Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-02-16
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 février 1926 16 février 1926
Description : 1926/02/16 (A27,N26). 1926/02/16 (A27,N26).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397073g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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JOURNAL QUOTIDIEN
LIS AITtOKS NMUftft PAM "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
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DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THBAUL T
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Un an 6 mot. 9 mol.
ftintmeMm-rc iS llL > France et Colonies. 80. 48 » 25 *
•«Sc Uh«ïïn* d{ Etranger 120 es. H.
Ou w tboMM dtu tous 1.. Burea. pome et dm 1M principaux libraire*
Uculhire du coton dans le Bas-Sénégal
Il y a quelque viagtans, il'suffisait de.cir-
culer dans la banlieue de Saint-Louis-du-Sé-
négal, vers Oialakhar, Lampsar, Makhana,
-Dakar ^Bango, pour se rendre compte que le
terrain était favorable à la culture du coton,
puisqu'on y rencontrait de nombreux vesti-
ges de cette culture d'après les pieds qui exis-
taient encore çà et là, mélangés à des pieds
de ricin 'et d'autres plantes exotiques dont les
premiers colons avaient fait de nombreux
essais, abandonnés, hélas ! faute d argent et
d'esprit de suite, mais surtout à cause de
l'indifférence profonde de l'administration
locale. Et c'est encore cette fâcheuse incurie
administrative qui laissa déboiser tout ta Bas-
Sénégal, élucubrant des circulaires contre le
déboisement plus de vingt ans après que le
mal était fait! Mais, à quoi bon récriminer,
si ce n'est pour essayer d'éviter le retour à
de semblables erreurs qui, sans l'heureuse
initiative de hardis colonisateurs, auraient
à tout jamais laissé disparaître la culture co-
tonnière.
Voyons donc comment on a cherché depuis
quelques années à iirer parti des terres du
Bas-Sénégal pour obtenir 'du coton par cul-
ture irriguée.
Nous savons qu'à quelques heures de Saint-
Louis se trouve le fameux jardin d'essai de
Richard Toll, première escale des steamers
remontant le Sénégal. Lors de son voyage en
A. O. F., M. André Lebon, ministre des
ColOftÎel, .-en 1897, a pu se rendre compte
que c'était une agréable villégiature pour les
Saint-Looisiens, et que le Gouverneur pou-
vait en quelques jours se faire un joli tableau
de chasse en perdrix et in lapereaux. Un
agent de culture modeste, mais travailleur,
essayait avec de faibles ressources, de profi-
ter de 'la situation exceptionnelle de cette
escale au confluent du Sénégal et de la
Taouey, mais ses essais étaient malheureuse-
ment contrariés par la salure de l'eau du lac
de Guiers pendant la saison sèche, et ce
n'est qu'en 1912 qu'on songea à barrer la
Tacmey pour assurer la permanence de l'eau
douce.
M. Lécard, en 1864, et M. Perruchot, en
1899, avaient démontré la possibilité d'ob-
tenir par l'irrigation du coton égyptien. Un
commerçant de Saint-Louis, M. Rabaud, sub-
ventionné par l'Association Cotonnière, sema
à Richard-Toll, en 1903, des graines du
Mississipi, du Texas, du Pérou et d'Egypte;
ces dernières avaient le mieux réussi.
..C'est alors que nous voyons enfin l'adlbi-
nistration s'intéresser un peu. à ces efforts dus
à l'initiative privée. L'agent de culture de-
venant un ingénieur agronome, ça ne pouvait
que bien aller, et des instructions très simples
lui furent données à titre de directives. Nous
les retrouvons dans l'ouvrage de M Henry
t, Blond sur le problème cotonnier et l'A.O.F.
1* La végétation des cotonniers, du semis
jusque vers le troisième mois devait être assu-
rée par les pluies dliivernage ; las irrigations
viendraient dès la cessation des pluies assurer
la floraison et la fructification ;
2* Les essais devafcnt porter sur deux par-
celles contigtls, tlont une était excessivement
argileuse, J'autre argilo-allicieuse. Ces deux par-
esues représentent, en effet, & peu près les
deux types de terrains que l'on rencontre cou-
ramment dans la vallée du Sénégal.
3* Les senus devaient être eiiectues en deux
fols ; en premier lieu dès le début de l'hiver-
e, aussitôt que les premières pluies auraient
permis d'exécuter le dernier labour, et en se-
permis
cond lieu une fois que le sol aurait été bien
humecté.
4° Les soins de démariage et d'écimage de-
vaient être donnés conformément aux pratiques
d'Egypte.
5* Les arrosages devaient être pratiqués tous
les douze jours, sur une ipartie du sol, tous les
vingt jours sur l'autre ; cela afin d'être tlxé. sur
la quantité d'eau nécessaire & la végétation des
cotonniers sous leolfenat du Sénégal.
6' Les engrais devaient consister en une
bonne fumure, au fumier de ferme à raison
d'environ 40 tonnes à l'heure.
L'ingénieur agronome, qui rêvait de de-
venir administrateur colonial, suivit ces ins-
tructions autant que le permettait le temps
qu'il ne consacrait pas à ses rêves de domi-
nation des indigènes, et les résultats furent
plutôt médiocres ; mais le terrain étant très
favorable, le coton vint quand même, et on
put conclure que la variété égyptienne di
Mit-Afiti était la meilleure ; son rendemeir
de 2.550 kilos en coton brut (sur 16 ares 37
centiares) pouvait laisser un bénéfice.
Le démari âge, les binages, les irrigations
et l'égrenage avaient été pratiqués suivant
les méthodes d'Egypte.
De 1905 à 1906, les essais furent renou-
velés avec quelques procédés nouveaux : le
sol fut labouré à o m. 30 de profondeur ; on
répandit 40 tonnes de fumier, les graines
furent semées en paquets à 1 mètre de dis-
tance. Du 26 septembre au 6 avril, on 'pro-
céda à seise irrigations. La quantité d'eau
apportée fut de 18.000 mètres cubes par hec-
tare de 12.000 mètres cubes utiles. C'est sur
ce sol silico-argileux que les pieds réussirent
le mieux, atteignant au mois de novembre
une hauteur de 1 m. 80.
* Malgré les obstacles successifs à la réus-
site des essais tels que salure de Itou de la
Taoueg, termites, vols de sauterelles, vent
d'est, les rendements furent (d'après les rap-
ports officiels) suffisants pour justifier l'ins-
tallation de cultures européennes. c- Il ne
semblait pas douteux, ajoutait ce rapport,
qu une culture intensive donnerait le même
rendement qu'en Egypte. 8
Seulement, en mars 1919, M. laade, ingé-
nieur agronome égyptien (excellente idée), et
M. Raymond s'installèrent à côté de la con-
cession Rabaud. 12 hectares furent labourés
avec des bœufs.
Les expériences portèrent sur quatre va-
riétés égyptiennes : Mit-Afifi, Nubari, Ya-
novich, Ashmonni et sur trois variétés amé-
ricaines : Excelsior, Bâtes, Toole.
Les terres reçurent plusieurs labours et une
sérieuse fumure, à l'aide d'engrais trouvés
dans les villages environnants ; on y mit éga-
lement du superphosphate, du sulf ure d'am-
moniaque et de la kaïnite.
Je s essais furent laits le 5 mai après irri-
gation et échelonnés sur plusieurs mois jus-
qu'au 30 septembre. La lewe et la végétation
se firent normalement, et dans des conditions
aussi bonnes que c est généralement le cas en
Egypte. Les binages ne furent pas considé-
rables.
Le rendement comparable aux meilleurs
rendements d'Egypte fut de 500 kilos de co-
lon fibre par hectare pour 'les variétés égyp-
tiennes sur le champ M" 1 ou la station agro-
nomique, et d'environ 300 kilos de coton fibre
sur le champ n° 2 ou de la concession Ra-
baud.
Les variétés américaines donnèrent des ré-
sultats intéressants en culture irriguée et se
montrèrent beaucoup plus précoces que les
espèces égyptiennes.
On résolut de ne continuer à cultiver que
des graines de la variété Mit-Afifi, pour les
espèces égyptiennes, attendu que c'était elle
qui s'était montrée la plus robuste, la plus
hâtive et la Plus prolifique; le coton Mit-
Afifi est de plus le coton le plus demandé
par la filature française.
La surface mise en culture fut de 19 hec-
tares 41 mètres carrés. Les semis commen-
cèrent en juillet. La levée fut très régulière
et la végétation se développa normalement.
