Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-02-02
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 02 février 1926 02 février 1926
Description : 1926/02/02 (A27,N18). 1926/02/02 (A27,N18).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397065x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNlft N* Il LM NQWIO 1 ttCSNTUHS MARDI Som, 2 Fvfflm lia,
,'" ç..
Les Annales Coloniales
,'. ," ,':. JOURNAL t, QUOTIDIEN
LU ArriCLKS PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES* SONT LA nurlllli
EKCUmiVE DU JOUWIAL
tM illMWfiM afFT 1*1 *I I f
DIRECTEURS t MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
MMm et kétàmfniÛtÊ : 34, Rut du Ment-Thaber, PARI8-1* - T
O* ta < meiw ..018
MOMENT» ( Franc* «f Colonie» *
a"" --- --- - 1 Franc* et Colond«. 80 .» 46 s 195 b
̃mm ( Etranger 120» «S • 31 t
On «'«bon– dlam tom 1– Mtwm 4m «t Ai I– prhdpm» Ubraira*
Le graphite malgache
-
L'attention du public (ou, du moins,
celle de ce public assez restreint qui
s'intéresse aux questions coloniales) a
été ramenée sur Madagascar, ces temps
derniers, par deux événements très im-
portants pour l'avenir de la colonie : la
création de la Banque et les découvertes
minières, en particulier celle de nou-
veaux gisements de charbon dans le
sud-ouest. L'Ouest malgache, la région
sédimentaire, encore presque déserte et
sauvage, s'affirme de plus en plus
comme devant constituer l'élément le
plus précieux pour l'avenir de l'île, tant
par son seus-sol que par ses possibilités
agricoles.
Néanmoins la région la plus impor-
tante à l'heure actuelle et qui sans doute
le restera longtemps encore, c'est le bloc
de terrains anciens du centre et de l'est.
La raison en est purement historique.
C'est par la côte est que les envahisseurs
malais ont abordé dans l'île, à peu près
sinon entièrement déserte avant leur ar-
rivée. Ils ont naturellement peuplé
d'abord l'est, puis ont gagné les pla-
teaux du centre. Seules de rares tribus
Se sont risquées ou ont été refoulées
dans les vastes solitudes herbeuses du
Far-West malgache. Ainsi, par les ha-
sards du peuplement, les pays de l'est,
au sol moins généreux, se sont trouvés
dotés d'un développement économique
et d'un outillage beaucoup plus considé-
rables.
Au point de vue minier ce vieux pla-
teau cristallin de l'Est est une région
extrêmement riche ou, du moins, peut
aasser pour tel si on se borne à lire la
lomenclature de ses produits. On y
rouve à peu près tous les métaux et, de
;Jus, les pierres précieuses, le cristal de
roche, le mica, le graphite. Malheureu-
sement c'est surtout un brillant échan-
-- tillonnage. -- Il y a eu - là, au - cours -- des
t âges géologiques, d immenses opnvul-
sions, des subversions et des cassures.'
'es métaux ont été broyés et dispersés
en très petites quantités dans des en-
droits très nombreux, ce qui rend leur
'exploitation difficile et peu rémunéra-
trice.
Cependant on trouve, dans ce prolon-
gement malgache de l'Afrique du Sud
et de l'Inde, des richesses réelles, et, au
premier plan, le graphite cristallin. Ce
minerai est de plus en plus demandé
pour la fabrication des creusets de fon-
derie, la galvanoplastie, les électrodes
des fours électriques, des dynamos, ejtç.
La production malgache est la première
du monde.
Les principaux gisements connus se
trouvent le long de la côte est, de Ta-
matave à Farafangana et sur les pla-
teaux, dans les pays Merina et Betsileo.
Les avantages de cette situation sont
considérables : ces régions sont précisé-
ment les plus peuplées de l'ile ; la main-
d'œuvre n'y manque pas. D'autre part,
les gisements sont tout près des ports
d'embarquement ou sur les grandes
:' voies de oommunicabion.
Le graphite se présente à Madagascar
sous forme de filons peu épais, mais très
longs, généralement assez proches de la
surface pour permettre l'exploitation à
ciel ouvert.
La décomposition des roches, qui
aboutit à la formation de la. latérite, a
rendu le sol assez peu consistant pour
pouvoir être travaillé facilement à la
pelle. Il en va tout autrement à Ceylan,
par exemple, où les gisements profonds
exigent l'extraction par galeries et où
les foches entourant le minerai ont gardé
toute leur dureté.
Le minerai ainsi extrait contient de
5 à io de graphite. Pour chasser les
impuretés on procède à un lavage (dé-
bourbage) par divers procédés, puis au
séchage et au raffinage. On obtient à la
fin de ces opérations un produit conte-
nant 85 de carbone.
L'exploitation du graphite malgache
a connu un gros essor vers 1917, grâce
aux besoins des fabrications de guerre.
Mais l'activité ne s'est pas ralentie et
les exportations marquent un accroisse-
ment continu. De 6.600 tonnes en 1912,
celles sont passées à 11.500 en 1924 et
ont probablement atteint 15.000 en 1925.
• La très forte hausse du prix du graphite
depuis un an ne peut qu'encourager ce
mouvement d'ascension.
L'avenir du graphite malgache s'an-
nonce donc brillant et facile. Madagas-
car a supplanté Ceylan qui était, voici
encore quelques années et grâce à une or-
ganisation remarquable, le premier pro-
ducteur du monde. La qualité du gra-
phite de notre grande île est au moins
égal et probablement supérieur à celui de
sa rivale indienne. Les mesures de stan-
dardisation prises par le gouvernement
général assurent toute sécurité à l'ache-
teur. La production de Ceylan est en
baisse (moins de 8.000 tonnes en 1924),
alors que celle de Madagascar affirme
son accroisement d'année en année. On
peut espérer, dans ua avenir assez pro-
che, la voir atteindre 50.000 tonnes et
un quasi-monopole mondial. On mesure,
par là, ce que pourront devenir les res-
sources de l'ile quand elle sera pourvue
d'une main-d'œuvre suffisante et de fa-
cilités de transports généralisées.
William Bcrtramd,
Député de to CMrw» MflNwW,
ee. PAIftfrtt
du Cotontot et des PniêoHrat».
tir -I
m n lieateHit nmrmri.L
jHfWttjjHW
0-0-
M. Marchand (Jean-Henri), administTa-
teur en chef de première classe, lieutenant-
gouverneur p. i. du Moyen Congo, est mort
a foord de lEurope, par le travers de Port-
Gentil où il a été inhumé.
Ce distingué fonctionnaire colonial était
né en 1864 à Esterre {Hautes»-Pyrénées) et
avait débuté dans l'administration coloniale
à Madagascar. Il avait été lieutenant-gou-
vemeur p. i. au Gabon.
Arrivée
-– aD
M. le Gouverneur des Colonies Reste,
lieutenant-gouverneur du Tchad est arrivé
hier & Bordeaux par le paquebot Europe.
Tombé à la mer
Le paquebot Europe, courrier de l'Afrique
Equatoriale, est arrivé hier soir à Bordeaux.
Pendant son voyage à l'aller, il a été surpris
le ao décembre dernier, par une violente
tourmente à la sortie du golfe de Cascogne.
L'intendant du bord, M. Baudéon, se trou-
vait sur le pont du navire au moment où le
bâtiment s'inclinait presque à 350 sous un
coup de roulis. Le malheureux fut projeté à
la mer.
Le mauvais temps ne permettant pas la
descente d'une embarcation, trois officiers
du bord, MM. Gaston, second capitaine; Le
Cerf et Toby, lieutenants, n'hésitèrent pas à
se lancer à la mer pour porter secours à leur
infortuné camarade.
Ce ne fut qu'après deux heures d'efforts
qu'on put ramener à bord le corps de M.
laudéon, qui avait cessé de vivre.
t
mtm
Au Conseil d-État
---0-0--
Arrêté du Gouverneur de l'A. E. F.
attaqué
Invoquant l'article 84, 8 3 du décret du 2
mars 1910, M. Ajax Sairil-Clair, adjoint de
1M classe des services civils - qui avait
introduit au Conseil d'Etat, une requête aux
fins d'annulation d'un arrêté du Gouver-
neur général de l'A. E. P., le considérant
comme démissionnaire de son emploi
- soutenait que la radiation des contrôles
ne (pouvait être prononcée, à l'égard d'un
fonctionnaire colonial, qu'après une mise
en disponibilité de cinq ans - or, ayant
été déclaré démissionnaire d'office après
une - mise en disponibilité seulement, -- la
sanction qui le frappait, disait-il, devait
être regardée comme arbitraire et partant,
la décision du Gouverneur Général de l'A.
