Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-02-04
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 février 1926 04 février 1926
Description : 1926/02/04 (A27,N19). 1926/02/04 (A27,N19).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397066b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
y /- - - - - -
VINGT-SEPTIEME ANNEE. N. 11 - LS NUMERO :tO CKNTIMB8 - u - -- -- -- ----- -- -- JEUDI SOIR, 4 FEVRIER 19656
Les Annales Coloniales
- 1 --, ,.es nna A a lt es
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
La Annonces et Réclames «ont repuv aux Bureaux dujownaiddme kêAgmtu dtPuhUdii
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAUL T
Rééictioi et AdniBiitraliM : 34, Rue du Mont-Thabor. PARIS-1- Téliikm : LOUYRI 19-17
Un an 4 mou i moia
inmitMtiTt Frw Colonie». 80 45 » 25 »
Btranll." , , , ., 120 » 85. as
- 7- - i
On s'abonne dans tous 1m Bureau da poste et ehetlai principaux libraires 1
France et Turquie
Il n' y a qu'à voir la place que réservent les
journaux turcs aux protestations contre ceux qui
accusent le Gouvernement d' Angora de favo-
riser, au moins Aecrètement, les ennemis de la
France au Maroc et en Syrie : on se dit né-
cessairement que, pour se détendre avec tant
de profusion et tant de vigueur, il faut bien que
ces accusations les aient touchés à vif.
Certes, une des explications qu'ils donnent
est tout à fait flatteuse pour nous : il n'y a pas,
disent-ils, de journaux étrangers qui soient sui-
vis d'aussi près que ceux qui viennent de
l rance ; les articles de ces feuilles qui se plai-
gnent de l'attitude de la Turquie sont lus dans
les roins les plus éloignés, dans les endroits
les dus divers. D'autre part, on est jaloux de
conserver les liens matériels et moraux qui
unissent la Turquie à la France : on rappelle
- - #
la part de la rrance dans 1 enseignement supe-
rieur de la Turquie, le nombre des professeurs
fr;¡n«;ais dans les établissements d'enseignement
secondaire, l'application, dans le domaine po-
litique, des idées qui forment l' essentiel de la
pensée française ; tout cela est menacé par les
rci/roches des journaux français qui se plaignent
<]trurs confrères turcs parlent du rôle de la
France au Maroc et en Syrie, et des félicita-
tions enthousiastes qui sont adressées par eux
aux révoltés du Rif et de l'Asie occidentale.
H y a plusieurs façons de répondre. Les
uns avouent et disent : « Oui. les journaux turcs
yont trop loin ; mais c'est qu'ils subissent 1 in-
fluence de l' Angleterre ; ce sont les journaux
ooghis, ce sont les communiqués de l' Agence
Reuter qui offrent aux journaux turcs les princi-
pales sources d'information ; que, dans les in-
trigues ourdies d'un bout à l' autre du monde,
les Français cherchent la main de l'Angleterre;
ils la trouveront, dans le Djebel Druse, dans
la Syrie, dans le Rif ; ce sont les Anglais qui
ont répandu la nouvelle qu Abdullah, frère
du roi de l'Irak Fayçal, avait été proclamé roi
de Syrie ; qui ont essayé - de rassembler un
Congrès musulman à La Mecque et d y taire
désigner comme Khalife le roi d* Egypte Fouad
et e réaliser Mn vieux rêve qui est de réunir
leous les pays de l'Islam sous la domination d'un
chef qui lui appartienne. Cette diversion ne
manque pas d'habileté, il faut le reconnaître ;
mais elle ne suffit pas à nous détourner de la
vraie question : quelle que soit la source des
informations fournies aux journaux turcs, nous
ne saurions lire avec joie la publicité qu -ils
Ici* donnent et les commentaires dont ils les
AccomDaonent.
C' est vrai, observent les autres ; nous témoi-
gnons une sympathie évidente pour les Syriens,
c est que notre cause est la même que celle de
la Syrie ; cette dernière est traitée à présent
comme une colonie, hier la Turquie était trai-
tée de même, demain la Turquie serait encore
traitée ainsi, à partir du jour où l' Europe serait
débarrassée de ses soucis très lourds. Il est donc
naturel que nous" ayons quelque amertume en
nous souvenant, et quelque appréhension en
regardant l' avenir. Mais cela est exact pour les
journalistes ; ce n'est pas exact pour notre Gou-
vernement ; la presse turque témoigne aux oy-
rietis une sympathie toute platonique ; sunt
ittrfwi et voces ; cela ne va pas plus loin ; ah !
s'il y avait, de la part du Gouvernement, quel-
que ingérence dans les affaires de Syrie (par-
bleu ! il ne manquerait plus que ça 1) cela
changerait du tout au tout ; mais quoi ! le
Gouvernement ne songe à aucune intervention
positive, le peuple à aucun acte d'assistance
envers les Syriens ! ce n'est pas parce que
quelques Turcs se sont joints aux Druses, sur-
tout ceux qui sont voisins d'Alep et d' Alexan-
dteltr, qu'on doit s'offusquer en France. D'ail.
Jews, cette sympathie toute platonique a, com-
me contre-partie, des conseils sages et pru-
dents aux amis français ; voulez-vous mettre un
fumie à vos difficultés ? leur dit-on. Instituez
Ull régime de plus en plus libéral, et vous ver-
vez un progrès de plus en plus marqué ; déta-
clu mouvement syrien les Turcs des envi-
ron* Ir Alep en leur accordant des conditions
d'existence meilleures et en arrêtant les vexa-
tions des agents coloniaux (encore une pierre
dans nos jardins à la française).
Que dis-je, encore uae pierre > C'est ail-
leurs une véritable avalanche. Sous prétexte
de répondre au Temps ou à telle autre feuille
irançaise, on nous rappelle que nous avons
IUSC7. à faire avec l' Allemagne, en Europe ;
lé Maroc, en Afrique ; la Syrie, en Asie ; que
notre situation financière n' est pas brillante ;
mais, qu'en Syrie et en Indochine il faut cher-
cher les causes de nos embarras « dans les
fautes commises par le Gouvernement français
et dans la façon déplorable dont il exerce son
mandut » ; plus de « ces visions de liberté «t
d'indépendance » que la propagande française
avait fait luire « sous le régime iginorant et pol-
tron du sultanat » ; écoutez cette diatribe :
'< Mais les Syriens qui attendaient le jour de
l'affranchissement, frémissants de bonheur, et
qui croyaient étreindre la liberté - après - laquelle
us languissaient, ont connu la mort au lieu de
la vie ; l'oppression au lieu de la liberté. La
désillusion que leur a apportée le mandat fran-
taix et haineux est indescriptible, » On tente
toutefois de la décrire, on oppose les droits de
l'homme aux sauvageries des « soldats multi-
colores parés d'anneaux aux narines », et on
dtt. à cette France qui prétend (voyez-vous ça)
avoir ouvert la voie de la liberté aux peuples
« gémissants sous le fer des tyrans » : « La
France noble et civilisée, vénérée dans le mon-
de par son idéal humanitaire, est morte ; une
autre France tyranmque et dévastatrice a pris
sa place. » Doucement 1 doucement 1 vous tuez
la France noble et civilisée beaucoup trop vite,
mais que voulez-vous que pensent les Français
quand ils lisent de telles invectives ? Il y a
des excités partout, va-t-on remarquer. Parfai-
tement, mais ces violences sont publiées par le
journal La République, et c'est son correspon-
dant turc de Milan qui lui envoie cette littéra-
ture.
Il est vrai que la Direction ajoute qu'elle ne
publie cette lettre que « pour donner une idée
de la nervosité qui semble s'être emparée de
la politique ». Le but est atteint, sinon dépassé,
et l'on a, en effet, une idée fort nette de cette
nervosité. Mais pense-t-on sérieusement que le
meilleur moyen de la diminuer, c'est de ré-
pandre des pamphlets de ce ton. « Nous pen-
sons que les relations franco-turques resteront
amicales. » Nous aussi, et nous le voulons très
énergiquement ; nous approuvons ceux qui ré-
pètent que les relations entre la Turquie et la
France sont traditionnellement très bonnes, et
que l'intérêt des deux Etats est de leur conser-
ver ce caractère. Mais franchement, croit-on y
travailler quand on s' exprime aussi injustement
sur le rôle séculaire de la France, à l'heure où
elle doit faire face aux pires difficultés }
Mario Roustan,
Sénateur de VHérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lontîi, Secrétaire général du Groupe
rHticole.
