Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-02-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 février 1926 18 février 1926
Description : 1926/02/18 (A27,N27). 1926/02/18 (A27,N27).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397074w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
'NnT..ARPMlWm a mm,nu - Ne 07 LE NUMERO : 20 CENTIMES JBUDI SOIII, 18 FEVRIER 1918-
Les Annales Coloniales
es ', nna' es ""nIa es
JOURNAL QUOTIDIEN
Un ARTICLES ftJILIÚ PAR "LÉS ANNALES CIOLCJIIIMD- SONT LA PWOPWBTÉ
EXCLUSIVE bU JOURNAL
JL~IjuumiilT*!– immlnfliiriMméifriinufrfrfiinifrT 1|i n f fr
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÊBAULT
RéiietiH et AtaWMntiM : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1" - TéWpbm : LOUnl 19-17
Un an S in«8 3 mois
mMEimTS ( France et Colonies. 88 n - 45 » 25 »
•it r • ( Etranger 120 » 85. 35 »
Un • •bonne dans tous le* Boréaux de poste et chez les principaux Hbrairee
Le bolchevisme dans FAfrique du Nord
Dans la brochure de M. Rober Raynaud,
éditée par le Comité Algérie-' lunisie-Maroc,
Imms ce litre : « La propagande communiste
4m l'Afrique du Nord », figurent au chapitre
des Documents-Annexes, deux documents di-
Ipies d'être remarqués. Ils ont été révélés dans
la ReoisUt delle Colonie e d'Oriente et pré-
cisent le programme anticolonial du boIche-
wme dana t Afrique du Nord, et plus parti-
culièrement dans la Libye italienne.
Auparavant, la revue italienne rappelle que
le Komintem a une vaste organisation dont le
centre se trouve auprès de l'ambassade de l'U.
R. S. S., a Paris, et que de cette organisa-
lion dépend celle qui, au Maroc, en Atgéne,
- Tunisie, prépare la conquête boIcheviste.
De Trois paît la propagande en Tripolitaine
4t en Cyrénalque, qui rejoint celle qui part
fr Alnanme el qui dépend du Komintern
irmèm. C'est dans le joumaI quotidien Il
RefIIO que la revue italienne a trouvé les deux
documents dont elle garantit, à son tour, l'au-
thenticité.
Le premier est un programme rédigé par le
Komintem de Paris, et approuvé par l' Exécu-
tif communiste de Moscou. Il commence par
des considérations générales : appuyer les ef-
forts des minorités nationales qui recherchent
leur indépendance politique, s'opposer aux
démocrates qui limitent la lutte à la conquête
des réformes dans la légalité, soutenir les mou-
vements et les partis nationaux bourgeois et pe-
tits bourgeois contre les impâialismes, voilà la
lactique qui doit conduire au triomphe du pro-
létariat.
Les conditions sont les suivantes :
I* Constitution d'un parti révolutionnaire
autonome là où il existe un prolétariat qui fera
Woc. avec les paysans pauvres ;
2* Constitution de groupes de paysans pau-
vres dans les unions paysannes pour les noyau-
lor et faire alliance avec les ouvriers révolution-
naires :
3* Constitution de cellules à l'intérieur des
--tl nationaux pour « les orienter sur
«ne voie claire et bien définie » ;
4* Agitation incessante pour démontrer que
aenl le bolchevisme réalise l'égalité nationale ;
5* Connaissance par les communistes appar-
tenant à des nationalités opprimées de leur mis-
sion de combat contre le mouvement bourgeois
et démocratioue.
« Aujouvd hui, le réveil des peuples colo-
nisés montre que l'heure est sonnée de la fin
des empires coloniaux et de la puissance de
l'empéi alisme dans les colonies. n Suit le ta-
bleau de la disproportion entre les territoires
métropolitains et les territoires colonisés, et de
nouveaux conseils au parti communiste pour
a conduire et développer la tactique du sabo-
tage de la politique et de la guerre impéria-
listes dans les colonies ».
On retrouve donc ici, avec un certain nom-
ère des articles du catéchisme bolcheviste et.
des développements habituels de la littérature
communiste, ces préceptes sur l'alliance né-
cessaire entre le bolchevisme et le nationalisme
'dont j'ai plus d'une fois montré le caractère et
dévoilé le but final.
Le second document porte sur le rôle spécial
attribué, dans ce sabotage, au parti communiste
italien.
Après une énumération rapide des régions
qui composent r Empire colonial italien et de
fan superficies, le devoir du parti commu-
- niste est indiqué en termes nets : créer le droit
des colonies italiennes à l'indépendance poli-
tique et à la rupture avec la IMtropole. et cela
aeoommence : appuyer tous les mouvements
nationaux d'aujourd'hui, tous ceux de demain
contre l'impérialisme dans les colonies de
le Afrique du Nord, c'est la préoccupation
«aentielle ; quand il n'y a pas, comme en
Libye, de mouvement national solide, alors le
bolcheviste s'attache à coordonner les mouve-
ments nationalistes des tribus ; le communiste
italien reste en liaison avec les communistes
français, anglais, espagnols pour collaborer à
T action d'ensemble dans l'Afrique du Nord ;
c'est peu d'avoir aidé les Rifains, il faut aider
l'Algérie, la Tunisie, la Libye et l'Egypte.
Le prolétariat italien a pour mission de ré-
clamer la Libye aux Libyens, l'évacuation du
pays par les troupes italiennes, la constitution
d'une armée libyenne pour se défendre contre
l'impérialisme. Occuper la Libye, c'est avoii
on point stratégique important qui permet de
«̃veiller la politique méditerranéenne dei
antres puissances et d'intervenir au bon mo-
ment ; l'Italie est prête à profiter d'un chan
gemedt quelconque dans cette politique pou
iexiger des compensations ; mais les peuple
colonisés ne veulent plus servir de monnaie
cr &hanae, ils mt le droit de régler eux-même
et pour eux-mêmes la politique des compensa
tÎaRs.
Et nous en arrivons à la question tunisienne
vue et commentée par le bolchevisme :
Beaucoup plut d'Italiens que de Français
voilà le fait ; par suite, réclamations de t'itati
faisant valoir que cette supériorité du nombi
devrait avoir comme conséquence la suprémi
tie de la nation italienne, et qu'en face commerce, de l'industrie, du capital françai
il y a le travail italien ;
Contre-attaque de la France au sujet de
naturalisation des Italiens de Tunisie ; un co
lit reste toujours possible, et il deviendn
JIftIhabIe si la France était battue au Maro<
Le devoir des travailleurs est non seidemc
empêcher ce conflit, mais de favoriser
mmivulient nationaliste en Tunisie ; il y a
prolétariat tunisien, donc un parti communiste ;
que celui-ci se fasse l'allié du mouvement na-
tional indigène ; le mot d'cxdre est : contre les
impérialismes français et italien, pour la 1 u-
nisie libre 1 C'est suivant cette formule que
sera réglé le travail particulier de propagande
et d'organisation en Tunisie.
Quelle est donc la ligne de conduite qui
s'offre au parti communiste italieD) Son rôle
est de rester en contact avec les communistes
italiens de la Tunisie, avec la classe ouvrière
de la Tunisie et de s'opposer aux fascistes ita-
liens qui soutiennent les droits de l'Etat ita-
lien sur le territoire tunisien.
Le parti national tunisien trouvera dans le
communisme un soutien énergique pour libérer
la Tunisie « des {piffes de tous les impéria-
lismes ».
Tel est ce plan que le journal appelle « un
plan criminel de honteuse activité antiitatien-
ne ». Nous le connaissions déjà avant la di-
vulgation de ces deux documeota. Nous en
avions ici même analysé les tendances géné-
rales en examinant les grandes lignes oe la
propagande bolcheviste aux colonies. On se
rappelle le mot d'ordre parti de Moscou: « La
révolution ne doit pas s'étendre de la métro-
pole aux colonies, mais des colonies à la mé-
tropole. » Au fond, elle n'a pas réussi dam
la métropole ; à nous de veiller pour l'empê-
cher de réussir aux colonies.
Mario Roattan,
Sénateur de IWheau", vioe-président
de la Commission sénatoriale des Co-
tonias, Secrétaire général du Groupe
edtcor.,
Le cMUKrce du Maroc es 1925
01
Pendant l'année 1925, le commerce exté-
rieur de notre Protectorat marocain s'est
élevé à 1.626.000 tonnes contre 1.242.000
en 1924 et 787.000 en lïà
Co trafic a atteint une valeur de 1 mil-
liard 754 millions de franca, contre 1 mil-
liard 390 millions en 1924 et 850 millions
en 1923.
Comme on le voit, le mouvement d'échan-
ges du Protectorat n'a pu seulement aug-
menté en valeur, - du lait de la hausse
des changea, mais aussi en tonn. : ce
qui est (particulièrement intéressant &
noter. Les chifflres atteints sont les plus
élevés enregistrés jusqu'à présent, et ceci
malgré la guerre du Rif, qui n'a eu aucune
répercussion sur le développement écono-
mique des régions pacifiées die notre Maroc.