E. F. devait être annulée.
Tel n'a pas été l'avis du Conseil d'Etat,
car, de l'instruction, il résulte que,
Malgré les ordres réitérés de rejoindre
son poste qui lui ont été donnés par le Gou-
verneur Général, à l'expiration de sa mise
en disponibilité, M. Ajax Saint-Clair avait
refusé de reprendre ses fonctions d'adjoint
des services - civils qu'ainsi il avait rompu
le lien qui l'unissait à l'Afrique Equatoriale
Française et que, dès lors, en le considérant
comme démissionnaire sans lui donner au
préalable communication de son dossier, le
Gouverneur de l'Afrique Equatoriale Fran-
çaise n'avait commis auoun excès de pou-
voirs.
C'est pour ces motifs que la requête de ce
fonctionnaire colonial a été rejetée.
Arrêté du Gouverneur de la Cochinchine
attaqué
Cette haute jurisprudence vient de rejeter
la requête que M. Nguyon-Huu..()b.an , ins-
tituteur à Sadec (Cochinchine française)
avait introduite aux fins d'annuler un ar-
rêté du Gouverneur de la Cochinchine Fran-
çaise le révoquant de ses fonctions.
Cette décision a été prise pour les motifs
suivants :
J,e Conseil,
Considérant qu'il résulte de l'enquête,
que le requérant s'est rendu coupable de
manquements à la discipline et d'incorrec-
tion grave à l'égard d'un de sos supérieurs,
que ces faits étaient de nature à entraîner
l'application de sanctions disciplinaires,
que, par suite, en le révoquant de ses fonc-
tions d'instituteur à Sadec, lè Gouverneur
de la Cochinchine n'a fait qu'user, dans les
conditions régulières, des pouvoirs qu'il
tient du décret du 20 octobre 1911 et des ar-
rêtés du 21 décembre 1917 et du 20 juin
1921,
Décide : la requête dont s'agit est rejetée.
La Turquie en marche
00
« Le feu fit- souverain remplace
le sultan..
Cela fJourrait tasser tour un vers
de Voltaire ; c'est tout simplement la tra-
duction des phrases du programme publié Par
le journal turc : Le PeuPle (Halk), lors de
son premier numéro, et, sauf l'hiatus, cette
autre phrase du manifeste constitue un
alexandrin :
« Ce qui était tout hier n'est plus rien
aujourd'hui. »
Ce qui était tout hier, c'était le turban ;
le chapeau l'a remplacé. Ce qui était tout
Mer, c étaient les tekkié, dervicheries, cou-
vents, et autres métiers vivant de la crédulité
publique, depuis les rebouteurs jusqu'aux di-
seurs de bonne aventure ; en même temps
qu'il supprimait les turbans, le gouvernement
turc supprimait les congrégations.
Ceci ne va pas sans cela en Turquie : la
preuve, c'est que, quelque temps après" Re-
fik Bey, député de Konia, déposait à la fois
deux projets, l'un sur le chapeau obligatoire,
l'autre sur l'interdiction de fonder de nou-
veaux couvents sous peine de trois mois de,
prison et d'une amende minima de 50 livres.
Ils ont été votés à la presque unanimité des
voix. Et immédiatement des agents de police
ont circulé avec la mission d'inviter les pas-
sants à se munir du chapeau laïque et obli-
gatoire et de les conduire au poste en cas de
résistance. Quant aux gens qui vivaient de
la superstition, on leur fait la chasse cons-
tamment.
Certes, tout cela ne va pas sans heurt et
sans incident. On se rappelle la sédition sou-
levée à Erzeroum contre le chapeau ; il y a
eu des Personnes arrêtées et même exécutées;
mais, d'après les journaux, la question du
couvre chef n'était qu'un prétexte ; les me-
neurs étaient d'anciens prisonniers relâchés
Ion de l'amnistie générale et des espions au
service des Russes. Au fond, le Halk avait
raison : la Turquie est en pleine période ré-
volutionnaire et elle va vers un nouvel J'.
Plus que le port du chapeau ou la suppres-
sion des derviches, c'est l'influence de VEu-
rope qui marque les Progris. En 1925-1926,
on signale que plus de 800 élèves apprennent
le françaisy l'anglais, l'italien, l'allemand ;
320 élèves suivent les cours de français ; ces
leçons d'une heure par senpine sont suivies
par les élèves des - cours secondaires, mais
aussi par des auditeurs de 30 et de 40 ans.
L'inflllence française est bien importante.
On se souvient que a l'Institut d'études an-
thropologiques en Turquie 1 a choisi comme
directeurs honoraires, deux savants français,
M. Papignol, directeur de l'école d'anthro-
pologie et Mac-Auliffe, directeur de l'école
des Hautes Etudes de Paris ; l'Institut Pu-
blie une revue trimestrielle, dont le premier
numéro contenait une étude de M. Mac-Au-
liffe sur la morphologie.
Le 20 janvier a dû partir une caravane de
trente étudiants de l'école dentaire qui sont
dirigés vers l'institut dentaire de Lyon. Trois
professeurs s'occuperont de la discipline des
étudiants en voyage ; parmi ces Professeurs
(quelle jolie lettre à ce sujet Rica eut écrite
à Usbek, ou réciproquement J"), une dame ré-
pondant au nom de Chazié hanem. C'est une
rime à harem, dira un mauvais plaisant.
C'était bien de harem qu'alors il s'agissait!
Voici les conditions auxquelles les étu-
diants doivent se conformer : porter un cos-
tume noir ou bleu marin ; se munir d'un bé-
rct d'étudiant ,- savoir la Marseillaise (com-
bien de Français ne savent que le Premier
et le dernier coupletl), le-chant patriotique
« Furk-Vatani », et la marche de l'Indépen-
dance. Avec ce bagage et 75 livres, on est
admis, sans cela, rien à faire.
Eh bien, il y a là quelques détails caracté-
ristiques dont le sens apparaît avec netteté ;
le béret, la Marseillaise, le costume européen,
voilà nos jeunes gens de Turquie en bonne
voie et quand ils crieront ; « A bas la ca-
lotte 1 », on pourra se demander s'ils con-
damnent le turban ou les dervicheries ; ils
sont sur le chemin qui conduit à la libéra-
tion totale: « Le peuple souverain remplace
le sultan ».
Mario Rouet an,
Sénateur de l'Hérault, vice-présidént
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire cènéral du Groupe
trilieole.
Inspection de M. Steeg
--0-0--
M. Steeg est parti pour Fez d'où il se
rendra dans les divers camps au front
nora. il sera absent de Rabat pendant
quatre jours.
(Par dépêche.)
1
DANS LA LEGION D'HONNEUR
-0--
MINISTERE DES TRAVAUX PUBLICS
1 Est nonunô chevalier :
M. Maurice Penaud, ancien mécanicien de la
ymission tninssaliarienne llanrdt-Auilouin Du-
breuil.
TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général (le l'Indochine vient
de faire connaître nu minisire des Colonies qu'ft
la date du 10r février 192ti, le taux officiel de
la piastre était de 15 fr. 05,
A LA CHAMBRE
DEBATS
Les loyers
La Chambre a repris hier le délbat sur le
projet de loi relatif aux rapports des bail-
leurs et des locataires des locaux d'habita-
tion.
Au cours de ce débat, M. Outrey (lirnesO.
député de Unduchme, a signalé le cas des
fonctionnaires coloniaux qui peuvent avoir
beeoin à leur rentrée en F rance, de repren-
dre ufri local qui leur appartient.
La Banque de la Guadeloupe
Le Gouvernement vient de déposer un
projet de loi relatif au versement au Tré-
sor public, par la Banque de la Guadeloupe,
de la contrevaleur des billets des émissions
antérieures à 1907 non encore présentés au
remboursement.
L'exposé des motifs fait remarquer que :
Lors de l'incendie oui. en 1906. oonsuma à
Basse-Terre les bâtiments du Trésor, des bidiets
de le Banque de la Guadeloupe existant dans
la caisse du trésorier-payeur, pour une somme
de 094.980 francs, furent détruits par le feu.
La banque ne iput, alors, rembourser immé-
diatement à l'Etat le montant desdits billets, leë
coupures n'ayant pu être identifiées par leur
numéro matricule.
Il fut donc OOcidé, en 1907, que le type des
billets de la Banque de la Guadeloupe serait
fnodiiié et que les coupures de J'ancienne émis-
sion seraient retirées de la circulation.
Ce retrait est aujourd'hui effectue* ; à la fin
de t'annee 1924, la vaJeur des 'billets de l'ancien
type non Tejwésentés s'élevait, d'après les écri-
tures de la tmnque, à 967.8TO troncs, La plus
grande partie de ces billets ont été, oomine
il est indiqué ci-dessus, consumés dans t'in-
cendie du Trésor à Basse-Terre : Je surplus a,
vraisemblablement, disparu dans des sinistres
privés. Il est à présumer qu'il ne sera pi us,
désormais, présenté ou remboursement qu'un
nombre infime de coupures.
