Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-02-09
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 février 1926 09 février 1926
Description : 1926/02/09 (A27,N22). 1926/02/09 (A27,N22).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397069k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
GT-SKPTIEME ANNEE. N° 22
UC NUHBRO : M (INTDaB
M.YHDI SOIIl, 9 FEVHIEH 1900
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIas PAU "US ANNALES COLOMIA1JU" SONT LA PftOPMtTt
EXCLUSIVE DU JOURNAL
La Aftnenca et Réclame»$mt rtfuet mut Bureau* ànJtuentMêam ImAgtntu APiiUMM
DIRECTEURS : MARCEL RUBDEL et L.-G. THÉBAULT
RMactin et AdaiaistftUM : 34, Rut du M0flt»Thab0r( PARIS-1- TéUfkm : LODTM 19-17
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Les douanes coloniales
8.8
Dans certains milieux se dessine un mouve-
ment poar réclamer une revision complète du
système douanier colonial. Une mesure de cette
sature demande à être très minutieusement, et
par conséquent très longuement étudiée. Elle
risque, en effet, d'avoir et pour la métropole et
pour les colonies elles-mêmes. des conséquen-
ces extrêmement graves que n' ont peut-être pas
entrevues les doctrinaires idéologues qui là
réclament par principe, manoeuvrés, sans s'en
douter, par des appétits particuliers et des égois-
nés locaux
Certes, on peut apporter au système actuel
bien des amélioratious. mais il faut procéder à
bon escient et se contenter du progrès évolu-
tianniste que certains impatients considèrent
comme insuffisant et trop lent à leur gré.
Dans tous les cas, la première condition pour
apprécier les réformes réalisables et les modifi-
cat ions utiles, est de connaître exactement le
statut douanier actuellement en vigueur pour nos
colonies.
Il est loin d'être uniforme. Les plus expéri -
mentés risouent de s'égarer dans ses modalités
merses. Essayons, cependant, de les exposer
asez clairement pour les profanes :
C'est la loi du 11 janvier 1892 qui en régit
Teosemble. Certes, le législateur s'est proposé
d'aider la métropole à trouver des débouchés
pour les produits de son industrie dans ses co-
fonie. pour l' acquisition et la mise en valeur
desquelles elle a fait de si lourds sacrifices.
Mais l'esprit de mesure qui caractérise le tem-
pérament français a su exercer dans cette œuvre
son influence et empêcher les droits protecteurs,
là où ils ont pu s'appliquer, de devenir des
aarifs rigoureusement prohibitifs dont l'étranger
puisse vraiment se plaindre et les colonies trou-
ver la charge trop pesante.
Du reste, bien des considérations diplomati-
qm aphiques. locales, intervinrent pour
empêcher un Code uniforme d'être promulgué
•jour toutes les provinces de notre domaine co-
lonial.
Elles amenèrent d' abord à créer pour celles-
ci deux grandes catégories :
I* Le groupe des colonies « assimilées 'l,
dms lequel furent classer» nos anciennes pos.
r«4Mf>n« qiift leur itat de civilisation rapprochait-
de la métropole et' que leur développement
i«btriel et commercial faisait assez fortes
pour suenorter le même régime douanier
quelle. Cette assimilation n'a nui en rien à leur
essor et à leur prospérité ;
2" Les colonies récentes ou relativement
nouvelles formèrent un second groupe dit « co-
lonies A régime préférentiel n considéré comme
RWsitoire, chacune de celles qui en faisaient
partie devant rejoindre la première catégorie
farsque pour elle les raisons du traitement pré-
férentiel disparaîtraient ou s' atténueraient suffi-
samment pour permettre cette mutation.
Le transitoire partageant, en France, le pri-
vilège de durée du provisoire, aucune de ces
promotions ne s'est effectuée, mais, au con-
traire. une des colonies assimilées, Saint-Pierre
et Miquelon, a rétrogradé vers le régime pré-
férentiel.
Enfin, ce second groupe comporte lui-même
8Ie subdivision qui se compose de certains ter-
ritoires appartenant au groupe colonial de
l'Afrique Occidentale française dont l'existence
al réglée par un décret <îu 18 octobre 1904.
Nos diverses possessions, administrativement
réunies sous ce titre, se trouvent entourées de
colonies étrangères surtout anglaises. Les fron-
eihes des unes et des autres s'enchevêtrent assez
capricieusement d' une façon qui nécessite un
régime spécial. De plus, des accords intematio-
aaac nous obligeaient à maintenir, pour la Côte
d'Ivoire et le Dahomey, les dispositions prévues
par la convention franco-anglaise de 1898 con-
due pour une durée de trente ans.
Si bien que, du point de vue douanier,
r Afrique Occitale française comporte deux
groupes distincts :
1° Les deux colonies citées en dernier lieu,
Côte d ivoire et Dahomey, sont sous le régime
de la porte ouverte, stipulé par la convention
dSjà indiquée, mais qui expire en 1928 ;
2° Les autres parties de cette grande unité
coloniale, c'est-à-dire le Sénégal, le Haut-Sé-
ménal, le Niger, la Guinée, la Mauritanie et le
SoUdan, constituent une zone libre dans laquelle
fonctionne le « régime préférentiel ».
D'autre palt, pour les Etablissements fran-
çais de l'Océanie, le législateur avait tenu
compte de leur situation géographique qui, par
iew éloignement de là métropole, les obligeait
pour certaines marchandises exigeant un trans-
poit rapide, à s'adresser à des pays étrangers
plus rapprochés. Il les avait classés, pour ce
notif, sous le régime préférentiel. La même
«msidftation a, depuis, fait appliquer ce même
traitement aux îles Saint-Pierre et Miquelon,
of abord comprises, comme ancienne colonie,
dans la catégorie des assimilées.
Ce serait, en effet, nuire arbitrairement au
mouvement d'échanges de ces pays que d'éta-
blir une barrière douanière entre eux et les ré-
gtons avec lesquelles une proximité relative les
met p relations normales : San Francisco, pour
Tahiti ; le Canada et les Etats-Unis pour Saint.
Pierre et Miquelon. Des tarifs prohibitifs assu-
rant k la métropole le monopole des iraporta-
ttom dans ces colonies lointaines, auraient l'in-
convénient d'élever sensiblement pour ces der-
rières le coût des produits, et par conséquent
de diminuer leur faculté d-ach.t. D'autre put,
ils détruiraient le mouvement d'échange qui
existe entre elles et les pays dont elles sont
clientes, notamment pour les coprahs, les va-
nilles, les fruits que nos établissements d Océa-
nie vendent à San Francisco et ne pourraient
nous expédier utilement, en raison de la trop
grande distance. Il s'ensuivrait donc une res-
triction malthusienne de la vigueur commerciale
de ces colonies sans profit réel pour la métro-
pote.
Sous l' action du « régime préférentiel », les
produits français importés en A. O. F. acquit-
tent des droits dits d'importation qui sont, ou
ai valorem, ou spkjflques.
Les produits étrangers paient les mêmes
droits et sont soumis, en outre, à une taxe sup-
plémentaire spécifique ou ad Colorent qui repré-
sente environ un coefficient de 7 de protec-
tion en faveur des produits français.
Cette dernière indication ne s'applique pas,
bien entendu, au Dahomey et à la Côte d'Ivoi-
re, ainsi qu'il a été déjà spécifié, en vertu d'une
Convention qui expire en 1928, et dont nos
Chambres de Commerce demandent que la date
d'échéance ne soit pas perdue de vue, afin
qu'elle soit dénoncée à temps, et que les terri-
toires qu'elle affecte soient ainsi ramenés à la
nonne de ceux qui les entourent.
Telle est, grosso modo, la situation actuelle
du régime douanier des colonies françaises. Il
y a certainement des corrections à y apporter,
des améliorations à y introduire, mais il serait
souverainement imprudent de la bouleverser
pour donner satisfaction à certaines revendica-
tions dogmatiques auxquelles manque cet élé-
ment vital honni par les doctrinaires parce qu'il
les condamne bien souvent et qui s'appelle :
1. expérience.
Eaouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-président de la Commission
des Douanes.
TtrlirlMlBf MlO-COUlHlli
La presse fasciste vient d'enlllmer une offen-
sive liiattendul- contre la marine française qui,
a son dire, construirait beaucoup plus do croi-
seurs et do souH-mnrins une la iparine italienne.
Cet hommage surprenant rendu à l'activité des
c>nstroeMcertaines convoitises, dont Vfmperû laisse pa
rultre to bout do l'oreille.