Le champ de 1909 que Von avait cessé d'ir-
riguer vers la mi-avril avait si bien résisté
à la sécheresse qu'on décida de laisser les
cotonniers en terre une seconde année en se
contentant de les rtcéper à 20 centimètres du
sol. Tous repoussèrent et se montrèrent ri.
marquablement xngourtux. Ce fait très »wrr-
portant permettait d'envisager la culture bis-
annuelle et même trisannuelle du cotomrier,
alors qu'elle est annuelle aux Etats-Unis et
fil Egypte. Il en résulterait une économie
sensible des frais de culture.
La variété Mit-Afifi donna un rendement
de 806 kg. à l'hectare dans un terrain vierge
travaillé et fumé pour la première fois. Elle
ne donna que 446 kg. dans le terrain
Rabaud qui avait déjà porté du coton l'an-
née précédente, avait été labouré de nou-
veau mais non fumé.
De 1911 à 1913, les essais conduits par un
agent intérimaire et incompétent ne donnè-
rent aucun résultat. (C'est, hélas! la caracté-
ristique de bien des opérations coloniales 1)
En 1912, le regretté Gouverneur Général
William Ponty fit construire le barrage de
la Taouey, et les essais furent repris sérieu-
sement, mais la guerre de 1914 a tout com-
promis. L'a^nf'de culture de Richard Tall
mourut, le matériel a été abandonné, perdu
ou vendu. Et depuis 1913 aucun essai n'a
été repris avant l'année dernière. Que de
temps perdu et d'argent gaspillé! Ne
désespérons pas cependant, car une entre-
prise privée vient de reprendre l'exploita-
tion et, si elle a les capitaux suffisants, elle
nous donnera du coton aussi bon que celui
d'Egypte et cela à quelque cent kilomètres de
Saint-Louis, alors qu'on a été entreprendre
des travaux dignes des Assyriens, à 1.000
kilomètres de la côte.
Sous l'administration éclairée et averti ? de
M. le Gouverneur Général Carde, les entre-
prises privées reçoivent tous les encourage-
ments auxquels elles ont droit et la politique
du coton en A.O.F. est intimement liée au
succèà des entreprises cotonnières dues à l'ini-
tiative privée qui trouvera grâce au dévelop-
pement de l'enseignement professionnel agri-
cole les éléments nécessaires à l'emploi de
plus en plus généralisé des procédés méca-
niques seuls capables de remédier à la pénurie
de la main-d'œuvre.
Edomturd Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-président de la CQmmission
des Douanes.
Dakar-Tchad en moto
Sous le patronage du Petit-Journal, une mis
sion composée de 10 skie-cars s'embarquera à
Marseille le 25 février sur le Aladona A destina-
tion de Dakar pour, de là, gagner le Tchad par
Bamako, Bougouni, ftobo-Diôulaso, OUllgadou-
gou, Niamey, Dasso, Tessaoua, Zinder - et reve.
nir par le Dahomey jusqu'à Kotonou où ils se
reembarqueront. Suivant les prévisions, l'arri-
vée à Nice 'effectueratt vers le 20 mai.
Les dix pilotes sont : MM. Verdv, président
du Molo-Club, commandant de l'expédition ;
Miquel, commandanr^n second ; Orizét Lucien,
opérateur cinématographique ; Bessimone, Bou-
clv, Oorenlld, Bériot, Dawson, fïénin. Ils parti-
ront par la route sur leurs machines, avec leur
pnssnger, le lieutenant Finrent, de l'infanterie
coloniale, délégué par le ministère des Colonies,
»
L'aviation coloniale
Du Cap au Caire
L'aviateur Cobham est arrivé à Kimber.
ley venant de Johanneabourg.
L'élevage des fruités
à Madagascar
---0-0--
Sur la demande de M. Olivier,
Gouverneur Général de Madagas-
car, le Service Colonial de Marseille
va expedter incessamment dans la Grande Ile
60.000 oeufs de truite commune et de truite
arc-en-ciel, Provenant de l'Institut de Pisci-
culture de Grenoble.
Toutes dispositions ont été prises pour que
ces œufs de truite puissent parvenir à desti-
nation en parfait état de conservation. le
transfert s'effectuera dans des caisses ins-
truites spécialement, dans lesquelles la tem-
pérature pourra être maintenue constante.
Sur le paquebot, ces caisses serontdu reste,
placées dans une glacière ou cltatnbre froide.
Ajoutons qu'un agent des Eaux et Forêts,
rejoignant Madagascar, a été chargé de sur-
veiller les précieux colis, dont i! va prendre
livraison à Grenoble même, et qu'il conduira
jusqu'au terme de leur voyage.
L'essa; que l'on veut tenter à Madagascar
n'est pas absolument nouveau. Déjà en 1022.
la colonie avait reçu une dizaine de milliers
d'oeuf s ; mais soit que toutes les précautions
voulues n'aient pas été prises, soit que la
durée du transport ait été trop longue, près
des trois quarts des oeufs étaient avariés à
l'arrivée et bon nombre des autres s'avariaient
également au cours de l'incubation. Bref, on
ne réussit à obtenir que 506 alevins; deux
mois plus tard, il n'en restait que 310. Mis
à l'eau, dans un ruisseau barré, ces alevins
parurent se développer dans de bonnes condi-
tions. Il y a Itett cePendanr de présumer qttils
sont ou morts peu à peu, ou disparus du bief
où on les avait placés, sans quoi, il ne serait
pas nécessaire de recommencer, quatre ans
plus tard, semblable expérience. Il faut, en
tout cas, souhaiter plus de succès à celle que
l'on va tenter à nouveau.
La truite semble pouvoir trouver dans les
ruisseaux et rivières de Madagascar, notam-
ment sur le versant-oriental, les conditions
qui lui conviennent ; température ne dépas-
sant pas 21 °, Pendant la saison la plus chau-
de (à partir de 800 mètres d'altitude)/ des
eaux limpides, très aérées, à courant rapide,
à fond pierreux et sablonneux. D'autre part,
la faune aquatique de ces cours d'eau est très
riche en espèces animales (diptères, infusoi.
res, rhigopodes, vers, éphémères, phryganes,
mollusques, crevettes, etc.) La ttuite arc-en-
ciel, qui est originaire, comme on le sait, de
Californie, doit, plus encore que la truite
commune, s'accommoder des conditions cli-
matériques et de milieu que Peut offrir la
Grande lie, et il y a tout lieu d'esptrer que
Von y réussira son élevage.
Les amateurs malgaches de pêche à la
ligne, et plus encore les gourmets de notre
grande colonie de l'Océan Indien, vont se ré-
jouir. Faisons des vaux pour qu'ils ne soient
pas déçus f
Peut-être, eux, reverront-ils les jours bénis
de l'ancienne France, où le saumon et la
truite pullulaient dans nos fleuves. Jadis, en
t'ffct, les serviteurs de l'Ancien Régime enga-
gés chez les particuliers les plus achalandés
et l'aristocratie la plus aisée, exigeaient de
leurs maîtres qu'on ne leur serve pas de sau-
mon plus de trois fois par semaine.
Temps heureux où le saumon ne coûtait
pas 60 francs le kilo.
Pierre Taittingmr,
9éputè de Paris, Vice président
de ta Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats,
.a-- -
Un brait fàcheax s'il est confirmé
--0+--
Nos excellents confrères, le Petit Bleu et
les Commentaires publient l'information sui-
vante :
L'action B de la Havraise Péninsulaire de
Navigation est restée demandée à la cote à
325, du 27 janvier au 3 février, sans trouver de
contre-partie, alors que le dernier cours Sait était
de 255.
Voulant connaître ce qui valait à celle af-
faire de navigation une telle faveur. tandis que
ses consœurs iont dans le marasme, voici ce
que nous avons appris :
Le cours demandé est inscrit à la cote sur un
ordre d'achat au mieux de 25 titres. Or, or
annonce que. profitant de ce cours auquel il
n'est probablement pas étranger, un administra-
teur de la Société, - M. Grosos. cherche à né-
gocier un paquet de 12.000 titres aux environs
de 150 frimes l
Qu'y a t-il de vrai dans tout- cela ?
Nous osons espérer que les intéressés qui
assument un important service au long-cours sur
Madagascar sauront se justifier de pratiques
aussi inqualifiables.
