
iî.e Journal Officiel publie aujourd'hui les
nominations, en qualité de conseille!^ du
oommëree extérieur, de :»
MM. Forrando (Henri-Joseph), président
de il a chambre de coiTimerêe de Constantine.
Thiébnult-Wîoul ïiri^r •, industrie. ù.
Alger, et V' e !h'an), né £ '
les à Tunis. ,.
La Nigeria
- 0"0
A
! _4 --;-
Cette possession anglaise com-
prend des régions nettement souda-
naises et des provinces de caractère
1
qUUlf"'U'.
Les pays de Sokoto, de Kano et de 111 ai.
duguri sont comparables à la colonie du
Tchad. Le Bas Niger et les territoires situés
au sud de la Bénoué ressemblent à notre
Sangha.
L administration anglaise s'est habilement
adaptée à cette double nature de ses Posses-
sions de l'ouest africain. Dans les pays féti-
chistes elle fait de Vadministration « di-
recte 9, dans les pays musulmans elle ne se
manifeste q/' 41 indirectement » par l'inter.
médiaire de grands chefs indigènes au pou-
voir très étendu mais contrôlé.
Qui ne voit Véconomie considérable ainsi
réalisée par un procédé administratif assez
souple pour permettre de gouverner un ter-
ritoire parfois immense avec un Personnel
exclusivement indigène.
C'est ainsi que la Province de Bornou qui
a pour chef-lieu Maiduguri comprend des
districts administrés par des résidents an.
glais et une « Emir et Division » administrée
par le sultan Guerbay, chef Bornouan.
Dans les colonies françaises, il est à peu
Près impossible d'obtenir de notre personnel
administratif des vues assez larges, une com.
préhension assez indulgente des « possibi.
lités » qui sont à la portée d'un noir, sul-
tan, émir ou même simple chef de village,
pour quun pouvoir indigène puisse exister
dans nos possessions. Nous sommes trop
centralisateurs, trop « tatillons » pour cela.
Presque tous nos sultans indigènes de l'ouest
africain ont disparu et même ils ont, en gé-
tféral, mal fini. On commence par les accuser
d'inertie, de mollesse, puis d. hostilité, enfin
de trahison. L'histoire est là pour nous éclai-
rer sur la fin dit sultan de Zindcr, du sultan
d'Agadès, du sultan Acyl, de Scnoussi.
Les Anglais sont beaucoup plus favorables
à l'administration indirecte; ils restent dam
la coulisse et laissent les grands chefs indi-
gènes agir et au besoin « se compromettre »
pour eux. Ils trouvent toujours un « FaYfal 1
quelconque et c'est de leur fart grande ha-
bU,
La Nigéria est actuellement la perle de
l'Ouest africain.
Elle possède cette magnifique artère fer-
rée qui s'appelle le Lagos-Kano avec rem-
branchement Milllla Baro.
D autre votes sont en construction et nul
doute aujourd'hui que les Anglais arriveront
les premiers au Tchad. Ce sont eux qui bé-
néficieront des avantages commerciaux qui
attendent celtti qui, le premier, fera commlt-
niquer l'Océan avec le Tchad. bassin iermë.
Et ainsi, nous Frtlllfais, nous aurons vu
les Belges nous devancer dans l'œuvre d'in-
térêt mondial qui a donné au Congo un dé-
bouché sur l'Océan et les Anglais nous de-
vancer aussi dans Vœuvre allalogue qui fera
cesser l'isolement du Tcllad.
Il est temps d'agir pour rapidement ouvrir
la voie Brazzaville-Océan.
Chartem Debierre,
Sénateur du Nord.