Le moment est donc venu de faire effectuer
par la banque privilégiée te versement à l'Eta-t
de la contrevuJeur des billets des émissions an-
térieures à 1907 qui n'ont pas encore été échan-
gés oootre des coupures du nouveau type et
qui, par suite, .peuvent être considérés comme
détruits.
QUESTIONS ECRITES
Pour les troupn de Syrie
M. Gaston lIultn, député, demande à A#. U
minière de la Guerre si tous les militaires
français et indigènes qui ont débarqué et sé-
journé en Syrie, entto le 11 novembre 1918 et
le 20 octobre ISfcl (accord d'Angora), ont droit:
1* au bénéfice de la campagne double pendant
la durée ae leur séjour : f à la médaille com-
mémorattve Instituée par la loi du 18 juillet
1923. (Question du 15 janvier 1980.)
Réponse. - l' Réponse affirmative; V rt-
ponse affirmative, sous réserve que les mili-
taires en cause appartenaient effectivement à
l'armée du Levant (art. 2 du décret du 12 sep.
tembre 1922).
Le pétrole de Madagascar
M. Adolphe Girod, député, demande à M. le
ministre (ks Colonies : 1° à quel point en est la
question des pétroles de Mauaguscar ; 2* quels
sont ,les faits qui ont pu modifier la situa-
tion Indiquée pur M. Merie, ingénieur des tra-
vaux publics, dès 1922, dans diverses publi-
cations. (Question du :&t décembre 1925.).
Héponse. -- 1° La question des pétroles à Ma-
dagascar est suivie très attentivement, par le
Gouvernement gdnéral de la colonie qui dé-
veloppe son action en complet accord avec
J'Oflice National des Combustibles Liquides. La
colonie procède actuellement, uu oubage des
gisements de grès bitumineux de Morafenobc-
Bedoa et à la préparation d'essais scmi-indus-
triels de traitement de ces grès afin de savoir
s'ils sont pratiquement exploitables. La colo-
nie applique parallèlement tous ses efforts à
des études géologiques générales en vue de cir-
conscrire les régions où l'on pourrait espérer
recouper des nappes de pétiole en profondeur.
Ces différents travaux ont déjà nécessité la
création de pistes, de lignes télégraphiques, de
cartes topograplviques, etc., et ont môme ament!
a une réorganisation administrative partielle
de la province intéressante ; 2* M. Merle, qui
a eu l'occasion pendant un court séjour en 1909
a la tête du service des mines de Madagascar
de visiter les gisements de Morafenobe a publié
dès 1911 diverses études sur lesdits gisements.
Les tonnages et les teneurs qu'il indique pour
le groupe des permis de Bemo-Langa sont mal-
heureusement encore loin d'être démontrés.
Les personnalités scientifiques de premier plan
auxquelles le Gouvernement général de Mada-
gascar a fait appel depuis 1983, MM. Léon Ber-
trand, professeur à la Faculté des Sciences de
Paris ; Jolcllnd, maitre de conférences à la Sor-
honne et Bardel, ingénieur en chef des ponts
et chaussées, ont confirmé seulement 1 existence
de vastes affleurements Imprégnés d'hydrocar-
bures et ont élaboré avec les services techniques
du Gouvernement général, le programme d'étu-
des géologiques et de recherches qui doivent
forcément précéder une appréciation fondée sur
l'avenir des gisements.
EN SYRIE
---G.O--
La situation
Dons les environs de Damas, des han-
lits qui cherchaient A attaquer le pont de
rora ont été mis en fuite par une pa-
trouille qui leur a infligé des pertes.
Le fakry Kharatto et le chérif Salah
Rzet Nasanr ont été pendus à Damos.
Dans le Djebel Druse, des émissaires de
Sollan Attraehe parcourent le pays en
exhortant les populations à continuer la
lutte.
Vingt Druses de II azur, au nord-est do
Medjel-Sehila, ont. été tués dans un com-
bat i Dourewmy.
Dans la îvgion d'Alep, un violent com-
bat a été livré pur un détacheinrnt de gen-
darmerie mobile contre une bande de Mous-
lajplia lladj Hessein, autour du village de
Cufrutedjarem ; la bande, à la faveur de
la nuit .a pris la fuite, laissant neuf cada-
vres. parmi lesquels celui du chef Bassoul
Bcnali.
Demande de rançon
Selon une dépêche du Caire, les brigands
qui ont. enlevé le beau-frère du chef de !a
municipalité de Damas demanderaient
une rançon de rJoo livres-or pour la mise
en liberté de leur prisonnier.
AU SENAT
DANS LES COMMISSIONS
Le chemin de ter de Tebessa à Djebel-Onk
La Commission des chemina de fer du Sé-
nat a approuvé les conclusions du rapport
de M. Maurice Ordinaire tendant à l'adop-
tion du projet voté par la Chambre relatif
à la déclaration d'utilité publique d'un che-
min de for à vole normale de Tebessa au
Ujebel-Onk avec embranchement sur le
B ed-el-Habda.
-- - - - - - -.
Dans 9011 rapport, M. Maurice Ordinaire
décrit la région des Djebels sur les confins
de l'Algérie et de la Tunisie, région la plus
fortement minéralisée, j usqua présent
connue de l'Afrique du Nord.
Les minerais de fer qui albondent dans
cette région sont d'excellente qualité et peu-
vent rivaliser avec ceux de l'Espagne, de la
Suède et de la France.
L'exploitation de ces richessea est ce-
pendant difficile.
Depuis l'invention des gisements, la ques-
tion de l'évocuülion des binerais soulève de
vives controverses.
Le débat s'est engagé dès 1908. Aux riva-
lités des comoeasionnaires vinrent, pendant
un temps, s'ajouter des consideratione d'or-
dre national, fondées sur le désir de don-
ner vie au port militaire de Bizerte.
La t'hèse algérienne cependant triompha.
Rappelant que te 26 janvier 1924, le Con-
seil supérieur des chemins de fer aban-
donna le Grand Central MinieT, M. Maurice
Ordinaire montre que le déversoir sur BOne
est, s<.'lon les renseignements officiels, suf-
fisant sans le Grand Central pour satisfaire
non seulement aux exploitations actuelles
do la région, de Télwssa, mais encore à cet-
109 qui sont projetées au delà de cette ville
- c'est-iHlire du groupe des phosphates de
sud - à ia condition de mettre à voie nor-
ma!e la section comprise entre Oued-Kebe-
ritt et Tébessa, et 00 régler ka question de
la jonction de ce terminus aux mines de
Djefoel-Onk. C'est cette jonction qui fait l'rib-
jet du projet de loi. Voici quelle en est
sommairement l'économie.
La ligne projetée mesure 106 kilomètres
jusqu'à Bled-el-Habda. Elle est prévue à
voie normale, avec des rails de 46 kilos et
îles courtes de 300 mètres. Les points ter-
minus sont respectivement à l'altitude de
740 mètres (Djdbel-Onk) et de 855 mètres
(Tébessa) avec un seul intermédiaire do
1.209 mètres (col de fenoukla). Les déclivi-
tés maxima, dans lie sens du trafic, sont
de 12 m/m, pendant quelques kilomètres
seulement.
La dépense à la charge de l'exploitant de
la mine est évaluée à une centaine de mil-
lions, y compris la fourniture du maté-
riel roulant porteur jusqu'à Bône, les trac-
teurs devant être à la charge de l'Etat al-
gérien auquel l'exploitation doit être con-
fiée. Les finances de la métropole ne sont
en rien engagées dans cette affaire.
Le rapporteur examine si l'Algérie a un
avantage réel pour ses finances à l'évacua-
tion des produits du groupe minier du sud
vers le port. de BOne ou si le transport par
la Tunisie serait plus favorable à une ex-
ploitation , économique de ces gisements et
par conséquent à l'intérêt général. Rappe-
lant les controverses qui se sont ouvertes
sur cette question et la discussion qu'en a
faite M. Petit, rapporteur dû projet A la
Chambre, M. Maurice Ordinaire montre que
le problème n'est pas entièrement résolu,
car ponr apprécier l'intérêt de l'Algérie A
exploiter par telle ou telle voie les phos-
phates du Sud, il faut tenir compte des va-
riations des cours, de la surproduction, de
la concurrence, etc.
Mois, ajoute le rapporteur, une question
domine toutes les autres. Il s'agit actuelle-
ment. pour l'Aliéné, de trouver un amio-
diatairo de la mine aux conditions de la
prise en charge des frais do la ligne de
Tébessa. La colonie y parviendra-t-ellc ?.