« Le dilemme est le suivant, écrit-il, ou la
France fera la guerre à l'Italie et se trouvera
alors dnns l'impossibi!ité do faire appel à ses
ri-serves coloniales et dans la meilleure hypo-
thèse, devra abandonner toutes ou presque
toutes ses colonies ; ou bien la France fera
ht guerre aux côtés (le l'JtC\lc et alors, pour
obtenir l'alliance do notre grand pnys, il es l
probable que lu France devra, amicalement et
préalablement, renoncer en notre faveur a une
>onllH partie de ses possessions africaines et
asiatiques qui dôjà menacent de se révolter. »
Devant un machiavélisme aussi ingénu, 11
n'est pas possible da se lâcher. Mieux vaut rire
du ces véritables tartarinades.
Les Italiens en Tripolitaine
Les irouiH's italiennes, parties le 1er février
., le 7 dang l'o&sls de
de Amseat, sont entrées le 7 dans l'oasis de
Diaraboub et ont hissé solennellement le dra-
peau nu nom du roi d'Italie, en présence des
chefs et des notables, qui ont fait acte formel
-le soumission. Tous les services ont eu une
belle tenue.
On ne signale aucun incident, aucun acte,
mémo isolé, d'hostilité et aucune tentative de
résistance.
Les avions ont lancé des tracts assurant le
respect et la protectioa (if-s lieux silints. Sont
mirés aussi a Djaniiboub. Mohamed cl llillnl,
f)'.re du senoussi Ahmed es Chérif, le notable
Seiaref pai lla qui a été nommé custoile con-
signateur des lieux saints.
A LA CHAMBRE
---().o--
RAPPORTS
Les victimes des guerres coloniales
Nous avons dit que M. Marcel Héraud
avait déposé lune proposition de loi tendant
à appliquer aux victimes des guerres colo-
niales, la législation applicable aux vic-
times de la guerre de 1914-1918.
Chargé de rapporter la proposition de loi,
M. Ricoltl demande à la Chambre l'adop-
tion du texte de (M. Marcel Heraud.
Le Chemin de fer d'Orlémaville à Vialar
M. Claude Petit a déposé aujourd'hui son
rapport sur le projet de loi relatif à la dé-
claration d'utilité publique d'un chemin de
fer à voie de 1 m. 065 d'Orloonsvillc à Via-
tar.
Aux termes de ce rapport, la commission
approuve les propositions qui lui sont sou-
mises et qui se résument dans le texte sui-
vant :
Article premier. - Est déclaré d'utilité pu-
blique l'établissement, dans les départements
d'Alger et d'Oran, d'un chemin de fer d'inté-
rêt général à voie de un mètre cinquante-cinq
millimètres (1 m. 055) de largeur entre les bords
Intérieurs des rails, entre Orléansville et Vialar
par la vallée de l'oued Sly et par ou prés
Masséna et Souk-el-BAnd.
Art. 2. L'Algérie pourvoira à la construc-
tion de cette ligne tant sur ses ressources ordi-
naires qu'au moyen de l'emprunt qu'elle a été
autorisée à contracter par la loi du 23 juillet
1921.
Art. 3. La ligne Orléansville à Vialar sera
rattachée ou réseau affermé à la Compagnie
Paris-Lyon-Méditerranée, et exploitée dans les
mêmes conditions que ce résenu.
8..
LA CROISIERE
DU « JUIJB MTCHEUT »
.-
Le Jules-Michelet est attendu à Manille
aujourd'hui 9 février.
le HMpiRBHtto apieitaiNHis
forestières aou coloeies
et des imporlatloiis de ftoissolonlaui
en France
- 00
bien les prix élevés des frets et
nales Coloniales signalaient corn-
Dans un récent article, les An-
Vorganisation trop insuffisante des importa-
teurs étaient préjudiciables au développement
du commerce des bois coloniaux en France.
Les importations de ces bois progressent
cependant à pas de géant. Ne sont-elles pas
passées de 7.000 tonnes en 1919 à 32.000
tonnes en 1920, 38.000 en 1921, 74.000 en
1922 et 86.000 en 1923, tandis que les expor-
tations totales de nos colonie passaient res-
pectivellltllt, pendant la même période de
34.000 à 115.000, 124.000, 182.000 et
215.000 tonnes (1)1 Pour 1924, les résultais
obtenus sont plus intéressante encore : les
importations, en France, ont dépassé 147.000
tonnes, tandis que la production coloniale
atteignait plus de 350.000 tonnes (2)!
C'est le Gaboll, avec 88.000 tonnes et la
Côte d"Ivoire avec 38.000 tonnes (3) qui nous
envoient les plus fortes quantités. Viennent
après, le Camerollll, avec JO. 500 tonnes, la
Guyane, avec 5. 500, Madagascar, avec 2.500
et VIndochine, avec 2.400.
Sur ce total de plus de 147.000 tonnes im-
portées en France, en 1924, les bois d'ébé-
nhterie comptent pour près de 47.000 ton-
nes et les bois communs pour 100.000 tonlles.
Les premiers représentent donc moins d'un
tiers dans le total, tandis que pour la pé-
riode 1909-1913, ils comptaient pour plus de
- moitié (21.400 -- tomltS, sur un total de
37.000»). Les importations de bois communs
se développent donc avec plus de rapidité
que celles des bois d'ébénisteric. Cette cons-
tatation est d'un intérêt capital, car si les
débouchés que nous pouvons offrir aux bois
fins sont assez limités, ceux que nous offrons
aux bois communs sont au contraire considé-
rables 1 Nous achetons chaque année des
quantités énormes de bois d'etuvre à Vétran-
ger (4) et ces achats Pèsent lourdement sur
notre cîtéhige. La, pàrt j Oltl file far nos eoie*
nies est incontestablement bien faible encore
et Von pourrait déplorer que nous ne rece-
vions pas la presque totalité de lajroduction
de celles-ci (5). Il y a cependant une raison
à cela : le nombre des bois communs cxPloi-
tés dans nos possessions est encore très res-
treint et le principal d'entre eux, l'okoiiiné,
est destiné à des usages assez spéciaux. De
même que pour les bois d'ébénisterie, nous
n'aurions pas l'emploi chez nous de toutes les
quantités susceptibles d'être fournies. La pro-
gression enregistrée dans les importations est,
en tout cas, rapiJe, et c'cst là le principal.
Nous avons reçu, en 1924, un tonnage de
bois d'èbénisteric plus de deux fois supérieur
à celui de 1913 (année la plus favorable
d'avant-guerre), mais le tonnage d'okoumé
atteint près de cinq fois celui de cette der-
nière année; nous avons reçu, en outre, et
continuons à recevoir, peu à peu en quanti-
tés appréciables (6), diverses autres essences
que nos industriels utilisent avec succès et re-
cherchent à des prix intéressants pour les ex-
ploitants. C'est assez dire que le mouvement
d'importation de bois coloniaux est bien
amorcé. Si les Compagnies de navigation et
les négociants importateurs y mettaient un
peu du leur et faisaient un effort réel pour
favoriser ce mouvement, les résultats obtenus
seraient bientôt plus favorables encore et per-
mettraient d'envisager à brève échéance le
moment où nous pourrions nous libérer en
grande partie des importations étrangères.
Pierre Valude.
Député du Cher.
L'AVUTIONCOLONIALE
Des Indes à Londres en cinq jours
On annonce de Lahoro que le lieutenant
aviateur Olivier se propose d'effectuer, à
titre particulier, un raid des Indes en An-
gleterre, en cinq jours. Aucune date n'est
encore fixée.
Casagrande ne renonce pas
L'aviateur Casagrande, de retour à
Rome, a conféré avec M. Mussolini.
Son hydroplane l'Alcione, avec lequel il
comptait effectuer la traversée de l'Atlanti.
que - a été ramené de Casablanca à Milan.
A la suite de son audience, Casagrande n'a
pas renoncé à son projet et compte repartir
prochainement sur un autre appareil.
(1) Chiffres cités au Congrès international du
Bcis de Grenoble, en juillet 1925
(2) Do 1909 à 1913 (périodo d'avant-guerre), les
Importations de bois coloniaux en France étaient
prssées de 12.000 fi 36.000 tonnes et les exporta-
ions totales de nos colonies, de 50.000 il 103.000
tonnes. La guwe avait suspendu presque coni
paiement les exploitations. {Conrès do Greno-
ble 1925). Ces chiffres sont largement dépass/s
eujourd'hui. largement dépassas
(3) Chiffres de 1.
