Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-01-29
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 janvier 1926 29 janvier 1926
Description : 1926/01/29 (A27,N16). 1926/01/29 (A27,N16).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63970633
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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1 yiN€ffrSfiraiiare.ANNBE.v-r Ne. 16 US NUM*ap : * CBK itMK9' - VENDR*DISÛJF, 29 JANVtBR lWB
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Les Annales Coloniales
# JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES FUBUÊS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PIOMUtlÉ
EXCLUSIVE DU JOWtAL
LM iInninm ilfTirf–irrifrirm hit Pi–rr-^T" ̃Vi*-rrf- 1f–
DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Rétalira et Ataiiiitnlita : 34, Rue du Mont-Thafror, PARIS. TcléfhiM : LOUTftl 19-17
o. 801e • acte
iMMatiirMTt - j Franc* •! Colonie», 60 a 48 » 15 *
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Oa»«bo– émmt–!–»̃>–– *•»–t»t«h–4» prhdym librmirM
Locarno et l'Empire Britannique
.u
Le traité de Locaroo va-t-il avoir une réper-
cussion sur l'organisation de l'Empire britanni-
que, ou pour être plus précis, va-t-il donner
aux forces centrifuges qui tendent à le dislo-
quer, une impulsion dont les partisans de
l'unité ne pouroot triompher ?
L'article 9 du traité dit, en effet : « Le pré-
sent traité n'imposera aucune obligation à au-
cun des dominions britanniques ou à l'Inde, à
moins que le Gouvernement de ce dominion ou
celui de l'Inde ne signifie qu'il accepte ces
obligations. »
Ce texte est fort clair. Il marque la rupture
au moins provisoire de l'unité de front diplo-
matique de l'Empire anglais. Il s'éloigne d'une
vigie qui, depuis huit ans, avait été respectée
d'une façon constante. En 1917, en effet, fut
constitué par M. Lloyd George, qui pensait
qu'uni pour faire la guerre, l'Empire devait le
rester dans les négociations diplomatiques, le
cabinet de guerre destiné à faciliter les échan-
ges de vues entre les Gouvernements des dif-
férents Etats qui le composent et à donner une
véritable unité à sa diplomatie. Sans doute cha-
que dominion pourrait, dans les questions qui
l'intéressent exclusivement, négocier les traités
avec les Gouvernements étrangers ; mais si le
sujet touchait aux intérêts d'autres colonies, ou
risquait de les affecter à un moment donné, il
ne devait prendre aucun engagement qui les
liât.
Telle était, depuis cette époque, la doctrine
dont s'inspirait la diplomatie anglaise. Les né-
gociations ne s'en trouvaient pas toujours faci-
litées. car il était parfois délicat d'harmoniser
les intérêts des diverses parties d'un Empire
dispersées dans tous les coins de la terre. Les
difficultés dans l'exécution n'étaient pas moins
grandes. On s'en aperçut lors de l'affaire de
Tchanak Toutes les forces de l'Empire furent
bien mises en mouvement sur un ordre de M.
Lloyd George, mai s les dominions, après avoir
obéi, protestèrent vivement contre l'usage que
le Gouvernement impérial prétendait faire de
leurs ressources militaires. Le Canada, l'Aus-
tralie se montrèrent peu enthousiastes d'une po-
litique engagée dans des intérêts qui leur étaient
à peu près indifférents. Ce fut quelques années
après l'histoire du protocole. de Genève, qui
fut acclamé par les représentants des Etats réu-
nis sur les bords du lac Léman, sans qu'il fût
ensuite possible de le faire ratifier. Revenus
chez eux, les délégués des dominions ne con-
seillèrent pas à leur pays de signer un acte
conçu surtout en vue de régler des conflits qui
se déroulaient dans des pays trop éloignés pour
qu'ils ne leur parussent pas étrangers. L'esprit
particulariste nui les avait quelque peu aban-
donnés à Genève reprenait le dessus mainte-
nant qu'ils avaient repris contact avec leurs
compatriotes. C'est ainsi que le protocole a été
un beau geste qui n'a pas été absolument vain,
mais n'a pas eu les conséquences qu'on en
avait un moment espérées.
M. Chamberlain, qui connaissait à fond
cette histoire récente et était, d'autre part.
animé de la volonté de réussir, ne voulut pas
exposer le pacte de Locarno aux mêmes aléas.
il préféra prudemment limiter le nombre des
partenaires, afin d' assurer le succès des négo-
ciations. C'est pourquoi il stipula seulement
pour la Grande-Bretagne, laissant à l'Inde et
aux dominions la faculté de s'associer ou non
au traité établi.
Cette solution, par certains côtés élégante,
d'un problème délicat. a provoqué dans les
milieux coloniaux anglais une émotion assez
vive et assez r épandue. Elle apparaît pleine de
dangers pour l'unité même de l'Empire sans
qu'elle ait le mérite de résoudre le problème
fondamental qui consiste à savoir si, en (as
d'hostilités engagées en vertu d'un traité qu'ils
n'ont pas signé, les dominions doivent ou non
prêter leur concours militaire à la métropole.
L'article 9 laisse la question en suspens. 11
a, en outre, le grave inconvénient de favoriser
l' essor des forces qui tendent à séparer les co-
lonies de self-govemment de la Grande-Breta-
Rne. Déjà, le Canada cède à l'attraction des
Etats-Unis dont rien ne les sépare, et où la
population anglo-saxonne menacée par les pro-
grès de l'élément français trouve un appui.
L'Afrique du Sud tend à se considérer comme
un monde à part, isolée qu'elle est des grands
Etats de civilisation européenne. Seule r Aus-
tralie se sent un peu perdue au milieu du Paci-
fique qui est le champ clos des rivalités japo-
naise, américaine et dans une certaine mesure
russe.
Le3 partisans de l'Empire comme le génenl
Smuts, qui ont tant contribué à populariser, à
faire accepter l'idée du front diplomatique uni-
que. se demandent si la dislocation ne va pas
être la suite du pacte de Locarno. Ils avaient
rêvé d' une domination britannique se suffisant
à elle-même dans la mesure où, aujourd'hui,
une grande puissance, si étendue soit-elle, peut
le faire, vivant un peu à l' écart des questions
européennes, se détachant de la question du
Rhin, qui n'a pas, il est vrai, grande significa-
ticn pour un habitant de Melbourne, de Cape-
town ou de Vancouver. Et voilà que l'An-
g leterre ramène son attention aux problèmes
essentiellement euroPs, se préoccupe de
fonder la paix sur notre continent, au risque de
détendre quelque peu, mais momentanément
seulement, les liens qui la rattachent à ses in-
nombrables possessions.
Le généfal Sawt& s' ifMllllÏèt de cette orien-
tation nouvelle. Il voit déjà la politique étran-
gère du Gouvernement britannique devenant
simplement celle de la Grande-Bretagne ; les
dominions sentant qu'ils n'ont plus rien de com-
mun avec cette politique, s'absorbent de plus
en plus dans le souci de leurs intérêts puticu-
liers. « Il y a, dit-il, des forces centrifuges
« qui, en vertu d'une loi naturelle et inévita-
« ble, sont à r œuvre dam le sein de rEm-
« pire ; il est à craindre que les décisions de
« Locarno ne leur aient donné une forte imput-
« sion. Des incidents comme les décisions de
» Locarno ont des chances de jeter dans l'Em.
« pire des semences de dissension et de divi-
« sion. L'existence de l'Empire est un bien
« inestimable, et aujourd'hui que r Amérique
« se tient à l'écart de la Société des Nations,
<( c'est la principale force qui contribue au
« progrès dans le monde des- causes généreuses
« et des grandes idées chères à l'humanité. Le
« maintien de la solidarité et de l'unité de
« front dans l'Empire est une nécessité essen-
« tielle. »
Le général Smuts et ses amis ne demandent
pas que l'on annule l' article 9 du traité de Lo-
carno, mais ils désirent que l'on ne persévère
pas dans la voie où M. Chamberlain s'est en-
gagé à l'automne. Il faut revenir à la politique
inaugurée en 1917. En attendant l'occasion (!p
pouvoir rétablir par un acte éclatant l'unité di-
plomatique de l'Empire, quelques mesures im-
médiates peuvent être prises qui resserreront les
liens entre ses diverses parties. Il convient
d'envisager dès maintenant un système qui
assurera la possibilité aux dominions et à la
Grande-Bretagne d'échanger leurs vues sur les
affaires internationales. « La leçon à tirer du
pacte de Locarno, lit-on dans l'importante re-
vue qu'est la Round Table, c'est qu'il faut
établir des communications diplomatiques régu-
lières entre les Etats compris dans l' Empire, en
prenant pour base une méthode judicieuse et
pratique et s'occuper de régler cette question
sans délai. Il La Round Table indique le
moyen le plus simple d'arriver à ce résultat,
c' est que, d'une part, les hauts-commissaires
accrédités auprès du Gouvernement britannique
aient des pouvoirs diplomatiques, et que, d'un
autre côté, la métropole place dans chaque do-
minion auprès du Gouverneur Général un haut-
commissaire muni de pouvoirs analogues.