1\ a paru impossible de négliger le senti-
ment (14, et particulièrement de la
province de Constant 1 ne. On avait songé a
faire tenter l'adjudication avant la décla-
ration d'utilité publique. Celte suggestion
- n'a nas élé retcnue,
n La situation, dit M. Maurice Ordinaire,
se. présente de telle façon, que les faits
seuls peuvent répondre à la question posée
et dicter la résolution. 11
Dans J'hypothèse où l'adjudication ne
donnerait pas d" résultat favorable, l'Algé-
rie n'hésiterait pas à se tourner vers la so-
lution tunisienne.
J.e rapporteur dit qu'il aurait été préfé-
rable de préciser dans un texte officiel,
avant le vote dr la loi, au lieu d'émettre seu-
lement des VŒIIX, u que l'adjudication du gi-
sement ail lieu au plus tard dans les six
mois après la promulgation de la loi »,et que
des sanctions 1res rigoureuses soient insé-
rées dans le cahier des charges Il pour ga-
rantir l'exportation d'un tonnage maximum
7i déterminer et pour que les travaux du
chemin de fer et d'installations à la mine
soient entrepris et terminés dans les dé-
lais préférés. Il
C'('I pour ne pas retarder lo vote de la
loi. conclut M. Maurice Ordinaire, que la
Commission propose d'adopter sans y rien
modifier rv projet qui « s'il n'est pas' a'bso-
lumenf certain qu'il apporte le règlement dé-
finitif de ce long débat paraît .néanmoins le
préparer dans la mesure du possible, Il
l.e clvii;pitre .premier du projet, -déclare d'uli.l!lis
publique irétiaîNiswment d'ans le lépirteinont de
Conslanline, d'un chemin île fer à voie nenu-il''
mire Tébessa, terminus du chemin de 1er de
Hôno-'lV'be.Nsn. et les gisements de phos/wlintes de
chaux du Djeliel-Onk et, du Hled'-el ll?d>d;i.
Art. 2. - L'Algérie ipnurvoirn A j',"In:Nis:::I'-
nienl de celte liane 'au moyen de fonds de con-
cours dits gisements.
\rt. :l. - Toutefois l'Algérie pourra, autoriser
l'adjudicataire a pourvoir i ses irais i ii cons-
truction de la ligne en se conformant aux pro-
jets approuvés par le Oomornoment h)(;I':\.l de
l'Algérie.
Art."-t. - T.i ligne de Téhessa mi 1)jehoM>nK
et ail llled-el-1 latxla sera ra1ta«h au réseau
lu, ehemins de fer algériens do rElnt et exptUii-
t
UNE GRANDE MANIFESTATION
COLONIALE
---0-0---
Hier soir à la Sorbonne, en présence
de M. G. Doumergue, Président de la Ré-
publique, M. Léon Perrier, ministre des Co- t)
lonies, assisté du maréchal Franchet d'Espe-
rey, a présidé une grande manifestation co-
loniale. Au bureau, à côté d'eux, MM. La"
croix, secrétaire perpétuel de l'Académie desf
Sciences, René Pinonfi gouverneur julien..
A. Lebrun, ancien ministre, et P. Bourdarie.
Après que le maréchal Franchet d'Espé.
rey eut annoncé que le .décret attribuant à
l'Académie des Sciences Coloniales le carac-
tère d'une institution d'Etat venait d'être si-
gné après avoir reçu l'investiture des minis-
tères des Affaires étrangères et de l'Instruc-
tion publique, M. Léon Perrier, ministre des
Colonies, prit la parole en ces termes :
Messieurs,
C'est un grand honneur et c'est une
grande joie pour le Ministre des Colonies
de vous confirmer ce soir, ait nom du Gou-
vernement de la République, le décret qui
constitue l'Académie des Sciences Coloniales
comme une institution d'Etat.
Vous êtes maintenant j Messieurs, au nom-
bre de ces grandes et glorieuses Compagnies
que l'Etat charge de travailler en son nom
à la prospérité et à la grandeur matérielle et
morale de la r rance, et permettez-moi, Mes-
sieurs, de dire, en vous félicitant, que vous
l'avez bien mérité.
A une heure décisive dans l'histoire de la
France, 'c' est vous qui avez pris l'initiative
de vous constituer en un corps, pour consa-
crer vos activités individuelles, désormais
solidaires et multiPliées, à un vaste effort
pour lier étroitement les destinées de notre
France aux peuples et aux Pays qu'elle a
charge d'amener à la civilisation. C'est sur
vous que le Gouvernement de la Républi-
que compte pour l'aider à préparer et a éla-
borer notre programme de mise en valeur
des territoires et des hommes.
Messieurs, je n'aurai pas la prétention de
vous ébaucher ce programme, à vous qui
avez vu les réalités coloniales, à vous qui
les aven méditées. C'est bien plutôt A vous
que nous demanderons renseignements et
conseils.
Je veux vous dire simplement que vous
Pouvez compter pour réaliser sur tout
Vénergie et toute l'activité du Ministre des
Colonies, sur l'entier concours du Gouver-
nement de la République.
Onze millions de Kilomètres carrés, cin-
quante milions d'hommes à administrer, à
faire prospérer dans la paix, la santé et le
bien-être, quelle tâche et quelle responsabi-
lité! Et comme je vous - remercie de vous
grouper autour dit Ministre des ColoNiel.
Vos cinq sections embrassent dans leurs
attributions toutes les lormes de l'activité
humaine. Ver mettez-moi de dire avec pru-
dence, mais tout de même avec netteté, qu'un
des premiers etforts doit être de mettre ail
point de fafm, précise, scientifiquement fin--
ventaire des richesses naturelles de nos colo"
nies.
Nous sommes Ii un moment DÛ les peMptM
qui produisent seuls pourront vivre et pros-
pérer. Four produire, il faut des matières
premières, il faut des hommes. C'est à cet
inventaire qu'il nous faut procéder dans le
détail. Nous pourrons ensuite faire un ta--
bleau général de toutes nos valeurs écono-
miques et humaines et concevoir un plan
méthodique d'organisation et de production
pour Venrichissement commun des colonies
et de la métropole.
Dans ce plan général d'organisation.. je
mettrai en belle place toutes les institutions
qui donnent aux populations indigènes la
santé d'abord, puis le bien-être économique ;
ce sont les deux rouditions nécessaires pour
conserver et accroître la main-d'œuvre sans
laquelle les plus grandes richesses et les
plus beaux- projets ne sntmt que des rêves
et des illusions décevantes.
.1 fais lu France n'a jamais eu, et ia Répu-
blique n'aura jamais pour idéal de considé-
rer les hommes comme de simples instru.-
ments de travail et de production. En tout
être humain, quelle que soit sa couleur, il
y a un élément sacré d'humanité. Protéger
et défendre cette flamme d'humanité, ame-
ner avec prudence et persévérance ces hom-
mes à la '.:ii'ilislltioJl de Iraternité et de tra-
vail dans la justice et la PIÚX, voilà notre
but dernier, voi/à notre idéal.
La tâche sera longue et dure. Nos efforts
et nos intentions ne seront, pas toujours com-
pris, ni soutenus. Nous aurons des adver-
saires à convaincre. des oppositions à sur-
1 monter. des impatiences à calmer. Nous y
apporterons le sang-froid et la sérénité
d'hommes convaincus, assurés dans leur
cœur et dans leur conscience de poursuivre
une noble tâche et de travailler tous ensem-
ble pour la France et pour l'humanité.
Messieurs, je songe en ce moment à nos
grands devanciers, à kcuv qui ont acquis à
la France le magnifique domaine que nous
avons à mettre en valeur tt les noms nous
viennent sur les lèvres f/<' Faidherbe, Hon-
da rf. de La gré. Galliéni, de Brassa, Gentil, et
combien d'autres!
Et nous nous énien*eillons au souvenir
des faibles moyens dont ils disposaient et
à la r ue des iri/vres t/n'ils ont faites. Leur
exemple nous inspirera.' C'est le génie de
notre peuple d'avoir toujours avec peu
d'hommes et peu de ressources fait de gran-
des choses.
Puisse l'Académie des Sciences Coloniales
continuer dignement l'œuvre des grands fran-
çais colonisateurs, puissent toujours, sous
l'égide de la République Française, les po-
pulations indigènes grandir en nombre et
en richesses, dans le Travail, la Justice et
la Paix, et puisse la France poursuivre dan*
le monde, sans relâche et avec tuerès, son
Gïuvre de Civilisation et d'Humanité.
1 M. Paul Rourdcuie, «errétoire perpétuel,
rendit hommage à la mémoire des membres
,'" ç..