Mussolini va en Tripolitaine
---o-Le dictateur Mussolini, soucieux du déve-
loppement de l'Empire italien, songe à son
empire colonial.
L'Italie qui, sur une superficie égale aux
trois cinquièmes de celle de la France, a une
population supérieure de plus de trois millions
à celle de la France (encore en Italie, il n'y
a guère que des autochtones et en France le
douzième de la population est étrangère). Où
caser tout cet excédent dont une bonne part
colonise les Amériques et la France à défaut
de notre Afrique Mineure?
Mussolini pense à la Tripolitaine.
Il a raison puisque ces derniers jours a
encore eu lieu en Cyrénaïque une large opé-
ration de police dans la zone méridionale.
Les groupes de rebelles, après une faible
résistance, se sont enfuis dans la région pré-
désertique, abandonnant de nombreux morts.
Les troupes coloniales italiennes ont eu un
mort et deux blessés.
Le Dictateur va s'y rendre prochainement
et préparer la mise en valeur agricole de l'an-
cienne Lybie et de l'antique Cyrénaïque.
Le nouvel empire romain pourra s'il le
veut, redonner toute sa splendeur à cette ré-
gion, en procédant comme la France l'a fait
dans l'ancienne Numidie : l'olivier peut être
roi à Tripoli comme à Sousse et à Sfax.
Le ? et la nouille de l indoctitne
L'exportation du riz en 1925 a atteint pour
l'Indochine entière, 1.519.6 tonnes, dont
1.370,900 pour la Cochinchine seulement.
La valeur totale du riz exporté sous toutes
formes s'élève à 1.560 millions de francs.
L'exportation de la houille brute en 1925
a atteint pour l'Indochine entière 009.609
tonMs, la houille agglomérée 32.015.
Le niniineii H fil le SIII
M. Wildon, ministre de France au Siam,
représentera le Président de la République
Française au couronnement du nouveau
roi.
LES GBEVEDH CQDPIÊSET LES CHINOISES
La mode des cheveux coupés fait des ra-
vages en Chine, non pas tant seulement pour
la fabrication des fausses nattes et des perru-
ques que pour la confection de filets et de ré-
silles ; 18.000 Chinoises employées à ce der-
nier travail sont, du fait des habitudes nou-
velles, victimes du chômage. Mais qu'elles
se rassurent, la mode des cheveux longs va
revenir. Les plus grands coiffeurs de Patis
commencent à remettre à leurs vitrines des
femmes de luxe portant d'opulentes cheve-
lues.
Et alors, quelle orgie ! Les lotions pour
faire repousser les ch eveux à celles qui seront
ou se croiront encore d'âge à voir repousser
leurs cheveux ; les filets pour tenir les cheveux
follets en attendant qu'ils puissent être maniés.
et les fausses nattes pour être tout de suite à
la mode, car les premières qui se les sont fait
couper seront celles à vouloir les avoir les plus
longs, les premières.
Courage donc ! petites Chinoises, si vous ne
mourez pas de faim d'ici un an ou deux, l'ave-
nir est à vous.
laeeb-
TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faim connaître au ministre des Colonies qu'à
la date du 3 février 1906 le taux officiel de la
piastre Stait de 15 fr. 10.
Le coton par « Dry Farming »
à la Cote d'Ivoire
o-o
a
Par ce seul fait que les fibres
du coton de la Cote d'Ivoire sont
de otialité supérieure à celles du
Sénégal et même du Dallomey, plus longues,
plus fines et plus soyeuses, il parait tout in-
diqué de porter tous nos efforts sur l'amé-
lioration de la culture du coton dans cette
colonie au groupe de VA. O. F., déjà si in-
téressante au point de vue des bois, du cacao
et des palmistes.
Et le problème cotonnier devenant de plus
en Plus aigu tente toutes les curiosités.
C'est ainsi que nous voyons M. Henry
Bloud, avocat à la Cour, docteur en droit,
que nous ne croyons pas désigné plus spécia-
lement pour cela, solliciter notre attention
par un ouvrage à la fois complet et sérieuse-
ment étudié sur. le fJToblème cotonnier et
l'Afrique Occidentale Française io.
Bien que la culture sèche du cotonnier dans
les régions tropicales ne puisse se dévelop-
per que là où existent à la fois de bonnes
conditions climatériques et une nombreuse
population, la Cote d'Ivoire, malgré la fai-
ble densité de ses habitants, possède all-des-
sus du 7° de latitude un climat tout à fait
idoine et une population asscc nombreust
pour se livrer fructueusement à la culture du
coton par le « dry farming » et c'est bien
en Cote d'Ivoire, comme l'écrit M. Henry
Bloud, qu'est le centre de la zone cotonnière
de l'A. 0. F. La voie ferrée qui, en mars
1925, atteignait le kilomètre 450 arrive à la
latitude où une culture rationnelle profita-
ble peut être entreprise, selon les méthodes
que montreront aux indigènes les fermes éco-
les que l'on créera non loin de la voie ferrée
et à la hauteur du Fcrkessedougou, dans la
direction de Korogho. M. Henry Bloud
conseille, lui aussi, de prendre comme main-
d'œuvre des jeunes Mossi, des deux sexes
(oui, mais si tout le monde puise dans le
AloHi, que restera-t-il au Mossi ?) En
changeant la méthode si regrettable du Gou-
verneur p. i. BTlillot, M. Latalud saura ré-
partir la main-d'oeuvre entre lous, sans avoir
recours aux voisins qui ont, eux aussi, besoin
de leurs autochtones.
En préconisant le concours de noirs des
Etats-Unis du Sud ainsi que l'ont fait les
Allemands au Togo, M. Henry Bloud n'est
pas éloigné de la bonne méthode. Puisque,
ainsi que les Annales Coloniales l'ont déjà
relate, les exploitants forestiers de la Cote
d'Ivoire ont déjà eu recours aux noirs du Li-
beria pour remédier à la disparition totale de
la main-d'œuvre, Brunot regnantc.
le système d'utilisation de la main-d'fut-
vre noire américaine préconisé par M. Henry
Bloud. est assez curieux tour être sienalé :
Aménagement de trois groupes de chacun
une quinzaine de fermes sur une ligne par-
tant de la gare de Ferkessedougou dans la di-
rection de Koroglio, Roundioli. Ce peuplement
représenterait une cinquantaine de familles,
soit environ 250 personnes, hommes, femmes et
enfants. On adjoindrait une station agronomi-
que avec un agronome américain spécialiste, un
médecin et un vétérinaire français, (que ferait
ce vétérinaire, si ce n'est de contrôler la viande
des singes dont se nourrissent les indigènes),
et peut-être 3 usines d'('gl'enllé qui distribue-
raient les semences dans toute la région. On
installerait en outret des noirs africains &
proximité, qui loueraient leur main-d'œuvre en
cas de nécessité (St. Hlnud ne cannait autre
les noirs de la Côte d'Ivoire 1) et contribue-
raient à la création de trois villages modernes
qui auraient en même temps des artisans ayant
fait leur apprentissage, charpentiers, menuisiers,
charrons, bourreliers, etc.
En laissant de côté tout ce qu'a d utopique
la conception de M. Henry Bloud, nous pou-
vous et devons en retenir l'idée (le réunir en
villages la main-d'œuvre indigène transplan-
tée sur les terrains de culture de coton, c'est
du reste ce qui est préconisé et en Partie ap-
pliqué dans l'exploitation de la forêt par les
colons fOTcstiers,
A la croyance de M. Henry Bloud que
l'immigration, avec le concours de Sociétés
européennes, d'une race apte à cultiver ra-
tionnellement le sol, comme les noirs améri-
cains, avancerait d'un demi siècle la mise en
valeur de ces territoires, nous répondrons par
VexemPle de la République noire américaine
de Liberia dont les membres n'ont guère pé-
nétré dans l'intérieur, ni su beaucoup utiliser
la maÎlt-d'œlwre autochtone autrement qu'en
la louant à des exploitants forestiers de la
Cote d'Ivvire.
D'après les calculs de M. Henry Bloud,
la 13° partie de l'A. 0. F. est apte à la cul-
ture du coton et dans son énumération il ou-
blie le Bas Sénégal où le coton pousse à l'état
spontané,
- De ces 1.800.0001 hectares cultivés ration-
nellement en coton on petit attendre un ren-
dement moyen de 150 kilos de libres à l'hec-
tare. Le rendement, de VA. O. F. serait de
270.000 tonnes ou 1.350.000 balles, chiffre
très suffisant pour approvisionner l'industrie
métropolitaine en ajoutant la production de
la culture irriguée, Car le problème cotonnier
en A. 0. F. peut être envisagé, nous le sa-
vons, sous les deux lormes « dry farming D
et « culture par irrigation ».