(41 2 millions de tonnes, en chiffre rond ;
3 millions, si l'on tient compte des ouvrages
fabriqués et des pâtes de bois.
(5) Nous avons néanmoins reçu 42 0/0 de
cette production en 1924, alors que pour la
période 1909-1913 nous ne recevions en
movenne que 17 0/0.
'6) 25 à 30.000 tonnes en 1904.
L'Exposition Internationale
Co'oniale de Paris
Interview de M. Charles Deloncle
La Commission Sénatoriale des Colonies
a, lors d'une précédente réunion, confié à4
notre ami M. Charles Deloncie, sénateur de
la Seine, le rapport sur le projet de loi por-
tant organisation d'une exposition coloniale
à Paris en 1928.
Sur cette importante queslioll) le sénateur
de la Seine a rédigé un important rapport
dont il a donné lecture cet après-midi à la
Commission des Colonies.
Nous avons pu le joindre à la fin de la
matinée. Voici les déclarations qu'il a bien
voulu nous faire :
- Mon rapport conclut à Tadoption par
la Commission Sénatoriale des Colonies du
projet de loi déposé par le Gouvernement
en 1920, en vue de l'organisation à Paris
d'une exposition coloniale.
Cette date déjà éloignée m'a amené au dé-
but du rapport à faire un historique de la
question, rappelant dans quelles conditions
cette exposition a été reportée à 1925 pour
ne pas demander un nouveau concours
financier aux colonies après l'effort fait à
Marseille en 1922.
Après quoi. j'expose que la date fixée
pour l'Exposition des Arts Décoratifs à Pa-
ris en 1925, ne permit pas encore la réali-
sation de la manifestation des colonies pour
laquelle le Gouvernement propose aujour-
d'hui la date de 1928 avec possibilité de la
reporter soit en 1929, soit en 1930.
J'appouvc pleinement les motifs du pro-
jet de loi qui entend par là magnifier
l'oeuvre coloniale poursuivie depuis cin-
quante ans par la Troisième République,
mettre en lumière l'importance de notre do-
maine colonial et les ressources que nous
pouvons tirer de sa mise en valeur.
La guerre a révélé nos colonies à beau-
coup de Français. Ils ont admiré la vail-
lance des troupes indigènes venues «combat-
tre sur les champs de bataille de la métro-
pole. Ils ont appris @ aussi ce que nous pou-
vions attendre de l'exploitation méthodique
du sol et du sous-sol de nos possessions d'ou-
tre-mer.
L'Exposition constitue le mode de propa-
gandc le plus parfait, étant à la fois un en-
seignement et une démonstration où des af-
faires se traitent, entrainant des résultats
tangibles.
Des critiques ont été faites au sujet des sa-
tffccçs financiers que seront appelées à faire
no| t.,olonies; N'oublions pas cependant que
l'Exposition, "krâce à la subvention de la Ville
de Paris, du Département de la Seine et des
colonies, à la location des emplacements et
aa prix des entrées, peut faire face à toutes
ses dépenses, voire présenter des bénéfices,
qui auront une répercussion dans le budget
de l'Etat par l'augmentation notamment des
recettes postales et ferroviaires.
J'adopte les propositions du Gouvernement
en ce qui concerne la possibilité de reporter à
1929 ou 1930 la date d'ouverture. Mais, pour
1930, je fais remarquer que cette même année
aura lieu à Anvers une grande manifestation
coloniale belge.
Quant à l'Exposition, j'exprime le vœu
que, d'interalliée, elle devienne intematio-
nale pour permettre au monde entier de se
rendre compte de l'effort fait par la France
pour améliorer les conditions matérielles de
vie des 60 millions d'indigènes vivant sous la
protection de notre drapeau.
Pour mieux mettre en relief Vintérêt que
nous avons au développement de l'activité
économique. de notre domaine 'colonial, signa-
lons ces quelques chiffres, singulièrement
fraffants :
Nous faisons venir tous les ans environ
pour deux milliards et demi de laines du
dehors. Dans cette somme, la valeur des en-
vois en provenance de nos possessions d'outre-
mer n'entre que pour trois pour cent. Xous
dépensons près de trois milliards de francs
pour nos achats de coton : un pour cent de
cette dépense suffit à payer le coton venant
de nos colonies, Notls nous procurons pour
un milliard et demi de francs de graines
oléagineuses : un quart seulement de cette
fourniture est obtenue de nos colonies. Pour
les bois, les pâtes de bois et de papier, alors
que nous en achetons à l'étranger pour un
milliard et demi, nous n'en tirons de nos fo-
rêts coloniales que pour 7 fi 8 millions de
francs ! Sur un milliard de francs de café et
de thé, nos colonies ne nous en livrent que
pour cinquante millions. Nous avons besoin
chaque année d'acheter aze dehors pour un
milliard de francs de sucre : le cinquième à
peine dit sucre importé nous arrive de "OS
possessions. On pourrait multiplier les exem-
ples, en parlant de la viande, des fruits, de la
soie, etc. La soie t Nous en importons pour
des quantités représentant une valeur de
t milliard 250.000.000 et sur ces quantités nos
colonies ne nous fournissent RIEN.
Ajoutons que le distingué sénateur cte la
Seille émet le voeu de voir VExposition Colo-
niale se tenir à Vincennes et souhaite voir
grouper autour du Jardin colonial de Nogent-
sur-Marne, qui constitue aujourd'hui, le
grand centre d'activité coloniale, les divers
services dépendant du ministre des Colonies :
Agence Générale des Colonies, Agences
Economiques de nos diverses possessions et
Musée Colonial.
PHILATÉLIE
Côte d'Ivoire
Ont paru : 10 e. carmin sur bleu : an c.
rouge et bleu.
Dahomey
Ont pnru : 30 c. jaune et violot : ri) c.
rouge et bleu.
Gabon
Ont paru : 10 c. bleu et brun ; :K) <\
tioir et jaune ; 50 c. rouge et vert.
Niger
A paru : un 10 c. enrmin sur bleu.
Comment fut accordée
la grâce de Phan-bôi-Châu
00
Le 21 décembre dernier, le Gouverneur
Général a adressé le télégramme suivant
ttu Gouverneur de la Cochinchine :
« Après ki condamnation de lliai t-bôi-
« Chaus la question se posa de savoir à
« quelle autorité appartiendrait cventuelle-
« ment l'exercice du droit de grdec. Par dé-
« /érence, le Gouverneur GOnêral transmit
« avec avis favorable la demande du con-
« damné pour être soumise au chef de
u l'Etat par le ministre des Colonies. Le
« Département des Colonies, d'accord avec
« la Présidence du Conseil, a fait savoir
« au Gouverneur Général que les textes ré-
« glementaires jwuvant être interprétés
« comme lui donnant dans l'espèce le droit
d de grâce, le Gouvernement, pour éviter
« les lenteurs de transmission et examen
« du dossier dans la Métropole, s'en remit
ci entièrement à sa décisioll. Dans ces con-
« dit ions, le Gouverneur Général Varcnne
« signa hier la grâce complète et ordonna
« la mise en liberté immédiate de Phan-
« boi-Citau, qui partit ce matin pour IItu,
« oit il déclara vouloir actuellement fixer
« sa résidence. »
Plusieurs de nos lecteurs nous ayant ma-
nifesté leur étonnemerft de la nouvelle que
nous avons publiée dni'm les Annales Colo-
niales du 28 décembre dernier en annon-
çant que M. Varenne avait gracia Plian-
bui-Chau, le droit de grâce n'appartenant
qu'au chef de l'Etat, la communication que
nous venons do reproduire leur permettra
<1e constater l'exactitude de notre informa-
tiun.
M. Alexandre Varenne
au Laos
0-0
Après s'are rendu il Hué pour assister aux
obsèques de l'Empereur Khat-Dinht le Gou-
verneur Général de VIndochine a effectué
son premier voyage ail Laos. Il a été accom-
pagné. jusqu'à la frontière de l'Annam, par
le Résident Supérieur Pasquici; et ait Laos
par le Résident Supérieur H ose. Après avoir
parcouru la région pittoresque qui sépare la
route mandarine dit plateau Laotien. le GOII-
verneur Général s'est arrêté à Laobtlo Pour
visiter le pénitencier. D'accord avec le Rési-
dent Supérieur. il a pris quelques mesures
propres à adoucir te régime des prisonniers.
A Tthùfonc, la- population indigène et les
fonctionnaires annamites vinrent saluer M.