.If
M. Ren FMHMMg et le Sahara
Le Club du Faubourg organise pour jeudi
soir 18 courant, à 8 h. 30 très précises, salle
des Sociétés Savantes, 8, rue Danton, une
grande manifestation. Notre distingué colla-
borateur et ami, M. Roux-Freissineng. dé-
puté d'Oran, dont la Chambre a voté l'affi-
chage du discours sur le Maroc, fera d'im-
portantes déclarations sut : La conquête du
Sahara, Doit-il y avoir une liaison absolue
entre toutes les colonies françaises de VAfri-
que t
H. MARCEL OLIVIER
fttwrtm goéral de Hadigascar
en France
0-0
M. Marcel Olivier, Gouverneur Général
Je Madagascar, Mme Olioier et leurs enfants
sont arrivés hier à Marseille à bord du Cnara-
bord avec quarante-huit heures de retard sur
les prévisions, vu le mauvais état de la mer.
M. Marcel Olivier a bien voulu nous faire
les déclarations suivantes :
- - - -
rai quitté I île parfaitement tranquille.
Pas la moindre effervescence, du nord au sud
et de l'est à l oue* de la colonie.
Une ère de prospérité économique règne de-
puis plusieurs années. L'indigène vend bien
ses produits, gagne largement sa vie. Il ne
demande qu'à continuer à vivre ainsi. Le com-
merce de la colonie est passé de 100 millions,
en 1913, à plus de 700 millions en 1925.
Dans le même temps, le tonnage des navires
dans nos ports s'est élevé de 179.000 tonnes
à plus de 400.000. - Naturellement, ce sont les
produits exportés qui font la grosse différence.
C'est pour activer cet essor que je suis venu
reprendre contact avec la métropole et sou-
mettre au ministre le vaste programme que j'ai
arrêté et qui comporte : électrification du che-
min de fer Tananarivc-Tamatave, construc-
tion d'une voie ferrée électrique re liant à la
côte est le Betsileo, une des régions les plus
peuplées de l'île (ce n' est une révélation pour
personne que de signaler les difficultés éprou-
vées par la colonie pour s' approvisionner en
charbon destiné à l'exploitation de son réseau
ferré), aménagement des ports existants qui
sont depuis longtemps devenus insuffisants ;
création d' un port nouveau ; achèvement du
canal des Pangalanes qui dotera la côte est
d' une voie d'eau de sept cents kilomètres de
long ; création à Tananarive d'un Institut Pas-
teur digne de ce nom.
Les Annales Coloniales ont déjà, à maintes
reprises, entretenu leurs lecteurs de ces projets.
J'ajouterai que Madagascar compte pouvoir
faire seule les frais de tous ces travaux en de-
mandant seulement à ses contribuables un ef-
fort de trente millions d'impôts supplémen-
taires. »
Une foule nombreuse et un grand nombre
de personnalités du monde colonial attendaient
le Gouverneur Général sur le quai de la Jo-
liette.
M. Marcel Olivier a assisté à midi à un
déjéuner offert par la Chambre de Commerce
qui Va reçu solennellement à trois heures. Il a
visité le foyer colonial à quatre heures.
Ce matin, à huit heures, M. Marcel Olivier
est parti poitr le Gard, où il doit passer une
dizaine de jours auprès Jill. MI mère à Mono-
blet. Il est attendu le 26 jcVrier à Paris.
La cyclone de Madagascar
Un câble a apporté aujourd'hui des ren-
seignements complémentaires sur la cyclone
qui a dévasté en partie la côte est de Mada-
gascar.
Anievorante est à moitié détruite, les im-
meubles européens sont perdus, les planta-
tions européennes dans la région sont égale-
ment éprouvées; on estime la perte moyenne
à 50
A Vatopnandry, Fi.r maisons seulement
subsistent. Tout est détruit dans un rayon de
40 kilomètres autour de cette ville.
On a constaté la mort de SO indigènes; la
perte du bétail atteint plus de 2.000 têtes de
ba-ufs. Les dégâts sont d'un ordre de 10 mil-
lions de francs. Pour parer aux premiers be-
soins, des envois ont été faits par l'adminis-
tration locale, de médicaments, de invres, de
ria, d'abris. M. Bertier, Gouverneur Général
p. i. de la colonic s'est rendu sur les lieux
pour prendre les premières mesures.
On signale Vadmirable conduite de l'admi-
nistrateur Rabanit.
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, a
transmis aux familles des victimes les con-
doléances du Gouvernement.
41»
Propagande par le livre
---0.0---
Le romancier colonial Robert Randau an-
nonce la prochaine publication d'une oeuvre
satirique : « L'homme qui rit jaune. »
Nous comptons bien en voir les éditions de
luxe tirées sur papier de Madagascar ?
AU SENAT
--0-0--
QUESTIONS ECRITES
Dispense de présence sous les drapeaux
M.rde Lan Cases, sénateur, demande à M. le
ministre de la Guerre si deux jeunes gens en-
core en Age d'incorporation, bénéficiaires de
l'article y» île là loi du r- nvrit 1023, qui, nyant
contracté un engagement de dix ans aux colo-
nies, résidept actuellement à Siera-Léono de-
puis trois uns et doivent incessamment s'établir
fin Guinée française, peuvent, malgré cette mu-
tation. continuer a bénéficier de la dispense
du service militaire édictée par ledit article 98.
(Quesion du 28 janvier 1)2().).
Réponse. - Héponse affirmative. t.n. Guinée
est comprise parmi les colonies où la rési-
dence dispense de la présence sovk les dra-
peaux.
glool
N. licka Saiat tais le Sad Inisien
0,0
Après un arrêt à El-Hemma de Gabès, où
il a étudié la question des eaux chaudes de
cette localité, le Résident Général est ren-
tré à Sfx. ,
A LA CHAMBRE
DEBATS
Médailles
La Chambre a adopté un projet de loi
tendant à instituer une médaille commémo-
rutive en faveur des militaires et marins
ayant Plis part aux opérations exécutées
aux Dardanelles et en Orient, au cours de
la guerre de 1914-1918.
PROJETS
Les tonds d'emprunt du Maroc
Le Gouvernement vient de déposer deux
projets de loi ayant pour objet d'approuver
le compte déllnitif du budget des fonds
d'emprunt du Protectorat du Maroc pour
les exercices 1922 et 1923.
Pour l'exercice 1922, le total des restes à
payer est de 196.040 fr. 73, et pour l'exer-
cice 1923, ce total s'élève à 39.124 fr. ,
DANS LES GROUPES
Les liaisons transsahariennes
Le « Groupe Colonial de la Chambre »
se réunit aujourd'hui pour continuer la dis-4
cussion sur les liaisons transsahariennes.
-
Au Conseil d-État
--0-0---
Requête du Chef du Service des ports
et rades à Pondichéry rejetée
Le Conseil d'Etat avait' à statuer s'il y
avait Lieu a la requête de M. Ferlicot,
chef du Service des ports et rades à l'on-
dichéry - d'annuler une décision du Sous-
Secrétuire d'Etat tte la marine marchande
en date du 1er juillet 1922 rejetant la de-
muude de M. Ferlicot, ayant pour objet lo
rétablissement de Ja pension prQPortion-
nelle sur la cuisse des invalides de la ma-
rine dont il avait bénéficié jusqu'au 19
novembre 1920. par application de la loi du
21 septembre 1916.
M. Ferlicot soutenait que la loi du 21
septembre 1916 A ouvert aux inscrits mari-
times nommés maîtres de port, postérieu-
rement au 1" janvier 1909 et avant sa
promulgation, le droit à une pension pro-
portionnelle quelle que soU: la durée de
leurs services de navigation maritime.
Le requérant faisait remarquer, d'autre
part, que sa démission de ses fonctions de
maître de port acceptée le 29 octobre 1921
avait été rapportée par un arrêté du 17
décembre suivant et qu'il avait été mis à
la disposition du ministre des Colonies à
dater du 1" janvier 1922 pour exercer les
fonctions de mattre de port à Pondichéry.
Dés lors ladite démission n'était pas de
nature iL le priver de la pension propor-
1 tionnelle dont il jouissait.
Le Conseil d'Etat a jugé cette importante
affaire en rejetant la requête de M. Ferli-
cot, et' ce, pour les motifs ci-après :
Le Conseil :
Considérant que l'art. 2 de la loi du 21
septembre 1916 dispose « que les inscrits
maritimes nommés officiers de port et titu-
les de 180 mois de navigation ont droit
à une pension proportionnelle sur la caisse
dos invalides de la marine qui sera sup-
primée à l'expiration de leurs fonc-
tions, etc. »
Considérant que M. Ferlicoi ne peut jus-
tifier des 180 mois de service, do services
il la mer, ce dernier n'est donc pas fondé
fi soutenir que c'est à tort que le rétablis-
sement de sa pension proportionnelle lui a
été refusé.
