Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-02-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 février 1926 12 février 1926
Description : 1926/02/12 (A27,N24). 1926/02/12 (A27,N24).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397071n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
tmSMM ANNEE - N* M LE NUMERO : 20 CENTIMES - -. -. - - - - - - - - - - - - - - - - -- :.- - - - VENDRMM SOIR, 12 FEVRIER - t. .0
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Les Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
un AimCLKS ruauti PAR "LIS ANNAUS GOUNUALES" sont LA psopwM
EXCLUHVK ou JOUMIAL
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DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAULT
RéUdiN et AianiiiraUM : 34. Rua du Mont-Thabor. PARIS-1" Téléphone ; LOUVRE 19-17
Un an U moi* 3 mois
âiOHWEWEWTS L France et Colonies. 80 » 48 e 28 n
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On l'tbouM dut t- les Banaai de poite et ebei Im prindptus librtirM
La population de la Chine
La presse anglaise a publié récemment les
résultats du dernier lecensemeut de la Chine.
Sur un espace d'environ quatre millions de kilo-
mètres curés, la République chinoise - si on
laisse de côté les provinces extérieures -
compte un peu plus de 400 millions d'habi-
tants. Les chiffres donnés sont respectivement
de 440 et de 427.000.000 ; mais les géogra-
phes qui ont parcouru le pays, les estiment trop
forts et proposent de les ramener à 410 mil-
lions. CTest à peu près le quart de la popula-
tion du globe et un peu plus que celle de l' Eu-
rope. Il convient d'avoir ces chiffres présents
à l'esprit quand on parle de la Oiine et des
problèmes chinois.
Le recensement qui nous occupe marque un
accroissement de population énorme et à peine
croyable sur celui de 1910 qui donnait seule-
ment 331 millions. L' augmentation serait donc
en moins de quinze ans, de 80 millions. Il est
vrai que de 1885 à 1910 on constate une dimi-
nution fort importante : la population serait, en
l'espace de ces 25 ans, tombée de 377 millions
à 331. Ces quelques données nous montrent,
quoique imparfaitement, les variations brusques
et considérables auxquelles est soumis le peu-
plement de la Chine.
La densité moyenne - bien qu'élevée, puis-
qu'elle (lépasse 100 habitants au kilomètre
carré -- nous donne une idée insuffisante de la
répartition des hommes sur cet immense terri-
toire. Alors que les régions de rintéricur. OCCl-
pées par des montagnes ou des hauts plateaux,
sont - -. à l' exception du Sen-Tchouan, peu
peuplées, celles de la côte, les vallées moyen-
nes et surtout inférieures, sont de véritables
fourmilières humaines. Les voyageurs ont tous
décrit le grouillement dont leurs yeux ont con-
servé l'image très vive de la basse vallée du
Yang-Tseu ou du Si-Kiomg. Eifectivement,
on y constate des densités de 533, 624, 875,
chiffre qui n'est atteint dans aucun autre pays
du monde, et cela dans des régions où n'existe
presque pas de grande industrie. C'est le cas
du Kiang-Sou, situé entre le Chàntoung et le
Yang-Tseu. où l'on compte 875 habitants au
kilomètre carcé.
Dana cet agglomérations invraisemblables,
le» eondfaHpft» * de la vie 1GIIt. beaucoup plus
précaires que dans nos régions industrielles ; je
ne parle Pts des cataclysmes que sont les inon-
CIarionsdu. Fleuve Jaune, faisant à chaque fois
des millions de victimes î je n'envisage que lee
phénomènes plus communs de la sécheresse
dont les effets sont néanmoins redoutables. Car
-. -.
en ces pays, 1 existence des hommes étant liée
aux vicissitudes cle l' agriculture, il suffit de
quelques mauvaises récoltes pour que la famine
avec le cortège de maladies épidémiques qui
.,,' l'accompagnent obligatoirement, exerce dans
ces foules-des ravages dont on n'a, en Europe,
qu'une. idæ assez lointaine.
Mais les inondations, les famines, les épidé-
mies, malgré que leurs victimes se comptent,
certaines années, par millions, ne suffisent pas
à arrêter l' accroissement de cette population
trop prolifique. Aussi le problème de la surpo-
pulation a-t-il, depuis que les Européens sont
en rapports suivis avec la Chine, inquiété nom-
-- bre d'entre eux.
Certains se sont félicités de l'établissement
de la grande industrie qui commence dans cer-
taines régions à utiliser les immenses ressources
de ce pays, parce qu'ils y ont vu un moyen de
donner à ces populations, qui en manquaient,
des nouveaux moyens d'existence moins pré-
caires que ceux qu'elles tiraient de l'agricul-
ture. Et pendant quelque temps, l'on a béni ces
heureuses innovations. Seulement, d'autres mo-
tifs d'inquiétude n'ont pas tardé à apparaître.
La création d'un prolétariat nombreux, turbu-
lent, devenant chaque jour plus exigeant, a
donné d'autres causes de soucis en même temps
que le développement des usines créait aux In-
dustries européennes une concurrence qui peut,
à la longue, devenir dangereuse.
L'industrialisation de certaines parties 4e la
Chine ne fournit d'ailleurs pas une solution
au problème qui nous occupe. Il faudra encore
de longues années pour que les usines absorbent
la main-d"œuvre inoccupée. C'est pourquoi
l'émigration est et restera longtemps le seul
remède à la surpopulation.
Chèque année, en effet, les Chinois se ré-
pandent par centaines de milliers dans les pays
Voisins et mâme éloignés de leur patrie. Ils vont
dans les provinces extérieures, en Mongolie, au
Tibet* en Mandchourie ; ils gagnent la Sibérie,
la Corée et même le Japon. Ce sont les Chinois
du Nord qui alimentent cette émigration-là ;
ceux du Sud, c'est-à-dire de la légion de Can-
ton Pou-Kieng, et Kouang-Tang se diri-
gent vm les différents points du littoral du
Pacifique ou de l'Océan Indien. Ils se déver-
sent sur l'Indochine et sur les Indes Néerlan-
----- daises. Ils - sont plus - de 200.000 en Cochin-
chme. Ils constituent plus du tiers de la popu-
lation de Cholon. A Pnom-Penh, à Haïphong,
ils forment aussi de grosses anlamération.,.
Au Sam, ils atteignent peut-être un million.
Rien qu'à Bangkok, on en compte 200.000
Dans les Etats malais fédérés, ils dépassent
400.000, et dans les Etablissements du Dé-
troit, ils étaient 425.000 il y a dix ans. Singa-
pour est une vraie colonie chinoise.
Mais ce sont surtout les Indes Néerlandaises
qui les attirent, et particulièrement Java. On
les trouve aussi dans l'Inde, à Madagascar, à
l'lie de La Réunion, à Maurice, sur la Cate
orientale de l'Afrique et en Afrique Australe
où ils travaillent aux mines d'or.
L'Australie, le Canada, les EJats-Unis, les
Philippines, les iles Harton, ont aussi leur
contingent d'émigrants chinois.
Partout, ils font une concurrence dangereuse
au travailleur indigène. On connaît leur sobriété
presque légendaire. Mais l'aptitude qu'ils pos-
sèdent pour tous les métiers n'est pas moins
remarquable. Ils savent s'adapter aux besoins
des pays où ils émigrent et choisissent la pro-
fession qui leur présente les meilleures chan-
ces de succès. Suivant le lieu où ils débarquent,
ils sont indifféremment coolies, agriculteurs,
artisans, colporteurs, commerçants, gérants des
coopératives et des plantations, tenanciers de
Monts de Piété. employés de btaeaux. Ils s'in-
filtrent partout. A Java, il n' est pas un village
qui ne compte une boutique chinoise où se ven-
dent tous les objets américains ou européens :
vins, bière, biscuits anglais, pétrole. On pour-
rait faire la même observation au sujet de cer-
taines colonies françaises de t Océan Indien cù
nous avons vu presque tout le commerce de
détail entre les mains des Chinois.
Les Chinois sont donc des concurrents extrê-
mement dangereux. Aussi plusieurs Etats onl-
ils pris des mesures pour se mettre à l'abri des
dangers que leur fait courir cette forme du péril
jaune. Les pays anglo-saxons - Dominions
anglais et Etats-Unis - se sont particulière-
ment montrés sévères. Dès 1902, les Améri-
cains leur fermaient pratiquement l'accès det
Philippines récemment conquises, et aussi celui
du territoire national lui-même. Le Canada a
suivi cet exemple : un édit frappe chaque arri-
vant d'une taxe de 500 dollars par tête. En
1915-16, vingt émigrants seulement ont pu
l' acquitter. Le Commonwealth australien a suivi
le même exemple.