Varenne, qui poursuivit, ensuite sa route
'l:ers Savanna-khet, où l'attendaient le Ré-
sident Supérieur Bosc et une délégation de
Laotiens qui manifesta sa joie et remercia le
Gouverneur de l'aide bienfaisante apportée
par la France à leur pays. Puis par la route
qui traverse la forêt laotienne. le Gouver-
neur arriva à Thakek, aboutissement de la
voie ferrée dont les études sont actuellement
terminées et qui doit relier la vallée du Mé-
kong au transindochinois. On lui fournit des
renseignements intéressants sur le dévelop-
pement de la région minière de Pakinboun.
Il rejoignit Vinh par la route de Nape où
le salua au passage une délégation monta-
gnarde du Méos.
Au cours de son voyage, le GOWZ'l'nCllr
Général s'est entretenu des améliorations ii
apporter aux routes de pénétration dans le
Laos, dont l'achèvement doit être poursuivi
d'urgence par les services techniques.
(Agence Radiotélégraphiquc d'Indochine.)
(Par dépêche.)
60. -
M. Varenne Interdit
la contrebande des armes
00
Jusqu'à nouvel ordre est prohibée. a des-
tination des provinces chinoises limitrophes,
la sortie du Tonkin, des matières employées
à la confection des poudres, explosifs, acide
nitrique, tout nitrate, tout com posé de nitre.
(Par déptche,)
Le cours du riz à Saigon
On enregistrait hier à Saigon les cours
suivants (les 1.000 kilos en piastres) :
Riz n° 1, 25 brisures 101 70
1Hz no 2, 40 brisures (.^ *0
lliz n° 3, 50 brisures. <0
Brisures no 1 et 2 .,.,.,. ) W
Brisures n° 3 et 4 71 hU
Fnrines .,..,..,.. a æ
Farines X
Paddy Vinh-I.ong œ n
Paddy Go-Cung M [*0
Paddy Baixau û7 50
Paddy Bac-Lieu "># »
1 Coprah (les 100 kilos) .,..,.,. 17 25
Les minerais indochinois
Do-
Voici le relevé des exportations de métaux
indochinois co 1925 : - --
'l'onnes
Minerai de zinc. , 49-966
Saumons zinc. , 925
Minerai mixte étain Wolfram. 472
Saumons étain, , - 327 --
i
TAUX DE LA PIASTRE
TAUX DE LA PIASTRE
A la date d'hier le taux officiel do la pia.t.T'"
ttAit de : 1"5 tO.
Voici égrtlomrnt. les cours pratiques pour lo*
achats fi krmo de la piiuMre à Saison sur :
Parte : 8 jours, l't.M ; 30 jour-, 1.<>'.) ; M jmirs,
15.78 ; 00 jours, 15.SS.
Tire en seconde pllg c :
ï l,a guerre au Maroc.
'.e Comité dl" Trnvnux publies aux Colonies.
! f Congrès colonial kxMg'1"
Rudyard Kipling en France
M. Rudyard Kipling, au sortir d'une grave
maladie, est venu demander au ciel de France
de parachever sa guérison. Il a quitté, voici
deux jours, l'Angleterre, pour aller quelque
temps s'établir sur la Côte d'Azur. Que ce
très grand romancier soit le bienvenu chez nous.
Lorsque parut le Liorc de la Jungle. d'au-
cuns insinuèrent qu' en écrivant cette œuvre ad-
mirable, l'auteur avait voulu, sous les traits gri-
maçants des Bandar-Log. peindre les Français.
Ces exégètes péchaient très probablement par
excès d imagination : au surplus, il y a eu la
guerre, et l'illustre convalescent, aujourd'hui
notre hôte, ne saurait oublier que, pendant plus
de quatre années, la France n'a cessé de jeter
au feu des tranchées des multitudes de gar<;
courageux comme Mowgli. adroits comme Kim.
stoïques comme le héros de La lumière qui
s'éteint.
Quels sont ces bruits, cependant ? Des An-
glais, nos frères d' armes d'hier, tiendraient, à
dire persistant de joumajistes, les fils de cer-
taines sanglantes rébellions dressées contre
nous ? Puisse Rudyard Kipling, qui retrouvera
certainement à Cannes et à Nice un grand nom-
bre de ses compatriotes, les inciter, sinon à
une sentimentalité qui ne peut être de leur com-
plexion, du moins à une vue plus juste des vé-
ritables intérêts britanniques.
Si Bandar-Log, il y a et ce n'est pas
impossible - - il verra l'cssentiel de leur tribu
dans les dancing de la Côte d'Azur, voire sur
tel terrain de golf de Uoyd-georgienne mé-
moire. Mais au Djebel-Druse et dans le Rif.
ce sont des hommes, des vrais, qui souffrent et
qui saignent pour l'Empire britannique en
même temps que pour l'Empire colonial fran-
çais. Si celui-ci tombait, celui-là le suivrait au
gouffre.
Mais quels hommes doués ce pensée mettent
désormais en doute l'étroite liaison de ces deux
éventualités ? Ce ne sont point, par malheur,
nos communistes, si curieusement alliés, pour
des croisades antieuropéenncs. aux successeurs
des tzars. Ce ne peut être non plus, heureuse-
ment, Rudyard Kipling, grand « colonial »
influent, esprit trop clair pour n'être point as-
suré que les Européens se doivent entre eux
un intégral f( franc jeu ».
R. B. de Laromiguièrc
lourlale dam mmis
0-0
Le I ouring-Club de France vient de prendre
une décision dont il convient de le iéticiter.
Dam sa Revue mensuelle. illustrée de la façon
remarquable que chacun sait, il ouvre ses CI)-
lonnes à partir du numéro de février au Tou-
risme Colonial français. Son but est de montrer
à ses lecteurs le prix qu'il convient d'attacher
à nos possessions coloniales, à toutes nos pos-
sessions qui représentent pour notre pays. au
point t.e vue touristique, les plus purs joyaux
de sa couronne.
Le tourisme, lisons-nous dans l avant-propos
du premier article, n' est-il pas, d' ailleurs, sou-
vent, le prélude de la colonisation ? Tel qui
n'était venu qu'en touriste se transforme vite
en colon, créateur de richesses nouvelles pour
lui et la collectivité.
C'est par un voyage en A. O. F. que com-
mence celte revue de notre domaine d'outre-
mer. De Dakar à Bamako, par le Thiès-iNiger,
l'auteur de livres charmants, dont le dernier,
Iles de Paradis, remporte en ce moment un
grand succès, M. Robert Chauvelot nous dé-
crit avec un peu trop d'imagination, mais ce
doit être un poète à ses heures, les pays qu'il
traverse dans le plus confortable des rail-
ways (?). Pour sa gouverne, c'est à Marseille
autant qu'à Bordeaux que vont les arachides de
Rufisque. Les marigots sont des rivières et non
des étangs, et de Thiès à Arnbidedi. on voit
plus de Séfûs, Ouolofs, Khassounkés que de
Bambaras aux larges prunelles.
Entre nous, les chasseurs d'éléphants teront
bien de prendre un autre itinéraire que celui
du Thiès-Kayes. Ils trouveront plus sûrement
ces pachydermes à la Côte d'ivoire et en A.
E. F. Sous prétexte cle propagande touristique,
il ne faut tout de même pas faire une salade
de toutes nos colonies de l'A. O. F. et de
l'A. E. F.. ni faire croire aux touristes qu'il
faut emporter un encensoir pour les grands chets
qui ne mettront pas toujours leur wagor-lit à
U disposition des touristes, pas plus que le pi-
bier de leur territoire, ni les porteurs, ni les
boys, ni une épuisette pour ramasser l'or allu-
vionnaire que charrie la Falémé.
Rien que par co fait d'attirer l'attention des
touristes sur l'A. O. F. et d'éveiller leur cu-
riosité avec l'envie d'aller voir si c'et vrai, la
Revue du T. C. F. mérite tous nos compli-
ments. et avec elle nous suivrons le grand
explorateur Robert Chauvelot de Bamako à
Conakry par le Fouta-Djallon - que nous con-
naissons de longue date (18% et 1900), corn
plétant par quelques précisions les indication
déjà fort précieuses de notre confrère. '<
Eugène Devaux
e.a
EN SYRIlî
A Beyrouûh
M. de Jouvonol a quitta Dama? hier ma.
lin. Il a offert, nu camp d'aviation dt
Ttaynk. un (lAjounoi- aux officiers aviateurs
et est arrivé, dans l'après-midi à Beyrouth,
qu'il a quitté co matin pour Angora, neoom-
ragné do MM. René-François Sourhier, di*
colonel Vincot ot du <\i rd;1 irw Dueho.