-
iDés lors, il y a lieu de rejeter sa requete.
8.a
A l'Académie des Sciences
---0-0--
Le blanc de baleine
Lo cacfhalot qui, avec la baleine fréquente
les côtes africaines des rivières du sud et
du Gabon, est activement chassé pour
l'huile qu'on retire de ses muscles, de son
lard et de ea tête. Dans sa tète se trouve
en outre, à crtté de l'huile, un produit ci-
reux, très recherché des parfumeurs, que
par abus de langage on nomme le « blanc
de baleine n.
On se demandait depuis longtemps si ce
blanc de baleine était entièrement composé
de produits cireux, eu s'il contenait aussi
des graisses, c'est-à-dire des combinaisons
d'acides organiques avec la glycérine.
Celte question vient d'être élucidée par M.
Emile André et Mlle François, qui ont pu
se procurer du blanc de baleine très pur.
M. le professeur Moureu présentait hier à
l'Académie le résultat de leurs travaux.
11 y a des graisses véritables dans le
blanc de haleine, il y en a 7 à 8 D'ail-
leurs Chevreuil, qui étudia ce corps il y a
plus de cent ans, y avait entrevu la pré-
sence de la glycérine ; mais à ce moment,
n'avant pas Il sa disposition les moyens
que la chimie dee corps gras possède au-
jourd'hui, il n'avait irti l'identifier
.., --
Dans les Comités
de propagande coloniale
-o-()--
le Comité de propagande coloniale de?
Alpçs-Maritimes a organisé, dans le cadre
de la Foire-Exposition, ouverte :\ Nice db
13 au 28 février, une section coloniale, à la
quelle ont apporté leur concours le Minis-
tère des Colonies, les Agences économiques
des grands Gouvernements Généraux de nos
Colonies et Pays de Protectorat, les Mis
sions catholiques et évangéliques, les Compa.
gnies de navigation, etc.
Voilà un Comité qui agit. On ne saurait
trop louer ces organismes dont un effort per-
sévérant amènera à coup sûr les Français à
prendre conscience le besoin s'en faisait
sentir - de la prodigieuse valeur de leur
Empire exotique.
Ln produeleors de bois eotmnsix
s'organisent
Sur convocation de M. du Vivier de Streel,
président de la Chambre Syndicale des Im-
portateurs de Bois Airicains, se sont réunis
un certain nombre d'exploitants forestiers de
l'A. E. F. et de l'A. O. F., à l'effet de réor-
ganiser une Chambre syndicale profession-
nelle entre tous les producteurs de bois des
colonies et pays à mandat forestier de la
C. O. A. Moyen Congo, Gabon, Cameroun,
Côte d'Ivoire.
Le promoteur de cette réunion, M. Roger
Sargos, forestier spécialiste des bois africains,
CL exposé l'état des études sur les bois colo-
niaux et démontré la nécessité de l'union des
producteurs.
L'Association « Colonies-Sciences » et le
Congrès forestier international de Grenoble
ont approuvé, au cours de 1 gaj, le pro-
Kamme d'étude scientifique et technique des
bois que leur avait soumis M. Sargos.
Cette étude est entreprise désormais et en
premier lieu pour les bois africains, par Il Co-
onies-Sciences », avec le concours de toutes
les personnalités et de tous les organismes
compétents : MM. le professeur Lecomte et
Pellegrin, de l'Herbier du Muséum, et M.
Aug. Chevalier, pour la partie botanique; M.
Aug. Chevalier et le Laboratoire d'Agrono-
mie Coloniale, pour les études de caractères
chimiques, physiques et microscopiques des
bois ; M. Hcrtin, conseiller technique du mi-
nistère des Colonies pour la détermination
des caractères techniques et mécaniques, au
sujet de laquelle il doit se mettie en rap-.
ports avec M. le directeur Guinier. de l'Ecole
Forestière, M. le commandant Monnin, de
l'Aéronautique, et le Laboratoire des ATts et
Métiers.
Le Congrès de Grenoble a également adop-
té Te vœu de « Colonies-Sciences » tendant
à l'établissement de règles de standardisa.
tion commerciale et de classement applica-
bles, en France et en Europe, aux principaux
bois coloniaux, et, après le Contres de Mar-
seille et de Bordeaux de 1922, où l'initiative
en avait été prise par les consommateurs,
« considérant la nécessité de la mise en va-
leur des richesses forestières de nos colonies,
a affirmé la nécessité d'un Office des Bois
Coloniaux, qui, en collaboration étroite et
confiante avec les organes déjà existants,
t'occupe de la défense des intérêts profes-
sionnels de toutes les activités et initiatives
visant l'exploitation des richesses forestières
coloniales ».
Or, ces questions de création d'Office des
Bois Coloniaux et de standardisation ne
sauraient être débattues qu'entre intéressés :
producteurs coloniaux d'un côté, importa-
teurs et consommateurs de l'autre, départa-
és par les courtiers et commissionnaires.
Mais, consommateurs, négociants et importa-
teurs, sont tous groupés en chambre syndi-
cale adhérant au Groupement Général du
Commerce et de l'Industrie du Bois en
France, où ils entreprennent l'élaboration de
ces règles de standardisation des bois, sans
consulter, en ce qui concerne les bois colo-
niaux, les premiers intéressés : les exploi-
tants coloniaux. Il est donc absolument né-
cessaire que ceux-ci s'unissent.
La nécessité de la formation d'une Cham-
bre syndicale, entre producteurs coloniaux,
découle également de la prochaine exposi-
tion coloniale internationale # de Paris, qui
devra utiliser en grand les bois coloniaux.
II faut, de plus, que de cette exposition
Il reste, après 192g, quelque chose de dura-
ble, sous forme de musées coloniaux perma-
nents. A côté des trois palais du Pacifique,
de l'Afrique et des Colonies Autonomes, pré-
vus actuellement, il est nécessaire d'édifier
un Musée des Matières premières et un
Temple du Bois.
L'Office des Bois Coloniaux pourrait être
très rapidement créé, sous l'égide du Haut-
Commissaire de l'Exposition Coloniale, et
être chargée de l'édification de ce « Temple
des Bois Coloniaux o, où seraient centrali-
sés, à l'occasion de l'Exposition, les résul-
tats de toutes les études sur les bois de nos
colonies. Cet Office doit comprendre, en ou-
tre de techniciens, les représentants qualifiés
de tous les groupements professionnels de la
Production, du Commerce et de la Consom-
mation des Bois Coloniaux. La formation
d'une Chambre Syndicale des Producteurs
est par suite urgente.
Par ailleurs, son utilité en vue de l'étude
des problèmes de réglementation forestière à
la colonie, de main.:d'œuvre, de transports,
de débouchés, est indiscutable.
Conformément aux suggestions de M. Sar-
gos, l'Assemblée, dans un accord unanime :
to Décide la formation d'une Chambre
svndicale groupant tous les exploitants de la
C. O. A. (Moyen-Congo, Gabon, Cameroun,
Côte-d'Ivoire), à laquelle pourraient ensuite
s'unir, pour entrer dans le Groupement Gé-
néral du Commerce et de l'Industrie du Bois
en France et participer a la création de l'Of-
fice des Bois Coloniaux, les Chambres syn-
dicales à former en Indochine et à Madagas-
car ;
2° Adopte l'organisation de l'ancienne
Chambre Syndicale des Importateurs de
Bois Africains qui, reconnue officiellement,
a rendu des services incontestables, sous la
direction si avisée de M. du Vivier de Streel :
30 En modifie cependant le titre. Chambre
Svndicale des Producteurs de Bois Coloniaux
Africains (où le terme Producteurs remplace
celui d'Importateurs, qui prête à confusion
avec les négociants importateurs établis dans
les ports fiançais). Cette Chambre compren-
dra les producteurs, exploitants directs et
commissionnaires et les acheteurs de bois
aux indigènes par l'entremise des comptoirs
établis en Afrique.
1.:1 qualité des postulants sera appréciée
par le Concoil d'administration.