Les importations ont atteint en 1926 le
chiffre de 509.000 tonnes, et une valeur de
1 milliard 189 millions, en progression sen-
sible sur les années antérieures
Les exportations se sont élevées à 962.000
tonnes, valant 564 millions. La grosse supé-
rioi-ité du tonnage sorties sur le tonnage
entrées tient à l'accroissemene constant des
expéditions de phosphates.
Le port de Casablanca, de beaucoup le
plus impartant, compte dans le trafic géné-
ral du Maroc pour 1 milliard 28 millions de
francs et 1 million 135.000 tonnes (dont
836.000 tonnes pour les fllputejs texportai-
tions)
Les sorties de phosphates par le port de
Casablanca ont atteint en 1925 le chiffre
de 720.000 tonnes (contre 411.000 en 1924 et
178.000 en 1923).
ci»
L'AVIATION COLONIALE
10-0
De Londres au Cap
L'aviateur anglais Cobham, qui a quitté
Londres le 1" novembre dernier pour effec-
tuer la randonnée aérienne Londres-Le Cap
par l'Egypte et le Soudan, est arrivé hier
au but de son voyage après ses dernières
escales de Kinmberley et de Bloemfontein.
Aviateurs récompensés
La Fondation Carnegie vient d'attribuer
sa plaquette d'argent aux pilotes Collet et
Deley et au mécanicien Sirvin, en service
sur la ligne aérienne Casablanca-Dakar.
On se rappelle que, le 13 août dernier,
MM. Collet er Deley avaient aperçu en pno-
tant leurs avions-courriers, le vapeur « Fal-
con » échoué sur les côtes de Mauritanie.
Sans souci des périls auxquels ils s'ex-
posaient en atterrissant à proximité des
Maures hostiles de ces régions insoumises,
il furent assez heureux pour arracher a
une mort affreuse les quatre survivants qui
avaient épuisé leurs vivres et leur eau, et
pour les ramener sains et saufs à Dakar a
bord de leurs appareils.
LE SAHARA EN AUTO
--0-0--
Les frères Estienne ont télégraphié au:
usines Renault :
Tombouctou. - Bien arrivés Tomborlcto,
févrierj malgré difficultés dues inonda
tions exceptionnelles du Niger) surmontée
gr4ce qualités franchissement six roues. -
ESTIENNE,
LMMïM h ni uns ctiiMm
---0.0-
Pendant le mois de décembre 1925, ne
grands ports coloniaux Le Havre, Bordean
et Marseille ont accusé les chiffres pu
1 vants, représentant leur activité comme
, ciale (en tonnes) :
t Marchandises Marchandas
; débarquées embarquée
t Le Havre 291.800 71.900
! Bordeaux 251.100 163.800
Il Marseille 173.800 225.8UO
L'Allemagne
et les colonies
--+0--
L'on ni excusera de revenir sur
ce sujet; mais il faut bien convenir
qu'il est un de ceux qui doivent le
plus retenir t attention des Français qui s in-
téressent aux questions coloniales. le ne veux
pas pour Vinstant en examiner les répercus-
sion sur la politique internationale. Ce n'est
pas le moment ni même le lieu.
La propagande de la société coloniale dont
nous avons déjà eu à nous entretenir se con-
tinue avec une intensité remarquable. Elle
donne des réunions non seulement dans les
grands ports comme Hambourg, mais aussi
dans les villes industrielles où elle espère
intéresser le grand patronat à Voeuvre quelle
loursuit.
Dans une de ces réunions, le docteur
Schnee, qui fut autrefois gouverneur des
colonies, a prononcé lUI discours qui a été
reproduit par un grand nombre de journaux.
Cet honneur était mérité puisque 1 orateur a
exposé d'une façon synthétique et précise le
but de la Société au nom de laquelle il par-
lait.
Cest tout d abord un historique, d'une
vérité contestable, sur la fondation de V em-
pire colonial allemand et sur lequel nous
".insisterons pas. Sans approuver un pareil
état d'esprit nous comprenons fort bien qu'un
Allemand ne résiste pas à la tentation d'in-
nocenter son pays des accusations portées
contre lui.
L'Allemagne a été spoliée de ses colonies
par la France et VAngleterre; mais cet état
ne peut se prolonger. Elle a besoin d'un
empire colonial parce qu'elle a besoin « de
territoires à matières premières, de marchés
à débouchés, d'échanges entre ses colonies et
la Métropole afin de vivifier son commerce,
sa science, sa technique io.
Le docteur Schnee poursuit en s'efforça"t
de prouver que Vexécution du plan Dawes
impose à son pays une base économique plus
large qui ne peut lui être fournie que par les
colonies. Mais, dira-t-on, il y a le traité de
Versailles et il faut prévoir l'opposition de
la France et eclle de l'Angleterre; mais ces
deux pays ne sont guère a redouter Parce
qu'ils vont se trouver isolés. L'Amérigue est
considérée comme favorable aux prétentions
allemandes pendant que l'Italie a les mêmes
ambitions que le Reich, Il semble donc na-
turel que r Allemagne et Vltalie unies par
la communauté du but, le restent dans fac-
tion engagée pour l'atteindre.
Quant aux territoires revendiqués, l'ora-
teur ne laisse pas à son auditoire le soin d1 en
dresser la liste. Il la lui présente spontané-
ment. Ce sont VEst Africain Allemand, le
Cameroun et le Togo. Il est certain qu'après
avoir obtenu ces territoires, VAllemagne aura
à peu près reconstitue l'empire colonial qui
lui a été enlevé par la défaite, Le journal
gouvernemental qui donne le compte rendu
de cette conférence c'est celui de M. Stre-
sernann ajoute que Vorateur fut l'objet
d'une véritable ovation. Nous le croyons sans
peine, car les auditoires savent toujours gré
à ceux qui les haranguent d'avoir flatté leurs
passions et d'avoir parlé clair. C'est ce qu'a
fait le docteur Schnee.
Mais je ne sais s'il est très habile de la
part des Allemands d'émettre de pareilles
prétentions à la veille de solliciter l'admis-
sion de leur pays à la Société des Nations.
71 e principe que Gambetta voulait appliquer
à la politique intérieure française et qui con-
sistait à sérier les questions, trouverait ici
sa justification. Des discours comme ceux
du docteur Schnee ne sont pas, on l'avouera,
très opportuns, mais ils méritent 'de ne pas
passer inaperçus.
Henry Fontanier,
Député du Climat, secrétaire de la
commission des Affaire» étran-
gères, membre de la Commission
des Colonies.
M. Léon Perrier
à la Maison des Coloniaux
--0-0--
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, a
reçu hier le bureau du Comité de la Maison
des coloniaux, conduit par son présfdent,
M. Boussenot, ancien député, et il a accepté
la présidence d'honneur de ce groupement.
UNE CllfflENCE ÛEMTI|ELMUE-MIIIDKUS I
--().o--
Mme Lucie Delarue-Mardrus fera samedi 20
février, à 21 heures, à la salle Comœdia, sous
les auspices des « Amis de Carthage et des Vil-
les d'Or", une conférence pleine d'attrait sur
Il la Carthage (le Salammbô et l'autre. Il
Un tel sujet, traité par un tel écrivain, ne
Un tel su j et, d'attirer un nombreux public de
manquera pas d'attirer un nombreux public de
lettrés.
La Carthage d'Amilcnr et de l'énigmatiquc
sœur d'Annibal fut-cHe bien celle que Flaubert,
« oe grand voyant » entrevit sur le-sol punique
votel 70 ans ?
1 Mme Lucie Delarue-Mardrus nous le dira cette
semaine.
TAUX DE LA PIASTRE
0
t.e taux de la piastre à Saïflon était le. 16 fé-
vrier, sur : Paris T.T., de 15.45; Vue, de 15.40.
Voici également le taux des achats à terme
de la piastre à Snfon sur Paris : 8 jours, 15.90;
30 jours, 15.99; 60 jours, 16.08; 00 jours, 16.18.
Une opinion italienne
sur l'effort colonial français
--+0--
V/d,a Coloniale, le journal colonial heb-
domadaire que dirige le commandeur Nobili
Massuero, a porté sur l'effort colonial fian-
çais un jugement qui vaut d'être cité.
Après avoir reproduit des extraits du dis-
cours prononcé par M. Carde au démit de
la session du Conseil de Gouvernement de
l'Afrique Occidentale Française, concernant
le développement économique, la situation
financière et le programme de travaux pu-
blics de cette grande colonie, le journal ita-
lien rapproche de ces données l'mformation
relative aux grands travaux d'irrigation pré-
vus au budget de l'Indochine pour 1926, et
s'exprime comme suit :
Ainsi, la France fait un effort égal pour
élever la puissance économique - et par
suite politique - de ses possessions d'Afri-
que et de ses territoires d'Extrême-Orient,
pour empêcher que sa grave crise économi-
que et financière centrale n'ait une répercus-
non sur la vie de ses colonies, c'est-à-dire
sur sa position impériale.