UC NUHBRO : M (INTDaB
M.YHDI SOIIl, 9 FEVHIEH 1900
d 'q a
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIas PAU "US ANNALES COLOMIA1JU" SONT LA PftOPMtTt
EXCLUSIVE DU JOURNAL
La Aftnenca et Réclame»$mt rtfuet mut Bureau* ànJtuentMêam ImAgtntu APiiUMM
DIRECTEURS : MARCEL RUBDEL et L.-G. THÉBAULT
RMactin et AdaiaistftUM : 34, Rut du M0flt»Thab0r( PARIS-1- TéUfkm : LODTM 19-17
o. moia I Rtii
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- • ibnMdttttowlMlwMafcvwiKKkwlN prftadMtm libralra»
Les douanes coloniales
8.8
Dans certains milieux se dessine un mouve-
ment poar réclamer une revision complète du
système douanier colonial. Une mesure de cette
sature demande à être très minutieusement, et
par conséquent très longuement étudiée. Elle
risque, en effet, d'avoir et pour la métropole et
pour les colonies elles-mêmes. des conséquen-
ces extrêmement graves que n' ont peut-être pas
entrevues les doctrinaires idéologues qui là
réclament par principe, manoeuvrés, sans s'en
douter, par des appétits particuliers et des égois-
nés locaux
Certes, on peut apporter au système actuel
bien des amélioratious. mais il faut procéder à
bon escient et se contenter du progrès évolu-
tianniste que certains impatients considèrent
comme insuffisant et trop lent à leur gré.
Dans tous les cas, la première condition pour
apprécier les réformes réalisables et les modifi-
cat ions utiles, est de connaître exactement le
statut douanier actuellement en vigueur pour nos
colonies.
Il est loin d'être uniforme. Les plus expéri -
mentés risouent de s'égarer dans ses modalités
merses. Essayons, cependant, de les exposer
asez clairement pour les profanes :
C'est la loi du 11 janvier 1892 qui en régit
Teosemble. Certes, le législateur s'est proposé
d'aider la métropole à trouver des débouchés
pour les produits de son industrie dans ses co-
fonie. pour l' acquisition et la mise en valeur
desquelles elle a fait de si lourds sacrifices.
Mais l'esprit de mesure qui caractérise le tem-
pérament français a su exercer dans cette œuvre
son influence et empêcher les droits protecteurs,
là où ils ont pu s'appliquer, de devenir des
aarifs rigoureusement prohibitifs dont l'étranger
puisse vraiment se plaindre et les colonies trou-
ver la charge trop pesante.
Du reste, bien des considérations diplomati-
qm aphiques. locales, intervinrent pour
empêcher un Code uniforme d'être promulgué
•jour toutes les provinces de notre domaine co-
lonial.
Elles amenèrent d' abord à créer pour celles-
ci deux grandes catégories :
I* Le groupe des colonies « assimilées 'l,
dms lequel furent classer» nos anciennes pos.
r«4Mf>n« qiift leur itat de civilisation rapprochait-
de la métropole et' que leur développement
i«btriel et commercial faisait assez fortes
pour suenorter le même régime douanier
quelle. Cette assimilation n'a nui en rien à leur
essor et à leur prospérité ;
2" Les colonies récentes ou relativement
nouvelles formèrent un second groupe dit « co-
lonies A régime préférentiel n considéré comme
RWsitoire, chacune de celles qui en faisaient
partie devant rejoindre la première catégorie
farsque pour elle les raisons du traitement pré-
férentiel disparaîtraient ou s' atténueraient suffi-
samment pour permettre cette mutation.
Le transitoire partageant, en France, le pri-
vilège de durée du provisoire, aucune de ces
promotions ne s'est effectuée, mais, au con-
traire. une des colonies assimilées, Saint-Pierre
et Miquelon, a rétrogradé vers le régime pré-
férentiel.
Enfin, ce second groupe comporte lui-même
8Ie subdivision qui se compose de certains ter-
ritoires appartenant au groupe colonial de
l'Afrique Occidentale française dont l'existence
al réglée par un décret <îu 18 octobre 1904.
Nos diverses possessions, administrativement
réunies sous ce titre, se trouvent entourées de
colonies étrangères surtout anglaises. Les fron-
eihes des unes et des autres s'enchevêtrent assez
capricieusement d' une façon qui nécessite un
régime spécial. De plus, des accords intematio-
aaac nous obligeaient à maintenir, pour la Côte
d'Ivoire et le Dahomey, les dispositions prévues
par la convention franco-anglaise de 1898 con-
due pour une durée de trente ans.
Si bien que, du point de vue douanier,
r Afrique Occitale française comporte deux
groupes distincts :
1° Les deux colonies citées en dernier lieu,
Côte d ivoire et Dahomey, sont sous le régime
de la porte ouverte, stipulé par la convention
dSjà indiquée, mais qui expire en 1928 ;
2° Les autres parties de cette grande unité
coloniale, c'est-à-dire le Sénégal, le Haut-Sé-
ménal, le Niger, la Guinée, la Mauritanie et le
SoUdan, constituent une zone libre dans laquelle
fonctionne le « régime préférentiel ».
D'autre palt, pour les Etablissements fran-
çais de l'Océanie, le législateur avait tenu
compte de leur situation géographique qui, par
iew éloignement de là métropole, les obligeait
pour certaines marchandises exigeant un trans-
poit rapide, à s'adresser à des pays étrangers
plus rapprochés. Il les avait classés, pour ce
notif, sous le régime préférentiel. La même
«msidftation a, depuis, fait appliquer ce même
traitement aux îles Saint-Pierre et Miquelon,
of abord comprises, comme ancienne colonie,
dans la catégorie des assimilées.
Ce serait, en effet, nuire arbitrairement au
mouvement d'échanges de ces pays que d'éta-
blir une barrière douanière entre eux et les ré-
gtons avec lesquelles une proximité relative les
met p relations normales : San Francisco, pour
Tahiti ; le Canada et les Etats-Unis pour Saint.
Pierre et Miquelon. Des tarifs prohibitifs assu-
rant k la métropole le monopole des iraporta-
ttom dans ces colonies lointaines, auraient l'in-
convénient d'élever sensiblement pour ces der-
rières le coût des produits, et par conséquent
de diminuer leur faculté d-ach.t. D'autre put,
ils détruiraient le mouvement d'échange qui
existe entre elles et les pays dont elles sont
clientes, notamment pour les coprahs, les va-
nilles, les fruits que nos établissements d Océa-
nie vendent à San Francisco et ne pourraient
nous expédier utilement, en raison de la trop
grande distance. Il s'ensuivrait donc une res-
triction malthusienne de la vigueur commerciale
de ces colonies sans profit réel pour la métro-
pote.
Sous l' action du « régime préférentiel », les
produits français importés en A. O. F. acquit-
tent des droits dits d'importation qui sont, ou
ai valorem, ou spkjflques.
Les produits étrangers paient les mêmes
droits et sont soumis, en outre, à une taxe sup-
plémentaire spécifique ou ad Colorent qui repré-
sente environ un coefficient de 7 de protec-
tion en faveur des produits français.
Cette dernière indication ne s'applique pas,
bien entendu, au Dahomey et à la Côte d'Ivoi-
re, ainsi qu'il a été déjà spécifié, en vertu d'une
Convention qui expire en 1928, et dont nos
Chambres de Commerce demandent que la date
d'échéance ne soit pas perdue de vue, afin
qu'elle soit dénoncée à temps, et que les terri-
toires qu'elle affecte soient ainsi ramenés à la
nonne de ceux qui les entourent.
Telle est, grosso modo, la situation actuelle
du régime douanier des colonies françaises. Il
y a certainement des corrections à y apporter,
des améliorations à y introduire, mais il serait
souverainement imprudent de la bouleverser
pour donner satisfaction à certaines revendica-
tions dogmatiques auxquelles manque cet élé-
ment vital honni par les doctrinaires parce qu'il
les condamne bien souvent et qui s'appelle :
1. expérience.
Eaouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-président de la Commission
des Douanes.
TtrlirlMlBf MlO-COUlHlli
La presse fasciste vient d'enlllmer une offen-
sive liiattendul- contre la marine française qui,
a son dire, construirait beaucoup plus do croi-
seurs et do souH-mnrins une la iparine italienne.
Cet hommage surprenant rendu à l'activité des
c>nstroeM
rultre to bout do l'oreille.