Enfin, l'assemblée approuve les anciens
statuts avec certaines modifications portant
notamment, en outre df l'appellation, sur la
fivation. ?i 30 , maximum, du nombre des
membres du Conseil d'administration, la fa-
culté laissée à ceux-ci de sr faire représenter
aux réunions du Conseil par un dtlifié, et la composition du bureau qui pourra
LjS NtftftfeO : 80 GENtUfËS
MARDI SOIR, 16 FEVRiER 19&
¡. ',: "',
ii
L es Annales C olont aie s
JOURNAL QUOTIDIEN
LIS AITtOKS NMUftft PAM "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Iwitiiwiiwdftdbw wnl «a Bbwiii ^y«Bwut << Ani PaMWK
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Un an 6 mot. 9 mol.
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•«Sc Uh«ïïn* d{ Etranger 120 es. H.
Ou w tboMM dtu tous 1.. Burea. pome et dm 1M principaux libraire*
Uculhire du coton dans le Bas-Sénégal
Il y a quelque viagtans, il'suffisait de.cir-
culer dans la banlieue de Saint-Louis-du-Sé-
négal, vers Oialakhar, Lampsar, Makhana,
-Dakar ^Bango, pour se rendre compte que le
terrain était favorable à la culture du coton,
puisqu'on y rencontrait de nombreux vesti-
ges de cette culture d'après les pieds qui exis-
taient encore çà et là, mélangés à des pieds
de ricin 'et d'autres plantes exotiques dont les
premiers colons avaient fait de nombreux
essais, abandonnés, hélas ! faute d argent et
d'esprit de suite, mais surtout à cause de
l'indifférence profonde de l'administration
locale. Et c'est encore cette fâcheuse incurie
administrative qui laissa déboiser tout ta Bas-
Sénégal, élucubrant des circulaires contre le
déboisement plus de vingt ans après que le
mal était fait! Mais, à quoi bon récriminer,
si ce n'est pour essayer d'éviter le retour à
de semblables erreurs qui, sans l'heureuse
initiative de hardis colonisateurs, auraient
à tout jamais laissé disparaître la culture co-
tonnière.
Voyons donc comment on a cherché depuis
quelques années à iirer parti des terres du
Bas-Sénégal pour obtenir 'du coton par cul-
ture irriguée.
Nous savons qu'à quelques heures de Saint-
Louis se trouve le fameux jardin d'essai de
Richard Toll, première escale des steamers
remontant le Sénégal. Lors de son voyage en
A. O. F., M. André Lebon, ministre des
ColOftÎel, .-en 1897, a pu se rendre compte
que c'était une agréable villégiature pour les
Saint-Looisiens, et que le Gouverneur pou-
vait en quelques jours se faire un joli tableau
de chasse en perdrix et in lapereaux. Un
agent de culture modeste, mais travailleur,
essayait avec de faibles ressources, de profi-
ter de 'la situation exceptionnelle de cette
escale au confluent du Sénégal et de la
Taouey, mais ses essais étaient malheureuse-
ment contrariés par la salure de l'eau du lac
de Guiers pendant la saison sèche, et ce
n'est qu'en 1912 qu'on songea à barrer la
Tacmey pour assurer la permanence de l'eau
douce.
M. Lécard, en 1864, et M. Perruchot, en
1899, avaient démontré la possibilité d'ob-
tenir par l'irrigation du coton égyptien. Un
commerçant de Saint-Louis, M. Rabaud, sub-
ventionné par l'Association Cotonnière, sema
à Richard-Toll, en 1903, des graines du
Mississipi, du Texas, du Pérou et d'Egypte;
ces dernières avaient le mieux réussi.
..C'est alors que nous voyons enfin l'adlbi-
nistration s'intéresser un peu. à ces efforts dus
à l'initiative privée. L'agent de culture de-
venant un ingénieur agronome, ça ne pouvait
que bien aller, et des instructions très simples
lui furent données à titre de directives. Nous
les retrouvons dans l'ouvrage de M Henry
t, Blond sur le problème cotonnier et l'A.O.F.
1* La végétation des cotonniers, du semis
jusque vers le troisième mois devait être assu-
rée par les pluies dliivernage ; las irrigations
viendraient dès la cessation des pluies assurer
la floraison et la fructification ;
2* Les essais devafcnt porter sur deux par-
celles contigtls, tlont une était excessivement
argileuse, J'autre argilo-allicieuse. Ces deux par-
esues représentent, en effet, & peu près les
deux types de terrains que l'on rencontre cou-
ramment dans la vallée du Sénégal.
3* Les senus devaient être eiiectues en deux
fols ; en premier lieu dès le début de l'hiver-
e, aussitôt que les premières pluies auraient
permis d'exécuter le dernier labour, et en se-
permis
cond lieu une fois que le sol aurait été bien
humecté.
4° Les soins de démariage et d'écimage de-
vaient être donnés conformément aux pratiques
d'Egypte.
5* Les arrosages devaient être pratiqués tous
les douze jours, sur une ipartie du sol, tous les
vingt jours sur l'autre ; cela afin d'être tlxé. sur
la quantité d'eau nécessaire & la végétation des
cotonniers sous leolfenat du Sénégal.
6' Les engrais devaient consister en une
bonne fumure, au fumier de ferme à raison
d'environ 40 tonnes à l'heure.
L'ingénieur agronome, qui rêvait de de-
venir administrateur colonial, suivit ces ins-
tructions autant que le permettait le temps
qu'il ne consacrait pas à ses rêves de domi-
nation des indigènes, et les résultats furent
plutôt médiocres ; mais le terrain étant très
favorable, le coton vint quand même, et on
put conclure que la variété égyptienne di
Mit-Afiti était la meilleure ; son rendemeir
de 2.550 kilos en coton brut (sur 16 ares 37
centiares) pouvait laisser un bénéfice.
Le démari âge, les binages, les irrigations
et l'égrenage avaient été pratiqués suivant
les méthodes d'Egypte.
De 1905 à 1906, les essais furent renou-
velés avec quelques procédés nouveaux : le
sol fut labouré à o m. 30 de profondeur ; on
répandit 40 tonnes de fumier, les graines
furent semées en paquets à 1 mètre de dis-
tance. Du 26 septembre au 6 avril, on 'pro-
céda à seise irrigations. La quantité d'eau
apportée fut de 18.000 mètres cubes par hec-
tare de 12.000 mètres cubes utiles. C'est sur
ce sol silico-argileux que les pieds réussirent
le mieux, atteignant au mois de novembre
une hauteur de 1 m. 80.
* Malgré les obstacles successifs à la réus-
site des essais tels que salure de Itou de la
Taoueg, termites, vols de sauterelles, vent
d'est, les rendements furent (d'après les rap-
ports officiels) suffisants pour justifier l'ins-
tallation de cultures européennes. c- Il ne
semblait pas douteux, ajoutait ce rapport,
qu une culture intensive donnerait le même
rendement qu'en Egypte. 8
Seulement, en mars 1919, M. laade, ingé-
nieur agronome égyptien (excellente idée), et
M. Raymond s'installèrent à côté de la con-
cession Rabaud. 12 hectares furent labourés
avec des bœufs.
Les expériences portèrent sur quatre va-
riétés égyptiennes : Mit-Afifi, Nubari, Ya-
novich, Ashmonni et sur trois variétés amé-
ricaines : Excelsior, Bâtes, Toole.
Les terres reçurent plusieurs labours et une
sérieuse fumure, à l'aide d'engrais trouvés
dans les villages environnants ; on y mit éga-
lement du superphosphate, du sulf ure d'am-
moniaque et de la kaïnite.
Je s essais furent laits le 5 mai après irri-
gation et échelonnés sur plusieurs mois jus-
qu'au 30 septembre. La lewe et la végétation
se firent normalement, et dans des conditions
aussi bonnes que c est généralement le cas en
Egypte. Les binages ne furent pas considé-
rables.
Le rendement comparable aux meilleurs
rendements d'Egypte fut de 500 kilos de co-
lon fibre par hectare pour 'les variétés égyp-
tiennes sur le champ M" 1 ou la station agro-
nomique, et d'environ 300 kilos de coton fibre
sur le champ n° 2 ou de la concession Ra-
baud.
Les variétés américaines donnèrent des ré-
sultats intéressants en culture irriguée et se
montrèrent beaucoup plus précoces que les
espèces égyptiennes.
On résolut de ne continuer à cultiver que
des graines de la variété Mit-Afifi, pour les
espèces égyptiennes, attendu que c'était elle
qui s'était montrée la plus robuste, la plus
hâtive et la Plus prolifique; le coton Mit-
Afifi est de plus le coton le plus demandé
par la filature française.
La surface mise en culture fut de 19 hec-
tares 41 mètres carrés. Les semis commen-
cèrent en juillet. La levée fut très régulière
et la végétation se développa normalement.