Les Annales Coloniales
,'. ," ,':. JOURNAL t, QUOTIDIEN
LU ArriCLKS PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES* SONT LA nurlllli
EKCUmiVE DU JOUWIAL
tM illMWfiM afFT 1*1 *I I f
DIRECTEURS t MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
MMm et kétàmfniÛtÊ : 34, Rut du Ment-Thaber, PARI8-1* - T
O* ta < meiw ..018
MOMENT» ( Franc* «f Colonie» *
a"" --- --- - 1 Franc* et Colond«. 80 .» 46 s 195 b
̃mm ( Etranger 120» «S • 31 t
On «'«bon– dlam tom 1– Mtwm 4m «t Ai I– prhdpm» Ubraira*
Le graphite malgache
-
L'attention du public (ou, du moins,
celle de ce public assez restreint qui
s'intéresse aux questions coloniales) a
été ramenée sur Madagascar, ces temps
derniers, par deux événements très im-
portants pour l'avenir de la colonie : la
création de la Banque et les découvertes
minières, en particulier celle de nou-
veaux gisements de charbon dans le
sud-ouest. L'Ouest malgache, la région
sédimentaire, encore presque déserte et
sauvage, s'affirme de plus en plus
comme devant constituer l'élément le
plus précieux pour l'avenir de l'île, tant
par son seus-sol que par ses possibilités
agricoles.
Néanmoins la région la plus impor-
tante à l'heure actuelle et qui sans doute
le restera longtemps encore, c'est le bloc
de terrains anciens du centre et de l'est.
La raison en est purement historique.
C'est par la côte est que les envahisseurs
malais ont abordé dans l'île, à peu près
sinon entièrement déserte avant leur ar-
rivée. Ils ont naturellement peuplé
d'abord l'est, puis ont gagné les pla-
teaux du centre. Seules de rares tribus
Se sont risquées ou ont été refoulées
dans les vastes solitudes herbeuses du
Far-West malgache. Ainsi, par les ha-
sards du peuplement, les pays de l'est,
au sol moins généreux, se sont trouvés
dotés d'un développement économique
et d'un outillage beaucoup plus considé-
rables.
Au point de vue minier ce vieux pla-
teau cristallin de l'Est est une région
extrêmement riche ou, du moins, peut
aasser pour tel si on se borne à lire la
lomenclature de ses produits. On y
rouve à peu près tous les métaux et, de
;Jus, les pierres précieuses, le cristal de
roche, le mica, le graphite. Malheureu-
sement c'est surtout un brillant échan-
-- tillonnage. -- Il y a eu - là, au - cours -- des
t âges géologiques, d immenses opnvul-
sions, des subversions et des cassures.'
'es métaux ont été broyés et dispersés
en très petites quantités dans des en-
droits très nombreux, ce qui rend leur
'exploitation difficile et peu rémunéra-
trice.
Cependant on trouve, dans ce prolon-
gement malgache de l'Afrique du Sud
et de l'Inde, des richesses réelles, et, au
premier plan, le graphite cristallin. Ce
minerai est de plus en plus demandé
pour la fabrication des creusets de fon-
derie, la galvanoplastie, les électrodes
des fours électriques, des dynamos, ejtç.
La production malgache est la première
du monde.
Les principaux gisements connus se
trouvent le long de la côte est, de Ta-
matave à Farafangana et sur les pla-
teaux, dans les pays Merina et Betsileo.
Les avantages de cette situation sont
considérables : ces régions sont précisé-
ment les plus peuplées de l'ile ; la main-
d'œuvre n'y manque pas. D'autre part,
les gisements sont tout près des ports
d'embarquement ou sur les grandes
:' voies de oommunicabion.
Le graphite se présente à Madagascar
sous forme de filons peu épais, mais très
longs, généralement assez proches de la
surface pour permettre l'exploitation à
ciel ouvert.
La décomposition des roches, qui
aboutit à la formation de la. latérite, a
rendu le sol assez peu consistant pour
pouvoir être travaillé facilement à la
pelle. Il en va tout autrement à Ceylan,
par exemple, où les gisements profonds
exigent l'extraction par galeries et où
les foches entourant le minerai ont gardé
toute leur dureté.
Le minerai ainsi extrait contient de
5 à io de graphite. Pour chasser les
impuretés on procède à un lavage (dé-
bourbage) par divers procédés, puis au
séchage et au raffinage. On obtient à la
fin de ces opérations un produit conte-
nant 85 de carbone.
L'exploitation du graphite malgache
a connu un gros essor vers 1917, grâce
aux besoins des fabrications de guerre.
Mais l'activité ne s'est pas ralentie et
les exportations marquent un accroisse-
ment continu. De 6.600 tonnes en 1912,
celles sont passées à 11.500 en 1924 et
ont probablement atteint 15.000 en 1925.
• La très forte hausse du prix du graphite
depuis un an ne peut qu'encourager ce
mouvement d'ascension.
L'avenir du graphite malgache s'an-
nonce donc brillant et facile. Madagas-
car a supplanté Ceylan qui était, voici
encore quelques années et grâce à une or-
ganisation remarquable, le premier pro-
ducteur du monde. La qualité du gra-
phite de notre grande île est au moins
égal et probablement supérieur à celui de
sa rivale indienne. Les mesures de stan-
dardisation prises par le gouvernement
général assurent toute sécurité à l'ache-
teur. La production de Ceylan est en
baisse (moins de 8.000 tonnes en 1924),
alors que celle de Madagascar affirme
son accroisement d'année en année. On
peut espérer, dans ua avenir assez pro-
che, la voir atteindre 50.000 tonnes et
un quasi-monopole mondial. On mesure,
par là, ce que pourront devenir les res-
sources de l'ile quand elle sera pourvue
d'une main-d'œuvre suffisante et de fa-
cilités de transports généralisées.
William Bcrtramd,
Député de to CMrw» MflNwW,
ee. PAIftfrtt
du Cotontot et des PniêoHrat».
tir -I
m n lieateHit nmrmri.L
jHfWttjjHW
0-0-
M. Marchand (Jean-Henri), administTa-
teur en chef de première classe, lieutenant-
gouverneur p. i. du Moyen Congo, est mort
a foord de lEurope, par le travers de Port-
Gentil où il a été inhumé.
Ce distingué fonctionnaire colonial était
né en 1864 à Esterre {Hautes»-Pyrénées) et
avait débuté dans l'administration coloniale
à Madagascar. Il avait été lieutenant-gou-
vemeur p. i. au Gabon.
Arrivée
-– aD
M. le Gouverneur des Colonies Reste,
lieutenant-gouverneur du Tchad est arrivé
hier & Bordeaux par le paquebot Europe.
Tombé à la mer
Le paquebot Europe, courrier de l'Afrique
Equatoriale, est arrivé hier soir à Bordeaux.
Pendant son voyage à l'aller, il a été surpris
le ao décembre dernier, par une violente
tourmente à la sortie du golfe de Cascogne.
L'intendant du bord, M. Baudéon, se trou-
vait sur le pont du navire au moment où le
bâtiment s'inclinait presque à 350 sous un
coup de roulis. Le malheureux fut projeté à
la mer.
Le mauvais temps ne permettant pas la
descente d'une embarcation, trois officiers
du bord, MM. Gaston, second capitaine; Le
Cerf et Toby, lieutenants, n'hésitèrent pas à
se lancer à la mer pour porter secours à leur
infortuné camarade.
Ce ne fut qu'après deux heures d'efforts
qu'on put ramener à bord le corps de M.
laudéon, qui avait cessé de vivre.
t
mtm
Au Conseil d-État
---0-0--
Arrêté du Gouverneur de l'A. E. F.
attaqué
Invoquant l'article 84, 8 3 du décret du 2
mars 1910, M. Ajax Sairil-Clair, adjoint de
1M classe des services civils - qui avait
introduit au Conseil d'Etat, une requête aux
fins d'annulation d'un arrêté du Gouver-
neur général de l'A. E. P., le considérant
comme démissionnaire de son emploi
- soutenait que la radiation des contrôles
ne (pouvait être prononcée, à l'égard d'un
fonctionnaire colonial, qu'après une mise
en disponibilité de cinq ans - or, ayant
été déclaré démissionnaire d'office après
une - mise en disponibilité seulement, -- la
sanction qui le frappait, disait-il, devait
être regardée comme arbitraire et partant,
la décision du Gouverneur Général de l'A.
E. F. devait être annulée.
Tel n'a pas été l'avis du Conseil d'Etat,
car, de l'instruction, il résulte que,
Malgré les ordres réitérés de rejoindre
son poste qui lui ont été donnés par le Gou-
verneur Général, à l'expiration de sa mise
en disponibilité, M. Ajax Saint-Clair avait
refusé de reprendre ses fonctions d'adjoint
des services - civils qu'ainsi il avait rompu
le lien qui l'unissait à l'Afrique Equatoriale
Française et que, dès lors, en le considérant
comme démissionnaire sans lui donner au
préalable communication de son dossier, le
Gouverneur de l'Afrique Equatoriale Fran-
çaise n'avait commis auoun excès de pou-
voirs.