Ainsi les Chinois, comme les Japonais, sont
refoulés des pays où ils pourraient trouver un
libre emploi à leur activité. Les régi ons de
l'Asie comme la Mandchourie ou la Sibérie,
où vit une population encore fort clairsemée,
leur restent à peu près seules ouvertes. Seule-
ment, ce n'est pas une solution. Car ce sont
les provinces du Sud qui fournissent les plus
fOltI contingents à l'émigration, et les Chinois
de Canton ne sont guère tentés d'aller chercher
fortune dans les pays septentrionaux. Ces cons-
tatations font que certains se demandent si la
Chine, mieux cultivée, ne pourrait pas nourrir
un plus grand nombre d'habitants. On envisage
déjà les nombreux travaux à faire et destinés
soit à rendre fertiles au moyen de l'irrigation
des territoires qui ne produisent rien, soit à pro-
téger contre les inondations désastreuses et les
caprices de certains fleuves, les plaines culti-
vées et propres. On recommande la planta-
tion de forêts et la construction de voies de
communications. Celles-ci permettraient de dé-
congestionner les régions trop peuplées.
Il n' est pas possible de contester les heureux
effets de pareils travaux. Mais ils ne sont mal-
heureusement pas sur le point d'être réalisés.
C'est une oeuvre de longue haleine dont 1" exé-
cution implique un certain nombre de conditions
économiques et politiques qui sont encore loin-
taines. Aussi le problème que pose l'accroisse-
ment presque ininterrompu de la population chi-
noise reste-t-il et il en sera probablement
ainsi pendant encore plusieurs années - une
des questions les plus graves de l'Extrême-
Orient.
Henry Fontanier.
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Affaires étran-
gères, membre de la Commission
des Colofttn.
Psar la prottcliM des baleiaes
Le Comité de Protection de la Faune Colo-
niale s' est réuni aujourd'hui au Muséum, sous
la présidence de notre ami et collaborateur, M.
Pierre Valude, député du Cher.
Le Comité s'est occupé particulièrement des
mesures de restriction qu'il conviendrait de
prendre pour protéger les baleines contre les
hécatombes qui se sont produites au cours de
la - campagne dernière dans le - golfe de Bénin,
où des Sociétés non autorisées, et par consé-
quent échappant au contrôle du Gouvernement
Général de l'A. O. F., sont venues pratiquer
un véritable braconnage.
gaie
A. I.Opèrft
-0-0--
Un grand film colonial
Sou le haut patronage et on présence de M. le
Président de la République et sous le haut
patronage de la Société dd Géographie de
Franco, doit avoir lieu, le 0 mars, à 21 heures,
nu Théâtre de l'Opéra, un cala nu profit de
l'Association d'aide aux veuves dos militaires
de la fïramle guerrc, où sera donnée la première
vision du film : « La Croisière noire H.
« La Croisière noire » est un journal cinégra-
phiquo rapporté par la 20 mission Ilaardt-Au-
douin-Dubreuil, de son exploration à travers tout
le continent noir de la Méditerranée i) Madagas-
(,11\', par le Sahara, le Niger, le Tchad, la Fo-
rêt Rquatoriale, le Congo, le Nil, les Grands
Lacs Africains, le Tanganyika, le Mozambique.
(;,¡, lilm sera accompagné par l'orchestre et
les choeurs de l'Opéra, qui, on certains pnssa-
ges, interpréteront une musique composée
d'après les thèmes indigènes notés sur place par
M. J.c'-nn Poirier, autour du film.
TAUX DE LA PIASTRE
0
A 3-t tlnle dn 10 février, le taux officiel de le%
piastre était A Saigon de 15 fr. 40.
Le nsswti MeiptsB
Qui donc a inventé, il y a quel-
pli que s mois, l'ohligation d'un palle-
̃ port pour pouvoir aller au Maroc.
A Casablanca, à Rabat, à Marrakech, on
récrimine contre cet impedimentum opposé
à tout le monde, aux Français comme aux
étrangers et même - n est-ce Point un com-
ble -- aux colons déjà établis au Maroc.
Certains de ces derniers ont eu grand peine
à pouvoir regagner leur domaine à Vépoque
où d'impérieux travaux les y réclamaient.
Si c'est en France que cette idée saugrenue
a pris corps, elle doit avoir été couvée dans
un de ces nids de bureaucrates (Ton Von pré-
tend régir des pays dont on ne connaît rien
et des hommes dont on ignore tout.
Ne serait-ce point dans la prefentton de
rendre l'accès du Maroc plus difficile à une
douzaine d'indésirables que l'on a imaginé
cette brimade généraleî Te s dit s indésirables
ont dÛ s'offrir une séance de fou rire aux
JUtOIS des ingénieux gardiens de la sécurité,
de l'ordre, de tous les grands principes que
vous voudrez, qui n ont trouvé que cette bar-
rière pour les arrêter.
A"ont ils point les compagnies maritimes
étrangères pour les débarquer dans la sen-
tine internationale de Tanger, ou mime toute
la flotille des barques espagnoles voire ita-
liennes pour les conduire en quelque point
encore moins surveillé du littoral rifain ?
lit's indésirables se rient d'une porte fer-
mée et passent Par la fenêtre, taI/dis que les
gens de bonne compagnie qui ne pratiquent
point ces acrobaties de cambrioleur, sont
marris et souvent fort vênés de se heurter .une porte close.
Te Premier résultat dt- cette innovation a
été de contrarier sensiblement et presque de
tarir le courant qui, de plus en plus, ame-
nait vers les tiédeurs caressantes de l'hiver
marocain, des touristes de tous les pays. Les
hôtels sont vides, les autocars et automobiles
dorment dans les garages, les artisans indi-
gènes gardent leurs bibelots que personne ne
vient plus admirer ni acheter alors que, les
hivers précédents, des amateurs Français,
Anglais, Américains, Hollandais, Scandina-
ves se les disputaient.
Vexpansion colonisatrice, de son côté,
pour qui le tourisme est le meilleur facteur
de recrutement, en est fort ralentie, au mo-
ment où elle aurait dû et pu Prendre un nou-
vel essor.
Inutile de dire que toute l activité com-
merciale du pays est lésée par la disparition
on la raréfaction d'une clientèle coutumière
qui, disposant de son tem ps et de son argent,
évite un itipiéraire, oii elle rencontre des en-
traves ennuyeuses pour se diriger vers des
contrées plus accueillantes.
Ceux qui ont un but précis comme les in-
désirables, s'ils ne veulent pas employer les
moyens de fraude dont nous avons Parlé, se
soumettent Il la formalité du passeport et
ceux-là l'obtiennent sans aucune difficulté
parce qu'ils servent faire demander ce papier
par des répondants auxquels notre adminis-
tration ne sait rien refuser. Nous mettons,
fil fait, par exemple, que pas un moscou-
taire un moscoutaire de J/oscou, de Lon-
dres, de Rome ou de Madrid, s'entend, car
les moscoutaires de Paris, n'ont pas de con-
suls ou d'ambassadeurs tutélaircs - n'a ja-
mais été embarrassé et ne le sera jamais par
Vobligation de se procurer un passeport pour
le Maroc.
Ta gène est réservée aux touristes, aux
commerçants, aux cololH, à tous ceux qui
contribuent à la prospérité du pays.
Il faut supprimer bien vite cette mesure
paPerassière et s'en remettre à la' police du
soin de surveiller les voyageurs. Celle de Ca-
sablanca est loin d'être inférieure à celles de
Marseille ou de Bordeaux.
Erpest Haado.,
Sénateur de la Marne,
Vice-président de la Commission
des Douanes
ale-
On recherche, enfin !
nos bois coloniaux
0
Et cette fort agréable nouvelle n'est pas
un canard. Il s'acit d'une demande du
port du Havre qui desire *
10 5 ou 600 plateaux d'iroko de 12 à 15
centimètres d'épaisseur sur 70 centimètres
de largeur et de 1 m. 50 à 2 mètres de lon-
gueur;
20 350 poutres d'aeobé assez longues et
assez grosses. Le tout pour des constructions
navales.
Aucune société forestière n'a encore ré-
pondu à cette demande.
La Côte d'Ivoire doit pouvoir fournir
Vtroko, et Yasobé peut l'être par le Galion
et le Cameroun où il peut être chargé di-
rectement sur les bateaux remontant les ri-
vières. L'asobé est un bois plus lourd que
Viroko et, par conséquent, non flottable.
Son embarquement à la Côte-d'Ivoire est
presque impossible.
Espérons que nos producteurs français ré-
pondront aux demandes du Havre
ARRIVEE
DE M. LE GOUVERNEUR GENERAL
OLIVIER
0
M. Marcel Olivier, Gouverneur Général
de Madagascar, arrivera demain à Mar-
seille.