Le champ de 1909 que Von avait cessé d'ir-
riguer vers la mi-avril avait si bien résisté
à la sécheresse qu'on décida de laisser les
cotonniers en terre une seconde année en se
contentant de les rtcéper à 20 centimètres du
sol. Tous repoussèrent et se montrèrent ri.
marquablement xngourtux. Ce fait très »wrr-
portant permettait d'envisager la culture bis-
annuelle et même trisannuelle du cotomrier,
alors qu'elle est annuelle aux Etats-Unis et
fil Egypte. Il en résulterait une économie
sensible des frais de culture.
La variété Mit-Afifi donna un rendement
de 806 kg. à l'hectare dans un terrain vierge
travaillé et fumé pour la première fois. Elle
ne donna que 446 kg. dans le terrain
Rabaud qui avait déjà porté du coton l'an-
née précédente, avait été labouré de nou-
veau mais non fumé.
De 1911 à 1913, les essais conduits par un
agent intérimaire et incompétent ne donnè-
rent aucun résultat. (C'est, hélas! la caracté-
ristique de bien des opérations coloniales 1)
En 1912, le regretté Gouverneur Général
William Ponty fit construire le barrage de
la Taouey, et les essais furent repris sérieu-
sement, mais la guerre de 1914 a tout com-
promis. L'a^nf'de culture de Richard Tall
mourut, le matériel a été abandonné, perdu
ou vendu. Et depuis 1913 aucun essai n'a
été repris avant l'année dernière. Que de
temps perdu et d'argent gaspillé! Ne
désespérons pas cependant, car une entre-
prise privée vient de reprendre l'exploita-
tion et, si elle a les capitaux suffisants, elle
nous donnera du coton aussi bon que celui
d'Egypte et cela à quelque cent kilomètres de
Saint-Louis, alors qu'on a été entreprendre
des travaux dignes des Assyriens, à 1.000
kilomètres de la côte.
Sous l'administration éclairée et averti ? de
M. le Gouverneur Général Carde, les entre-
prises privées reçoivent tous les encourage-
ments auxquels elles ont droit et la politique
du coton en A.O.F. est intimement liée au
succèà des entreprises cotonnières dues à l'ini-
tiative privée qui trouvera grâce au dévelop-
pement de l'enseignement professionnel agri-
cole les éléments nécessaires à l'emploi de
plus en plus généralisé des procédés méca-
niques seuls capables de remédier à la pénurie
de la main-d'œuvre.
Edomturd Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-président de la CQmmission
des Douanes.
Dakar-Tchad en moto
Sous le patronage du Petit-Journal, une mis
sion composée de 10 skie-cars s'embarquera à
Marseille le 25 février sur le Aladona A destina-
tion de Dakar pour, de là, gagner le Tchad par
Bamako, Bougouni, ftobo-Diôulaso, OUllgadou-
gou, Niamey, Dasso, Tessaoua, Zinder - et reve.
nir par le Dahomey jusqu'à Kotonou où ils se
reembarqueront. Suivant les prévisions, l'arri-
vée à Nice 'effectueratt vers le 20 mai.
Les dix pilotes sont : MM. Verdv, président
du Molo-Club, commandant de l'expédition ;
Miquel, commandanr^n second ; Orizét Lucien,
opérateur cinématographique ; Bessimone, Bou-
clv, Oorenlld, Bériot, Dawson, fïénin. Ils parti-
ront par la route sur leurs machines, avec leur
pnssnger, le lieutenant Finrent, de l'infanterie
coloniale, délégué par le ministère des Colonies,
»
L'aviation coloniale
Du Cap au Caire
L'aviateur Cobham est arrivé à Kimber.
ley venant de Johanneabourg.
L'élevage des fruités
à Madagascar
---0-0--
Sur la demande de M. Olivier,
Gouverneur Général de Madagas-
car, le Service Colonial de Marseille
va expedter incessamment dans la Grande Ile
60.000 oeufs de truite commune et de truite
arc-en-ciel, Provenant de l'Institut de Pisci-
culture de Grenoble.
Toutes dispositions ont été prises pour que
ces œufs de truite puissent parvenir à desti-
nation en parfait état de conservation. le
transfert s'effectuera dans des caisses ins-
truites spécialement, dans lesquelles la tem-
pérature pourra être maintenue constante.
Sur le paquebot, ces caisses serontdu reste,
placées dans une glacière ou cltatnbre froide.
Ajoutons qu'un agent des Eaux et Forêts,
rejoignant Madagascar, a été chargé de sur-
veiller les précieux colis, dont i! va prendre
livraison à Grenoble même, et qu'il conduira
jusqu'au terme de leur voyage.
L'essa; que l'on veut tenter à Madagascar
n'est pas absolument nouveau. Déjà en 1022.
la colonie avait reçu une dizaine de milliers
d'oeuf s ; mais soit que toutes les précautions
voulues n'aient pas été prises, soit que la
durée du transport ait été trop longue, près
des trois quarts des oeufs étaient avariés à
l'arrivée et bon nombre des autres s'avariaient
également au cours de l'incubation. Bref, on
ne réussit à obtenir que 506 alevins; deux
mois plus tard, il n'en restait que 310. Mis
à l'eau, dans un ruisseau barré, ces alevins
parurent se développer dans de bonnes condi-
tions. Il y a Itett cePendanr de présumer qttils
sont ou morts peu à peu, ou disparus du bief
où on les avait placés, sans quoi, il ne serait
pas nécessaire de recommencer, quatre ans
plus tard, semblable expérience. Il faut, en
tout cas, souhaiter plus de succès à celle que
l'on va tenter à nouveau.
La truite semble pouvoir trouver dans les
ruisseaux et rivières de Madagascar, notam-
ment sur le versant-oriental, les conditions
qui lui conviennent ; température ne dépas-
sant pas 21 °, Pendant la saison la plus chau-
de (à partir de 800 mètres d'altitude)/ des
eaux limpides, très aérées, à courant rapide,
à fond pierreux et sablonneux. D'autre part,
la faune aquatique de ces cours d'eau est très
riche en espèces animales (diptères, infusoi.
res, rhigopodes, vers, éphémères, phryganes,
mollusques, crevettes, etc.) La ttuite arc-en-
ciel, qui est originaire, comme on le sait, de
Californie, doit, plus encore que la truite
commune, s'accommoder des conditions cli-
matériques et de milieu que Peut offrir la
Grande lie, et il y a tout lieu d'esptrer que
Von y réussira son élevage.
Les amateurs malgaches de pêche à la
ligne, et plus encore les gourmets de notre
grande colonie de l'Océan Indien, vont se ré-
jouir. Faisons des vaux pour qu'ils ne soient
pas déçus f
Peut-être, eux, reverront-ils les jours bénis
de l'ancienne France, où le saumon et la
truite pullulaient dans nos fleuves. Jadis, en
t'ffct, les serviteurs de l'Ancien Régime enga-
gés chez les particuliers les plus achalandés
et l'aristocratie la plus aisée, exigeaient de
leurs maîtres qu'on ne leur serve pas de sau-
mon plus de trois fois par semaine.
Temps heureux où le saumon ne coûtait
pas 60 francs le kilo.
Pierre Taittingmr,
9éputè de Paris, Vice président
de ta Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats,
.a-- -
Un brait fàcheax s'il est confirmé
--0+--
Nos excellents confrères, le Petit Bleu et
les Commentaires publient l'information sui-
vante :
L'action B de la Havraise Péninsulaire de
Navigation est restée demandée à la cote à
325, du 27 janvier au 3 février, sans trouver de
contre-partie, alors que le dernier cours Sait était
de 255.
Voulant connaître ce qui valait à celle af-
faire de navigation une telle faveur. tandis que
ses consœurs iont dans le marasme, voici ce
que nous avons appris :
Le cours demandé est inscrit à la cote sur un
ordre d'achat au mieux de 25 titres. Or, or
annonce que. profitant de ce cours auquel il
n'est probablement pas étranger, un administra-
teur de la Société, - M. Grosos. cherche à né-
gocier un paquet de 12.000 titres aux environs
de 150 frimes l
Qu'y a t-il de vrai dans tout- cela ?
Nous osons espérer que les intéressés qui
assument un important service au long-cours sur
Madagascar sauront se justifier de pratiques
aussi inqualifiables.