C'est pour ces motifs que la requête de ce
fonctionnaire colonial a été rejetée.
Arrêté du Gouverneur de la Cochinchine
attaqué
Cette haute jurisprudence vient de rejeter
la requête que M. Nguyon-Huu..()b.an , ins-
tituteur à Sadec (Cochinchine française)
avait introduite aux fins d'annuler un ar-
rêté du Gouverneur de la Cochinchine Fran-
çaise le révoquant de ses fonctions.
Cette décision a été prise pour les motifs
suivants :
J,e Conseil,
Considérant qu'il résulte de l'enquête,
que le requérant s'est rendu coupable de
manquements à la discipline et d'incorrec-
tion grave à l'égard d'un de sos supérieurs,
que ces faits étaient de nature à entraîner
l'application de sanctions disciplinaires,
que, par suite, en le révoquant de ses fonc-
tions d'instituteur à Sadec, lè Gouverneur
de la Cochinchine n'a fait qu'user, dans les
conditions régulières, des pouvoirs qu'il
tient du décret du 20 octobre 1911 et des ar-
rêtés du 21 décembre 1917 et du 20 juin
1921,
Décide : la requête dont s'agit est rejetée.
La Turquie en marche
00
« Le feu fit- souverain remplace
le sultan..
Cela fJourrait tasser tour un vers
de Voltaire ; c'est tout simplement la tra-
duction des phrases du programme publié Par
le journal turc : Le PeuPle (Halk), lors de
son premier numéro, et, sauf l'hiatus, cette
autre phrase du manifeste constitue un
alexandrin :
« Ce qui était tout hier n'est plus rien
aujourd'hui. »
Ce qui était tout hier, c'était le turban ;
le chapeau l'a remplacé. Ce qui était tout
Mer, c étaient les tekkié, dervicheries, cou-
vents, et autres métiers vivant de la crédulité
publique, depuis les rebouteurs jusqu'aux di-
seurs de bonne aventure ; en même temps
qu'il supprimait les turbans, le gouvernement
turc supprimait les congrégations.
Ceci ne va pas sans cela en Turquie : la
preuve, c'est que, quelque temps après" Re-
fik Bey, député de Konia, déposait à la fois
deux projets, l'un sur le chapeau obligatoire,
l'autre sur l'interdiction de fonder de nou-
veaux couvents sous peine de trois mois de,
prison et d'une amende minima de 50 livres.
Ils ont été votés à la presque unanimité des
voix. Et immédiatement des agents de police
ont circulé avec la mission d'inviter les pas-
sants à se munir du chapeau laïque et obli-
gatoire et de les conduire au poste en cas de
résistance. Quant aux gens qui vivaient de
la superstition, on leur fait la chasse cons-
tamment.
Certes, tout cela ne va pas sans heurt et
sans incident. On se rappelle la sédition sou-
levée à Erzeroum contre le chapeau ; il y a
eu des Personnes arrêtées et même exécutées;
mais, d'après les journaux, la question du
couvre chef n'était qu'un prétexte ; les me-
neurs étaient d'anciens prisonniers relâchés
Ion de l'amnistie générale et des espions au
service des Russes. Au fond, le Halk avait
raison : la Turquie est en pleine période ré-
volutionnaire et elle va vers un nouvel J'.
Plus que le port du chapeau ou la suppres-
sion des derviches, c'est l'influence de VEu-
rope qui marque les Progris. En 1925-1926,
on signale que plus de 800 élèves apprennent
le françaisy l'anglais, l'italien, l'allemand ;
320 élèves suivent les cours de français ; ces
leçons d'une heure par senpine sont suivies
par les élèves des - cours secondaires, mais
aussi par des auditeurs de 30 et de 40 ans.
L'inflllence française est bien importante.
On se souvient que a l'Institut d'études an-
thropologiques en Turquie 1 a choisi comme
directeurs honoraires, deux savants français,
M. Papignol, directeur de l'école d'anthro-
pologie et Mac-Auliffe, directeur de l'école
des Hautes Etudes de Paris ; l'Institut Pu-
blie une revue trimestrielle, dont le premier
numéro contenait une étude de M. Mac-Au-
liffe sur la morphologie.
Le 20 janvier a dû partir une caravane de
trente étudiants de l'école dentaire qui sont
dirigés vers l'institut dentaire de Lyon. Trois
professeurs s'occuperont de la discipline des
étudiants en voyage ; parmi ces Professeurs
(quelle jolie lettre à ce sujet Rica eut écrite
à Usbek, ou réciproquement J"), une dame ré-
pondant au nom de Chazié hanem. C'est une
rime à harem, dira un mauvais plaisant.
C'était bien de harem qu'alors il s'agissait!
Voici les conditions auxquelles les étu-
diants doivent se conformer : porter un cos-
tume noir ou bleu marin ; se munir d'un bé-
rct d'étudiant ,- savoir la Marseillaise (com-
bien de Français ne savent que le Premier
et le dernier coupletl), le-chant patriotique
« Furk-Vatani », et la marche de l'Indépen-
dance. Avec ce bagage et 75 livres, on est
admis, sans cela, rien à faire.
Eh bien, il y a là quelques détails caracté-
ristiques dont le sens apparaît avec netteté ;
le béret, la Marseillaise, le costume européen,
voilà nos jeunes gens de Turquie en bonne
voie et quand ils crieront ; « A bas la ca-
lotte 1 », on pourra se demander s'ils con-
damnent le turban ou les dervicheries ; ils
sont sur le chemin qui conduit à la libéra-
tion totale: « Le peuple souverain remplace
le sultan ».
Mario Rouet an,
Sénateur de l'Hérault, vice-présidént
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire cènéral du Groupe
trilieole.
Inspection de M. Steeg
--0-0--
M. Steeg est parti pour Fez d'où il se
rendra dans les divers camps au front
nora. il sera absent de Rabat pendant
quatre jours.
(Par dépêche.)
1
DANS LA LEGION D'HONNEUR
-0--
MINISTERE DES TRAVAUX PUBLICS
1 Est nonunô chevalier :
M. Maurice Penaud, ancien mécanicien de la
ymission tninssaliarienne llanrdt-Auilouin Du-
breuil.
TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général (le l'Indochine vient
de faire connaître nu minisire des Colonies qu'ft
la date du 10r février 192ti, le taux officiel de
la piastre était de 15 fr. 05,
A LA CHAMBRE
DEBATS
Les loyers
La Chambre a repris hier le délbat sur le
projet de loi relatif aux rapports des bail-
leurs et des locataires des locaux d'habita-
tion.
Au cours de ce débat, M. Outrey (lirnesO.
député de Unduchme, a signalé le cas des
fonctionnaires coloniaux qui peuvent avoir
beeoin à leur rentrée en F rance, de repren-
dre ufri local qui leur appartient.
La Banque de la Guadeloupe
Le Gouvernement vient de déposer un
projet de loi relatif au versement au Tré-
sor public, par la Banque de la Guadeloupe,
de la contrevaleur des billets des émissions
antérieures à 1907 non encore présentés au
remboursement.
L'exposé des motifs fait remarquer que :
Lors de l'incendie oui. en 1906. oonsuma à
Basse-Terre les bâtiments du Trésor, des bidiets
de le Banque de la Guadeloupe existant dans
la caisse du trésorier-payeur, pour une somme
de 094.980 francs, furent détruits par le feu.
La banque ne iput, alors, rembourser immé-
diatement à l'Etat le montant desdits billets, leë
coupures n'ayant pu être identifiées par leur
numéro matricule.
Il fut donc OOcidé, en 1907, que le type des
billets de la Banque de la Guadeloupe serait
fnodiiié et que les coupures de J'ancienne émis-
sion seraient retirées de la circulation.
Ce retrait est aujourd'hui effectue* ; à la fin
de t'annee 1924, la vaJeur des 'billets de l'ancien
type non Tejwésentés s'élevait, d'après les écri-
tures de la tmnque, à 967.8TO troncs, La plus
grande partie de ces billets ont été, oomine
il est indiqué ci-dessus, consumés dans t'in-
cendie du Trésor à Basse-Terre : Je surplus a,
vraisemblablement, disparu dans des sinistres
privés. Il est à présumer qu'il ne sera pi us,
désormais, présenté ou remboursement qu'un
nombre infime de coupures.
Le moment est donc venu de faire effectuer
par la banque privilégiée te versement à l'Eta-t
de la contrevuJeur des billets des émissions an-
térieures à 1907 qui n'ont pas encore été échan-
gés oootre des coupures du nouveau type et
qui, par suite, .peuvent être considérés comme
détruits.