! AU SENAT
DANS LES COMMISSIONS
Commission des Affaires étrangères
La Commission Bénatoriulc des Affaires
étrangères a entendu, hier, un compta
rendu de l'entretien que son Bureau a en
récemment avec le président du Conseil.
La Commission avait demandé au chef
du Gouvernement quelques Ipr('cision entre
autres sur le Maroc et la Syrie.
Sur chacune de ces questions, M. IkiUllt)
a fourni à la délégation des explications
qu'il s'est réserve, a ailleurs, de présenter
et de compléter devant la Commission, dès
que les affaires en discussion devant la
Chambre le lui permettront.
QUESTIONS ECRITES
Le chemin de fer Tanger-Fez
I). UUtysen, si'-notcur, demande ù M. le minH-
tre ib's Affaires ètrawjèics en quel < tat se trouve
l'établissement du cheminet à quelle époque, il est |>o>sil»le 'l'exploitation de la ligue. (\>ue-4iun du jan-
vier IW>.)
Hèponst'. L'élut actuel d'établissement te
lu voie f< i ;vc de Tanger à l"ez, qui à yne lon-
gueur de :»!<• Kilomètres dont. I."> kilomètres en
fcone tange.ioise. '.Kj kilomètres i-n zone espa-
gnole, Ï03 kilomètre- en zone française est le
suivant
Infrastructure. L'inlrastrueture eM ache-
vée sur la totalité do la ligne dans les trois
zones : il reste à terminer certains travaux de
parachèvement, d'ailleurs très avancé-, dont
l'exécution ne retarde en rien la po de la
voie.
l\we de la voie. La pose de la voie est
c.vé' Ulee 11. toute la longueur de la section
tangeroiso. .1;' une quinzaine «le kilomètres
do la section espagnole, .111 Sud et au Nord
d'K! K.-ar. compris les voies do cette gare, sur
17."» kilomètres de la section française, depuis
Fl'z jusqu'il quelques kilomètres au Nord de
Souk el Arha du Ghorb,
Il reste ù exécuter une centaine, de kilomè-
tres de pose, dont une trentaine en zone fran-
çaise, le reste en zone espagnole.
Ls travaux sont ixnissés avec la plus grande
activité possible dans la partie Nord de la
zone française pour rejoindre '-a zone l'spa-
gnole. (.'-0 jfsultat obtenu, le. matériel dos deux
zones sera uns en commun pour intensilier
la pose en zone espagnole.
ItfUunontf- et alimentations en eau. Les
hfttimeiits et nlimenlntions en eau sont com-
mencés en zones tangéroise et espagnole ; ils
sont a peu près achevés en zone française.
On pourra commencer l'exploitation provi-
soire avunt oc Ici avoir terminés sur toute la
ligne.
Exploitation. - Sauf imprévu la continuité
du rail sera assurée entre 1-oz et Tn/igcr avant
ï!t lin de l'année et dès ce moment pourra eom-
S cnccr l'exploitation provisoire de l'ensemble
de la ligne, qui, dans le courant de 1927, son,
espère-t-on, ml,u en exploitation officielle.
Ont été ouverts déjà il l'exploitation lo t"
Juin 1.t:, le Ironçon l'etitJean-Moknôs, tur T>5 Id-
lomètres, le Il'f octobre tH'.!:' le tronçon Meknes-
l'ez, sur r»5 kilomètres, le -b juillet V.Y'ô le tron-
çon IVtitjonn-Souk EJ Djeaiaa prolongé lo
12 aoill suivant par le tronçon Souk El Djemaa-
Meelirn lwl Ksiri, comprenant, la traversée île
l'oued Sehou.
La longueui ain«.i exploitée do la voie fer-
rée de Tanger à Koz e-4 actuellement de t:,7
kilomètres soit sen.-ihl-ement la moitié Je ;a
longueur do la ligne entière.
A LA CHAMBRE
---o-cr---
PROJET DE LOI
Budget de l'Algérie
Lo ilouvcrn projet de loi tendu rit Ù. comploter la loi du
31 décembre I) autorisant la perception
d'es droits, produits et revenus applicables
au l'exer-
cice 19ï?G.
Ce texte est rendu nécessaire por le fait
que dVins la loi du 31 décembre 1925 il n'a.
piu» été fait état d'un certain nombre de dé-
cisions des délégations Unanciéres algérien-
nos - dont l'énumération suit - qui
n'avaient pas encore été homologuées au
moment où le voto de la toi est intervenu :
1° Augmentation du taux des abatte-
ments à la base en ce qui concerne la
cédule des bénédices industriels et commer-
ciaux ;
2° Majoration du droit cte timbre afférent
aux caries d'identité des étrangers ;
3° Augmentation du taux du droit de tim-
bre perçu au prolit du Trésor sur les per-
mis de chasao ;
4° Modification du régime fiscal relatif
aux ventes et nantissements des fonds de
commerce ;
fJG Droits d'épreuve des appareils mesu-
reurs de carburants liquides ;
0° Modification des taxes postales ee télé-
graphiques ;
7° Taxes applicables aux objets de corres-
pondance transportés par la voie de l'air.
Afin de ne pas priver le budget de l'Algé-
rie des nouvelles recettes à escompter diu
fait de l'application des décisions dont il
s'agit, il convient de compléter, à cet effet',
les états A et C annexés à la loi susvisée
au 31 décembre 1925.
QUESTIONS ECRITES
Indemnité aux chefs de famille
envoyés au Maroc
St. ftou/t'ille, député, demande 5" St. le mima-
Ire de. la Gucvrn que-le est la réglementation
qui accorde l'indemnité d'absence, temporaire,
au taux de chef do famille, a un sou.s-oflicier
marié, venu au Maroc accompagné de sa fnm-
me, et ipii n'accorde que l'indemnité, au taux
de célibataire, a un autre smis-ofticier de même
grade, venu également au Maroc, niais dont la
femme est restée on France pour raisons de
santé, ajoute qui» ces sous-oflieïors du régiment
d'infanterie coloniale du Maroc, du înème grade,
mariés tous deux, semblent avoir droit aux
mémos prestations. (Question du l) janvier
1920.)
Réponse. L'attribution de l'indemnité d'ah.
sence temporaire est réglementée par l'instruc-
tion du 21 février 11)24. Dans les eas visés par
l'honorable drtputé, il a éto fait une exorte
tit, l'instruction mi-
nistérielle lIs,'i/'(',
La terre est en croissance
---0.0--
Telle semble devoir être la conclusion des
théories de Wegener et de M. R. Mantovani,
qui en 1878 à l'Ile de la Réunion nota, dans
le lit de la rivière de Saint-Denis, la possi-
bilité d'emboîter absolument l'une dans l'au-
tre les berges opposées, comme les mâchoi-
res d'un piège K loups. Il étudia bien vite
les rivages de tous les océans du globe et
nota toujours la même caractéristique :
les terres adjacentes peuvent toujours, si
on les rapproche sur une carte, s'encastrer
exactement les unes dans les autres. Il s'en
ouvrit, en 1884, à Camille Flammarion qui
l'encouragea, et, en 1889, dans une communi-
cation très précise à la Société des sciences
et arts de la Réunion. Enfin, en 1924, dans
un bref article, le géologue R. Uourcard,
professeur à la Sorbonne, confirmait la prio-
rité de la théorie de Mantovani sur celle de
Wegener, qui établissait à l'origine du mon-
de un continent unique qui s'ouvrit comme
ui éventail.
Mais la particularité de la première, sur
laquelle on n'a jamais insisté, réside en ceci:
M. Mantovani signale que, si les côtes des
Amériques et de l'Asie peuvent se rabattre
sur celles de l'Afrique, il en est de même, à
l'opposite. de celles des Amériques et de
l'Asie.
Des lors, il émet l'hypolù-se. à l'origine
des mers et des continents, d'une terre plus
petite que la terre actuelle, qui aurait éclaté
sous la pression de la masse gazeuse inté-
rieure et se serait ouverte, en quelque sorte,
comme une Heur dont le pôle nord serait le
pédoncule.
Tous les développements de la théorie de
M. Mantovani sont logiques dans leur ingé-
niosité. Il les a illustrés par l'expérience, au
moyen d'une sphère dilatable revêtue d'un
enduit. Et ils aboutissent à cette curieuse con-
clusion (lui expliquerait bien des séismes,
qur; la terre est un astre en pleine croissance
et qu'il en est peut-être de même des mon-
des qui évoluent autour de nous.
8..