.If
M. Ren FMHMMg et le Sahara
Le Club du Faubourg organise pour jeudi
soir 18 courant, à 8 h. 30 très précises, salle
des Sociétés Savantes, 8, rue Danton, une
grande manifestation. Notre distingué colla-
borateur et ami, M. Roux-Freissineng. dé-
puté d'Oran, dont la Chambre a voté l'affi-
chage du discours sur le Maroc, fera d'im-
portantes déclarations sut : La conquête du
Sahara, Doit-il y avoir une liaison absolue
entre toutes les colonies françaises de VAfri-
que t
H. MARCEL OLIVIER
fttwrtm goéral de Hadigascar
en France
0-0
M. Marcel Olivier, Gouverneur Général
Je Madagascar, Mme Olioier et leurs enfants
sont arrivés hier à Marseille à bord du Cnara-
bord avec quarante-huit heures de retard sur
les prévisions, vu le mauvais état de la mer.
M. Marcel Olivier a bien voulu nous faire
les déclarations suivantes :
- - - -
rai quitté I île parfaitement tranquille.
Pas la moindre effervescence, du nord au sud
et de l'est à l oue* de la colonie.
Une ère de prospérité économique règne de-
puis plusieurs années. L'indigène vend bien
ses produits, gagne largement sa vie. Il ne
demande qu'à continuer à vivre ainsi. Le com-
merce de la colonie est passé de 100 millions,
en 1913, à plus de 700 millions en 1925.
Dans le même temps, le tonnage des navires
dans nos ports s'est élevé de 179.000 tonnes
à plus de 400.000. - Naturellement, ce sont les
produits exportés qui font la grosse différence.
C'est pour activer cet essor que je suis venu
reprendre contact avec la métropole et sou-
mettre au ministre le vaste programme que j'ai
arrêté et qui comporte : électrification du che-
min de fer Tananarivc-Tamatave, construc-
tion d'une voie ferrée électrique re liant à la
côte est le Betsileo, une des régions les plus
peuplées de l'île (ce n' est une révélation pour
personne que de signaler les difficultés éprou-
vées par la colonie pour s' approvisionner en
charbon destiné à l'exploitation de son réseau
ferré), aménagement des ports existants qui
sont depuis longtemps devenus insuffisants ;
création d' un port nouveau ; achèvement du
canal des Pangalanes qui dotera la côte est
d' une voie d'eau de sept cents kilomètres de
long ; création à Tananarive d'un Institut Pas-
teur digne de ce nom.
Les Annales Coloniales ont déjà, à maintes
reprises, entretenu leurs lecteurs de ces projets.
J'ajouterai que Madagascar compte pouvoir
faire seule les frais de tous ces travaux en de-
mandant seulement à ses contribuables un ef-
fort de trente millions d'impôts supplémen-
taires. »
Une foule nombreuse et un grand nombre
de personnalités du monde colonial attendaient
le Gouverneur Général sur le quai de la Jo-
liette.
M. Marcel Olivier a assisté à midi à un
déjéuner offert par la Chambre de Commerce
qui Va reçu solennellement à trois heures. Il a
visité le foyer colonial à quatre heures.
Ce matin, à huit heures, M. Marcel Olivier
est parti poitr le Gard, où il doit passer une
dizaine de jours auprès Jill. MI mère à Mono-
blet. Il est attendu le 26 jcVrier à Paris.
La cyclone de Madagascar
Un câble a apporté aujourd'hui des ren-
seignements complémentaires sur la cyclone
qui a dévasté en partie la côte est de Mada-
gascar.
Anievorante est à moitié détruite, les im-
meubles européens sont perdus, les planta-
tions européennes dans la région sont égale-
ment éprouvées; on estime la perte moyenne
à 50
A Vatopnandry, Fi.r maisons seulement
subsistent. Tout est détruit dans un rayon de
40 kilomètres autour de cette ville.
On a constaté la mort de SO indigènes; la
perte du bétail atteint plus de 2.000 têtes de
ba-ufs. Les dégâts sont d'un ordre de 10 mil-
lions de francs. Pour parer aux premiers be-
soins, des envois ont été faits par l'adminis-
tration locale, de médicaments, de invres, de
ria, d'abris. M. Bertier, Gouverneur Général
p. i. de la colonic s'est rendu sur les lieux
pour prendre les premières mesures.
On signale Vadmirable conduite de l'admi-
nistrateur Rabanit.
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, a
transmis aux familles des victimes les con-
doléances du Gouvernement.
41»
Propagande par le livre
---0.0---
Le romancier colonial Robert Randau an-
nonce la prochaine publication d'une oeuvre
satirique : « L'homme qui rit jaune. »
Nous comptons bien en voir les éditions de
luxe tirées sur papier de Madagascar ?
AU SENAT
--0-0--
QUESTIONS ECRITES
Dispense de présence sous les drapeaux
M.rde Lan Cases, sénateur, demande à M. le
ministre de la Guerre si deux jeunes gens en-
core en Age d'incorporation, bénéficiaires de
l'article y» île là loi du r- nvrit 1023, qui, nyant
contracté un engagement de dix ans aux colo-
nies, résidept actuellement à Siera-Léono de-
puis trois uns et doivent incessamment s'établir
fin Guinée française, peuvent, malgré cette mu-
tation. continuer a bénéficier de la dispense
du service militaire édictée par ledit article 98.
(Quesion du 28 janvier 1)2().).
Réponse. - Héponse affirmative. t.n. Guinée
est comprise parmi les colonies où la rési-
dence dispense de la présence sovk les dra-
peaux.
glool
N. licka Saiat tais le Sad Inisien
0,0
Après un arrêt à El-Hemma de Gabès, où
il a étudié la question des eaux chaudes de
cette localité, le Résident Général est ren-
tré à Sfx. ,
A LA CHAMBRE
DEBATS
Médailles
La Chambre a adopté un projet de loi
tendant à instituer une médaille commémo-
rutive en faveur des militaires et marins
ayant Plis part aux opérations exécutées
aux Dardanelles et en Orient, au cours de
la guerre de 1914-1918.
PROJETS
Les tonds d'emprunt du Maroc
Le Gouvernement vient de déposer deux
projets de loi ayant pour objet d'approuver
le compte déllnitif du budget des fonds
d'emprunt du Protectorat du Maroc pour
les exercices 1922 et 1923.
Pour l'exercice 1922, le total des restes à
payer est de 196.040 fr. 73, et pour l'exer-
cice 1923, ce total s'élève à 39.124 fr. ,
DANS LES GROUPES
Les liaisons transsahariennes
Le « Groupe Colonial de la Chambre »
se réunit aujourd'hui pour continuer la dis-4
cussion sur les liaisons transsahariennes.
-
Au Conseil d-État
--0-0---
Requête du Chef du Service des ports
et rades à Pondichéry rejetée
Le Conseil d'Etat avait' à statuer s'il y
avait Lieu a la requête de M. Ferlicot,
chef du Service des ports et rades à l'on-
dichéry - d'annuler une décision du Sous-
Secrétuire d'Etat tte la marine marchande
en date du 1er juillet 1922 rejetant la de-
muude de M. Ferlicot, ayant pour objet lo
rétablissement de Ja pension prQPortion-
nelle sur la cuisse des invalides de la ma-
rine dont il avait bénéficié jusqu'au 19
novembre 1920. par application de la loi du
21 septembre 1916.
M. Ferlicot soutenait que la loi du 21
septembre 1916 A ouvert aux inscrits mari-
times nommés maîtres de port, postérieu-
rement au 1" janvier 1909 et avant sa
promulgation, le droit à une pension pro-
portionnelle quelle que soU: la durée de
leurs services de navigation maritime.
Le requérant faisait remarquer, d'autre
part, que sa démission de ses fonctions de
maître de port acceptée le 29 octobre 1921
avait été rapportée par un arrêté du 17
décembre suivant et qu'il avait été mis à
la disposition du ministre des Colonies à
dater du 1" janvier 1922 pour exercer les
fonctions de mattre de port à Pondichéry.
Dés lors ladite démission n'était pas de
nature iL le priver de la pension propor-
1 tionnelle dont il jouissait.
Le Conseil d'Etat a jugé cette importante
affaire en rejetant la requête de M. Ferli-
cot, et' ce, pour les motifs ci-après :
Le Conseil :
Considérant que l'art. 2 de la loi du 21
septembre 1916 dispose « que les inscrits
maritimes nommés officiers de port et titu-
les de 180 mois de navigation ont droit
à une pension proportionnelle sur la caisse
dos invalides de la marine qui sera sup-
primée à l'expiration de leurs fonc-
tions, etc. »
Considérant que M. Ferlicoi ne peut jus-
tifier des 180 mois de service, do services
il la mer, ce dernier n'est donc pas fondé
fi soutenir que c'est à tort que le rétablis-
sement de sa pension proportionnelle lui a
été refusé.