QUESTIONS ECRITES
Pour les troupn de Syrie
M. Gaston lIultn, député, demande à A#. U
minière de la Guerre si tous les militaires
français et indigènes qui ont débarqué et sé-
journé en Syrie, entto le 11 novembre 1918 et
le 20 octobre ISfcl (accord d'Angora), ont droit:
1* au bénéfice de la campagne double pendant
la durée ae leur séjour : f à la médaille com-
mémorattve Instituée par la loi du 18 juillet
1923. (Question du 15 janvier 1980.)
Réponse. - l' Réponse affirmative; V rt-
ponse affirmative, sous réserve que les mili-
taires en cause appartenaient effectivement à
l'armée du Levant (art. 2 du décret du 12 sep.
tembre 1922).
Le pétrole de Madagascar
M. Adolphe Girod, député, demande à M. le
ministre (ks Colonies : 1° à quel point en est la
question des pétroles de Mauaguscar ; 2* quels
sont ,les faits qui ont pu modifier la situa-
tion Indiquée pur M. Merie, ingénieur des tra-
vaux publics, dès 1922, dans diverses publi-
cations. (Question du :&t décembre 1925.).
Héponse. -- 1° La question des pétroles à Ma-
dagascar est suivie très attentivement, par le
Gouvernement gdnéral de la colonie qui dé-
veloppe son action en complet accord avec
J'Oflice National des Combustibles Liquides. La
colonie procède actuellement, uu oubage des
gisements de grès bitumineux de Morafenobc-
Bedoa et à la préparation d'essais scmi-indus-
triels de traitement de ces grès afin de savoir
s'ils sont pratiquement exploitables. La colo-
nie applique parallèlement tous ses efforts à
des études géologiques générales en vue de cir-
conscrire les régions où l'on pourrait espérer
recouper des nappes de pétiole en profondeur.
Ces différents travaux ont déjà nécessité la
création de pistes, de lignes télégraphiques, de
cartes topograplviques, etc., et ont môme ament!
a une réorganisation administrative partielle
de la province intéressante ; 2* M. Merle, qui
a eu l'occasion pendant un court séjour en 1909
a la tête du service des mines de Madagascar
de visiter les gisements de Morafenobe a publié
dès 1911 diverses études sur lesdits gisements.
Les tonnages et les teneurs qu'il indique pour
le groupe des permis de Bemo-Langa sont mal-
heureusement encore loin d'être démontrés.
Les personnalités scientifiques de premier plan
auxquelles le Gouvernement général de Mada-
gascar a fait appel depuis 1983, MM. Léon Ber-
trand, professeur à la Faculté des Sciences de
Paris ; Jolcllnd, maitre de conférences à la Sor-
honne et Bardel, ingénieur en chef des ponts
et chaussées, ont confirmé seulement 1 existence
de vastes affleurements Imprégnés d'hydrocar-
bures et ont élaboré avec les services techniques
du Gouvernement général, le programme d'étu-
des géologiques et de recherches qui doivent
forcément précéder une appréciation fondée sur
l'avenir des gisements.
EN SYRIE
---G.O--
La situation
Dons les environs de Damas, des han-
lits qui cherchaient A attaquer le pont de
rora ont été mis en fuite par une pa-
trouille qui leur a infligé des pertes.
Le fakry Kharatto et le chérif Salah
Rzet Nasanr ont été pendus à Damos.
Dans le Djebel Druse, des émissaires de
Sollan Attraehe parcourent le pays en
exhortant les populations à continuer la
lutte.
Vingt Druses de II azur, au nord-est do
Medjel-Sehila, ont. été tués dans un com-
bat i Dourewmy.
Dans la îvgion d'Alep, un violent com-
bat a été livré pur un détacheinrnt de gen-
darmerie mobile contre une bande de Mous-
lajplia lladj Hessein, autour du village de
Cufrutedjarem ; la bande, à la faveur de
la nuit .a pris la fuite, laissant neuf cada-
vres. parmi lesquels celui du chef Bassoul
Bcnali.
Demande de rançon
Selon une dépêche du Caire, les brigands
qui ont. enlevé le beau-frère du chef de !a
municipalité de Damas demanderaient
une rançon de rJoo livres-or pour la mise
en liberté de leur prisonnier.
AU SENAT
DANS LES COMMISSIONS
Le chemin de ter de Tebessa à Djebel-Onk
La Commission des chemina de fer du Sé-
nat a approuvé les conclusions du rapport
de M. Maurice Ordinaire tendant à l'adop-
tion du projet voté par la Chambre relatif
à la déclaration d'utilité publique d'un che-
min de for à vole normale de Tebessa au
Ujebel-Onk avec embranchement sur le
B ed-el-Habda.
-- - - - - - -.
Dans 9011 rapport, M. Maurice Ordinaire
décrit la région des Djebels sur les confins
de l'Algérie et de la Tunisie, région la plus
fortement minéralisée, j usqua présent
connue de l'Afrique du Nord.
Les minerais de fer qui albondent dans
cette région sont d'excellente qualité et peu-
vent rivaliser avec ceux de l'Espagne, de la
Suède et de la France.
L'exploitation de ces richessea est ce-
pendant difficile.
Depuis l'invention des gisements, la ques-
tion de l'évocuülion des binerais soulève de
vives controverses.
Le débat s'est engagé dès 1908. Aux riva-
lités des comoeasionnaires vinrent, pendant
un temps, s'ajouter des consideratione d'or-
dre national, fondées sur le désir de don-
ner vie au port militaire de Bizerte.
La t'hèse algérienne cependant triompha.
Rappelant que te 26 janvier 1924, le Con-
seil supérieur des chemins de fer aban-
donna le Grand Central MinieT, M. Maurice
Ordinaire montre que le déversoir sur BOne
est, s<.'lon les renseignements officiels, suf-
fisant sans le Grand Central pour satisfaire
non seulement aux exploitations actuelles
do la région, de Télwssa, mais encore à cet-
109 qui sont projetées au delà de cette ville
- c'est-iHlire du groupe des phosphates de
sud - à ia condition de mettre à voie nor-
ma!e la section comprise entre Oued-Kebe-
ritt et Tébessa, et 00 régler ka question de
la jonction de ce terminus aux mines de
Djefoel-Onk. C'est cette jonction qui fait l'rib-
jet du projet de loi. Voici quelle en est
sommairement l'économie.
La ligne projetée mesure 106 kilomètres
jusqu'à Bled-el-Habda. Elle est prévue à
voie normale, avec des rails de 46 kilos et
îles courtes de 300 mètres. Les points ter-
minus sont respectivement à l'altitude de
740 mètres (Djdbel-Onk) et de 855 mètres
(Tébessa) avec un seul intermédiaire do
1.209 mètres (col de fenoukla). Les déclivi-
tés maxima, dans lie sens du trafic, sont
de 12 m/m, pendant quelques kilomètres
seulement.
La dépense à la charge de l'exploitant de
la mine est évaluée à une centaine de mil-
lions, y compris la fourniture du maté-
riel roulant porteur jusqu'à Bône, les trac-
teurs devant être à la charge de l'Etat al-
gérien auquel l'exploitation doit être con-
fiée. Les finances de la métropole ne sont
en rien engagées dans cette affaire.
Le rapporteur examine si l'Algérie a un
avantage réel pour ses finances à l'évacua-
tion des produits du groupe minier du sud
vers le port. de BOne ou si le transport par
la Tunisie serait plus favorable à une ex-
ploitation , économique de ces gisements et
par conséquent à l'intérêt général. Rappe-
lant les controverses qui se sont ouvertes
sur cette question et la discussion qu'en a
faite M. Petit, rapporteur dû projet A la
Chambre, M. Maurice Ordinaire montre que
le problème n'est pas entièrement résolu,
car ponr apprécier l'intérêt de l'Algérie A
exploiter par telle ou telle voie les phos-
phates du Sud, il faut tenir compte des va-
riations des cours, de la surproduction, de
la concurrence, etc.
Mois, ajoute le rapporteur, une question
domine toutes les autres. Il s'agit actuelle-
ment. pour l'Aliéné, de trouver un amio-
diatairo de la mine aux conditions de la
prise en charge des frais do la ligne de
Tébessa. La colonie y parviendra-t-ellc ?.
1\ a paru impossible de négliger le senti-
ment (14, et particulièrement de la
province de Constant 1 ne. On avait songé a
faire tenter l'adjudication avant la décla-
ration d'utilité publique. Celte suggestion
- n'a nas élé retcnue,
n La situation, dit M. Maurice Ordinaire,
se. présente de telle façon, que les faits
seuls peuvent répondre à la question posée
et dicter la résolution. 11
Dans J'hypothèse où l'adjudication ne
donnerait pas d" résultat favorable, l'Algé-
rie n'hésiterait pas à se tourner vers la so-
lution tunisienne.