Hauts londs à éclipses
Ou Se souvient qu'au début du mois
d'uuùl, le lieutenant de vaisseau Cornet,
commandant lo transport de l'Elut tviret,
remarqua, sur la roule du cap Ortegal, ti
lloobofort, une grande vague dans la di-
rection Nord, h 100 milles de la côte. Des
tfondngctf, effectués de T> h. à Il Il. sur
cinquante milles, révélèrent des hauts
fonds sur des points où aurait dû se trou-
ver une cuvctle de 1.000 à 5.000 mètres. Un
liaut-plateau sous-marin recouvert de vase
et de sable avait donc surgi.
Le docteur tlhurcol, sur le Pourquoi-
Pas ?, partit pour contrôler ces observa-
tions cl déclara que le lieutenant ('.omet
axait du faire oneur cl que le haut-pla-
teau n'existait pas.
(Je, le paquebot. La lioui doit nais, ayant
20
à Vigu, et faisan! f'ut.; sur bordeaux,
vient d'emprunter depuis le cap Ortegal,
le trajet suivi précédemment pur le Loi-
ret.
Mn cours de traversée, le temps étant
bouché, lo lieutenant observateur De Vn.
ion, effectua un sondage ti la même lati-
tude que le lieutenant ("orne!, mais légè-
rement veVs ITlst. Il constata que les fonds
marqués sur la carte 130, lis et 107 nie-
lles ne. cotaient, plus que SI, 7't et »r» in«''-
!tvs, tandis que, là où !n carte donnait ILÎ
mètres, la sonde de K'M mètres no touchait
pas le fond.
Des soudages fuient ol'feetuép durani
quatre hpures, le :a janvier, à 80 milles de
la Coubre, ave.» des sondeurs ThompRon,
dont tous les tubes furent nettement déco-
lorés. On pourrait supposer que le pla-
teau découvert par le lieutenant Cornet a
existé, mais qu'il a disparu.
Les diverses observations du La Bour-
donnais révêlèrent, que le fond de l'Océan
présente en ce point, un aspect tourmenté
fait de monticules et de creux anormaux.
Les fonds sont de même nature que ceux
relevés précédemment : vase et sable lin.
D'aucun trouveront sans doute que ces
fonds à éclipses ne disent rien qui vaille,
que nous dansons sur un volcan. Vielle
occasion pour inventer un nouveau défai-
tisme : le défaitisme tellurien.
La main-d'œuvre indigène
-o-()--
C'est chez nos voisins et amis de Belgi-
que que nous trouvons une des solutions,
peut-être la meilleure, du problème si an-
goissant de la. main-d'œuvre indigène en
terre africaine.
M. E. de Wildeman, membre de l'Institut
colonial international, qui fut il y a bien-
tôt six lustres, un - des premiers collabora-
teurs des Annales Coloniales, a démontré au
Congrès Colonial de Belgique que le moyen
de stabiliser la famille indigène et de con-
tribuer au développement de la population,
consiste à s'orienter vers la culture indigène
faite par et pour le noir.
L'orateur a émis le vn,ii de voir les in-
dustriels déjà établis au Congo et le Cou-
vernement s'aider mutuellement pour favo-
riser la prospérité de l'indigène.
C'est à cela que nous devons tendre dans
nos colonies africainc, et le jour où les
agonis de l'administration seront convain-
cus que le noir est le véritable colon, l'œu-
vre colonisatrice de la France atteindra son
apogée.
C'est à l'Ecole Coloniale de leg en con-
vaincre.
ERRATUM
Dans l'interview do \f. Charles lielonclt», pu-
bliée dans notre numéro de mardi, une erreur
typographique s'est glissée. Au lieu de 7 à 8
millions de francs pour lo produit de nos forêts
coloniales, il faut lire 70 à NO millions de francs.
La nu m wlw li Togo
0-0
Des son retour au territoire du Togo, M.
Bonneeanère a adressé aux commandants de
eereles et aux chefs de service une circulaire
leur exposant les quelques réformes qui,
dans l'ordre social doivent permettre d'at-
teindre pour la mise en valeur du territoire
le but qu'il s'est fixé depuis janvier 19^2.
C Création de mutuelles européennes et
indigènes et de coopératives annexées à ces
mutuelles ;
2" Organisation d'une eaisse de prêts
aux agents indigènes pour la construction
rie maisons et aux syndicats agricoles pour
l'achat d'outillage agricole;
3" Extension des mutuelles <;t'olaircs et
des internats;
4" Renforcement du personnel médical,
intensification de l'œuvre d'assistance mé-
dicale indigène. Huit médecins (Int actlh"-
lement au Togo : chacun d'eux sera pourvu
d'une automobile sanitaire et ils seront bien
approvisionnés de médicaments et objets de
pansement ;
5" Assèchement de la région maréca-
geuse située au confluent du Saô et du lac
Togo;
6° Organisation hygiénique moderne de
certains villages ;
7" Forage, de puits grâce au matériel ap-
porté de France; construction de citernes;
8" Adduction et purification de l'eau à
Lomé; (tude d'adduction d'eau potable à
Anécho l'a limé et Atakpamé.
Pendant son séjour en France, M. Bon-
ncearrère a traité avec une Société jM>ur
1 installation et lYxploit.ition d'une, centrale
électrique à Lomé. 11 a acheté un matériel
de sondage pour forage (le puits et com-
mandé le matériel nécessaire pour l'organi-
sation d'un service automobile et pour la
pose de ponts métalliques. Pendant ce
temps était poursuivie au Togo la construc-
tion des routes automobiles de Daye, de
l'Akpoq,;o et du pays Cabrais. Dès le début
de l'année prochaine commenceront les étu-
des et la construction du chemin de fer
d'l\ghonoll à Anié.
Ainsi se trouvera parfaitement assurée
l'évacuation des produits d'exportation de-
puis le lieu d'origine jusqu'au port d'embar-
quement inclus.
l'oiir le travail du sol l'utilisation de deux
tracteurs agricoles et d'un outillage perfec-
tionné, l'expérience de champs té-moins et
remploi varié (les engrais ('him.Íqu('s doi-
vent augmenter la production Aans d'im-
portantes proportions.
Alin de hâter l'améliorat!» n de !.i qualité
du coton, un procédé nouve;ri va être em-
ployé : des trieurs de grair.e-î d'un modèle
spécial vont être mis en Service dès la pro-
chaine récolte. Une sélection mécanique des
semences sera faite permettant d'obtenir,
dès la première culture, une uniformisation
suffisante du type commercial du coton
Cette sélection sera ensuite complétée dan?»
les champs par l'arrachage, pendant trois
ou quatre années c<>nsé. nt ives, des types
dissidents provenant dt" graines hvhridées.
Ce travail sera contrôlé par des moniteurs
agricoles. La sélection mécanique des grai-
nes de coton est une innovation sur la Côte
d'Afrique dont il y a lieu d'attendre les plus
heureux effets. -
Une huilerie expérimentale dotée des ap-
pareils les plus perfectionnés ; égréneuse,
euiseurs à fruits, pressoir, eoneasseiir amé-
liorera la qualité de Vhuile de palme.
La culture et la préparation du café seront
perfectionnées.
Onze égréneuses pour k Kapok auxquelles
sont adjointes des propos pour halles de
30 et de 50 kilos fa< ilit'"vont l'exploitation
de ce produit à fil.re très nerveuse.
Cet outillage sera réparti -air le Territoire
et mis gratuitement à la disposition des syn-
dicats agricoles. Après l'expérience qui en
sera faite, des appareils nouveaux seront
commandés selon les hes.in.. et prêtés .Ir
leur demande aux agriculteurs grâce à la
caisse de prêts et avances.
Nos protégés ajoute le c-mmissaire de la
République, sont généralement doués d'un
certain esprit d'initiative ; très industrieux,
ils n'hésitent pas à imiter lis européens et à
adopter leurs procédés de travail. Il y a donc
lieu d'avoir la plus grande, confiance dans le
développement du travail mécanique. Dès
maintenant, on peut en avoir une idée en ob-
servant le nombre important do petits appa-
reils déjà utilisés par la population, notam-
ment pour moudre le niais destiné à la con-
sommation.
L'emploi des privé-dé s mécaniques de tra-
vail constitue, lo seul mou n d'avenir p. ur
économiser la main-d'ieuv 1 e et augmenter,
dans de fottes proportions, la capacité de
production de nos possessions africaines.
Je demanderai par ailleurs ,m\ Comman-
dants de (Yrcle, écrit M. bontieoarrèrc, de
poursuivre sans relâche !»̃ relxïisement entre
pris depuis deux ans de façon à propager K^
essences susceptibles dYxp.uration ou d'utili-
sation sur place pour la menuiserie t le
chauffage.