Telles sont quelques-unes des préoccupations
que le traité de Locarno a fait naître dans l' opi-
nion coloniale britannique. Je ne sais ce que
pourront donner les mesures qu'indique la re-
vue dont j'ai cité le nom. Mais je serais bien
surpris si les événements venaient à justifier les
craintes exprimées. Certes. il existe dans l'im-
mense organisme qu'est l'Empire britannique
des forces centri fuges qu' a admirablement mi-
ses en lumière M. Demangeon dans un ou-
vrage assez récent. Mais ces forces de dislo-
cation sont combattues par d'autres contraires
qui tirent leur puissance de la volonté même de
vivre qui anime tout l'Empire et font écarter à
l' expérience comme funeste toute politique sé-
paratiste.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Alfaires étmn-
dères, membre de la Commission
des Colonies.
«aie-
Conseil Supérieur des Colonies
-0-0--
Les réunions des sections du Conseil Eco-
nomique se sont poursuivies régulièrement
pendant la dernière semaine.
Lu Section des Produits Forestiers et Vôgé-
laux a décidé d'appuyer les vœux proposés
pur l'Association des Grands Ports relatifs
aux ententes à irulcrvenir entre les produc-
teurs coloniaux, les transporteurs et les con-
sommateurs métropolitains. La Section a
procédé à un premier examen de la réforme
du régime douanier colonial, qui sera pour-
suivi dans une prochaine réunion.
La Section du Tourisme et de la Propa-
gande Coloniale a continué activement ses
études sur le tourisme aux colonies : les
démarches faites auprès des sociétés de
voyage par plusieurs de ses membres lui
ont permis de déterminer les .pays où de-
vraient être recherchés des touristes. Une
délégation, présidée par M. Ernest Oulrey,
1 son président, a obtenu une audience du
ministre jiour le mettre au courant des in-
tentions ue la Section avanit de pousuivre
plus avant les travaux.
La Section des produits d'alimentation,
après avoir donné un avis favorable aux
vœux proposés par l'Association des Grands
Ports, s'est occupée de la question de l'em-
ploi des succédanés dans la panification :
clio a chargé M. Raverat de rédiger un vœu
motivé faisant ressortir le bénéfice que reti-
reraient les colonies et la Méiropodo de cet
emploi.
La Section des Produits Miniers et Com-
bustibles minéraux a commencé l'étude de
La réforme du régime douanier par l'exa-
men de la situation des colonies non assi-
milées : un rapport des pilus documentés,
éi'abli par M. Dreux, président de la Cham-
bre de Commerce de Nancy, avait été en-
voyé-à ses membres ét. a donné lieu à une
discussion des plus intéressantes où tous
les points de vue ont été successivement
considérés. Les conclusions du rapport 01lt
été approuvées.
Les desiderata de la Section, quant aux
colonies assimilées, seront éitudiés dans une
prochaine séance.
Le péril du déboisement
dans le Haut- Tonkin
---(H)--
Le Bulletin Economique de l'In-
dochine Publiait, il y a quelques
mois, une étude très documentée et
très intéressante du reste, de M. Vingénieur
en chef Normandin, du service des Travaux
publics de la Colonie, sur le régime du Fleu.
ve Rouge, la rapidité et l'imtortance de ses
crues et les travaux déjà êffectués ou entre-
Pris pour en atténuer les effets.
M. Normanditi, recherchant les causes de
ces crues qui mettent périodiquement en dan-
ger les riches provinces du delta tonkinois,
aborda, bien entendu, la question du déboi-
sement. Il affirma toutefois, à tort ou à rai-
son, à tort sans doute, puisque son article
souleva d'assez vives critiquestque la défores-
tation illcolltcstable des llauls-Plateaux ne
pouvait guère avoir d'influence sur le régi-
me torrentiel du fleuve, la brousse qui rem-
place peu à peu les grands arbres retenant
à son avis aussi bien que la forêt, les eaux
de ruissellement.
Agronomes et forestiers ne manquèrent
pas de jeter les liants cris. Il semble bien,
au surplus, qu'ils l'aient fait à juste titre.
Car ce n'est un secret pour personne au
Tonkin, que le caractère torrentiel du Fleu-
ve Rouge et de ses Principaux a/fluents,
s'est sensiblement accentue au cours des 40
dernières années; ce n'est pas un secret non
plus, des constatations nombreuses l'ont dé-
montré, que des ravages considérables ont
été exercés pendant cette période dans les
forêts qui couvraient autrefois les Plateaux
du Yunnam et du Haut Tonkin ainsi que
les pentes des régions montagneuses où pren-
nent leurs sources la plupart des affluents
du Fleuve.
Il y a certainement connexion entre ces
faits et, si le déboisement n'est pas la cause
exclusive de l'augmentation des crues, on ne
peut soutenir qu'il est étranger à ce phéno-
mhll. Ta question a fait, en France même
et dam la plupart des pays du monde, l'ob-
jet d'enquêtes assez approfondies et assez
concluantes ; il est inutile de vouloir prouver
le contraire. Quant à prétendre que la brousse
remplit le rôle de la forêt, pour retenir les
eaux de pluie, c'est là une affirmation éllOfl-
cée bien à la légère.
I es incendies, les coupes inconsidérées de j
bois cl'œ/t'l'fc ou de chauf fage, les défriche-
ments, ont fait, en plaine et en montagne,
(II Tonkin, reculer la forêt il pas de géant.
Sans doute une brousse assez é paisse se slIbs-
titue très fréquemment à la forêt et pernret
ri celle-ci de se reconstituer en partie, mais
très souvent- aussi, des incendies répétés la
détruisent com pfètement. Des graminées
(/¡abd ri pailettes), la rem placent qui flam-
bent a maturité, êi chaque saison sèche; puis
c'est la steppe rase, n'offrant plus aucun
obstacle ait ruissellement des eaux.
Il importe an plus Ilit de réagir contre ces
dévastations. F.n premier lieu, il faut inter-
dire rigoureusement les feux de brousse ; il
faut interdire aussi lout défrichement dans
les ténemenls qui paraissent nécessaires à
la régularisation dit régime des eaux. Puis,
réglementer les coupes de bois dans ces téne-
menls et entreprendre par ailleurs le reboise-
ment des régions dénudées, des pentes sur-
tout. où le ruissellement exerce son action la
blus rapide.
Sans ces mesures. toutes les dis positions
juc l'on Prendra, endiguer et draguer le
fleure, construire des barrages et des bas-
sins de retenue, ne préserveront pas les pro-
vinces du delta des inondations, ni le port de
Ilaiphong, de la vase.
Bien entendu, pour être réellement effi-
caces, il est néassairc que les mesures pro-
pres à favoriser le reboisement dépassent les
frontières du Tonkin et soient entreprises
également, au Yunnam. la question, pour
celte province chinoise, est d'ordre diplo-
matique ; elle doit être néanmoins envisagée
sans retard et aboutira probablement beau-
coup plus aisément qu'on ne serait porté à
le supposer.
Lucien Gasparin.
Député de la Réunion.
-,o.
EN ANNAM
M. Alexandre Varenne, Gouverneur Cène
ral de l' Indochine, qui avait quitté Hanoï mer-
credi soir, est arrivé hier à Hué pour assistei
aujourd'hui, demain et après-demain, aux ob-
sèques de Sa Majesté Khaï-Dinh.
Au retour, le Gouverneur Général traver-
sera une partie du Laos et centrera à Hanoï k
5 février.