C'est quelque chose d'extraordinaire et
d'admirable que ce Patriotisme pratique des
Français qui les inauit à pourvoir aux des-
tinées de la périphérie au moment même où
au centre apparaissent des symptômes de fai-
blesse. Les hommes politiques français, héri-
tiers - en tant que classe dirigeante plutôt
qu'individuellement - d'une tradition et
d'une expérience exceptionnelles savent bien
quelle est la sensibilité des peuples d'outre-
mer lorsque la métropole traverse une pé-
riode critique, et avec quelle facilité ils su-
bissent les conséquences de cette crise.
La France, en renforçant la productivité
économique et la capacité agricole de ses pos-
sessions ouest-africaines au moment même où
l'économie nationale et les finances publiques
sont atteintes et où au Maroc l'insurrection
n'est pas encore domptée, obéit à un prin-
cipe fondamental de la politique coloniale
moderne : porter au maximum de l'effet
utile la capacité de chaque colonie de pro-
duire pour elle-même et de se défendre elle-
même, rendre aussi effective que possible
l'indépendance de chaque colonie, de ma-
nière qu'elle puisse jouir de sa pleine li-
berté d'existence, alors même que par
mal/,ell,. la métropole traverse une crise.
Cette directive est commune à tous les
grands Etats., après les expériences africaines
de la dernière guirre, et la France, malgré
le socialisme tunisien et la révolte rifatne,
pratique sur un immense cham p d'action la
même politique.
L'on - voit, - par ce langage, que toute l'Ita-
lie n'est pas francophobe. On s'en doutait,
mais l'on aime à le constater de ses yeux.
Grâces soient rendues au commandeur No-
bili Massuero d'avoir loué la France colo-
niale comme peu de Français savent qu'elle
mérite de l'être.
Cette façon « objective » de parler d'un
pays étranger est, h coup sûr, d'un bon Eu-
ropéen. '::.
R. B. L.
La mort de Paul Beau
–00–
M. Paul Beau, ambassadeur de France,
Gouverneur Général honoraire des Colo-
nies, grand officier de la Légion drhon-
neur, vient de mourir
Il était àgà de soixante-neuf ans, et avait
débuté dans la carrière diplomatique en
1888 comme secrétaire dambassade a
Rome. Chef du cabmcb du ministre des
Affaires étrangères, il avait été nomme
ministre plénipotentiaire à Pékin, il avait
signé le protocole clôturant les négocia-
tions relatives aux événements dte 1900.
l/aimée suivante, il devenait Gouverneur
Général de l'Indochine. Successeur de M.
Paul Doumer, il fut remplacé en 1906 par
M. Klübnkowsky, Après avoir été ambas-
sadeur de France à Berlin, M. Paul Beau
avait terminé sa canrière comme ambas..
sadeur à Berne pendant la guerre, puis
comme représentant de la France à la oin-
mission des Nations
La politique suivie par M. Beau en Indo-
chine s'inspira des vues les plus justes.
Du côté chinois, la façon dont il avait
réglé les indemnités des missions catho-
liques, son attitude dans l'affaire du che-
min de fer du Yunnan et diverses mesures
administratives prises en faveur des Chi-
nois habitant l'Indochine permirent d'évi-
ter toute complication pendant les six an-
nées que dura la construction du chemin
de fer du Yunnan.
Du côté siamois, il fallut plusieurs an-
nées de patients efforts pour amener une
détente qui lui permit d'ouvrir enfin les
pourparlers pour la délimitation de la
frontière, pourparlers qui aboutirent à la
rétrocession par le Siam à la France des
deux belles provinces d'Angkor et de Bat-
tambang.
Dans le domaine de la politique inté-
rieure indochinoise, M. Beau reprit une
idée dont un de ses prédécesseurs avilît
jadis tenté la réalisation : ce fut l'insti-
tution d'une chambre consultative indi-
gène au Tonkin, assemblée élue par un
collège électoral très large.
Eugène Devaux
mtm
Le cours du riz 1
AU TONKIN
Cours moyen de la semaine précédente
fob-Haïphong-Frnnce, en piastres par 100
kilos :
Riz Tonkin sans brisures 13.30
Biz Tonkin –.15/25 brisures.. 12.05
Riz Tonkin - 35/45 briaures.. 11.55
Brisures no 0 ,.,.,., 8.75
Brisures non 1 et 2 .35
{Par dépêche Indopacifi.)
AU SENAT
no
QUESTIONS ECRITES
Prêta d'honneur aux étudiante originaires
des Colonies.
M. Bluysen, sénateur, demande à M. le mi-
nistre de l'Instruction publique si les crédits
annuels affectés aux prêts d'honneur pour les
étudiants s'appliquent a tous les étudiants fran-
çais, même originaires des Colonies et, dans
ce cas. si l'un de ces derniers, ayant obtenu
l'u\ îs favorable du gouverneur de sa colonie
d'origine, peut obtenir un prêt d'honneur. (Ques-
tion du 26 janvier 1926.)
Réponse, - La réponse ne peut Ctre qu'af-
firmative, l'oftice national de prêts d'honneur
ayant été créé par la loi de finances du 30 juin
1923 en faveur de « tout Français poursuivant
des études supérieures 8.
A LA CHAMBRE
---0-0--
DANS LES GROUPES
Les liaisons transsahariennes
La réunion du « Groupe Colonial » de la
Chumbre n'a pas pu avoir lieu avant-hier.
en raison des débats financiers. Elle est
renvoyée au mardi 3 mars, pour la conti-
nuation de la discussion sur les communi-
cations transsahariennes,
QUESTIONS ECRITES
Stage dans l'aéronautique
M. Mallarmé, député, demande a M. le mi-
nistre de la Guerre : 1* si un sous-lieutenant
observateur de réserve au 1er groupe d'aviation
d'Afrique peut faire un stage au Maroc pour
ôtre titularisé dans l'armée active; 20 dans le
cas de l'affirmative, comment il doit faire sa
demande; 3° en vertu de quelle circulaire. (Ques-
tion du 28 janvier 1926.)
lréponse, - - Les autorisations de stage dans
l'aéronautique, en vue de l'admission ultérieure
dans cette arme en qualité d'officier de l'armée
active, ne sont accordées qu'au titre de l'article
premier, paragraphe 3, et de l'article 4 de la
loi du 1er août 1913 (C. M. n* 421 i/K du 11 avril
1925, B. L' page 1051) : a) aux officiers de ré-
serve qui, ayant été pendant deux ans élèves
de l'Ecole nationale des Eaux et Forêts, ou pen-
dant trois ans élèves de l'Ecole des Ponts et
Chaussées ou de l'Ecole des Arts et Manufac-
tures, ou pendant quatre ans élèves do l'Ecole
des Mines, ont satisfait à l'examen de sortie de
ces écoles et aux épreuves d'aptitude au grade
de sous-lieutenant; b) aux officiers de réserve
qui, sortant de Saint-Cyr, Polytechnique, Saint-
Maixent, Saumur, ou Versailles, auront servi
comme officiers dans l'armée active; 20 les de-
mandes sont adressées au ministre par la voie
hiérarchique.
La zone des opérations au Maroc
M. Henry Fougère, député, demande a M. le
ministre de la Guerre : 1* si la ville de K. tout
entière est comprise dans la zone des opéra-
tions; 2* si les militaires en service dans cette
garnison ont droit aux trois dixièmes ou aux
cinq dixièmes; 3* si ces marnes militaires font
campagne simple. (Question du 29 janvier 1926.)
IWponse. - La ville de Kenitra : 1* est com-
prise dans la » swne des opérations » déli-
mitée par l'arrêté du 5 octobre 1925 (B. O., page
:!fUO;; 2' est m dehors de la zone déterminée
pnr l'arrêté du 25 noilt 19e), sur laquelle de-
vront être accomplis les services visés à l'ar-
ticle 1er du décret du 23 juin 1925 pour ouvrir
drnit au bénéfice des dispositions dudit article
(double campagne); 30 est comprise dans la
zone dit « première zone », définie par la cir-
culaire n' 025 4/5 du 19 février 1920, comme
donnant droit ii la majoration des 3/10». 11
résulta de ce qui précède que les militaires en
service dans cette place a) n'ont droit qu'h
la campagne simple; M ont droit h la majora-
lion de solde des 3/10®.
La garde indigène en Indo Chine
M. Adolphe Cirod, député, demande à M. le
ministre tics Colonies si, d'après les dispositions
du décret du tt8 août 1925, qui accordent aux
militaires de la gendarmerie les mêmes droits
que ceux des sous-officiers de corps do troupe,
un, gendarme, qui n'a été que brigadier au ré-
gi nient. peut concourir pour l'emploi de garde
principal de la garde indigène en Indochine.