La question de. l'élevage - 11 fui a continué
à me préoccuper et de nouveaux reproduc-
tours vont être amenés de lYxtérieur. C'est
à force de ténacité ri de -acr'fioes d'argent
..--..-.-.. - - - - _- - - ---:.. --':'---'-:--- - - - - - - - - - - - - ---:-._---..;..-.-------------- -----_8
Les Annales Coloniales
es j es {) "nIa à
JOURNAL QUOTIDIEN
un AimCLKS ruauti PAR "LIS ANNAUS GOUNUALES" sont LA psopwM
EXCLUHVK ou JOUMIAL
tAn 1 fil.' "p e,1 1.-.¡.,..I,,"A,.IaPtMldll
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAULT
RéUdiN et AianiiiraUM : 34. Rua du Mont-Thabor. PARIS-1" Téléphone ; LOUVRE 19-17
Un an U moi* 3 mois
âiOHWEWEWTS L France et Colonies. 80 » 48 e 28 n
u £ XS { Etranger 120 » 65 n 38 n
On l'tbouM dut t- les Banaai de poite et ebei Im prindptus librtirM
La population de la Chine
La presse anglaise a publié récemment les
résultats du dernier lecensemeut de la Chine.
Sur un espace d'environ quatre millions de kilo-
mètres curés, la République chinoise - si on
laisse de côté les provinces extérieures -
compte un peu plus de 400 millions d'habi-
tants. Les chiffres donnés sont respectivement
de 440 et de 427.000.000 ; mais les géogra-
phes qui ont parcouru le pays, les estiment trop
forts et proposent de les ramener à 410 mil-
lions. CTest à peu près le quart de la popula-
tion du globe et un peu plus que celle de l' Eu-
rope. Il convient d'avoir ces chiffres présents
à l'esprit quand on parle de la Oiine et des
problèmes chinois.
Le recensement qui nous occupe marque un
accroissement de population énorme et à peine
croyable sur celui de 1910 qui donnait seule-
ment 331 millions. L' augmentation serait donc
en moins de quinze ans, de 80 millions. Il est
vrai que de 1885 à 1910 on constate une dimi-
nution fort importante : la population serait, en
l'espace de ces 25 ans, tombée de 377 millions
à 331. Ces quelques données nous montrent,
quoique imparfaitement, les variations brusques
et considérables auxquelles est soumis le peu-
plement de la Chine.
La densité moyenne - bien qu'élevée, puis-
qu'elle (lépasse 100 habitants au kilomètre
carré -- nous donne une idée insuffisante de la
répartition des hommes sur cet immense terri-
toire. Alors que les régions de rintéricur. OCCl-
pées par des montagnes ou des hauts plateaux,
sont - -. à l' exception du Sen-Tchouan, peu
peuplées, celles de la côte, les vallées moyen-
nes et surtout inférieures, sont de véritables
fourmilières humaines. Les voyageurs ont tous
décrit le grouillement dont leurs yeux ont con-
servé l'image très vive de la basse vallée du
Yang-Tseu ou du Si-Kiomg. Eifectivement,
on y constate des densités de 533, 624, 875,
chiffre qui n'est atteint dans aucun autre pays
du monde, et cela dans des régions où n'existe
presque pas de grande industrie. C'est le cas
du Kiang-Sou, situé entre le Chàntoung et le
Yang-Tseu. où l'on compte 875 habitants au
kilomètre carcé.
Dana cet agglomérations invraisemblables,
le» eondfaHpft» * de la vie 1GIIt. beaucoup plus
précaires que dans nos régions industrielles ; je
ne parle Pts des cataclysmes que sont les inon-
CIarionsdu. Fleuve Jaune, faisant à chaque fois
des millions de victimes î je n'envisage que lee
phénomènes plus communs de la sécheresse
dont les effets sont néanmoins redoutables. Car
-. -.
en ces pays, 1 existence des hommes étant liée
aux vicissitudes cle l' agriculture, il suffit de
quelques mauvaises récoltes pour que la famine
avec le cortège de maladies épidémiques qui
.,,' l'accompagnent obligatoirement, exerce dans
ces foules-des ravages dont on n'a, en Europe,
qu'une. idæ assez lointaine.
Mais les inondations, les famines, les épidé-
mies, malgré que leurs victimes se comptent,
certaines années, par millions, ne suffisent pas
à arrêter l' accroissement de cette population
trop prolifique. Aussi le problème de la surpo-
pulation a-t-il, depuis que les Européens sont
en rapports suivis avec la Chine, inquiété nom-
-- bre d'entre eux.
Certains se sont félicités de l'établissement
de la grande industrie qui commence dans cer-
taines régions à utiliser les immenses ressources
de ce pays, parce qu'ils y ont vu un moyen de
donner à ces populations, qui en manquaient,
des nouveaux moyens d'existence moins pré-
caires que ceux qu'elles tiraient de l'agricul-
ture. Et pendant quelque temps, l'on a béni ces
heureuses innovations. Seulement, d'autres mo-
tifs d'inquiétude n'ont pas tardé à apparaître.
La création d'un prolétariat nombreux, turbu-
lent, devenant chaque jour plus exigeant, a
donné d'autres causes de soucis en même temps
que le développement des usines créait aux In-
dustries européennes une concurrence qui peut,
à la longue, devenir dangereuse.
L'industrialisation de certaines parties 4e la
Chine ne fournit d'ailleurs pas une solution
au problème qui nous occupe. Il faudra encore
de longues années pour que les usines absorbent
la main-d"œuvre inoccupée. C'est pourquoi
l'émigration est et restera longtemps le seul
remède à la surpopulation.
Chèque année, en effet, les Chinois se ré-
pandent par centaines de milliers dans les pays
Voisins et mâme éloignés de leur patrie. Ils vont
dans les provinces extérieures, en Mongolie, au
Tibet* en Mandchourie ; ils gagnent la Sibérie,
la Corée et même le Japon. Ce sont les Chinois
du Nord qui alimentent cette émigration-là ;
ceux du Sud, c'est-à-dire de la légion de Can-
ton Pou-Kieng, et Kouang-Tang se diri-
gent vm les différents points du littoral du
Pacifique ou de l'Océan Indien. Ils se déver-
sent sur l'Indochine et sur les Indes Néerlan-
----- daises. Ils - sont plus - de 200.000 en Cochin-
chme. Ils constituent plus du tiers de la popu-
lation de Cholon. A Pnom-Penh, à Haïphong,
ils forment aussi de grosses anlamération.,.
Au Sam, ils atteignent peut-être un million.
Rien qu'à Bangkok, on en compte 200.000
Dans les Etats malais fédérés, ils dépassent
400.000, et dans les Etablissements du Dé-
troit, ils étaient 425.000 il y a dix ans. Singa-
pour est une vraie colonie chinoise.
Mais ce sont surtout les Indes Néerlandaises
qui les attirent, et particulièrement Java. On
les trouve aussi dans l'Inde, à Madagascar, à
l'lie de La Réunion, à Maurice, sur la Cate
orientale de l'Afrique et en Afrique Australe
où ils travaillent aux mines d'or.
L'Australie, le Canada, les EJats-Unis, les
Philippines, les iles Harton, ont aussi leur
contingent d'émigrants chinois.
Partout, ils font une concurrence dangereuse
au travailleur indigène. On connaît leur sobriété
presque légendaire. Mais l'aptitude qu'ils pos-
sèdent pour tous les métiers n'est pas moins
remarquable. Ils savent s'adapter aux besoins
des pays où ils émigrent et choisissent la pro-
fession qui leur présente les meilleures chan-
ces de succès. Suivant le lieu où ils débarquent,
ils sont indifféremment coolies, agriculteurs,
artisans, colporteurs, commerçants, gérants des
coopératives et des plantations, tenanciers de
Monts de Piété. employés de btaeaux. Ils s'in-
filtrent partout. A Java, il n' est pas un village
qui ne compte une boutique chinoise où se ven-
dent tous les objets américains ou européens :
vins, bière, biscuits anglais, pétrole. On pour-
rait faire la même observation au sujet de cer-
taines colonies françaises de t Océan Indien cù
nous avons vu presque tout le commerce de
détail entre les mains des Chinois.
Les Chinois sont donc des concurrents extrê-
mement dangereux. Aussi plusieurs Etats onl-
ils pris des mesures pour se mettre à l'abri des
dangers que leur fait courir cette forme du péril
jaune. Les pays anglo-saxons - Dominions
anglais et Etats-Unis - se sont particulière-
ment montrés sévères. Dès 1902, les Améri-
cains leur fermaient pratiquement l'accès det
Philippines récemment conquises, et aussi celui
du territoire national lui-même. Le Canada a
suivi cet exemple : un édit frappe chaque arri-
vant d'une taxe de 500 dollars par tête. En
1915-16, vingt émigrants seulement ont pu
l' acquitter. Le Commonwealth australien a suivi
le même exemple.