Les essais tentés dans le Baoulé - ont dé-
montre que cette région est trop humide. (Test
dans le nord de la Cote d'Ivoire, région de
Korogho, que se trament les terres à coton
d'avenir de l'A, O. F.
Eaonard Néron,
Sénateur de la ffaute-Loire,
Vice-président de la Commission
des DOuanes.
AU SENAT
DANS LES COMMISSIONS
L'examen des projets relatifs à l'Algérie
Itéuni dans ses bureaux, le Sénat a pro-
cédé mardi après-midi à la nomination
d'une commission de neuf membres pour
l'examen de la proposition de résolution du
général Bourgeois et plusieurs de ses collè-
gues tendant à la nomination d'une com-
mission de dix-huit membres chargée, en
ltWt), d'examincr les projets et proposi-
tions de loi relatifs à l'Algérie.
Ont été nommés : MM. Brager de la
ViUe-Moysun. Joseph Courtier, Petiljean,
Louis Michel, général Bourgeois, Dame-
cour, Ordinaire, Lhopiteau et Bompard.
Espérons qu'un jour viendra où le Sénat
suivant l'exemple de la Chambre nommera
une grande commission de l'Algérie, des
Colomes et des protectorats au lieu d'avoir
son travail divisé entre trois commissions.
Algérie (9 membres), Colonies (27 - mem-
bres) et Affaires étrangères (36 membres).
Quand on pense qu'un projet intéressant
l'Algérie. le Maroc et 16 Mauritanie doit
aujourd'hui dans la Haute Assemblée rece-
voir l'approbation préalable de ces trois
comnlisslons, on ne peut pas dire que le
travail soit simplifié au Luxembourg.
8.1
A LA CHAMBRE
0-0
DANS LES GROUPES
Le groupe colonial
Hier, à 3 heures, le groupe colonial de la
Chambre, sous la présidence de M. Henri
Mjchel, doyen d'âge, a procédé à la réélec-
tion de son bureau, qui a été entièrement
maintenu. Le groupe u toutefois désigné
deux nouveaux vice-présidents : M. Henri
Michel, député des Basses-Pyrénées, en
remplacement de M. Ossola et M. Eugène
Lautier, député de la Guyane.
Sur la proposition de notre excellent ami
Auguste IBrunet, député de la Réunion, le
groupe colonial a décidé de porter à l'or-
dre du jour de ses travaux la question du
transsaharien.
MM. Morinaud, Roux-Freisaineng et
Léon Baréty doivent en faire un exposé
à la prochaine réunion du groupe.
DANS LES COMMISSIONS
Les affaires de Syrie
à la Commission de l'année
La Commission de l'armée, réunie sous
la présidence de M. Girod a procédé à la
désignation de deux Commissions chargées
d'aller prendre connaissance au ministère
de la Guerre, l'une du rapport du général
Duport sur les affaires de Syrie, l'autre
sur les conditions arrêtées entre ia confé-
rence des ambassadeurs, les Gouverne-
ments alliés et l'Allemagne, pour assurer
l'exécution cles clauses de désarmement de
l'Allemagne.
On été désignés pour la première délé.
gation : MM. Accambray, Paul Bcrnier.
de Chammard, Ciuilhaumon, Missoffe ;
pour la deuxième : MM. Brocard, Fabry,
Finullill, JonffrnuH, Hicolii et Sénac.
DEBATS
La surveillance des indigènes
nord-africains
Au début de lu séance de l'après-midi, la
Chambre adopte un projet de loi tendant
à autoriser la Ville de Paris à s'imposer,
à partir du 1er Janvier W26, 0 c. 30 addition-
nels à la contribution des patentes pour
subvenir aux frais de surveillance et de
protection des indigènes nord-africains.
Commission de délimitation
franco-portugaise
0-0
Le (iouvenieur général de l'A. O. F., vient
dehert, administrateur supérieur de la Casamance,
puur présider la Station française de la Com-
mission mixte franco-portugaise de délimitation,
composée de M. Paris. Le Clerc et du lieute-
nant, Daudet.
Cette mission doit régler les incidents de Kas-
son et de la région Oussuuye-Hfmsoor. vérilier
et reparer les bornes placées sur la frontière
tracée entre la Casamance et la Guinée Portu-
gaise.
Le pillage du Mulhouse
-0-0
La Cour d'appel d'Aix-en-Provence a ren-
du un arrêt condamnant les compagnies
d'assurances à indemniser la Société « La
Morue Française » (Saint-Pierre et Mique-
Ion », pour le pillage du Mulhouse par des
contrebandiers américains.
L'une de ces compagnies devra payer
31&000 francs et l'autre 281.000 francs. Kn
outre, les deux compagnies sont condam-
nées aux dépens et aux intérêts de droit..
L'inspection de M. Steeg
--0-0--
M. St<><'Q n éW l'objet d'une nouvelle ré-
ception triomphale, à Fez, où il est. arrivé
avant-hier, à 17 h.10. l,cs groupements et
corporations indigènes avaient été rassem-
Illés à Bah Scgma pour saluer le Résident
général à son arrivée,
Le Hésident général est parti de Fez à
8 hellrr., hier matin, pour Aïn-Aïcha et
Taounat. H était accompagné rin général
Boichut. et de. plusieurs autres généraux.
Au col d'Oule.d-Uaoud, les caïds de III
tribu Hagana étaient rassemblés, entourés
d'un millier de. cavaliers et d'unr fraction
des Ouled Amranes, soumis récemment. A
Ain-Aie h n, M. Steeg Il passé en revue les
troupes. Taounat, il fut l'objet d'une ova-
tion de la part de toutes les fractions des
tribus Riounas, Massiats et Mesrouas, ren-
trées depuis peu de dissidence.
les coefficient de majoration
en AfriqUe OCCidenlale Française
---(H)-
Nous recevons le tableau des coefficients
de majoration applicable pour le premier
semestre 1926, à la perception en Afrique
OccidentaJe Française des droits spécifi-
ques à l'entrée et à La sortie.
L'étude de ce document nous a permis de
constater les modifications suivantes entre
les droits du semestre en cours et ceux du
semestre écouté :
l'entrée, les tabacs, les alcools et eaux-
de-vie, les liqueurs et vins de liqueurs, les
vins ordinaires, la parfumerie alcoolique,
60wnis en 1925 au coefficient de majora-
tion : 2,5 passent au coefficient : 3 pour le
premier semestre 1926.
A la sortie, les animaux vivants passent
du coefficient 2 au coefficient 3 ; les peaux
de bœufs, de 2 à 2,5 : les peaux de mouton,
de 1.5 à 2 ; les arachides, de 2,5 à 3 ; les
amandes de palme, de 1,5 à 2,5 ; les huiles
de palme et pallnistes, de 1,5 à 2,5 ; laigoni-
nie arabique, de 1,5 à 3 et le charbon de
bois de 2 à 3.
Le budget- du Soudan Français
POUR 1920
--0-0----
Le budget local du Soudan Français, pour
l exercice 1926, a été arrête à la somme de
34.215.850 francs. Par rapport à l'exercice
précédent, fixé à 22.195.000 francs, il pré-
sente une augmentation de 12.020.850 francs :
les ressources correspondantes ont été trouvées
dans le réajustement du régime fiscal à la va-
leur actuelle du franc ; les relèvements de
taxes ont porté : sur l'impôt personnel indigène
et européen, sur le prix de rachat des presta-
tions. sur les patentes et licences, sur les im-
pôts grevant les armes à feu, les chevaux, la
propriété non bâpe ou insuffisamment bâtie, les
cartes d'identité d'étrangers, etc.