Membre de la Commission
des Alfaires étrangères
Mario Roustan
De taille au-dessous de la moyenne, r oeil
vif, pétillant de malice, les lèvres hnes, l'allure
souriante, la démarche alerte, tel paraît notre
éminent ami Mario Roustan, sénateur de
l'Hérault. qui devient aujourd'hui sous-secré-
taire d'Elat à la Marine marchande. Né à
Cette le 20 février 1870, après de fortes études
au pays natal, Mario Roustan vint à Paris, et
en 1869-1890, son cadet du Lycée Henry-IV,
André Fallières, aujourd hui aussi dans les
Conseils du Gouvernement, pourra lui rappe-
ler comme moi-même qu'au concours général,
aussi bien qu'au lycée, il n'y avait de lauriers
que pour lui. Elève de l'Ecole Normale Supé-
rieure, agrégé des Lettres, docteur ès lettres,
professeur au Lycée de Lyon où il fut long-
temps l'adjoint d bjdouard Hemot à la mai-
rie, inspecteur d'Académie, plusieurs fois chef
de cabinet du ministre de l'Instruction publi-
que. Mario Roustan s'était signalé au monde
lettré par des ouvrages sur Montesquieu, Sten-
dhal et les Etats-Unis qui lui valurent à l'Aca-
démie française le prix Montyon. Elu séna-
teur de l'Hérault en 1919, réélu en 1924, il
a pu acquérir dans les milieux si termes du
Sénat une situation de fout premier ordre. Mem-
bre des grandes Commissions, successivement
rapporteur du Budget de l'Hygiène, de la
Marine marchande et de l'Intérieur, vice-pré-
sident de la Commission des Colonies, secré-
taire de la Commission du Commerce, de l'In-
dustrie, du Travail et des Postes, il a, depuis
sept ans, abordé la plupart des grands problè-
mes qui sollicitent l'attention de la Haute-As-
semblée, ou il est toujours très écoute.
Doué d'une faculté de travail peu com-
mune, saisissant vite et s'assimilant bien des
questions. Mario Roustan est une personnalité
de premier plan dans les Conseils gouverne-
mentaux. Nul doute qu'il y fasse une carrière
brillante.
Nos lecteurs trouveront aujourd'hui et de-
main les articles que Mario Roustan avait en-
voyés aux Annales Coloniales avant sa
nomination qu'il a apprise seulement par les
coups de téléphone des amis et les journaux.
Le Nouveau Ministère
*
Voici la composition du nouveau ministère.
Présidence du Conseil et Affaires drangè. MM.
reg Aristide BRIAND, député de la Loire-Infér.
Justice ,..,.,.,.,..,. ",. Pierre LAVAL, député de la Seine.
CM<~ Paul PAINLEVE, député de Paris.
Marine "," Georges LEYGUES, député du Lot-et-Gar.
Intérieur MALVY, député du Lot.
Finances Raoul PERET, député de la Vienne.
Colonies Léon PERRIER, sénateur de l'Isère.
Instruction publique et Bèaux-A,ts. LAMOUREUX, député de l'Allier. «
Travaux publics.,. De MONZIE, sénateur du Lot.
Commerce et P. T. T. DANIEL-VINCENT, député du Nord.
Travail et Hygiène DURAFOUR, député de la Loire.
Agriculture Jean DURAND, sénateur de l'Aude.
Pensions Paul JOURDAIN, député du Haut-Rbih.
SOUS-SECRETAIRES D'ETAT
Présidence du COHseil.,.,. DANIELOU, député du Finistère.
Marine marchande Mario ROUSTAN, sénateur de l'Hérault.
Finances .,.,..,.,.,..,..,.,. André FALLIERES, député du Lot-et-Gar. -
Guerre , , , OSSOLA, député des Alpes-Maritimes. -
Régions Libérées ",.,," Paul MOREL, député de la Haute-Saône.
Aéronautique Laurent EYNAC, député de la Haute-Loire.
Enseignement technique et éducation phy- r député.
sique T DENAZET, député.
Haut-commissaire à l'habitation '," LEVASSEUR, député de Paris.
La plupart des journaux soulignant le dé-
part de MM. Camille Chautemps Edouard
Daladier, Georges Chauvin et René Renoult,
disent qu'il n'y a plus de ministres cartel.
listes. C'est l'opinion de Parts-Mtdt, du
Temps et de la plupart des journaux du cen-
tre droit. Les nouveaux ministres apparte-
nant à la Chambre, ont tous voté avec les
217 parlementaires qui ont soutenu la taxe
sur les paiements et le Gouvernement.
On se rappelle que la majorité comptait
277 membres (chiffres rectifiés).
Au point de vue groupes, voici la réparti-
tion des portefeuilles à la Chambre :
Groupe du parti radical et radical-socia-
liste: 117 membres, 4 ministres et sous-sc
crétaires d'Etat : MM. Malvy, Lamoureux,
Durafour, Ossola.
Gauche radicale : 40 membres, 6 ministres
et sous-secrétaires d'Etat : MM. Raoul Pé-
ret, Daniel Vincent, Daniélou, André Flliè-
res, Laurent Eynac et Paul Morel.
Républicains de gauche 32 membres, 2
ministres *: MM. Georges Leygues et Paul
Jourdain.