Ainsi les Chinois, comme les Japonais, sont
refoulés des pays où ils pourraient trouver un
libre emploi à leur activité. Les régi ons de
l'Asie comme la Mandchourie ou la Sibérie,
où vit une population encore fort clairsemée,
leur restent à peu près seules ouvertes. Seule-
ment, ce n'est pas une solution. Car ce sont
les provinces du Sud qui fournissent les plus
fOltI contingents à l'émigration, et les Chinois
de Canton ne sont guère tentés d'aller chercher
fortune dans les pays septentrionaux. Ces cons-
tatations font que certains se demandent si la
Chine, mieux cultivée, ne pourrait pas nourrir
un plus grand nombre d'habitants. On envisage
déjà les nombreux travaux à faire et destinés
soit à rendre fertiles au moyen de l'irrigation
des territoires qui ne produisent rien, soit à pro-
téger contre les inondations désastreuses et les
caprices de certains fleuves, les plaines culti-
vées et propres. On recommande la planta-
tion de forêts et la construction de voies de
communications. Celles-ci permettraient de dé-
congestionner les régions trop peuplées.
Il n' est pas possible de contester les heureux
effets de pareils travaux. Mais ils ne sont mal-
heureusement pas sur le point d'être réalisés.
C'est une oeuvre de longue haleine dont 1" exé-
cution implique un certain nombre de conditions
économiques et politiques qui sont encore loin-
taines. Aussi le problème que pose l'accroisse-
ment presque ininterrompu de la population chi-
noise reste-t-il et il en sera probablement
ainsi pendant encore plusieurs années - une
des questions les plus graves de l'Extrême-
Orient.
Henry Fontanier.
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Affaires étran-
gères, membre de la Commission
des Colofttn.
Psar la prottcliM des baleiaes
Le Comité de Protection de la Faune Colo-
niale s' est réuni aujourd'hui au Muséum, sous
la présidence de notre ami et collaborateur, M.
Pierre Valude, député du Cher.
Le Comité s'est occupé particulièrement des
mesures de restriction qu'il conviendrait de
prendre pour protéger les baleines contre les
hécatombes qui se sont produites au cours de
la - campagne dernière dans le - golfe de Bénin,
où des Sociétés non autorisées, et par consé-
quent échappant au contrôle du Gouvernement
Général de l'A. O. F., sont venues pratiquer
un véritable braconnage.
gaie
A. I.Opèrft
-0-0--
Un grand film colonial
Sou le haut patronage et on présence de M. le
Président de la République et sous le haut
patronage de la Société dd Géographie de
Franco, doit avoir lieu, le 0 mars, à 21 heures,
nu Théâtre de l'Opéra, un cala nu profit de
l'Association d'aide aux veuves dos militaires
de la fïramle guerrc, où sera donnée la première
vision du film : « La Croisière noire H.
« La Croisière noire » est un journal cinégra-
phiquo rapporté par la 20 mission Ilaardt-Au-
douin-Dubreuil, de son exploration à travers tout
le continent noir de la Méditerranée i) Madagas-
(,11\', par le Sahara, le Niger, le Tchad, la Fo-
rêt Rquatoriale, le Congo, le Nil, les Grands
Lacs Africains, le Tanganyika, le Mozambique.
(;,¡, lilm sera accompagné par l'orchestre et
les choeurs de l'Opéra, qui, on certains pnssa-
ges, interpréteront une musique composée
d'après les thèmes indigènes notés sur place par
M. J.c'-nn Poirier, autour du film.
TAUX DE LA PIASTRE
0
A 3-t tlnle dn 10 février, le taux officiel de le%
piastre était A Saigon de 15 fr. 40.
Le nsswti MeiptsB
Qui donc a inventé, il y a quel-
pli que s mois, l'ohligation d'un palle-
̃ port pour pouvoir aller au Maroc.
A Casablanca, à Rabat, à Marrakech, on
récrimine contre cet impedimentum opposé
à tout le monde, aux Français comme aux
étrangers et même - n est-ce Point un com-
ble -- aux colons déjà établis au Maroc.
Certains de ces derniers ont eu grand peine
à pouvoir regagner leur domaine à Vépoque
où d'impérieux travaux les y réclamaient.
Si c'est en France que cette idée saugrenue
a pris corps, elle doit avoir été couvée dans
un de ces nids de bureaucrates (Ton Von pré-
tend régir des pays dont on ne connaît rien
et des hommes dont on ignore tout.
Ne serait-ce point dans la prefentton de
rendre l'accès du Maroc plus difficile à une
douzaine d'indésirables que l'on a imaginé
cette brimade généraleî Te s dit s indésirables
ont dÛ s'offrir une séance de fou rire aux
JUtOIS des ingénieux gardiens de la sécurité,
de l'ordre, de tous les grands principes que
vous voudrez, qui n ont trouvé que cette bar-
rière pour les arrêter.
A"ont ils point les compagnies maritimes
étrangères pour les débarquer dans la sen-
tine internationale de Tanger, ou mime toute
la flotille des barques espagnoles voire ita-
liennes pour les conduire en quelque point
encore moins surveillé du littoral rifain ?
lit's indésirables se rient d'une porte fer-
mée et passent Par la fenêtre, taI/dis que les
gens de bonne compagnie qui ne pratiquent
point ces acrobaties de cambrioleur, sont
marris et souvent fort vênés de se heurter .
Te Premier résultat dt- cette innovation a
été de contrarier sensiblement et presque de
tarir le courant qui, de plus en plus, ame-
nait vers les tiédeurs caressantes de l'hiver
marocain, des touristes de tous les pays. Les
hôtels sont vides, les autocars et automobiles
dorment dans les garages, les artisans indi-
gènes gardent leurs bibelots que personne ne
vient plus admirer ni acheter alors que, les
hivers précédents, des amateurs Français,
Anglais, Américains, Hollandais, Scandina-
ves se les disputaient.
Vexpansion colonisatrice, de son côté,
pour qui le tourisme est le meilleur facteur
de recrutement, en est fort ralentie, au mo-
ment où elle aurait dû et pu Prendre un nou-
vel essor.
Inutile de dire que toute l activité com-
merciale du pays est lésée par la disparition
on la raréfaction d'une clientèle coutumière
qui, disposant de son tem ps et de son argent,
évite un itipiéraire, oii elle rencontre des en-
traves ennuyeuses pour se diriger vers des
contrées plus accueillantes.
Ceux qui ont un but précis comme les in-
désirables, s'ils ne veulent pas employer les
moyens de fraude dont nous avons Parlé, se
soumettent Il la formalité du passeport et
ceux-là l'obtiennent sans aucune difficulté
parce qu'ils servent faire demander ce papier
par des répondants auxquels notre adminis-
tration ne sait rien refuser. Nous mettons,
fil fait, par exemple, que pas un moscou-
taire un moscoutaire de J/oscou, de Lon-
dres, de Rome ou de Madrid, s'entend, car
les moscoutaires de Paris, n'ont pas de con-
suls ou d'ambassadeurs tutélaircs - n'a ja-
mais été embarrassé et ne le sera jamais par
Vobligation de se procurer un passeport pour
le Maroc.
Ta gène est réservée aux touristes, aux
commerçants, aux cololH, à tous ceux qui
contribuent à la prospérité du pays.
Il faut supprimer bien vite cette mesure
paPerassière et s'en remettre à la' police du
soin de surveiller les voyageurs. Celle de Ca-
sablanca est loin d'être inférieure à celles de
Marseille ou de Bordeaux.
Erpest Haado.,
Sénateur de la Marne,
Vice-président de la Commission
des Douanes
ale-
On recherche, enfin !
nos bois coloniaux
0
Et cette fort agréable nouvelle n'est pas
un canard. Il s'acit d'une demande du
port du Havre qui desire *
10 5 ou 600 plateaux d'iroko de 12 à 15
centimètres d'épaisseur sur 70 centimètres
de largeur et de 1 m. 50 à 2 mètres de lon-
gueur;
20 350 poutres d'aeobé assez longues et
assez grosses. Le tout pour des constructions
navales.
Aucune société forestière n'a encore ré-
pondu à cette demande.
La Côte d'Ivoire doit pouvoir fournir
Vtroko, et Yasobé peut l'être par le Galion
et le Cameroun où il peut être chargé di-
rectement sur les bateaux remontant les ri-
vières. L'asobé est un bois plus lourd que
Viroko et, par conséquent, non flottable.
Son embarquement à la Côte-d'Ivoire est
presque impossible.