J.e rapporteur dit qu'il aurait été préfé-
rable de préciser dans un texte officiel,
avant le vote dr la loi, au lieu d'émettre seu-
lement des VŒIIX, u que l'adjudication du gi-
sement ail lieu au plus tard dans les six
mois après la promulgation de la loi »,et que
des sanctions 1res rigoureuses soient insé-
rées dans le cahier des charges Il pour ga-
rantir l'exportation d'un tonnage maximum
7i déterminer et pour que les travaux du
chemin de fer et d'installations à la mine
soient entrepris et terminés dans les dé-
lais préférés. Il
C'('I pour ne pas retarder lo vote de la
loi. conclut M. Maurice Ordinaire, que la
Commission propose d'adopter sans y rien
modifier rv projet qui « s'il n'est pas' a'bso-
lumenf certain qu'il apporte le règlement dé-
finitif de ce long débat paraît .néanmoins le
préparer dans la mesure du possible, Il
l.e clvii;pitre .premier du projet, -déclare d'uli.l!lis
publique irétiaîNiswment d'ans le lépirteinont de
Conslanline, d'un chemin île fer à voie nenu-il''
mire Tébessa, terminus du chemin de 1er de
Hôno-'lV'be.Nsn. et les gisements de phos/wlintes de
chaux du Djeliel-Onk et, du Hled'-el ll?d>d;i.
Art. 2. - L'Algérie ipnurvoirn A j',"In:Nis:::I'-
nienl de celte liane 'au moyen de fonds de con-
cours
\rt. :l. - Toutefois l'Algérie pourra, autoriser
l'adjudicataire a pourvoir i ses irais i ii cons-
truction de la ligne en se conformant aux pro-
jets approuvés par le Oomornoment h)(;I':\.l de
l'Algérie.
Art."-t. - T.i ligne de Téhessa mi 1)jehoM>nK
et ail llled-el-1 latxla sera ra1ta«h
lu, ehemins de fer algériens do rElnt et exptUii-
t
UNE GRANDE MANIFESTATION
COLONIALE
---0-0---
Hier soir à la Sorbonne, en présence
de M. G. Doumergue, Président de la Ré-
publique, M. Léon Perrier, ministre des Co- t)
lonies, assisté du maréchal Franchet d'Espe-
rey, a présidé une grande manifestation co-
loniale. Au bureau, à côté d'eux, MM. La"
croix, secrétaire perpétuel de l'Académie desf
Sciences, René Pinonfi gouverneur julien..
A. Lebrun, ancien ministre, et P. Bourdarie.
Après que le maréchal Franchet d'Espé.
rey eut annoncé que le .décret attribuant à
l'Académie des Sciences Coloniales le carac-
tère d'une institution d'Etat venait d'être si-
gné après avoir reçu l'investiture des minis-
tères des Affaires étrangères et de l'Instruc-
tion publique, M. Léon Perrier, ministre des
Colonies, prit la parole en ces termes :
Messieurs,
C'est un grand honneur et c'est une
grande joie pour le Ministre des Colonies
de vous confirmer ce soir, ait nom du Gou-
vernement de la République, le décret qui
constitue l'Académie des Sciences Coloniales
comme une institution d'Etat.
Vous êtes maintenant j Messieurs, au nom-
bre de ces grandes et glorieuses Compagnies
que l'Etat charge de travailler en son nom
à la prospérité et à la grandeur matérielle et
morale de la r rance, et permettez-moi, Mes-
sieurs, de dire, en vous félicitant, que vous
l'avez bien mérité.
A une heure décisive dans l'histoire de la
France, 'c' est vous qui avez pris l'initiative
de vous constituer en un corps, pour consa-
crer vos activités individuelles, désormais
solidaires et multiPliées, à un vaste effort
pour lier étroitement les destinées de notre
France aux peuples et aux Pays qu'elle a
charge d'amener à la civilisation. C'est sur
vous que le Gouvernement de la Républi-
que compte pour l'aider à préparer et a éla-
borer notre programme de mise en valeur
des territoires et des hommes.
Messieurs, je n'aurai pas la prétention de
vous ébaucher ce programme, à vous qui
avez vu les réalités coloniales, à vous qui
les aven méditées. C'est bien plutôt A vous
que nous demanderons renseignements et
conseils.
Je veux vous dire simplement que vous
Pouvez compter pour réaliser sur tout
Vénergie et toute l'activité du Ministre des
Colonies, sur l'entier concours du Gouver-
nement de la République.
Onze millions de Kilomètres carrés, cin-
quante milions d'hommes à administrer, à
faire prospérer dans la paix, la santé et le
bien-être, quelle tâche et quelle responsabi-
lité! Et comme je vous - remercie de vous
grouper autour dit Ministre des ColoNiel.
Vos cinq sections embrassent dans leurs
attributions toutes les lormes de l'activité
humaine. Ver mettez-moi de dire avec pru-
dence, mais tout de même avec netteté, qu'un
des premiers etforts doit être de mettre ail
point de fafm, précise, scientifiquement fin--
ventaire des richesses naturelles de nos colo"
nies.
Nous sommes Ii un moment DÛ les peMptM
qui produisent seuls pourront vivre et pros-
pérer. Four produire, il faut des matières
premières, il faut des hommes. C'est à cet
inventaire qu'il nous faut procéder dans le
détail. Nous pourrons ensuite faire un ta--
bleau général de toutes nos valeurs écono-
miques et humaines et concevoir un plan
méthodique d'organisation et de production
pour Venrichissement commun des colonies
et de la métropole.
Dans ce plan général d'organisation.. je
mettrai en belle place toutes les institutions
qui donnent aux populations indigènes la
santé d'abord, puis le bien-être économique ;
ce sont les deux rouditions nécessaires pour
conserver et accroître la main-d'œuvre sans
laquelle les plus grandes richesses et les
plus beaux- projets ne sntmt que des rêves
et des illusions décevantes.
.1 fais lu France n'a jamais eu, et ia Répu-
blique n'aura jamais pour idéal de considé-
rer les hommes comme de simples instru.-
ments de travail et de production. En tout
être humain, quelle que soit sa couleur, il
y a un élément sacré d'humanité. Protéger
et défendre cette flamme d'humanité, ame-
ner avec prudence et persévérance ces hom-
mes à la '.:ii'ilislltioJl de Iraternité et de tra-
vail dans la justice et la PIÚX, voilà notre
but dernier, voi/à notre idéal.
La tâche sera longue et dure. Nos efforts
et nos intentions ne seront, pas toujours com-
pris, ni soutenus. Nous aurons des adver-
saires à convaincre. des oppositions à sur-
1 monter. des impatiences à calmer. Nous y
apporterons le sang-froid et la sérénité
d'hommes convaincus, assurés dans leur
cœur et dans leur conscience de poursuivre
une noble tâche et de travailler tous ensem-
ble pour la France et pour l'humanité.
Messieurs, je songe en ce moment à nos
grands devanciers, à kcuv qui ont acquis à
la France le magnifique domaine que nous
avons à mettre en valeur tt les noms nous
viennent sur les lèvres f/<' Faidherbe, Hon-
da rf. de La gré. Galliéni, de Brassa, Gentil, et
combien d'autres!
Et nous nous énien*eillons au souvenir
des faibles moyens dont ils disposaient et
à la r ue des iri/vres t/n'ils ont faites. Leur
exemple nous inspirera.' C'est le génie de
notre peuple d'avoir toujours avec peu
d'hommes et peu de ressources fait de gran-
des choses.
Puisse l'Académie des Sciences Coloniales
continuer dignement l'œuvre des grands fran-
çais colonisateurs, puissent toujours, sous
l'égide de la République Française, les po-
pulations indigènes grandir en nombre et
en richesses, dans le Travail, la Justice et
la Paix, et puisse la France poursuivre dan*
le monde, sans relâche et avec tuerès, son
Gïuvre de Civilisation et d'Humanité.
1 M. Paul Rourdcuie, «errétoire perpétuel,
rendit hommage à la mémoire des membres
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 71.01%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 71.01%.
- Auteurs similaires France France /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "France" or dc.contributor adj "France")Institut de recherches agronomiques tropicales et des cultures vivrières Institut de recherches agronomiques tropicales et des cultures vivrières /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Institut de recherches agronomiques tropicales et des cultures vivrières" or dc.contributor adj "Institut de recherches agronomiques tropicales et des cultures vivrières") Coste René Coste René /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Coste René" or dc.contributor adj "Coste René") Kopp André Kopp André /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Kopp André" or dc.contributor adj "Kopp André")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6397065x/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6397065x/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6397065x/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6397065x
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6397065x