Par grandes rubriques, les dépenses du bud-
get local du Soudan peuvent se répartir ainsi :
Francs
Dépenses d'administration gé-
nérale 13.580.850
Dépenses des exploitations in-
dustrielles du Service local
(Postes et Télégraphes. Im-
primerie. Navigation sur le
Niger) 10.684.000
Dépenses de travaux publics.. 5.015.000
Dépenses des Services d'intérêt
social et économique (ensei-
gnement. assistance médicale) 4.936.000
Total, , , 34.215.850
Les travaux publics prévus comme devant
être effectués en 1926 sont divisés en travaux
ordinaires et en travaux sur programme spé-
cial. Parmi les premiers, on peut citer
la construction d'une bergerie à Nioro et celle
de deux fermes-écoles, l'une à Kakoulou (cer-
cle de Kayes), l' autre dans le cercle de Ba-
mako. Les seconds comprennent la construc-
tion d'une gare à Ségou (ligne de 0 m. 60 de
Ségou au Bani) ; la construction de ponts dé-
finitifs et d'une chaussée submersible sur le
Niger sur la route de Bamako à Bougouni et
de ponts sur la route de Bamako à Koulikoro ;
la construction de quais à Bamako et à Kayes ;
la construction d'une usine électrique et d'ad-
duction d'eau à Bamako, d'un dispensaire à
Bamako, ainsi que la construction de la ligne
de transport d'enereie à taute tension des
chutes du Félou à Kayes. Enfin, la seule dé-
pense extraordinaire inscrite au budget con-
cerne l'achat d'un vapeur type « Mage » pour
la navigation sur le Niger.
En ce qui concerne les œuvres d' assistance,
d' enseignement ou d'intérêt public, il convient
de remarquer que les crédits ont été augmentés
d'une façon notable en 1926 par rapport à
ceux de 1925 : pour l'enseignement ils ont été
portés à 2.280.615 francs (contre 1.651.846
francs en 1925), pour le service de santé à
2.215.870 francs (contre 1.048.485 francs en
1925). et pour l'agriculture et l'élevage, à
1.898.658 francs (contre 1.047.988 francs en
1925). On peut donc conclure que les indigè-
nes retireront un bénéfice certain du relèvement
du taux des impôts qui vient de leur être im-
posé.
L'IIIIPOITATION DES VINS TUNISIENS
Le président de la Chambre de Commerce
de oile n reçu de l'administration des
douanes le télégramme suivant :
Il Crédit 500.0(10 hectolitres vins tunisiens
.'•cluellement épuisé. Tarif plein devient ap-
plicable. Admette/, envois moyennant ga-
ranti. is. au cas crédit supplémentaire sernit
aemidé. Informez commerce. Il
L'AVIATION COLONIALE
0
A travers l'Afrique
L'aviateur Alan Cubham a atterri à Pre-
toria hier, à 17 h. 30. ayant couvert, l'étape
Pnl.qiyer-Hoad-Preloria. c'est-à-dire. 2f>0
inillt s. en deux heures e| demie. 11 compte
repartir et arriver vendredi prochain ;*i Jo-
hanneshourg.
LA FOLIE DE L'ARABE
L'Algérien Mohamed Mejinne, sans (hni('.ill',
croyait, ,'tH' un nouvean Messie et piY>\oquaif
dl''; attroupements dans le 19° arrondissement.
U a été envovê l'infinneric «péciaîe un dAp.tl.
A L ÉCOLE
des hautes éludes sociales
NOS RESSOURCES COLONIALES
par M. Léon Archimbaud
M. Léon Archimbaud, député, rapporteur
du budget des Colonies, a fait hier une tiès
intéressante conférence.
Alors qu'il y a seulement quelques années,
nous dit M. Archimbaud, nos colonies réali-
saient l'unanimité des gens contre elles, c'est
pour elles qu'est aujourd'hui cette unani-
mité.
L aide coloniale ne devait pas prendre fin
avec les hostilités, mais il fallait abandon-
ner cette conception que les colonies doivent
aider la France à équilibrer son budget. 11
faut donc nous féliciter de ce que la Com-
mission des Finances de la Chambre ait obli-
gé l'Etat à reprendre les dépenses qui lui
incombent. Il était en effet incompréhensible
que l'Indochine paie une contribution de 150
millions de charges militaires, soit N* sixième
du budget général. C'était un véritable dan-
ger v de vouloir faire contribuer les colonies
aux dépenses de la métropole, à l'instar de
la politique espagnole; c'eût été une mesore
indigne d'un grand pays.
Les matures premières nécessaires à l'in-
dustrie, si elles donnent lieu à l'étianger à
de véritables batailles comme celle provo-
quée par la rivalité anplo-saxonnp. n'en sont
pas moine indispensables à la métropole où
peuvent avoir de fâcheuses répercussions ces
luttes pour le pétrole, le coton, le caout-
chouc.
N'ous devons avoir nos sources autonomes
de matières premières. Et pour l'instant, nous
n'avons importé de nos colonies qu'un:
dixième des matières premières nécessaire»
à l'alimentation comme à nos industries. La
faute en est à l'esprit de routine des com-
merçants et des industriels français. Recon-
naissons, néanmoins, qu'actuellement les pro-
duits coloniaux n'inspirent plus autant de
méfiance.
Toute entreprise coloniale doit être enga-
gée et conduite avec prudence.
En voici les principales conditions de réus-
si te. :
Des capitaux importants pour pouvoir pa-
rer à tous les risques qui sont nombreux;
Un personnel compétent ;
Des débouchés assurés.
Le mieux est de confier la création des'
grandes entreprises d'outre-mer a des grou-
pements de la métropole organisés.
Sur 300.000 tonnes de coton que nous im-
portons, Q5 viennent de l'étranger, C'est
une part bien infime réservée à nos colonies-
qui, cependant, ont des terres à coton où des
entreprises comme la Compagnie du ir
font de très grands efforts suivis de résul-
tats appréciables. De nos colonies, c'est
l'A. O. F. qui est appelée à être le grand
pourvoyeur de coton.
La laine est l'objet dez t:; - heureuse? ini-
tiative? - de la part de la Chambre de Com-
merce de Tourcoing, tant en A. O r. qu à.
Madagascar. Nous en somme?période des essais.
Les graines oléagineuse; ci: - "c l'objet de
très judicieu?e- mesure? de .a part de M. J.
Garde. Gouverneur Général de l'A. O. F.,
qui cherche à réaliser la standardisation des
arachides locales.
Sur le sucre importé, !i 17 provien-
nent de nos colonies.
Nos bois coloniaux communs ou de luxe
n'entrent que pour 6 dans nos importa-
tions, bien que noi forèt; tiopicale et équa-
toriale soient les plus belles du monde. Mais
nos fabricants de meubles ont fait longtemps
une opposition systématique à l'emploi de.
nos bois coloniaux qu'ils achètent au prix
fort 7̃/
Du reste, nous achetons bien aux :\nglais
du benjoin du Lao; sous le nom de benjoin
du Siam et du riz de Saigon sous le nom
de riz de Hong-Kong.
Qui de nous rie "ait pas que les Ciifcs du
Tonkin et de la Nouvelle-Calédonie sont
d'excellente qualité.
Le commeice des peaux s'a?n<*lioiera quand
nos indigènes .-auront mieux les préparer et
quand on leur f'n offrira des ptix plus élevés.
Avec, des navires frigorifique-, ri,in.ics et
fruits nous arrive,ont sous bonne valeur mar-
chande.
Au prix actuel du caoutchouc (s5 francs
le kilo), il nous faut en importer de l'étran-
ger pour milliards, alors que nos planta-
tions d'Indochine peuvent dans quelques an-
neer. nous donner tout notte-tock.
La mise en valeur minière de nos colonies
reste à faire presque entièrement.
Nous pouvons, cen-tater dès maintenant,
grâce aux efforts de notre administration^ des
colons et des indigènes, une amélioration
sensible par les débouchés ofiYits par nos cn-
lonies qui importent annuellement pour 6-
millions de produits: nous leur vendons
beaucoup plus que nous leur achetons. Mais
ne faut-Il pas tenir compte de l'iathn nce né-
faste de la guerre qui a «uspendu les expor-
tations européennes.
Quoi qu'il en soit, robes, chapeaux, artii les
de P.uis lesteront d'excellent- produits d'ex-
portation française.
Pour se créer l'outillage qui leur est in-
dispensable, nos colonies poupont «e procu-
rer l'argent nécessaire par voie d'empruntsT
gainés sur leur avenir économique certain,,
une fois en état de surproduire.
1.;1 France îeçoit environ é> milliards de-
produits de son empire rolonial, dont l':\lg-f-
rie forme la meilleure cliente, puis 1'1ncJ
chine, l'A. O. F. et Madaga-( ar.
X.'Indochine, où l'Européen ne peut faire
touclie, est au (entre d'une vaste légion éco-
nomique ouia ses caractères particuliers.
Par «on éloignement, elle n'a comme prin-
cipaux clients que la Chine, le Japon, le
Siam et la Malaisie; elle doit évoluer dans
un cadre essentiellement extième oriental.