« Le dilemme est le suivant, écrit-il, ou la
France fera la guerre à l'Italie et se trouvera
alors dnns l'impossibi!ité do faire appel à ses
ri-serves coloniales et dans la meilleure hypo-
thèse, devra abandonner toutes ou presque
toutes ses colonies ; ou bien la France fera
ht guerre aux côtés (le l'JtC\lc et alors, pour
obtenir l'alliance do notre grand pnys, il es l
probable que lu France devra, amicalement et
préalablement, renoncer en notre faveur a une
>onllH partie de ses possessions africaines et
asiatiques qui dôjà menacent de se révolter. »
Devant un machiavélisme aussi ingénu, 11
n'est pas possible da se lâcher. Mieux vaut rire
du ces véritables tartarinades.
Les Italiens en Tripolitaine
Les irouiH's italiennes, parties le 1er février
., le 7 dang l'o&sls de
de Amseat, sont entrées le 7 dans l'oasis de
Diaraboub et ont hissé solennellement le dra-
peau nu nom du roi d'Italie, en présence des
chefs et des notables, qui ont fait acte formel
-le soumission. Tous les services ont eu une
belle tenue.
On ne signale aucun incident, aucun acte,
mémo isolé, d'hostilité et aucune tentative de
résistance.
Les avions ont lancé des tracts assurant le
respect et la protectioa (if-s lieux silints. Sont
mirés aussi a Djaniiboub. Mohamed cl llillnl,
f)'.re du senoussi Ahmed es Chérif, le notable
Seiaref pai lla qui a été nommé custoile con-
signateur des lieux saints.
A LA CHAMBRE
---().o--
RAPPORTS
Les victimes des guerres coloniales
Nous avons dit que M. Marcel Héraud
avait déposé lune proposition de loi tendant
à appliquer aux victimes des guerres colo-
niales, la législation applicable aux vic-
times de la guerre de 1914-1918.
Chargé de rapporter la proposition de loi,
M. Ricoltl demande à la Chambre l'adop-
tion du texte de (M. Marcel Heraud.
Le Chemin de fer d'Orlémaville à Vialar
M. Claude Petit a déposé aujourd'hui son
rapport sur le projet de loi relatif à la dé-
claration d'utilité publique d'un chemin de
fer à voie de 1 m. 065 d'Orloonsvillc à Via-
tar.
Aux termes de ce rapport, la commission
approuve les propositions qui lui sont sou-
mises et qui se résument dans le texte sui-
vant :
Article premier. - Est déclaré d'utilité pu-
blique l'établissement, dans les départements
d'Alger et d'Oran, d'un chemin de fer d'inté-
rêt général à voie de un mètre cinquante-cinq
millimètres (1 m. 055) de largeur entre les bords
Intérieurs des rails, entre Orléansville et Vialar
par la vallée de l'oued Sly et par ou prés
Masséna et Souk-el-BAnd.
Art. 2. L'Algérie pourvoira à la construc-
tion de cette ligne tant sur ses ressources ordi-
naires qu'au moyen de l'emprunt qu'elle a été
autorisée à contracter par la loi du 23 juillet
1921.
Art. 3. La ligne Orléansville à Vialar sera
rattachée ou réseau affermé à la Compagnie
Paris-Lyon-Méditerranée, et exploitée dans les
mêmes conditions que ce résenu.
8..
LA CROISIERE
DU « JUIJB MTCHEUT »
.-
Le Jules-Michelet est attendu à Manille
aujourd'hui 9 février.
le HMpiRBHtto apieitaiNHis
forestières aou coloeies
et des imporlatloiis de ftoissolonlaui
en France
- 00
bien les prix élevés des frets et
nales Coloniales signalaient corn-
Dans un récent article, les An-
Vorganisation trop insuffisante des importa-
teurs étaient préjudiciables au développement
du commerce des bois coloniaux en France.
Les importations de ces bois progressent
cependant à pas de géant. Ne sont-elles pas
passées de 7.000 tonnes en 1919 à 32.000
tonnes en 1920, 38.000 en 1921, 74.000 en
1922 et 86.000 en 1923, tandis que les expor-
tations totales de nos colonie passaient res-
pectivellltllt, pendant la même période de
34.000 à 115.000, 124.000, 182.000 et
215.000 tonnes (1)1 Pour 1924, les résultais
obtenus sont plus intéressante encore : les
importations, en France, ont dépassé 147.000
tonnes, tandis que la production coloniale
atteignait plus de 350.000 tonnes (2)!
C'est le Gaboll, avec 88.000 tonnes et la
Côte d"Ivoire avec 38.000 tonnes (3) qui nous
envoient les plus fortes quantités. Viennent
après, le Camerollll, avec JO. 500 tonnes, la
Guyane, avec 5. 500, Madagascar, avec 2.500
et VIndochine, avec 2.400.
Sur ce total de plus de 147.000 tonnes im-
portées en France, en 1924, les bois d'ébé-
nhterie comptent pour près de 47.000 ton-
nes et les bois communs pour 100.000 tonlles.
Les premiers représentent donc moins d'un
tiers dans le total, tandis que pour la pé-
riode 1909-1913, ils comptaient pour plus de
- moitié (21.400 -- tomltS, sur un total de
37.000»). Les importations de bois communs
se développent donc avec plus de rapidité
que celles des bois d'ébénisteric. Cette cons-
tatation est d'un intérêt capital, car si les
débouchés que nous pouvons offrir aux bois
fins sont assez limités, ceux que nous offrons
aux bois communs sont au contraire considé-
rables 1 Nous achetons chaque année des
quantités énormes de bois d'etuvre à Vétran-
ger (4) et ces achats Pèsent lourdement sur
notre cîtéhige. La, pàrt j Oltl file far nos eoie*
nies est incontestablement bien faible encore
et Von pourrait déplorer que nous ne rece-
vions pas la presque totalité de lajroduction
de celles-ci (5). Il y a cependant une raison
à cela : le nombre des bois communs cxPloi-
tés dans nos possessions est encore très res-
treint et le principal d'entre eux, l'okoiiiné,
est destiné à des usages assez spéciaux. De
même que pour les bois d'ébénisterie, nous
n'aurions pas l'emploi chez nous de toutes les
quantités susceptibles d'être fournies. La pro-
gression enregistrée dans les importations est,
en tout cas, rapiJe, et c'cst là le principal.
Nous avons reçu, en 1924, un tonnage de
bois d'èbénisteric plus de deux fois supérieur
à celui de 1913 (année la plus favorable
d'avant-guerre), mais le tonnage d'okoumé
atteint près de cinq fois celui de cette der-
nière année; nous avons reçu, en outre, et
continuons à recevoir, peu à peu en quanti-
tés appréciables (6), diverses autres essences
que nos industriels utilisent avec succès et re-
cherchent à des prix intéressants pour les ex-
ploitants. C'est assez dire que le mouvement
d'importation de bois coloniaux est bien
amorcé. Si les Compagnies de navigation et
les négociants importateurs y mettaient un
peu du leur et faisaient un effort réel pour
favoriser ce mouvement, les résultats obtenus
seraient bientôt plus favorables encore et per-
mettraient d'envisager à brève échéance le
moment où nous pourrions nous libérer en
grande partie des importations étrangères.
Pierre Valude.
Député du Cher.
L'AVUTIONCOLONIALE
Des Indes à Londres en cinq jours
On annonce de Lahoro que le lieutenant
aviateur Olivier se propose d'effectuer, à
titre particulier, un raid des Indes en An-
gleterre, en cinq jours. Aucune date n'est
encore fixée.
Casagrande ne renonce pas
L'aviateur Casagrande, de retour à
Rome, a conféré avec M. Mussolini.
Son hydroplane l'Alcione, avec lequel il
comptait effectuer la traversée de l'Atlanti.
que - a été ramené de Casablanca à Milan.
A la suite de son audience, Casagrande n'a
pas renoncé à son projet et compte repartir
prochainement sur un autre appareil.
(1) Chiffres cités au Congrès international du
Bcis de Grenoble, en juillet 1925
(2) Do 1909 à 1913 (périodo d'avant-guerre), les
Importations de bois coloniaux en France étaient
prssées de 12.000 fi 36.000 tonnes et les exporta-
ions totales de nos colonies, de 50.000 il 103.000
tonnes. La guwe avait suspendu presque coni
paiement les exploitations. {Conrès do Greno-
ble 1925). Ces chiffres sont largement dépass/s
eujourd'hui. largement dépassas
(3) Chiffres de 1.