POUR LES ARMATEURS
-()-o--
M. Charles Dianélou, sous-secrétaire
(i' Etat à la marine marchande, déposera
très probablement sur le bureau des Cham-
bres les projets de loi destinés à introduire
dans la législation française les résolutions
adoptées par la conférence maritime inter-
nationale de Bruxelles que le Gouverne-
ment français a stgnes.
BILLETS DOUX
Portugal et Colonies
La presse quotidienne commence à parler
enfin de le falsification des billets de banque
portugais que j'ai signalée, il y a quinze jours.
Cette monumentale escroquerie a jeté le plus
grave désarroi dans la République portugaise,
et a eu et aura pendant longtemps une réper-
cussion extrêmement lourde sur les échanges
dans les colonies portugaises.
Voici par le détail les faits que j'ai résumés
précédemment. On y retrouve en partie les
mdmes procédés que dans l' escroquerie hon-
groise.
Des experts qui ont enquêté à Paris, à Lon-
dres et à La Haye viennent d'aboutir à des
découvertes sensationnelles. Cette affaire a
pour origine la plus extraordinaire manoeuvre
politico-criminelle de l'après-guerre, dont le
promoteur est un homme de Berlin.
Le complot avait pour but la main-mise de
l'Allemagne sur les colonies portugaises, et
notamment sur Angola. Cela a commencé au
mois de juillet de l'année dernière. A cette
époque, MM. Pinto de Lima, Marang (de
nationalité hollandaise), et Carnero Franco,
député d'Angola, ont rencontré dans un hôtel
du quartier des Champs-Hysées, M. Hennis,
un Allemand, naturalisé brésilien, avec le-
quel ils ont décidé la création de la Banque
de l'Angola et de la Métropole.
Cinquante millions venaient de Berlin
Le mystérieux M. Hennis ne fit aucune dif-
ficulté à avancer les premiers capitaux, soit la
bagatelle de 400.000 livres, à condition que
la nouvelle banque se consacre exclusivement
à l' expansion allemande dans les colonies por-
tugaises.
Les enquêteurs ont acquis la preuve que ces
400.000 livres venaient de Berlin. Ils furent
utilisés conformément au plan tracé par M.
Hennis, mais ce plan était tellement vaste
qu'ils furent bien vite épuisés. C'est à ce mo-
ment que la manoeuvre criminelle vient se
greffer sur le complot politique.
Les complices imaginèrent de passer à une
grande maison anglaise, spécialisée dans l'im-
pression des banknotes, une commande de
400 millions de billets de la Banque du Por-
tugal.
Il y eut d'abord un échange de lettres, dont
celles, pour le moins, venues du Portugal, ont
été toutes reconnues fausses. Comme la firme
anglaise ne pouvait pas commencer l'impres-
sion sans avoir en main un contrat, on l'a fa-
briqué de toutes pièces. Les faussaires réus-
sirent même à obtenir les indispensables léga-
lisations du Consulat d' Angleterre.
Il était stipulé dans cet acte que M. Ma-
rang prendrait livraison de la commande a
Londres, et il ne s'agissait plus que de s'as-
surer l'aimable complaisance de quelque di-
plomate pour rentrer les billets par la valise
sans éveiller l' attention des douaniers. M.
Planas Suarez, ministre du Venezuela à Lis-
bonne. se chargea de ce « service des trans-
ports M.
Les faussaires s' assurèrent un peu partout
des complaisances. M. Nuno Simoes, minis-
tre du Commerce ; M. Bandeila, ministre du
Portugal à La Haye, leur apportèrent un con-
cours dévoué qui leur vaut aujourd'hui de se
trouver sous les verrous.
Tout allait pour le mieux. La Banque
d'Angola devenait chaque jour plus prospère,
rachetant en Bourse des paquets d'actions (!e
la Banque du Portugal et de la Banque Ultra-
Marino. La manœuvre avait si bien réussi que
M. Hennis décida une nouvelle émission de
400 millions, en pratiquant le même système
de faux qui avait déjà obtenu un si plein suc-
cès. La maison anglaise en acheva même l'im-
pression, mais la commande ne fut jamais li-
vrée.
Criminels inexpérimentés
Les complices avaient, en effet, agi en cri-
minels inexpérimentés. Ils ont trop affiché leur
subite richesse. Le grand journal de Lisbonne.
le Seculo, dénonça ces agissements, et en
poursuivant sa campagne, il découvrit l'extra-
ordinaire complot.
Aujourd'hui, la plupart des complices sont
sous clef, sàuf l'étonnant Hennis, qui est re-
tourné à Berlin.
Ne pouvant pas encore avoir de colonies à
mandat, certains Allemands fabriquaient des
colonies de billets, afin de s'offrir avec ces
billets les colonies portugaises.
Mais n'y a-t-il eu oue des billets de pays
à change déprécié, ainsi fabriqués ou comman-
dés sur des instigations de gens de l'Europe
centrale.
Par un banquier auquel je disais :
- Sûrement il doit y avoir aussi quelque
part une fabrique de fausses livres sterling, il
me fut répondu :
- Je ne crois pas, car la circulation fidu-
ciaire anglaise est beaucoup moins élevée que
la nôtre, et toutes les fois qu'il revient un hi!-
let un peu sale ou trop usa. la Banque
d' Angleterre le supprime et le remplace.
Voilà une raison. évidemment, mais elle
n'est pas péremptoire.
UAngély
0
AU SENAT
DEBATS
Un second câble entre la France
et la Tunisie
Au cours de sa séance d'hier jeudi,
le Sénat a adopté sans discussion les con-
clusions des rapports de M. Jamin, au nom
de la Commission du Commerce, de l'in-
dustrie et des P. T. T., et de M. Bouctot,
au nom de la Commission des Finances,
tendant à rntiflq l'avenant du 26 septem-
bre 1963 à la convention conclue le W
mars 1888, relatif à la pose d'un deuxième
cAble entre la France et la Tunisie.
DANS LES COMMISSIONS
Commission des Affaires Etrangères
La Commission sénatoriale des Affaires
Etrangères a procédé jeudi au renouvelle-
ment de son Bureau.
Ont été réélus à l'unanimité : président,
M. Lucien Hubert ; vice-présidents, MM.
Victor Bérard et Raynald ; secrétaires,
MM. Maurice Ordinaire et Jean Philip,
Commission des Colonies
La Commission sénatoriale dee Colonies
a désigné hier M. Deloncle, sénateur de la
Seine, comme rapporteur du protêt relatif
à l'Exposition coloniale aniverselle de Pa-
ris.
Elle a chargé M. Auber, sénateur de La
HéunioIl, rapporteur, du projet relatif à
l'exportation de la colonie de La Réunion,
des bois de toutes sortes et du charbon de
bo,
A LA CHAMBRE
--o-()--
DEBATS
Droits de douane coloniaux
La Chambre a repris hier la discussion
des projets financiers, maie avant elle a
adopté :
Un projet de loi tendant à ratifier et il
convertir en loi les décrets des itt) mai lVteîïî
et 0 juin liteJt accordant des doiaxes a l'en-
trée en France de certains produits originai-
res des territoires du Cameroun et du l'ogo
placés sus le inaiTQat français ;
Un projet de loi tendant à ratifier et à con-
convei tu- en lois divers arrêtés portant pro-
mulgation et mise en vigueur, dans certai-
nes colonies françaises, de décrets modi-
fiant le tarif douanier métropolitain ou ins-
tituûnl des coefficients de majoration des
droits de douane ;
Un projet de loi portant ratitivàtion de
l'arrêté uu 19 janvier 1921 qui a promulgué
dans la Colonie de la Guyane les uecrets
des 8 juiilel, 28 août, 23 septembre, i octo-
bre 1919, 10 janvier, 3 et 20 février ; 27
maTs, 12, 14, 21, 22 avril et 22 juillet lU,
établissant uu modifiant des coefficients de
majoration des druITs de douane ;
Un projet de loi portant ratification de
l'arrêté du 1er octobre 1920 qui a promul-
gué dans la colonie de la Guadeloupe les
décrets des 14 juin, 8 jhillct., 28 août, 2o
septembre, 1 octobre 1919, 10 janvier, d et
2H février, 27 mars. 1^', 21. 22 avril, 27
juin et 22 juillet lOifO, établissant ou modi-
fiant des coefifcients de majoration des
droits de douane ;
Un projet de Toi tendant à rntilkr et con-
vertir en loi divers arrêtés du Gouverneur
Général de Madagascar ayant promulgué
dans celle colonie différents textes relatifs
aux douanes ;
Un projet de loi tendant à ratifier et il con-
vertir en loi divers arrêtés portant pro-
mulgation et mise en vigueur, dans certai-
nes colonies françaises, de décrets modi-
fiant le tarif douanier métropolitain ou ins-
tituant des coefficients de majoration des
droits spécifiques ;
Un projet de loi tendant à ratifier el con-
vertir en loi l'arrêté du Gouverneur de la
Nouvolle-t'.aédonie du 8 octobre ll^iJ qui a
promulgué dans cette colonie différents tex-
tes relatifs aux douanes ;
Un projet de loi portant, ratification de
l'arrêté du S niais 192i qui a promulgue
dans la colonie do l'a Nouvelle-Calédonie les
décrets des 2:* décembre 1919 et 20 août
1920 portant modification du tableau A. an-
nexé à la loi du 11 janvier 1892 eu ce qui
concerne les automobiles et les instru-
ments de musique ;
Un projet du loi tendant à ratifier ei con-
vertir en l"i le décret, du 22 mars l'.rj;», por-
I tant modification dis droits de sorhe en
| Indochine.