Républicains socialistes : 41 membres, 4 mi-
nistres et liaut-commissaire : MM. Briand,
Painlevé, Paul Bénazet et Levasseur.
D'autre part, les 4 sénateurs, ministres et
sous-secrétaires d'Etat appartiennent à la
gauche démocratique du Sénat (157 membres
sur 314 sénateurs).
1 la emaission de r Allérie,
des Cttoaics et des IProlecterah
0- soua la p -
La Commission, réunie nous la prési-
dence de M. Diagne, présideTit a enlendu
M. le Gouverneur Général de 1 Algérie.
L'exposé de M. Viollette porte sur la si-
tuation, économique et sur la politique inté-
rieure.
--"---- 9
A propos de la siiuctuon cconomlque, ai.
le Gouverneur Général a exposé la très
importante question du Crédit agricole en
Aluério et aussi J'urgence qu'il y a Lt li-
bérer rAlgérie des formalités administra-y
tives, <| 11e ne connaissent d'ailleurs ni le
Maroc ni la Tunisie, et qui, pour les plus
t).elit8 détails de lu vie algérienne, et mèHlu
les plus urgents,rendent indispensable 1 in-
Iri'YeiiUMn (1 uni! série u uuiiiunoiu
A propos de la politique intérieure, il
s'est expliqué sur .les mesures qu'il avait
dû prendre jxair mettre un terme à la pro-
pagande communiste qui se déchaînait en
Algérie pour seconder les efforts d'Ahd-El-
Krim.
Il a également souligné la parfaite en-
tente qui régne entre tous les éléments de
la population européenne et indigène. Il a
dit aussi le détail des nouvelles mesures
prises rour réorganiser en Algérie 1 assis-
tance médicale et l'assistance aux nourris-
sons.
.,. - -
LA conFtREnCE Mm-MX)CM)tE
M. Steet quittera Rabat dans les premiers
jours de la semaine prochaine, se rendant à
Tunis, où il assistera à la conférence nord-afri-
caine. Il rentrera ensuite directement à Paris,
où il est appelé par le Gouvernement.
Rappelons que M. Duchêne, directeur des
Affaires politiques, remplacera M. Larde,
Gouverneur Général de l'A. 0. F, à ladite
conférence.
Le tralie de service de la oavigalion
SUR LR NIGRH
-.0-
I e budget local du Soudan français pour
1026 nous donne d'intéressants renseigne-
ments sur le trafic du Service de la Naviga-
tion sur le Niger. Ce service qui comprend
l'exploitation des deux biefs navigables de
Koulikoro-Tombouctou-Ansongo (1.408 kilo-
mètres) et Bamako-Kouroussa (374 kilomè-
tres), a donné lieu, pendant ces dernières an-
nées, au trafic suivant :
Passagers :
1021 1 : .05°
1922 1
IQ23 .,.22,876
1924 '5-939
Tonnage des marchandises :
1021 Tonnes 7.016
1Q22 11-053
1923 .,.,!',. 0.487
1924 10.087
Recettes effectives :
1')21 Francs 552.646
1922 1.110-803
1923 1.240-5*1
IQ24 1-124.175
La révision des tarifs du Service de la Na-
vigation que rendait nécessaire l'augmenta-
tion des frais d'exploitation, et qui vient
d'être effectuée par un arrêté du 20) octobre
1Q25, a permis de prévoir pour 1026 un en-
semble de recettes s'élevant a 1.665.000 fr.
Il HNEI DU BAUIMEV 1
pour IOSilO
Le budget local de la Colonie du Dahomey
pour l'exercice 1926 est arrêté à la somme de
19.102,000 francs, présentant une augmenta-
tion de 4.947.000 francs sur celui de 1925.
Pour faire face aux dépenses ordinaires prévues
des majorations de recettes ont été demandées
à presque tous les impôts locaux, mais elles
sont particulièrement importantes sur l'impôt
cle capitation, lesvpatentes et licences et - la
taxe proportionnelle sur le chiffre d'affaires.
De plus, un prélèvement de 2 millions est
effectué sur la caisse de réserve de la colonie
et permettra de poursuivre le programme de
grands travaux qui comprend, cette année,
l'achèvement du chemin de fer à voie étroite
de 0 m. 60 d'Abomey à Bohicon et Zagna-
nade, le commencement de la construction
d'un chemin de fer à voie étroite de Grand-
Popo à Locossa, les améliorations sur les rou-
tes intercoloniales de Savé au Niger, et de
Dassa-Zoumé à l'Atacora. la construction
d'une route de Segboroué à Grand-Popa par
Guézin, et l'achat d'un petit remorqueur pour
le service lagunaire. Les autres travaux publics
(entretien et travaux neufs, non compris le per-
sonnel) sont inscrits pour 2.347.803 francs.