[Question du 11 janvier lWti.)
Réponse, - Le gendarme dont il s'agit peut
postuler l'emploi de garde principal stagiaire
de la garde indigène de l'Indochine, s'il compte
au moins dix années de présence effective dans
l'armée, dont quatre ans de services accomplis
dans la gendarmerie, postérieurement, au 21 fé-
vrier 1918 (date du décret qui assimile les gen-
darmes aux ous-oflicirrs) et s'il réunit, par
ailleurs, la condition d'tige déterminée par ia
loi du t8 juillet 1024.
Permissions agricoles
M. le colonel l'icot, député, demande a M.
Je IIlinistre de la Guerre si les hommes du
deuxième contingent de la classe de 1924, exer-
çant, la profession de cultivateur, qui servent ac-
tuellement en Afrique du Nord et au Levant,
iiénélieieront, lors de leur rapatriement en Frnn-
ce, de permissions agricoles s'ajoutunt aux 35
jours prévus par la loi de recrutement, ajoute
que la plupart d'entre eux n'ont pu bénéficier
des faveurs accordées aux agriculteurs, en rai-
son de leur affectation hors de la métropole.
(Question du 14 janvier l\I:W,)
o réponse. - ).c but des permissions agrico-
les supplémentaires instituées par la loi du
3 mars 192,"> était tic prêter aux agriculteurs le
concours de la main-d'œuvre militaire qui leur
était nécessaire pour mener a bien les ense-
mencements en céréales du printemps 1925. La-
dtie loi a limité le bénéfice de ces permissions
a la période comprise entre le 1er mars et
le 28 avril lU;!;). Il n'est donc pas possible
de faire le rappel de ces permissions, lors de
leur rapatriement, aux militaires en service
nuire-mer. D'autre part, les permissions agrico-
les actuellement allouées aux militaires du
contingent en service dans la métropole sont
octroyées dans les limites imposées par la loi
de recrutement, et viennent en dédiiclion des
permissions légales. Les militaires lilterables,
en service outre-mer, seront rapatriés en temps
voulu pour pouvoir (bénéficier avant leur libé-
ration des permissions auxquelles ils peuvent
¡ prétendre en vertu des dispositions de la loi de
recrutement, et dont ils n'auraient pu jouir
avant, leur départ.
Indemnités pour un militaire rapatrié d'Algérie
M. Ilflvin. dépuli', demande M. le ministre
de la Guerre si un .militaire de carrière, rapa-
trié d'Algérie pour raisons de sank, a droit aux
indemnités afférentes a un changement de ré-
sidence prononcé dans l'intérêt du service. (Ques-
tion du 1!) janvier 192(>.)
lléponse. –- Les militaires de carrière en
service en Algérie ont droit aux indemnités
pour changement de résidence, quand ils sont
rapatriés, pour quelque motif que ce soit, après
un séjour do six années consécutives en Algé-
rie ; dnns tons les autres cas, seules les muta-
tions prononcée avec la mention « service » ou-
vrent le droit aux indemnités.
Au Conseil d'État
--0-0---:-
Arrêté du Conseil du Contentieux adminis-
tratit de l'Indo-Chine annulé.
A la requête du gouverneur générai de
l'Indochine, le Conseil d'Etat a annulé un
arrêté en date du 5 septembre 1923 par
lequel le Conseil du Contentieux adminis-
tratif de l'Indochine, décidait que M. Blan-
din, agent principal de 1" classe, des ser-
vices agricoles et commerciaux de l'Indo-
chine avait droit à être admis directement
à la 3" classe du jjrado de sous-mspp.cte'IU,
Cette décision a été prise pour les mo-
tifs ci-après :
Considérant que. par un arrêté en date
du 20 juin 1921, M. Blandin a été nommé
agent principal de 2* classe des services
agricoles et commerciaux de t'indochine,
qu'en admettant que M. Blandin soit pour-
vu du diplôme réglementaire "exigé par-
l'arrêté du gouverneur de l'Indochine, en.
date du 28 février 19J2, pour être nommé
directement au grade de sous-inspecteur d»»
troisième classe, les dispositions de ite
dernier arrêté n'ont eu pour but, que de
définir les conditions dans lesquelles l'ad-
ministration pouvait nommer les candidate
audit poste de sous-inspecteur, mais ne-
constituent pas un droit en faveur des
agents pourvus des diplômes exigés par les
règlements. dès lors, le gouverneur gé-
néral de l'Indochine est fondé à demander
l'annulation 3e l'arrêté attaqué.
Décision de la Commission de Tunisie
contestée
Le Conseil d'Etat vient de rendre un ar-
l'tt qui, certainement, retiendra l'attention
des négociants, des commerçants de la Tu-
nisie.
Mme C., agissant tant en son nom qu'au
nOIll de ses enfants, avait introduit une re-
quête au Conseil d'Etat, aux fins d'annula-
tion d'un décret en date du 28 janvier 1924,
portant approbation de publication de la
convention signée à Paris le 22 janvier 1924,
entre !a France et la Tunisie, en vue de dé-
férer à la Commission Supérieure deg bé-
néfices de guerre, instituée en France, les
aippels des décisions rendues par la Com-
mission du premier degré existant en Tuni-
sie.
Cette requête a été rejetée par le Conseil
d'Etat, pour les motifs suivants :
Considérant qu'aux termes de l'article *
de la loi constitutioaneife du 16 juillet 1875,
le Président de la République négocie et
ratifie les traités.
Considérant, qu'en attribuant à la Com-
mission supérieure, prévue par l'article 11
de la loi du lor juillet 1916 la connaissance
des recours fournis contre les décisions de
la Commission, du premier degré existant
en Tunisie, et_en assurant ainsi l'exécution
des traités, approuvés par les lois du 27
mai 1881 et 9 avril t884, qui ont placé la Tu-
nisie sous le protectorat de la France, lei
Président de III Mépublique n'a t'ait qu'user
des pouvoirs qui iui ont été conférés.
Considérant que le décret ne prévoit pas
que les décisions rendues par la Commis-
sion supérieure ne pourront être déférées
au Conseil d'Etat, ponr excès do pouvoir ou
violation de la loi.
Qu'il résulte nu eonlraire dudil décret quo
!a Commission _supérieure tu tuera, dans
des conditions fixées par les lois et décrets
qui les régissent :
Considérant que la Commission instituée
pur l'article 7 du décret beylieal du 27 sep-
ienibre 1!W7 et siégeant '1 Tunis n'rst qu'un
t>r/funr de taxation, dont les décisions n'ont
pas le caractère de décision de justioe ;
qu'ainsi le moyen manque en fait. dès lors,
la requête dont s'agit, doit être rejetée.
-q 60-
LOLOTTE ET BAMBOULA
----0-0-
Du somptueux hall du Petit Journal, ces
deux gorille^ du lias-Congo sont venus
s'installer boulevard Saint-Martin, à proxi-
mité du théAtre de la Por'e-Saint-Martin,
dans une petite salle d'exhibitions m ort la
bonne tenue et les propos et gestes conve-
nables sont de rigueur ». ainsi que le pres-
crit IHW pancarte accrochée an mur.
Hiln que le climat parisien leur convienne
moins que celui de la CÙte d'Azur, ils peu-
vent se féliciter d'être des nôtres, car h
Eze, près de Nice, ils seraient soumis aux
dangereuses expériences du docteur Voro-
-- nof.
Ils diffèrent, des singes que nous avons
vus jusqu'à présent dans les music-halts,
comme le fameux Cînsul, par exemple, qui
est un chimpanzé. Quand ils seront plus
Ùgt" - ils n'ont encore que un an (\\1 deux
- ils se tiendront volontiers debout, ce qui
est la caractéristique, du gorille, que l'on
rencontre dans la brousse souvent un bftton
,\ la main.
Confiai rement à ce que racontait un de
nos confrères parisiens, le gorille, pas
plus que les autres animaux sauf le tigre)
n'allaque pas l'homme, mais. dans les vil-
lages. il s'empare quelquesfois de jeunes
femmes ou de fillelles.
Lolotle et Bamboula semblent appartenir
a une race d'' gorilles nains, on dirait de
nelits vieux.
E. D.
Fourmis anthropophages
Le professeur l.efrov a affirmé AU a Col-
lège Impérial » de l.ondre- qu' il venait de
découvrir en Europe une fourni] ";'lni"'H(\
émigréo d'Argentine.
Elle grimpe aux arbre* roui jucher 1rs
n'llf des petits oiseaux. -\tU.u|U. au-si aux
animaux, voire aux petit- enfant. IVvr.
Ce sont sans doute des fourmi- an.i'ogues
aux fourmis cadavres que l'on rencontre en
Afrique Equatoriale on aux imami. rouges
et noires, les manians de la foi-'-t tropicale
qui s'avancent en épaisses colonne contre les
habitations, voire les habitant-, qui n'ont
(Fautre ressource que ln fuite poux les évi-
ter, à moins qu'ils puissent le? a perger de
sel marin pendant plusieurs heure-.