Un pi'ojei de loi portant. raTitieation du
décret, du 1 r» niai 1922 qui a modifié le ta-
bleau des 1 hijjjcjci 11 s de majoration des
droits du tarif spécial <>n Indochine.
('.es divers projets étaient, rapportés favo-
rablement par M. If. Le Mire, au nom do
la Commission des Douanes et avec les
nl(,li{j¡oal:llll:-; demandées par notre excel-
lent collaboraVur, M. A. lirunet au nom de
i;i ConimissiiMi des Colonies.
A la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats
---{)-Q-
Réunie hier après-midi, à 3 h. i/j, la Com
mission do l'Algérie des Colonies et des Pro-
tectorats de la Chambre a désigné son bu-
reau comme suit pour l'année 1926
Président, M. Diagnc, député du Sénégal:
vice-présidents, DJ. Taittingrr (SoinoV
Roux- Freispineng (Oran): Krne-t Outrcv
(Cochinchine), Maître (Saône,et-Loin'" lVr-
reau-Pradier (Yonne). Proust (Indre-d-Loi-
re): secrétaires. MM. Alride De liront Mar-
tiniquc), Gouin (Bouchos-du-Rhône), Poitou-
Duplessis (Charente"*, François-Morel (1';,rn\
Gasparin (Réunion) et Nouelle.
L'ancien bureau a été entièrement réélu.
Seul, M. Régis, député de Marseille (gaurh-i
républicaine démocratique) qui n'appaitient
plus a la Commission a été remplacé par
M. Nouelle, député de Chalon-sur-Saône
(S. F. I. O.).
Lois, Décrets, Arrêtés
00
Décret du 26 janvier 1926 portant homolo-
gation d'une décision des délégation* e
nancières algériennes fixant les tom&
applicables aux objets de correspondance
transportés par la voie de l'air.
Décret du 26 janvier 1926 portant homolo-
gation d'une décision des délégations fi-
nancières algériennes concemant le
vement des taxes postales et télégraphi-
ques.
Décret du 19 janvier 1926 réglementant lft:
navigation aérienne en Algérie.
Décret du 26 janvier 1926 modifiant les to-
rils des indemnités des militaires des
troupes coloniales.
Décret du 25 janvier 1926 approuvant le
budget local et le budget annexe de l'ez-
ploitation du chemin de fer et du wharft
du Togo pour l'exercice 1926.
Aux termes de ce décret, sont approuvée
pour t'exercice 1926 :
l' Le budget local du Togo, arrêté en re-
cette. et en dépenses à la somme de 23.887.8CN*
francs ;
20 Le budget annexe de l'exploitation dut
chemin de fer ot du wharf du Togo, arrêté eut
recettes et en dépenses k la somme de 10 mil-
lions (XM.000 fr.
(J, 0. du 28 junvior 1926.)
Décret du 26 janvier 1926 rattachant l'Aca--
démie des Sciences Coloniales au minis-
tère des Colonies.
Aux termes de ce décret, l'Académie dea
Sciences Coloniales, dont le siège est à Pa-
ris, est reconnue comme institution d'Etat efr
rattachée à ce titre au ministère des Colonies.
Bile est spécialement instituée en vue d'étudier
tout ce qui concerne le développement intel-
loctuel, morul ou matériel des diverses par-
ties du domaine français d'outre-mer.
L'Académie des Sciences Coloniales est
composée : du ministre des Colonies, pré-
sident d'honneur ; de 100 membres titulaires;
d'associés étrangers ou coloniaux et de cor-
respondants étrangers ou coloniaux.
tille est consiuuee en à sections compo-
sées de 20 membres chacune ainsi réparties :
lro section : sciences géographiques, ethno-
graphiques et historiques ;
20 seelion : sciences politiques et adminia-
tratives ;
30 section : sciences économiques et so-
ciales ;
40 section : sciences physiques, naturelles
et médicales ;
50 section : enseignement, littérature,
beaux arts.
(J. 0. du 29 janvier 1986.)
La guerre au Maroc
Le Haut Commandement
Le général Boiehut s'est rendu hier à
Taounat A son retour, il s'est déclaré sa-
tisfait dbs succès militaires remportés et
de leur utilisation politique.
Le général Pruneau, commandant le
groupe do Fez, qui doit rentrer en France,
serait provisoirement remplacé par le gé-
néral Goubeau, comm.viulant la iK>9 divi-
sion. Le général Simon doit également ren-
trer.
Le colonel Iluot, ancien chef du service
des renseignements, prendra le comman-
dement de la région militaire de Ta/a.
Chez les Rifains
A la suite des nombreuses soumissions en
zone espagnole, Abd et Krini a fait empri-
sonner par mesure de représailles, l'ancien
caïd t'.lianuni à Cheehaouon, causant ainsi
un \'If mécontentement.
–-–
EN SYRIE
-0'0------
Condamnations
Des fusillades intermittentes ont eu lieu
prés do Damas. Les lils de Hassan Khar-
iap, chef de bandits, et deux de leurs com-
été
------------------ -.----- __n _nu ----
L'Armée Coloniale
Dans le projet de loi portant réorganisation
générale de l'armée déposé sur le biueau de la
CliaruLue, l' armée coloniate est 1 objet des dià-
!)()o.;tion" suivantes :
Art. 28. - Les troupes rotontaief conser-
vent leur autonomie dans le cadre de ia loi dut
7 juillet 1900.
Art. 29. Les troupes cotoniatossotir or-
ftar i L'('S comme il est dit aux articl es 6 et 14.
Compte tenu des règles qui leur sont propres,
l'instruction, l'administration et la moblisation
cîes unités stationnée- hors des coloras sont
assurées dans les mêmes conditions qje celles
des troupes métropolitaines. Il peut, en parti-
culic-r. leur être rattnché des centres vie mohi-
lisation.
Les règles indiquées à l'article 19 {"w.jr l uti-
lisation des indigènes de l'Afrique du Nord et
des pays de protectorat sont applicables aux
indigènes des colonies.
Art. Î0. Les unités des troupes colonia-
Art. 3(). -- I-r,:; iiii ., -o l oii i a-
les stationnées dans la métropole son! :.'roUI)('e:\
m commandements autonomes dans les condi-
tions prévues à l'article 18. Elles relèvent de
autorités régionales dans les mêmes conditions
que les troupes métropolitaines, sauf en ce qui
concerne toutes les questions de pets' nnc! el
d'administnlicn, lesquelles sonl ceraalisées
entre les mairs d'un officier généra! désigne
comme commandant supérieur des troupes
coloniales dans la métropole \, et ayart, com
TT'" !c.l, rang et prérogatives de comm:\!"):bnt de
région.