Les œuvres d'intérêt social et économique
sont particulièrement bien dotées dans ce bud-
get ; c'est ainsi que, pour l'enseignement, les
prévisions budgétaires, qui n'étaient, en 1915,
que de 179 094 francs, passent, en 1926, à
1.050.522 francs; l' Assistance médicale dis-
pose, en 1926, de 1.300.000 francs de crédits
contre 227.291 francs en 1915, et les services
d'agriculture et d'élevage, de 401.345 francs
au lieu de 71.012 francs en 1915.
Toutes ces dépenses sont prévues dans un
sens éminemment productif ; alors qu'en 1915.
les crédits relatifs au personnel représentaient
près de 70 (, du total du budget, ils ne figu-
rent plus que pour 46,6 en 1926 ; ces résul-
tats sont obtenus par le remplacement, relati-
vement facile au Dahomey, par suite du degré
d'évolution des races de la côte, du personnel
européen par du personnel indigène : celui-ci
qui ne comprenait que 299 unités en 1914, en
compte 447 en 1926, et le nombre des fonc-
tionnaires européens a été réduit dans le même
laps de temps de 225 à 198.
Signalons enfin les prévisions inscrites pour
le développement de la culture du coton qui
paraît devoir donner les meilleurs résultats au
Dahomey : 40.000 francs pour le transport de
semences, achat de graines, encouragement aux
indigènes et 30.000 francs pour l'agrandisse-
ment des stations agricoles où doivent avoir lieu
la sélection et l' amélioration des semences.
44»
Le cours du riz
SAIGON
(Iss 1.000 Inlos en viaslres)
Ri/. n° 1 ?"> Hrisnres 100 î?0
l\iz u° 2 îO 'V, Hrisnres 1<>^ 20
Ri/. til 2 T*» CI;, R ris lires 20
Urisures u" 1 el :l,. S3 1\
Hrisnres n° 3 et |. 70 "»0
Farines 30 .'V»
-
Pnddv Yin.l1-l.onj4 .,x ,O
Pnddv Ci-o-rong iiI
Pnddv Briiwiu 11
Paddy Hae-l.ieu 00 50
C.oprah (les 100 kilos en piastres^ 17 50
(Pnr (Mptche hulopacifi)
L'AVIATIONCOLONIALE
---0-0--
De Bruxelles au Congo
Lo lieutenunt Medaets, pilotant un avioit
français, à bord duquel se trouvent égale-
ment Yerhuegen et te mécanicien Coppens,
a quitté le 8 mars, Bruxelles à destination
de lielgt-ii(le (1.41;-), ki l
de Belgrade (1.415 kil.), première étape du.
raid Bruxelles-Kinsliassa (Congo belge),
par Belgrade, Athènes, le Caire, Atharra
(Soudan.), Montgallia Haut Nil) et Lissala
(Congo Ige). La distance totale est de
8.815 kilomètres.
*
* *
lr .:._1.- 1._1_- ,---_
lo Lus aviateurs uoiges iuisum Iroute pour
le Congo, qui étaient arrivés le 9 mars
uprès-midi à Belgrade, après un voyage dif-
lieile, sont ropurti le lendemain à 7 heures
pour Athènes où ils sont arrivés à midi
sans incident.
Ils ont dû repartir ce matin pour llélio
polis.
Lisbonoe-Casablanca et retour
Le commandant Sarrnento Heires, le ca-
pitaine Castillio et le lieutenant Pais Ram08
ont effectué, à bord de deux hydravions,
un vol en ligne droite de Lisbonne à Cuss-
blanca et retour, soit un total de 2.000 kj.
lomètres, en appliquant le système d'orien-
tution astronomique inauguré par l'amiral
Gago Coutinho lors du ruid Lisbonnc-Hio-
de-Janeiro en 1922.
Les oviuteurs, partis de Lisbonne à
G h. ô5, sont arrivés à Casablanca à Il heu-
res. Ils étaient de retour à Lisbonne à
17 h. 30.