Les Annales Coloniales
es ', nna' es ""nIa es
JOURNAL QUOTIDIEN
Un ARTICLES ftJILIÚ PAR "LÉS ANNALES CIOLCJIIIMD- SONT LA PWOPWBTÉ
EXCLUSIVE bU JOURNAL
JL~IjuumiilT*!– immlnfliiriMméifriinufrfrfiinifrT 1|i n f fr
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÊBAULT
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Un an S in«8 3 mois
mMEimTS ( France et Colonies. 88 n - 45 » 25 »
•it r • ( Etranger 120 » 85. 35 »
Un • •bonne dans tous le* Boréaux de poste et chez les principaux Hbrairee
Le bolchevisme dans FAfrique du Nord
Dans la brochure de M. Rober Raynaud,
éditée par le Comité Algérie-' lunisie-Maroc,
Imms ce litre : « La propagande communiste
4m l'Afrique du Nord », figurent au chapitre
des Documents-Annexes, deux documents di-
Ipies d'être remarqués. Ils ont été révélés dans
la ReoisUt delle Colonie e d'Oriente et pré-
cisent le programme anticolonial du boIche-
wme dana t Afrique du Nord, et plus parti-
culièrement dans la Libye italienne.
Auparavant, la revue italienne rappelle que
le Komintem a une vaste organisation dont le
centre se trouve auprès de l'ambassade de l'U.
R. S. S., a Paris, et que de cette organisa-
lion dépend celle qui, au Maroc, en Atgéne,
- Tunisie, prépare la conquête boIcheviste.
De Trois paît la propagande en Tripolitaine
4t en Cyrénalque, qui rejoint celle qui part
fr Alnanme el qui dépend du Komintern
irmèm. C'est dans le joumaI quotidien Il
RefIIO que la revue italienne a trouvé les deux
documents dont elle garantit, à son tour, l'au-
thenticité.
Le premier est un programme rédigé par le
Komintem de Paris, et approuvé par l' Exécu-
tif communiste de Moscou. Il commence par
des considérations générales : appuyer les ef-
forts des minorités nationales qui recherchent
leur indépendance politique, s'opposer aux
démocrates qui limitent la lutte à la conquête
des réformes dans la légalité, soutenir les mou-
vements et les partis nationaux bourgeois et pe-
tits bourgeois contre les impâialismes, voilà la
lactique qui doit conduire au triomphe du pro-
létariat.
Les conditions sont les suivantes :
I* Constitution d'un parti révolutionnaire
autonome là où il existe un prolétariat qui fera
Woc. avec les paysans pauvres ;
2* Constitution de groupes de paysans pau-
vres dans les unions paysannes pour les noyau-
lor et faire alliance avec les ouvriers révolution-
naires :
3* Constitution de cellules à l'intérieur des
--tl nationaux pour « les orienter sur
«ne voie claire et bien définie » ;
4* Agitation incessante pour démontrer que
aenl le bolchevisme réalise l'égalité nationale ;
5* Connaissance par les communistes appar-
tenant à des nationalités opprimées de leur mis-
sion de combat contre le mouvement bourgeois
et démocratioue.
« Aujouvd hui, le réveil des peuples colo-
nisés montre que l'heure est sonnée de la fin
des empires coloniaux et de la puissance de
l'empéi alisme dans les colonies. n Suit le ta-
bleau de la disproportion entre les territoires
métropolitains et les territoires colonisés, et de
nouveaux conseils au parti communiste pour
a conduire et développer la tactique du sabo-
tage de la politique et de la guerre impéria-
listes dans les colonies ».
On retrouve donc ici, avec un certain nom-
ère des articles du catéchisme bolcheviste et.
des développements habituels de la littérature
communiste, ces préceptes sur l'alliance né-
cessaire entre le bolchevisme et le nationalisme
'dont j'ai plus d'une fois montré le caractère et
dévoilé le but final.
Le second document porte sur le rôle spécial
attribué, dans ce sabotage, au parti communiste
italien.
Après une énumération rapide des régions
qui composent r Empire colonial italien et de
fan superficies, le devoir du parti commu-
- niste est indiqué en termes nets : créer le droit
des colonies italiennes à l'indépendance poli-
tique et à la rupture avec la IMtropole. et cela
aeoommence : appuyer tous les mouvements
nationaux d'aujourd'hui, tous ceux de demain
contre l'impérialisme dans les colonies de
le Afrique du Nord, c'est la préoccupation
«aentielle ; quand il n'y a pas, comme en
Libye, de mouvement national solide, alors le
bolcheviste s'attache à coordonner les mouve-
ments nationalistes des tribus ; le communiste
italien reste en liaison avec les communistes
français, anglais, espagnols pour collaborer à
T action d'ensemble dans l'Afrique du Nord ;
c'est peu d'avoir aidé les Rifains, il faut aider
l'Algérie, la Tunisie, la Libye et l'Egypte.
Le prolétariat italien a pour mission de ré-
clamer la Libye aux Libyens, l'évacuation du
pays par les troupes italiennes, la constitution
d'une armée libyenne pour se défendre contre
l'impérialisme. Occuper la Libye, c'est avoii
on point stratégique important qui permet de
«̃veiller la politique méditerranéenne dei
antres puissances et d'intervenir au bon mo-
ment ; l'Italie est prête à profiter d'un chan
gemedt quelconque dans cette politique pou
iexiger des compensations ; mais les peuple
colonisés ne veulent plus servir de monnaie
cr &hanae, ils mt le droit de régler eux-même
et pour eux-mêmes la politique des compensa
tÎaRs.
Et nous en arrivons à la question tunisienne
vue et commentée par le bolchevisme :
Beaucoup plut d'Italiens que de Français
voilà le fait ; par suite, réclamations de t'itati
faisant valoir que cette supériorité du nombi
devrait avoir comme conséquence la suprémi
tie de la nation italienne, et qu'en face
il y a le travail italien ;
Contre-attaque de la France au sujet de
naturalisation des Italiens de Tunisie ; un co
lit reste toujours possible, et il deviendn
JIftIhabIe si la France était battue au Maro<
Le devoir des travailleurs est non seidemc
empêcher ce conflit, mais de favoriser
mmivulient nationaliste en Tunisie ; il y a
prolétariat tunisien, donc un parti communiste ;
que celui-ci se fasse l'allié du mouvement na-
tional indigène ; le mot d'cxdre est : contre les
impérialismes français et italien, pour la 1 u-
nisie libre 1 C'est suivant cette formule que
sera réglé le travail particulier de propagande
et d'organisation en Tunisie.
Quelle est donc la ligne de conduite qui
s'offre au parti communiste italieD) Son rôle
est de rester en contact avec les communistes
italiens de la Tunisie, avec la classe ouvrière
de la Tunisie et de s'opposer aux fascistes ita-
liens qui soutiennent les droits de l'Etat ita-
lien sur le territoire tunisien.
Le parti national tunisien trouvera dans le
communisme un soutien énergique pour libérer
la Tunisie « des {piffes de tous les impéria-
lismes ».
Tel est ce plan que le journal appelle « un
plan criminel de honteuse activité antiitatien-
ne ». Nous le connaissions déjà avant la di-
vulgation de ces deux documeota. Nous en
avions ici même analysé les tendances géné-
rales en examinant les grandes lignes oe la
propagande bolcheviste aux colonies. On se
rappelle le mot d'ordre parti de Moscou: « La
révolution ne doit pas s'étendre de la métro-
pole aux colonies, mais des colonies à la mé-
tropole. » Au fond, elle n'a pas réussi dam
la métropole ; à nous de veiller pour l'empê-
cher de réussir aux colonies.
Mario Roattan,
Sénateur de IWheau", vioe-président
de la Commission sénatoriale des Co-
tonias, Secrétaire général du Groupe
edtcor.,
Le cMUKrce du Maroc es 1925
01
Pendant l'année 1925, le commerce exté-
rieur de notre Protectorat marocain s'est
élevé à 1.626.000 tonnes contre 1.242.000
en 1924 et 787.000 en lïà
Co trafic a atteint une valeur de 1 mil-
liard 754 millions de franca, contre 1 mil-
liard 390 millions en 1924 et 850 millions
en 1923.
Comme on le voit, le mouvement d'échan-
ges du Protectorat n'a pu seulement aug-
menté en valeur, - du lait de la hausse
des changea, mais aussi en tonn. : ce
qui est (particulièrement intéressant &
noter. Les chifflres atteints sont les plus
élevés enregistrés jusqu'à présent, et ceci
malgré la guerre du Rif, qui n'a eu aucune
répercussion sur le développement écono-
mique des régions pacifiées die notre Maroc.