Les unités des troupes coloniales <;! itionnées
norrmlement à l' extérieur de la métro* '!C". ett
entrant dans la composition des grande- unités
de marche visées à l'article 20, relèvent des
autorités locales ou des commandements (!c
1 yiN€ffrSfiraiiare.ANNBE.v-r Ne. 16 US NUM*ap : * CBK itMK9' - VENDR*DISÛJF, 29 JANVtBR lWB
-
- - lquom, a t il ki; Li j pii 45;
Les Annales Coloniales
# JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES FUBUÊS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PIOMUtlÉ
EXCLUSIVE DU JOWtAL
LM iInninm ilfTirf–irrifrirm hit Pi–rr-^T" ̃Vi*-rrf- 1f–
DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Rétalira et Ataiiiitnlita : 34, Rue du Mont-Thafror, PARIS. TcléfhiM : LOUTftl 19-17
o. 801e • acte
iMMatiirMTt - j Franc* •! Colonie», 60 a 48 » 15 *
- ,i( Btranfor 120. 38»
Oa»«bo– émmt–!–»̃>–– *•»–t»t«h–4» prhdym librmirM
Locarno et l'Empire Britannique
.u
Le traité de Locaroo va-t-il avoir une réper-
cussion sur l'organisation de l'Empire britanni-
que, ou pour être plus précis, va-t-il donner
aux forces centrifuges qui tendent à le dislo-
quer, une impulsion dont les partisans de
l'unité ne pouroot triompher ?
L'article 9 du traité dit, en effet : « Le pré-
sent traité n'imposera aucune obligation à au-
cun des dominions britanniques ou à l'Inde, à
moins que le Gouvernement de ce dominion ou
celui de l'Inde ne signifie qu'il accepte ces
obligations. »
Ce texte est fort clair. Il marque la rupture
au moins provisoire de l'unité de front diplo-
matique de l'Empire anglais. Il s'éloigne d'une
vigie qui, depuis huit ans, avait été respectée
d'une façon constante. En 1917, en effet, fut
constitué par M. Lloyd George, qui pensait
qu'uni pour faire la guerre, l'Empire devait le
rester dans les négociations diplomatiques, le
cabinet de guerre destiné à faciliter les échan-
ges de vues entre les Gouvernements des dif-
férents Etats qui le composent et à donner une
véritable unité à sa diplomatie. Sans doute cha-
que dominion pourrait, dans les questions qui
l'intéressent exclusivement, négocier les traités
avec les Gouvernements étrangers ; mais si le
sujet touchait aux intérêts d'autres colonies, ou
risquait de les affecter à un moment donné, il
ne devait prendre aucun engagement qui les
liât.
Telle était, depuis cette époque, la doctrine
dont s'inspirait la diplomatie anglaise. Les né-
gociations ne s'en trouvaient pas toujours faci-
litées. car il était parfois délicat d'harmoniser
les intérêts des diverses parties d'un Empire
dispersées dans tous les coins de la terre. Les
difficultés dans l'exécution n'étaient pas moins
grandes. On s'en aperçut lors de l'affaire de
Tchanak Toutes les forces de l'Empire furent
bien mises en mouvement sur un ordre de M.
Lloyd George, mai s les dominions, après avoir
obéi, protestèrent vivement contre l'usage que
le Gouvernement impérial prétendait faire de
leurs ressources militaires. Le Canada, l'Aus-
tralie se montrèrent peu enthousiastes d'une po-
litique engagée dans des intérêts qui leur étaient
à peu près indifférents. Ce fut quelques années
après l'histoire du protocole. de Genève, qui
fut acclamé par les représentants des Etats réu-
nis sur les bords du lac Léman, sans qu'il fût
ensuite possible de le faire ratifier. Revenus
chez eux, les délégués des dominions ne con-
seillèrent pas à leur pays de signer un acte
conçu surtout en vue de régler des conflits qui
se déroulaient dans des pays trop éloignés pour
qu'ils ne leur parussent pas étrangers. L'esprit
particulariste nui les avait quelque peu aban-
donnés à Genève reprenait le dessus mainte-
nant qu'ils avaient repris contact avec leurs
compatriotes. C'est ainsi que le protocole a été
un beau geste qui n'a pas été absolument vain,
mais n'a pas eu les conséquences qu'on en
avait un moment espérées.
M. Chamberlain, qui connaissait à fond
cette histoire récente et était, d'autre part.
animé de la volonté de réussir, ne voulut pas
exposer le pacte de Locarno aux mêmes aléas.
il préféra prudemment limiter le nombre des
partenaires, afin d' assurer le succès des négo-
ciations. C'est pourquoi il stipula seulement
pour la Grande-Bretagne, laissant à l'Inde et
aux dominions la faculté de s'associer ou non
au traité établi.
Cette solution, par certains côtés élégante,
d'un problème délicat. a provoqué dans les
milieux coloniaux anglais une émotion assez
vive et assez r épandue. Elle apparaît pleine de
dangers pour l'unité même de l'Empire sans
qu'elle ait le mérite de résoudre le problème
fondamental qui consiste à savoir si, en (as
d'hostilités engagées en vertu d'un traité qu'ils
n'ont pas signé, les dominions doivent ou non
prêter leur concours militaire à la métropole.
L'article 9 laisse la question en suspens. 11
a, en outre, le grave inconvénient de favoriser
l' essor des forces qui tendent à séparer les co-
lonies de self-govemment de la Grande-Breta-
Rne. Déjà, le Canada cède à l'attraction des
Etats-Unis dont rien ne les sépare, et où la
population anglo-saxonne menacée par les pro-
grès de l'élément français trouve un appui.
L'Afrique du Sud tend à se considérer comme
un monde à part, isolée qu'elle est des grands
Etats de civilisation européenne. Seule r Aus-
tralie se sent un peu perdue au milieu du Paci-
fique qui est le champ clos des rivalités japo-
naise, américaine et dans une certaine mesure
russe.
Le3 partisans de l'Empire comme le génenl
Smuts, qui ont tant contribué à populariser, à
faire accepter l'idée du front diplomatique uni-
que. se demandent si la dislocation ne va pas
être la suite du pacte de Locarno. Ils avaient
rêvé d' une domination britannique se suffisant
à elle-même dans la mesure où, aujourd'hui,
une grande puissance, si étendue soit-elle, peut
le faire, vivant un peu à l' écart des questions
européennes, se détachant de la question du
Rhin, qui n'a pas, il est vrai, grande significa-
ticn pour un habitant de Melbourne, de Cape-
town ou de Vancouver. Et voilà que l'An-
g leterre ramène son attention aux problèmes
essentiellement euroPs, se préoccupe de
fonder la paix sur notre continent, au risque de
détendre quelque peu, mais momentanément
seulement, les liens qui la rattachent à ses in-
nombrables possessions.
Le généfal Sawt& s' ifMllllÏèt de cette orien-
tation nouvelle. Il voit déjà la politique étran-
gère du Gouvernement britannique devenant
simplement celle de la Grande-Bretagne ; les
dominions sentant qu'ils n'ont plus rien de com-
mun avec cette politique, s'absorbent de plus
en plus dans le souci de leurs intérêts puticu-
liers. « Il y a, dit-il, des forces centrifuges
« qui, en vertu d'une loi naturelle et inévita-
« ble, sont à r œuvre dam le sein de rEm-
« pire ; il est à craindre que les décisions de
« Locarno ne leur aient donné une forte imput-
« sion. Des incidents comme les décisions de
» Locarno ont des chances de jeter dans l'Em.
« pire des semences de dissension et de divi-
« sion. L'existence de l'Empire est un bien
« inestimable, et aujourd'hui que r Amérique
« se tient à l'écart de la Société des Nations,
<( c'est la principale force qui contribue au
« progrès dans le monde des- causes généreuses
« et des grandes idées chères à l'humanité. Le
« maintien de la solidarité et de l'unité de
« front dans l'Empire est une nécessité essen-
« tielle. »
Le général Smuts et ses amis ne demandent
pas que l'on annule l' article 9 du traité de Lo-
carno, mais ils désirent que l'on ne persévère
pas dans la voie où M. Chamberlain s'est en-
gagé à l'automne. Il faut revenir à la politique
inaugurée en 1917. En attendant l'occasion (!p
pouvoir rétablir par un acte éclatant l'unité di-
plomatique de l'Empire, quelques mesures im-
médiates peuvent être prises qui resserreront les
liens entre ses diverses parties. Il convient
d'envisager dès maintenant un système qui
assurera la possibilité aux dominions et à la
Grande-Bretagne d'échanger leurs vues sur les
affaires internationales. « La leçon à tirer du
pacte de Locarno, lit-on dans l'importante re-
vue qu'est la Round Table, c'est qu'il faut
établir des communications diplomatiques régu-
lières entre les Etats compris dans l' Empire, en
prenant pour base une méthode judicieuse et
pratique et s'occuper de régler cette question
sans délai. Il La Round Table indique le
moyen le plus simple d'arriver à ce résultat,
c' est que, d'une part, les hauts-commissaires
accrédités auprès du Gouvernement britannique
aient des pouvoirs diplomatiques, et que, d'un
autre côté, la métropole place dans chaque do-
minion auprès du Gouverneur Général un haut-
commissaire muni de pouvoirs analogues.