Son thé, son lh, ees hévéas, son poivre, son
coton sont de qualité- supérieure. Occupant
donc une situation commerciale de premier
VINGT-SEPTIEME ANNEE. N. 11 - LS NUMERO :tO CKNTIMB8 - u - -- -- -- ----- -- -- JEUDI SOIR, 4 FEVRIER 19656
Les Annales Coloniales
- 1 --, ,.es nna A a lt es
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
La Annonces et Réclames «ont repuv aux Bureaux dujownaiddme kêAgmtu dtPuhUdii
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAUL T
Rééictioi et AdniBiitraliM : 34, Rue du Mont-Thabor. PARIS-1- Téliikm : LOUYRI 19-17
Un an 4 mou i moia
inmitMtiTt Frw Colonie». 80 45 » 25 »
Btranll." , , , ., 120 » 85. as
- 7- - i
On s'abonne dans tous 1m Bureau da poste et ehetlai principaux libraires 1
France et Turquie
Il n' y a qu'à voir la place que réservent les
journaux turcs aux protestations contre ceux qui
accusent le Gouvernement d' Angora de favo-
riser, au moins Aecrètement, les ennemis de la
France au Maroc et en Syrie : on se dit né-
cessairement que, pour se détendre avec tant
de profusion et tant de vigueur, il faut bien que
ces accusations les aient touchés à vif.
Certes, une des explications qu'ils donnent
est tout à fait flatteuse pour nous : il n'y a pas,
disent-ils, de journaux étrangers qui soient sui-
vis d'aussi près que ceux qui viennent de
l rance ; les articles de ces feuilles qui se plai-
gnent de l'attitude de la Turquie sont lus dans
les roins les plus éloignés, dans les endroits
les dus divers. D'autre part, on est jaloux de
conserver les liens matériels et moraux qui
unissent la Turquie à la France : on rappelle
- - #
la part de la rrance dans 1 enseignement supe-
rieur de la Turquie, le nombre des professeurs
fr;¡n«;ais dans les établissements d'enseignement
secondaire, l'application, dans le domaine po-
litique, des idées qui forment l' essentiel de la
pensée française ; tout cela est menacé par les
rci/roches des journaux français qui se plaignent
<]trurs confrères turcs parlent du rôle de la
France au Maroc et en Syrie, et des félicita-
tions enthousiastes qui sont adressées par eux
aux révoltés du Rif et de l'Asie occidentale.
H y a plusieurs façons de répondre. Les
uns avouent et disent : « Oui. les journaux turcs
yont trop loin ; mais c'est qu'ils subissent 1 in-
fluence de l' Angleterre ; ce sont les journaux
ooghis, ce sont les communiqués de l' Agence
Reuter qui offrent aux journaux turcs les princi-
pales sources d'information ; que, dans les in-
trigues ourdies d'un bout à l' autre du monde,
les Français cherchent la main de l'Angleterre;
ils la trouveront, dans le Djebel Druse, dans
la Syrie, dans le Rif ; ce sont les Anglais qui
ont répandu la nouvelle qu Abdullah, frère
du roi de l'Irak Fayçal, avait été proclamé roi
de Syrie ; qui ont essayé - de rassembler un
Congrès musulman à La Mecque et d y taire
désigner comme Khalife le roi d* Egypte Fouad
et e réaliser Mn vieux rêve qui est de réunir
leous les pays de l'Islam sous la domination d'un
chef qui lui appartienne. Cette diversion ne
manque pas d'habileté, il faut le reconnaître ;
mais elle ne suffit pas à nous détourner de la
vraie question : quelle que soit la source des
informations fournies aux journaux turcs, nous
ne saurions lire avec joie la publicité qu -ils
Ici* donnent et les commentaires dont ils les
AccomDaonent.
C' est vrai, observent les autres ; nous témoi-
gnons une sympathie évidente pour les Syriens,
c est que notre cause est la même que celle de
la Syrie ; cette dernière est traitée à présent
comme une colonie, hier la Turquie était trai-
tée de même, demain la Turquie serait encore
traitée ainsi, à partir du jour où l' Europe serait
débarrassée de ses soucis très lourds. Il est donc
naturel que nous" ayons quelque amertume en
nous souvenant, et quelque appréhension en
regardant l' avenir. Mais cela est exact pour les
journalistes ; ce n'est pas exact pour notre Gou-
vernement ; la presse turque témoigne aux oy-
rietis une sympathie toute platonique ; sunt
ittrfwi et voces ; cela ne va pas plus loin ; ah !
s'il y avait, de la part du Gouvernement, quel-
que ingérence dans les affaires de Syrie (par-
bleu ! il ne manquerait plus que ça 1) cela
changerait du tout au tout ; mais quoi ! le
Gouvernement ne songe à aucune intervention
positive, le peuple à aucun acte d'assistance
envers les Syriens ! ce n'est pas parce que
quelques Turcs se sont joints aux Druses, sur-
tout ceux qui sont voisins d'Alep et d' Alexan-
dteltr, qu'on doit s'offusquer en France. D'ail.
Jews, cette sympathie toute platonique a, com-
me contre-partie, des conseils sages et pru-
dents aux amis français ; voulez-vous mettre un
fumie à vos difficultés ? leur dit-on. Instituez
Ull régime de plus en plus libéral, et vous ver-
vez un progrès de plus en plus marqué ; déta-
clu mouvement syrien les Turcs des envi-
ron* Ir Alep en leur accordant des conditions
d'existence meilleures et en arrêtant les vexa-
tions des agents coloniaux (encore une pierre
dans nos jardins à la française).
Que dis-je, encore uae pierre > C'est ail-
leurs une véritable avalanche. Sous prétexte
de répondre au Temps ou à telle autre feuille
irançaise, on nous rappelle que nous avons
IUSC7. à faire avec l' Allemagne, en Europe ;
lé Maroc, en Afrique ; la Syrie, en Asie ; que
notre situation financière n' est pas brillante ;
mais, qu'en Syrie et en Indochine il faut cher-
cher les causes de nos embarras « dans les
fautes commises par le Gouvernement français
et dans la façon déplorable dont il exerce son
mandut » ; plus de « ces visions de liberté «t
d'indépendance » que la propagande française
avait fait luire « sous le régime iginorant et pol-
tron du sultanat » ; écoutez cette diatribe :
'< Mais les Syriens qui attendaient le jour de
l'affranchissement, frémissants de bonheur, et
qui croyaient étreindre la liberté - après - laquelle
us languissaient, ont connu la mort au lieu de
la vie ; l'oppression au lieu de la liberté. La
désillusion que leur a apportée le mandat fran-
taix et haineux est indescriptible, » On tente
toutefois de la décrire, on oppose les droits de
l'homme aux sauvageries des « soldats multi-
colores parés d'anneaux aux narines », et on
dtt. à cette France qui prétend (voyez-vous ça)
avoir ouvert la voie de la liberté aux peuples
« gémissants sous le fer des tyrans » : « La
France noble et civilisée, vénérée dans le mon-
de par son idéal humanitaire, est morte ; une
autre France tyranmque et dévastatrice a pris
sa place. » Doucement 1 doucement 1 vous tuez
la France noble et civilisée beaucoup trop vite,
mais que voulez-vous que pensent les Français
quand ils lisent de telles invectives ? Il y a
des excités partout, va-t-on remarquer. Parfai-
tement, mais ces violences sont publiées par le
journal La République, et c'est son correspon-
dant turc de Milan qui lui envoie cette littéra-
ture.
Il est vrai que la Direction ajoute qu'elle ne
publie cette lettre que « pour donner une idée
de la nervosité qui semble s'être emparée de
la politique ». Le but est atteint, sinon dépassé,
et l'on a, en effet, une idée fort nette de cette
nervosité. Mais pense-t-on sérieusement que le
meilleur moyen de la diminuer, c'est de ré-
pandre des pamphlets de ce ton. « Nous pen-
sons que les relations franco-turques resteront
amicales. » Nous aussi, et nous le voulons très
énergiquement ; nous approuvons ceux qui ré-
pètent que les relations entre la Turquie et la
France sont traditionnellement très bonnes, et
que l'intérêt des deux Etats est de leur conser-
ver ce caractère. Mais franchement, croit-on y
travailler quand on s' exprime aussi injustement
sur le rôle séculaire de la France, à l'heure où
elle doit faire face aux pires difficultés }
Mario Roustan,
Sénateur de VHérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lontîi, Secrétaire général du Groupe
rHticole.