Les importations ont atteint en 1926 le
chiffre de 509.000 tonnes, et une valeur de
1 milliard 189 millions, en progression sen-
sible sur les années antérieures
Les exportations se sont élevées à 962.000
tonnes, valant 564 millions. La grosse supé-
rioi-ité du tonnage sorties sur le tonnage
entrées tient à l'accroissemene constant des
expéditions de phosphates.
Le port de Casablanca, de beaucoup le
plus impartant, compte dans le trafic géné-
ral du Maroc pour 1 milliard 28 millions de
francs et 1 million 135.000 tonnes (dont
836.000 tonnes pour les fllputejs texportai-
tions)
Les sorties de phosphates par le port de
Casablanca ont atteint en 1925 le chiffre
de 720.000 tonnes (contre 411.000 en 1924 et
178.000 en 1923).
ci»
L'AVIATION COLONIALE
10-0
De Londres au Cap
L'aviateur anglais Cobham, qui a quitté
Londres le 1" novembre dernier pour effec-
tuer la randonnée aérienne Londres-Le Cap
par l'Egypte et le Soudan, est arrivé hier
au but de son voyage après ses dernières
escales de Kinmberley et de Bloemfontein.
Aviateurs récompensés
La Fondation Carnegie vient d'attribuer
sa plaquette d'argent aux pilotes Collet et
Deley et au mécanicien Sirvin, en service
sur la ligne aérienne Casablanca-Dakar.
On se rappelle que, le 13 août dernier,
MM. Collet er Deley avaient aperçu en pno-
tant leurs avions-courriers, le vapeur « Fal-
con » échoué sur les côtes de Mauritanie.
Sans souci des périls auxquels ils s'ex-
posaient en atterrissant à proximité des
Maures hostiles de ces régions insoumises,
il furent assez heureux pour arracher a
une mort affreuse les quatre survivants qui
avaient épuisé leurs vivres et leur eau, et
pour les ramener sains et saufs à Dakar a
bord de leurs appareils.
LE SAHARA EN AUTO
--0-0--
Les frères Estienne ont télégraphié au:
usines Renault :
Tombouctou. - Bien arrivés Tomborlcto,
févrierj malgré difficultés dues inonda
tions exceptionnelles du Niger) surmontée
gr4ce qualités franchissement six roues. -
ESTIENNE,
LMMïM h ni uns ctiiMm
---0.0-
Pendant le mois de décembre 1925, ne
grands ports coloniaux Le Havre, Bordean
et Marseille ont accusé les chiffres pu
1 vants, représentant leur activité comme
, ciale (en tonnes) :
t Marchandises Marchandas
; débarquées embarquée
t Le Havre 291.800 71.900
! Bordeaux 251.100 163.800
Il Marseille 173.800 225.8UO
L'Allemagne
et les colonies
--+0--
L'on ni excusera de revenir sur
ce sujet; mais il faut bien convenir
qu'il est un de ceux qui doivent le
plus retenir t attention des Français qui s in-
téressent aux questions coloniales. le ne veux
pas pour Vinstant en examiner les répercus-
sion sur la politique internationale. Ce n'est
pas le moment ni même le lieu.
La propagande de la société coloniale dont
nous avons déjà eu à nous entretenir se con-
tinue avec une intensité remarquable. Elle
donne des réunions non seulement dans les
grands ports comme Hambourg, mais aussi
dans les villes industrielles où elle espère
intéresser le grand patronat à Voeuvre quelle
loursuit.
Dans une de ces réunions, le docteur
Schnee, qui fut autrefois gouverneur des
colonies, a prononcé lUI discours qui a été
reproduit par un grand nombre de journaux.
Cet honneur était mérité puisque 1 orateur a
exposé d'une façon synthétique et précise le
but de la Société au nom de laquelle il par-
lait.
Cest tout d abord un historique, d'une
vérité contestable, sur la fondation de V em-
pire colonial allemand et sur lequel nous
".insisterons pas. Sans approuver un pareil
état d'esprit nous comprenons fort bien qu'un
Allemand ne résiste pas à la tentation d'in-
nocenter son pays des accusations portées
contre lui.
L'Allemagne a été spoliée de ses colonies
par la France et VAngleterre; mais cet état
ne peut se prolonger. Elle a besoin d'un
empire colonial parce qu'elle a besoin « de
territoires à matières premières, de marchés
à débouchés, d'échanges entre ses colonies et
la Métropole afin de vivifier son commerce,
sa science, sa technique io.
Le docteur Schnee poursuit en s'efforça"t
de prouver que Vexécution du plan Dawes
impose à son pays une base économique plus
large qui ne peut lui être fournie que par les
colonies. Mais, dira-t-on, il y a le traité de
Versailles et il faut prévoir l'opposition de
la France et eclle de l'Angleterre; mais ces
deux pays ne sont guère a redouter Parce
qu'ils vont se trouver isolés. L'Amérigue est
considérée comme favorable aux prétentions
allemandes pendant que l'Italie a les mêmes
ambitions que le Reich, Il semble donc na-
turel que r Allemagne et Vltalie unies par
la communauté du but, le restent dans fac-
tion engagée pour l'atteindre.
Quant aux territoires revendiqués, l'ora-
teur ne laisse pas à son auditoire le soin d1 en
dresser la liste. Il la lui présente spontané-
ment. Ce sont VEst Africain Allemand, le
Cameroun et le Togo. Il est certain qu'après
avoir obtenu ces territoires, VAllemagne aura
à peu près reconstitue l'empire colonial qui
lui a été enlevé par la défaite, Le journal
gouvernemental qui donne le compte rendu
de cette conférence c'est celui de M. Stre-
sernann ajoute que Vorateur fut l'objet
d'une véritable ovation. Nous le croyons sans
peine, car les auditoires savent toujours gré
à ceux qui les haranguent d'avoir flatté leurs
passions et d'avoir parlé clair. C'est ce qu'a
fait le docteur Schnee.
Mais je ne sais s'il est très habile de la
part des Allemands d'émettre de pareilles
prétentions à la veille de solliciter l'admis-
sion de leur pays à la Société des Nations.
71 e principe que Gambetta voulait appliquer
à la politique intérieure française et qui con-
sistait à sérier les questions, trouverait ici
sa justification. Des discours comme ceux
du docteur Schnee ne sont pas, on l'avouera,
très opportuns, mais ils méritent 'de ne pas
passer inaperçus.
Henry Fontanier,
Député du Climat, secrétaire de la
commission des Affaire» étran-
gères, membre de la Commission
des Colonies.
M. Léon Perrier
à la Maison des Coloniaux
--0-0--
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, a
reçu hier le bureau du Comité de la Maison
des coloniaux, conduit par son présfdent,
M. Boussenot, ancien député, et il a accepté
la présidence d'honneur de ce groupement.
UNE CllfflENCE ÛEMTI|ELMUE-MIIIDKUS I
--().o--
Mme Lucie Delarue-Mardrus fera samedi 20
février, à 21 heures, à la salle Comœdia, sous
les auspices des « Amis de Carthage et des Vil-
les d'Or", une conférence pleine d'attrait sur
Il la Carthage (le Salammbô et l'autre. Il
Un tel sujet, traité par un tel écrivain, ne
Un tel su j et, d'attirer un nombreux public de
manquera pas d'attirer un nombreux public de
lettrés.
La Carthage d'Amilcnr et de l'énigmatiquc
sœur d'Annibal fut-cHe bien celle que Flaubert,
« oe grand voyant » entrevit sur le-sol punique
votel 70 ans ?
1 Mme Lucie Delarue-Mardrus nous le dira cette
semaine.
TAUX DE LA PIASTRE
0
t.e taux de la piastre à Saïflon était le. 16 fé-
vrier, sur : Paris T.T., de 15.45; Vue, de 15.40.
Voici également le taux des achats à terme
de la piastre à Snfon sur Paris : 8 jours, 15.90;
30 jours, 15.99; 60 jours, 16.08; 00 jours, 16.18.
Une opinion italienne
sur l'effort colonial français
--+0--
V/d,a Coloniale, le journal colonial heb-
domadaire que dirige le commandeur Nobili
Massuero, a porté sur l'effort colonial fian-
çais un jugement qui vaut d'être cité.
Après avoir reproduit des extraits du dis-
cours prononcé par M. Carde au démit de
la session du Conseil de Gouvernement de
l'Afrique Occidentale Française, concernant
le développement économique, la situation
financière et le programme de travaux pu-
blics de cette grande colonie, le journal ita-
lien rapproche de ces données l'mformation
relative aux grands travaux d'irrigation pré-
vus au budget de l'Indochine pour 1926, et
s'exprime comme suit :
Ainsi, la France fait un effort égal pour
élever la puissance économique - et par
suite politique - de ses possessions d'Afri-
que et de ses territoires d'Extrême-Orient,
pour empêcher que sa grave crise économi-
que et financière centrale n'ait une répercus-
non sur la vie de ses colonies, c'est-à-dire
sur sa position impériale.