-
iDés lors, il y a lieu de rejeter sa requete.
8.a
A l'Académie des Sciences
---0-0--
Le blanc de baleine
Lo cacfhalot qui, avec la baleine fréquente
les côtes africaines des rivières du sud et
du Gabon, est activement chassé pour
l'huile qu'on retire de ses muscles, de son
lard et de ea tête. Dans sa tète se trouve
en outre, à crtté de l'huile, un produit ci-
reux, très recherché des parfumeurs, que
par abus de langage on nomme le « blanc
de baleine n.
On se demandait depuis longtemps si ce
blanc de baleine était entièrement composé
de produits cireux, eu s'il contenait aussi
des graisses, c'est-à-dire des combinaisons
d'acides organiques avec la glycérine.
Celte question vient d'être élucidée par M.
Emile André et Mlle François, qui ont pu
se procurer du blanc de baleine très pur.
M. le professeur Moureu présentait hier à
l'Académie le résultat de leurs travaux.
11 y a des graisses véritables dans le
blanc de haleine, il y en a 7 à 8 D'ail-
leurs Chevreuil, qui étudia ce corps il y a
plus de cent ans, y avait entrevu la pré-
sence de la glycérine ; mais à ce moment,
n'avant pas Il sa disposition les moyens
que la chimie dee corps gras possède au-
jourd'hui, il n'avait irti l'identifier
.., --
Dans les Comités
de propagande coloniale
-o-()--
le Comité de propagande coloniale de?
Alpçs-Maritimes a organisé, dans le cadre
de la Foire-Exposition, ouverte :\ Nice db
13 au 28 février, une section coloniale, à la
quelle ont apporté leur concours le Minis-
tère des Colonies, les Agences économiques
des grands Gouvernements Généraux de nos
Colonies et Pays de Protectorat, les Mis
sions catholiques et évangéliques, les Compa.
gnies de navigation, etc.
Voilà un Comité qui agit. On ne saurait
trop louer ces organismes dont un effort per-
sévérant amènera à coup sûr les Français à
prendre conscience le besoin s'en faisait
sentir - de la prodigieuse valeur de leur
Empire exotique.
Ln produeleors de bois eotmnsix
s'organisent
Sur convocation de M. du Vivier de Streel,
président de la Chambre Syndicale des Im-
portateurs de Bois Airicains, se sont réunis
un certain nombre d'exploitants forestiers de
l'A. E. F. et de l'A. O. F., à l'effet de réor-
ganiser une Chambre syndicale profession-
nelle entre tous les producteurs de bois des
colonies et pays à mandat forestier de la
C. O. A. Moyen Congo, Gabon, Cameroun,
Côte d'Ivoire.
Le promoteur de cette réunion, M. Roger
Sargos, forestier spécialiste des bois africains,
CL exposé l'état des études sur les bois colo-
niaux et démontré la nécessité de l'union des
producteurs.
L'Association « Colonies-Sciences » et le
Congrès forestier international de Grenoble
ont approuvé, au cours de 1 gaj, le pro-
Kamme d'étude scientifique et technique des
bois que leur avait soumis M. Sargos.
Cette étude est entreprise désormais et en
premier lieu pour les bois africains, par Il Co-
onies-Sciences », avec le concours de toutes
les personnalités et de tous les organismes
compétents : MM. le professeur Lecomte et
Pellegrin, de l'Herbier du Muséum, et M.
Aug. Chevalier, pour la partie botanique; M.
Aug. Chevalier et le Laboratoire d'Agrono-
mie Coloniale, pour les études de caractères
chimiques, physiques et microscopiques des
bois ; M. Hcrtin, conseiller technique du mi-
nistère des Colonies pour la détermination
des caractères techniques et mécaniques, au
sujet de laquelle il doit se mettie en rap-.
ports avec M. le directeur Guinier. de l'Ecole
Forestière, M. le commandant Monnin, de
l'Aéronautique, et le Laboratoire des ATts et
Métiers.
Le Congrès de Grenoble a également adop-
té Te vœu de « Colonies-Sciences » tendant
à l'établissement de règles de standardisa.
tion commerciale et de classement applica-
bles, en France et en Europe, aux principaux
bois coloniaux, et, après le Contres de Mar-
seille et de Bordeaux de 1922, où l'initiative
en avait été prise par les consommateurs,
« considérant la nécessité de la mise en va-
leur des richesses forestières de nos colonies,
a affirmé la nécessité d'un Office des Bois
Coloniaux, qui, en collaboration étroite et
confiante avec les organes déjà existants,
t'occupe de la défense des intérêts profes-
sionnels de toutes les activités et initiatives
visant l'exploitation des richesses forestières
coloniales ».
Or, ces questions de création d'Office des
Bois Coloniaux et de standardisation ne
sauraient être débattues qu'entre intéressés :
producteurs coloniaux d'un côté, importa-
teurs et consommateurs de l'autre, départa-
és par les courtiers et commissionnaires.
Mais, consommateurs, négociants et importa-
teurs, sont tous groupés en chambre syndi-
cale adhérant au Groupement Général du
Commerce et de l'Industrie du Bois en
France, où ils entreprennent l'élaboration de
ces règles de standardisation des bois, sans
consulter, en ce qui concerne les bois colo-
niaux, les premiers intéressés : les exploi-
tants coloniaux. Il est donc absolument né-
cessaire que ceux-ci s'unissent.
La nécessité de la formation d'une Cham-
bre syndicale, entre producteurs coloniaux,
découle également de la prochaine exposi-
tion coloniale internationale # de Paris, qui
devra utiliser en grand les bois coloniaux.
II faut, de plus, que de cette exposition
Il reste, après 192g, quelque chose de dura-
ble, sous forme de musées coloniaux perma-
nents. A côté des trois palais du Pacifique,
de l'Afrique et des Colonies Autonomes, pré-
vus actuellement, il est nécessaire d'édifier
un Musée des Matières premières et un
Temple du Bois.
L'Office des Bois Coloniaux pourrait être
très rapidement créé, sous l'égide du Haut-
Commissaire de l'Exposition Coloniale, et
être chargée de l'édification de ce « Temple
des Bois Coloniaux o, où seraient centrali-
sés, à l'occasion de l'Exposition, les résul-
tats de toutes les études sur les bois de nos
colonies. Cet Office doit comprendre, en ou-
tre de techniciens, les représentants qualifiés
de tous les groupements professionnels de la
Production, du Commerce et de la Consom-
mation des Bois Coloniaux. La formation
d'une Chambre Syndicale des Producteurs
est par suite urgente.
Par ailleurs, son utilité en vue de l'étude
des problèmes de réglementation forestière à
la colonie, de main.:d'œuvre, de transports,
de débouchés, est indiscutable.
Conformément aux suggestions de M. Sar-
gos, l'Assemblée, dans un accord unanime :
to Décide la formation d'une Chambre
svndicale groupant tous les exploitants de la
C. O. A. (Moyen-Congo, Gabon, Cameroun,
Côte-d'Ivoire), à laquelle pourraient ensuite
s'unir, pour entrer dans le Groupement Gé-
néral du Commerce et de l'Industrie du Bois
en France et participer a la création de l'Of-
fice des Bois Coloniaux, les Chambres syn-
dicales à former en Indochine et à Madagas-
car ;
2° Adopte l'organisation de l'ancienne
Chambre Syndicale des Importateurs de
Bois Africains qui, reconnue officiellement,
a rendu des services incontestables, sous la
direction si avisée de M. du Vivier de Streel :
30 En modifie cependant le titre. Chambre
Svndicale des Producteurs de Bois Coloniaux
Africains (où le terme Producteurs remplace
celui d'Importateurs, qui prête à confusion
avec les négociants importateurs établis dans
les ports fiançais). Cette Chambre compren-
dra les producteurs, exploitants directs et
commissionnaires et les acheteurs de bois
aux indigènes par l'entremise des comptoirs
établis en Afrique.
1.:1 qualité des postulants sera appréciée
par le Concoil d'administration.
Enfin, l'assemblée approuve les anciens
statuts avec certaines modifications portant
notamment, en outre df l'appellation, sur la
fivation. ?i 30 , maximum, du nombre des
membres du Conseil d'administration, la fa-
culté laissée à ceux-ci de sr faire représenter
aux réunions du Conseil par un dt
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