Mussolini va en Tripolitaine
---o-
loppement de l'Empire italien, songe à son
empire colonial.
L'Italie qui, sur une superficie égale aux
trois cinquièmes de celle de la France, a une
population supérieure de plus de trois millions
à celle de la France (encore en Italie, il n'y
a guère que des autochtones et en France le
douzième de la population est étrangère). Où
caser tout cet excédent dont une bonne part
colonise les Amériques et la France à défaut
de notre Afrique Mineure?
Mussolini pense à la Tripolitaine.
Il a raison puisque ces derniers jours a
encore eu lieu en Cyrénaïque une large opé-
ration de police dans la zone méridionale.
Les groupes de rebelles, après une faible
résistance, se sont enfuis dans la région pré-
désertique, abandonnant de nombreux morts.
Les troupes coloniales italiennes ont eu un
mort et deux blessés.
Le Dictateur va s'y rendre prochainement
et préparer la mise en valeur agricole de l'an-
cienne Lybie et de l'antique Cyrénaïque.
Le nouvel empire romain pourra s'il le
veut, redonner toute sa splendeur à cette ré-
gion, en procédant comme la France l'a fait
dans l'ancienne Numidie : l'olivier peut être
roi à Tripoli comme à Sousse et à Sfax.
Le ? et la nouille de l indoctitne
L'exportation du riz en 1925 a atteint pour
l'Indochine entière, 1.519.6 tonnes, dont
1.370,900 pour la Cochinchine seulement.
La valeur totale du riz exporté sous toutes
formes s'élève à 1.560 millions de francs.
L'exportation de la houille brute en 1925
a atteint pour l'Indochine entière 009.609
tonMs, la houille agglomérée 32.015.
Le niniineii H fil le SIII
M. Wildon, ministre de France au Siam,
représentera le Président de la République
Française au couronnement du nouveau
roi.
LES GBEVEDH CQDPIÊSET LES CHINOISES
La mode des cheveux coupés fait des ra-
vages en Chine, non pas tant seulement pour
la fabrication des fausses nattes et des perru-
ques que pour la confection de filets et de ré-
silles ; 18.000 Chinoises employées à ce der-
nier travail sont, du fait des habitudes nou-
velles, victimes du chômage. Mais qu'elles
se rassurent, la mode des cheveux longs va
revenir. Les plus grands coiffeurs de Patis
commencent à remettre à leurs vitrines des
femmes de luxe portant d'opulentes cheve-
lues.
Et alors, quelle orgie ! Les lotions pour
faire repousser les ch eveux à celles qui seront
ou se croiront encore d'âge à voir repousser
leurs cheveux ; les filets pour tenir les cheveux
follets en attendant qu'ils puissent être maniés.
et les fausses nattes pour être tout de suite à
la mode, car les premières qui se les sont fait
couper seront celles à vouloir les avoir les plus
longs, les premières.
Courage donc ! petites Chinoises, si vous ne
mourez pas de faim d'ici un an ou deux, l'ave-
nir est à vous.
laeeb-
TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faim connaître au ministre des Colonies qu'à
la date du 3 février 1906 le taux officiel de la
piastre Stait de 15 fr. 10.
Le coton par « Dry Farming »
à la Cote d'Ivoire
o-o
a
Par ce seul fait que les fibres
du coton de la Cote d'Ivoire sont
de otialité supérieure à celles du
Sénégal et même du Dallomey, plus longues,
plus fines et plus soyeuses, il parait tout in-
diqué de porter tous nos efforts sur l'amé-
lioration de la culture du coton dans cette
colonie au groupe de VA. O. F., déjà si in-
téressante au point de vue des bois, du cacao
et des palmistes.
Et le problème cotonnier devenant de plus
en Plus aigu tente toutes les curiosités.
C'est ainsi que nous voyons M. Henry
Bloud, avocat à la Cour, docteur en droit,
que nous ne croyons pas désigné plus spécia-
lement pour cela, solliciter notre attention
par un ouvrage à la fois complet et sérieuse-
ment étudié sur. le fJToblème cotonnier et
l'Afrique Occidentale Française io.
Bien que la culture sèche du cotonnier dans
les régions tropicales ne puisse se dévelop-
per que là où existent à la fois de bonnes
conditions climatériques et une nombreuse
population, la Cote d'Ivoire, malgré la fai-
ble densité de ses habitants, possède all-des-
sus du 7° de latitude un climat tout à fait
idoine et une population asscc nombreust
pour se livrer fructueusement à la culture du
coton par le « dry farming » et c'est bien
en Cote d'Ivoire, comme l'écrit M. Henry
Bloud, qu'est le centre de la zone cotonnière
de l'A. 0. F. La voie ferrée qui, en mars
1925, atteignait le kilomètre 450 arrive à la
latitude où une culture rationnelle profita-
ble peut être entreprise, selon les méthodes
que montreront aux indigènes les fermes éco-
les que l'on créera non loin de la voie ferrée
et à la hauteur du Fcrkessedougou, dans la
direction de Korogho. M. Henry Bloud
conseille, lui aussi, de prendre comme main-
d'œuvre des jeunes Mossi, des deux sexes
(oui, mais si tout le monde puise dans le
AloHi, que restera-t-il au Mossi ?) En
changeant la méthode si regrettable du Gou-
verneur p. i. BTlillot, M. Latalud saura ré-
partir la main-d'oeuvre entre lous, sans avoir
recours aux voisins qui ont, eux aussi, besoin
de leurs autochtones.
En préconisant le concours de noirs des
Etats-Unis du Sud ainsi que l'ont fait les
Allemands au Togo, M. Henry Bloud n'est
pas éloigné de la bonne méthode. Puisque,
ainsi que les Annales Coloniales l'ont déjà
relate, les exploitants forestiers de la Cote
d'Ivoire ont déjà eu recours aux noirs du Li-
beria pour remédier à la disparition totale de
la main-d'œuvre, Brunot regnantc.
le système d'utilisation de la main-d'fut-
vre noire américaine préconisé par M. Henry
Bloud. est assez curieux tour être sienalé :
Aménagement de trois groupes de chacun
une quinzaine de fermes sur une ligne par-
tant de la gare de Ferkessedougou dans la di-
rection de Koroglio, Roundioli. Ce peuplement
représenterait une cinquantaine de familles,
soit environ 250 personnes, hommes, femmes et
enfants. On adjoindrait une station agronomi-
que avec un agronome américain spécialiste, un
médecin et un vétérinaire français, (que ferait
ce vétérinaire, si ce n'est de contrôler la viande
des singes dont se nourrissent les indigènes),
et peut-être 3 usines d'('gl'enllé qui distribue-
raient les semences dans toute la région. On
installerait en outret des noirs africains &
proximité, qui loueraient leur main-d'œuvre en
cas de nécessité (St. Hlnud ne cannait autre
les noirs de la Côte d'Ivoire 1) et contribue-
raient à la création de trois villages modernes
qui auraient en même temps des artisans ayant
fait leur apprentissage, charpentiers, menuisiers,
charrons, bourreliers, etc.
En laissant de côté tout ce qu'a d utopique
la conception de M. Henry Bloud, nous pou-
vous et devons en retenir l'idée (le réunir en
villages la main-d'œuvre indigène transplan-
tée sur les terrains de culture de coton, c'est
du reste ce qui est préconisé et en Partie ap-
pliqué dans l'exploitation de la forêt par les
colons fOTcstiers,
A la croyance de M. Henry Bloud que
l'immigration, avec le concours de Sociétés
européennes, d'une race apte à cultiver ra-
tionnellement le sol, comme les noirs améri-
cains, avancerait d'un demi siècle la mise en
valeur de ces territoires, nous répondrons par
VexemPle de la République noire américaine
de Liberia dont les membres n'ont guère pé-
nétré dans l'intérieur, ni su beaucoup utiliser
la maÎlt-d'œlwre autochtone autrement qu'en
la louant à des exploitants forestiers de la
Cote d'Ivvire.
D'après les calculs de M. Henry Bloud,
la 13° partie de l'A. 0. F. est apte à la cul-
ture du coton et dans son énumération il ou-
blie le Bas Sénégal où le coton pousse à l'état
spontané,
- De ces 1.800.0001 hectares cultivés ration-
nellement en coton on petit attendre un ren-
dement moyen de 150 kilos de libres à l'hec-
tare. Le rendement, de VA. O. F. serait de
270.000 tonnes ou 1.350.000 balles, chiffre
très suffisant pour approvisionner l'industrie
métropolitaine en ajoutant la production de
la culture irriguée, Car le problème cotonnier
en A. 0. F. peut être envisagé, nous le sa-
vons, sous les deux lormes « dry farming D
et « culture par irrigation ».