C'est quelque chose d'extraordinaire et
d'admirable que ce Patriotisme pratique des
Français qui les inauit à pourvoir aux des-
tinées de la périphérie au moment même où
au centre apparaissent des symptômes de fai-
blesse. Les hommes politiques français, héri-
tiers - en tant que classe dirigeante plutôt
qu'individuellement - d'une tradition et
d'une expérience exceptionnelles savent bien
quelle est la sensibilité des peuples d'outre-
mer lorsque la métropole traverse une pé-
riode critique, et avec quelle facilité ils su-
bissent les conséquences de cette crise.
La France, en renforçant la productivité
économique et la capacité agricole de ses pos-
sessions ouest-africaines au moment même où
l'économie nationale et les finances publiques
sont atteintes et où au Maroc l'insurrection
n'est pas encore domptée, obéit à un prin-
cipe fondamental de la politique coloniale
moderne : porter au maximum de l'effet
utile la capacité de chaque colonie de pro-
duire pour elle-même et de se défendre elle-
même, rendre aussi effective que possible
l'indépendance de chaque colonie, de ma-
nière qu'elle puisse jouir de sa pleine li-
berté d'existence, alors même que par
mal/,ell,. la métropole traverse une crise.
Cette directive est commune à tous les
grands Etats., après les expériences africaines
de la dernière guirre, et la France, malgré
le socialisme tunisien et la révolte rifatne,
pratique sur un immense cham p d'action la
même politique.
L'on - voit, - par ce langage, que toute l'Ita-
lie n'est pas francophobe. On s'en doutait,
mais l'on aime à le constater de ses yeux.
Grâces soient rendues au commandeur No-
bili Massuero d'avoir loué la France colo-
niale comme peu de Français savent qu'elle
mérite de l'être.
Cette façon « objective » de parler d'un
pays étranger est, h coup sûr, d'un bon Eu-
ropéen. '::.
R. B. L.
La mort de Paul Beau
–00–
M. Paul Beau, ambassadeur de France,
Gouverneur Général honoraire des Colo-
nies, grand officier de la Légion drhon-
neur, vient de mourir
Il était àgà de soixante-neuf ans, et avait
débuté dans la carrière diplomatique en
1888 comme secrétaire dambassade a
Rome. Chef du cabmcb du ministre des
Affaires étrangères, il avait été nomme
ministre plénipotentiaire à Pékin, il avait
signé le protocole clôturant les négocia-
tions relatives aux événements dte 1900.
l/aimée suivante, il devenait Gouverneur
Général de l'Indochine. Successeur de M.
Paul Doumer, il fut remplacé en 1906 par
M. Klübnkowsky, Après avoir été ambas-
sadeur de France à Berlin, M. Paul Beau
avait terminé sa canrière comme ambas..
sadeur à Berne pendant la guerre, puis
comme représentant de la France à la oin-
mission des Nations
La politique suivie par M. Beau en Indo-
chine s'inspira des vues les plus justes.
Du côté chinois, la façon dont il avait
réglé les indemnités des missions catho-
liques, son attitude dans l'affaire du che-
min de fer du Yunnan et diverses mesures
administratives prises en faveur des Chi-
nois habitant l'Indochine permirent d'évi-
ter toute complication pendant les six an-
nées que dura la construction du chemin
de fer du Yunnan.
Du côté siamois, il fallut plusieurs an-
nées de patients efforts pour amener une
détente qui lui permit d'ouvrir enfin les
pourparlers pour la délimitation de la
frontière, pourparlers qui aboutirent à la
rétrocession par le Siam à la France des
deux belles provinces d'Angkor et de Bat-
tambang.
Dans le domaine de la politique inté-
rieure indochinoise, M. Beau reprit une
idée dont un de ses prédécesseurs avilît
jadis tenté la réalisation : ce fut l'insti-
tution d'une chambre consultative indi-
gène au Tonkin, assemblée élue par un
collège électoral très large.
Eugène Devaux
mtm
Le cours du riz 1
AU TONKIN
Cours moyen de la semaine précédente
fob-Haïphong-Frnnce, en piastres par 100
kilos :
Riz Tonkin sans brisures 13.30
Biz Tonkin –.15/25 brisures.. 12.05
Riz Tonkin - 35/45 briaures.. 11.55
Brisures no 0 ,.,.,., 8.75
Brisures non 1 et 2 .35
{Par dépêche Indopacifi.)
AU SENAT
no
QUESTIONS ECRITES
Prêta d'honneur aux étudiante originaires
des Colonies.
M. Bluysen, sénateur, demande à M. le mi-
nistre de l'Instruction publique si les crédits
annuels affectés aux prêts d'honneur pour les
étudiants s'appliquent a tous les étudiants fran-
çais, même originaires des Colonies et, dans
ce cas. si l'un de ces derniers, ayant obtenu
l'u\ îs favorable du gouverneur de sa colonie
d'origine, peut obtenir un prêt d'honneur. (Ques-
tion du 26 janvier 1926.)
Réponse, - La réponse ne peut Ctre qu'af-
firmative, l'oftice national de prêts d'honneur
ayant été créé par la loi de finances du 30 juin
1923 en faveur de « tout Français poursuivant
des études supérieures 8.
A LA CHAMBRE
---0-0--
DANS LES GROUPES
Les liaisons transsahariennes
La réunion du « Groupe Colonial » de la
Chumbre n'a pas pu avoir lieu avant-hier.
en raison des débats financiers. Elle est
renvoyée au mardi 3 mars, pour la conti-
nuation de la discussion sur les communi-
cations transsahariennes,
QUESTIONS ECRITES
Stage dans l'aéronautique
M. Mallarmé, député, demande a M. le mi-
nistre de la Guerre : 1* si un sous-lieutenant
observateur de réserve au 1er groupe d'aviation
d'Afrique peut faire un stage au Maroc pour
ôtre titularisé dans l'armée active; 20 dans le
cas de l'affirmative, comment il doit faire sa
demande; 3° en vertu de quelle circulaire. (Ques-
tion du 28 janvier 1926.)
lréponse, - - Les autorisations de stage dans
l'aéronautique, en vue de l'admission ultérieure
dans cette arme en qualité d'officier de l'armée
active, ne sont accordées qu'au titre de l'article
premier, paragraphe 3, et de l'article 4 de la
loi du 1er août 1913 (C. M. n* 421 i/K du 11 avril
1925, B. L' page 1051) : a) aux officiers de ré-
serve qui, ayant été pendant deux ans élèves
de l'Ecole nationale des Eaux et Forêts, ou pen-
dant trois ans élèves de l'Ecole des Ponts et
Chaussées ou de l'Ecole des Arts et Manufac-
tures, ou pendant quatre ans élèves do l'Ecole
des Mines, ont satisfait à l'examen de sortie de
ces écoles et aux épreuves d'aptitude au grade
de sous-lieutenant; b) aux officiers de réserve
qui, sortant de Saint-Cyr, Polytechnique, Saint-
Maixent, Saumur, ou Versailles, auront servi
comme officiers dans l'armée active; 20 les de-
mandes sont adressées au ministre par la voie
hiérarchique.
La zone des opérations au Maroc
M. Henry Fougère, député, demande a M. le
ministre de la Guerre : 1* si la ville de K. tout
entière est comprise dans la zone des opéra-
tions; 2* si les militaires en service dans cette
garnison ont droit aux trois dixièmes ou aux
cinq dixièmes; 3* si ces marnes militaires font
campagne simple. (Question du 29 janvier 1926.)
IWponse. - La ville de Kenitra : 1* est com-
prise dans la » swne des opérations » déli-
mitée par l'arrêté du 5 octobre 1925 (B. O., page
:!fUO;; 2' est m dehors de la zone déterminée
pnr l'arrêté du 25 noilt 19e), sur laquelle de-
vront être accomplis les services visés à l'ar-
ticle 1er du décret du 23 juin 1925 pour ouvrir
drnit au bénéfice des dispositions dudit article
(double campagne); 30 est comprise dans la
zone dit « première zone », définie par la cir-
culaire n' 025 4/5 du 19 février 1920, comme
donnant droit ii la majoration des 3/10». 11
résulta de ce qui précède que les militaires en
service dans cette place a) n'ont droit qu'h
la campagne simple; M ont droit h la majora-
lion de solde des 3/10®.
La garde indigène en Indo Chine
M. Adolphe Cirod, député, demande à M. le
ministre tics Colonies si, d'après les dispositions
du décret du tt8 août 1925, qui accordent aux
militaires de la gendarmerie les mêmes droits
que ceux des sous-officiers de corps do troupe,
un, gendarme, qui n'a été que brigadier au ré-
gi nient. peut concourir pour l'emploi de garde
principal de la garde indigène en Indochine.
[Question du 11 janvier lWti.)