(41 2 millions de tonnes, en chiffre rond ;
3 millions, si l'on tient compte des ouvrages
fabriqués et des pâtes de bois.
(5) Nous avons néanmoins reçu 42 0/0 de
cette production en 1924, alors que pour la
période 1909-1913 nous ne recevions en
movenne que 17 0/0.
'6) 25 à 30.000 tonnes en 1904.
L'Exposition Internationale
Co'oniale de Paris
Interview de M. Charles Deloncle
La Commission Sénatoriale des Colonies
a, lors d'une précédente réunion, confié à4
notre ami M. Charles Deloncie, sénateur de
la Seine, le rapport sur le projet de loi por-
tant organisation d'une exposition coloniale
à Paris en 1928.
Sur cette importante queslioll) le sénateur
de la Seine a rédigé un important rapport
dont il a donné lecture cet après-midi à la
Commission des Colonies.
Nous avons pu le joindre à la fin de la
matinée. Voici les déclarations qu'il a bien
voulu nous faire :
- Mon rapport conclut à Tadoption par
la Commission Sénatoriale des Colonies du
projet de loi déposé par le Gouvernement
en 1920, en vue de l'organisation à Paris
d'une exposition coloniale.
Cette date déjà éloignée m'a amené au dé-
but du rapport à faire un historique de la
question, rappelant dans quelles conditions
cette exposition a été reportée à 1925 pour
ne pas demander un nouveau concours
financier aux colonies après l'effort fait à
Marseille en 1922.
Après quoi. j'expose que la date fixée
pour l'Exposition des Arts Décoratifs à Pa-
ris en 1925, ne permit pas encore la réali-
sation de la manifestation des colonies pour
laquelle le Gouvernement propose aujour-
d'hui la date de 1928 avec possibilité de la
reporter soit en 1929, soit en 1930.
J'appouvc pleinement les motifs du pro-
jet de loi qui entend par là magnifier
l'oeuvre coloniale poursuivie depuis cin-
quante ans par la Troisième République,
mettre en lumière l'importance de notre do-
maine colonial et les ressources que nous
pouvons tirer de sa mise en valeur.
La guerre a révélé nos colonies à beau-
coup de Français. Ils ont admiré la vail-
lance des troupes indigènes venues «combat-
tre sur les champs de bataille de la métro-
pole. Ils ont appris @ aussi ce que nous pou-
vions attendre de l'exploitation méthodique
du sol et du sous-sol de nos possessions d'ou-
tre-mer.
L'Exposition constitue le mode de propa-
gandc le plus parfait, étant à la fois un en-
seignement et une démonstration où des af-
faires se traitent, entrainant des résultats
tangibles.
Des critiques ont été faites au sujet des sa-
tffccçs financiers que seront appelées à faire
no| t.,olonies; N'oublions pas cependant que
l'Exposition, "krâce à la subvention de la Ville
de Paris, du Département de la Seine et des
colonies, à la location des emplacements et
aa prix des entrées, peut faire face à toutes
ses dépenses, voire présenter des bénéfices,
qui auront une répercussion dans le budget
de l'Etat par l'augmentation notamment des
recettes postales et ferroviaires.
J'adopte les propositions du Gouvernement
en ce qui concerne la possibilité de reporter à
1929 ou 1930 la date d'ouverture. Mais, pour
1930, je fais remarquer que cette même année
aura lieu à Anvers une grande manifestation
coloniale belge.
Quant à l'Exposition, j'exprime le vœu
que, d'interalliée, elle devienne intematio-
nale pour permettre au monde entier de se
rendre compte de l'effort fait par la France
pour améliorer les conditions matérielles de
vie des 60 millions d'indigènes vivant sous la
protection de notre drapeau.
Pour mieux mettre en relief Vintérêt que
nous avons au développement de l'activité
économique. de notre domaine 'colonial, signa-
lons ces quelques chiffres, singulièrement
fraffants :
Nous faisons venir tous les ans environ
pour deux milliards et demi de laines du
dehors. Dans cette somme, la valeur des en-
vois en provenance de nos possessions d'outre-
mer n'entre que pour trois pour cent. Xous
dépensons près de trois milliards de francs
pour nos achats de coton : un pour cent de
cette dépense suffit à payer le coton venant
de nos colonies, Notls nous procurons pour
un milliard et demi de francs de graines
oléagineuses : un quart seulement de cette
fourniture est obtenue de nos colonies. Pour
les bois, les pâtes de bois et de papier, alors
que nous en achetons à l'étranger pour un
milliard et demi, nous n'en tirons de nos fo-
rêts coloniales que pour 7 fi 8 millions de
francs ! Sur un milliard de francs de café et
de thé, nos colonies ne nous en livrent que
pour cinquante millions. Nous avons besoin
chaque année d'acheter aze dehors pour un
milliard de francs de sucre : le cinquième à
peine dit sucre importé nous arrive de "OS
possessions. On pourrait multiplier les exem-
ples, en parlant de la viande, des fruits, de la
soie, etc. La soie t Nous en importons pour
des quantités représentant une valeur de
t milliard 250.000.000 et sur ces quantités nos
colonies ne nous fournissent RIEN.
Ajoutons que le distingué sénateur cte la
Seille émet le voeu de voir VExposition Colo-
niale se tenir à Vincennes et souhaite voir
grouper autour du Jardin colonial de Nogent-
sur-Marne, qui constitue aujourd'hui, le
grand centre d'activité coloniale, les divers
services dépendant du ministre des Colonies :
Agence Générale des Colonies, Agences
Economiques de nos diverses possessions et
Musée Colonial.
PHILATÉLIE
Côte d'Ivoire
Ont paru : 10 e. carmin sur bleu : an c.
rouge et bleu.
Dahomey
Ont pnru : 30 c. jaune et violot : ri) c.
rouge et bleu.
Gabon
Ont paru : 10 c. bleu et brun ; :K) <\
tioir et jaune ; 50 c. rouge et vert.
Niger
A paru : un 10 c. enrmin sur bleu.
Comment fut accordée
la grâce de Phan-bôi-Châu
00
Le 21 décembre dernier, le Gouverneur
Général a adressé le télégramme suivant
ttu Gouverneur de la Cochinchine :
« Après ki condamnation de lliai t-bôi-
« Chaus la question se posa de savoir à
« quelle autorité appartiendrait cventuelle-
« ment l'exercice du droit de grdec. Par dé-
« /érence, le Gouverneur GOnêral transmit
« avec avis favorable la demande du con-
« damné pour être soumise au chef de
u l'Etat par le ministre des Colonies. Le
« Département des Colonies, d'accord avec
« la Présidence du Conseil, a fait savoir
« au Gouverneur Général que les textes ré-
« glementaires jwuvant être interprétés
« comme lui donnant dans l'espèce le droit
d de grâce, le Gouvernement, pour éviter
« les lenteurs de transmission et examen
« du dossier dans la Métropole, s'en remit
ci entièrement à sa décisioll. Dans ces con-
« dit ions, le Gouverneur Général Varcnne
« signa hier la grâce complète et ordonna
« la mise en liberté immédiate de Phan-
« boi-Citau, qui partit ce matin pour IItu,
« oit il déclara vouloir actuellement fixer
« sa résidence. »
Plusieurs de nos lecteurs nous ayant ma-
nifesté leur étonnemerft de la nouvelle que
nous avons publiée dni'm les Annales Colo-
niales du 28 décembre dernier en annon-
çant que M. Varenne avait gracia Plian-
bui-Chau, le droit de grâce n'appartenant
qu'au chef de l'Etat, la communication que
nous venons do reproduire leur permettra
<1e constater l'exactitude de notre informa-
tiun.
M. Alexandre Varenne
au Laos
0-0
Après s'are rendu il Hué pour assister aux
obsèques de l'Empereur Khat-Dinht le Gou-
verneur Général de VIndochine a effectué
son premier voyage ail Laos. Il a été accom-
pagné. jusqu'à la frontière de l'Annam, par
le Résident Supérieur Pasquici; et ait Laos
par le Résident Supérieur H ose. Après avoir
parcouru la région pittoresque qui sépare la
route mandarine dit plateau Laotien. le GOII-
verneur Général s'est arrêté à Laobtlo Pour
visiter le pénitencier. D'accord avec le Rési-
dent Supérieur. il a pris quelques mesures
propres à adoucir te régime des prisonniers.
A Tthùfonc, la- population indigène et les
fonctionnaires annamites vinrent saluer M.