Les essais tentés dans le Baoulé - ont dé-
montre que cette région est trop humide. (Test
dans le nord de la Cote d'Ivoire, région de
Korogho, que se trament les terres à coton
d'avenir de l'A, O. F.
Eaonard Néron,
Sénateur de la ffaute-Loire,
Vice-président de la Commission
des DOuanes.
AU SENAT
DANS LES COMMISSIONS
L'examen des projets relatifs à l'Algérie
Itéuni dans ses bureaux, le Sénat a pro-
cédé mardi après-midi à la nomination
d'une commission de neuf membres pour
l'examen de la proposition de résolution du
général Bourgeois et plusieurs de ses collè-
gues tendant à la nomination d'une com-
mission de dix-huit membres chargée, en
ltWt), d'examincr les projets et proposi-
tions de loi relatifs à l'Algérie.
Ont été nommés : MM. Brager de la
ViUe-Moysun. Joseph Courtier, Petiljean,
Louis Michel, général Bourgeois, Dame-
cour, Ordinaire, Lhopiteau et Bompard.
Espérons qu'un jour viendra où le Sénat
suivant l'exemple de la Chambre nommera
une grande commission de l'Algérie, des
Colomes et des protectorats au lieu d'avoir
son travail divisé entre trois commissions.
Algérie (9 membres), Colonies (27 - mem-
bres) et Affaires étrangères (36 membres).
Quand on pense qu'un projet intéressant
l'Algérie. le Maroc et 16 Mauritanie doit
aujourd'hui dans la Haute Assemblée rece-
voir l'approbation préalable de ces trois
comnlisslons, on ne peut pas dire que le
travail soit simplifié au Luxembourg.
8.1
A LA CHAMBRE
0-0
DANS LES GROUPES
Le groupe colonial
Hier, à 3 heures, le groupe colonial de la
Chambre, sous la présidence de M. Henri
Mjchel, doyen d'âge, a procédé à la réélec-
tion de son bureau, qui a été entièrement
maintenu. Le groupe u toutefois désigné
deux nouveaux vice-présidents : M. Henri
Michel, député des Basses-Pyrénées, en
remplacement de M. Ossola et M. Eugène
Lautier, député de la Guyane.
Sur la proposition de notre excellent ami
Auguste IBrunet, député de la Réunion, le
groupe colonial a décidé de porter à l'or-
dre du jour de ses travaux la question du
transsaharien.
MM. Morinaud, Roux-Freisaineng et
Léon Baréty doivent en faire un exposé
à la prochaine réunion du groupe.
DANS LES COMMISSIONS
Les affaires de Syrie
à la Commission de l'année
La Commission de l'armée, réunie sous
la présidence de M. Girod a procédé à la
désignation de deux Commissions chargées
d'aller prendre connaissance au ministère
de la Guerre, l'une du rapport du général
Duport sur les affaires de Syrie, l'autre
sur les conditions arrêtées entre ia confé-
rence des ambassadeurs, les Gouverne-
ments alliés et l'Allemagne, pour assurer
l'exécution cles clauses de désarmement de
l'Allemagne.
On été désignés pour la première délé.
gation : MM. Accambray, Paul Bcrnier.
de Chammard, Ciuilhaumon, Missoffe ;
pour la deuxième : MM. Brocard, Fabry,
Finullill, JonffrnuH, Hicolii et Sénac.
DEBATS
La surveillance des indigènes
nord-africains
Au début de lu séance de l'après-midi, la
Chambre adopte un projet de loi tendant
à autoriser la Ville de Paris à s'imposer,
à partir du 1er Janvier W26, 0 c. 30 addition-
nels à la contribution des patentes pour
subvenir aux frais de surveillance et de
protection des indigènes nord-africains.
Commission de délimitation
franco-portugaise
0-0
Le (iouvenieur général de l'A. O. F., vient
de
puur présider la Station française de la Com-
mission mixte franco-portugaise de délimitation,
composée de M. Paris. Le Clerc et du lieute-
nant, Daudet.
Cette mission doit régler les incidents de Kas-
son et de la région Oussuuye-Hfmsoor. vérilier
et reparer les bornes placées sur la frontière
tracée entre la Casamance et la Guinée Portu-
gaise.
Le pillage du Mulhouse
-0-0
La Cour d'appel d'Aix-en-Provence a ren-
du un arrêt condamnant les compagnies
d'assurances à indemniser la Société « La
Morue Française » (Saint-Pierre et Mique-
Ion », pour le pillage du Mulhouse par des
contrebandiers américains.
L'une de ces compagnies devra payer
31&000 francs et l'autre 281.000 francs. Kn
outre, les deux compagnies sont condam-
nées aux dépens et aux intérêts de droit..
L'inspection de M. Steeg
--0-0--
M. St<><'Q n éW l'objet d'une nouvelle ré-
ception triomphale, à Fez, où il est. arrivé
avant-hier, à 17 h.10. l,cs groupements et
corporations indigènes avaient été rassem-
Illés à Bah Scgma pour saluer le Résident
général à son arrivée,
Le Hésident général est parti de Fez à
8 hellrr., hier matin, pour Aïn-Aïcha et
Taounat. H était accompagné rin général
Boichut. et de. plusieurs autres généraux.
Au col d'Oule.d-Uaoud, les caïds de III
tribu Hagana étaient rassemblés, entourés
d'un millier de. cavaliers et d'unr fraction
des Ouled Amranes, soumis récemment. A
Ain-Aie h n, M. Steeg Il passé en revue les
troupes. Taounat, il fut l'objet d'une ova-
tion de la part de toutes les fractions des
tribus Riounas, Massiats et Mesrouas, ren-
trées depuis peu de dissidence.
les coefficient de majoration
en AfriqUe OCCidenlale Française
---(H)-
Nous recevons le tableau des coefficients
de majoration applicable pour le premier
semestre 1926, à la perception en Afrique
OccidentaJe Française des droits spécifi-
ques à l'entrée et à La sortie.
L'étude de ce document nous a permis de
constater les modifications suivantes entre
les droits du semestre en cours et ceux du
semestre écouté :
l'entrée, les tabacs, les alcools et eaux-
de-vie, les liqueurs et vins de liqueurs, les
vins ordinaires, la parfumerie alcoolique,
60wnis en 1925 au coefficient de majora-
tion : 2,5 passent au coefficient : 3 pour le
premier semestre 1926.
A la sortie, les animaux vivants passent
du coefficient 2 au coefficient 3 ; les peaux
de bœufs, de 2 à 2,5 : les peaux de mouton,
de 1.5 à 2 ; les arachides, de 2,5 à 3 ; les
amandes de palme, de 1,5 à 2,5 ; les huiles
de palme et pallnistes, de 1,5 à 2,5 ; laigoni-
nie arabique, de 1,5 à 3 et le charbon de
bois de 2 à 3.
Le budget- du Soudan Français
POUR 1920
--0-0----
Le budget local du Soudan Français, pour
l exercice 1926, a été arrête à la somme de
34.215.850 francs. Par rapport à l'exercice
précédent, fixé à 22.195.000 francs, il pré-
sente une augmentation de 12.020.850 francs :
les ressources correspondantes ont été trouvées
dans le réajustement du régime fiscal à la va-
leur actuelle du franc ; les relèvements de
taxes ont porté : sur l'impôt personnel indigène
et européen, sur le prix de rachat des presta-
tions. sur les patentes et licences, sur les im-
pôts grevant les armes à feu, les chevaux, la
propriété non bâpe ou insuffisamment bâtie, les
cartes d'identité d'étrangers, etc.