Réponse, - Le gendarme dont il s'agit peut
postuler l'emploi de garde principal stagiaire
de la garde indigène de l'Indochine, s'il compte
au moins dix années de présence effective dans
l'armée, dont quatre ans de services accomplis
dans la gendarmerie, postérieurement, au 21 fé-
vrier 1918 (date du décret qui assimile les gen-
darmes aux ous-oflicirrs) et s'il réunit, par
ailleurs, la condition d'tige déterminée par ia
loi du t8 juillet 1024.
Permissions agricoles
M. le colonel l'icot, député, demande a M.
Je IIlinistre de la Guerre si les hommes du
deuxième contingent de la classe de 1924, exer-
çant, la profession de cultivateur, qui servent ac-
tuellement en Afrique du Nord et au Levant,
iiénélieieront, lors de leur rapatriement en Frnn-
ce, de permissions agricoles s'ajoutunt aux 35
jours prévus par la loi de recrutement, ajoute
que la plupart d'entre eux n'ont pu bénéficier
des faveurs accordées aux agriculteurs, en rai-
son de leur affectation hors de la métropole.
(Question du 14 janvier l\I:W,)
o réponse. - ).c but des permissions agrico-
les supplémentaires instituées par la loi du
3 mars 192,"> était tic prêter aux agriculteurs le
concours de la main-d'œuvre militaire qui leur
était nécessaire pour mener a bien les ense-
mencements en céréales du printemps 1925. La-
dtie loi a limité le bénéfice de ces permissions
a la période comprise entre le 1er mars et
le 28 avril lU;!;). Il n'est donc pas possible
de faire le rappel de ces permissions, lors de
leur rapatriement, aux militaires en service
nuire-mer. D'autre part, les permissions agrico-
les actuellement allouées aux militaires du
contingent en service dans la métropole sont
octroyées dans les limites imposées par la loi
de recrutement, et viennent en dédiiclion des
permissions légales. Les militaires lilterables,
en service outre-mer, seront rapatriés en temps
voulu pour pouvoir (bénéficier avant leur libé-
ration des permissions auxquelles ils peuvent
¡ prétendre en vertu des dispositions de la loi de
recrutement, et dont ils n'auraient pu jouir
avant, leur départ.
Indemnités pour un militaire rapatrié d'Algérie
M. Ilflvin. dépuli', demande M. le ministre
de la Guerre si un .militaire de carrière, rapa-
trié d'Algérie pour raisons de sank, a droit aux
indemnités afférentes a un changement de ré-
sidence prononcé dans l'intérêt du service. (Ques-
tion du 1!) janvier 192(>.)
lléponse. –- Les militaires de carrière en
service en Algérie ont droit aux indemnités
pour changement de résidence, quand ils sont
rapatriés, pour quelque motif que ce soit, après
un séjour do six années consécutives en Algé-
rie ; dnns tons les autres cas, seules les muta-
tions prononcée avec la mention « service » ou-
vrent le droit aux indemnités.
Au Conseil d'État
--0-0---:-
Arrêté du Conseil du Contentieux adminis-
tratit de l'Indo-Chine annulé.
A la requête du gouverneur générai de
l'Indochine, le Conseil d'Etat a annulé un
arrêté en date du 5 septembre 1923 par
lequel le Conseil du Contentieux adminis-
tratif de l'Indochine, décidait que M. Blan-
din, agent principal de 1" classe, des ser-
vices agricoles et commerciaux de l'Indo-
chine avait droit à être admis directement
à la 3" classe du jjrado de sous-mspp.cte'IU,
Cette décision a été prise pour les mo-
tifs ci-après :
Considérant que. par un arrêté en date
du 20 juin 1921, M. Blandin a été nommé
agent principal de 2* classe des services
agricoles et commerciaux de t'indochine,
qu'en admettant que M. Blandin soit pour-
vu du diplôme réglementaire "exigé par-
l'arrêté du gouverneur de l'Indochine, en.
date du 28 février 19J2, pour être nommé
directement au grade de sous-inspecteur d»»
troisième classe, les dispositions de ite
dernier arrêté n'ont eu pour but, que de
définir les conditions dans lesquelles l'ad-
ministration pouvait nommer les candidate
audit poste de sous-inspecteur, mais ne-
constituent pas un droit en faveur des
agents pourvus des diplômes exigés par les
règlements. dès lors, le gouverneur gé-
néral de l'Indochine est fondé à demander
l'annulation 3e l'arrêté attaqué.
Décision de la Commission de Tunisie
contestée
Le Conseil d'Etat vient de rendre un ar-
l'tt qui, certainement, retiendra l'attention
des négociants, des commerçants de la Tu-
nisie.
Mme C., agissant tant en son nom qu'au
nOIll de ses enfants, avait introduit une re-
quête au Conseil d'Etat, aux fins d'annula-
tion d'un décret en date du 28 janvier 1924,
portant approbation de publication de la
convention signée à Paris le 22 janvier 1924,
entre !a France et la Tunisie, en vue de dé-
férer à la Commission Supérieure deg bé-
néfices de guerre, instituée en France, les
aippels des décisions rendues par la Com-
mission du premier degré existant en Tuni-
sie.
Cette requête a été rejetée par le Conseil
d'Etat, pour les motifs suivants :
Considérant qu'aux termes de l'article *
de la loi constitutioaneife du 16 juillet 1875,
le Président de la République négocie et
ratifie les traités.
Considérant, qu'en attribuant à la Com-
mission supérieure, prévue par l'article 11
de la loi du lor juillet 1916 la connaissance
des recours fournis contre les décisions de
la Commission, du premier degré existant
en Tunisie, et_en assurant ainsi l'exécution
des traités, approuvés par les lois du 27
mai 1881 et 9 avril t884, qui ont placé la Tu-
nisie sous le protectorat de la France, lei
Président de III Mépublique n'a t'ait qu'user
des pouvoirs qui iui ont été conférés.
Considérant que le décret ne prévoit pas
que les décisions rendues par la Commis-
sion supérieure ne pourront être déférées
au Conseil d'Etat, ponr excès do pouvoir ou
violation de la loi.
Qu'il résulte nu eonlraire dudil décret quo
!a Commission _supérieure tu tuera, dans
des conditions fixées par les lois et décrets
qui les régissent :
Considérant que la Commission instituée
pur l'article 7 du décret beylieal du 27 sep-
ienibre 1!W7 et siégeant '1 Tunis n'rst qu'un
t>r/funr de taxation, dont les décisions n'ont
pas le caractère de décision de justioe ;
qu'ainsi le moyen manque en fait. dès lors,
la requête dont s'agit, doit être rejetée.
-q 60-
LOLOTTE ET BAMBOULA
----0-0-
Du somptueux hall du Petit Journal, ces
deux gorille^ du lias-Congo sont venus
s'installer boulevard Saint-Martin, à proxi-
mité du théAtre de la Por'e-Saint-Martin,
dans une petite salle d'exhibitions m ort la
bonne tenue et les propos et gestes conve-
nables sont de rigueur ». ainsi que le pres-
crit IHW pancarte accrochée an mur.
Hiln que le climat parisien leur convienne
moins que celui de la CÙte d'Azur, ils peu-
vent se féliciter d'être des nôtres, car h
Eze, près de Nice, ils seraient soumis aux
dangereuses expériences du docteur Voro-
-- nof.
Ils diffèrent, des singes que nous avons
vus jusqu'à présent dans les music-halts,
comme le fameux Cînsul, par exemple, qui
est un chimpanzé. Quand ils seront plus
Ùgt" - ils n'ont encore que un an (\\1 deux
- ils se tiendront volontiers debout, ce qui
est la caractéristique, du gorille, que l'on
rencontre dans la brousse souvent un bftton
,\ la main.
Confiai rement à ce que racontait un de
nos confrères parisiens, le gorille, pas
plus que les autres animaux sauf le tigre)
n'allaque pas l'homme, mais. dans les vil-
lages. il s'empare quelquesfois de jeunes
femmes ou de fillelles.
Lolotle et Bamboula semblent appartenir
a une race d'' gorilles nains, on dirait de
nelits vieux.
E. D.
Fourmis anthropophages
Le professeur l.efrov a affirmé AU a Col-
lège Impérial » de l.ondre- qu' il venait de
découvrir en Europe une fourni] ";'lni"'H(\
émigréo d'Argentine.
Elle grimpe aux arbre* roui jucher 1rs
n'llf des petits oiseaux. -\tU.u|U. au-si aux
animaux, voire aux petit- enfant. IVvr.
Ce sont sans doute des fourmi- an.i'ogues
aux fourmis cadavres que l'on rencontre en
Afrique Equatoriale on aux imami. rouges
et noires, les manians de la foi-'-t tropicale
qui s'avancent en épaisses colonne contre les
habitations, voire les habitant-, qui n'ont
(Fautre ressource que ln fuite poux les évi-
ter, à moins qu'ils puissent le? a perger de
sel marin pendant plusieurs heure-.
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