Telles sont quelques-unes des préoccupations
que le traité de Locarno a fait naître dans l' opi-
nion coloniale britannique. Je ne sais ce que
pourront donner les mesures qu'indique la re-
vue dont j'ai cité le nom. Mais je serais bien
surpris si les événements venaient à justifier les
craintes exprimées. Certes. il existe dans l'im-
mense organisme qu'est l'Empire britannique
des forces centri fuges qu' a admirablement mi-
ses en lumière M. Demangeon dans un ou-
vrage assez récent. Mais ces forces de dislo-
cation sont combattues par d'autres contraires
qui tirent leur puissance de la volonté même de
vivre qui anime tout l'Empire et font écarter à
l' expérience comme funeste toute politique sé-
paratiste.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Alfaires étmn-
dères, membre de la Commission
des Colonies.
«aie-
Conseil Supérieur des Colonies
-0-0--
Les réunions des sections du Conseil Eco-
nomique se sont poursuivies régulièrement
pendant la dernière semaine.
Lu Section des Produits Forestiers et Vôgé-
laux a décidé d'appuyer les vœux proposés
pur l'Association des Grands Ports relatifs
aux ententes à irulcrvenir entre les produc-
teurs coloniaux, les transporteurs et les con-
sommateurs métropolitains. La Section a
procédé à un premier examen de la réforme
du régime douanier colonial, qui sera pour-
suivi dans une prochaine réunion.
La Section du Tourisme et de la Propa-
gande Coloniale a continué activement ses
études sur le tourisme aux colonies : les
démarches faites auprès des sociétés de
voyage par plusieurs de ses membres lui
ont permis de déterminer les .pays où de-
vraient être recherchés des touristes. Une
délégation, présidée par M. Ernest Oulrey,
1 son président, a obtenu une audience du
ministre jiour le mettre au courant des in-
tentions ue la Section avanit de pousuivre
plus avant les travaux.
La Section des produits d'alimentation,
après avoir donné un avis favorable aux
vœux proposés par l'Association des Grands
Ports, s'est occupée de la question de l'em-
ploi des succédanés dans la panification :
clio a chargé M. Raverat de rédiger un vœu
motivé faisant ressortir le bénéfice que reti-
reraient les colonies et la Méiropodo de cet
emploi.
La Section des Produits Miniers et Com-
bustibles minéraux a commencé l'étude de
La réforme du régime douanier par l'exa-
men de la situation des colonies non assi-
milées : un rapport des pilus documentés,
éi'abli par M. Dreux, président de la Cham-
bre de Commerce de Nancy, avait été en-
voyé-à ses membres ét. a donné lieu à une
discussion des plus intéressantes où tous
les points de vue ont été successivement
considérés. Les conclusions du rapport 01lt
été approuvées.
Les desiderata de la Section, quant aux
colonies assimilées, seront éitudiés dans une
prochaine séance.
Le péril du déboisement
dans le Haut- Tonkin
---(H)--
Le Bulletin Economique de l'In-
dochine Publiait, il y a quelques
mois, une étude très documentée et
très intéressante du reste, de M. Vingénieur
en chef Normandin, du service des Travaux
publics de la Colonie, sur le régime du Fleu.
ve Rouge, la rapidité et l'imtortance de ses
crues et les travaux déjà êffectués ou entre-
Pris pour en atténuer les effets.
M. Normanditi, recherchant les causes de
ces crues qui mettent périodiquement en dan-
ger les riches provinces du delta tonkinois,
aborda, bien entendu, la question du déboi-
sement. Il affirma toutefois, à tort ou à rai-
son, à tort sans doute, puisque son article
souleva d'assez vives critiquestque la défores-
tation illcolltcstable des llauls-Plateaux ne
pouvait guère avoir d'influence sur le régi-
me torrentiel du fleuve, la brousse qui rem-
place peu à peu les grands arbres retenant
à son avis aussi bien que la forêt, les eaux
de ruissellement.
Agronomes et forestiers ne manquèrent
pas de jeter les liants cris. Il semble bien,
au surplus, qu'ils l'aient fait à juste titre.
Car ce n'est un secret pour personne au
Tonkin, que le caractère torrentiel du Fleu-
ve Rouge et de ses Principaux a/fluents,
s'est sensiblement accentue au cours des 40
dernières années; ce n'est pas un secret non
plus, des constatations nombreuses l'ont dé-
montré, que des ravages considérables ont
été exercés pendant cette période dans les
forêts qui couvraient autrefois les Plateaux
du Yunnam et du Haut Tonkin ainsi que
les pentes des régions montagneuses où pren-
nent leurs sources la plupart des affluents
du Fleuve.
Il y a certainement connexion entre ces
faits et, si le déboisement n'est pas la cause
exclusive de l'augmentation des crues, on ne
peut soutenir qu'il est étranger à ce phéno-
mhll. Ta question a fait, en France même
et dam la plupart des pays du monde, l'ob-
jet d'enquêtes assez approfondies et assez
concluantes ; il est inutile de vouloir prouver
le contraire. Quant à prétendre que la brousse
remplit le rôle de la forêt, pour retenir les
eaux de pluie, c'est là une affirmation éllOfl-
cée bien à la légère.
I es incendies, les coupes inconsidérées de j
bois cl'œ/t'l'fc ou de chauf fage, les défriche-
ments, ont fait, en plaine et en montagne,
(II Tonkin, reculer la forêt il pas de géant.
Sans doute une brousse assez é paisse se slIbs-
titue très fréquemment à la forêt et pernret
ri celle-ci de se reconstituer en partie, mais
très souvent- aussi, des incendies répétés la
détruisent com pfètement. Des graminées
(/¡abd ri pailettes), la rem placent qui flam-
bent a maturité, êi chaque saison sèche; puis
c'est la steppe rase, n'offrant plus aucun
obstacle ait ruissellement des eaux.
Il importe an plus Ilit de réagir contre ces
dévastations. F.n premier lieu, il faut inter-
dire rigoureusement les feux de brousse ; il
faut interdire aussi lout défrichement dans
les ténemenls qui paraissent nécessaires à
la régularisation dit régime des eaux. Puis,
réglementer les coupes de bois dans ces téne-
menls et entreprendre par ailleurs le reboise-
ment des régions dénudées, des pentes sur-
tout. où le ruissellement exerce son action la
blus rapide.
Sans ces mesures. toutes les dis positions
juc l'on Prendra, endiguer et draguer le
fleure, construire des barrages et des bas-
sins de retenue, ne préserveront pas les pro-
vinces du delta des inondations, ni le port de
Ilaiphong, de la vase.
Bien entendu, pour être réellement effi-
caces, il est néassairc que les mesures pro-
pres à favoriser le reboisement dépassent les
frontières du Tonkin et soient entreprises
également, au Yunnam. la question, pour
celte province chinoise, est d'ordre diplo-
matique ; elle doit être néanmoins envisagée
sans retard et aboutira probablement beau-
coup plus aisément qu'on ne serait porté à
le supposer.
Lucien Gasparin.
Député de la Réunion.
-,o.
EN ANNAM
M. Alexandre Varenne, Gouverneur Cène
ral de l' Indochine, qui avait quitté Hanoï mer-
credi soir, est arrivé hier à Hué pour assistei
aujourd'hui, demain et après-demain, aux ob-
sèques de Sa Majesté Khaï-Dinh.
Au retour, le Gouverneur Général traver-
sera une partie du Laos et centrera à Hanoï k
5 février.