Espérons que nos producteurs français ré-
pondront aux demandes du Havre
ARRIVEE
DE M. LE GOUVERNEUR GENERAL
OLIVIER
0
M. Marcel Olivier, Gouverneur Général
de Madagascar, arrivera demain à Mar-
seille.
! AU SENAT
DANS LES COMMISSIONS
Commission des Affaires étrangères
La Commission Bénatoriulc des Affaires
étrangères a entendu, hier, un compta
rendu de l'entretien que son Bureau a en
récemment avec le président du Conseil.
La Commission avait demandé au chef
du Gouvernement quelques Ipr('cision entre
autres sur le Maroc et la Syrie.
Sur chacune de ces questions, M. IkiUllt)
a fourni à la délégation des explications
qu'il s'est réserve, a ailleurs, de présenter
et de compléter devant la Commission, dès
que les affaires en discussion devant la
Chambre le lui permettront.
QUESTIONS ECRITES
Le chemin de fer Tanger-Fez
I). UUtysen, si'-notcur, demande ù M. le minH-
tre ib's Affaires ètrawjèics en quel < tat se trouve
l'établissement du chemin
vier IW>.)
Hèponst'. L'élut actuel d'établissement te
lu voie f< i ;vc de Tanger à l"ez, qui à yne lon-
gueur de :»!<• Kilomètres dont. I."> kilomètres en
fcone tange.ioise. '.Kj kilomètres i-n zone espa-
gnole, Ï03 kilomètre- en zone française est le
suivant
Infrastructure. L'inlrastrueture eM ache-
vée sur la totalité do la ligne dans les trois
zones : il reste à terminer certains travaux de
parachèvement, d'ailleurs très avancé-, dont
l'exécution ne retarde en rien la po de la
voie.
l\we de la voie. La pose de la voie est
c.vé' Ulee 11. toute la longueur de la section
tangeroiso. .1;' une quinzaine «le kilomètres
do la section espagnole, .111 Sud et au Nord
d'K! K.-ar. compris les voies do cette gare, sur
17."» kilomètres de la section française, depuis
Fl'z jusqu'il quelques kilomètres au Nord de
Souk el Arha du Ghorb,
Il reste ù exécuter une centaine, de kilomè-
tres de pose, dont une trentaine en zone fran-
çaise, le reste en zone espagnole.
Ls travaux sont ixnissés avec la plus grande
activité possible dans la partie Nord de la
zone française pour rejoindre '-a zone l'spa-
gnole. (.'-0 jfsultat obtenu, le. matériel dos deux
zones sera uns en commun pour intensilier
la pose en zone espagnole.
ItfUunontf- et alimentations en eau. Les
hfttimeiits et nlimenlntions en eau sont com-
mencés en zones tangéroise et espagnole ; ils
sont a peu près achevés en zone française.
On pourra commencer l'exploitation provi-
soire avunt oc Ici avoir terminés sur toute la
ligne.
Exploitation. - Sauf imprévu la continuité
du rail sera assurée entre 1-oz et Tn/igcr avant
ï!t lin de l'année et dès ce moment pourra eom-
S cnccr l'exploitation provisoire de l'ensemble
de la ligne, qui, dans le courant de 1927, son,
espère-t-on, ml,u en exploitation officielle.
Ont été ouverts déjà il l'exploitation lo t"
Juin 1.t:, le Ironçon l'etitJean-Moknôs, tur T>5 Id-
lomètres, le Il'f octobre tH'.!:' le tronçon Meknes-
l'ez, sur r»5 kilomètres, le -b juillet V.Y'ô le tron-
çon IVtitjonn-Souk EJ Djeaiaa prolongé lo
12 aoill suivant par le tronçon Souk El Djemaa-
Meelirn lwl Ksiri, comprenant, la traversée île
l'oued Sehou.
La longueui ain«.i exploitée do la voie fer-
rée de Tanger à Koz e-4 actuellement de t:,7
kilomètres soit sen.-ihl-ement la moitié Je ;a
longueur do la ligne entière.
A LA CHAMBRE
---o-cr---
PROJET DE LOI
Budget de l'Algérie
Lo ilouvcrn
31 décembre I) autorisant la perception
d'es droits, produits et revenus applicables
au l'exer-
cice 19ï?G.
Ce texte est rendu nécessaire por le fait
que dVins la loi du 31 décembre 1925 il n'a.
piu» été fait état d'un certain nombre de dé-
cisions des délégations Unanciéres algérien-
nos - dont l'énumération suit - qui
n'avaient pas encore été homologuées au
moment où le voto de la toi est intervenu :
1° Augmentation du taux des abatte-
ments à la base en ce qui concerne la
cédule des bénédices industriels et commer-
ciaux ;
2° Majoration du droit cte timbre afférent
aux caries d'identité des étrangers ;
3° Augmentation du taux du droit de tim-
bre perçu au prolit du Trésor sur les per-
mis de chasao ;
4° Modification du régime fiscal relatif
aux ventes et nantissements des fonds de
commerce ;
fJG Droits d'épreuve des appareils mesu-
reurs de carburants liquides ;
0° Modification des taxes postales ee télé-
graphiques ;
7° Taxes applicables aux objets de corres-
pondance transportés par la voie de l'air.
Afin de ne pas priver le budget de l'Algé-
rie des nouvelles recettes à escompter diu
fait de l'application des décisions dont il
s'agit, il convient de compléter, à cet effet',
les états A et C annexés à la loi susvisée
au 31 décembre 1925.
QUESTIONS ECRITES
Indemnité aux chefs de famille
envoyés au Maroc
St. ftou/t'ille, député, demande 5" St. le mima-
Ire de. la Gucvrn que-le est la réglementation
qui accorde l'indemnité d'absence, temporaire,
au taux de chef do famille, a un sou.s-oflicier
marié, venu au Maroc accompagné de sa fnm-
me, et ipii n'accorde que l'indemnité, au taux
de célibataire, a un autre smis-ofticier de même
grade, venu également au Maroc, niais dont la
femme est restée on France pour raisons de
santé, ajoute qui» ces sous-oflieïors du régiment
d'infanterie coloniale du Maroc, du înème grade,
mariés tous deux, semblent avoir droit aux
mémos prestations. (Question du l) janvier
1920.)
Réponse. L'attribution de l'indemnité d'ah.
sence temporaire est réglementée par l'instruc-
tion du 21 février 11)24. Dans les eas visés par
l'honorable drtputé, il a éto fait une exorte
tit, l'instruction mi-
nistérielle lIs,'i/'(',
La terre est en croissance
---0.0--
Telle semble devoir être la conclusion des
théories de Wegener et de M. R. Mantovani,
qui en 1878 à l'Ile de la Réunion nota, dans
le lit de la rivière de Saint-Denis, la possi-
bilité d'emboîter absolument l'une dans l'au-
tre les berges opposées, comme les mâchoi-
res d'un piège K loups. Il étudia bien vite
les rivages de tous les océans du globe et
nota toujours la même caractéristique :
les terres adjacentes peuvent toujours, si
on les rapproche sur une carte, s'encastrer
exactement les unes dans les autres. Il s'en
ouvrit, en 1884, à Camille Flammarion qui
l'encouragea, et, en 1889, dans une communi-
cation très précise à la Société des sciences
et arts de la Réunion. Enfin, en 1924, dans
un bref article, le géologue R. Uourcard,
professeur à la Sorbonne, confirmait la prio-
rité de la théorie de Mantovani sur celle de
Wegener, qui établissait à l'origine du mon-
de un continent unique qui s'ouvrit comme
ui éventail.
Mais la particularité de la première, sur
laquelle on n'a jamais insisté, réside en ceci:
M. Mantovani signale que, si les côtes des
Amériques et de l'Asie peuvent se rabattre
sur celles de l'Afrique, il en est de même, à
l'opposite. de celles des Amériques et de
l'Asie.
Des lors, il émet l'hypolù-se. à l'origine
des mers et des continents, d'une terre plus
petite que la terre actuelle, qui aurait éclaté
sous la pression de la masse gazeuse inté-
rieure et se serait ouverte, en quelque sorte,
comme une Heur dont le pôle nord serait le
pédoncule.
Tous les développements de la théorie de
M. Mantovani sont logiques dans leur ingé-
niosité. Il les a illustrés par l'expérience, au
moyen d'une sphère dilatable revêtue d'un
enduit. Et ils aboutissent à cette curieuse con-
clusion (lui expliquerait bien des séismes,
qur; la terre est un astre en pleine croissance
et qu'il en est peut-être de même des mon-
des qui évoluent autour de nous.
8..