Varenne, qui poursuivit, ensuite sa route
'l:ers Savanna-khet, où l'attendaient le Ré-
sident Supérieur Bosc et une délégation de
Laotiens qui manifesta sa joie et remercia le
Gouverneur de l'aide bienfaisante apportée
par la France à leur pays. Puis par la route
qui traverse la forêt laotienne. le Gouver-
neur arriva à Thakek, aboutissement de la
voie ferrée dont les études sont actuellement
terminées et qui doit relier la vallée du Mé-
kong au transindochinois. On lui fournit des
renseignements intéressants sur le dévelop-
pement de la région minière de Pakinboun.
Il rejoignit Vinh par la route de Nape où
le salua au passage une délégation monta-
gnarde du Méos.
Au cours de son voyage, le GOWZ'l'nCllr
Général s'est entretenu des améliorations ii
apporter aux routes de pénétration dans le
Laos, dont l'achèvement doit être poursuivi
d'urgence par les services techniques.
(Agence Radiotélégraphiquc d'Indochine.)
(Par dépêche.)
60. -
M. Varenne Interdit
la contrebande des armes
00
Jusqu'à nouvel ordre est prohibée. a des-
tination des provinces chinoises limitrophes,
la sortie du Tonkin, des matières employées
à la confection des poudres, explosifs, acide
nitrique, tout nitrate, tout com posé de nitre.
(Par déptche,)
Le cours du riz à Saigon
On enregistrait hier à Saigon les cours
suivants (les 1.000 kilos en piastres) :
Riz n° 1, 25 brisures 101 70
1Hz no 2, 40 brisures (.^ *0
lliz n° 3, 50 brisures. <0
Brisures no 1 et 2 .,.,.,. ) W
Brisures n° 3 et 4 71 hU
Fnrines .,..,..,.. a æ
Farines X
Paddy Vinh-I.ong œ n
Paddy Go-Cung M [*0
Paddy Baixau û7 50
Paddy Bac-Lieu "># »
1 Coprah (les 100 kilos) .,..,.,. 17 25
Les minerais indochinois
Do-
Voici le relevé des exportations de métaux
indochinois co 1925 : - --
'l'onnes
Minerai de zinc. , 49-966
Saumons zinc. , 925
Minerai mixte étain Wolfram. 472
Saumons étain, , - 327 --
i
TAUX DE LA PIASTRE
TAUX DE LA PIASTRE
A la date d'hier le taux officiel do la pia.t.T'"
ttAit de : 1"5 tO.
Voici égrtlomrnt. les cours pratiques pour lo*
achats fi krmo de la piiuMre à Saison sur :
Parte : 8 jours, l't.M ; 30 jour-, 1.<>'.) ; M jmirs,
15.78 ; 00 jours, 15.SS.
Tire en seconde pllg c :
ï
'.e Comité dl" Trnvnux publies aux Colonies.
! f Congrès colonial kxMg'1"
Rudyard Kipling en France
M. Rudyard Kipling, au sortir d'une grave
maladie, est venu demander au ciel de France
de parachever sa guérison. Il a quitté, voici
deux jours, l'Angleterre, pour aller quelque
temps s'établir sur la Côte d'Azur. Que ce
très grand romancier soit le bienvenu chez nous.
Lorsque parut le Liorc de la Jungle. d'au-
cuns insinuèrent qu' en écrivant cette œuvre ad-
mirable, l'auteur avait voulu, sous les traits gri-
maçants des Bandar-Log. peindre les Français.
Ces exégètes péchaient très probablement par
excès d imagination : au surplus, il y a eu la
guerre, et l'illustre convalescent, aujourd'hui
notre hôte, ne saurait oublier que, pendant plus
de quatre années, la France n'a cessé de jeter
au feu des tranchées des multitudes de gar<;
courageux comme Mowgli. adroits comme Kim.
stoïques comme le héros de La lumière qui
s'éteint.
Quels sont ces bruits, cependant ? Des An-
glais, nos frères d' armes d'hier, tiendraient, à
dire persistant de joumajistes, les fils de cer-
taines sanglantes rébellions dressées contre
nous ? Puisse Rudyard Kipling, qui retrouvera
certainement à Cannes et à Nice un grand nom-
bre de ses compatriotes, les inciter, sinon à
une sentimentalité qui ne peut être de leur com-
plexion, du moins à une vue plus juste des vé-
ritables intérêts britanniques.
Si Bandar-Log, il y a et ce n'est pas
impossible - - il verra l'cssentiel de leur tribu
dans les dancing de la Côte d'Azur, voire sur
tel terrain de golf de Uoyd-georgienne mé-
moire. Mais au Djebel-Druse et dans le Rif.
ce sont des hommes, des vrais, qui souffrent et
qui saignent pour l'Empire britannique en
même temps que pour l'Empire colonial fran-
çais. Si celui-ci tombait, celui-là le suivrait au
gouffre.
Mais quels hommes doués ce pensée mettent
désormais en doute l'étroite liaison de ces deux
éventualités ? Ce ne sont point, par malheur,
nos communistes, si curieusement alliés, pour
des croisades antieuropéenncs. aux successeurs
des tzars. Ce ne peut être non plus, heureuse-
ment, Rudyard Kipling, grand « colonial »
influent, esprit trop clair pour n'être point as-
suré que les Européens se doivent entre eux
un intégral f( franc jeu ».
R. B. de Laromiguièrc
lourlale dam mmis
0-0
Le I ouring-Club de France vient de prendre
une décision dont il convient de le iéticiter.
Dam sa Revue mensuelle. illustrée de la façon
remarquable que chacun sait, il ouvre ses CI)-
lonnes à partir du numéro de février au Tou-
risme Colonial français. Son but est de montrer
à ses lecteurs le prix qu'il convient d'attacher
à nos possessions coloniales, à toutes nos pos-
sessions qui représentent pour notre pays. au
point t.e vue touristique, les plus purs joyaux
de sa couronne.
Le tourisme, lisons-nous dans l avant-propos
du premier article, n' est-il pas, d' ailleurs, sou-
vent, le prélude de la colonisation ? Tel qui
n'était venu qu'en touriste se transforme vite
en colon, créateur de richesses nouvelles pour
lui et la collectivité.
C'est par un voyage en A. O. F. que com-
mence celte revue de notre domaine d'outre-
mer. De Dakar à Bamako, par le Thiès-iNiger,
l'auteur de livres charmants, dont le dernier,
Iles de Paradis, remporte en ce moment un
grand succès, M. Robert Chauvelot nous dé-
crit avec un peu trop d'imagination, mais ce
doit être un poète à ses heures, les pays qu'il
traverse dans le plus confortable des rail-
ways (?). Pour sa gouverne, c'est à Marseille
autant qu'à Bordeaux que vont les arachides de
Rufisque. Les marigots sont des rivières et non
des étangs, et de Thiès à Arnbidedi. on voit
plus de Séfûs, Ouolofs, Khassounkés que de
Bambaras aux larges prunelles.
Entre nous, les chasseurs d'éléphants teront
bien de prendre un autre itinéraire que celui
du Thiès-Kayes. Ils trouveront plus sûrement
ces pachydermes à la Côte d'ivoire et en A.
E. F. Sous prétexte cle propagande touristique,
il ne faut tout de même pas faire une salade
de toutes nos colonies de l'A. O. F. et de
l'A. E. F.. ni faire croire aux touristes qu'il
faut emporter un encensoir pour les grands chets
qui ne mettront pas toujours leur wagor-lit à
U disposition des touristes, pas plus que le pi-
bier de leur territoire, ni les porteurs, ni les
boys, ni une épuisette pour ramasser l'or allu-
vionnaire que charrie la Falémé.
Rien que par co fait d'attirer l'attention des
touristes sur l'A. O. F. et d'éveiller leur cu-
riosité avec l'envie d'aller voir si c'et vrai, la
Revue du T. C. F. mérite tous nos compli-
ments. et avec elle nous suivrons le grand
explorateur Robert Chauvelot de Bamako à
Conakry par le Fouta-Djallon - que nous con-
naissons de longue date (18% et 1900), corn
plétant par quelques précisions les indication
déjà fort précieuses de notre confrère. '<
Eugène Devaux
e.a
EN SYRIlî
A Beyrouûh
M. de Jouvonol a quitta Dama? hier ma.
lin. Il a offert, nu camp d'aviation dt
Ttaynk. un (lAjounoi- aux officiers aviateurs
et est arrivé, dans l'après-midi à Beyrouth,
qu'il a quitté co matin pour Angora, neoom-
ragné do MM. René-François Sourhier, di*
colonel Vincot ot du <\i rd;1 irw Dueho.
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