Par grandes rubriques, les dépenses du bud-
get local du Soudan peuvent se répartir ainsi :
Francs
Dépenses d'administration gé-
nérale 13.580.850
Dépenses des exploitations in-
dustrielles du Service local
(Postes et Télégraphes. Im-
primerie. Navigation sur le
Niger) 10.684.000
Dépenses de travaux publics.. 5.015.000
Dépenses des Services d'intérêt
social et économique (ensei-
gnement. assistance médicale) 4.936.000
Total, , , 34.215.850
Les travaux publics prévus comme devant
être effectués en 1926 sont divisés en travaux
ordinaires et en travaux sur programme spé-
cial. Parmi les premiers, on peut citer
la construction d'une bergerie à Nioro et celle
de deux fermes-écoles, l'une à Kakoulou (cer-
cle de Kayes), l' autre dans le cercle de Ba-
mako. Les seconds comprennent la construc-
tion d'une gare à Ségou (ligne de 0 m. 60 de
Ségou au Bani) ; la construction de ponts dé-
finitifs et d'une chaussée submersible sur le
Niger sur la route de Bamako à Bougouni et
de ponts sur la route de Bamako à Koulikoro ;
la construction de quais à Bamako et à Kayes ;
la construction d'une usine électrique et d'ad-
duction d'eau à Bamako, d'un dispensaire à
Bamako, ainsi que la construction de la ligne
de transport d'enereie à taute tension des
chutes du Félou à Kayes. Enfin, la seule dé-
pense extraordinaire inscrite au budget con-
cerne l'achat d'un vapeur type « Mage » pour
la navigation sur le Niger.
En ce qui concerne les œuvres d' assistance,
d' enseignement ou d'intérêt public, il convient
de remarquer que les crédits ont été augmentés
d'une façon notable en 1926 par rapport à
ceux de 1925 : pour l'enseignement ils ont été
portés à 2.280.615 francs (contre 1.651.846
francs en 1925), pour le service de santé à
2.215.870 francs (contre 1.048.485 francs en
1925). et pour l'agriculture et l'élevage, à
1.898.658 francs (contre 1.047.988 francs en
1925). On peut donc conclure que les indigè-
nes retireront un bénéfice certain du relèvement
du taux des impôts qui vient de leur être im-
posé.
L'IIIIPOITATION DES VINS TUNISIENS
Le président de la Chambre de Commerce
de oile n reçu de l'administration des
douanes le télégramme suivant :
Il Crédit 500.0(10 hectolitres vins tunisiens
.'•cluellement épuisé. Tarif plein devient ap-
plicable. Admette/, envois moyennant ga-
ranti. is. au cas crédit supplémentaire sernit
aemidé. Informez commerce. Il
L'AVIATION COLONIALE
0
A travers l'Afrique
L'aviateur Alan Cubham a atterri à Pre-
toria hier, à 17 h. 30. ayant couvert, l'étape
Pnl.qiyer-Hoad-Preloria. c'est-à-dire. 2f>0
inillt s. en deux heures e| demie. 11 compte
repartir et arriver vendredi prochain ;*i Jo-
hanneshourg.
LA FOLIE DE L'ARABE
L'Algérien Mohamed Mejinne, sans (hni('.ill',
croyait, ,'tH' un nouvean Messie et piY>\oquaif
dl''; attroupements dans le 19° arrondissement.
U a été envovê l'infinneric «péciaîe un dAp.tl.
A L ÉCOLE
des hautes éludes sociales
NOS RESSOURCES COLONIALES
par M. Léon Archimbaud
M. Léon Archimbaud, député, rapporteur
du budget des Colonies, a fait hier une tiès
intéressante conférence.
Alors qu'il y a seulement quelques années,
nous dit M. Archimbaud, nos colonies réali-
saient l'unanimité des gens contre elles, c'est
pour elles qu'est aujourd'hui cette unani-
mité.
L aide coloniale ne devait pas prendre fin
avec les hostilités, mais il fallait abandon-
ner cette conception que les colonies doivent
aider la France à équilibrer son budget. 11
faut donc nous féliciter de ce que la Com-
mission des Finances de la Chambre ait obli-
gé l'Etat à reprendre les dépenses qui lui
incombent. Il était en effet incompréhensible
que l'Indochine paie une contribution de 150
millions de charges militaires, soit N* sixième
du budget général. C'était un véritable dan-
ger v de vouloir faire contribuer les colonies
aux dépenses de la métropole, à l'instar de
la politique espagnole; c'eût été une mesore
indigne d'un grand pays.
Les matures premières nécessaires à l'in-
dustrie, si elles donnent lieu à l'étianger à
de véritables batailles comme celle provo-
quée par la rivalité anplo-saxonnp. n'en sont
pas moine indispensables à la métropole où
peuvent avoir de fâcheuses répercussions ces
luttes pour le pétrole, le coton, le caout-
chouc.
N'ous devons avoir nos sources autonomes
de matières premières. Et pour l'instant, nous
n'avons importé de nos colonies qu'un:
dixième des matières premières nécessaire»
à l'alimentation comme à nos industries. La
faute en est à l'esprit de routine des com-
merçants et des industriels français. Recon-
naissons, néanmoins, qu'actuellement les pro-
duits coloniaux n'inspirent plus autant de
méfiance.
Toute entreprise coloniale doit être enga-
gée et conduite avec prudence.
En voici les principales conditions de réus-
si te. :
Des capitaux importants pour pouvoir pa-
rer à tous les risques qui sont nombreux;
Un personnel compétent ;
Des débouchés assurés.
Le mieux est de confier la création des'
grandes entreprises d'outre-mer a des grou-
pements de la métropole organisés.
Sur 300.000 tonnes de coton que nous im-
portons, Q5 viennent de l'étranger, C'est
une part bien infime réservée à nos colonies-
qui, cependant, ont des terres à coton où des
entreprises comme la Compagnie du ir
font de très grands efforts suivis de résul-
tats appréciables. De nos colonies, c'est
l'A. O. F. qui est appelée à être le grand
pourvoyeur de coton.
La laine est l'objet dez t:; - heureuse? ini-
tiative? - de la part de la Chambre de Com-
merce de Tourcoing, tant en A. O r. qu à.
Madagascar. Nous en somme?
Les graines oléagineuse; ci: - "c l'objet de
très judicieu?e- mesure? de .a part de M. J.
Garde. Gouverneur Général de l'A. O. F.,
qui cherche à réaliser la standardisation des
arachides locales.
Sur le sucre importé, !i 17 provien-
nent de nos colonies.
Nos bois coloniaux communs ou de luxe
n'entrent que pour 6 dans nos importa-
tions, bien que noi forèt; tiopicale et équa-
toriale soient les plus belles du monde. Mais
nos fabricants de meubles ont fait longtemps
une opposition systématique à l'emploi de.
nos bois coloniaux qu'ils achètent au prix
fort 7̃/
Du reste, nous achetons bien aux :\nglais
du benjoin du Lao; sous le nom de benjoin
du Siam et du riz de Saigon sous le nom
de riz de Hong-Kong.
Qui de nous rie "ait pas que les Ciifcs du
Tonkin et de la Nouvelle-Calédonie sont
d'excellente qualité.
Le commeice des peaux s'a?n<*lioiera quand
nos indigènes .-auront mieux les préparer et
quand on leur f'n offrira des ptix plus élevés.
Avec, des navires frigorifique-, ri,in.ics et
fruits nous arrive,ont sous bonne valeur mar-
chande.
Au prix actuel du caoutchouc (s5 francs
le kilo), il nous faut en importer de l'étran-
ger pour milliards, alors que nos planta-
tions d'Indochine peuvent dans quelques an-
neer. nous donner tout notte-tock.
La mise en valeur minière de nos colonies
reste à faire presque entièrement.
Nous pouvons, cen-tater dès maintenant,
grâce aux efforts de notre administration^ des
colons et des indigènes, une amélioration
sensible par les débouchés ofiYits par nos cn-
lonies qui importent annuellement pour 6-
millions de produits: nous leur vendons
beaucoup plus que nous leur achetons. Mais
ne faut-Il pas tenir compte de l'iathn nce né-
faste de la guerre qui a «uspendu les expor-
tations européennes.
Quoi qu'il en soit, robes, chapeaux, artii les
de P.uis lesteront d'excellent- produits d'ex-
portation française.
Pour se créer l'outillage qui leur est in-
dispensable, nos colonies poupont «e procu-
rer l'argent nécessaire par voie d'empruntsT
gainés sur leur avenir économique certain,,
une fois en état de surproduire.
1.;1 France îeçoit environ é> milliards de-
produits de son empire rolonial, dont l':\lg-f-
rie forme la meilleure cliente, puis 1'1ncJ
chine, l'A. O. F. et Madaga-( ar.
X.'Indochine, où l'Européen ne peut faire
touclie, est au (entre d'une vaste légion éco-
nomique ouia ses caractères particuliers.
Par «on éloignement, elle n'a comme prin-
cipaux clients que la Chine, le Japon, le
Siam et la Malaisie; elle doit évoluer dans
un cadre essentiellement extième oriental.
Son thé, son lh, ees hévéas, son poivre, son
coton sont de qualité- supérieure. Occupant
donc une situation commerciale de premier
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