POUR LES ARMATEURS
-()-o--
M. Charles Dianélou, sous-secrétaire
(i' Etat à la marine marchande, déposera
très probablement sur le bureau des Cham-
bres les projets de loi destinés à introduire
dans la législation française les résolutions
adoptées par la conférence maritime inter-
nationale de Bruxelles que le Gouverne-
ment français a stgnes.
BILLETS DOUX
Portugal et Colonies
La presse quotidienne commence à parler
enfin de le falsification des billets de banque
portugais que j'ai signalée, il y a quinze jours.
Cette monumentale escroquerie a jeté le plus
grave désarroi dans la République portugaise,
et a eu et aura pendant longtemps une réper-
cussion extrêmement lourde sur les échanges
dans les colonies portugaises.
Voici par le détail les faits que j'ai résumés
précédemment. On y retrouve en partie les
mdmes procédés que dans l' escroquerie hon-
groise.
Des experts qui ont enquêté à Paris, à Lon-
dres et à La Haye viennent d'aboutir à des
découvertes sensationnelles. Cette affaire a
pour origine la plus extraordinaire manoeuvre
politico-criminelle de l'après-guerre, dont le
promoteur est un homme de Berlin.
Le complot avait pour but la main-mise de
l'Allemagne sur les colonies portugaises, et
notamment sur Angola. Cela a commencé au
mois de juillet de l'année dernière. A cette
époque, MM. Pinto de Lima, Marang (de
nationalité hollandaise), et Carnero Franco,
député d'Angola, ont rencontré dans un hôtel
du quartier des Champs-Hysées, M. Hennis,
un Allemand, naturalisé brésilien, avec le-
quel ils ont décidé la création de la Banque
de l'Angola et de la Métropole.
Cinquante millions venaient de Berlin
Le mystérieux M. Hennis ne fit aucune dif-
ficulté à avancer les premiers capitaux, soit la
bagatelle de 400.000 livres, à condition que
la nouvelle banque se consacre exclusivement
à l' expansion allemande dans les colonies por-
tugaises.
Les enquêteurs ont acquis la preuve que ces
400.000 livres venaient de Berlin. Ils furent
utilisés conformément au plan tracé par M.
Hennis, mais ce plan était tellement vaste
qu'ils furent bien vite épuisés. C'est à ce mo-
ment que la manoeuvre criminelle vient se
greffer sur le complot politique.
Les complices imaginèrent de passer à une
grande maison anglaise, spécialisée dans l'im-
pression des banknotes, une commande de
400 millions de billets de la Banque du Por-
tugal.
Il y eut d'abord un échange de lettres, dont
celles, pour le moins, venues du Portugal, ont
été toutes reconnues fausses. Comme la firme
anglaise ne pouvait pas commencer l'impres-
sion sans avoir en main un contrat, on l'a fa-
briqué de toutes pièces. Les faussaires réus-
sirent même à obtenir les indispensables léga-
lisations du Consulat d' Angleterre.
Il était stipulé dans cet acte que M. Ma-
rang prendrait livraison de la commande a
Londres, et il ne s'agissait plus que de s'as-
surer l'aimable complaisance de quelque di-
plomate pour rentrer les billets par la valise
sans éveiller l' attention des douaniers. M.
Planas Suarez, ministre du Venezuela à Lis-
bonne. se chargea de ce « service des trans-
ports M.
Les faussaires s' assurèrent un peu partout
des complaisances. M. Nuno Simoes, minis-
tre du Commerce ; M. Bandeila, ministre du
Portugal à La Haye, leur apportèrent un con-
cours dévoué qui leur vaut aujourd'hui de se
trouver sous les verrous.
Tout allait pour le mieux. La Banque
d'Angola devenait chaque jour plus prospère,
rachetant en Bourse des paquets d'actions (!e
la Banque du Portugal et de la Banque Ultra-
Marino. La manœuvre avait si bien réussi que
M. Hennis décida une nouvelle émission de
400 millions, en pratiquant le même système
de faux qui avait déjà obtenu un si plein suc-
cès. La maison anglaise en acheva même l'im-
pression, mais la commande ne fut jamais li-
vrée.
Criminels inexpérimentés
Les complices avaient, en effet, agi en cri-
minels inexpérimentés. Ils ont trop affiché leur
subite richesse. Le grand journal de Lisbonne.
le Seculo, dénonça ces agissements, et en
poursuivant sa campagne, il découvrit l'extra-
ordinaire complot.
Aujourd'hui, la plupart des complices sont
sous clef, sàuf l'étonnant Hennis, qui est re-
tourné à Berlin.
Ne pouvant pas encore avoir de colonies à
mandat, certains Allemands fabriquaient des
colonies de billets, afin de s'offrir avec ces
billets les colonies portugaises.
Mais n'y a-t-il eu oue des billets de pays
à change déprécié, ainsi fabriqués ou comman-
dés sur des instigations de gens de l'Europe
centrale.
Par un banquier auquel je disais :
- Sûrement il doit y avoir aussi quelque
part une fabrique de fausses livres sterling, il
me fut répondu :
- Je ne crois pas, car la circulation fidu-
ciaire anglaise est beaucoup moins élevée que
la nôtre, et toutes les fois qu'il revient un hi!-
let un peu sale ou trop usa. la Banque
d' Angleterre le supprime et le remplace.
Voilà une raison. évidemment, mais elle
n'est pas péremptoire.
UAngély
0
AU SENAT
DEBATS
Un second câble entre la France
et la Tunisie
Au cours de sa séance d'hier jeudi,
le Sénat a adopté sans discussion les con-
clusions des rapports de M. Jamin, au nom
de la Commission du Commerce, de l'in-
dustrie et des P. T. T., et de M. Bouctot,
au nom de la Commission des Finances,
tendant à rntiflq l'avenant du 26 septem-
bre 1963 à la convention conclue le W
mars 1888, relatif à la pose d'un deuxième
cAble entre la France et la Tunisie.
DANS LES COMMISSIONS
Commission des Affaires Etrangères
La Commission sénatoriale des Affaires
Etrangères a procédé jeudi au renouvelle-
ment de son Bureau.
Ont été réélus à l'unanimité : président,
M. Lucien Hubert ; vice-présidents, MM.
Victor Bérard et Raynald ; secrétaires,
MM. Maurice Ordinaire et Jean Philip,
Commission des Colonies
La Commission sénatoriale dee Colonies
a désigné hier M. Deloncle, sénateur de la
Seine, comme rapporteur du protêt relatif
à l'Exposition coloniale aniverselle de Pa-
ris.
Elle a chargé M. Auber, sénateur de La
HéunioIl, rapporteur, du projet relatif à
l'exportation de la colonie de La Réunion,
des bois de toutes sortes et du charbon de
bo,
A LA CHAMBRE
--o-()--
DEBATS
Droits de douane coloniaux
La Chambre a repris hier la discussion
des projets financiers, maie avant elle a
adopté :
Un projet de loi tendant à ratifier et il
convertir en loi les décrets des itt) mai lVteîïî
et 0 juin liteJt accordant des doiaxes a l'en-
trée en France de certains produits originai-
res des territoires du Cameroun et du l'ogo
placés sus le inaiTQat français ;
Un projet de loi tendant à ratifier et à con-
convei tu- en lois divers arrêtés portant pro-
mulgation et mise en vigueur, dans certai-
nes colonies françaises, de décrets modi-
fiant le tarif douanier métropolitain ou ins-
tituûnl des coefficients de majoration des
droits de douane ;
Un projet de loi portant ratitivàtion de
l'arrêté uu 19 janvier 1921 qui a promulgué
dans la Colonie de la Guyane les uecrets
des 8 juiilel, 28 août, 23 septembre, i octo-
bre 1919, 10 janvier, 3 et 20 février ; 27
maTs, 12, 14, 21, 22 avril et 22 juillet lU,
établissant uu modifiant des coefficients de
majoration des druITs de douane ;
Un projet de loi portant ratification de
l'arrêté du 1er octobre 1920 qui a promul-
gué dans la colonie de la Guadeloupe les
décrets des 14 juin, 8 jhillct., 28 août, 2o
septembre, 1 octobre 1919, 10 janvier, d et
2H février, 27 mars. 1^', 21. 22 avril, 27
juin et 22 juillet lOifO, établissant ou modi-
fiant des coefifcients de majoration des
droits de douane ;
Un projet de Toi tendant à rntilkr et con-
vertir en loi divers arrêtés du Gouverneur
Général de Madagascar ayant promulgué
dans celle colonie différents textes relatifs
aux douanes ;
Un projet de loi tendant à ratifier et il con-
vertir en loi divers arrêtés portant pro-
mulgation et mise en vigueur, dans certai-
nes colonies françaises, de décrets modi-
fiant le tarif douanier métropolitain ou ins-
tituant des coefficients de majoration des
droits spécifiques ;
Un projet de loi tendant à ratifier el con-
vertir en loi l'arrêté du Gouverneur de la
Nouvolle-t'.aédonie du 8 octobre ll^iJ qui a
promulgué dans cette colonie différents tex-
tes relatifs aux douanes ;
Un projet de loi portant, ratification de
l'arrêté du S niais 192i qui a promulgue
dans la colonie do l'a Nouvelle-Calédonie les
décrets des 2:* décembre 1919 et 20 août
1920 portant modification du tableau A. an-
nexé à la loi du 11 janvier 1892 eu ce qui
concerne les automobiles et les instru-
ments de musique ;
Un projet du loi tendant à ratifier ei con-
vertir en l"i le décret, du 22 mars l'.rj;», por-
I tant modification dis droits de sorhe en
| Indochine.