Hauts londs à éclipses
Ou Se souvient qu'au début du mois
d'uuùl, le lieutenant de vaisseau Cornet,
commandant lo transport de l'Elut tviret,
remarqua, sur la roule du cap Ortegal, ti
lloobofort, une grande vague dans la di-
rection Nord, h 100 milles de la côte. Des
tfondngctf, effectués de T> h. à Il Il. sur
cinquante milles, révélèrent des hauts
fonds sur des points où aurait dû se trou-
ver une cuvctle de 1.000 à 5.000 mètres. Un
liaut-plateau sous-marin recouvert de vase
et de sable avait donc surgi.
Le docteur tlhurcol, sur le Pourquoi-
Pas ?, partit pour contrôler ces observa-
tions cl déclara que le lieutenant ('.omet
axait du faire oneur cl que le haut-pla-
teau n'existait pas.
(Je, le paquebot. La lioui doit nais, ayant
20
à Vigu, et faisan! f'ut.; sur bordeaux,
vient d'emprunter depuis le cap Ortegal,
le trajet suivi précédemment pur le Loi-
ret.
Mn cours de traversée, le temps étant
bouché, lo lieutenant observateur De Vn.
ion, effectua un sondage ti la même lati-
tude que le lieutenant ("orne!, mais légè-
rement veVs ITlst. Il constata que les fonds
marqués sur la carte 130, lis et 107 nie-
lles ne. cotaient, plus que SI, 7't et »r» in«''-
!tvs, tandis que, là où !n carte donnait ILÎ
mètres, la sonde de K'M mètres no touchait
pas le fond.
Des soudages fuient ol'feetuép durani
quatre hpures, le :a janvier, à 80 milles de
la Coubre, ave.» des sondeurs ThompRon,
dont tous les tubes furent nettement déco-
lorés. On pourrait supposer que le pla-
teau découvert par le lieutenant Cornet a
existé, mais qu'il a disparu.
Les diverses observations du La Bour-
donnais révêlèrent, que le fond de l'Océan
présente en ce point, un aspect tourmenté
fait de monticules et de creux anormaux.
Les fonds sont de même nature que ceux
relevés précédemment : vase et sable lin.
D'aucun trouveront sans doute que ces
fonds à éclipses ne disent rien qui vaille,
que nous dansons sur un volcan. Vielle
occasion pour inventer un nouveau défai-
tisme : le défaitisme tellurien.
La main-d'œuvre indigène
-o-()--
C'est chez nos voisins et amis de Belgi-
que que nous trouvons une des solutions,
peut-être la meilleure, du problème si an-
goissant de la. main-d'œuvre indigène en
terre africaine.
M. E. de Wildeman, membre de l'Institut
colonial international, qui fut il y a bien-
tôt six lustres, un - des premiers collabora-
teurs des Annales Coloniales, a démontré au
Congrès Colonial de Belgique que le moyen
de stabiliser la famille indigène et de con-
tribuer au développement de la population,
consiste à s'orienter vers la culture indigène
faite par et pour le noir.
L'orateur a émis le vn,ii de voir les in-
dustriels déjà établis au Congo et le Cou-
vernement s'aider mutuellement pour favo-
riser la prospérité de l'indigène.
C'est à cela que nous devons tendre dans
nos colonies africainc, et le jour où les
agonis de l'administration seront convain-
cus que le noir est le véritable colon, l'œu-
vre colonisatrice de la France atteindra son
apogée.
C'est à l'Ecole Coloniale de leg en con-
vaincre.
ERRATUM
Dans l'interview do \f. Charles lielonclt», pu-
bliée dans notre numéro de mardi, une erreur
typographique s'est glissée. Au lieu de 7 à 8
millions de francs pour lo produit de nos forêts
coloniales, il faut lire 70 à NO millions de francs.
La nu m wlw li Togo
0-0
Des son retour au territoire du Togo, M.
Bonneeanère a adressé aux commandants de
eereles et aux chefs de service une circulaire
leur exposant les quelques réformes qui,
dans l'ordre social doivent permettre d'at-
teindre pour la mise en valeur du territoire
le but qu'il s'est fixé depuis janvier 19^2.
C Création de mutuelles européennes et
indigènes et de coopératives annexées à ces
mutuelles ;
2" Organisation d'une eaisse de prêts
aux agents indigènes pour la construction
rie maisons et aux syndicats agricoles pour
l'achat d'outillage agricole;
3" Extension des mutuelles <;t'olaircs et
des internats;
4" Renforcement du personnel médical,
intensification de l'œuvre d'assistance mé-
dicale indigène. Huit médecins (Int actlh"-
lement au Togo : chacun d'eux sera pourvu
d'une automobile sanitaire et ils seront bien
approvisionnés de médicaments et objets de
pansement ;
5" Assèchement de la région maréca-
geuse située au confluent du Saô et du lac
Togo;
6° Organisation hygiénique moderne de
certains villages ;
7" Forage, de puits grâce au matériel ap-
porté de France; construction de citernes;
8" Adduction et purification de l'eau à
Lomé; (tude d'adduction d'eau potable à
Anécho l'a limé et Atakpamé.
Pendant son séjour en France, M. Bon-
ncearrère a traité avec une Société jM>ur
1 installation et lYxploit.ition d'une, centrale
électrique à Lomé. 11 a acheté un matériel
de sondage pour forage (le puits et com-
mandé le matériel nécessaire pour l'organi-
sation d'un service automobile et pour la
pose de ponts métalliques. Pendant ce
temps était poursuivie au Togo la construc-
tion des routes automobiles de Daye, de
l'Akpoq,;o et du pays Cabrais. Dès le début
de l'année prochaine commenceront les étu-
des et la construction du chemin de fer
d'l\ghonoll à Anié.
Ainsi se trouvera parfaitement assurée
l'évacuation des produits d'exportation de-
puis le lieu d'origine jusqu'au port d'embar-
quement inclus.
l'oiir le travail du sol l'utilisation de deux
tracteurs agricoles et d'un outillage perfec-
tionné, l'expérience de champs té-moins et
remploi varié (les engrais ('him.Íqu('s doi-
vent augmenter la production Aans d'im-
portantes proportions.
Alin de hâter l'améliorat!» n de !.i qualité
du coton, un procédé nouve;ri va être em-
ployé : des trieurs de grair.e-î d'un modèle
spécial vont être mis en Service dès la pro-
chaine récolte. Une sélection mécanique des
semences sera faite permettant d'obtenir,
dès la première culture, une uniformisation
suffisante du type commercial du coton
Cette sélection sera ensuite complétée dan?»
les champs par l'arrachage, pendant trois
ou quatre années c<>nsé. nt ives, des types
dissidents provenant dt" graines hvhridées.
Ce travail sera contrôlé par des moniteurs
agricoles. La sélection mécanique des grai-
nes de coton est une innovation sur la Côte
d'Afrique dont il y a lieu d'attendre les plus
heureux effets. -
Une huilerie expérimentale dotée des ap-
pareils les plus perfectionnés ; égréneuse,
euiseurs à fruits, pressoir, eoneasseiir amé-
liorera la qualité de Vhuile de palme.
La culture et la préparation du café seront
perfectionnées.
Onze égréneuses pour k Kapok auxquelles
sont adjointes des propos pour halles de
30 et de 50 kilos fa< ilit'"vont l'exploitation
de ce produit à fil.re très nerveuse.
Cet outillage sera réparti -air le Territoire
et mis gratuitement à la disposition des syn-
dicats agricoles. Après l'expérience qui en
sera faite, des appareils nouveaux seront
commandés selon les hes.in.. et prêtés .Ir
leur demande aux agriculteurs grâce à la
caisse de prêts et avances.
Nos protégés ajoute le c-mmissaire de la
République, sont généralement doués d'un
certain esprit d'initiative ; très industrieux,
ils n'hésitent pas à imiter lis européens et à
adopter leurs procédés de travail. Il y a donc
lieu d'avoir la plus grande, confiance dans le
développement du travail mécanique. Dès
maintenant, on peut en avoir une idée en ob-
servant le nombre important do petits appa-
reils déjà utilisés par la population, notam-
ment pour moudre le niais destiné à la con-
sommation.
L'emploi des privé-dé s mécaniques de tra-
vail constitue, lo seul mou n d'avenir p. ur
économiser la main-d'ieuv 1 e et augmenter,
dans de fottes proportions, la capacité de
production de nos possessions africaines.
Je demanderai par ailleurs ,m\ Comman-
dants de (Yrcle, écrit M. bontieoarrèrc, de
poursuivre sans relâche !»̃ relxïisement entre
pris depuis deux ans de façon à propager K^
essences susceptibles dYxp.uration ou d'utili-
sation sur place pour la menuiserie t le
chauffage.
La question de. l'élevage - 11 fui a continué
à me préoccuper et de nouveaux reproduc-
tours vont être amenés de lYxtérieur. C'est
à force de ténacité ri de -acr'fioes d'argent
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