Du Cap à Londres
De retour vers la mère-patiie, après
avoir parcouru la distance Londri's-lc Caet le Cap-le Caire, l'aviateur Coblitnn est
arrivé le 9 mars à Sollum (Tripolitaine),
d'où il est reparti en direction d'Athènes.
Du Caire au Cap
Les cinq aviateurs militaires britanniques
qui ont entrepris lu randonnée aérienne le
Caire-le Cap et retour ont atterri lo 10 mars
à Montgallia, dans île Soudan.
i
OUEL EST tET Il OFfiCIEl te 1
M. Mac-Namara, se disant officier de ré-
serve de l'armée anglaise, a été arrêté, le
mois dernier, à Gas, sur mandat du procu-
reur de la République à Sousse. M. > Mac-Na-
mara parcourait le sud de la Tunisie, vêtu
en Arabe et recherchait assidûment la com-
pagnie des indigènes musulmans ; il tenait
des propos hostiles à la France et invitait ses
auditeurs à se joindre à loi pour envoyer des
lettres de félicitations et d'encouragement à
Abd el Krim.
Cette arrestation a eu un écho à la Cham-
Kra rlac fommimpc TTn rlfniit é a nrié le mi.
u, C \,.IC:) "U¡¡lll¡\.Il&,",. "° lA \,..&, !'l'-- r"*- ..- ----
nistre des Affaires étrangères d'intervenir
pour faite libérer Mac-Namara.
Le ministre a répondu que des instructions
avaient déjà été ad ressers au Consul d'An-
gleterre à Tunis pour qu'il aicLH, dans la
mesura du possible, le compatriote incarcéré
et demandât à ses parents s'ils désiraient un
avocat afin de défendre, leur fils.
Peu après, ce singulier n allié » a bénéficié
d'une mesure de mise en liberté provisoire.
D'après les agences et rontormement a la
formule bien connue, l'enquête suit son cours.
On aimerait qu'elle ne fut pas, cette en-
quête, à l'image de certaine* rivières qui sui-
vent leur cours sous le soleil, un temps plus
ou moins long, puis deviennent brusquement
sowterraines et disparaissent.
On aimerait, surtout, apprendu que M.
Mac-Xamara n'est qu'un jeune bavard impru-
dent, que ses intempérances de langage
n'empêchent pas d'être pénétré de l'esprit de
l.ocarno.
R. B. L.
.»
Le cyclone de Madagascar
Les passagers du paquebot A t)laleur-Ro-
land-Garros, courrier de l'Océan Indien, ar-
rivé mardi matin à Marseille, confirment la
gravité des dégâis laits par le cyclone du 30
janvier. Le météore se déchaîna ave. force sur
une longueur de 40 kilomètres environ.
La ville de Vatomandry fut totalement ra-
sée, et sur toute la zone furent détruits do
nombreux villages, des récoltes et des usines.
Le voyage du paquebot fut très contrarié par
le mauvais temps, notamment au départ d&
Tamatave pour Maurice, où le naviie dut dé-,
router vers le sud pour éviter le cyclone.
Au retour, beau temps jusqu'à Port-Saïd,-
mai s il eut à lutter contre une violente tempêta
[ de nord-ouest entre Messine et le Cap Corse-
La - lutte dura trente heures, et le na-ire put se
réfugier à Naples. où il arriva le 6 !'tlarg pour
n'en repartir que le lendemain au soir Cepen-
dant. il ne subit que de très légères .varies.
Lois, Décrets, Arrêtés
0-01
Décret du 4 mars 1926 élevant à 7.500 francs
le maximum des versements pouvant,
être etlectués aux Caisses d'Epargne do:
la Martinique. -
Décret du 4 mars 1926 élevant à 7.500 it.
le maximum (les versements pouvant
être eitcctués aux Caisses d'Epargne dfc
la Guadeloupe.
Décret du 4 mars 1926 portant relèvement
de 1 indemnité allouée à titre de frais clft
représentation au Commissaire Résident
de France aux Nouvelles Hébrides.
_,_-1__1 1-
\u\ termes «le rr flivT'M. le mouuun, wt;
Vin ienniité anuuelle a1lI1\1"" :11 (:()mmiS:'Hir,
t-1 ;l; 1111 «le I-Vanee au\ :\,i\l\dJ\?,-,-II,\b:-i,tf'S
j .en- frais, de repi'é-enl"iti.>1;. e-'l ..iV.teo île
, ;, : !,,t l'-@ ian-
•Mr.H't î.YnùO francs •. > u r e.in.; for Ui l'1' inn-
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