Un pi'ojei de loi portant. raTitieation du
décret, du 1 r» niai 1922 qui a modifié le ta-
bleau des 1 hijjjcjci 11 s de majoration des
droits du tarif spécial <>n Indochine.
('.es divers projets étaient, rapportés favo-
rablement par M. If. Le Mire, au nom do
la Commission des Douanes et avec les
nl(,li{j¡oal:llll:-; demandées par notre excel-
lent collaboraVur, M. A. lirunet au nom de
i;i ConimissiiMi des Colonies.
A la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats
---{)-Q-
Réunie hier après-midi, à 3 h. i/j, la Com
mission do l'Algérie des Colonies et des Pro-
tectorats de la Chambre a désigné son bu-
reau comme suit pour l'année 1926
Président, M. Diagnc, député du Sénégal:
vice-présidents, DJ. Taittingrr (SoinoV
Roux- Freispineng (Oran): Krne-t Outrcv
(Cochinchine), Maître (Saône,et-Loin'" lVr-
reau-Pradier (Yonne). Proust (Indre-d-Loi-
re): secrétaires. MM. Alride De liront Mar-
tiniquc), Gouin (Bouchos-du-Rhône), Poitou-
Duplessis (Charente"*, François-Morel (1';,rn\
Gasparin (Réunion) et Nouelle.
L'ancien bureau a été entièrement réélu.
Seul, M. Régis, député de Marseille (gaurh-i
républicaine démocratique) qui n'appaitient
plus a la Commission a été remplacé par
M. Nouelle, député de Chalon-sur-Saône
(S. F. I. O.).
Lois, Décrets, Arrêtés
00
Décret du 26 janvier 1926 portant homolo-
gation d'une décision des délégation* e
nancières algériennes fixant les tom&
applicables aux objets de correspondance
transportés par la voie de l'air.
Décret du 26 janvier 1926 portant homolo-
gation d'une décision des délégations fi-
nancières algériennes concemant le
vement des taxes postales et télégraphi-
ques.
Décret du 19 janvier 1926 réglementant lft:
navigation aérienne en Algérie.
Décret du 26 janvier 1926 modifiant les to-
rils des indemnités des militaires des
troupes coloniales.
Décret du 25 janvier 1926 approuvant le
budget local et le budget annexe de l'ez-
ploitation du chemin de fer et du wharft
du Togo pour l'exercice 1926.
Aux termes de ce décret, sont approuvée
pour t'exercice 1926 :
l' Le budget local du Togo, arrêté en re-
cette. et en dépenses à la somme de 23.887.8CN*
francs ;
20 Le budget annexe de l'exploitation dut
chemin de fer ot du wharf du Togo, arrêté eut
recettes et en dépenses k la somme de 10 mil-
lions (XM.000 fr.
(J, 0. du 28 junvior 1926.)
Décret du 26 janvier 1926 rattachant l'Aca--
démie des Sciences Coloniales au minis-
tère des Colonies.
Aux termes de ce décret, l'Académie dea
Sciences Coloniales, dont le siège est à Pa-
ris, est reconnue comme institution d'Etat efr
rattachée à ce titre au ministère des Colonies.
Bile est spécialement instituée en vue d'étudier
tout ce qui concerne le développement intel-
loctuel, morul ou matériel des diverses par-
ties du domaine français d'outre-mer.
L'Académie des Sciences Coloniales est
composée : du ministre des Colonies, pré-
sident d'honneur ; de 100 membres titulaires;
d'associés étrangers ou coloniaux et de cor-
respondants étrangers ou coloniaux.
tille est consiuuee en à sections compo-
sées de 20 membres chacune ainsi réparties :
lro section : sciences géographiques, ethno-
graphiques et historiques ;
20 seelion : sciences politiques et adminia-
tratives ;
30 section : sciences économiques et so-
ciales ;
40 section : sciences physiques, naturelles
et médicales ;
50 section : enseignement, littérature,
beaux arts.
(J. 0. du 29 janvier 1986.)
La guerre au Maroc
Le Haut Commandement
Le général Boiehut s'est rendu hier à
Taounat A son retour, il s'est déclaré sa-
tisfait dbs succès militaires remportés et
de leur utilisation politique.
Le général Pruneau, commandant le
groupe do Fez, qui doit rentrer en France,
serait provisoirement remplacé par le gé-
néral Goubeau, comm.viulant la iK>9 divi-
sion. Le général Simon doit également ren-
trer.
Le colonel Iluot, ancien chef du service
des renseignements, prendra le comman-
dement de la région militaire de Ta/a.
Chez les Rifains
A la suite des nombreuses soumissions en
zone espagnole, Abd et Krini a fait empri-
sonner par mesure de représailles, l'ancien
caïd t'.lianuni à Cheehaouon, causant ainsi
un \'If mécontentement.
–-–
EN SYRIE
-0'0------
Condamnations
Des fusillades intermittentes ont eu lieu
prés do Damas. Les lils de Hassan Khar-
iap, chef de bandits, et deux de leurs com-
été
------------------ -.----- __n _nu ----
L'Armée Coloniale
Dans le projet de loi portant réorganisation
générale de l'armée déposé sur le biueau de la
CliaruLue, l' armée coloniate est 1 objet des dià-
!)()o.;tion" suivantes :
Art. 28. - Les troupes rotontaief conser-
vent leur autonomie dans le cadre de ia loi dut
7 juillet 1900.
Art. 29. Les troupes cotoniatossotir or-
ftar i L'('S comme il est dit aux articl es 6 et 14.
Compte tenu des règles qui leur sont propres,
l'instruction, l'administration et la moblisation
cîes unités stationnée- hors des coloras sont
assurées dans les mêmes conditions qje celles
des troupes métropolitaines. Il peut, en parti-
culic-r. leur être rattnché des centres vie mohi-
lisation.
Les règles indiquées à l'article 19 {"w.jr l uti-
lisation des indigènes de l'Afrique du Nord et
des pays de protectorat sont applicables aux
indigènes des colonies.
Art. Î0. Les unités des troupes colonia-
Art. 3(). -- I-r,:; iiii ., -o l oii i a-
les stationnées dans la métropole son! :.'roUI)('e:\
m commandements autonomes dans les condi-
tions prévues à l'article 18. Elles relèvent de
autorités régionales dans les mêmes conditions
que les troupes métropolitaines, sauf en ce qui
concerne toutes les questions de pets' nnc! el
d'administnlicn, lesquelles sonl ceraalisées
entre les mairs d'un officier généra! désigne
comme commandant supérieur des troupes
coloniales dans la métropole \, et ayart, com
TT'" !c.l, rang et prérogatives de comm:\!"):bnt de
région.
Les unités des troupes coloniales <;! itionnées
norrmlement à l' extérieur de la métro* '!C". ett
entrant dans la composition des grande- unités
de marche visées à l'article 20, relèvent des
autorités locales ou des commandements (!c
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